Seul dans le froid .. [pv Jubilee]

Entendre la voix du professeur dans sa tête signifiait toujours le même genre de chose. Lorsqu'on est X-men et même si on est loin d'être la plus ancienne, on s'attend toujours à devoir partir d'une minute à l'autre en mission. On y est préparé et je dois dire d'un point de vue tout à fait personnel que cela m'excite souvent. Je me sens super-héroïne prête à combattre le mal et les supers-vilains. J'ai toujours fait équipe, en tant que nouvelle recrue, avec des types plutôt expérimentés. J’apprenais en les regardant faire, silencieuse à ma manière. Je faisait du bruit, certes, je faisait des blagues mais j'évitais toujours de montrer mon stress, ma peur et mon effroi quant à ce qu'ils devaient surmonter. J'ai fais ma passation qui fut une terrible épreuve pour moi mais je l'ai surmontée. Et me voilà maintenant une X-men parmi d'autres, pas la première, non, mais plus la dernière. J'ai même eu des élèves je leurs ai appris ce que l'on m'avait appris mais pourtant je voyais toujours comme inaccessible le talent que certains avaient. Comme si un fossé nous sépareraient toujours. Je les ai toujours vu en modèle : les fameux X-mens de première génération, les tauliers, les papas et les patrons.

Cependant si il y a bien une idole que je peux avoir ce serait celle qui m'est apparue la première là où j'étais encore qu'une gamine paumée, explosant avec ses amis des types qui me voulaient des noises. Elle était grande, belle, majestueuse et avait une classe naturelle qui m'a bluffée dès le premier coup d’œil. Depuis j'ai un peu grandi mais mon admiration muette n'en n'a pas été altérée. Je ne me comporte pas en fan girls, je ne hurle pas son nom dans les couloirs, non. Je l'observe du coin de l’œil dans des réunions, essayant de plus tard devenir comme elle, tant bien que mal. Il y avait donc du stress supplémentaire que je refoulais lorsque Xavier m'annonça que je devais rejoindre Ororo dans le hangar du X-Jet. Je n'étais plus une élève désormais et j'étais hiérarchiquement parlant plus près d'être son égal que jamais. Pourtant je ne pense pas arriver un jour à pouvoir me comporter avec elle comme si nous étions deux membres de la même équipe. Comme avec Xavier je ne ferais que voir le professeur, l'adulte dans tout ce qu'ils incarnent et moi l'enfant et l'élève.

On m'avait briefé. De l'infiltration ne me dérangeait pas mais je comprenais un peu après pourquoi j'avais été choisie. La seconde phase me concernait, je devrais tout faire exploser et ne pas laisser de trace. Je ne sais pas quel taille fait ce labo mais je pense que c'est dans mes cordes. Après tout je sens que mes pouvoirs sont de plus en plus puissants aux fils des entraînements intensif de huit heures par jour que je fais toutes les semaines depuis quelques mois. Oui, bien sur il y avait des pauses notamment lorsque je devais tenir mes cours de gymnastique, de sport et de self-défense. Mais il n'empêche que depuis le début d'année j'avais augmenté progressivement le rythme. Je voulais maintenir ma forme olympique pour aider au mieux dans mes missions. En y repensant, le moi d'il y a quelques années se moquerais de ce que je fais en m'insultant d'hyper-active. Comme quoi... Les temps changent.

J'avais enfilé une combinaison en molécule instable noire par dessus laquelle j'avais pris une grosse fourrure pour supporter le froid de Sibérie. Un manteau des X-mens que j'avais donc emprunter au sous sol car ma doudoune dans ma penderie avec ses petits poils jaunes n'est pas forcément la plus discrète pour des missions d'infiltration. Je ne l'enfilais pas maintenant, la combinaison me donnait déjà assez chaud et me contentant de la tenir sous le bras. On m'avait dit qu'elle pouvait nous protéger de températures basse et c'est vrai que je n'ai pas le souvenir d'avoir eu une fois froid avec. Mes cheveux étaient coupés court et mes lunettes était posée sur mon front.

« B'soir miss Munroe. »

Dis-je en m'installant sur un siège du X-jet. Je ne me mis pas à l'avant car je n'avais pas le « permis X-jet ». Bien que conduire cet engin me plairait bien je ne pouvais être d'aucune aide dans en tant que co-pilote. Ma seule utilité pendant un vol était d'utiliser mes pouvoirs de projections à travers la trappes supérieure en cas d'ennuis. Ororo était déjà dans le hangar à mon arrivée et elle devait avoir tout préparé le temps que Xavier m'informe de la situation et que j'enfile ma tenue.

« On est deux ou quelqu'un d'autre doit arriver ? J'ai vu personne dans les couloirs qui venait ici... »

Je bouclai ma ceinture, prête au décollage.

Puisqu'elle me le demandait, je n'allais pas faire la difficile. Que ce soit soit sur le nom ou sur le siège. Pour ce qui est de la deuxième chose cela ne gênerait en effet pas grand chose d'autant plus qu'il n'y avait que nous deux. Mais n'y avait-il aucun risque qu'on tombe sur des personnes mal intentionnées envers-nous ? Je sais que y'a plus que dans les James Bond où les Russes jouent encore les gros méchants pas beaux avec un accent à couper à la tronçonneuse mais j'étais pas forcément rassurée même si la présence d'une taulière comme Storm aidait à se détendre. Je laissai ma grosse veste sur le siège arrière tout en me faufilant agilement et rapidement sur le siège de devant pour y attacher ma ceinture. Je regardai Storm avec un gros sourire de débile avant de m'en rendre compte et de regarder devant moi. Le tableau de bord était garnie et en tant qu'amatrice de jeux vidéos je ne pouvait qu'avoir des étoiles dans les yeux. Mais cela faisait beaucoup de fois que je montais dans le jet j'y étais habituée sauf à une chose : le décollage.
Vous savez ce qu'on vous donne dans les avions avant le décollage ? Oui, voilà, des bonbons. Et bien il paraît qu'en suçant ces petits bonbons on empêche d'avoir les oreilles bouchées au décollage. Enfin je dis ça, j'en sais trop rien mais ce qui est sur c'est que de mon côté même si j'ai pas de bonbons, j'ai mes chewing-gums ! J'en sorti un d'une petite boite pour le gober et le mâcher alors que l'appareil décollait.

« Z'en voulez Miss Mun... Storm ? »

Dis-je en lui tendant la boite. La plupart des personnes refusent à chaque fois. À croire que passer les 12 ans on cesse d'aimer les malabars. Mais je n'ai jamais compris pourquoi... C'est pratique, ça occupe, ça peut même vous ouvrir l'appétit, si si, c'est vrai.
Storm me posa quelques questions alors que le X-jet était en pilotage automatique. Je me demandais combien de temps cela mettrait pour arriver en Sibérie. C'était à l'autre bout de la planète si mes souvenirs de géographie sont bon. Je ne sais pas non plus à quoi ressemble la Sibérie même si dans ma tête c'est le pôle nord. Peut-être qu'il y aura un peu de verdure, de montagnes et de rivière même si elles sont gelées. J'ai toujours aimé voyager et voir le monde et j'en avais l'opportunité maintenant. En effet, j'étais sur le point de me rendre dans ce gros continent Eurasiatique.

« La passation c'est sur que c'est quelq'chose qui marque à vie... Mes deux élèves l'ont passée aussi y'a pas longtemps et ce fut terrible pour elles aussi. Mais bon... même si ça commence à dater de quelques années pour moi j'ai toujours l'impression que le temps où j'étais élève c'était hier. En tout cas l'Institut reste ma seule maison alors forcément je m'y sens comme chez moi. »

Je me posais aussi la question de savoir ce qu'avait fait Storm ces dernières années. J'avais l’impression de ne pas l'avoir beaucoup vue. Après une petite pause ou je ramenais mes jambes devant moi pour les serrer de mes bras et poser mon menton su mes genoux, je repris en regardant Storm.

« On ne vous a pas beaucoup vu ces derniers temps, vous étiez en mission ? Seule ? Enfin p't'être que c'est top secret... Ça doit pas être facile de partir des mois en mission, même si j'aime bien voyager je crois pas que je sois faite pour ça... Sinon le prof' vous a dit si y'aurait du monde la bas ? J'veux dire... des personnes qui pourrait n' pas aimer nous trouver ? »

Je voulais m'assurer d'avoir également toutes les informations et que l'on ne me cache pas quelque chose. J'étais une X-Women maintenant on pouvait me dire...non, on devait tout me dire lorsqu'on m'envoyait en mission. Mais je connais le prof' depuis le temps et il est du genre cachottier si vous voyez ce que je veux dire. Malgré tout, il fallait patienter et le stress commençait à diminuer à force de discuter avec Ororo. Le temps passerait sans doute plus vite aussi et bientôt nous atterrirons en terre inconnue et potentiellement hostile. Je serais alors sur mes gardes et je donnerais le meilleure de moi-même car c'est bel et bien lors de la descente de l'appareil que tout commencera enfin dans le froid et la neige de Sibérie.

[HJ : Je n'avance pas trop pour qu'on puisse terminer ce dialogue. Si tu veux des précisions sur la passation de Jub à laquelle tu as pu assister en tant qu'X-men elle est détaillée ici ( https://xmenrpg.superforum.fr/t1300-in-via ) Si y'a un problème hésite pas. ^^]

Oui, Mutant Town avait été un choc pour tout le monde. Certains avaient été affectés d'avantages que d'autres. Certains y avait perdu la vie, d'autres leurs amis. L'horreur du massacre s'était gravée dans l'esprit de tout ceux qui avaient franchi le simple cap de le regarder par la télévision. Cette différence entre le virtuel et la réalité heurtait les consciences de pleins fouet. Les sentiments laissaient place aux instincts les plus primaires de survies et la vrai natures des êtres humains et des êtres mutants étaient révélées. À travers les flammes purificatrices c'est la véritable couleur de ce monde que l'on pouvait observer : rouge sang. Comment pouvait-on en vouloir à quiconque tentait de fuir cette réalité ? Comment pouvait-on en voiloir à quiconque tentait de se reconstruire après avoir vu l'enfer le ronger ? Tout le monde avait fuit, tout le monde avait tenté à sa manière de se cacher de ces visions de ce massacre et cette réalité. Les plus forts sont ceux qui ont eu le courage de l'avouer. Le courage de l'avouer et donc d'accepter cette réalité. Voilà qui étaient les personnes les plus courageuses dont je ne faisais pas partie contrairement à Storm.

En effet, qu'avais-je fait après mutant Town à part vivre normalement en espérant me réveiller et m’apercevoir que tout n'était qu'un rêve ? Non... Pire que de nier les événements je crois bien que je les ais refoulés en moi profitant que cela devenait tabou pour tout le monde et ainsi essayer de l'oublier, cachée dans cette forteresse bienveillante qu'est l'institut, un des rares endroit ou la couleur rouge sang de ce monde n'est pas encore parvenu.

« J'suis contente aussi ! »

Lui répondis-je un large sourir au lèvre et les yeux fermés. Oui, contente. Même si c'était peut-être pas assez significatif du respect que j'avais pour Storm cela représentait bien mon état d'esprit plus relâché et détendu maintenant.
Un comité d'accueil... Elle avait sûrement raison mais j'étais prête à tout et je m'étais entraînée pour. Je n'avais aucune raison d'avoir peur de quoique ce soit. Cela dit, je ne devrai pas sous estimer des possibles adversaires car c'est prendre le risque de ne pas être prête à cent pour cent et de se laisser surprendre, déborder et vaincre.

…

Sibérie. Nous étions partit alors qu'il faisait nuit et nous voilà arrivées en plein jour. Pourtant même en étant à l'intérieur du X-jet je sentais déjà le froid venir à moi rien qu'en regardant la neige. On m'avait dit qu'il pouvait faire jusqu'à -70°C une fois. En d'autre terme je crois que je vais finir gelée sur place dès la descente. Je choppe mon gros blouson spécial grand froid que j'avais pris dans le sous-sol, priant pour que ça soit de la même qualité que les combinaisons en molécule instables. J'ai horreur du froid !

« C'est là ? Je me les gèle déjà... »

Il n'y avait pour le moment pas beaucoup de vent. Enfin le vent j'en sais rien mais il n'y avait pas de blizzard c'est sur. Alors que je fermais mon parka. Je sentais le stress monter un peu plus. J'avais pris un autre chewing-gum pendant le trajet et il n'avait presque plus de goût.
Lorsque le signal fut donné par Storm je détachais ma ceinture pour me préparer à descendre de l’appareil et affronter l'horreur du froid et de la neige.

« Je savais bien que j'avais oublié un truc... J'ai pas pris mes raquettes... M'enfin, y'a l'air de pas avoir trop de monde... Dommage en un sens, un petit combat pourrait au moins me réchauffer. Z'avez pas froid vous ? Rien qu'à vous regarder j'ai de la glace qui se forme jusque sur mes coudes... »

Je rabats la capuche sur ma tête, ainsi que mes lunettes sur mon nez, jette mon chewing-gum pour pas qu'il se gèle dans ma bouche avec ma lange m'empêchant de parler, ajuste mon oreillette pour être en contact radio avec Storm au cas ou, mets mes gants, serre mes lacets de chaussures spéciales interventions confectionnées par le grand Forge avec roller intégrés - qui me seront inutiles - et enfin : Soupire un grand coup.

« Prête. »

Le ton était devenu plus sérieux.

Je ne voudrais pas paraître pessimiste ou autre chose envers moi-même mais pour le moment je ressemble plus à un fardeau qu'un allié. Ce qui commence à m'effrayer c'est que ce n'est finalement que le début de cette mission au pôle nord. Il faut que je trouve de quoi me rendre utile pour cette majestueuse Ororo qui prend tout en charge depuis le début même mon oublie de raquette ! C'est impressionnant la puissance et les pouvoirs dont elle est dotée. Elle n'a même pas à craindre le froid, elle peut même le créer, l'encaisser, et... Bordel, pourquoi tout le monde autour de moi peuvent voler !? J'en ai marre, je veux qu'on me rembourse mon gène X ! Je veux voler moi aussi et seule ce serait encore mieux. Enfin... Je vais me contenter pour le moment de faire ce qu'Ororo me dit étant donné que je je suis quasi inutile. Mais attendez qu'on soit à l'intérieur, si y'a encore le chauffage je devrais me sentir mieux !

C'est quand même génial cette sensation de voler... Je m'en lasserais jamais. J'étais maintenu fermement à la taille par Ororo qui avait créée une sorte de courant d'air derrière nous pour qu'on s'envole.

« Yeaah ! »

Il ne fallait pas crier trop fort non plus on pourrait nous entendre... En fait non c'est impossible, on vient d'atterrir avec un jet au milieu du trou du cul du monde et – alors qu'on était encore en l'air – il n'y avait pas un touriste à des bornes à la ronde. Alors oui, je pouvais me permettre une petite exclamation même si elle était de courte durée. Les meilleures choses sont toujours les plus courtes sauf entre Amy et Cait' il paraît. Quoiqu'il en soit un jour je volerai, je ne mourrai pas avant c'est décidé. Le labo était à une centaine de mètres seulement et je devais rester un minimum concentrée et crédible pour pas que je perde l'estime, aussi faible soit-elle, qu'Ororo pouvait avoir de moi.

« J'moccupe d'toquer à la porte. »

J'avais une main autour de la taille de Storm par peur qu'elle me lâche et que je m'enfonce de trois quatre mètre dans la neige en contre bas laissant comme seul trace un trou à l'image de mon empreinte corporelle. Mais il me restait une main de libre et quelques secondes avant d'arriver devant la grande porte, j'ôtais mon gant avec mes dents. La porte était assez grande, en métal. Elle semblait verrouillée, mais surtout prise dans le gel, la neige et la glace. Alors que Storm me pose sur le plancher des vaches – ou plutôt dans ce pays : des pingouins - derrière le grillage défoncé servant d'enceinte de protection, je me mis à créer un flux plasmique intense en chaleur tout en dessinant le contour de la porte. En plus de faire fondre toute la glace grâce à ces impressionnantes températures, cela attaqua la rouille de l'embrasure en métal de la porte, pouvant même faire fondre la porte elle même si j'avais maintenu le flux quelques secondes de plus. Il ne me restai plus qu'à la pousser un peu violemment pour qu'elle s'ouvre et nous laisse entrer. Un homme viril y aurait mis un coup d'épaule mais en enveloppant rapidement mon poing de plasma répulsif je donnai un petit coup à la porte qui dans un bruit métallique trembla et se décoinça tout en s'ouvrant lentement vers l'intérieur dans un grincement effrayant. Et voilà Jubilee qui devenant utile en fin de compte et qui ouvre une porte en moins de trois secondes ! Vous pouvez applaudir !

J'entrai la première dans l'obscurité, poussée par le froid qui me mordait après que mon plasma sur ma main soit absorbé par cette dernière. Il faisait sombre et... froid.

« Naaaan.. pas de chauffage... »

Murmurais-je dans le col de mon parka. Je créais alors deux trois plasmoïdes – des petites boules de plasma multicolores – qui se mirent à léviter autour de nous éclairant le chemin et l'endroit.
Tout autour de nous était gelé alors qu'on entrait dans une sorte de long couloir menant à une porte. Non, ce n'était pas vraiment un couloir mais une sorte de sas. Au sol un grillage. Il était glissant à cause du gel. Des pans de mur s'étaient détachés laissant entrevoir une armature métallique, des câbles et des fils électriques eux aussi pris dans une sorte de givre. Nous n'étions pas vraiment dans un bâtiment mais dans une sorte d'igloo en fait. Les trous dans les murs laissaient apparaître une double épaisseur de l'autre côté. Aucune lumière du jour ne filtrait à part par la porte que je venais d'ouvrir. Quoiqu'il en soit, c'était peu engageant et même clairement...

« Flippant. »

Le blizzard s'était levé. Et à en croire les yeux d'Ororo, cela devait être de son fait. Le problème c'est que le vent s’engouffrait par l'ouverture et que je suis très frileuse. Il fallait qu'on sorte de ce sas, mais on y voyait pas grand chose même avec mes lumières. Storm était tendue à première vue même si j'avais pas forcément eu le temps de le remarquer. Elle eu un petit rire amusé qui me fit sursauter. C'est vrai quoi... On a pas idée de pousser ce genre de rire alors qu'on est dans un labo désert, dans le noir et qui plus est dans un environnement où d'étrange sons proviennent.
Le vent soufflait sur les carcasse métalliques de ce labo et je peux vous assurer que ça faisait vraiment flipper. Des souffles, des légers hurlements lointains... Même les meilleures scénaristes de films d'horreur n'osent pas rajouter de tel sons. Non, je ne suis pas une trouillarde mais faut avouer que là c'était propice à chopper les chocottes.

Storm sondait les murs. Elle toquait pour voir si ça sonnait pas vide derrière et ainsi trouver par où on pourrait progresser. C'était ingénieux et elle semblait rapidement trouver ce qu'elle cherchait. Il fallait creuser une porte et c'était à Jubilee qu'il fallait demander. J'allais joindre mes deux mains pour exécuter ses désirs mais je me suis instinctivement souvenu d'une mission en salle des dangers où j'avais fais exactement la même chose et que des trucs toxiques avaient explosés parce qu’ils étaient derrière le mur et inflammable.

« J'sais pas si c'est prudent que j’utilise ce pouvoir.... A tous les coups y'a une merde qui va nous péter à la gueule... »

Je portais ma main à ma tempe, me concentrant sur le métal formant le mur et le désintégrant mentalement. Un petit trou se forma et la matière autour de ce trou grandissait rapidement en s’effritant et se désintégrant jusqu'à donner un belle ouverture sur une première sale. Ce pouvoir ne s'activait que sur ce que je voyais, aucun risque de désintégrer des fioles de poison ou des choses inflammables qui auraient fait sauter le labo malgré le froid. Bon, l'ennui c'est que ça me fatigue un peu plus mais je m'étais entraînée pour pouvoir facilement encaisser cette fatigue et donc il ce n'est pas une petite ouverture de d'un mètre sur deux qui m’essoufflerait ou me donnerait mal au crâne.
Mes boules de lumières s'engouffrèrent dans la prochaine salle alors que Storm s'était reculée. On y devinait une table d'opération, des bureaux et des bocaux renversés et brisés sur le sol.

« À toi l'honneur... »

Dis-je d'une petite voix. C'était en effet loin d'être engageant surtout qu'on devinait des traces de sang gelés sur des feuilles amoncelées aux sol ou sur la table. Le faut plafond et le plâtre s'était aussi cassé la figure et ça ressemblait à un sacré bordel. Pourtant sur les bureaux, des stylos, des livres ouverts ; témoignaient d'un certaine hâte dans le départ des laborantins... Pourquoi étaient-ils parti si vite ? Avaient-ils simplement eu vent de la chute de l'Union soviétique ou bien autre chose les a poussé à fuir sans même emporter leurs affaires...

Ce n'était que le début.
Ce n'était que les dix premières minutes de ce film d'horreur. Celles qui vous plongent dans l'ambiance sans trop rien vous dévoiler. Celles où quelques corps sanglant vous attirent l’œil mais où vous savez pertinemment que ce n'est qu'un avant goût, une mise en bouche, un aperitif ou que sais-je encore... Je n'aime pas trop les films d'horreur. Surtout lorsque je dois les regarder seule. À plusieurs cela peut être plus chaleureux c'est vrai, cette force d'être plusieurs est indéniablement puissante. C'est sur cela que je devrais donc compter, sur Storm, sur le fait qu'elle soit là et que je ne sois plus seule.

Elle était attentive et professionnelle alors que j'avalais ma salive. J'ai plus la tête pour faire des blagues je suis sérieuses. C'est certains qu'il devait y avoir autre chose que cette table d'opération. Nous devrions avancer mais ce qu'elle m'annonça à propos des expériences bizarres et des « choses » qu'on devrait trouver ne me donna pas plus envie. Vous êtes sur qu'on peut pas juste s'en aller ? Xavier s'est trompé et notre mission est terminée... Ça marche pas comme ça ? Ouais, on va y aller mais me pousser pas d'accord ?

« Heu... 'kay... »

Des escaliers, un ascenseurs... Et un mini-bar avec une terrasse, et une piscine chauffée aussi je veux bien moi ! Je fouillais de mon côté, sans vraiment de grandes convictions c'est vrai. Mais de toute manière je n'en avais pas nécessairement besoin puisque Stom Holmes avait déjà trouvé un passage bloqué malencontreusement par des poutres. Quel dommage ! On ne peux pas passer... Bon tant pis...

« Quoi ? Heu... attend ! Ça va pas nous tomber sur la gueule si on casse tout ça ? Heu... bon je te laisse faire je vais me réchauffer dans la pièce d'à côté et je te dis quand je suis prête... »

Et merde... Voilà qu'en plus d'avancer plus en profondeur dans ce film d'horreur qui puait le navet il fallait en plus que je me fasse geler sur place par la maîtresse des éléments. C'était vraiment pas la mission pour moi mais puisqu'on est ici, il ne fallait pas que je flanche mais plutôt que je montre à quelle point je suis forte et...

« Bordel moi qui croyais qu'il pouvait pas faire plus froid... »

Murmurais-je dans ma barbe alors que je passais dans le sas à nouveau. Je me mis à créer une multitudes de plasmoïdes qui m'entouraient alors que je m'asseyais dans un coin. Ils m'entouraient et se mirent à chauffer et à chauffer encore à plusieurs milliers de degrés. Je commençais à avoir déjà un peu plus chaud. C'est sur que les plasmoïdes sont chaud mais ce n'est pas les meilleures radiateurs du monde... La chaleur ne se dissipe pas vraiment et c'est plus psychologique qu'autre chose enfin bon...

« Prête. »

Ororo pouvait envoyer le givre. Je n'étais pas forcément prête à cent pour-cents mais plus rapidement c'était fait, plus rapidement on terminerait cette mission. J'espère au moins qu'elle ne va pas geler tout le bâtiment plus qu'il ne l'est déjà et qu'elle peut cibler un peu plus ce qu'elle souhaite. J'espère aussi que le toit ne va pas nous tomber dessus... Et puisque j'y suis, j'espère aussi qu'aucune bête encore plus poilue que Wolverine ou Caitlyn ne va sortir de derrière les gravas.

Je suis gelée. Je ne blague pas je suis gelée. Storm a tout congelé , la planète entière, l'Univers entier. C'est affreux je crois que je vais m'endormir et me réveiller des milliers d'années plus tard, retrouvée par des scientifiques ou des Y-Mens passant par là. Oui, parce que dans des milliers d'années on sera passé du gène X au gène Y et il y aura les Y-mens commandés par l’effroyable Yavier le manchot.
Plus sérieusement, malgré mon pouvoir mes mains, mes pieds et même ma capuche étaient gelés, c'était l'horreur. Je fermais les yeux pour me concentrer et pousser mon pouvoir à son maximum quitte à cramer ma combinaison. Les boules devenaient de plus en plus grosses, de plus en plus nombreuses, formant une grosse masse autour de moi, la plasma me réchauffait et je pu patienter le temps que Storm finisse son boulot. Quelle puissance incroyable elle avait... Heureusement que j'étais capable de générer de la chaleur, même minime, sinon j'y restais.

C'est à ce moment qu'elle m'appela. Elle devait avoir terminé mais mes articulations semblaient gelées aussi et j'étais complètement tremblotante. C'était la merde mais j'essayais tant bien que mal de me lever. La faute à cette ouverture béante dans le sas par où le vent glacial s'était engouffré. Je pensais que Storm pouvait créer du froid localement pas simplement qu'elle allait abattre un blizzard d'une autre dimension sur le complexe scientifique.

« A... gl.... gla... »

Après m'être remise sur mes pattes arrières, j'avançais péniblement et affreusement lentement, le visage pâle et presque bleue, les lèvres vibrantes et mon corps tout entier prit sous les symptômes de Parkinson. J'arrivais près de Storm avec les yeux écarquillés.

« P... P... Plus... J... Jam.. mais... »

Je me faufile avec grande difficulté derrière les poutres, passant la porte métallique. L'odeur y est insupportable et je tousse quelques fois, mais au même moment, alors que je suis toujours Ororo, je ne prends pas garde au sol glissant car gelé, ma cassant la gueule en arrière dans un fracas sonore. J'avais tenté de me rattraper aux parois, mais elles étaient glissantes elles aussi. Labo de merde, on prend les échantillons et on se casse vite de là.

« Pu... tain... »

Dis-je en gémissant alors que paradoxalement la chute m'avait un peu réchauffé en faisant tourner mon sang.

« Je vais bien... »

Je m'adressai à Storm qui devait évidemment s'inquiéter pour moi, du moins, je l’espérais. En fait j'en sais rien, si ça se trouve elle s'en fout complètement. Ah... heureusement que je l'admire celle là.

« Oh merde... »

Telle fut mon expressions lorsque Storm et moi arrivâmes au bout de ce tunnel de glace. Une grande sale d'opération ou plutôt d'expérimentations indéfinissables. En ce qui me concernait, c'était plutôt une salle de torture pour mon cœur qui battait à mille à l'heure. Je flippais comme une dingue et je crois bien que Storm aussi. L'odeur était atroce, la vision était atroce, le froid était atroce, tout était atrocement atroce. Des échantillons baignaient dans le formol, des squelettes, du sang et des restes de cadavres congelés volontairement ou involontairement dans le froid. Des tables d’opération avec tout un tas d’ustensiles et outils de torture dont l'utilisation étaient plutôt inconnue. Je ne savais pas ce qu'on pouvait faire avec de tels choses, je ne savais pas quelles expérimentations on pouvait faire. Pour dire vrai, je ne voulais rien savoir. Cela me faisais froid dans le dos, rien que d'y penser, rien que d'imaginer être à la place de ces morts-mutants-hybrides je ne sais trop quoi. Je pouvais cependant me réjouir qu'ils ne semblaient pas se reveiller et devenir des zombies parce que je crois que si ça se produit, je risque de faire exploser le complexe plus tôt que prévu.

J'étais prête au pire car depuis l'entrée dans le complexe je savais bien que ça tournerais au film d'horreur. Mais rien à faire, même si la caméra vous montre un gros plan de face du visage d'un des héros d'un film d'horreur post-apocalyptique. Même si les violons s'excitent de plus en plus dans une musique infernale. Même si tous votre corps est contracté dans votre canapé parce que vous savez que horrible type avec la tronçonneuse va débarquer dans le champ d'un coup : même en sachant tout cela on sursaute quand même !

Et bien ici c'était pareil. Je m'attendais à voir des trucs sales mais l’écœurement était trop fort. J'avais des hauts le cœur et j'avais du mal à parler. J'avais même du mal à me concentrer sur mes lumières qui du coup semblaient faiblir d'intensités et grésiller alors que leurs couleurs tournaient au bleu-violet. Je ne répondis pas à Storm, ma tête toute pâle en disait longe et je lui fis juste un hochement d'épaule voulant tout dire. Ça pouvait aller mieux et si on pouvait se barrer d'ici au plus vite je ne serais pas contre. Il fallait cependant que l'on prenne des échantillons et je m'affairais avec un grand dégoût à soulever quelque pots d'organes. On doit vraiment ramener ça ? Je lançais un nouveau regard à Storm.

« Faut... ramener quoi ? Erk »

J'avais plus froid à cause de Storm et ses idées farfelues, j'avais froid à cause de l'ambiance glaçante des lieux, à cause de la peur et du dégoût. Les bruits du vent et les grincements de la structure métallique des lieux en sous-sol étaient tout aussi inquiétant. Mais subitement, après mettre vautré à genou derrière une table pour vomir, j'entendis un petit couinement. Bien sur, j'avais vomi et j'avais fait beaucoup de bruit bien que je tentais tant bien que mal de me retenir. Mais je ne pouvais pas c'était trop pour moi. Le petit couinement devait venir de cette pièce. Après avoir craché mon repas, je m'essuyais tant bien que mal, regardant Storm avec une mine apeurée.

« T'en... Burp.. T'entends ? »

Storm avait parlé, les dents serrées et l'air tout aussi grave. On ne ramènerait rien et c'était tant mieux car le simple fait de soulever un pot et d'y voir un organe onduler dans du formol m'avait fait vomir. C'était loin d'être très professionnel c'est vrai et quand on regardait la reine des éléments, on voyait qu'elle gardait une certaine classe et dignité alors que je me vidais l'estomac.
On ne ramènerait donc rien de cet endroit maudit. De ce lieux d'abomination où des expériences les plus improbables ont dues être menées. Et au milieu de l'horreur des petit cris étaient poussés. Des rats ? Dans ce froid ? Voilà que le côté terrifiant de l'endroit prenait une dimension toute particulière. Des créatures ? Des choses vivantes dans ce trucs moisis en plus des organes ? Je ne voulais pas y croire et je frissonnais lorsque Storm me dit qu'il fallait qu'on en trouve l'origine.
J'en étais consciente aussi mais bordel que j'avais peur que le pire se produise. Des monstres. Il ne pouvait y avoir ici que des foutus monstre. Rien d'autre ne peut survivre, rien d'autre ne peut rester ici alors qu'il n'y a rien à manger, rien à boire, alors que le froid et tellement mordant qu'il en devient brûlant alors que les dernières traces de vies sont des scientifiques complètement cinglés... Non, ce ne devait être que des monstres.

« Le... retrouver ? Tu... Tu veux dire... genre... heu... Le chercher ? Nononononon je … pas moyen je fouille pas c'tendroit... »

Je m'écartais de l'étagère. Retournant à un endroit où je pouvais voir ce qui arriverait. Chercher... Certes, c'est ce qu'il faudrait faire dans l'idéal mais dans cette pièce toute juste éclairée par mes lumières qui crépitaient, témoignant ma fébrilité, je n'avais pas envie de me pencher sous les bureau, les tables et les étagères pour voir d'où le bruit pouvait venir. Non, désolé Ororo, mais si cette chose ne vient pas à nous je n'irais pas à elle.

Encore des couinements...
Je n'ai jamais été très forte pour repérer d'où venait des bruits. Sauf bien sur lorsqu'il s'agit des jouissances mutuelles de Caitlyn et d'Amy. Là en revanche je savais très bien que cela venait de la chambre d'à côté. En ce qui concernait ces couinements, ils semblaient bougés mais où... Si je ne faisais que m'écouter j'aurais déjà sauté dans les bras d'Ororo et la suppliant qu'on s'enfuient. Cependant il me restait un tout petit peu de dignité. Juste un peu. Et aussi j'avais trop de fascination pour Storm pour la décevoir à ce moment.

« Je... je vais augmenter mes lumières... »

Je m’exécutais, intensifiais mes plasmoïdes en nombre et en intensité pur qu'ils éclaire de belles manières la pièce. Un éclairage blanc uniforme presque aveuglant. Le dessous des étagères devenait plus claire. Même chose pour les tables et les bureaux.
En parlant de bureau quelque chose bougeait dessous de l'un d'eux, au fond de la pièce, devant nous...

« What the... ? »

Ororo se penchait pour attirer la bête qui ressemblait à un mélange entre un poulet, un rat ou un chien. Elle était visiblement blanche et ce n'était pas étonnant de ce que je savais des bestioles qui traînaient souvent dans des endroits sombre que ce soit des grottes, des complexes abandonnés ou même dans les abysses des océans. C'est d'ailleurs souvent dans ces mêmes endroit que l'on trouve des bêtes de cauchemars : des trucs tellement sale et dégueulasse que même dans mes rêves je préfère des bon vieux serpents et araignées. Celui la avait l'air plus d'une mammifère qu'un insecte ou une connerie du genre. Il semblait même peureux et même si je voyais que Storm était aussi dégoûtée que moi et pas très confiante elle se pencha quand même pour tenter de l'attirer ou l’attraper.

« Heu... Fais-gaffe... Te fait pas mordre hein ça se trouve c'est dangereux. »

Peut-être était-elle forte, la bête... Elle était en tout cas visiblement le croisement de plusieurs choses et était née dans ce labo alors on pouvait se demander si elle était réellement inoffensive. Elle pouvait aussi avoir du poison ou des maladies et ce serait vraiment emmerdant si Ororo était contaminée parce que pour rentrer en Jet je sais pas si je pourrais... Mais la bête s’enfuyait sous des cartons, des tables et des bureaux recherchant encore de l'obscurité pour se dissimuler et souffrir certainement en silence de part ses couinements incessants.

Un cage était une bonne idée et il y avait de quoi faire dans cet endroit maudit. Après avoir fouillée un petit peu sans pour autant cesser de grimacer de peur et de dégoûts, je dégotais un carton très épais et une ficelle. Je montais sur une table ensanglantée parce que oui, je suis naine, pour passer la ficelle à travers ce qu'il restait des barres métalliques maintenant le faux plafond. Une extrémité dans ma main et l'autre attachée un trou que j'avais fais avec un plasmoïde sur le carton et je soulevais la boite dans les airs au dessus du centre de la pièce. Il n'y avait plus qu'à attirer la bête en dessous et que je lâche la ficelle à moitié gelée pour que la boite plutôt lourde lui tombe dessus et l'enferme.

« Je crois qu'il aime pas la lumière... Je vais éclairer tout autour pour laisser le centre dans l'ombre et le rabattre dessous... Tu peux tenir la ficelle ? Tu lâcheras au bon moment parce qu'il me faut mes deux mains. »

Je tendais l'extrémité à Storm qui pouvait se reculer de quelques mètres puisque la fine corde était plutôt longue. Puis je me concentrais pour que pleins de plasmoïdes se dressent sous les bureaux et les étagères qui faisaient le tour de la pièce, contre le mur. La bête s'agitait pour finalement réaliser que sous ces meubles lui servant d'abris tout était éclairé et presque éblouissant alors que le centre de l'endroit morbide restait dans l'ombre.

Storm se rapprochait du piège qui avait fonctionné. Elle ne semblait pas effrayée par l'animal ni même par ce qu'il pouvait lui faire. Je me demandais ce qu'il était susceptible de nous faire et même avec ses airs inoffensif et craintif j'étais plutôt bien placée pour savoir qu'un animal qui a peur est un animal qui peut attaquer pour défendre sa vie à tout moment. Et on venait tout juste de l'enfermer. Je n'avais pas beaucoup d'empathie avec les animaux. Je n'en ai jamais vraiment eu et même si petite j'ai toujours eu peur des gros chiens des voisins je n'ai jamais eu d'animaux de compagnie qui auraient pu éveiller chez moi une quelconque affinitée avec ces choses.
Et comment appeler ça un animal ? Cela ressemblait bien plus à un monstre, une abomination et je suis certaine qui si il n'avait pas si peur, il souffrirait de sa condition. Storm passa le doigt par le trou du carton et je frissonnais à l'idée qu'elle se fasse morde, se transformant à son tour en bestiole ou en zombie...

« Je... tu as peut-être raison mais... Pour le moment tu vois... J'ai plus envie qu'on se barre d'ici et vite... »

Les bruits métalliques, le vent et les grincements d'une carcasse de laboratoire à l'abandon nous encerclaient. L'odeur du sang, du froid brûlant la gorge à chaque respiration et du formol nous encerclaient également. Nous n'étions pas en sécurité et je n'étais pas rassurée mais cela, ce n'était en aucun cas nouveau. Je me saisissais alors d'un plateau métallique encore entaché pour le donner à Storm afin qu'elle puisse y enfermer l'animal. Il fallait trouver quelque chose pour attacher le tout. Il devait bien y avoir du scotch ou du ruban adhésif dans les tiroirs d'un laboratoire, non ? Des chaînes, un vieux bout de ficelle, ce n'était pas le plus adéquat et finalement, après avoir tiré quelques tiroirs ensanglantés avec dégoût et peur je trouvais ce que je cherchais. Dégoût à cause de l'odeur qui s'en dégageait à chaque ouverture et peur à cause de l’appréhension de voir des horreurs sortir de ses tiroirs aussi noirs que les abysses.

« Attachons le tout avec ça. »

Dis-je en tendant le large et épais rouleau usagé de scotch gelé à Ororo. Je me mis alors à réfléchir à comment j'allais faire pour détruire le complexe. On m'avait longtemps dis que j'étais capable de détruire de grandes infrastructures si je poussais mon pouvoir au maximum mais... Je ne l'ai jamais fais. Si je restais ici pour tout faire exploser de l'intérieur, je risquais de me retrouver prisonnière des décombres. Si je le faisais de l'extérieure je risquais de ne pas être assez efficace. Il fallait donc que je laisse une bombe ici et que je l'active de l'extérieure mais cela ne serait pas dangereux ? Pour le jet ? Pour Ororo et l'animal ? Si je perdais le contrôle et que la puissance annoncée par Frost et Danger lors de mes premiers entraînements se réalisait ? Alors je risquais de faire beaucoup trop de dégât, un énorme cratère et même peut-être de blesser ou tuer Storm... Il fallait donc que Storm prenne de la distance avec le jet le temps que je le fasse. Je me retournais vers elle.

« Pour la destruction... Je ne sais pas si je contrôle encore assez la puissance de mon don alors... Il faudrait mieux que tu t'éloignes avec le jet avant que je ne le fasse exploser. »

On m'avait dit que j'étais immunisée mais si je ne faisais pas une assez grosse explosion les projections des gravas pouvaient me blesser. Si j'en faisais une trop grosse je risquais de pulvériser aussi le jet qui se trouvait à quelques centaines de mètres...

« Je te laisse prendre la cage... Il va falloir que je me concentre. »

Dis-je en joignant mes mains alors que les plasmoïdes présent dans la pièces se rassemblaient. Je formais une grosse et dense boule de plasma qui changeaient aléatoirement de teinte, crépitant, car je n'avais pas assez de concentration et d'énergie pour en plus paramétrer l’esthétique de l'explosion. Une fois cela fait, je laissais le plasmoïdes léviter dans la pièce, un œil fermé alors que je serrais les dents pour le maintenir en place le temps que je sorte et qu'Ororo prenne de la distance.

Je restais concentrée, sortant à reculons, une main sur la tempe, pour m'éloigner du plasmoïde explosif que j'avais créé. J'avais fait le choix de ne pas rester au centre du complexe pour le faire exploser de l'intérieur par peur de ne pas maîtriser assez mon explosion et que - si cette dernière n'était pas assez puissante - je risque de me retrouver prise au pièges sous des gravas. Me mettre à l'extérieur me poussait dans mes limites car je ne pouvais pas maintenir une telle charge explosive à plus de deux cents mètres de moi. Deux cents mètres c'était le rayon de la sphère de destruction effective que mon pouvoir pouvait donner. Mais ça... je ne le saurais que plus tard. Je savais cependant qu'une forte explosion pouvait dégager une onde de choc capable de ravager le jet si ce dernier n'était pas éloigné assez. Danger avait pu calculer en salle des dangers des prévision de destruction. Je ne sais pas vraiment comment elle s'y est prise étant donné que je n'ai jamais usé de cette puissance auparavant. Elle m'avait indiquée qu'en calculant la densité plasmique on pouvait faire des prévisions de mes capacités.

C'est donc avec un peu d'effroi que je vis qu'Ororo ne s'était pas écartée et n'avait pas emmené le Jet avec elle. Elle volait au dessus du complexe, seulement quelques dizaines de mètres au dessus et mon instinct me criait qu'il ne fallait pas que je fasse tout exploser maintenant. Je ne saurais dire comment mais je me retins, portant ma main vers l'oreillette-micro high-tech qui nous reliaient Storm et moi.

« Miss Munroe il... Il faut à tout prix vous éloigner avec le... avec le Jet... Vous êtes en danger et l'avion risque d'être détruit ! »

J'étais légèrement essoufflée et cela était accentué par le froid mordant du dehors alors que je continuais de m'aventurer dans l'épaisse neige pour m'écarter au mieux de l’explosion à venir. J'y mettrais sans doute tout mon cœur pour en désintégrer la totalité quitte à ce que cela alerte les autorités locales ou nationale Russe. Je voulais d'une part qu'il ne reste rien de ce lieu et surtout, d'autres part, qu'aucun débris en fusion ne me retombe dessus.

Je regardais Ororo. Si elle ne bougeait pas et n'éloignait pas le jet, j'annulerais ma décharge pour pouvoir discuter plus précisément et savoir pour qu'elles raisons elle ne voulait pas éloigner l'appareil. Je pensais à ce moment pouvoir tenir deux bonnes minutes le temps qu'elle soit à quelques kilomètres de là. Mais je n'en avais aucune réelle certitude. À l'échelle de la vitesse du jet, quelques kilomètres étaient rien et Ororo pourrait revenir me chercher très rapidement une fois l'explosion passée. Mais si elle restait trop près, l'onde de choc pourrait déstabiliser et crasher l'appareil, Storm avec.

« Faites vite s'il vous plaît... »

Je ne sais pas pourquoi je l'ai vouvoyé à ce moment. Peut-être était-ce du à ma concentration, au froid ou à la tension de ce qui était en jeu. Peut-être étais-ce une manière inconsciente de lui faire comprendre qu'il fallait qu'elle me fasse confiance... Une confiance réciproque. Même si l'opération semblait risquée.