Main tendue ? [PV X-men]

Les X-mens : notes du fondateur des Acolytes de Magnéto, Benett du Paris.

J'ai allumé un poste de télévision, basculant sur l'une des grandes chaînes américaines qui connaît sans aucun doute le plus d'audience parmi la population en âge de comprendre, en âge d'analyser et en âge de critiquer. Je me suis rendu compte qu'il s'agissait uniquement du descendant directe des listes de livres autorisés par le Saint Siège lorsque j'étais encore qu'un homme. Ni plus, ni moins ; devant moi s'affichait dans une splendide technologie, le dogme sociétal de nos jours décadent. Des présentateurs concluaient sur des thèses pas assez construites, extrapolaient à partir de faits manipulés pour finalement en venir à des points simplifiant tellement la réalité qu'ils la tordaient de part en part. La confrérie de Magnéto était donc des terroristes, des criminels et des hors-la-loi. C'était vrai. Mais ils oubliaient de préciser de quel point de vu ils se plaçaient. Car les faits montrent bien que lorsque l'on doit remettre en cause une société, il est impératif de s'en détacher, de prendre du recul. Les révolutionnaires sont donc tous des hors-la-loi car ils veulent changer la loi et la société qui la dicte. Mais il faut se rendre à l'évidence que pour certains il y a toujours des bonnes et des mauvaises révolutions. Les X-mens sont également des hors-la-loi d'après eux, pourtant ils affichent l'étiquette de super-héros combattant la confrérie. Voilà donc un parfait exemple de distorsion de la réalité. Je n'ai pas affronté de X-mens de toute mon existence. Pourtant je fais parti de la tête de ce clan qui serait donc d'après les médias leurs ennemis jurés divisant la mutanité. Oui, je suis formel. De toute mon existence je n'ai jamais usé de mes capacités mutantes contre un membre des X-mens ou un membre de l'Institut. Les personnes ayant subit mes foudres sont des gouvernements asiatiques et Européens, des groupuscules héritiers des Templiers, des criminels indépendant, des mercenaires ou des mafias. J'ai éteint le post de télévision, m'en retournant à mes activités toujours plus nombreuses. Et ce jour est un grand jour car il temps pour moi de voir à quel point les médias américain se trompent.  


▬ Depuis l'héritage d'Aislinn beaucoup de choses sont arrivées en ce bas monde. Et ces choses ont eu énormément de conséquences géopolitiques. Le fait est que la seule chose n'ayant pas bougé comme il aurait du était le plan de Magnéto. Une phase de ce plan était de trouver un maximum de renseignements sur l'expert génétique Nathaniel Essiex. Trouver des renseignements pour le recruter ou pour lui emprunter voir dérober ses travaux. L'avenir en dépendait car il était impératif de développer rapidement un antidote à la souche du Purificateur – virus mortel pour les mutants dont le nom n'est pas sans rappeler de bien tristes événements – ramené du futur apocalyptique. Des confréristes avaient été mis sur l'affaire de renseignement : Ampère et son fidèle chien de guerre Surion. Mais le chien était rentré au terrier sans son maître, la queue entre les jambes et les oreilles baissées pour aboyer avec plus ou moins d'effroi qu'il était bredouille. Le Templier avait alors décidé de prendre l'affaire en main, s’octroyant la traque de Sinister comme tâche personnelle. Mais cette initiative n'était pas uniquement le fruit du paradoxale échec fertile de Surion. Il y avait d'autres enjeux qui poussaient Exodus à agir lui-même. La puissance de Sinister avait été prouvée en décembre dernier le plaçant potentiellement parmis les personnes capablent de manipuler et de survivre à la colère des X-mens et du Phénix réunis. Il était plus qu'évident que dans ce cadre, Surion ne pouvait avancer sereinement ni efficacement si tant est qu'il soit efficace.

Si les calcules d'Exodus étaient exactes, cet acte se soldant par la mort d'une X-men et la Bérizina d'une équipe, devait mettre en rogne les soldats de Xavier à tel point que Sinister ne soit plus considéré comme excusable. Ils étaient donc ennemis et l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Ne vous méprenez pas, Sinister aurait très bien pu être l'ami d'Exodus et de la Confrérie si ces deux derniers avaient effectivement quelque chose contre l'Institut. Mais le fait est que c'était le stricte inverse qui était envisagé. Exodus avait besoin des travaux de Sinister et besoin qu'il soit définitivement hors d'état de nuire pour éviter toute autre manipulation du Phénix pouvant réveiller les Templiers et Apocalypse simultanément. Il avait donc tout intérêt à s'allier aux X-mens dans une chasse à l'homme commune mais encore fallait-il qu'ils acceptent et qu'ils soient dans une logique de traque. Ce dernier point, le Milites Templi ne pouvait en avoir la réponse qu'en leur demandant directement et c'est dans un gigantesque culot qu'il envisagea sérieusement de le faire. Car après tout, qu'avait l'Institut à perdre si ce n'est leur étiquette d'ennemi juré de la confrérie ? Rien. Le passé ne jouait certes pas en la faveur de l'homme au teint rouge sang : L'attaque du maire, du Cube, du bal... Tout cela pesait et si on ajoutait Yggdrasil, l'arbre monde envahissant les rues, nous obtenions toutes les raisons pour que les soldats de Xavier ne salissent jamais la réputation de leur clan. Mais au delà de ça, Exodus avait de l'espoir car pour connaître quelque peu l'Idéologie de Charles Xavier, il savait que le pardon était une notion fondamentale. Bien qu'aucun pardon ne soit demandé de la part du bras droit de Magnéto il avait l'espoir que les divergences soient mises de côté au profit d'une meilleure efficacité contre un ennemi commun.

Il prit tout de même quelques risques pour montrer patte blanche et garantir de son pacifisme. Intériorisant toute sa puissance psychique, aucune flammes n’émanaient alors de ses yeux. Il plaçait des verrous psychiques sur ses propres pouvoirs pour redevenir parfaitement humain. Ni force, ni télékinésie, ni régénération ou télépathie. La seule chose qui lui restait était la téléportation pour se rendre sur les lieux et un léger bouclier psychique comme gardien de ses pensées. Il était même prêt à montrer certains parcelle de ses souvenirs à des télépathes X-mens l'exigeant, mais pour éviter toute capture il devait éviter qu'on ne vienne verrouiller ses propres verrous l'empêchant définitivement de les retrouver. Les marques noires au dessus de ses yeux blancs étaient bien plus épaisses qu'à la normale, signe que les verrous étaient nombreux et complexes. Il était conscient qu'une attaque puissante pouvait le tuer. Il était conscient qu'une stratégie pour le moins simple mais coordonnée pouvait faire de lui le prisonnier des X-mens. Mais ces risques, il les prenait pour montrer et démontrer sa bonne fois. Néanmoins, si les X-mens venaient à l'attaquer les premier, il répliquerait assez pour s'enfuir. Son but n'était pas la guerre, mais il n'était pas non plus l'emprisonnement ou la mort. Il espérait beaucoup de cette rencontre.

Il se téléporta donc, trois cents mètres devant le portail marquant l'entrée du domaine de Charles Xavier : L'institut Xavier pour jeune enfant surdoués. Un lieu dont la seule existence démontrait que la société n'acceptait pas les mutants. Droit dans ses bottes, une combinaison noires en molécules instables ainsi que quelques drapés blanc en guise de cape et de ceinture ; il avança. Il verrouilla sa téléportation devenant maintenant plus qu'un humain à la résistance psychique particulière. Ses pas lent et assurés étaient accompagnés par les plis et les va-et-vient du vent dans ses cheveux et sa cape. Son épée n'étaient pas avec lui pour des raisons évidentes. Une fois parvenu près du portail un système de défense s'agita, lui demandant de s'identifier, ce qu'il fit. Sa voix grave était toujours aussi calme, il croisa les bras, fixant l'Institut qui apparaissait derrières quelques arbres.

« Mon nom est Du Paris. Je viens à vous en tant que bras droit d'Erik Lensherr pour demander audience auprès des X-mens ou de leurs représentants. Veuillez leur communiquer ce message. J'attendrais ici même leur réponse. »

Il ne précisa pas qu'il était venu pacifiquement car ce n'est pas quelque chose qui se fait lorsque les intentions sont nobles puisque cela doit naturellement transparaître. Quoiqu'il en soit, il avait fait le premier pas vers une alliance pour le moins unique même si bien loin de ses rêves – utopiques diront certains – de rassemblement.

Quand ça clignote rouge je sais que c'est jamais vraiment bon signe. Apparemment on avait de la visite de telle sorte qu'il faille prendre quelques mesures assez radicales. Il fallait agir rapidement et avec coordination pour que tout se passe pour le mieux. J'étais sur mon lit quand c'est arrivé, en train de nettoyer et aiguiser ma lame comme on m'avait dit de faire. On m'avait aussi dit que l'omnium était du même acabit que les griffes de Wolverine dans le genre « j'emmerde la physique je me casserais pas ». Mais visiblement c'était la version bas de gamme donc il fallait que je m'en occupe un peu mieux surtout après des heures d’entraînements à couper et trancher du métal et en faisant courir dessus mon pouvoir plasmique l'échauffant ou l'électrisant.

« Ici, Jub', je me charge de faire évacuer les élèves vers l'arrière du parc. »

Je m'étais levée, rangeant mon arme dans son fourreau d'un geste de plus en plus assuré. Je ne la prit pas avec moi elle risquerait plus de me gêner que de m'aider puisque j'étais pas chargée de veiller à ce que le type qui toquait à notre porte ne fasse pas de connerie mais plutôt qu'on oublie personne dans les toilettes des filles. Une fois les enfants emmenés dans le parc sous la surveillance des résidents et des professeurs non X-mens il faudra aussi veiller à ce que ça ne tourne pas à la panique suivant les rumeurs qui peuvent rapidement circuler d'après un tel qui a le pouvoir de faire cela et un autre qui a entendu ceci.
J'ai croisé Rachel très rapidement en descendant quelques escaliers. Je sais que c'est pas trop le genre de fille que je classe facilement dans telle ou telle catégorie de « la conduire avec les autres élèves pour évacuer » ou « lui dire d'aller mettre des menottes à l’intrus ». Elle a toujours eu cette espèce de double facette de monstre tout puissant et gamine complètement larguée. C'est déroutant de pas savoir sur quel pied danser mais faut dire aussi que pour que ça me trouble lorsque je commence à me poser des questions - et on sait bien que c'est rarement la Jubilee des bons jours qui se pose des questions.
Cette fois là j'ai pas vraiment réfléchi. Alors que je disais à Jérémy qu'il fallait qu'il mette en pause Angry Birds et qu'il suive les autres si il voulait pas que je lui botte les fesses, je me mis à m'adresser directement à Rachel que j’apercevais alors.

« Tiens, Chou, tu veux bien m'aider à faire sortir les élèves dans le calme ? On doit les emmener dans l'arrière du parc. »

Ça me fit tilter d'ailleurs et juste après je posais mon index sur mon oreillette radio qui me reliait à Danger et aux autres X-mens histoires d'être au maximum en phase.

« Danger ? Contact les professeurs et les résidents pour qu'ils accompagnent et veillent à ce que tout le monde sorte du bâtiment par l'arrière. »

Mon pied vint percuter les fesses de Jérémy qui n'avait fait que se lever du coin du mur dans lequel il était et restait planté, debout, à jouer et finir son niveau.

« - Plus vite que ça l'asperge ! 
- Ça va c'est qu'un exercice, y'a pas le feu...
- Si c'est du feu qu'il te faut je vais t'en donner ! »

Je le bombardais alors de plasmoïdes inoffensif qui détonnèrent au contact de son jean ce qui lui fit accélérer le rythme. Au premier abords surpris voir même effrayé par cette naine jaune qui s'apprêtait à le tuer avec une mine sadique et un sourire de super vilains, il comprit alors que je le lâcherais pas du moment que je verrais toujours sa tronche d'ado feignant et boutonneux sortir avec les autres.

« Je préfère. »

[HJ : Les élèves pourront participer à un rp d'évacuation des bâtiments. Ce topic sera ouvert par Rachel Summers dans les prochains jours.]

Son poing percute mes côtes dans un craquement sinistre, et alors que je contemple simultanément un filet de salive s’échapper de mes lèvres, lèvres qui ne parviennent à complétement étouffer un cri, qui lui ira raisonner entre les troncs des arbres, et que je tente de me ressaisir ; une demi-seconde m’est nécessaire, puis je lui enserre le poignet, et je me décale d’un pas pour user de son élan contre mon adversaire. Un coup de coude à la gorge accompagné d’un coup de poing au plexus, dans lequel je concentre mon énergie comme les arts martiaux internes m’ont appris à le  faire, et alors que mes côtes se fracturent, je parviens à la repousser de quelques mètres. J’ai deux secondes, peut-être trois, de répits, avant qu’elle de revienne à la charge.

L’endroit, une petite clairière entourée par la forêt, est désert sans quoi une telle violence ne pourrait se faire ; j’aimerai avoir accès à la Salle des Dangers, mais mon cœur y est, et ne souhaite pas être dérangée. J’y vais à l’ancienne, de ce fait, mais l’ancienne, à défaut de me laisser épuiser, est bien moins sécuritaire que les illusions de Danger. Tant pis, je régénérerai.

Elle revient, elle est trop offensive, mais la puissance de ses coups optimise cela, et lorsque l’un d’entre eux passe, je mesure non seulement combien, malgré ma supériorité à un humain, je reste fragile ; elle ne l’est pas. Je dois miser sur ma vitesse et mon adresse, car si elle aussi est adroite, elle a tellement plus de force que moi – et encore, je sais qu’elle retient ses coups. Elle ne sait pas pourquoi je lui ai demandé de durcir le programme « d’extériorisation de la colère » (son programme, pas le mien, même s’il me sert d’entrainement également), mais elle y met du cœur, et j’y laisse des plumes.

Elle a cette rage guerrière, elle a cet acharnement bestial, c’en est parfois effrayant, mais elle n’oublie jamais que je ne suis pas son ennemi ; retient-elle ses coups ? Cela me ferait peur, honnêtement. Mais elle me fait peur, pour son histoire, pour son passé, pour qui elle est. Elle est le Phénix, elle a été un Warhound ; Rachel Anne Summers.

Elle revient à la charge avec un coup direct, sachant pertinemment que c’est là les frappes que je détourne facilement ; elle cherche le contact, elle cherche à me saisir, car elle sait pertinemment que si j’arrête d’esquiver et de contrer, elle me massacrera. Je suis bien plus forte qu’un être humain, et elle est infiniment plus forte que moi.

J’esquive d’un pas sur le côté et accueil son genoux du plat de la main, le repoussant et lui donnant pour se faire l’élan et l’appui pour qu’elle enchaine sur un coup circulaire de son autre jambe ; coup que je n’essaie pas de parer, me contentant de deux pas en arrière, tournoyant telle une danseuse, pour rompre le contact.

Je l’aperçois un instant, son visage marqué par les cicatrices des Limiers, mais défiguré par un sourire mauvais ; elle aime ça. Elle est dans son élément. Ce n’est pas un chat, elle ne joue pas avec moi comme je peux le faire avec elle ; non, c’est un chien de guerre, directe et brutale, sans compromit. Elle se battra jusqu’à la mort, même en entrainement. Elle n’abandonnera jamais. Elle a quelque chose que je n’ai pas, et je ne sais si c’est une bonne chose pour elle, à dire vrai. Elle danse sur la ligne qui sépare la violence maitrisée de la violence aveugle, et j’ai vu Caitlyn la franchir une fois, je sais ce qui se passe, tout comme je sais que si le Phénix la franchir un jour, nous ne l’arrêterons pas. L’a-t-elle déjà franchie ? C’est un secret qu’elle se partage avec Fuzzy, je pense. Je ne suis pas sa tutrice, juste son sac d’entrainement. Son amie, aussi, je l’espère.

Elle se remet en garde, et nous nous faisons face ; nous sommes toutes deux en tenue, moi avec la traditionnelle combinaison noire agrémentée des lignes luminescentes, et elle dans une combinaison entièrement rouge sang. La tenue des Limiers, elle la porte encore pour se battre, quand elle n’est pas le Phénix. Elle dit avoir une autre combinaison en préparation, une inspirée de celle de Caitlyn pour mieux s’intégrer à l’équipe de secours, mais je ne l’ai jamais vu. J'en ai aussi une en création, mais c'est un secret que je ne partage pas, une surprise pour ma fiancée.

On définit le Xingyi Quan comme l’art de la lance, car la main adopte toutes les formes de la lance – le tranchant de la lame, le plat de la hampe et le poing de l’extrémité. C’est avec ce dernier que j’avance d’un pas, de toute ma vitesse, et que je lui frappe au niveau de l’estomac ; il me faut un cinquième de seconde, car je ne retiens pas mes coups, je n'en ai pas besoin puisque son champ de force les encaissera sans difficulté. Je peux l’avoir sur la fatigue, après plusieurs heures d’affrontement, tandis qu’elle, elle m’a sur les dégâts, si elle me touche.

Ses chaussures glissent au sol alors qu’elle se plie sous le coup, mais son sourire ne disparait pas. J’enchaine, un coup de coude contre la tempe, pour la déboussoler, puis de la jambe opposée, un coup de genou au niveau du visage pour faire remonter celui-ci et m’offrir son torse pour un dernier direct dans le plexus. Ses mains bougent, et se saisissent de mon poignet alors qu’il frappe ; elle a anticipé mon mouvement, le moyen le plus simple de me saisir.

Elle relève le visage, alors que nous constatons toutes les deux une chose : je suis dans une merde noire. Le premier coup de poing est esquivé avec une grande facilité, cependant sa prise sur mon autre bras m’empêche de bouger aussi vite que je le voudrais, et je dois me concentrer sur la défensive, entravée. Un coup du plat de la main, je me baisse, un coup de genou montant, je m’écarte ; inutile de dire que sans ma réaction accrue, elle me massacrerait. Elle m’attire à elle et son front se rapproche de mon regard jusqu’au choc cartilagineux, alors que mon nez cède à son tour. Puis vient ce que je crois être le coup de grâce, alors qu’elle me saisit à l’entre-jambes pour me projeter contre le sol ; ça aurait suffi, mais elle me rattrape par la cheville, et me propulse d’un geste expert à l’encontre de la voute arborée.

Mes ailes se déploient et je parviens à placer mes mains, paumes ouvertes, pour amortir l’impact. Un bond en arrière sous la forme d’un salto avec demi-tour, et je suis de nouveau en garde, à quelques mètres. On se fixe encore un instant, avant qu’une interrogation n’apparaisse sur son visage, et qu’elle ne brise sa garde. Je n’ai le temps de poser ma question que la réponse me vient, alors que le X à ma boucle de ceinture s’ouvre, laissant raisonner la voix artificielle de Danger.

- Alarme de niveau Alpha ! Sujet fiché Liste Alpha aux portes du Domaine ! Alarme de niveau Alpha ! Protocole 01 engagé, défenses des bâtiments engagées par prévention, présence requise de tous les X Men présents en nos murs, je répète protocole 01 engagé !

Alarme, carrément, même pas de Defcon pour nous donner le temps de nous préparer ? Je grince des dents alors que Xavier engage l’un de ses protocoles, celui qui correspond peu ou prou au Cocked Pistol : attaque imminente. Présence requise de tous les X-Men à l’intérieur de l’Institut, pour retenir l’ennemi le temps que les élèves soient évacués par le personnel encadrant, et les plus expérimentés des élèves et apprenti X-Men. Mon regard se porta d’abord sur ma partenaire.

- Tu n’es pas X-Men… n’interviens que si ça passe en 00, lui dis-je alors que je commence à courir.

Ah, le Phénix, un casse-tête monstrueux ; elle ne fait pas parti des X-Men, mais elle a été plus entrainée que la plupart, et est plus puissante que presque tous ; je sais que c’est par peur qu’elle n’en fait pas parti, qu’elle ne veut pas en faire partie. Croit-elle n’avoir besoin de nous ? Peut-être, toujours est-il que si elle n’est pas des nôtres, elle n’a pas le droit de mener nos combats ; mais d’électron libre dans l’armée de Xavier, c’est aussi simple que cela, pour Ororo surement.

Je me saisis du communicateur à ma ceinture, entendant sans peine les positions de Caitlyn et de Jubilee, de même que celle de Storm ; droit en face. A part Rachel, c’est la mutante la plus puissante de l’Institut, en tout cas au niveau potentiel de destruction massive, et elle reste notre chef, logique qu’elle aille en première ligne. Je demande un résumé de la situation alors que d’un bond, je gagne les airs, et j’ai le droit à une présentation somme toute inattendue.

« Mon nom est Du Paris. Je viens à vous en tant que bras droit d'Erik Lensherr pour demander audience auprès des X-mens ou de leurs représentants. Veuillez leur communiquer ce message. J'attendrais ici même leur réponse. »

Euh… Du Paris, comme Bennet du Paris ? Alias Exodus ? Le mec qui s’était frappé l’armée coréenne ? Amy ne put s’empêcher de déglutir, car face à un tel être, ce n’était ni Storm ni les quelques X-Men présents qui allaient pouvoir le ralentir ; il avait conscience de cela, surement, sans quoi il ne se serait pas présenté ainsi, même si d’un autre côté, il demandait audience. Storm négociant, c’était pas forcément une idée rassurante connaissant son caractère de fonceuse, cependant, Nephilim saurait rester à sa place, mais elle estimait sa place aux côtés de sa chef, tant pour jouer le détecteur de mensonge que le garde du corps ; face à une attaque directe, aucune d’elles n’avaient la moindre chance de survie, mais si l’Ange à la Main Sanglante réagissait suffisamment vite, peut-être pourrait-elle pousser l’autre X-Woman de la ligne de mire. Et si cela ne convenait pas à cette dernière, qu’elle aille voir ailleurs, elle voulait des soldats mais ne donnait pas d’ordre, alors ils improvisaient.

- Tornade, je viens sur ta position.

Ma voix a changée, comme mon physique d’ailleurs ; j’altère mon odeur, j’altère mes cheveux, tant dans la longueur que dans la couleur, et Amy disparait face à Nephilim. C’est non seulement un changement physique, mais psychologique également, et la noirceur de mes cheveux comme leur absence de longueur n’est ni plus ni moins d’une optimisation pour le combat.

J’atterri quelques pas derrière Tornade, en retrait par rapport à sa position, mais sur son flanc, tant pour pouvoir intervenir sans encombre que pour ne pas la gêner.

Seigneur-Dieu, c’est quoi ce type ? Une armoire à glace qui a défaut d’être particulièrement grande, est particulièrement musclée, mais une armoire à glace à la peau rouge sang, et dégageant un charisme effrayant, presqu’autant que ses yeux sans pupilles ni rétines ; et ces marques noires au-dessus de ses yeux… Je serre les poings, pour éviter que ma main droite ne tremble pas, principalement, et je me concentre pour accélérer la réparation des dégâts ; les côtés seront plus longs que le nez, lequel doit déjà être réparé d’ailleurs, même si le sang qui s’en est échappé continue de me maculer le visage.

- Attitude passive, aucune tension musculaire visible, aucune agressivité dissimulée, dis-je machinalement, pour confirmer ce que Storm devait observer d’elle-même, mais à un niveau de détail bien supérieur.

J’allais faire le décryptage corporel en temps réel, même s’il se limiterait surtout à de la détection des signes avant-coureur de menaces physiques ou dissimulées. J’étais douée pour ça, c’était mon véritable job, au-delà de ce bal costumé.

▬ Quel cruel manque d'hospitalité ! Bien entendu, Exodus ne s'attendait nullement à marcher sur un tapis rouge sous les clameurs des X-mens. C'est pour cette raison qu'il a énormément prit sur lui, se rabaissant à un niveau capable de briser son égo aussi démentiel que ses pouvoirs et aussi grand que son age. Il a beaucoup fait pour ce premier contact. Plus que le premier pas. Il a enchaîné les actions à sens unique sans rien obtenir en retour que l'agitation électronique d'un système de sécurité faisant parti sans aucun doute de l'un des plus performants, destructeurs et terrifiant de ce monde. À leurs yeux il n'était qu'une bête qu'il fallait neutraliser pourtant ils s’attendaient, derrière leurs murs, leurs grilles et leurs canons ; à ce qu'il n'agisse pas en bête, mais en homme, en humain. N'était-ce pas là le début d'un léger paradoxe ? Cela allait à l'encontre même de l’éthique de réciprocité que l'on retrouve dans toutes les religion du monde. Jésus disait « Aime ton prochain comme toi-même ». Ce principe éthique, base de ce qui forge l'humanité des êtres et base inébranlables des droits de l'homme n'était pas respecté à l'Institut Charles Xavier pour jeunes élèves mutants. Pourtant, Exodus est du genre à appliquer ces percepts. Mais à ce moment là, devait-il aimer les X-mens de la même manière ? En pointant ses pouvoirs sur leur bâtisse, sur leurs élèves, sur leurs résidents ? Il pouvait le faire. Il pouvait à lui seul déclencher une bataille telle qu'elle ferait forcément couler le sang.

Mais ce dernier coule déjà du nez d'une nouvelle arrivante. Atterrissant à côté de la très reconnaissable Storm, Amaranth des X-mens  - d'après les souvenirs d'un rapport de Seamus Mellencamp, Noble Chevalier des Acolyte – entre en scène. Elles étaient donc deux à venir à sa rencontre tel une élève et son maître. Exodus ne bougea pas lorsque le portail commença à s'ouvrir et que des éclairs se mirent à parcourir l'armature métallique pour former une autre grille, hostile, agressive et crépitante. Ce n'était pas une mesure de précaution, c'était une agression directe et ouverte. Pourquoi ouvrir le passage si c'est pour le refermer ? Voir si la bête allait bouger ? Voir si le monstre allait cligner des yeux ou faire un sourire carnassier ? Non, pire encore, c'était pour le laisser avancer et l'électrocuter sauvagement pour rassurer Storm de son animale virilité. Elle était une fauve grognant à la lisière de son domaine : pathétique. Quoiqu'il en soit il y avait là une offense qui ne pourrait pas laisser Exodus indifférent. C'était une cruel erreur stratégique de la part de la Chef des X-mens de sortir les griffes si brusquement lorsque son interlocuteur, comme le fait si bien remarquer son élève, viens sans intention agressive.

Les X-mens frappent avant de discuter. C'était un fait qui avait du mal à être mit en relation avec l'attitude de pardon, d'aide et de main tendue qu'ils aimaient diffuser d'eux lors de réunions, de conseil ou de conférence. L'idéal entier de Xavier était bien différent de celui de Magnéto mais dans les faits, les X-mens ont des méthodes qui sont aux antipodes de la pseudo-gentilesse et bienveillance de l'handicapé. Difficile position que celle ci. Difficile à assumer et à maintenir sans faire de nombreuses erreurs. Qu'en pensait le bras-droit de Magnéto ? Pas grand chose. Beaucoup de déception parcourait son esprit. Il pensait sincèrement que le temps était propice à la discussion et que les enfants de Charles Xavier avaient mûris assez pour que ce jour soit un beau jour. Il croyait en l'union des mutants, au rassemblement, mais on continuait à lui dresser des grillages électriques comme si il n'était qu'une vache en perdition. Pire encore, on lui demandait des détails sur sa venue bien qu'il ait déjà donné ce « motif ». Que leur faut-il de plus qu'une demande d'audience ? Que leur faut-il de plus qu'un déplacement exceptionnel d'une personnalité comme Exodus ? Que leur faut-il de plus que ces nombreux pas en avant fait par l'homme à la peau rouge sang ? Cela en était trop, il ne pouvait se résoudre à s'allonger au sol et à ramper sous les crachats de Storm et de ce qu'elle représente. L'humiliation qu'il endurait en ce moment était indigne de leur rang et le mot respect absent de leur vocabulaire. On tue son ennemi avec honneur lors d'un duel. On venge noblement nos familles, nos amis, nos proches. On défend nos biens par les poings. Mais jamais, jamais on urine sur un cadavre.

« Madame Munroe. Je suis venu en personne, chez vous, dans ce qui est vraisemblablement un terrain jouant fortement en ma défaveur. J'ai accepté de me rabaisser à parler à un interphone après avoir été braqué par votre système de sécurité - paroxysme de la perte des relations humaines dans les murs de ce cher Institut - et je vous ai donné un motif : une audience, un entretient, une discussion... Malgré tout, il semblerait que cela ne suffise pas. Faut-il que je vous parle personnellement de ce qui a motivé ma venue à travers cet insultant rideau électrique ? Voulez-vous que je mette des menottes ou un collier neuralisateur et que j'avance à genou devant vous pour avoir votre attention ? Vous me voyez navré de refuser. La vérité est que c'est à votre tour, X-mens, de faire un pas vers moi et ce que je représente en m'accordant cette audience. Si vous n'êtes pas en mesure de le faire actuellement, alors c'est que j'ai eu tord de croire qu'en ce jour, une discussion entre deux représentants de communautés mutantes, ne peut avoir lieu dans le stricte minimum d'hospitalité et de respect nous différenciant des animaux. »

Oui, "Munroe". Il ne s'est pas présenté avec son alias "Exodus", il s'est présenté par son nom car ce n'est pas un combat entre la X-men et l'Acolyte qu'il veut. Mais une discussion entre ce qu'elle et il représentent. Ce n'est, à ses yeux, que le début du respect. Voix calme, peut-être, mais grave et bien plus forte et sèche que la première fois. Une voix qui résonne, malgré les verrous de ses pouvoirs. Une voix qui ne laisse pas de place à une quelconque intervention visant à lui couper la parole car cette voix là, ce ton et ce regard d'un blanc glaçant : Exodus ne l'use que lorsqu'il est insulté ou lorsqu'on lui manque ouvertement de respect. Il tournera les talons si il le faut, il partira, abandonnant l'idée d'un travail en équipe ou même d'une simple discussion. Il est prêt à sacrifier cela car il n'a jamais voulu se prostituer pour une cause. Il se bat pour la liberté et il mourra pour elle avant qu'on ne le fasse ramper à genou sous la foudre. La situation est simple. Soit les X-mens acceptent la discussion auquel cas il oubliera cet affront. Soit les X-mens refusent la discussion au quel cas il n'oubliera jamais et partira de ces lieux pour éviter de bien triste perte chez des enfants n'ayant rien demandés d'autre que de vivre en paix.

A mon arrivée, j’attire son attention également, et très honnêtement, je m’en serais bien passée ; à défaut d’avoir de l’égo, je n’aime pas me sentir insignifiante, et je sais qu’il ne s’agit là que d’une impression, non d’un fait observable, mais son regard me renvoi à ma place dans ce monde : l’insignifiance. Un être comme lui a le pouvoir de changer le monde, tandis qu’un être comme moi doit déjà batailler pour contrôler sa vie.

Je ne suis pas là pour me concentrer sur une vessie qui risque de se vider trop vite, cependant, mais bien pour soutenir ma supérieure hiérarchique, et faire ce pour quoi, à défaut d’être payée, j’ai prêté serment. Alors je continue de regarder son visage, même s’il me met mal à l’aise, je fais fi de mes appréhensions et je confronte mes peurs, comme toujours. Je n’abandonne pas mon humanité, même si elle semble dérisoire face à un être comme lui, mais je fais face.

Je regarde son visage s’agiter comme celui de tout autre, me rassurant sur son humanité ; ses traits carrés aux arrêtes franches se plissent et se déforment comme ceux de tous, et malgré son aspect brutal par l’épaisseur de son nez, de sa mâchoire et de son menton par rapport à ses lèvres menues, il s’exprime et se trahit normalement.

- Attitude passive, aucune tension musculaire visible, aucune agressivité dissimulée.

Cela change rapidement, très rapidement, trop rapidement à mon goût, même ; le rideau d’électricité de Storm modifie immédiatement ses dispositions, rendant ma déclaration obsolète. Pas de surprise, non, mais un froncement des sourcils, l’apparition de la ride du lion et le pincement des lèvres trahissent une colère vive, tandis que les muscles se tendent, chose parfaitement perceptible malgré sa posture fermée, et bras croisés. Je déglutis, car cela part très mal. Finalement, peut-être vaut-il mieux l’indifférence d’un tel être que son attention ; je me raidis à mon tour, mais ce n’est qu’appréhension.

Rides nasales, relèvement de la lèvre supérieure, contraction du menton ; à la colère suit le dégoût. Le dégoût de cet accueil, surement, car s’il a tout fait « dans les règles », il ne considère pas qu’ils en font de même. A défaut d’être chaleureux, cet accueil est prévisible, car en cas d’attaque, les X-Men doivent gagner du temps pour l’évacuation, et quelqu’un comme du Paris doit le comprendre, cela. A moins que son mépris ne soit pour la ridicule défense qu’on dresse face à lui ? Peu probable, rien en son attitude n’indique de défis, il est simplement… outré ?

L’intérieur des sourcils remonte, les paupières supérieures retombent légèrement, et les commissures des lèvres tendent vers le bas, alors que l’expression précédente se poursuit : dégout plus tristesse, déception ? Le déçoit-on par notre manque de civisme ou par notre peur de lui ? Je ne regarde pas Ororo, je ne sais pas ce qu’elle pense, et je ne suis pas dans sa tête, cependant, j’espère qu’elle réagit ainsi par peur, non réelle agressivité, sinon, autant être franche, on est dans la merde.

Sa voix rauque et caverneuse raisonne à nouveau, parlant lentement et de façon articulée, une voix maitrisée mais non travaillée, il n’a pas répété de discours et il n’en a jamais eu besoin. Il la salut à son tour, et explique les pas qu’il a déjà fait pour pouvoir nous parler ; venir en terrain jouant en sa défaveur est une question de point de vue, car s’il est aussi puissant que le rapport de Danger le laisse à penser, le terrain n’aura pas la moindre importance. Se rabaisser à parler à un interphone ? Euh ouef, enfin, là, quand on arrive chez quelqu’un on sonne, c’est de la politesse, c’est pour cela qu’il l’a fait, non ? Il veut se montrer poli, est-ce rabaissant pour lui ? Pour le système de sécurité, la fin justifie les moyens, et il ne s’agit pas d’une perte des relations humaines dans les murs de l’Institut, juste d’une sécurité, comme le nom l’indique. Par contre, oui, l’audience il l’a demandé, et à défaut d’être dans les meilleures conditions possibles, il l’a.

« Malgré tout, il semblerait que cela ne suffise pas. Faut-il que je vous parle personnellement de ce qui a motivé ma venue à travers cet insultant rideau électrique ? Voulez-vous que je mette des menottes ou un collier neutralisateur et que j'avance à genou devant vous pour avoir votre attention ? Vous me voyez navré de refuser. La vérité est que c'est à votre tour, X-mens, de faire un pas vers moi et ce que je représente en m'accordant cette audience. Si vous n'êtes pas en mesure de le faire actuellement, alors c'est que j'ai eu tort de croire qu'en ce jour, une discussion entre deux représentants de communautés mutantes, ne peut avoir lieu dans le stricte minimum d'hospitalité et de respect nous différenciant des animaux. »

Hum, mauvaise idée que d’attaquer Ororo sur ses méthodes, c’était un coup à se faire envoyer chier, et je parle d’expérience, là. M’enfin, encore une fois, j’ai la chance d’être une quantité négligeable, chose qui n’est le cas d’aucun des deux protagonistes. Il reste juste à espérer qu’ils ne fassent pas un concours pour voir qui pisse le plus loin, mais je fais confiance à Storm pour s’avoir s’arrêter. Elle n’a pas été parachutée chef des X-Men comme Laura X-Men, elle doit bien avoir une stratégie sur la suite des événements.

Je déglutie, principalement parce que c’est à mon tour de parler, et qu’après son discours, ben… en placer une, il faut du courage.

- Il change ses appuis ; si vous n’êtes pas prête à discuter, il s’en ira. Il n’est pas là pour la guerre, et les démonstrations de forces sont inutiles, il nous connait, et nous ne sommes pas un danger pour lui. Il est honnête lorsqu’il dit vouloir une discussion entre vous, mais il veut un pied d’égalité dans cette discussion, sans quoi elle n'aura pas lieu.

Ne pas exprimer d’avis personnels, juste des faits. Ne pas lui dire que sa barrière est inutile et insultante pour lui – d’une parce qu’il l’a déjà fait, de deux parce que Storm le prendrait mal, et y verrait une nouvelle insubordination de ma part. Je ne la conseille pas, je me contente de dire ce que je vois, c’est pire que mon job chez Frost en fait. J’espère qu’elle me demandera d’exprimer mon avis ou de la conseiller, même si je n’y crois pas trop, parce qu’à l’heure actuelle, ma place est vraiment le cul entre deux chaises : je risque de le vexer lui à le décrypter, même si pour l’heure, je dois lui être utile puisque somme toute, je vais dans son sens – ou plutôt les faits vont dans son sens, puisqu’il est honnête, même si je crains qu’Ororo ne le voit pas comme ça – mais dès que ce ne sera plus le cas, l’intrusive de ce que je fais pourra être prise comme une sacrée insulte. Et le mieux, c’est que je risque de vexer Storm, si je sors de la place qui est la mienne ; moins qu’une conseillère, même pas une interprète, je ne suis même pas sure qu’elle apprécie ma présence, en fait.

Mais, je suis là, et quitte à me faire engueuler par ma moitié si ça tourne mal, autant essayer de faire que cela tourne bien. Enfin bref.

▬ Dieu dit « Que la lumière soit ! » et la lumière fut. Exodus dit « Sésame ouvre-toi ! » et les portes de l'Institut s'ouvrent à lui. L'électricité s'interrompit et Exodus en découvrit la véritable origine. Ce n'était pas de Storm que les éclairs provenaient mais de la grille elle-même. Cela changeait-il quoique ce soit ? Non, pas pour celui qui – il y a quelques dizaines d'années – se présentait avec audace comme l'héritier de Magnéto. Cette perception a changé, il a changé, malgré son air de roc et de montagne qui ne peut être déplacé malgré la force du vent, l'érosion de la pluie et la violence des tremblements de terre. Il ne fait pas partit de ces personnes qui restent fixées dans le passé, son état d'esprit évolue à la même vitesse que ce monde. Bien évidemment, il y a encore beaucoup à faire et il a mit beaucoup de temps à s'adapter. De même, dans son langage, dans son allure et dans certaines de ses attentes – dont fait partit l'hospitalité – il est resté ancré dans le passé. Mais sur sa vision du monde, sa clairvoyance politique et sur les enjeux que cette planète offre à ses habitants comme des épreuves divines ; il est toujours à la page si ce n'est en avance. Les X-mens sont-ils aussi vigilent que lui ? Ont-ils vu ce qu'il a perçu ? C'est ce qu'il est venu vérifié et -  à défaut – réveiller chez les hommes et les femmes de Charles Xavier.

La porte s'ouvre et Ororo l'invite dans l'antre. Ce n'est pas vraiment que sans cela il n'aurait jamais pu pénétrer à l'intérieur, mais il n'aurait simplement par la suite pas pu prétendre à avoir une discussion calme, respectueuse et sérieuse avec les X-mens et leurs représentants. Ses bras se décroisèrent, lentement, pour passer dans son dos, sous sa cape qu'il repoussa alors d'un geste nonchalant dans un bruits et un mouvement de drapés légèrement trop cinématographique. Maintenant son poignet gauche avec sa poigne droite, il posa un pied devant l'autre. Son armure, cliquetait à chaque pas qu'il faisait toujours avec cette lenteur insupportable mais pourtant bien naturelle. Il marchait dignement avec le position de l'homme menotté et en soit c'était un exploit.

« Je vous remercie. »

Dit-il d'une voix forte et polie en regardant Storm. Peu de personne peuvent se vanter d'avoir reçu des remerciements de Benett du Paris et cela peut sans doute figurer dans un Curriculum Vitae. Il passa entre les deux X-Womans mais tourna le regard vers Amaranth. Cette dernière n'avait cessé d'analyser la posture de l'Acolyte confrériste et d'en dire mot à Ororo afin qu'elle ajuste ses paroles et apprécies un peu mieux la non-violence évidente d'Exodus. C'était une pratique qui pouvait aisément être considérée comme insultante, mais elle n'était pas la seule à pouvoir lire avec plus ou moins de facilité le visage et le comportement des gens. Avec l'expérience, avec l'apprentissage et la lecture intensive de différents et nombreux esprits, on parvient à faire un lien direct et très juste entre émotions et expressions. Ces notions, empiriques chez Exodus, ne nécessitaient pas de pouvoirs particuliers si ce n'est un peu d'attention. Chez Amaranth, les choses étaient pour le moins évidentes et cela n'échappait pas à l’œil de du Paris. Il tourna donc son regard vers elle, inclinant et baissant le regard légèrement vers elle tout en lui murmurant d'un ton bienveillant et presque paternel :

« Ne me montrez pas votre nervosité, mon enfant, votre force est indéniable, ayez confiance en vous. »

Mon enfant. Contrairement aux remerciements, c'est avec ces mots qu'il s'adresse souvent aux personnes avec qui il parle. Il concidère tous les mutants comme ses fils, non pas du point de vue biologique ou de sang, mais du point de vue respectueux envers eux. Amaranth avait tenu tête à Seamus Mellencamp sans montrer d'hésitation ni de telle nervosité. Exodus était donc plus effrayant que le lézard aux grandes dents ? Serait-ce sa seule présence qui l'inquiétait bien que ses pouvoirs soient totalement invisibles à sa sensibilité et qu'ils ne laissent donc pas échapper ses émotions à travers le plan astral comme à l'accoutumée ? Peut-être s'agissait-il uniquement de son rang, de sa triste célébrité médiatique qui inquiétait cette jeune X-women au point que cela soit visible pour Exodus. Peu lui importait, il avait besoin que les soldats de Xavier soient tous prêts et en confiance pour les tâches qu'il aurait à leur confier. Dans son esprit, Amaranth faisait déjà parti de ses troupes. Il avança sans plus attendre vers le perron où une autre X-women attendait et pas la moindre. Le visage, la chevelure, il ne pouvait en être autrement. Exodus se tenait face à la mère d'Aislyn Lyov, sœur de Kyle Kenneth dit Grudge et amie de Rachel Summers-Grey autrement appelée le Phénix car hôte de l'entité suprême du même nom. Ce n'était pas rien. Le simple rôle de Caitlyn Emilie Elioth dans l'Histoire valait autant si ce n'est plus, dans ce monde, que celui de Benett du Paris. Ce dernier s'inclina une seconde fois, assez pour être respectueux dans sa vision de la politesse, mais pas trop pour ne pas être rabaissée en dessous d'un niveau plaçant le saluant et le salué au même niveau. Les épaules ne se baissaient pas, seul la tête s'inclinait de quelques degrés de manière fugace et retenue.

« C'est un honneur de vous rencontrer, mademoiselle* Elioth, si vous avez besoin de quoique soit, n'hésitez pas à m'en faire part. Néanmoins pour le moment, si vous voulez bien m'excuser... »

Dit-il avant de s'apprêter à entrer dans le Hall. La réunion et l'audience allait avoir lieu et c'est là ce qu'Exodus attendait le plus impatiemment.

*En français.

[HJ : Storm, je te propose d'éluder jusqu'à l'entrevue autour d'une table pour parler du sujet principal de ce rp]

Une inspiration de la part d’Ororo en guise de réponse ; elle allait lui dire de retourner chez lui ? J’aurai vraiment eut envie, pour le coup, par pure couardise parfaitement assumée, oui. J’aurai bien dit que c’était pas dans mon contrat, mais je n’avais pas de contrat, et ça l’était, puisqu’on devait faire face à tout cela. Mais je dois avouer que, quitte à ne pas faire le poids, j’aurai préféré me battre contre lui, outre que ça se serait terminé plus vite, j’aurai eut l’impression de pouvoir faire quelque chose. Je n’aime pas marcher sur des champs de mines, quitte à être au charbon, autant être sous le feu de l’ennemi. M’enfin, je restais une croisée de la paix, de base… comme quoi, j’ai beau critiquer le militarisme d’Ororo, je suis pas réellement plus douée qu’elle. On ne s’entraine pas à la diplomatie avec un être du genre de Bennett du Paris, à ma décharge. Enfin Bref.

"bien Monsieur Du Paris, je vous en prie entrez. "

On progresse ? Oui, surement, reste à savoir où on va, en fait. La position d’Exodus change, et indifférent à mon stress palpable, mon cerveau continue à analyser ce qui lui passe sous la main, sans s’arrêter, comme toujours. Un plus ? Dans un moment comme cela, oui, mais dans la vie de tous les jours, c’est très chiant. Enfin, j’espère bien que des moments comme ça ne constitueront jamais ma vie de tous les jours. Toujours est-il qu’il prend la position d’un visiteur de marque, bras croisé dans le dos dans une pause distinguée et passive, avec une théâtralité presque exagérée. Il est qui il est, il sait qui il est, et il se comporte comme il se perçoit ; on peut jouer là-dessus. Je ne dirais pas qu’il est trop confiant, parce que j’imagine à peine les capacités qui lui accordent cette confiance, mais cette confiance peut le pousser à l’imprudence ; le battre n’est alors pas tellement différent que de battre Rachel – ce que je n’arrive pas à faire, au passage, sachant qu’elle retient ses coups… Fait chier.

Il remercia Storm, chose qui jurait presque avec le personnage au premier abord, mais était en réalité d’une logique implacable : il venait poliment, pestait contre notre impolitesse, ainsi s’il ne continuait pas sur sa lancée, il aurait été hypocrite. Hors, cela ne semblait pas le genre d’Exodus, même s’il devait rester un politicien, au final. Et il n’y a rien de pire qu’un politicien qui semble honnête.

Son avance n’est pas aléatoire, loin de là ; il fend notre position comme un navire vend les vagues, et cela explique clairement qu’il pourrait nous briser, briser notre équipe. Je m’écarte d’un pas face à lui, un pas involontaire mais je ne suis pas en capacité de le tenir seule, je le sais. Tout mon corps se tend et mon sang bouillit, mais je tente de garder ce masque d’impassibilité qui est mien, même si à mesure qu’il s’approche, c’est de plus en plus difficile. J’ai peur, mais j’y fais face, et le plus détestable, c’est que je ne puis y faire face activement, car cela impliquerait se battre. A bien y réfléchir, c’est génial. On est en plein dedans ce que je voulais prouver à Strom, qu’il est des fois où la violence est plus facile que la non-violence ; mais rassure-toi, Ororo, vu la contraction de ma vessie, jamais j’aurai le cran de te dire « tu vois, je te l’avais bien dit ».

Il me regarde, il s’arrête et me regarde, et putain, j’aime pas quant il le fait de loin, à travers une cage électrique de Tornade, mais alors comme ça, en fasse à face… j’aime pas du tout ! Il faut quoi, 1.80 ? Mais là, comme ça, j’ai l’impression qu’il en fait deux ou trois. Et son regard… C’est moi ou il m’analyse ? Eyh, c’est ma spécialité, ça !

« Ne me montrez pas votre nervosité, mon enfant, votre force est indéniable, ayez confiance en vous. »

- Ou… oui monsieur…

Oh la conne… Il est sorti tout seul celui-là, mais Ororo va pas manquer de me le faire payer. Seigneur-Dieu, c’est le jour de ridiculisation des X-Men aujourd’hui ? Nan mais zut, déjà, d’où qu’il le sort le « mon enfant » ? Il est qui il est, il sait qui il est, et il se comporte comme il se perçoit ; à oui, j’oubliai… Je suis partagée entre la peur et l’agacement, heureusement (ou pas), c’est la première qui domine toujours. Je crois qu’il est temps d’arrêter les conneries, même si c’est un gros risque. Alors qu’il continue à avancer, mes yeux se ferment, et la biochimie de mon cerveau s’altère. Je joue avec les émotions, c’est très dangereux pour mon humanité, je le sais, mais nous avons contenue, lors de notre première mission côte à côte avec Emma, qu’il y avait des fois où nous n’avions pas le choix. Je ne sais pas quelles cartes composent la main de Bennett du Paris, mais il est temps que je commence à jouer des miennes. La peur et le stress diminuent rapidement, et en quelques secondes, mes paupières s’ouvrent à nouveau, dévoilant le déploiement de mes membranes nictitantes. Pourquoi ? Parce que la Amy humaine cède place au Nephilim, et que s’il est courant de me voire avec mes yeux d’émeraude, cela renvoi toujours à ma mutation, à mon inhumanité. Effet entièrement psychologique, un petit auto-encouragement, rien de bien grave, ou décisif ; pas pour l’instant.

Exodus avance dans nos terres, cependant, faisant une fois de plus preuve de sa trop grande confiance. Je ne dois pas m’éloigner, car je suis peut-être la seule à pouvoir réagir suffisamment vite en cas de dérapage. J’ignore s’il a une résistance suffisante pour encaisser l’un de mes coups, mais vu sa confiance en lui, il ne doit pas avoir de bouclier psychique actif inconsciemment ; de ce que j’ai étudié sur Rachel, c’est uniquement en cas de menace ou d’activité potentiellement dommageable, qu’il se déploie. Espérons qu’Exodus fonctionne pareil.

Il avance, encore et toujours, vers notre « dernière ligne de défense », la rendant complètement obsolète du ce simple fait. En réalité, nous n'avons que deux lignes de défense : Danger et le Phénix. Les X-Men ne sont là que pour faire bonne figure, mais leur utilité est bien moindre. Mais plus que rendre nos positions stupides et inutiles, c’est vers Caitlyn qu’il s’approche, et je n’aime véritablement pas cela. Pour deux raisons : parce qu’il est et reste un danger, et que sa simple présence déclenche face à toi en moi c’est une envie protectrice, mais une envie que je domine (Storm ne nous croit pas capable de travailler en coopération sur le terrain à cause de ça, elle n’a pas comprit que cela pouvait être une force si on l’utilisait correctement, non une faiblesse, mais j’attends le bon moment pour cela), et de deux, parce que tu fais une de ces têtes… C’est la cape, c’est ça ? Mais putain, arrête de faire une fixation sur la cape, c’est nul, ça prend de la place, ça se prend dans les portes et ça t’étrangle la moitié du temps ! J’ai essayé d’en mettre une pour te faire plaisir, et je continuerai quant elle me sera utile pour me dissimuler ou te faire briller les yeux, mais là, c’est pas le moment, c’est pas le lieu, et c’est SURTOUT PAS la personne ! Oui, parfaitement, je crève complètement de jalousie, là.

Et le pire, c’est qu’il en rajoute, ce con : et vas-y que je m’incline devant toi, la tête tout du moins (ce qui, considérant votre différence de taille, est une nécessité pour te regarder dans les yeux), et vas-y que je te salue d’un « honneur », d’un « mademoiselle » en français, d’un « si je puis faire quelque chose pour vous, n’hésitez pas » et d’un « veuillez m’excuser »…

Ey Oh, espèce de Mon Chéri géant, tu vas arrêter de draguer MA Chérie sinon je t’enfonce toute la boite de Ferrero dans l’anus, histoire que tu puisses dire que ta journée d’ambassadeur est une réussite, comme à la télé !

Putain, la conne, il est télépathe, et vu comment j’ai gueulé dans ma tête, ça a dût résonner comme quant on baise, au niveau du plan astral. Je vais l’avoir, mon incident diplomatique. Non, je VEUX l’avoir, mon incident diplomatique : tu lui as rendu une révérence ! Tu te plains que personne t’as jamais dragué, Cati Mia, bah t’as l’un des mutants les plus puissants de la planète et un chef de la Confrérie qui vient de le faire ! Non, non, et non ! Au secours…

Si je dois reconnaitre un point positif du stress et de la peur, c’étaient qu’ils m’empêchaient de penser à trop de conneries, alors que là je pars en vrille. Et ça ne s’arrange pas quant mon aimée vient se coller à moi, car à nouveau, mes mots m’échappent, et alors que j’enroule mon bras autour de ceux de mon cœur, je marmonne de la façon la plus naturelle qui soit :

- N’amoe.

Bon, je crois qu’une fois l’épreuve Bennett du Paris passée, nous aurons droit à l’épreuve Ororo Munroe, alias la tornade ; oui, la, parce que vu notre professionnalisme, on va se faire passer un de ses savons ; rassures-toi, Storm, si pour l’instant tu as des adolescentes, à chaque seconde, je ressens de moins en moins…

▬ Ils y étaient enfin. La réunion, sujet principale de la visite d'Exodus, pouvait commencer. Toute cette agitation, cette panique dans les regards et les attitudes des X-womens avaient fait perdre beaucoup de temps à du Paris. Oui, son temps était précieux et l'assemblée ne pouvait imaginer une simple journée de son agenda. Ce n'est pas un constat pour flatter un égo déjà trop démesuré, mais pour faire état d'une réalité. Exodus est loin d'être une personne qui porte attention à l'image qu'il projette, à la vision qu'on a de lui, à la notoriété, la célébrité ou tout ce qui peut gravir autour d'une reconnaissance des actions menées. Car si il est un homme autant occupé, il ne l'est pas pour que l'on s'attarde à s'exclamer quel Grand Homme il est. Il le fait car il le faut, car plus qu'un besoin c'est un devoir vital. Après cette réunion, il prendra la direction des Andes, sur des ruines antique où des traces d'anciennes civilisations vouant un culte à une divinité dont le nom est peu commun, a attiré l’œil du Croisé mais pas seulement. Quelques expéditions soi-disant scientifique s'étaient rendues au Pérou. Du Paris espérait que cette fois-ci il n'échouerait pas encore dans sa traque des Templiers et sa volonté de stopper leurs folle envie de réunir l'Octessence.

Il s'était assis dans le fauteuil comme un Comte, comme un Prince, comme un Roi. Légèrement avachi, le coude gauche sur un accoudoir, la main devant son menton et son bras droit le long du corps, prenant appuis sur sa cuisse, il donnait une impression forte de dignité à travers une position légèrement désaxée. Sa cape toujours dans son dos, formant des plis réguliers tel drapé souple et ample. La tête droite, les yeux perçant, il observait les trois femmes ou plutôt les deux filles et Ororo Munroe. Elles étaient jeunes et inexpérimentées malgré ce qu'on avait dit d'elles à l'oreille attentive d'Exodus. Elles avaient traversées des épreuves ? Il n'en doutait pas, mais leurs attitudes respectives face à lui montrait que dans ce domaine elles n'étaient pas aussi confiante que Storm. La question qu'il se posait alors c'est si elles étaient prêtes à affronter les dangers dans lesquels Exodus voulait les voir prêter mains fortes à ses propres soldats. Il en doutait désormais mais elles n'étaient pas X-mens pour rien il n'y avait donc pas de raison de s'inquiéter outre mesure.

« Merci. Ne vous dérangez pas d'avantage, je me passerais aisément des conventionnelles boissons. »

Ororo Munroe est certes connue pour ses colère électriques et foudroyante sur les champs de bataille mais également pour la chaleur de son thé qu'elle sert même à ses ennemis quand le temps est venu. Exodus n'en bénéficiait visiblement pas, c'était dommage et cela montrait le manque de considération et de confiance que Storm accordait au bras droit de Magnéto. Mais peu importe, Exodus est un gentlemen, français, certes, mais gentleman quand même. Il décida alors naturellement de désamorcer la tension qui était né de la Reine Foudre quant au choix de la table et de toutes les suffisantes politesse ni trop courtoise ni pas assez comme pour ne pas froisser sans faire plaisir.

« J'irais droit au but, ma visite a déjà provoquée assez de panique pour que je m'attarde. Je suis venu à vous pour deux choses. La première est que j'aimerais que nous formions, Acolytes et X-mens, une alliance contre un ennemi que je crois commun : Nathaniel Essex. »

Ce nom résonnait avec une drôle de sonorité et Exodus marqua une pause avant de légèrement lever la main droite comme pour signifier qu'il n'avait pas terminé. Difficile dans ce genre de situation de lui couper la parole et même si quelqu'un s'attardait à le faire il ne lui prêterait pas attention.

« La seconde est que j'aimerais rencontrer une personne pour lui parler de l'avenir de la planète. J'aimerais rencontrer Rachel, hôte du Phénix. »

Étonnante proposition. Que pouvait bien vouloir Exodus à Rachel, hôte du Phénix comme il l'appelait faute de connaître son nom de famille et sa puissante filiation. Ce n'était bien sur pas pour mesurer l'étendue respective de leurs pouvoirs dans un combat qui laisserait quelques kilomètres de terre désolée si ce n'est plus. Non, il voulait réellement faire ce qu'il disait et sa sincérité n'en était que limpide. Il voulait avertir cette personne, cette Rachel, des choses qu'il avait vu dans ce monde, dans dangers dont il était témoins. Il voulait également la rencontrer pour savoir ce que le Phénix avait réellement l'intention de faire ici. C'est simplement à partir de ce moment et si la réponse de l'entité suprême était proche ou similaire à une promesse de destruction de la planète qu'Exodus se dresserait en dernier rempart de la mutanité et de l'humanité face à cette menace qu'il est le plus à même, avec Xavier et Magnéto, de ralentir et espérer stopper. Cependant, si il s'avérait que le Phénix ait de si sombres desseins, il ne faudrait pas parier trop d'argent sur l'avenir du monde.

Tu fronce les sourcils, Ororo, face à notre mouvement d’union ; te décevons-nous ? Nous ne compartimentons pas notre temps, l’heure n’est pas aux X-Men, mais à nous, car nous ne nous protégeons pas comme des coéquipières, mais comme des amantes. Une raison de plus de nous engueuler après, si cela te permet d’évacuer ton stress, je veux bien prendre sur moi l’entièreté de l’affaire, la réaction de culpabilité me viendra naturellement. Désolée de te décevoir encore, cependant.

Mais te déçoit-on réellement ? Exodus n’attire-t-il pas toute ton attention ou tes inquiétudes ? Ou comprends-tu de toi-même, enfin ? Ton léger sourire reçoit en écho un hochement de tête, aussi discret que possible ; nous sommes toujours dans la course, d’une façon différente, mais cela ne change rien.

Je m’interromps dans mon acte, mon cœur n’a pas à être une horloge, pas plus qu’à s’en rapprocher. Inhiber mon humanité ne servira à rien, car nous devons apprendre à ne pas aller dans ces extrêmes monstrueux, et qu’aux côtés de Caitlyn, j’apprendrai toujours. Je vais continuer à voir les faits, mécaniquement, professionnellement, c’est là mon utilité, mon objectif, mais je ne le ferais pas par défaut, je ferais l’effort de le faire. Renverser la situation : je ne lâcherais pas Caitlyn, mais je dois parvenir à partager mon attention suffisamment entre elle, et notre affaire. Bennett du Paris, Exodus, une affaire, rien de plus. Un chiffre, une ligne sur un CV de super-héroïsme (en bien ou en mal, à voir comment cela tourne), un mec que nous ne croiserons qu’une fois dans notre vie, et c’est peut-être mieux ; un twit à la limite, je suis sur que si Caitlyn twite « rencontre avec Exodus, il a une cape de la mort qui tue », Kyle lui répondra. Un non-événement dans tous les cas.

Nous suivons Ororo, même si nous restons derrière Bennett, là où je pourrais intervenir au besoin. Où va-t-elle ? Où va-t-on ? Je lui fais confiance pour que ce ne soit ni dans le mur, ni dans la merde, au propre comme au figuré. Des tables, des chaises, un coin aimé des profs, non loin du foyer ; était-ce vraiment à propos ? Ils seraient assis, avec de quoi s’accouder, donc en théorie oui, et en pratique, elles improvisaient, et l’initiative semblait bonne. Il y aurait de la place pour tout le monde, en plus, même s’il y avait un petit problème technique : si Caitlyn et moi ne nous lâchons pas, ce que nous n’avons pas l’intention de faire, Ororo devra être en bout de banc, non ? A non, il y a des sièges en rotin…

"Monsieur Du Paris, je vous en prie."

On a le droit d’en faire autant, c’est une bonne chose, et je ne me prive pas de prendre une chaise de la main pour la replacer au côté d’une autre, en retrait par rapport à Ororo mais face à Exodus, et surtout à côté de Caitlyn. Mais mains glisse de son épaule à sa main, et je croise nos doigts, comme lorsque nous nous baladons main dans la main ; c’est une sortie au parc avec une attraction un peu spéciale, voilà !

Ororo s’installe et croise les jambes, elle fait face et énonce ce qu’elle fait, elle reste neutre, elle passe en mode négociation.  Impressionnant, je tâcherai d’en prendre de la graine, j’espère juste que c’est pas un jeu d’acteur. Je pense que je pourrais lui donner quelques petits trucs de décryptage physique ou de blocage de ce même décryptage, pour la prochaine fois, ça pourrait être utile, même si je pense pas qu’elle apprécie que je lui fasse la leçon. M’enfin, ça pourra peut-être passer pour de l’avis professionnel, non ?

Si Caitlyn fait encore une remarque sur la cape alors qu’Exodus s’assoit, je vais nous acheter un canapé pour dormir dessus, parce que si lui ça fait un drapé majestueux, moi quant j’ai essayé, ça dépassait de partout, dans tous les sens, et c’était encore plus inconfortable qu’un plaide granuleux enroulé en boule pour qu’on s’assoit dessus ! Il utilisera de la Télékinésie pour que tout ce passe aussi bien que cela ne m’étonnerait même pas, et qu’il le fasse inconsciemment, se serait carrément logique ! Enfin, je suis pas là pour cela.

Position décontractée, accoudée et penchée sur l’avant, une main contre le menton ; il s’installe, il prend l’initiative et il proposera quelque chose, ensuite, fonction de la réponse, tout changera. Mes yeux d’émeraudes lui renvoient son regard et dissimule le mien, ce qui me va parfaitement.

« Merci. Ne vous dérangez pas d'avantage, je me passerais aisément des conventionnelles boissons. »

Télépathe, et psy-actif, ou juste très bien renseigné ? Un peu de déception, sur son visage, simultanément à ses paroles ; de ne pas boire du thé, ou bien qu’on ne lui en propose même pas ? Impossible à savoir.

« J'irais droit au but, ma visite a déjà provoquée assez de panique pour que je m'attarde. Je suis venu à vous pour deux choses. La première est que j'aimerais que nous formions, Acolytes et X-mens, une alliance contre un ennemi que je crois commun : Nathaniel Essex. »

- Vérité.

Je ne parle pas à Exodus, je parle à Storm, jamais je n’irais prendre une telle initiative que de dévoiler une information à un adversaire – non, mon frère s’est servi, et je tiens à dire que s’il sait qu’on est en guerre contre Sinistre, ce n’est pas qu’à cause de moi – ; j’espère que le fait que j’ai renchainé dans la seconde, ne le coupant pas mais ne laissant aucun suspens, permettra à notre patronne de comprendre de quoi il en retourne. Elle ne m’a jamais vu mener un interrogatoire, et encore moins servir d’assistante à Emma dans le cadre de son travail, mais ça se résume assez facilement : quelqu’un pose les questions, et je dis vrai ou faux. Pire qu’une saloperie de Télépathe.

Et je ne remarque son geste de la main qu’après, je n’avais pas l’intention de renchainer de toute façon ; j’ai plus important à faire. Ma main se serre et je tourne mon regard vers Caitlyn, pour la soutenir. Lorsque le sien chute vers le sol, mon autre main se joint à la partie et lui frotte doucement le bras. Exodus reprend trop rapidement, et mon visage se retourne vers lui dans un flou, pour observer le sien.

J’ai de nombreux masques et comportements, mais on en oubli souvent que l’une des choses qui me les facilites, c’est que je joue constamment, même lorsque je suis moi, car je dois ralentir mes mouvements pour aller à la vitesse du monde. Je n’y fais plus attention, parfaitement habituée désormais, cependant, lorsque je veux accélérer, j’y parviens avec facilité.

« La seconde est que j'aimerais rencontrer une personne pour lui parler de l'avenir de la planète. J'aimerais rencontrer Rachel, hôte du Phénix. »

- Vérité.

- C’est hors de question.

Je ne me retourne pas, la remarque ne me surprend pas et j’ai entièrement confiance en Caitlyn. Pas besoin de la regarder pour savoir ce qui se passe, je sens le flux sanguin augmenter grâce à son bras, j’entends son cœur s’accélérer grâce à son souffle. Ce n’est pas à nous d’en décider, peut-être, mais cette fois, il touche à la famille, et nous protégeons notre famille. Je sais qu’elle nous observe, elle n’a pas besoin d’être là pour savoir. Ce qui m’inquiète, ce ne sont pas les sommations de Caitlyn, mais la réaction du Phénix lorsqu’il se sera découvert. Qu’il y ait un Phénix à l’Institut, d’accord, mais comment savoir qu’il s’agit de Rachel, non de Jean Grey ? Ou d’un autre ?

Ma position change, il est temps pour moi d’entrer dans la danse. Je ne peux et ne pourrai jamais faire face à un être comme Exodus en combat, mais sur le jeu de la vérité, je dois pouvoir le battre. Tout ce qu’il faut, c’est qu’on la joue en équipe. Alors que Caitlyn parle, je m’installe à mon tour, croisant les jambes et m’adossant, m’accoudant pour soutenir ma tête de trois doigts.

- Qu’on la laisse en paix.

- S’il est relativement impressionnant que vous soyez renseigné sur elle, cela ne joue pas en votre faveur, car nous place en position de défense, Mr du Paris ; nous ne sommes pas aussi secrètes que nous le croyons. La question logique est donc : que savez-vous d’autre que vous ne nous dites pas ?

Je parle vite, mais je laisse un silence, le temps qu’Ororo tire ses propres conclusions de l’erreur que je viens de mettre en évidente : comment sait-il ? Qu’il y a un Phénix, le monde entier le sait, qu’il soit chez nous, c’est logique aussi, mais comment Rachel ? Jean Grey n’est-elle pas sensée être le Phénix ? Les Stepford Cuckoos ne l’ont pas brièvement possédée également ?

Ralentir le rythme, parler avec la main, au naturel ; oh, je n’aurais pas cette éclat de pipelette, ces mouvements sur tout le corps, à dire vrai, mais c’est mieux que rien. Je continue à jouer un rôle, sans doute le verra-t-il, mais se sera plus dur de me la faire fermer comme avant, car je soutien Caitlyn, je la défends, et je défends une sorte de belle-sœur de cœur, une amie, et une protégée. Je défends l’Institut et ceux qui y vivent. Je dois gagner du temps pour qu’Ororo prépare sa stratégie, pour qu’elle puisse en faire autant. En équipe.

Voix douce, calme et posée, je suis conseillère, je m'explique ; je ne suis pas professionnelle, et cette absence dans mon discours révèle d'une certaine présence, cependant, car lui débiter mécaniquement mes paroles n'aura pas le même effet que de le faire humainement.

- Sans vouloir vous manquer de respect, Mr du Paris, comprenez que nous sommes une famille, et que nous nous protégeons les uns les autres ; si le Phénix le fait grâce à ses pouvoirs, nous en faisons autant grâce à notre expérience.

Est-ce une erreur que de révéler que dans cette incarnation, il est inexpérimenté ? Une donnée qu’il était nécessaire de divulguer pour qu’il comprenne notre refus, et ne s’en offusque pas. Je ne parle pas plus, c’est à Ororo de le faire, c’est à elle de prendre les décisions, j’espère que les informations que je lui ai données seront utile. Je n’ai pas exprimée d’opinion, je suis restée à ma place, tout du moins je l’espère.

▬ Sont-elles définitivement toutes idiotes ? Intellectuellement limitées ? Paranoïaques ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans le cerveau des X-womens de l'Institut Charles Xavier ? Il est pourtant marqué sur la pancarte à l'entrée qu'il s'agit d'un Institut pour jeunes surdoués. Ne sont-elles donc pas censées être plus intelligentes que la moyenne – pourtant déjà pas bien haute – américaine ? Ou bien s'agit-il d'autistes de haut niveau qui malgré leurs incapacités à se comporter socialement – ce qui expliquerait les murs d'enceinte, l’accueil électriquement glacial et le manque de politesse – elles savent compter racine de deux par racine de deux ? Plus sérieusement ? Fallait-elles qu'elles montrent en face de Benett du Paris une si piètre prestation ? La souffre douleur à qui ont demande d'aller chercher le café – bien qu'Exodus ait spécifié qu'il s'en passerait – pour ne pas lui dire clairement de se la fermer. La petite timide qui ne sait dire que « vérité » dès que quelqu'un à fini de parler et qui dans son impuissance sociale tente de tirer à son invité toutes les connaissances dont-il dispose comme si ce dernier allait lui sortir exactement tout ce qu'il sait et que les X-mens ne savent pas ? Il suffit d'étudier les quelques dossiers que Xavier devrait logiquement laisser traîner à tous ses X-mens sur les ennemis potentiels qu'ils pourraient rencontrer. Quel âge a Exodus ? La réponse devrait également prouver à cette jeune Amy que ce que Benett cache tient en plusieurs volumes et ce n'est pas par manipulation, simplement par pure logique d'une expérience et une existence bien plus grande que toutes une lignée royale consanguine. Et enfin, la chef qui sait montrer les dents une fois que ses alliés sont plus ou moins neutralisés à la cuisine où à l'analyse faciale et qui lance au visage du Templier qu'il est simplement qu'un vil manipulateur, qu'un fourbe, qu'un ennemi de la société défendue par les X-mens et un homme malhonnête avide de puissance. Sérieusement ? Exodus peut-il devenir plus puissant même en se collant à côté du Phénix comme on se colle en face du soleil pour bronzer ? Sérieusement, toutes ses campagnes de guerres contre des gouvernements asiatiques dictatoriaux et ses libérations de camps mutants ne démontrent pas un peu d'autres préoccupations pour Monsieur du Paris que le simple gain de puissance ? Et quand bien même, insulter son invité de vil manipulateur alors qu'on veut lui offrir du café, ne serait-ce pas une très mauvaise ironie que je synthétiserait par du : foutage de gueule ? Si c'était pour lui lancer cela sans prendre le temps de répondre à ses proposition, autant refuser l'audience, non ?
Qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec les X-womens ?

Non bien sur, ce n'est là qu'une grossière caricature de la situation bien plus complexe que cela dans son passé, son contexte et son conditionnement. Exodus écoutait calmement et poliment les recommandations chaleureuses de Caitlyn, puis d'Amy, puis d'Ororo. Elles le voyaient toutes les trois comme le diable prêt à corrompre le cœur pur du Phénix, c'était à la fois touchant et navrant. N'avait-il pas dit qu'il voulait simplement lui parler ? Pensait-elles qu'il était capable de la corrompre uniquement avec la parole, le temps d'une entrevue ? C'était flatteur, un peu trop d'ailleurs. Il se mit à répondre toujours aussi calmement.

« Je ne cherche, ni à vous manipuler, ni à vous aveugler. Faites confiance à votre collègue miss Munroe : ce que je dis n'est que pure vérité. Vous y voyez des sombres desseins et vous me placez dans le même sac qu'Essex, celui des manipulateurs, des menteurs, des ennemis, des hommes malhonnête et des démons, bien que j'ai combattu ces personnes toutes ma longue vie. Pourquoi est-ce-que je vous demande si je peux rencontrer Rachel ? Car elle est sous votre protection et elle est un membre de votre famille, il est donc normal que je m'en approche avec votre accord pour que tout dialogue ne soit pas bêtement perçu comme une tentative de manipulation de sa puissance ou une attaque directe faite à la grande famille que vous formez. Est-ce si dur à admettre ? Je suis venu ici dans cet espoir pourtant. Rien ne joue en ma faveur ou en ma défaveur, je ne suis pas venu négocier, je ne suis pas venu parlementer. Les faits sont tels qu'ils sont et vous êtes seules maîtresses de vos décisions d'accepter ou de refuser mes requêtes. Si vous voulez bien transmettre ma demande à Rachel ou plutôt, devrais-je dire, au Phénix, puisque vous préférez me voir user ce nom même si je trouve qu'il perd un peu de son charme ; alors je vous en serai reconnaissant. Si elle est aussi libre que vous le dites, je suis certains qu'elle fera le bon choix en acceptant que je lui témoigne ce que j'ai découvert sur les menaces de notre monde pendant mes décennies de voyage, d'études et de combat. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps. J'ai simplement besoin de savoir quelle sera votre position dans la guerre que je vais mener contre Sinister. Si vous ne souhaitez pas m'aider, soit, je vous demanderai alors simplement de ne pas me gêner. Je prends Sinister très au sérieux et le neutraliser demandera de l'adresse sur tous les plans, pas seulement sur celui de la force brute. Dans une telle situation, comprenez bien que je préfère ne pas à vous rencontrer comme ennemi, même si visiblement, vous préférez me percevoir ainsi. Quel est votre réponse, X-mens ? »

Cela avait déjà trop duré, dans le cas où les X-mens n'acceptent pas il s'en irait et dans le cas où ils acceptaient, il partirait également, reprenant contact avec leur stratège pour établir plusieurs plans d'attaque.

Trop de choses. Trop de choses à gérer. Tout simplement.

D’un côté, la réunion des X-Men avec leur « ennemi » déclaré, de l’autre, l’évacuation, et tout cela qui se compliquait à mesure que de chaque côté, on s’enfonçait et on la sollicitait. Rachel grinça des dents. Elle s’était retirée de l’esprit d’Ororo une fois sa communication terminée, mais ses fils psychiques n’en encadraient pas moins l’espace astral autour des protagonistes, ou plutôt du seul étranger à la bâtisse, mais c’était suffisant pour percevoir les échos des pensées fortes des gens présents. Et de ces pensées là concernait : rester cacher. Qui ? Ororo, Caitlyn ou Amy ? Elle ne pouvait le savoir, mais suite à une tension croissante entre les protagonistes, tension qu’elle ne pouvait appréhender sans s’impliquer de plein pied dans ces négociations d’où elle était théoriquement exclue, elle se devait de s’éloigner à son tour.

Caitlyn se mit à bouger, pour une raison inconnue, mais elle n’était pas la seule à sortir du rôle qu’elle aurait due, puisque de l’autre côté de l’Institution, Sanzo rebroussait aussi chemin, lui demandant indications et vérités. Ne savait-il donc pas tenir en place ? Non, enfreindre les règles n’était pas son genre, mais il y avait Rachel, encore Rachel, toujours Rachel… Qu’il s’inquiète envers elle était louable, mais ce n’était pas le moment pour désobéir, et pour entrainer d’autres à sa suite. Ariella lui faisait la course, et Kaede se retrouvait seule avec les deux autres, qui avaient intérêt à rester dans le rang, eux.

Une discussion, une course, tout s’accélérait alors que la fin de l’une comme de l’autre s’approchait à grand pas, et pas forcément pour les raisons les plus probables. Pourquoi tout devait-il être toujours aussi compliqué ? Pourquoi tout devait-il toujours tourner de travers ? Pourquoi le monde n’était-il que folie ? Les atomes comme les planètes suivaient un ordre clair, gravitant dans l’espace et le temps, mais tout ce qui était molécules, cellules, êtres vivants, c’était chaotique et si cela formait un tout, le tout n’était pas plus sensé que l’unité.

Elle commençait à être lasse de cette complexité, lasse de ce chaos, de cette inconstance. De ce qu’elle observait, les X-Men aboyaient à un homme qui s’était déjà quasiment rendu, et s’entredéchiraient de l’intérieur pour quelques mesquineries ou autres raisons qui lui échappaient et qu’elle n’avait envie de connaitre, tandis que des élèves dont on devait assurer la protection, et en qui on avait placé de la confiance pour aider, devenaient eux-mêmes le problème, attirant l’attention par la fuite et l’utilisation de leurs pouvoirs. C’était compréhensible, surement, et surement elle-même n’aurait pas fait mieux, mais cela ne changeait rien ni au fait, ni à cette lassitude qu’elle ressentait. Elle-même était-elle complexe à leur instar ? Probablement, et cela ne lui faisait pas envie.

Triste constatation, mais la tristesse comme la joie n’étaient-elles pas, avec leurs sœurs émotions et leurs frères sentiments, le charbon consommé par le braisier de la complexité ? Amertume égale à chaque autre goût, à chaque autre ressenti, suffisant pour que le Phénix prenne siège, et s’asseye.

*Rachel peux tu nous connecter mentalement toutes les 4 sans qu'Exodus le sache ? S'il le faut passe par le Cérébro ou demande à Emma de le faire. Il faut qu'on puisse se parler discrètement*

Qui ? Quelle importance ? Un à un, elle se retira de tous les esprits, les laissant seuls avec leur complexité. Besoin d’être seule, besoin de réfléchir, encore, à nouveau. Besoin de s’interroger sur cette complexité du monde, d’y trouver une solution, ou une raison, au moins. Etait-ce stupide de croire que tout avait un sens ? Que le hasard n’était pas que la résultante de probabilités non maitrisées ? Oui, cela l’était. Cela l’était lorsqu’on savait qu’il y avait des réalités alternatives où les choses se passaient différemment. Nietzche avait tord, pas de meilleur des mondes possibles, parce que les Possibles, c’étaient les mondes eux-mêmes.

Un lourd soupire. Une tête qui se baisse. Il n’y avait pas de quoi être nostalgique, et pourtant… pourtant elle commençait à l’être. On avait besoin d’elle, encore, elle devait être là, pour ceux qu’elle aimait, tant que ce mot avait encore un sens. Lentement, Rachel approcha son index et son majeur de sa tempe, et avec lenteur, déploya ses fils psychiques à nouveau.

*Storm, Fuzzy, Nephilim, vous voici connectées. La Reine Blanche n’étant pas présente, je me charge du relais télépathique. Par contre, je suis au courant de tout, désormais. Je ne sais pas comment il a sut pour mon nom, mais s’il veut parler de l’avenir de la planète avec le Phénix, dites-lui qu’elle ira où elle ira, je ne m’en mêle pas pour l’instant ; se sont les X-Men qui ont vocation à la préserver, et je ne suis pas X-Men. Quant à ses découvertes, dites-lui que dans deux ans, sa Confrérie tuera le Sénateur Robert Kelly, à l’origine d’une proposition de loi de recensement des mutants, et que cet assassinat va déclencher chez le gouvernement une prise de position anti-mutante qui mènera à la création d’armes d’extermination et à l’élaboration de camps de la mort. Il y a beaucoup de menaces qui pèsent sur l’avenir, mon futur comme moi-même n’en sommes qu’une infime partie. S’il veut discuter des menaces à l’avenir, pourquoi ne pas en discuter avec vous ?*

*Sanzo, je t’ai fais confiance pour diriger tes camarades, pour être à la hauteur de responsabilités. C’est décevant de voir que j’ai eut tord. Je ne t’atomiserai pas, c’est blessant que tu m’en crois capable, mais dis-toi que tu ne peux pas m’aider, alors que tu peux aider les autres.*

*Professeurs, élèves et résidents de l’Institution Charles Xavier, pardonnez cette intrusion, mais il m’est demandé de vous rappeler que tant que l’alerte n’est pas terminée, vous êtes priés de rester dans la zone de rassemblement. Une fuite de gaz a été localisée dans l’établissement, et cela mettra un peu de temps à la réparer, merci de votre compréhension et de votre coopération.*

Une fuite de gaz, quelle connerie. Rachel n’était pas habituée à mentir, mais pour obtenir un minimum d’ordre dans ce monde, il semblait que le mensonge soit une nécessité. Méprisable. Pourquoi une fuite de gaz ? N’était-ce pas l’excuse servie par le gouvernement Japonais pour expliquer la destruction d’un centre de recherche secret financé par l’un de leur ministre mais dont ils ignoraient tous ? Pathétique.

Le Phénix prit une grande inspiration et soupira durant encore plus de temps ; elle était connectée à tant de personne que s’en devenait un bruit de fond désagréable dans son esprit, un bruit de fond qu’elle devrait subir pour soutenir les autres, pour vivre avec eux. Un bruit de fond à l’égal de leur complexité. Un bruit de fond qui la laissait.

Bon, avec Caitlyn, on a réagit relativement promptement, qu’Ororo nous remette à notre place, c’est logique, mais de là à faire… ce qu’elle a fait, putain, y’a un monde.

"Caitlyn s'il te plait peux tu aller nous chercher des boissons "

Seigneur-Dieu, elle aurait dit « Caitlyn, aurais-tu l’aimable obligeance de fermer ta gueule et de rester en retrait de cette conversation, on doit parler entre personnes éduquées » que s’eut été juste user d’un langage plus direct et honnête ! Mais Dieu, pourquoi ? Pourquoi infliger une telle humiliation alors même qu’Exodus a dit qu’il se passerait des boissons ; parce que c’est une humiliation. On aura beau dire, Emma fait semblant d’humilier Caitlyn avec un respect tacite, là Ororo fait semblant de considérer Caitlyn, avec une humiliation qui ne s’en cache même pas !

Dire que je suis sidérée est loin du compte, je ne m’attendais pas à cela de la part de Storm, tant en tant que « mère » qu’en tant qu’X-Woman, parce que si nous on foutait un coup au prestige, putain là, même Perceval et Karadoc ils y ont jamais eut droit au coup d’aller chercher des boissons ! Et pourtant, c’est un autre niveau ! Si on n’est pas des X-Men mais des stagiaires, fallait le dire avant, merde, qu’on passe pour des connes entre nous, pas devant des invités ! On a une dignité aussi !

Si la parole d’Ororo m’a surprise, l’acte de Caitlyn, même s’il ne devrait pas l’être, est également surprenant : elle se lève. Je me retourne vers elle, je vois son visage, et Seigneur-Dieu, ça me fout en rogne ! Pour le coup, c’est plus Exodus l’ennemi, c’est Tornade ! Personne il traite mon aimée comme sa boniche, MEEEEEERDE ! Je la laisse partir, mais mon regard n’a plus rien d’amical envers notre « supérieure ». Supérieure qui enchaine sans états d’âmes, d’ailleurs ; le pire, c’est que c’est nous qu’allons nous faire engueuler, après… Caitlyn m’en voudra-t-elle si je pousse une gueulante aussi ? Nan parce que bon, voilà quoi. Surtout qu’en définitive, merde, Ororo lui dit à peu près la même chose que nous ! Bon, elle considère que Rachel est une adulte, preuve qu’elle la connait pas réellement, et personnellement, si je m’opposerai pas à l’une de ses décisions, je lui donnerai quelques conseils avant, quant même. On est déjà proche de l’incident diplomatique ici, alors si on rajoute notre calme et diplomate « Grande Rousse » à l’affaire… Pis, ici parce qu’elle le souhaite, elle a nulle part où aller, et on force un peu la main pour qu’elle reste, puisqu’elle est trop puissante pour qu’on la laisse « dans la nature », et trop naïve aussi, même si elle joue la conne plus qu’elle ne l’est réellement. Enfin, lui dire en personne, si Caitlyn s’est plainte à elle de son mauvais traitement, tu risque de te prendre un pain ma vieille. Oui, Ororo, je pense à toi comme « ma vieille », maintenant !

Autant, si je suis d’accord sur le « comment vous savez », le Phénix en tant que « prix », et la tentative de manipulation… non ! J’ai dit que non ! Il nous a pas menti l’autre con ! Il veut lui parler, je ne pense pas qu’il ait l’intention de la retourner contre nous, il veut son aide, il n’y avait rien d’agressif ou de méprisant dans sa demande, c’est pas un mensonge ou une manipulation ! Faut pas lancer les accusations comme ça ! C’est pas la bonne méthode !

Putain, surtout qu’il réagit au quart de tour, il n’aime vraiment pas ! D’un autre côté, c’est pas tous les jours que quelqu’un doit lui tenir tête à ce point. Enfin, bref, là, on va à l’incident diplomatique, ou plus grossièrement, dans le mur. Je crispe des dents ; après un mauvais début, on avait commencé à se rattraper, mais sa part à nouveau dans la merde, là. Et de la merde à ce niveau, c’est noir de chez noir !

Là, on a du mépris, de la colère aussi, même s’il contient tout, avec un maîtrise qui fait peur, mais que je bénie, par envie de survivre essentiellement.

« Je ne cherche, ni à vous manipuler, ni à vous aveugler. Faites confiance à votre collègue miss Munroe : ce que je dis n'est que pure vérité. Vous y voyez des sombres desseins et vous me placez dans le même sac qu'Essex, celui des manipulateurs, des menteurs, des ennemis, des hommes malhonnête et des démons, bien que j'ai combattu ces personnes toutes ma longue vie. Pourquoi est-ce-que je vous demande si je peux rencontrer Rachel ? »

Et voilà, Exodus marque encore des points dans la conversation, et Ororo passe pour une idiote à son tour. Comment peut-on aimer ça ? Nan, je parle pas dans notre cadre, m’enfin j’ai un frère qui vit dans ce milieu là, et qui est pourtant suffisamment con pour foirer royalement toutes ses tentatives d’aider simplement les gens, de leur tendre la main. Faut pas tourner rond en fait. Ça doit être ça. Le problème, du coup, c’est qu’Ororo ne tourne pas, elle trace tout droit, et ce qu’il y a sur son chemin, ben, ça le reste pas longtemps.

Il dit la vérité, il continue de la dire et s’explique consciencieusement, sans rien montrer du déplaisir qu’on lui cause. Je n’ai pas soulevé les points qu’il justifie, même si je dirais pas que c’est sciemment, juste que je me suis contentée de dire que nous gardions le Phénix secret pour sa sécurité, et que nous avions échouées. Après, Ororo déteste l’échec, du coup, cette hypothèse n’a pas dû lui passer par la tête. Pourtant, avec ce qui s’est passé en décembre… c’est plutôt flagrant.

Que dois-je faire ? La seule compétence dont j’ai fait preuve dans ma passation, c’est du leadership, mais si je tente de renverser la conversation et de piquer la place d’Ororo, elle va encore l’avoir de travers à un point… après, vu comment elle a traitée Caitlyn, je justifierai ça d’un mot : Vengeance !

« Dans une telle situation, comprenez bien que je préfère ne pas à vous rencontrer comme ennemi, même si visiblement, vous préférez me percevoir ainsi. Quel est votre réponse, X-mens ? »

*Storm, Fuzzy, Nephilim, vous voici connectées.*

A non hein, une merde à la fois ! Enfin, désolée Rachel, mais là… non en fait, c’est plutôt une bonne idée le lien TP, je pourrais me faire engueuler par Storm en temps réel, ça économisera du temps plus tard. Heureusement que je sais user de la transmission de pensée grâce aux « enseignements » d’Emma, je saurais ce que je balance sur le canal, au moins.

*Je ne sais pas comment il a sut pour mon nom, mais s’il veut parler de l’avenir de la planète avec le Phénix, dites-lui qu’elle ira où elle ira, je ne m’en mêle pas pour l’instant ; se sont les X-Men qui ont vocation à la préserver, et je ne suis pas X-Men. Quant à ses découvertes, dites-lui que dans deux ans, sa Confrérie tuera le Sénateur Robert Kelly, à l’origine d’une proposition de loi de recensement des mutants, et que cet assassinat va déclencher chez le gouvernement une prise de position anti-mutante qui mènera à la création d’armes d’extermination et à l’élaboration de camps de la mort. Il y a beaucoup de menaces qui pèsent sur l’avenir, mon futur comme moi-même n’en sommes qu’une infime partie. S’il veut discuter des menaces à l’avenir, pourquoi ne pas en discuter avec vous ?*

*Parce que pour l’instant, t’es la seule personne qu’il puisse prendre au sérieux ici.*

Putain, celle-là, Ororo va pas l’aimer, m’enfin c’est que l’introduction. Pis en plus, la cavalerie arrive ! Et elle est vénère, mais à un point ! En fait, on va vraiment se faire passer un putain de savon à la sortie ; première mission avec Storm, on va l’envoyer en dépression ! Hum, j’espère pas, mais je crois que c’est une probabilité là…

*C’est  pour prendre commande c’est çaaa ? Vous voulez la petite tenue de soubrette qui va  avec, la même que j’ai montré à Amy dans ce catalogue d’accessoire sexy : petit tablier noir et bas résilles et tout ? Et je…*

*Ey ! La tenue de soubrette, on a dit non, t’es l’infirmière Cati Mia, et ce depuis le second jour ! Hum, Hors Sujet.*

*et… et  saperlipopette ! …vous entendez mes pensées hein ?*

Oui, c’est fort embarrassant, et les liens psy, quant on sait pas utiliser, oui c’est incommodant, aussi, parfois, souvent, bref.

*Je suis dans l’incapacité de vous répondre absorbée que je suis dans ma mission périlleuse, j’ai un code rouge : y’a plus de café soluble ! Retenez le, j’en fais du frais mais il faut  le temps qu’il passe en machine, je cherche les petits gâteaux…*

Si Storm lui répond que c’est du thé, non du café, qu’elle doit chercher, putain, on va avoir un cadavre sur les bras avant ce soir. Est-ce qu’Exodus nous séparerait si on se foutait sur la gueule entre nous ? Putain, en fait, on est vraiment dans Kaamelott : Ororo c’est Léodagan, Cait’ et moi on est Yvain et Gauvain (en mode meuf et lesbo, aussi), Jub’ c’est Lancelot, Warren c’est Bohorte, Rachel c’est Perceval… Quelqu’un a vérifié si Xavier c’était pas ouvert les vaines dans son bain ?

*Ororo, pardon d’avance, mais autant je ne nie pas vos compétences de chef sur le terrain ou vos capacités de destruction, mais là c’est pas du gros œuvre, c’est de la diplomatie, alors je vais griller mes prérogatives. Désolée, vous m’engueulerez plus tard, mais là on va dans le mur.

Ah, et Cait’, tu restes comme tu es, Exodus ou pas Exodus, ordre ou pas ordre, rien à foutre : JE suis la seule à te voir dans une tenue en adéquation avec les attirances sexuelles que qui que ce soi, NAMOE !*

Rester concentrée, bénis soit ce cerveau qui fait les choses si vite. Je change de position, je me réinstalle et je prends la parole, sans un regard à Ororo, par crainte principalement, même si j’essaie de ne rien en montrer. Croiser les doigts et s’accouder des deux, pour bloquer les mouvements au niveau du torse, fixer son regard sur le nez de son interlocuteur, pour soutenir son regard quoi qu’il en coute, je ne sais peut-être pas jouer au poker, mais je connais toutes leurs techniques de dissimulation des expressions physiques.

- Monsieur du Paris, veuillez nous excuser des accusations. Cependant, nous avons tout fait pour garder l’identité de Rachel secrète, à défaut de pouvoir en faire de même pour le Phénix. Comme cela n’est pas sa première incarnation à passer par l’Institution Charles Xavier, ce qui nous inquiète est notre échec dans la préservation de son identité. Nous sommes des fourmis à côté d’elle, et de vous aussi surement, mais cela ne nous empêche d’essayer de la protéger par le secret. Quant à considérer le Phénix, je vous poserai simplement une question : est-ce le Phénix qui vous intéresse, pour la grandeur de ses pouvoirs et le fait qu’il puisse, à lui seule, changer le monde, ou bien est-ce pour la jeune femme que vous nommez simplement « hôte » ? Ceci n’est pas une insulte, ne le prenez pas comme tel, mais nous avons conscience que plus que cette jeune femme que nous aimons, c’est cette partie « divine » qui nous protègera, parce que la partie humaine nous aime. Oui, Rachel est une adulte, mais elle a déjà été manipulée par le passé, et Sinistre lui-même a faillit l’attendre. S’il était parvenu à enchainer le Phénix à son poignet, ni vous ni nous ne serrions plus là pour en parler.

- Sinistre est notre ennemi, pour s’en être prit aux nôtres à plusieurs reprises. Il n’est pas question de vengeance, mais de protection, de la protection des nôtres, de nos élèves, de notre famille ; Rachel incluse. Je vais être franche : je ne pense pas que quelqu’un pourra vaincre le Phénix par les armes, mais toucher Rachel par les mots, oui. Vous savez parler, vous êtes un être comme on n’en croise si rarement qu’on ne pense pas qu’ils existent. Ce sont des êtres comme vous qui ont forgée les mythologies de l’Antiquité, je n’en doute pas. Mais du fait, lorsque vous vous présentez face à nous, que faisons nous ? Nous vous craignons. Hypocrite, de la part de ceux qui défendent l’Idéologie prônant l’acceptation de l’autre ? Non. L’acceptation passe par la compréhension, et vous êtes une énigme. Une énigme honnête, mais une énigme quant même. Vous pourriez corrompre Rachel par les mots, c’est un fait, je ne pense pas que vous en doutiez. Je ne pense pas que vous le feriez non-plus. Vous savez que jouer avec le Phénix, c’est jouer avec le destin de la planète entière, et vous n’êtes pas là pour cela. D’autant que j’ai un aveu à vous faire : pour l’heure, Rachel considère que ce n’est pas à elle de décider de l’avenir du monde, mais à nous tous. Les humains, au sens large du terme ; l’Humanité. Vous avez découvert des menaces à l’échelle mondiale durant votre vie, je n’en doute pas, mais la seule dont elle nous ait témoignée, c’est vous. Voici pourquoi nous sommes aussi méfiantes. Rachel a vu un futur, un futur où le combat de la Confrérie est devenu celui des X-Men, mais un futur qui a été déclenché par les actes de la Confrérie. Avez-vous vue cette menace, dans vos propres rangs ? N’est-il pas possible que ce soit vous-même qui en soyez à l’origine ?

- Vous ne venez pas à nous en ennemi, non. Mais pour vos demandes, s’eut été stupide de le faire. Nous prenons Sinister très au sérieux également, et nous savons que le neutraliser demandera plus que des interventions musclées, cependant, là aussi nous manquons d’expérience. Ce n’est pas pour rien que vous préférez discuter avec le Phénix qu’avec nous du destin du monde, alors que les X-Men y ont une implication tout aussi grande que la Confrérie, même si nos rapports à la société et à l’Homme divergent. Pouvons-nous nous entendre ? Nos idéologies sont antagonistes, peut-on passer au-delà de cela ? Je n’en sais rien. Mais dans tout les cas, je ne crois pas que nous le découvrirons aujourd’hui. Trop de choses se sont déjà passées pour vous faire confiance sans réserve, d’entrée de jeu.

- Je sais que vu comme ça, on n’a pas l’air tellement douées, mais l’on reste un groupe d’intervention avant tout, la politique nous est étrangère ; c’est l’affaire de Xavier, d’habitude, ainsi nous débutons. Je vous prie donc de nous pardonner nos quelques tâtonnements, Monsieur du Paris.

*Storm, j’ai essayée de désamorcer la situation, ne le relancez pas, s’il vous plait. L’ultime décision vous revient. Je n’ai pas à vous conseiller, je ne le ferais pas, et je suis incapable de suivre la marche en me la fermant, je ne l’ai pas fait. Je n’ai cependant pas la vision d’ensemble nécessaire à voir les apports et les coûts d’une telle alliance, c’est pour cela que j’ai l’autorité pour. Xavier vous fait confiance pour prendre la bonne décision, et moi aussi. Par contre, pour les boissons, vous abusez. Vous vous excuserez envers Caitlyn, et c'est pas une demande.*

Je me tais, enfin. Je commence cependant à comprendre pourquoi mon frère nous considère comme des enfants, les enfants de Xavier. Mais que doivent faire des enfants, lorsqu’ils se retrouvent seuls, abandonnés de leur père ? Est-ce parce que c’est ce qui c’est passé pour moi que j’y arrive aussi bien ? Est-ce parce que c’est ce qui c’est passé pour Caitlyn qu’elle y arrive aussi bien ? Est-ce  parce que c’est parce qu’elle est et reste accrochée à cette figure paternelle qu’Ororo n’y arrive pas ?

Nous sommes les X-Men, unis pour défendre l’œuvre d’un homme, reste à savoir si ce qui nous y accroche c’est l’homme lui-même, ou pas. Sommes-nous les Xavier-Men, ou les Men du Gène X ? Nous sommes un peu des deux, je crois. Reste à savoir si, à l’instar de ce qui se joue officiellement maintenant, cette différence d’idéologie peut cohabiter sans se détruire. Rachel a parlé d’un Schisme, et je crains que nous n'y soyons.

Une main est tendue, reste à savoir de qui, et vers qui. Sommes-nous des alliés de circonstance, unis face à un ennemi que nous ne pouvons vaincre seuls, ou sommes-nous à l’aube de quelque chose de plus grand ? Quelque soit la réponse, je ne l’ai pas. Mais je pourrais dire : « j’étais là ».

▬ Enfin une interlocutrice qui semblait avoir un minimum d'intellect et avec qui on pouvait discuter plus sérieusement des enjeux de tout cela. C'était rare qu'Exodus note chez des personnes initialement associées au rôle de soldat quelque soit la faction, une certaine maturité intellectuelle, noblesse dans la parole et politesse rhétorique. C'est quelque chose qui manque par rapport au Moyen Age ou les vrai chevalier étaient des nobles, élevés pour et part ce rang de noble ce qui inclus de l’instruction et de l’enseignement qu'on qualifierait aujourd'hui de supérieur. Amaranth des X-mens, dit Amy et appelée comme tel par Ororo Munroe. Cela ne donnait pas à Exodus son nom de famille. Peu importe, il lui demanderait.

« Je vous pries de m'excusez mais je n'ai pu deviner que votre prénom, Amy. Permettez-moi de connaître votre nom afin que je puisse m'en souvenir, votre analyse de la situation est particulièrement pertinente et je ne peux que vous cautionner. Si j'ai été capable de connaître l'Identité – ou du moins une partie – du Phénix c'est que potentiellement je ne suis pas le seul. Comment je l'ai su ? Je dirais juste que les liens fraternels transcendent les idéologies et leurs secrets. Mais pour en revenir à votre analyse, c'est bel et bien parce que je crois les mots plus puissants et efficace que les armes que je m'inquiète. La confrérie a laisser le soin à l’Institut et aux X-mens de s'occuper du Phénix lorsqu'il est arrivé sur ce que j'ai déduis être une faille spatio-temporelle d'après les relevés du plan astral à ce moment. Magnéto a fait confiance en Xavier et j'ai fais confiance aux X-mens. Mais aujourd'hui, chaque apparition du Phénix en ce monde provoque des réactions en chaînes dont vous êtes la première que je croise qui s'en rend compte. Vous parliez de façonner les Mythe de l’Antiquité et ce n'est on ne peut plus juste. La puissance de certains – et c'est le cas pour le Phénix – donne l'impression aux êtres humains mais aussi mutants d’infériorité, d'être des fourmis et de, finalement, faire face à l'incarnation de la divinité. Des peurs émerges, comme vous avez pu le voir lors de mon arrivé bien que l'on reste encore dans une échelle raisonnable. Les mythes se propagent et le monde en est influencé irrémédiablement en bien ou en mal. Alors la question est : Est-ce que c'est Rachel qui m'intéresse ou bien le Phénix ? Je vous répondrais sans langue de bois que j'en ai aucune idée car pour le moment ce qui motive mes actions c'est la simple volonté de témoigner ce que peuvent éprouver des hommes et des femmes lorsqu'ils sont confrontés à une preuve de divinité et toutes les dérives et les réactions en chaînes que cela peut produire. Rachel ou le Phénix, je ne pourrais faire ce choix qu'en connaissant les différences entre ces deux identités mais encore une fois, je ne suis pas venue dans un but d'étude et donc cela ne m'intéresse pas. J'émets simplement l'hypothèse que Rachel soit l'hôte du Phénix mais j'ai étudié suffisamment d'entités cosmiques pour savoir que c'est bien plus complexe que cela. »

Il leva la main en direction de la jeune femme pour lui signifier qu'elle n'avait pas à s'abaisser ni s'excuser même si il était évident que l'attitude des trois filles étaient loin d'être très professionnelle. C'était là sans doute toute la galanterie dont Exodus était capable de démontrer et les yeux avertis y reconnaîtrons sans mal l'extraordinaire manière qu'il a de se placer devant et de placer son ego au sommet en toute circonstance.

« Vous n'avez pas à vous excusez de vos tâtonnements, vous êtes jeunes et je connais pertinemment vos qualités. De plus, je ne me serai pas déplacé en personne si elles n'étaient pas dignes des miennes. »

Son regard se tourna alors lentement vers Ororo qui, a ses yeux, perdait tout de même beaucoup de crédit en tant que plus haute placée dans la hiérarchie préférentielle de Charles Xavier. Elle n'avait pas fait preuve de beaucoup d'intelligence mais plutôt de force brute même dans cette courte négociation. Quoiqu'il en soit ce n'était pas si grave car elle s'était entourée de personnes jeunes et impulsives mais aux talents indéniables. Du moins, la ponctualité dans l'apport du Café était encore à travailler.

« Je vous ai imposé ma venue, je vous laisse donc organiser notre prochaine rencontre à votre convenance, mais ne tardez pas trop, le temps est un luxe que nous n'avons pas. J'aimerais également m'entretenir avec vos stratèges sur la tactique employée et mettre toutes nos connaissances sur Essex en commun. Si vous avez d'autres alliés dans ce conflit que vous jugez bon me communiquer, je vous en serai également reconnaissant. »

Sans plus attendre, il se leva, lentement, sa stature se dépliant et sa cape retombant pour effleurer le sol. Une fois redressé et après avoir fixé l'horizon de son regard vide, il abaissa respectueusement la tête et la ligne des épaules.

« Bien, veuillez m'excuser mais je dois prendre congé, d'autres affaires m'attendent. Je vous remercie d'avoir prit le temps de m'écouter. »

Il apposa son index et son majeure sur sa tempe gauche. De l’extérieur rien ne semblait se passer mais il faisait que lever la protection lui permettant de se téléporter. Des flammes psychiques sortirent alors de ses yeux pour s’élever quelques centimètres dans le ciel en se dissipant. Il laissa les autres verrous, pour éviter de crisper ses hôtes de stupeur lorsque la masse psychique prisonnière se met à être totalement émise.

« Au plaisir, X-mens. »

En l'espace d'un quart de seconde, tout son corps se dématérialisa passant sous une rapide forme spectrale violette avant de disparaître comme une image fraîchement zappée par une pression sur la télécommande. La silhouette se rapetissa et se comprima pour ne former qu'une fine ligne qui par la suite se comprima à son tour pour ne former qu'un point qui disparu. De toute l'audience, seul une personne avec une vue développée pouvait apercevoir ce processus. Pour les autres ce n'est qu'une disparition d'un géant à travers le néant. Sa destination, nul ne pouvait la prédire sauf quelques très puissants télépathes pouvant ressentir les résidus psychiques laissés par la téléportation à travers le plan astral .Ses résidu sont proportionnellement important si Exodus relâche beaucoup d'énergie psychique. En d'autre terme, plus il est bridé, plus il est difficile à suivre et dans le cas présent où seul sa téléportation a été déverrouillée, la traque de sa destination ressemble plus à un challenge pour télépathe.

Tiens, Ororo n’engueule que Cait’ ; je passe à la trappe, ou c’est qu’elle reconnait que j’ai raison et n’a pas la mauvaise fois de me reprocher de le dire ouvertement ? A moins qu’elle n’ait tout simplement pas relevée. M’enfin, en tout cas, l’insolence de Caitlyn, moi j’vote pour, une passation et des entrainements pour finir à servir du café, c’est une arnaque monumentale ; même chez les Maraudeurs elle devait être mieux traitée, c’est dire… M’enfin, Storm me laisse parler, et fini même par s’excuser devant mon aimée ; c’est une victoire ! J’irai pas jusqu’à dire un petit pas pour les X-Men mais un grand pas pour Storm, se serait inutilement méchant, mais pas forcément  autant injuste que ça. ‘Fin Bref, je dois me concentrer sur Exodus.

Exodus qui semble content, d’ailleurs ; je suis moins conne qu’au premier abord, je pourrais qualifier ça d’« Effet Rachel »… hum, désolée.

« Je vous pries de m'excusez mais je n'ai pu deviner que votre prénom, Amy. Permettez-moi de connaître votre nom afin que je puisse m'en souvenir, votre analyse de la situation est particulièrement pertinente et je ne peux que vous cautionner. »

C’est vrai ? Hum, pardon. Rester concentrée… L’Identité du Phénix et sa découverte importe plus que mon nom ou mon histoire, à dire vrai, car il peut avoir un impact bien plus grand que tout ce que je pourrais faire de mes actes, ce savoir, selon qui le possède. Le fait qu’il précise qu’il ne connait qu’une partie m’intrigue, mais autant, si je puis donner mes identifiants, je n’en ferais pas de même pour ceux de Rachel. C’est à elle de se dévoiler, cela l’a toujours été et le sera toujours. De plus, si les connaissances de Bennett du Paris se limitent à un simple nom, nous n’avons pas échouée dans notre mutisme, puisque la majorité des élèves savent qu’elle s’appelle ainsi, mais très peu connaisse le Summers-Grey, quant au Phénix…

« Je dirais juste que les liens fraternels transcendent les idéologies et leurs secrets. »

WTF ? Les seuls liens de fraternité qu’on a entre Institut et Confrérie, c’est Cait’ et Kyle, et… Seigneur-Dieu, ça va barder.

*Heyyyyy ! Ca ne s’est pas passé comme ça !! Ne commencez pas à rassembler des bâtons de bois pour bruler la sorcière rousse  pour trahison. Je vais tout expliquer, dès que j’en ai fini avec ce p… de café… Oups… Scuzez Ororo*

La Confrérie a laissé le soin aux X-Men de s’occuper du Phénix lorsqu’il est arrivé sur ce monde… parce qu’on leur a demandé leur avis ? On était les premiers arrivés, et on ignorait parfaitement de quoi il s’agissait, alors comment eux auraient put savoir… Il sait pour la faille temporelle, et déclare avoir fait confiance aux X-Men… Et il s’étonne qu’avec ce semblant de condescendance, il fasse réagir Ororo au quart de tour. Chaque apparition du Phénix fout le bordel, ok, m’enfin, je suis loin d’être la première à m’en rendre compte, surtout que très honnêtement, je me figure pas bien jusqu’à quel point. Ce qui s’est passé en décembre, ce que j’en ai retenu, c’est que pour sauver Caitlyn, Rachel a dût devenir le Phénix ; donc, elle l’était pas avant, mais du coup, ce que c’était, ce que c’est et ce qu’elle est devenue, je n’y comprends pas grand-chose. Mais si cela échappe à Ororo, je crois qu’il nous reste une seule personne pour les explications, et Seigneur-Dieu, j’aime pas cette option. Pourquoi diable Xavier ne peut-il s’exprimer et guider comme il l’a toujours fait, ils sont tant à en avoir besoin.

« Vous parliez de façonner les Mythe de l’Antiquité et ce n'est on ne peut plus juste. La puissance de certains – et c'est le cas pour le Phénix – donne l'impression aux êtres humains mais aussi mutants d’infériorité, d'être des fourmis et de, finalement, faire face à l'incarnation de la divinité. »

Se sentiront inférieurs ceux qui se limiteront au Phénix sans vouloir voir Rachel, car à l’inverse de vous, Exodus, elle ne prend pas les gens de haut et n’a pas cette inénarrable confiance en elle ; elle est humaine, avant tout. Très spéciale, mais humaine quant même. Oui, des peurs émerges, et je sais de quoi je parle, tout simplement parce que j’ai peur de ce qu’elle pourrait faire, qu’elle soit Phénix ou Warhound, elle pourrait causer beaucoup de dégât. Mais je ne cède pas à cette peur pour une simple raison : je lui fais confiance. Non, ce n’est pas à la portée de tout le monde, c’est même une minorité qui peut se vanter de pour lui donner sa confiance parce qu’il n’est qu’une minorité à la connaitre suffisamment pour voir qu’elle le mérite. Le comportement et le rapport aux autres, Bennett du Paris, voilà ce qui vous différentie, et voilà pourquoi je la trouve plus raisonnable que vous. Quant à différentier Rachel du Phénix, elle clame qu’ils ne sont qu’un, qu’il n’y a pas deux « identités », mais je pense que ni elle, ni nous, ne pourrons jamais avoir la vraie réponse ; après tout, n’est-ce pas le choix du Phénix que cette fusion, devenant ainsi celui de Rachel puisqu’ils se sont mélangés ? Mais là n’est pas le problème, vous avez raison, c’est le rapport à la divinité, le problème ; je ne crois pas qu’elle se présentera jamais comme telle, car se considérer ainsi reviendrait à perdre ce qui l’attache aux autres, à nous.

Mais vous êtes contradictoire, Mr du Paris : vous dites un instant vouloir l’entretenir des menaces que vous avez perçu pour le monde, et l’autre, que sa simple présence en est une à l’équilibre. Vouliez-vous la convaincre de partir ?

« Vous n'avez pas à vous excusez de vos tâtonnements, vous êtes jeunes et je connais pertinemment vos qualités. De plus, je ne me serai pas déplacé en personne si elles n'étaient pas dignes des miennes. »

Outch, ça c’est du compliment ; à moins qu’il ne se dévalue complètement lui-même, chose des plus improbables s’il en est. Enfin Bref, je n'arrive même pas à hocher la tête, ni à répliquer quoi que ce soit, interdite par sa parole.

« Je vous ai imposé ma venue, je vous laisse donc organiser notre prochaine rencontre à votre convenance, mais ne tardez pas trop, le temps est un luxe que nous n'avons pas. J'aimerais également m'entretenir avec vos stratèges sur la tactique employée et mettre toutes nos connaissances sur Essex en commun. Si vous avez d'autres alliés dans ce conflit que vous jugez bon me communiquer, je vous en serai également reconnaissant. »

OMG, comme on va ENCORE passer pour des imbéciles incapables… Nos stratèges et la tactique qu’on comptait employer contre Sinistre, nos connaissances sur Essex, nos alliés… Il peut nous être autant reconnaissant qu’il veut, ça vole pas haut pour l’instant… Heureusement qu’on a le temps pour organiser la nouvelle rencontre, personnellement, je la préparerais comme un examen – enfin, je la préparerai, puisque je ne prépare plus mes examens depuis ma transformation – sans quoi on risque de se prendre une taule.

"Très bien Monsieur Du Paris, les X-men se joindront aux Confréristes pour la traque de Sinistre. Je pense cependant que notre prochaine rencontre devrait se faire dans un endroit plus… neutre. Que pensez vous d'une nouvelle rencontre dans… disons une semaine ?"

Une semaine ? P’tain, va falloir qu’on se bouge. M’enfin, Ororo arrive à lui répondre, au moins. Après, sa formulation était mauvaise, car les X-Men ne se joignaient pas aux Confréristes, mais faisaient cause commune ; la différence ? La hiérarchie par rapport à Exodus.

Il se relève tel un souverain, prêt à s’en retourner non sans salutation respectueuse de la tête, après avoir regardé l’horizon en pensant au futur, et sa phrase de conclusion sonne comme un texte de théâtre, la scène mythique, quoi, qui le devient dans un autre sens lorsqu’on passe à Dragon Ball Z et qu’il fout son doigt sur sa tempe pour se téléporter, allumant ses yeux comme des chandelles psychiques. Comme quoi, la cape ça ne fait pas tout ! Surtout que, bon, même si pour un œil humain ça doit être du déplacement instantané, perso je l’ai parfaitement vue, la dématérialisation, et c’était esthétiquement… moche.

Bon, plus sérieusement, j’espère que ma réaction face à cette démonstration de puissance imprévue ne s’être pas trop vue, mais je guettais le moindre signe d’agressivité, prête pour une chose que je savais improbable et qui n’est, heureusement, jamais arrivée. Oui, la traduction c’est qu’il m’a fait flipper.

Je reste immobile, et commence à me frotter une tempe à mon tour. Caitlyn dépose le plateau sur la table et parle, râlant avec ironie (enfin j’espère) qu’il n’a pas laissé d’autographe, et qu’il ne propagera pas sa légende du « bon café ». Quant à travailler chaque jour que Dieu fait à essayer de rétamer le « Grand Bleu », j’éviterai de faire le moindre commentaire là-dessus, considérant comment ça a commencé.

- Vous devriez AU MOINS boire ce café pour me faire plaisir, le café de la paix, ok ? Et tant que j’y suis… J’ai rien dit à Kyle moi. En tout cas, rien qui concerne Rachel, c’est comme ma sœur, jamais je ne l’aurai mise en danger. Kyle était au courant pour Sinistre, c’est lui qui a prévenu Hopes en décembre et cela depuis San Francisco pour qu’il intervienne à sa place. C’est grâce à lui qu’on a su qu’il y avait un contrat sur ma pomme.  Kyle est certes un con mais il ne me mettrait pas à en danger, pas sa famille… ça je le sais. Ce qu’il sait de la suite des évènements, il n’y a qu’une personne qui a pu lui dire… une seule. Je sais qu’elle lui a parlé… mais je n’ai pas de contrôle sur elle. Je suis désolée, elle nous a fait assez de mal comme ça, qu’elle crêve.

Je reste d’une immobilité inhumaine, ne prenant même pas la peine de réagir à l’évocation de Maybe, ou à la demande du café ; j’aime pas cela, mon amour le sait, j’espère qu’elle ne me tiendra pas rigueur de rester sur du sérieux.

- Ce n’est pas une mission… ce n’est pas un acte « super-héroïque » ayant pour but de nous faire bien voir de l’opinion publique, et qui n’aura quasiment aucune conséquence sur notre quotidien, dis-je froidement, sans la moindre émotion dans la voix. C’est une guerre. Et une guerre, une fois déclenchée, n’a que faire des idéologies, seules les méthodes restent. Que savons-nous d’Essex ? Quelles tactiques allons-nous employer ? Comment allons-nous le combattre ? Si quelqu’un parvient à répondre à ces questions, qu’il me fasse passer un mémo, car je n’en ai pas la moindre idée. On a songé à s’allier à la Confrérie, voici qui se profile. On a intérêt à être préparées pour le « sommet diplomatique ». Ce n’est qu’une alliance de circonstance, dès que l’on a détruit les Maraudeurs, on devra rompre, sans quoi les médias auront une bonne raison de nous mettre dans le même panier que la Confrérie, puisqu’on se sera « joint » à eux. Notez que je ne veux pas de ce terme, nous ne les rejoignons pas, nous faisons cause commune, au mieux. Mais toujours est-il que si quelqu’un titre « les X-Men et la Confrérie côte à côte », nous avons le BAM sur la gueule dans la soirée. C’est quitte ou double : les X-Men risquent d’être détruits si on s’y prend mal, et si des informations filtres, nous devront prendre des mesures nécessaires. Ce qui va advenir, c’est tout l’opposé de ce qui a fait de nous des X-Men : pas de grande bataille, pas de volonté idéologique, pas d’héroïsme, si nous attirons les projecteurs comme on n’a l’habitude de le faire, nous devrons nous désolidariser de l’Institution X, nous devrons nous abandonner les uns les autres, pour prévenir l’ensemble de la destruction… Je ne sais pas si c’est la première fois que l’existence même des X-Men est sur la balance, mais je sais que c’est la première fois que nous devrons changer nos méthodes pour parvenir à avoir la victoire. C’est de la politique, et une guerre de l’ombre. On va devoir apprendre, apprendre vite, et apprendre seules. On n’a pas le droit à l’échec.

Mon regard s’allume à nouveau, alors que je fixe Ororo ; es-tu prête à nous mener dans cette tempête, Storm ? Je l’espère, de tout cœur.

- Je n’ai qu’une question qui demandera une réponse immédiate, Storm : fait-on appel au HellFire Club ?