Une main pas si leste que ça....[Allan Irrisen]

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Le métro a son heure de pointe. En voilà un lieu de torture qu'on si bien crée les humains. Sa foule, d'abord, avec son irrespect par rapport à l'espace vital et à celui de la décence. Il faut dire qu'entre les ivrognes, les commerciaux, les mères surmenées et autres cas typiques, le métro avait de quoi vous donner envie de fuir. Mais si ce n'était que la foule encore... L'odeur venait ensuite. Elle aussi avait une grande place en ce lieu. Sueur, cigarette froide, restes de soirées et parfums bon marché étaient de mise. Autant d'odeurs qui auraient fait fuir un chien ou un humain normalement constitué s'il n'y avait pas ce besoin pressant d'arriver à l'heure au travail.
Mais au milieu de tout ça, certains aimaient cet univers de proximités et de contacts non voulus. Mais il était assez rare que ce soit des personnes saines mentalement... quoique.

Une jeune fille était coincée entre une mère de famille et deux types dont l'un d'eux qui avait "accidentellement" mis sa main sur ses fesses un peu plus tôt. Cependant la donzelle avait eu tôt fait de l'informer de la gêne qu'elle ressentait devant cette situation en lui tordant le poignet avec calme et patience, faisant reculer l'opportun. La position n'était pas très aisé surtout qu'elle était presque collé à l'autre homme dont l'allure était on ne peut plus autoritaire et antipathique. Il portait un manteau de cuir et l'une de ses poches était libre de mains. Une aubaine pour la jeune fille qui n'était autre qu'une voleur. Cette dernière bougea un peu lors d'un mouvement du wagon pour mieux se placer et peut être voir l'intérieur de cette poche. Mais ce ne fut que les ténèbres qui lui répondirent. Il fallait dire qu'avec cette foule, la visibilité était médiocre mais cela n'empêcha pas la jeune fille de faire une moue déçue. Elle jeta un regard dans le wagon et aperçut son complice. Un léger mouvement de tête et un regard. Il ne restait plus qu'à attendre l'occasion.
Cette dernière se fit quand le métro arriva à destination. Les portes s'ouvrirent et la jeune fille vêtue d'un pull rayé noir et blanc replaça une mèche de cheveux d'un air anodin. Elle fut alors bousculé par une femme, elle même poussé par son complice qui traça sans chercher plus loin. La gamine si l'on puit la nommer ainsi se heurta à l'homme au cuir et s'accrocha à lui pour éviter de tomber en sortant du métro. Lors de ce mouvement sa main glissa dans la poche souhaitée et ressortie avec discrétion ou presque car un idiot vint la pousser sur le côté, faisant dévier son geste vers le ventre de l'homme de façon légère mais assez pour qu'il le remarque s'il n'était pas du genre prudent.

Elle releva rapidement les yeux en s'excusant sans pour autant croiser le regard de l'inconnu, geste courant même dans ce genre de situation car croiser un regard, c'était s’intéresser à autrui, en plus d'offrir un visage à identifier s'il se rendait compte du larcin.
Sans attendre une réaction de ce dernier la demoiselle comptait prendre la poudre d'escampette et commença à se diriger vers une sortie plus retirée que la principale afin de pouvoir rejoindre Matt, l'un des gars de sa bande afin de voir s'il y avait quelque chose de valable dans ce qu'elle avait pêché dans cette poche et celle de l'autre homme qu'elle avait allégé un peu plus tôt alors qu'il la tripotait.
Elle remit l'écharpe sur son nez sans lever les yeux vers les rares caméras et fourra ses mains dans une poche ventrale situé à l'intérieur de son pull. C'était l'une de ses créations qui lui permettait de stocker assez discrètement ses méfaits. Les manches détendus, elles, lui permettaient d'y faire glisser les portes feuilles avant qu'ils rejoignent la poche ventrale. Il faut dire que son jean moulant n'aidait pas pour stocker discrètement et ses chaussures noirs style rock ne contenait qu'un couteau suisse et son nécessaire de serrurier ce qui était bien assez en soi.
Dans tous les cas la journée s'annonçait plaisante car deux vols en si peu de temps ne pouvait que la ravir et la faire sourire.

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Le réveil n'eut pas le temps de sonner. Il fut éteint avant l'heure. Le sommeil n'avait pas été au rendez-vous cette nuit. Allan en profiterait pour aller travailler un peu plus tôt, même s'il n'avait personne à recevoir à son atelier. Autant prendre un peu d'avance. C'était l'avantage de travailler à son compte.

Le temps de se préparer, et surtout, celui nécessaire pour enfiler ses rangers, et il était dans la rue. Ce jour ne commençant pas comme les autres, pourquoi ne pas le continuer différemment? Le métro lui changerait les idées, qui, soit dit en passant, étaient encore brumeuses. Les portillons passés, l'odeur frappa le mutant. Il se souvenait à présent de la raison pour laquelle il marchait. L'un de ses sens étaient mis à rude épreuve, dès le début de journée. Autant les odeurs d'organes percés, il s'y était fait, mais ce mélange de ce qui n'a rien à faire en commun était une abomination digne de l'être humain. Tout ce qu'il fallait pour le mettre de "bonne" humeur.

Vint ensuite la promiscuité, le manque d'oxygène, et la difficulté d'effectuer le moindre mouvement. Il attrapa comme il put une barre pour se maintenir en équilibre durant le transport. Le regard toujours froncé, il porta ses yeux comme il put autour de lui, se demandant si l'un d'eux pouvait être un mutant ou une mutante. Pas de raison qu'il soit le seul de cette race à prendre le métro.

Une légère agitation le tira de ses pensées. Une jeune femme faisait une clef de bras à un homme qui aurait eut un geste déplacé à en croire ce qu'il disait pour que son poignet retrouve sa liberté. Le mutant remarqua également les mains baladeuses de la demoiselle. Il ne risquait rien, personne ne faisait deux poches l'une à côté de l'autre. L'arrêt se fit, avec des bousculades... Choses fréquentes, à un détail près... Lorsqu'il sentit le bras frôler son gilet de cuir, il y baissa les yeux et crut remarquer la poche de cuir roulée qui servait à ranger son matériel de travail. Après un léger soupir, il fouilla dans sa poche, qui était à présent vide.

Le regard du mutant se fit plus sombre encore que de coutume. Il allait rappeler à cette petite humaine qu'il ne fallait pas prendre les biens des autres. De façon sanglante s'il le fallait. Il quitta le métro à la suite de la jeune femme, et attendit d'arriver dans un lieu un peu à l'écart du monde. Il ne voulait pas faire scandale non-plus. Une fois le moment opportun arrivé, il lui saisit un bras, et lui parla d'une voix calme, et pourtant sans appel.

"Je crois qu'il serait préférable de me rendre mon bien... J'en ai besoin pour travailler, et tu ne saurais même pas utiliser tous ces ustensiles. Et il serait préférable pour nous deux d'éviter les débordements je pense. Non?"

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Alors qu'elle avançait dans les couloirs elle comprit rapidement qu'elle était suivie. Elle se serait bien fait plaisir à lui filer sous le nez en traversant un mur mais avec les caméras présentes à certains couloir, c'était prendre le risque de se montrer au grand jour, chose qu'elle ne voulait pas. Elle accéléra donc le pas mais sentit alors une main se saisir de son bras. La jeune fille se figea, sentant un élan de colère l'envahir. D'où qu'il la touchait ?! Elle se retourna et toisa son regard sombre. Hou il avait pas l'air commode le monsieur... Il parla et elle l'écouta à moitié, préférant donné un geste sec de l'épaule pour se libérer et le fixa cette fois dans les yeux. Ainsi donc c'était des objets de travail ? Et il faisait quoi comme boulot le monsieur pour y tenir tellement ? Avaient-ils donc autant de valeur que ça ?
Elle lui lança simplement en fronçant des sourcils

"Je suis désolée mais vous devez faire erreur et je n'ai pas le temps de discuter avec vous. Cependant je vous déconseille de me toucher à nouveau."

Elle avait parlé sur un ton calme malgré la menace qu'elle laisser entendre. Elle était bien plus petite et frêle que l'homme mais son sang chaud et son inconscience étaient quelques fois un peu trop présents. Elle fixait le regard sombre de l'homme sans montrer une once de crainte. Les hommes bourrus comme ça, il y en avait pleins les rues alors c'était pas un mec rangé qui allait la faire trembler. Elle était dos à un mur et pouvait envisager de se défendre ou de fuir le cas échéant. Mais bon dans le cas présent elle avait peut être la possibilité de s'en aller sans soucis. Et puis, son ami pouvait aussi venir lui filer un coup de main bien que c'était rare car une fois repéré la priorité était de sauvegarder le groupe.
La jeune fille qui s'était défait de la prise de l'homme et qui s'était mise dos au mur en position quelque peu défensive, se redressa pour reprendre une position neutre, se tenant malgré prête à courir pour remonter dehors. Elle ne cessait de toiser son regard et lança simplement, se préparant à repartir.

"Si vous voulez vous plaindre d'un vol, il y a un accueil pour ça, c'est dans le couloir principal. Après vos outils ont pu aussi tomber avec les mouvements de foule. Mais c'est pas moi qui vais vous aider à les retrouver, j'ai autre chose à faire."

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Non seulement elle était une voleuse, mais en plus elle se montrait insolente et niait les faits alors qu'elle avait été prise la main dans le sac ou presque. Il allait perdre son calme.

"Bon écoute, je n'ai pas de temps à t'offrir, et je n'ai pas envie que ça dégénère. Alors rends-moi ces ustensiles avant de te blesser, et surtout que je ne perde mon sang froid."

A peine avait-il prononcé ces derniers mots, qu'il réalisa le jeu de mot involontaire qu'il avait fait en rapport avec son pouvoir. Il s'autorisa un léger sourire qu'il conserva, tout en regardant la jeune femme. Elle ne semblait toujours pas décidée à lui rendre son matériel. D'un côté, qui se sentirait menacé par une personne souriante? Pas Allan en tout cas, et il semblait en être de même pour cette demoiselle.

"De plus, généralement, les personnes sont plusieurs pour organiser quelques vols à la tire. Où sont tes camarades? Tu sembles seule. Et personnellement, j'ai un doute sur le fait que je risque quoi que se soit de ta part. Si tu veux griffer, fais donc."

Allan s'était permit de se montrer plus ironique, et se rapprochait lentement de cette personne. Il s'apprêtait à tout instant à se prendre un coup. Aussi, il se tenait prêt à utiliser son pouvoir pour solidifier son sang un instant, de façon à absorber le choc, et ne rien ressentir ou presque. Sachant que son sang, sous son influence, pouvait avoir une solidité semblable à l'acier, la personne qui frapperait se ferait mal, si elle le faisait à mains nues.

Le mutant avança une main, lentement, montrant qu'il ne se voulait pas violent. Pour le moment en tout cas. La paume était ouverte et levée, attendant de recevoir ses lames pour les découpes en tout genre. Le comble serait que cette voleuse la lui serre, lui disant son nom et parte, comme s'ils mettaient fin à un rendez-vous cordial, et non galant. Bien qu'elle était charmante. Physiquement parlant tout du moins. Mentalement, elle semblait être une véritable peste. Une adolescente qui cherchait ses limites tout en refusant le respect qui était du à chacun. Quelle superbe saleté que cette humanité. Et Allan commençait à voir en cette jeune femme un concentré de tout ce qui pouvait être agaçant, voire énervant et écœurant de cette sous-race. Bientôt il allait s'énerver, au détriment de cette personne, c'était à craindre.

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Aucuns des deux ne semblaient désireux de lâcher l'affaire. Qu'importe ce qu'elle avait volé, elle ne pouvait pas reconnaitre à visage découvert que c'était bien elle la voleuse. Ne serait-ce que par logique de survie. Mais lui semblait tenir plus que tout à ce qu'elle avait pris ce qui était aussi une manière d'avouer que les objets acquis par Victoire avaient une importance qui pouvait aussi très bien être monétaire.
La jeune voleuse était donc encore moins désireuse de les lui rendre. Ces deux bonnes raisons virevoltaient dans sa tête blonde et l'encourageait à ignorer les menaces de l'homme. Elle le regardait, réfléchissant un peu quand il eut un sourire en parlant. La fille haussa les sourcils, jugeant qu'il avait l'air encore moins crédible qu'avant.
L'homme lui fit une remarque sur sa bande et la jeune fille qui en avait profité pour regarder s'il y avait bien aucunes caméras, reposa son regard sur lui. Pas de caméra et aucune surveillance. Elle eut un sourire en le regardant dans les yeux alors qu'il commençait à s'avancer vers elle.

"Il n'y a pas de bande car je suis peut être pas celle que vous voulez. Je vous l'ai dit, si vous voulez retrouver vos affaires vous pouvez aller au bureau des objets trouvés ou même faire les poubelles du métro. Les voleurs y jettent les butins inutiles. J'y ai retrouvé ma carte d'étudiante une fois..."

Il ne l'avait pas cru une fois et Victoire se doutait qu'il ne retiendrait aucunes informations sur ce qu'elle venait de dire. Mais c'était son problème. Elle repoussa sa main avec un mouvement de bras en le fixant, de moins en moins patiente. Elle n'avait pas l'intention d'engager un affrontement contre lui. Elle avait certes son pouvoirs, mais elle ignorait tout de lui. Qui lui disait que ce n'était pas un mutant ou même un flic ? Elle se devait de rester prudente, ne serait-ce que pour se protéger des malades qui en voulait à sa race.

"Bon maintenant que vous m'avez fait perdre mon temps, vous pourriez aller harceler quelqu'un d'autre car j'ai mon patron qui doit m'attendre et j'ai pas envie d'être virée."

La voleuse fit un mouvement pour lui passer à côté afin de partir. Vu le ton désagréable il allait surement pas la laisser faire mais bon, elle comptait pas lui demander son avis avant. S'il se montrait trop agressif son pouvoir serait employé mais là elle n'en avait pas encore l’intention. Et puis au fond, un mec qui cadre à la société n'est qu'un psychopathe refoulé donc elle n'avait rien à craindre. Il allait surement se mettre en mode brute ou peut être douter de ses actions et se remettre en cause. Qui sait. Dans tous les cas, la jeune fille se préparer déjà à repartir en arrière par les bons soins de sa victime. Mais elle attendait aussi qu'il ose s'approcher trop près d'elle. Après tout elle avait vu autre chose d’intéressant dans ses poches et tant qu'à le voler et être reconnu, autant que ce soit complètement non ? A cette pensée, la voleuse eut un sourire léger pour elle même. Y'avait pas à dire, cette fille était une petite garce sur bien des fronts.

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Non seulement elle le prenait pour un imbécile, mais en plus, elle se permettait d'être insolente alors que tous deux savaient qu'elle était coupable. Affirmer que Allan était en train de perdre patience était peu dire. Il ne la laisserait pas partir aussi rapidement et facilement.

"Nous nous sommes bien amusé à présent. Il serait temps que tu grandisses un peu. Il fat être responsable dans la vie. Et s'il faut te l'expliquer en totalité pour te le faire comprendre, je suis prêt à t'accompagner à ton travail. Histoire que j'ai du temps pour tout te dire."

De plus en plus impatient, il attrapa par le bras la voleuse qui semblait ne déjà plus lui prêter la moindre attention, et la plaqua contre le mur. Comme une extension des os de son poignet, juste sous la paume de sa main, le sang rouvrit une coupure peu profonde, à peine cicatrisée, et matérialisa une lame, avant de fermer le poing pour qu'elle dépasse légèrement. Tout en l'approchant rapidement de la gorge de la jeune femme, il en affina le tranchant.

"Parlons en adulte donc. Cette lame est tout aussi tranchante que celles dont tu t'es emparé. Et s'il est besoin de te le prouver, je pense que ta gorge est plus tendre que les cadavres que j'ai l'habitude de découper. Donc un peu de sagesse de ta part serait préférable, non? Je doute que qui que se soit vienne t'aider en voyant la situation actuelle..."

En effet, autour d'eux, tout le monde les esquivaient depuis le début de la prise de tête. Et maintenant, quelques personnes reculaient ou partaient précipitamment juste après avoir vu quelque chose d'anormal. A savoir une lame faite de sang qui semblait sortir directement d'un poignet.

Il ne restait plus qu'à savoir si elle avait un compagnon et s'il viendrait l'aider, quitte à devoir y laisser une partie de leur santé. De toute façon, maintenant qu'il avait fait montre de ses pouvoirs en public, il risquait d'avoir des ennuis. A moins que les personnes aient peur de devoir subir les conséquences de leurs langues liées.

Après tout, une personne pouvant contrôler son sang, et semblant agresser quelqu'un en public ne devait pas avoir peur de faire une victime de plus, si ce n'est plusieurs. Les personnes préféraient passer leur chemin, la tête basse plutôt que de rester à regarder la scène.

Allan regarda droit dans les yeux de la personne qui était en possession de ses biens volés. Il attendait à présent qu'elle fasse le premier geste. Il n'avait aucune intention de faire une fouille au corps. Bien que si c'était la seule solution, il ne refuserait pas. Il devait récupérer ses outils de travail, et ce n'est pas avec un corps et des vêtements comme portait cette jeune femme qu'elle arriverait à lui dissimuler quoi que se soit.

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