One day in the subway (pv Sanzo)

 Hi ! Ca va Sanz' ? Tu n'es pas ivre au moins à force de renifler toutes ses odeurs puantes ? J’espère que tu as bien senti une sortie et non un festin de rat ! "

non il n'était pas ivre et oui c'était bien une sortie. Suivi de Colleen il marcha encore environ une 100aine de mètres.
Enfin l'air frais, enfin le soleil et le ciel, Sanzo inspira un grand coup. Enfin, ils étaient enfin sortis des tunnels. Il tenta de se repérer ... en vain. Une odeur iodée lui parvint, ils ne devaient pas être très loin de la mer ... c'était toujours ça. Tout à coté, un autre tunnel grillagé à l'odeur bien moins agréable : les égouts.
Au loin le bruit de la circulation, ils devaient rejoindre la "civilisation". Le regard de Sanzo tomba sur sa nouvelle copine .. elle était dans un sale état .. il ne devait pas être mieux. Bon que faire ... Il n'avait pas son téléphone et plus beaucoup d'argent. Il se voyait mal prendre un taxi pour rentrer à l'Institut ...  et puis il ne pouvait laisser Colleen comme ça ... En temps normale rentrer à pied ne lui aurait pas fait peur mais il était fatigué et la jeune fille semblait épuisée .. Ils n'iraient pas bien loin.
Il attendit qu'elle le rejoigne et la regarda interrogatif "tu vois je te l'avais bien dit que c'était la sortie. Par contre je sais pas ou on est. T'as une idée ? Qu'est ce que tu vas faire maintenant ? Tu vas rentrer chez toi ? "

il la fixa une bonne minute avant de reprendre "tu sais tu pourrais venir avec moi à l'Institut .. et ta soeur aussi. Tu serais plus toute seule. Y a plein de gens super sympa, ils pourraient t'aider. "

il lui sourit gentiment d'un air charmeur "et je serais là aussi "

Sanzo ne s'était pas attendu à une telle journée. Elle n'avait pas été toujours facile mais au final il était content. Il espérait s’être fait une nouvelle amie et avec un peu de chance il allait pouvoir l'aider en l'amenant à l'Institut.

La lumière, quelle douce sensation de se laisser progressivement envahir par elle et d'enfin quitter l'obscurité et l'insécurité des égouts. Finalement, personne ne nous aura rattrapé dans les dédales souterrains du métro. Enfin, le bout du tunnel arrive à son terme. Et c'est d'un soudain aveuglement que le soleil nous accueille dehors. Il me faut bien de longues minutes avant que je n'ose ouvrir les yeux et de nouveau voir clair, c'est une drôle de sensation. Pas désagréable, chaleureuse même mais surtout pleine de promesses. Tout va s'arranger, un drôle de périple et une rencontre pour le moins étrange avec un autre mutant. Sanzo. Je le dévisage un moment d'ailleurs, il faut dire que dans le noir je n'ai pas vraiment eu l'occasion de le détailler, c'est mon imagination et sa description qui m'ont donné une image de lui qu'il faut dire fut assez éloignée de la réalité. En effet, il est loin de l'homme mi-bête et pleine de poils, pas un sourire carnassier mangeur de rat et encore moins de teint roux à rayure comme Garfield le chat de la télé. Non, son apparence contraste clairement avec ce que j'avais en tête. Ce n'est pas plus mal, il est assez mignon pour un chat-humain. Quoique je manque de point de comparaison dans ce domaine.

Par contre dans quel état il est ! Le pauvre ! Et dire que c'est en partie voir totalement ma faute si il est ainsi, couvert de sang, d'hématomes et... De choses non identifiées que je jugerais provenir tout droits des tas d'immondices des égouts. Seulement je suis loin d'être mieux loties, mes fringues en lambeaux et pas mal de coupures et d'ordures me donne la nausée. Je me retiens tout juste de ne pas en vomir tellement je me dégoute et répugne.

" Rentrer chez moi et prendre une douche de 24h minimum tellement je me sens crasseuse si tu vois ce que je veux dire. J'espère que tu n'as pas hérité des chats leurs appréhension de l'eau car tu vas en avoir besoin aussi ! "

Je rigole un peu, c'est la meilleure chose à faire de se laver, tant pis si j'avais promis à mon cousin de l'aider à détruire une vieille bâtisse mais j'ai eu ma dose d'explosion aujourd'hui. Mais au niveau des émotions, cela n'est pas encore fini, Sanzo profite d'un petit moment de réflexion pour me lancer une baffe en pleine figure sous la forme d'une proposition totalement surréaliste. Le rejoindre dans un institut ? Voilà mon pic de colère atteint !

" Tu comptes m'aider dans un institut ? Jamais ! Jamais ! Jamais ! C'est hors de question ! Ils ont déjà bousiller ma vie dans un institut en prétendant m'aider, je n'ai aucune envie de recommencer à vivre cet enfer ! Non ! Non ! Non ! "

Même si la proposition est innocente et dans le but de m'aider, Sanzo a activé en moi des souvenirs enfuis bien profondément dans mon esprit. Cette idée me vient comme une trahison de sa part, après tout il aurait mieux valu me laisser crever dans ces tunnels que de m'envoyer dans un institut une nouvelle fois !

Colleen plaisantait ce qui était plutot une bonne chose ... il répondit à son rire par un sourire fatigué .. malheureusement cela ne dura pas ... De nouveau elle s’énerva quand il lui parla de l'Institut. Il laissa passer la colère, il était fatigué, sale et avait faim ...

Il la regarda en soupirant avant de s'asseoir un peu plus loin. Il lui fit signe de le rejoindre.

"il ne s'agit pas D'UN institut mais DE l'Institut. C'est pas un lieu comme tu penses. Ca s'appelle l'Institut mais c'est plus une école voir une maison pour certains. Là bas il n'y a que des mutants comme nous... de tout age ... Il est dirigé par le professeur Xavier .. t'as surement du entendre parler de lui .. ou des Xmen non ? Tu serais en sécurité et ta soeur aussi .. c'est pas une prison, la preuve c'est que je suis là devant toi ... Y a des cours classiques mais aussi plus spécifique ou on apprend à maitriser nos pouvoirs .. Tu sais tu peux essayer et si t'es pas bien tu pourras partir ... Je t'assure que c'est pas une prison ... mais si tu veux pas tant pis ... "

Il avait les idées confuses et ne savait pas trop comment convaincre la jeune fille de plus il se méprenait sur son age, la croyant un peu plus jeune.
Il se demanda s'il devait lui parler de Caitlyn ... Elle aurait surement mieux su que lui la convaincre ..
Il se demanda aussi comment il allait rentrer ... Elle venait de dire qu'elle voulait rentrer chez elle ... donc elle avait au moins un appart ou une maison. Sanzo la regarda en rougissant et en bafouillant :

"t'as dit .. que tu avais un "chez toi" .. est ce que ... est ce que ça t'ennuie si je passe un coup de fil ??"

S'inviter comme ça chez une fille qu'il connaissait à peine, meme après tout ce qu'ils venaient de vivre n'était vraiment pas son genre. Elle allait lui rire au nez ou pire l'envoyer paitre, c'était sur. Pourtant tout ce qu'il voulait et ce à quoi il pensait pour l'instant c'était une bonne douche et un énorme steack ..

Malgrè le plaidoyer de Sanzo, je ne décolère pas tout en restant sur la défensive, il est hors de question de me laisser embobiner sur le sujet.

" Je jure que si je met encore une fois les pieds dans un quelconque institut, aussi prestigieux soit-il... Je l'explose ! Et cela jusqu'à la dernière brique ! je ne rigole pas et tant pis pour les résidents. "

Et mes menaces ne sont pas des paroles en l'air, trois ans dans une aile psychiatrique de haute sécurité à rester emprisonnée et expérimentée comme un vulgaire rat de laboratoire j'ai déjà donné. Bien sur, apprendre à gérer mes pouvoirs est alléchant, mais si la solution consiste à me gaver de médicaments en tout genre, ils me l'ont enseigné à m'en rendre accro ! La méthode de ce fameux Xavier est peut-être le lavage de cerveau, on le présume bien télépathe après-tout. J'ignore en quoi cela consiste réellement mais vue comment Sanzo vante les mérites de ce genre d'enfer, c'est d'une efficacité à m'en donner froid dans le dos. je pensais en avoir fini avec ses histoires en quittant mon Australie natale, visiblement New-York aussi est gangréné par les camps de concentration mutant, quoiqu'en dise la propagande que l'homme chat m'en fait.

La confiance est également rompue. Il me fut d'ailleurs tellement difficile de me dire que je pouvais compter sur lui, maintenant tous ces efforts retombe au point de départ. Méfiance et doutes. Et si toutes les péripéties dans le métro avec son numéro de héros volant au secours d'une jeune fille paumée n'était qu'une grossière mise en scène ? Comment ? Comment en être certaine ?

Soudain, c'est de nouveau Sanzo qui me tire de mes doutes et de mes craintes. Non, il n'y à aucune raison de croire qu'il me veut du mal ou au contraire qu'il va réellement m’enrôler dans son institut de dingues. Je ne peux pas le croire, après tout ce qu'on a vécu aujourd'hui. Il me demande si il peut venir chez moi ? je ne sais pas, je ne sais plus. Que dois-je faire ? L'aider ou...Ou l'exploser ? Non, je dois l'aider comme il m'a aidé !

" O... Oui, je loge dans une caravane sur le chantier de mon cousin mais... Je veux bien t'y emmener si tu me promet de ne plus mettre les pie... Pattes dans un institut ! Il n'y a que du malheur la-dedans ! Fuis-les ! "

Pas de doute, le pauvre Sanzo est visiblement sous contrôle d'un infame laveur de cerveau télépathique pour continuer à vanter les mérites d'une telle institution renfermant des mutants pour les étudier. L'homme félin ne semble pas trop affecté par leur traitement mais moi, je suis bien incapable de supporter l'idée ne serait-ce que de revenir dans ce genre d'endroit. Nos avis divergent donc, et vue les arguments émis dans chaque camp, je ne pense pas que nous arriverons à un accord.

Il a peut-être raison, peut-être existe-t-il réellement des sanctuaires ouvert aux mutants dans le but de les aider à s'intégrer au mieux selon les pouvoirs uniques de chaque individu. Seulement je suis bornée et peu encline à m'ouvrir vers une nouvelle expérience de ce genre de lieux. Il faut dire que la première fois fut un véritable enfer, ce n'est donc pas de la peur mais une certaine appréhension lié également à mon vécu. Non, plus personne ne me contrôlera, jamais. Sanzo, un jour ou l'autre tu risques de regretter tes choix, je ne te le souhaite pas car même si je connais peu de personnes à New-York, tu te rapproches de mes rares amis. Il faut dire que sans lui, j'ai des doutes sur l'issue de cette histoire dans le métro. Les autorités auront surement fini par m’arrêter, mais à quel prix ? De nombreuses explosions, des coups de feux, l'une ou l'autre victimes et de multiples dégâts matériels. Le tout est évité, si je passe outre mes coupures et l'hygiène déplorable dans laquelle je me trouve, je peux honnêtement m'estimer heureuse de m'en tirer à si bon compte.

" M... Merci pour tout Sanzo, sans toi je ne sais pas comment cette histoire se serait terminée, mal sans doute. Je ne suis pas d'accord avec toi sur les instituts mais... Non, c'est ton choix, fais comme tu le veux. Moi je ne le sens pas. "

Non mais alors la pas du tout ! Mais je ne veux plus me prendre la tête la-dessus. Hors de question ! J'en soupir également en me retrouvant face à la mer, comme mon camarade, à contempler l'immensité de l'océan, une vision bien plus optimiste que les ténébreux égouts nauséabonds. Je ne peux pas non plus le forcer à plaquer ce soi-disant Eden mutant pour me suivre dans ma vie bordélique. Tenter de le raisonner est vain, au moins puis-je tout de même l'aider en cas de besoin. Fouillant mon sac, j'en sors un stylo et un bout de papier pour ensuite griffonner mon numéro de téléphone avant de lui tendre.

" j'ai une dette envers toi aujourd'hui. Si un jour tu a besoin d'un coup de main mais que ton institut ne peux t'aider ou mieux si tu le plaque, tu peux toujours appeler. Mais t'avises pas à me faire des appels en vue d'un recrutement ! "

Un petit rire fini par s'éveiller en moi, de quoi sourire et saluer une dernière fois mon nouvel ami, Sanzo, un drôle de mutant il faut bien le dire. Peut-être nos chemins se recroiseront-ils dans le futur, mais dans l'immédiat, le soleil commençait à baisser, il est temps de rentrer au chantier et cette fois, hors de question d'emprunter le métro !