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 La magie de Noël [Libre]

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Lucy "Lucky" Prissy
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Lucy


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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Aoû - 23:24

Mallgreen avait croisé les bras et levés les yeux au ciel ; c’était donc ça ! Oh bastard ! Il m’avait tellement eue qu’elle en était belle et me fit sourire également. Je l’avais sous-estimé. Mais le principal fut son rire, moins horrible mais toujours particulier, car cela prouvait qu’on en revenait à du positif. Son sourire allait dans ce sens. Son d’accord aussi et j’admettais parfaitement qu’il ne puisse pas me contredire sur ce coup-là car c’était un peu l’idée depuis tout à l’heure : Lucky’s rules ! Après, c’était sûr que c’était moins productif qu’il ne puisse pas renchérir, quand bien même cela faisait avancer la discussion et plaisir pour moi, mais il fallait bien que je reconnaisse mon talent naturel et que je ne m’étais pas sous-estimée. D’un côté, je préférais qu’on continue à se contredire. D’un autre, je voulais tout de même gagner à ce petit jeu sinon on n’en finirait jamais. Cela n’était pas forcément logique mais c’était ma logique, na !

Et mine de rien il partageait un peu ma logique et l’avouait : l’Esprit de Contradiction comme passe-temps, il l’utilisait « la plupart du temps » ! Mon sourire s’agrandit de contentement. On était fait pour s’entendre, dans notre mésentente ! Admettons, admettons, mais parfaitement admettons. Pour moi, c’était plus qu’admis, c’était revendiqué ! Par contre, pourquoi je faisais les explications, euh… voici qui me laissa perplexe. Le principe de la mauvaise foi… ah mais non ! Enfin si ! Mais j’avais pas dit que j’étais de mauvaise foi quand bien même je l’étais assurément. Et dire qu’on avait menti après un mensonge, c’était largement faisable : faute avouée était à moitié pardonnée. En théorie. Maman n’aimait pas les dictons.

- AH ! Oui, d'ailleurs…

Le regardant, je me fis avoir par son suspens à lui peut-être plus qu’il ne c’était fait avoir par le mien mais il ne semblait tellement pas savoir comment le dire. D’un autre côté, il avait prouvé savoir bien jouer le sérieux alors le doute, pourquoi pas ? Ou alors il avait magnifiquement ratterrit sur ses pates après que je lui ai tendu le trampoline expliquant son raisonnement dans l’optique que je voulais afin de continuer notre partie de troll.

- Mon nom à moi c'est Charlie. Pas Mallgreen, ou je sais pas trop quoi.

Quoi, il lui plaisait pas Mallgreen ? Je fronçais les sourcils après un instant de surprise. S’il voulait du Charlintello, le Charlintello, il allait en avoir du Charlintello. Mais c’était dommage parce que contrairement au premier, il n’était pas difficile de savoir d’où venait Charlintello. Me reculant et croisant les bras, je penchais la tête sur le côté alors qu’il poursuivait son explication, content.

Char-Lie… c’était pas très compliqué ? Mais il était bouché ou quoi ? C’était deux syllabes, ouep, mais c’était pas ça le problème. Le problème c’était l’accent et que j’aimais pas mal prononcer les choses ; autant, Lucky avait survécu à l’orthophoniste car c’était aussi vrai que sympa, autant le reste… non, juste non. J’appelais les gens comme je voulais. On ne demandait pas leur avis à un enfant ou à un animal de compagnie quand on les nommait et bien moi c’était tout pareil. Pas de Charles, pas de Minus, pas de… What ?

Ma tête se releva à la verticale, mes yeux s’arrondirent et mes sourcils se relevèrent un instant alors même que le Charlie s’interrompait tout seul. Même s’il reprit vite, c’était trop tard : ma vivacité était suffisante à ce que je perçoive ce qu’il n’avait voulu me dire et qu’il n’ait voulu me le dire ferait que je reviendrais immanquablement dessus. L’Esprit de Contradiction ? Peut-être. La Nature de Chieuse ? Certainement.

C’était pas que j’aimais pas les prénoms, c’était que… enfin, si, y’avait de ça. Mais pas que. J’hochais la tête quand au fait que j’avais trop d’imagination, accomplissant même le doublet avec le fait que j’étais bizarre. Bizarre et fière de l’être ; on aurait dit un slogan pro-mutant genre « on assume sa mocheté » alors qu’en fait on n’était pas si moche que ça et avec un pouvoir génial. Quand à expliquer le Mallgreen… ah c’était sur que Charlintello, il n’était pas difficile de savoir d’où il venait. Mais pourtant c’était Mallgreen qui retenait l’attention. D’un autre côté, c’était mieux. Perturbant peut-être mais mieux surement !

Laissant un silence, je portais mes mains jusqu’à ma tasse pour bien la prendre tout en faisant attention de faire bien lentement et de bien éviter les salissures qui, à défaut de me déranger, me déconcentreraient. Fixant Mallgreen, je feignais savourer sa gêne avant d’y mettre un terme assez rapidement. Une grande inspiration plus tard et je ne savais pas quoi dire.

- Et… bien en fait, tu vois… Chârlie c’est trop commun. Ça peut se défendre, selon comment tu l’écris, mais dans le doute je préfère faire à ma mânière. Car mon âvis se trouve être l’âvis de référence auquel j’ai le plus volontiers tendance à me ranger quand il m’ârrive de vouloir savoir ce que je pense.

Je marque une pause, ou plutôt suis interrompue par le soupir amusé de Marshal.

- T’es contente, tu as réussi à le placer ?

La regardant dans cet aparté de ma réflexion savamment placé là, j’assumais parfaitement le fait d’être de mauvaise foi en me détournant d’elle comme on se détourne d’un élément secondaire et négligeable. Un petit soufflement du nez accompagné d’un bruit de gorge pour bien marquer le coup et je repartais sur mon improvisation ; car si la phrase précédente était toute faite, chose que je n’avais pas admit, le reste c’était juste du talent !

- Où en étais-je ? Ah, oui. Donc Chârlie, si c’est âvec un « Y » ça pâsse, sinon tu peux toujours rêver. Et Mallgreen, y’a pas de « Y » mais c’est originâl et y’a que moi qui saurait d’où ça vient.

Pour peu que je parvienne à le retrouver. Mais O.S.E.F. de ça ;

- Maintenant, si ça te perturbe c’est tant mieux. Pârce que tu vois, Châr-Lie, et je te pâsserai la question sur la pârenté âvec Bruce-Lee… ben j’ai un âccent. Et comme ça me fait royâlement chier de mâssâcrer les noms des autres ben je mets les miens.

Ouais, la version officielle était un peu mieux que la vraie mais c’était toujours ainsi. Ponctuant cette déclaration par une gorgée de chocolat chaud, je m’autorisais un instant de réflexion cacaoté pour retrouver d’où pouvait venir cette histoire de Mallgreen. Le Mall j’avais mais le Green. Je le regardais un instant, cherchant une étiquette de Green Peace mais c’était visiblement pas ça.

- C’est pas de la mauvaise foi. Et je ne suis pas de mauvaise foi. Ce qui n’est pas de la mauvaise foi non plus. Mais c’est piège aussi : âvouer être de mauvaise foi c’est être de bonne foi donc pas de mauvaise foi et être de bonne foi quand on dit qu’on est pâs de mauvaise foi ça peut passer pour de la mauvaise foi. Donc, en toute bonne foi, je ne suis pas de mauvaise foi. D’où que je te fâsse les explications.

Encore un doublet pour Lucky : et je changeais la conversation le temps de réfléchir, et je lui prouvais ma sacrément bonne mauvaise foi. Ça valait bien une nouvelle gorgée de chocolat chaud, et même une autre pour continuer à affiner la première partie. Reposant la tasse, vide, je fis face à Mallgreen avant de lui sourire.

- Le Mall, c’est pour le Manhâttan Mall, tes sacs en viennent. Et le Green, je te laisse deviner.

Ça, c’était fait. Comme le chocolat chaud, j’avais rondement menée l’affaire comme une professionnelle. Il ne me manquait plus qu’à écouter ses propositions jusqu’à en trouver une qui me semblait plausible ou à me souvenir de ce qu’il en était réellement. Ça en tenait à notre rencontre mais à quoi… la prochaine fois il aurait droit à MacMall ou à MallDo, le Mallgreen !
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Charlie Reyes
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Charlie Reyes


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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMer 2 Sep - 0:42

Commun ? Commun, son nom ? Il ne lui permettait pas. Il n'était pas commun, déjà. Enfin, peut-être un peu, mais est-ce que ça importait ? C'était son nom. Et puis il n'y avait qu'un seul Charlie Reyes. Ou un seul Charlie Stone, en l’occurrence. Bon, en pratique c'était très certainement faux dans les deux cas. Mais en tout cas, il n'y avait qu'un seul Lui. Et ça, il ne la laisserait pas dire que c'était trop commun. Et Charlie, c'était Lui. Donc pas commun, quelle que soit la façon dont on l'écrivait. Non mais. Quand à son avis, qui était… Quoi ? Il décrocha vers le milieu de la phrase, et ne se donna pas réellement la peine de comprendre la suite. C'était le genre de réplique volontairement compliquée dans le seul but d'être compliquée, et qui ne voulait sans doute pas dire grand-chose, pour ne pas dire rien. Et en plus, ce n'était pas la première fois qu'elle l'utilisait, semblait-il. Ha, elle comptait réellement l'impressionner avec une fausse réplique toute faite ? C'était sous-estimer le Charlie Reyes. Enfin, Stone. Enfin, Lui. En tout cas ça ne passerait pas si facilement. D'autant plus qu'il ne l'était pas, stone. C'était surprenant que Lucy n'ait pas encore fait la blague, d'ailleurs.

Donc comme dit, avec ou sans Y, ça restait suffisamment original. Sans plus qu'avec d'ailleurs, puisqu'avec ce n'était pas lui. Charly, sérieusement ? Et il n'allait pas demander d'où venait cette histoire de Y, ça devait être l'un des délires de la Lucy et s'il commençait à se questionner sur ce genre de détails il ne s'en sortirait plus, surtout en face d'elle. Et ça incluait aussi les références à Bruce-Lee, MohamedA-Li et autres PeterPetrel-li – allez savoir encore une fois ce qu'il se passait dans sa tête – mais pas le fait qu'elle soit complexée de son accent, dont l'importance était assez évidente. Tout comme le fait qu'elle l'admette avec un bonne foi impressionnante… A moins que ça ne cache quelque chose ? C'était le plus probable, en y réfléchissant. Ce regard qu'elle lui accorda après avoir posé sa tasse, ça cachait définitivement quelque chose.

Et comme si elle l'avait entendu, elle se lança sur sa propre bonne foi. Certes, se prétendre de bonne foi, ce n'était pas crédible. Et Lucy se prétendant de bonne foi, ce n'était vraiment pas crédible. Mais elle en rajoutait une couche, pour expliquer à quel point elle l'était, jusqu'à le convaincre. Comme si elle l'avait entendu. Même s'il fit de son mieux pour ne rien laisser paraître, Charlie se crispa de façon tout à fait perceptible à la réalisation : et si elle l'avait vraiment entendu ? Cela afficherait toute la conversation sous une nouvelle lumière, et expliquerait pas ml de choses. La concentration de mutants au mètre carré à New York était probablement la plus élevée du monde, donc ce n'était pas à exclure. Etait-il encore tombé sur un foutu télépathe ? Parmi tous les habitants de la grosse pomme, il aurait fallu qu'il aborde une saleté de fouineuse d'esprit ? Ce serait bien sa veine. Comme s'il n'en avait pas assez d'un parmi ses amis proches. Mais quelle était la probabilité qu'elle le soit ? Que Charlie ait l'impression que son interlocuteur écoute ses pensées, c'était loin d'arriver pour la première fois ; soit il admettait pouvoir se tromper, soit il avait statistiquement rencontré la moitié de la populace télépathique du pays. Il n’exagérait pas, Xavier à lui seul augmentait fortement la moyenne.

D'ailleurs la Lucy ne s’embarrassa pas de ses pensées pour ramener “Mallgreen” sur le sujet précédent, à savoir Mallgreen. Et en plus pour ne rien dire, pouvait-on faire plus frustrant ? Le Mall était facile, c'était le Green qui l'intéressait. Et Lucky était prenait un plaisir cruel à le faire mariner. Elle avait relancé le match, d'une façon somme toute assez idiote, mais efficace puisque l'adolescent s'y prenait totalement. Les pièges les plus simples étaient souvent les plus efficaces, n'est ce pas ?

*Bah tiens, tu me laisses deviner. Comme si j'allais me faire avoir.*

Pas crédible, même sans lire ses pensées. Pour ça aussi qu'il ne l'avait pas dit à voix haute. On ne pouvait pas s'empêcher de penser, si ?

Ce qui ne lui donnait toujours pas la réponse. Green, green, green. Pourquoi green ? Parce qu'elle le prenait pour un novice dans un domaine quelconque ? Parce qu'ils s'étaient déjà rencontré en classes vertes, ou équivalent ? Une feuille de salade entre les dents ? C'était peine perdue, il ne trouverait pas ainsi. La couleur verte était associée à bien trop de thèmes différents pour cela. Le mieux, c'était encore de s'arranger pour qu'elle le lui dise elle-même. Il but donc plusieurs gorgées de café, les yeux pensifs et perdus dans le vide, avant de reposer la tasse avec l'air de l'homme qui vient de recevoir l'épiphanie.

-Heeeeiiiiiin, okay, je l'ai! Pas mal. C'est bien pensé, je dois avouer.

Restait donc à espérer qu'elle se laisserait berner et finirait par dire quelque chose qui le mettrait sur la voie. Ce qui bien sur ne fonctionnerait pas si elle était effectivement dans sa tête, mais dans ce cas l'explication du surnom attribué ne serait pas sa première préoccupation.

-M'enfin bon, je préfère toujours Charlie, va falloir être plus convaincante si tu veux  pouvoir l'inscrire dans le Grand Livre des Surnoms et Sobriquets de Charlie R...Stone.

Haussant les épaules, il porta à nouveau la tasse à ses lèvres, et la leva à la verticale avant de se rendre compte qu'elle ne contenait plus rien et de la regarder durant quelques secondes avec déception, puis de la remettre à sa place sur la table en attendant que le pauvre gentil serveur revienne tenter de faire son boulot.

-Tu sais Lucy, l'accent, tout le monde en a un. Bon, le tien est peut-être plus repérable que certains autres, mais je t'assure que tout le monde prend dans la gueule quand il s'éloigne de son lieu de naissance. Si c'est ça qui t'inquiète, faut pas. On est à NYC, tout le monde se fout de savoir d'où tu viens.

Ou presque. En tout cas autant que c'était possible aux Etats-Unis, Charlie en était convaincu. Cette ville était un point de rencontre d'arrivants du monde entier, un vrai bouillon de culture Made in USA.

-Mes meilleurs amis viennent du Canada, du Texas et d'Angleterre. Alors je te rassure, pour ce qui est des prononciations chelou de mon nom, t'es pas encore en tête. Et puis on y est tous plutôt habitués.

Et le plus amusant, c'était quand l'anglais n'était pas leur langue maternelle, ce qui n'était pas  extrêmement rare dans sa nouvelle maison. Objectivement, son interlocutrice n'avait pas la moindre inquiétude à avoir sur un potentiel écorchage de son nom.

-Et puis de toute façon, des fois on peut dire des choses sans vraiment les dire, non?

Posant ses avant-bras à plat devant lui, il fixa son regard dans celui de l'adolescente, sans se départir de son sourire.

*Eh ouais, je sais que t'es là. Je suis pas facile à tromper, tu vois.*

Bluff, bluff complet. Juste au cas où elle s'attarderait réellement dans son esprit, il scrutait la moindre petite réaction à l'émission de sa pensée. Ce qui en soit était assez idiot, puisque si elle était bien dans sa tête elle saurait qu'il ne s'agissait que d'un coup d'épée à l'aveugle. Réalisant le problème, il se redressa légèrement dépité pour s'adosser à son siège, puis fit mine de tendre la main vers sa boisson, uniquement pour arrêter son geste en milieu de course en se souvenant que la tasse était vide. Décidément, le monde était injuste envers les non-télépathes.
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Lucy "Lucky" Prissy
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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeSam 5 Sep - 18:51

Il était possible que je l’ai vexé avec le commun de son prénom, le Charlie. Qu’il ne s’en fasse, c’étai très rares les prénoms originaux et c’était pour ça que les surnoms existaient. Il fallait juste trouver un surnom original. Genre Lucky. Ou Mallgreen. La naine ou le minus en revanche, c’était nul à chier. Tiens d’ailleurs, je n’avais pas rebondie sur la limace moi ; pourquoi pouvait-on l’appeler la limace ? Si je n’avais pas eu mieux à faire, je lui aurais demandé. Mais d’abord, je finissais de parler. Pour le meilleur et pour le pire.

Marshal marqua contre mon camp, chose que le Mallgreen ne loupa pas et qui eu l’effet positif de le sortir de sa vexation qui lui faisait lâcher prise dès que je commençais à exploiter ma petite intelligence, et l’autre adolescent sembla complètement blasé sur la question que je ne lui avais pas posée en l’énonçant tout de même pour insister sur le fait que je ne la lui posais pas donc d’une certaine façon qu’elle était posée. C’était simple à défaut d’être original, ça. Tout comme mon discourt sur la bonne et la mauvaise foi, piège cruel existant depuis la nuit des temps, qui le laissa plutôt perplexe. Ah ça, dès qu’on entamait des raisonnements compliqué il décrochait ; mais il ne bavait pas encore, au moins.

Il raccrocha à son surnom du jour au moins, ne tardant pas à y réfléchir à son tour. Mon contentement ne tarda pas à être rejoint par contre croisement de bras alors que j’attendais qu’il m’énonce ses idées, réfléchissant au fait de trouver des indices s’il m’en demandait. Mais au moins, j’essayais de le faire discrètement là où Charlie faisait carburer la théière. Et sa conclusion me laissa sur le cul, me faisant relever les sourcils et le fixer avant de détourner le regard vers Marshal, sans pour autant bouger la tête. Celle-là, si je l’avais vue venir…

- Euh… Bien sur que c’est bien pensé, ai-je dit avec une seconde de retard et une hésitation de trop pour être crédible, oubliant même de surenchérir en lui demandant pour qui il me prenait.

J’étais Moi donc forcément que c’était bien pensé mais, pour le coup, c’était tellement bien pensé que je n’arrivais pas à le retrouver. J’étais trop douée pour moi-même.

Et lui il préférait Charlie, tout en me laissant ma chance de le convaincre pour faire une dédicace dans un livre ; une chose dont je me contrefoutais, soyons honnête, quand bien même je reconnaissais l’utilité des bouquins pour aider à se souvenir de tout. Néanmoins, cela ne m’empêcha pas de tiquer à son hésitation. Merde, deux fois qu’il se foirait, c’était suspect. Fallait-il que je sorte mon propre Carnet de Stalkeuse pour être sur de ne pas oublier de rebondir cette fois ? Amenant une main contre les poches de mon blouson, je me rendis compte que je ne l’avais pas, ledit carnet, une chose qui me fit froncer les sourcils de mécontentement et tâter le reste de ma veste. Damn it…

Mallgreen me fit raccrocher en m’appelant par mon prénom, me conduisant à relever les yeux vers lui, et me fit sourire avec son histoire d’accent. Ouais, les accents c’étaient comme les nez : tout le monde en avait un, y’en avait juste des plus gros que d’autres. Et genre le mien, il était parmi les pires. D’accent, pas de nez ! Il était très bien mon nez quand on n’appuyait pas dessus. Je me durcis un peu au lieu de naissance et l’éloignement, ça n’avait pas à intervenir dans une discussion avec une personne en qui je n’avais aucune confiance, mais me radoucis avec la non inquiétude ; bah, je m’inquiétais pas tant que ça, c’était surtout une bonne excuse en fait. Quand à se foutre de savoir d’où je venais, mon regard s’abaissa et mon sourire faiblit mais j’hochais la tête à l’affirmative, ayant compris.

Je le fixais une fois de plus alors qu’il en révélait sur lui-même, ou plutôt sur ses amis : le Canada, c’était au-dessus, le Texas en bas mais toujours chez nous et l’Angleterre c’était pas sur la carte donc je voyais pas où ça ce trouvait. Par contre, ce que je savais parfaitement c’était que si je n’étais pas encore en tête, il fallait que je fasse mieux encore !

- Ne la met pas au défi, lâcha doucement Mary, amusée, sinon elle s’entrainera à mal prononcer devant la glace en rentrant.

La regardant outrée, je m’apprêtais à lui commettre une voie de fait sur agent des forces de l’ordre quand Mallgreen me posa une question qui semblait importante considérant l’accoudement et le regard qu’il me lança. M’interrompant dans mon geste et me conduisant à ramener mon coude auprès de moi, son attitude me laissa perplexe et je fronçais le sourcil en me reculant un peu de la tête. Dire des choses sans vraiment les dire, il était où le traquenard ?

Je laissais plusieurs secondes de silence avant de retomber sur mes pattes, de la même manière qu’à l’habitude : l’évitement.

- Sans doute…

Ouais, je pouvais faire mieux et pas d’inquiétude, ça arrivait. Juste que là, je voyais vraiment pas où il voulait en venir. Ou alors si mais il pouvait toujours courir. Dans tous les cas, ma réponse ne sembla pas lui plaire et il s’adossa avec dépit, me faisant presque hésiter à lancer ma réplique suivante ; presque.

- Genre tes potes te surnomment « la Limâce » pârce que t’es long à la détente ?

Ça, c’était fait. Je lui avais pas faite le coup du Stone stoned, parce qu’on devait plus le lui faire assez souvent et que mon originalité m’importait, mais je trouvais que je m’en sortais bien avec mon interprétation de ce surnom qu’il avait laissé échappé. En fait, c’était pas que j’avais oublié son surnom tout à l’heure, c’était que je l’avais gardé pour le bon moment. Ouais, j’avais du talent quand il s’agissait de retomber sur mes pattes.

- Mais tu ne bâves pas, le pire est évité.

J’avais connu mieux comme réplique d’apaisement mais c’était difficile d’apaiser un troll en trollant donc je faisais de mon mieux. Dur-dur de compromiser, des fois. Lui laissant le temps de réagir, je finissais par me lever pour me placer à côté de la table. Attrapant les tasses de Mallgreen et de Marshal, je les rapprochais de la mienne pour commencer à les entasser puis à en faire de même pour les dessous de tasses avait de faire une grande tour du tout, enfonçant l’éponge en son sommet. Voilà, tout était fin prêt à ce que quelqu’un le ramène au bar !

- Ton idée, tu assumes, me sourit Marshal lorsque je lui tendis, ne bougeant toujours pas de sa place.

- Tiens, regârde, une chose qu’on peut se dire sans la dire, déclarais-je à Charlie en lui tendant l’empilement à son tour.

Nous n’en avions plus pour longtemps à nous côtoyer, la boisson était terminée et notre rencontre ne tarderait pas à en faire de même. Néanmoins il y avait quelque chose que je voulais éclaircir avant de le laisser. Je ne savais toujours pas ce qu’il entendait par dire des choses sans vraiment les dire et mon rappel quand à cela n’était absolument pas innocent. Oui, je cherchais à me débarrasser de mon entassement mais s’il fallait ramener cette vaisselle jusqu’au comptoir moi-même, je le ferais ; de mauvaise grâce mais je le ferais. En revanche, je voulais savoir s’il le ferait à ma demande. Pourquoi ? Parce que si son histoire de « dire des choses sans vraiment les dire » c’était comme les « impressions de se connaitre » et autres « pas besoin de se dire les mots pour se comprendre », il ne me refuserait pas ça. Autrement dit, si sa phrase aussi philosophique que les miennes était un plan drague, je voulais le savoir avant de lui dire adieu pour toujours.
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Charlie Reyes
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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Sep - 14:48

Lucy n'avait vraiment pas l'air de comprendre ce qu'il voulait dire avec sa dernière affirmation. De là à conclure qu'elle n'était pas télépathe, il n'y avait qu'un pas. C'était la version la plus probable d'ailleurs, à moins qu'elle ne cache exceptionnellement bien son jeu. La réponse à sa question silencieuse concernant la mauvaise foi était donc certainement due au hasard. Ou au fait que Charlie soit bien plus prévisible qu'il ne le pensait, mais à choisir la piste de la coïncidence lui convenait mieux.

Dans tous les cas, la réponse de la jeune fille ne parut pas la contenter elle-même, faute de retour cassant sans doute, même s'ils semblaient avoir dépassé ce stade de la conversation. Elle se relança donc, abordant un sujet que l'adolescent aurait clairement préféré la voir oublier et qui le fit légèrement pincer les lèvres en baissant les yeux : le sobriquet qu'il avait laissé échapper quelques minutes auparavant. Sobriquet qui n'était que l'un de ceux attribués par ses camarades de classe lorsque la nouvelle de sa mutation s'était répandue, il y avait de cela maintenant un an. Et que ses nouveaux amis, mutants eux aussi, avaient trouvé très amusant de reprendre lorsqu'il avait fait l'erreur de leur en parler. Mais tout cela, il ne pouvait pas l'expliquer à son interlocutrice, pour des raisons évidentes. Le racisme était encore omniprésent en Amérique, et Bleecker Street n'avait rien arrangé. Se revendiquer mutant, même à New York, lorsqu'on était un adolescent seul, revenait à se balader en Alabama avec un débardeur filet et un slip moulant en cuir en gueulant « Mariage pour tous ». Il exagérait un peu, mais l'idée y était. Sans pour autant sombrer dans la parano, il fallait être prudent, on le lui avait assez répété. Et même si on oubliait les risques d'agression, puisque lui-même pouvait difficilement craindre une blessure, les gens se méfiaient, tout simplement. La probabilité qu'il soit assis à cette table en si « charmante » compagnie aurait été bien différente si sa mutation avait été visible… A moins que l'une d'elles ne partage sa condition. En somme, il y avait encore un très long chemin à parcourir avant d'être suffisamment proches de la Cohabitation Pacifique. Et pas besoin d'être particulièrement vif d'esprit pour s'en rendre compte, lorsqu'on appartenait à la minorité concernée.

-Un truc du genre, ouais.

Il aurait certainement préféré faire montre de sa répartie cinglante, ou trouver une explication un peu plus classe, mais il était franchement à court d'idées de mensonges. Quant au fait savoir s'il était long à la détente, Charlie était persuadé que la jeune fille avait eu l'occasion de se convaincre du contraire lors de leur discussion. Elle le voyait comme un digne adversaire, aucun doute là-dessus. Cela en toute modestie, bien entendu. Au point que pour une fois il ne pensa même pas à répondre à l'insulte. Il eut même un nouveau sourire lorsqu'elle reprit la parole, avec une blague presque drôle et sonnant presque comme une excuse de l'insulte en question. Il ne bavait pas, non. Sauf en dormant, mais cela elle n'avait pas besoin de le savoir.

-Pas si y a pas des cookies impliqués dans l'histoire, non.

Oui, c'était con comme réponse, mais c'était une réponse et il l'espérait drôle. Et puis là on ne pourrait pas lui reprocher le manque d'honnêteté : c'était quand même vachement bon, les cookies.

A ces mots, la Lucky se leva, signifiant l'arrivée imminente du moment extrêmement gênant des adieux, puisque tout le monde avait fini sa boisson. En plus, il ne savait toujours pas d'où venait son nouveau surnom, puisqu'elle avait réagi avec le moins de naturel du monde à sa réaction à lui, déjà peu naturelle. Compliqué, tout ça. Mais ça n'avait sans doute pas réellement d'importance, puisque d'ici quelques minutes, chacun d'entre eux repartirait sur son chemin, et il y avait fort à parier qu'ils ne se recroisent plus jamais. Le pseudonyme l'intriguerait encore un petit moment, puis il oublierait l'histoire.

Il fit mine de se relever, puis se ravisa lorsqu'il remarqua que l'une n'avait toujours pas bougé et que l'autre avait commencé à s'amuser avec la vaisselle. Il resta donc immobile lui aussi, regardant la jeune fille empiler le tout en une tour à la stabilité assez discutable, puis tendre la construction en sa direction après s'être faite rembarrer par sa cousine. Une chose que l'on peut se dire sans la dire ? Non, elle n'avait définitivement d'incroyable capacité psychique, si ce qu'elle avait compris de la phrase était « Va porter ça pour moi, bisous. » D'ailleurs si elle s'imaginait qu'il allait le faire, elle se mettait le doigt dans l’œil jusqu'au coude, comme disaient les gens branchés d'il y a trente ans. Ca ne le dérangeait pas particulièrement, au contraire, mais il y avait là une question de principe. Lucky venait de relancer une toute dernière balle, avant que l'arbitre ne siffle la fin. Et c'était un ballon d'or, celui qui gagnait cet échange gagnerait le match. Alors il était absolument hors de question qu'il cède et marque contre son propre camp.

Il la regarda quelques secondes sans réagir. Il pensait l'envoyer chier comme l'avait fait l'autre, mais eut soudain une bien meilleure idée. S'il refusait tout simplement, il rattrapait la balle. Il ne perdait pas, mais ne gagnait pas non plus. Alors qu'avec son idée, c'était reprise de balle suivie d'une action du tonnerre finissant en pleine lucarne adverse. C'était mieux. Soupirant, il finit par se relever et tendre les bras vers la construction de tasses… Avant d'adresser un large sourire à Lucky et de retirer celle du dessus, contenant l 'éponge empruntée, pour la poser devant elle. Il prit ensuite ce qui restait et se tourna en direction du comptoir. Il allait y déposer le tout avant de revenir victorieux, et la jeune fille devrait aller assumer ses conneries toute seule et aurait son petit air supérieur dans l'os et même Marshall trouverait que c'est bien joué et ce serait tellement awesome.

Mais le Destin en voulut autrement. Le Destin voulut que son lacet droit fut défait. Et ce qui devait arriver arriva, bien évidement. Charlie parvint à conserver son équilibre pour ne pas s'étaler par terre, mais la pile de vaisselle déjà branlante y vit une occasion inespérée d'échapper à cette existence vouée à toucher les lèvres de tout un tas de gens douteux. Occasion qu'elle ne manqua pas, ce qui résulta en deux tasses et deux petites assiettes trouvèrent tristement la mort en se fracassant bruyamment sur le sol. Seule une sous-tasse, celle qui se trouvait tout en dessous, plus respectueuse de l'autorité ou bien certaine de sa vocation, eut la gentillesse de rester calmement entre les mains de l'adolescent. Adolescent qui resta immobile un long moment à contempler le massacre d'un air atterré. Et qui, lorsqu'il releva finalement les yeux, ne put s'empêcher de remarquer le nombre impressionnant d'yeux qui le fixaient, une fois de plus. Se mordant la lèvre inférieure après encore quelques secondes d'immobilité, il finit par se retourner vers la table dont il venait de se lever, lançant un regard suppliant aux deux seules paires d'yeux dans ce café susceptibles d'être de son côté.
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Lucy "Lucky" Prissy
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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Sep - 20:09

Un truc du genre, ouais ? Sérieusement ?! Ouh l’injustice ! Il était pas si lent que ça à la détente le Charlie, fallait pas croire, il loupait juste le bus de temps à autre mais sinon il avait du bon répondant. Ses amis devaient être mauvais joueurs, c’était tout. M’enfin bon, je ne les connaissais pas ses potes et avais surement au moins vingt kilos de différence avec eux alors j’allais pas tellement me la ramener non plus. Je ferais de mon mieux pour le décomplexer sur ce fait, du coup, tout en continuant de troller parce que j’étais Moi quoi. La présence de cookie pouvant conduire le Charlimace à baver me fit hausser les sourcils mais je ne fus pas outrée par la suite ; non, pourquoi le serais-je, je venais d’avoir son point faible ! Une chose suffisante à me faire un petit peu sourire, même si je n’étais pas certaine d’en user un jour. Mais bon, chaque chose en son temps.

Et le temps, c’était clair, s’approchait de l’expiration. Mallgreen faillit s’en aller trop tôt mais renonça à m’échapper, une bonne chose : hors de question que je lui cours après dans le café pour lui demander de ramener le bordel à ma place. Non mais oh, c’était un test à faire sur place, pas à emporter. Quand à la stabilité, ouais… les tasses hautes c’étaient pas les trucs les plus stables du monde. M’enfin c’était pas si pire que ça, j’avais connu bien plus précaire comme situation d’équilibre. Et j’avais aussi fini bien plus mal que les tasses, selon toute probabilité. Mais la probabilité qui m’intéressait était celle déterminant la réaction du Charlie à ma demande ; je n’avais pas la moindre idée de laquelle je voulais mais j’en voulais une, ça c’était certain. Je venais de Windy City, il fallait un sacré niveau pour me mettre un vent !

Je continuais de le fixer durant ses quelques secondes de bug du à la complexité de ma demande, restant à le fixer assez bêtement. Je pensais pouvoir conclure au fait que ce n’était pas cela qu’il avait voulu signifier avec sa phrase philosophique mais c’était ma spécialité de retourner les choses à mon avantage, y avait-il vraiment tant à réfléchir là-dessus ? Ou alors il analysait ma manœuvre pour comprendre s’il y avait quelque chose que je voulais dire sans la dire alors même que je ne disais déjà pas ce que je voulais dire ! C’était ça ! Et le pire c’était que c’était vraiment ça…

Il finit néanmoins par accéder à ma demande, me faisant me décomposer plus que me contenter, avant de sourire face à cette victoire et de retirer la première des tasses pour me la poser devant moi. Je le fixais avec des billes pas permises les premiers temps puis, comprenant la provocation, me mis à sourire également. Le regardant s’éloigner, je mis mes mains dans mes poches et penchais la tête sur le côté.

- Lui, je veux l’revoir, dis-je simplement à Marshal, qui pouffait déjà alors qu’elle remettait ses propres affaires.

- Vous vous êtes bien trouv…

La phrase ne connue jamais de conclusion car l’action héroïque du Charlictorieux se transforma en immense Fail ; le bruit me fit faire une réaction de réflexe, me pliant sur mes appuis en fixant le point d’origine et en ayant dégagées mes mains. J’étais une fuyarde, c’était peut-être la chose que je faisais le mieux parmi toutes les actions que je pouvais accomplir, ainsi dès que je sursautais j’étais déjà prête à m’enfuir. Fuir c’était bien souvent synonyme de survivre, surtout dans un monde comme le notre où armes et mutants trainaient de partout.

Une seconde après ma désagréable surprise, je me détendis à nouveau en baissant bras et épaules. J’observais Mallgreen quelques instants, étant du bon côté des regards cette fois, sans dire un mot. Là, il n’y avait plus le moindre jeu, juste une maladresse navrante et un moment de solitude des plus désagréables. Et Charlie ne s’en rendit même pas compte tout de suite, continuant de fixer son patatras. Prenant une grande inspiration, je croisais les bras et attendais qu’advienne ce qu’il était logique de voir advenir. Il était mal et ça n’avait rien de drôle, je regardais cela avec impassibilité jusqu’à ce qu’il me rende mon regard. Là, mes lèvres se pincèrent et mes yeux se baissèrent.

Avais-je envie d’aller l’aider ? Etrangement, oui. Mais je n’avais pas la moindre envie d’attirer les regards ou de partager sa honte ; c’était un truc d’amis ça et nous n’étions pas amis. Je n’avais aucun regret d’avoir laissée une adolescente à peine plus vieille que moi crever sur le trottoir alors même qu’elle me tendait la main, elle n’était rien de plus pour moi qu’une inconnue de plus à avoir un sort peu enviable, mais là je n’aimais pas mon inaction. Pas au point de la regretter plus tard, la vie était trop courte pour s’encombrer de ce genre de truc, mais à celui d’avoir envie de ne pas le laisser tout seul dans sa merde.

Regardant le serveur agir en premier, une fois qu’il s’en fut allé chercher le balais-éponge et une pelle, je décroisais les bras alors que Marshal me poussait légèrement. Me retournant un instant pour la regarder, je m’avançais par la suite, tasse à éponge en main. Arrivée au niveau de Charlie, je lui déposais mon objet sur le seul qu’il lui restait.

- Lucky. Je n’peux pas perdre, la chance est toujours âvec moi, dis-je en le regardant droit dans les yeux, légèrement de biais du fait que je penchais légèrement la tête en arrière ; je ne souriais pas, j’énonçais un simple fait même s’il me faisait être légèrement supérieure.

N’ayant pas lâchées tasses et sous-tasse, je les retirais de ses mains pour les porter dans l’une des miennes alors que l’autre sans allait dans son dos, me laissant tout loisir de le pousser en direction de la table et de ses affaires.

- Aller, reste pas là : tu gênes.

Il avait surement connu mieux niveau se faire remonter le moral mais au moins, le serveur prenait le relais et les regards s’en retournaient à leurs occupations. Moi, je continuais de parler comme si de rien était ; pas la peine de l’assommer avec de la pitié, ça servait à rien et il serait plus vite passé à autre chose si on l’y aidait.

- Ey, pas la peine de faire cedde tête, dans tous les cas, ils ont aucun reproche à te faire : soit tu leur as fait rentâbiliser l’ârgent de l’âssurance, ce qui évite le gâspillâge et donc ils devraient t’être reconnaissant, soit ils n’en âvaient pas, mais tu pouvais pas sâvoir et donc c’est de leur faute.

Bah quoi, c’était vrai non ? Aucun reproche à faire, le Charlie ne pouvait pas être en tord. J’avais de l’expérience dans tourner les choses de la bonne manière afin de retomber sur ses pattes ; c’était ça qui importait le plus dans cette vie de merde, retomber sur ses pattes. Quelque soit la rudesse de la chute. Et puis fallait pas se traumatiser d’un rien non plus : la rudesse de cette chute-là, c’était la vaisselle qui l’avait subie.

Le laissant s’en retourner à son bordel, je m’en allais déposer les restes sur le comptoir puis contournais la zone sinistrée pour m’en revenir vers mon trio. Me replaçant au côté de Marshal en prévision de mon prochain coup, je faisais face à Charlie avec un petit sourire.

- Dis, c’était exceptionnel que tu sois dans le coin ? Ou bien y’a des chances de t’y revoir un jour ?
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Charlie Reyes
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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeSam 3 Oct - 16:21

C'était con quand même. Ca finissait tellement bien, il était seul face à un but vide, il ne pouvait pas rater… Et il se merdait au moment de tirer, à cause d'un putain de lacet défait. Il avait du mal à y croire, d'où la stupeur et la paralysie momentanée ; et pourtant il fallait bien se rendre à l'évidence : Dieu, ou le Destin, ou le Hasard, ou le Karma, peu importe, quelqu'un se foutait royalement de sa gueule là haut. Et à cet instant précis, il devait bien se tenir les côtes. Et ce n'était pas la première fois, loin de là. Il était probablement Sa victime préférée. Un oncle du côté paternel lui avait un jour raconté que chaque personne avait un Ange Gardien qui la suivait depuis sa naissance jusqu'à son enterrement, et qui la protégeait des aléas de la vie. Eh bien, on avait dû assigner à Charlie un stagiaire incompétent et/ou accro au joint, le genre de boulet ailé qui n'avait jamais réussi ses épreuves finales à l'Ecole des Anges et n'avait obtenu son droit d'exercer que parce que son beau-frère était gérant en chef de toute l'aile Ouest du paradis. Et quand le Tout Puissant, quel que soit son nom, avait entendu parler du cas, Il avait dû appeler sa secrétaire pour lui dire « Celui-là, vous me le mettez chez le petit Reyes, on va se marrer ». Mais Seigneur, vous ne trouvez pas qu'il a déjà pris assez cher le gamin ? Il n'est même pas encore né... « J'ai dit. On va se marrer. Et tant qu'on y est, vous me foutez le fils Bush à la Maison Blanche, et vous m'envoyez des avions dans le WTC, ils vont pouvoir s'accuser entre eux, ça va être rigolo. » Heureusement, ou malheureusement en fonction du point de vue, Son humour douteux n'était pas exclusivement américano-centré. Il aimait tous Ses sujets sans distinction de nationalité.

Après quelques secondes où rien ne semblait bouger, mis à part quelques yeux qui se levaient au ciel, sans doute pour louer Sa malice, avant de peu à peu retourner à leurs occupations, ce fut Lucy qui se décida à intervenir. Lui apportant la tasse qu'il avait volontairement laissé, avant de prendre le tout, ou du moins ce qu'il restait du tout, elle lui fit clairement comprendre qu'elle avait gagné, sans jubiler pour autant. Lucky, oui. Ca semblait justifié, à présent. Son Ange Gardien à elle devait être une véritable machine de guerre, si elle disait vrai. Qui sait, ils avaient peut-être même envoyé Gabriel ou Michael s'occuper personnellement de son cas. Et en plus, il continuait à la protéger efficacement malgré ses rapines et toutes les autres saletés que Charlie ne connaissait pas mais dont l'existence ne faisait pas le moindre doute. Tous égaux à Ses yeux, à d'autres. Le Très Haut avait Lui aussi Ses chouchous. Elle devait avoir d'excellents chrétiens pour parents, la Lucy. Pas nécessairement selon les critères de l’Église, mais selon Ses critères à Lui, pour lesquels l'adolescent était à peu près certain qu'ils étaient pour la plupart bien différents de ceux qu'on Lui attribuait.

La petite bénie des Cieux porta une main à son dos pour le pousser en direction de la table d'où il venait. Il gênait, apparemment. Formidable, en plus maintenant elle le prenait ouvertement de haut. Mais bon, c'était peut-être justifié. Au final, tout se résumait-il à cela, le talent de l'ange qui nous prenait en charge ? Le gamin espérait sincèrement que non. Si ces accompagnateurs célestes existaient bel et bien, il n'étaient qu'une légère aide, ou dans son cas une légère gêne. Nullement une fatalité. Des gens à qui tout réussissait naturellement pouvaient encore se prendre un mur s'ils prenaient cela pour acquis. Et inversement.

Il se tourna la tête à temps pour voir le serveur qui s'en venait nettoyer son bordel. A voir son expression, celle du jeune mutant s'allongea. Il avait du mal à déterminer si le demi-sourire crispé de l'employé était dû à une obligation dans son code de travail alors qu'il était en réalité épuisé d'avoir à refaire ce geste peut-être tous les jours ou presque, ou si simplement il était content de prendre une forme de revanche sur le petit groupe de la gamine qui s'était payé sa tête un peu plus tôt. Peut-être un peu des deux. De toute façon ça n'avait pas tant d'importance, dans les deux cas il aurait été préférable de ne pas inciter ce genre de pensées chez le jeune adulte.

Sa nouvelle amie ayant visiblement remarqué ses difficultés, elle fit un effort sans doute considérable pour le consoler. On sentait bien qu'elle se donnait du mal. A défaut de le convaincre, la tournure le fit sourire. Elle savait clairement comment tourner les choses à son avantage, et même si ça ne trompait personne, c'était suffisant pour lui changer les idées. Et puis au final, elle avait probablement raison. Il ignorait s'il existait réellement une assurance tasses brisées pour les cafés, mais ça n'aurait été que logique. Et si c'était le cas, le raisonnement de la jeune fille semblait tout fait correct. Pas de quoi s'inquiéter donc, même si dès le début ce n'était pas la perte infligée à l'établissement qui le gênait tant que ça, mais plutôt l'incroyable fail public.

-Sans doute, ouais, répondit-il donc simplement, son visage se recomposant peu à peu.

Pendant qu'elle s'en retournait au comptoir en contournant le serveur qui, en y repensant, n'avait pas non plus à être malheureux puisqu'on le laissait enfin faire son boulot, Charlie fit les derniers pas qui le séparaient de la table, avant de se souvenir que son lacet était toujours défait et de se baisser ; tant pour le renouer que pour éviter facilement le regard de Mary, qui l'observait probablement avec son air moqueur et las à la fois.

Il était toujours accroupi lorsque l'autre fille revint, affichant un sourire qui n'augurait rien de bon. Il termina donc son nœud à la va-vite et se releva, prêt à essuyer une attaque finale. Il avait de toute façon raté sa chance de gagner, alors autant la laisser savourer le moment. Eh oui, il lui arrivait même parfois d'être bon perdant, même s'il fallait avouer que les beaux yeux de son opposante du moment aidaient légèrement.

Il s'était donc préparé à encaisser le pire dont elle était capable, mais ce qu'il entendit le cloua sur place. Pas de réplique cinglante, pas de moquerie ou de tentative de montrer sa supériorité écrasante. Non, elle voulait le revoir, c'était tout. Pourquoi ? Plusieurs scénarios se bousculèrent dans sa tête, tous plus utopiques les uns que les autres. Se faire des films, en voilà une activité qu'il maîtrisait à la perfection. Mais la question se posait tout de même : est-ce qu'elle essayait de le draguer ? La partie rationnelle de son cerveau lui hurlait qu'elle l'avait simplement trouvé sympathique et qu'il ne fallait pas chercher plus loin. Malheureusement, c'était rarement la partie rationnelle qui prenait le dessus.

-Euuh...

Rougissant légèrement, il porta une main à l'arrière de sa nuque pour la frotter d'un air gêné, tout en cherchant une réponse à balbutier.

-Ben hum, oui, enfin, euh...

Tant de répartie lorsqu'il s'agissait de se faire insulter, mais Lucky pouvait découvrir maintenant à quel point il était facile de lui faire perdre ses moyens. Il aurait pu rester comme ça longtemps, mais   à son grand bonheur c'est le moment que choisit sa partie rationnelle pour ajouter son grain de sel à l'histoire. Ou son Ange Gardien eut un instant de lucidité, c'était au choix. Dans les deux cas, mieux valait tard que jamais.

On se calme. C'est rien de spécial. T'imagines pas des conneries. C'est juste une bête question. On se calme. Inspire. Expire. Voilà. Maintenant tu réponds à la dame.

-Ben, j'habite pas tout à fait à côté, mais euh… Je peux venir de temps en temps oui, enfin je suppose...

Mieux. Ce serait encore mieux si tu donnais pas l'impression que l'idée de la rencontrer à nouveau te fait profondément chier. On sait bien que c'est pas le cas, alors fais un effort s'il te plait.

...enfin ça peut se faire du coup, même si c'est pas rien comme déplacement...

Je vais te frapper. Je te jure que je vais te frapper.

…mais oui, si tu veux ça peut être cool de se recroiser à l'occasion.

Ecoutant une voix intérieure qui le félicitait avec tout le sarcasme dont il était capable d'avoir réussi à aligner deux mots à la suite, avant de recommencer à l'engueuler parce qu'il restait planté là sans rien ajouter et que s'il voulait que ça se fasse « à l'occasion » il devait se donner les moyens, il se baissa sur la banquette pour fouiller sa veste, et accessoirement cacher son embarras autant que possible. Après une dizaine de secondes et trois poches, il finit par sortir un bic au bout mordillé. Il lui fallut encore un instant d'hésitation avant de prendre une des serviettes à tables et d'y inscrire sept chiffres, d'une écriture tremblante puisque les mouchoirs étaient loin d'être le support d'écriture le plus pratique, et de le tendre à l'adolescente.

-Tiens, t'as qu'à m'envoyer un message quand tu veux. Tu peux me passer le tien aussi. Et puis ajoute-moi sur facebook, tu connais mon nom hein.

Ce qui impliquait d'en changer, avant qu'elle ne puisse accéder à un ordinateur. Il était plus simple d'expliquer à ses amis qu'il avait temporairement mis le patronyme de sa mère, pour une raison ou une autre, que de trouver un mensonge pour justifier son faux nom face à Lucy. Et il n'était pas encore prêt à lui donner le vrai, puisque ça impliquerait des justifications qu'il ne voulait pas faire.
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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Oct - 14:36

J’avais du faire un ou deux traumas dans ma vie et jamais d’état de stress post-traumatique donc je ne m’inquiétais pas du tout pour Charlie. Il avait la docilité d’un traumatisée mais ça lui passerait : ça avait intérêt de lui passer même ! Ça commença par un petit sourire, une bonne chose, une fois que le regard du serveur fut passé. Fallait pas s’inquiéter pour lui, il était payé pour ça et c’était le plus bénévolement du monde que Mallgreen avait cherché à l’occuper, de criante qu’il ne s’ennuie pas ! Pas comme les assureurs qui te vendaient un truc en espérant que les cotisations mensuelles rapportent plus que les dédommagements en cas de pépin ; eux c’étaient des arnaqueurs. Après peut-être que le serveur voulait être un arnaqueur mais il c’était gouré de métier du coup. Sans doute ouais ? Mais bien sur allons, c’était Moi qui le disait.

Les péripéties involontaires du Charlchanceux (Charlie + Malchanceux, évidemment) étaient finies et bien finies, malgré que je le vis se raidir à mon retour. Nan, c’était pas mon genre d’achever une personne à terre, j’étais plus dans l’optique « vivre et laisser mourir ». Et j’avais même pas laissé mourir de honte pour le coup alors il pensait vraiment que je le repêcherais pour l’enfoncer à nouveau ? Qu’il ce calme, nous n’étions pas encore à ce niveau de familiarité ! Ou alors j’étais juste pas une saloperie à ce point-là mais je ne pouvais réellement le dire, ça.

Le seul hic fut qu’il réagit encore plus mal à ma franchise qu’il le faisait à mon amusement. C’était con et lui aussi pour le coup. Regardant sa gêne et sa rougeur avec les sourcils relevés, je me blasais bien vite pour simplement attendre. Mais pour le coup si je voulais faire un achievment, j’avais largement matière. Le pauvre.
Finalement, on était grande gueule tout les deux mais là où je faisais rentrer un Prince de Lu entier Charlie était limité aux Mini-BN. Le pauvre.
Dans tous les cas, il essaya de maitriser son cardio pour que celui-ci arrête de lui en foutre plein la gueule (littéralement considérant la rougeur des joues) puis il répondit en essayant de noyer le poisson. Le pauvre con.

Croisant les bras sur mon torse, je le fixais avec plus de froideur alors que mes yeux ce plissaient ; bon, tant pis. C’était marrant sur le coup mais si ça faisait chier de réitérer et bien « A Dieu ». Et comme Il existait pas, l’affaire était close. Je continuais de regarder Charlie en attendant qu’il en ait terminé. Restait à savoir s’il cherchait à en terminer ou à se rattraper.

- Mais oui, si tu veux ça peut être cool de se recroiser à l'occasion.

- Mouais, ça peut être cool, confirmais-je avec guère plus d’enthousiasme que lui, ayant largement déchanté du petit sourire avec lequel j’avais posée la question. Mais juste à l’occasion.

Il l’avait voulu son achèvement, il l’avait ! Non mais. Et Marshal aurait beau lever les yeux au ciel en soupirant, ça n’y changerait rien. Qu’elle se trouve des potes voir un mec avant de venir commenter comment je gérais les miens ! Mais pas tout de suite, j’avais besoin de son téléphone portable avant. Et il fallait encore faire les courses de noël. Et il fallait me ramener à la maison avec les courses de noël. Et il fallait que je la convainque de faire tout ça puisque dernièrement il était question de rentrer sans rien. Enfin on y était pas encore, pour l’instant Charlie il charchait quelque chose dans ses poches d’une façon cruellement amusante.

Sortant un Chewing-Bic, le Mallgreen prit une serviette de table pour y inscrire son numéro avant de me le tendre. Regardant le papier puis le regardant lui, je ressortis d’une de mes poches à moi le paquet de mouchoir qu’il n’avait déjà involontairement donné précédemment afin d’en extirper une feuille et de faire un échange équitable.

- J’ai pas FaceBook. J’ai pas de portable non plus. Je volerai celui de Marshal.

- N’oublie pas le « s’il te plait », répondit-elle négligemment, avant de poursuivre avec cette même négligence : sinon tu vas encore finir la gueule sur la table du salon.

- J’apprends de mes erreurs, assurais-je simplement, bien décidée à finir par réussir à lui voler quelque chose sans qu’elle le sache, alors même que je portais la serviette du café à mon nez pour la sentir.

L’examen olfactif passé, je restais là avec la même bêtise que tout le monde. Je savais pas pour Charlie mais Mary devait s’attendre à ce que je tente ma rapine de téléphone incessamment sous peu pour y enregistrer le numéro et, étant bien dans cette optique, j’attendais qu’elle baisse la garde également. Néanmoins, me rendant compte de l’absence de productivité de la situation et du fait qu’elle deviendrait très vite gênante… et bien j’hésitais dans un premier temps à la laisser devenir gênante, ça marchait bien sur Charlie, puis pris une nouvelle fois son parti pour m’avancer vers la sortie.

Arrivée à l’extérieur après un simple « à une prochaine » qui n’était pas sans être destiné au serveur-arnaqueur, je pris une inspiration des gaz d’échappement bien frais avant de me tourner vers Charlie, toujours la serviette en main. Remettant ma capuche pour me tenir chaud aux oreilles, je fis face à l’autre adolescent. Là encore, c’était un moment de gêne à la con de savoir qui dirait au revoir le premier et dans ma grande magnanimité j’éliminais tout risque en expédiant la chose.

- Bon, c’était sympâ. Bon voyâge et à plus.

Ça, c’était fait, maintenant le téléphone portable. Profitant que Marshal tendait la main en des salutations un peu plus polies et développées, j’en fis de même (tendre la main, pas saluer de façon polie et développée) à direction de sa poche. Malheureusement, elle aussi avait deux mains et si ma seconde retenait le papier de Charlie, sa seconde s’en vint à la rencontre de ma première pour me la chopper au poignet et me le tordre. Le tout sans s’interrompre le moins du monde.

Prise en flagrant délit de vol à la tire, comme plutôt, je ne me laissais pas démonter car, comme je l’avais dit plutôt aussi, j’apprenais de mes erreurs. Rapprochant ma seconde main, je transférais le papier dans celle prisonnière pour avoir libre accès à ce qui m’intéressait. Pas de bol, la poignée de main était terminée et Marshal aussi avait du renfort. Je me retrouvais donc menottée face à Charlie et c’était TRES gênant. Ça m’apprendrait à éviter les moments de gênes aux autres, tiens…

Ce fut sur cette scène, qui se termina par une relâchée de mes mains sans téléphone portable, que l’on quitta Charlie puisque nos deux destinations étaient à l’opposée géographiquement parlant. Je me retournais au moment où nous marchions chacun dans notre sens de la rue, mais c’était uniquement pour voir s’il se retournait aussi, puis passais à ma tentative de convaincre Marshal de ne pas rentrer tout de suite : j’avais de l’argent maintenant et s’eut été injuste pour les personnes ayant généreusement contribué au recyclage que je ne l’utilise pas. Merde, et l’esprit de noël ? Faire des cadeaux et tout ? En plus, je savais déjà quoi offrir à Papa : un T-Shirt « Keep Calm and Wait for Backup ». Il en avait bien besoin. Tant du t-shirt que des renforts si jamais il venait à être impliqué dans une emmerde. On voyait trop régulièrement ce qui se passait pour les policiers intervenant sans renforts, à cause des mutos. Pour Maman, j’avais dans l’idée d’un livre genre « Aristote avait tord », il devait bien y avoir quelqu’un pour s’en être rendu compte depuis le temps, ou encore un collier puisqu’elle aimait bien ça. Nan, pas avec des pâtes, j’avais plus six ans ! C’était Marshal la nouille. D’ailleurs, Marshal elle aurait aussi droit à un cadeau ! Sisi, c’était pour cela qu’elle devait accepter qu’on retourne au Mall. Sinon, pas de cadeau. Et ce n’était pas de la corruption, c’était l’Esprit de Noël. Les parents offraient des cadeaux à leurs enfants pour qu’ils se tiennent bien toute l’année, c’était le deal, moi je proposais de faire un cadeau à la Force de l’Ordre pour qu’elle me laisse en faire. C’était pas différent !

Marshal accepta, sachant que de toute façon mes parents m’avaient déjà achetés des cadeaux. Elle m’avait eue : moi qui espérait la faire chanter avec la surprise de son cadeau, j’ai passé le reste de l’après-midi à essayer de savoir ce que c’était les cadeaux qui allaient m’être fait. Ce fut un fail. Par contre, je réussis à avoir son téléphone : une fois revenu au Dodge, je fis un dernier tour d’horizon et compris d’où venait ce putain de Mallgreen. C’était ce que découvrirait Charlie lorsqu’il ouvrirait le mms de présentation contenant la photo du logo de la pharmacie dans laquelle on c’était rencontrés : Manhattan Mall + Walgreen’s Parmacy = Mallgreen, CQFD ! C’était ça qu’il avait trouvé le Charlie ?

Charlie sur lequel j’enquêtais d’ailleurs, en bonne fille de flic, me permettant un appel chez son opérateur afin de signaler un téléphone trouvé correspondant au numéro qu’il m’avait donné et réclamant du fait un nom du propriétaire et un numéro fixe afin de le joindre. Numéro fixe que j’utiliserais dans les pages jaunes afin de chopper son adresse au passage. Ouais, j’aurai surement eu plus vite fait d’utiliser FaceBook mais c’était moins drôle et puis il fallait toujours éviter de ce faire remarquer. En tout cas, avec un peu de chance, j’allais avoir nom et prénoms ainsi qu’adresse et photo à foutre dans mon carnet de Stalkeuse ; une nouvelle page, une !
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MessageSujet: Re: La magie de Noël [Libre]   La magie de Noël [Libre] - Page 2 Icon_minitimeJeu 17 Déc - 16:11

La Lucky semblait avoir mal pris son hésitation, puisqu'elle avait repris en un battement de cils sa froideur du début de la discussion. GG Charlie, encore une fois. Un jour, il finirait par apprendre. C'était en tout cas ce qu'espérait Voix Intérieure alors que l'extérieur griffonnait sur la serviette en papier.

La réception du mouchoir propre en retour se fit avec une certaine stupéfaction, puis la réapparition du sourire une fois l'effet de surprise passé. Décidément, cette fille avait quelque chose de très intéressant. Aucun doute, il serait ravi de la revoir pour s'en faire une amie. Et peut-être même… Boh, on pouvait bien se faire des films, quoi qu'en dise Voix Intérieure en soupirant. Après tout, c'était la jeune fille qui avait demandé une nouvelle rencontre, pas lui.

Enfin, si elle était honnête en tout cas. Pas de Facebook, c'était surprenant mais pas improbable, c'était la mode chez plein d'adolescents en ce moment de quitter le site – même si généralement ils réactivaient leur compte au bout d'un ou deux mois. Pas de téléphone, c'était déjà beaucoup plus original. De là à avoir si elle lui mentait… Elle apprenait de ses erreurs, lui faisait de même. Presque.

La voyant sur le point de partir, il enfila sa veste, reprit ses sacs de courses, et leur emboîta le pas vers l'extérieur du batiment, baissant la tête et accélérant légèrement la marche lorsque la petite maligne salua de serveur de façon fort subtile. Il s'attendait ensuite à des adieux gênants, mais elle eut la gentillesse – ou la rudesse – de leur éviter cela en précipitant le départ… Ou presque, grâce à une poignée de main avec Mary qui se finit par un emprisonnement de l'adolescente, apparemment moins douée en larcin qu'elle n'en avait l'air. Situation qui dura quelques secondes, assez pour mettre le Charlie aussi mal à l'aise que devait l'être Lucy. De quoi lui faire tourner les talons de façon un peu précipitée une fois le départ définitif annoncé, après un bref signe de la main et un « Peut-être à bientôt, du coup » à moitié articulé. Il se retourna brièvement après quelques pas, avant de détourner le regard en rougissant lorsqu'il remarqua qu'elle en avait fait de même, et continua sa marche en direction de la gare routière en priant pour qu'elle n'ait rien remarqué.

Que pouvait-elle trouver, en utilisant son numéro de téléphone ? Cela dépendait de ce qu'elle cherchait. Elle découvrirait que l'abonnement était fait au nom d'une certaine Elizabeth Stone. Elizabeth Stone dont elle pourrait facilement trouver l'adresse de domicile à Seattle, ainsi que tout un tas d'informations personnelles si elle se donnait la peine de taper le nom dans un moteur de recherche, la mère de Charlie ne faisant aucunement attention aux paramètres de confidentialité de ses comptes sur les réseaux sociaux. Elle pourrait donc apprendre que la Lizzie était mariée à un grand hispanique nommé Antonio Reyes, qu'elle avait réussi la veille une superbe tarte à la rhubarbe, ou encore qu'elle était particulièrement heureuse que son petit chéri revienne enfin à la maison après six mois en internat, ce dernier statut étant accompagné d'une photo dudit chéri à l'âge de deux ans, et d'une identification qu'il n'aurait sans doute pas l'occasion d'enlever avant son arrivée à l'aéroport de Seattle. A partir de là, si elle souhaitait elle pouvait apprendre énormément de choses sur lui. Même s'il croyait avoir relativement bien protégé sa page personnelle.

Mais tout cela ne l'inquiétait pas le moins du monde, puisqu'il ne pouvait même pas imaginer qu'elle fasse tout ce cheminement alors qu'elle avait un nom, même faux. Non, ce qui l'inquiétait réellement en ce moment, alors qu'il avançait vers sa destination, c'est qu'il venait de se souvenir qu'il n'avait pas encore acheté de cadeau de Noël pour la dame dont on parlait il y a un instant. Il envisagea un instant de retourner au Mall, mais il savait que les cousines s'étaient dirigées dans cette direction, et il voulait à tout prix éviter ce genre de retrouvailles embarrassantes. Il décida donc qu'il trouverait bien quelque chose au Duty Free de l'aéroport, tout en étant tout à fait conscient qu'il allait très probablement oublier à nouveau.

Et c'est d'ailleurs exactement ce qu'il se passa, pour la simple et bête raison qu'en avançant vers la porte d'embarquement, il passa devant plusieurs magasins sans les regarder puisque son regard était pris par son écran, ou plus précisément la photo qui s'y affichait. C'est avec un petit sourire qu'il comprit la référence. Mallgreen, c'était pas si mal, finalement.

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