♫ ♪J’ai vu dans la nuit passer un traîneau ♫♪ Et j’ai vu aussi ton grand ami ♫♪ Père Noël arrive ce soir ♪♫ ( PV Ariella Miller )

Andrew se promenait dans la ville à la recherché de quelque chose à faire. Depuis son arrêt de « travail » de super héros, il n’y avait pas grand action pour un mutant comme lui. Ses pouvoirs n’étaient ni offensif ni défensifs en soit. Comparé à bien d’autres, ils étaient inoffensifs. Cracher des boules de feu ou sortir des griffes de ses mains, ça avait un côté brutal qui faisait héros de bande dessinées. Lui, il se voyait plus dans une foire foraine comme magicien de deuxième classe.
Partout, ce semblait la magie de noël qui régnait dans les cœurs et les maisons. Les toits étaient décorés de banderoles festives, de guirlandes multicolores et de lumières clignotantes. Tous les sapins du time square étaient décorés pour l’occasion, avec de brillantes étoiles posées tout au haut de chaque arbre. Des panneaux publicitaires écrivaient joyeux noel et bonne année tandis que d’autres annonçaient joyeux temps des fêtes.

De nombreux pères noël parcouraient la ville à la recherche de dons pour de multiples œuvres de charités. Leurs rires gras et le bruit de leurs clochettes résonnaient dans la ville. Des enfants émerveillés dictaient à ces joyeux bonhommes leur liste de cadeaux tout en leur promettant qu’ils avaient été sages toute l’année.

La plupart des gens, trop occupés avant ce temps devaient maintenant s’attrouper pour des cadeaux de dernière minute. C’était normal après tout : le temps arrivait à grands pas où le gros bonhomme au manteau rouge faisait sa ronde. Il ne restait que quelques jours avant que des enfant excités déballeraient leurs cadeaux et criaient de joie.

Andrew par contre, ne connaissait plus la joie des fêtes. Il y avait déjà quelques années de cela qu’il s’était enfui de chez ses parents et depuis, il n’avait pas fêté une fois noël. Il n’avait pas non plus revu ses parents depuis. Il aurait bien voulu les revoir, mais il avait trop honte de ce qu’il avait fait. Peut-être un jour aurait-il le courage de les affronter ?

Passant devant un orphelinat, il remarqua une sorte de panneau couvert de neige. En le dégageant, il découvrit un thermomètre en carton collé contre la façade de l’édifice.  C’était une campagne de financement pour rénover la bâtisse. L’immeuble était en effet en mauvais état. Le dessin avait été colorié par des enfants, vu les dépassements de chaque côté du graphique.  Le montant demandé n’était pas si faramineux, mais peu semblaient enclin à donner à cette cause, probablement parce qu’il y a tant de gens qui quémandent pour des dons dans ce temps ci de l’année qu’il n’en reste pas beaucoup pour cet orphelinat.

Andrew entendit des cris de joie venant de l’intérieur. Jetant un coup d’œil par une des fenêtres, il comprit immédiatement. Le père noël venait visiter les orphelins et chaque enfant s’assisait sur les genoux du vieux monsieur pour lui demander des cadeaux. Bien sûr, ils étaient tous sages et gentil toute l’année, OH OH OH !

Andrew créa un enregistreur numérique et  le plaça contre la fenêtre avant de se cacher sous celle-ci. Un ourson, une poupée, des figurines d’armées et la liste continuait encore et encore. Lorsque tous les enfants avaient fini, le jeune mutant reprit l’enregistreur et parti, un grand sourire aux lèvres.

Allant dans un centre de location de voitures, il loua un camion remorque avant de se diriger vers la décharge la plus proche. Il savait qu’il y aurait là tout ce qu’il avait de besoin pour mettre à terme son plan.

Arrivé au dépotoir, il ne vit personne surveiller les lieux. Normal, l’endroit était fermé depuis quelques années. En plus, il était proche de noël, alors pas de chance de rencontrer trop de monde. Se créant un matelas, une chaufferette ainsi que quelques objets essentiels, il les plaça dans le camion, car il resterait à cet endroit quelques jours le temps de ramasser beaucoup de matériaux.

Fermant la porte de son véhicule, il se créa une grande barouette avec une poignée devant avant de partir pour une chasse au trésor. Il sorti de sa poche la liste de cadeaux qu’il devait ramener pour plaire les enfants. La liste était longue, mais il se savait capable de le faire. Il y avait de tout sur ce terrain, bien plus qu’il n’y fallait pour mettre à terme son plan.

Avant tout, il devait trouver une façon de financer l’orphelinat. Il rangea donc sa liste et se concentra. Il se rappelait avoir tenu un petit lingot d’or dans son ancienne trousse de super héros. Il ne s’attendait pas à trouver un filon ou un geyser, mais il savait que dans les ordinateurs et presque tous les objets électroniques, il y a un peu d’or. Se promenant, il commença à copier de petits lingots d’un kilo. Il lui fallait environ quinze minutes de marche pour en créer un. Lorsqu’il commençait son troisième, il entendu des bruits de pas.

Une sorte de bruit métalique se fit entendre derrière Andrew, qui se demandait ce que ce pouvait être. L’or qui commençait à s’amasser pour le troisième lingot tombât par terre lorsqu’Andrew perdit sa concentration. Ce pouvait simplement être une rafale de vent qui avait fait tomber un morceau de métal, mais il n’y avait pas de monticule de débris proche de lui. Il aurait fallu quelque chose de plus gros pour faire un si gros bruit.

Calisse …

Se retournant, il aperçut une jeune demoiselle bien habillée pour un temps froid qui tentait de se relever. Ses long cheveux bruns touchèrent le sol un instant pendant qu’elle se relevait.  Elle ne semblait pas être une clocharde errant à la recherche d’objets à revendre ni d’une toxicomane à la recherche d’un endroit tranquille pour se piquer. À voir son âge, ce devait être une étudiante dans un cégep ou une demoiselle venant de finir son secondaire. Dans tous les cas, il était étrange de voir une jeune femme se présenter dans un dépotoir. Et Andrew qui pensait pouvoir être seul pour la soirée.

Il réalisa qu’il se tenait avec deux lingots d’or entre les mains. Il les cacha dans les poches intérieures de son manteau. Le jeune homme devait déjà sembler suspect à se promener avec un petit chariot derrière lui, comme un clochard, mais en plus de trimballer de l’or avec lui, ça relevait de la folie. Peut-être penserait-elle qu’il avait dévalisé une réserve d’or, caché le magot dans ce dépotoir et qu’il ramassait son butin avant de s’envoler pour un paradis fiscal dans les tropiques !

Ça va ? Demandât-il

Après quelques secondes de réflexion, il demanda ensuite

Qu’est-ce qu’une jeune demoiselle fait ici dans un dépotoir ? Dit-il, temptant d'être aussi diplomatique que possible.

La jeune demoiselle finit de se relever avant de balayer la neige de sur son manteau. Elle enfourna ensuite ses mains dans ses poches pour les réchauffer.  Quelle idée de se promener durant une telle température sans gants ! Même Andrew y avait pensé … et même s’il avait oublié, il aurait bien pu s’en créer une nouvelle paire. À savoir ce qu’elle faisait là, elle répondit :

-Je pourrais te poser la même question

-Touché, Finit-il par répondre.

Elle s’avança plus près du jeune homme avant de s’immobiliser et de le regarder droit dans les yeux. Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Rien n’était moins sûre. N’était ni clochard ni droguée (théoriquement ) Il n’y avait pas vraiment grand-chose qu’elle pouvait lui demander. Peut-être s’était-elle perdue ? Par contre, le dépotoir est pas mal loin de tout endroit habitable.

C'est un peu dur à expliquer...hum..... mes pieds mon mener ici... je prenais une marche et quant je me suis rendu compte que je ne reconnaissais pas le coin je... j'ai vue le dépotoir qui était proche... et...

Ah …

Ça semblait logique. Ça arrivait parfoir à Andrew de se promener dans les rues de New York, se demandant après un certain temps où il était rendu. Il avait vagué dans son imagination, laissant ses pieds le guider. L’on réfléchit souvent mieux lorsque l’on marche, c’est étrange.

- Et, le camion a attiré mon attention. Je n'ai pas put m'empêcher de venir voir qui pourrait bien être ici au lieu d'être avec sa famille pour les fêtes...

Il se disait bien aussi. Pourquoi avait-il amené un si gros camion, que l’on peut voir des miles à la ronde pour faire quelque chose d’aussi  étrange.  Il aurait pu prendre un petit camion, quelque chose de plus petit, mais non. Il avait pris le gros modèle avec  « suspect » de marqué dessus (figurativement).  Puis elle posa une dernière question :

Toi, que fais-tu ici ?

Erm …

Il réfléchit quelques instants avant de répondre. Il ne pouvait quand même pas lui dire toute la vérité toute crue, ce serait con. « Je ramasse de l’or avec mes pouvoirs de MUTANTS pour venir en aide à des orphelins et j’allais aussi copier des cadeaux pour ces dits enfants dans le besoin, parce que sinon, ils n’auront rien pour noël ! » …

C’est … une longue histoire

En y repensant, elle semblait quelque peu familière.  Allait-elle à la même école que lui ? Était-elle une mutante aussi ? Il l’avait peut-être déjà croisé dans les corridors de l’école, mais il aurait pu aussi la croiser dans une rue ou un café. Son visage lui semblait quelque peu familier.

Il me semble t’avoir déjà vu quelque part.  Est-ce que ça se peut que tu fréquente une école privée ?

Il ne voulait pas mentionner l’institut Xavier. Si elle était mutante, peut-être comprendrait-elle le sous-entendu, mais il ne voulait pas l’insulter si elle était d’une autre faction ou une humaine.

En tout cas, veux-tu que je t’appelle un taxi ?

La demoiselle commença à grelotter de froid dans son petit manteau. L’on pouvait entrevoir la forme de ses mains se fermer dans ses poches, pendant qu’elle essayait de les réchauffer. Quelle idée aussi de partir prendre une marche vers l’inconnu dans un temps pareil. Même avec autant de couches qui la protégeaient de la température, elle y serait vulnérable éventuellement.

Lorsqu’Andrew ne semblait pas vouloir dévoiler les raisons de sa présence en ces lieux par un « C’est une longue histoire », La jeune fille se mit à sourire, puis lâcha un léger rire. Était-elle aussi curieuse que ça de la raison qui aurait pu amener un jeune homme à se trouver dans un dépotoir ? Certaines personnes sont comme cela, curieuse de nature.

Son sourire diminua quelque peu lorsqu’elle entendu « école privée ».  Puis elle semblait refuser de partir, du moins, elle refusa l’offre d’Andrew de prendre un taxi.

Andrew se crispa légèrement, le dos droit, il regardait la demoiselle devant lui. Peut-être en avait-il trop dit ? S’il s’agissait d’une confrériste, d’une neutre qui veuille sa peau ou d’une humaine qui déteste les mutants ? Une de ses mains derrière le dos, il matérialisa discrètement une grenade fumigène pendant que les deux parlaient. Il ne voulait pas être pris à dépourvu s’il devait s’enfuir.

- Je... j'ai pas vraiment envie de partir... T... tu m'intrigue...

Puis elle s’avança vers le jeune homme.
Le corps d’Andrew se crispa un peu plus, le pouce dans l’anneau de la goupille prêt à la lancer au moindre signe d’agressivité, il attendit. Et elle était intriguée par quoi ? Andrew ? Son histoire ? Ses pouvoirs ? À moins qu’elle flirte soudainement avec le jeune mutant.  Cette idée fit rougir légèrement Andrew.

- Au fait, je m'appelle Ariella et... et je croit que nous allons tout les deux à la même école privé pour jeune surdoué...

Andrew resta bouche bé quelques instants avant de laisser tomber un long soupir. Il avait eu chaud, c’était le cas de le dire, il suait à grosse goutes sous son manteau. Il s’agissait tout simplement d’une autre élève de l’institut. Il déposa alors sa grenade dans le chariot avant de faire face à Ariella.

Andrew. Répondit-il simplement en souriant.

Elle démontra ensuite son pouvoir à Andrew. Une couche métallique avait recouvert la peau de sa main une trentaine de secondes puis s’était retirée. Andrew par contre, ne savait pas comment exactement montrer son pouvoir. Lorsqu’il copiait des objets, les gens pensaient probablement qu’il les créait à partir de son imagination, créant même ceux qu’il n’avait jamais vu ou touché simplement en s’imaginant le concept, ce qui était faux.

Andrew eut un léger frisson, lorsqu’une brise glaciale vint les frapper. Il eut alors une idée. Il avança sa main la paume pointée vers le ciel et tous les éléments se rassemblant en une sphère tourbillonnante au-dessus de sa main avant de se calmer et de prendre la forme de l’objet, il créa un gobelet de carton remplit de chocolat chaud comme ceux des McDonalds. Il tendit le breuvage à la jeune demoiselle avant de dire :

Mon pouvoir et ma raison d’être venus ici sont, disons … compliqués. Si tu veux en savoir plus, viens avec moi à l’arrière du camion, je commence à avoir un peu froid. On va pouvoir en discuter au chaud.

Puis il se retourna avant de commencer à se diriger vers l’arrière du camion.

La demoiselle recula d’un demi-pas lorsqu’Andrew commençait à matérialiser le gobelet. Elle prit ensuite volontiers le contenant, semblant surprise du résultat. Sans se faire attendre, Arielle prit quelques gorgées du chaud breuvage, mettant ses deux mains dessus pour se les réchauffer.

Merci.

De rien.

Puis Elle fit une remarque à propos qu’ils étaient deux jeunes qui s’en allaient à l’arrière du camion. C’était classique : Deux amoureux s’étaient isolés dans un stationnement pour être plus intimes et faire de la buée dans les vitres. Andrew roula ses yeux à la blague puis commenta :

Ça va être dur de faire de la buée dans les vitres si on est à l’arrière du camion. Dit-il en riant.

Alors, c’est si compliqué que ça à expliquer ?

Mon pouvoir, pas tant que ça, mais ma raison d’être ici est liée avec mon pouvoir.  C’est surtout que les gens ont tendance à se tromper sur la façon dont il fonctionne.

Rendu à l’arrière du camion, il ouvrit la porte avant de tâter le plancher à l’intérieur du véhicule : froid. Se concentrant un peu, il matérialisa trois blocs d’alimentation portable qu’il plaça à l’intérieur, puis un petit calorifère portable et deux couvertures chauffantes. Le procécus dura quelques minutes. Il brancha le tout avant de se retourner et de dire :

Comme le gobelet ainsi que tous les objets que je viens de créer ou que je peux créer, je dois les avoir touché au moins une fois.

Andrew monta alors à l’arrière du camion, mettant une des couvertures sur lui et invitant sa compagne à faire de même … c’est-à-dire se couvrir avec l’autre couverture. Il ne voulait pas sembler vouloir la séduire ou essayer de la kidnapper.  Se frottant les épaules sous son édredon électrique, il continua son explication.

Non seulement il faut que je touche les objets, mais plus ils sont compliqués, plus ça me prend de temps à devoir les analyser, façon de parler, avant de pouvoir les copier. Les copies sont exactes aux originales : Marques d’usure, défauts de fabrication, température, même la charge dans ces grosses batteries.  

Il créa ensuite une paire de gants de cuir pour femme qu’il avait déjà touché dans un marché. Il cherchait des gants pour lui-même à ce moment-là, mais quand il avait voulu les essayer à la boutique, ils étaient trop petits. Il tendit la paire à Ariella espérant qu’ils seraient de la bonne grandeur.

Cette paire de gants est pareille à une paire que celles que j’ai touchées dans un marché. Je ne peux en faire de plus petit ou de plus grand à moins d’en toucher différentes grandeur. De plus, il faut que j’utilise les matériaux ambiants pour créer tout ça, ce qui n’est pas difficile dans un dépotoir.

Andrew sorti alors les deux ligots d’or qu’il présenta à la demoiselle. Les petites barres étaient bien plus lourdes qu’il n’y paraissait. 8 cm de long par 4 cm de large par 1.8 cm d’épaisseur ou si vous préférez,  52 ml ou 1/5 de tasse pour un kilo. Ces petits lingots d’un kilo chaque valaient environ 39 000$, ce qui semble quelque peu absurde. Si petit avec autant de valeur.

Je ramassais ça pour le moment. C’est étrange à dire, mais dans presque tous les gadgets électroniques il y a un peu d’or, presque rien. Mais à la quantité que les gens jettent et qui se retrouve dans les dépotoirs, ça prend pas tant de temps que ça à ramasser.

Il se tut quelques instants pour laisser à son interlocutrice le temps d’assimiler l’information et le temps à Andrew de se préparer mentalement à la suite de son explication.  Déjà que son histoire avec les lingots d’or semblait dure à avaler, celle du père noël serait encore plus loufoque. Il sortit alors la longue liste de cadeaux qu’il avait pris en note près de l’orphelinat.  Elle était séparée en deux colonnes : le nom de l’enfant et le cadeau désiré. Il tendit la liste à Ariella.

Tout à l’heure, je suis passé devant un orphelinat presque en ruine. Ils faisaient une campagne de financement pour rénover leur bâtisse. Leur projet n’avait pas l’air d’avoir levé tant que ça. Avec les fêtes, les gens sont plus généreux, mais les causes charitables semblent se multiplier et certaines d’entre elles sont oubliées. Quand je me suis approché de la porte d’entrée, j’ai pu entendre des voix d’enfants venant de l’intérieur. Par la fenêtre, j’ai vu que le père noël venait les visiter pour savoir s’ils avaient été sage et ce qu’ils voulaient pour les fêtes. J’ai donc décidé de me charger que leurs vœux soient exaucés et que les propriétaires puissent rénover le tout.

Andrew reprit son souffle avant de terminer avec un :

Quand je te disais que c’était compliqué …

Il espérait tout simplement de ne pas avoir l’air cinglé avec son histoire de père noël.

Ariella semblait hésitante à monter à bord du véhicule, probablement crainte qu’Andrew soit un meurtrier ou autre infâme criminel. Après quelques instants, elle embarqua puis se recouvrit de l’édredon électrique. Andrew sourit lorsqu’Ariella reprit du chocolat chaud. C’était étrange de voir quelqu’un se servir de quelque chose qu’il avait créé. Il se matérialisa un chocolat chaud pour lui-même et en pris une gorgée, rasant de se bruler la langue.

- Wow... t'est vraiment capable de créer jusqu'à de l'or? Tout ça avec le peu qu'il y à dans les objets électroniques?

Les seules choses que je ne suis pas capable de recréer sont les pierres précieuses, je ne sais pas pourquoi. Probablement que c’est trop compliqué à faire … Normalement dans la nature, ça prend énormément de temps, de pression et de chaleur. Peut-être  y arriverais-je un jour ? Je ne sais pas.  Et l’or, c’est pas comme si je le créait à partir de nulle part, il faut qu’il y en ait dans les environs.

Il prit une légère pause pour se rappeler des technicalitées de son pouvoir. Ce n’était pas tous les jours qu’il expliquait le tout à quelqu’un.

J’arrive à prendre les matériaux ambiants dans un rayon de dix mètres, donc tout ce qui est à dix mètres dans le sol, ou dans un radius de dix mètres de moi, je suis capable de l’utiliser. C’est pour ça que je me promenais, j’étais à la « recherche » d’or dans le sol.

La demoiselle semblait très impressionnée par la capacité d’Andrew à copier des lingots d’or. C’était normal; après tout, l’or est un matériau très cher et rare à trouver. Il aurait pu se faire passer pour un alchimiste avec son pouvoir.

Ce que tu fait, c'est vraiment honorable et gentil.... je n'aurais jamais penser qu'aider cet orphelinat aurait été la raison te ta présence ici...

C’est pas tous les jours non plus que tu croise un mutant capable de copier des lingots d’or, dit-il en tirant la langue.

- J'aimerai pouvoir t'aider à réaliser ton projet, mais.... mon pouvoir ne me permet pas de faire ce que tu est capable de faire avec le tiens. Tout ce que je suis capable de faire c'est de recouvrir ma peau de métal ou de créer du métal qui ne peut à peine rester en entier une minute après que je l'ait lâché.....

Pensant quelques instants, il eut une idée.

Si tu veux vraiment m’aider, tu n’as pas besoin de tes pouvoirs. Simplement tirer le petit chariot et m’aider avec le transport des objets m’aiderait grandement. Je n’aurais pas à me soucier de me promener avec et je pourrais créer plus d’objets. Je peux par exemple faire des lingots de cuivre qui pourraient bien se vendre. Et le cuivre, il doit y en avoir en quantité industrielle. Tous les fils électrique et les composants électroniques en sont bourrés. Ça a pas la valeur de l’or, mais c’est quand même 8$ le kilo.

Il matérialisa une feuille de papier et un crayon, prenant quelques minutes pour faire des calculs, il conclua :

Je pourrais environ extraire pour mille dollars la minute si j’ai de la chance. Mais si je devrais me retourner et déposer les lingots à chaque fois dans le chariots, ça me prendrait pas mal plus de temps.  Et quand on aurait fini, je pourrais commencer la liste de cadeaux pour les enfants.

Andrew enleva sa couverture et sorti du camion d’un coup, puis commença à se craquer les épaules en pensant au travail à faire. Il claqua des doigts lorsqu’il pensa à quelque chose. Il se retourna vers Ariella et matérialisa une bague ainsi qu’une chaine en or (à partir d’une partie d’un des lingots) qu’il présenta à la demoiselle avant de dire un grand sourire au visage :

Joyeux Noel !

Il se dirigea ensuite vers son chariot qu’il avait laissé plus loin, se demandant si Ariella allait le suivre pour l’aider.

La jeune demoiselle semblait gênée de l’attention qu’Andrew lui présentait. Les boucles d’oreilles eurent pour effet de faire rougir les joues d’Ariella pendant qu’elle remerciait le jeune homme d’un ton gêné. Lorsqu’Andrew avait le dos tourné, La jeune mutante l’attaqua d’un grand coup de câlin dans le dos.

T'était pas obligé de me faire un cadeau, mais merci beaucoup

Pas de quoi, dit-il en lâchant un petit rire.

- Alors... on commence par quoi?

Regardant aux alentours, il pensa à ce qu’ils feraient. La course d’action la plus intelligente serait d continuer de chercher de l’or en même temps que le cuivre. Il créa un anneau d’or grâce à une partie d’un des lingots et vint en couper un petit morceau, ce serait plus facile à copier qu’un lingot complet.

Eh bien, on peut commencer par le cuivre et continuer vers l’or un peu avant de faire la liste de cadeaux. Il va bien falloir les emballer, donc il va nous falloir des boîtes et du papier d’emballage. Je ne peux quand même pas copier une boîte à l’entour des cadeaux.

Il commença alors à avancer et copiant des lingots de cuivre qu’il tendait à la demoiselle, il créait aussi de petits morceaux d’or qu’il enfouissait dans un petit sac à sa ceinture qu’il venait de créer. Après environ une heure de travail, Andrew semblant exténué et couvert de sueur tomba sur le derrière, haletant lourdement. Regardant Ariella il dit :

On prend une pause et  on pourrait s’occuper des cadeaux ? Il faut juste que je reprenne mon souffle.

Après quelques minutes à reprendre son souffle, Andrew demanda à Ariella :

Ariella, je sais que c’est étrange comme question, mais que ferais-tu si tu avais mes pouvoirs ? Tous les mutants que j’ai rencontrés semblent avoir un don qui modifient leur corps ou créer une sorte d’offensive d’une sorte ou d’une autre, comme des boules de feu ou des lasers. Je semble le seul à être capable de créer des objets. J’ai parfois l’impression d’être un mutant à part.

Ariella aida Andrew à transporter les lingots pendant une bonne heure avant qu’il ne pose sa question, une question qui lui brulait les lèvres chaque jour : que devait-il faire de sa peau, de ses pouvoirs … Aider les autres ou s’aider lui-même ? Même la jeune demoiselle semblait l’ignorer. La lueur dans les yeux de la jeune fille s’était éteinte quelques instants lorsqu’elle prononçait les mots « si je n’aurais pas vécue ce que j’ai vécue avec mon pouvoir ». Puis elle sembla retrouver son entrain en changeant de sujet.

Andrew avait de nouveau fait une bourde. En parlant de ses pouvoirs il avait rappelé à Ariella de mauvais souvenirs sans le vouloir. Quelque chose s’était passé en rapport avec ses pouvoirs et cela semblait la rendre triste. Andrew et Ariella n’étaient pas si différents finalement.

Lui aussi avait eu de mauvais souvenirs avec son pouvoir, notamment le jour où il a poignardé son père sans le vouloir. Ç’était un accident, il ne voulait pas faire de mal à son père, mais ils avaient eu une confrontation, son pouvoir s’était déclenché sans qu’il ne le sache et avait matérialisé un couteau dans ses mains. Quelques instants plus tard, les images de son paternel se tordant de douleur lorsqu’une lame s’était plantée dans sa jambe le hanteraient à jamais.

Ç’est depuis ce jour qu’il se détestait un peu lui-même. Il venait d’apprendre d’un coup qu’il était un mutant et du même coup, il blessait son père. Il s’était ensuite enfui de la maison sans regarder derrière, sans prendre de nouvelles pendant toutes ces années. Il aurait tellement voulu revenir chez lui et serrer ses parents dans ses bras mêmesi ce ne pouvait être qu’une seule fois, leur dire qu’il les aime du plus profond de son cœur, qu’il regrettait tout ce qu’il avait fait. Mais que diraient-ils ? Accepteraient-ils comme il est, c’est-à-dire un mutant ? Son père le pardonnerait-il de l’avoir blessé ou serait-il chassé comme une sorcière par ceux qui lui avait donné la vie ?

Une larme commença à couler sur les joues d’Andrew lorsqu’Ariella lui dit :

- Je ne croit pas que tu sois un mutant à part, chacun de nous avons un don différent qui a ses forces et ses faiblesses et ce même si certain son plus offensifs que d'autre.

Ces paroles réchauffèrent le cœur du jeune homme. La jeune mutante démontra son pouvoir à Andrew, matérialisant un couteau et le faisant se balancer sur le bout de son doigt.

Il chassa toute mémoire sombre de son esprit avant de se lever d’un bond, puis tendit la main à Ariella pour l’aider à se relever.  Ils avaient du pain sur la planche. Matérialisant quelques cubes de glace, il fit sécher les vêtements des deux complices.

Il faudrait ramener tout ça au camion et on va pouvoir ensuite commencer la liste.

Il aida Ariella à trainer le petit chariot jusqu’au camion et l’aida à rentrer tous les lingots. Il détacha ensuite le sac rempli de petites pépites d’or qu’il déposa sur le plancher du camion avant de commencer à former des lingots d’or grâce à tout ça. Avec les les lingots de déjà fait et le petit sac d’or, ça donnait quatre lingots ou pour 156 000 dollars et le cuivre presque trente mille dollars. Ça représentait pas mal d’argent, pas mal plus qu’il en fallait pour rénover l’orphelinat. Puis il eut une idée : et s’il n’utilisait pas son pouvoir pour créer tous ces cadeaux ?

Que dirais-tu d’aller dans un centre commercial pour acheter tous les cadeaux ? En même temps, on pourrait les faire emballer sur place et tout le tralala ? Il faut juste que je passe chez un ferrailleur que je connais pour vendre tout ça. Qu’en dis-tu ?

Les deux complices ayant terminé la lourde besogne de transporter les lingots, ils discutèrent de la suite, c’est-à-dire de la liste de cadeaux. Andrew pensait faire plaisir à sa compagne en lui offrant l’option de magasiner pour les cadeaux, parce que tout le monde sait que les gonzesses adorent magasiner. Mais comme réponse à son offre, il eut :

- Ok, ça vas nous sauver du temps, mais.... croit-tu que ce serrai possible d'éviter d'aller la ou il y à le plus de monde?

Aller où il y a le moins de monde ? Était-elle agoraphobe, la peur de se retrouver entouré de gens ? il était vrai qu’elle semblait triste lorsqu’elle parlait de son don, peut –être les deux étaient-ils reliés. Mais dans tous les cas, il n’était pas nécessaire à Andrew de magasiner. Il pouvait trouver tout ce qu’il avait de besoin dans le dépotoir.

Je pensais te faire plaisir en parlant magasinage … Tout le monde dit que les filles adorent ça. Je peux créer tous les objets sur la liste sans problème, je trouvais juste que ce devait être ennuyeux de me voir créer des objets pour que tu les places dans le chariot.

Il se tut quelques instants pour réfléchir à ce qu’elle pourrait faire d’autre. S’il créait les objets, il ne manquerait que les boites et … l’emballage ! Ça sauverait quand même du temps qu’elle aide à emballer le tout, surtout qu’Andrew était complètement nul là-dedans. Toutes ces années à se servir de son pouvoir pour tout l’avait rendu paresseux côté minutie.

À la place d’aller au centre commercial, tu pourrais m’aider à emballer les cadeaux ? Je suis un peu nul dans le domaine et avec tes pouvoirs, ça ne doit pas être dur de couper le papier d’emballage. Dit-il en lui tirant la langue.

En attendant sa réponse, il matérialisa un gros rouleau de papier bulle et s’amusa à faire éclater les bulles en faisant des grimaces à Ariella, histoire de détendre l’atmosphère.

-J'espère que ça ne te dérange pas trop de tout de créer.... et ne t'inquiète pas pour moi, je ne risque pas de m'ennuyer en t'aidant. De plus, j'aime bien emballer des cadeaux

Andrew émit un petit rire, puis se gratta l'arrière de la tête par nervosité.

Depuis que j'ai découvert mon pouvoir, j'ai l'habitude de tout régler avec. Que ce soit avec ce que je mange, la façon dont je fais mon argent, la façon dont je règle mes problèmes, tout passe par mon pouvoir. Arlors, disons que je ne suis pas très apte en ce qui concerne les tâches un peu plus minutieuses.

Il regarda Ariella, et pendant quelques instants, leurs regards se croisèrent. Avançant doucement sa main droite vers elle, il la toucha lentement la tempe de la jeune fille, puis son oreille avant d'en sortir une pièce de monnaie comme le ferait un oncle durant le temps des fêtes. Tirant la langue vers Ariella, il fit pivoter la pièce avant de déclarer:

On y va?

Sortant la longue liste de sa poche, il la consulta, puis la tendit à son assistante avant de demander:

Peux-tu me les lire à mesure que je les crée? Je préfère avoir mes deux mains libres pour me concentrer.

Il se rappelait quelques objets dont ils auraient besoin pour les cadeaux. Il créa alors des rouleaux de papier d'emballage de différent style. Des motifs de pompiers, de robots, de super héros et d'astraunotes pour les garçons et des motifs de chatons, de chiots, de Barbie et de bébés pour les filles. Puis des rubans de toutes les couleurs, des boucles scintillantes et des étiquettes pour le nom de chaque enfant et des cartes de Noël pour écrire un message venant du père Noël. Il rangea le tout dans le camion pour quand ils devront emballer le tout.

Sortant du camion tout en traînant le chariot derrière lui, il fredonnait une petite chanson de Noël.
J’ai vu dans la nuit passer un traîneau Et j’ai vu aussi ton grand ami Père Noël arrive ce soir

Tout en commençant à créer le premier item sur la liste dont il se rappelait, il repensait aux petits enfants, ces orphelins qui se réveilleraient au petit matin de Noël, ne s'attendant qu'à une carte de vœux chacun, comme à chaque année. Il placerait une petite caméra pour enregistrer leur réaction quand ils déballeront leurs cadeaux.

Regardant l'ourson qu'il venait de créer, une certaine nostalgie vint le frapper. Il se rappelait quand ses parents lui avaient offert cette même peluche, quand tout le monde semblait normal, quand tout semblait parfait, quand il vivait encore chez ses parents, ses parents qui lui manquaient tant …
Une larme se mit à couler sur sa joue qu'il essuya du revers de la main avant de mettre le jouet sur le chariot et de demander:

Quel est le prochain item sur la liste, mère Noël?