Falconry {Tomàs Blake}

Tomàs Blake,

Comme nombre de cadres, mes horaires en tant que Roi Noir du HellFire Club ne tiennent pas réellement sur un emploi du temps. Je n’ai nullement de jour de repos hebdomadaire et je dois plutôt me contenter de gérer les affaires comme elles viennent, selon les délais qui importent et l’importance qu’il y a à leur accorder. Cependant je n’en suis pas non plus bordélique et si prendre rendez-vous avec moi est complexe pour les extérieurs cela ne l’est pas pour mes agents. Ainsi est-ce pour cela que nous nous rencontrerons comme prévu à 14h précise, avec ce même délai qui ponctue nos entrevues depuis que tu es redevenu « toi ». Ton recrutement terminé je me suis attelé à d’autres, il est quelques jeunes prodiges méritant mon regard et mon intérêt et que je m’en vais tester dans les prochains jours mais je n’oubli pas les arrangements et les promesses et il est temps de savoir comment se tournent les nôtres. Je t’ai laissé l’entière liberté dans laquelle tu es habitué à te mouvoir et je m’en viens quérir les résultats en ce jour potentiellement tardif, cela je l’ignore.

Je suis assit à mon bureau, toujours entouré de ces grandes bibliothèques dont j’apprécie la symbolique tant que le divertissement au même titre que la mystique gravée dans le bois de mon plat de travail ou le confort de mon siège. Comme tu peux l’imaginer, ce sont des dossiers papiers qui s’entassent devant moi, mes échiquiers bien rangés en-dessous du vivarium sur l’une des étagères à ma droite, et ma lampe éclairant le tout de la gauche. La pièce n’est pas sombre, non, mais l’éclairage du plafond ne me suffit pas à lire entre les lignes que ce que l’on me rapport ; c’est psychologique, surement, mais c’est symbolique également. Une lame allumée représente une vie, une éteinte une mort.

Tu seras accueillit par un majordome qui t’ôtera de ton manteau avec toutes les politesses adéquates et te conduira jusqu’ici, au premier étage, toquant par trois fois pour m’avertir qu’il sera temps de me lever et de venir t’accueillir d’une poignée de main que je complèterai en posant ma main gauche sur ton épaule droite, avant de t’inviter à t’installer sur le confortable siège qui me fait face. Alors, seulement, nous pourront entreprendre notre discussion.

Qu’as-tu fait, cette fois, AfterLife ? Comment as-tu évolué et combien as-tu progressé ? Quelles nouvelles m’apportes-tu de ta mission ? Ton réseau est-il prêt à être affilié au mieux ? Est-il temps de vassaliser ton mystérieux groupe de mercenaires-justiciers ou bien est-ce qu’ils sont moins coopératifs que prévus ? A-t-il suffisamment grandit, s’est-il suffisamment étoffé et amélioré, l’as-tu rendu aussi fidèle à ta personne que puissant ?

Tu as déjà rejoint les tables où ce tiennent les Grands de ce monde mais tu n’as encore pas vu la véritable Table, celle où pour l’heure je suis seul à me tenir et qui est aussi cachée à la vue des autres que l’on exhibe celles où l’on les fait assoir, ignorant même qu’ils sont des véritables buts de cette institution qu’ils estiment à leur service ; où, elle l’est, mais cela n’est pas sans contrepartie et les frais d’adhérents ne sont pas ce qui nous intéresse le plus. Tes frais d’adhérents sont ce réseau, Tomàs, et je dois avouer avoir hâte de savoir ce qu’il est. Depuis notre arrangement je lui ai laissé pleine marge de manœuvre sans chercher à l’observer plus que je ne le fais des autres, te faisant entièrement confiance pour faire ce que tu avais à faire en son sein sans avoir besoin de mes services, aujourd’hui nous saurons si tu as réussis seuls ou s’il te faut une aide que je suis probablement prêt à t’offrir ; même si je ne me permets pas encore de trancher, inconscient de la finalité de cette histoire.

Je suis, comme toujours, vêtu d’un costume noir, d’un gilet gris et d’une chemise blanche, propre sur moi dans une pièce qui l’est tout autant et dont le savoir écrit n’égalera jamais le savoir oral qui s’y est transmit. Des gens dont tu n’as pas idée se sont tenus ici et s’y tiendront encore, mais c’est justement parce que tu sais ce fait que tu t’intéresse à nous comme tu t’intéresseras à eux, usant du Club des Damnés pour agrandir ton réseau car c’est bien là le principal avantage, au-delà de ses fêtes et du couvert qu’il offre aux vices les plus tabous, rencontrer d’autres grands. Mais plus que rencontrer tu en seras un berger, les guidant où tu veux qu’ils aillent avec le reste de l’influence du Cercle Intérieur.

Je ne digresserai pas plus que le nécessaire. Je t’attends, Tomàs Blake dit AfterLife, comme j’attends les nouvelles que tu m’apportes.

Habillé toujours dans le même costume matérialisé, Tomàs se laisse guider jusqu'à l'endroit des révélations. Après s'être assis il débuta.

« Weapon X, voilà le nom du groupe que je dirige actuellement. Vous devez sans doute connaître les précédentes versions du projet qui furent toutes stoppées dans des circonstances assez mystérieuses pour les uns et évidentes pour les autres. Quoiqu'il en soit je vais éviter de m'étaler sur ces précédentes versions de Weapon X pour vous présenter ici celle que je dirige actuellement. »

Tomàs matérialisa un dossier qu'il ouvrit pour en lire quelques lignes avant de reprendre, regardant le Roi Noir.

« Nous sommes un groupe donc, né de la volonté de ceux qui sont aujourd'hui nos clients principaux. La volonté de voir de la matière première transformée entre nos mains compétentes et expertes pour lui ajouter une plus-value qui permet d'effectuer toute sorte de services pour les dits clients. Cette matière première ce sont des hommes, des femmes, des mutants et des mutantes souvent reliés à l'armée ou des groupes d’enquêtes et d’investigation comme la CIA, le FBI ou le BAM. Par relié j'entends dans leur passif ou leur parcours de formation – un peu comme moi. La transformation que nous effectuons est un entraînement spécifique, rigoureux et scientifique de ces personnes afin qu'elles puissent devenir extrêmement douées et compétentes dans un domaine particulier. Ces domaines peuvent être tout aussi variés que le sont les compétences humaines et mutantes de ces personnes. A cela, nous ajoutons des recherche scientifiques se basant sur de la cybernethique ou de la génétique afin d'optimiser d'avantage l’entraînement et la formation de ces personnes. Là où les précédentes versions de Weapon X traitait ces personnes comme des cobayes, nous les traitons comme ce qu'ils sont, des êtres humains ou mutants, n'allant jamais plus loin que ce que la matière première peut donner afin de garantir sa sécurité, sa santé et son intégrité mentale (modulo la pourcentage d’échec inhérent à ce genre de travail). La raison de cela est que ces personnes ne nous appartiennent pas, mais appartiennent à nos clients. Voilà pourquoi nous devons en prendre soin.

Actuellement, nos principaux clients ne souhaitent pas se faire connaître et nous respectons donc un secret professionnel. Le fonctionnement de Weapon X est assez simple. L'organisation est autonome et ne dépend que financièrement de ses clients. Bien sur, cette dépendance n'est pas négligeable car elle peut orienter le libre arbitre de l'organisation. C'est pour cela que nous avons besoin de diversifier nos clients et nos sources d'approvisionnement en investissement et en argent. Ce sont ces clients, ces actionnaires comme on pourrait les appeler, qui donne à l'organisation des demandes spécifiques sur des opérations tout aussi spécifiques que les agents entraînés peuvent accomplir.

Parlons des agents et de l'organisation. Elle s'est renommée BlackHawk et se doit de rester secrète tout comme Weapon X se le devait. En vous révélant tout cela je prends donc un grand risque mais il me semble nécessaire pour pouvoir avancer. Les agents sont donc des personnes recrutées par BlackHawk après investigation en interne ou recommandation de la part des clients. Une fois l'agent recruté, il existe une règle stipulant qu'il appartient à l'organisation tout autant qu'au client si il existe, comme une sorte de salarié. Cela afin de renforcer les effectifs de l'organisation, de pouvoir se servir des compétences des agents pour d'autres demandes futures et surtout pour garder un contrôle partiel sur eux et les informations qu'ils pourraient divulguer. »

Il fit glisser le dossier sur la table, en direction du Roi Noir avec assez de maîtrise pour que ce dernier n'ait a bouger que le bras pour s'en saisir.

« Tout est synthétisé dans ce dossier. Il disparaîtra si je m'éloigne.

Pourquoi vous parler de tout cela outre l'accord que nous avons. Et bien parce que je crois que le Hellfire Club a tout à gagner dans un partenariat avec BlackHawk. Les membres du cercle pourraient être des clients potentiels et aider le développement de la recherche du groupe. Étant donné la puissance financière du Hellfire Club, il va sans dire que le cercle deviendrait ce que l'on peut appeler le client principal ou l’actionnaire majoritaire. Je vous laisse déduire ce que cela implique sur le contrôle indirect du groupe.

Dernier point, nous souhaitons garder nos agents et nos locaux secrets pour des raison de sécurités. Si il y a des éléments que vous ne trouvez donc pas dans ce dossier ou mes paroles, libre à vous de regarder dans ma tête, mais sachez que j'aimerai – pour une collaboration fructueuse et saine – que certains éléments ne soient divulgués. Cela peut paraître paradoxale puisqu'on dit souvent que l’honnêteté est la meilleure chose pour baser une solide relation. Mais à l’honnêteté je préfère la confiance que l'on a de l'autre partie en respectant sa part de silence. »

Weapon X, voilà qui a de quoi de faire me redresser sur ma chaise et croiser les doigts sur mon plan de travail ; ainsi-donc est-il de retour. Colcord n’est plus à sa tête mais je me méfie de cet homme en bonne connaissance de ce qu’il est capable de faire, son passif parle pour lui. Je connais les circonstances évidentes des fins des précédents Weapon X tout comme sait qu’il avait toujours réussit à retomber sur ses pates avec une adresse féline et que ses plans de contre-mesure mutants étaient plus que performant à l’instar des alliés qu’il avait réuni. Reste à savoir ce qu’il en est aujourd’hui puisqu’il n’est plus à la tête des armes X. Comme pour Stryker, je ne fais pas l’erreur de les sous-estimé parce qu’ils sont humains et s’il n’était donnée l’occasion de travailler avec eux je prendrais la peine d’y réfléchir tout en étant conscient qu’attirer leur regard sur l’enceinte du HellFire Club est une mauvaise idée pour les dégâts qu’ils pourraient, l’un comme l’autre, causer.

Je regarde le dossier apparaitre et écoute son introduction telle que tu me la lis, analysant le tout en attente de pouvoir me renseigner de manière plus approfondie. La nouvelle génération de Weapon X est semblable aux anciennes, il s’agit de transformer des hommes et des femmes, mutants ou autres, en armes destinées à servir les objectifs de leurs maitres même si désormais il semble être question de respecter les expériences, une façon d’être plus viable que les précédents projets en minimisant les risques que ces dernières se retourne contre soi ou que d’autres groupes viennent mettre fin aux opérations. Weapon X avait pour objectif de retourner les armes de l’ennemi contre lui en partant du principe que seuls les mutants pouvaient combattre les mutants et la morale n’a pas changée : il ne s’agit que d’en faire une société par action non plus une branche secrète du gouvernement. Capitalism, a love story.

Les principaux clients ne souhaitent pas se faire connaitre mais si la matière première est liée à la CIA, au FBI et au BAM et qu’elle appartient aux clients il est à parier qu’il faudra chercher parmi messieurs Clapper, Brennan, Morell, Comey, Dagger, Fury et Muller ; quelques noms dont certains ne sont pas étranger au Club des Damnés et d’autres doivent le reste corps et bien.

« L'organisation est autonome et ne dépend que financièrement de ses clients. Bien sur, cette dépendance n'est pas négligeable car elle peut orienter le libre arbitre de l'organisation. C'est pour cela que nous avons besoin de diversifier nos clients et nos sources d'approvisionnement en investissement et en argent. Ce sont ces clients, ces actionnaires comme on pourrait les appeler, qui donne à l'organisation des demandes spécifiques sur des opérations tout aussi spécifiques que les agents entraînés peuvent accomplir. »

Tout est dit ; tu n’avais pas tord de me les présenter comme des mercenaires, ils n’ont pas la vocation de leurs prédécesseurs et sont donc aussi corruptibles qu’instrumentalisés. Voici qui n’est pas pour me déplaire et explique l’absence de Colcord à la tête du projet ; même s’il ne doit pas en être bien éloigné.

Black Hawk, intéressant, secrète, intéressant aussi ; il y a différent type de secret et cela sera à expliciter. A de nombreux égards le HellFire Club et le Cercle Intérieur sont secrets mais cela ne signifie pas qu’ils soient opaques et toutes les personnes devant connaitre leur existence la connaissent, sans quoi elle ne serait rien de plus qu’une coquille en bas du tableau géopolitique mondial. Tu en as conscience et c’est pour cela que tu me le présentes ainsi, n’est-ce pas Tomàs ? Le HellFire Club connaissant l’existence du Black Hawk est un premier pas sur une scène dont, de toute façon, seuls les aptes connaissent l’existence ; cela compense largement le risque. Black Hawk est une entreprise même si ses salariés ne lui appartiennent pas en exclusivité ; vos membres sont plus ou moins en intérim, donc, tout autant lié au Weapon X qu’à leur maitre d’origine. Une double alliance dangereuse pour la survie du tout même si vous semblez tâcher de limiter les pertes en cas de retournement de veste d’un agent ; ce qui n’est pas le cas d’un client et cela vous place dans une position branlante des plus indélicates. Mais quel être irait risquer de dénoncer l’existence d’un groupuscule d’assassin qu’il a partiellement financé ? Plus qu’un suicide politique cela risque fort d’être un suicide tout corps. Amusant, très amusant.

Le dossier, je le prends et m’accorde à dire qu’il devra disparaitre : nous sommes au HellFire Club, il ne doit rien y avoir de compromettant. Le Léviathan m’aidera à me rappeler de ce qui est lut, une chose bien nécessaire puisque je n’ai ni mémoire absolue ni moyen d’enregistrer cela, ma Tutélaire exceptée.

J’écoute la fin du discourt tout en lisant, profitant d’un multi-tachisme entrainé et relevant les yeux régulièrement pour que tu saches que je ne fais que diviser mon attention, tu ne l’as nullement perdue. Tu ne l’as jamais perdue, de toute façon, depuis cette soirée où tu es apparu. Mon sourire se dessine alors que les mots défilent, tant sur le papier que dans ta bouche, et tu finis bien avant moi ainsi tâcherai-je de te répondre et de préciser, à mon tour, les choses.

- Il est de tradition, afin de devenir membre du Cercle Intérieur, d’y apporter un présent. C’est une sorte d’épreuve, déterminée par la branche recrutant la nouvelle personne voir, dans de rares cas, la personne elle-même lorsqu’elle découvre le tout de sa propre initiative. Le Black Hawk vous ouvre ces portes, Tomàs.

Et considérant la population sur laquelle elles s’ouvrent tu sauteras une étape de progression dans cette branche noire que je m’acharne à repeupler avant la blanche afin de garder une main mise sur le pouvoir décisionnel pour ne pas perdre de temps dans des débats sur les actions du Cercle Intérieur avant que sa « reconstruction » ne soit « terminée ».

- Néanmoins le Black Hawk reste vôtre et n’est affilié au Cercle Intérieur que par votre participation à ce dernier. Même si le HellFire Club possède des ressources communes aux membres et agents qui le composent, chacun d’entre eux est amené à disposer de son propre réseau et vous ne serez pas une exception.

Cela remet en question la notion du présent, c’est un fait, mais je ne suis pas obtus au point de vouloir tout contrôler et respecter les traditions à la lettre lorsque ces dernières peuvent freiner la progression de mon Cercle Intérieur. Avoir le Black Hawk par l’intermédiaire du Fou Noir est suffisant pour que le Black Hawk soit utile au Cercle intérieur et en ce qui me concerne, cela va.

- Oui, sans doute aurons-nous des demandes à faire le concernant et elles vous seront faites. Cependant il faudra garder en tête quelques points disons de bon sens. Le Cercle Intérieur ne pourra être tenu responsable des opérations qu’il ignore vis-à-vis du Black Hawk et le Black Hawk ne devra prendre pour cible aucun des membres du Cercle Intérieur ou de leurs alliés directs.

Hypocrisie ? Parfaitement considérant comment je me suis débarrassé du Cercle précédent et comment ce dernier se comportait envers lui-même. Mais une hypocrisie nécessaire à ce que les membres des X-Men et des Acolytes soient un minimum couvert grâce à leur participation à ce lieu, lorsqu’elle sera effective et non théorique.

- Les fonds que le HellFire Club fournira au Back Hawk seront discutés par le Cercle Intérieur en vertu de son fonctionnement, donc pour l’heure de vous à moi. La place que je suis disposé à vous fournir est celle de Fou Noir, la personne de confiance du couple royal qui pourrait être amené à trancher en cas de désaccord comme à succéder à celui correspondant à son sexe. Comme tout membre du Cercle Intérieur, il dispose d’autorité sur les agents et serviteurs mais peut également prendre une décision d’urgence sans consulter les autres pièces, moyennant qu’il puisse rétrospectivement justifier cette décision au regard du Cercle dans son entier. Officiellement, il est un membre du Club VIP comme les autres. Il est un petit livre contenant toute une explication de nos histoires, traditions et fonctionnement, se suppose que vous avez déjà eue l’occasion d’y accéder.

Aucune preuve compromettante, malgré l’existence de cet écrit unique et donc potentiellement désagréable en cas de prélèvement d’empruntes sur sa couverture je le maintiens. Ce qui est écrit en son sein tient plus de la fiction que de la réalité même s’il ne tombe qu’entre les mains de gens sachant qu’il n’en est rien, en règle générale les agents une fois recrutés.

Cette rencontre ne sera pas longue, juste le temps de clarifier les changements jusqu’à ce que de nouveaux surviennent.