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 Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}

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Amy de Lauro
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Amy de Lauro


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MessageSujet: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeDim 13 Juil - 15:37

Dimanche 8 Juin 2014 – 09 : 52 P.M.
Les Humains vivent par cycle. Les Eternels doivent se conformer à ces cycles pour vivre avec eux, encaissant les changements comme des mondes qui s’étiolent et s’écroulent jusqu’à devenir poussière pour recommencer et reconstruire par la suite. C’est la malédiction des « immortels » et elle explique que beaucoup renoncent aux frêles « mortels ». Mon père me dit que nous ne sommes pas encore immortelles dans nos psychés car nous n’avons encore eues à subir la perte des mortels auxquels nous nous sommes attachés mais nous avons nos propres cycles, nous aussi, des cycles de bonheurs et de malheurs mais ils sont tellement plus court que les cycles de vie mortelle ; ils nous font nous consumer de passions bien plus vite que le temps ne dévore ceux que nous aimons. J’ignore si l’une ou l’autre d’entre nous ne sera jamais prête à laisser partir nos proches et je m’aveugle en me réjouissant d’un « principal » : je ne perdrais pas Caitlyn et elle ne me perdra pas non plus par le temps. Ça me permet d’accepter, plus que mon jeune âge ou une conception « étriquée » de la mortalité – car je crois bien qu’on la connait bien trop, cette mortalité. J’accepte de perdre ces filles que j’aime parce que je préfère mon amour à nos enfants. Si ça n’avait pas été le cas, si j’avais été une véritable mère, nous n’en serions pas là. Nous connaitrions des difficultés autres et similaires mais nous n’en serions pas là. Nous le sommes alors il est temps de continuer ce cycle qui nous appartient et dont l’apothéose tarde à arriver.

Caitlyn s’est effondrée, oui, après notre départ de cette double scène de crime, de ce lieu et ce moment où elle s’est montrée mère au point d’en malmener notre enfant et où je me suis montrée amante au point de la laisser faire. Schéma récurrent auquel je n’aurai pas cru si l’on ne l’avait vécue mais il est temps d’en parler, il est temps de lui éviter de reproduire les erreurs de John et que je ne refasse pas celles de Jessie. Quand à Adrien… continuera-t-il de nous tourmenter dans la mort ? N’avons-nous pas payé un prix suffisant pour l’écarter de nos vies ? Oui, cet acte me hante mais pas de la manière dont on pourrait le croire, je n’ai pas tué un homme ou même un monstre, non, j’ai partagée la monstruosité de celle que j’aime et je ne le regrette pas ; si c’était à faire, je le referai.

Mais ce n’était qu’un fragment de noirceur. Nous avons toutes deux, toutes trois même, découvertes que ce n’était qu’un infime fragment. Et le reste je ne peux pas le partager même si notre fille s’en est relevée plus forte et pleine de ces valeurs que nous avions, je crois, à nos débuts. Les avons-nous perdues dans nos errances ou est-ce le temps et la l’habituation qui nous les a fait perdre ? Beaucoup trop de choses m’assaillent l’esprit et cela en devient douloureux, il me faudra des jours ou des semaines pour y mettre des mots mais pour l’heure ce n’est pas moi qui dois le faire mais bien elle. Les non-dits ont faillit nous empoisonner et nous détruire et nous en sommes encore là. Je suis sure qu’elle croyait tout autant que moi avoir dépassé ce stade mais c’est faux. Nous sommes revenues à l’une des cases départ et si nous ne voulons pas refaire ces erreurs, il faudra crever l’abcès. Se faire du mal, endurer le mal, pour se purifier, pour pouvoir continuer sur des bases plus saines. Malheureusement le poison est bien plus insidieux et pernicieux que ce que nous avons sécrété jusque là. Je ne suis ni conne ni aveugle et je pourrais parfaitement être les deux que cela ne m’échapperait pas. Il faut en parler, il faut y mettre des maux, il faut faire un plan pour s’en sortir. C’est ainsi.

J’espérai qu’elle en parle la première, par lâcheté tant que par confiance, mais il est temps de le faire. Une famille a toujours une large propension à t’autodétruire et nos lignées en sont de parfait exemple ainsi faut-il qu’on prenne les choses en mains pour éviter le chaos. Il n’y a nulle figure décisionnaire dans notre foyer mais nous avions notre équilibre sans alors il faudra forcer les choses, je ne dois pas refaire cette même erreur que j’ai faite lorsqu’elle s’acharnait sur Jade. Intervenir, prendre les choses en mains, c’est tellement plus facile lorsque l’ennemi est autre. Caitlyn aime à dire que l’enfer c’est les autres mais j’y rajouterai que nous-mêmes sommes notre propre purgatoire avec en mention à notre couple une sérieuse habitude à jouer les Sisyphe. Je n’abandonnerai pas plus qu’elle car je ne l’abandonnerai pas elle, s’en dépasse désormais les maximes et les slogans que nous avions fait pour nous mettre en confiance.

L’heure n’est plus à la joie et à l’insouciance, l’heure n’est plus aux marques d’affections et d’amour. Caitlyn et Jade se sont parlées, j’ignore ce qui c’est dit mais ça ce n’est pas fini. Ça ne finira jamais mais comme toujours nous nous en remettront jusqu’à ce qu’autre chose ne vienne nous heurter à nouveau. C’est le prix.

J’en viens nous le faire payer dans une tenue d’Eve qui n’est pas sensuelle mais sincère, d’une fragilité tout autre que celle de l’abandon dont on peut faire preuve l’une envers l’autre. Cette scène c’est déjà jouée des myriades de fois et aucune d’elle n’a de fin ; pourquoi ? Est-ce parce que je ne peux concevoir que cela se termine sur un silence et un détournement de son visage ?

J’aimerai qu’elle s’assoit sur notre matelas, volontairement irremplacé depuis qu’on a cassé le lit car c’est ainsi qu’on à commencé à construire notre nid, avec un matelas au sol, j’aimerai qu’elle me laisse en faire de même et lui tenir les mains, aussi proche et désolée que possible mais là où je dois être pour que l’on avance ensemble. Je n’aurai pas besoin de mot, je le sais, elle comprendra ce qui ce passe avant même que mon visage grimaçant de tristesse ne lui fasse face, avant même que je ne lui prenne les mains dans les miennes pour que mes pouces en caresse les dos, avant même…

Mon cœur bat vite, c’est pire que si j’allais sauter dans le vide. Après tout, je ne saute pas dans le vide mais nous fait sauter dans un puits qui s’il n’est pas sans fond a les parois couvertes de barbelés. La Fin justifie les Moyens, c’est l’une de mes maximes et je peine à la tenir. Je déglutie péniblement et rompt le silence.

- Nous connaissons nos sentiments et nos émotions, nous connaissons nos lumières et nos ombres, nous nous connaissons même si nous découvrons parfois que notre vision est trop… subjective, sur nous-mêmes. Nous savons que tu t’en veux autant que Jade et moi t’avons pardonnée. Nous savons que c’est ancré en toi autant que tu l’as combattu. Que nous l’avons combattu. Parlons-en, tu veux bien ? Parlons-en pour savoir comment faire avec si l’on ne peut l’enterrer.

C’est encore frai, peut-être un peu trop même, surement un peu trop même. J’essaierai maintenant, consciente que c’est du pile ou face tout autant que si la distance s’installe maintenant, elle croitra rapidement. Nous en sommes arrivées à ce point où même lorsqu’on espère reprendre sa vie en passant par-dessus nos mésaventures on en vient à constater qu’on ne peut plus avancer sans l’autre, pas même d’un pas, sans prendre une distance que, pour ma part, je ne veux pas. Mais je respecterai son choix au-delà du mien, c’est ainsi, étrange ambigüité entre amour et égocentrisme.

- Que tu ailles mieux malgré cela, Puce.
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Caitlyn Elioth
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Caitlyn Elioth


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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeLun 14 Juil - 7:19

J'ai dit ce que j'avais à dire à ma fille, ce fut bien plus long que je ne l'aurai cru mais paradoxalement bien moins douloureux. Je pensais pleurer, je pensais que j'allais m'effondrer entre deux doses de regrets et une dose de supplications, il n'en fut rien. Bien sur je regrette amèrement ce qui s'est passé, bien sur si je pouvais éviter que cela ne se reproduise, je le ferais. Bien sur que je lui ai dite ces choses du cœur qui sont la pour consoler et assurer cet amour que malgré tout je déborde pour elle. Mais il y a autre chose, j'en ai bien peur. C'est plus pernicieux, plus diffus et bien plus inquiétant. C'est l'évidence d'un problème plus vaste qui vient d’être mis a jour, d'un problème beaucoup plus destructeur et violent auquel je dois faire face seule. Nous sommes notre pire ennemi, dans nos certitudes comme nos travers et lutter contre soi n'implique pas les autres , qu'importe les liens qui nous unissent, ils deviennent des zones de confort qui trop souvent rime avec le laisser faire et l'acceptation. J'en sais quelque chose, Amy en sait quelque chose par son attitude veule face à mon déchaînement d'autorité. Seule Rachel avec sa délicatesse habituelle a mis le holà, brisant ainsi un schéma ignoble sur le point de s'instituer et a déclencher en représailles une haine sourde et dévorante à son propos par mon humiliation. C'est trop vif pour qu'on y revienne, mais pour l'instant au delà d'un dégoût légitime envers moi même, c'est une rancœur ardente que je ressens pour Phénix et son « tribunal » méprisant et hautain. Elle m'avait déjà terriblement blessée avec ses « mises en garde » lors de ma décision de X Men de remplir le rôle de cavalier aupres du HC, mettant en doute, comme tous les autres d'ailleurs , mes compétences professionnelles. A présent elle juge mon rôle de mère et m'enterre en grande pompes devant un parterre de choix. On dit qu'il faut l'aimer, certes mais même l'Amour a ses limites et il me sera compliqué à présent d'effacer l'ardoise, d 'éponger le tout à l'aide de trois tirades et un câlin. J'ai du mal à admettre cette pensée tant elle est violente mais sincèrement j'aimerai qu'elle aille se faire foutre.
De toute façon, j'en ai terminé avec cette journée, j'aimerai à présent qu'on me laisse seule avec cette horreur, que j'essaye de délimiter la zone des dégâts et de voir comment je pourrai m'y prendre pour réparer les choses.
Mais elle en a décidé autrement, elle en décide toujours autrement conformément à ce qu'elle juge bon de faire, ce qu'elle juge ELLE et non nous ou même moi. Et ce n'est pas nous qu'elle cherche à aider, ce n'est pas un nous altruiste, c'est le nous de circonstance qui cache l’égocentrisme d'une peur concevable.
Si il suffisait de parler pour résoudre les choses, on le saurait. Il s'agit juste d'éviter le pire, d'éviter que l'on ne se fasse trop mal au point de se perdre mais le temps lui, ne nous a t'il pas perdu pour autant ? Ne peut-on pas se poser la question légitime de savoir si ce n'est pas l'adversité qui nous garde ensemble ? Que nous ne pourrions nous aimer si nous savions qu'enfin le ciel resterait limpide, qu'il ne nous resterait plus que l'autre comme unique sujet d'attention ?
Ne voit-elle pas dans ce « nouveau » problème, un moyen habituel de faire reluire notre amour ? Je suis fatiguée de cela, j'en suis épuisée de ces doutes et ces suspicions. Je suis démolie de toute part et ce foutu scotch qui tient toutes les parties ensemble est en train de se déchirer mais cette fois ci, je ne veux plus personne pour profiter du spectacle. C'est terminé.

Je la regarde s'approcher, hésitante et nue, j'aurais préférée qu'elle fut habillée. Je n'ai pas envie de notre intimité, j'ai simplement envie de la mienne. Ca m'attriste inévitablement, mon visage s'assombrit alors que je croise les bras sur la poitrine, restant immobile depuis le fond le notre chambre. Je l’écoute et il n'y a nulle surprise dans ce discours, comme je ne la surprendrais pas par mon attitude. C'est une sorte de quitte ou double, elle sait qu'elle a déjà perdu.

Parle..chiale un peu..laisse moi te câliner et tout ira mieux...Si les mots pouvaient guérir, ca se saurait. Tu n'as pas de baguette magique, Amy, tu ne peux pas réarranger les choses comme tu le voudrais, modifier certaines, occulter d'autres...Ca ne fonctionne pas comme ça. Je ne serais jamais ta "patiente" meme si tu penses bien faire.

Je soupire la quittant un instant des yeux.

Tu dois te faire mille scenario là dedans hein ? Tu dois te désoler, te mortifier, te dire que je ne t'aime plus, que je vais m'éloigner, que c'est à nouveau une épreuve...Pourquoi ca devrait se passer comme ça ? Parce que ca se passe pas comme tu le voudrais ? Reflechis...depuis quand t'arroge tu le droit de savoir ce qui est bon pour moi ou ce que je dois faire ? Depuis quand t'arroges tu le droit de détenir toutes les vérités, depuis quand as tu l'arrogance de me connaître alors que...que je ne sais même plus ce que je suis ?
….
Tu ne sais rien...Pas plus que moi...Et ce que tu sais, tu t'en fais des films.
Arrêtes d'extrapoler, de déduire, de supposer...les faits sont là.
J'ai un problème avec la violence, je suis une mauvaise mère et je crois que ma nature me voue à un être un monstre. C'est tout ce qui ressort de cela.
Je ne veux pas jouer à la Confession avec toi et je ne veux pas de ton absolution. C'est MON problème, c'est a MOI de l'affronter.


Je décroise les bras et me dirige vers le salon.

Maintenant je n'aspire qu'à une seule chose, m'abrutir devant la télé parce que ca m'évitera de penser puisque je ne dormirais pas. Ta présence , ton amour...c'est la seule chose qui m'évite de descendre a la cuisine et de m'empiffrer à nouveau, de sauter sur une moto et de disparaître d'ici...C'est DEJA une victoire, ta victoire. Alors Dante m'est témoin, ne m'en demande pas plus parce que moi non plus je n'ai pas de solutions à tout ça...mais je sais en revanche qu'elles ne viendront que de moi seule.
…..
Je vous aime...Je t'aime.
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeLun 14 Juil - 15:16

Son regard et son visage font mal et j’ai mes réponses avant de pauser mes questions. Le refus et la tristesse, voici qui me fait m’interrompre en oubliant tout mon beau plan et tout ce que j’espérais. Je parle tout de même, en désespoir de cause. J’écoute sa réponse avant de fermer le rideau.

Je ne parlerai plus, je ne pleurerai pas, je ne te laisserai pas me toucher ; pas cette fois, pas ainsi. Si les mots pouvaient guérir ça se saurait… je pense qu’à part me cracher explicitement à la gueule qu’elle ne croit plus en tout ce que nous nous sommes dit elle n’aurait pu faire plus de dégâts. Je n’ai pas de baguette magique mais j’ai la force de soutenir notre monde lorsqu’il s’écroule et j’ai essayé. Visiblement à tord. Essayer, c’est comme ça qu’on a réussit, qu’on a fait nos miracles. Ça a fonctionné mais il nous fallait volonté et espoir. Tu ne seras jamais ma patiente Caitlyn… tu étais tellement plus haut dans mon cœur qu’eux.

Tu dois te faire mille scenario là dedans hein ? – oui – Tu dois te désoler, – oui – te mortifier, – oui – te dire que je ne t'aime plus, – non ; voici qui me fait me figer et me surprendre – que je vais m'éloigner, – non, voici qui me fait me contracter et serrer les points – que c'est à nouveau une épreuve… – parce que ça n’en est pas ? – Pourquoi ca devrait se passer comme ça ? – il n’est pas question que ça ce passe comme ça, il est question qu’on s’en sorte, comme toujours, je suis peut-être trop conne pour voir ce que c’est réellement mais cette volonté est sincère. Si tu n’en veux pas, dis-le maintenant, je ne m’aveuglerai pas, promis – Parce que ca se passe pas comme tu le voudrais ? – rien ne se passe jamais comme je le voudrais, j’ai appris à faire avec parce qu’on reste des jouets du destin et on s’est battu pour changer cela, tu as déjà oublié ? – Réfléchis… depuis quand t'arroge tu le droit de savoir ce qui est bon pour moi ou ce que je dois faire ? – ça, ça fait mal, vraiment très mal ; je pensais te connaitre suffisamment pour cela, je pensais t’aimer suffisamment pour avoir le droit de m’essayer à cela – Depuis quand t'arroges tu le droit de détenir toutes les vérités, depuis quand as tu l'arrogance de me connaître alors que… que je ne sais même plus ce que je suis ?

Est-ce à moi que tu parles ou à toi-même, Caitlyn ? Est-ce moi que tu rejettes ou nous ? Tu le fais si bien que sans doute tente-je encore de m’aveugler, de me faire des films. Tu as un problème, on le règle ensemble. C’est ainsi. C’était ainsi.

Tu es une mauvaise mère mais tu compenses, c’est ça le principal, tu essayais de ne pas l’être, c’est ça ta force. La lutte.

Je ne veux pas jouer à la Confession avec toi et je ne veux pas de ton absolution. C'est MON problème, c'est a MOI de l'affronter.

Nous nous sommes mariées trop tôt. Nous avons avancées trop tôt. Tout n’était que fuite en avant et j’ouvre les yeux sur cela. J’ouvre les yeux bien trop tard. Vas regarder la télé Caitlyn, contente que ce soit ma présence et mon amour qui t’évitent de descendre à la cuisine dans une crise de boulimie, de t’enfuir sur une moto. Je continuerai à être là et à t’aimer, pas parce que je le veux mais parce que je n’ai pas le choix. Tu veux ma présence, tu veux mon amour, mais tu ne veux rien de plus alors tu n’auras rien de plus. C’est autant ta victoire que mon échec. Je ne t’en demanderai pas plus et ferai le nécessaire, juste le nécessaire, car si j’essaie d’être au-dessus ou en dessous je te blesserai. J’obéirai, Caitlyn, je t’obéirai. Je ne chercherai pas de solution et ferai ma vie fonction de toi. Je ne m’essayerai plus au nous, je ne prendrais plus de droit que tu ne m’as pas donné, ni même ceux que tu m’as donnés d’ailleurs.

Si tu savais comme j’aimerai que tu recommences mais qu’en lieu et place de Jade, ce soit moi que tu malmènes, que tu défigures de ta monstruosité. Si tu savais ce que j’aimerai que tu me cries que je suis morte, morte et morte, à en perdre la voix. Je préférerai cela à ce que tu me fais maintenant car ça aurait le mérite d’être plus direct et franc. Mais tu ne sauras jamais. Je ne te le dirais jamais.

Je vous aime… Je t'aime.
Message reçu, j'y travaille.


Si les mots pouvaient guérir, ca se saurait.

J’en aurai tellement à te dire, à te cracher au visage, des mots. J’aimerai tellement t’aveugler de vérités à t’en bruler, à t’en faire réagir. Si tu savais Caitlyn, si tu savais… Il y a des ombres dans nos cœurs et depuis le premier jour nous les combattions ensembles. Aujourd’hui s’en est fini. Je te laisse à toi-même, je serais là telle que tu me voudras, comme pour tous les autres. Je ne feindrai ni ma présence ni mon affection mais je ne te révélerai jamais ce que cela m’en coute. Tu guériras, je régénérerai, c’est aussi simple que cela. Soignes-toi bien, j’encaisserai et je régénérerai, comme toujours.

Je m’en retourne, je vais me coucher, je ferme la porte. J’essaie.

Mais je n’arrive pas à défaire ma main de la poignée, je n’arrive pas à me retourner vers ce matelas, ce lit qui est notre, non mien ni tien. Mon coeur continue d’accélérer et le métal se déforme peu à peu alors que la violence croit en moi, cette même violence qui m’a poussée à faire le forcing trois jours durant devant l’embarcadère du Triskelion ou à m’arracher le visage à coup d’ongle après qu’on te l’ait fait à coup de lame. Tant pis pour les dégâts, ce n’est plus un orage d’été mais un ouragan.

D’un geste de la main, je défonce notre porte pour rentrer de nouveau dans le salon, remerciant l’insonorisation de notre simili d’appartement pour couvrir ma fureur. Fureur qui ne conduit à propulser la poignée m’étant restée en main à travers l’écran de télévision alors que je marche vers elle pour m’en saisir par l’épaule et la forcer à se tourner vers moi avant d’en faire de même de l’autre main pour attraper son poignet et lui forcer à placer sa main contre ce cœur qui bat plus vite que le sien ne pourrait. Mon visage s’approche, yeux dans les yeux alors que les miens sont, derrière leurs larmes, redevenu d’un brun aussi involontaire que signifiant, et mes ailes se déploient avec une violence renversante et une crispation inédite, plus proche de celles d’un rapace en plongée que d’une quelconque forme rassurante ou angélique.

- Parler oui ! Pleurer non ! Câliner non ! Rien n’ira mieux ! Rien ne changera ! Les mots ne sont que témoignages d’autres choses, cette chose même que tu oublies ! Si l’une d’entre nous avait une baguette magique AUCUNE de nous n’aurait JAMAIS souffert et pourtant fait-on autre chose ? Ça ne fonctionne pas comme çz non et tu sais comment ça fonctionne ? Comment ça A FONCTIONNE jusqu’ici ?  Tu n’es pas ma patiente car je t’aime beaucoup trop pour cela ! TU me désole TU me mortifie TU m’aimes toujours mais à défaut de t’éloigner TU m’éloigne MOI ! C’est une épreuve car la vie n’est faite QUE de cela! Des prix à payer pour défendre et profiter de ce que l’on construit ! Ça ne se passe pas comme on veut sans quoi nous n’aurions pas à LUTTER ! J’ai le droit de savoir ce qui est bon pour TOI car tu me l’as donné ! J’ignore ce que tu dois faire mais je veux t’y AIDER ! Je ne détiens pas TOUTES les vérités mais CERTAINES oui car tu mes les as confiées ! Car je te connais ! Je te CONNAIS !

JE SAIS QUI TU ES ! PEUT-ETRE PAS CE QUE TU ES MAIS QUI TU ES OUI ! JE T’AI COTOYEE ET AIMEE PLUS QUE PERSONNE NE L’A JAMAIS FAIT ET NE LE FERA JAMAIS !

PLUS DE FILMS ! PLUS D’EXTRAPLOATION ! PLUS DE DEDUCTION ! PLUS DE SUPPOSITIONS ! UNIQUEMENT DES FAITS !

UN PROBLEME AVEC LA VIOLENCE OUI ! UNE MAUVAISE MERE OUI ! UNE NATURE PREDISPOSANT A ETRE UN MONSTRE OUI ! MAIS CE QUI RESSORT DE TOUT CELA C’EST QUE TU AS ARRETE D’ESSAYER DE COMBATTRE CELA !

PLUS DE CONFESSION NI D’ABSOLUTION ! SI LES MOTS POUVAIENT GUERIR CA SE SAURAIT ! MAIS PAS TON PROBLEME ! MAIS PAS TA BATAILLE ! NOTRE ! UNIES POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE ! JAMAIS JE NE T’ABANDONNERAI !

Ma présence, mon amour, c’est ça, ce n’est pas quelque chose de passif qui est pour être. Tu as la même chose, je le sais. Ne laisses pas les ombres l’occulter. Je ne te demande pas d’avoir de solutions tranchées et immédiates ni d’avoir…


Je n’arrive plus à parler alors je m’interromps une seconde le temps de prendre le contrôle de mon cœur, de ralentir cette agitation incontrôlable et je serre les dents pour parler à nouveau.

- Tu n’es pas seule, même si tu es la seule à avoir les réponses. Tu n’as ni à te flageller ni à t’abrutir, ni a penser que tu es victime d’un héritage ou de gênes. Notre combat. Notre combat. Jour après jour, nuit après nuit, seconde après seconde aussi longtemps qu’il le faudrait. Je t’aime aussi et c’est pour ça que je ne te laisserai pas seule même face à toi-même. Pas une patiente… une amoureuse. L’unique. Je ne te demande rien. Je t’énonce que je suis et serais là quoi qu’il advienne. Tu es là seule à pouvoir me chasser mais soit franche avec toi-même si tu le fais. Ce cœur bat pour et par toi, point barre. Tu ne l’oublie pas. Tu t’oublie. Rappelle-toi ton essence et voit de quoi elle est faite ; de la haine qui a tuée Adrien ou de l’amour qui nous a sauvées ?
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeLun 14 Juil - 17:42

Je ne crains pas grand chose au fond, non, on ne peut pas dire que je suis une trouillarde. Je n'ai pas peur d'avoir mal, et pour cause ! Je n'ai pas peur d'être blessée ou même de perdre la vie. Peur pour les autres en revanche, oui très souvent. Je tremble pour ma famille, je tremble pour celle qui partage ma vie ou pour mes filles. Ca me terrifie qu'il puisse leur arriver un malheur, c'est ce qui pourrait m'arriver de pire. Le reste, je m'en fiche un peu...Du moins, je le pensais.

Ce fut un des pires jours de ma vie, assurément, un de ceux qui peuvent vous briser en deux si vous ne savez pas fléchir et même si vous pliez, vous n'en sortez pas indemne. Remonter prendra du temps bien entendu surtout si vous êtes descendu trop profond. Je n'ai rien vu venir, un orage qui ne s'annonce pas, c'est inédit et l'inédit fait de gros dégâts même si ils ne se voient pas d'emblée. J'ai tout un assortiment de sentiments pour habiller ma compagne, l'Amour, le désir, la complicité, la tendresse, la fierté, et tant d'autres que mon cœur pourrait s'y perdre. Je ne l'ai jamais hais, et je n'en ai jamais eu peur car elle est mon oxygène, elle ne pourrait me faire la craindre. J'avais tord.
Cette nuit là , j'ai vu la nature du Berserk et j'en ai été la victime, cette nuit là, quelque chose s'est cassé dans mes certitudes. Amy peut me faire du mal, elle en serait parfaitement capable, elle le peut et volontairement.
C'est un peu hypocrite de la part de celle qui a tenté de l’étrangler, je le sais bien. Mais Amy etait mon ancre de sécurité, mon recours à la sûreté et je lui vouais une confiance absolue...c'est partie en fumée ce soir là, je ne suis à l’abri nulle part à présent.

Le bruit de la porte qu'on enfonce, immédiatement après la télévision explose dans un fracas de tonnerre m'envoyant des myriades d'éclats au visage, certains m'entaillant superficiellement au front et à la joue alors que je n'ai pas le temps de wiper de surprise. Elle est déjà sur moi, elle fond littéralement sur moi comme allant au contact lors d'un combat. Je ne la reconnais plus, je ne sais plus où j'en suis. Un réflexe de défense me fait reculer d'un pas mais sa poigne me saisit et me retourne avec violence, le picotement m'informe de la force utilisée, peut etre m'a t-elle brisé le poignet et l'épaule. Je n'arrive pas à crier, je n'arrive pas a réaliser qu'elle m'agresse , que c'est elle, qu'elle va me battre à même le sol.
Peut-être est-ce ce que je veux au fond. Peut-être est ce ce que je mérite comme toujours, dressée par les coups, peut-être suis je comme Jessie, peut-être que j'y éprouve du plaisir. Un plaisir sadique et inavouable.
Brise moi, bats moi, fais moi sentir pleine, ivre d'une souffrance qui m'échappe, marque moi de ta colère et je te serais soumise. Fais moi sentir vivante, ote moi mes questions et je t’obérais. Mon unique Amour, mon unique souffrance....Fais moi mal puisque seule toi y parvient, ce n'est pas grave...ne retiens pas ta colère..j'ai été une mauvaise épouse, une vilaine fille...punies moi comme Rachel, écrase moi. C'est trop rapide pour que je puisse me raisonner et ne pas retourner à mes quinze ans.

Orage d'été sans colère réciproque...Orage d'été d'acceptation. Un monstre, ca mérite d'être battu, non ?

Les mots me parviennent, je ne les entends plus. Je suis en état de choc. Son allure est effrayante, ces ailes qui fond notre nid, elles se déploient avec fureur, même sa voix criarde a perdu sa sensualité. C'est un démon, un démon des enfers qui vient pour m'emporter. Elle doit sûrement me dire ses vérités, elle n'a pas tord je les mérite toutes mais je n'ai pas la force de faire face, elle me terrorise. La peur me prend et ne me lâche plus, déformant les traits de mon visage et paralysant d'effroi mes membres, je ne suis plus qu'une poupée entre ses mains, elle m'a vaincu...qu'elle face de moi tout ce qu'elle veut, c'est Amy...je ne peux rien contre celle que j'aime, celle qui me terrifie.
Les tremblements viennent et le silence retombe.

L'emprise se défait, je suis hagard, bouche ouverte, pale comme la mort , le visage tremblant ou perle quelques goûtes de sang des écorchures. Je secoue la tête dans un lent balancement de droite à gauche, résultante inconsciente de l’état de choc des enfants battus. Regard grand ouvert, pupilles vibrante d'un bleu translucide, regard qui se noie dans un vide absolu. Mes pensées sont inexistantes, Rachel, Jade et ...mon amour...elle m'ont broyé, bien plus violemment qu'Oboros.
Je recule jusqu'au mur, frottant lentement mes poignées dont le picotement m'informe d'une douleur violente, je me laisse glisser jusqu'au sol, recroquevillée sur moi même, m'enserrant le corps en me balançant.
Je ne la regarde pas, je marmonne mécaniquement les phrases d'alors d'une voix éteinte.

- J'le f'rai plus, pardon...J'le f'rai plus, pardon... J'le f'rai plus, pardon...J'le f'rai plus, pardon...J'le f'rai plus, pardon...


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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeLun 14 Juil - 18:49

Peur. La peur. Sa peur. C’est ce qui me faire reprendre conscience de ce qui ce passe, de ce que j’ai fait. Son visage, son cœur, ils n’expriment plus rien d’autres. Les choses se sont passées si lentement pour moi que j’en ai oublié que je fonctionne plus vite que le monde et la violence qui en ressort je ne pense pas pouvoir la concevoir. Je n’ai pas de monstre en moi, comme elle, comme Jade ou comme Rachel, mais j’ai cette ligne que je ne dois pas franchir. Je l’ai fait. Elle en paye le prix.

Non, je ne lui aurai pas fait du mal, dans ma perception des choses c’est limpide ; mais dans la sienne, à sa vitesse, c’est impossible. D’une succession de mouvement incontrôlé mais interrompu elle n’a retenue qu’une action fluide dont il est probable qu’elle n’ait eu le temps que de comprendre ce qui se passait après coup, et s’il n’y a eut aucune hésitation elle n’a pu voir les temps d’arrêt. Non je ne lui aurai pas fait mal car je suis animée d’amour pour elle mais s’il sert de carburant à ce que je suis c’est un combustible qu’elle a vu.

Le même combustible qui devait alimenter John. Celui-là même qui la même qui la renvoi profondément dans son passé. Je contemple tout cela alors que ma pensée cohérente ce reforme avant même qu’elle n’ait fini de secouer sa tête, me laissant contempler le tableau que j’ai peint par franchissement de ce que je m’imposais. Je vois le sang, je vois les tremblements, je vois l’énergie qui s’échappe et s’enfuit, je contemple tout cela avec l’immobilité d’une gargouille jusqu’à ce qu’elle se retire, s’échappant à sa chaise et frottant un poignet bien trop rougit. Ma bouche s’entrouvre et mes yeux reviennent bleus alors que je prends conscience de nouvelles choses qui m’ont échappée. Blessée, oui, je l’ai blessée. Non seulement dans le cœur mais aussi dans le corps. C’est… c’est… c’est…

Pas le moment. Je n’ai pas le loisir de me choquer de ce que j’ai fait car je l’ai déjà fait d’elle et elle passe avant. Elle qui ne me parle pas, qui énonce une chose mécaniquement par reflexe, par automatisme, une preuve de l’abîme dans lequel je l’ai replongée.

Ne pas la toucher, je ne dois pas la toucher. Plus maintenant.

Je m’avance, prête à m’immobiliser à la moindre réaction négative, et je m’accroupie, simplement, sans la quitter des yeux.

- Caitlyn…

Ma voix est un murmure, prête à se taire à la moindre mauvaise réaction. Je suis une idée, un besoin, mais j’ai suffisamment de jugeote pour me taire si cela enfonce le clou.

- Caitlyn écoutes ma voix…

Si les mots pouvaient guérir, ça se saurait. Voici qui agresse ma conscience mais je continue de croire en eux, en leur témoignage. Nous n’avons rien de mieux pour communiquer pour l’heure alors je ferais avec.

- Caitlyn ça va aller. C’est fini…

Il n’est ni l’heure de se faire pardonner ni celle de s’excuser, il est l’heure de se retrouver au fond de l’abîme creusé par la chute de Lucifer.

- Je ne voulais pas te faire mal, je ne pensais pas que mes paroles ou mes actes seraient si… Je ne sais même pas comment qualifier cela. Pardonne-moi pour t’avoir fait du mal, pardonne-moi d’échouer et de faire tant de mal. Je suis gauche et stupide, parfois… mais… mais…

Je suis dans le présent et le passé, je revis une scène similaire mais qui avait une ampleur infiniment moindre à l’époque, tout comme nous. Je me souviens de ses paroles d’alors, du fait que ce ne soit pas ma faute mais celle de l’APB ; c’est faux, l’APB permet à autre chose de s’exprimer car mes émotions, déjà si forte aujourd’hui, ne me domine que plus facilement. Il peut être agréable de se laisser dominer mais comme toute chose ça peut être pour le meilleur et pour le pire. A l’époque Caitlyn n’arrivait pas à être à la haute de ce qu’elle voulait, aujourd’hui c’est différent. Il n’y aura pas de « tu m’aimes quant même ? » pas plus que de « petite conne ».

- Caitlyn de Lauro-Elioth, doutes de tout c’que tu veux, même d’moi mais de mon amour pour toi… ça jamais.

Je ne crois pas avoir jamais fait pire que maintenant mais je m’en contrefous, je n’aurai de cesse de me faire pardonner de tous les moyens que je pourrais mais pour l’heure j’en appelle à d’anciens souvenirs, à notre passé pour l’en sortir du sien. Cela marchera-t-il ? J’essaierai jusqu’à ce que ça le fasse.

Je me souviens de mes mots, de ces mots du cœur crachés par une éruption de ce dernier, je lui expliquerai calmement, plus tard. Nous auront le temps si nous nous le donnons, pour l’heure nous devons le prendre. Reviens Caitlyn, s’il te plait. Reviens.

Je sais que tu t’es blessée et je suis désolée de l’amputation violente que je t’ai infligée mais je te promets de t’aider à te soigner, par l’amour et la présence, par tout ce qu’il faudra et que tu demanderas.

- Caitlyn, regarde-moi. Ça va aller, maintenant. D’accord puce ?
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeMar 15 Juil - 11:31

Ceci n'est pas mon passé, c'est mon présent. Je ne suis plus une jeune fille chétive, un peu garçon manqué et n'ayant que sa gouaille comme seule défense, je suis une adulte forte et responsable, j'ai fondé un foyer avec épouse et enfants et je suis une mutante puissante et redoutée. Pourquoi alors mon sanctuaire doit il etre une fois de plus un lieu d'insécurité, pourquoi suis je violenté une fois de plus par quelqu'un qui devrait me choyer et m'offrir sa protection ? Les circonstances sont différentes, il n'y a pas de haine, pas d'alcool, pas de méchanceté. C'est un accident, je veux y croire et je m'y accrocherais mais la violence lorsqu'elle est subie reste la violence, qu'importe les circonstances, seuls parlent les faits.
Elle dit me connaître mais pourtant elle le savait. Je peux tout endurer de la part de ceux que j'aime et je serai prête à tout pour eux, mais pas la violence. Pas ce déchaînement de violence contre lequel je lutte aussi en y perdant pied peu à peu.

C'est sa voix qui me ramène et remet en route le fil de mes pensées, je continues à psalmodier ma litanie quelques instants mais mon regard reprend vie et se déplace peu à peu vers elle. Je me souviens, je sais où je suis....je sais ce qui vient de se produire. J'arrête de marmonner mais je me tasse sur moi même. Je ne veux pas qu'elle me fasse mal à nouveau, je la crains mais je sais que je suis sans défense face à elle, aussi bien sur le plan physique que moral. Peut-on avoir peur et aimer à la fois ? A présent je sais que c'est possible.
Je manifeste un état hébétude, comme si je sortais d'un rêve au couleur de cauchemar et c'est exactement ce qui vient de se produire, une horreur. Mes sentiments sont un mélange édifiant de peur, humiliation et tristesse : rien ne m'aura été épargné cette nuit.
Elle me dit que ca va, et cette fois alors que mon regard se raccroche à elle comme si je la recouvrais pour la première fois, j'affiche un air outré qui n'est pas surjoué, la bouche toujours entre ouverte.

Non...non...ca va pas...

Ma voix est horriblement étranglée et tremblante même si je n'ai pas la force de pleurer, mes yeux se baissent à nouveau sur la télécommande chuté à même le sol.

Tu as...tu as cassé ma télé....sale conne....

Un chuchotement qui brise le silence.

Pardon...je..je t'aime.. je ferais ce que tu voudras..promis..mais ne me quittes pas...et..et...ne me fais plus de mal.
 
Je  retombe dans mon mutisme, me fermant totalement au monde. Je ferais ce qu'elle me demande, me laisserais faire si elle me soigne, me laisserait guidée où elle voudra. Je ne desserrerais plus les dents, incapable de parler comme de pleurer. Je n'insisterais pas pour qu'elle reste avec moi, perdue dans mes pensées. Elle est rassurée sur le principal, je l'aime mais ce qu'elle m'a fait ce soir, je dois trouver la force de la pardonner à défaut de l'oublier. Oublier ce visage terrifiant et hurlant de celle qui justifie chaque instant de ma vie changé en oiseau de proie prêt à me déchirer.
Oublier que nous sommes si forte pour nous faire du mal.
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeMar 15 Juil - 14:13

Elle revient. Peu à peu, mot après mot, souffle après souffle, battement de cœur après battement de cœur. J’ai déjà craint son regard mais jamais cela n’a été réciproque et désormais cela le sera, je le sais. Je n’ai pas fait que franchir mes limites mais j’ai franchies les siennes malgré son avertissement, malgré sa demande. Peut-être avait-elle raison dans ses paroles quand bien même je les ai démontées une à une, l’important n’est plus là pour l’heure.

Sa voix se tait mais elle ne s’en recroqueville que plus, par peur, toujours, malgré une volonté que j’ignore si elle se nomme confiance ou aveuglement. Je voulais l’aider à confronter un problème, elle a dressées des défenses et je les ai pulvérisées, créant ainsi un autre qui s’il me permettra de l’aider a impliqué qu’elle souffre, qu’elle en souffre. Créer une douleur pour en combattre une autre, c’est une politique de la terre brulée ; décevant de ma part, douloureux pour la sienne. Peut-être n’a-t-on pas de cycle et suis-je la seule à nous les imposer, peut-être est-ce le Fin justifiant les Moyens qui nous causes le plus de problème. Ça marche, oui, mais à quel prix ? Nous avons toutes deux cet extrémisme mais elle le dirige contre elle-même alors que moi…

Non… non… ca va pas…

C’est un cauchemar éveillé dont elle sort brisée et évidée, énonçant une vérité en réponse à des mots dont le potentiel est à revoir. Mais plus tard car pour l’heure elle change de sujet, elle s’esquive comme elle le fait si souvent. Du déni, face à cette peur et cette tristesse, face à ce que je suis capable de devenir lorsque je vais au-delà ; elle l’avait déjà vue, cette chose, elle a même couchée avec malgré mon absence de souvenir de cela, mais elle ne l’avait pas vue ainsi. Nous n’étions pas des forces opposées les fois précédentes où je l’ai laissée sortir même si aujourd’hui je n’ai pu la contenir.

J’ai cassée la télé, oui, je suis une sale conne, mille fois oui. Malgré que ce soit dit comme une fuite face à elle-même et son ressenti elle fait du bien, cette insulte. Un bien dont je ne profiterai pas cependant car il y a plus importante que cette vérité à mon sujet. Plus douloureux aussi.

Pardon… je… je t'aime… je ferais ce que tu voudras… promis… mais ne me quittes pas… et… et… ne me fais plus de mal.

Je dégluti sans parvenir à finir mon geste, ma gorge restant nouée à des paroles qui prouvent que malgré ce qu’elle a essayée de faire, les dégâts sont trop importants pour que son esquive fonction. Elle ne peut changer de sujet et cela n’est arrivé qu’une fois. La non-vie n’était-elle pas préférable à cette vie-là ? Mieux valait-il qu’elle s’oublie ou qu’elle ne parvienne pas à le faire ?

Ai-je pleuré lorsque j’ai perdu le contrôle ? Je ne le sais pas. Avant oui, après oui, pendant… aucune idée. Les larmes perlent lentement alors que je cherche des mots qui ne sortent qu’en bredouillement, une constante se retrouvant dans mes gestes alors que je m’en vais m’excuser, pansant un corps tout en cherchant à retrouver un esprit. Ses réactions sont minimes, elle fait ce qu’elle a dit, ce que je veux, je ne la quitte pas et bégaie comme une litanie que je ne la quitterai pas, que je ne lui ferais pas de mal.

La douceur est revenue, mêlée de désolation et de crainte, j’ôterai les éclats de verre et je désinfecterai les coupures désormais que j’ai le droit de la toucher. Je lui poserai de la glace sur le poignet qu’à défaut de lui avoir brisé j’ai couvert d’hématomes à l’instar de son épaule, épaule qui aura droit à la même attention après. Je ne la quitterai pas, l’accompagnant avec toute la lenteur et la douceur qu’il m’est possible jusqu’à ce que cette soirée se termine, elle allongée sur le lit à ma demande et moi la regardant, dos courbé et ailes basses, assise nous loin pour veiller, craignant que dans le noir cette silhouette en devienne plus sinistre que rassurante.

Elle ira mieux malgré cela, ça prendra du temps mais nous pourrons essayer de le faire ensemble, comme nous l’avons toujours fait. Cependant il serait plus juste de dire qu’elle ira mieux malgré ceux-là car il n’est plus question d’un unique problème « intrinsèque » à sa nature et à ses problèmes avec la violence ; elle tend à l’infliger tout autant qu’elle ne peut la recevoir, contre ou par les personnes qu’elle aime en tout cas.

Je ne lui ai pas déchiqueté le visage mais je pense que j’ai achevé d’en faire de même avec son cœur même si là où elle s’empoisonnait j’ai matraqué à en briser brutalement. Ça aurait pu se passer autrement, ça aurait du se passer autrement, c’est trop tard maintenant. A nous de faire en sorte que ce mal et cette souffrance ne soient pas vainc.

Je ne pourrais jamais m’empêcher de te faire du mal Caitlyn, que je sois là ou que je disparaisse. Mais je t’aime et c’est pour ça que quelques soient le mal qui t’est fait, qui que soient les responsables, je t’aiderai à réparer, à guérir ou à cicatriser, envers et contre tout. Pas de pardon, pas de rédemption, juste une nature aussi vraie que ta monstruosité et ma violence, aussi vrai que ta générosité et ma gaucherie, une nature qui nous unie et nous porte.

Je ne chercherai pas à nier la graviter de ce qui c’est passé mais je te parlerais de cela. Tu sembles l’avoir oublié et des paroles murmurées dans la nuit au creux de notre nid seront le mieux que je pourrais faire pour l’instant. Si les mots ne guérissent pas, ils apaisent, ils témoignent de choses qui, elles, permettent de guérir. Ça prendra du temps et je te donnerai tout celui dont tu as besoin, je serais une présence envers et contre tout et je t’aimerai envers et contre nous. Comme tu le fais.

Nous avons des ombres dans le cœur mais il est baigné de la lumière de l’autre, même lorsqu’elle vacille, même lorsqu’on l’occulte. Ça ne disparaitra jamais complètement, ça ne disparaitra jamais, simplement.
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeMar 15 Juil - 17:27

Le sommeil ne viendra pas. Elle veille à mes cotés et ma tête explose de tout cela. Je repasse chacune des secondes que j'ai vécu, je m'en crucifie le cœur. Je n'ai réussi à accepter sa présence qu'au bout de cinq heures de lutte. Auparavant, je taisais ce profond désir de la chasser, qu'elle s'éloigne de moi car j'avais cette terreur du bourreau, je voulais la sécurité et elle me menaçait par sa présence. C'était irraisonné et j'ai du lutter contre ce sentiment, lorsqu'enfin il s'est estompé, l'amertume et la tristesse sont venues...elles sont encore là, mais on s'en accommode et on compose avec. Il le faut, c'est la première étape vers le pardon. Le pardon du corps est celui qui risque de prendre le plus de temps, je suppose les nausées si elle venait à me toucher, je préfère ne pas m'y essayer de peur de la culpabiliser d'avantage. Car elle souffre autant que moi, je suis lucide à ce sujet. Nous devrons être patiente l'une envers l'autre...une fois de plus.
Elle se met en mouvement à l'aube, se relevant pour quitter la chambre. J'hésite et me redresse sur la couche l'interpellant pour le première fois depuis...depuis.

Amy..je..attends s'il te plaît...

J'hésite, lui adressant un faible sourire chargé de timidité.

Pour ce qui s'est passé hier...Je crois que je te dois des excuses, j'ai beaucoup réfléchis cette nuit, beaucoup...ressassé. Pour le meilleur et pour le pire, tu as raison : ce n'est pas que des mots jetés au vent et je suppose que c'était là un de nos pires. Je n'ai pas le droit de t 'éloigner de mes problèmes, pas le droit de t'exclure...Ils te concernent parce qu'ils nous concernent. On ne peut rien construire si on n'est pas deux et si on ne peut pas compter l'une sur l'autre, nous sommes les fondations de notre tribus,nous devons être solidaire pour nous mais aussi pour elles. Je peux combattre ce que j'ai en moi, grace à vous je le ferais...et tu m'y aideras mais...je te demande de respecter ces moments où je ne veux pas en parler, je te promet en échange de t'en consacrer un ensuite, lorsque je serai prête...ne me force pas, respecte cela, respecte moi.

Pour le reste...


Un silence troublé d'une profonde inspiration.

Tu comprendras que...que ce n'est pas anodin mais ça ne regarde que nous...je ne veux pas perturber les filles avec cet incident...j'effacerai « ça » en phasant. Il me faudra du temps pour....pour passer au dessus, tu comprends ?
Ca ne change pas mon amour pour toi mais...je ne te cacherais pas que...que...tu m'as vraiment blessée comme je ne pensais pas cela possible, c'était un accident mais ...voilà...c'est arrivé. Par NOTRE faute, mais c'est arrivé.


Un nouveau silence alors que je m'assois ramenant le drap à moi.

Tu sais...grâce à votre amour à tous, j'ai l'espoir que je ne serais jamais comme mon père, comme Adrien...Je ferais en sorte de museler cet héritage, de l'enfermer au fond de moi. Grâce à toi et à ta bienveillance, je vais devenir une bonne mère, je ne serai pas comme John, notre petite Jade aura toute l'aide qu'elle voudra, de même pour Aislinn ; elles sont nos fruits,aussi je les cultiverais avec amour et patience.
….
Mais...Il est une chose que je me refuse à être, que cela soit clair. Je ne serai jamais comme Jessie, je ne serais plus une « victime » de la violence familiale. Amy, si tu oses encore me bousculer comme hier...je demande le divorce et tu disparais de ma vie....Ceci constituera mon unique avertissement. Enterrons cette histoire...à jamais
.

En soupirant je me rallonge, couvrant mes yeux larmoyant de mon bras.

Je reste ici aujourd'hui...je n'irais pas au bureau...je dois..je ne sais pas...je n'ai pas envie de voir du monde...on pourrait ...on pourrait demander à Aislinn de passer ce soir ? Jade sera là... J'ai besoin que l'on soit ensemble...besoin de..de ciel bleu..de voir ce qu'on a construit...ensemble.

Que c'est difficile une vie. Rien ne nous prépare à tous ces combats, un instant...il suffit d'un instant pour changer le cour d'une vie, ou pour se tatouer à jamais dans notre mémoire comme la leçon ultime que derrière chaque meilleur sommeille toujours un pire.
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MessageSujet: Re: Shadows in Heart {Caitlyn Elioth}   Shadows in Heart {Caitlyn Elioth} Icon_minitimeMar 15 Juil - 23:57

Lundi 9 Juin 2014 – 05 : 17 A.M.
L’aube arrive après une longue nuit d’une blancheur comme d’un silence mortuaire. Je n’ai pas trouvée la force de parler ou de dormir, je n’aurai pas crut que l’un ou l’autre puisse être un effort, surtout pas en sa présence. Je l’ai contemplée dans le noir, je l’ai vue souffrir en silence et j’ai laissé la purge se faire car j’en avais déjà assez fait. Je pense savoir, penser et ne pas penser est mon problème car je fais l’un trop vite et l’autre trop violemment. La véritable nature de Caitlyn est une chose qui toute électrique qu’elle soit est paisible, non pas neutre mais passive, animée par l’amour et l’attendant, capable de s’y donner entièrement. Ma véritable nature est une chose qui est violente, active pour le meilleur et pour le pire, dominée par les émotions de l’instant et prête à tout pour les exprimer. L’amour de Caitlyn est dangereux pour elle-même, mon amour pour elle est dangereux tout court.

Je n’ai jamais été battue ni été obligée de me battre pour survivre, j’ai apprise la violence récemment, par la peur, par un traumatisme dont je n’ai pas parlé, ainsi là où elle mesure l’amplitude de sa violence lorsqu’elle l’emploie je n’en ai pas la moindre idée. Le contrôle, tout a toujours été une question de contrôle, sur moi, sur mon environnement, ce n’est qu’avec elle, avec Jade, avec Aislinn, que j’ai pu commencer à lâcher la bride, à laisser aller. Mais mon contrôle a des limites, ces limites n’ont pas besoin de l’APB pour être franchies mais elle les rend plus destructrice que jamais. Ma « crise » de tout à l’heure, elle était stable, je n’ai pas perdue la parole, je n’ai pas atteinte cette pleine puissance qui m’aurait faite perdre la mémoire, cette même pleine puissance qui, lorsqu’on se témoignait notre amour, ne lui a pas fait le moindre mal. Pourtant, il m’a suffit de regarder son visage, surtout lorsqu’il se tournait vers moi avec peur et dégoût, pour me rappeler combien c’est le cas. On ne se met pas en travers du chemin d’un Berserker, c’est cela ? Même quant on est la finalité de ce chemin ?

Je ne suis pas un monstre ni n’ait de monstre en moi, j’ai une limite à ne pas franchir et ça se résume à cela. Si je la franchi les personnes que j’aime le plus au monde en souffriront. Caitlyn en premier lieu, comme elle en a témoigné muettement par la tristesse une fois le reste vaincu.

J’ai été aussi dégoûtée de moi-même qu’elle de moi, je suis aussi amer qu’elle de ce qui c’est passé et dire que je regrette ne sera jamais suffisant. Je ne veux plus jamais lui faire cela, je ne veux plus jamais perdre le contrôle de cela en sa présence…  je sais qu’elle me pardonnera tout comme je sais que je ne le ferai pas. Il y aura des limites à poser, même à ce que je ressens. Surtout à ce que je ressens.

Est-ce la culpabilité qui me fait parler ? Je n’en sais rien. Mais ce que je sais est qu’elle m’ôte cette lucidité sur le fait que je ne devais jamais contrôler mes émotions, jouer avec elles, car on a vu ce que cela peut donner et c’était d’une grande douleur pour elle. Mais qu’est-ce qui est le moins douloureux ? Ces questions m’obsèdent depuis un moment, j’hésite entre chercher le meilleur et le moins pire, car rater l’un la fait sans doute plus souffrir que rater l’autre. Je me perds, il y a trop de choses, elles se mélangent et elles tourmentent mais je dois avouer que je ne mérite pas mieux alors je continue. Je ne peux m’arrêter de penser de toute façon, quand bien même je me perds dans toutes ces images, ces souvenirs, ces synthèses de mon imagination qui prennent peu à peu le pas sur la réalité, limitant cette dernière à ce que je ressens car c’est la seule chose dont je pourrais être sure.

Aucune de nous n’a dormi ni n’a bougé, je suis pour ma part restée ailes et épaules basses à la veiller comme je le voulais et lorsque le jour se lève je prends sur moi de réintégrer ce monde et de m’en aller continuer d’agir. Il me faut des vêtements, tout d’abord, puis je m’en irai lui préparer son petit déjeuner. La semaine commence et c’est avec un épuisement incommensurable que je m’en vais aider des personnes qui ne le verront pas et à qui je n’en parlerai pas. Pourquoi puis-je leur donner autant sans les faire souffrir alors que j’en suis incapable avec celle qui m’est le plus chère ?

Amy… – le son de sa voix me fait m’immobiliser dans la seconde même si je n’ose me retourner pour l’instant – je… – tu n’as pas à t’en vouloir, Caitlyn. Tu n’as pas à t’en flageller ou à t’en lacérer l’âme comme tu le fais si bien. Pourquoi fait-il qu’on te fasse souffrir toutes les deux ? – attends s'il te plaît…

Je me retourne lentement vers un sourire plein d’espoir, un sourire qui n’ose pas encore s’assumer mais qui grandira à nouveau malgré que j’ai tué son prédécesseur parce que quoi que je lui fasse, quoi qu’elle endure, elle revient toujours. Malgré ce qui c’est passé hier, elle est en train de revenir.

Sans doute me dois-tu autant d’excuses que je t’en dois mais elles ne sont pas nécessaires Caitlyn. Je sais que tu as beaucoup réfléchis, je sais aussi que tu as beaucoup ressassé tout comme tu as lutté contre ce que je t’ai fait. Tu luttes toujours, tu te débats toujours, tu pousses l’abnégation et la notion d’amour dans les retranchements même de ce que les humains considèrent comme ces notions. Mais tu es aussi bien placée que moi pour savoir que ce que je ressens dépasse les limites humaines.

Pour le meilleur et pour le pire, voici qui m’arrache une inspiration contrite et une larme le long de mon nez ; j’ai peut-être eu raison mais j’aurai préférer rester dans le tord et ne pas t’infliger cela, puce. C’est l’un de nos pires, c’est peut-être même notre pire, je le sais et me le repasserai chaque fois que je le devrais, pour me convaincre d’où je ne dois pas aller, même pour nous. Parce que le pour et le contre ne se distinguent plus tellement dans cet état.

Non, tu n’avais, n’as et n’auras pas le droit de m’éloigner ou de m’exclure mais je ne l’ai pas non plus d’ainsi arracher les portes de ton cœur si elles me sont fermées. Oui, il n’y a plus de tes ou de mes problèmes, il n’y a que de nos problèmes mais malheureusement j’en deviens un trop souvent, comparativement. Non, on ne veut rien construire sans l’autre et si l’on ne peut compter sur l’autre il n’y aura plus rien de ce que nous avons fait. Nous devons êtres les fondations de notre famille mais nous sommes de part et d’autre d’une faille sismique et si nous ne bougeons d’un même mouvement nous risquons de tout détruire, de nous détruire, comme hier soir, comme avant-hier après-midi. Nous ne sommes plus seules impliquées mais c’est avant tout pour toi que je le fais, pour elles aussi mais avant tout pour toi, Caitlyn.

Je peux combattre ce que j'ai en moi, – oui tu le peux, j’hoche la tête pour te le dire, pour confirmer, pour supplier – grâce à vous je le ferais… – oui tu le feras et oui on t’y aideras, deux acquiescements et autant de larmes pour t’y soutenir dès maintenant – et tu m'y aideras mais… – oh que oui je le ferais, tant que je le pourrai, tu en as besoin, tu dois y arriver, tu y arriveras, oui, oui, oui – je te demande de respecter ces moments où je ne veux pas en parler, – je me fige et je dégluti cette fois car s’il est une chose que je peine à concéder c’est bien ce genre de limites, je m’y entête et m’y débat comme dans des ronces jusqu’à ce que cela passe ; j’essaierai, pour toi, de toutes mes forces, afin que plus jamais n’arrive ce qui est arrivé – je te promet en échange de t'en consacrer un ensuite, lorsque je serai prête… – tu n’as pas à me promettre, tu n’as surtout pas à te forcer à le faire ; tu le feras naturellement ou tu ne le feras pas, je ne veux pas d’autres choses, Caitlyn – ne me force pas, respecte cela, respecte moi.

J’hoche la tête solennellement tout en fermant les yeux, faisant ce serment tant à elle qu’à moi-même et calmant ce qui s’agite en trop plein. Pour le reste, j’aurai un minimum la tête froide, à l’écoute du mieux que je pourrais. Je relève la tête et des yeux humides mais je commence à enrailler le pique d’émotion d’un retour que je risquerai de brusquer. Je ne le veux pas car il y a trop de risque qu’elle en souffre. Garder son calme et ne pas se laisser submerger. Respirer lentement. Ecouter et voir.

Je n’en parlerai pas, non, je connais le prix des secrets et je sais que Jade ne comprendrait pas plus que ce qui c’est réellement passé en Irlande. Les protéger, de nous y comprit, oui. C’est ça être mère. C’est là où j’échoue et tu réussis. Effacer « ça » en phasant… je ne sais que dire et qu’en penser. Ça a son importance mais même si ça disparait de tes chairs je ne l’oublierai pas, je suis incapable d’oublier et je ferai en sorte de ne jamais ignorer.

Je sais que ça ne change rien comme que je t’ai vraiment blessée, je m’excuse de l’un comme de l’autre et c’est horrible à penser, je crois. Ma bouche s’entrouvre pour donner des explications qui ne viendront que plus tard. Ce n’était pas un accident et les larmes recommencent à se battre pour couler. C’est arrivé, c’était déjà arrivé mais pas ainsi. Je ne veux pas ni ne dois plus le faire ainsi. Notre faute ? Notre faute… Notre faute.

Mon regard se perd et se recentre à son mouvement alors que je continue de lui faire face, sans réellement savoir que dire ou pouvoir ralentir ce que je pense. Je déglutie à cette idée, à cet absence de contrôle qui me parait bien plus dangereux pour elle qu’auparavant. Je dois trouver un moyen de la protéger contre ça maintenant que je lui ai ôtées les défenses qu’elle pouvait avoir et on le trouvera, j’en suis sure, dès que le problème le plus urgent sera réglé.

Tu ne seras pas comme ton géniteur Adrien, non Caitlyn. Tu ne l’es déjà pas mais tu n’arrives pas à le voir et ça ressurgit car tu crois l’être, ta violence prend une nouvelle forme pour s’exprimer maintenant que tu as muselées les autres. Arriveras-tu à le museler ? Si ce n’est pas le cas, nous le canaliserons. Il n’y a pas qu’une solution et il ne faut pas se contenter des extrêmes, nous n’aurons jamais une vie parfaite alors peut-être est-il temps de concéder des choses. Tu deviendras une bonne mère, tu l’es déjà la plupart du temps, ce qu’il te manque c’est la pratique et surtout les occasions ; c’est difficile avec une Aislinn plus vieille que toi et une Jade qui prend bien soin de te montrer qu’elle est plus intelligente et férocement indépendante, tu n’as encore eue l’occasion de t’occuper d’une chose entièrement dépendante de toi-même si Ashake t’en donnera une bonne idée. Ça sera la dernière étape, surement. Nous n’y sommes pas encore mais ça sera notre final dans l’établissement de notre famille.

Tu n'es pas comme John. Tu l’as subi et si tu as maltraitée Jade ce n’était pas la même chose, tu ne voulais pas évacuer un trop plein de mal en toi mais lui prouver qu’elle aurait à subir et infliger une douleur bien différente. Elles ne sont pas nos fruits, non, mais elles sont ne cultures, oui. Amour, patience… famille. Oui et oui.

Mais… Il est une chose que je me refuse à être, que cela soit clair. Je ne serai jamais comme Jessie, je ne serais plus une « victime » de la violence familiale. Amy, si tu oses encore me bousculer comme hier… je demande le divorce et tu disparais de ma vie… Ceci constituera mon unique avertissement. Enterrons cette histoire… à jamais.

C’est un coup en plein cœur et la chose qu’il m’arrache a surement de quoi surprendre et choquer. Je souris. Pas parce qu’il est question d’enterrer cette histoire à jamais, ce n’est pas encore l’heure, mais parce que je sais qu’elle y survivra. Elle survivra malgré moi, elle me survivrait si c’était nécessaire. Je ne le souhaite pas mais je suis heureuse qu’elle le puisse, qu’elle l’envisage. Je ne veux pas qu’elle devienne comme Jessie et si je dois disparaitre pour éviter cela alors je le fais sans la moindre hésitation.

Pas de bureau aujourd’hui, d’accord. Pas voir de monde aujourd’hui, d’accord. Un repas familial ce soir, d’accord. Etre ensemble et avoir notre ciel bleu, d’accord. Construire, d’accord.

- Je vais te chercher ton petit déjeuner et j’appelle Nathan puis Aislinn, répons-je simplement. Et Caitlyn… je… si jamais ce qui c’est passé hier doit se reproduire j’aimerai que tu emmènes nos enfants avec toi. Aislinn et Jade seront bientôt indépendantes mais pour les autres, ceux à venir… tu les aimeras, tu seras une bonne mère, tu pourrais vivre avec eux et adopter une vie mortelle à leurs côtés. Si je suis incapable de me contrôler je disparaitrai pour ne plus jamais vous blesser ni toi ni eux. Les papiers du divorce devront être prêts comme un testament mais je suis prête à le faire, je t’aime assez pour ça.

Y a-t-il manière plus maladroite pour le dire ? Il faudrait que je demande à Sanzo ce qu’il en pense mais je garderais cela secret, ça sera à jamais scellé entre Caitlyn et moi, éventuellement avec le notaire qui conservera le bidule. Alors que je commence à me vêtir, je reprends rapidement.

- Et je t’aime aussi assez pour avoir l’envie de construire une maison avec toi. Une vraie maison, hors de cette Institution, avec de grandes pièces et tout. Salem Center sera suffisant niveau proximité, on pourra faire des chambres aux filles même si elles les occupent une fois dans le mois. On n’y est pas encore à tous les niveaux mais même si c’est très terre à terre comme construire je l’énonce quand même. C’est surement l’un des plus mauvais moments pour le faire mais du coup c’est cohérent avec moi. D’ailleurs pour la télé, elle est encore sous garantie – même si je me vois mal expliquer au gars lorsqu’on la changera comment une poignée de porte s’est retrouvée dans l’écran – et la porte, Sanzo nous avait déjà fait une enveloppe, hein ?

Ça c’est pour pas qu’elle stresse pour les dégâts matériels et sans doute qu’elle puisse le faire pour l’idée de la maison. D’un autre côté, c’est un stress surement moindre et une idée pas si désagréable que cela. Par contre si elle escompte faire un potager je refuse d’y participer en tant que plante verte ; je la garde pour ce soir celle-là, j’espère que ça la fera rire. Après tout, le Pogron c’est pour plante d’intérieur !

Il est une leçon que l’on peut retenir de tout cela. Enfin, une de plus. Les ombres ne peuvent exister sans lumière et il ne tient qu’à nous de rester dans la seconde, même si c’est difficile.

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