Une arrivée des plus fracassante. [Terminé]

Effectivement, Kaede était de ces livres auxquels un bref regard à la quatrième de couverture suffisait pour en saisir l’idée principale et à sa mine déconfite qui cherchait auprès de moi une quelconque approbation, je comprenais qu’elle venait de recolle peu à peu les morceaux d’un puzzle personnel qui la faisait sans doute se rendre compte de certaines vérités qui jusqu’ici lui paraissaient secondaires. Je n’étais pas là cependant pour lui donner des ordres, des directions ou des axiomes prémâchés. A elle de faire son chemin vers sa vérité, vers sa compréhension du monde pour y prendre la part qu’elle désirait y prendre, ni plus, ni moins, je n’avais certainement pas envie d’être le guide de quiconque. Je me contentais donc de baisser la tête d’un air navré en évitant de croiser son regard tout en répondant tout de mêmes quelques mots que je puisais dans le fil de mes idées.

- On a tous notre passé, tu sais. Ne le regrette pas, c’est une des rares choses que tu ne peux pas changer, pour l’avenir c’est différent parce que quoi que tu fasses, il est toujours droit devant toi qu’importe la direction, la vitesse ou la démarche qu’il te plaira de prendre. Par contre, si tu veux un conseil…Ne devient pas comme ces abrutis qui peuplent notre communauté et qui s’amusent à nous dresser un constat du monde en noir et blanc : les méchants humains, les bons mutants. C’est de la connerie tout ca, il y a des raclures chez les mutants aussi et ça je peux te l’assurer et il y a certains humains qui ne sont pas nos ennemis et que je qualifierai de « profondément bons ». notre combat, il est social, il est politique mas ce clash entre les races, c’est un peu dépassé par les enjeux qui se dessinent dehors..Fin, j’crois que Grudge t’expliquera ces choses-là mieux que moi, j’suis juste…une « petite » dans ce monde-là en fait.
On devrait descendre.

Ce qu’elle fit sans lui demander son avis, ouvrant la porte de sa chambre pour s’engouffrer dans la cage d’escalier ou elle déboucha dans le salon alors qu’une odeur de nourriture en train de mijoter se faisait sentir depuis la cuisine ou Fast’ s’acharnait à concocter quelque chose de mangeable. Silent se posta devant Grudge en pleine réflexion devant son poste de télévision et les news qui y défilaient en boucle, montant ce qu’ils nommaient à présent « l’Attentat du Port de San Francisco ». Elle lui adressa un message laconique alors que le regard du confreriste se posait sur Kaede dans sa nouvelle apparence.

- Elle est blessée, partout sur le corps, faudrait nettoyer ça.

Kyle acquiesça d’un geste de tête avant d’adresser un sourire énigmatique à l’attention de la petite japonaise.

- Ok, on voit ça après, j’en profiterais pour discuter de choses importantes avec toi. Une vraie petite gothique hein ? J’en avais déjà une dans les jambes et en voilà une seconde, faudra voir à pas en faire une collection, l’originale est déjà chiante à souhait.

- C’est pas vrai…

C’est tout ce que Silent ajouta avant de se diriger vers la cuisine, d’adresser un regard intrigué à Fast qui se battait avec une chose pourtant simple : une omelette en commentant

- Quoi ? J’suis videur pas cuistot, m’emmerde pas…c’était ton tour de faire la bouffe normalement.

Sans lui répondre, elle pris ses couverts et son assiette pour aller les passer sous l’eau de l’évier pour les laver ( un autre de ses TOC lié à son obsession de la propreté) ? Fast en profita pour apostropher la jeune Kaede alors qu’elle entrait dans la cuisine, Kyle restant au salon.
- He heyy ! Regardez qui voilà ? Pourquoi tu l’as déguisée comme toi, la peste ? Tu trouvais qu’elle ne passait pas déjà inaperçu avec ses cheveux et ses cornes ? Bah, faudra faire plus sobre, gamine, bon déjà tu vas avoir l‘honneur de bouffer un plat made in the Best of the Best, comme quoi tu n’auras pas perdu ta journée, non ? Par contre si c’est pas bon, gardes tes commentaires sinon tu te demerderas pour le petit dej, allez à table !

Ce n’était pas très esthétique mais au moins c’était comestible et chaud.

Kaede écouta Silent tandis qu'elle ravalait une boule de haine, de rage et de tristesse. La boule passait mais elle était tellement douloureuse. Cela se voyait sur son visage. Kaede se retenait de toute ses forces pour ne pas hurler. La première a lui venir en aide sans aucun retour attendue était un membre de sa famille d'origine. Et elle, elle n'avait même pas pus le protéger.

-Tu as surement raison... J'ai un peu soif. Dit elle.
Elle voulait pas trop en parler et la boule lui brulait la gorge. Effectivement, Silent avait raison, bien que Kaede voyait les humains comme des ennemis à abattre. Elle n'arriverait jamais a leur faire totalement confiance.

Elle suivit alors Silent vers le salon. Autant, sur Silent, le style gothique était beau et très esthétique, autant sur Kaede, le contraste noire de ses vêtements et du rouge flamboyant des ses cheveux et ses yeux lui donnait des airs de cosplayeuse en pleine convention essayant d'attirer toute l'attention des visiteurs. Bref, Kaede allait vraiment devoir se faire une coloration si elle veut sortir dans cette tenue sans se faire remarquer.

Tandis qu'elle descendait, elle entendait les infos à la télévision qui continuait de transmettre des images du cadavre métallique encastré dans le port de San-francisco. C'est en voyant ces images, sans les flammes pour cacher la forme du navire, que Kaede pris conscience du "bordel" qu'elle avait produit. Les images de la caméra de surveillance qui avait capturé la silhouette de Kaede passait en boucle aussi avec des commentaires des journalistes. Ils accusaient déjà les mutants d'avoir perpétré l'attentat. Aussi, la police semblait rechercher une femme, au cheveux rouges avec des "pics" sur la tête. De "cornes" ont été passé a"pics", et le portrait robot affiché ne lui ressemblait pas beaucoup. Même les cornes étaient mal placé. Ils l'avaient enlaidis, faisant passé la personne qui avait détruit le porte-container comme un monstre. Les médias dans toutes leurs splendeurs en somme.

Kaede fut sortit de sa réflexion par Kyle Keneth.

-... discuter de choses importantes avec toi. Une vraie petite gothique hein ? J’en avais déjà une dans les jambes et en voilà une seconde, faudra voir à pas en faire une collection, l’originale est déjà chiante à souhait.

- C’est pas vrai… Retorqua Silent.

Kaede fit un mince sourire et confirma en japonais.
-Hai ! Je reste que deux semaines, je serais pas trop embêtante.

Bien que la douleur soit présente, elle était vraiment en présence d'une famille. Cela lui réchauffait le cœur et soulageait ses peines. Même si sa famille d'origine n’existait plus, elle avait devant elle, la preuve qu'elle pourrait s'en reconstruire une. Cela confirma encore ce que Silent avait dit. Le passé ne peut être changé, le futur quand à lui est bien plus important et permet des solutions. Le passé n'est qu'une représentation de ce qu'il faut ou ne pas faire. C'est ce qu'on appelle l'expérience.

Kaede se dirigea ensuite vers la cuisine, suivant Silent mais surtout en suivant l'odeur de l'omelette préparée par Fast. Kaede entendit Fast râler. Silent avait surement due lui dire quelque chose de désagréable. Au moment de rentrer, Kaede pus voir alors un grand gaillard qui faisait la cuisine. La situation était assez comique de part le fait qu'il semblait galérer comme pas possible. Cela arracha un nouveau sourire à Kaede.

Fast la remarqua ensuite :- He heyy ! Regardez qui voilà ? Pourquoi tu l’as déguisée comme toi, la peste ? Tu trouvais qu’elle ne passait pas déjà inaperçu avec ses cheveux et ses cornes ? Bah, faudra faire plus sobre, gamine, bon déjà tu vas avoir l‘honneur de bouffer un plat made in the Best of the Best, comme quoi tu n’auras pas perdu ta journée, non ? Par contre si c’est pas bon, gardes tes commentaires sinon tu te demerderas pour le petit dej, allez à table !

Kaede s’exécuta et s'installa à coté de sa nouvelle ( et première !) amie.

-Si je mange le meilleur du meilleur, alors c'est bien ! Cela sera toujours mieux que ce que je mangeais avant de toute manière donc je risque pas de me plaindre.

Fourchette...Couteau...! Dans le centre, elle n'avait eu le droit qu'a des cuillères, par sécurité. Alors se retrouver devant ses deux ustensiles lui faisait avoir la même tête qu'une personne qui utilise pour la première fois des baguettes pour manger. Elle se servit donc de la fourchette comme elle se servait de la cuillère du centre.

C'était comestible, voir même bon. Mais ça ne valait pas les pop-corn de toute à l'heure. Tandis que Kaede essayait de maitriser au mieux son art de l'utilisation de la fourchette, elle s’essayât à une question délicate.

- Et toi Fastpass, c'est quoi ton histoire ? Tu es mutant toi aussi, c'est quoi ton pouvoir ? Si tu veut pas répondre t'es pas obliger.

Kaede avait vite compris que ce genre de question était assez délicate. Aussi, elle préféra jouer la carte diplomatique. Elle montrait que ce n'était que de la simple curiosité.

- Et toi Fastpass, c'est quoi ton histoire ? Tu es mutant toi aussi, c'est quoi ton pouvoir ? Si tu veut pas répondre t'es pas obliger.

Fastpass, l’archétype de l’armoire à glace afro américaine, taciturne au premier abord et franchement intimidant au second. Le genre de gars qu’on n’allait pas emmerder en soirée ou à qui on disait « excusez-moi » même si on ne le bousculait pas dans une foule. Une force de la nature mais dont les talents étaient ailleurs. Archétype également dans le parcours, plusieurs condamnations pour voie de faits, deal, cambriolage, recèle, vol en réunion : un casier judiciaire comme unique Cv…Tout un poème, dommage qu’il sache à peine écrire et que ses lectures se résument aux romans photos narrant des histoire à l’eau de rose qu’il lisait le plus souvent en cachette. Car sous cette carapace de muscles et de brusqueries à tous les étages battaient un cœur sensible et une âme de chevalier servant même s’il aurait préféré se faire arracher les burnes à la pince à épiler plutôt que de l’avouer. Il entretenait une sorte de fausse guerre froide avec Silent, faites de vannes et de vacheries mais une réelle affection liée ces deux-là comme un grand frère veillant sur sa petite sœur, petite sœur qu’il avait perdu consumée par l’héroïne. Tolérant envers le Hibou qu’il traitait ouvertement de « gros péteux », il vouait une admiration et un respect à l’égard de Kyle qui l’avait sortie plus d’une fois de « divers merdes » lorsque ses crises de colères qui lui faisaient perdre tout contrôle avaient entrainés des pépins en cascade. Confreriste de conviction, il vouait sa vie à cette cause puisque dans son esprit, un homme, un vrai, se devait un jour ou l’autre de croire en quelque chose qui le sublimait. Il voulait faire en sorte que le monde puisse changer pour les mutants puisqu’il n’avait pas pu changer le cœur des hommes et de sa sœur et seuls ceux qui étaient en capacité de le faire par leur mutation devaient s’y essayer, c’est du moins la mission dont il se sentait investit.

Fast’ la regarda un instant d’un air amusé avant de s’installer à table à côté de Silent que la conversation semblait ne pas intéresser du tout. Droite comme un « i » sur sa chaise, elle mangeait assez lentement en prenant un soin méticuleux de ne rien salir ni trop toucher avec ses couverts. La voix éraillée et phénoménalement grave de l’afro américain résonna.

- Mon passé ? J’étais d’ici et d’ailleurs…dans l’coin…Et Grudge m’a trouvé…Je lui ai pété la gueule, il est revenu..Je lui ai repété la gueule…il est re-revenu…J’sais plus, quatre, cinq fois. ..mano à mano sauf que moi je me servais de mon pouvoir, lui jamais. J’croyais que c’était un de ces félés qui aimaient s’faire du mal tout seul…A la sixième fois, il m’a allongé et seulement quand j’étais par terre il m’a claqué son psycho gun sur le front. J’ai compris que depuis l’début il aurait pu faire ça et pourtant…qu’est-ce que je lui ai foutu ! Il m’a dit que l’important c’était pas le pouvoir qu’on avait mais l’utilisation qu’on voulait en faire, que c’était une question de potentiel plutôt que de puissance, que c’était un outil et qu’un outil ca devait servir à « fabriquer » quelque chose, à voir plus loin…Jamais personne m’avait dit des trucs comme ça. On a parlé…on a beaucoup parlé et j’suis resté.

Il sembla pensif un instant, comme traversé par quelques souvenirs d’une autre époque avant d’ajouter.

- Oh et quant à mon pouvoir….

D’un geste brusque, il tendit le bras vers Silent et celui-ci lui traversa la tête de la jeune gothique à la manière d’un fantôme alors que cette dernière, ulcérée et surprise, lâcha sa fourchette en écarquillant les yeux et en éructant presque aussi tôt

- TAIIIIN ! JE ! JE DÉTESTE QUAND TU FAIS CA ! SPECE DE …RAHA !

Fast était parti d’un rire gras devant l’énervement de la jeune fille alors que Kyle faisait son apparition dans l’encadrement de la porte pour y délivrer un message, cigarette aux lèvres et trousse de secours à la main.

- Kaede, dès que t’as fini, monte dans la salle de bain, qu’on voit un peu les dégâts.

Les laissant terminer de manger en s’insultant l’un l’autre, Kyle s’installa dans la salle de bain commune, tirant une chaise pour que la jeune fille puisse s’y installer et sur l’évier déposa ses instruments et ses flacons tout en se lavant les mains. Il s’absorba dans la lecture d’une notice d’utilisation d‘un antiseptique en attendant. Il leva à peine les yeux sur elle lorsqu’elle se présenta, lui adressant tout de même quelques mots rassurant.

- Bon, il va falloir me montrer tout ça, et puis ne stresse pas, c’est médical, j’ai fait des études de médecine dans une autre vie. Et puis pour de détendre autant mettre les choses au clair. Même si t’es mignonne, personne n’est mon genre : j’ai plus l’temps pour ce genre de conneries mais ça m’emmerderai de devoir prendre d’assaut un hôpital pour t’y faire soigner alors on va faire avec, ok ?

Kaede imaginait la scène ou Fastpass frappait Grudge. Y a avait un air un peu de cartoon dans son imagination et dans cette drôle d'histoire Fast avait réussie a arracher un petit rire de Kaede. Un rire d'enfant d'une gamine de 22 ans (23 en faites !). Elle se demanda aussi en quoi son pouvoir serait un outil à "fabriquer". Elle demanderait à Grudge !

Elle réalisa alors qu'elle était vraiment tombée sur des gens bien. Peut être un peu brute mais il n’y avait pas cette méchanceté gratuite au quelle elle avait eu le droit pendant 14 ans.Ainsi elle mangea, dans la bonne humeur et une ambiance saine et familiale ! Chose qu’elle n’avait encore jamais vécue. Kaede était en train de découvrir les petits plaisirs de la vie. Des moments de complicité presque fraternelle.

- Oh et quant à mon pouvoir….

Elle pouvait presque voir les liens qui unissaient Silent et Fast. En faites elle le voyait très clairement, elle le voyait même physiquement. Kaede se concentra pour voir la forme qui était en train d’unir le front de Silent à l’épaule de Fast.
Kaede ne put s’empêcher, à la vue du bras de Fast qui traversait la tête de Silent, de lâcher en japonais :-KUSO ! (Merde !).
Elle s’était même levée d’étonnement. Elle ne rêvait pas. Le bras de Fastpass traversait bien la tête de Silent.

- TAIIIIN ! JE ! JE DÉTESTE QUAND TU FAIS CA ! SPECE DE …RAHA !

-Sugoiiiiiii ! T’es comme un fantôme !

Il y avait vraiment des mutants partout et ils étaient tous aussi incroyable, les uns que les autres.
Fast se mit à rire et Kaede fît de même en voyant la tête de Silent. Pendant ce temps, Kyle avait fait son apparition dans l’encadrement de la porte.

- Kaede, dès que t’as fini, monte dans la salle de bain, qu’on voit un peu les dégâts.

-Hai ! Je viens dès que j’ai finit !

Kaede se jeta alors sur sa part d’omelette déjà bien entamée. Une fois terminé, et ayant un peu profité de rire encore sur les disputes bon enfants de ses deux compères, elle monta voir Kyle qui avait déjà préparé tout son matérielle de secours dans la salle de bain. A peine était elle apparue sur la pas de la porte que Kyle s’exclama.

- Bon, il va falloir me montrer tout ça, et puis ne stresse pas, c’est médical, j’ai fait des études de médecine dans une autre vie. Et puis pour de détendre autant mettre les choses au clair. Même si t’es mignonne, personne n’est mon genre : j’ai plus l’temps pour ce genre de conneries mais ça m’emmerderai de devoir prendre d’assaut un hôpital pour t’y faire soigner alors on va faire avec, ok ?

-D’accord. Mais… ça va faire mal ?

Elle l’avait dit comme une gamine sur le point de recevoir une piqure de rappel d’un vaccin. Ce genre de procédure, elle la connaissait déjà. C’était d’ailleurs les seuls moments qu’elle « aimait » dans le centre d’étude. Lorsque la douleur laissait enfin place au soulagement. Lorsque les scientifiques en avaient marre de la torturer et devait la soigner pour pas qu’elle défaille de façon définitive. C’est pour ça que Kaede ne rechigna pas. Elle retira son haut et son bas de façon presque mécanique puis s’assied en face de kyle, lui tournant le dos.

La longue balafre dans le dos était de loin ce qu’il y avait de plus visible, avec le dispositif greffé sur ses reins. On pouvait voir cependant plusieurs autres cicatrices, dont certaine bien trop rouge pour être propre. La douche avait bien nettoyé mais pour éviter les infections, il faudrait en faire plus. Cependant rien de grave, que des irritations et des petites plaies qui ont besoin d’être bien désinfectés. En revanche, pour retirer le dispositif, il est claire que seule une opération chirurgicale pourrait faire en sorte de le retirer, en prenant le risque de lui paralyser tout le bas du corps ou pire, lui infliger des douleurs chroniques à vie. La machine avait été réalisée de façon à ce qu’elle ne soit jamais retirée. Un vrai bijou de biotechnologie spécialement étudié pour Kaede. Ainsi, la greffe n’était pas rejetée, pas d’infection intérieure. En revanche à l’extérieur, ce devait être parfaitement propre. La peau étant relativement fragile à cette endroit, la crasse avait provoqué une petite infection, qui si elle devait être laissé, lui causerait des problèmes bien plus grave. Bref, rien de très urgent mais qui nécessite tout même une bonne connaissance en termes de désinfection des plaies, cicatrices et des greffes.

Enfin, sur ses cornes, il y avait les deux inhibiteurs qui lui couvraient la base de celles-ci. La par contre ce n’était pas greffé dessus mais visiblement un système de verrouillage empêchait de le retirer complètement. On pouvait juste les soulever un peu. Cependant, au vu de la petite diode rouge allumé sur l’un des inhibiteurs, la télécommande de Kaede devait surement pouvoir faire en sorte que le verrou se débloque et au pire, y aller à la barbare en forçant le verrou.

Sans les bandages et sans la crasse, Kaede était franchement une belle femme. Elle avait l’air si fragile et son visage, bien que remplie de haine et de douleur, brillait d’innocence et de découverte.

-Tu crois qu’on va pouvoir m’enlever ça ? Kaito m’a dit que c’était possible en Amérique mais qu’il fallait beaucoup d’argent.

Kaede frissonna au contact froid du liquide désinfectant. Elle fut étonnée que cela ne pique pas. Ou alors ça piquait un peu mais… Pas autant que les médecins du centre. Eux, ils n’avaient pas envie de la soigner. C’était juste ce qu’ils devaient faire. Alors que la, elle sentait qu’il y avait une réelle intention de soigner, de soulager. Et ça faisait toute la différence.

-En tout cas, si effectivement il existe des mutants salopards, vous, vous en faites pas partie. Et… Je ne sais trop comment vous remercier. Donc, je pense que si un jour vous avez besoin de moi, je ferais pareille. Je vous aiderais comme vous, vous m’avez aidé.

Elle tourna la tête vers Kyle et sourit. Elle était souriante et rien ne montrait sa dangerosité potentielle. Kyle avait à ce moment la une gamine de sept ans coincé dans un corps de 22 ans et qui pouvait enfin se mettre à grandir.

Combien de fois j’avais fait ce genre de chose ? Trop de fois. Combien de fois j’aurais encore à le faire ? En toute franchise je l’ignorais et ça m’agaçais d’avoir à me dire que notre existence entière serait faite de ce genre de souffrances et de moments. Des blessures de guerre, on en avait tous, ça ne voulait pas dire cependant que l’on gagnait une sorte de blindage à la souffrance où à celle des autres. Kaede était une belle jeune fille, une orchidée sauvage stigmatisée par la folie de quelques-uns. Il ne s’agissait pas là d’une question de gênes, mais seulement de monstruosité puisqu’à l’inverse de celui dont je sers plus ou moins la cause aujourd’hui, je persiste à dire que la bêtise et la cruauté n’est pas une affaire de génome mais de bêtise. Face à ce corps quasi nu, je me sentais infiniment triste et cette tristesse résonnait en écho avec ce vide abyssal que je sentais en moi, celui d’une existence qui s’en va fonctionnant par automatisme et rien d’autre. Je suis soldat d’une guerre qui ne dit plus son nom puisque de toute façon, plus personne n’écoute ou plus personne n’est en mesure de la comprendre.

D’abord nettoyer l’infection des cicatrices, faire en sorte qu’elle n’aille pas chopper une mauvaise fièvre mais à dire vrai, ce curieux dispositif, j’ignorais totalement de quoi il s’agissait. D’un geste plein d’automatisme, je saisis mes instruments et commençais le travail avec le plus de délicatesse possible.

- Ca peut juste piquer un petit peu, j’essaye d’y aller le plus doucement possible, si ca fait trop mal, tu me dis et on arrête pour souffler. T’es une jeune fille courageuse Kaede, personne ne devrait se voir infliger une telle boucherie, mais ça va aller maintenant. Tu feras ce qu’il faut pour que personne ne te fasses plus jamais de telles choses, ok ? Tu n’es pas un animal de laboratoire, c’est terminé tout ça : tu vas commencer à vivre.

Je pensais chacune de mes paroles, changeant les compresses et lui posant une crème antiseptique aux endroits les plus sensibles.

- Quand ça ira mieux, tu me raconteras tout sur ce labo, qu’on sache comment faire en sorte que d’autres des nôtres n’aient jamais plus à souffrir de ce genre de choses, on va y veiller…je te l’assure.

Je m’absorbais à essayer de comprendre comment ce dispositif greffé pouvait fonctionner, je n’en avais franchement jamais vu de tel avant et ma connaissance en bio mécanique était quasi inexistante.

- Enlever ? je ne sais même pas ce que c’est, gamine. Mais c’est clair que si c’est possible, ce n’est certainement pas ici qu’on parviendra à l’enlever. J’ai des contacts à New York, je vais essayer de te trouver des adresses. Pour le fric, ça n’a pas d’importance, il est à qui veut le prendre. Et puis commence par te sortir la tête de la flotte avant de vouloir aider les autres, ça n’urge pas, p’tite tête.

Une légère pause, j’en arrivais au sujet de discussion le plus important à mes yeux.

- Je crois savoir ce que tu ressens, une immense colère et une haine totale envers ceux qui ont fait ça. Je me fous de savoir ce qu’ils cherchaient à faire, je voulais seulement te dire que ce monde n’est pas blanc ou noir. Les humains ne sont pas tous de parfaits enfoirés, les mutants ne sont pas des enfants de cœur…ça ne se réduit pas à ça. La haine n’aide pas à construire, la rancœur est un truc qui te bouffe et te laisse vide de but et de sens, ce qui compte c’est défendre ce qui a de l’importance pour toi, pas d’attaquer ce qui ne te plait pas.

Ca fait plusieurs décennies que les mutants sont apparus…des gens comme toi et moi, on est des millions à présent. Mais voilà, nous sommes différents et nous pouvons nous montrer dangereux. Tu sais ce que c’est que le racisme ? C’est comme si je te repoussais toi ou Silent parce que vous êtes d’origine asiatique et que je voulais d’abord vous mettre « à part ». C’est ce qu’on appelle la ségrégation et nous en sommes là à présent. Peu à peu, les mutants sont montrés du doigt et systématiquement accusés de tous les tords. Une police spéciale à même était mise sur pied pour nous, le Bureau des Affaires Mutantes. Je pense comme d’autres que ce n’est qu’une étape…et ton histoire prouve que je ne me trompe pas. Bientôt et comme l’histoire l’a montré, nous serons parqués, contrôlés puis sans doute un jour…supprimés. L’Humain a horreur de ce qu’il ne comprend pas, alors il cherche à le détruire. C’est en marche, c’est pour demain…A New York, il existait un quartier : Alphabet City qu’on nommait Mutant Town, un endroit qui ressemblait à un bidon ville qui regroupait une forte population mutante. Un groupe de fanatique humains, les Purificateurs, y ont foutu le feu. Beaucoup de morts…trop. Les Mutants ne sont pas restés sans rien faire…Il existe deux mouvements radicalement opposés dans leur but. Un grand télépathe du nom de Charles Xavier a ouvert une école pour mutants, il prône que la coexistence est possible, qu’en apprenant la tolérance, nous pourrons être acceptés, il rejette toute idée de violence mais il a monté une équipe de mutants pour défendre avec la violence son point de vue : les X men. Marrant non ? Un autre mutant du nom de Magneto a décidé de faire passer les intérêts des mutants avant ceux des humains, il part du principe que tôt ou tard nous serons exterminés et qu’il faut se défendre maintenant, avant que le pire n’arrive. Il veut donner le pouvoir aux mutants pour que notre espèce ne disparaisse pas, et cela par le terrorisme puisque c’est la seule façon concrète de se faire entendre. Ceux qui suivent Magneto, on les appelle les confreristes. Et j’en suis un. Mais moi je ne m’intéresse qu’au discours de survie de notre espèce, je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’asservir l’humanité, nous ne ferons que remplacer un tyran par un autre. Je ne sais pas comment les choses vont tourner, mais je suis certains que de rester le cul sur une chaise à prôner la paix, c’est s’aveugler et ca ne mène qu’à se faire embarquer pour un camp au saut du lit.

Mais même de notre côté, nous ne sommes pas tous aussi…raisonnables. Certains confreristes ne vivent que par la violence et les massacres, ils sont imbus d’eux même et se pensent malins et plus forts. La violence est un moyen, Kaede, pas une finalité. Mais j’ai peur que beaucoup de nos…collègues oublient cela. Comme qui dirait, il y a des cons partout…tu vois, c’est un monde en teintes de gris, pas en noir et blanc.

Kaede écoutait attentivement Kyle. Et elle comprenait cette ségrégation et surtout elle se rendait compte que ce qu'il vient après la ségrégation était déjà d'actualité. Elle avait été capturée, testée comme on test une machine, et enfin contrôlée. Ses greffons étaient la pour en témoigner. Elle représentait un peu ce qui pourrait se passer si effectivement les êtres humains décidaient que les mutants n'avaient pas leurs place sur cette planète. Kaede frissonna. De part les petits picotements des produits désinfectants et de part cette idée que tout ceux qu'elle connaissait, pourrait se retrouver comme elle. Asservit, torturé, rétrogradé au simple rang de "sujet de test".

Kaede retint précieusement le nom des organisations dont kyle parlait. Le Bureau des affaires mutantes d'abord. Kyle l'avait présenté comme une police. Les forces humaines en gros. Elle n'en avait du coup pas une opinion très positive. Cependant, elle se demandait s'il y avait des mutants dans cette police aussi.

Vint ensuite le nom de Charles Xavier. L'idée d'une école pour mutant avait l'air d'une espèce de rêve mais qui ne semblait pas être aussi beau que cela ne laissait paraitre. En effet, ce Charles Xavier, qui prône la non-violence mais qui l'utilise tout de même était quelque chose qui sonnait faux. Une contradiction qui faisait grincer des dents Kaede au fur et à mesure que Kyle parlait.

Puis il y avait la confrérie, une groupe de mutant, qui agissaient et qui avaient au moins la décence d'être honnête. Cependant, Kyle n'en fit pas l’éloge non-plus. La confrérie semblait être un groupe violent et qui semblait au final se comporter comme certain humains, mais dans l'autre camp. Des humains qui torturent des mutants, des mutants qui torturent des humains.

Enfin, les purificateurs. L'avis de Kaede était très claire. A tuer à vue. Car visiblement, eux, feraient la même chose. S'ils étaient capable de bruler un quartier peuplé de mutant, ils devaient être tous éliminés.

Cela n'avançait pas Kaede. Elle n'avait du coup aucune idée de qui rejoindre, quoi faire dans la vie. Elle n'avait que sa colère envers ses bourreaux et tout récemment, un dévouement envers ses hôtes qui l'ont recueillis, même pour un temps limité.

-Je vois. Alors... Comment faire pour savoir si l'on parle a quelqu'un qui ne nous veut pas de mal ? Et, que dois je faire ? Ou est ce que je dois aller ? Je n'ai connus que des couloirs froids et des hommes qui me donnaient des ordres à suivre. Bien que je sois sortis, je suis franchement perdue. Je suis à la fois heureuse et... et effrayée.

Pour tout t'avouer, j'ai encore plus peur que ce que j'ai subit continue. Quand je suis partie, ils avaient terminés la construction de sous-sols supplémentaire. Ils disaient que c'était pour moi, mais... Je crois qu'ils avaient d'autre projet voir pire, d'autre mutant comme moi. Un peu comme ce que tu m'a dit.Ils veulent nous capturer et nous contrôler. Alors que faire ? Tu crois que je devrais tenter d'améliorer ce monde , pour empêcher que d'autre organisation comme celle que j'ai croisé n’existe ou au contraire que j’essaie de vivre ma vie et m'intégrer parmi les humains ? Je t'avoue que la première idée est celle qui me ... plait le plus. Cela ressemble à une vengeance, et rien que d'y penser m' enrage encore. Mais si effectivement, c'est remplacer un tyran par un autre, alors ça ne sert à rien.

Tu as surement plus de connaissance et d'expérience que moi. Que ferais tu toi ? Je ne suivrais peut être pas ton avis, ou peut être que je le suivrais, je ne sais pas, mais... je veut quand même savoir. Au japon, nos ainées, nos "senpais" nos donnent l'éducation et les conseils dont on a besoin, en échange d'un profond respect envers eux. Je te demande juste une direction que je puisse prendre et que je pourrais quitter si elle ne me convient pas.

Kaede se tourna légèrement pour présenter les quelques entailles des hématomes sur ses flancs, ses côtes et sur ses cuisses. On voyait bien la où les scientifiques visaient lors des test de projectile. Les membres et les tissus mous. Comme ça, si les projectiles la blessait et ne pouvait la tuer. On soigne et on recommence. Les cicatrices étaient donc toutes rassemblées. Kaede prenait des poses presque automatique, sans que kyle n'ait à lui demander. C'était les seules moments où elle avait été entièrement docile avec les scientifiques. Elle avait appris par cœur ses positions pour qu'ils la soignent et lui débarrassent des douleurs aussi vite que possible.

Le "Wound checking" comme ils disaient. Ils notaient chacune des blessures et en mesuraient même l'étendue, faisait leurs calculs puis elle était enfin soignée.
Certain position aurait donc surement pus surprendre Kyle tellement elle le faisait machinalement. Comme une chorégraphie sur une musique morbide. Seul son regard ne bougeait pratiquement pas. Fixant le mur en face d'elle.

Elle agissait comme une bête de foire, prenant des poses par automatisme rn une chorégraphie obscène et intolérable. J’avais littéralement des envies de meurtre envers ceux qui l’avait dressé ainsi. Mais je n’avais pas pour vocation de sauver la mutanité. Kaede serait un poids, je le savais déjà rien qu’à la voir, elle était immature même si elle ne demandait qu’à apprendre. Elle n’était pas faite pour ce monde, elle ne devait pas se trouver dehors. Il lui fallait du temps, beaucoup de temps et ça malheureusement, je n’en avais pas.

Que peut-il se passer dans la tête d’un confreriste pour se mettre à penser à l’Institut ? Est-ce une idée si incongrue que cela ? Non. L’Institut avait aidé ma sœur au point de lui confier le rang d’X Woman et la possibilité de me latter la gueule en retour avec le doigt vengeur et le déguisement de foire qui va avec ! L’Institut…Elle correspondait au profil du genre de jeunes qu’ils auraient pu accueillir et Erik m’avait raconté jadis qu’il n’avait pas hésité à y envoyer Polaris sa propre fille afin qu’elle puisse apprendre à maitriser ses pouvoirs. Etait-ce cependant mon rôle d’y envoyer une telle personne ? Qu’aurait fait Magneto à ma place ? Franchement je n’en savais rien mais mes qualités de leadeur me disait que de laisser une telle innocence d’une force si létale en liberté dans les rues d’une mégalopole était une connerie pouvant vous amener l’apocalypse dans la tronche comme un boomerang. Je n’étais pas un fanatique, j’étais un pragmatique. Et c’est pourquoi tout en me raclant la gorge je répondis.

- Ecoute gamine….Je ne suis pas toi, c’est ta vie pas la mienne. Mais je vais te dire, vu ton degré de virginité, tu ne tiendras pas une semaine seule dans une grande ville. Pourtant, c’est exactement ce que je vais faire…Te mener à New York et t’y lâcher. Parce que la vie, c’est la liberté de faire des choix, tu comprends ? Mais le conseil que je te donne et le suivant, ne fais confiance en personne…personne sauf ceux de l’Institut parce que malgré nos différents, ils cherchent à aider les nôtres. Si j’étais toi, je trouverais ce foutu Institut et je m’y précipiterais pour qu’il puisse me soigner et m’aider à comprendre ce monde : moi j’ai plus le temps pour ça. Alors, comme je t’ai dit, on va à New York, Je vais te laisser là-bas pour que tu puisses choisir où tu veux aller mais je ne te dirais rien sur l’Institut : démerde toi. Si tu croises des X men, demande à être vu par Caitlyn…c’est…, c’est ma sœur, la seule personne en qui j’ai confiance… Mais fais gaffe à ce que tu dis, si tu parles de nous, tu nous mettras en danger. De toute façon, on changera de planque dès qu’on t’aura déposé.

Tu vois le deal à présent, ta vie : tes choix.
Tiens au fait, ici on ne livre son prénom que quand on pense qu’on peut avoir confiance, je m’appelle Kyle, Kaede, c’est quelque chose qui compte, tu vois ?

Kaede écoutait Kyle. Ouais, Mutant Town serait une bonne direction à prendre pour trouver un mutant de l'Institut. De temps en temps, Kaede se recroquevillait un peu lorsque le produit provoquait des picotements. Kaede tentait quand même de retenir ce qu'elle devait trouver. Une X-men qui s'appelle Caitlyn, à New york, pour aller dans l'institut et... Et le nom de Grudge était Kyle ! Et visiblement le fait qu'il lui donne son vrais prénom était quelque chose d'important. C'était la preuve que Kyle était un véritable allié. Il lui offrait quelque chose à nouveau, sans retour demandé. Kaede se retourna et regarda Kyle. Elle avait encore une question avant d'aller retourner voir Silent.

-Pourquoi tu fait tout ça pour moi ? Je veut dire... Je n'ai rien a t'apporter, je t'ai même plutôt causé des ennuis. A part mon frère tu es la première personne qui m'apporte de l'aide comme ça. C'est... J'aurais jamais crue que ça m'arriverais un jour et...et..

Kaede sentait que Kyle était quelqu'un de bien. Oh peut être pas un ange, mais il était tellement mieux que ce qu'a connue Kaede. Deux semaines, nourrie , logée et même aimée !Plus de douleur, plus de stress. C'est ce que Kyle lui offrait. Cela sonnait un peu comme la fin d'un cauchemars long de 14 ans. Et avant même que Kyle ne réponde, Kaede fut submergé à nouveau d'émotion. Elle ne put s’empêcher de se mettre contre lui et de pleurer, comme une fille de 7 ans qui vient de se réveiller.
Oui Kaede pleurait beaucoup. Mais entre le fait qu'elle n'est pas seule, que celui qui l'a sortit de la été son frêre, elle fait partit d'une famille, bien que ce ne soit pas définitif et enfin, tout ce jolie monde lui voulait du bien ! Tant de chaleur, dans ce monde froid et hostile. Elle se sentait sortis des enfers, et les larmes qui coulaient à ce moment sur son visage était des larmes de soulagement. Car la blessure la plus infectée et le plus béante, n'était pas sa balafre dans le dos, ou encore sa greffe mais bien en elle même. Son esprit torturé , sa psyché dénaturée et ses sentiments refoulées. L'endroit où elle venait en réalité d'être vraiment soignée, c'était son esprit. Cependant, cette blessure ne sera jamais guérit, elle restera à jamais une plaie sur le point de s'ouvrir à la moindre tension.

- En tout cas merci...Merci beaucoup... du fond du cœur, du fond de mon âme, au nom de tout ceux qui sont dans la douleur comme nous, Merci Kyle.

Elle relâcha alors son étreinte et une fois les blessures soignées complétement, elle se rhabilla, et retourna voir sa nouvelle amie, Silent.