Nouvelle Aube {Blink}

**Neutre Delta** Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 29

La chambre d’hôpital était somme toute des plus classiques, un lit perpendiculaire à une grande fenêtre et à une baie vitrée à ouverture coulissante, isolée du couloir comme de l’extérieur par des stores ; du blanc un peu partout, sans âme ni chaleur, des appareils médicaux dans le strict nécessaire, une table de nuit, et une chaise.

Il faisait jour à présent, bien que Sébastian n’ait pas fermé l’œil ; debout face à la vitre, il regardait la ville qui ne dort jamais reprendre ses activités matinales. Inchangé depuis le jour précédent, comme depuis des décennies, il contemplait en contrebas les Hommes qui continuaient la routine qu’ils nommaient leur vie. Des choix, toute l’existence humaine ce résumait à des choix. Des choix que l’on faisait, d’autres qu’on avait l’impression de faire, ce qui en définitive de changeait rien aux yeux du monde.

Derrière lui, allongée et endormit, une jeune femme qui avait fait des choix ; ceux de se battre, ceux de se venger. Mais ici, elle n’avait plus d’ennemis, et paradoxalement était l’ennemie du monde : une étrangère. Ses savoirs, sa mémoire, ils avaient été absorbés, ainsi si elle ne pouvait plus rien lui apprendre, Blink pouvait, à ses yeux, encore lui être utile.

La nuit avait été longue, entre batailler dans son esprit pour essayer de la rallier à lui et accomplir des préparatifs pour la dissimuler en ce monde, sans compter quelqu’autres affaires qui ne concernaient que lui, Sébastian n’avait pas plus chômé que dormit. Blink ne lui faisait pas confiance, mais l’aiderait pour une question d’honneur : elle avait une dette envers lui. Le Sombre Voyageur n’aimait pas l’honneur, car non seulement il bridait, mais en plus, l’on pouvait se débrider : Blink, si elle découvrait ce qu’il était vraiment, ne suivrait pas son honneur mais se rebellerait contre lui. Et cela, ce n’était pas une idée qu’il appréciait particulièrement. C’était un mafieux, l’honneur passait après une autre chose, une chose qui s’appelait l’échange de bons procédés. Esseulée et isolée, elle n’avait que lui à l’heure actuelle pour s’y retrouver dans cette réalité. Il allait donc devoir se rendre indispensable.

S’il me pouvait directement acheter la loyauté de la jeune femme avec de l’argent, c’était cela qui faisait tourner ce monde, ainsi il pourrait le faire indirectement ; les informations qu’il détenait avaient de la valeur pour Ferguson, pour qu’elle tente de comprendre, mais ce qui avait le plus de valeur, c’était son influence et ses ressources. Lui trouver une fausse identité et de faux papiers avec un vrai numéro de sécurité sociale, lui trouver une planque, la guider à la découverte de ces lieux ainsi que, depuis l’ombre, vers les chemins qu’il voulait qu’elle prenne. Pari risqué, mais potentiellement payant ; il devrait juste se montrer méfiant quant aux informations qu’il donnerait.

Blink serait partagée entre son cœur pour les X-Men et pour la Confrérie, mais Sébastian pensait qu’elle pencherait plus vers les premiers, malgré la confiance qu’elle avait en Magnéto et en son Acolyte Dents de Sabre, car l’idéologie n’était pas la même, de même qu’en un sens, les personnages. Cependant, les X-men étaient les ennemis du Club des Damnés, à l’inverse de la Confrérie. Le plus intéressant pour Sébastian, c’était sans doute d’en faire une agente du Club ; potentiellement infiltrée dans l’une des autres organisations, probablement inconsciente de qui elle servait réellement, mais cependant bel et bien un pion sur un échiquier.

Le Léviathan était toujours dans l’esprit de Clarisse, s’imprégnant de sa psyché pour pouvoir communiquer à des distances plus grandes qu’avec les inconnus ; cela prendrait du temps, mais cela finirait par se faire, et lorsque cela serait fait, où qu’elle soit dans New York, il pourrait lui parler par télépathie. 100km, un rayon appréciable, bien en dessous des plus grands télépathes de ce monde, mais plus que suffisant pour faire de la communication. Il n’avait pas besoin de cela pour la fliquer, et ce n’était pas l’objectif non plus, cependant.

Ils avaient disserté, lui et sa maîtresse, pour savoir que faire et quoi faire de Blink. Son potentiel génétique avait déjà été accaparé par les Hydres, donc remit à son Démon, qui le décortiquerait, mais Clarisse avait bien d’autres atouts. Sa vie en faisait d’elle un agent qualifié pour peu qu’il parvienne à la séparer de ses valeurs morales ou à la contraindre à le choisir lui plutôt que Magnéto ou Xavier ; bien conscient de ne pas être de taille face à de tels personnages, il lui faudrait user de son intelligence comme à l’habitude. Il fallait ce méfier des apparences, tout aussi violente que soit sa Bête, elle n’en était pas moins intelligente, et la sous-estimer était une grave erreur ; erreur que n’avait pas commise Sinistre, tentant de lui interdire l’accès à ce monde. Sinistre qui allait, une fois de plus, lui être très utile.

Sébastian ne savait pas quels étaient les points communs et les différences entre le Sinistre connu de Blink et celui qu’il avait affronté, mais toujours était-il que cela leur faisait un ennemi commun, donc, lui offrait une marge de manœuvre. S’avérerait-elle suffisante ? Il n’en savait rien, tout l’intérêt du jeu était là. Il avait des cartes en main et dans la manche, mais il avait aussi, l’estimait-il, plusieurs coups d’avance. Outre la position favorable dont il jouissait, il pensait être parvenu à évincer Anna Howlsbridge, unique zone d’ombre, et ce sans impliquer le Club de Damnés. Sans doute qu’à terme, de façon directe ou indirecte, consciente ou inconsciente, Blink servirait le HellFire Club ; mais avant, elle devait faire ses preuves. Pas uniquement celles de ses capacités d’adaptations, les martiales ne faisant aucun doute, mais également celles de loyauté. La corrompre, c’était cela le pari. L’utiliser, oui, mais la corrompre aussi ; il y avait tant de manière, la haine en était une, la vengeance une autre. Ces deux là avaient été la perte de Sébastian von Orchent, et seraient usitées pour celle de Blink. Mais il y aurait également la main qui guide, et celle qui protègerait ; une position somme toute ambigüe, si l’on impliquait les émotions.

Une position semblable à celle qu’il partageait avec son Tutélaire : le Léviathan avait besoin de lui, comme il avait besoin d’elle, mais ils n’étaient que des alliés de circonstance, constamment ensemble mais s’ils avaient put faire autrement, ils l’auraient fait ; en tout cas, pour Sébastian. Il ne prétendait pas pouvoir appréhender ce que faisait son Démon, mais étant donné qu’il était la seule personne qu’elle ne pouvait ni dévorer ni tuer et qu’elle l’avait déjà tant torturé psychiquement et physiquement que la douleur n’était guère plus qu’une gêne, il se doutait bien que viendrait un jour où chaque rébellion qu’il avait faite lui serait facturée, et la seule chose qui le pousserait à encaisser était la même qui le poussait à continuer actuellement : son pacte.

Il y avait un pacte entre lui et Blink, mais il n’avait aucun intérêt à la faire souffrir, car il ne commandait pas par la peur de lui ; il voulait la confiance, la loyauté, car elles assuraient bien plus que ne pourrait jamais l’apporter la peur des sanctions ou les conséquences.

Clarice n’allait pas tarder à se réveiller, n’allait pas tarder à faire ses premiers pas dans un nouveau monde. Une nouvelle vie, une nouvelle aube.

Invité

Rien ne déclencha réellement le retour de conscience de Blink. Il n'y eu pas un son particulier, ni un quelconque instinct, pas plus qu'une présence particulière. Elle émergea simplement. Peut être les narcotiques qu'on lui avait administré avaient ils cessé de faire effet ? A moins que son organisme ait finalement dormi tout son soûle et juge qu'il était temps pour elle de reprendre conscience. Cependant, par habitude, elle continua à feindre le sommeil. Elle avait immédiatement identifié une présence dans la pièce, mais comme celle ci n'avait pas varié, elle supposait qu'il s'agissait de son sauveur. Elle n'avait rien de particulier à lui cacher, mais elle voulait prendre quelques instant, seule, pour faire le point sur sa vie. Elle était maintenant clairement persuadée d'être dans un autre univers. Un univers dont elle ne savait rien. Si ce n'était qu'Apocalypse ne semblait pas y avoir régné en maître. Ni, même, à vrai dire, avoir fait de réelles apparitions. Ce qui voulait dire que quelque chose ou quelqu'un l'avait empêché d’apparaître. Et que les gens qu'elle connaissait étaient probablement différent de ceux dans son souvenir. Qu'elle allait devoir tout réapprendre. Et par cela, qu'elle se trouvait à un tournant de sa vie. Elle avait certes une dette envers l'homme qui avait libéré ses nuits. Mais cette dette ne serait pas éternelle. Une fois qu'elle l'aurait acquittée, elle serait libre. Et ses actions ne seraient plus dictés par le cours des événements. Ou peut être que si. Elle ne savait rien de ce monde. Si Apocalype n'était pas le maître, peut être était ce parce qu'un autre tyran régnait à sa place. Mais... Même si c'était le cas... Et ce qu'elle devait s'impliquer dans les histoires d'un monde qui n'était pas le sien ? Elle ne savait rien des actions et réactions qu'elle pourrait déclencher. Elle avait vu les impacts que l'homme noir avait eu en venant dans son univers. Est ce que ce serait la même chose pour elle ? Elle n'avait pas de message quand à la réalité de l'univers ou elle se trouvait à délivrer à la populace. Elle ignorait s'il était réel ou une quelconque déviation d'un autre univers causée par l'altération d'une ligne temporelle. Et elle doutait que ça intéresse beaucoup de monde, à moins que la situation ne soit critique.

Magnéto lui même n'avait prêté attention aux divagations de l'homme noir que parce qu'il savait qu'il n'y avait pas d'espoirs véritable pour ce monde tant qu'Apocalypse régnerait. Mais dans un monde où les choses n'allaient pas si mal, qui serait prêt à remettre en cause l'existence même de sa réalité ? Il y avait toujours des extrémistes, après tout. Mais elle pouvait aussi choisir d'agir. De juger ceux dont elle connaissait les possibles mauvaises inclinaison. De les juger. De retrouver ceux qui s'étaient échappé dans ce monde ? Elle ne savait pas. Et tant qu'elle n'aurait pas les cartes en main, elle ne pourrait pas juger. Elle allait donc commencer par comprendre comment tournait ce monde. Une fois que ce serait fait, elle serait plus à même de choisir.

Un instant. Un truc clochait. Un détail. Retour arrière. Mince. Le type s'était baladé dans sa cervelle, l'autre soir. Il devait avoir des pouvoirs psys. Peut être qu'il pouvait lire dans sa cervelle. Elle n’aimait pas vraiment l'idée, mais bon. Elle saurait supporter le tout, tant qu'il n'était pas trop intrusif. Elle n'avait rien à lui cacher, il savait déjà tout de sa vie. Par contre, faire semblant de dormir, ce n'était peut être pas l'idée du siècle. Elle ne le connaissait pas spécialement bien, il pouvait peut être se vexer. Elle prit donc une profonde inspiration et ouvrit les yeux. Elle laissa ses yeux s'habituer un instant à la luminosité ambiante, puis chercha des yeux son sauveur. Pas difficile à trouver, il se découpait dans la lumière qui venait de l'extérieur, devant la fenêtre. Elle ne doutait pas qu'il soit conscient du fait qu'elle était réveillé.

"Bonjour. Merci pour ce que vous avez fait. J'ai dormi longtemps ?"

Elle allait mieux, elle le sentait. Pas encore la grande forme. Elle aurait besoin de d'avantage de temps pour récupérer avant de se sentir parfaitement bien. Elle essayerait de se remettre en forme aussi vite que possible. Elle voulait rester affûtée. Elle eut un choc, en réalisant que son partenaire d’entraînement de toujours, Mr Creed, ne serait plus là pour la guider, pour lui montrer ce qu'elle devait travailler. Elle était seule. Elle ne savait pas trop ci c'était une façon comme une autre de réaliser ce qu'elle avait perdu, ou si chaque nouvelle tâche qu'elle aurait à accomplir lui rappellerait ceux qu'elle ne reverrait probablement jamais. Jamais. C'était tellement absolu. Tellement définitif, comme mot. Jamais. Tranchant. Elle n'était pas sur de pouvoir l'accepter d'emblée. Elle allait avoir besoin d'un peu de temps. D'après ce qu'avait raconté l'homme noir, les gens qu'il connaissait dans son monde existaient aussi dans le sien. Mais différent.

Cette épreuve serait sûrement la plus dure. Rencontre quelqu'un, identique ou proche en apparence d'une personne qu'on connaissait, mais différente dans son approche de la vie, dans son vécu... Il n'y avait pas de problème avec un inconnu. Mais avec quelqu'un qu'on connaissait... Il suffisait qu'il réagisse différemment de ceux qu'on connaissait pour rappeler de la façon la plus cruelle qui soit qu'on n'était pas de ce monde, pas de cette réalité. Et que jamais celle ci ne serait la maison qu'on espérait. Mais elle se savait capable de surmonter ça. Avec du temps. Elle était forte, elle avait survécu à la réalité d'Apocalypse. Elle pouvait survivre à ça.

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Elle s’éveilla, et feignit le contraire ; amusant. Ne pas attirer l’attention de la présence proche d’elle malgré la relation qu’ils avaient établis et le fait que cette relation n’ait que faire des barrières de son esprit à elle ; Blink restait dans des reflexes de survie. Cela lui avait bien servit jusque là, et ce n’était pas le Sombre Voyageur qui y aurait gagné à ce qu’elle se laisse aller. Une guerrière, une assassin, un moyen de transporte, une espionne, Clarice Ferguson pouvait être beaucoup de chose, alors la laisser faire semblant de dormir cinq minutes était une maigre politesse.

De plus, elle souhaitait faire le point ; parfait, il n’avait même pas besoin de demander les renseignements, ils lui étaient offerts sur un plateau d’argent. Faire le point sur sa vie ? Rien de plus ennuyeux, ou de plus déprimant, pour ceux ayant la malchance de connaitre le désespoir. Mais c’était toujours instructif, malgré que sa vie, lui la connaissait partiellement, et sa maitresse, entièrement.

Un autre univers, oui ; celui de Sébastian. Un point pour lui. Pas d’Apocalypse ? Non, pas à sa connaissance, tant en tirant qu’en figurant. Il n'avait jamais vraiment été évincé, ou vaincu, même si son nom ne devait pas être étranger à ses créatures, comme Nathaniel Essex, qui prouvait à lui-seul qu’il y avait quelqu’un d’autre tirant les ficelles. Les Maraudeurs étaient un outil, une bonne chose à savoir, car généralement, lorsqu’on détruisait un outil, l’artisan ne le prenait pas bien. Deux possibilités : ou encourir la colère de l’artisan, ou fermer sa grande gueule. Considérant qu’il n’avait pas connaissance d’Apocalypse, et qu’il y avait une forte probabilité pour qu’un être souffrant du complexe de Dieu comme Sinistre n’obéisse à personne s’il n’était pas tenu par une main de fer, Sébastian prenait la première option : ses plans contre Sinister restaient inchangés. Le Club des Damnés pourrait confronter les Maraudeurs, et si Apocalypse venait à se révéler, la menace qu’il ferait peser sur le monde enjoindrait les factions à s’unir, et le Léviathan sauta en tirer profit.

Blink prenait également conscience qu’elle ne connaissait réellement plus personne ; des noms, des visages tout au mieux. Elle était seule. Seule avec lui.

Oh, cela ne l’empêchait pas d’espérer, mais il y avait une chose à apprendre lorsqu’on pactisait avec une créature telle le Léviathan : c’était jusqu’à la mort, et pour le premier des pions de la Dame Prédation, la mort ne suffisait pas. Jamais plus les actions de Blink ne seraient dictées par le cours des événements, elle avait raison : elles seraient dictées par tout autre chose. Devait-elle s’impliquer dans les histoires d’un monde qui lui était étranger ? Excellente question. Le ferait-elle ? Oui. Il n’en doutait pas. Les actions des gens sur la scène découlaient toujours d’eux-mêmes, ou de personnes cachées dans les coulisses, hors Sébastian von Orchent détestait l’improvisation ; surtout pour ses propres acteurs.

La laissant se perdre en conjectures, Faust continua de contempler le monde en contrebas. Tant de petites vies que l’on pouvait user, chambouler, depuis les ombres, tant de mannequin anonymes que l’on pouvait faire s’agiter comme des marionnettes ; mais il n’y avait rien de plus intéressant qu’une marionnette personnifiée. Marionnette qui comprenait peu à peu dans quel engrenage elle avait mit le doigt ; oui, un Télépathe. Sébastian avait eut le droit à un joli petit tour de tourisme dans son cerveau, il en avait encore mal au côté d’ailleurs, même si la véritable créature ne s’était pas révélée, dissimulée derrière sa personne. Blink n’aimait pas l’idée qu’il puisse lire dans son esprit, mais de quoi se plaignait-elle ? Outre qu’elle n’avait effectivement plus rien à lui cacher, il ne faisait que lire, il n’avait rien touché. Pas de lavage de cerveau télépathique, pas de blocage de mémoire ou d’altération de la personnalité, pas de possession ou de contrôle mental ; oui, cela était hors de la portée du Léviathan, bienheureusement pour son Héraut d’ailleurs, mais lorsque l’on manquait en capacités, il suffisait de trouver quelqu’un qui les possédaient. Et en tant que membre du Club des Damnés et freelance de la pègre, il savait exactement où trouver des télépathes aux capacités intéressantes, et savait aussi comment les rallier à sa cause. Mais c’était d’un ennui quant les marionnettes avaient conscience d’en être, et cela leur ôtait toute capacité imaginative, et toute notion de loyauté. Mieux valait pour Sébastian un pion actif et efficace mais turbulent qu’un pion dans une léthargie bovine.

Un petit sourire d’amusement ce dessina sur le coin de sa lèvre lorsque Blink s’inquiéta de le froisser en faisait semblant de dormir ; oui, il était colérique et rancunier, comme tous les immortels, mais il était aussi patient, et intelligent. Il ne se vexerait pas pour si peu, ce serait contre productif. Une inspiration, et elle lui parla.

"Bonjour. Merci pour ce que vous avez fait. J'ai dormi longtemps ?"

- Pas assez, mais il te faudra du temps avant de prendre un rythme suffisant.

Clarice avait déjà la volonté de se battre à nouveau, mais se sentait seule, son mentor ayant disparut ; si son visage resta impassible à cette pensée, Sébastian en était déjà à envisager qui pouvait le remplacer. Et la liste était courte.

Un petit peu de déni pour se protéger du vide qui grandissait en elle à la suite de la perte de son monde, vide que le Léviathan pourrait combler, et escomptait combler. Les alter-égos, c’était très dangereux de jouer avec cela, et était un atout pour lui comme une faiblesse pour Clarice : qu’adviendrait-il si elle devait se confronter à son passé ? A cette personne si proche, et pourtant si différente ? A voir. Si les circonstances étaient favorables, Blink s’en sortiraient non-seulement vivante, mais ébranlée ; qu’adviendrait-il si elle devait se battre contre Magnéto ou Dents de Sabre ? Ses dernières convictions voleraient en éclat, et elle serait aussi malléable que de l’argile. Il fallait des circonstances favorables, oui, mais sans cela, le jeu n’aurait pas été intéressant. Comme toujours, le Sombre Voyageur avait un plan.

Elle allait survivre, oui. Elle survivrait tant qu’elle lui serait utile.

- Tu dois avoir faim, dis-moi ce que tu veux, et on te l’apportera.

Invité

Il ne paru pas spécialement surpris quand elle prit la parole. Donc elle avait eu raison, d'une façon ou d'une autre, il devait regarder ce qui se passait dans ses pensées. Blink n'avait jamais vraiment eu l'occasion de discuter avec un télépathe. Ils étaient plutôt rare dans son monde d'origine, surtout du côté des X men. Elle avait entendu dire que la nouvelle génération de X men entraînés par Colossus et Kitty Pride avaient une élève dont les pouvoirs étaient d'ordre psychique, mais elle ne l'avait jamais personnellement rencontré. D'après ce qu'elle avait compris, elle était plus proche de l'ordinateur que de l'être humain. Bon, en tout cas, elle n'avait pas d'expérience avec de tels pouvoirs et ne savait pas trop ce qui était ou n'était pas possible pour l'homme. Son instinct lui recommandait la prudence, autant par habitude que pour éviter un faux pas malencontreux. Encore que les télépathes devaient avoir l'habitude de se faire insulter mentalement, si comme elle l'imaginait, ils lisaient en continu les pensées des gens qui les entourait. Le non dit n'était pas toujours très flatteur. C'était d'ailleurs le propre des gens un peu civilisé de se retenir de dire tout haut ce qu'ils pensaient, afin de préserver l'entente du groupe. Dans ce cas très précis, ça devenait compliquer. Clarice n'avait jamais entendu parler de techniques qui permettaient de réfléchir avant de penser... Bien sur. Ce n'était pas comme ci elle pouvait y faire grand chose, de toute façon. Elle se demanda aussi quels étaient les limites d'un tel pouvoir ? Improbable qu'il les lui révèle. Elle n'était pas familière des façon de ce monde, mais il était improbable que quelqu'un révèle à une inconnue ses atouts, simplement pour satisfaire une certain curiosité. La vie était pleine de surprise et être opposé à quelqu'un qui était un allier la veille n'était pas une situation inconnue de Blink. Même si ce n'était pas le cas pour l'homme, Blink préférait d'être un peu plus à l'aise avec les us et les coutumes de ce monde, et de mieux connaître son sauveur avant de poser des questions. La patience était une vertu, comme elle avait mit du temps à le comprendre. Cela lui avait permit de découvrir son premier amour... Mais aussi de subir une nouvelle blessure en découvrant sa véritable identité. Le seigneur de la zone négative, un monstre a qui on avait temporairement donné de l'humanité. Avant qu'il ne reprenne sa véritable forme, elle avait crut l'aimer. Mais ce n'était pas le moment de penser à ça.

L'homme l'avait tutoyé. Elle nota ça dans un coin de son esprit, presque automatiquement. Ça ne la dérangeait pas. Mais ça marquait une diminution de la distance entre eux deux. Un point qu'il convenait de noter. Ceci dit, après sa ballade guidée dans sa jeunesse, il devait en savoir long sur elle. Elle ignorait s'il n'avait vu que les moments qu'ils avaient partagés dans son cauchemar, ou si il avait également connaissance du reste de sa vie ? Non que ça ait une réelle importance, c'était plutôt une question d'ordre rhétorique. Elle pouvait partir du principe qu'il savait tout. Comme disait Monsieur Creed : dans une situation ou tu ignores la main de l'adversaire, considère qu'il a de bon atouts. Et joue en conséquence. Elle ne releva pas la remarque comme quoi elle allait avoir besoin de d'avantage de temps pour se remettre. Ils savaient tout les deux qu'elle en était parfaitement consciente. Même si elle n'aimait pas vraiment cela. L'oisiveté lui pesait. Mais elle pourrait peut être mettre son temps de repos forcé à profit.

"Je veux bien, merci. Quelque chose de nourrissant, je suis affamée."

Et elle n'avait aucune idée de ce qu'ils pouvaient bien manger. La nourriture avait bien changé d'après ces vagues souvenirs de jeunesse et ce que les anciens X men lui avaient raconté. Elle avait d'avantage mangé de ration déshydraté pour soldat qu'autre chose dans sa vie. Magnéto n'avait pas vraiment les moyen d'avoir d'autre sources de nourriture que celle volées aux hommes d'Apocalypse. Et leur quotidien n'était pas vraiment très varié. La loi d'Apocalypse n'était pas faite pour favoriser les fermiers et les éleveurs. Seuls les prélats en grâce auprès d'Apocalypse pouvaient se permettre d'avoir autre chose que ces rations. Ce qui ne faisait pas grand monde, il fallait bien l'avouer. Après que l'homme ait procédé à la commande, Blink prit le partit d'engager la conversation sur un chemin qui l'intéressait : elle voulait en savoir plus sur ce monde.

"En attendant la nourriture... Pourriez vous m'expliquer la marche de ce monde ?"

C'était une demande pour le moins ambitieuse. Elle se doutait que l'homme ne pourrait pas y répondre complètement. Mais au moins il pourrait lui fournir les clés nécessaire à une première approche. Ou du moins, lui donner des éléments vers lesquels orientés ses futurs recherches sur le sujet. Elle avait l'impression qu'elle allait aussi avoir un choc technologique. Les éléments technologiques qu'elle avait perçu de cette réalité semblaient être bien en retrait de ceux dont elle avait l'habitude. Mais de ce côté la, elle n'avait que peut de chance de provoquer un bouleversement. Ses connaissances techniques n'étaient guère élevée. Et elle n'avait pas vraiment eu ce qu'on pourrait appeler une éducation. Elle ne pourrait donc pas provoquer de bons technologiques.

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Blink faisait ses suppositions et ses conclusions par rapport à son expérience personnelle, cependant, elle avait déjà rencontré plus de télépathes qu’elle ne le croyait. Sinistre lui-même en était un, comme selon toute probabilité Apocalypse, et si les X-Men avaient perdus leur cher Charles Xavier, tant pis pour eux. Elle ignorait jusqu’où était capable d’aller la Télépathie, et c’était une question assez importante, en effet, sachant qu’elle pouvait toucher à tous ce qui constituait l’esprit d’une personne, comment Blink pourrait-elle jamais être sure de ses décisions ? Si Sébastian aurait put lui faire un lavage de cerveau télépathique, il n’avait pas prit la peine de faire se déplacer ses hommes pour cela, car Clarice Ferguson était bien plus intéressante comme cela. Et il n’avait pas envie de lui réinventer toute une histoire, non-plus, cela prendrait trop de temps ; surtout que l’histoire actuelle de Mlle Rose lui convenait parfaitement tant pour les informations qu’elle lui avait apportée que pour le fait que Blink était dépendante de lui, face à ce nouvel univers.

Un point pour la jeune femme : l’hypocrisie était le ciment de toute civilisation. On pouvait la renommer politesse, mais ce n’était alors qu’une question de nuance, ou de point de vu, une vérité toute aussi subjective que les autres. Le point qui inquiétait la mutante était qu’elle ne savait pas comment maitriser ses pensées suffisamment pour ne pas faire de bêtise ; qu’elle ne s’inquiète, Sébastian ne la décapiterait pas pour une pensée de travers, il était plutôt du genre à s’en amuser.

De plus, les pensées de Blink, comme celles de tout être, étaient toujours très instructive ; elle ne lui faisait pas confiance et n’attendait pas à ce qu’il lui révèle ses atouts. Mais comment distinguer ses atouts dans un nuage de fumée et d’illusions ? Elle savait déjà pour la Télépathie de sa maîtresse, à l’inverse de la majorité des gens qu’il connaissait, alors était-ce réellement une preuve de confiance que de lui en parler ? Ou n’était-ce que semer une miette de pain sur une piste conduisant à en faire sa marionnette ?

Elle n’osait poser trop de question, elle savait devoir s’adapter, elle devait se montrer sage et patiente ; bien, c’était toujours cela de prit. D’un autre côté, plus elle réfléchissait, plus elle avait de chance de percer à jour quelques uns de ses agissements ; tant mieux, cela le divertirait, et il se pensait suffisamment doué pour ne pas trahir de véritables secrets à moins que cela ne fasse parti d’un plan tout autre.

Blink n’avait rien à redire à la familiarité, qu’elle percevait comme telle, non comme un manque de respect, chose qui était juste dans ce cas là : Sébastian était prêt à se laisser tutoyer également, chose plutôt rare, si cela permettait de le conforter dans sa position. Et oui, il en savait long sur elle, même si le Léviathan ne lui avait sans doute pas tout révélé. Blink partait du principe qu’il savait tout, amalgamant le Héraut et l’Entité en un seul être, surement au plus grand loisir de cette dernière, qui restait ainsi une fois de plus en tant que marionnettiste dans les ténèbres.

"Je veux bien, merci. Quelque chose de nourrissant, je suis affamée."

Bougeant, Sébastian alla ouvrir la porte, s’adressant à l’un des hommes de mains présent dans le couloir, lui ordonnant de ramener quelque chose de mieux que les repas infâmes qu’ils pouvaient offrir à la clientèle « standard », le tout en continuant à écouter les pensées de Blink, toujours transmises par son Tutélaire. Elle ignorait les coutumes alimentaires de ce monde, comme lui, en somme, qui n’y avait jamais véritablement fait attention depuis sa première mort, et l’impossibilité de mourir de faim. Si Clarice n’aimait pas l’oisiveté, sans doute se trouverait-elle un plat et se contenterait-elle de celui-là, car la variété était de mise ici, et la nourriture était bien loin des rations déshydratées. Pas forcément meilleure pour la santé, mais bien loin.

" En attendant la nourriture... Pourriez-vous m'expliquer la marche de ce monde ?"

Sébastian eut un sourire amusé ; la leçon commençait. Et elle commençait par un sujet des plus vastes : le monde. Non, il ne pourrait pas y répondre complètement, il n’était pas doué d’omniscience, mais il pourrait lui donner une première approche, en effet, une approche très similaire à celle du Club des Damnés, une approche qui expliquerait à Blink qu’ici, elle ne pouvait survivre directement à la force de ses bras, mais qu’il y avait un intermédiaire : l’argent.

Blink ne lui rendait pas son tutoiement, se plaçant donc volontairement dans une position d’infériorité sociale ; à loisir, tant que cela n’était pas contreproductif. Il tiendrait le rôle du professeur, pour l’instant, puis celui du protecteur ; le Léviathan tiendrait tous les rôles où l’on avait besoin de lui, tant que ce qu’il y gagnait était supérieur aux efforts fournis.

Non, leur réalité était moins avancée technologiquement, et tant mieux, le Léviathan n’aimait pas la technologie, chose plutôt logique lorsqu’on considérait qu’elle incarnait l’évolution. Blink n’avait aucune compétence technologique, et Anna Howlsbridge voulait sa moto justement pour percer les mystères de cette technique si avancée ; trafique de technologie mutante, voilà comment Sébastian la ferait tomber. Le B.A.M. seraient ravis, Shaw beaucoup moins, ainsi sans doute valait-il mieux attendre un peu avant de jouer avec cela. Tant qu’Howlsbridge ne trainait pas trop dans ses pâtes, le Sombre Voyageur ne s’en débarrasserait pas ; comme pour Shaw, d’ailleurs, ou pour tout autre.

Clarice n’avait pas d’éducation ? Il se chargerait de lui la faire. Et, évidemment, elle apprendrait sur le tas.

- Je vais commencer par répondre aux questions que tu ne m’as pas posées, Clarice. Oui, je suis Télépathe, cependant, je suis limité à de la transmission de pensée, émission comme réception, et lecture. Bien que cela puisse s’avérer offensif, et que cela soit très intrusif, tu n’as en effet pas grand-chose à craindre de moi sur ce plan là. D’autres pourraient manipuler ta mémoire ou ta personnalité, ce n’est pas mon cas, sans quoi nous n’aurions pas une telle discussion. Qui suis-je ? C’est une question à laquelle je ne peux répondre réellement. J’ai beaucoup de noms, et tout autant d’existences. Je suis quelqu’un du secret, qui mène une guerre de l’ombre. L’un de mes ennemis à l’heure actuelle est Sinistre, que tu connais. Il m’a tué, chose assez insignifiante s’il en est, mais m’a volé des informations qui font que je ne peux pas le laisser vivre. Tu m’as beaucoup appris sur lui, et je t’en suis reconnaissant, d’ailleurs.

Marquant une pause, il s’approcha à nouveau de la fenêtre, lui faisant signe de la main de venir voir également ce qui se trouvait au-dehors.

- Mon monde est différent du tient, Apocalypse ne s’y est jamais effectivement manifesté comme il l’a fait chez toi. Cependant, s’il existe un Sinistre, je ne vois pas pourquoi son supérieur n’existerait pas non-plus. Ma guerre contre lui n’en prend, de ce fait, que plus d’ampleur. Ce monde, que tu contemple, ne se bat pas pour la survie. Il se bat pour une conception individuelle du bonheur. Si l’on devait le résumer en un mot, ce serait Capitaliste. Ici, tout tourne autour de l’argent : on travail pour en gagner, et on le dépense pour se nourrir, se loger, s’habiller, vivre, somme toute. Sans argent, pas de vie ; mais l’argent n’est pas un problème. Si chez toi, c’est la survie qui pousse les gens à former une communauté, ici, ça s’appelle l’Etat. Des lois limites les comportements que l’on peut adopter, la liberté individuelle ne s’arrêtant que là où elle entre en conflit avec une autre liberté individuelle. L’Etat et la Justice permettent de trancher en cas de conflits, du moins pour le commun. Ni toi ni moi n’étant du commun, nous avons tout intérêt à ce que l’Etat, comme ses représentants, ignore tout de nous. Les représentants de l’Etat, nous concernant, se nomme le BAM : Bureau des Affaires Mutantes. Un organisme de police spécialisé dans les gens comme nous, et qui ne doit jamais apprendre ton existence, sans quoi ils essaieraient de t’arrêter et de t’enfermer. Ils sont utiles quant aiguillés dans la bonne direction, mais peuvent s’avérer dangereux s’ils s’approchent trop prêt de certaines personnes. Ton arrivée ne leur aura pas échappé, et il va falloir qu’on s’arrange pour que toi, tu continue de le faire. Mais cela, j’y reviendrais plus tard. Il n’y a pas que le BAM, cependant, qui puisse te concerner, même si les autres instances ne sont pas gouvernementales : tout d’abord, les résistants mutants face aux humains, à savoir la Confrérie des Mutants. N’écoute pas ce que racontent les humains à leur sujet, ce ne sont pas les méchants de l’histoire ; nous vivons dans un monde basé sur la subjectivité individuelle, à toi de définir le bien et le mal, ou de laisser d’autres le faire pour toi. La Confrérie est un groupe « terroriste » qui emploi la force pour faire respecter les droits des mutants, qui se battent là où l’on a besoin d’eux. Le BAM est leur ennemi, puisqu’ils ne reconnaissent pas les lois humaines. C’est la principale différence entre eux, et leurs adversaires, les X-Men. Les X-Men sont eux aussi un groupe terroriste, mais plutôt que de ce battre contre le gouvernement, ils collaborent avec lui et le BAM pour essayer de maintenir la paix à tout prix. Tu connais les X-Men, de nom, mais ici, Magnéto comme Dents-de-sabre sont les leaders de la Confrérie, tandis que les X-Men sont menés par Charles Xavier et Cyclope. Aucune de leur base ne m’est accessible, malheureusement, car je fais partis de ceux qui agissent dans l’ombre, non en pleine lumière.

Cette présentation faite, il continua à faire son exposé sur un monde fait d’égoïsme et de difficulté au quotidien, où le commun tentait de trouver son bonheur individuel alors de d’autres, remplit d’une mission, s’y sacrifiait. Les X-Men étaient un argument publicitaire pour la cause mutante, alors que la Confrérie était considérée comme le Mal, chaque chose en enclenchait une autre, et finalement, un monde fait d’une paix officielle n’était guère moins difficile qu’un autre fait d’une guerre ouverte : on y mourrait moins, c’était vrai, ainsi on avait le temps de perdre espoir.

Sébastian ne s’interrompit que lorsque le repas de Blink lui fut apporté, l’aidant à retourner s’installer. Le message était implicite mais plutôt clair : seule, elle n’avait aucune chance.

Invité

L'homme commença par se présenter, confirmant sa nature et ses pouvoirs psychiques. C'était donc bien un télépathe. Et lui raconta qu'il ne pouvait pas la manipuler. Effectivement, au vu des arguments avancés, il n'avait aucune raison de lui mentir. Mais bon, ce genre de jeux d'esprits du je crois que tu ne me manipules pas mais tu me manipules quand même sans me manipuler n'avait ni début, ni fin. Si elle ne lui faisait pas complètement confiance, elle décida au moins qu'il était assez honnête pour ne pas lui chambouler l'esprit. Pour le reste, il ne lui en disait pas très long, surtout en considérant tout ce qu'il savait sur elle. Mais après tout, elle était une étrangère, un élément instable. Même si il la connaissait bien de par son pouvoir, un grand nombre de ses habitudes et comportements pouvaient être imprévisibles ou dangereux pour un natif. S'il ne voulait pas risquer d'ennuis, c'était assez normal qu'il ne lui dise pas grand chose. Mais cependant, quelque peut blessant. Ceci dit, elle s'en remettrait. Elle avait déjà vécu ce genre de situation frustrante avec les X men, et prendre son mal en patience ne coûtait pas grand chose.

L'autre point était qu'il connaissait et luttait contre Sinistre. Il la remercia. Elle ne pu retenir une pensée (qui humainement, le pouvait ?) ironique : si ce qu'il avait vu dans son esprit l'avait aidé, alors il ne savait pas grand chose. Ce qu'elle connaissait, c'était quelques un de ses pouvoirs, son but, du moins si elle l'avait correctement compris, et la façon dont il avait agit dans son monde. Pas de quoi déplacer des montagnes. Mais au moins, c'était une bonne chose qu'il n'ait pas pour objectif de l'empêcher d'accomplir sa mission et même qu'il se positionne en allier pour lutter contre un ennemi puissant.

Blink écouta avec attention ce que l'homme racontait à propos des groupes. Cela reprenait les bribes que la jeune femme qui lui avait porté secours la veille lui avait expliqué, bien qu'elle n'ai alors pas été en état de vraiment comprendre ce qu'elle lui expliquait. Ni a vrai dire, d'avoir réellement toutes les cartes en main pour comprendre : elle était alors encore plus déboussolée qu'elle ne l'était maintenant. Là, au moins, elle savait qu'elle se trouvait dans une autre réalité. Ce qui donnait plus de sens aux explication de l'homme qu'elle n'aurait pu en porter auparavant. C'était étrange d'entendre des noms de personnes qu'elle connaissait, ainsi que de groupe qui lui était familier, le tout présenté sous un jour tellement différent. La confrérie faisait partit des agents d'Apocalypse de la où elle venait. C'était notamment l'équipe qui avait chercher à saboter le pont aérien qui devait permettre l'évacuation de la population humaine qui restait sur le territoire. Et ce faisant, avaient mit en péril la vie de ses coéquipiers, car ils avaient réactivé le programme anti mutant des sentinelles, ces robots géants sur armés, prévus pour l'exécution des mutants. Alors associer un tel nom à celui des deux personnes qu'elle respectait le plus profondément, à savoir Erik Lensherr et Mr Creed, lui était insupportable. Cependant, tel que l'homme lui présentait le groupe, la encore, il y avait une différence fondamental. Celui ci semblait lutter pour les droits des mutants. Ce qui impliquait que ces droits étaient bafoués. D'autant que les X men, soit le groupe qu'elle avait rejoint dans sa réalité d'origine, luttait également pour ce même objectif, à ce qu'il semblait.

D'ailleurs, les noms donnés pour les membres clés des X men ne lui plaisaient pas. Elle n'avait jamais rencontré ce Charles Xavier, même si Magnéto en avait toujours dit le plus grand bien, le citant en modèle et en source d'inspiration. Mais Cyclope, lui... Les sentiments qu'elle éprouvait à l'égard de l'homme étaient mitigés. Il était l'un des hommes de main de Mr Sinistre, avec son frère, Havoc. Quand Mr Sinistre avait disparu, c'était lui que Apocalypse avait désigné pour devenir son nouveau cavalier. Et c'était lui qui avait reprit la responsabilité du camp de prisonnier où elle avait été enfermé pendant sa jeunesse. Mais... C'était aussi l'homme qui lui était venu, à elle et aux X men, en secours lors d'une opération qui avait mal tournée dans la zone bleue, sur la Lune. Sans son aide, elle ne serait jamais parvenu à libérer ses équipiers. Alors... peut être que, dans un autre environnement... Rien ne l'empêchait d'être devenu un homme réellement bon, non souillé par les actes qui tachaient les mains de son double alternatif. Mais elle préférait réserver son jugement, tant qu'elle n'avait pas plus ample connaissance avec lui et avec ceux qui prenaient le nom de X men. Si jamais ils osaient l'utiliser autrement que pour la justice, elle leur donnerait une bonne leçon. Sinon... et bien, on verrait.

Le dernier groupe lui était également inconnu. De même à vrai dire que toute forme de réel gouvernement et d'existence légale. Elle était une fugitive depuis que les X men l'avaient libéré de ce convoi de prisonnier. Vivre dans la clandestinité ne lui était pas difficile. Le faire tout en s'adaptant à ce monde serait cependant une gageure. Elle avait du mal à comprendre exactement l’intérêt d'un tel groupe au travers des explications de son hôte. Quel était l’intérêt pour la population ou pour les mutants, puisqu'il semblait y avoir une véritable coupure ? Et quel était exactement la profondeur de cette séparation ? Elle avait entendu parler de la discrimination que les humains avaient envers d'autres humains dans le passé sur des critères comme la couleur de la peau, la religion, etc. En était on rendu la ici ?

Elle hésita un instant à formuler sa question. Après tout, s'il lisait dans son esprit, ce serait inutile. Mais elle ne voulait pas le tester ou donner l'impression de le tester pour l'instant. Elle n'était pas en état et n'avait pas vraiment de raison de le faire :

"Je ne suis pas sure de bien comprendre : comment sont traités les mutants ? Et quels moyens ont les humains pour s'opposer aux mutants si confrontation il y a ? Je connais Magnéto, il peut déchainer des pouvoirs incroyables si l'envie lui en prends... S'il veut vraiment la domination et que les gens que vous appelez confréristes sont un tant soit peut efficace, comment ce fait il qu'il n'ait pas encore vaincu ?"

Elle ne voulait pas donner l'impression que la vision de l'homme était partiale. Il n'avait pas vraiment de raison de lui mentir, de son point de vue à elle. C'était le genre d'information qui ne devaient pas être très dures à obtenir. Elle eu un instant d'absence où une idée germa dans son esprit. Sentinelles. Les sentinelles étaient probablement la raison. Ces monstres pouvaient détecter les gênes mutants. Ci ce BAM ou quoi que soit son nom avait des sentinelles alors les mutants devaient forcément se cacher. Bolivar Trask et Moira McTaggert avaient ils construit leurs monstres dans ce monde ? Pourquoi pas ? Elle décida de poser la question, alors qu'on lui donnait son repas :

"Ils ont des Sentinelles, c'est ça ? Votre BAM ?"

Elle s'avisa ensuite que l'homme n'avait pas forcément connaissance de la notion, si de telles machines de mort n'existaient pas ici. Enfin, si tel était le cas, il poserait la question ou trouverait tout seul la réponse. Après qu'il lui ait aidé, elle commença à s'intéresser au contenu du plateau qu'on lui avait apporté. Il y avait des formes géométrique et des couleurs étranges. Des formes rectangulaires jaunes. Des ronds marron avec des taches blanches. A l'intérieur, du vert, du rouge, du orange et du marron foncé. Elle hésita un instant, puis attrapa avec les doigts un des rectangles. Elle le porta à la bouche et fit une grimace de surprise. C'était très salé. Un peu craquant. Étrange. Pas mauvais. Elle entreprit donc de manger en écoutant les réponses de l'homme.

Il était clair au travers de ses propos qu'elle ne pourrait pas survivre seule si elle n'avait pas de l'aide. Au moins au début. Elle était une survivante, elle saurait s'adapter et faire son chemin. Mais si on lui offrait le choix entre être lâchée seule dans la jungle et avoir de l'aide, elle ne refuserait pas l'aide. D'autant plus qu'elle avait une dette envers l'homme et qu'elle l'honorerait.

**Neutre Delta** Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 29

Malgré les raisons qu’elle avait de le faire, Blink ne céda pas à la paranoïa ; bien. En effet, la paranoïa n’aurait jamais eut ni fin, ni queue ni tête d’ailleurs, parce que douter de ce que l’on pensait entrainait un cercle vicieux à en faire de retourner dans sa tombe le pauvre Descartes. Mais ce n’était, au final, qu’une perte de temps ; malheureusement pour lui, Ferguson en conclut presqu’autant quant à ce qu’il lui disait. Pas assez détaillé ? A moins de lui injecter les informations directement dans le cerveau, chose qu’il ne ferait pas, Sébastian ne pouvait enseigner le monde par la simple parole, elle devrait le vivre, c’était aussi simple que cela. Une étrangère ou un élément instable n’entraient pas réellement en ligne de compte, pas dans cette catégorie en tout cas.

Les raisonnements de Clarice l’amusaient plutôt, lui plaisait ; elle rationnalisait tout, faisant taire ses émotions par son esprit. Bien, cela ne la rendait que plus fiable et plus prévisible, il n’en demandait pas plus. Concernant Sinistre, il eut un sourire ironique à son tour. Non, il n’en savait pas beaucoup, pas assez, sur son ennemi, mais chaque information était bonne à prendre : un maître et une vocation, c’était déjà beaucoup pour lui, ou plutôt contre Sinistre. Lorsqu’il voudrait connaitre l’entière vérité, le Léviathan irait la demander à la Miss Sinistre que Shaw avait ramenée, mais jusque là, il éviterait le Fou Noir comme la peste. Un Sinistre sur le dos, c’était bien suffisant.

Et Blink était une personne de plus sur l’échiquier opposant le Sombre Voyageur aux Maraudeurs. Une pièce potentiellement importante, aux considérations de ses capacités.

La mutante écoutait avec une attention flatteuse, dont peu de professeurs pouvaient se gausser, les paroles de Sébastian, enregistrant, comparant face à ce qu’elle savait déjà, et essayant de tout clarifier. Rien ne pressait, si ce n’était pas aujourd’hui, se serait demain, et si non demain, le jour d’après. Là encore, l’apprentissage n’avait ni début ni fin, sinon ceux de la vie. Ses connaissances sur les X-Men et la Confrérie étaient en opposition avec celles de la jeune femme, mais il lui faudrait s’habituer, s’adapter, hors, c’était l’histoire de sa vie, cette lutte pour la survie. Au moins, le Léviathan et Apocalypse partageaient un point de vue en commun, le darwinisme, même si Apo n’avait pas comprit que l’espèce qui survivait n’était pas la plus forte, mais celle qui s’adaptait le mieux.

Cependant, le plus dur serait de s’adapter à la civilisation elle-même, visiblement ; oh, Blink savait vivre dans la clandestinité, il n’en doutait pas, il savait, mais ici, la clandestinité seraient légèrement différente. Elle devrait toujours avoir un obligé, toujours, vivre en autarcie parfaite était impossible ; après, elle avait déjà eut Magnéto et les X-Men dans son monde, comme obligés, donc elle connaissait le principe.

La remarque sur le BAM l’amusa ; quel intérêt ? Quel intérêt d’une police, ou même d’un gouvernement, en réalité ? Eviter l’anarchie, chose que Blink ne connaissait que trop bien. La coupure humain/mutant, un sujet qui l’indifférait au plus haut point. Les mutants étaient mieux intégrés dans la mafia et dans le BAM que dans toute autre institution, c’était vrai, mais cela ne le concernait pas outre le profit qu’il pourrait en tirer, à dire vrai. Sébastian n’avait de préférence pour aucune idéologie, et il n’avait aucune position arrêtée : c’était à ceux qui servaient le mieux ses intérêts. Dernièrement, la Confrérie et le BAM c’étaient chargés de cela, ainsi, il était à l’heure actuelle plutôt promutant. Les discriminations n’avaient pas court au HellFire Club, on pouvait leur reprocher beaucoup de choses mais pas cela, et cette approche pragmatique était parfaitement au goût du Léviathan. Un mutant comme un humain, c’était soit un outil, soit un obstacle, seul le degré de nuisance permettant de hiérarchiser, non la race.

Blink hésitait à l’interroger, partant du principe qu’il connaissait déjà ses pensées ; en effet, cependant, elle n’allait pas devoir perdre la parole parce que le Léviathan avait un tentacule dans sa tête, tout de même. Sinon, elle deviendrait rapidement muette.

"Je ne suis pas sure de bien comprendre : comment sont traités les mutants ? Et quels moyens ont les humains pour s'opposer aux mutants si confrontation il y a ? Je connais Magnéto, il peut déchainer des pouvoirs incroyables si l'envie lui en prends... S'il veut vraiment la domination et que les gens que vous appelez confréristes sont un tant soit peut efficace, comment ce fait il qu'il n'ait pas encore vaincu ?"

Sébastian ne put s’empêcher de réprimer un rire, bref et concis, traduisant tout son ressenti sur la question. La laissant parvenir au bout de son raisonnement, et poser une autre question, il enchaina par la suite.

- Non, les Sentinelles n’existent pas encore ; le BAM dispose de modèles réduit, par contre. Les Mandroïdes. Elles sont coriaces, mais pas invincibles. Même si la majorité des mutants n’en viendraient pas à bout, un certain nombre peuvent les détruire sans trop de problèmes. La chose qui empêche réellement Magnéto de dominer ce monde, hormis le fait qu’il ne cherche pas la domination, c’est les X-Men. Sans être des ennemis mortels, les X-Men et la Confrérie sont antagonistes ; si la Confrérie s’en prend directement et violemment aux humains, le BAM et les X-Men s’unissent pour les confronter. Et ce n’est pas la Confrérie qui s’en sort la tête haute, bien qu’ils aient leurs faits d’armes, incontestablement. Ici, tout est basé sur la subjectivité tant qu’elle ne sort pas du cadre de la loi, comme j’ai dit. Donc, il y a un grand nombre de points de vu : pro-mutants, anti-mutants, la plupart des gens sont cependant simplement méfiants et craintifs, et les mutants préfèrent généralement se cacher plutôt que de revendiquer leur mutanité. Nous dirons qu’il y a une pluralité d’opinions.

Une pause, alors que les pensées de Blink continuaient de raisonner dans sa tête, et que lui-même était retourné regarder l’extérieur. Clarice Ferguson ne doutait pas survivre dans la jungle urbaine, mais préférait être aidée, et continuait à s’entêter dans sa notion d’honneur. Il n’allait pas s’en plaindre.

- Comme tu le découvriras très bientôt, ce monde est basé sur la diversité. Il y en a de tous les types, pour tous les goûts, etc.

Invité

L'homme répondit rapidement à ses interrogations. Le premier élément qui la frappa fut sa préciser sur le "pas encore". C'était le genre de formulation qui sous entendait quelque chose. Avait il accès à des informations lui laissant présager quelque chose ? Si tel était le cas, ce serait intéressant de savoir comment il avait eu cette information et dans quel mesure ce projet était il avancé ? Enfin, le comment ne l'éclairerait pas pour l'instant. Pour en saisir l’intérêt, il fallait connaître les tenants et les aboutissants des alliances et des mésententes. Ce qui n'était absolument pas le cas. Elle hésita à poser la question sur le encore, puis décida que ça ne valait pas le coup. S'il avait voulu en dire plus, il l'aurait fait. Le reste, elle le découvrirait en temps et en heure. Et si ce n'était qu'une façon de formuler les choses, un encore par rapport à la possibilité qui existait de s'acheminer vers une telle échéance, se faire des nœuds au cerveaux ne serait pas utile. La suite était tout aussi intéressante. Les X men s'opposaient à la confrérie. Elle avait un peu de mal à comprendre le fonctionnement exact de cette opposition. On aurait dit qu'aucun des 3 joueurs de ce groupe ne tenait réellement à ce que les 2 autres disparaissent. Comme s'ils avaient tous un ennemis désigné et un qui pourrait jouer les alliés de circonstance, en fonction du contexte. Et qu'aucun ne pouvait faire une action décisive sans fausser la balance et voir les 2 autres prendre fait et cause contre lui. Il faudrait sûrement un peu plus d'expérience dans ce monde pour bien comprendre comment la balance des choses pouvait s'équilibrer. Si jamais le système était bien celui qu'elle avait perçu, d'ailleurs. Il était difficile de se faire un point de vue pertinent sur une situation complexe à partir d'un unique point de vue. Complet ou non, d'ailleurs. Elle avait déjà entendu Magnéto discuter de notions comme la nécessaire subjectivité d'un sujet ou ce genre de truc. Ce n'était pas qu'elle n'était pas intéressée, c'était que sur l'instant, elle n'avait pas vu en quoi ça pouvait lui servir pour porter la guerre contre Apocalypse. Magnéto devait avoir pensé qu'il y aurait un après et que cet après ne pouvait pas être fait que de gamins qui ne connaissaient que la guerre. Elle regrettait de ne pas l'avoir écouté. Mais il était probablement bien trop tard, maintenant. Il était probablement mort. Et même s'il avait survécu, il se trouvait plus loin que toute distance qu'elle pouvait espérer franchir. Au moins pour l'instant.

Elle médita un instant sur les dernières paroles de l'homme, quand à la pluralité des opinions. C'était difficile à imaginer... Mais après tout, c'était pour qu'un tel système existe que les X men avaient risqués leurs vies. Même si sur l'instant, ce n'était pas ce qui avait semblé être l'objectif le plus significatif. Elle laissa un instant les trucs rectangulaire jaune et s’intéressa à l'autre forme géométrique de son assiette. Comme il n'y avait pas de couvert particuliers fournis avec la nourriture, cela devait également se manger sans. Elle saisit donc le mets, le regarda sous toutes les coutures, comme pour y chercher un angle d'attaque, puis croqua dedans. Il y avait un mélange détonnant de textures de saveur, liquide, mou, dur, sucré, salé,croquant, frais, chaud. Surprenant. Elle ferma les yeux un instant, surprise. Puis elle les rouvrit, l'air intrigué :

"Je vois. Désolé, mais... comment ça s'appelle, s'il vous plait ?"

Elle montra explicitement le met qu'elle tenait dans la main. Ce serait un point à ajouter à son début de culture locale. Elle réfléchit brièvement à ce qu'elle pourrait demander ensuite. En jetant un coup d’œil sur le matériel présent dans la chambre, une autre question lui vient à l'esprit. Elle n'avait pas bien compris l’intérêt que la jeune femme qui l'avait conduit dans cette endroit avait pour sa moto... Mais il devait s'agir de la technologie qu'elle renfermait. Ce qui voulait dire que la technologie était au moins différente, si ce n'était pas inférieure. Et pour survivre, elle devait savoir ce qui était vraisemblable. Par exemple, est ce qu'il était possible pour de détecter les mutants ? Ou seul les apparences physiques, les tests génétiques et les manifestations des pouvoirs étaient les signes de la mutanité ?

"Pourriez vous m'en dire plus sur votre technologie ? Elle semble assez différente de ce que je connais. "

Puis, une idée lui traversant l'esprit :

"Disposez vous d'un système qui me permettrait d'apprendre par moi même ? Un ordinateur peut être ? Je ne voudrais pas vous laisser avec mes question. "

L'idée lui était venue directement et elle n'avait pas pensée sur l'instant à définir ce qu'était un ordinateur. Comme toujours, si cette connaissance lui manquait, il allait la puiser à la source. Mais si elle pouvait accéder à une base de donnée de connaissances elle pourrait faire d'une pierre deux coups : elle aurait quelques chose à faire pour s'occuper et elle pourrait emmagasiner autant de connaissances que possible pour survivre à ce nouvel environnement. La connaissance de son environnement était un facteur clé de survie. Ce n'était pas pour rien que Magnéto utilisait à son avantage les renseignements de Shaw et de Worthington, pour essayer de garder un coup d'avance sur Apocalypse.

**Neutre Delta** Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 29

Blink était intelligente, et suivait son discours mot à mot, pour saisir tous les sens qui pouvaient s’y trouver. Oui, pas encore ; plusieurs organismes, selon les espions du HellFire Club, disposaient de technologies et de projets pouvant conduire à la genèse de Sentinelles, même si les premiers prototypes seraient bien inférieur en puissance à ceux de l’Age d’Apocalypse. Il faudrait peut-être un demi-siècle si ce n’est plus aux recherches humaines pour produire de telles armes de destruction massives, mais les Mandroïdes prouvaient que ce n’était pas impossible. Stark International et Shaw Industries, de même que l’Olympic Corp en son temps, disposaient des capacités de recherches et de développement de prototypes de Sentinelles, même si cela ne faisait pas parti de leurs projets, tout du moins à la connaissance du Sombre Voyageur.

Mais, comme en convint Clarice seule, ce n’était pas leur centre d’intérêt premier, et les mésententes de ce monde étaient déjà bien plus importantes et complexes qu’une éventuelle ébauche de robot tueur de mutant, surtout considérant que certains partis mettraient le holà ne serait-ce que pour les recherches. Il n’y avait donc rien à craindre de ce côté-là. Tout arriverait en temps et en heure, oui, même s’il chercherait à découvrir avant cela, comme toujours. Mais savoir n’impliquait pas enseigner, pour un être comme lui, c’était une chose de base.

Le sujet suivant la laissa perplexe, mais lorsqu’on luttait pour sa survie, il était vrai que la politique avait tendance à nous échapper. Mais elle s’en sortait plutôt bien : ils étaient dans une situation d’équilibre où aucun parti de pouvait réellement prendre l’ascendant sans voir les autres se liguer contre lui ; enfin, c’était surtout vrai pour la Confrérie. Et c’était là le plus grand avantage du HellFire Club : ils tireraient parti de cette trinité pour leurs propres desseins, étant les seuls à n’avoir réellement cette vision manichéenne du monde et les seuls à pouvoir gangréner chacun des « grands partis » pour pouvoir en user à leur guise. Le BAM obéissait à la politique, ils étaient la politique, la Confrérie nécessitait de l’argent, ils étaient l’argent. Les X-Men avaient besoin que l’on comprenne leurs actions, et quoi de mieux que les médias pour cela ? Car ils avaient aussi un pied dans les médias. La balance des pouvoirs n’appartenait pas aux grandes idéologies et aux grands groupes qui les prônaient, mais comme toujours, aux anonymes œuvrant dans l’ombre.

Les pensées de Blink furent interrompues par son intérêt pour ce qu’elle avait dans son assiette, et après une bouchée, elle ne put s’empêcher d’être surprise. Une enfant goutant à quelque chose pour la première fois, c’était attendrissant. Blink avait un monde à découvrir, et s’il était en grande partie composé de merdes et de complexité, il y avait certaines choses simples dont on oubliait bien vite la saveur et qui, pourtant, pouvaient émerveiller.

"Je vois. Désolé, mais... comment ça s'appelle, s'il vous plait ?"

- Pizza, répondit Sébastian avec concision, et un petit sourire amusé.

Oh, ce n’était en rien méprisant, cela le surprit lui-même ; il comprenait juste que le rôle de professeur allait l’emmener naïvement sur des terrains qu’il n’était pas habitué, ni forcement apte, à arpenter. Blink avait tout à découvrir, alors que lui avait surtout découvert le pire, et regardait le meilleur avec cynisme et dédain, se complaisant dans sa propre folie tout en ayant parfaitement conscience de le faire. C’était là son pacte, ce n’était rien de plus que le coût d’un espoir. Et cela lui suffisait.

Mais cela ne suffirait pas à la Miss Ferguson.

Miss qui, suivant le fil de ses pensées, s’interrogeait sur l’intérêt d’Anna Howlsbridge pour sa moto, en concluant sur le fait que leur niveau technologique était bien inférieur. Un point pour elle. La différence de technologie était assez énorme, oui, et c’était tant mieux pour ce monde, car ils avaient déjà atteint le point de non retour, il était donc ainsi inutile de pousser plus loin. Lorsqu’on était capable de détruire son monde à coup d’armes nucléaires, cela valait-il réellement le coup de chercher des armes toujours plus perfectionnées ? Surtout quant la nature elle-même répliquait avec ses propres armes, les Mutants.

- Notre technologie est bien inférieure à celle de ta réalité, c’est un fait et comme tu le suppose, c’est ce qui intéresse Anna dans ta moto. Ce que tu sais lui importe plus que ta vie, c’est pour cela que je l’ai écarté. Je ne suis pas très doué niveau technologie, ce n’est pas mon domaine. Et pour un ordinateur capable d’apprendre, je te conseillerais de te méfier ; Wikipedia, s’il est utile, n’est pas forcément des plus fiables. Il n’existe pas réellement de logiciel d’apprentissage rapide pour connaitre l’ensemble du monde. Nous fonctionnons assez sur des bases empiristes : on apprend de ses propres expériences. De celles des autres, aussi, cela s’appelle l’école. Mais il y en a généralement pour quinze à vingt-cinq ans. Cependant…

Il se tut, quittant des yeux le monde en contrebas pour se tourner lentement vers elle, impassible. Durant plusieurs secondes, il garda le silence, occupé mentalement à débattre avec son Démon.

- Cependant, je peux transférer une partie des connaissances que je possède directement dans ton cerveau. La partie qui t’aidera, uniquement. Cela épargnerait un long discours et surement beaucoup de questions, et même si ça ne t’apportera pas tout, cela devrait t’épargner un certain nombre d’efforts. Le reste, tu devras le faire par autodidactisme. Intéressée ?

Etait-ce prendre le risque de devenir obsolète que d’enseigner ainsi ? Pas réellement, puisque ce qu’elle verrait surtout, c’était que seule, elle aurait bien plus de mal que s’il l’aidait. Il ne lui donnerait aucune information concernant la Cabale du Léviathan, l’ocultisme, le Club des Damnés, et tout ce qui touchait à sa personne ou ses plans. Mais ce qu’il avait put observer du monde, de la Mafia, de la Confrérie, de Sinistre, etc. était un prix dérisoire, en réalité. Un investissement de plus dans une jeune personne pouvant rapporter beaucoup, sans réellement prendre d’ailleurs.

La balle était dans le camp de Blink, il lui laissait choisir : un nouveau pas sur le chemin de la damnation ?

Invité

Tout en finissant son repas, Blink écouta la réponse que lui apportait l'homme. Une pizza. C'était noté. Elle se rappela qu'elle avait déjà du en manger quand elle était petite. Et qu'elle aimait déjà ça. C'était il y avait si longtemps, avant qu'Apocalypse n'arrive, avant que ses cavaliers ne détruisent sa ville de naissance et ne massacrent tout ceux qu'elle avait connu. C'était des souvenirs anodins, mais elle les avait mit sous cloche depuis si longtemps... Ils avaient été tout d'abord trop douloureux. Puis, ensuite, elle avait compris qu'ils n'avaient plus de sens, qu'ils n'étaient que des chimères de temps qui ne pourraient plus jamais revenir. Elle avait alors choisit de construire sa famille avec les X-men, de vivre le présent plutôt que de chercher à garder des attaches. Mais elle se rendait aujourd'hui compte que certains de ses souvenirs n'avaient pas été amputés de sa mémoire comme elle l'avait pensé. Qu'ils n'attendaient juste que le bon moment pour se réveiller. Peut être qu'ils n'en auraient jamais eu la chance si elle était resté dans sa réalité d'origine. Hum, réflexion idiote. Si elle était resté dans sa réalité d'origine, elle serait décédée. Donc, en effet, il y avait peu de chances qu'elle se soit jamais remémoré quoi que ce soit. Bien. Mais, tant qu'elle y avait accès, elle essaya d'extraire autant d'information que possible de ce souvenir. Une pizza. Qu'est ce que c'était. Du pain. De la tomate. Des trucs. Bien, elle avait déjà 2 nouveaux, ou anciens, mots dont elle pourrait se servir. C'était un point intéressant.

Pour en revenir aux sujets plus sérieux, la technologie ne semblait pas aussi bien maitrisé ici que chez elle. La encore, il fallait y reconnaitre l'influence de Apocalypse. Ses connaissances dans le domaine technologique étaient impressionnantes et dépassaient de loin les standards de ce qui se faisait avant son arrivée. La rumeur voulait qu'une partie de ses pouvoirs lui vienne d'ailleurs de cette technologie. C'était vrai qu'il avait une apparence pour le moins ... "technologique". Tout comme celle de son fils, d'ailleurs, après que Magnéto lui ait fait payé la mort de Wanda. Holocaust était un peau jeune homme à ce qu'on disait, avant qu'il n'attaque le QG des X-men et ne tue la fille de Magnéto. Après, ce dernier s'était vengé. On avait pensé qu'Holocaust était décédé. Mais non, il avait survécu sous la forme d'une entité de pure énergie prisonnière d'une sorte d'armure, conçu par son père.

Wikipédia ? De quoi s'agissait il ? Ou de qui ? Était ce un mutant ? Comme M ? Quelqu'un disposant d'un savoir encyclopédique ? Au vu de la façon dont l'homme en parlait.... elle aurait dit non. C'était peut être un lieu, ou une façon d'accéder à des informations. Mais les informations écrites à un endroits étaient justes, non ? Ou pas. Après tout, elle n'avait jamais rien connu comme système d'apprentissages que celui des X men. Peut être les informations et les enseignements n'étaient ils pas aussi pertinents ici. Il fallait prendre cette hypothèse en considération. Elle se souvenait aussi de ce qu'était une école. Elle avait du en fréquenter une, jeune. Quelque soit le nom exact de l'école ou de l'institution. Hum. Il y avait des trucs en papier. Des livres. Elle pourrait peut être en trouver. Dans son souvenir, certains contenait pas mal d'informations résumée sur l'histoire et d'autres sujets du même tonneau.

Puis, vient la proposition. L'homme lui offrait le savoir. Comme ça, directement dans son cerveau. Sa première impulsion fut de refuser. Ça devait tenir de l'instinct, personne n'avait envie de se voir bidouiller le cerveau. L'existence même d'un tel pouvoir mettait mal à l'aise. Alors se le voir appliquer de première main, ça n'aidait vraiment pas. Mais elle prit le temps de considérer l'offre plus longtemps. Il y avait beaucoup d'avantages. Finalement, ce fut une autre considération qui emporta sa décision : Mr Creed lui avait conseillé de ne jamais avoir de dettes. Elle avait déjà, de fait, contracté une énorme dette envers l'homme qui répondait actuellement à ses questions. Si elle disait oui, elle augmentait encore sa dette envers lui. Alors que quelques instants plus tôt, elle cherchait surtout un moyen pour la réduire. Donc, elle n'avait pas vraiment le choix.

"Je suis désolé, mais je vais devoir refuser. J'ai une dette envers vous. Mais je comptes bien la rembourser. Si j'accepte votre faveur, ce n'en sera que plus difficile pour moi."

Elle réfléchit un instant, puis continua :

"Puisque nous sommes en train d'en parler... Je veux rembourser ma dette. Pour ce que vous avez fait cette nuit et pour ce que vous faites maintenant. Y a t'il quelque chose que je puisse faire pour cela ?"

Elle attendit la réponse. S'il ne la lui donnait pas, elle serait obliger de la découvrir par elle même. Elle préférait qu'il énonce clairement un objectif, ou qu'il reconnaisse après un temps qu'elle s'était acquitté. Si ce n'était pas le cas, alors il n'y aurait pas de but clairs et la situation pourrait s'éterniser pendant très longtemps. Et si elle était effectivement reconnaissante à l'homme pour son aide, elle ne le connaissait pas. Et tant qu'elle n'aurait pas une opinion complète de lui, elle ne saurait pas si elle était prête à le suivre pendant plusieurs années pour payer son du. Elle le ferait si le besoin en était. Mais elle n'était pas sûre d'apprécier. Puis elle se mit à bailler. Elle avait encore besoin de repos et maintenant qu'elle avait mangé le sommeil voulait l'attirer à nouveau dans ses griffes.

**Neutre Delta** Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 29

Souvenirs ; espoir ou désespoir ? Se souvenir d’un passé perdu étaient pour certains la cause de bien des douleurs, tandis que d’autres se battaient et étaient près à d’incroyables efforts pour le récupérer ; les chimères étaient utiles, si elles étaient rendue comme tel. Le Sombre Voyageur avait ses chimères, comme tout le monde, son pacte basé sur la plus folle d’entre elle, mais ses souvenirs n’avaient jamais perdus leur sens, et justifiaient la moindre de ses actions depuis trois quart de siècle. La moindre goûte de sang qu’il avait versée sur l’autel du Léviathan était un sacrifice consenti pour l’espoir. Lui n’avait jamais cherché à refonder de famille, il en avait déjà une, et elle lui serrait rendue, c’était le marché. Rien ne se perdait, et il ne laisserait rien se perdre. Blink était presque surprise des résurgences de son passé, alors que c’était une chose logique ; ce monde ne ressemblait-il pas à ce passé perdu ? Tout aussi faussement gai et bienheureux ?

Sans doute serait-elle morte sans jamais se souvenir, dans sa réalité, mais ici, qu’allait-elle faire de cet héritage ? Tout recommencer ? Elle aurait les bases à reprendre, à réapprendre, oui, mais cela n’indiquait nullement la direction dans laquelle mèneraient ces bases.

Wikipédia, tant de question sur un outil informatique secondaire ; c’était assez amusant. Blink ne raisonnait qu’en mutation, et consciente de ce fait, elle tentait d’aller contre. Tant de question, si peu de réponse. Une jeune femme esseulée face à un monde onirique par rapport à sa réalité ; et dans son esseulement, il lui fallait bien un guide. Les raisonnements de Clarice étaient intéressants, emprunts d’une naïveté enfantine ; malgré tout ce qu’elle avait put vivre, elle n’en restait pas moins ignorante de ce monde, et devait se référer à ses souvenirs de jeunesse profonde pour retrouver des similarités ; tant qu’elle n’adoptait pas les raisonnements de l’époque, Sébastian ne dirait rien.

Et fort heureusement, elle était en pleine possession de ses moyens, malgré l’environnement : Blink raisonnait toujours aussi bien.

Non, bien évidemment que personne n’avait envie de se voir bidouiller le cerveau, mais la transmission de connaissance n’était pas le pire que l’on puisse faire en la matière. D’aucuns pouvaient remodeler souvenirs et personnalités, mais simplement transférer ses souvenirs pouvait déjà être très perturbant psychologiquement, et cela, Sébastian le savait ; d’où qu’il ne proposait que les connaissances, non le souvenir. Il ne donnait pas sa mémoire, et voulait tuer chaque personne la connaissant en trop grande partie. Sinistre était au compte de ceux-ci, d’ailleurs.

Mais cela n’était pas la véritable fin de l’histoire, car le raisonnement de Clarice la poussa à refuser non-pas par peur ou par éthique, mais bel et bien par honneur : Mr Creed lui avait conseillé de ne jamais avoir de dettes. Mr Creed ici était quoi, un psychopathe tout au mieux ? Et niveau dettes, elle serait déçue : jouer honorablement avec des personnes pour qui l’honneur était un vain mot n’apportait rien. Pour Blink, l’Honneur était une fin, pour le Léviathan, l’honneur était un moyen ; un moyen d’user de ceux qui en avaient.

"Je suis désolé, mais je vais devoir refuser. J'ai une dette envers vous. Mais je compte bien la rembourser. Si j'accepte votre faveur, ce n'en sera que plus difficile pour moi."

Sébastian ne dit rien, la laissant finir, mais le fin mot de l’histoire ne lui échappait pas.

"Puisque nous sommes en train d'en parler... Je veux rembourser ma dette. Pour ce que vous avez fait cette nuit et pour ce que vous faites maintenant. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour cela ?"

Un silence, alors qu’il la regardait, alors qu’il écoutait l’écho de ses pensées. Un silence long et lourd.

Elle voulait une réponse, un but ; désormais qu’elle n’avait plus à survivre, plus à ce battre, il lui faudrait une nouvelle cause, une nouvelle raison pour avancer, cependant ce n’était pas cela qui la poussait à demander cela. Non, elle voulait s’acquitter d’une dette pour l’effacer de son ardoise et redevenir libre le plus rapidement possible. Il y avait tant d’incertitude, mais celle-ci n’en était pas une : elle devait effacer au plus vite ce qu’elle lui devait, et ne devait pas augmenter son dût. Mais, tout n’était qu’au commencement. Blink voulait griller les étapes d’un parcours qu’il composerait pour elle, elle voulait arriver à la fin sans passer par le milieu.

- Blink… je sais que tu veux rembourser ta dette, mais tu n’es pas encore apte à agir seule sur ce monde. Je comprends que l’idée de « creuser » ta dette te soit déplaisante, mais si tu veux survivre et avoir le temps de t’adapter, tu devras passer par cela. Aux yeux des autorités légales, tu es une fugitive dangereuse, à cause de ce que tu sais, pourrais savoir, et de l’accident de moto qu’ils prendront pour un attentat. Une menace non-identifiée qu’ils voudront identifier et maitriser au plus vite. Il te faudra te cacher, de dissimuler, le temps de t’habituer. Pour cela, il te faudra mon aide ; je peux te fournir de l’argent, un abri, des faux-papiers, tout ce dont tu auras besoin, ou peu s’en faut. Nous sommes au commencement, non à la fin.

Clarice bailla, le sommeil l’appelant à elle ; elle avait besoin de repos, et il aurait été malavisé pour le Sombre Voyageur de ne pas lui en laisser. De plus, il pourrait toujours mentir à Anna, disant que Blink ne c’était pas réveillée, chose toujours plus simple que de la tuer. Cependant, ce n’était que temporaire, et la mutante ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement. Son sort serait soupesé, lui aussi en temps voulut.

- Que faire pour payer ta dette ? M’aider, tout simplement. A quoi, je ne sais pas encore, mais l’on a toujours, à un moment ou un autre, besoin d’aide. Et je suis sur que tu seras apte à m’aider, en temps venu. Repose-toi maintenant, sans-doute serais-je encore là, à ton réveil.

Invité

Il avait certainement raison. Elle ne pourrait pas survivre sans creuser pendant un temps la dette qu'elle avait envers lui. Elle en était consciente. Mais il y avait une différence entre accepter de recevoir une aide matérielle, une protection pendant un temps, même si ce temps était critique et d'accepter son offre précédente. Elle allait rester à ses côté. Elle allait lui rendre service, faire autre chose ne serait pas acceptable. Mais elle veillerait à limiter autant que possible ce qu'elle lui devait. Ce serait peut être une tâche impossible que de rembourser une dette de vie à cet homme. Mais si c'était moins qu'impossible elle y parviendrait. Elle avait briser ses chaînes il y avait longtemps et elle avait renouvelé cet exploit cette même nuit. Si c'était bien la même nuit, bien sur. Bien sur, les chaînes qu'elle avait choisie de porter et les chaînes qu'on lui avaient imposée étaient de nature bien différente. Mais à la fin, c'était toujours des entraves et ce n'était pas comme cela qu'elle voulait passer sa vie. Elle voulait être libre.

Cependant, il ne fallait pas penser que cela voulait dire pour elle qu'elle était prête à considérer comme non valide la dette qu'elle avait envers l'homme. Refuser cette dette, l'abandonner, ce n'était pas se libérer. C'était se forger des chaînes impossibles à briser, celle du regret, du remords, du non dit. C'était la le contraire le plus absolu de la liberté. Blink cligna les yeux à plusieurs reprises. Son cerveau recommençait partir dans tout les sens, perdait le fil de ses pensées. Elle était incroyablement épuisé. Au moins, ce n'était pas, comme quelques heures plus tôt, la douleur qui l'empêchait de se comporter correctement. Elle se massa la nuque. Ca aidait un peu. L'homme avait également parlé d'autre chose. Elle était recherché. Par ce fameux BAM, sûrement. Donc elle avait des ennemis. Ce qui augmentait d'autant l’intérêt qu'elle avait à rester sous la protection de son sauveur. Bien qu'elle ne soit pas complètement sur de l’intérêt qu'il trouve, lui, dans sa présence. Au vu de l'exposé qu'il avait fait un peu plus tôt sur les motivations de chacun, il était évident que ce n'était pas de l'altruisme. Encore que... il ne fallait peut être pas juger trop vite. Ceux qui faisaient preuve du plus profond cynisme dans leurs remarques n'agissaient pas forcément selon ce même raisonnement. Autant attendre d'avoir des éléments avant de faire des jugements hâtifs.

"Je vois. Cela me convient. Je sais que je ne peux pas vivre ici sans aide. Mais je ne veux pas d'une dette que je ne pourrais pas rembourser. Toutes ces connaissances, ce serait trop."

Elle reprit son souffle, se frotta les paupières, puis lâcha un :

"Merci pour ce que vous faites pour moi".

Puis, elle se laissa repartir en arrière, sans plus faire attention au plateau repas toujours posée sur elle. Elle ne mit pas longtemps à perdre complètement connaissance et à retourner dans un monde de sommeil, privé de rêve. Elle avait conscience qu'elle venait de sceller sa destinée pour les temps à venir et de promettre de ce tenir au côté de l'homme quand il lui en ferait la demande, en échange de son aide et de sa protection. Elle ignorait si le marché serait profitable et juste ou non. Mais c'était ça la vie. Rien n'était jamais certain tant que ce n'était pas arrivé. Mais quoi qu'il lui arriverait, elle survivrait. Elle en avait la capacité. Elle avait survécu au pire que l'humanité puisse offrir, elle avait été la proie des plus sadiques des êtres vivants, mais elle était toujours en vie. C'était sa victoire personnelle et elle ne la laisserait pas se ternir de quelconque façon que ce soit. Elle pourrait user de cette vie dont on lui avait fait don de la manière dont elle l'entendrait. Elle n'avait pas encore décidé, mais l'important, à ce stade, c'était que, peut être pour la première fois de son existence, elle avait le choix et que les circonstances n'étaient pas absolument déterminante.

HRP : RP terminé en ce qui me concerne. Merci pour votre prestation.

**Neutre Delta** Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 29

Elle lui donna raison : elle ne pouvait survivre sans creuser sa dette envers lui. Sébastian aimait son bon sens. Oh, bien sur qu’elle tenterait de limiter les dégâts, qu’elle tenterait de s’émanciper, de se libérer. Aussi prévisible qu’amusant. Clarice n’avait pas la moindre idée de ce dans quoi elle venait de mettre les pieds, et de la toile qui, peu à peu, s’étendait autour d’elle, alors même que le Léviathan et son Héraut la tissait. L’année était jeune, et l’année les verrait accomplir ce qu’un grand nombre d’années désormais vieilles leur avait permit de préparer. Qu’elle ne s’inquiète pas de son indépendance ou de sa liberté, elle les aurait tant que ni l’une ni l’autre n’entraient en conflit avec ses plans à lui. Il ne serait pas sur son dos, cela reviendrait à la brider, non, il serait en coulisse, à sa place, dans les ténèbres de l’arrière scène.

Le regret, le remords, les non-dits ; voilà quels étaient les véritables chaines qui entravaient Blink, et ses chaines étaient, pour l’heure, utiles. Clarice avait raison, c’était là le contraire de la liberté, c’était un poison, mais plutôt que de l’éviter à jamais, il fallait en guérir, s’en débarrasser. C’était une maladie, mais une maladie dont on ne pouvait guérir que si on l’attrapait ; tant de sentimentalisme après ce qu’elle avait vécu était étrange, mais étant parvenu à faire sien le point de vue de la jeune femme, Sébastian comprenait.

Les pensées de Blink filaient bon train, un peu chaotiquement, mais elle comprenait également ; le BAM, ses ennemis, oui, elle était déjà en détresse à peine arrivée. Et bien entendu, elle avait intérêt à resté sous son chaperonnage. Quant à découvrir les raisons qui poussaient une créature comme lui à agir ainsi, elle pourrait les chercher longtemps avant de les trouver, car elles étaient si simples qu’elles semblaient trop simples. C’était un opportuniste, et il avait saisit une opportunité. Blink était un moyen d’avancer sur la quête de sa seule fin ; lequel ? C’était à elle de le décider. Agent, pion, ennemie, les possibilités étaient restreintes, mais les manœuvres de Sébastian donnaient clairement la direction qu’il voulait donner. Mais non, en effet, ce n’était pas de l’altruisme.

Que de naïveté dans le fait de réserver son jugement ; Blink essaierait-elle de voir un humain en lui ? Elle ne le connaissait pas, et avait déjà une idée du genre d’homme qu’il était, alors il était des plus inutiles de chercher.

"Je vois. Cela me convient. Je sais que je ne peux pas vivre ici sans aide. Mais je ne veux pas d'une dette que je ne pourrais pas rembourser. Toutes ces connaissances, ce serait trop. Merci pour ce que vous faites pour moi".

Sébastian hocha simplement la tête ; il n’aurait pas l’hypocrisie de lui dire que ce n’était rien, car ce n’était pas rien et il ne lui demanderait pas rien en retour. La laissant s’endormir, il la regarda quelques instants encore, impassible, saisissant ses dernières pensées conscientes.

Oui, elle venait de sceller sa destinée par un pacte avec lui ; oui, il honorerait sa part du contrat, et en attendrait de même d’elle. Ce marché, même s’il n’était pas profitable à la jeune Ferguson, lui était nécessaire. Il ne lui deviendrait réellement profitable que si elle était capable de s’élever, de faire les bons choix. Quant à la justice ; c’était un vain mot, ni plus ni moins. Il n’y avait pas de justice en ce monde, même la mort n’était pas juste. C’était la vie, en effet.

Clarice voulait user de sa vie de la manière où elle l’entendait, elle voulait avoir le choix ; il lui offrirait des choix, cependant, il aurait fait le tri auparavant. La manipuler, c’était la première phase. Puis viendrait le test, se serait la transition. Si elle réussissait, sa liberté s’accroitrait alors qu’elle prendrait de l’importance. De pion, elle pourrait passer pièce et ne pièce, alliée ; ce n’était pas exclut. Restait à savoir si elle avait le potentiel pour faire cela.

Il serait toujours là lorsqu’elle se réveillerait, et il lui expliquerait comment les choses allaient se passer : il allait lui fournir de faux papier, une planque et une carte de crédit qu’il alimenterait mensuellement de 100.000$ ; une somme suffisamment importante pour qu’elle puisse faire ce qu’elle entendait dans les limites du raisonnable. Si jamais elle avait besoin de lui, elle pourrait le contacter à un numéro spécial, où il lui suffirait de demander « le Léviathan ». Pour tout le reste, elle aurait carte blanche quant à ses agissements, il n’interviendrait qu’au besoin, que se soit celui de Clarice ou le sien. Quant à la durée, il n’en savait rien ; des mois, une année peut-être, tout dépendait d’elle. Oh, elle devait bien se douter qu’il s’agirait là d’une période d’observation, peut-être même un test ; celui de l’adaptation. L’espèce qui survivait n’était pas la plus forte, comme le proclamait Apocalypse, mais celle qui s’adaptait le mieux aux changements. A Blink de démontrer ses capacités d’adaptation.

Restait à voir comment elle s’en sortait. Avait-il fait un bon investissement ?

RP TERMINE pour Sébastian

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