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 A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]

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James Tucker
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James Tucker


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MessageSujet: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeVen 14 Sep - 0:15

~ Il est des fois où les journées de travail au Bureau des Affaires Mutantes sont aussi calmes et placides qu'une mer d'huile s'étendant jusqu'à l'infini de l'horizon, on passe son temps à faire des blagues plus ou moins drôles et douteuses à la machine à café, à gérer une paperasse administrative qui n'en finit pas et à observer de loin l'agitation incessante et infernale qui étreint les rives de Manhattan, que l'on pouvait apercevoir avec une vue imprenable de ce côté-ci du complexe du Triskélion. Et puis on se plaint de l'inactivité plus ou moins violente qui vous engourdit et ne vous offre que trop peu d'excuses pour dévisser un arrière train trop mou de cette chaise trop dure pour aller se dégourdir les jambes. Alors c'est là que, farce du destin, tout semble soudainement vous tomber sur le coin du nez avec la force et la délicatesse d'un hippopotame sur la terre ferme.

Le visage fermé, d'une neutralité impassible, comme à son habitude, James se rendait dans la partie centrale souterraine du Triskélion, abritant des cellules de plus ou moins haute sécurité selon le mutant à contenir, des salles d'interrogatoire ainsi qu'un corps de garde du secteur investigation présent à n'importe quelle heure, n'importe quand. La nouvelle était tombée avec l'intensité d'une sentence de mort dans le secteur investigation : une Confrériste venait d'être rapatriée vers le quartier de plus haute sécurité il y a à peine deux heures et il avait reçu un ordre direct lui demandant de prendre possession du début de dossier constitué après les premiers sondages psychiques. Ceci dans le but de conduire l'interrogatoire. S'il avait été tout autant surpris que ses collègues d'avoir été choisit, il préféra éviter les commentaires, chacun ses petits secrets, mais avait rapidement du laisser de côté cette interrogation. Ce genre de méthode mentale était très controversée et irrecevable quatre vingt quinze pour cent du temps devant un juge, mais là, la chose était différente. Là il s'agissait d'une terroriste appartenant au groupe d'activistes mutants le plus dangereux au monde. La loi américaine était ainsi faite que toute considération de droits civiques, même les plus élémentaires, disparaissaient pour faire place à l'argument de la sécurité nationale. Cela signifiait purement et simplement qu'ils avaient carte blanche pour mener à bien leur investigation, peu importe les conséquences, au vu des enjeux nationaux, et même internationaux potentiels.

Accompagné de deux membres du secteur investigation chargés de la sécurité, leurs pas résonnant sur le sol de carrelage froid avec dureté, ils passèrent les points de contrôle avec les accréditations nécessaires avant de parvenir au centre du complexe, au niveau négatif huit. Ici, tout transpirait la sévérité des lieux, le confort sacrifié à l'utilité et la sécurité. Les mesures prises étaient excessivement lourdes, même carrément chiantes, lorsqu'on souhaitait se rendre dans cet endroit, même avec les autorisations nécessaires. Parvenant dans la salle de briefing plongée dans la pénombre, dont l'un des murs n'était en réalité autre qu'une glace sans teint donnant sur la salle d'interrogatoire, d'un blanc glacé, dépouillé de presque tout hormis une table et trois chaises se faisant face, James s'entretint rapidement avec le responsable du cas à traiter. Si son supérieur lui donna mauvaise impression, il s'en moqua royalement, n'affichant qu'une impassibilité à toute épreuve. Peut-être James n'était-il pas l'agent qu'il avait escompté. En tout cas, s'il n'était pas content, il pouvait toujours y aller lui-même. Enfin, on fit entrer dans la salle blanche aseptisée la prisonnière. On lui avait fait revêtir les vêtements standards aux normes, elle avait les mains et les pieds liés par une chainette métallique et des menottes, plus pour entraver ses mouvements si elle se mettait à courir que pour vraiment l'empêcher de marcher. Enfin, les deux membres du secteur intervention qui l'avait accompagné lui l'accompagnaient elle, restant dans la salle pour la suite, attentifs. Écoutant les dernières consignes qui lui étaient données, James enfila dans son oreille gauche un écouteur qui le relierait à son supérieur, présent dans la salle de briefing. Il prit le temps d'observer un instant la femme qui se tenait assise à la table. Sa peau et ses cheveux étaient verts naturellement et elle n'était pas sans ressembler à l'une de ces dryades de la mythologie. Les cheveux de la mutante cachaient en parti son visage, mais on pouvait estimer qu'elle était encore relativement jeune. Alors James sortit de la première salle, accompagné d'une femme aux traits asiatiques typiques et arborant un air sévère, qui devait avoir entre trente et quarante ans, vêtue d'un tailleur et d'une jupe longue. Elle faisait parti de ces mutants aux dons psychiques chargés dans ces cas là d'être à l'écoute des prisonniers lorsque ceux-ci fournissaient une réponse. Cela valait tous les détecteurs de mensonge du monde. Le jeune homme n'aurait lui-même pas aimé se voir confronté à ceci, mais la situation ne permettait pas de s'encombrer de ce genre de réflexions.

Pénétrant dans la salle d'interrogatoire avec sa collègue, un air grave sur le visage au vu de la situation et un dossier sous le bras, ils prirent place à la table, les deux membres du secteur d'intervention toujours de chaque côté, et déposa le dossier sur le bois froid. Un verre d'eau par personne était présent, voilà tout le mobilier. Ce n'était pas la première fois qu'il était chargé de mener à bien un interrogatoire, mais c'était la première fois qu'il était en charge d'un Confrériste. La première fois qu'il en voyait un également. James ouvrit le dossier d'une main et, après un instant de silence, prit une profonde inspiration, son regard dirigé vers la mutante qui se trouvait en face de lui.

_ Miss Ophraïm, je suis l'agent avec lequel vous aurez à traiter durant tout le long de votre interrogatoire concernant vos activités en tant que membre reconnue du groupe terroriste mené par l'individu nommé Magnéto et appelé "Confrérie". Avant toute chose, je me dois de vous rappeler le réquisitoire en vigueur qui stipule que, selon l'article 3 de la résolution sur les actes de terrorisme mutant, vous n'êtes plus à même ni de faire appel à un avocat, ni d'invoquer les droits civils en vigueur pour les charges qui vous ont été présentées lors de votre arrestation. Nous avons toutefois noté votre reddition passive et volontaire ainsi que votre demande d'intégration du programme de réhabilitation des criminels que notre organisme propose dans certains cas. Il n'est pas de mon ressort de décider si vous y aurez droit ou non, et la décision finale vous sera parvenue en temps voulu. D'ici là, j'attire votre attention sur l'importance de l'entretien que nous nous apprêtons à passer. Vous n'aurez rien sans efforts ni sans preuves solides et concrètes de votre motivation. Je vous demande, par conséquent, de ne rien omettre sciemment dans les réponses que vous serez amenée à nous fournir et de faire preuve de bonne foi dans votre volonté de coopérer avec nous. C'est un échange donnant-donnant. Cela ne garantit en rien l'accès à votre requête mais ne pourra que jouer en votre faveur lors de votre jugement. »

Faisant une pause, il prit quelques instants afin d'organiser sa pensée et, surtout, de laisser à son interlocutrice le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire. Il avait, pour le moment, à faire avec une personnalité inconnue et observait le comportement d'Esther dans le but de déceler l'humaine derrière l'image de Confrériste qu'il en avait afin de mieux saisir qui elle était. Lui affichait une façade froide et, s'il n'éprouvait pas de réelle compassion envers sa situation, il n'en éprouvait pas non plus de l'animosité. Il n'avait à cœur que de faire ce pour quoi il était là, et bien.

_ Avez vous compris ce que je viens de dire et avez vous des questions ou une déclaration à faire avant que nous ne commencions ? »

A coté, sa collègue prenait des notes dont il ignorait la nature. Il doutait sévèrement que celles-ci concernent le contenu de l'entretien puisque ce dernier était enregistré par des caméras et des micros visibles dans la salle. Il soupçonnait plutôt un jugement d'ordre psychologique, dont elle ferait certainement un compte rendu à la fin, en privé. »

[Hors-Jeu : on a réfléchit avec Daniel et on a considéré qu'il était mieux, tant pour une logique de cohérence RP que pour éviter de chambouler le BG du forum, que les Confréristes, tous autant qu'ils soient, possèdent un verrou psychique quant à l'emplacement de la Confrérie et sa localisation (du moins, au moins ça), mis en place par Exodus Wink.]
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Esther Ophraïm
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeSam 15 Sep - 17:22

Esther était toujours aussi fatiguée. Son transfert aux locaux du BAM avait été rapide et réglé comme du papier à musique. Elle avait eu droit à une douche, à une inspection sanitaire plutôt humiliante et à un infâme uniforme orange flash comme les Américains les affectionnent pour leurs prisonniers. Comble du mauvais goût pour elle qui avait la peau et les cheveux verdâtres.

Elle aurait cru qu'on la laisserait seule dans une cellule le temps de statuer sur son sort ou sur la démarche à suivre mais il faut croire que le BAM est décidément une organisation bien huilée car à peine fut-elle habillée qu'on lui menotta les chevilles et les mains pour ensuite la diriger sous bonne escorte dans un curieux secteur entièrement décoré de blanc dont le carrelage froid faisait résonner les pas et dont la blancheur immaculée, vide et oppressante faisait penser à un curieux hôpital ultra aseptisé. Ils entrèrent finalement dans une pièce qui devait servir de salle d'interrogatoire. Blanche comme tout le reste, la lumière y était forte, presque aveuglante sur ce blanc réfléchissant. Une table et trois chaises composaient le seul mobilier de cette pièce. Sur le mur d'en face, un large miroir qu'Esther devina sans peine comme étant sans teint lui tira un énorme soupir. Visiblement elle allait être interrogée immédiatement et ce n'était pas encore tout de suite qu'elle allait pouvoir dormir. L'épreuve serait peut-être pénible, d'autant plus qu'ils seraient apparemment deux pour la confondre. Esther jeta un long regard perçant à la vitre teintée puis avec un petit haussement d'épaules, elle s'assit sur la seule chaise disposée de son côté de la table. Un verre d'eau avait été disposé à son attention et elle en but une gorgée. Il pouvait bien contenir n'importe quelle substance s'approchant du sérum de vérité, elle s'en moquait. Daniel lui avait conseillé de parler franchement et elle comptait bien le faire.

Enfin deux agents entrèrent dans la salle par une porte ménagée dans le mur opposé. Le premier était un homme dans la force de l'âge, plutôt petit et sec avec une barbe de trois jours qui lui mangeait la moitié d'un visage resté étonnamment jeune et où deux grands yeux d'un vert sombre brillaient de vitalité. Derrière lui venait une femme de type asiatique, d'âge mûr et au visage sévère et fermé comme le sont ceux des psychanalystes. L'un d'entre eux devait être l'agent Tucker dont Daniel lui avait parlé. Probablement l'homme puisque Daniel avait parlé de lui en "il" et qu'il était venu se positionner à la chaise en face d'elle. Esther ne se leva pas. Elle jugea cette idée stupidement obséquieuse comme une marque de soumission ou de crainte. Elle resta donc assise, impassible pendant que les deux autres prenaient place. La psy se mit au travail sans lui adresser un mot. Dès qu'elle fut assise, elle se mit à griffonner sur un grand bloc-notes tandis que l'homme, après avoir consulté un dossier encore peu épais appuyait ses mains sur la table avec un soupir, comme le ferait un directeur d'école avant de sermonner un élève.


- Miss Ophraïm, je suis l'agent avec lequel vous aurez à traiter durant tout le long de votre interrogatoire concernant vos activités en tant que membre reconnue du groupe terroriste mené par l'individu nommé Magnéto et appelé "Confrérie". Avant toute chose, je me dois de vous rappeler le réquisitoire en vigueur qui stipule que, selon l'article 3 de la résolution sur les actes de terrorisme mutant, vous n'êtes plus à même ni de faire appel à un avocat, ni d'invoquer les droits civils en vigueur pour les charges qui vous ont été présentées lors de votre arrestation. Nous avons toutefois noté votre reddition passive et volontaire ainsi que votre demande d'intégration du programme de réhabilitation des criminels que notre organisme propose dans certains cas. Il n'est pas de mon ressort de décider si vous y aurez droit ou non, et la décision finale vous sera connue en temps voulu. D'ici là, j'attire votre attention sur l'importance de l'entretien que nous nous apprêtons à passer. Vous n'aurez rien sans efforts ni sans preuves solides et concrètes de votre motivation. Je vous demande, par conséquent, de ne rien omettre sciemment dans les réponses que vous serez amenée à nous fournir et de faire preuve de bonne foi dans votre volonté de coopérer avec nous. C'est un échange donnant-donnant. Cela ne garantit en rien l'accès à votre requête mais ne pourra que jouer en votre faveur lors de votre jugement.

Esther resta impassible à la lecture de ce qui ressemblait à un acte d'accusation. Elle aurait pu s'offusquer de la mention de terrorisme comme elle l'avait fait à l'Institut mais Daniel, qui lui avait lu un réquisitoire très semblable, lui avait donné l'avantage de ne pas être surprise de cette diatribe. Elle soutint son regard, sans effronterie ni peur.

- Avez vous compris ce que je viens de dire et avez vous des questions ou une déclaration à faire avant que nous ne commencions ?

Esther sembla réfléchir à un moment. Elle finit par demander calmement :

- Je pense avoir tout compris... Mais je ne crois pas avoir saisi votre nom. Ni celui de votre collaboratrice.

Elle savait très bien qu'il ne l'avait pas dit et à vrai dire, elle n'aurait pas du poser la question puisque Daniel lui avait révélé son identité. Cependant, elle tenait à rappeler à l'agent Tucker que s'il avait le pouvoir de lui enlever ses droits civiques, il n'avait pas véritablement intérêt à outrepasser quelques règles de politesses élémentaires qui faisaient partie intégrante d'une bonne relation d'humain à humain. Son intervention avait été motivée uniquement par ce but. Après tout, n'était-elle pas précieuse pour eux? Une confrériste se rendant de son plein gré et prête à collaborer en racontant ce qu'elle savait sur la Confrérie devait être une personne d'importance dans leur lutte contre la Confrérie et avoir droit à certaines marques d'estime plutôt que d'être traitée en parfaite ennemie...
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James Tucker
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeVen 21 Sep - 16:25

~ Au milieu de cette pièce de neige immaculée, tout semblait ressortir avec un contraste saisissant. James lui-même trouvait qu'il y avait trop de lumière et ses yeux s'en sentaient agressés, mais peut-être était-ce là simplement dû à la nature de sa mutation. Et devant lui, Esther, dans cet uniforme orange et pour le moins particulièrement flashy. L'espace d'un instant, il entreprit dans son esprit la comparaison avec une super vilaine de DC Comics, Poison Ivy, et, si sur le coup il se dit que cela aurait presque parfaitement pu être elle, il balaya néanmoins cette réflexion qui n'était pas de l'ordre du professionnel. Ni divagation ni mot d'humour n'était de mise dans une situation de ce genre, et si Esther était sur le point d'être interrogée par ses soins et jugée par ses supérieurs situés de l'autre côté de la vitre, il savait pertinemment qu'il allait en être de même pour sa part, lui, jeune agent auquel auraient largement pu se substituer une bonne demi douzaine des collègues qu'il côtoyait, plus expérimentés, et plus rodés à ce genre de chose que lui ne l'était. Il avait parfaitement conscience qu'il n'allait mener tout ceci que d'une demi main, amené très probablement à recevoir des instructions par son oreillette, mais la perspective de ne devoir faire que répéter n'était, cependant, pas dans son optique.

Esther lui répondit par l'affirmative et lui retourna une rhétorique, même s'il s'était attendu à ce qu'elle choisisse plutôt de faire une déclaration sur sa bonne foi. Néanmoins, s'il comprenait sa requête, somme toute tout à fait légitime dans un contexte plus libre, elle n'avait pas, ici, lieu d'être. En effet, les mesures de sécurité interdisait de révéler les identités des agents à cette catégorie de prisonnier. Il aurait pu lui mentir, mais préférait jouer franc jeu, notant au passage une nouvelle envolée lyrique de sa collègue qui déversa une flopée de mots sur son carnet.

_ Miss Ophraïm, si par votre reddition vous avez été soustraite à l'usage du collier coercitif normalement en application dans ce genre de cas, je ne peux malheureusement accéder à votre requête. N'en soyez pas offusquée mais la procédure interdit ce genre de communication aux prisonniers de classe A. »

Il avait parfaitement conscience d'être froid et impersonnel comme une machine, à la limite de paraître sans empathie aucune pour la situation de la jeune femme, mais elle devait avoir conscience d'être à cet instant, aux yeux de la loi, dénuée presque totalement de ses droits humains et moraux et dans une situation ou sa marge de manœuvre était très réduite. Il avait conscience de l'inconfort de sa position, aussi bien physique que psychologique, mais au vu de leurs conditions respectives, il ne pouvait se permettre de familiarités, ni d'attitude autre qu'un calme réservé et une maîtrise sévère des choses.

_ A présent, si vous n'avez pas d'autres questions, nous pouvons commencer. »

Il reporta quelques instants son attention sur le dossier ouvert qui se tenait devant lui avant de prendre une feuille sur laquelle étaient notées divers informations relatives à l'identité civiles de la jeune femme. Il la lui tendit.

_ Avant toute chose, nous aimerions que vous confirmiez la nature des renseignements compilés ici. Ils concernent votre identité civile, vos adresses connues, votre parcours professionnel, vos études ainsi que les activités que vous avez officiellement déclarées à l'état. N'hésitez pas à nous y signaler la moindre erreur ou à y adjoindre des détails qui vous paraîtront pertinents. »

Cette partie de l'entretien était absolument ennuyante, certainement la pire, et il imaginait fort bien les personnes présentes dans la salle de briefing, de l'autre côté de la vitre sans teint, trépigner d'impatience sur leurs chaises. Il reçut d'ailleurs un bref commentaire dans l'oreille lui demandant d'aller au plus essentiel, passant rapidement sur cette partie de la procédure. Il attendit alors qu'Esther lui signifie que les renseignements qu'ils possédaient étaient justes ou non et y ajoute ce qu'elle jugeait bon d'ajouter avant de continuer.

_ La première partie des questions que nous allons vous poser porte sur la Confrérie en elle-même. Que pouvez vous nous dire sur cette structure terroriste ? Nombre d'effectifs actifs estimé, son implantation sur le territoire américain et international, quels sont les moyens dont elle dispose, les réseaux qu'elle utilise, les appuis dont elle dispose, etc... Je laisse libre cours à ce que vous souhaitez partager pour le moment, j'y adjoindrais mes questions ensuite si nécessaire. » »

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Esther Ophraïm
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeVen 21 Sep - 17:55

- Miss Ophraïm, si par votre reddition vous avez été soustraite à l'usage du collier coercitif normalement en application dans ce genre de cas, je ne peux malheureusement accéder à votre requête. N'en soyez pas offusquée mais la procédure interdit ce genre de communication aux prisonniers de classe A.

Esther eut un petit haussement de paupière qui trahit sa surprise. Elle semblait être considérée comme une des plus dangereuses détenues de Triskelion puisque Tucker avait parlé de "Classe A". De plus, l'évocation de ce "collier coercitif" lui tira un frisson de la nuque jusqu'au bas de la colonne vertébrale. Elle n'osait imaginer ce que serait ses conditions de détention si Daniel n'avait été là. Il avait très certainement du intercédé en sa faveur et à ce moment, toutes ses pensées se dirigèrent vers lui. Peut-être même se trouvait-il derrière ce miroir sans teint. Cette pensée rendit son courage à Esther. Elle releva les yeux sur l'agent Tucker qui reprit le cours de l'interrogatoire.

- A présent, si vous n'avez pas d'autres questions, nous pouvons commencer.

Esther fit un signe de tête pour signifier qu'elle n'avait rien à ajouter et qu'il pouvait aller de l'avant. L'agent Tucker plongea son regard dans son dossier quelques instants puis en extraya une feuille qu'il retourna et posa sur la table devant Esther.

- Avant toute chose, nous aimerions que vous confirmiez la nature des renseignements compilés ici. Ils concernent votre identité civile, vos adresses connues, votre parcours professionnel, vos études ainsi que les activités que vous avez officiellement déclarées à l'état. N'hésitez pas à nous y signaler la moindre erreur ou à y adjoindre des détails qui vous paraîtront pertinents.

Esther hocha à nouveau la tête et se pencha sur le document. Elle fut presque soulagée de voir que toute sa vie se résumait à une unique feuille de papier pour le BAM. Elle n'y vit aucune anicroche. Son casier judiciaire portait fort heureusement la mention "vierge". Seul détail qui retint son attention : son avis de disparition daté de cinq ans auparavant. Elle espéra que les renseignements du BAM n'avaient pas eu le temps de faire le rapprochement avec la destruction de l'usine de Fertil&co. dans laquelle Garett McCormick avait péri. Cependant, son parcours professionnel portait bien la mention de son engagement et surtout de son licenciement antérieur de seulement deux semaines à la destruction de l'usine. Les services du BAM allaient très certainement faire le rapprochement. Esther tenta de ne rien laisser paraître. Peut-être le BAM avait-il négligé de s'attarder sur son état civil, trop occupé à préparer le volet "confrérie" de son interrogatoire. Et puis, au pire, si le sujet venait sur la table, elle pourrait essayer de monnayer une amnistie en échange de ce qu'elle savait. Elle repoussa la feuille devant elle.

- Ceci me semble tout à fait correct.

Visiblement satisfait, l'agent rangea la feuille tandis que la femme continuait de griffonner frénétiquement sur son bloc de feuilles. Elle se demanda si ses pensées n'étaient pas déjà mise au grand jour. Si cette femme avait l'occasion de communiquer télépathiquement, il était déjà trop tard pour s'amender de l'affaire Fertil&co. Si elle ne l'avait pas, Esther devrait absolument arracher cette amnistie lors de cet entretient si elle voulait avoir une chance de s'en sortir.

L'agent Tucker passa à la deuxième partie de l'interrogatoire.

- La première partie des questions que nous allons vous poser porte sur la Confrérie en elle-même. Que pouvez vous nous dire sur cette structure terroriste ? Nombre d'effectifs actifs estimé, son implantation sur le territoire américain et international, quels sont les moyens dont elle dispose, les réseaux qu'elle utilise, les appuis dont elle dispose, etc... Je laisse libre cours à ce que vous souhaitez partager pour le moment, j'y adjoindrais mes questions ensuite si nécessaire.

Esther prit le temps de la réflexion puis se mit à parler calmement et distinctement afin de ne pas devoir se répéter.

- Avant toute chose, vous devez savoir que le système organisationnel de la Confrérie est marqué par une et une seule chose : la méfiance de Magnéto. Chaque membre de la Confrérie ne sait jamais que le strict minimum dont il a besoin pour exercer le rôle qui lui a été désigné. Et même si vous grimpez dans la hiérarchie, vous ne savez jamais véritablement ce qu'il se passe dans l'ensemble de l'organisation. Les subordonnés directs de Magnéto ne savent respectivement chacun qu'un tiers des activités de la Confrérie. Seul Magnéto sait tout sur tout.

Esther marqua une pause et but une gorgée d'eau.

- La Confrérie est divisée en trois départements. Il y a premièrement le département Interne qui gère les problèmes d'intendance, de gestion et d'approvisionnement de la Confrérie ainsi que les travaux de recherche, de récolte de fonds et de matériel destiné à l'accomplissement des desseins de Magnéto. Il y a ensuite le département externe. C'est en quelque sorte la force de frappe de la Confrérie. Il regroupe tous les mutants entraînés qui peuvent se battre. Ce sont des agents de terrains et ce sont eux qui sont à l'origine des attentats orchestrés par Magnéto. Enfin, il y a le département de l'Intelligence. Ce sont les services secrets de la Confrérie, ses espions, ses agents doubles, ses yeux et ses oreilles partout. Le but suprême de ces trois départements est la réalisation et la mise en oeuvre du plan M.

Esther marqua une nouvelle pause.

- Ne me demandez pas en quoi consiste ce plan, je l'ignore totalement. J'ai fui la Confrérie avant d'en savoir plus que ma propre mission.

Devinant la question suivante, Esther poursuivit pour gagner du temps.

- Pour ma part, je faisais partie du secteur "recherche" du département interne. J'avais sous ma responsabilité les laboratoires de la Confrérie et tous le volet des recherches biochimiques ordonnées par Magnéto. Le but de mon travail était de mettre au point une nouvelle arme bactériologique destinée à frapper les humains mais devant être inoffensive pour les mutants. J'avais sous mes ordres six laborantins. Ma supérieure hiérarchique directe était la propre fille de Magnéto, Wanda qu'on appelle la Sorcière Rouge. Au dessus d'elle, une mutante du nom de Raven qu'on surnomme Mystique. Je sais que le département externe est dirigé par Pietro, le fils de Magnéto, celui qu'on appelle Vif-Argent. Le département de l'intelligence est dirigé par une mutante qu'on appelle Fatale. Je ne sais rien de plus.

Esther but une nouvelle gorgée.

- Hormis ces information organisationnelles, je ne peux rien vous dire de plus. Magneto a conservé un secret jaloux sur tout ce qui ne me concernait pas directement. Au vu des différente personnes que j'ai pu croisées, je dirais que la Confrérie se compose d'une trentaine de personne, du moins pour ce que j'ai pu en voir. Je n'étais pas vraiment très sociable. Peut-être y a-t-il beaucoup plus de Confréristes, je n'en sais rien. Quant à d'autres implantations, je n'en ai aucune idée. Je n'ai vécu qu'à un seul endroit et n'ai jamais entendu parlé d'une autre base de la Confrérie. Quant aux relations et aux financements, je n'en sais absolument rien non plus.

Esther termina en reprenant une profonde inspiration. Elle garda ensuite le silence et promena son regard sur les deux agents, attendant ce qui allait advenir d'elle. Elle avait raconté presque tout ce qu'elle savait et il lui avait été difficile de structurer sa réponse pour ne rien omettre mais dans l'ensemble, elle était satisfaite de sa réponse. Restait à savoir si les autres le seraient aussi.
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James Tucker
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeJeu 27 Sep - 18:44

~ James écouta Cérès avec une concentration intense, assimilant les détails un à un afin de faire le tri dans son esprit, d'analyser, de mettre de côté et de commencer à faire des liens entre les différents éléments, où il faudrait pousser plus, où il faudrait demander plus de détails, etc... La première remarque de Cérès, sur la confidentialité et la méfiance mise en place par Magnéto, ne fut pas vraiment au goût personnel du jeune homme car il savait qu'elle n'allait pas plaire à ses supérieurs et que, par voie de cause à effet, plus ils se frustreraient, plus cela allait l'énerver de les entendre dans son oreillette. Cela dit, une telle chose était à prévoir, et depuis le temps que la Confrérie existait et que le gouvernement tentait d'en découvrir les abris placés sur son propre territoire, il fallait se douter que Magnéto n'était pas tombé de la dernière pluie et prenait un minimum de précautions, afin de limiter les fuites, précisément pour ce genre de cas de figure. Ceci dit, James était bien déterminé à obtenir autant que possible de la mutante, conservant un masque de froideur impersonnel au possible. Dans son esprit, la toile mentale se fit. Magnéto, trois sections, le secret comme arme d'anti information. Et, bien au-delà de la découverte plus ou moins vierge de cette structure organisationnelle, James eut un frisson glacé lorsqu'il entendit dans la bouche de Cérès les prémisses du plan M se formuler. L'espace d'un instant, comme tout un chacun ici, il était pendu au suspense qu'elle leur faisait vivre à mesure que s'écoulait son récit et, bien malgré lui, son rythme cardiaque s'accéléra néanmoins. Voilà un lapin digne de ce qu'ils s'attendaient a soulever. Cela dit, leurs espoirs furent bien vite défaits lorsqu'elle en vint à dire qu'elle ne savait rien hormis ses propres instructions. Mais, grands dieux, quelles instructions.

Détruire l'humanité avec un virus bactériologique.

Si certains en doutaient encore, voilà bien la preuve de la nécessité de mettre un terme aux agissements de la Confrérie, quelques soient les moyens utilisés. James perçut une flopée de jurons étouffés dans son oreillettes mais se contenta de garder contenance, sans même ciller. On eut beau dire sur l'air inoffensif de la jeune femme, l'agent savait pertinemment que les plus dangereux n'étaient pas les gros bras, mais bien le genre d'individus tels qu'elle, qui se tenait en face de lui en ce moment même, capable de développer la mort de milliards de personnes sous les ordres d'un terroriste mégalomane.

Devant l'énormité des révélations d'Esther, il était clair que le Bureau des Affaires Mutantes ne pourrait rester sans agir. Prenant quelques secondes de réflexion, il reçut quelques commentaires dans son oreillette et se contenta de froncer les sourcils.

_ Miss Ophraïm, j'espère que vous vous rendez compte de la portée des implications de la révélation que vous nous faites là. »

Et donc par conséquent qu'elle allait devoir leur fournir un maximum d'éléments sur cette histoire d'arme bactériologique si elle voulait gagner sa réhabilitation. De nouveau, il tendit un papier et un stylo a Esther.

_ Bien, dans un premier temps, j'aimerais que vous me donniez l'identité de ces six laborantins s'il vous plaît. Ensuite, décrivez nous l'ampleur des infrastructures auxquelles vous aviez accès : importance du matériel, ressources auxquelles vous aviez accès, superficie occupée, niveau de technologie etc... Nous voudrions une idée de l'importance de ces laboratoires et savoir également si ceux-ci étaient directement rattachés à la base principale utilisée par la Confrérie ou non. »

Se posait ensuite le problème d'estimer l'avancée des travaux d'Esther, lui-même n'étant pas apte à juger dans ce domaine des sciences. Néanmoins, il pouvait toujours

_ Vos travaux ensuite. Vous dites que vous avez fuit la Confrérie avant d'en savoir plus sur ce plan M. Dois-je en conclure que vous n'avez pas eu le temps d'avancer votre mission ? Jusqu'où êtes vous allée dans l'élaboration de cette arme bactériologique ? » »

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Esther Ophraïm
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Esther Ophraïm


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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeLun 1 Oct - 14:07

Au fur et à mesure qu'elle parlait, Esther voyait le visage de l'agent Tucker changer. C'était presque imperceptible mais elle le voyait. L'énormité de sa révélation ne pouvait laisser personne indifférent et il était fort à parier que derrière le miroir sans teint, les gros bonnets s'agitaient sec. Cela lui donna un peu plus de courage et d'assurance. Ses révélations faisaient d'elle un témoin précieux. Derrière le bureau, Tucker fronça les sourcils.

- Miss Ophraïm, j'espère que vous vous rendez compte de la portée des implications de la révélation que vous nous faites là.

Esther releva les yeux pour le regarder dans les siens. Elle savait très bien ce que ces propos pouvaient valoir pour le BAM, Daniel lui en avait donné un aperçu. Mais c'était surtout pour elle que ces informations avaient le plus d'importance. Elle se dit que le moment était le meilleur pour tenter d'obtenir son amnistie...

Elle ouvrit la bouche mais, affairé dans ses procédures, l'agent Tucker se lança dans un petit laïus.

- Bien, dans un premier temps, j'aimerais que vous me donniez l'identité de ces six laborantins s'il vous plaît. Ensuite, décrivez nous l'ampleur des infrastructures auxquelles vous aviez accès : importance du matériel, ressources auxquelles vous aviez accès, superficie occupée, niveau de technologie etc... Nous voudrions une idée de l'importance de ces laboratoires et savoir également si ceux-ci étaient directement rattachés à la base principale utilisée par la Confrérie ou non. Vos travaux ensuite. Vous dites que vous avez fuit la Confrérie avant d'en savoir plus sur ce plan M. Dois-je en conclure que vous n'avez pas eu le temps d'avancer votre mission ? Jusqu'où êtes vous allée dans l'élaboration de cette arme bactériologique ?

Esther le regarda parler sans marquer de signe de compréhension et lorsqu'il lui tendit le stylo-bille, elle ne le saisit pas. Elle hésitait... Daniel lui avait fait promettre d'être la plus coopérative possible mais une peur la tenaillait. Allait-il arriver à la sortir de là après de telles révélations? Ne vaudrait-il pas mieux appuyer cela par un coup de poker? Esther baissa les yeux, posa les mains sur la table et se racla un peu la gorge.

- Que m'assurez-vous en échange?

L'agent Tucker releva légèrement les sourcils, comme s'il allait lui demander de répéter mais avant qu'il ne le fasse, Esther continua son idée.

- Je veux dire par là que je suis venue à vous de mon plein gré pour vous livrer des informations capitales dans votre lutte contre le terrorisme. Je suis désormais "personne à abattre" pour tous les Confréristes et malgré ce signe d'abnégation et de bonne volonté, j'ai été accueillie par une paire de menottes, des chaines et un retrait officiel de tous mes droits civiques... J'estime que j'ai assez donné de signes de ma bonne volonté jusqu'à présent. Je veux retrouver une vie aussi normale et saine que faire se peut et ceci passe par une chose importante.

Nouveau petit silence, Esther poursuit.

- Je veux obtenir la garantie d'être intégrée dans le programme de réinsertion en partenariat avec l'Institut Xavier une fois que cet interrogatoire sera terminé. En contrepartie, je vous dirai tout ce que vous voulez savoir sans aucune réserve.

Esther marqua une petite pause.

- Je trouve cette proposition plus qu'honnête. Je ne vous demande même pas l'amnistie. Simplement l'assurance de pouvoir pousser une porte de sortie vers une vie en accord avec la société et la loi tôt ou tard...

Une dernière idée traversa alors l'esprit d'Esther. Sa méfiance instinctive reprit le dessus et la poussa à poser une dernière condition.

- Et afin de m'assurer que votre promesse ne sera pas du vent, je veux avoir la preuve irréfutable qu'un double officiel du document entérinant mon enregistrement dans le programme d'insertion soit délivré à Daniel Hopes et à Charles Xavier. C'est à prendre ou à laisser.

Esther se tut enfin et soutint le regard de l'agent Tucker sans ciller.
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James Tucker
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMar 2 Oct - 23:53

~ Là où James s'attendait à ce que Cérès fasse comme la première fois où il lui avait tendu son stylo, elle n'en fit, cependant, rien. Il crut saisir dans son regard céruléen, l'espace d'un instant, la lueur fugace et éphémère de cet espoir qu'on appelle insurrection et qui, souvent, vous porte pour vous donner les ailes de l'audace dans ces moments où la fatalité semble tracer le chemin de votre vie, d'un trait noir sur blanc, comme une rature, d'une manière irrémédiable : on aimerait le gommer et en tracer un autre, mais on sait ce qu'il va arriver. Alors on espère déchirer la feuille et foutre toutes ces considérations débiles en l'air.

- Que m'assurez-vous en échange?

En effet, le regard de l'agent James Tucker s'écarquilla légèrement, lentement, comme s'il découvrait soudainement la chose sous un nouveau jour et qu'il envisageait une solution qui, jusqu'à présent, s'était dérobée à ses yeux. Mais tel ne fut pas le cas, et malgré son air froid et détaché proche de l'empathie d'une machine, c'est un soupçon de commisération mêlée à un scepticisme sinistre qui se fit apercevoir pendant quelques instants. Pendant quelques secondes, James se demanda si Esther tentait de le tester ou si elle était réellement sincère. Que ne fut-il pas effaré de découvrir que ses paroles n'étaient pas que du vent. Au-delà même de trouver ceci osé, il se contentait de poser un regard presque indulgent sur les revendications de Cérès, quoiqu'un peu apitoyé, même s'il se garda bien d'afficher ceci, se contentant d'attendre qu'elle ait fini sa tirade et la laissant passer de la prime interrogation à cette espèce d'espoir utopique qui lui permettait de croire encore qu'elle pouvait retrouver une vie normale. Normale. Il divagua quelques fractions de secondes. N'y avait-il pourtant pas plus exécrable que cette normalité accablante qu'elle désirait tant retrouver, dans le but avoué de se fondre de nouveau dans la masse pour se faire oublier ? Tandis que lui, qui prenait si bien soin de régler sa petite routine quotidienne comme du papier à musique, évitait soigneusement de sortir de ces sentiers qu'on lui avait si gentiment balisés sous peine de s'apercevoir qu'il n'y avait rien, au delà des bords du chemin, hormis cette non existence ? Il chassa toutefois cette impression de son esprit pour se concentrer de nouveau sur ce qu'il avait en face de lui, avant de faire une constatation flagrante : il n'avait que faire du sort de cette mutante. Humainement parlant, il comprenait cette aliénation qui la poussait à s'accrocher à ce qui lui permettait de monnayer sa condition, à ce qui la rendait importante, mais humainement parlant, cela le laissait aussi froid que le marbre noir qui pavait le hall d'entrée majestueux du Triskélion.

Il ne répondit pas, pas tout de suite du moins. Conservant quelques instants de silence où seule la pointe d'un stylo courant sur le papier résonnait dans cette atmosphère aseptisée de toute touche personnelle. Et c'était profondément dérangeant. Parcourant des yeux le, pour l'instant, maigre dossier constitué sur Cérès, il en tourna machinalement les pages une à une comme s'il évaluait la chose.

_ Miss Ophraïm... »

Puis, refermant le dossier avec cette économie de gestes mesurée qui seyait si bien à la situation, presque avec délicatesse, il soupira pour la deuxième fois, reportant son attention sur elle. Il conservait sur le visage cette expression neutre mais sévère, quoique teinté d'un air légèrement blasé.

_ Je ne suis pas là pour vous mentir, alors je ne vais pas passer par quatre chemins et vous dire franchement les choses telles qu'elles sont. Tout votre bla bla sentimental, votre demande d'humanité et vos conditions... »

Il fit alors glisser d'un geste sec et précis le dossier de la mutante jusqu'au bord de la table, d'où celui tomba par terre avec un petit bruit sonore, jeté sans vergogne ni considération sur le sol en éparpillant quelques feuilles.

_ ...Je m'en torche comme de ma dernière merde. »

Silence glacial dans la salle. Mais le crissement effréné du bic scarifiant le papier reprend aussitôt de plus belle. L'agent Tucker est très calme, mais il offre à son interlocutrice un regard où se reflète ce qu'il pense réellement de tout ça : elle n'est, dans le pire des cas, qu'un obstacle entre lui et des informations capitales pour la sûreté nationale. Inspirant profondément, il égrène ses mots avec un flegme et un aplomb qui ne souffrent aucunement d'être épiés par une dizaine de personnes de l'autre côté de la salle.

_ Vous êtes une personne intelligente, Miss Ophraïm, je n'en doute pas, mais laissez moi mettre au clair quelques points avec vous. Vous faites partie de la Confrérie, le réseau de terroristes le plus activement recherché sur toute la planète. Votre cas ne relève pas d'une juridiction normale, il ne relève pas non plus de Guantanamo ni même du Cube. Vous êtes encore un stade au-delà, qui plus est avec la révélation que vous venez de nous faire. Vous êtes condamnable à mort dans plus de la moitié des pays du monde ou pour une durée de détention équivalente à au moins la perpétuité pour tentative de crime contre l'humanité. Vous avez été destituée de vos droits civiques, vous n'êtes actuellement plus considérée comme une citoyenne américaine et le Military Commissions Act de 2006 nous autorise à user à notre guise de techniques d'interrogatoire dites "dures". Je ne vous fais pas de dessin. »

James ne laissa cependant aucun répit à Esther qui puisse lui permettre de répondre et il enchaîna.

_ Ne me prenez pas pour un idiot, Miss Ophraïm. Je me contrefiche que vous n'ayez pas tué, égorgé ou détruit. Ce ne sont pas des mutants comme le Fléau ou Avalanche qui sont les plus dangereux, laissez donc cette aliénation aux média et à cette horde d'âmes stupides qui boivent leurs paroles et nous donnent crédit dans notre entreprise. Non, ce sont des mutants comme vous, qui œuvrez dans l'ombre et le silence, capable de faire preuve d'assez d'inconscience et d'inhumanité pour plancher sur une arme capable de causer la mort de milliards d'être humains. »

Le ton dur qui avait gagné peu à peu en intensité redevint un plus posé, mais il ne se départissait néanmoins pas de son calme.

_ Vous êtes un monstre, Esther, que cela soit dit. Un monstre à abattre pour sept milliards de personnes, capable de monnayer le confort de sa petite personne contre l'humanité. Et vous n'avez pas plus de garanties de retrouver un jour un semblant de vie normale que de sortir d'ici vivante. Croyez le ou non, mais c'est comme ça. Alors certes vous avez fait fait preuve de bonne volonté et nous le prenons en considération dans la manière dont vous êtes traitée en ce moment même, mais vous n'êtes pas en mesure d'exiger quoi que ce soit, alors ne nous donnez pas matière à user d'arguments que vous regretteriez, je vous en prie. »

Un frémissement, infime, et dans son oreille rien hormis le silence.

_ Est-ce clair ? » »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMer 3 Oct - 12:44

- Miss Ophraïm... Je ne suis pas là pour vous mentir, alors je ne vais pas passer par quatre chemins et vous dire franchement les choses telles qu'elles sont. Tout votre bla bla sentimental, votre demande d'humanité et vos conditions...

Tucker envoya le dossier d'Esther voler par terre.

- ... Je m'en torche comme de ma dernière merde.

Au sursaut que le dossier en tombant avait tiré à Esther se substitua une expression mi-surprise mi-outrée. Le silence dura, Esther retenant son souffle dans l'attente de la suite de la tirade car bien entendu, après une remarque aussi inélégante, il n'y avait que trop souvent une explication cinglante et peu amène. Comme de fait, l'agent Tucker reprit après une profonde respiration.

- Vous êtes une personne intelligente, Miss Ophraïm, je n'en doute pas, mais laissez moi mettre au clair quelques points avec vous. Vous faites partie de la Confrérie, le réseau de terroristes le plus activement recherché sur toute la planète. Votre cas ne relève pas d'une juridiction normale, il ne relève pas non plus de Guantanamo ni même du Cube. Vous êtes encore un stade au-delà, qui plus est avec la révélation que vous venez de nous faire. Vous êtes condamnable à mort dans plus de la moitié des pays du monde ou pour une durée de détention équivalente à au moins la perpétuité pour tentative de crime contre l'humanité. Vous avez été destituée de vos droits civiques, vous n'êtes actuellement plus considérée comme une citoyenne américaine et le Military Commissions Act de 2006 nous autorise à user à notre guise de techniques d'interrogatoire dites "dures". Je ne vous fais pas de dessin.

Un frisson glacé parcourut le dos d'Esther tandis qu'un sentiment d'angoisse et de panique serrait sa poitrine et sa gorge. Elle eut la désagréable impression d'être tombé dans un immonde traquenard. Il venait de le dire : ni lui (ni probablement aucun de ses supérieurs d'ailleurs) n'avait la moindre considération pour elle. Elle était moins qu'une merde, une sous-merde. Le seul intérêt qu'elle représentait à leurs yeux était ces informations si précieuses qu'elle pouvait leur fournir et la seule attention qu'ils lui portaient personnellement c'était afin de savoir comment ils allaient pouvoir éliminer l'animal nuisible qu'elle était à leurs yeux. Esther eut l'horrible sensation qu'elle ne sortirait jamais du Triskelion. Elle pensa alors à Daniel. Comment avait-il pu accepter de l'envoyer ici en sachant pertinemment avec quelle mépris elle allait être traitée? L'espace d'un instant elle se dit qu'il l'avait trahie et une vive douleur traversa sa poitrine. Il l'avait abandonnée à un sort horrible. Elle n'écoutait plus ce que l'agent lui exposait d'une voix glacée et monocorde. Elle concentrait toutes ses forces à retenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Esther avait toujours été fière. Elle ne voulait à aucun prix s'humilier devant eux par des larmes qu'ils n'interpréteraient que comme un subterfuge.

Le cruel agent continuait sa sérénade.


- Ne me prenez pas pour un idiot, Miss Ophraïm. Je me contrefiche que vous n'ayez pas tué, égorgé ou détruit. Ce ne sont pas des mutants comme le Fléau ou Avalanche qui sont les plus dangereux, laissez donc cette aliénation aux média et à cette horde d'âmes stupides qui boivent leurs paroles et nous donnent crédit dans notre entreprise. Non, ce sont des mutants comme vous, qui œuvrez dans l'ombre et le silence, capable de faire preuve d'assez d'inconscience et d'inhumanité pour plancher sur une arme capable de causer la mort de milliards d'être humains.

Alors c'était ça le noeud du problème? On l'assimilait à un cerveau de l'opération. Quelle étroitesse d'esprit! Esther comprit que tout ce qu'elle pourrait dire ne servirait à rien. Peu leur importait de savoir par quelle malheur ou quel hasard elle avait atterri à la Confrérie. Pour eux toute personne ayant un jour mis les pieds à la Confrérie cessait d'être un être vivant digne du moindre intérêt ou de la moindre compassion. Pour eux, elle avait voulu, elle avait choisi d'être ce qu'elle était aujourd'hui.

Esther eut alors une pensée pour Ernest, son pauvre petit Ernest qui avait du subir un pareil interrogatoire. Ses nerfs fragiles avaient du en être très durement éprouvés. Son instinct de mère lui redonna alors espoir. Elle devait sortir d'ici pour Ernest. Il avait encore besoin d'elle!

Soudain une idée lui traversa l'esprit. Et si toutes ces menaces n'étaient qu'un bluff pour l'amener à composition? Ernest avec sa faiblesse et son instabilité avait subi un interrogatoire, en était sorti sans trop de dommage et il avait intégré le programme de réinsertion sans trop de difficulté alors qu'il avait un casier bien plus chargé que le sien. Ernest était connu du grand public pour des actes de terrorisme cinglants et meurtriers, Esther pas. Une organisation gouvernementale devait avoir certains principes et ne pouvait se montrer aussi cavalière. Cette pensée hasardeuse était totalement invérifiable mais Esther voulait s'y raccrocher de toutes ses forces car cela voulait dire que Daniel ne lui avait pas menti, qu'il ne l'avait pas livrée à un sort funeste et qu'elle avait encore une chance de sortir de là.

En face d'elle, l'agent continuait ce qu'Esther considérait maintenant comme du matraquage psychologique et non plus comme une inexorable vérité.


- Vous êtes un monstre, Esther, que cela soit dit. Un monstre à abattre pour sept milliards de personnes, capable de monnayer le confort de sa petite personne contre l'humanité. Et vous n'avez pas plus de garanties de retrouver un jour un semblant de vie normale que de sortir d'ici vivante. Croyez le ou non, mais c'est comme ça. Alors certes vous avez fait fait preuve de bonne volonté et nous le prenons en considération dans la manière dont vous êtes traitée en ce moment même, mais vous n'êtes pas en mesure d'exiger quoi que ce soit, alors ne nous donnez pas matière à user d'arguments que vous regretteriez, je vous en prie.

Cette dernière tirade Ne brisa pas la volonté d'Esther comme ce devait en être le but mais attisa en elle un sentiment d'injustice, de colère et de révolte.

- Est-ce clair ?

Son regard d'émeraude se fit plus dur pour regarder l'agent Tucker droit dans les yeux. Alors lentement, sans détacher son regard du sien, elle tendit la main, prit le stylo-bille et cliqua pour en faire sortir la pointe.

- Vous êtes abjecte et méprisable... La seule chose qui vous différencie des Confréristes fanatiques, c'est que votre sadisme et votre cruauté, vous les étanchez sous le couvert d'une accréditation gouvernementale! Mais en réalité, vous êtes aussi obtus, buté et catégorique qu'eux, si pas plus! La vérité c'est que vous m'avez jugée avant même de m'entendre... Elle est belle la justice du Bureau des Affaires Mutantes!

Tout en le haranguant, elle avait griffonné sur la feuille de papier les six noms qu'il lui avait demandé. Lorsqu'elle eut fini d'écrire et de parler, elle jeta plus qu'elle ne rendit le stylo-bille à Tucker.

- Voila pour vous, Monsieur l'Agent!, ajouta-t-elle enfin en poussant la feuille devant elle. Y aurait-il autre chose pour satisfaire votre bon plaisir?

Esther avait décidé de parler, peu importait qu'elle puisse s'assurer ses arrières ou non. Elle avait compris qu'elle avait quitté la peste pour le choléra et que la meilleure des choses à faire était de tout balancer le plus vite possible. Daniel ne pouvait lui avoir menti... Ernest l'attendait avec impatience... Elle devait sortir d'ici pour eux!
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMer 3 Oct - 20:05

~ L'impression à la fois grisante et meurtrière de forcer quelqu'un à ployer l'échine pour le soumettre à sa volonté parcourait en cet instant le jeune agent Tucker. Mais en éprouvait-il du plaisir pour autant ? Non, certainement pas. Tout ceci n'avait rien d'un jeu ou d'une quelconque plaisanterie. Il s'agissait d'obtenir d'Esther des éléments primordiaux pour la gestion d'une sécurité déjà bien ébranlée face à une partie de la population capable de prouesses digne des dieux. Le Bureau des Affaires Mutantes avait été créé pour jeter un pont au-dessus d'un abîme de haine grandissant, séparant deux communautés génétiquement différentes. Cela voulait dire qu'il fallait savoir tendre la main lorsque c'était possible, mais également savoir écraser lorsque nécessaire. Cruel ? Effarant ? Il y avait malheureusement parfois des choses peu plaisantes qu'il fallait faire, et du point de vue de l'agent Tucker, celle-ci en faisait partie. Il aurait certes pu présenter la chose sous un angle radicalement différent et enjoliver avec une touche d'espoir et d'encouragement ici et là, mais on ne régulait pas une société en se faisant ami de ses ennemis, et il préférait mettre la réalité à nue que de la biaiser derrière un masque de peut-êtres et de si. La décision finale ne lui appartenait de toutes manières pas et ne serait pas décidée aujourd'hui, pas plus qu'il n'était affecté au programme de réhabilitation, et une promesse telle que demandée par Cérès n'aurait eu de valeur dans sa bouche que celle que le désespoir peut accorder à du vent. Pour se reconstruire, il fallait faire table rase du passé, aussi douloureux soit-il, et c'est de ce principe que partait l'agent Tucker.

Il laissa Esther le haranguer sur la moralité de ses paroles et sur ce qu'elles impliquaient, humainement. Il vit la dureté dans son regard, et ce qu'il lui en coûtait de se montrer forte, et c'était tout à son honneur. S'il y avait bien une chose qu'on ne pouvait lui reprocher jusque présent, c'est de sombrer dans des basses communes au commun des mortels en perdant toute dignité. Oh, ça non. Elle restait Peut-être n'avait-elle pas tord, au fond, et peut-être, si celle-ci avait refusé de parler, aurait-il refusé de prendre part à un interrogatoire passant un cran au-dessus. Il n'y avait jamais aucune certitude dans ces cas là, et on ne pouvait s'en remettre à personne d'autre qu'à soi-même et sa conscience.

Ayant conscience d'être toujours observé, elle comme lui, ce petit aparté dans l'interrogatoire pouvait sembler dévier du sujet initial, mais il était en réalité fondamental dans la construction de la vision de celui-ci. Saisissant le stylo qui s'était échoué près du bord de la table, il attrapa la feuille d'un geste posé avant de la faire glisser vers lui. Il y jeta un bref coup d’œil, plus machinal que réellement intéressé, avant de soutenir de nouveau le regard d'Esther.

_ Je fais ce qui doit être fait, miss Ophraïm, et aussi déplaisant cela soit-il, il faut bien quelqu'un pour le faire. N'y voyez là nulle cruauté ou sadisme, je n'ai rien de personnel contre vous, et tout ceci me procure autant de plaisir à moi que vous pouvez en éprouver vous en cet instant. »

Marquant un instant d'arrêt, il réfléchissait. C'était là l'occasion parfaite pour utiliser une technique d'interrogatoire malhonnête intellectuellement, qui consistait à passer du coq à l'âne dès que le sujet semblait retrouver un peu d'assurance ou de motivation, afin de le laisser en permanence avec ce sentiment d'incertitude planant autour de lui, comme une menace continuelle, comme un léviathan dans la nuit.

Il observa Esther. Il avait ce sujet.

_ En effet, il y a autre chose. »

Faisant tourner le stylo entre ses doigts habiles, il le plaça à la verticale, pointe en l'air, et appuya brièvement dessus pour déclencher le mécanisme de rentrée de la pointe. Ses yeux se plantèrent alors dans ceux de Cérès avec sévérité et si son regard avait été tangible, il les lui aurait arrachés. Il ne s'agissait plus, là, de la Confrérie, mais d'un tout autre problème, même si on en revenait fondamentalement au point de départ : la trahison. Et, cette fois-ci, il y avait une certaine délectation dans ses paroles.

_ Parlez moi de Daniel Hopes. » »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMer 3 Oct - 20:36

D'une voix monocorde, l'agent Tucker répondit à sa harangue sans plus de façon qu'à une personne sans impotance. Jettant un oeil négligeant sur les noms qu'elle avait écrits d'une plume rageuse.

- Je fais ce qui doit être fait, miss Ophraïm, et aussi déplaisant cela soit-il, il faut bien quelqu'un pour le faire. N'y voyez là nulle cruauté ou sadisme, je n'ai rien de personnel contre vous, et tout ceci me procure autant de plaisir à moi que vous pouvez en éprouver vous en cet instant.

Esther se garda de répondre mais haussa un sourcil sarcastique pour montrer tout le cas qu'elle faisait de la sincérité de cette réponse. Le silence se poursuivitun instant avant que l'agent Tucker toujours de sa voix trainante ne lui dise :

- En effet, il y a autre chose.

Son regard devint alors dur comme de l'acier tandis que d'un geste assassin, il cliquait le stylo-bille entre ses doigts. Malgré elle, Esther sentit un nouveau frisson lui courir le long de l'échine.

- Parlez moi de Daniel Hopes.

La surprise d'Esther ne se traduisit que par un léger haussement de paupière. Non pas qu'elle ne s'attendait pas à ce que Daniel vint sur le tapis de la conversation mais qu'elle ne comprenait pas pourquoi il arrivait maintenant et de cette façon. Elle ne sut si c'était ton instinct féminin ou autre chose mais elle eut l'impression que l'agent Tucker posait cette question aussi bien par souci personnel que par nécessité interrogative. D'autant plus que la griffonneuse du soleil levant avait elle aussi marqué un léger mouvement d'étonnement avant de continuer de noircir ses pages. Daniel l'avait prévenu qu'on parlerait de lui. Il l'avait assuré qu'il saurait parfaitement se défendre et qu'elle ne devait rien cacher de leur relation. Aussi, Esther se dit que ce nouveau terrain de jeu serait peut-être plus à son avantage qu'il n'y paraissait. Cependant, par envie de vérifier sa curieuse intuition ou par souci de tout de même tenter de protéger l'homme qu'elle aimait, Esther garda un calme plat et demanda d'une voix mi-figue mi-raisin :

- En quoi, selon vous, Daniel Hopes a-t-il quelque chose à voir avec le plan M?

Astucieuse question. Il était incontestable que l'agent Tucker, s'il prenait sa fonction à coeur en profiterait pour recentrer la conversation sur le plan M. S'il s'entétait dans sa volonté de parler de Daniel Hopes, Esther saurait qu'il y avait un lien quelconque entre Tucker et Hopes qui dépassait le stricte professionnalisme. Et le combe à ce coup de fleuret moucheté, c'était qu'elle ne niait en rien connaître Daniel Hopes. Comment Tucker allait-il réagir à ce dilemme? Que pouvait-il bien se passer dans sa tête? Derrière le miroir sans teint? Que pouvait-il bien entendre déferler dans son oreillette?
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James Tucker
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeJeu 4 Oct - 0:57

~ La légitimité des actes n'était bien souvent qu'une question de point de vue, alors comment qualifier un choix de juste ou d'erroné ? Il y avait la légalité, bien sûr, mais la morale avait son mot à dire, et quand l'un et l'autre entraient en conflit, au final, comment juger de quel côté de cette ligne fragile et fluctuante il fallait se placer ? Les Confréristes croient en leur cause comme les humains croient en la leur, et chacun, sans exception, estimait légitime leur droit à la vie et à défendre celle-ci, quitte à sacrifier les autres pour s'assurer cette place au soleil, sur la terre brûlée des survivants. Mais le secret de ce dilemme, au final, c'est qu'une telle légitimité n'existait pas. Il n'y avait que cette grande illusion noyée dans des bonnes paroles, et tout prétexte était bon pour sortir les armes et massacrer l'au-delà de la ligne. La seule chose de légitime, dans tout ça, c'est la mort. Chaque jour était une bataille de cette guerre sans fin, et chaque jour le monde s'y enlisait un peu plus. Aujourd'hui, il était la loi et elle la menace. Demain, peut-être en serait-il autrement. Cette vision des choses toute relative était en partie celle de James. Ainsi ne raisonnait-il pas en terme de camp : il n'avait que faire, à vrai dire, de discriminer une personne sur la base de son gène, tout comme il ne reprochait fondamentalement pas aux Confréristes les idées qu'ils portaient. Non, ce contre quoi il luttait, c'était cette menace qu'ils faisaient planer, et ces vies qu'ils prenaient, volontairement ou non, dans le sillon de leurs carnage. Esther était la première marche vers ce Plan M, et ce n'est pas elle qu'il visait, mais bien ce plan qu'elle avait porté, ne fut-ce qu'un instant, sur ses épaules.

La réaction d'Esther fut semblable à un frémissement, tout en grâce et subtilité. Elle avait beau s'être braquée, outrée de la manière fort peu courtoise dont il lui avait répondu, elle maîtrisait encore bien ses émotions. James ne sut qu'en conclure, et il continua d'observer, attendant qu'elle lui réponde. Au même moment dans son oreillette, un crissement de voix exaspérées se fit entendre et les commentaires qu'il recevait, qui lui étaient ou non destinés d'ailleurs, fusaient un peu partout maintenant le choc de la révélation de Cérès passé et le silence de sa propre question éventé. Les bonnets ventripotents s'agitaient de l'autre côté, il le devinait facilement, tout comme il devinait l'exaspération et l'impatience. Ils ne pouvaient aller plus vite que la musique, certes, mais eux, dissimulés par cette vitre au reflet argenté, n'avaient pas a contrôler leur sautes d'humeurs aussi drastiquement que s'ils avaient été devant la mutante, ce qui résultait en un fouillis ingérable pour le moment. James fit de son mieux pour éliminer de son esprit ces parasites, tandis qu'il recevait en même temps la demande de se recentrer sur le plan M pour le moment et celle de pousser plus avant sur Hopes. Il les comprenait, dans un sens, entre avoir en jeu quelques milliards de vies humaines et un agent potentiellement biaisé. Sur l'instant, il décida de faire à sa manière, en l'absence de directive contraire.

Un point pertinent de la réponse d'Esther sur lequel l'agent Tucker avait tilté était cette espèce de connivence dans sa répartie. Sa manière de répondre laissait sous entendre qu'elle le connaissait, effectivement. Pour sa part, James n'avait jamais eu l'occasion réelle de parler à l'agent Hopes. Il savait quel était son poste et notamment qu'il était en charge de la diplomatie, des relations Institut Xavier - BAM et, surtout, du programme de réhabilitation de celui-ci. James n'avais aucun grief personnel à l'encontre de cet agent, mais sa supposée proximité avec ce membre de la Confrérie rendait les choses autrement plus délicate. Une infection d'une ampleur inconnue se découvrait sous leurs yeux, jusque quel point Esther et Daniel avaient-ils été en relation ? Il ne considérait pas là la dimension sentimentale de la chose, mais bel et bien la collaboration et les choses passées sous silence dont Hopes pouvait éventuellement se rendre coupable. Et collaborer avec un membre de la Confrérie, au BAM, n'était rien d'autre qu'une trahison.

Voilà, donc, qui était on ne peut plus intéressant et qui aiguisait l'appétit du jeune agent.

_ Justement, miss Ophraïm, je vous retourne la question. En quoi, selon vous, ai-je insinué que Daniel Hopes était lié d'une quelconque manière à ce plan M ? »

Ce n'était pas un retour de balle très loyal, et il le savait parfaitement.

_ A moins que ce ne soit effectivement le cas ? »

Question délicate, et l'agent Tucker y croyait moyennement, surtout dans la mesure où c'était l'agent Hopes qui avait procédé à l'arrestation d'Esther. Si ç'avait été le cas, l'amener ici aurait été particulièrement stupide. Mais si la question n'était pas des meilleures qu'il avait, Esther était mieux de choisir soigneusement ses mots pour lui répondre.

Continuant plus avant, l'agent Tucker entreprit de s'attaquer à une chose qui pouvait potentiellement s'avérer encore plus délicate, pour l'agent Hopes comme pour Esther, voir douloureux.

_ Puisque vous semblez effectivement le connaître, dites moi, alors, quelle est la nature de vos liens avec lui et, d'une manière plus générale, tout ce que vous savez à propos de l'agent Hopes. » »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeJeu 4 Oct - 9:13

L'impression d'Esther sembla se vérifier. Tucker marchait probablement sur des oeufs car il trouva plus sage de pratiquer la bonne vieille technique des questions en écho, ce que Esther avait toujours considéré comme un signe de prudence soigneusement calculée.

- Justement, miss Ophraïm, je vous retourne la question. En quoi, selon vous, ai-je insinué que Daniel Hopes était lié d'une quelconque manière à ce plan M ? A moins que ce ne soit effectivement le cas ?

Esther se félicita de cet accord que Daniel et elle avaient passé entre eux. Elle comprenait mieux maintenant pourquoi il n'avait jamais rien voulu savoir sur ses activités de Confrériste ni lui parler de son travail en tant qu'agent du BAM. La réponse d'Esther fusa en un rien de temps, sûre de ne pas mentir et assurée qu'elle serait prise au sérieux par la surveillante gratte-papier.

- Absolument pas. Daniel Hopes n'a aucun lien avec le plan M.

Puis, après un léger temps de réflexion, elle poursuivit d'une voix feutrée.

- Je m'étonnais simplement de l'incongruité de votre question.

Esther pensait dissuader Tucker de poursuivre sur cette pente avec cette remarque mais il n'en fut rien. Visiblement braqué sur le sujet "Hopes", il renouvela son interrogation.

- Puisque vous semblez effectivement le connaître, dites moi, alors, quelle est la nature de vos liens avec lui et, d'une manière plus générale, tout ce que vous savez à propos de l'agent Hopes.

Esther haussa un sourcil.

- J'avoue être encore un peu interloquée... car si vous n'insinuez pas que Daniel Hopes ait un lien quelconque avec le plan M, pourquoi m'en parlez-vous?

Elle n'en revenait pas que cet agent s'acharne à savoir la nature de sa relation avec Daniel au détriment du fameux plan M. Oui, décidément, l'agent Tucker devait avoir une dent contre Daniel Hopes. Il fallait se méfier de ce pan d'interrogatoire et en soulignant l'incursion personnelle de Tucker et son manque de méthode professionnelle à l'instant, Esther espérait secrètement que les gros bonnet qui devaient se trouver derrière le miroir sans teint finissent par le tancer vertement sous le couvert de son oreillette.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeVen 5 Oct - 0:43

~ James écouta Esther attentivement. Elle semblait mine de rien reprendre de l'assurance et du poil de la bête. L'évocation du collier inhibiteur et la tirade monstrueuse qu'il lui avait faite précédemment avaient fait leurs effets, mais tout ceci n'était que temporaire, et il semblerait là que le braquage de la Confrériste ne devienne peu à peu de la résistance. Du moins le percevait-il ainsi. Cela faisait deux fois qu'il l'enjoignait à lui parler de l'agent Hopes et cela faisait deux fois qu'elle lui répondait par une question, non une réponse. Refus qui, ostensiblement, était à ses yeux le signe qu'elle essayait d'esquiver ce point aussi longtemps que possible. Néanmoins, sa dernière rhétorique avait été moins habile que la première et lui offrait une occasion de riposte qu'il ne se gêna pas de saisir au vol. Mais il ne répondit pas tout de suite, prenant le luxe de s'accorder quelques secondes de réflexion personnelle. Après tout, de toutes façons, ils avaient autant de temps qu'il fallait pour mettre cette situation au clair. Que cela soit une heure, une journée, ou une année.

_ Je vous en prie, Miss Ophraïm, ne vous faites pas passer pour plus stupide que ce que vous n'êtes réellement, je sais que la Confrérie n'engage pas toujours ses collaborateurs pour leur intellect, mais je suis certain qu'elle ne vous a pas recrutée pour faire preuve de cette idiotie crasse dont vous me gratifiez actuellement avec tant de facilité. »

Il était temps. S'attaquer à ce morceau une bonne fois pour toutes et creuser pour tirer à la lumière ce qui rampait dans les ténèbres.

_ Parce que Daniel Hopes a passé sous silence le fait qu'il vous connaissait et que vous êtes le plan M. C'est assez gros, comme lien ? »

Le tout était maintenant de découvrir le genre de lien qui reliait Esther à Hopes, ce dont découlerait toute une série de conséquences plus ou moins fâcheuses en fonction de la nature des relations qu'ils avaient eu.

_ Toute l’incongruité de la "chose", comme vous le dites si bien, réside justement dans les échanges que deux personnes servant deux idéologies totalement opposées peuvent faire. Je parle de ce que vous vous escrimez maladroitement à esquiver, Miss Oprhaïm, alors que cela fait deux fois que je vous pose la même question. J'ose à croire à la bonne volonté dont vous vous targuez de vouloir faire preuve dans cet entretien, mais force m'est de constater qu'il subsiste encore quelques réticences. Il me serait désagréable de faire demander une introspection moins respectueuse de votre vie privée, mais pas autant qu'à vous, croyez-le bien. »

Pesant le poids de chacun de ses mots, il en soignait l'intonation, avoir la forme autant que le fond était nécessaire, et il ne parlait pas trop vite afin de permettre à Esther d'assimiler correctement ce qu'il disait pour peser le pour et le contre. S'il jouait sur la peur ? Bien entendu. La peur permettait de mettre à bas beaucoup de choses, aussi bien des monuments que des réticences, des gouvernements que des peuples, mais il ne se contenta pas d'en rester là, non. Dans cette perspective enténébrée du futur incertain de Cérès, il avait encore le culot de lui offrir une potentielle lueur d'espoir supplémentaire. Marchera-t-elle ou non, tout dépendait à la fois de la nature de Cérès, des liens qu'elle avait tissé avec Daniel et, surtout, de ce qu'ils s'étaient échangés. C'est là qu'il espérait tirer quelque chose de compromettant. Se penchant légèrement en avant pour introduire la notion de confidence, il ajouta ainsi une dernière chose, un ton en dessous, afin d'obtenir l'attention souhaitée.

_ De plus, je me permets de vous rappeler l'inconfort de votre situation. Si les informations dont vous disposez sur la Confrérie sont vitales pour tous et que la richesse de ce que vous pourrez nous en dire entrera en ligne de compte dans la considération de la requête de réhabilitation que vous nous avez soumise, ... »

Il prit le temps d'inspirer pour ménager son effet de suspense. Il gageait que le mot réhabilitation n'était certes pas passé inaperçu.

_ ... Il en va de même pour les informations compromettantes dont vous disposez sur l'agent Hopes. »

Explicitement, il l'incitait à tout lui dévoiler. Explicitement, il l'incitait à une nouvelle trahison. Laissant la parole à Esther, son regard affichait le reflet de ses paroles : ils avaient tous les deux à y gagner dans cette affaire-là, aussi bien elle que lui. »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeDim 7 Oct - 20:36

- Je vous en prie, Miss Ophraïm, ne vous faites pas passer pour plus stupide que ce que vous n'êtes réellement, je sais que la Confrérie n'engage pas toujours ses collaborateurs pour leur intellect, mais je suis certain qu'elle ne vous a pas recrutée pour faire preuve de cette idiotie crasse dont vous me gratifiez actuellement avec tant de facilité. Parce que Daniel Hopes a passé sous silence le fait qu'il vous connaissait et que vous êtes le plan M. C'est assez gros, comme lien ?

Cette fois-ci, Esther ne s'offusqua pas de ses méprisables remarques. Au contraire, elle les prit comme un signe d'énervement qui la conforta dans l'idée qu'elle avait effectivement dérangé l'agent interrogateur. Elle tiqua sur le "vous êtes le plan M" qui lui semblait un peu gros. Elle rectifia cette remarque d'une voix calme et grave.

- Agent Tucker, je ne suis pas le Plan M. Je n'en suis même pas un rouage essentiel. Si j'étais le plan M comme vous l'insinuez hardiment, à l'instant où je vous parle, il se serait écroulé ou pour le moins totalement paralysé. Or le Plan M ne souffre aucun retard de ma disparition pour la simple et bonne raison que je n'y ai jamais eu une part active. Les recherches dont j'ai été chargée n'ont jamais abouti ni même approché le résultat exigé par Magnéto et ce pendant des mois. Je crois même que Magnéto avait cesser de croire en la viabilité de la mission qu'il m'avait assigné et concentré ses efforts sur d'autres pans du plan M dont j'ignore tout.

Tucker fit une légère grimace mais ne se montra pas désarçonné pour autant.

- Toute l’incongruité de la "chose", comme vous le dites si bien, réside justement dans les échanges que deux personnes servant deux idéologies totalement opposées peuvent faire. Je parle de ce que vous vous escrimez maladroitement à esquiver, Miss Oprhaïm, alors que cela fait deux fois que je vous pose la même question. J'ose à croire à la bonne volonté dont vous vous targuez de vouloir faire preuve dans cet entretien, mais force m'est de constater qu'il subsiste encore quelques réticences. Il me serait désagréable de faire demander une introspection moins respectueuse de votre vie privée, mais pas autant qu'à vous, croyez-le bien.

Esther le toisa d'un regard dur. Elle n'aimait pas cette allusion à d'autres méthodes peu orthodoxes.

- De plus, je me permets de vous rappeler l'inconfort de votre situation. Si les informations dont vous disposez sur la Confrérie sont vitales pour tous et que la richesse de ce que vous pourrez nous en dire entrera en ligne de compte dans la considération de la requête de réhabilitation que vous nous avez soumise, ...

Tucker marqua une pause insidieuse.

- Il en va de même pour les informations compromettantes dont vous disposez sur l'agent Hopes.

Esther le regarda avec encore plus de mépris et de dégoût que tout à l'heure. Il était normal que le BAM cherche à estimer la fiabilité de ses membres lorsque de lourdes suspicions tombaient sur eux mais pour une raison qu'elle ne savait s'expliquer, Tucker lui semblait dégoutant dans sa démarche, comme s'il prenait un plaisir tout personnel à détruire la carrière de Daniel. Froidement, elle répondit

- Vous n'avez pas à remettre en doute ma volonté de vous informer au sujet du plan M. Si j'élude votre question, c'est parce que Daniel Hopes n'a rien à voir avec ce dernier.

Tucker s'apprêta à lui décocher une remarque sarcastique mais elle prévint son intervention en répondant d'elle même.

- Je connais effectivement Daniel Hopes. Je le connais même très bien puisque nous formons un couple depuis plusieurs mois maintenant.

Elle se tut alors pour bien laisser à Tucker le temps de prendre la mesure de cette révélation choque. Puis, après quelques instants de silence, elle reprit.

- Dès que nous avons compris que nous occupions respectivement des positions antagonistes, nous avons convenu de ne jamais nous parler de nos activités respectives. Daniel Hopes n'a jamais rien su du plan M tout comme je n'ai jamais rien su des activités du Bureau. Cela peut vous paraître aberrant mais c'est la stricte vérité.

Un nouveau silence puis Esther repris d'une voix incroyablement différente, infiniment douce. Elle tourna son beau regard d'émeraude vers le miroir sans teint. Elle ne savait si Daniel s'y trouvais mais elle l'espéra de tout son coeur.

- C'est l'amour que je porte à Daniel Hopes qui m'a amené devant vous aujourd'hui.

Elle prit alors toute la mesure de la gravité de sa situation. En un claquement de doigt, elle pouvait être séparé de Daniel pour l'éternité. A cette simple idée, elle sentit son regard s'embuer de larmes. Une seule et unique parvint à s'échapper des yeux d'Esther. Elle s'écrasa sur le coin de la table de métal brossé. Et comme à chaque fois qu'une de ses larmes touchait le sol ou toute autre surface, celle-ci se transforma en une petite anémone aussi blanche que le décor aseptisé où ils se trouvaient. On aurait presque dit qu'elle s'y camouflait.

Bizarrement, la simple vue de cette petite fleur rasséréna Esther. Elle redressa la tête, ravala ses larmes et esquissa un rictus qui se voulait essayer de ressembler à un sourire.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeJeu 11 Oct - 20:50

~ James écouta la réponse d'Esther avec attention, se focalisant plus, à vrai dire, sur la manière dont elle avait de parler, de bouger la tête, ses expressions faciales et les mouvements de ses mains pour se fier à son instinct et déceler où se situait la vérité et où se situait le mensonge. Il n'était pas profiler ni psychologue, loin de là, et à vrai dire, son boulot ne consistait pas à faire une analyse psychologique de la Confrériste, la secrétaire gratte-papier était là pour ça, les sondes psy également et lui ne servait qu'à orienter le champ des recherches. Mais aussi véridiques soient les déclarations d'Esther, il n'était pas là pour faire dans le sentimental, aussi cruel cela soit-il. Il n'y avait plus de question tabou, dans l'état dans lequel ils se trouvaient actuellement. Plus d'intimité ni de scrupules à forcer une personne à déballer sa vie entière devant des inconnus. C'était dur, mais malheureusement une étape inévitable. Et quoi qu'en dise Cérès sur la manière dont elle était traitée, elle pouvait s'estimer heureuse d'avoir été constituée prisonnière au Bureau des Affaires Mutantes, ici. Dans d'autres lieux, d'autres temps ou avec d'autres organisations, elle aurait pu se rendre compte avec effroi que ne plus avoir d'identité judiciaire était quelque chose de beaucoup plus complexe que de ne pas avoir droit à un avocat. En tant qu'objet, vous ne valiez plus rien, et votre vie elle-même n'existait plus. Une chose, non humaine, qui lui rappelait vaguement quelque situation similaire, même s'il ne saurait poser de mots sur l'interrogation silencieuse suscitée par cette impression lointaine.

Si Esther disait vrai à propos du plan M, alors elle n'avait pratiquement rien à craindre de l'organisme gouvernemental qui la tenait, si ce n'est l'assurance de longues heures supplémentaires d'interrogatoires qui était inévitables dans les prochains jours et plus d'une migraine qui était à venir.

La suite, quant à elle, réservait également son petit lot de surprise et ne fut pas sans donner matière à réfléchir au jeune homme. La révélation choc d'Esther compromettait beaucoup de choses. Aussi bien les espérances d'en tirer quelque chose de réellement fourni sur le plan M et sur une partie des activités de la Confrérie que sur une potentielle trahison de l'agent Hopes. Ceci dit, sous réserve que ce scénario soit le vrai, il en était néanmoins préférable à une fuite, et même si toute cette affaire était bien fâcheuse pour les concernés, s'ils avaient été assez intelligents pour se préserver mutuellement, ils seront tous les deux emmerdés, mais pas autant que ce qu'on aurait pu estimer de prime abord.

Laissant Esther terminer sa tirade, il mis les coudes sur la table et joignit les doigts dans un automatisme gestuel. Laissant la tristesse de Cérès s'épanouir dans le silence qui suivait ses paroles, il prit le temps de réfléchir quelques instants, fixant d'un air absent l'étrange anémone qui fleurissait sur la table d'un air farouche. Par mesure de sécurité, il aurait fallu la détruire, mais c'était bien là le dernier de ses soucis, en plus de paraître pour encore plus inconvenant que ce pour quoi il passait déjà. Cela dit, il n'en fit rien, et finit au bout d'un temps par redresser son regard sur son interlocutrice. Un œil malavisé aurait pu se méprendre sur ses intentions, car il semblait presque considérer l'affaire Ophraïm-Hopes comme moins intéressante maintenant que le secret était dévoilé.

_ Hm... Certes. Tout ceci est bien fâcheux, je le crains, et monsieur Hopes aura aussi à répondre de certaines choses dans ce cas, mais ceci est une autre histoire pour le moment. Quoi qu'il en soit, pour une personne qui a choisit ne de pas se mêler des affaires du Bureau, vous semblez dans tous les cas bien renseignée sur nous Miss Ophraïm. Le programme de réhabilitation à l'institut... Mon nom... »

Petit silence évocateur.

_ Mais, admettons. »

Ce qui était parfaitement hypocrite, car au vu de la surveillance à laquelle était astreinte Esther, si elle avait mentit, on l'aurait certainement prévenu. Mais une sonde psy ne faisait pas tout, et certaines nuances pouvaient avoir la couleur de la sincérité alors qu'elles n'étaient en fait que demies vérités.

_ Il n'en reste pas moins que, si jusque présent vous nous avez dévoilé des zones d'ombre à propos de ces quelques sujets précédents, il vous reste encore à nous dire l'essentiel, et je suis impatient de vous entendre sur un sujet précis. »

James regarda le visage d'Esther dans lequel transparaissait une certaine volonté, preuve d'une force intérieure indéniable malgré le stress de la situation et les futurs incertains auxquels elle se frottait.

_ A savoir : la Confrérie. Dites moi, je vous prie, où se situe-t-elle ? » »

[HJ : désolé, c'est moins bon que d'habitude @_@]
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeSam 13 Oct - 15:46

- Hm... Certes.

Esther releva légèrement les yeux pour considérer Tucker. Bizarrement, cette révélation choc semblait le laisser plutôt indifférent. Ni une joie mauvaise de pouvoir nuire ni une déception furieuse d'être confronté à une explication aussi simple ne se lisaient sur son visage. Il semblait plutôt indifférent, comme si cette nouvelle réglait mollement ses doutes. Les coudes sur la table, mains croisés, il reprit simplement.

- Tout ceci est bien fâcheux, je le crains, et monsieur Hopes aura aussi à répondre de certaines choses dans ce cas, mais ceci est une autre histoire pour le moment.

Esther eut un léger regain d'inquiétude pour Daniel mais elle se remémora à nouveau ses paroles rassurantes disant qu'il saurait parfaitement bien se débrouiller seul. Tucker continua.

- Quoi qu'il en soit, pour une personne qui a choisit ne de pas se mêler des affaires du Bureau, vous semblez dans tous les cas bien renseignée sur nous Miss Ophraïm. Le programme de réhabilitation à l'institut... Mon nom...

Esther ouvrit la bouche pour se défendre mais Tucker clôtura la conversation d'un "Mais, admettons." sec. Il embraya alors sur un sujet qui le tenait bien plus à coeur.

- Il n'en reste pas moins que, si jusque présent vous nous avez dévoilé des zones d'ombre à propos de ces quelques sujets précédents, il vous reste encore à nous dire l'essentiel, et je suis impatient de vous entendre sur un sujet précis.

Esther haussa un sourcil blasé, attendant d'entendre en quoi pouvait bien consister cet essentiel.

- A savoir : la Confrérie. Dites moi, je vous prie, où se situe-t-elle ?

Esther eut alors un triste sourire et répondit calmement.

- Je voudrais sincèrement mais je ne peux vous le dire.

Tucker esquissa un geste d'incrédulité mais Esther anticipa sa question.

- Je vous ai dit que Magneto n'avait confiance en personne. Et ce qu'il redoute par dessus tout c'est la trahison. De ce fait chaque nouveau mutant intégrant la Confrérie passe entre les mains des plus grands télépathes de la Confrérie. Le but de cette manoeuvre est d'appliquer un piège mental qui, en s'activant fait oublier instantanément toutes les informations qui permettent de localiser la Confrérie. C'est un procédé complexe et difficile qui a des effets absolument sûrs mais très limités. Ceci explique pourquoi Magneto a choisi de concentrer ces effets sur les informations localisatrices. Le reste de sa politique de protection, je vous l'ai déjà expliqué, c'est en dire le moins possible, le stricte nécessaire à tout un chacun afin que l'entièreté de sa politique ne soit jamais connue.

Esther se tut un instant, dévisageant un agent Tucker visiblement contrarié.

- Je suis même prête à subir un sondage mental pour confirmer mes dires.

Par cette dernière bravade, Esther voulait convaincre de sa bonne foi. Après tout, ce genre de précautions n'avait rien de surprenant venant de Magneto. Cependant, Tucker pourrait fort bien ne pas la croire puisqu'elle connaissait quelques bribes du plan M. Gardant le silence, Esther attendit la réaction de l'agent du BAM.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMer 17 Oct - 0:28

[HJ : Bon, comme je ne t'avais pas sous la main pour te demander si tu étais d'accord ou pas, j'ai pris la liberté de plus ou moins suggérer qu'Esther était coopérative, mais ne te sens pas obligée d'aller dans ce sens ^^. Si quelque chose te dérange ou que tu veux une fin différente, n'hésite surtout pas à me le dire et j'éditerai Wink]

~ C'était, sans aucun doute, ce que tout le monde ici ou presque s'attendait à découvrir, enfin, depuis toutes ces années où la Confrérie narguait le gouvernement par ses actes et son existence, problème insolvable qui n'avait jusque présent trouvé de solution définitive. Même les quelques mutants qui avaient été arrêtés malgré tout au fil du temps et placés en détention dans la prison de sécurité spéciale du Cube s'étaient fait la malle il y avait un peu plus d'un an et demi, suite à une action Confrériste. Car, plus intolérable encore, la localisation des quartiers généraux de cette organisation révolutionnaire était supposée se trouver sur le territoire américain même. Bien sûr, ce n'était qu'une hypothèse, mais c'était celle qui venait en tête de liste.

Et oui, encore une fois, quelle ne fut pas la surprise de James Tucker lorsqu'il entendit la révélation de Cérès. Une fois la première réaction passée, cette fois-ci son visage laissant clairement voir son mécontentement, la jointure de sa mâchoire se serrant imperceptiblement à l'annonce de la chose. Il voyait déjà lui filer entre les doigts ces informations cruciales qui auraient pu permettre un coup d'éclat sans précédent. Elle était disposée à leur fournir des informations, mais elle leur donnait, au final, tout sauf le principal. Il allait lui faire une remarque un peu plus dure mais elle le devança et lui fournit des explications quant au pourquoi du comment de la chose.

Les plus grands télépathes, hein ?

Esther appuya son assertion en affirmant qu'elle était prête à subir un examen mental si besoin. Info ou intox ? Tucker n'en savait rien, mais la manière assurée donc Esther avait de se maintenir et d'être relativement sereine dans ce genre de situation pouvait tout aussi bien venir du fait qu'elle se savait hors d'atteinte sur ce point là tout comme cela pouvait provenir d'un bluff particulièrement convaincant. Et en cela, il ne savait pas à cet instant précis vers quelle option pencher, hors c'était son rôle de faire la part des choses dans toute cette affaire.

Prenant le temps de la réflexion, il réfléchissait sur comment prendre en faute la Confrériste dans son propre mensonge, si cela s'avérait effectivement en être un, et il se dit que, de toutes façons il n'allait pas laisser filer cette réponse sans pousser un minimum.

_ Hm, en effet. C'est embêtant. »

Dans son oreille, un grésillement, lui intimant de pousser la chose pour estimer plus avant ce qu'il en était.

_ Dans le cas où ceci s'avère vrai, c'est plus que compromettant. Nous comptions, je pense que vous vous en doutez, sur vous afin de nous révéler l'emplacement si ce n'est exact au moins approximatif de la Confrérie. »

James n'était pas un spécialiste de la Confrérie mais ce dossier étant la menace terroriste numéro une des États Unis, il avait, comme tout agent du Bureau des Affaires Mutantes, autant de connaissances générales que faire se peut sur ce sujet. Par contre, pour ce qui était de la télépathie, il n'y connaissait strictement rien. La seule chose qu'il savait à ce propos, pour l'avoir testée plusieurs mois en arrière, c'était qu'une attaque télépathique pouvait être très douloureuse.

_ Cela dit, je suis certain qu'en vous mettant dans l'état d'esprit optimal vous pourriez tirer quelque chose de votre mémoire. Un souvenir, un fragment, un indice... Un rien qui puisse nous orienter. Fermez les yeux, je vous prie, et faites le vide dans votre tête. Si cela peut vous motiver, pensez donc à Daniel et à l'amour que vous lui portez. Il serait dommage de renoncer à une réhabilitation si près du but, non ? »

Oui, c'était un connard, clairement. Renvoyant un regard intense à Esther, il n'affichait cependant aucune joie ni colère dans son cynisme, seulement une forte détermination. La gratte papier infernale elle-même cessa d'écrire pour laisser place au silence dans la salle. Le mutant laissa alors passer quelques moments pour permettre au calme de s'installer.

_ Pensez à la Confrérie et à pourquoi vous l'avez rejointe. A votre motivation originelle. A ces rencontres que vous y avez faites. A Magnéto, la Sorcière Rouge, ces laborantins qui ont été vos collègues, ces mutants qui ont été vos compagnons d'armes, au moins dans l'idéologie si ce n'est dans la bataille. Pensez à eux et à ces lieux qui vous ont été familiers tout ce temps. Vous y avez eu des amis ? Des connaissances que vous avez appréciées ? Pensez à elles, les moments que vous avez passé ensemble et remémorez vous les lieux. Ces lieux familiers, à la fois refuge et symbole pour les mutants opprimés, pour ces éclopés de la vie qui ont choisi de prendre le chemins douloureux de la guerre, ces indignés qui veulent changer l'ordre mondial, ces gens de l'ombre qu'on ne voit jamais mais qui espèrent, qui ont peur et qui luttent pour ce qu'ils croient être juste. Cet endroit qui n'appartient qu'à eux et qui est à la fois synonyme d'espoir pour beaucoup et de crainte pour d'autres... »

James ne savait absolument pas quels genre de relations Esther avait pu entretenir avec d'autres Confréristes, ni même si elle même voyait les choses sous cet angle, mais il espérait ses mots être suffisamment évocateurs pour susciter des réminiscence chez la Confrériste. Que si elle était incapable de se souvenir de la localisation, qu'au moins elle tente de décrire les lieux : montagneux, front de mer, souterrains ? La moindre parcelle d'indice serait la bienvenue. Et, si c'était un mensonge, ses mots évoquerait, du moins l'espérait-il, forcément quelque chose en elle. Et peut-être les psy du Bureau des Affaires Mutantes seraient-ils alors de déceler le vrai du faux.

_ Pensez-y, et dites moi ce que vous voyez. » »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMer 17 Oct - 21:56

- Hm, en effet. C'est embêtant.

Esther conserva un silence religieux. Il fallait que la pilule passe. Tucker semblait contenir sa colère avec peine. La découverte de la confrérie devait très certainement lui claquer entre les doigts encore une fois. Esther espéra qu'il arrive à dominer l'accès de fureur déçue qui lui montait au visage. Il reprit d'une voix légèrement tremblante :

- Dans le cas où ceci s'avère vrai, c'est plus que compromettant. Nous comptions, je pense que vous vous en doutez, sur vous afin de nous révéler l'emplacement si ce n'est exact au moins approximatif de la Confrérie.

Esther eut un maigre sourire d'excuse.

- Croyez bien que si je le savais, je n'aurais pas hésité à vous la communiquer.

Puis avec un ton plus amère :

- J'ai conscience que cette information aurait constitué une véritable planche de salut pour moi.

Esther ne sut si Tucker s'était décidé à lui faire confiance où s'il ne cherchait qu'à obtenir un maximum d'information. Toujours est-il qu'il sembla cesser de se comporter en grand inquisiteur pour parler plus calmement et objectivement avec Esther.

- Cela dit, je suis certain qu'en vous mettant dans l'état d'esprit optimal vous pourriez tirer quelque chose de votre mémoire. Un souvenir, un fragment, un indice... Un rien qui puisse nous orienter. Fermez les yeux, je vous prie, et faites le vide dans votre tête. Si cela peut vous motiver, pensez donc à Daniel et à l'amour que vous lui portez. Il serait dommage de renoncer à une réhabilitation si près du but, non ?

Esther trouva quelque peu cavalier d'utiliser cet argument mais Tucker semblait avoir compris que les encouragements et un peu de compassion donneraient probablement un meilleur résultat. D'une voix infiniment plus calme, pausée et presque douce, il l'incita à la réflexion.

- Pensez à la Confrérie et à pourquoi vous l'avez rejointe. A votre motivation originelle. A ces rencontres que vous y avez faites. A Magnéto, la Sorcière Rouge, ces laborantins qui ont été vos collègues, ces mutants qui ont été vos compagnons d'armes, au moins dans l'idéologie si ce n'est dans la bataille. Pensez à eux et à ces lieux qui vous ont été familiers tout ce temps. Vous y avez eu des amis ? Des connaissances que vous avez appréciées ? Pensez à elles, les moments que vous avez passé ensemble et remémorez vous les lieux. Ces lieux familiers, à la fois refuge et symbole pour les mutants opprimés, pour ces éclopés de la vie qui ont choisi de prendre le chemins douloureux de la guerre, ces indignés qui veulent changer l'ordre mondial, ces gens de l'ombre qu'on ne voit jamais mais qui espèrent, qui ont peur et qui luttent pour ce qu'ils croient être juste. Cet endroit qui n'appartient qu'à eux et qui est à la fois synonyme d'espoir pour beaucoup et de crainte pour d'autres...

Tucker se lançait dans une véritable litanie. Esther avait fermé les yeux en signe de bonne volonté bien qu'elle trouvait cela stupide et n'en avait généralement pas besoin pour se concentrer.

- Dites moi ce que vous voyez.

Esther se remémora alors les lieux où elle s'était terrée pendant presque une année de sa vie. Elle se mit alors à parler lentement, comme si elle était sous hypnose et qu'elle racontait ses visions à un psychanalyste.

- Je me souviens surtout de la forêt... Il y avait une immense forêt qui entourait la Confrérie. J'y passais beaucoup de temps. Il y avait de grands arbres. Des conifères. Je crois même qu'il s'agissait de séquoias. Lorsque je montais tout en haut de leur cime, j'apercevais des montages dans le lointain. Elle étaient à l'Est. Le soleil se levait derrière elles. Les bâtiments de la Confrérie se devinaient à peine. Il y avait plusieurs entrées différentes dont quelques unes secrètes. Je ne les connaissais pas toutes. Je n'en empruntais jamais que deux. Je crois que la plus grande partie de la base se situait en sous-sol ou alors imbriquée dans un petit mont rocheux. Il y avait très peu de fenêtres sur l'extérieur dans la Confrérie et beaucoup d'escaliers qui descendaient. Je n'aimais pas de m'enfermer dans cet endroit surprotégé. On aurait dit un vaisseau spatial. La plupart du temps je restais dans ma chambre à m'occuper de mes plantes.

Elle songea aussi au temps qu'elle passait avec Ernest mais son instinct protecteur la retint d'en parler. Elle choisit de protéger son enfant par le silence. Ele choisit de raconter pourquoi elle avait peu de contacts à la Confrérie et en profita pour faire d'une pière deux coups en ajoutant un maximum de détails qui pourraient jouer en sa faveur.

- Je n'ai pas rejoint la Confrérie pour me faire des amis. Lorsque j'y suis entré, c'était avant tout pour sauver ma vie.

Un petit silence laissa le temps à l'agent Tucker de prendre la mesure de cette révélation.

- Je n'ai pas subi une mutation naturelle à la puberté comme les autres mutants. Mon mutagène était défaillant. Par souci de protection biologique, mon corps n'avait pas activé ma mutation à l'adolescence. Une expérience malheureuse dans l'usine où je travaillais força cependant le déclenchement de ma mutation. Du fait de sa défaillance, mon mutagène ne put stabiliser ma mutation. Je me suis rendue compte que j'étais condamnée à me transformer lentement mais sûrement en plante. J'ai perdu mon travail à cause de ma mutanité. J'ai même été rejetée par ma famille. Sans foyer, sans travail, sans argent et condamnée à me transformer en végétal à petit feu, j'étais désempérée et n'avais nulle part où aller. C'est alors que Magneto m'a approché. Il m'a fait miroiter un espoir de guérison. Il m'a expliqué qu'à la Confrérie, il disposait d'un laboratoire dernier cri où je pourrais mener des recherches afin de trouver le moyen de stabiliser ma mutation. En échange, je devais accepter de rejoindre le plan M.

Esther marqua un silence encore.

- C'était ça où mourir à petit feu... Je n'étais pas assez altruiste pour me laisser mourir pour des personnes qui m'avaient rejetée, bafouée et trahie. J'ai accepté de les rejoindre mais je ne me suis jamais vraiment mêlée aux autres. J'ai peut-être du profiter en tout et pour tout cinq ou six fois des espaces communs. Mon but était avant tout de guérir. J'y suis finalement parvenue. Mais ce revirement de situation m'a très vite fait prendre conscience qu'il était stupide de sauver sa vie d'une dégénérescence mutative si c'était pour la condamner socialement en agissant avec la Confrérie. J'ai commencé à sortir du cocon de la Confrérie. C'est ainsi que j'ai rencontré Daniel Hopes.

Esther rouvrit les yeux et reprit une voix normale.

- La suite, vous la savez où vous l'avez devinée. Voila tout ce que je peux vous dire.

Elle eut envie d'ajouter quelque chose comme "A présent faites ce que vous voulez de moi" mais elle se ravisa. Il fallait laisser Tucker penser au programme de réinsertion de lui même. Le tanner avec cela ne risquait qu'une chose : le braquer dans une décision opposée. Esther garda donc le silence, cherchant d'un oeil distrait une montre où tout autre indice qui pouvait lui dire depuis combien de temps cet interrogatoire durait. Elle avait l'impression d'être ici depuis une éternité...

Elle tendit ses mains menottées devant elle et vida la dernière gorgée d'eau qui se trouvait dans son verre.
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James Tucker
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeDim 21 Oct - 4:59

~ James écouta Esther avec attention, dans un silence religieux qui voulait bien dire ce qu'il voulait dire : une fois de plus on pouvait deviner l'assistance pendue aux lèvres de la Confrériste. Et malgré tout l'attirail que le Bureau des Affaires Mutantes pouvait bien sortir ou ce qu'il pouvait dire, il restait indubitable qu'Esther avait plus de pouvoir sur eux que ce qu'ils s'autorisaient à lui montrer. Oh certes, l'organisme gouvernemental était effectivement fourni en mutants aux capacités psychiques et tout le tralala qui allait avec, mais dans les faits, même si Esther avait été destituée de son statut juridique, tout n'était pas aussi simple que de l'attacher à une table d'opération pour lui ouvrir le crâne avec une pince Monseigneur et lui extraire ce qu'ils voulaient savoir. Toujours était-il que James s'y connaissait autant en biologie des plantes et leur répartition géographique qu'une moule en astrophysique. Quoi qu'avec ce qu'on voyait avec certains mutants, d'ici à ce qu'il existe un astrophysicien hybride mollusque, il n'y avait qu'un pas. Néanmoins, la description de Cérès était vaste, et dans sa tête, elle pouvait correspondre à une grande partie des Etats-Unis - en considérant que c'était là qu'il fallait chercher - et Dieu savait à quel point ces derniers étaient vastes. Il retint un soupir teinté d'un soupçon de dépit. De toutes manières, lui-même n'avait aucune capacité psychique, ce n'était donc pas à lui que revenait la corvée de devoir traiter de ce genre d'opérations délicates - et au vu de ce qui traînait dans la tête des gens, il en était bien content. Si Esther disait vrai, ils avaient en soit déjà quelque éléments pour tenter cerner un peu mieux les zones potentielles de localisation de la base terroriste, et ils savaient surtout que si elle ne pouvait donner cette information, apparemment ils pouvaient contourner la limitation télépathique induite via des questions secondaires. Du moins, dans une certaine mesure, restait à découvrir jusque quel point.

Et puis la suite décrivait les motivations de la jeune femme à faire partie d'une telle organisation. Tôt ou tard, Tucker en serait venu à ces faits, mais ce genre de considérations personnelles n'étaient pas classées prioritaires face aux autres sujets qu'il était nécessaire de traiter avec la Confrériste. C'était un point de vue utilitariste, mais c'était comme ça. Les intérêts de la nation passeraient avant ses droits et sa condition humaine si c'était nécessaire, bien qu'ici il semblerait que ce ne soit pas le cas, et il en allait de même avec tout le monde, que ce tout le monde soit elle, ou lui, si un jour il venait à se mettre dans une situation compromettante. Et il en avait parfaitement conscience. Et sous le monstre tout d'orange vêtu, se dévoilait l'humaine telle qu'elle était en fait. Comme toutes ces autres personnes autour, comme lui, comme eux là derrière la vitre, comme tous ces gens qui vaquaient à leurs occupations dehors, au-delà de ces murs durs et froids. Une femme avant d'être une mutante, et une humaine avant d'être une terroriste. James ne dit rien, ce n'était pas les psychopathes sanguinaires qui étaient les plus durs à arrêter, tels que les figuraient si bien les média. Non, c'était ce genre de personne, comme elle, qu'il était infiniment plus simple de considérer en monstres et de traiter comme tels. Et quand elle rouvrit les yeux, il était plus difficile pour lui d'y soutenir son regard, mais il garda son cœur exempt de toute faiblesse. Il avait endossé le rôle du type froid et désintéressé, ou du moins avait-il laissé sa compassion au vestiaire, ce n'était pas pour changer maintenant.

- La suite, vous la savez où vous l'avez devinée. Voila tout ce que je peux vous dire.

Gardant le silence, il laissa passer ainsi quelques secondes, réfléchissant à la fois sur ce qui venait d'être dit, et à la fois sur ce qu'il aurait à répondre dans les prochains instants. En effet, le cas Esther Ophraïm s'ancrait parfaitement bien dans le cadre d'une réhabilitation à l'institut Charles Xavier, au cours du programme prévu. En tout cas, la mutante réussissait parfaitement bien à résumer les choses à son avantage. Mais son but n'était pas de détruire ses prétentions à l'accession au programme, seulement de poser des questions.

_ Hm, en effet. La suite, vous avez trahi une des organisations les plus dangereuses de ce monde pour vivre un amour interdit sans même la moindre assurance de la réussite de cette entreprise. »

Oui, James émettait un jugement de valeur. Passer un pacte avec le diable pour ensuite le rompre et s'enfuir une fois obtenu ce qu'on voulait, il ne trouvait pas les mots pour décrire cette situation. Typique de l'humanité, en fait. A vrai dire, il était indécis quant à savoir s'il devait, d'un point de vue personnel, admirer d'assumer un tel choix ou déplorer ce couteau dans le dos. Surtout que, dans tout cela, elle semblait - ou plutôt ils, car ils étaient deux après tout - se faire acquis le comportement du BAM a leur égard. Cela dit, l'institution était un pont entre humanité et mutanité, là pour prôner le dialogue avant la répression, et c'était ce qu'il se déroulait ici. James en avait conscience, mais il avait aussi sa propre vision des choses sur certains points.

_ J'espère que vous garderez bien en tête, miss Ophraïm, que peu importe la décision du BAM quant à votre égard, vous aurez toujours au-dessus de vous une épée de Damoclès nommée Confrérie. Si une telle décision est toute à votre honneur, je crains que vous ne soyez plus plus jamais en sécurité. »

Assurément, tout ceci ne serait pas tombé dans l'oreille d'un sourd lorsque viendra la décision d'affecter ou non la mutante au programme de réhabilitation. Et même sans Hopes pour y prendre part au vu du conflit d'intérêt, elle marquait des points. Faisant tourner le stylo entre ses doigts d'un geste mécanique, James observait toujours Esther. Ce qu'elle avait fait, et ce qu'elle avait dit, le laissaient pensif. Elle était seule, au final, contre le monde, mais elle était seule avec Hopes. Il étaient deux, deux. L'espace d'un instant, cela lui fit peur, et il ne sut pourquoi.

_ Bien. »

Retour aux choses normales, ceci n'avait que trop duré. L'essentiel était là.

_ Votre propre motivation quant à votre présence au sein de la Confrérie et la raison pour laquelle vous les avez rejoint étant le dernier sujet que je souhaitais aborder avec vous pour cette entrevue, nous voilà à la fin de celle-ci. Si vous n'avez rien à ajouter, vous allez être raccompagnée en cellule pour le moment. D'autres entrevues vous seront imposées et vous saurez ce qu'il adviendra de vous - et donc de votre requête - dans les prochaines quarante huit heures. D'ici là, je vous conseille de vous reposer. »

Rangeant le stylo dans la poche intérieure de sa veste après en avoir rentré la mine, il joignit le geste à la parole et écarta les mains, paumes vers le haut.

_ Y a-t-il donc quelque chose que vous souhaitez ajouter, miss Ophraïm ? » »

[HJ : Bon voilà, j'ai choisi d'aller vers la fin comme on avait prévu, parce que ça semblait plutôt bien venir et que je n'ai plus aucune question xD. Si ça te va, parfait alors, sinon, n'hésite pas à me le dire on peut continuer Wink]
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Esther Ophraïm
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès]   A l'aube d'un nouveau départ ? [PV Cérès] Icon_minitimeMer 24 Oct - 16:14

Tucker écouta la tirade d'Esther avec un silence appliqué. Bien qu'il se soit appliqué à ne rien laisser transparaître, Esther sentait qu'elle avait réussi à infléchir légèrement en son sens cette volonté froide et implacable de l'agent du BAM. Cependant, il se crut obligé de donner le change en formulant une réponse dure.

- Hm, en effet. La suite, vous avez trahi une des organisations les plus dangereuses de ce monde pour vivre un amour interdit sans même la moindre assurance de la réussite de cette entreprise.

Esther regarda Tucker droit dans les yeux. S'il espérait la plonger dans l'angoisse ou le doute, il allait être déçu. Elle avait déjà franchi la ligne de non retour depuis trop longtemps que pour ne pas espérer aveuglément dans la promesse d'avenir que représentait Daniel et Ernest. C'est donc d'une voix tout à fait calme qu'elle répondit simplement :

- C'est ça.

Tucker eut alors un petit rictus avant de la mettre en garde.

- J'espère que vous garderez bien en tête, miss Ophraïm, que peu importe la décision du BAM à votre égard, vous aurez toujours au-dessus de vous une épée de Damoclès nommée Confrérie. Si une telle décision est toute à votre honneur, je crains que vous ne soyez plus plus jamais en sécurité.

De longues nuits et de longues journées, cette perspective avait torturé l'esprit d'Esther. La peur de vivre comme une fugitive et de mettre ceux qu'elle aimait en danger avaient à plusieurs reprises reporter son projet de fuite de la Confrérie. Et lorsqu'elle avait enfin quitté cet endroit, la peur de se faire retrouver l'avait tenaillée jour et nuit. Maintenant qu'elle était au BAM, elle était peut-être prisonnière mais au bout du tunnel, il y avait un espoir. Elle répondit à nouveau très calmement.

- Croyez bien que tout ce que je dis ou fait, c'est en parfaite connaissance de cause.

Tucker eut un claquement de langue qui aurait pu passé pour satisfait. Il rassembla ses feuilles, les tapotta, les rangea dans un dossier et reprit :

- Bien. Votre propre motivation quant à votre présence au sein de la Confrérie et la raison pour laquelle vous les avez rejoint étant le dernier sujet que je souhaitais aborder avec vous pour cette entrevue, nous voilà à la fin de celle-ci. Si vous n'avez rien à ajouter, vous allez être raccompagnée en cellule pour le moment. D'autres entrevues vous seront imposées et vous saurez ce qu'il adviendra de vous - et donc de votre requête - dans les prochaines quarante huit heures. D'ici là, je vous conseille de vous reposer.

Il rangea son stylo dans la poche intérieure de sa veste tandis que la greffière asiatique et muette tappait un point final à ses notes d'un geste magistral de chef d'orchestre. Tucker posa ses mains à plat sur le bureau et se leva. Esther en fit autant.

- Y a-t-il donc quelque chose que vous souhaitez ajouter, miss Ophraïm ?

Esther eut un pâle sourire.

- Simplement que je vais suivre votre conseil et dormir... longtemps. Bonsoir agent Tucker.

Tucker inclina légèrement la tête tandis que les deux vigiles qui attendaient au fond de la pièce venaient encadrer Esther et lui faire faire demi-tour, chacun la tenant par un bras. La dernière chose qu'elle vit par dessus son épaule fut Tucker et la mangeuse de riz disparaître dans l'embrasure d'une porte blanche comme le reste du local d'interrogatoire.

[Fin du Topic]

[Edit Jub' (modo) : Je suppose que ce topic est donc terminé/abandonné, je le classe. Mp moi si y'a un soucis]
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