L’éternel retour, encore {Libre}

Note : ce rp est la suite directe de X-Men pour les Nuls

- Xavier finira par disparaitre, et nous devrons être capable de nous débrouiller sans lui ; reste à savoir qui sont ses héritiers, et qui sont ses suivants. J’ai rencontrés des X-Men se battant pour un homme, d’autre se battant pour une cause, c’est là la différence qu’il faudra faire dans les années à venir, sans quoi vous risquerez un schisme, ou ne serez pas capable de faire face au futur.

Mes propres paroles raisonnent dans mon esprit. Ce que j’ai dit me semble juste, les X-Men ne sont pas une chose unie, et si deux tendances se manifestent trop profondément, cela finira par rompre. Ororo n’a pas dû aimer ça, mais n’a-t-elle pas tentée de monter sa propre équipe, par le passé ? Et est-ce son échec qui l’a faite revenir dans les jupes de Xavier, pour ne plus vouloir s’en détacher ? La Chef des X-Men ? Non, la chef d’une partie d’entre eux, la partie loyale à Xavier, la partie qui se bat pour un homme, qui se bat plus hors de l’Institut qu’en son sein.

Il est difficile de placer chaque X-Men par rapport à ces deux camps, mais j’essaie de les distinguer, avant qu’il ne soit trop tard. Les soldats de Xavier comprennent indiscutablement Ororo et Warren, les premières équipes d’X-Men sommes toutes, et ceux les plus liés à l’esprit belliqueux des X-Men, à leur côté héroïque, même si le terme n’est pas approprié, considérant leur passif. De l’autre côté, il y a les nouvelles recrues, comme Amy et Caitlyn, qui préfèrent mener leur bataille à l’intérieur même des murs de l’Institution, et qui sont bien moins attachées à Xavier qu’à ce qu’il a apporté au monde.

Un homme de parole m’a dit un jour que ça loyauté allait à un autre homme parce qu’il avait compris que ce monde leur était hostile et que les armes menant à la destruction étaient déjà rougies sous le marteau des forges, qu’il fallait donc un dernier rempart prêt à défendre les mutants par la seule option qui leur était laissée face à la violence : la violence, avec un usage légitime. Mais il avait également précisé que si un jour, une fois la tempête passée, cet homme en venait à trahir son idéal, à s’imposer aux vainqueurs et aux vaincus, alors il serait l’ennemi de cet homme, car celui-ci aurait accomplir les mêmes choses qu’il avait juré de combattre. Dans cette vision, la loyauté n’allait pas réellement à l’homme, mais à son idéal, et si l’homme trahissait l’idéal, ce dernier restait aussi pur.

Qu’adviendrait-il si Xavier mourrait, ou pire, s’il trahissait l’idéal qu’il avait enseigné ? Les X-Men y survivraient-ils, ou s’effondreraient-ils dans l’anarchie ?

J’ai trouvées beaucoup de réponses, mais encore plus de questions. C'est compliqué, c'est chaotique. Je suis lasse de cela.

*Bonne chance pour la suite, j’espère que tu m’en voudras pas trop, et que j’ai pas foutu en l’air ton intervention. Je te remercie de la tienne, j’ai à réfléchir désormais.*

*Reviens-moi vite, je t’aime ma sœur.*

C’était les dernières « paroles », ou plus exactement pensée, que Rachel avait échangées avec une autre forme de vie intelligente depuis une semaine, jour pour jour. Elle avait promis de revenir vite, mais la jeune femme c’était isolée loin, pour réfléchir. Cependant, elle n’avait pas le droit de se maintenir ainsi trop longtemps, ou plutôt, elle n’en avait pas la volonté. Une semaine, c’était le délai qu’elle s’était accordée pour trouver les réponses, ainsi devait-elle s’en retourner sur terre, pour se mêler à nouveau à la complexité chaotique et illogique des humains. Complexité qu’elle aimait partagée, mais qui parfois la lassait, et le Phénix prenait alors le temps de s’isoler, parfois des jours, loin de ce monde bleu qui l’avait adoptée.

Bien sûr que ses proches lui manquaient, Caitlyn, Sanzo, Ernest et Kaede, cependant, Rachel avait besoin de cela, pour décompresser, pour ne pas saturer du chaos de leurs existences. L’univers n’était pas erratique, comme beaucoup le croyait, c’était les humains, au sens large, les plus erratiques ; et parfois, couper les ponts avec cela permettaient de ce reconcentrer. De ce recentré. Certains s’isolaient au plus profond des montages tibétaines pour ce faire, mais le Phénix avait, jadis, choisit l’orbite terrestre, pour une question de proximité ; aujourd’hui, c’était Mars qui avait été visitée.

La mer de sable rouge avait un étrange effet apaisant sur Rachel, qui aimait le rouge, le sable et le calme, et s’il y avait eu de l’air, elle aurait adorée y séjourner. Elle créait son propre air, oui, mais c’était chiant à maintenir, tandis qu’il n’y avait que peu de choses à absorber pour se nourrir, même par le biais du Phénix.

Son séjour de réflexion étant terminé, elle s’en était retournée sur Terre, voyageant à travers la matière même par le biais d’un trou de ver, trou qui s’ouvrit en orbite de la planète bleue pour la laisser s’adonner à une autre activité qu’elle aimait particulièrement : la chute libre. Autrefois, elle avait pris l’habitude, lorsqu’elle montait méditer en orbite sur sa place dans le monde, de se laisser tomber pour redescendre, car les sensations lui plaisaient. Le bruit et le contact du vent étaient brutaux et violents, l’assaillant comme la soutenant, tandis que ses cheveux laissaient une trainée rousse foncée quelques décimètres derrière alors, tel les queues d’une comète, lui revenant dans le visage de temps à autre lorsqu’elle n’était pas capable de se positionner correctement, mais ne la gênant nullement cependant. C’était une sensation de liberté, une douce violence, un appel de la gravité et de la Terre à sa personne, qui lui rappelait qu’elle n’échappait pas aux règles de cet univers, qui n’était pourtant que son lieu d’adoption.

Vêtue de l’uniforme du Phénix, une combinaison rouge frappée au torse du sigle de l’entité, et couverte par des manches et des bottes à talons hauts qui lui montaient jusqu’au milieu des cuisses pour les secondes et des bras pour les premières, le tout agrémenté d’une ceinture asymétrique tout aussi jaune que les précédents accessoires, elle s’en revenait de la façon la plus simple vers cet Institut qu’elle avait quitté. Elle ne les abandonnait mais, mais ne respectait pas toujours le couvre-feu non plus. Mais tant qu’elle revenait, et qu’elle n’avait accomplie aucune connerie, on lui pardonnerait.

Parmi les conneries qu’elle ne devait pas accomplir, il y avait ce crasher comme un météore, chose qui justifia qu’elle se redressa et ralenti sa chute, une fois arrivée dans les cinq derniers kilomètres. La jeune femme arriva donc en position verticale sur la cour d’entrée de l’Institut, là où se trouvait le buste de Charles Xavier, son visage acéré à la peau claire dénuée des Marques d’Assermentation des Limiers regardant un instant cet homme qui appartiendrait à l’Histoire, lorsqu’il serait temps pour lui de rentrer dans les mémoires.

Ses talons claquèrent alors qu’elle se posa, et lui faisait face quelques instants encore, alors que ses réflexions au sujet des X-Men et de son avenir en tant que Phénix assombrissait son regard vert. Puis, elle se détourna et le contourna, s’apprêtant à franchir le hall d’entrée du bâtiment.

Il y avait des personnes autour d’elle, mais elle n’allait pas réellement leur prêter attention. Peut-être n’était-ce pas une bonne idée que de se montrer en costume de Phénix, car nombre des plus anciens élèves y reconnaitraient surement le costume de Jean Grey, malgré le changement de couleur du vert de l’espoir à celui du rouge du sang, et Rachel ne pouvait pas se le permettre. Très peu des élèves de l’Institut pouvaient appréhender la manière de fonctionner du Multivers, et de savoir l’existence de réalités alternatives ou la simultanéité du temps requérait une grande ouverture d’esprit, ou une aptitude particulière à la philosophie, que beaucoup n’avaient pas. Il y aurait bien sur les « c’est pas faux », mais pour éviter un bordel monstrueux, Rachel se devait de garder au maximum le secret, et de faire promettre ceux qui le partageaient d’en faire autant.

Toujours était-il qu’avec la réputation de folle qu’elle se trainait, principalement pour avoir cassé le bras d’un élève et le poignet d’un autre, ainsi qu’avoir fait un essai sur la mâchoire de Xavier (qu’elle restait persuadée d’avoir cassée, ne serait-ce que par amour propre), le fait, certes moins connu mais présent, qu’elle eut tenté de se suicider par quatre fois (dont trois avant les faits de violence) et également qu’elle eut sa première période où elle était sortie de l’infirmerie des crise de panique chaque nuit, la conduisant à hurler après le couvre-feu, la plupart des gens ne cherchaient pas tellement à la fréquenter. Rachel Anne Richards, du nom qu’elle avait donné en arrivant et qui, sans être un mensonge, n’était pas entièrement une vérité non plus, n’était pas considérée des plus fréquentables.

S’immobilisant sur le seuil, elle se concentra pour altérer les molécules instables de sa combinaison histoire d’en changer l’aspect pour quelque chose de moins voyant, quelque chose qui finit par prendre l’aspect d’une chemise bleu-vert aux manches retroussées jusqu’à mi-bras, d’un jean slim et d’escarpins noirs. Déboutonnant une partie de son haut, pour mieux s’adapter à la température ambiante sans pour autant en devenir vulgaire, Rachel se remit en route.