La Fin justifie les Moyens {Mewen Hatan & Laura Evans}

La Doctrine Kantienne veut que l’Homme soit toujours considéré comme une fin, non comme un moyen. Comment croire en pareille ineptie ? Si l’Homme, l’individu, est une fin en soi, que peut-il bien faire de sa vie ? Que peut-il bien faire pour les autres ? C’est stupide. L’Homme n’est pas, et n’a jamais été, une fin. Il renonce lui-même à cela, et de son plein gré : travaillez pour quelqu’un d’autre, et vous serez l’un de ses moyens, liez-vous à une cause, et vous en deviendrez le moyen. Quoi que vous fassiez, vous serrez toujours un moyen. C’est une règle universelle.

Cependant, comme toute règle, elle a ses exceptions. Comment ? Simplement en usant du point de vu subjectif. Mes fins ont toutes des noms féminins, allez savoir pourquoi. Tout d’abord, il y a Amanda ; ma femme. Tout ce que j’ai fait jusqu’ici, chaque goûte de sang que j’ai versée, chaque personne que j’ai tuée, chaque atrocité que j’ai infligée ou subie, tout est pour elle. Je l’aime, enfin, autant que je m’en souvienne. Mon pacte avec le Léviathan est le moyen que j’ai trouvé pour la ramener à la vie. Durant trois quart de siècle, rien d’autre n’avait de l’importance : mon aimée aux Enfers, et moi sur Terre à payer tous les prix pour que mon Démon me la ramène. Mes mains sont couvertes d’un océan de sang, mon cœur a cessé de battre, mais malgré tout, j’ai l’audace de considéré que mon âme est encore capable d’aimer. Pourquoi ? Après tout, je l’ai vendue à ma Tutélaire, alors comment se pourrait-il que cette chose si abstraite soit encore « pure » ?

Expérience empirique, tout simplement. Comme vous, j’ai longtemps pensé que je n’étais rien de plus qu’un sociopathe, qu’un monstre dénué d’émotions et d’humanité. Mais mon humanité, mon âme, elle était cachée aux soins de trois petites filles. Des petites filles qui ont grandies depuis. Je les ais retrouvées ; oh, n’allez pas croire que j’ai jamais perdu l’œil sur elles, quel piètre grand frère serais-je dans un tel cas ? Beau frère, oui, je pense qu’elles y tiendraient beaucoup. Malgré la différence d’âge, ma femme a eut trois sœurs, oui, avec plus d’un demi-siècle d’écart ; que voulez-vous, les joies de l’immortalité. Et en plus, c’est transmissible dans les gènes, cette saleté. Mais passons.

Sur six exceptions, nous en avons donc quatre. Qui sont les deux autres ? Pas vous, même si vous leur êtes liées, d’une manière ou d’une autre. L’une d’elle est ma fille adoptive, et ce sujet étant des plus confidentiels, je ne m’étendrais pas dessus, même s’il doit particulièrement démystifier le monstre que je suis. Mais n’est-ce pas plus monstrueux que d’être capable du meilleur et de choisir le pire, par rapport à ceux qui ne savent faire que le pire ?

Oh, ne vous inquiétez pas, je n’ai pas pour but de vous faire réfléchir, tout du moins pas à mes propres réflexions. Non, vous êtes des moyens, des moyens d’atteindre la dernière de mes fins. En réalité, deux de mes fins : le couple de Lauro/Elioth. Si vous saviez ce qui vous lie à elles, vous seriez surement surprises.

Commençons par toi, Mewen Hatan ; Kyle Kenneth, grand frère adoptif de Caitlyn Emilie Kenneth, de son nom parental Elioth. J’ai prit contact avec lui, il est sur mon échiquier désormais, reste à savoir la place qu’il sera capable d’y tenir. Du fait, tu es l’agente idéale pour cette mission, qui te touche indirectement. Quelle est-elle ?

Voici un moment que, suite à la résurgence des Maraudeurs, notamment à travers leur coup d’éclat visant à tuer la Caitlyn suscitée, je t’ai demandé de te faire discrète, cependant, je ne t’ai pas oubliée. Des affaires plus pressentes ont accaparée mon attention et retardée cette mission, ainsi ne te l’ai-je confiée que récemment. Ta mission est simple : tu es le moyen qui va me permettre de trouver un autre moyen.

Cet autre moyen, c’est toi, Reverse. Justicière à la petite semaine, tu n’as pour ainsi dire aucune raison de m’intéresser le moins du monde. J’ai apprit, par l’intermédiaire de Caitlyn, que certains mafieux avaient mit une prime sur ta tête, mais ce n’est là pas les affaires du HellFire Club, et je ne suis plus un tueur à gages ; remarque, quant bien même je l’aurais encore été, la prime n’était pas assez élevée pour m’intéresser, même si je pratiquais des prix très concurrentiels. Alors, pourquoi ? Un moyen. Tu es un moyen. Je sais que Caitlyn, Amy et le Fantôme sont après toi, et même si ce dernier est hors course, deux de mes protégées te recherche encore. Je sais ce qu’elles veulent faire de toi, et je sais aussi comment t’utiliser pour parvenir à les surveiller. A dire vrai, je pense savoir beaucoup de chose sur toi, Laura Evans.

Mewen, tu as carte blanche pour retrouver Reverse, sachant que la cyberpathe que tu es ne devrais pas avoir raté l’existence de son blog de Super-Héroïne. Cependant, j’y ai appliqué quelques conditions : ta cible n’est pas une ennemie, mais potentiellement une future collègue, ainsi donc tu dois parvenir à avoir un premier contact civilisé. Ce que j’attends de toi ? Tu dois te rapprocher de Réserve, l’observer et trouver qui elle est ; comment feras-tu ?

Pourquoi ne fais-je pas cela moi-même ? Ceci est une évaluation de tes compétences, à dire vrai. Inventivité, capacités diplomatiques, recherches, approche, tout ce qui pourrait potentiellement te servir à être utile au Club des Damnés, si jamais tu manifestais l’envie d’en faire partie. Pourquoi ne pas proposer cela avant de te confier la mission ? C’est très simple : le secret. Tu as trahie la Confrérie, tu as trahie les Maraudeurs ; moins tu en sais sur moi et mes activités, moins ta trahison pourra m’être dommageable.

Quels arguments as-tu à avancer pour rencontrer Reserve ? Use de ton imagination. La lettre que je t’ai envoyée précisais que tu devais la rencontrer et l’étudier, pas pourquoi ; à toi d’inventer. Tu auras accomplit ta mission lorsque tu seras parvenue à identifier Laura Evans, et à évaluer ses capacités ; une mise en abime de ta situation, oui, c’est un fait. J’ai un amour pour le théâtre, et c’est à un jeu de double improvisation que je vous fais jouer. J’espère que vous êtes prêtes, car la partie commence maintenant !