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 A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]

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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMer 19 Sep - 20:24

    Avril 1993 – Milan, Italie

Il faisait noir car il faisait nuit, mais il faisait noir car dans le cœur de la petite fille, c’était la peur qui régnait. Pas la peur des ténèbres, mais la peur des hommes en noir. Les hommes en noir ; des Russes. Mais que pouvait bien faire l’Organizatsiya sur le territoire de Mafia Italienne, même dans une ville du nord comme Milan ? Surtout comme dans une ville comme Milan.

La réponse tenait en un mot, un nom plutôt : Grigori. Un nom que Frederick Faust avait déjà rencontré à il avait bien longtemps, alors qu’il était encore humain, alors qu’il était encore stupide. Grigori… ce nom le touchait directement, c’était peut-être pour cela qu’il était intervenu. Mais pourquoi intervenir ainsi ?

C’était un hôtel comme un autre, sauf qu’il avait été entièrement loué à des « touristes » aux forts accents soviétiques. Le personnel avait été payé comme il se devait, avec un petit supplément pour prendre des pauses inhabituelles, qui avaient permit aux locataires de faires leurs affaires, choses qu’ils s’étaient empresser de faire avec la voracité de rapaces. Ils étaient maintenant dans la plus grande suite de la bâtisse, une petite fillette d’à peine plus de la décennie conduite, en pleurs, devant le parrain de la famille Orlov, une dizaine d’hommes dans une grande pièce, la petite assise de force sur une chaise en face d’un homme maigre atteignant la trentaine, au visage froid et dur, qui la regardait menaçant.

- Tu sais pourquoi tu es là ? lui avait-il demandé quant les lumières c’étaient éteintes, le courant coupé sur tout l’hôtel.

Pour comprendre la situation, il fallait remonter en trois points précis du temps.

Mai 1938, Sébastian von Orchent était encore humain ; humain et amoureux. Sa flamme a pour doux nom Amanda, Amanda Grigori. Elle meurt un an plus tard, alors que lui-même devient ce qu’il est aujourd’hui : le Sombre Voyageur.

Mars 1993, Ezéchiel Grigori, l’oncle d’Amanda, et son frère Jérémie, le père, commettent le vol d’une précieuse collection de bijoux à la famille de la Mafia Rouge Orlov, s’attirant les foudres de cette dernières qui les condamne à mort une fois de plus.

Avril 1993, ne parvenant pas à trouver les Frères Grigori, Orlov ordonne qu’on enlève ses enfants. Frederick Faust, ayant déjà prévu d’intervenir dans cette affaire, se voit contraint d’accélérer son intervention. A la sortie de l’école, Mlle Evangelina Grigori, 11 ans, tombe sur plusieurs types en costume qui la suive, comme dans les films. Et comme dans les films, au détour d’une ruelle, il y en a d’autre. Elle se réveilla quelques heures plus tard, dans cette pièce, alors même que sa mère tentait par tous les moyens de joindre Ezéchiel, l’enlèvement ayant été volontairement indiscret.

Nous revoici donc dans le présent, dans les ténèbres, où les pleurs d’une enfant faisaient échos aux paroles d’adultes agacés. Ils sortirent leurs armes, comme si cela allait les sauver. On ne mordait pas la main qui nous nourrissait, celle ayant coupé le disjoncteur le savait bien, la voie dans sa tête lui avait suffisamment répétée. Mais qu’importe, il allait intervenir comme il l’entendait, et seul s’il le fallait. De toute façon, il ne voulait pas de morts, chose incroyable pour quelqu’un de sa profession.

Ils avançaient à la lampe torche, deux hommes envoyés voir ce qui n’allait pas. A la cave, ces idiots n’avaient donc jamais vu un film d’horreur ? L’horreur aurait des crocs et des cous serpentins aujourd’hui, mais il ne fallait pas de morts.

Deux cris, aucun autre bruit, voilà qui allait stresser pour le moins les mafieux, les pousser à se séparer encore plus. Pas de morts, seulement des blessés. Une petite dizaine de minute plus tard, et il ne reste qu’un dernier cercle d’une douzaine de personnes dans le bureau, plus la fillette ligotée et le parrain. Ils ont allumé les bougies. Amusant.

Ils ne sentaient pas les choses serpenter au-dessus de leurs têtes, au plafond, tant la peur paralysait leurs sens. L’un d’eux hurla à l’enfant bâillonnée de se taire, qu’il écoutait. Un instant d’inattention et les Hydres fondirent sur lui et ses camarades, les entrainant hurlant dans les ombres hors de la pièce, leurs bougies s’éteignant avant de toucher le sol.

Le voilà seul avec son briquet, le grand Orlov, fierté et chef de sa famille à la trentaine passée. Tout avait été savamment orchestré, et lorsqu’il fit un pas en arrière, il se retrouva le dos contre le bureau, ayant basculé en arrière, une main sur la gorge. Les lumières se rallumèrent, Vince ayant réactivé l’interrupteur, dévoilant l’apparence de l’agresseur. C’était un homme de taille moyenne, un homme en costume comme les autres, mais sa peau pâle contrastait avec ses cheveux d’ébènes, et son visage restait impassible malgré sa prise sur la gorge de sa proie.

- F… Faust ? Vous êtes devenu fou ?

- Il y a bien longtemps que je le suis,
répliqua l’intrus, lâchant son ancien employeur et le laissant se relever, se reculant d’un pas.

- Je croyais que vous ne vous attaquiez pas à vos employeurs ; cela faisait parti de vos contrats.

- C’est exacte, vos hommes et vous-même êtes en vie. Je suis ici pour le contrat, cependant, j’aurai une exigence de votre part : n’impliquez pas ceux qui sont étrangers à l’affaire. Les raisons d’une telle demande vous échappent, mais vous y accéderez, car je suis votre seule chance de tuer des immortels.

- Qu’est-ce que cela signifie ?

- Je pars avec la fille, et vous ne touchez pas à sa sœur, ni à leurs mères : elles n’ont rien à voir dans le conflit. Pour les autres, ils vous seront livrés, cela va de soi.


Ils ne discutèrent pas plus, car il n’y avait pas à discuter. On ne discutait pas avec des gens comme Frederick Faust, hormis du prix, et même si sa réputation allait en souffrir, Sébastian avait énoncé son prix en ce jour. Pas d’argent, mais des vies humaines.

Enlevant le bâillon de la jeune fille, il la détacha et la prit dans ses bras, la portant comme un nourrisson.

- Shut, sa va aller, ce n’est qu’un mauvais rêve, tu vas bientôt te réveiller, déclara-t-il doucement, presque affectueusement.

*IL EXISTE ENCORE UNE LUMIERE DANS LES TENEBRES… TON HUMANITE N’A PAS ENCORE TOTALEMENT DISPARUE… NOUS Y REMEDIRONT…*
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeLun 24 Sep - 21:32




      C'était si vieux, si floue, comme un vieux fantôme qui revient nous hanter.
      Je ne m'en souvenais jamais à part dans certaines périodes, toujours après la nuit, après l'avoir rêvé. Et jamais je n'arrivais à savoir si c'était vrai, ou si c'était juste un rêve qui me revenait parfois. Un songe visité par d'anciens monstres … des monstres de mon enfance …
      Je n'avais jamais su ce qui c'était passé, vraiment, c'était si vieux, si embrouillé dans mon esprit, si nébuleux …
      Et à chaque fois, les pièces de ce puzzle vague se reformaient que dans mes rêves, dans les moments où j'avais besoin d'aide. Et ce dont j'avais besoin en ce moment, de l'aide …

      Ce soir entre il me réapparut, aussi terrifiant et aussi rassurant qu'à son ordinaire …
      Le croque-mitaine …


      La nuit, ça commençait toujours comme ça. Par la nuit, la nuit soudaine, par un sommeil forcé, par des bruit et des images alors que sans douceur, je me sentais transporté. Une enfant, je voyais une enfant endormie dans les bras d'homme au visage effrayant, déformé par des sourires mauvais ou des yeux de tueurs. Une enfant … c'est moi …

      J'ouvre les yeux, je ne peux pas bouger, enfermée, bâillonnée et ligotée. Un bruit, je vois la lumière, mais celle d'un lampadaire, et il fait nuit. Encore une fois, on me prit par le bras pour me porter, pour me faire avancer. Une enfant qui ne comprenait rien, qui se demandait qu'une chose : était-ce un cauchemar ?
      Tous me font peur, tous me donnaient envie de pleurer. Ce que je fis, alors que les hommes me montraient leurs armes, jouaient du couteau de mes yeux. Une pauvre enfant, qui n’avait pas la moindre idée de ce qu'elle faisait ici. Ils me poussaient, me faisaient tomber, me prenaient par le col pour me relever. Nan, j'avais, j'avais peur, les larmes tombaient à flot de mes yeux, je reniflais et gémissais. Un homme me menaça d'une baffe, son ami l'arrêta et m'ordonna de me taire en me menaçant de me suspendre en haut d'un porte-manteau. On m'emmenait, les couloirs étaient bizarre, tordus, jamais je n'arriverai à me repérer là-bas ? Jamais je n'ai déjà réussi.
      Trop bizarre, trop inquiétants, je fermais les yeux et tombais en avant, devant une porte.
      On me redressait, puis me traînais à l'intérieur, quelqu'un était là. Un homme plus grand encore que les autres, plus effrayant. Lui me terrifiait totalement. On m'obligeait à aller jusque devant lui, seule devant lui, On me forçait à m'asseoir sur une chaise, face à lui, et je sentais une corde à nouveau pour m'entraver.
      Et l’Épouvantail, le grand homme s'approcha, son haleine fétide me donnait envie de vomir. Derrière, ils étaient en ligne, comme des corbeaux attendant de fondre sur leur proie … et c'était moi ...

      -Tu sais pourquoi tu es là ?


      Et le noir vint à nouveau … je tremblais mais je n'étais plus la seule … je pleurais toujours alors qu'ils sortaient ce qu'ils m'avaient montrée … des lueurs s'allumaient dans la pièce, des lampes, des briquets, je tremblais, je ne voulais pas les regarder, mes yeux étaient sur le sol, espérant ainsi ne rien voir, ne pas mourir. Tout le monde avait peur … Tous sans exception.
      Mes sanglots d'enfants amplifièrent quand j'entendis des hurlements de peur. Tous avaient peur, j'étais la seule à l'exprimer, comme l'enfant que j'étais, comme l'enfant qui n'arrivait pas à se réveiller de son cauchemar.
      On me hurlait dessus, le silence, c'était ce qu'ils voulaient, moi, il m'effrayait plus que tout. Je ne voulais pas y rester. Je fermais les yeux, pleurant toujours mais essayant de ne plus gémir mais je n'y arrivais pas, m'étouffant à moitié à cause du bâillon.
      Et les cris se multiplièrent un instant. J'ouvris les yeux … plus qu'une flamme … Je criais, gesticulais sur la chaise pour tenter de courir le plus long possible. Je hurlais, pour tenter de me réveiller quand la dernière lumière disparut …
      Et que toutes réapparurent. Et l'homme était là, mais pas seul …
      Mes yeux s'ouvrirent en grand, et j'imprimais à jamais son visage dans ma tête …
      Le Croque-Mitaine …
      Il tenait sa proie comme un oiseau prédateur, le Croque-Mitaine tenait par la gorge l’Épouvantail.

      - F… Faust ? Vous êtes devenu fou ?

      - Il y a bien longtemps que je le suis, répliqua l’intrus, lâchant son ancien employeur et le laissant se relever, se reculant d’un pas.

      - Je croyais que vous ne vous attaquiez pas à vos employeurs ; cela faisait partie de vos contrats.

      - C’est exacte, vos hommes et vous-même êtes en vie. Je suis ici pour le contrat, cependant, j’aurai une exigence de votre part : n’impliquez pas ceux qui sont étrangers à l’affaire. Les raisons d’une telle demande vous échappent, mais vous y accéderez, car je suis votre seule chance de tuer des immortels.

      - Qu’est-ce que cela signifie ?

      - Je pars avec la fille, et vous ne touchez pas à sa sœur, ni à leurs mères : elles n’ont rien à voir dans le conflit. Pour les autres, ils vous seront livrés, cela va de soi.


      Je ne comprenais pas leurs mots, je ne les écoutais pas, je ne voulais pas le faire. Tout ce que je voulais, c'était me réveiller ! Je gesticulais, tentais à nouveau de me libérer de cette chaise ou ils m'étaient attachés. Je criais, cri étouffé par le bandeau sur ma bouche.
      Puis il s'approchait, mes cris … Aussitôt, je fus plus silencieuse qu'une ombre, me disant qu'ainsi on ne me verrait pas. Mais non il approchait, toujours plus proche …
      Sa main s'approcha, ma tête se détourna, et j'eus un cri de peur … mais il m'enleva mon bâillon. Enfin je pus respirer. Je relevais les yeux vers son visage. Il était encadré d'ébène, seuls ses yeux bruns étaient nets, je n'arrivais pas à le distinguer. Et bientôt, je fus dans ses bras … contre lui. Je m'accrochais à son cou, par peur alors qu'il me tenait comme on tenait une enfant.

      -Chut, ça va aller, ce n’est qu’un mauvais rêve, tu vas bientôt te réveiller …


      Je le serrais encore plus fort, souhaité me réveiller.

      -Promis ? dis-je tout bas proche de son oreille.

      Je ne pleurais plus, la tête sur sa large épaule, je dormais presque, fermant les yeux, pour ne plus voir ses cheveux noirs de Croque-Mitaine.

      -Je veux rentrer …



    ********************


    Je n'arrivais plus à rentrer chez moi, ça faisait une semaine que je dormais ici, à l'atelier, à l'étage au-dessus. Encore une fois, je dormais mal, nue dans mon lit, tressaillant dans mon sommeil, comme une enfant, comme à l'enfant à laquelle je rêvais.
    Des cris, des gémissements, mon corps se trempait de sueur alors je m'agitais, tremblante et frissonnante sous ma fine couette. Mon corps était comme pris de spasme espacé ... Je n'avais aucune notion de l'heure et de ce qui se tramait autour de moi, je dormais, tout simplement … Si on pouvait appeler ça dormir.

    En plus de ce qui me retournait l'estomac ses derniers temps, la disparation d'Evan ou plutôt l'absence de nouvelle de sa part, un danger planait, dans cet endroit que je considérais comme un havre quand je n'arrivais plus à rester chez moi ….

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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeDim 30 Sep - 0:14

    Aout 2012 – New York, U.S.A.


- Quoi ?!

Le téléphone portable vola à travers la pièce, finissant sa course contre un mur, coupant court à la communication alors que d’un geste de colère, Sébastian renversait tous les objets présents sur son plan de travail, les expulsant hors de celui-ci.

- Une bande d’incapables, rien de plus ! Comment ont-ils fait pour le laisser s’échapper ? Comment ?!

Frappant une dernière fois du poing sur la table, tremblant de rage, le Sombre Voyageur releva des yeux et un visage crispé de colère vers ses suivants, lesquels attendaient à l’entrée de la pièce, effrayé. Sébastian pouvait sombrer dans des colères noires et dévastatrices, et la nouvelle que lui avait apportée Vince venait d’en déclencher une. Cela allait par vagues, et maintenant qu’il avait faire table rase sur son bureau, il allait faire table rase du bureau, le renversant sur l’avant.

- Je vais les tuer, les tuer ! Comment ont-ils fait pour le laisser s’échapper ? Gardez un mort c’est pas si compliqué, si ?

- Monsieur…

- Vince ta gueule ! Ce salopard revient d’entre les morts aux plus mauvais moments, j’ai d’autres affaire à gérer que les Grigori ; cette fois, je l’enverrai dans la calotte glacière, si la Sibérie ne parvient pas à l’arrêter.

NON… IL Y A MIEUX A JOUER… DETRUIT LE PEU QU’IL RESTE DE LUI… UTILISE-LES ELLES…


Sébastian s’interrompit, un sourire mauvais naissant sur son visage. Les Sœurs Grigori, il ne les avait jamais perdues de vue. Ses petites protégées, ses… sœurs ? Non, il n’avait plus aucun amour ou aucune allégeance envers elle, cette belle-famille dont il avait décimé une partie, qu’il avait brisée… Il fallait que cela fasse parti d’un plan plus grand, car il ne pouvait pas se présenter sous son véritable jour chez aucune des trois, particulièrement la dernière, symbole de son humanité perdue. Il allait user de l’ainée, celle qu’il était le plus facile de corrompre, celle qui pouvait être utile aux plans d’Adams. Evangelina…

***

Evangelina… Combien de temps qu’il ne l’avait pas vu de ses yeux ? Elle avait bien grandie, elle avait presque trente ans désormais, de mémoire, et de la petite fille qu’il avait tenue dans ses bras ne restait plus qu’un souvenir, remplacée par une belle femme élancée et finement musclée, avec toutes les caractéristiques des Grigori, la taille comme la pigmentation des yeux et des cheveux. Elle dormait, elle dormait nue d’un sommeil agité sous un simple drap, dans l’appartement d’une de ses fausses identités, Aimée Lacroix. Pourquoi avoir fuit de chez elle ? Pourquoi être si triste ? Pourquoi…

N’OUBLIE PAS POURQUOI TU ES VENU…

Debout dans les ombres, dans un coin de la pièce, attendait, impassible. Il n’y avait quasiment aucune lumière, mais cela faisait des décennies qu’il avançait drapé de ténèbres, et elles ne le gênaient guères plus ; la lumière du lampadaire à travers la fenêtre lui suffisait amplement. Elle dévoilait bien assez du décor pour qu’il puisse s’y repérer, brillant faiblement sur le drap blanc, obscure clarté descendant jusqu’à lui, jusqu’à ses chaussures de cuir, jusqu’au pantalon noir de son costume tout aussi noir, avec chemise noire et gilet gris. La seule zone d’ombre sur sa personne était centrée sur son visage.

Il l’observait, bridant ses émotions face à cette créature qu’il avait tenue si petite dans ses bras et qui désormais portait la vie en elle. Car elle portait la vie en elle, il pouvait l’entendre, car le Léviathan avait épié ses pensées, et en avait captée d’autres, différentes, dans son corps. La nouvelle génération des Grigori approchait, et le Sombre Voyageur venait ici pour mettre un terme à l’ancienne. Il aurait voulut s’en vouloir d’impliquer ainsi Evangelina dans ce conflit, de se servir d’elle comme d’une arme, de s’appréter à la briser pour briser un autre être, mais il n’y parvenait pas. Son humanité était morte il y avait des années, et le peu qu’il restait de son âme avait trouvé refuge dans une autre petite créature qui devait avoir bien changée, et que dans son ignorance, Eva avait placé hors de sa portée. Mais il savait où elle était, il n’avait perdu la trace d’aucune d’elles.

Evangelina avait toujours voulut protéger sa famille, la garder unie ; que lui arriverait-il quant elle découvrirait que ce n’était pas le cas, que cela n’avait jamais été le cas ?

Sébastian savait pourquoi elle était ainsi, si triste, et si la présence psychique du Léviathan n’avait déclenché la résurgence des souvenirs de leur dernière rencontre, il savait aussi à qui elle aurait rêvée. Son poing droit se dirigea vers sa poche de pantalon, prenant contact avec les deux anneaux qui s’y trouvait, sans pour autant les sortir.

CONTROLE TES EMOTIONS… ELLE REVIENT A ELLE…
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeLun 1 Oct - 17:47

Le rêve se brouillait, je ne voies plus que des ombres, des ombres qui s'approchaient, qui m'approchaient, moi. Je n'étais ni une enfant, ni une adulte, juste moi, juste Evangelina, prise au piège dans ses limbes profondes … ça se rapprochait, elles se rapprochaient.
Je tentais de crier mais aucun son ne sortait, je tentais de m'enfuir mais je ne bougeais pas de ma place. La seule lumière qui m'éclairait encore, c'était une lueur, juste sous ma poitrine, au centre de ma taille … une lueur qui semblait me protéger, et attirait les ténèbres. Je passais mes bras autour de moi, pour tenter de la masquer, qu'elle ne soit pas si visible, pour la protéger, elle !
Sauf qu'Ils l'avaient vu, et Ils la voulaient, cette lueur, cet espoir que j'avais …

Non, n'approchez pas...

Mes jambes furent d'un coup happées. Je les sentais me tirer à Elles.

Non, je ne veux pas, lâchez moi !

Je tentais de m'enfuir, de les faire fuir, de la protéger, quoique ce soit. Cette lueur, je devais … les ténèbres ne devait pas y toucher, je devais la préserver, je devais …
Elle disparaissait, Ils me la prenaient …




-Nooonn !!

D'un coup, violemment, je m'extirpais de mon rêve en me redressant brusquement. Je respirais fort, aussi fort qu'il m'était permis, remplissant mes poumons à les faire exploser. L'air, j'en avais besoin, le plus possible, autant qu'on pourrait m'en offrir. , complètement paniquée, le souffle saccadé et fort. Ma main se posa sur mon cœur, et j'en senti le rythme effréné …
Quelque chose … je me sentais pas … qu'est-ce qu'il …

Aussitôt, sans un regard pour ce qui m'entourait, je sautais hors du lit et me précipitais dans la salle de bain, passant la porte aussitôt. Je tombais à genoux devant la cuvette des toilettes. Une main tenait ma tignasse, l'autre s'accrochait au rebord blanc de la cuvette alors que je me mettais à rendre mes tripes et ce qu'elle contenait. C'était blessant pour mon corps, cette sensation d'impuissance, d'impossibilité de calmer cela, ça me dégouttait, je me sentais si faible, par terre devant cette cuvette.
Une simple femme, une simple personne, qui ne voulait qu'une chose … qu'on lui rendre ce qu'elle avait perdue. Tremblante, secoué par cette nausée et par mon sommeil, je me redressais doucement, et détournais mon regard des toilettes pour me redresser péniblement vers le lavabo … ma main se plaqua contre le mur pour allumer une faible lumière. Mon visage m'apparut, celui d'une personne fatiguée, effrayée, épuisée … le même que les jours précédents.
Je bus de l'eau, et la recrachais aussitôt. Je n'arrivais à garder quoique ce soit. Deux jours que je ne mangeais pas, que je buvais à peine … je n'arrivais plus à réfléchir, à penser, on m'avait donné l'amour, j'avais tous reçu … et il avait disparu … c'était trop pour moi !
Amy, Cali, la famille … j'étais l’aînée, mais pourquoi devais-je porter tout cela sur le dos ! Je ne pouvais plus, je ne pouvais plus les soutenir …

D'un geste brusque, je pris un pic à cheveux en argent, et l'arrêta à côté de ma gorge. Une pression, et je mourrais, là, seule sans que personne ne le sache … sans que personne ne me regrette … car personne ne me connaissais vraiment …
Cali perdrait une sœur qui lui mentait, Amy une amie et ma mère une fille …
Et Doc … lui pourrait perdre une fille, à nouveau …
Je suis désolé ….
Je me senti mal à nouveau, et ce fut le lavabo qui en fit les frais …
Un avertissement ? N'avais-je pas le droit de partir comme ça ? Pourquoi ? Je n'avais presque plus rien à perdre, puisque lui, je l'avais perdu, pour toujours …

Je sortis, lentement, tenant toujours le stylet en main. À peine avais-je fait deux pas dans ma chambre que je la vis, cette ombre parmi les ombres et que … ma tête … comment n'avais pas perçu … qu'est-ce que …

J'eus un réflexe, peut-être malheureux, impulsif au possible. Le stylet décolla, et je disparu dans la salle de bain, me plaquant sur la porte pour la refermer. Le loquet fut mis en même temps … Mais qui s'était !! Je venais limite de me faire un arrêt cardiaque, mon cœur avait retrouvé ce rythme de tout à l'heure, celui que j'avais senti en me réveillant. Avec force, je frappais ma main sur mon cœur pour qu'il se calme, j'avais du mal à respirer, ma poitrine me faisait mal …
Doucement, je levais le bras pour saisir un drap de bain. Je venais tout juste de me rendre compte de ma nudité …
Alors que je m'enroulais dedans, je sentis la peine et la peur me gagner. Je n'avais pas vu ses yeux, je n'avais aucune idée de qui ça pouvait bien être et surtout, je n'avais pas le moindre moyen de prévenir Doc … Mon portable, sur la table de nuit … nan …
Evan, où es-tu, j'avais besoin de toi, ou es-tu ?!
Et qui savait ? Personne presque ne savait où habitait Aimée ? Et les seules personnes à le savoir n'aurait pas débarqué ainsi, à une telle heure. Dehors, il faisait encore noir, bien trop. C'est pour ça que je ne l'ai jamais vu. Est si ce n'était pas Aimée qu'il était venu voir ? Non, impossible, je me cachais trop bien, personne n'avait déjà réussi à faire le rapprochement entre elle et moi, ni avec les autres …
Alors, c'était qui ce mec, ou cette nana, ou ce truc alien ?! Qu'est-ce qu'il foutait dans ma piaule alors que je dormais... nue ! Nom de dieu, on voulait ma mort.

-Qui que vous soyez … FOUTEZ LE CAMP !!

Je me redressais, cherchant n'importe quoi qui aurait pu me servir d'arme, n'importe quoi !! J'avais du mal, mal au ventre, des crampes et surtout un foutu mal de crâne qui grandissait … Mais pourquoi on avait décidé de tout me faire tomber dessus. Cali ne devait même pas savoir où j'étais.
Mes yeux passèrent en revue ce qui se trouvait là. Et à part des ciseaux, je ne voyais rien, rien pour m'en sortir. Toujours dos contre la porte, je cherchais de quoi me défendre … Mais pourquoi je n'avais pas mi une fichue armurerie dans ma salle de bain …
Et ce truc, dans ma tête, qui me donnait envie de hurler … Quand cela cesserait ?!
Mais bordel, pourquoi tout partait en couille, alors que j'avais tout retrouvé ...
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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeSam 6 Oct - 18:43

Evangelina s’éveilla d’un coup, hurlante, n’arrachant même pas un haussement de sourcil de surprise à Sébastian : elle devait déjà avoir un sommeil de plomb pour que la présence télépathique du Léviathan ne l’ai pas amenée à s’éveiller avant cela. Elle était affolée, haletante, puis extirpa à grande vitesse de son lit pour se diriger vers la pièce la plus proche, action rapidement suivit par le caractéristique de la régurgitation.

Le Sombre Voyageur leva les yeux au ciel ; ce n’était pas le genre d’accueil auquel il s’attendait, et à défaut d’épargner les femmes enceintes, il avait tendance à les supporter grandement moins longtemps, elles et leurs sautes d’humeurs. Cela s’annonçait bien, d’autant qu’il n’était pas réellement sur qu’Evangelina soit au courant pour sa marmaille arrivant, pour la prochaine génération des Grigori. Lui dire ? Ne pas lui dire ? Ce n’était pas ses ognons, et à la fois cela le concernait directement. Une nouvelle génération de Grigori, de quoi rendre Ezéchiel fier, et encore plus hargneux. D’un côté, Eva enceinte était une otage de choix contre un homme comme celui qu’il allait devoir affronter.

Le Léviathan c’était retirée dès que la Télépathe était revenue à elle, ne cherchant pas la confrontation, qu’il s’agisse de physiquement ou de psychiquement.

Regardant cette femme dont il aurait put voir naitre la mère alors qu’elle semblait plus vieille que lui-même, repensant à la petite fille qu’il avait tenu dans ses bras. La vie d’Evangelina Grigori aurait put se résumer simplement : elle avait tenté de réussir là où son père avait échoué. Maintenir sa famille une, l’aînée protectrice et bienveillante. Etait-ce ainsi qu’aurait réagit Amanda si elle avait sût ? Et comment Evangelina aurait-elle réagit en apprenant la vérité ? Son père qui l’avait abandonné, sa grande sœur, Frank… Trop de choses dissimulées dans les brumes du passé.

Son père était un crétin, il aimait ses filles mais ne savait pas le montrer, et était trop colérique est rancunier pour pouvoir leur pardonner. Pourquoi ne pas se rendre quant la mafia avait enlevée ses filles ? Lorsque cela avait été son frère et sa femme, d’accord, il n’y avait plus que lui pour s’occuper de Teresa, mais avant. Pourquoi Sébastian avait dû intervenir pour protéger une famille qui n’était qu’à moitié la sienne ?

NON… LA VRAIE QUESTION C’EST POURQUOI L’AS-TU FAIS… TA VENGEANCE CONTRE EZECHIEL POUR LA MORT D’AMANDA ETAIT LOGIQUE… MAIS POURQUOI SAUVER SES FILLES… CROIS-TU VERITABLEMENT QU’ELLES SOIENT TES SŒURS ? CROIS-TU VERITABLEMENT QU’ELLES SOIENT DES REFLETS D’UNE PERSONNE QU’ELLES N’ONT JAMAIS CONNUE ? VOUS ETES DES REPESENTANTS D’EPOQUES DIFFERENTES… ADMETS-LE… ELLES N’ONT RIEN D’AMANDA SI CE N’EST L’AIR DE FAMILLE…

Sébastian serra les poings, son visage se plissant de colère ; il savait très bien où son Tutélaire voulait en venir : l’énerver, pour qu’il agisse inconsidérément, et sachant pertinemment qu’il bloquerait tout pour ne pas se faire, le forcer à ce détacher, à considérer Evangelina Grigori comme un simple facteur comme il en manipulait tout le temps, et non comme ce qu’elle était réellement : une personne, mais une personne liée à lui.

- Ferme-là démon…

De nouveaux vomissements. Sébastian baissait les épaules, faisant un pas en direction de la lumière qui venait de l’autre pièce. Il la vit, il la vit se porter une espèce de clou pour chevelure jusqu’à la gorge, mais ne tenta rien. Il n’avait jamais comprit en quoi l’autre côté, pour lui qui l’avait vu, été plus accueillant que celui là. On n’avait plus l’espoir qu’il y ait meilleur endroit autre part, c’était vrai, mais cela ne forçait qu’à la résignation, et quitte à être résigné, mieux valait le faire dans ce monde ci, tant que l’on pouvait encore faire quelque chose de sa vie.

Aurait-il ressenti quelque chose si elle avait appuyé ? C’était une excellente question. Sébastian aurait voulut croire que oui, il aurait voulut croire que la perte d’une personne qu’il avait vu il y a deux décennies alors qu’elle n’était encore que dans l’heureuse innocence, puisse l’atteindre. Il aurait voulut croire qu’il tenait à elle, qu’il tenait à Vince, son majordome, ou à Pita, sa protégée, mais qu’en savait-il vraiment ? Son cœur était mort avec Amanda et il avait sauvé le peu d’âme qui lui restait au travers d’Amy, il n’était plus que noirceur.

Le Léviathan avait gagné. Il traitera cette affaire comme toutes les autres, ce serait difficile, mais Evangelina n’était qu’un pion de plus finalement. Il allait l’utiliser, et la détruire en brisant ses rêves. Pourquoi devoir faire cela ?

Il ne devait lui révéler la vérité, simplement l’utiliser. Se rapprocher d’elle, non pas pour la protéger, mais se servir d’elle comme arme contre ce paternel qu’elle aimait tant, et dont elle n’avait jamais vu le vrai visage. Cela rendait Sébastian presque triste. Presque.

Evangelina ressorti de la salle d’eau, son truc toujours à la main, ne faisant qu’un pas avant de le remarquer. Il ne dit rien, il n'avait rien à dire, fantôme du passé n’ayant jamais réellement eut d’existence. D’ailleurs, la Grigori réagit au quart de tour, comme de coutume chez les siens, projetant sa broche à son encore.

Sébastian leva les yeux au ciel à nouveau, après que le projectile l’eut manqué de plusieurs mètres et que sa protégée soit retournée dans sa salle de bain, fermant la porte sur les ténèbres qu’il représentait, cachant sa nudité et sa frayeur par un simple panneau de bois. Comme si une porte allait l’arrêter. Ne se souvenait-elle pas ? Si qu’elle se souvenait, il le savait. Un rêve ne s’oubli pas, pas ce genre de rêve en tout cas.

Dieu ce qu’elle pouvait ressembler à sa sœur, même couleur de cheveux et d’yeux, même nez, même menton et un bouche si similaire… leurs regards étaient différent, leur chevelure aussi et leur silhouette finalement, mais elle lui rappelait Amanda comme, vingt ans auparavant, Tessa lui avait rappelé l’enfant qu’il aurait aimé avoir avec elle.

Sébastian poussa un soupire lorsqu’elle voulut le chasser, lui intimant de partir aussi fort que lui permettait son fragile état émotionnel. Elle devait se calmer, sans quoi il n’en ferait rien. Sa respiration était si rapide, trahissant son affolement et contrastant avec le silence des ténèbres, et celui du Sombre Voyageur.

Il savait quoi dire, et ne dit qu’une seule chose :

- Shut, sa va aller, ce n’est qu’un mauvais rêve, tu vas bientôt te réveiller.
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeLun 8 Oct - 20:51

Pourquoi c'était toujours quand on volait le plus haut que la chute était si douloureuse. Pourquoi ça ne m'avait pas fauché avant, quand j'aurais encore une chance d'y croire, pourquoi pas avant, pourquoi maintenant alors que j'avais eu un nouveau de l'espoir pour le futur …
Je pleurais, encore, les mains sur les oreilles, les jambes repliées contre moi, dans une position que je voulais isoler du monde. La lumière tremblotait, je crispais mes yeux fermés. Plus rien, je ne voulais plus rien entendre, plus rien voir … je n'avais rien, plus rien … plus d'espoir, plus de vie, rien du tout …
Et cet homme ? Qu'était-il venu faire ? Me tuer ? N'était-ce pas déjà ce que je venais de tenter, de me transpercer la gorge à coup de pic à chignon …
Rien, rien, que tout disparaisse, je ne voulais plus rien voir, je ne voulais plus rien ressentir. Cette douleur, c'était bien trop dur, je ne pouvais pas la supporter. Je pleurais, à nouveau, alors que je sentais la présence de l'intrus dehors. Et autre chose, je ne me sentais vraiment pas bien … c'était si … ça me prenait les entrailles, me vrillait le cerveau alors que je tentais de tout faire disparaître. Pourtant, au milieu de cette cacophonie de douleur et de souvenirs, une phrase me parvint, une simple phrase … si vieille. Une phrase qui eut l'effet d'un coup dans la poitrine.

-Chut, ça va aller, ce n’est qu’un mauvais rêve, tu vas bientôt te réveiller.

Je restais figée … complètement ahurie … Comment … ça n'était pas possible … non …

-Le Croque-Mitaine …

Ce murmure, il m'échappa, comme on laisse échapper des choses devant une vérité, une révélation foudroyante.
Et ça me revint en mémoire, ses yeux, ses cheveux, ma tête sur son épaule, son étreinte …
Doucement, je collais ma tempe et mon oreille contre la porte, pour voir, pour écouter. Je n'entendais presque rien, presque uniquement la sienne, encore rapide et saccadée. Et la sienne finalement. Si calme ….
Promis …

Ça … ne … se … pouvait … pas …

Aussitôt, je retombais dans ma position d'exclusion, appuyant aussi fort qu'il m'était permis sur mes oreilles. Je ne voulais plus rien entendre !!

-Arrêtez ! Disparaissez ! Vous n'êtes pas réel, ce n'est pas possible. Foutez le camp …

Je croisais les bras autour de mes jambes, et y cachais ma tête … partez, partez tous …

-Rien qu'un rêve, rien d'un foutu rêve …

Je sanglotais comme une enfant, et je ne voulais pas sortir de ce cocon dans lequel je m'enfermais ? Ici, c'était mon havre. Alors si même lui ne pouvait pas me protéger, où pourrais-je l'être.

-Laissez-moi, rêve, cauchemar ou hallucination, je veux être seule …

C'était si faux, complètement faux. Et en même temps si vrai. Je voulais être seule, dans un sens. La seule personne que je voulais voir en cet instant que je voulais sentir contre moi, c'était Evan. Personne d'autre.

-Ou es-tu …
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMer 10 Oct - 19:24

- Le Croque-mitaine…

Cela n’avait été guère plus qu’un murmure, mais était une déclaration des plus importantes : elle se souvenait. Souvenirs, elle avait les souvenirs. Souvenirs de son enlèvement, et donc souvenir de son sauveur. Voilà qui allait lui simplifier la tâche, à l’inverse de la bête qu’il avait dans son esprit et qui était aussi discrète sur le plan astral qu’un kraken dans une piscine privée.

Evangelina le rejeta, aussi bien son souvenir que lui-même, avec hargne, avec véhémence ; il n’était pas réel. Combien aurait-il aimé que ce fut vrai. Il devait disparaitre, combien aurait-il aimé que ce fut vrai. Car il ne pouvait disparaitre, pas plus qu’il ne pouvait foutre camp. C’était bien trop tard pour cela : le Léviathan avait un plan, le Sombre Voyageur avait un plan, et Evangelina Grigori avait son rôle à jouer, pauvre petite mouche prise dans une toile d’araignée.

Mais une mouche jouissant d’un statu spécial : il ne la sacrifierait pas. Il prenait le risque de la détruire, mais elle était déjà tombée bien bas, même si elle n’avait eut le courage d’aller jusqu’au bout. Lui l’avait eut, mais cela n’avait servir à rien : le sang n’avait puis s’échapper de ses viennes que le Léviathan les avait déjà obstruées.

- Rien qu'un rêve, rien d'un foutu rêve…

Elle se lamentait, comme une enfant, enfermée derrière la porte de la salle de bain, pour des sujets qui étaient cependant beaucoup moins enfantins. Elle pleurait, elle voulait être seule, ou plutôt ne voulait pas du monde à part d’un seul être. Il avait connu cela, et avait accomplit les choses les plus terribles – et le faisait encore – dans l’espoir de rompre cela. Sébastian compatissait, s’en était pathétique, il compatissait pour Evangelina.

SOUVIENS-TOI POURQUOI TU FAIS CELA… SOUVIENS-TOI QUI TU ES… SOUVIENS-TOI CE QUE TU AS FAIS… TU ES UN MONSTRE… ET UN MONSTRE N’A PAS D’EMOTIONS… QUE PENSERAIT-ELLE DE TOI SI ELLE SAVAIT ? SI ELLE SAVAIT QUE TU LUI AS PRIS CE PERE QU’ELLE AIME TANT… SI ELLE SAVAIT QUE TU LUI AS PRIS ET CACHE CETTE SŒUR QU’ELLE VEUT PROTEGER… SI ELLE SAVAIT QUI TU ES… QUI TU ES RELLEMENT… TU ES UN MONSTRE… SEBASTIAN… TU ES… UN DEMON… POURRAIT-ELLE ACCEPTER CELA ? POURRAIT-ELLE T’ACCEPTER TOI ? POURRAIT-ELLE COMPRENDRE QUE TU AS ENCORE LA CAPACITE D’AIMER ? QUE MALGRE TOUTE LA NOIRCEUR, TU AS AGIT PAR AMOUR ?

Le Léviathan frappait là où cela faisait mal, très mal, car toutes ses questions, il se les était déjà posé, mais par pour Evangelina ; Amanda. L’accepterait-elle ? Accepterait-elle ce qu’il était devenu, pour elle ? Pour la ramener. L’Entité voulait le forcer à ignorer ce qu’il ressentait, à ignorer la douleur comme la bienveillance, elle voulait le forcer à devenir ce que les flics avaient conclus depuis des années : un sociopathe, cliniquement parlant. Il en était un, mais pas constamment. Il avait des périodes d’humanité, même si elle tentait toujours plus de les détruire.

Sébastian avança vers la porte, se tenant en face d’elle. Il aurait été si simple de la détruire, de la défoncer, mais cela n’aurait pas eut l’effet escompté. Non, à la place, il s’adossa au mur, se laissant glisser jusqu’à être assit, du côté opposé à celui où le panneau de bois s’ouvrait.

- Shut, sa va aller, ce n’est qu’un mauvais rêve, tu vas bientôt te réveiller, répéta-t-il à nouveau, doucement, presque tendrement. La vie est un rêve. Un rêve dont on ne s’éveille qu’en mourant. Mais tu l’as comprit, cela, n’est-ce pas ? Sinon, pourquoi porter cet objet pointu à ta gorge ? Tu n’as pas le courage d’en finir, et ne l’aura jamais. Veux-tu savoir pourquoi ? Parce que tu as de l’espoir, il y a encore de l’espoir en toi. Tu le sens vivre en toi, cet espoir, et il te donne la force de continuer, malgré les larmes, malgré la douleur. Il est peut-être fou, mais tu le suis, et tu le suivrais envers et contre tout. Je te connais, Evangelina…

C’était sincère, Sébastian pouvait aussi bien parler de lui-même que d’Eva à cet instant précis. Cependant, il n’y avait plus de réelle compassion dans ses mots, seulement la volonté de le montrer. Il aurait aimé pouvoir compatir librement, mais son espoir à lui le lui interdisait.

Il avait déjà sacrifié tant de choses sur le bucher de cet espoir, pourrait-il la sacrifier elle ?

S’IL LE FAUT… TU LE FERAS… POUR AMANDA…

Amanda…
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeLun 15 Oct - 20:11

    Le silence fut de nouveau présent, pendant quels instants, entrecoupés par mes sanglots. Rien, rien ne pouvait m'aider. Rien à part lui. Depuis son départ, je suis glacée, et je n'arrive pas à retrouver cette chaleur qui me fait trembler à tout moment. Pourquoi ça m'avait quitté, cette chaleur si vitale à mes yeux.
    J'entendis quelques frôlements, il était proche, plus proche. Je l'entendis lorsqu'il s'adossa au mur et le bruit du tissu qui glisser le long de la paroi. Je tremblais, de froid, de fatigue, de tristesse. Et en même temps, cette présence, au combien noire, me rassurait quelque peu …

    Laissez-moi me réveiller, laissez-moi le retrouver, ouvrir les yeux et me réveiller dans ses bras. Effacer tout ceci, son voyage, sa disparation. Je veux retrouver ses bras …

    -Chut, ça va aller, ce n’est qu’un mauvais rêve, tu vas bientôt te réveiller. La vie est un rêve. Un rêve dont on ne s’éveille qu’en mourant. Mais tu l’as compris, cela, n’est-ce pas ? Sinon, pourquoi porter cet objet pointu à ta gorge ? Tu n’as pas le courage d’en finir, et ne l’aura jamais. Veux-tu savoir pourquoi ? Parce que tu as de l’espoir, il y a encore de l’espoir en toi. Tu le sens vivre en toi, cet espoir, et il te donne la force de continuer, malgré les larmes, malgré la douleur. Il est peut-être fou, mais tu le suis, et tu le suivrais envers et contre tout. Je te connais, Evangelina…

    Ne pars pas …
    Doucement, je me redressais, et posais mon oreille contre la cloison. J'entendais un souffle, si fin, si léger. Cet homme respirait aussi calmement qu'il l'était possible à mes yeux de le faire. Qu'était-il venu faire, là, maintenant, comme lorsque … ça ne pouvait pas être le même, ça faisait presque vingt ans, même un peu plus que ça. Comment … et pourquoi ?
    Ce que j'avais pris toutes ses années pour un rêve, pour un cauchemar qui me hantait … le Croque-Mitaine que j'avais cru voir parfois, si souvent au début. La moindre personne avec un long manteau noir, je lui avais sauté dessus, pour savoir. Mais jamais je ne l'avais revu. Depuis tout ce temps … j'avais fini par réellement croire qu'il n'existait.
    Et sa venue me replongeait si long en arrière. C'était trop pour moi, dans mon état, sans lui, sans la moindre nouvelle … comment avait-il pu ?

    Respirant le plus profondément que je le pouvais, je me redressais, le dos collé au mur, tenant la serviette qui entourait mon corps.

    -Pourquoi êtes-vous là, aujourd'hui ? Je voudrais comprendre, pourquoi ? La dernière fois, j'étais en danger … Ses hommes … l'Epouvantail … et vous … Le Croque-Mitaine …

    Un autre nom … On lui en avait donné un autre de nom ce soir-là. Je m'en souvenais, lorsque … lorsqu'il avait pris le cou de l'épouvantail …

    -Qui êtes-vous ? Je vous ai vu étant petite, je crus vous voir sans cesse ensuite jusqu'à ce que vous ne soyez plus présent que dans mes rêves … le Croque-Mitaine, Faust, qui êtes-vous vraiment ? Comment pouvez-vous me connaître, moi qui ne me connais même pas ?

    Tant de personne … je ne savais même plus qui j'étais … et toutes ses personnes ne donnaient plus signe de vies depuis une semaine, depuis que je m'étais réfugié dans ce havre, chez Aimée …
    Francesca, Maryan, Eirinn, Aimée, Dolorès ou Fata Morgana ….
    Je me rendais compte que je lui demandais qui il était alors je, maintenant, je ne savais même plus qui j'étais … Et qui avais-je été avec Evan ? Était-ce vraiment Evangelina qui était revenu de son périple entre les siennes ? Je n'en suis même plus sûre … le souvenir de sa voix, la chaleur de son corps de son souffle sur ma peau … même ça commence à disparaître … nan, pas ça, ne m'enlevez pas ça … à croire que seul son visage, et ses yeux restaient gravé dans ma mémoire.

    Je me relevais, prenant appuis contre le mur. Ma main est agrippée à la poignée. Je me sentais si faible. Depuis sa disparation, aucune nuit, aussi longue soit-elle, n'est réparatrice. Je suis sans cesse fatiguée, je suis sans cesse en train de somnoler.
    Je tremblais alors que je me posais contre le bois de la porte, ma main sur le verrou. Est-ce une bonne idée ? J'attends sa réponse pour juger, avant d'ouvrir, avant de voir à nouveau son visage, que j'avais vu y il y si longtemps.

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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeLun 15 Oct - 23:01

Amanda…

Evangelina bougea, légèrement, dans le silence qui suivit les pensées du Léviathan, il l’entendait. Elle se repositionna, pour quoi faire, il ne le savait pas, mais il écoutait sa respiration chaotique alors même que la jeune femme essayait de se calmer.

Elle voulait comprendre, mais elle était un pion comme les autres, et ferait ce qu’il attendait d’elle rien de plus. Comprendre, comprendre, elle ne pourrait jamais comprendre ! Elle se souvenait, mais son souvenir, s’il devait déjà être confus, n’en rendait les choses que plus compliquées et confuses encore.

- Qui êtes-vous ? Je vous ai vu étant petite, je crus vous voir sans cesse ensuite jusqu'à ce que vous ne soyez plus présent que dans mes rêves… le Croque-Mitaine, Faust, qui êtes-vous vraiment ? Comment pouvez-vous me connaître, moi qui ne me connais même pas ?

Qui était-il ? Qui était-il ?

MEURTRIER… ASSASSIN… DEMON… VOILA CE QUE TU ES… IL Y A BIEN LONGTEMPS QUE CELA T’A CONSUMME !

Le Léviathan avait raison, cependant Sébastian n’était pas que cela. Il était devenu cela, mais il y avait eut autre chose, avant.

Qui était-il pour Evangelina Grigori ? Pas un protecteur, pas un ami. Ils n’appartenaient au même siècle ni au même monde, mais une chose les liais, une chose que Sébastian avait tenté par tous les moyens de détruire, mais qui avait survécu.

TU ES LE MERTRIEUR DE SON PERE AIME ET ADMIRE… TU ES LE BOURREAU DE SA SŒUR QU’ELLE A PROTEGEE ET GUIDEE MALGRE LA SOUFFRANCE… TU N’ES PAS SON FRERE… LA BAGUE N’A JAMAIS ETE PASSEE AU DOIGT ! RAPPELLE-TOI…

L’instant suivant, Sébastian se retrouvant à nouveau au tournant de sa vie, dans cette église discrète près de Düsseldorf, isolée, choisie spécialement pour cela d’ailleurs ; le jour de son mariage. Celui qui aurait dû être le plus beau, et qui avait été celui de sa descente aux enfers. Ils se tenaient en face, l’un l’autre, se préparant à se passer les alliances, comme le voulait la tradition chrétienne. Oui, Sébastian von Orchent, comme ceux de sa famille d’ailleurs, étaient des catholiques, tandis qu’Amanda, malgré la confession juive de son grand-père, avait choisit celle, chrétienne, de son père. Sujet de dispute fréquent dans sa famille, mais aujourd’hui ils s’en moquaient : il l’avait reniée, Ezéchiel avait renié sa fille lorsqu’elle avait voulut partir de Sébastian, et le départ c’était transformé en fugue. Mais aujourd’hui ils s’en moquaient, se souriant l’un à l’autre, perdus dans leurs regards réciproques, ils étaient heureux. C’était leur jour, et rien ne pourrait le gâcher. Pensée naïve, car ce jour n’était pas le leur, mais celui de l’enfer : les portes avaient été ouvertes, et l’assistance étant vide, puisqu’aucune des deux familles n’avalisaient cette union, la ligne de tir avait été dégagée. Ils étaient rentré, et les avaient sommés de lever les mains : ils venaient arrêter Amanda Grigori pour la conduire « à sa place ». Amanda avait réagit plus vite que lui, s’esquivant alors que les deux anneaux de métal tombaient au sol. Et à peine eurent-ils touché le sol que le monde s’effondra, d’autres pièces métalliques fendant l’air. A genoux, le corps ensanglanté et agonisant de celle qu’il aimait dans ses bras, Sébastian avait hurlé, mais hurlé si fort qu’il en avait déchiré la réalité même. Il avait hurlé à l’abîme, et l’abîme lui avait répondu. Tous morts, ils étaient tous morts, même lui. Mais lui était revenu.

Il ne pleura pas. Le Sombre Voyageur venait de revivre la scène qui l’avait condamné à une éternité d’errance, mais il ne versa pas une larme. Il n’était plus humain. Un Démon…

OUI… TU Y ES… TU N’AS PLUS RIEN EN COMMUN AVEC CETTE FILLETTE… ELLE N’EST QU’UN PION… UN PION DE PLUS… UN OUTIL… TU AS TUE LES GRIGORI COMME TU AS TUE LES VON ORCHENT… TU ES SEUL… LA SEUL PERSONNE QU’IL TE RESTE EST EN BAS… AVEC MOI… ELLE HURLE… ELLE HURLE POUR QUE TU LA DELIVRE… TU AS FAIT TANT DE CHOSES… NE T’ARRETE PAS LA… IL LE FAUT… POUR AMANDA…

Sébastian ferma les yeux, son cœur, qui s’était accéléré durant la vision, revenant à son calme plat.

Il n’était pas Sébastian von Orchent, il ne l’était plus. Sébastian était mort, il y avait des décennies. Il n’avait plus de noms autres que ceux qu’il se donnait : Faust, Adams, Green… Hobbes. Hobbes, Erasme Dorian Hobbes, dont le personnage n’était qu’une adaptation contemporaine de Sébastian von Orchent. Sébastian von Orchent, qui avait abandonné le peu d’humanité qui lui restait dans la protection de trois petites filles, et dont l’une d’elle c’était vu confier son âme.

Elles n’étaient pas sa famille, il avait tué sa famille comme la leur ; mais c’était dans le sang qu’il avait toujours vécu, et le sang liais.

- J’ai porté bien des noms depuis que je foule la Terre. J’ai porté bien des noms depuis que le temps et la mort ont cessé d’avoir une emprise sur moi. J’ai porté bien des noms, plus que tu n’en porte toi-même. Mais je ne me suis jamais perdu dans mes rôles. Je suis Faust, et pour toi, j’ai été le Croque-Mitaine… Aujourd’hui, je suis…

Il marqua une pause, collant sa tête contre le mur. Allait-il avouer ? Les doutes le prenaient, et enrageaient son Tutélaire.

TU N’AS PAS INTERET A…

- Je suis connu sous bien des noms, mais pour toi, je serai Sébastian.

Le rugissement psychique qui retentit lui vrilla le cerveau, lui causant une grande douleur. Cependant, elle n’eut pour autre effet que de le faire sourire : l’Entité avait prit des années à le rendre résistant à la douleur, à lui ôter tout instinct de survie. Elle avait réussit, désormais : la douleur ni la peur n’avaient de prise sur lui.

Cependant, le cri qui raisonna par la suite dans son esprit le mit bien plus à mal : non-pas sa propre douleur, mais celle de la seule personne à laquelle il tenait : Amanda.

LA SEULE PERSONNE A QUI TU TIENS… OUI… TACHE DE T’EN SOUVENIR…

Sébastian se releva violement, la colère montant en lui. Salopard de Démon…

REPONDS A LA FILLE…

Se retournant vers la porte, poing crispé, il parla, avec froideur et concision.

- Comment puis-je te connaitre ? Je t’ai regardé grandir ; je vous ai regardé grandir, toi et tes sœurs… J’étais l’ombre qui a veillé sur vous, lorsque votre père a faillit. Il ne vous a pas abandonné, car c’est entre mes mains qu’il a laissé vos destins.
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeJeu 18 Oct - 18:44

    Rien, presque rien, plus un mot. Ma tête est contre le panneau de bois, et j'attendais. Était-il seulement encore derrière la porte ? Je n'en étais même pas sûre. Comment le savoir ? Je n'osais l'appelé, lui demander, parce que je ne connaissais toujours pas son nom à lui. J'avais envie de cogner contre la paroi, pour voir s'il me répondrait. Mais je n'osais même pas, de peur dans un sens. Mais pas que. C'était autre chose qui rôdait, et me glaçais le sang maintenant. Je commençais à me calmer et ça …. Ce que je sentais. Un frisson incontrôlable se répandit sur tout mon corps … mais qu'est-ce que …
    Ma main se retira de la poignée, aussitôt, comme si elle avait été chauffée à blanc. Il y avait autre chose derrière … je ne savais pas ce que c'était mais c'était là, présent, et …
    De l'autre côté, je sentais que ça s'agitait, à peine en fait, je sentais juste qu'il … son cœur battait plus fort dans la nuit, du moins je le cru, l'espace d'un instant. Mon attention était portée à l'extérieur, j'arrivais même à percevoir sa respiration devenue si calme. Si bien que quand j'entendis sa voix, je manquais de sursauter tant elle me parut forte.

    -J’ai porté bien des noms depuis que je foule la Terre. J’ai porté bien des noms depuis que le temps et la mort ont cessé d’avoir une emprise sur moi. J’ai porté bien des noms, plus que tu n’en porte toi-même. Mais je ne me suis jamais perdu dans mes rôles. Je suis Faust, et pour toi, j’ai été le Croque-Mitaine… Aujourd’hui, je suis…


    Parle, fini ta phrase, prouve moi que je n'ai pas rêvé, que tout ça n'est pas qu'un cauchemar. Parle. Pourquoi ne parle-t-il pas ?
    Ma main se pose sur le mur, pour que je puisse entendre mieux. J'allais l'appeler, appeler Faust quand j'entendis sa voix.

    - Je suis connu sous bien des noms, mais pour toi, je serai Sébastian.

    Sébastian. Ce nom résonna un instant dans mon esprit avant que je n'arrive à penser à autre chose. Sébastian. Je connaissais ce nom, j'étais sure de l'avoir entendu … pas récemment, il y a si longtemps en fait. Je voudrais me rappeler … pourquoi ça resurgit maintenant ?
    Je posais ma main sur la poignée mais un bruit soudain me fit sursauter, me faisant lâcher un cri de surprise. Un bruit suspect, je ne comprends pas. Mon cœur sauta un battement avant de revenir à son rythme ordinaire.
    Mon sursaut ne dura qu'un instant, et aussitôt je me recollais contre la porte pour savoir, pour comprendre, pour l'entendre.

    -Sébastian ?

    Une simple question, une toute petite question … Ma voix était affolée. Ce que je sentais, ça prenait mon crâne de plus en plus. Ça combiné à la surprise … je n'arrivais pas à me l'expliquer, mais la tristesse s'en était presque allée. En fait, en cet instant, je m'inquiétais pour lui, pour cette ombre que j'avais cru si calme. Quelque chose ne va pas, vraiment pas. Ma main est sur la poignée, j'hésitais, je voulais comprendre, maintenant. Un nouveau frisson plus fort … sa voix avait changé, en moins de cinq minutes je l'avais senti changé plusieurs fois.

    - Comment puis-je te connaitre ? Je t’ai regardé grandir ; je vous ai regardé grandir, toi et tes sœurs… J’étais l’ombre qui a veillé sur vous, lorsque votre père a failli. Il ne vous a pas abandonné, car c’est entre mes mains qu’il a laissé vos destins.

    Nous observer, entre ses mains ? Comment devais comprendre cela ? C'était si étrange, je ne comprenais de moins en moins. La peur avait pris place, totalement. Ma main tourna le verrou, j'ouvris la porte d'un coup, la tirant à moi.
    Il était juste là. Juste à l'entrée. Mais il était là. Le même. Exactement le même. ses cheveux … ses yeux, son teint, tout son visage … la stupeur se lut sur mon visage alors que je le dévisageais aussi surprise que appeurée …
    Sébastian
    Encore un frisson, encore un qui me glaça le corps. Je me mis à trembler de froid. Un courant d'air venant de la chambre. Mes bras se resserrent d'un coup autour de mes épaules nues. J'étais encore en serviette, n'ayant rien d'autre pour me vêtir ici, dans cette pièce. J'avais froid, et j'avais peur. Je ne voulais qu'une chose, c'était …
    Rien le silence, je fis un pas, et me blottis contre lui. Mes mains montèrent à son cou, le saisissaient comme je l'avais fait étant petite, m'agrippant à lui. Je restais contre lui. Et je remontais le temps, collée à lui, la tête sur son torse, l'oreille contre son cœur. Je voulais entendre ça, les bruits d'un cœur battant, je voulais entendre ce rythme si rassurant, que j'avais entendu il y a si longtemps. Les yeux clos, je murmurais, l'esprit dans le passé :

    -Promis ?
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeVen 19 Oct - 20:56

Elle l’avait appelé, mais cela ne changeait rien. Evangelina c’était inquiétée de son acte qu’elle n’avait pas comprit, qu’elle ne pouvait comprendre. Une nouvelle fois, cela ne changeait rien, et ne changerait rien. Personne ne pouvait le comprendre, car le comprendre impliquait avoir vécut, ou vivre, la même chose que lui, et il ne souhaitait cela à personne.

- Comment puis-je te connaitre ? Je t’ai regardé grandir ; je vous ai regardé grandir, toi et tes sœurs… J’étais l’ombre qui a veillé sur vous, lorsque votre père a faillit. Il ne vous a pas abandonné, car c’est entre mes mains qu’il a laissé vos destins.

Personne ne méritait de se damner à l’enfer dans l’espoir de ramener un être aimé qui, une fois de retour, ne l’accepterait surement pas tel qu’il était devenu, et ce par amour. Sébastian avait commis les pires atrocités par amour, mais cela n’enlevait rien à sa charge. Il n’avait pas peur de l’enfer, il y était chevalier. Il n’avait pas peur de la mort, c’était une délivrance qui lui était refusée. Il n’avait pas peur, il n’y arrivait plus.

Mais le fait de savoir que quelqu’un avait peur pour lui, c’était… étrange. Mais cela ne changeait rien.

EXACTEMENT…

Encore une victoire pour l’Entité. C’était tellement plus facile de la combattre lorsqu’il était un bon sociopathe monstrueux dénué de sentiments.

Evangelina choisit ce moment pour réapparaitre, moment où le Sombre Voyageur avait concédé à son Tutélaire le fait qu’elle n’était qu’un pion, sacrifiable comme tous les autres. Elle avait peur de lui, mais elle n’avait pas la moindre idée d’à quel point elle devait avoir peur de lui. Seul le mal ne pouvait craindre le mal, et Eva, même si elle n’avait pas choisit le bon corps de métier, n’était en rien maléfique. Elle traçait son chemin parmi les ombres pleine d’idéalisme et d’optimisme, enfin jusqu’à récemment. Et cela n’irait que de mal en pire.

Elle tremblait de froid, sans doute ayant sentie le Léviathan. Allait-elle s’enfuir face à la créature qui émanait de son esprit, et dont la malveillance comme l’ombre astrale étaient nettement perceptibles à travers lui ? S’eut été mieux, mais s’eut été trop facile : il lui avait tendu un piège, et il en était prisonnier aussi. Non, son Entité avait tendu un piège dans le piège, et c’était de ce second que la Grigori était prisonnière.

Il n’aurait pas dû venir, mais puisqu’il était là…

Il la regardait se frigorifier, desserrant le poing devant cette incarnation de la fragilité. Pourtant, il avait vu l’Enfer, il avait accomplit les pires actes, et son humanité revenait, attisée par la glace qui se tenait devant lui. Ne pas se laisser aller…

Mais comment faire lorsque l’on est traité en humain ? Comment rester de marbre, lorsqu’une créature que l’on a protégé et que l’on aurait put considérer comme sa famille se jetait dans nos bras ? Se blottissait contre nous ? Indifférente à tous ses instincts et tous ses raisonnements, ce fut ce que fit Evangelina, dans le silence, avec douceur.

Comment devait-il réagir ?

DIS-LUI… DIS-LUI QUEL MONSTRE TU ES… FAUST ! PARLE-LUI DE FAUST ! PARLE-LUI DE CE QUE TU AS FAIS A SON ONCLE… A SON PERE ! DIS-LUI LA VERITE !

Dans le noir, Sébastian sourit : son Tutélaire oubliait pourquoi ils étaient là, ou voulait justement l’amener à cette conclusion, il n’en savait rien. Evangelina était un outil, un outil dont ils devaient user contre l’un des rares ennemis pouvant les atteindre. Qu’elle en ressorte détruite ou pas, ce n’était pas son problème, tant que son ennemi souffrait. Il n’avait jamais fait cas des dommages collatéraux, et n’allait pas commencer maintenant.

Mais c’était Evangelina… Pouvait-il faire du mal à Evangelina ? Pouvait-il faire du mal à Alyssa ? Pouvait-il faire du mal à Amy ?

SI TU POSE LA QUESTION, C’EST QUE TU N’ES PAS PRES A EN RECEVOIR LA REPONSE…

Sébastian ferma les yeux, passant ses bras dans le dos d’Evangelina pour lui tenir chaud.

Il ne pourrait pas les empêcher de souffrir, mais il s’arrangerait pour qu’elles ne souffrent pas plus que le nécessaire.

- Promis ?

Le Sombre Voyageur rouvrit les yeux ; cette phrase, elle venait de loin. Comme alors, il ne répondit rien, mais comme alors, il allait tenir sa promesse muette.

NOUS VERRONS…
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeDim 28 Oct - 1:55

    Il lui fallut quelques secondes avant de bouger, que je sente ses bras dans mon dos. C'était doux, réchauffant. Je restais blottie contre lui alors qu'il ne disait rien, comme dans mon enfance. À part cette phrase, il ne dit rien, rien de plus. Et les secondes passaient ainsi, sereines.
    Je m'endormais presque contre lui, enveloppée dans ses bras. C'était si rassurant. Je crois qu'avant aussi je m'étais endormi contre lui, porté par ses bras. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment ça pouvait être le même mais c'était ainsi. Le pourquoi continuait encore à résonner en moi. Parce qu'il y avait quelque chose que je n'arrive pas à comprendre malgré tout. Comment ça se faisait qu'il puisse être le même, après tant d'année. Moi, j'avais grandi, mûri, je commencerai bientôt à vieillir. Mais lui …
    Ses bras autour de moi me réchauffaient. Un peu, pas assez encore pour vraiment me réconforter. Il n'était pas lui. Même si je lui étais reconnaissant d'être là, je l'aurais sans hésiter échanger contre lui.

    Mes mains se décrochèrent de son cou, et se posèrent sur lui, juste à côté de ma tête. Je ressentais son cœur, alors que toujours je gardais les yeux fermés son pouls me berçait.

    -Je me suis endormie la dernière fois non ?

    Je pensais connaître la réponse, je voulais juste une confirmation. Le Croque-Mitaine … un ange qui a veillé sur moi ? Mais qui l'avait envoyé ? Un dieu quelconque, mon père ou encore autre chose … cette chose étrange, cette impression qui m'étouffait un peu. Je continuais de trembler malgré tout, non plus de froid mais de … peur, ou je ne sais quoi. Ça me glaçait le sang. Vraiment. Une présence était là, avec nous, nous observant. Mais je ne la voyais pas. Un prédateur, caché dans les ombres qui voulaient me dévorer. Dévorer cette lumière que j'avais vue en moi, en rêve.

    -J'ai peur … murmurais doucement en agrippant ses vêtements entre mes doigts frissonnants.

    Ça tournait, ma tête … j'ai le tournis. Plus les secondes passaient, moins je sentais le sol sous mes pied …

    -Pourquoi …

    Je crispais mes yeux, cherchant à trouver un appui, je me collais à lui, mes mains étaient emprisonnés dans ses vêtements. J'avais peur de tomber d'un coup, de m'effondrer sur le sol, sans force. J'avais du mal à parler, je me sentais oppressée …

    -Pourquoi es-tu revenu … aujourd'hui … Sébastian ?

    Combien de secondes encore je tiendrais debout … une, deux … cinq, dix … Non, environ quinze avant que mes jambes ne me décident de ne plus me soutenir, que je ne m'écroule sur mes genoux, me tenant toujours à ses vêtements, l’entraînant surement dans ma chute …
    Si seule, et si faible … comment pourrais-je survivre dans un monde aussi cruel en étant une si vulnérable chose.
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMer 31 Oct - 1:03

Dix ans de plus mais née une quarantaine d’année après, à vue de nez, pourtant, lorsqu’il la tenait ainsi dans ses bras, Sébastian avait l’impression d’être de retour une vie plus tôt, lorsqu’il était encore humain…

C’était surement celle qui lui ressemblait le plus, parmi les trois petites sœurs d’Amanda ; cela n’en rendait la chose que plus difficile. Tant de ressemblance physique, cela en faisait presque mal. Mais elle était plus petite qu’Amanda, et son odeur, ses cheveux, ses yeux, sa peau étaient différente. L’ossature et la démarche étaient les mêmes, mais trop de petits détails trahissaient la mère différente, bien que très semblable physiquement.

Qui plus était, Evangelina était la seule personne à ne pas voir le tueur et le dément qu’il était, mais l’être humain qu’il avait été. Cela le fragilisait…

Les mains quittèrent sa nuque pour rejoindre son torse, alors qu’elle parlait. C’était-elle endormie la dernière fois ?

- Exacte, déclara-t-il simplement, un simple mot, un simple murmure, un simple souffle.

Elle tremblait, pour une raison qui lui était inconnue et il refusait que le Léviathan aille chercher dans la tête de sa protégée cela ; chose qu’elle n’escomptait pas faire, de toute façon. Il voulait son Evangelina ? Qu’il se démerde. Ils étaient au moins d’accord sur une chose, temporairement en tout cas.

Chercher la réponse d’aurait de toute façon été inutile, car elle vint d’elle-même, offerte sur un plateau d’argent : Eva avait peur, l’agrippant de cette peur. Elle n’allait pas bien, lâchant un simple mot avant de ce coller à nouveau contre lui, fragile petite chose portant la vie, une vie que Sébastian s’était fait chevalier de la destruction. Les forces semblaient quitter la jeune femme qui se raccrochait désespérément à lui.

- Pourquoi es-tu revenu… aujourd'hui… Sébastian ?

OUI… POURQUOI ? POURQUOI AUJOURD’HUI ? POURQUOI MAINTENANT ? ELLE T’OFFRE LE MOYEN DE LUI MENTIR AVEC FACILITE… TU SAIS QUOI FAIRE… TU NE PEUX LUI DIRE LA VERITE SANS LA PERDRE… ALORS… MENS-LUI… ELLE NE DEMANDE QUE CELA…

Sébastian resta impassible face à la voix dans son esprit comme face à la question de la jeune femme, se préoccupant plus de ce qu’elle allait faire dans les prochains instants ; si faible… elle était si faible.

Décrochant l’un de ses bras du dos d’Evangelina, le Sombre Voyageur le porta contre ses jambes, le passant sous les genoux pour pouvoir la soulever et la porter à son lit. La tenant comme la dernière fois, ce ne fut pas ce souvenir-ci qui lui revint en mémoire, mais un autre, des années auparavant. Il ne portait plus Evangelina Grigori, mais son Amanda, chose qui changeait malgré le physique proche des deux femmes, et si lui-même était le même au sourcil près, les lieux aussi étaient différents ; le Manoir von Orchent, en Allemagne, sa chambre, avec un grand lit et une magnifique décoration prouvant que si le pays était en récession et en proie au Nazisme, il y avait toujours des riches parmi les riches. Il avait lâché Amanda sur le lit avant de s’effondrer à son côté. Elle avait fait courir ses doigts sur son torse, lui demandant s’il ferait la même chose au sortir de l’église ; il avait répondu que oui, c’était l’évidence même, mais que si elle escomptait faire un petit régime, ce ne serait pas de refus. Elle l’avait gentiment frappé, lui renvoyant la balle en lui disant qu’il avait qu’à prendre du muscle. La belle époque…

Revenant dans le présent avec un goût amer dans la bouche, quittant le mirage spécialement concocté par le Léviathan, Sébastian allait déposer Evangelina sur son lit, qu’elle n’aurait pas dû quitter. Lui tirant la couette avec une bienveillance non feinte, il s’assit à côté d’elle, sans aucun contact, la regardant simplement.

- Je suis revenu car tu as besoin de moi ; une fois encore, tu es seule, abandonnée, alors me voici. Contre toute logique, me voici. Du passé je resurgis parce qu’à nouveau, le passé te rattrape. J’ai fais des choses que tu ne peux imaginer, mais j’ai toujours été là, dans votre ombre, à toi et tes sœurs. Je ne vous ai jamais abandonné, mais je ne vous ai jamais imposé ma présence. Elle n’était pas nécessaire, jusqu’à maintenant. Je suis un murmure, un fantôme, dans votre histoire, présent mais irréel. Je suis ici pour t’aider, comme la dernière fois ; je suis ici parce qu’aujourd’hui, ce n’est plus ton père, mais ton mari, qui t’as abandonné. Moi, je ne t’abandonnerai pas. Je disparaitrais à nouveau lorsque ma présence ne sera plus nécessaire, mais je ne t’abandonnerai pas, Evangelina.

MAGNIFIQUE TIRADE… ON CROIRAIT PRESQUE QUE TU Y CROIS…
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMer 31 Oct - 17:28

    Ses mots n'étaient que murmures. En même temps que mes tremblements je commençais à me demander si mon ange était réellement là, ou si c'était juste une image de mon esprit. Pourtant son cœur battait, je l'entendais. Le mien aussi d'ailleurs. Sauf que les sons n'étaient pas les mêmes. Le mien appelait celui qui me manquait. À chacun des battements, il murmurait son nom … ''Evan'' … ''Evan'' …
    Je tombais, et me retrouvais soudain dans les airs. Il me portait dans ses bras, avec douceur. Comme avant …
    Lentement je passais mes mains autour de son cou. Je retrouvais toute la douceur de ce moment, il y a si longtemps. Il marchait doucement, je regardais son visage. Il sembla un instant ailleurs avant de me poser sur le lit, encore vêtue d'une simple serviette. Je voulus me pencher pour prendre la couette mais déjà il me bordait. C'était mieux ainsi, rien que de me redresser, je me sentais mal, à nouveau nauséeuse. La crève, la gastro ou une autre saloperie, j'avais dû choper quelque chose. Je ne lâchais pas du regard. Cette apparition du passé, Sebastian, Faust … pourquoi tant de nom, avais-je le bon? Je n'en savais rien, je ne savais rien de lui, à part qu'il m'avait sauvé, il y a si longtemps. Mon Croque-Mitaine ...
    Il ne s'en alla pas, il resta à mes côtés, s'asseyant sur la tranche du lit. Je restais un peu hors du lit, le buste redressée, appuyée contre le mur. Nos regards se croisèrent. Ils l'avaient déjà fait plusieurs fois ce soir, et je n'étais pas encore entré en lui. Depuis qu'Evan m'avait demandé de ne jamais le faire sans lui demander, je n'arrêtais pas de me dire que c'était mal de faire cela ainsi. Pourtant, je voulais savoir, je voulais ''voir''.

    - Je suis revenu car tu as besoin de moi ; une fois encore, tu es seule, abandonnée, alors me voici. Contre toute logique, me voici. Du passé je resurgis parce qu’à nouveau, le passé te rattrape. J’ai fait des choses que tu ne peux imaginer, mais j’ai toujours été là, dans votre ombre, à toi et tes sœurs. Je ne vous ai jamais abandonné, mais je ne vous ai jamais imposé ma présence. Elle n’était pas nécessaire, jusqu’à maintenant. Je suis un murmure, un fantôme, dans votre histoire, présent mais irréel. Je suis ici pour t’aider, comme la dernière fois ; je suis ici parce qu’aujourd’hui, ce n’est plus ton père, mais ton mari, qui t’as abandonné. Moi, je ne t’abandonnerai pas. Je disparaîtrais à nouveau lorsque ma présence ne sera plus nécessaire, mais je ne t’abandonnerai pas, Evangelina.

    Evan … C'est faux, ça ne pouvait être vrai … Evan … rien que son nom me faisait monter les larmes aux yeux. Je plaquais mes yeux contre mes yeux, pour m'empêcher de pleurer. Mais elles coulaient, plus fortes que jamais. Son nom hurlait en moi à chaque pulsion de vie. Non, ça ne pouvait être vrai. Je me recroquevillais sur moi, commençant à pleurant, à sangloter, de plus en plus fort. Non, pas lui, pas la seule personne à qui j'ai offert mon âme et mon cœur.

    -C'est, c'est …

    Non, pas ça, prenez ma vie si vous voulez, mais pas ça, pas encore abandonnée. Je tombais contre lui, je voulais sentir quelqu'un, croire que pendant un instant je n'étais pas seule. Mes mains frappaient mollement son torse, en protestation.

    -C'est … ça … pas lui … il peut pas … pas me faire ça !

    Je n'arrivais même pas à parler, respirant à peine. Les larmes coulaient plus grosses que jamais encore. L'ignorance était une horreur, la vérité était parfois pire. Evan, me laisser, après tout ça … après la nuit d'orage que …

    -Pourquoi ?!

    Je m'enfouissais contre lui, je ne voulais plus rien voir, je ne voulais plus voir le monde. Je m'accrochais à lui, de peur qu'il disparaisse à son tour. Je me fichais de ce qu'il était, de ce qu'il prétendait être, avoir fait. Je ne voulais pas qu'il parte, je refusais qu'il parte. Pas lui, plus maintenant, car si avant je pensais avoir rêvé, ce soir je savais qu'il était là, qu'il existait. Comment avais-je pu l'oublier, ne pas me souvenir de lui. Mon ange gardien, ne t'envoles plus …

    -Ne … pars pas …

    Mes larmes, dire que j'avais pensé que je ne pouvais plus en verser. Elles tombaient, si nombreuses. Plus jamais je ne voulais pleurer ainsi, plus jamais de ma vie. Je ne voulais plus être abandonnée. Et je ne voulais pas qu'il en soit de même pour lui. Pas question qu'il disparaisse, pas cette fois, je ne le permettrais pas. Un Doc de l'ombre, en quelques sortes … qui n'y retournera pas. Je n'arrivais pas à me calmer, je n'arrivais pas à penser. Je n'arrivais pas … était-ce juste vrai ? Cette idée germait en moi alors qu'à nouveau mes mains se crispaient sur ses vêtements. Evan … qui avait juste, je n'arrivais même pas à savoir ça ! Qui disait la vérité … si seulement.

    -Merci d'être là, d'être mon ange …

    J'allais, je devais, pour lui, pour savoir, pour eux, mon ange et mon amour. Je voulais savoir.

    -Et pardon …

    Je fermais les yeux.
    J'entrais.
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeVen 2 Nov - 15:51

Ses paroles faisaient mal, c’était indubitable, elles étaient néanmoins nécessaire ; pour son plan, tout d’abord, pour qu’elle croit en lui et soit ainsi plus docile, mais parce que c’était vrai, ensuite. Une demi-vérité, son grand amusement, sauf qu’en cette soirée, ce jeu lui laissait un goût amère dans la bouche. Il ne les avait pas abandonné mais ne les avaient pas surveillé outre-mesure non-plus, et il disparaitrait tôt ou tard ; à moins de prendre Evangelina sous son ailes, chose qu’il ne pouvait faire pour son bien à elle, le Sombre Voyageur retournerait dans les ténèbres, c’était inévitable. Mais il ne le voulait pas, et si c’était le besoin qui l’avait fait se présenter à Evangelina, pour en faire une arme contre un être qu’elle avait perdu il y a longtemps, il regrettait d’avoir à le faire, et regrettait de ne pas être venu plus tôt, alors qu’elle en avait besoin.

Si Ezéchiel n’était pas revenu, la dépression d’Evangelina ne l’aurait pas plus concerné que le fait qu’Amy eut été prise dans l’Incendie de Mutant Town, et il serait resté dans les ombres. Oui, il avait vengé la benjamine des Purificateurs, les traquant et tuant ceux qu’il avait découvert, notamment au Texas, mais il l’avait fait pour un emploi, comme tout autre. Mais n’avait-il pas pensée à elle lorsqu’il avait torturé l’un d’entre eux pour apprendre où ce plaquait d’autres de ses confrères ? Il ne savait plus, et ne pouvait compter sur l’Entité pour lui dire la vérité.

Il avait trahit et tué sa famille, ses deux familles, au nom du Léviathan, et de son pacte avec elle. Il était un monstre et un damné, mais face aux sœurs de celle qu’il aimait et pour qui il offrait des milliers d’âmes et de cœurs aux crocs de son Démon, face à ses propres sœurs, il redevenait humain, un jouet du destin aussi cruel que son maître, un instrument utilisé pour le mal et qui s’en était détaché pour ne plus ressentir l’horreur qu’il faisait.

Il ne trouverait jamais la rédemption, il ne la cherchait même pas, mais il savait ce qu’aurait voulut Amanda, si elle avait put voir ses petites sœurs.

Comme une enfant, la plus grande des petites sœurs porta ses mains à ses yeux, pleurant.

Que faire ? Il ne savait plus, mais aurait aimé savoir. Au lieu de cela, il la regarda pleurer, présence silencieuse mais quant même là, à la différence des responsables de ces larmes. Elle le frappa, de désespoir, faiblement, ne le faisant même pas réagir, sauf en son cœur. Car il fallait croire qu’il avait encore un cœur. Collée contre lui, encore et toujours plus, Evangelina s’accrochait à lui comme une bouée de sauvetage, s’enfonçant sans le savoir.

C’était si facile d’exploiter la faiblesse des autres, et seule l’inhumanité permettait d’outrepasser ses faiblesses : Sébastian le savait pour en avoir faire sa règle de vie. Mais maintenant, il n’arrivait plus à se détacher. Il avait pourtant vu et provoqué pires malheurs, torturés et tués des gents sous les yeux de leurs amants ou de leurs enfants, le tout dissimuler au monde sous la Peau de Démon. Il se souvenait d’une enfant dont il avait torturé sa mère à mort sous ses yeux, tant et si bien qu’à seize ans, il avait déclenché sa mutation ; Laetitia Straken, plus tard surnommée la Vaillance et l’Acier froid, avait dédié sa vie depuis lors à devenir assez forte pour le retrouver et le tuer, mais elle en savait si peu…

Non, c’était plus facile de faire souffrir que de regarder souffrir, car lorsqu’on faisait souffrir, on laissait libre cours à nos pulsions les plus refoulées, alors que lorsqu’on regardait souffrir, on ne pouvait s’empêcher de vouloir aider. Il n’y avait que quatre créatures au monde qui avaient une valeur aux yeux du Sombre Voyageur, et l’une d’entre elles était morte. Mais les autres, vivaient et souffraient.

- Merci d'être là, d'être mon ange…

- Je ne suis pas…

- Et pardon…


Sébastian resta interdit une seconde, avant de comprendre quel drame se jouait derrière les paupières closes d’Evangelina. Le rugissement du Léviathan confirma ses craintes, alors que la bête déployait sa puissance psychique pour repousser l’intruse de son esprit, confrontant leurs deux puissances psychiques et volontés.

Dans un hurlement simultané à celui de sa bête Sébastian rompit tout contact avec la jeune femme, se jetant violemment contre le sol pour s’éloigner le plus possible.

- Je t’interdis de lui faire du mal, grogna-t-il entre ses dents, crispé de tout son corps, deux doigts contre sa tempe.

JE LA REPOUSSE… ELLE N’AURA RIEN… TU AS MA PAROLE…

L’Entité avait parlée, mais elle n’avait pas parlé qu’à lui, car à cet instant, il n’avait pas été seul dans son esprit ; mais l’instant suivant, Evangelina était repoussée de l’esprit du Sombre Voyageur, n’ayant rien put voir d’autre que la créature qui y résidait et l’authentique peur de Sébastian que son Tutélaire face du mal à sa protégée.

Le Sombre Voyageur n’avait pas interrompu le portail, mais il savait que tout était perdu ; Evangelina avait vu le Léviathan.

Se relevant, il se dirigea vers la porte, s’arrêtant dans l’encadrement, ne lâchant qu’une parole :

- Je n’aurai pas du venir, pardonne-moi.
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeSam 3 Nov - 1:31

    Le silence pendant un instant avant les hurlements.
    Jamais je n'ai entendu tant de cris, jamais je n'eus aussi peur de ma vie. Tout ça, d'un coup, tout explosait en moi. La peur, l'inquiétude que je ressentais tout à l'heure n'était rien face à ce que je ressentais. Mes yeux restaient clos, ils étaient même plissés tant ça me subjuguait. Je le sentais s'arracher à moi, et rouvris les yeux pour le voir tomber au sol, loin de moi. Mon visage, peur et désespoir d'entendre ça … de tout recevoir comme cela. Les hurlements, les rugissements … tout ça résonnaient dans mon esprit alors que je n'avais plus le contrôle. Mes mains se plaquèrent sur mes oreilles, tentant vainement de couvrir cela après que Sébastian ait dit ses mots …

    - Je t’interdis de lui faire du mal

    JE LA REPOUSSE… ELLE N’AURA RIEN… TU AS MA PAROLE…

    Cette voix … Non … Non … Stop… Qu'est-ce que ...
    Dehors … Je voulais sortir !!!
     
    Un instant et c'était fini. Je tombais sur le dos, sur le lit, presque vidée. Jamais, je n'aurais pas dû faire ça. Je ne sentais plus mon corps … ces cris, ceux de Sébastian et de cette … ils résonnaient encore dans mon esprit. Mais qu'est-ce que j'avais vu, senti … mon dieu. Mon regard se posa sur lui alors que tout doucement je tournais la tête vers cet homme au sol, les yeux perdu. Je me sentais si faible. Je tentais de me redresser mais rien qu'à cette idée, je me doutais que ce ne serait pas simple. Cette peur, cette sensation si terrifiante parcourait encore mon corps, me faisant frissonner par instant.
     
    -Sébastian …
     
    Mon murmure ressemblait à une supplique. J'avais voulu savoir, et ce savoir maintenant me rongeait l'espoir. Ce cri … jamais je n'oublierai ce cri. Doucement, je tentais de me redresser, me tenant sur mes avant-bras pour me soutenir. Je n'avais plus de force. Je tremblais de toute part. Et lui se relevait déjà. Je tentais de faire de même, j'arrivais à m'asseoir tout juste sur le lit alors que lui déjà avançait vers la porte
     
    -Non …
     
    Je commençais à descendre lourdement du lit quand lui s'arrêta à la porte. Ne t'enfuis pas, ne disparais pas, toi aussi …

    -Je n’aurai pas dû venir, pardonne-moi.
     
    -Sébastian …
     
    Non, il n'allait pas, pas lui, pas encore …
     
    -Ne m'abandonne pas …
     
    Mes pas étaient hésitants, lourds. Je n'arriverais pas à le rattraper, je ne pourrais pas le faire …
     
    -Sébastian !!
     
    Trois pas élancé, trois pas, presque des sauts qui demandèrent à mon corps la quasi-totalité des réserves qui me restait, et le dernier se termina contre lui, contre son dos. Ma tête se posa sur lui, mes bras passèrent autour de sa taille pour se refermer et s'accrocher à lui, et je tombais contre son dos. Je haletais de ce que j'avais vu, de cet effort que je venais d'accomplir. Mais j'avais déjà trop souffert. Et ce que j'avais vu, cette peur qui émanait de lui, cette peur de cette chose, cette peur pour moi …
     
    -Ne m'abandonne pas … Par pitié … Reste …
     
    Comment pouvais-je le laisser partir, après tout ce qu’il m’avait dit jusqu’à présent.
     
    -J'ai besoin de toi Sébastian … Seule … Tu m'as dit que tu ne m'abandonnerai pas … Tu me l'as promis … Sébastian … Ne me laisse pas toi aussi … J'ai besoin de toi …

    Mes mots fusaient, je ne voulais pas le laisser répondre. Plus jamais je ne lui ferais de mal, plus jamais je n'irais dans son esprit. Mais je voulais qu'il reste. Je ne voulais plus être seule. Je ne voulais plus perdre qui que ce soit.

    -Promis …
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMar 6 Nov - 0:28

- Je n’aurai pas dû venir, pardonne-moi.

- Sébastian… Ne m’abandonne pas… Sébastian !!


Et elle s’élança, sa peur de finir à nouveau seule lui donnant la force d’aller jusqu’à lui ; qu’était-ce que cette famille ayant un lourd passé de fratricide qui refusait de se voir abandonné ? Elle l’agrippa à la taille, tombant littéralement sur son dos et se collant autant qu’elle le pouvait, le suppliant de ne pas partir.

Comment pouvait-elle être aussi aveugle ? Etaient-ce les hormones ? Où bien était-elle stupide ? Elle avait vu la Bête, et elle croyait encore en lui. Elle avait vu le Léviathan mais voyait également l’humain. Comment pouvait-on choisir l’Enfer de son plein gré ?

PAR L’ESPOIR… COMME TOI-MEME L’AS FAIS…

Il n’y avait pas d’espoir pour lui, et il ne pouvait apporter l’espoir pour les autres ; lui qui était si confiant et inhumain de norme, il était redevenu vulnérable à cause d’elle. Ne pas la faire souffrir plus que nécessaire, cela impliquait sa disparition ; il ne pourrait pas de nouveau l’avoir avec une ruse basique comme l’histoire du rêve, et il ne pouvait pas non-plus l’abandonner alors que tous l’avait fait. Amanda n’aurait pas voulut cela.

- J'ai besoin de toi Sébastian… Seul … Tu m'as dit que tu ne m'abandonnerais pas… Tu me l'as promis… Sébastian… Ne me laisse pas toi aussi… J'ai besoin de toi…

Les promesses d’un Démon n’engageaient que ceux qui y croyait ; et y avait-il crut ? Oui. Il avait cru en son humanité en sauvant Evangelina, en sauvant Amy, il avait voulut s’exorciser de ses parcelles de bien, mais la conscience ne disparait jamais totalement, et quoi qu’il put faire, il restait, bien que déformé et défiguré, un homme.

Oui, il lui avait promit ; il avait promit de réapparaitre lorsqu’elle avait besoin de lui, alors qu’il réapparaissait parce qu’il avait besoin d’elle. Il avait fait des promesses aussi creuses que son être, mais il devait les tenir ; c’était ce qu’aurait voulut Amanda, elle qui avait toujours rêvé de ne plus être fille unique.

- C’est vrai, j’ai promis, déclara-t-il simplement.

Défaisant les bras qui l’enserraient, il se tourna sans les lâcher, se positionnant face à Evangelina, la regardant dans les yeux. Dans sa précipitation, elle était à nouveau nue, ainsi fit-il son possible pour la regarder dans les yeux.

- Je vais tenir ma promesse et veiller sur toi comme un grand frère l’aurait fait. Je ne suis pas un ange, loin de là, mais je t’expliquerais cela lorsque tu seras à nouveau au chaud sous tes draps, Lina.

La guidant jusqu’à son lit, le Sombre Voyageur l’aida à se réinstaller de nouveau.

VICTOIRE… LA VOILA PRISE DANS TES FILETS… BRAVO… SEBASTIAN…

L’intéressé resta impassible, se haïssant intérieurement ; un piège, tout cela n’était qu’un piège du Léviathan ! À y repenser, c’était un piège vulgaire, d’ailleurs, mais comment ne pouvait-il pas l’avoir vu ? Il était trop préoccuper par Evangelina pour se rendre compte que tout cela faisait parti d’un plan ; en voulant la protéger, il ne faisait que l’enfoncer plus profondément dans la toile du Démon.

CE QUI SERT NOS OBJECTIFS… N’OUBLIE PAS POURQUOI TU ES ICI…

Il soupira, regardant à nouveau la fillette allongée près de lui.

- Je ne suis pas un ange Lina, ce que tu as vu me ronge l’esprit depuis des années déjà ; depuis bien avant ta naissance, à vrai dire. J’ai fais un pacte avec cette créature, celui d’avoir le pouvoir de sauver celle que j’aimais. J’espère encore y arriver un jour, mais il y a d’autres personnes que je voudrais sauver ; tes sœurs, toi. Je ne suis pas quelqu’un de bien. Loin s’en faut. Je suis un monstre, un monstre comme tu ne peux pas en imaginer ; l’échantillon que tu as vu dans mon esprit… n’est qu’un échantillon. Tu ne peux pas me sauver, mais tu as fait bien plus. Vous avez fait bien plus avec tes sœurs. Toi, tu as gardé mon humanité durant toutes ses années, Alyssa a gardé mes espoirs, et Tessa, mon âme. Chacune de vous a une partie de ce qui était moi, jadis, et c’est pour cela que quoi que je fasse, jamais je ne vous ferais de mal. Je pense que tu as comprit qui étaient ces gens, dans ton rêve, maintenant, et la véritable question est : pourquoi t’ai-je sauvé toi, et non Teresa ou Ezéchiel. Ezéchiel avait cherché ce qui lui est arrivé, tout était de sa faute ; Jérémie, également. Ils ont eut les yeux plus gros que le ventre, et cela leur a coûté bien plus que ce qu’ils pouvaient payer. Daniella, je n’ai rien put faire pour elle, mais elle aurait suivit Ezéchiel jusqu’en enfer s’il lui avait demandé. Je t’ai sauvé toi, j’ai sauvé Teresa aussi ; mais cela impliquait de la cacher, de la cacher à leurs yeux. Tu l’as retrouvée, et tu sais qu’elle s’appelle Amy ; mais sais-tu pourquoi elle s’appelle Amy ? Pas de Myriam, non, mais bien âme, petite âme, Amy. Tu as veillé sur elle comme sur Alyssa, et aujourd’hui que tu aurais besoin qu’elles te rendent la pareille, tu es incapable de leur en vouloir de mener leurs propres vies. Tu t’es sacrifiée pour elles, et aujourd’hui tu es seule. Je suis revenu pour que tu ne le sois plus ; es-tu prête à m’accepter ? Malgré ma malédiction ? Malgré ce que j’ai fais ? Malgré ce que tu sais de moi ?

Sébastian n’avait pas peur de la réponse, car il la connaissait déjà ; mais intérieurement, il aurait souhaité qu’elle fût différente, qu’Evangelina le rejette, car c’était la meilleure solution. Mais elle ne le ferait pas, et ainsi, il l’avait damné elle aussi. Ne pas la faire souffrir plus que le nécessaire, en était-il capable ?

Le ricanement du Léviathan fut la seule réponse à cette question, sinistre écho d’une réussite au goût d’échec. Pardonne-moi, Amanda...
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMer 7 Nov - 22:41


    -C’est vrai, j’ai promis

    Quelques mots, juste quelques mots mais qui d'un coup m'apportaient une petite vague de chaleur. Je sentais ses mains sur mes bras froids alors que j'étais accrochée à lui comme une enfant à son père, à son frère, à son ami. Doucement, il dénoua mes mains, que je lui laissais prendre alors qu'à nouveau je voyais son visage, ses yeux plongés dans mon regard, ses poignets enserrant les miens. Il ne me lâchait pas, alors qu'il parlait, et je l'observais, scrutant ses yeux si profonds.

    - Je vais tenir ma promesse et veiller sur toi comme un grand frère l’aurait fait. Je ne suis pas un ange, loin de là, mais je t’expliquerais cela lorsque tu seras à nouveau au chaud sous tes draps, Lina.

    Lina … personne encore ne m'avait appelée comme ça. Lina … ça faisait tellement enfant. Les yeux levés vers son visage, je me demandais comment il pouvait ne pas croire ce que je lui disais, mon ange gardien. Sébastian. J'aurais voulu l'aider, lire en lui, le connaître, mais le cerbère, ou cette chose qui gardait les portes ne me le permettraient pas, je le sentais. Je me sentais à nouveau observer, j'avais à nouveau cette impression de froid constant … mais le fait que ma serviette soit tombé en cour de route devait probablement jouer à ce phénomène. Je voulais croiser les bras devant ma poitrine mais il me tenait encore les mains. Même si son regard était un peu penché, il ne regardait que mes yeux. Ça me rassurait alors que je me refroidissais à chaque instant. Qu'il faisait froid ici en fait …
    Il me ramena à nouveau dans mon lit, comme si dedans, il pouvait me surveiller. Et enfin, il me regardait, soupirant. Je l'entendais, je savais qu'il venait du faire mais pourquoi. C'était moi qui le faisais soupirer, mon état ? Je ne savais pas. Je ne voulais pas savoir à vrai dire.

    - Je ne suis pas un ange Lina, ce que tu as vu me ronge l’esprit depuis des années déjà ; depuis bien avant ta naissance, à vrai dire. J’ai fait un pacte avec cette créature, celui d’avoir le pouvoir de sauver celle que j’aimais. J’espère encore y arriver un jour, mais il y a d’autres personnes que je voudrais sauver ; tes sœurs, toi. Je ne suis pas quelqu’un de bien. Loin s’en faut. Je suis un monstre, un monstre comme tu ne peux pas en imaginer ; l’échantillon que tu as vu dans mon esprit… n’est qu’un échantillon. Tu ne peux pas me sauver, mais tu as fait bien plus. Vous avez fait bien plus avec tes sœurs. Toi, tu as gardé mon humanité durant toutes ses années, Alyssa a gardé mes espoirs, et Tessa, mon âme. Chacune de vous a une partie de ce qui était moi, jadis, et c’est pour cela que quoi que je fasse, jamais je ne vous ferais de mal. Je pense que tu as compris qui étaient ces gens, dans ton rêve, maintenant, et la véritable question est : pourquoi t’ai-je sauvé toi, et non Teresa ou Ezéchiel. Ezéchiel avait cherché ce qui lui est arrivé, tout était de sa faute ; Jérémie, également. Ils ont eu les yeux plus gros que le ventre, et cela leur a coûté bien plus que ce qu’ils pouvaient payer. Daniella, je n’ai rien pu faire pour elle, mais elle aurait suivit Ezéchiel jusqu’en enfer s’il lui avait demandé. Je t’ai sauvé toi, j’ai sauvé Teresa aussi ; mais cela impliquait de la cacher, de la cacher à leurs yeux. Tu l’as retrouvée, et tu sais qu’elle s’appelle Amy ; mais sais-tu pourquoi elle s’appelle Amy ? Pas de Myriam, non, mais bien âme, petite âme, Amy. Tu as veillé sur elle comme sur Alyssa, et aujourd’hui que tu aurais besoin qu’elles te rendent la pareille, tu es incapable de leur en vouloir de mener leurs propres vies. Tu t’es sacrifiée pour elles, et aujourd’hui tu es seule. Je suis revenu pour que tu ne le sois plus ; es-tu prête à m’accepter ? Malgré ma malédiction ? Malgré ce que j’ai fait ? Malgré ce que tu sais de moi ?

    Par instant, j'essayais de protester mais je n'y arrivais même pas. C'était des instants où j'ouvrais la bouche avant qu'il ne renchaine. Tout ce qu'il me disait, comment pouvais-je le croire, ça ne me semblait pas possible. On ne pouvait être un monstre si on faisait ça par amour. Qui était cette personne qui l'avait poussé à passer un pacte avec cette … Ce qui hantait son esprit. Qu'il le veuille ou non, il serait mon ange gardien, qu'il le veuille ou non. Parce que je l'avais décidé, et parce si cette image enfantine du Croque-Mitaine disparaît de mon esprit, celle d'un protecteur resterait, je pense toujours.
    Et surtout, il me connaissait, il connaissait Teresa … à part Doc, personne ne le connaissait. Comment … il parlait de l'avoir caché, et de ne pas avoir sauvé mon père. En quoi … ses mots résonnaient en moi, maintenant. Pourquoi me parler de lui aujourd'hui, pourquoi me dire ça ? Je ne comprenais pas tout, était-ce parce que j'étais trop fatiguée, le froid qui m'engourdirait même l'esprit ?

    -Sébastian, tu …

    Mes yeux étaient levés vers lui, qui n'avait pas voulu se poser, de tout son monologue était resté debout. J'avais la tête qui tournait. Les genoux sous la couette repliés contre moi, les bras au-dessus de la couverture, je l'observais, je voulais qu'il s'approche, pas qu'il reste ainsi. S'il était un ami, je préférais qu'il soit proche de moi.

    -Oui, je le peux Sébastian mais ...

    Cependant, je levais le bras vers lui, pour prendre la manche de son vêtement et le force en quelques sortes, avec le peu de force que j'ai, à s'asseoir à mes côtés, pour qu'il soit proche, que je puisse être à hauteur de ses yeux. Je devais savoir, et je voulais lire son visage, voir s'il ne me mentait pas. Pas entrer en lui, ça m'était interdit mais au moins, je tenterai de savoir.

    -J'ai juste une question, et je veux que tu me dises la vérité, Sébastian, j'ai vraiment besoin de savoir.

    Et doucement, je sortis ses mots qui tournaient depuis quelques secondes dans ma tête en plus de celle concernant mon père, mais celle-ci, je n'arrivais pas à les formuler, je ne voulais pas les dire, pas ce soir, pas alors que j'étais déjà. :

    -Pour qui fais-tu tout ça ? Qui est cette personne pour qui tu t'es allié avec … ça ? Qui est cette personne que tu veux sauver ?
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeVen 9 Nov - 20:42

- Oui, je le peux Sébastian mais…

Le glas avait retenti et le Léviathan avait gagné. Il y avait des fois où Sébastian aurait préféré perdre, et cela en faisait parti. L’amertume lui emplie la bouche, mais il ne dit rien. Tout se déroulait selon le plan, malgré quelques chaos en chemin, tout se passait pour le mieux. Dommage.

Le Sombre Voyageur pouvait affronter Ezéchiel, surement pouvait-il le vaincre également, mais il avait besoin de quelque chose pour l’attirer, si la vengeance n’y suffisait pas. Quel rôle pour Evangelina ? Appât ? Arme ? Ils lui allaient tous si bien, sauf un seul : protégée. Il avait besoin d’elle contre Ezéchiel, mais elle en souffrirait, indubitablement. Il allait détruire quelque chose à quoi elle tenait, quoi qu’il fasse.

- Pour qui fais-tu tout ça ? Qui est cette personne pour qui tu t'es allié avec … ça ? Qui est cette personne que tu veux sauver ?

Elle lui tirait la manche, comme une enfant, pour qu’il s’installe à nouveau à côté d’elle. C’était…

PATHETIQUE…

Sébastian baissa les épaules en un soupir muet, car si sa pensée avait été différente, il ne pouvait s’empêcher de considérer celle du Léviathan comme véridique : Evangelina était pathétique, attendrissante mais pathétique. Faible, si faible…

Il s’assit sur le lit, de biais, la poussant légèrement du bras pour qu’elle se rallonge, qu’elle arrête de pousser dans ses maigres forces.

OH OUI SEBASTIAN, RACONTE-LUI UNE HISTOIRE POUR QU’ELLE S’ENDORME…

Les traits du visage du Sombre Voyageur se crispèrent ; l’Entité savait que le sujet, outre être sensible pour Evangelina, le touchait droit au cœur. Le parfait moyen de le tourmenter gratuitement.

ET QUE VAS-TU LUI DIRE ? LA VERITE, COMME ELLE TE L’A DEMANDE ? FOUTAISE… TU NE PEUX QUE LUI MENTIR…

Elle avait raison ; son Démon avait raison, il ne pouvait pas lui dire la vérité, car cela lui ferait du mal, et contrarierait leur plan. D’ordinaire, Sébastian aimait le jeu éthique des demi-vérités, mais pas ici ; il allait pourtant devoir en user.

- Je… elle s’appelait Amanda. C’était, là encore, bien avant ta naissance. On était jeune, et on s’aimait. Elle avait fuit sa famille pour mon, son père lui ayant donné le choix entre eux et moi avant de la renier. On s’aimait, et on allait se marier. On était devant l’autel quant c’est arrivé ; ils persécutaient les juifs, à l’époque, et ils sont venu la trouver lorsqu’on se passait la bague au doigt. Elle n’était juive que par la famille, ses grands parents, car elle-même avait prit la confession chrétienne de son père. Ils l’ont tué, ils avaient été payés par ma famille pour le faire. Elle est morte, mais nous aurions dû mourir ensemble. Cependant, la Bête… elle m’a contacté, et m’a proposer un marché : le pouvoir de me venger et la chance de ramener celle que j’aimais, en échange de la servitude. J’ai accepté, et aux coups de feu ont répondu les rugissements de créatures que, je l’espère, tu ne verras jamais. Je les ais tué, ses meurtriers, ma famille, tous. Tué et donné leurs corps à dévorer à mes monstres. Et depuis, je ne fais que cela, tuer, détruire, dévorer ; dans l’espoir de parvenir à la ramener. La destruction et la mort pour engendrer la vie ; c’est comme cela que cela fonctionne avec… mon maître. Un jour, lorsque suffisamment de sang aura coulé, il me la rendra. Il me la ramènera depuis l’autre côté, mais tant que se jour n’est pas arrivé, je suis une bête de guerre. Faust, Frederick Faust ; un meurtrier. Mais malgré tout ce que j’ai fait, il me reste un cœur ; et une partie t’y es dédiée.

Sébastian se tut ; peut-être Evangelina connaitrait-elle Faust, mais à moins d’avoir travaillé pour de grands mafieux ou autres salopards des moins recommandable, il ne serait probablement qu’un mythe pour elle : le tueur démoniaque ayant pactisé avec le diable pour revenir des enfers et capable d’invoquer des démons ou de prendre leur apparence. C’était faux et vrai à la fois.

ALLONS, JE T’EN PRIE… ELLE N’A PAS ENCORE POSEE LES QUESTIONS VRAIMENT GLICANTES… ESTIME-TOI HEUREUX, POUR L’INSTANT… QU’EST-IL ARRIVE A SON PERE ? COMMENT CONNAIS-TU LES GRIGORI ? POUR L’AS-TU SAUVE ELLE ? TU AURAIS DU TE VENGER D’EZECHIEL, PAS PROTEGER SA FAMILLE ! ELLE N’EST PAS LA TIENNE ! TU AS TUE LES TIENS… ET LA SEULE PERSONNE QUI T’AIME ENCORE… ELLE EST EN BAS… AVEC MOI !

La voix d’Amanda raisonna dans son esprit, l’appelant, lui demandant de l’aider, de la sauver.

Fermant les yeux et crispant le visage, le Sombre Voyageur laissa échapper la première larme depuis des décennies. S’il n’avait sut que cette larme n’était pas l’artifiche du Léviathan pour rendre son aveu à Evangelina encore plus crédible, il aurait presque put en être fier.

- Repose-toi, Lina ; la nuit est plus courte qu’on ne le croit, et tu auras besoin de force. Je ne partirai que lorsque tu dormiras, mais je vais te laisser un numéro où me joindre ; n’hésite jamais. Il te suffira de demander le Léviathan, pour qu’on te redirige vers moi.

Il aurait aimé lui remettre les bagues désormais, mais s’eut été encore plus compromettre sa situation ; qui plus était, elle avait perdu son aimant, et lui donner des symboles d’amour n’était pas la chose la plus judicieuse à faire.
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeMer 14 Nov - 22:01

    Mon ange accepta, et encore, il tentait de m'allonger, pour que je ne bouge plus, que j'arrête de me fatiguer surement. Je n'avais presque plus de force, je le savais. Mais je ne voulais pas être comme une enfant, je voulais rester un peu à sa hauteur, dans un sens. Je n'étais plus une enfant, depuis bien longtemps ? Alors pourquoi il semblait me considérer comme tel. Je restais comme ça, un peu sur le côté pour le regarder alors qu'il s'asseyait à côté de moi. Je l'observais, les yeux fixés sur son visage. Et aurait voulu pouvoir le comprendre, cette personne si mystérieuse et intrigante. Je voulais savoir qui il était, pour comprendre.
    Son visage, il semblait pendant un instant. J'allais ouvrir la bouche, pour lui demander. Mais au final, je ne le fis pas, resserrant juste mon étreinte sur son poignet, sur le tissu de sa manche. Je voulais le comprendre, mais il ne semblait pas aimer parler de lui. Un fantôme, voilà ce qu'il semblait aimer être. Pourquoi tant de mystères. J'avais vécu entourés de mystères et ça m'avait presque détruit alors pourquoi …

    - Je… elle s’appelait Amanda. C’était, là encore, bien avant ta naissance. On était jeune, et on s’aimait. Elle avait fui sa famille pour mon, son père lui ayant donné le choix entre eux et moi avant de la renier. On s’aimait, et on allait se marier. On était devant l’autel quand c’est arrivé ; ils persécutaient les juifs, à l’époque, et ils sont venus la trouver lorsqu’on se passait la bague au doigt. Elle n’était juive que par la famille, ses grands-parents, car elle-même avait pris la confession chrétienne de son père. Ils l’ont tué, ils avaient été payés par ma famille pour le faire. Elle est morte, mais nous aurions dû mourir ensemble. Cependant, la Bête… elle m’a contacté, et m’a proposer un marché : le pouvoir de me venger et la chance de ramener celle que j’aimais, en échange de la servitude. J’ai accepté, et aux coups de feu ont répondu les rugissements de créatures que, je l’espère, tu ne verras jamais. Je les ai tué, ses meurtriers, ma famille, tous. Tué et donné leurs corps à dévorer à mes monstres. Et depuis, je ne fais que cela, tuer, détruire, dévorer ; dans l’espoir de parvenir à la ramener. La destruction et la mort pour engendrer la vie ; c’est comme cela que cela fonctionne avec… mon maître. Un jour, lorsque suffisamment de sang aura coulé, il me la rendra. Il me la ramènera depuis l’autre côté, mais tant que se jour n’est pas arrivé, je suis une bête de guerre. Faust, Frederick Faust ; un meurtrier. Mais malgré tout ce que j’ai fait, il me reste un cœur ; et une partie t’y est dédiée.


    Au fur et à mesure, mes larmes avaient coulées, et j'essayais de les cacher mais ça ne servait à rien, je n'avais même pas la force de les refouler, de les effacer. C'était … Faust … Tout ça, je m'en souvenais si bien maintenant, de son visage, de ce soir-là. Il m'avait sauvé, moi, alors qu'il avait tué tant de monde … par amour pour elle. Et cette chose … ma main s'était depuis un moment refermé entière autour de son bras. Evan, qu'aurais-je … que serais-je capable de faire pour lui.

    -Sébastian, je suis …

    J'essuyais une nouvelle larme avant de dire :

    -Si désolé pour toi …

    Je me redressais une fois de plus, et je posais ma tête sur sa cuisse, me servant de celle-ci comme d'un oreiller. Son poignet, je la gardais prisonnière dans la mienne. Je ne voulais pas le lâcher. Je ne voulais pas qu'il me repousse. Je voulais rester contre lui, comme ça, comme je le faisais autrefois avec mon père. La tête sur ses jambes, dormant contre lui. Je relevais la tête vers le haut, vers lui.
    Son visage, je le vu, son expression, ses pleures …

    -Merci, dis-je, en tournant mon visage, en pleurant contre lui, toutes les larmes de mon corps.

    Le silence se fit quelques instants, avant qu'il ne parle. Je n'arrivais pas à me calmer. Entre une sorte de sommeil et de crise de pleurs. Je ne bougeais, agripper à ses vêtements, couverte par ma couette.

    - Repose-toi, Lina ; la nuit est plus courte qu’on ne le croit, et tu auras besoin de force. Je ne partirai que lorsque tu dormiras, mais je vais te laisser un numéro où me joindre ; n’hésite jamais. Il te suffira de demander le Léviathan, pour qu’on te redirige vers moi.

    Je fis à peine un signe de la tête, avant de répondre, en m'accrochant doucement au tissu de ses jambes, pour qu'il ne parte pas. Je ne voulais pas qu'il disparaisse à mon réveil. C'était trop d'un coup-là. Il m'était revenu, alors je ne voulais pas qu'il parte. La tempe contre sa cuisse, le regard tourné, je regardais le miroir contre le mur, je nous regardais, alors que doucement je fermais les yeux. Je tentais de lutter, mais la lutte fut vaine.

    Et Lina s'endormit, en murmurant une dernière fois : merci …



RP Terminé
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MessageSujet: Re: A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori]   A Light in the Dark [PV : Evangelina Grigori] Icon_minitimeDim 18 Nov - 22:07

- Sébastian, je suis… Si désolé pour toi…

Jusqu’où pouvait bien aller la compassion d’une enfant ?

Le Sombre Voyageur lui avait révélé quel monstre il était, meurtrier, cannibale ; il lui avait certes dit ce qui l’avait poussé à devenir ainsi, mais ce n’était nullement justification suffisante ! Rien ne pouvait justifier un tel mal, un tel carnage, si ce n’était lui-même. Le meurtre se passait de justification, c’était cela, la pure vérité. Tuer ou être tué, il y avait bien longtemps que l’homme ne comprenait plus cette maxime, qui pourtant régissait la légitime défense.

Des animaux, ils n’étaient même pas des animaux ; et lui, au premier rang de ce monde de violence et de cruauté, il était parmi les pires monstres qui étaient. Un démon, un véritable démon, doublé d’un dément, mais cela tenait du détail. Il fallait être fou pour croire en les promesses d’un démon lorsque soi-même, on déclarait que les promesses des démons n’engageaient que ceux qui y croyaient.

Fou, aliéné, maléfique, démoniaque, tant de qualificatifs lui allant comme son costume, sur mesure, mais il y avait quelque chose en dessous, comme il y avait quelque chose en dessous du costume. Ses chairs étaient infectées par l’Essence du Léviathan, ce mal lui rongeant le corps comme l’esprit, mais restait-il de l’espoir ?

Evangelina représentait un fragment de son humanité perdue, une petite sœur à protéger, car bien qu’elle ait grandi et porta la vie, elle n’en restait pas moins une enfant. Probablement qu’elle le resterait toujours, à ses yeux, tout comme ses sœurs.

Comment pouvait-elle croire en lui ? Comment pouvait-elle se désoler de son histoire ? Il avait eut une vie brisée, oui, mais combien en avait-il brisé lui-même après cela ? Il n’était pas une victime, il était un bourreau. Il le savait, mais il ne lui dirait pas. Il ne lui dirait pas car il avait besoin d’elle, comme d’un pion, comme d’un outil. Et elle c’était jetée dans ses filets, espérant l’aider alors qu’elle se damnait elle-même. On ne revient pas d’un pacte avec le diable, on lui appartient, à jamais.

Sébastian ne remettait pas en cause sa malédiction, mais il regrettait d’avoir impliquée Evangelina ; il la ferait souffrir, pas plus que le nécessaire, mais il la ferait souffrir quant même. Et pour un être comme lui, pour qui la fin justifiait les moyens, y avait-il un nécessaire ?

Le Sombre Voyageur la regarda dormir ; elle l’avait appelé « Ange Gardien », c’en était navrant. Accroché à lui, endormie, elle était d’une fragilité pitoyable. Cette fragilité, il avait pour crédo de la briser, de la tuer ; mais pour une fois, il voulait la préserver. Le Léviathan était peut-être représentatif de la prédation, de la chaine alimentaire et du darwinisme violent, mais son Héraut avait trouvé une chose qu’il n’abattrait pour rien au monde. Qu’il ne voudrait abattre pour rien au monde.

SI… POUR AMANDA…

Sébastian serra les poings ; il avait déjà tant fait pour une promesse illusoire, n’était-il pas temps d’arrêter ? Qui lui disait qu’une fois ressuscitée, Amanda voudrait de ce qu’il était devenu ? Evangelina l’acceptait, lui sans doute avec l’espoir tout aussi futile de le sauver, mais lorsqu’il restait un fou pour croire en quelque cause, cette dernière n’était pas réellement perdue.

TU TE TROMPE… UN MARCHE EST UN MARCHE… JE NE REVIENDRAIS PAS SUR MA PAROLE… TU AURAS AMANDA… ET J’AURAI L’ESSENCE… A MOINS QUE TU NE ME TRAHISSES…

Une menace, enfin une vraie ; cela signifiait qu’il avait encore une chance de trahir son Tutélaire.

MAUVAISE PENSEE SEBASTIAN…

L’Essence jaillit autour de lui, les hydres en émanant pour se rapprocher d’Evangelina, doucement, gueules ouvertes. Sébastian se retira violement, une fois de plus, se crispant de tout son corps, deux mains contre les tempes. Dans un râle, les hydres disparurent en fumée, alors qu’il s’effondrait au sol, paralysé.

Dix secondes, il tenu dix secondes avant que son corps de cède, et que l’Essence prit forme à nouveau.

TU NE PEUX PAS GAGNER CE COMBAT… SEBASTIAN… JE SERAIS TOUJOURS LA… ET TOI AUSSI… TON AME M’APPARTIENT… RESPECTE TA PART DU CONTRAT ET J’EN FERAIS DE MEME…

Pas le choix, il n’avait pas le choix, il ne l’avait jamais eut.

Se relevant, tremblant, Sébastian regarda Evangelina une dernière fois avant de s’en aller, disparaissant dans la nuit.

Il avait beau se surnommer le Sombre Voyageur, il déclarait ouvertement ne pas être une créature des ténèbres, mais qu’elles étaient son outil. Cependant, elles n’étaient pas son outil que pour se dissimuler au monde, mais également pour se dissimuler à lui-même.

Evangelina avait rallumée une lumière qu’il croyait depuis longtemps éteinte ; une lumière dans les ténèbres…

RP TERMINE pour Sébastian

[Edit Jub' (modo) : Je suppose que ce topic est donc terminé/abandonné, je le classe. Mp moi si y'a un soucis]
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