Du sang dans un film pour enfants ( PV Tristan G troy ) Terminé

Il était près de six heures de l’Après-midi, le soleil commençait doucement sa descente vers l’horizon. C’était le moment de la journée où les rues étaient les plus tranquilles et les restos les plus achalandés. Les familles, rassemblées dans leurs demeures, dégustaient le souper préparé par la femme de la maison.

Andrew sillonnait encore une fois le labyrinthe d’asphalte et de béton qu’est la grosse pomme. Pour une fois dans sa vie, il avait quelque chose qui le motivait à se lever le matin. Quelque chose qui L’intéresse pour une fois. Pas de théorie assommante, pas d’examens ennuyeux, juste de la pratique.

Mis à part le début de la journée, passée sous la tutelle de son nouvel instructeur, le reste de sa journée se passait comme tous les autres jours. Pour tenter de briser ce cercle de monotonie, Andrew décida de faire quelque chose qu’il ne faisait pas souvent : aller au cinéma.

Une grande affiche lumineuse ornait l’édifice plus grand que nature. CINÉMA

Les affiches pour les films présentés en salle ainsi que ceux à venir décoraient l’extérieur et l’intérieur de la bâtisse. Des gens attendaient à la queue-leu-leu leur tour pour acheter une place pour le divertissement en images et son de leur choix.

Film d’horreur, romance, action, suspense, pour enfants et adultes de tous âges, il y en avait de tous les gouts. Une annonce attira son attention plus que les autres : Le chat botté.

Ça avait l’air d’un film d’action, comédie semi-romantique sous forme de dessin animé en 3D pour enfants. Il y a de cela quelques jours seulement, il avait vu un homme se faire trancher en deux et avait lui-même participé à la boucherie. Ça faisait très contraste avec la vie qu’il menait d’habitude et avait grand besoin de se changer les idées.

Après quelques minutes passées dans une ligne pleine d’enfants accompagnés de leurs parents, il avait son ticket en main. Le film était à sept heures trente, ce qui lui laissait encore une bonne heure pour acheter friandises, popcorn et boisson gazeuse.

Comme dans ses souvenirs, la queue pour s’approvisionner en miam-miam était plus longue, mais surtout beaucoup plus longue que celle ces billets. Toujours un gamin qui ne savait quoi prendre et qui éternisait l’attente.

Andrew avança vers la fin de la file, laissant le commis déchirer son bout de papier au passage. Après une interminable attente, meublée de cris d’enfants, de larmes de crocodiles d’enfants gâtés et de longs soupirs, c’était enfin au tour d’Andrew. Le jeune homme ne tarda pas à se décider et dit :

Je vais prendre un grand soda raisin, un petit popcorn ainsi qu’un sac de chaque bonbon.

Le jeune mutant paya la note en liquide, laissant un pourboire et sorti de la file avec son butin, se dirigeant vers la salle où était présenté son film. Aller au cinéma lui donnait toujours un petit creux et avait une certaine rage de sucre depuis un certain temps.

Se retrouvant dans l’allée de droite de la salle, il tentait de se trouver une place libre. Différents quiz et question entourant Hollywood défilaient sur l’écran. Il y avait encore un certain temps avant que les bandes annonces ainsi que le film ne commencent.

Trouvant enfin une place assise vers l’arrière, il s’assit vers le milieu de la rangée. Elle était loin de l’écran, mais pouvait voir l’écran au complet avec aise et aucun morveux ne pourrait donner de coups dans son banc. Il examina ensuite son butin, se demandant quel bonbon dévorer en premier.

Andrew se décide finalement à commencer par le meilleur : les bonbons sûrs au raisin … il les machouille, tentant de faire le moins de bruit possible. Cette saveur de raisin se répète souvent dans les bonbons, mais jamais de façon aussi flagrante que dans le punch aux raisins en poudre. Plus jeune, quand il avait une rage de sucre et qu’il n’y avait rien de concret à se mettre sous la dent, il se mettait une cuillère de poudre aux raisins dans la bouche. Ce n’est que lorsqu’il découvrit les bonbons sûrs à cette saveur qu’il tomba en amour avec ceux-ci.

Il continua à ouvrir discrètement les emballages, dévorant leur contenu sucré. Les annonces commencèrent, Pas mal de films qu’il ne verrait probablement jamais. Il y a plein de bande annonces de films qu’il n’entendrait plus jamais parler, car il ne regardait pas vraiment la télé et ne regardait pas beaucoup de film, surtout en n’ayant pas de domicile fixe. Les films avaient l’air intéressant, c’Est comme aller dans un buffet et ne pas savoir quoi prendre tellement tout a l’air bon.

La pièce de résistance commença : le chat botté. Le film avait l’air d’un usuel pixar, avec ses animations fluides et son style propre. Le tout commençait très bien sauf pour un détail : les mômes. Tous ces enfants dans cette salle gueulaient à chaque scène d’action ou mignon ou … ils criaient tout le temps en fait, et Andrew en avait marre. Il prit les friandises qui lui restait, puis constitua un sac de plastique des emballages vides et de mettre le reste à l’intérieur avant de sortir du cinéma.

Sorti du cinéma, Andrew n’avait pas demandé de remboursement en sortant du cinéma. Comme disait je sais plus qui : «L’argent, c’est la monnaie des pauvres » Après tout, il fallait s’y attendre, qu’il y ait des enfants pour un film … pour enfants. C’est juste que ça l’étonnait toujours à quel point le son de dizaine d’enfants pouvait être agressant, et l’on dirait que plus l’on vieillit, moins on a de tolérance pour ça.

L’expérience l’avait laissé sur sa faim, figurativement et littéralement. Des bonbons, ça bourre pas et il n’en avait mangé qu’une partie avent de partir. Un petit creux se faisait sentir dans son estomac et voulait le boucher. Il traversa la rue, voyant quelques bistros non loin de là. C’était un moment mort pour les restaurants, quelques heures avant que les bars ne soient inondés de gens recherchant le réconfort de l’alcool pour la nuit.

S’approchant d’une terrasse, un individu lui adressa la parole :

« Le bruit n'est pas compatible au film, qui pourtant est aussi bruyant que ces enfants.. Suis-je dans l'erreur ? »

L’ homme dans la vingtaine était assis à la terrasse d’un bistro. Cheveux dorés, yeux bleu marrons, carrure imposante et plutôt beau gosse. Quelque chose dans ses yeux disait « fait moi pas chier ou tu le regretteras ». Il posait la question précédente d’un air taquin, comme s’il voulait embêter Andrew. Il en déduit qu’il était dans la même salle que lui, mais avait quitté plus tôt que lui.

Na, c’est vrai, tous ces enfants qui criaient commençaient à me donner un mal de crâne.

L’étranger sirotait un petit diabolo menthe avec quelques cacahuètes dans un petit bol. Andrew tendit la main à son interlocuteur lui disant :

Moi, c’est Andrew.

Il s’assit à la même table et lorsqu’il reçut le menu, il le scruta. Un plat attira son attention par son nom étrange «chimichanga». Demandant au serveur, il apprit que c’était un burrito frit. Il en prit deux avec un grand jus d’orange. Il préférait rester hors des breuvages alcoolisés.

Alors, quoi de neuf ?

Alors le mec s’appelait Tristan, un nom pas très commun. C’est triste eh ? ( rah, jeu de mot de merde ) Le serveur s’approcha et prit la commande du jeune homme puis celle de son interlocuteur. Tristan avala d’un coup son diabolo menthe avant d’en commander un autre avec une pizza. Décidément, c’était la table fast food. L’employé du bar déguerpit aussi vite qu’il était arrivé, un air effrayé au visage. C’était probablement dût au regard noir de son acolyte, qui n’avait pas l’air de vouloir plaisanter. Pourquoi il s’était assis là déjà ?

« La moitié de neuf, moins neuf.. ca donne la réponse a votre question.. Quoi que ca donne quoi si je le multiplie par zéro ? »

Soit il y avait rien de neuf, qu’il voulait pas en parler, qu’il voulait emmerder Andrew ou un mélange de tout ça, mais avant que le jeune mutant ne puisse répondre, une jeune femme passait par là, l’air offusqué par la blague de Tristan. Et ç’était même pas à elle qu’il parlait. Un instant plus tard, Andre avait quelques billes de plastiques pour fusil à air comprimé dans la main et la jeune femme les talons aiguille de ses souliers en moins. Elle tomba à la renverse, attrapé de justesse par Andrew qui lui dit :

Il faut faire attention, on dirait que vos souliers ont brisé.

Enlevant ses chaussures, elle s’en alla furax. Elle n’avait bien sûr aucun moyen de prouver, ni idée que c’était Andrew qui était l’œuvre de ce méfait.

Se rasseyant sur sa chaise, il regarda de nouveau Tristan et puis remarqua quelque chose : il avait laissé sa main vers le haut quand il avait copié les billes et l’autre individu assis à sa table avait probablement vu. Si il avait placé sa main sous sa chaise, on y aurait vu que du feu, mais là … Tentant de changer de conversation, espérant que l’autre n’ait rien vu, il tenta de changer de sujet.

Alors, qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

Ce n’est pas qu’il n’était pas fier de son pouvoir, au contraire, mais il ne voulait pas le montrer devant les mauvaises personnes.

(HRP Désolé pour un texte aussi court /HRP)

« Ce que je fais dans ma vie ? Hm, disons que je rencontre des personnes spéciales qui n'ont pas froid aux yeux.. N'est-il pas vai ? »

C’est le genre de chose qu’Andrew ne voulait pas entendre. Il l’avait clairement vu utiliser son pouvoir et le savait mutant. Il ne savait pas exactement ce sa phrase voulait dire, mais ça ne sentait pas bon. Était-il un recruteur pour la confrérie ? Ou en était-il un d’un groupe indépendant cherchant des talents spéciaux ? Il ne le savait pas. Il voulait peut-être aussi simplement dire «je sais que tu es mutant ».

Andrew se demandait ce qu’il allait faire. Il pouvait tout simplement manger, payer l’addition et partir sans un mot, ce qui ne serait ni poli ni intelligent, vu qu’il pourrait se faire suivre. Il pourrait s’enfuir et enfiler son costume deadpoolien. Peut-être que l’autre le prendrait pour Deadpool et lui ficherait la paix ou verrait à travers son stratagème. Dans les deux cas, c’était beaucoup de grabuge, ce dont il n’avait pas besoin en ce moment. Il préférait arriver en Deadpool qu’en partir, c’était plus drôle. Il y avait aussi la méthode de sortir un flingue et le descendre, mais ce serait trop sanglant et tout le monde verrait son visage. En plus, le gars a pas vraiment chercher Andrew, il ne lui a fait qu’une remarque et lui, comme un con, est venu s’assoir à ses côtés.

Le serveur revient enfin avec les commandes : une pizza et un diabolo menthe pour l’autre et un chimichanga pour lui. Les deux mets sentent très bons. Andrew est sur le point de prendre une bouchée de son repas lorsqu’il entend un

« Grrrr !!! »

C’est Tristan qui s’est brûlé en mordant une pointe de pizza trop chaude. Andrew souffle un peu sur son tacos frit pour le faire refroidir un peu, de peur de subir le même sort que son interlocuteur, puis en prend une bouchée. Le gout est très plaisant, c’est tout simplement un tacos qui a été frit, et auquel on a donné un nom rigolo.

Finissant son repas, il lève la main pour signifier au serveur qu’il veut quelque chose. Il demande une tarte au sucre avec un grand verre de lait, puis attends sa nouvelle commande.

« Qu'aviez-vous commandé ? »

J’avais commandé un chimichanga, et je me suis commandé une pointe de tarte au sucre avec un verre de lait.

Il eut un petit rire en prononçant le mot « chimichanga », c’était marrant. Il l’aurait répété à plusieurs reprises s’il n’était pas en public, il aurait l’air con. Il salivait d’impatience en pensant à son dessert. Il en avait presque oublié la gravité de la situation. Il posa une question toute simple, il ne préférait pas tourner autour du pot.

Tu travailles pour qui ?

Un dessinateur et un écrivain … ça semblait plutôt banal pour quelqu’un qui « rencontrait des personnes spéciales ». Peut-être un simple passe-temps, une couverture ou il tentait vraiment de vivre de ce métier. Dans tous les cas, s’il était doué, Andrew avait quelques dessins qu’il aurait voulu faire faire. Le croquis d’un certain fusil qu’il convoitait le faisait languir.

Il n’était pas un ingénieur ou un inventeur de grand talent, donc ne savait même pas si son idée était possible, mais un dessin à présenter pour se faire construire quelque chose était mieux que rien après tout.

Dessinateur ? J’aurais peut-être un peu de travail pour vous, lorsque vous aurez fini vos commissions. C’est une longue histoire, et ce n’est pas le genre de chose que l’on peut discuter en public, les murs ont des oreilles et les gens sont souvent facilement offensés.

« Et vous, que faites-vous ? »

Il ne pouvait pas vraiment dire « je suis un mutant de l’institut Xavier » et dévoiler le tout. Il ne voulait pas non plus mentir, son interlocuteur pourrait peut-être voir à travers ses mensonges. Y réfléchissant quelques instants il dit :

Um, je suis étudiant, et je prends des objets dans les dépotoirs pour le réparer ou les bricoler avant de les revendre.

Plus tôt, lorsqu’il avait posé la question « Tu travailles pour qui ? », il avait peut-être mal compris la question. Il la reposa de façon plus claire.

Quand tu disais « je rencontre des personnes spéciales qui n'ont pas froid aux yeux. », qu’est-ce que tu voulais dire exactement ?

Spoiler:

Les deux jeunes gens recevaient enfin leurs desserts : deux boules de crème glacée pour un et une pointe de tarte pour l’autre. Andrew salivait déjà à l’idée d’engloutir cet amas de sucre sur croute et de faire descendre le tout à l’aide du verre de lait.

Les gens aux alentours ne se préoccupaient pas de ce que Tristan et Andrew discutaient, trop occupés par leurs propres conversations. Andrew aurait pu gueuler à propos de plans mutants pour gouverner le monde que personne n’aurait entendu. Par mesure de précautions, il ne testerait tout de même pas sa théorie.

Tristan annonça alors au mutant qu’il serait capable de prendre sa commande de dessin vers la semaine prochaine, lorsqu’il aurait fini une commission pressante. Ce n’était pas bien grave, Andrew pouvait bien attendre. Après tout, tout vien à point à qui sait attendre ou Rome ne s’est pas faite en un jour ou autre proverbe sur la patience.

Pas de problème. Veux-tu que l’on de rencontre la semaine prochaine pour discuter des détails du dessin et de tes tarifs ?

Andrew était sur le point de ne faire qu’une bouchée de sa pointe de dessert quand Tristan révéla qu’il savait que le jeune homme était un mutant. Tenant le dessert par la croute, la garniture décida de prendre le bord, s’écrasant par terre.

D’un air vexé, il plongea sa main sous la table et en ressorti une pointe intacte, l’accident sur le sol ayant disparu. Enfournant le délice sucré dans sa bouche, il rinça le tout de son breuvage lacté. Il poussant ensuite un grand soupir de satisfaction avant de demander :

Et qu’est-ce que ça fait si j’en suis un ? Tu vas vouloir m’embarquer dans un groupe comme les Confréristes, le B.A.M. ou l’institut Xavier ? Ou tu étais simplement curieux sur mes dons ?

Après avoir englouti sa glace au café, Tristan décide de se commander une glace au citron. Mélange plutôt étrange, mais tous les goûts sont dans la nature. Le jeune homme semblait avoir le bec sucré pour commander autant de desserts. Aussitôt arrivée, l’intéressé commence à la savourer, puis semble être songeur à la requête d’Andrew à propos du dessin. Quelques instants plus tard, il réponds :

« La semaine prochaine, je ne pense pas que je vais avoir du temps.. Malheureusement.. Mais après, je suis un peu plus disponible.. Si vous le permettez, je vais vous donnez mon adresse mail pour que je puisse fixer un rendez-vous dans la semaine »

Ce n’est pas bien grave, ce n’est pas vraiment pressant. Je préfère que tu ne soit pas trop occupé et que tu t’attarde sur les détails que d’avoir une commission vite fait en temps perdu. Je n’ai pas accès souvent à un ordinateur, mais au pire, j’irai m’acheter un portable ou quelque chose, ce n’est pas l’argent qui manque.

Pour Andrew, c’était bien vrai. Un petit coup au pawn shop ou chercher en ligne pour des annonces de gens qui achètent divers objets, il allait au dépotoir pour les matériaux et cashing ! Il faudrait qu’il essaie dans les voitures, c’était de l’argent facile, tout le monde a besoin d’une voiture.

« Euh.. Juste .. Euh, je voulais juste savoir vos pouvoirs.. »

Le jeune homme semblait hésiter et bafouiller en articulant sa réponse. Il est vrai que c’était plutôt risqué de parler de ces groupes en public, il y a pas mal de monde qui n’aiment pas les mutants. Il aurait dû se taire plus tôt, quel con !

« Euh .. Ca fait longtemps que vous êtes dans cette ville ? »

Ça faisait en effet un bon moment qu’il était dans New York, même s’il n’a de logis que depuis récemment à l’institut Xavier.

Ben, ça doit faire un ou deux ans que je vis à New York.

Le serveur vient les voir, leur demandant s’ils ont terminés. Andrew, pour sa part, avait fini et fait signe de oui de la tête au serveur. Il demande aussi à l’employé de n’apporter qu’une facture, c’est Andrew qui payait pour les deux. Il espérait que ça ne déplaise pas trop à son interlocuteur.

J’espère que ça ne te dérange pas trop que je paye ?

Il prit ensuite l’adresse email de Tristan et la glissa dans sa poche. Le serveur revint avec la facture, que le jeune mutant paie avec quelques billets, offrant la monnaie restante comme pourboire.

Si tu veux savoir quel sont mes pouvoirs, on pourra en parler en même temps que le dessin, je crois qu’un endroit public n’est pas fait pour ça. Sur ce, je pense que je vais y aller, Ciao.

Il se leva et s’en alla. Il ne voulait pas que la discussion s’éternise trop, déjà qu’elle commençait à s’étirer dans les banalités des « tu restes ici depuis longtemps ? » et ça dégringolerait à partir de là. Il n’avait pas envie d’entendre belle température on a depuis un certain temps ou quoi de neuf …