♪Nous filons sous la neige blanche, en ce beau jour de dimanche ...♫ ( PV Iris Balwin )

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Andrew était enfermé dans sa chambre. D'étranges bruits émanaient de la pièce; que ce soit ses cris de colères ou ce qui semblait être des objets que l'on fracasse, lorsque quelqu'un venait vérifier, tout semblait normal. Il n'y avait qu'Andrew en train de dormir sous ses draps. La vérité, c'est que le mutant, emporté par sa rage brisait tout ce qu'il se trouvait dans sa chambre, mais reconstruisait le tout sur le champs. Un pouvoir pas mal utile pour se défouler sans les remords des dégâts.

Ce manège continua pendant près d'une semaine avant qu'il ne se décide de quitter les lieux en recherche d'air frais. Dans ses moments de doute, il aimait se promener dans la grosse pomme, déambuler les rues en cherche de réponses à ses questions existentielles.

Habillé d'un manteau de cuir, un foulard et sa casquette velours noire ainsi qu'une paire de jeans bleu foncé et une paire de bottes noire, il sortit de l'institut. Un épais manteau de neige couvrait le sol en ce mois de décembre. Quelque trente centimètres de ce tapis blanc décoraient le sol partout aux alentours. D'épais flocons continuaient de tomber, rajoutant leur masse à leurs confrères par terre.

Andrew n'était pas d'humeur à supporter cette température infernale. Tout en avançant, il créa des boules de neige qu'il laissait tomber à gauche et à droite, clairant un passage dénué de glace en flocons au sol. Du même coup, il "attrapait" tout flocon s'approchant à moins d'un mêtre de lui, le laissant complètement sec.

Se promenant dans la cité, Andrew ne cherchait rien en particulier. Il errait parmi les rues enneigées à la recherche de quelque chose. Quoi en particulier ? Il ne saurait le dire. Des réponses à ses questions sans doute.

En arrivant près d'une ruelle, Andrew assista à une scène choquante: Un homme dans la trentaine tenait une vieille dame par le col de son manteau et la menaçait avec un couteau, probablement voulant lui voler son porte-feuille et ses bijoux.

Le jeune mutant pensa pendant une fraction de seconde à mettre son costume et à intervenir, mais se rappela les mots du policier; qu'il n'était pas un super héros. Il ne pouvait tout de même pas laisser tout ça se dérouler sous ses yeux. À la place d'un affront direct, Andrew décida tout simplement de copier un couteau, une paire de jeans et de sous-vêtements, prenant comme matériaux les mêmes objets appartenant au voleur. Il appela ensuite la police grâce à son téléphone cellulaire, pendant que le voyou fuyait la scène du crime, cachant sa honte de ses deux mains.

Andrew jeta le couteau et les vêtements à la poubelle et continua son chemin. Il était quand même fier de lui. Il venait de sauver quelqu'un sans jouer les héros, enfin presque. Au moins, il n'avait pas mis sa vie en danger.

Avec tout ça, il venait d'oublier la neige qui commençait à s'accumuler sur ses vêtements. Il sécha complètement ses vêtements, créant quelques glaçons qu'il jeta dans un banc de neige. Le temps s'était quelque peu refroidi, la neige tombait encore plus opaque qu'avant. Le jeune homme ne pouvait pas voir à plus d'un mètre devant lui, tellement le rideau blanc était épais.

Utilisant son pouvoir, il enleva toute la neige dans les airs à dix mètres à la ronde, lui laissant une vision plus claire. Pour les premières minutes, ce n'était pas trop grave, mais utiliser son don constamment aussi intensément le fatiguait. Il ne voulait maintenant que trouver une place où se réchauffer et manger quelque chose de réconfortant.

De l'autre bord de la rue, il pouvait apercevoir une enseigne lumineuse dans une langue qui lui était inconnue. Seul shish-kebab en dessous lui était familier. Des shish-kebabs ferait totalement l'affaire ! Cherchant son porte-feuille pour savoir s'il avait assez de change pour se permettre un repas au resto, il vu qu'il était rempli de billets de 20, 50 et 100. Il oubliait parfois comment son don lui permettait d'avoir de l'argent facile.

Sur ce, il traversa la rue avant d'entrer dans l'établissement. L'endroit était plein à craquer, probablement dû à la tempête qui sévissait dehors. Seule une petite table pour deux était libre. Une jeune serveuse l'accompagna vers son siège avant de lui laisser un menu. Andrew s'assit et regarda ce qu'il pouvait commander. Tout semblait un peu étrange, à l'exception des shish-kebabs. Du couscous, des plats avec du riz ou avec des tortillas, rien ne l'intéressait sauf les brochettes. Il commanda quelques une de ces viandes sur bâtons avant de commencer à lire le journal en attendant sa commande.

Pendant qu'il regardait les bandes dessinées, la porte s'ouvrit laissant passer un courant d'air froid. Les clochettes au dessus de la porte se mirent à gémir de leur voix métalique, comme pour se plaindre du froid. Andrew n'en fit rien, après tout, des gens entraient et sortaient de la place, c'est un restaurant. Caché derrièere son journal, il ne vit pas la jeune demoiselle approcher.

La gorge un peu sèche, il déposa son journal pour s'abreuver pour ne trouver qu'un verre vide décoré d'une tranche de citron; la serveuse avait oublié de le remplir. Pour couronner le tout, le picht remplit d'eau n'avait pas de glaçons. Non seulement il devrait se servir lui-même, mais il devait aussi se contenter d'eau tiède. Lâchant un soupire, il se dit qu'il ne pouvait pas trop en demander à la serveuse, elle devait être débordée.

C'est alors qu'il remarqua la demoiselle se tenant devant la table. Jeans troués et t-shirt détrempé, elle avait mauvaise mine. Elle semblait fixer Andrew comme pour lui poser une question. Le jeune homme se leva et, saisisant son journal comme un réflèxe, il le redéposa contre le pichet. Mettant une main sur l'épaule de la demoiselle, il utilisa son pouvoir pour sécher complètement les vêtements de la jeune fille sans trop se faire remarquer. Il se dit que le joural contre le pichet cacherait l'appariton de glaçons dans celui-ci.

D'un air concerné, il lui demanda:

Ça va ? Allez, assiez-toi, tu dois être morte de froid dans cette température. Je te paye la traite, allez.

Il s'assit ensuite dans sa chaise, pointant de sa main la seule chaise libre.

La jeune demoiselle sourit aux gentils propos du jeune homme, et Andrew lui rendit la pareille, affichant un chaleureux sourire. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé pour qu'elle soit dans cette état là, mais peut-être pourrait-il l'aider. Les deux s'assirent chacun de leur côté avant qu'Andrew ne continue la conversation. Lorsqu'il offrit de payer, elle répondit d'un polit:

-C'est gentil à vous, mais je vais payer.

Regardant la demoiselle d'un air perplexe, il remarqua qu'elle ne portait nis sac à dos, ni sac à main. Elle devait être vraiment perdue pour oublier ça et ensuite offrir de payer. Ou peut-être son porte-feuille était caché on ne sait où.

-Je vais bien... Je me suis perdue dans New-York. Vous pourriez peut-être m'aider à m'indiquer où nous sommes... ?

Andrew regarda la demoiselle, se demandant pourquoi elle portait si peu durant un temps si froid. S'était-elle fait voler ses vêtements par des criminels ? Ou bien elle sortait d'une asile psychiatrique et s'était perdue dans New York. La deuxième solution ne semblait pas tenir la route; elle était trop éloquente pour sortir d'une maison de fous.

Nous sommes dans un des quartiers un peu moins fréquentés de la ville, un coin reclu si vous préférez. Si vous voulez, je peux vous accompagner vers un endroit qui vous est plus familier, mais avant toute chose, sans vouloir être indiscrèt, que vous être-il arrivé ?

Andrew prit une petite pause, tassant le journal et premplissant son verre et celui de sa compagne d'eau froide. Il prit une gorgée rafraichissante avant de continuer.

Je veux dire, Vous êtes en chemise et en jeans. Sous une telle température, il vous faudrait au moins un manteau d'hivers ou quelque chose pour vous protéger du froid. En plus, vous ne semblez même pas avoir de sac à main sur vous. Vous etes-vous fait voler ?

La jeune demoiselle se massa le crâne semblant chercher ses mots. Puis, après un long silence, elle répondit :

-Je n'ai pas froid le moins du monde. Mais vous avez raison de vous questionner. Pour ce qui est du sac, je l'ai simplement oublié chez moi, à mon grand malheur. J'avais un rendez-vous, j'étais pressée, et j'ai décidé de partir sans – sotte erreur, maintenant je me retrouve encore plus perdue.

Oublié votre sac? Répondit-il avec curiosité.

Il lui était quelques fois arrivé d'oublier son porte monnaie chez lui et ne s'endre compte qu'en mi-chemin. Par contre, ce n'était pas un réel problème pour Andrew; il pouvait reconstruire ses cartes sans effort. Pour l'argent, il en avait toujours dans son compte, et de toute façon, il y avait des boutiques de prêteur sur gage dans tous les coins de la ville. Copier une caméra ou un cellulaire en vogue et le vendre et voilà.

Ouais, ça m'est déjà arrivé d'oublier mon porte monnaie.

Puis sortant son portefeuille de sa poche affirma :

Mais pas cette fois-ci ! Dit-il en souriant.

-Pour ce qui est de votre proposition... J'avoue que j'aimerai pas trop vous embêter non plus. Mais maintenant que je n'ai plus de voiture pour m'emmener... Ce ne serait pas de refus.

Ah, je n'ai pas de voiture non plus, je me promène presque toujours à pieds. Mais si vous préférez, je peux payer le taxi pour vous rendre où vous devez aller, vu la température qu'il fait dehors.

Puis la serveuse arriva avec l'assiette de shish-kebabs d'Andrew qu'elle déposa sur la table, prenant soin cette fois ci de remplir le verre d'Andrew qui avait un peu baissé. L'assiette à demi remplie de riz aux légumes, le reste par les brochettes donnait l'eau à la bouche à Andrew. L'odeur tipique de ce plat lui rappelait des souvenirs. Lorsqu'il passait dans certains quartiers, des marchants de rue avec leur petit kiosque à deux roues remplissait la ville de leur fragrance. C'est un plat, comme un hot dog, qui peut se manger sur le pouce.

Sortant de ses rêvasseries, il remarqua que la serveuse demandait la commande de la jeune fille avant de repartir vers la cuisine, se disant à haute voix «il me semblait que la machine à glace était brisée...» Et c'est alors qu'Andrew remarqua un détail qu'il avait manqué de demander dès le début :

En passant, moi c'est Andrew, et toi?

Andrew commença son assiette de shish-kebabs pendant que la demoiselle commendait ses pâtes. En temps normal, l'étiquette voulait que l'on attende que tous ceux à table ait leur assiète avant de commencer à manger, mais Andrew ne voulait pas que son repas refroidisse. Prenant une bouchée dans une de ces glorieuses brochettes, il regardait la jeune demoiselle.

Cela ne faisait vraiment aucun sens qu'elle soit partie sans manteau dans un temps pareil. Qui ne regarde pas la météo avant de partir ? Peut-être était-elle pressée et l'avait oublié, comme son porte monnaie ? C'était peut-être ça ... Il s'essuya la bouche, puis il demanda :

Quel genre de rendez-vous aviez-vous? Si ce n'est pas trop indiscret. Ce ne dois pas être très pratique de se présenter sans porte-feuille, sans papiers, sans cartes ... J'espère que vous n'avez pas raté d'opportunité à cause d'un simple oubli.

Andrew avait encore ses doutes sur cette demoiselle, mais peut-être s'en faisait-il pour rien. Après tout, ce n'était pas de ses affaires ce qui arrivait à cette femme. Et pourtant, il y avait toujours quelque chose qui le poussait à aider les autres. Mais pourquoi ? Son pouvoir lui donnant accès à tant de choses qu'il se sentait oubligé de partager ? Sa naive personalité, se disant qu'avec un peu d'aide, il se ferait un nouvel ami ? Il ne le savait pas, il voulait juste l'aider.

Désolé, je n'aurais pas dû vous poser cette question, c'était trop personnel, vous n'avez pas à répondre.

-D'accord. Je ne veux vraiment pas abuser de votre gentillesse. Je vous rembourserai quand j'aurai remis la main sur mon porte-monnaie.

Il ne pouvait pas accepter de se faire rembourser, surtout avec son pouvoir. En une journée il pouvait se faisait plus que ce qu'un travailleur normal fait en un mois. Ce n'étais pas exactement légal comme travail, mais il ne volait rien à personne. Personne ne souffrait à cause de lui, seul des poubelles se vidaient de leur contenu pour créer des objets. Il ne pouvait pas non plus dire "Pas besoin de me rembourser, je suis un mutant qui fait de l'argent comme de l'eau" Quelque peu perdu dans ses pensées, il entendu la demoiselle se présenter:

-Iris.

Comme la partie de l'oeil ? Dit-il en lâchant un petit rire.

Puis il se couvrit la bouche et roujit quelque peu, se rendant compte de ce qu'il avait dit. Il venait de rire du nom de la demoiselle, sans s'en rendre compte. Il tempta de changer de sujet.

Désolé ... Mais sinon, que faites-vous dans la vie ?