Il faut bien commencer un jour (Libre)(terminé)

Les étudiants arrivent enfin, sa patience a porté ses fruits même si il n'avait pas grand chose à craindre de ce coté, son statut était sûr mais il n'avait aucune connaissance des élèves, de leur niveau, de leur mutation, et encore moins de leur motivation. Il les entendit arriver de loin et pris cela comme un bon présage, au moins ils n'arrivaient pas à reculons. Une grosse dizaine de jeunes entrèrent dans la salle d'un bon pas, certains s'installant directement sans rien dire, d'autres lui disait un bonjour timide ou plus assuré comme un jeune homme au long cheveux argenté et aux prunelles dorées à qui il répondit d'un simple signe de tête sobre mais respectueux. Les visages des filles était celui de la stupeur en découvrant cette homme plus que bizarre être leur nouveau professeur les hommes eux se faisait petits pour la plupart, attendant que l'homme ouvre la bouche pour adapté leur réaction ou leur humeur. Sans mots dire le nouvel officiant se leva lentement pour jaugé les élèves, son talon claqua légèrement sur le parquet alors qu'il faisait un pas ou deux dans la salle et il finit par faire craquer sa nuque et élevé une voix de basse qui fit presque trembler les murs.

« Bonjour à tous, je suis monsieur Linden et il semblerait que ma mission consiste à parfaire vos connaissance en Histoire. Je ne connais ni vos noms ni vos niveaux respectif mais cela viendra en temps utile. Je ne suis pas contrariant et je ne vous demanderais que du calme, de l'attention et un peu de rigueur. »

Les paroles était claires et dit sans fioriture ni embellissement quelconque. Un léger reliquat d'accent germanique pointait cependant et on devinait assez facilement les origines de ce professeur balafré. Il prit un stylo et s'employa a écrire quelque chose au tableau tout en continuant son laïus d'introduction.

« Vu que nous sommes peu nombreux je pense qu'un cours magistral bête et méchant n'est pas approprié, je vais donc vous mettre à contribution il serait déplacé que vous n'ayez rien à faire à part noter ce que je dis, de plus la véritable histoire ne s'est jamais traduite que par oral selon moi »

Il s'écarta de son tableau pour faire découvrir aux élèves un écriture élégante et soignée digne d'un professeur de lettre du XIXème siècle. On pouvait lire, « Le monde occidentale à l'époque moderne ». Il s'assied sur son bureau et s'amusa à regarder la tête déconfite des élèves découvrant un cours particulièrement redondant sur lequel la plupart avait déjà des bases solides. Le professeur respira profondément et se leva à nouveau en se tenant au centre face à l'assemblée restreinte réunie devant lui. Plus proche de ses oilles il paraissait encore plus effrayant, on pouvait distingué tous les détails de la large cicatrice sur son visage ainsi que ses bras. On ne sentait pas du tout l'odeur del'alcool mis à part avec un sens surnaturel mais en revanche l'odeur de tabac était bien présente.

« Je suppose déjà vu vos tête que vous connaissez déjà beaucoup le sujet, mais ceci n'est que la thématique général. Nous nous occuperons d'un sujet plus précis, plus intéressant et beaucoup plus obscur. « Les Mutants dans l'occident de l'époque Moderne. »

Il vit les visages s'illuminer pour certains et s'effondrer pour d'autres. Ses yeux scrutèrent la salle et s'arrêtèrent sur celui qui lui avait dit bonjour. Son ton était bienveillant mais ne souffrait d'aucun refus, il ne demandais pas il exigeait.

« Toi, le jeune homme blond, je souhaiterais connaître ton nom, j'aimerais également que tu me dises si, à ton avis, les mutants étaient déjà présent en nombre et si oui comment cet état de fait était géré par les Nations de l'époque, à la fin de notre période par exemple. »

Sanzo regardait le nouveau prof avec attention. Il était déjà bien impressionnant assis mais quand il se leva ce fut pire. Sanzo était habitué à ce genre d'homme mais contrairement à son ami Karl dont le physique ressemblait au gorille, le prof lui rappelait ce puissant plantigrade qu'est l'ours. Pas ceux qu'on peut voir dans un cirque mais un grizzly ou un ours blanc, capable d'arracher la tête d'un humain d'un simple coup de patte. Il n'avait meme pas besoin de faire quoique ce soit pour se faire respecter des élèves. On pouvait entendre une mouche voler tellement la classe était silencieuse, à la fois subjuguée par la voix et inquiète par l'homme.

Sean se pencha vers Sanzo en chuchotant   "5$ que je l'assomme d'une note ... " Sean aimait les voix graves et il était capable de trouver la note juste pour assommer quasiment n'importe qui ...
Sanzo le regarda en fronçant les sourcils meme s'il savait que son ami plaisantait, penser s'en prendre à un nouveau prof n'était vraiment pas une bonne idée ... surtout un prof comme Mr Linden.

Pendant que ce dernier écrivait, il leur expliqua sa méthode de travail. Les élèves apprécièrent. La plupart n'aimait pas devoir simplement prendre des notes. Ils étaient à l'age ou leur avis comptait énormément et ou ils appréciaient qu'un adulte le leur demande. Le nouveau prof marquait des points.
Une fois finit, il s'approcha d'eux. Sanzo pouvait sentir son odeur, elle n'était pas autant alcoolisée qu'il le redoutait mais le prof fumait c'était flagrant.
Contrairement à ce qu'il avait marqué au tableau, Mr Linden ne souhaitait pas leur parler du « monde occidentale à l'époque moderne » mais des mutants.
Des murmures s'élevèrent ça et là .. Sanzo fit la grimace. Il était à la fois intéressé et méfiant. Cait lui avait tellement rebattu les oreilles comme quoi la mutation n'était pas un critère à prendre en compte qu'il se demandait pourquoi le prof le faisait.

« Toi, le jeune homme blond, je souhaiterais connaître ton nom, j'aimerais également que tu me dises si, à ton avis, les mutants étaient déjà présent en nombre et si oui comment cet état de fait était géré par les Nations de l'époque, à la fin de notre période par exemple. »

ça ... il aurait du s'en douter .. Meme s'il n'était pas blond, il ne faisait aucun doute que le prof s'adressait à lui.
Sans prêter attention à Sean qui cachait bien mal un sourire narquois, Sanzo fixa le prof tout en réfléchissant quoi lui répondre.

"Sanzo, Monsieur, Sanzo Aoe. J'ai lu dans un article que la mutation serait une évolution naturelle de l’homo-sapiens, ce qui tendrait à me faire dire que nous n'existons pas depuis très longtemps ... (il avait volontairement employé le "nous" non pas "les mutants". Sanzo n'avait jamais eu honte de ce qu'il était. Il appréciait d'ailleurs moyennement que le prof emploie ce terme alors qu'il était probablement aussi un mutant. )
Maintenant est ce que des formes de mutations n’existaient pas autrefois et que personne ne s'en serait rendu compte .. C'est possible, je n'en sais rien. Il est aussi probable que nos "ancêtres" mutants se soient tout simplement cachés des humains ... Quand on voit ce qui se passe aujourd'hui, je ne pense pas que les choses se passaient mieux autrefois. A moins que les humains ayant moins de connaissances et d'informations aient été plus tolérants ... "

Il n'avait pas réellement répondu à la question, tout ceci lui semblait très subjectif. L'Homme tel qu'il était actuellement était une forme de mutant vis à vis de son prédécesseur, lui meme ayant subit une mutation et ainsi de suite ... Cela faisait parti de la vie et de l'évolution.
De plus il refusait de porter un jugement sur les humains, meme ceux profondément anti-mutant. Il avait beaucoup appris depuis 1 an au contact de Caitlyn entre autre. Il n'était pas toujours d'accord mais il avait finit par comprendre que si les mutants voulaient se faire accepter, ils devaient d'abord faire preuve de tolérance et meme envers ceux qui les détestaient. C'était difficile .. ou plutôt facile bien à l'abri de l'Institut mais Sanzo avait bon espoir qu'un jour cela soit possible.

Le calme s'était fait automatiquement, était ce dû à la taille, la carrure, la voix, l'horrible cicatrice qui zébrait sa joue ? Peut-être toutes ces données à la fois comment savoir. Des murmures approbateur c'était levé pour manifester leur joie, d'autres murmures près du jeune homme blond qui s'appelait donc Sanzo c'était d'autre forme de murmure mais il n'y avait aucune raison de l'arrêté pour le moment, autant jouer diplomate. La suite du programme n'avait pas fait que des heureux, la plupart n'avait pas compris et cela se voyait. Le thème général était bien l'époque moderne mais il fallait choisir un sujet et un cours d'introduction sur la question de la vie des mutants entre le XIVème et le XVIIIème siècle était tout indiqué. Il avait visé juste  en demandant son avis à ce jeune homme car il était loin d'être bête, sa question était raisonné, bien construite et appuyé avec une source tout ce qu'il y avait de mieux. Il l'écouta religieusement toujours assis de façon décontracté sur une table non occupé et hocha même plusieurs fois la tête.

« Très bien Herr Aoe je crois que votre réponse qui étais aussi semblable à une fuite qu'à un léger coup d'estoc satisfait tout le monde. Vous avez à la fois tort et raison. »

En effet la classe avait cessé de murmuré et était suspendue à un possible départ de joute verbale entre le professeur et son élève mais il n'en fut rien. Linden se leva et repris sa place derrière son bureau et finit par faire craquer sa nuque, le son se propagea dans la salle silencieuse et un sourire apparut sur le visage marqué du professeur, il semblait avoir pris dix ans en quelques secondes.

« Votre réponse est très intéressante, le fait que je parle de « mutant » du moins en utilisant le termes ne semble pas vous avoir laissé indifférent. Je n'utilise pas ce terme pour un sectarisme quelconque à moins que je sois sectaire envers moi même mais bien comme état de fait je vous rassure. »

S'asseyant sur la chaise de son bureau  le professeur poussa un soupire et continua son laïus en scrutant du regard la salle et en espérant sérieusement qu'aucun n'aurait une soudaine envie de rebellion vis à vis de ce professeur peu académique. Après quelques secondes sa voix reparue.

« Voyez vous nous nous intéressons à la fin de la période c'est à dire le XVIIIème siècle. Herr Aoe vous vous trompez sur le point que les personnes possédant le gène X étaient moins présente, la proportions n'a pas changé mais la population augmentant sensiblement il est logique que la population de « mutant » ait augmenté aussi. Les humains ayant eu une mutation ont pour ainsi dire toujours été présent.»

Après avoir fait craquer sa nuque une nouvelle fois il se leva à nouveau pour voyager à travers la salle.

« Croyez vous que St George a abbatu un dragon ? Que le roi Arthur a parlé à une montagne ? Que d'autre personne ait réellement vu des anges avec de belles ailes blanches ? Ne soyez pas idiot mes enfants en regardant autour de vous vous pourrez voir des gens de notre entourage pouvait aisément se faire prendre pour une montagne ou un ange.  Néanmoins la plupart de nos « ancêtres » lettré on trouvé à leur avantage de travaillé avec ces Hommes hors du commun. On raconte et je vous prie de me croire sur parole qu'un escadron d'un régiment de l'armée prussienne dans les Années 1730 étaient presque exclusivement composé de guerriers aux aptitudes hors du commun ! Non ce n'est pas la connaissance qui a poussé les humains à hair leur frères qui étaient différent, c'est la politique et la  bêtise. Mais ceci est un cours d'histoire donc reprenons. »

Il alla prendre la bouteille d'eau dans son sac et reprit avoir pris un peu d'eau.

« A l'époque Moderne les « mutants » étaient traqué comme ce fut souvent le cas mais cette croisade n'était pas politique elle était mené tout à fait illégalement. La sainte inquisition qui s'était remarquablement acquitté de cette tâche à l'époque Médiévale n'était plus et il a fallaut créé autre chose. Si nous avons la franc-maçonnerie en France nous avons la Sainte Vehme en Allemagne mais ce n'est pas la tendance général et la représsion est peu élevé, il ne traque que ceux qu'ils peuvent voir et n'ont pas toujours l'opportunité de le faire. En somme nous étions bien plus tranquille il y a 250 ans dans une époque riche intellectuellement mais pauvre matériellement qu'aujourd'hui ou nous avons tout. Est ce que vous m'avez compris ? Jusque là rien n'est obscur, vous pouvez mee poser des questions je ne vous mordrais pas... »

Il termina sa phrase par un petit rire et attendit les réactions les bras croisés mais il y avait quelque chose de bizarre il semblait raconter des souvenirs et pas une simple leçon, il avait dans ses yeux cette flamme de celui qui croit dur comme fer à ce qu'il dit.

Plus le cours avancait et plus l'assemblée semblait dubitative. Linden ne pouvait en être sûr évidement lais il était certain que beaucoup d'entre eux venait de perdre pied. Bien sûr on voyait bien que l'explosion des mutants avaient eu lieu il y a une petite cinquantaine d'année mais l'importance d'une vie mutante dans les siècles antérieurs était mise à l'écart presque oublié par la vox populi. Un qui n'avait pas perdu le fil de la conversation c'était l'élève aux yeux de chat et il n'arrêtais pas de répondre à toutes les interrogations qu'il se posait et que beaucoup d'étudiants semblaient se poser. D'un voix calme mais plutot pesante le professeur lui répondit sur le ton de la conversation.

« Pour ce qui est de l'inquisition je n'ai pas dit fanatique. Mais pour quelqu'un du XVI , XVII et XVIIIème siècle qui est lettré il faut trouver une raison valable qu'un Homme naisse avec des yeux de chat par exemple, il n'y a aucune meilleure raison pour l'époque que d'invoquer la volonté de Dieu ou de Diable, officiellement tout du moins. Ensuite je vous suis complètement lorsque vous invoqué le caractère légendaire de ces histoires mais pour prendre un exemple concret nous savons que St Georges est censé avoir tuer un Dragons au IV ème siècle. Qui vous dit que ce Dragon n'était pas un homme avec un caractère physique de reptile ? Je suis sûr que vous serez d'accord avec moi pour dire que cela se trouve facilement de nos jours. Par la suite il est bien plus glorieux de dire qu'il a tué un dragon plutot qu'un simple humain pourvu d'écailles suite à la mutation donné par le gène mutant. »

Le professeur avait été clair et direct. Son message n'était pas brouillé et le cours commençait à se changer en une sorte de conversation à laquelle seule Sanzo participait pour le moment, apparement ce vieil allemand n'avait pas menti lorsqu'il avait prévenu qu'il voulait faire bouger et interagir ses étudiants. Il reprit sa place sur le bureau et écouta religieusement ce qu'était en train de rajouter le jeune homme en attendant bien qu'il ait terminé. Il eut le mauvais reflexe de sortir son paquet de cigarette avant de le remettre dans sa poche avec un petit sourire entendu.

« Pourquoi les mutants n'ont pas pris le pouvoir ? Mais c'est très simple, le nombre ne leur permettait pas de rentrer en guerre contre une humanité que beaucoup haïssait cordialement. Comprenez qu'il est très facile de jouer un petit village en leur faisait un tour mais que lutter contre une salve d'arquebuse est impossible. Aussi fort que peut l'être un mutant il ne peut rien contre le nombre.
Ensuite ,herr, il faut comprendre que ca n'intéressait pas beaucoup les humains de massacrer tous les mutants, seul un instrument comme l'inquisition ou la Vehme s'en souciait car ils se croient doué d'une volonté divine qui les obliges à penser comme tous les autres fanatiques. L'être humain n'est en définitive pas compliquer. Un humain reste un humain qu'il ait une faculté particulière ou pas, leur évolution est juste légèrement différente. Je ne peux dire que les humains actuels sont des « mutants » par rapport à ceux de mon époque car ce n'est tout simplement pas le cas vous comprenez ? »

Il laissa quelque secondes à Sanzo pour qu'il analyse la réponse qu'il venait de lui donner et respira un grand coup avant de sortir une bouteille d'eau et d'avaler une petite gorgée.

« Qui que l'on soit on ne peut prédire le futur et personne ne peut affirmer que cela ne cessera jamais, si je suis devant vous en ce moment à vous expliquer que dans l'histoire nous avons déjà vu des mutants s'intégrer à différent stade dans la société cela veut peut être dire que rien n'est perdu non ? Qu'en pensez-vous vous autres ? »

Cette fois ci il s'adressait à toute la classe avant qu'une légère sonnerie retentisse marquant la fin du cours qu'il avait à peine commencé il fallait l'avouer.

La classe se vide, le silence se propage dans la salle illuminé par les lampes à allogènes. Le professeur regarde les étudiants quitter la salle un mélange de curiosité, de questionnement et de peur dans le regard. Il passe une main sur son visage et suit d'un doigt distrait le large sillon qui creuse sa joue de son œil au menton. Un léger craquement de nuque et il contourne son bureau pour remettre sa veste avant de stopper son geste en voyant le jeune homme s'avancer vers lui. Droit comme un I le prof le regarda s'avancer vers lui d'un pas hésitant ou qui semblait l'être, sa voix était était timide mais ne demandait qu'à être ravivé de la même manière que sa curiosité l'avait emporté durant l'heure qui avait terminé. Sa question était à prévoir et le vieux professeur se mit assis sur le coin du bureau en chêne massif.

« Vu ? Évidemment que je l'ai vu puisque je ne suis pas encore mort. Pour ce qui est de l'inquisition je n'en ai connu que la fin et son emprise en Allemagne protestante était dérisoire mais des mutants plus occidentaux en ont fait les frais. »

Lentement Linden sortit un paquet de cigarette bleu ciel et alluma l'aggloméra de tabac avec une expression de bien-être proche du bonheur. De près on pouvait voir tous ces petits détails qui changent la perception que l'on a d'une personne, ses yeux semblait raconter de vieilles histoires sans que ses lèvres s'ouvrent. Sa peau marquée étaient encore plus abimé de près. Si l'on voyait facilement la large balafre on imaginait assez peu les multiples cicatrices plus petites qui couvraient sa joue.  Ses avant bras étaient aussi couverts de stigmates d'un passé qu'on pourrait croire révolu, par son col de chemise légèrement ouvert on peut voir les prémices d'une brûlure profonde. Fumant tranquillement le professeur reprend la parole comme l'aurait fait un patriarche bienveillant.

« Je suis né en 1739 Aoe, à cette époque le plus dangereux était la Sainte Vehme, une organisation fait de bourgeois se croyant instituer d'un pouvoir divin leur permettant de purger la terre de l’engeance contre-nature, pas besoin de préciser laquelle. On retrouvait parfois un placard sur la porte d'un maison qui disait « Executé par la Sainte Vehme, Motif : Erreur de la nature ». Ce n'est pas un bon souvenir, je n'ai eu à faire à eux qu'une seule fois, j'étais à Brême à l'époque. »

Le professeur récupère sa veste sur le bureau et sort une flasque qu'il débouche avant d'ingurgité une gorgée d'un liquide clair comme de l'eau avant de la tendre vers l'étudiant en oubliant qu'il ne doit pas avoir l'âge de boire ce genre de chose. Il émane la force et le respect, pas une force surnaturelle comme Logan ou un respect au dela de la pensée humaine comme Xavier mais un charisme purement humain, il est fort mais il apparaît fatigué comme un vieux lion qui tente déespérément de défendre le peu de dignité qui lui reste.

« Tu vois le plus dur quand tu vis longtemps l'ami ce n'est pas de supporter ce que les autres ont fait, c'est de pouvoir dormir avec tes propres actes. Sur le moment tu te dis que tu es guidé par de multiples raisons, l'honneur, la justice, la nation mais tout ca c'est du vent. Les Hommes ne peuvent pas juger les actes de leur frères ca seul le vieux le peu. »

Sanzo écoutait avec attention et intérêt. Le prof était vraiment sympa. Bon l'odeur de la cigarette lui fit froncer le nez mais ce n'était qu'un inconvénient mineur. Cet homme était une vrai source de renseignement. Il avait vécu des choses qui faisaient parties de l'histoire. Il était l'histoire. C'était la première fois que Sanzo rencontrait quelqu'un comme lui. Il n'était décidément pas au bout de ses surprises.

« Je suis né en 1739 Aoe, à cette époque le plus dangereux était la Sainte Vehme, une organisation fait de bourgeois se croyant instituer d'un pouvoir divin leur permettant de purger la terre de l’engeance contre-nature, pas besoin de préciser laquelle. On retrouvait parfois un placard sur la porte d'un maison qui disait « Executé par la Sainte Vehme, Motif : Erreur de la nature ». Ce n'est pas un bon souvenir, je n'ai eu à faire à eux qu'une seule fois, j'étais à Brême à l'époque. »

1739 .. il avait ... 274 ans .. Sanzo ouvrit la bouche stupéfait. Lui fier de son intelligence du haut de ses 17 ans venait de recevoir une bonne leçon d'humilité. Il n'était rien face à cet homme. Sanzo n'était pas prétentieux ni vaniteux mais son père ne lui avait jamais vraiment appris la modestie ni l'humilité. Reiji était un homme fier et riche, très riche. Sanzo n'avait jamais volontairement écrasé les autres avec son argent mais meme s'il aidait volontiers les autres scolairement il en était à chaque fois flatté. Tandis que là ... cet homme avait déjà vécu plus de 3 fois ce que lui meme pourrait vivre .. comment ne pas être impressionné.

"erreur de la nature" ce terme le choquait. Il n'avait pas l'impression d'etre une erreur. Il y avait tellement de choses étranges dans la nature. Sanzo aimait regarder les reportages animaliers. Les fonds marins recelaient encore tellement de secret. Ils faisaient tous parti d'un grand tout, de l'univers ... s'ils existaient c'était pour une raison .. et pas seulement celle d'etre haï par une minorité d'humain.

"nous ne sommes pas des erreurs juste .. une évolution .. un changement. Je ne savais pas que cette haine remontait à si loin. Vous croyez qu'un jour ça finira ? "

Le prof prit sa flasque et après en avoir avalé une bonne rasade la présenta au chat. Avec une grimace ce dernier hocha la tête avant de se rendre compte de son impolitesse. Il se reprit et sourit poliment au prof
"non merci monsieur. "
le prof ne semblait pas vexé car il poursuivit. Sanzo le fixa dans les yeux. Il semblait si vieux et fatigué. Malgré la curiosité dévorante, Sanzo était triste pour cet homme et il fit ce qu'il faisait toujours dans ces moments : il se mit à ronronner. C'était devenu naturel chez lui mais c'était la première fois qu'il le faisait devant un prof et un homme.

"est ce que .. est ce que vous les détestez ... les humains pour tout ce qu'ils vous ont fait ?" la question était sortie un peu comme ça, sans réfléchir.

L'expression de stupeur sur le visage du jeune homme était impressionnante il semblait passer en revue sa vie pour chercher un point commun avec le vieux professeur ou alors une raison de ne pas être émerveillé par l'âge plus que vénérable d'un prof d'université reconnu pour aller se perdre dans une institut du bout du monde. Il imaginait très bien comment il le voyait, il pensait sans doute qu'il avait toujours été comme il se présente actuellement, calme et réfléchis, il ne pouvait pas comprendre que ce professeur avait été de ces personnages historiques dont on parle dans les livres et qui se voient récompensés pour charger sabre au clair une unité ennemis supérieure en nombre et en matériels. Légèrement courbé dans sa posture le professeur le regardait dans les yeux avant de reboire un coup et de ranger sa flasque dans un pli de sa veste.

« Je sais très bien que nous ne sommes pas des erreurs de la nature Sanzo, mais imagine un peu. Tu es dans un monde gouverné par le divin, tout le monde croit en Dieu qu'importe sa nature. L'homme selon la genèse est une création de Dieu à son image et là ils découvrent que d'autres personnes existent, des gens doué de raison et qui ont acquis des particularités intéressantes comme manipuler les flammes ou résister à une épidémie sans qu'il y ait d'autres survivants. Pour une personne de cette époque il n'y a qu'une seule solution, il sagit d'une opération mener par Satan pour corrompre l'humanité, dans le contexte de l'époque c'est l'explication la plus logique. »

Bien que fatigué il n'avait pas l'air lassé, il expliquait patiemment comme l'aurait fait un père à son fils. Il avait déjà dit plus ou moins ces paroles mais il les répétait sans aucune gène joignant le geste à la parole pour faire comprendre à Sanzo que l'humanité n'est guidé que par la plus forte des compagnons de route, la peur. Il avait fallu plus de deux siècles à l'Allemand pour comprendre cette donnée qui semble simple mais qui apparaît tellement loin que le persécuté ne se concentre que sur une seule donnée, la vengeance.

« Pour ce qui est de la fin, je n'en sais rien, mais si je suis ici c'est que je crois que l'on pourra vivre en paix un jour ou l'autre. »

Le ronronnement du chat le fit sourire, il avait vu beaucoup de mutations animale mais aucune qui ait été aussi réussit de celle de Sanzo, il était parfait au point de vue de l'adaptation des deux êtres que sont l'humain et le chat et le fait qu'il puisse ronronner le prouvait une fois de plus. Sa dernière question interrompit le geste du professeur qui prenait une autre cigarette, ses yeux se relevèrent vers l'étudiant et il resta quelques secondes à le regarder, non pas choqué, pas absent mais pensif, comme s'il réfléchissait à un lointain passé. Il se leva finalement et passa son lourd manteau de cuir autour de ses épaules.

« Je ne les déteste pas Sanzo, ou pour être plus précis je ne les déteste plus. Je ne suis pas un saint et l'homme que tu vois n'est que le résultat de plus de 250 ans d’expérience, de victoire, de défaite, d'heures de gloire et surtout de honte. Nous sommes tous confronté à des choix un jour ou l'autre et je n'ai pas fait les plus judicieux, j'ai suivit moi même une voie similaire que suit la confrérie actuellement, j'ai lutté à mon niveau pour une supprématie mutante à plus petite échelle que les suivants de ce Magnéto. J'ai exécuté ma revanche sur l'humanité et maintenant je ne peux rien faire à part regretter des actes que tu ne peux même pas imaginer. »

Sanzo sourit au professeur qui avait la gentillesse de répondre à ses questions. La discussion était cependant plus celle d'un père (voir grand père) envers son (petit) fils que d'un prof et son élève. Sanzo pensa d'ailleurs qu'il n'avait jamais parlé de tout ça avec son père. Peut être et meme surement parce qu'il n'était pas un mutant. Et Karl avait toujours refusé d'évoquer son passé.

C'était curieux que le vieux prof l'évoque envers un "étranger" sans aucun problème. Il n'y avait ni honte, ni rancoeur, seulement de la fatigue et peut être un peu de reconnaissance envers ce jeune ..
Sanzo avait quand meme du mal à s'imaginer cette époque .. Aurait il survécu .... il en doutait. Son pouvoir n'était pas très puissant. Il aurait probablement fini au fin fond d'une foret à vivre comme un animal ... ou dans un cirque, derrière des barreaux, exposé comme un monstre, comme le "garçon-chat".
Son imagination galopa et sa queue se mit à fouetter l'air furieusement. Il préfèrerait mourir que d'avoir à subir ça.

« Pour ce qui est de la fin, je n'en sais rien, mais si je suis ici c'est que je crois que l'on pourra vivre en paix un jour ou l'autre. »

De l'espoir, c'était tout ce qu'il leur restait .. non il y avait aussi le combat ... mais pas le combat armé. Influencé par Cait et ce que Rachel lui avait raconté de sa propre vie, il en était venu à penser que répondre au conflit par les armes n'était vraiment pas la bonne solution. Bien sur il était encore bien jeune et la plupart des problèmes lui étaient inconnus comme à ses camarades d'ailleurs. Ils vivaient à l'Institut, bien tranquilles et protégés.
Sanzo avait franchi un pas en se joignant au groupe de récupération qui l'avait amené à rencontrer des jeunes mutants dans la galère. Il avait découvert la vie, une autre vie que la sienne. Il était chanceux, il l'avait toujours su mais ce n'est qu'au cours de ses "sauvetages" qu'il en avait prit pleinement conscience.

Le prof mit son manteau, pensif avant de reprendre et de lui explique que non, il ne détestait pas les humains.
Sa dernière phrase fit écho dans la tête du chat .. était il le seul à n'avoir jamais vraiment subit d'horreur. Bien sur il avait été "rejeté" dans son enfance mais il avait passé quoi ... une heure .. à peine, seul avant de percuter la voiture de son "père". Etait ce pour ça qu'il était si naïf ... il y avait eu Karl bien sur et Cait lorsqu'il était arrivé à l'Institut puis Rachel et bien d'autres .. et maintenant ce vieil homme .

A moins que justement sa "belle" vie soit la raison de son caractère. Il n'avait que très peu souffert et pouvait donc être facilement à l'écoute des autres. Outre ses dons liés à sa nature féline il était une "éponge à émotion". Il pouvait écouter sans éprouver de rancoeur, simplement de la tristesse voir de la compassion.
Un grand sourire amical aux lèvres Sanzo regarda le prof toujours en ronronnant.   "mais .. c'est fini non .. maintenant vous essayez de faire le bien, vous essayez de vous racheter.  Vous savez cet endroit est vraiment merveilleux, je suis sur que vous y trouverez la paix. Je sais bien que je suis qu'un gamin et votre élève mais si vous voulez discuter ..."

Sanzo se tut un bref instant, il était sûr que le professeur avait plein d'histoires à raconter. "ça doit quand meme être fabuleux, vous avez vu tellement de choses .. vous pourriez écrire un livre. Vous avez tellement de chose à nous apprendre ..."

il avait dit ça avec spontanéité et sincérité et bien sur beaucoup de curiosité.

Le professeur esquissa un frisson involontaire, son visage ne transpirait qu'un sourire, un évocation extérieur d'une certaine forme de bonheur intérieur en réalité ses sentiments étaient beaucoup plus profond, beaucoup plus profond. Sa vie durant il avait couru, il avait erré d'île en île, de couvert en couvert pour éviter les feux ennemis. Le soldat qu'il était venait de trouver un climat totalement différent qui prenait toute son envergure par les paroles de ce jeune homme, naïf au premier abord mais riche, intelligent et forgé de valeurs bien plus importantes que le courage ou la capacité à tuer un homme de multiples manières possible. D'un geste amical il passa sa main dans le dos du chat pour lui indiqua le chemin de la sortie qu'il parcourait avec lui d'un pas lent et mesuré. Un regard à sa montre lui indiqua que 10h était passé depuis longtemps et le couloir était à présent éclairé par les rayons du soleil passant à travers les vitraux de l'édifice. Son esprit était jeune et même s'il pouvait partagé les souffrances du vieil homme il ne les comprendrait jamais, il ne saurait jamais et c'était une bénédiction pour lui. Personne sur terre ne mérite de vivre la même vie que ce professeur blasé d'une vie trop longue qui tardait à trouver un sens malgré sa longévité.

«  Sanzo, même si je change maintenant, même si j'ai déjà changé tout ceci à peu d'importance. La grandeur d'un homme se démontre par ses actes et malgré mes connaissances, malgré ma vieillesse tu es pour le moment bien plus grand que je ne le serai jamais. Une fois que tu dépasses une certaine limite tu as beau freiné des quatre fers tu es condamné. J'ai du sang sur les mains et même si les Hommes me pardonnent, le vieux lui sait que ma vrai place n'est pas au panthéon. »

Un discours bien triste en somme mais dont les expressions extérieures ne transposait ni haine, ni douleur, ni lassitude simplement de l'espoir. L'espoir de donner un sens, de barrer à jamais ce chemin qu'il avait arpenté pour ne récolter que les fruits d'une bêtise plus importante encore que celle des Hommes actuelles. Un tour de clef et sa salle fut fermer jusqu'au cours suivant ce qui n'était pas pour lui déplaire. Il se redressa enfin et passa sa main câleuse sur son menton ou fleurissait une barbe naissante. Il n'avait pas à s'inquiéter le professeur était venu pour une mission, une croisade bien à lui qu'il entendait mener à bien quoi qu'il lui en coûte.

«  Et pour moi tu es un peu plus qu'un gamin fils, j'ai vu trop de gamin faire les mêmes erreurs que leur père et crois moi 274 est un temps trop court pour se rendre compte de la réelle signification d'une vie. Toi et tes camarades sont les fondations sur lesquelles un espoir concret se construit appuyées sur le terrain branlant d'un passé trop sanglant. Si toi à 20 ans peu comprendre qu'une vie ne se résout pas à une succession d'actes anarchique guidée par un rejet de l'inconnue et une peur du différent alors peut être qu'une personne plus agée pourra s'en rendre compte également. »

Le vieux professeur sortit une nouvelle cigarette et la porta à ses lèvres sans l'allumer tendant sa main forte vers le jeune élève.

« Mais pour le moment l'espoir doit aussi s'instruire et tu as 20 mn de retard, tu diras que je t'ai retenu. Si tu veux continuer cette conversation je trouverais bien une raison de te croiser en dehors des cours et ce sera avec plaisir que je répondrais à toutes tes questions. »