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 Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub

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Kyle Kenneth
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Kyle Kenneth


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MessageSujet: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeVen 24 Mai - 21:05


Elle se rua sur lui comme un animal traqué, faisant fit du sang lui coulant sur la joue et de la pluie battante qui brouillait sa vision. Privée de l’information de la douleur, elle avait l’avantage et lui non. Cette rage, cette impulsivité, qui poussait sa force dans le moindre de ses coups, elle l’avait fait sienne jusqu’au bout des ongles. Elle n’avait pas eu meilleur professeur et c’est une leçon magistrale à donner à celui qui lui a enseigné combien le sol est dur sous la chair et combien on peut chuter rapidement lorsqu’on néglige les petits détails.
Ils chutèrent à même le sol sous la violence de la charge mais à aucun instant elle ne lui laissa l’espoir de reprendre le dessus. Chien et chat, ils étaient cette querelle ancestrale de deux tout qui s’attirent et s’annihilent dans la boue et le sang.  

La main gauche sur son torse, elle prit appui avant de lui administrer un coup droit à s’en fissurer les phalanges, le choc mat et le cri rauque, quasi bestiale qu’elle émit ne pouvaient qu’attester de la violence de l’action. Sans chercher à retenir le flux, elle frappa à nouveau, puis à nouveau et encore en une cadence effrénée alors que lui-même, ruisselant de sang et noyé à même le sol sous la pluie diluvienne accusait choc après choc en cherchant à se dégager de l’attaque. D’un geste salvateur, il lui souleva le visage, l’empoignant à la gorge alors que de son bras elle continuait à frapper, le sang maculant son poing. D’un coup de genoux fracassant il la fit décrocher alors que le souffle court, elle roulait sur le côté en crachant et suffoquant. Reprenant ses esprits, il l‘attrapa sans ménagement par la crinière rousse boueuse pour l’attirer à lui mais loin de renoncer, elle le griffa avec toute sa rage avant de rencogner à nouveau à l’aveuglette une fois encore parvenue à regagner sa position sur lui et l’empoignant au coup pour l’étrangler, visage contre visage en une colère quasi animale et indomptable.

- Où étais tu !!!   OU ETAIS TU ?!! QUAND IL ME COGNAIT ! FILS DE PUTE !!!

Il ne répondait pas, elle resserra son étreinte, iris contre iris.

- TU sais c’que ça fait cette douleur d’être seule ? Quand tout s’effondre ? TU NE SAIS RIEN !!! JE NE TE DOIS RIEN ! JE NE TE DOIS RIEN !!!

D’un geste vif mais atrocement douloureux,  il parvint à dégager son bras droit maintenu par le genou de Fuzzy pour matérialiser son canon qu’il fit glisser jusqu’à la tempe de la jeune femme qui accueillit le geste par un rire sarcastique redoublant d’effort pour l’étranglement.

- Vas y…fais-moi rire ! Qui crèvera en premier ? Moi avec ton flingue ou toi grillé ? On a commencé ensemble, ça serait logique de finir ensemble ? T’en dis quoi ? T’EN DIS QUOI ???

Avec un rugissement venu des entrailles, il lui hurla au visage.

- J’EN DIS QUE JE T’ACCEPTE ! J’ACCEPTE CE QUE TU ES DEVENU ! ALORS A TOI DE FAIRE LA MEME CHOSE !

Mais elle n’écoutait pas, il y avait cette lueur criminelle dans son regard, cette lueur familière qui me renvoyait à ce que j’étais moi-même et à ce mal qui coulait dans mes veines et ne voulait plus jamais se tarir.
Jamais je ne trouverais la paix

___________________________________________________________


Le réveil.

C’est ce filet de jour qui me lumière au visage et le bruit de circulation à la périphérie de Reno vient en renfort pour m'indiquer que la vie à reprit.,
Dehors, une ville lumière en naissance parmi d’autres, arrachée au désert comme Végas mais qui a dû souffrir de la comparaison avec son ainée au point de se laisser vider et de croitre dans son ombre en un lent gémissement muet.

J’ignore l’heure et le jour et à dire vrai, je m’en fiche totalement.
Alors que je laisse refluer les bribes de ce mauvais rêve comme un spectre qui se plait à venir me hanter régulièrement pour dire bonjour en me plantant dans la gueule une paire de crocs acérés ou simplement vous pourrir la conscience, je rassemble les souvenirs de la veille. Je lui ai montré la rue et ce qui en coule : la vérité derrière chaque visage fermé de ses milliers de rencontres anonymes ou chacun à une histoire douloureuse à nous raconter. Nous avons trainé comme des astres épris d’une liberté enivrante. Pas d’alcool, sa présence était largement suffisante à me remplir de ce qui me manquait le plus. Je lui ai montré avec malice comment arnaquer placidement un touriste au snooker, elle m’a observé avec indulgence et peut être même plus en bonne groupie et puis nous avons parlé, nous et le monde autour. Longuement, sans véritablement de passion certes mais cette retenue fait partie de nous, elle n’est pas bavarde, elle se lit dans nos attitudes pas à travers des mots futiles et volages, ils n’ont pas cette promesse tacite que nos corps peuvent avoir. Nous avons parlé de choses et d’autres parce que j’ai envie de la connaitre et j’ai si peu de temps pour le faire, l’impression que tout est compté, écrit et métronomé par d’autres que nous. Je veux l’apprendre, l’apprendre dans le moindre de ses renoncements, la moindre de ses faiblesses. L’apprendre dans le moindre de ses sourires, le moindre de ses espoirs et connaitre chacune de ses ombres qui passent dans son regard parce que l’ombre est une blessure qui une fois de plus en dit bien plus que toutes les plus belles confessions. Je veux la confesser, je veux la garder mais je sais que c’est un luxe qui ne nous sera pas donné.

Le matin nous défatigue de ces nuits d’amour qu’on se livre comme des batailles, c’est pourquoi je me tourne vers elle et le l’observe longuement alors que Morphée la tient encore dans sa nudité fragile. Dans cette chambre avec ce drap tombant sur ses reins, elle dort paisiblement à la manière d’une enfant, toute défense tombée. Elle est d’une beauté troublante qui s’ignore, comme une histoire qui reste à écrire sur nous-même et sur ces espoirs qui nous portent.
Ma main file sur ses cheveux en une caresse se prolongeant vers son visage et les fenêtres de son âme me renvoient mon regard sérieux et pensif.
Elle revient à moi, elle revient à nous. Inutilité d’un bonjour quand on sait qu’il le sera forcément.


-  Y’a des choses…Que je veux que tu saches, des choses qu’on n’apprend pas à dire…Juste, on pourrait aller au bout du monde que ça m’irait, on pourrait mourir que ca m’irait, on pourrait faire ce que tu veux que ça m’irait…du moment que tu sois avec moi. Tout ce qui se passe là, Jub, ça compte. Ça compte comme t’as pas idée. Ne me demande pas pourquoi, ces choses-là ne se commandent pas : elles existent et on les découvre, c’est tout.  


Il y a la route, au bout de la route il y a deux choix. Le pacifique qui s’ouvre vers l’aventure ou les terres qui nous ramène vers nos habitudes. Je t’emmènerai jusqu’à cette plage pour que tu puisses y trouver ta vérité dans les eaux sombres  ou claires selon tes humeurs. Je me plierais à ton choix mais je sais déjà que j’en serai changé à tout jamais. Parce qu’alors que tu traceras enfin ta propre route, je resterai là parmi tes ombres.

Suspendu à tes mots, mourant dans ton souffle, guidé par ta peau. Je serai éternellement là.

C’est ma promesse.
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Jubilation Lee
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeMer 10 Juil - 8:26

Cela fait quelques jours que deux images tournent en boucle dans mon esprit. Deux images aux antipodes l'une de l'autre, balançant ma vie et mon esprit sur une fine corde entre équilibre et déséquilibre. Deux images, d'horreur et d'amour, de peur et d'affection, de rejet et d'envie. Je revois ces corps, je revois ce sang et je revois cette scène maculant la pièce de la seule chose liant mes deux images : le rouge. Je revois aussi son visage, après que mes lèvres se soit décollées des siennes et que je m'observe, belle et magnifique à travers son regard comme le plus beau des miroir. Rouge passion et rouge sang, trois corps désintégrés et un regard fascinant me contemplant, je n'arrive pas à en oublier une lorsque j'aimerais voir à jamais l'autre. Entre rêve, cauchemars et réalité j'ondule et me laisse porter, guider par les événements. Je me laisse guider par les secondes qui défilent sans que je puisse m'en rendre compte. Hors du temps, hors de la réalité, je ne fais que vivre un rêve après avoir vécu un cauchemars. Sa voix éveille mes sens alors que le soleil m'éblouit quelques instants faisant frémir mes paupières. Il sait si bien m'offrir ses mots, alors que je reste fascinée par les mouvements de ses lèvres. Je lui souris alors, un sourire ravi et même ravissant alors que je tends mon corps et mes pieds dans une contraction et un soupir jouissif pour finalement éveiller mon corps. Il m'a parlé, il me parle et me parlera car de nous deux c'est le plus bavard. Je ne sais jamais quoi lui dire mais je dois avouer savourer ses phrases comme on savoure un dessert. Elles résonnent dans ma tête, prenant plus ou moins le sens que je leurs donnent.

« Nan dit pas ça, j'veux pas qu'on meurt. Je veux encore respirer, aujourd'hui plus qu'jamais. »

Vivre et respirer aujourd'hui plus qu'hier. J'ai encore tellement d'amour à donner, de baisers à recevoir et de réveil à savourer. Je ne veux en rater aucune miette, je ne veux rien gâcher car je sais à quel point c'est précieux. Je ne peux m'empêcher de me rapprocher de lui pour coller ma tête contre son torse et profiter encore de ce réveil, malgré les tensions de la nuit. Je sais qu'il a eu des rêves agités, je l'ai senti et sans doute a-t-il senti les miens. Des cauchemars ou plutôt des vieux et jeunes démons. Je ne tenterais pas de le questionner ni de le rassurer car il sait mieux que quiconque quoi faire. J'aime lui laisser cette virilité presque paternelle me renvoyant des années en arrière, me dénudant de toute défense et magnétisant mon regard. Il me guide et je le laisse faire ou plutôt, il me guide si bien que je le laisse faire.

« J'aime bien ces villes et ces voyages en voiture. C'est simple mais... beau. »

Tout n'est pas encore cicatrisé, ni même soigné. J'ai encore ces plaies qui ne demandent qu'à se rouvrir au moindre souvenir venant les percuter pour en arrachement les fragiles points de suture. Malgré tout si je me sens heureuse aujourd'hui c'est grâce à lui. Je lui dois bien plus que la vie, que l'existence, je lui dois mon sourire. Il a su ma le garder, me le sauvegarder avec son amour de telle sorte qu'aujourd'hui plus que n'importe quelle jour je veuille vivre.

« Elles m'ont appelé hier. »

Je ne sais pas pourquoi ces mots sonnent comme une rupture et me rongent de l'intérieur pourtant je ne peux pas tout laisser, je ne peux pas les laisser,  d'aucune manière.

« Je vais rentrer et leurs raconter. Mais... »

J'hésite, le serrant un peu d'avantage dans une grande inspiration.

« J'ai peur de leurs réactions, de leurs jugement... de... de leurs regards. »

Peur de les perdre ou de perdre leurs amitié peut-être. Peur d'être reniée après avoir manqué à mes credos et mes valeurs. J'ai peur qu'elles me jugent comme une gamine et que je m'énerve, sur les nerfs, marquant dans la dispute la plus inutile la fin de ce qui est ma seconde et unique raison de vivre désormais. Je ne veux pas non plus qu'elles me poussent à faire un choix. Je ne veux pas choisir entre lui et elles je les veux tous et toutes mais est-ce simplement possible ? Je me détache légèrement pour plonger mon regard dans le siens, inquiète, murmurant avant de chercher à l'embrasser.

« Dans la semaine... je leurs ai dit dans la semaine. »
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Kyle Kenneth
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeMer 10 Juil - 19:11


« J'aime bien ces villes et ces voyages en voiture. C'est simple mais... beau. »

Qu’est-ce que j’aurai pu répondre à cela ? Qu’est-ce qu’on peut offrir quand le bien le plus précieux que l’on possède reste de pouvoir mettre un pied devant l’autre et d’avancer sans entraves, le plus librement possible. Nous sommes tous entravés par nos propres liens et par nos propres choix, c’est une vérité qui vient sur le tard, quand le temps s’achète et que l’on comprend enfin ce qui relève du superflu et du nécessaire. C’est une vérité que l’on partage rarement mais à présent j’avais décidé de partager cette vérité avec elle. Mais j’étais bien assez lucide pour savoir que si l’on écorchait l’écorce, l’acide coulait sous la carapace et que toujours, ces liens où l’on s’enchaine sont justement ceux qui nous évitent de sombrer totalement et de se perdre dans nos travers. On ne peut vivre anarchiquement, la liberté à forte dose finit par vous assombrir l’esprit vers une sorte d’attitude blasé menant souvent à perdre l’appétit de vivre, on se lasse de tout, c’est dans la nature humaine.

Les villes offraient un visage différent, l’une après l’autre comme autant de ces endroits que l’on sait exister mais dont on ne saisit l’âme qu’à force d’en humer l’air et en toucher du doigt le drame urbain. C’est ce que j’avais à offrir, une liberté teintée d’un réalisme à faire mal et un message à chaque aube recommencée : cette journée, ma belle, sera ce que tu en feras car il n’est nulle part où tes pas ne puissent pas t’emmener si tu en as réellement le besoin et surtout la volonté. Je savais que Sacramento était à nos pieds et que cette dernière était l’antichambre de notre halte, de cette plage de San Francisco où je la laisserais faire son choix : tout à la fin d’un Continent devant les eaux aventureuses du Pacifique. Sa vie, ses choix, les miens étaient des plus explicites.

« Elles m'ont appelé hier. »

Je le sais déjà et j’en frémis même si je ne laisse rien paraitre. Ses choix s’esquissent déjà, ils ne demandent qu’à murir pour s’imposer d’eux même et m’éclore en pleine face. Les liens, ils impliquent deux extrémités, je n’en tiens qu’une entre mes doigts, mais si il y a du mou dans la corde, la réponse inévitablement ne se fait pas attendre. Elle n’est pas aussi libre que moi, c’est une évidence, elle se doit aux autres, elle se doit à son cœur. Mais bien souvent à vouloir concilier les extrêmes on se retrouve écartelé et anéanti. Le choix s’impose, même si c’est un non choix, ça reste une décision quoiqu’on en dise.

« Je vais rentrer et leurs raconter. Mais... J'ai peur de leurs réactions, de leur jugement... de... de leurs regards. »

Inévitable. Nous ne sommes tous que jugement depuis nos certitudes. Etais je si différent moi qui critique ouvertement les choix de ma sœur au point qu’elle s’est vu contraint de me les faire accepter dans le sang et la douleur ? Était-elle aussi différente pour en arriver à l’instar de son élève à procéder des mêmes méthodes pour se faire accepter ? Une fois plus, je ne pouvais pas intervenir dans cette situation, juste l’assister de mon soutien indéfectible.

« Dans la semaine... je leurs ai dit dans la semaine. »

Elle chercha à se rassurer dans un tendre baiser prélude à un réveil plus en douceur, je lui offris la tendresse rassurante qu’elle attendait de moi avant de poursuivre.

- Je n’ai pas le droit de te dire ce que tu dois faire, mais je crois qu’effectivement, cette situation se doit d’être clarifié : surtout si tu les aimes autant que ton inquiétude laisse à le supposer. C’est ton cœur, Jub’, personne n’a le droit d’en dicter la conduite, ni moi, ni elles. L’institut c’est chez toi…On à tous besoin d’avoir un endroit où l’on peut redémarrer, où l’on peut être…en sécurité. Je comprends très bien ce qui te retient là-bas, mais j’aimerai que tu attendes la fin de la route pour énoncer tes choix, c’est vraiment la seule chose que j’aimerai que tu fasses pour moi. Deux, trois jours. C’est comme tu veux.
Je ne connais pas Amy mais même si j’ai du mal, je connais encore un peu ma sœur…elle ira au conflit, elle n’acceptera pas, elle s’emportera parce qu’elle t’aime et qu’elle a peur pour toi. Mais quoi qu’elle puisse te dire, tu peux me croire la dessus pour chaque souffrance qu’elle t’infligera, elle s’en infligera le double…Ce n’est…que du vent…une façade…sa colère, ses gestes, ses explosions…juste sauver les apparences. Tu crains la réaction, oui tu le peux, mais le jugement et le regard…non…Cait ne juge personne et te regardera avec les yeux de cette affection qu’elle te porte. Ça, j’en suis certain.

Quant à nous…(et j’espère qu’il y a un nous)….je pense que ce jour est encore jeune pour véritablement vouloir pointer le nez dehors, non ? Tu as une idée d’activité physique pour commencer la journée, on m’a dit que je…me rouillais un peu. Tu m’proposes quoi ?
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Jubilation Lee
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeDim 14 Juil - 17:17


Amy serait peut-être la plus calme des deux lorsque l'annonce sera faite. Elle ne connaît Kyle finalement que de la bouche de Caitlyn. Je ne sais pas comment je dois leur dire. Je crois que le mieux serait sans doute de ne pas tourner autour du pot parce qu'au final, cela reviendra au même en plus court. Je vois déjà la réaction de Caitlyn dans ma tête et, même si Kyle a encore raison sur sa colère de façade, je ne peux m'empêcher de frémir. C'est une tigresse terrifiante lorsqu'elle se met en colère et mon orgueil de fille complexée n'arrangera pas grand chose. Suivre son cœur, encore et encore comme une éternelle solution à tous les problèmes et un éternel chemin duquel on ne doit jamais s'échapper ni dévier. Il est confrériste et je suis X-women et en quelque sorte nous faisons que vivre un amour interdit en priant que nos paires ne nous condamnent pas. Mais pour l'heure je me dois de ne plus le préoccuper avec cela. C'est mon fardeau et il a le siens. De la même manière que nous devons respecter chacun nos choix nous devons aussi en respecter les conséquences. Nous serons souvent séparés par la distance d'un pays entier, par les Idéaux de deux frères ennemis et par les choix de deux destinés. Mais je sais qu'en ce qui nous concerne, car il y a désormais bel et bien un nous, cela rendra notre amour que bien plus ardent et sincère.  Car pourquoi se forcer alors que tout nous oppose ? Pourquoi se forcer alors que nous sommes si souvent séparés ? La seule et unique raison qui pourra justifier cela c'est la sincérité des flammes sentimentales si discrètes qui nous anime. Nous les taisons  tous deux sans doute pour cette même raison, sans doute parce que ce n'est que pure évidence et que lorsqu'elles ne seront plus en nous cela le sera tout autant. Caitlyn pourra peut-être le comprendre, avec du temps, avec de la patience et du courage. Peut-être acceptera-t-elle que j'aime Kyle par delà sa nature, ses choix, son passé et ses fréquentations mais uniquement pour son cœur résonnant de bonté dans le miens.

Je souris alors qu'il me demande ce que nous devrions faire par la suite. Je souris pour la légère naïveté simulée dans la voix ;  pour la neutralité n'appelant que le sous-entendu dans mon esprit tourné uniquement dans ce sens depuis ces quelques jours. Certains y trouveront de la perversité malsaine là où je n'y vois que de la liberté sous sa forme la plus parfaite. C'est dans l'acte que j'oublie quand d'autres ne peuvent se passer de boire. C'est en plongeant mes yeux dans les siens, en me laissant bercer par sa voix, guidée par ses mains et serrée avec vigueur dans ses bras que j'en oublie ce qui me perturbe tant.

« Voyons-voir c'qu'on peut faire de ça... »

Dis-je en poussant ses épaules de mes mains pour lui plaquer le dos contre le lit alors que je grimpe à califourchon sur son ventre un regard pleins de malice d'une gamine qui se découvre amoureuse. Mes bras tendu se relâchent un peu alors que je rapproche mes lèvres de son oreille pour lui murmurer quelques mots avant de me redresser.

« J'aime bien le rodéo moi... »

***

Je suis dehors alors que le soleil illumine le ciel et déjà je repense avec un sourire au lèvres à ce réveil. Si peu de chemin a été fait sur le cadran du temps et pourtant j'ai vécu plus que ce que je pouvais vivre en des mois et des mois à l'Institut. Un léger vent souffle dans mes cheveux alors que j'inspire, les yeux fermés. Lunette sur le nez, débardeur blanc et short de jean je ne suis pas différente en apparence aux autres jours. Pourtant, les bras derrière la tête marchant quelques pas nonchalamment je sais que je suis changée à jamais. J'ai retrouvé mon instinct et mon cœur, j'ai retrouvé cela malgré la tourmente dans laquelle je me suis fourrée après les terribles épreuves que j'ai traversé avec les X-mens. On peut pas dire que la vie d'héroïne est une vie cool est sympathique. Depuis un an maintenant j'ai connu d'énormes doutes, regrets et remords quant-à mon rôle, mes actes et ma place. J'ai souvent fermé ma gueule parce que finalement c'était ce que tout le monde faisait. Les anciens étaient rodés et solides et les autres suivaient leurs traces mais du haut de mes 12 piges d'age mental je me prenais  de sacrés claques, masquant tout ça derrière un sourire crétin, me sous-estimant et perdant toute confiance malgré la pseudo-répartie de chieuse et la réputation de tête brûlée que je me suis faite. Il fallait simplement que je mette un peu d'ordre, que je prenne le recul nécessaire pour voir par dessus le labyrinthe de mes piètres souvenirs moins douloureux que certains mais douloureux quand même. Aujourd'hui je respire à fond et je sais exactement où je suis, où j'en suis et ce qu'il me reste à accomplir mais le plus important : c'est que je sais comment l'accomplir. Je ne le sais pas maintenant parce qu'on me la dit et apprit, non, simplement parce qu'on m'a ouvert les yeux dessus de la même manière que ma passation. Pourquoi alors, si je le savais depuis la passation j'ai besoin qu'on me le rappel maintenant ? Peut-être parce que pendant la passation je l'ai découvert par moi-même et que j'avais juste besoin de confirmation pour savoir que je ne me trompais pas. Quoiqu'il en soit, maintenant et grâce à lui, c'est chose faite. Il me renvoie à mon père qui m'expliquait, alors que je lui demandais la signification des mots gravés sur son collier : In via est le résumé d'une philosophie de vie signifiant qu'il faut trouver ta voie et la suivre en restant sur la route. Ma voie est mon cœur et la route est mon instinct et alors que je me retourne vers Kyle, je sais que dans ma tête, une page se tourne, laissant  à nouveau une place vierge pour continuer l'histoire.

« C'est quoi la suite Kyle ? San Francisco ? »
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Kyle Kenneth
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeVen 19 Juil - 19:34



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Sacramento à cette allure de vieille fille sage. Pas assez proche de la mer pour se targuer d’héliotropisme et de douceur de vivre. Pas assez marqué par l’Histoire pour s’enorgueillir de se composer d’histoires singulières croisées en sarabande hasardeuse pour en donner une couleur inédite et une aura singulière , pas assez terrée dans les profondeurs du pays pour s’enmontagner et se drapper des mystères des grands espaces. Sacramento est une ville posée là comme un trait d’union entre le vide et la cote, elle n’a pas d’âme, elle se cherche toujours et s’invente une importance artificielle comme première ville de Californie. Mais les murs sentent toujours la peinture et les plâtriers n’ont pas touché leurs gages, cette ville ressemble à un composite entre un air lointain de Vegas et une main tendue vers ma Frisco mais à hurler dans les rues neuves, il n’en sort qu’un vague écho de superficialité. Les gens qui vivent là voudraient clairement vivre ailleurs, ils ont perdu de l’authenticité de l’ouest et de cet esprit pionnier qui animait le désir de la route car nous en revenons toujours à ca : la route.

Je la sais proche de finir, il me semble déjà voir les grains de sable de la plage de North Beach voler dans les airs. C’est pour ça que j’ai répondu par l’affirmative à sa question sans en rajouter. C’est ainsi que tout finira, ou que tout débutera je ne sais toujours pas moi-même, les mystères de la route sont ainsi fait. Pour l’heure, la ville est agitée d’un flot lancinant même si le centre-ville nous a paru plus bavard et donc moins tolérable. Un Snack sur la Downtown, ça nous sera largement suffisant pour la pause méridienne. Je ne suis pas adepte de la junk food, je crois que je mange par automatisme parce qu’il nous faut rester en vie. En tout cas, ce « Mexican Food » me parait peu fréquenté, bien assez pour se poser sans attirer le regard des curieux d’façon pour ce qu’ils ont à me dire les curieux qu’ils s’occupent de raccorder les lambeaux de leurs vies, ils auront déjà bien assez à faire.
Je ne peux m’empêcher de sourire alors que je la regarde assise avec une désinvolture évidente sur la banquette rouge du snack. Ses gestes, la vivacité de son regard et cette manière de jouer avec la paille de son cocktail alors que nous attendons le service. Mon regard croise le sien en une nostalgie certaine, je sais qu’elle me comprend dans ces moments violent d’introspection où les souvenir viennent crever la surface d’un océan placide d’une vie sous contrôle blindée d’apathie et d’habitudes rassurante même dans l’imprévisible du choix de la Route. Il y a une question dans cette échange de regard, une question muette qui sonde mes mystères et qui cherchent à y retenir le souffre d’une brulure infernale. Parce que c’est elle, j’y sacrifie volontiers, parce que c’est ainsi qu’on construira quelque chose.

- Cette façon de tourner ta paille…j’ai connu quelqu’un qui faisait la même chose. Elle te ressemblait assez, impulsive, pleine de vie et indépendante. Elle s’appelait Kaleight, une jeune hispanique de 17 ans, une mutante paumée comme il en existe des millions. Elle rêvait d’héroïsme et de sacrifice pour une cause, elle rêvait d’un monde sans différences où nous prendrions ce qui nous revient de droit, la liberté. Insouciante et extrême. Nous avons fait un bout de chemin, elle aimait à m’appeler « son mentor », je lui apprenais à rester en vie et discerner le superflu et l’essentiel, le bien du mal, le légitime de la violence aveugle. Elle a appris tant que j’étais à ses côtés jusqu’au jour où je ne l’ai pas été. J’ai dispersé ses cendres dans le Rio Grande…pour qu’elle devienne complètement libre.

C’était la première fois que…tu vois…depuis Cait…j’avais l’impression d’avoir retrouvé une famille. Je comprends ce que tu ressens pour elles, elles sont tes amies et tes protégées. J’ai aussi une protégée, elle s’appelle Silent, c’est une jeune améeicano-chinoise de 17 piges. C’est elle qui m’envoit sans cesse des textos et m’appelle tous les matins. Elle est morte d’inquiétude même si c’est une tête de mule et qu’elle ne me le dira pas. Je ne ferais pas la même erreur qu’avec Kaleight, je la guiderais au-delà de toutes ces rivalités à la con…de ces grands problèmes qui ne nous regardent que peu, de toutes ces théories évolutionnistes ou non. Ces guerres de personnes où on se trompe de colère. Elle est trop jeune et furieuse pour comprendre pour l’instant, un jour je lui montrerais qu’il y a …un autre choix…que toutes ces merdes et qu’on n’a pas vocation à mourir pour une cause stérile. Chaque vie compte, chaque vie le devrait.


Alors que le serveur apportait nos plats, mon attention se focalisait sur un jeune couple décalé, la vingtaine, venant d’entrer dans le snack pour s’installer à l’écart. La fille, une blonde platine à l’air malade sentait la junky à plein nez, le mec semblait trop nerveux et bien trop habillé pour la saison avec son blouson simili cuir bien zippé. L’instinct est une question d’observation. Je savais cela, un bref échange de regard me permit de comprendre qu’elle avait elle aussi comprit mon jeu de regard et déduis ce qu’il y avait à déduire. Je soupirais lourdement tout en me perdant dans la contemplation de mes tacos.

- A mon avis, ils commanderont d’abord. Ce qui laisse…vu la rapidité du service…dix minutes avant qu’ils se mettent à hurler et sortir les flingues. Ils sont nerveux, inexpérimentés…Ce qui veut dire que lorsque je refuserais ouvertement d’abouler mon fric, ce qu’incontournablement je ferais, ils vont s’impatienter et paniquer. Ce qui fera que pour sécuriser le lieu, je les abattrai tous les deux. Habituellement, lorsque je repère une telle situation, je me tire…parce que justement je ne veux pas en arriver à de telles extrémités, que les clients se fassent flinguer ou voler, j’m’en contrefiche. Leur vie, leurs choix.

Là par contre, j’avoue que je ne sais absolument pas ce que TU vas décider. Tu ne me feras pas jouer au Chevalier Blanc en tout cas, pour sauver tes fesses que j’adore mordiller, oui ! Pour les culs flasques de ces pequenauds…rien à battre….Autrement dit ma belle, should we stay or should we go ?
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeSam 20 Juil - 17:22

Le cocktail était pas mauvais en fait bien que j'avais eu une mine d’appréhension lorsque le culot du verre avait claqué sur la table, posée par le serveur légèrement pressé malgré les quelques personnes présentes. Il devait être seul à cumuler le travail de plusieurs à moins que son patron lui ait mis la pression le matin même en lui plaçant l'ultimatum du licenciement si il continuait de casser les verres. Faut dire qu'il l'a posé un peu fort, mon cocktail, et le claquement n'était pas qu'une image j'avais presque eu l'impression qu'il allait exploser sur la table. Par reflex j'avais reculé mon buste pour le coller au dossier de la banquette. J'étais assise en tailleur, le dos un peu courbé et ça fit sourire Kyle. Je savais pas vraiment pourquoi sur le coup et je lui jetais un coup d’œil interrogateur avant de penser que je faisais trop gamine assise comme ça dans un snack. Nan c'est vrai je fais trop gamine partout et tout le temps. Si ça se trouve il a légèrement honte de moi ? Nan, c'est pas son genre. Quoiqu'il en soit je me rassieds plus convenablement les pieds sous la table et les genoux serrés. Bon, quelques - minutes après - le temps que j'oublie et mon pied gauche vint se poser sur le bord de la banquette relevant mon genou devant ma poitrine. Quant-au cocktail, il était finalement pas si dégeu' et même plutôt bon. Je le sirotais tranquillement, tripatouillant ma paille. Une quinzaine d'années plus tôt, j'aurais eu droit à une petite tape sur mes mains de la part de ma mère qui m'aurais lancé : « Arrête de trifouiller ta paille ma chérie. ». Mouais, une paille ça vous renvoie forcément loin surtout si on ajoute de la chaleur et du soleil. Quant à kyle, ça lui rappelait son ex. Une certaines Kaleigh. Enfin j'ai bien cru comprendre que c'était son ex ou en tout cas son élève même si la manière dont c'était annoncé faisait très ex. Je dois bien avouer que le rapport mentor élève est toujours particulier et souvent très étroit. Etroit au point ou j'ai encore une légère culpabilité de mes quelques anciens rêves érotiques plutôt révélateur. Quoiqu'il en soit je sens que lui aussi a ses propres montées de nostalgie qu'il partage ou garde pour lui.

Aujourd'hui je ne rêve plus des mêmes choses et les songes de ce genre ne sont bel et bien la réel. Je l'observe régulièrement du coin de l’œil alors que je cherche les dernières gouttes dans mon verre. Mes lèvres entourent la paille et lorsque mon regard croise le siens après avoir fixé ses lèvres je sens que ma bouche dessine et léger sourire alors que mes dents serrent toujours la paille. Kaleigh puis Silent, dix sept années toutes les deux et le pouvoir de raviver chez Kyle cet instinct paternel de protection. Je le vois dans ses yeux lorsqu'il évoque son caractère, je l'entends dans le timbre de sa voix lorsque je ne le regarde pas. Chaque vie compte mais il y a des moments où l'on doit faire un choix. J'ai du choisir entre elles et lui. Savoir si je poursuivais l'aventure à ses côtés ou si je devais retourner vers les miens pour faire une pause le temps que le destin nous rapproche encore. J'ai confiance, je sais que nous nous reverrons très vite mais je sais qu'il y a des priorités et des choix à faire. Je n'aime pas ces choix. Alors qu'il m'ouvre une partie de son historie je ne peux m’empêcher de penser que pour lui aussi il y a peut être ce choix à faire. Je ne sais pas quand il devra choisir ni dans quelles conditions et si je pouvais faire un souhait ce serait jamais, mais l'avenir est incertain. Silent ou Jubilee, Kyle ou Cait et Amy, nos vies se reflètent l'une dans l'autre comme dans des miroirs. Opposées mais similaires.

« Les histoires de ta vie sont belles mais... tristes. Un jour faudra qu'tu m'en raconte une qui se termine bien. »

Le plat fut servi, des tacos. Et comme le laissait présager le regard de Kyle, les ennuis aussi venaient à nous. Je me posais pas plus de question que ça. En tout cas pas sur l'utilité de braquer un snack dans ce genre. Il m'exposa sa vision des faits et ses possibles réactions. Je reconnaissais bien là les réflexes de survie d'un homme de la rue : anticipation et adaptation par l'instinct avec la volonté de conservation qui fait passer le soi avant les autres. De mon côté j'avais un job, celui d'X-men. Alors bien sur ce n'était pas un job comme les autres rémunérer d'une façon classique avec une fiche de paye ou même reconnu par l'état, non. Mais à mes yeux ça restait une activité, un métier demandant des qualifications et du temps. La seule différence c'est qu'à l'instar des pompiers, on y mettait notre vie en jeu ce qui demandait de coller parfaitement aux valeurs, à l'idéal et à la cause. Dans ce cadre il était hors de question que je laisse potentiellement ces deux types tuer des clients parce qu'ils sont juste pas assez expérimentés et qu'ils n'ont pas regardé Pulp Fiction jusqu'à la fin. Malgré tout je ne puis m'empêcher de pouffer légèrement de rire lorsqu'il évoqua ses mordillements nocturnes.

« Un homme formidable m'a dit un jour semblable à aujourd'hui que toutes les vies comptent. Je suis d'accord avec ça. Elles devraient toutes compter, même celles des culs flasques... »

Je lui adressais un sourire et un regard complice alors que j'avais déjà entreprit de manger mon plat. Je savais ce que j'avais à faire et j'allais le faire du coin de l’œil je surveillais le duo et contrairement aux apparences j'étais prête à agir au quart de tour pour avorter leurs tentatives dans l’œuf de manière à ce qu'ils quittent les lieux au plus vite et nous aussi. Avec un peu de chance ils relativiserons sur leurs actes et leurs choix.

« J'm'en charge vite pour faire mon taff et on se tire, ok ? »

Je me penchais alors pour lui déposer un baiser sur la joue avant de me remettre à manger. Après tout, ça n'allait pas gâcher mon repas. J'avais faim et c'était mangeable, deux bonnes raison pour que je reste. Le moment arriva comme prévu et le pseudo-couple se leva brusquement. L'homme sorti une arme de dessous son blouson et la femme de son sac à main. J'étais déjà concentrée dessus et je savais que Kyle aussi, la fraction de seconde suivante, avant même qu'ils ne hurlent que c'était un braquage, je désintégrais les deux armes par une simple pensée, écorchant leurs doigts au passage. La surprise se lisait sur leurs visage et sur les visages des clients qui regardaient le couple debout dans la salle, se tenant les mains, les yeux écarquillés. Ils avaient juste lâché des petits gémissements de douleurs après s'être eux-mêmes échangés un regard. Puis, ils balayèrent la salle des yeux, affolés, avant de partir en courant du snack. Sous la table de Kyle et moi-même, ma main gauche réabsorbait les quelques micros arcs électriques de mon plasma chargé et prêt à les taser si cela se passait mal. Ma main droite lâcha la fourchette sur mon assiette ce qui résonna légèrement dans le silence généré par l'assemblée interloquée.

« Fini ! »

Dis-je à Kyle, avalant la dernière bouchée.
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeMer 24 Juil - 15:32


Je suis un prédateur fatigué et elle rallume une jeunesse rouillée de trop d’apathie. Il faudra que je réfléchisse à toutes ces choses lorsque la route me montrera la fin du monde, la fin de mon monde puisqu’il n’existe réellement que par cette lucarne fragile qui empli mon âme de choses et d’autres et qui s’impriment à présent de ses gestes à elle de ses sourires, de l’innocence voilée que je vois parfois dans ses yeux, de ces ombres qui s’y attardent aussi lorsque le ciel se voile de regrets ou de remords, de cet éclat impur qui y danse lorsqu’elle sait se faire plus femme qu’enfant pour moi seul. Je l’observe à peine, et la voilà réglant « son problème » avec une fausse désinvolture et une fausse facilité où chaque geste évoque la maitrise et l’entrainement pour le regard avisé. Elle est forte, bien plus forte que je ne le serais jamais. C’est cette différence entre elle et moi qui s’aiguise sous l’épreuve : elle est une combattante, je suis un survivant, elle est un général, je ne suis qu’un soldat. Est-ce que cela me dérange ? Pas vraiment, nous ne sommes que différences et les différences sont faites pour s’épouser. C’est un regard amoureux qui la couve et non plus admiratif, je le sais à présent et cela n’en est que plus pénible parce que le choix viendra un jour, le choix vient toujours d’aussi loin qu’on le repousse.
Nous partons, nous partons pour finir là où l’océan s’avance et le continent s’effondre.

La fin de la route est proche, doit-elle signifier pour autant la fin de notre chemin ?


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San Francisco.

Frisco pour les intimes.

Là où tout débute et là où je termine. Nous roulons le long de la route sur le Golden Bridge et je la vois admirative de l’architecture, sa tête basculant dans les airs, passée par la fenêtre. Nous sommes chez moi, elle le sait déjà. Caitlyn a dû lui raconter Frisco mais en percevoir la lumière par ses propres yeux est une chose bien différente, l’atmosphère y est unique, en tout cas je ne l’ai jamais retrouvé dans une autre ville des Etats Unis et dieu sait que j’ai sillonné ce foutu pays de long en large durant des années pour y voir si le monde était toujours bien monde, et les gens toujours bien gens. J’en ai ramené des poussières au fond des souvenir mais jamais de sensation se rapprochant de cette sacrée vieille pute, ma terre : mon monde. Je pourrai lui raconter chaque pierre, chaque ruelle, chaque trottoir, chaque ivrogne et chaque pétasse. Je l’ai dans la peau, il suffit d’y vivre pour en être contaminé. Elle le voit surement, j’apparais bien plus détendu qu’auparavant mais paradoxalement moins détendu car la route va mourir dans une cinquantaine de kilomètres et je le sais déjà. La sonnerie de mon portable, un vieux tube des Who, me tire de mes réflexions. Je sais déjà qui m’appelle, la voix qui m’invite à parler n’est même pas une surprise. La gardienne du Sanctuaire nous y attend.


- Hmm…On a passé le Golden, on va sur Richardson….je vais à Ocean Beach. La Marina ? Plus tard…m’en branle des bateaux….Oui, elle est avec moi. Plus tard…non…ca n’urge pas…je t’ai dit plus tard….Et bien il rappellera…Commence pas…Ecoute gamine, ça compte. C’est important pour moi. Ok…A Carcoon…j’y serai.

Je raccrochais en étouffant un juron. Puis je jetais un regard embarrassé à Jubilée.

- Désolé pour ça. Tu t’absentes une semaine et c’est la fin du monde mais je pense que ce n’est pas l’absence qui l’emmerde le plus, m’est avis. Ecoute..je…je n’aimerai pas qu’tu fasses des fausses idées, Silent. Elle va te détester au début mais essaye d’être indulgente, avec Cait, elle représente ce que je considère comme ma famille mais elle a d’énormes difficultés avec les autres, elle n‘a pas eu une histoire des plus faciles et elle n’a plus que moi et pour elle, tu vois…dès que quelqu’un s’approche de moi…elle le ressent comme un danger. Il me faudra du temps pour que je lui « explique » certaines choses qui nous concernent.  C’est pourquoi…ca va te paraitre dingue…mais si ton instinct te dit d’attaquer alors qu’elle te jette un sale regard, n’hésite pas un instant…étale là. C’est une prédatrice, elle ne fonctionne qu’à l’instinct et à la colère. Autre chose, si elle déploie son champ d’invisibilité, sache qu’elle a un réflexe idiot, une faiblesse à la con…elle se tient toujours à plus ou moins deux ou trois mètres à la droite de sa cible, arme de petit calibre qu’elle porte derrière son dos, sous ses « robes à la con » ou à la ceinture de ses futes de gothique…
Bordel, j’en reviens pas d’en être obligé à t’expliquer tout ça…Quelle casse couille !


A dire vrai, j’étais aussi mal à l’aise qu’un connard d’étudiant boutonneux forcé d’aller voir le père de la fille qu’il avait engrossé à la sortie du bal de fin d’année. Les boules !
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeDim 28 Juil - 20:13


C'est beau comme ville, c'est beau comme pont. Je l'avais déjà vu en photo, il est pas célèbre pour rien de son rouge affirmé il se dresse au dessus de l'eau, noble. Le vent dans mes cheveux, la tête par la fenêtre et le dos contre la portière je regarde le ciel et les haut piliers du pont monter et redescendre dans le bleu azur. J'ai étendus mes jambes dans toutes la largeur de la petite voiture que Kyle a volé à Los Angeles avec maîtrise et une certaine classe même si ce jour là j'étais pas vraiment en état de le remarquer. J'ai mes mollets et mes pieds nu sur les cuisses de Kyle et j'inspire, bras derrière la tête. C'est pas très commun comme position mais Kyle aimait bien quand j'osais, je le sentais. Enfin je le sentais tendu en ce moment comme si quelque chose le préoccupais je n'avais pas forcément besoin de lui demander ou de le fixer longuement car un simple regard me suffisait à savoir de quoi il en retournait. C'était pas compliqué à voir que c'était sa maison, y'a toujours cette même lueur dans le regard, cette même assurance dans l'allure des personnes et des voyageurs rentrant chez eux. Mais au delà de ça il n'était pas tout à fait tranquille et moi non plus. Plus que San Francisco il y avait ce qu'il aimait dire la fin du chemin.

En effet, ça sent la fin du voyage, un voyage hors du temps, hors des responsabilités, hors des choix et du conditionnement d'une société qui rejette les uns des autres les parquant dans des cases qu'elle place comme ennemies, opposées,  là où elles ne sont que complémentaires. Au bout de ce sentier les choix, les responsabilités et le destin retombera sur nos quatre épaules mais je sais alors que rien ne sera plus pareil. Sans parler de la phrase niaise en elle même il se trouve des faits marquant et immuables en moi : J'ai tué et j'ai aimé. Je sais déjà que je continuerais d'aimer mais pour ce qui est de continuer à tuer ce sera une autre question. Le regard de Cait et d'Amy se fait de plus en plus intense et il a également quelques paires d'yeux si ce n'est une seule qui l'observe de loin. Elle est au téléphone avec lui d'ailleurs en ce moment et je retire un peu ma tête de l'extérieure. C'est beau comme ville, c'est beau comme pont et c'est une belle consécration pour ce voyage éphémère.

Silent, c'est son nom. Une américano-chinoise comme moi bien qu'un peu plus jeune et une vie pas des plus simples. D'après le synopsis on est plutôt faite pour s'entendre et se trouver pleins de point commun mais il semble évident que Kyle en sait bien plus que ce que je peux deviner. Elle doit l'aimer comme un père, un mentor, et voir une fille débarquer dans la vie de son père ne doit jamais laisser indifférente. Il m'explique avec un certain malaise ce qu'il en est. C'était donc ça une partie de l'origine de sa gène plus marquée. La peur de ne plus savoir où se mettre entre sa famille et son amour. Il ne fallait pas qu'il s'inquiète je sais me faire toute petite. Enfin c'est ce que je comptais lui dire avant qu'il ne me demande de lui péter la tronche si il le fallait. C'était plutôt radical, non ? Il y avait pas un autre moyen ou quelque chose pour éviter d'en arriver là ? Se saluer, discuter ? Non, je m'en doutais un peu d'ailleurs c'est sans doute une confrériste et si Kyle dit qu'elle a un sale caractère c'est que ça doit être du niveau de Caitlyn. J’imagine pas ce qu'il se serait passé si au tout début, avant que nous soyons les amies que nous sommes, Caitlyn m'avait eu dans le collimateur d'une manière aussi assumée. Peut-être qu'elle ne m'aurait pas mit une gifle le premier jour mais une balle. D’ailleurs, Kyle viens de parler de petit calibre. Elle me tirera vraiment dessus ? C'est plutôt flippant et je dois dire que mon visage si détaché et détendu devient un peu plus crispé.

« Je... Je vais pas lui taper dessus parce qu'elle m'a mal regardé... Enfin... je vais me défendre c'est sur mais... »

Je ne savais pas trop quoi dire il venait de m'avouer que c'était comme Cait, que c'était sa famille. J'avais pas du tout envie de lui infliger ce choix si tôt ou même de le pousser dans une situation embarrassante tout ça parce que j'ai trop d’ego ou qu'elle me regarde mal. Toute ma vie on ma mal regardé et je me nourrissais de leurs regards se posant sur mes couleurs criardes, ma dégaine et ma démarché quand leurs yeux pouvaient s'abaisser si bas. Et je n'ai jamais commis de génocide ni agressé directement chaque personne.

« T'es pas obligé de nous présenter hein... Enfin, je peux faire autre chose le temps qu'il faut. »
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeDim 4 Aoû - 20:36


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Silent's speaking.


Je n’aime pas marcher dans le sable, je n’ai jamais aimé ni ce foutu soleil, ni tout le tralala qui va avec la mer. Je me suis habituée, c’est tout.  De Toute façon, je ne suis pas du genre à me sentir à l’aise dans les grands espaces. J’aime la nuit, les ténèbres sécurisantes, les ambiances bavardes et pleine de vie parce qu’on ne peut être anonyme que parmi les autres, à l’abri des regards, noyée dans la confusion. En plus, une lolita gothique, vêtue comme un corbeau et qui marche avec des boots à grosses semelles dans le sable, ce n’est franchement pas esthétique, je te déteste pour ça Kyle ! Et puis qu’est-ce que j’en ai à faire de ta dernière conquête, tout ce que je vois c’est qu’elle t’a éloigné de nous durant trop longtemps, assez longtemps pour que je doive suivre ta règle et tirer sur la laisse. Je n’aime pas ça, tu n’enfreints jamais les règles, ça ne te ressemble pas. C’est à cela que je pense alors que j’approche de la plage en prenant garde de ne pas me casser la gueule. Déjà je la vois et elle ne brille ni par sa taille, ni par son allure féminine, brune ? Bah…Je suis habitué au défilé des putes que Kyle se tape, y’a de tout sauf des rousses, sans doute à cause de Caitlyn, toute origine ethnique : je crois qu’il s’en tape de ces filles, ce qu’il recherche c’est un frisson. Il évite le sujet bien entendu mais je suis bien assez adulte pour comprendre les choses et celle-là, je comprends très vite que quelque chose cloche, son look oscille entre garçon manqué et drop kid, maintenant que je suis assez prêt je comprends que nous partageons une même origine ethnique : ça ajoute fortement à mon embarra.

Ils m’observent, c’est pourquoi je m’immobilise à quelques mètres de ce couple improbable mais je ne baisserai pour rien au monde mon regard, ni devant lui, et surement pas devant elle.  Il serait trop aisé de dire que je la déteste déjà, non, c’est inexacte : c’est juste que c’est une situation inédite, je ne la comprends pas. Il se contente d’allumer une de ses satanée cigarettes avec un faux détachement mais je vois à ses gestes qu’il est inhabituellement nerveux, je le connais bien mieux qu’il ne le pense : dans ses moindres mimiques.

- Salut Silent, quoi de neuf à Frisco ?

Une légère moue de contrariété avant que je ne lève un doigt d’un geste leste vers l’étrangère avant de répondre.

- Elle. (Un léger silence). C’est une mutos et elle nous rejoint ?

Il eut l’air légèrement ennuyé, si elle e profita pour me répondre, je vous avoue que je ne l’écoutais absolument pas. Pour moi, elle n’était qu’une énigme qui m’agaçait et que je devais absolument résoudre.  

- C’est une mutante, et non elle ne nous rejoint pas.
- Alors je ne vois pas ce qu’on fout là.
- Nous sommes ensembles.

Un regard interrogateur comme si je ne comprenais pas l’affirmation qui me fit l’effet d’une gifle. Putain ? Le monde avait-il changé à ce point en quelques jours ? Comment en était-on arrivé à une telle situation ? Comment lui qui ne tenait même pas au vent pouvait m’affirmer froidement qu’il était AVEC quelqu’un, lui que je sentais déjà si loin de moi parfois. C’était injuste, injuste et douloureux. Mas ce n’était que le début de la descente.

- On s’est rencontré à LA, c’est jubilée.

Le silence à nouveau alors que lentement je remontais mon regard vers elle et que mon cerveau fonctionnait avec une vélocité extraordinaire. Quelque chose…Il y avait quelque chose à trouver et ce fut lorsque le prénom, ou plutôt le nom de code et tous les éléments du background s’assemblèrent que mon regard s’écarquilla sous la terreur de la découverte, c’était « cette » Jubilée là.
Putain de Merde ! J’esquissais un pas en arrière manquant de tomber sous le sous l’instabilité du sol sableux, paniquant sur la surprise de me retrouver face à une « ennemie mortelle » en lançant cependant un regard de stupeur vers Kyle : Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait ça ? Il était piégé ? Il comptait sur moi pour la liquider ? Je refusais de croire à une trahison, pas lui, pas Kyle ! Tout est une question de reflexe, et c’est ce que je fis. Je déployais mon pouvoir pour me cacher à leur regard, cherchant mon arme bloquée à mon ceinturon derrière mon dos.
Et je vis son regard, le regard qu’il lui jeta…Mon dieu, ce fut comme un coup de poignard. Ce regard qu’il m’adresse souvent pour me faire comprendre que nous sommes dans un timing, dans une même mouvance. Ce regard qui signifiait de se tenir prêt à agir, qui signifie à la fois l’assentiment et l’avertissement au danger. Il était avec elle ! Il était avec elle ! Mon dieu ce monde devient fou. J’armais le percuteur de mon arme en un geste de panique, trahissant ma présence alors que la voix de Kyle perçait mon univers de panique me faisant douter un instant

- Attends Jade, ma fille ! Attends ! Ne fais pas ça, c’est celle que j’aime ! tu entends, je l’aime ! * JADE !

Il s’adressait à moi dans ma langue d’origine, rarement il le faisait, c’était d’autant plus frappant, assez pour me paralyser une demi seconde, l’arme déjà en main. Tout allait trop vite, je ne savais plus quoi faire.

* En Chinois.
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeLun 5 Aoû - 2:22

Et c'était parti. Décidément ce voyage était bourré d'émotions assez contradictoires pour ne pas dire opposées. J'avais à peine levé la main pour dire salut qu'elle se senti directement agressée par ma présence. Vraisemblablement j'allais pas y couper. Je lui aurais bien foutu une raclée rien qu'en choppant son doigt pointé sur moi mais c'était la famille de Kyle je voulais donc tout faire pour éviter un affrontement inévitable. C'est noble, certes, mais un peu con. Je dois dire que j'étais déjà concentrée et prête. J'avais fais le vide dans ma tête. D'après les informations de Kyle, le plus dangereux restait son flingue. Désintégrer son arme sans pouvoir la voir était possible pour moi désormais. Je m'étais entraînée à désintégrer les objets qui m'entouraient les yeux fermés. Cependant il y avait des risques. Des risques que je manque ma cible et que sa main parte avec et aussi des risques que je mette trop de temps à me concentrer pour pouvoir ressentir son arme et la faire disparaître en milliers de particules.

Elle attaqua donc, se dissimulant dans une sorte d'invisibilité mais je continuais de la sentir. Cela n'altérait donc pas les sens et elle pouvaient sans aucun doute être affectée par mes attaques. Toutefois il n'est jamais recommandé d'attaquer avec des flashs une personne invisible car si son don est lié à une manipulation de la lumière elle pourrait tout à fait en sortir indemne. Bien sur mes connaissances en physique sont bien mince et je ne fais qu'appliquer ce que j'ai pu apprendre toutes ces années. Savoir reconnaître le pouvoir de l'adversaire est toujours très important. Un cliquetis se fait entendre, forcément celui de son flingue et cela m'aida à me concentrer sur sa position et sur son arme. Elle est belle et bien où Kyle m'avait dit qu'elle serait. Je peux l'attaquer physiquement en risquant de me prendre sa balle. Je peux l'attaquer violemment avec mes pouvoirs en risquant de la blesser ou je peux opter pour la neutraliser. Kyle m'avait dit qu'il ne fallait pas que j'hésite mais j'avais encore assez de longueurs d'avances pour pouvoir décider de cela. J'allais agir et je crois bien qu'elle aussi lorsque quelque chose me perturba légèrement.

Il se mit à parler... chinois. Ça pour une surprise c'en était une. Malgré ma concentration extrême et le vide qui avait été fait dans ma tête par simple instinct de survie je ne pu m'empêcher de voir resurgir en moi toute une enfance. Cela faisait si longtemps. Les mots de mes parents prononcées depuis toute petite pour que je garde un peu cette culture en moi. Les mots des tante et des oncles et de toute la famille venant nous rendre visite lorsque des grands dîners et fêtes étaient données. De la nostalgie et une fibre qui vibra au son de sa voix. Son accent était assez étrange mais je dois dire que ce qu'il a dit à ce moment et comment il l'a dit me fit décrocher un léger sourire. Dire qu'il m'aimait en chinois à sa fille qui s'apprêtait à me tirer dessus. Il n'y avait rien de plus sexy. Je sais que je peux comprendre le chinois, du moins, le Mandarin. Je pense aussi être capable de le parler correctement même si l'écrire est une tout autre paire de manche. Cela dit cela doit faire plus de dix ans que je ne me suis plus penchée sur la question. Ces origines tout comme cette culture étaient mortes avec mes parents car je la vivais à travers eux. Malheureusement je n'avais pas le temps de savourer cela plus longtemps ces douces sonorités et c'est doux mots.

« Ça suffit. »

La détonation se fit entendre plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Bien sur, les effets, eux, n'étaient plus ou moins efficace qu'à quelques mètres jusqu'à une dizaine de mètre mais c'était amplement suffisent. Mes mains étaient dans les poches de mon short, un peu à l’étroit c'est vrai, mais je n'avais pas eu besoin de les sortir pour faire détonner mon plasma à l'intérieur. Une détonation, grave, sourde et puissante capable d’assommer un personne ou de lui donner des vertiges, des vomissements ou des perturbations temporaire de l'oreille interne. Je n'avais pas été très fort, simplement de quoi étourdir Silent – et Kyle malheureusement aussi – pour agir par la suite sans risquer de me prendre une balle. J'effectuai alors un coup de pied retourné après avoir fait un pas rapide vers la position de Silent qui avait pour but également de soulever du sable vers son visage invisible. Je visais consciemment avec mon coup de pied l'emplacement de son arme pour lui faire lâcher prise. Je sortais dans le même temps mes mains de mes poches, prête à répliquer encore si mes coups étaient manqués. Cela dit j'avais bel et bien raison : j'aurais du laisser Kyle la revoir seul. Je n'étais d’ailleurs pas satisfaite de mes actions et mon visage affichait une mine dépitée.
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeJeu 8 Aoû - 10:44



Ce qui me surprendrait toujours avec Juby c’était cette facilité déconcertante avec laquelle on pouvait amener à la sous-estimer ouvertement. Son allure de garçon manqué, cet aspect juvénile d’adolescente attardée jusqu’à dans ses mots, son comportement et son apparence. Toute cette première impression n’était que l’arbre cachant la forêt : une combattante exceptionnelle à l’esprit aussi aiguisé qu’une lame de samouraï et le corps aussi réactif qu’une machine mu par un instinct infaillible.

Silent ne se calmerait pas, même si comme je l’espérai mes mots l’avaient déstabilisée au point de la pousser à l’erreur et l’erreur elle la ferait forcément dans l’hésitation qu’elle manifesterait à agir ou encore dans la précipitation avec laquelle elle le ferait.  Elle était jeune et manquait de cette expérience qui vous poussait à faire le vide lorsqu’on agissait, clairement, elle ne faisait pas le poids contre moi et comme déjà je doutais fort de faire le poids contre Jubilée, l’affaire était entendue.

Le Bang sonore de la X Men fit s’enfuir un banc de mouettes attardées sur la plage et sembla troubler la quiétude de quelques joggers assez loin de notre scène mais pas assez pour ne pas tourner la tête d’un air curieux. Le son me vrilla l’oreille un instant au point de m’engourdir et de me faire vaciller portant les mains au visage, c’était donc ainsi qu’elle procédait ? Parfaite distraction que d’estourbir l’adversaire avant de l’envoyer paitre ! Me courbant légèrement en serrant les dents alors que le maigre contenu de mon estomac semblait se retourner sur lui-même, s’observait dans un flou artistique la suite des opérations. Une frappe précise et aveuglante, j’entendis un cri de surprise à défaut de douleur, son un peu altéré par la déflagration mais qui retrouvait seconde après seconde sa nature, je vit un reflet lumineux voler vers ma direction et heurter le sable dans un bruit mat, la brillance d’un métal facile à identifier. Mon regard  bascula à l’opposer et je la vit apparaitre de nulle  part heurter le sol sur le dos, fesses les premières et avec cette expression horrifiée de celle qui ne comprenait pas ce qui venait de se jouer en moins de quelques secondes. Le visage souillé par le sable projeté et ses cheveux noirs défaits. Elle porta d’instinct  un regard noir ou se mêlait surprise, colère et frayeur.

Toujours assise sur le sable, elle me chercha enfin des yeux où lorsqu’elle me remarqua à l’écart son expression changea à nouveau.

- Pourquoi ?! *

Il y avait un désespoir infini et tellement de questions à l’intérieur d’un simple mot que cela me brisa littéralement le cœur. Baissant les yeux vers l’arme tombée à mes pieds, je me baissais pour la saisir, dégageant d’un revers de la main le sable la recouvrant avant de couver un instant Jubilée d’un regard embarrassé et désolé. Ca n’aurait pas dû se passer ainsi mais pouvait-il en être autrement ? Peut-on réellement échapper à sa nature ?  Est-ce cela que signifiait la fin de notre route, l’inévitable fin d’autre route qui parallèlement suivait la mienne ? Je réduis la distance jusqu’à dominer Silent de toute ma hauteur la considérant silencieusement, puis je m’abaissais à son niveau, jusqu'à me laisser choir à genoux dans le sable.

- Parce que ce n’est pas un combat, ma puce. Parce que nous ne sommes pas ennemis et que nous ne devrions pas l’être. Tout est une question de point de vue. Elle est en ce monde pour t’empêcher de faire ce qu’elle pense ne pas être juste alors que tu tournes sur cette terre pour faire ce que toi tu penses l’être. Cela ne fait pas de nous des ennemis, cela ne fait pas de nous des êtres soumis à la haine d’un genre, d’une race ou d’une idée. Nous sommes des combattants au service d’une cause, pas des assassin sans idéaux, des combattants s’affrontent mais ne se haïssent pas.
Aujourd’hui, il n’y aura pas de combat parce qu’il n’y a pas d’enjeu, c’est une femme et c’est un homme…Qu’importe ce qu’ils sont. S’il y a un enjeu, il ne regarde que nous, elle et moi. J’aurai pu te tenir à l’écart Silent, j’aurai pu te mentir…Mais pas à toi, tu comptes énormément comme elle compte énormément. Je ne te demande pas de l’aimer, de le comprendre mais simplement de l’accepter parce que c’est ma décision…et uniquement la mienne. Ca ne changera rien, petite, ni mon objectif ni ce qu’il y a entre nous.


Je soutins son regard foudroyant jusqu’à ce qu’elle baisse les yeux vers le sable, elle semblait décontenancé et touchante de fragilité. Toujours agenouillé, je lui tendis son arme le tenant par le canon.

- Ta vie…Tes choix.

Sa voix n’était qu’un murmure mais suffisant audible pour que j’en saisisse parfaitement la signification. Elle saisit l’arme et la rangea à sa ceinture  alors que je me le relevais pour lui tendre la main. Je la relevais sans peine m’amusant de ses vêtements ensablé et sa mine défaite, elle venait de prendre une sacrée correction et elle en était parfaitement conscience. Elle n’osa pas croiser mon regard, sans doute était-elle ouvertement furieuse et c’était bien légitime.

Elle fixa Jubilée une longue minute avec une expression interdite puis, chose singulière, sembla se raidir et salua en courbant la tête à la manière d’une combattante d’art martial. J’avoue que cela me laissa complètement perplexe. Je n’arrivai pas à saisir la signification d’un tel geste et alors que je restais perplexe, elle se contenta de faire demi-tour pour reprendre sa marche vers le haut de la plage sans m’adresser un seul mot. J’imaginais sans mal les longues heures de conversation qui s’en suivraient, elle était furax et sa fierté en avait pris une claque, il me faudrait beaucoup de temps pour soigner cette blessure, m’est avis. Alors que je me tournais vers Jubilée, Silent se tourna une dernière fois vers nous, s’adressant à la X Men en chinois.

- Mérite-le, il en vaut la peine !*

Embarrassant ? Plutôt oui. Au moins, c’était encourageant mais ça me plaçait dans une situation des plus compliquée, je plantais mes mains dans les poches tout en m’absorbant sur le roulis des vagues au loin sur la grève.

- Elle a dit que…enfin, ce n’est pas important, laisses tomber.
Elle est furieuse mais ca lui passera…Je lui parlerai.


Un silence.

- On y est ma belle.
La fin de la route…devant c’est l’océan et là-bas au bout…un autre monde. Je t’ai emmené jusqu’où je pouvais aller, tu as vu du monde ce que t’as voulu y voir. J’ai rempli ma part, mon amazone, c’est ici que ça se termine.
Mais…
Si je parle de route, je ne parle pas forcément de voyage et si c’est ici que ca se termine, je ne parle pas forcément de tout.
Tu sais déjà ce que je vais te demander. Tu sais que ca n’a pas changé depuis Los Angeles.

Qu’est-ce que tu veux, Jubilée ?
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Jubilation Lee
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeVen 9 Aoû - 18:40


Le sable heurta sa forme physique bien qu'invisible me donnant une informations supplémentaire sur sa position que je présentais déjà grâce à mes pouvoirs. Le coup de pied toucha donc sa cible dans une grande précision, heurtant le poignet de Silent pour en faire voler l'arme. Mes mains sortaient de mes poches et déjà l'instinct m'emportait. Le poing gauche s'enflammant pour s'élancer en direction du visage à nouveau visible de Silent. Je me stoppais à temps, navré de la tournure des événements et attendrie par le regard de mon adversaire. Elle était au sol, effrayée, en colère, et je me reculais de quelques pas, regardant Kyle se relever. Je l'avais aussi touché avec la déflagration mais il semblait être assez solide pour s'en remettre. Il s'approcha de Silent et déjà je m’effaçais un peu. Je voulais les laisser, tous les deux. Je n'avais rien à faire ici et là dessus j'étais d'accord avec elle.

Son discours, je l'entendais plus ou moins distinctement mais je crois que ce que j'ai retenu alors c'était une image plutôt émouvante d'un père et sa fille. Je n'aurais jamais imaginée trouver ce genre de choses chez Kyle à ce moment là. Ce n'était pas un combat et ça ne devait pas l'être. Désormais telle sera notre lutte. Contre cette putain de fatalité qui semble s'imposer d'elle même et nous forcer à rester dans nos cases respectives. Cette même fatalité qui a conditionné Silent à agir de la sorte, sûrement parce qu'elle se sentait agressée par ma venue, la venue d'une étrangère à son groupe. Je l'emmerde cette fatalité je ne veux plus la voir à travers le regard d'Amy et de Cait comme si tout était joué d'avance et que rien n'était possible. Depuis traquée, depuis décembre, depuis que j'ai senti son poids sur mes épaules, sa force m’asphyxier, je n'ai pas cessé d'être effrayée. La vie, les choix. C'est aussi simple que cela et elle l'a comprise aussi. La liberté ne se gagne pas forcément mais c'est se battre pour elle qui fait de nous des êtres libres. Silent est enfermée, enfermée dans un monde qui la force à agir avec hostilité à mon encontre mais je me battrais pour que ce ne soit plus le cas. Cette rencontre était forte. Forte et intense comme son regard qui se plongea dans le miens. J'étais plus rassurée à présent et elle semblait légèrement plus compréhensive même si la colère émanaient de ses yeux. Elle m'observait et je ne dis rien. C'est finalement elle qui s'inclina respectueusement la première, comme pour me saluer. Cela me surprit quelques instants mais finalement un sourire se dessina sur mon visage et je joignis donc mes mains. Le poing droit enveloppée dans ma main gauche, devant moi. Je ne doutais pas qu'elle en connaissait la signification et de toute manière cela m'est venu presque spontanément. Oui, il en vaut la peine. Mais toi aussi, Silent, tu vaux beaucoup plus que ce que tu penses et tu le mérites également. Tu mérites qu'il soit à tes côtés et te surveille d'un œil bienveillant. Kyle ne savait toujours pas que je parlais le mandarin et fut gêné de me traduire ces mots qui n'étaient bien entendu pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

La vie est un long chemin que l'on parcourt à la vitesse de notre choix. C'est nous qui en avons le contrôle, il faut simplement s'en rendre compte et saisir les rênes. Un chemin fait de croisement, de choix, d'options qui ne sont jamais bonnes ou mauvaises tant qu'elles sont assumées jusqu'aux obstacles qu'elles nous présenteront. Il n'y a jamais de cul de sac, cette mer n'en est pas un. Et la raison de cela c'est qu'un cul de sac ne peut exister quand retourner en arrière ne signifie pas régresser ni abandonner mais toujours avancer. Il le sait, il me le dit, alors que je me rapproches des vagues pour y respirer l'air si particulier.
Je vais marcher en arrière Kyle, je vais revenir sur mes pas et retraverser ce que j'ai déjà traversé dans un autre sens. Mais ne t'en fait pas, ce que tu m'as apporté me permettra de voir désormais les choses d'un œil nouveau. Ce qui est déjà exploré va donc devoir l'être à nouveau. Notre relation est celle de deux être indépendants et unis par les pensées qu'ils ont l'un envers l'autre. Ils volent, libres. Ils s'aiment, tout aussi librement. La distance ne compte pas en ces lieux hautement spirituels . Seul compte l'intensité de nos pensées.

Je me retourne. Je vais dos à la mer et me rapproche de lui pour plonger mes yeux dans les siens. J'ai de la détermination et cela fut possible uniquement grâce à lui. Rien ne s'arrête, tout ne fait que commencer. Je suis déterminée et heureusement : profondément et sincèrement. Mes lèvres s'entrouvrent et je lui dis avec douceur :

« Te revoir. »

Dis-je, lui souriant pendant un léger silence.

« Je veux te revoir... C'est pas la fin, Kyle. C'est que le début. »

Mon sourire laissa place à cette tête sérieuse, signe de la plus grande sincérité que je pouvais placer dans des mots, des gestes ou un simple regard.

« Xiè xiè. »

Merci, oui. Merci pour être venu me voir sur ce banc après que nos regards se soient croisés dans un bar de Los Angeles.
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Kyle Kenneth
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MessageSujet: Re: Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub   Road ( Cote Ouest des Etats Unis) Pv Jub Icon_minitimeVen 9 Aoû - 20:49



L’océan déroule ses langueurs devant moi en un ballet sans fin, une longue complainte qui apaise les tempêtes et force au recueillement à la mémoire de tous ces rêves qu’on ne fera pas, à toutes ces vies qu’on aurait rêvé de mener à toutes ces personnes qu’on n’a pas su être. C’est l’humilité face à ces eaux tumultueuses qu’on n’arrêtera jamais, elles lècheront le sel sur nos os même lorsque les mémoires auront renoncées, elles n’auront rien d’autre à offrir que la certitude d’être la fin du monde, la fin d’un continent.

Je perds mon regard sur les roulis aux couleurs verdâtre et à l’écume rare et j’attends la sentence en me disant que tout serait comme ce voyage l’avait suggéré, que d’ici quelques heures la vie coulerait sur moi comme la plupart du temps. Il en serait ainsi de cette histoire trop courte où il n’y aurait eu ni amour qui ose dire son nom, ni gloire à prendre. Dans son ciel si limpide, je n’aurais pas été ce héros, une ombre passante et tremblante. Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de la dévorer du regard, je ne pourrais pas m’en empêcher.
Et ça sera ainsi, comme ça devrait l’être. Nous finirons tous deux par oublier nos souffles et la brise de nos espérances, la plupart du temps. L’amer nous semblerait plus marqué et l’eau de la douche presque glacial, et les sororité du miroir en un jeu de dénis évident devant ce qui nous échappe déjà comme une évidence d’être passé à côté de quelque chose, une évidence parce que mon esprit ne pourra pas se défaire de ton image, non je ne pourrai pas m’en empêcher.

Et je comprends parce que tu me le dis.

Je fais celui qui reste indifférent mais je comprends au-delà de tes mots, au-delà de ce qu’ils peuvent signifier. Non, tu n’as pas dit que tu voulais me laisser derrière, non, tu n’as pas dit que tu voulais tout laisser derrière. Je reste interdit, comme un peu stupide.
Ce n’est pas la fin, ce n’est que le début. Même ton merci me fait sourire légèrement avant de réaliser combien tu es pleine de surprise, combien tu es pleine de non-dits aussi raisonnants aussi silencieusement que les miens. Je n’ai donc finalement plus rien à t’apprendre que tu ne sais déjà et tu sais déjà bien entendu combien je ne suis pas doué pour dire ces choses-là. Je n’ai pas appris à les dire, je ne veux pas apprendre à les jeter au vent comme un du ou une demande, parce qu’il y a du contrat dans ces mots-là, une question implicite qui n’est jamais désintéressée. Moi je veux juste te les prouver ses mots, je veux juste les vivre avec toi.

Merci ? Merci à toi plutôt d’avoir les mêmes pudeurs, les mêmes blessures, les mêmes hésitations. Tu m’as rendu vivant, tu as trainé une carcasse moribonde à une lumière vive et blessante mais tu sais ce qu’on dit : si l’on souffre, c’est que quelque part, on est toujours vivant. Je suis toujours vivant Jubilation, je suis toujours vivant et je le serai encore pour toi.

Je t’observe de longues secondes avec une tendresse dont je n’aurai jamais pu me croire capable, tu ne le vois pas encore mais tu sauves ce qu’il y a à sauver, ta seule présence suffit. Le plat de ma main court un instant sur ta joue avec cet ait sévère qui trahis parfois l’âge mais toujours l’émotion. Je n’ai pas besoin de te dire, pas besoin non. Je serai là, je viendrais. New York n’est plus si loin si tu y est parce que chaque seconde ici va me paraitre trop longue à présent. Je me contente alors de déposer un baiser sur tes lèvres durant un bref instant avant de te murmurer ce que tu viens de me confirmer sur cette plage.

- A la fin, il y a toujours une route, ma belle.


______________________________________________________


Le jour d’après, Aéroport San Francisco International.

Lorsque j’étais enfant, je m’installais non loin du tarmac avec Cait et je regardais s’envoler les avions, je savais qu’elle en avait peur mais elle cherchait toujours à me suivre dans mes escapades. Je rêvais un jour de monter clandestinement dans l’un d’entre eux et qu’il m’emmène à l’autre bout du monde, je réais d’aventures, je rêvais juste d’un ailleurs.

Cet oiseau de fer qui pourfend les cieux emmène en son ventre ronronnant une partie de moi, sans doute la meilleure puisqu’elle t’accompagne chez toi. J’ai joué les vieux cons blasés indifférents en t’accompagnant mais tu sais déjà voir à travers mes jeux, je le sais parce que je te voyais sourire à la dérobade avec un air entendu, j’ai vu de la tristesse aussi. Mais tu m’as appris que même si notre chemin était un putain de sentier merdique bordé de ronces et pavé à la barbare, il avait au moins le mérite de mener quelque part et d’être le nôtre. Je veux croire en ça, aussi fort que de croire en toi.

Mais de voir cette saloperie t’enlever à moi, bordel que ça me fait mal au point de préférer me taper une semaine de colocation avec Surion si ça pouvait te faire revenir. Tu sais ce que tu as à savoir sur moi, tu sais que je serai là, je ne suis pas qu’un simple numéro dans ton répertoire, tu sais qu’un continent sera trop peu pour m’empêcher de te rejoindre au moindre signal de ta part, je serai à tes côtés, parce que comme tu me l’as annoncé, si ce n’est pas une fin, c’est forcément un commencement.

- Tu rentres ?

Elle se tient non loin de la voiture, mains dans les poches dans sa parfaite tenue gothique violette et noire tandis qu’assis en tailleurs sur le capot du véhicule, je surveille toujours du regard l’avion qui finit par devenir un léger trait brillant dans le ciel.

- Laisse-moi souffler, petite.
- Ca fait mal ?
- Ouais…
- Je peux te demander un truc ?
- De toute façon, tu me casseras les couilles jusqu’à ce que je dise oui, alors vas-y.
- Pourquoi tu ne lui as pas dit que tu l’aimais à l’embarquement ?
- …Parce qu’elle sait déjà tout ça.
- Comment tu peux être certain ?
- Je t’ai déjà dit que je t’aimais ?
- …J’en ai pas le souvenir.
- Comment tu peux être sure que c’est le cas alors ?
- …..Vous êtes compliqués, vous faites la paire.

Je saute du véhicule tout en m’approchant d’elle.

- C’est la vie qui est compliquée Jade parce qu’on aime à se la compliquer. Tu peux rentrer, je pense que j’ai besoin d’un verre.
- Tu n’en boiras pas qu’un, je viens.
- Depuis quand tu te torches la tronche toi ?
- Qui a dit que je venais pour boire ?...Moi non plus tu m’as jamais entendu te dire que je t’aimais.

Elle me décoche un de ses rares sourires, Jade a l’innocence d’une enfant lorsqu’elle sourit et avec un élan d’affection, je lui ébouriffe les cheveux en ne pouvant m’empêcher de regarder un bref instant vers le ciel.

- Ok…Et bien conduis en ce cas.




Oui…ce n’est pas une fin, ce n’est qu’un commencement.



Was a long and dark December
When the banks became cathedrals
And a fox became God

Priests clutched onto bibles
Hollowed out to fit their rifles
And the cross was held aloft

Bury me in honor
When I'm dead and hit the ground
A love back home it unfolds

If you love me
Won't you let me know?

I don't want to be a soldier
Who the captain of some sinking ship
Would stow, far below

So if you love me
Why'd you let me go?

I took my love down to violet hill
There we sat in snow
All that time she was silent still

So if you love me
Won't you let me know?

If you love me,
Won't you let me know?
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