La spéléologie, c'est cool ! ... Ou pas ... [Robert Mercer - Salle d'archive]

Une autre journée enfermé dans les sombres archives du BAM. Il faut dire que ce lieu est mon véritable chez moi. Encore plus que mon propre appartement. Je passe plus de temps ici d’ailleurs. Il y avait bien ce vieux pub irlandais, mais il est détruit depuis l'incendie. Je suis bien au centre des toutes ses boites. Elles sent remplis d’objet aussi inanimé que moi. Au centre de la pièce, il y a un vieille ordinateur relier au réseau informatique du bureau. Cet machine est certainement plus près de moi que mes collègues. On est tous les deux des machines. Elle est froide, calculatrice, dénuée d'émotion. Elle est comme moi. J'ai eu vent que certain collègues avaient même commencer à me surnommer Sergent Robot Mercer par moquerie. Ils ignorent ce que c'est que d'avoir sombrer dans cette enfer déshumaniser. Mais au fond, ces moquerie ne me touchent pas. Elles n'atteignent pas mon cœur mécanique.

Je suis donc au milieu de ses boites depuis un bon moment. En fait, je ne saurais dire depuis combien de temps que je suis ici. 4 peut être 5 heures. La pièce n'a pas de fenêtre si bien qu'il est impossible d'avoir un repère visuel sur le soleil. Les journées passent sans même que l'on s'en aperçoivent. Au dessus de la porte d'entré, il y a une vieille horloge, mais son tic tac reste précis. Aussi précis que le mécanisme dans ma tête. Le même tic tac.

Alors que je suis plongé dans mes dossiers, une jeune femme pénètre dans la pièce. Je n'y prête aucune attention. J'espère qu'elle fera la même chose. Je déteste socialisé avec mes collègues. Je suis incapable d’interagir normalement avec eux. Je trouve futile ses fameuses discutions quotidiennes sur la météo, les télé-séries ou les matchs de sport. J'ai certainement plus d'échange avec mes suspects qu'avec mes collègues et c'est très bien ainsi.

Visiblement, elle ne m'a pas vu. Elle agit comme si elle était seule. Une vrai gamine. J’essaie de l'ignorer, mais elle brise ma concentration avec ses cris. Mes dents se serrent sur ma pipe fumante. Elle transforme cette salle calme et froide en terrain de jeux bruyant et dynamique. Elle saute partout et ce qui doit arrivé arriva. L'une des étagères bascule suite à un faux mouvement de cette enfant. Dans ma tête, je me dit que c'est bien fait pour elle. Par chance pour elle, l'étagère se coince. Elle fini sa course sur l'étagère d'en face évitent ainsi à sa victime de se prendre plusieurs kilos d'acier en plein visage. Quelques boites lui tombe malgré tout dessus. Elles ne devraient pas l'avoir blesser sérieusement, mais j'espère que ceci lui servira de leçon. Ce lieu est sacré. Un véritable temple. Il doit être respecté. Les jeunes n'ont plus de respect pour rien.

Je reste confortablement assis à mon poste de travail. Je suis au centre de mes dossiers tel un scribes au milieu de ses œuvres. J'ai même pas l'intention d'aidé ma collègue à sortir de sous les débris. Normalement, un rictus de joie aurait du s'imprimer sur mon visage, mais ce ne fut pas le cas. Il n'y avait que le vide. Un visage figé, froid et déconnecté. Mon visage. J'étais pourtant satisfait de sa situations. Elle doit sa position à elle seule et si j’interviens elle ne réalisera pas toutes les conséquences de ses action irréfléchis. Les humains sont si irrationnels. Ils sont indigne de la logique. Avec un peu de chance, celle-ci aura apprit quelques chose d'utile aujourd'hui.

Je constate finalement que ma pipe est complètement éteinte. Méthodiquement je procède. Je la vide doucement dans le cendrier. Délicatement, je la bourre à nouveau d'un tabac frais. Je le palpe légèrement et le geste est plus près de la caresse que de la simple pression. Je brûle finalement une allumette en bois pour incendier le tout. Mes lèvres se desserre et mon expiration calme relâche une fumée blanche. Dans ce geste précis répété des milliers de fois dans ma vie, il y a plus de douceur que dans toutes mes relations humaines existantes. DeadSmile. Je reprend une secondes bouffée de ma pipe avant de me remettre à mes enquêtes.

L’étagère métallique ensevelit finalement la femme sous un peu moins de 100 kilos d’acier, de papier, de carton, de plastique, etc. Comme je mis attendais, la chute des objets lui donne une petite leçon sans pour autant la blesser gravement. Je tente d’ignorer sa présence, même s’il est évident pour tous que je sais qu’elle est là. Elle chiale un brin sur sa situation, mais elle n'a que ce qu'elle a provoquer. Avec un peu d’effort, elle pourrait certainement s’en sortir seule. Un type comme moi, dans cette situation (jamais je ne pourrais me retrouvé dans une situation aussi idiote qu’irréfléchie!), pourrait aisément se sortir de ses débris. Le plus dommage dans tout ceci; les preuves d’une dizaine d’affaires se retrouvaient pêle-mêle. Certaines avaient même pu être endommagées au moment de la chute. Un drame pour quiconque voudrait les revérifier.

Alors que je peine à me remettre à mes affaires, elle se met à me supplier de l’aider. Je tourne légèrement ma tête et je lui jette un regard glacial rempli de mépris. Je ne la connais pas en dehors de sa fiche d’embauche, mais elle semblait représenter tout ce qui m’horripile chez les humains. Je déteste le fait qu’ils ne prennent jamais rien au sérieux. Toujours là à plaisanter et à s’amuser alors que des drames se déroule partout autour d’eux. Avec un plus de retenue et de réflexion, le monde fonctionnerait bien mieux. Je replonge mon regard dans mon enquête. Un nuage blanc est relâché de la pipe telle que l’aurait fait une locomotive. Visiblement agacé, je pousse lentement ma chaîne. Un second nuage est expulsé. Je me lève de ma chaise en bois; elle craque alors que j’utilise les appuis-bras pour m’assister. Le mouvement est lent presque ralentis. Ne croyez pas un seul instant que je fais par gentillesse; je le fais simplement pour retrouver la tranquillité. La salle des archives est mon sanctuaire. Ici personne ne vient me déranger. Je suis seul. Je suis si bien exclu de tous ces hommes. Je fais un pas, mais ses plutôt mes dents mordant ma pipe que l’on entend. Ma mâchoire est si serrée qu’elle pourrait presque broyer mes dents. Les pas suivant s’enchaine d’une façon non-chalande. Ils sont tous identiques; presque trop mécanique.

Mon souffle est long et dans un soupir à peine retenu, je me penche finalement sur le piège qui emprisonne ma collègue. D’une seule main, sans effort visible, je relève l’étagère qui reprend aisément sa place contre le mur. J’aime l’ordre. Chaque chose à sa place. C’est propre. Efficace. L’humain ne comprend pas ça. Je jette un dernier regard à cette victime. Je ne parle pas, mais mes yeux envoient un message clair. Je trouve qu’elle a été complètement irréfléchie. C’est d’ailleurs le pire défaut d’un agent. Dans une situation critiquée, une seule mauvaise décision peut se solder par des échecs inimaginables. Elle devra se débrouiller avec ses boites. Je pourrais très bien de mémoire les replacer, mais c’est son devoir. Je pivote sur moi-même et je retourne tranquillement vers ma table de travail. L’affaire du Mange-Cœur m’hérite toute mon attention. Ma pipe se remet à fumer d’une façon presque fusionnelle avec mes pensées. Rien ne m’obsède plus qu’une bonne question et ces meurtres en soulèvent tellement…

La jeune femme sort péniblement de sous les boites. Elle ne semble pas blessée, du moins visuellement. Son estime personnelle en a certainement pris un coup. Avant même de commencer à replacer les boites, elle vient vers moi. Comment peut-elle laisser un tel bordel derrière elle? Sale gosse! Il n’y a plus personne qui a du respect pour ces indices. Il y a des dizaines de situations où l, on pourrait avoir à consultés ses archives. De ma position, je vois ces objets et je ne peux m’empêcher de me remémorer leur histoire : Ce briquet possède une empreinte partielle du suspect de 3 incendies criminels toujours en liberté, ce masque est celui que Jackie Montana portait lors de son dernier holdup, ce permis de conduire est celui de Martha Morgane, une pauvre femme retrouver partiellement mangé dans centrale parc. Le meurtrier avait été interpellé avant de littéralement s’envoler de la scène du crime. Je pourrais continuer longtemps, ces histoires sont gravées dans ma mémoire. Je respecte ces objets plus que les êtres humains qui y sont associés, c’est dire comment je suis loin de celui que j’étais…

Elle ouvre finalement la bouche en me tendant la main. Elle se présente. Elle ne voit donc pas que je suis occupé. J’ai pourtant une pile énorme de dossiers devant moi. Elle devrait bien comprendre qu’ici il y a au moins une personne qui travaille. Elle se prénommerait Griffe. En fait, je sais qu’elle se prénomme plutôt Maeva Neera Hunter. J’ai lu son dossier à son arrivée. Elle n’est pas une mauvaise agente, mais elle gagnerait à mieux se contrôler. C’est un défaut très répandu chez les personnes qui se laisse envahir par leurs émotions. Un jour ou l’autre, ce manque de contrôle causera sa perte. Aujourd’hui, elle s’est pris une étagère, demain ce sera peut-être une balle. J’espère pour elle qu’elle apprendra avant qu’il soit trop tard.

Je ne lui retourne pas sa poignée de main. J’aurais préféré qu’elle m’ignore. Je plonge plutôt mon regard dans le sien. il est froid et autoritaire. Il est évident que je ne suis pas d’une humeur charmante aujourd’hui. J’inspire une bouffé de mon précieux tabac avant de briser le silence :

-Agente Hunter, vous feriez mieux de ramasser tout ce bazar et de vous mettre ensuite au boulot.

Je pourrais très bien lui faire un sermon sur son comportement, mais ce n’est pas une gamine ou du moins physiquement. Je relâche ma fumée et celle-ci envahit le visage de ma collègue avant de se perdre au plafond. Mes yeux noirs se replongent dans mon enquête. Devant moi, des photos d’hommes mutilés auquel nous avons arraché le cœur. Ce meurtrier m’obsède depuis que j’ai pris connaissance de ces meurtres. Il est si violent. Si puissant. Si inhumain. Une description qui me colle à la peau, mais lui et moi n’avons rien avoir. Ses meurtres sont agressifs et ils débordent d’émotion. Je serais incapable de faire un tel acte.

C’est en me remémorant les différentes enquêtes tombées de l’étagère que soudain une illumination me frappe. Je me lève brusquement de ma chaise au point d’en échapper ma pipe. Je me précipite vers les boîtes qui gisent contre le sol. Je pousse quelques’ une d’entre elles. Comment n’y ai-je pas pensez plus tôt? Le lien est pourtant logique. Je remue les boîtes comme un animal creusant pour se nourrir. J’en sors finalement une dent d’une dizaine de centimètres. Cette canine avait été retrouvée encastrée dans la carcasse d’une voiture plus tôt cette année. C’était sur une scène de crime, l’enlèvement d’une jeune femme. Longtemps nous avions cherché ce monstre, un animal, un mutant, mais l’histoire avait été classée sans suite faute de corps. Jamais je n’avais fait de lien entre cette affaire et le mange cœur, mais un tel monstre devait posséder une mâchoire tout aussi monstrueuse. Avions-nous enfin son ADN?