Une Introduction en douceur (Suite) [Aylissa & Co]

Aylissa était arrivée à bon port : la mission de Russell était presque considérée comme réussie. Il ne manquait plus que l’intégration de la jeune fille au sein de la confrérie, et a proprement parler, lui donner la possibilité de rencontrer de nouveaux membres, autres que lui, potentiellement plus accueillants, ouverts et agréables. C'était ce qui arrivait en général dans le Hall de la confrérie, même si parfois beaucoup passaient sans dire un seul mot, mais peut être qu'en voyant la nouvelle passer aux cotés de Firefist ils feraient une exception? Leurs pas retentissaient sur les carreaux qui jonchaient le sol, alors qu'ils se dirigeaient vers le refectoire.

Concrètement, Rusty n’était pas forcément de mauvaise humeur, dans le sens où il parlait peu et ne semblait pas afficher la moindre émotion sur son visage. Il était ainsi, inspirant le doute, mais pouvant être convaincant par la parole : les simples mots du quotidien placés au bon moment, et le tour était joué. Alors, pour ne pas montrer qu’il commençait a ne plus savoir quoi faire de la jeune fille, même s’il était fier d’avoir pu l’amener jusqu’ici, il lui proposa de faire un tour en cuisine, d’abord pour la ressourcer, mais aussi pour la rassurer. Avec un peu de chance elle rencontrerait d’autres confréristes et de ce point de vu là elle allait être fixée sur son choix : positif ou pas.

Ouvrant alors la porte lentement, en la laissant passer la première sous son bras, il l’invita à s’asseoir sur l’une des chaises alors qu’il se dirigeait vers le frigidaire pour servir deux grands verres d’eau fraiche. Il fit le chemin inverse, cette fois ci les deux mains occupées par les boissons qu’il lui avait proposées puis s’assit en face d’elle, en lui tendant son verre.

- Tiens ca devrait te rafraichir.

Il bu une première gorgée puis ajouta pour continuer l’explication du fonctionnement des lieux, et de sa nouvelle maison.

- Donc tu remarque que la cuisine est un lieu commun. Il y en a plein d’autres tu verras. Imagine une colocation géante, où tu possède ta propre chambre, que tu partage parfois avec d’autres, et où tu dispose de salles d’entrainement, de terrains en plein air etc. Je trouverais une demoiselle pour t’accompagner dans ta chambre… je suis pas souvent le bienvenu dans ce quartier en particulier.

Il accompagna sa réplique d’un sourire presque gêné, qui pouvait présager le coté coureur de jupon de la personnalité du jeune homme. Il ajouta ensuite :

- On te présentera un jour à Magneto. Sache que certains ne l’ont jamais vu, et parfois il ne demande qu’à savoir des choses, plutôt que de les voir. Donc ne t’étonne pas si au bout de quelques mois, il reste un fantôme pour toi. Ah oui, aussi, quelque chose d’important : il y a une hiérarchie à respecter dans la confrérie. Il y a Magneto, puis les Acolytes, comme moi, et ensuite seulement les confréristes. On estime qu’ils doivent faire leurs preuves pour gagner l’entière confiance du grand maitre, mais ca ne change rien au fait que tu as bien ta place ici. C’est juste un signe de manque d’expérience, que tu combleras au fil du temps. Toi tu as des questions particulières qui trainent dans ta petite tête ?

Il finit cul sec le reste de son verre et le posa sur la table, faisant résonner le verre dans toute la pièce, sans réellement le vouloir.

Visiblement, Russell n’était pas le seul à cette heure ci dans les locaux de la confrérie. Il pouvait y trouver un ami, une épaule solide qui résidait en celle de Surion, celui qu’il avait accompagné pour démanteler le Prédator X. Laissant son collègue s’approcher de la jeune fille alors qu’il allait servir une boisson a Aylissa, il écouta avec attention la discussion qu’ils menaient : comme d’habitude, il pouvait remarquer le ton froid et distant du jeune homme, et cela n’était pas concrètement l’idéal pour intégrer une nouvelle recrue au sein de la confrérie. Il ne fit que quelques sourires en coin pour l’encourager à s’ouvrir d’avantage, mais sans dire un mot, car effectivement il ne devait pas être son seul point de repère dans la confrérie : c’était une communauté, et Aylissa devait s’y faire, malgré les tendances froides et peu engagées de ses acolytes.

Une fois son ami parti, il s’approcha à nouveau d’Aylissa pour lui servir ces nouvelles boissons, puis il annonça :

- Avant de répondre à tes questions, je tiens à te prévenir que certains peuvent paraitre très froids de prime abord, mais cet aspect cache bien des choses. Surion en est le parfait exemple, donc ne te fatigue pas à essayer de comprendre les choses, vis les comme elles te viennent.

Ensuite après avoir posé son verre, il porta sa main sur son menton, frottant sa barbe dure et courte de quelques jours, tout en la fixant dans les yeux. Il essayait particulièrement de lire dans ses penser, pas concrètement parce qu’il n’en était pas capable, mais surtout pour vois si ses gestes et ses mouvements lui inspiraient des réactions : une sorte de test improvisé qu’il adressait a tous ceux qu’il rencontrait.

- Hum. pour ce qui est du nombre tout est relatif tu sais ? Les gens partent et reviennent, sans compter le nombre improbables de missions de longue durée dont les confréristes sont dotés. Mais ça tu le comprendras en temps voulu. Ce qui est sur en revanche c’est que je ne saurais pas te donner une chiffre exact, je crois qu’il y en a certains que je n’ai jamais encore vu.

Il l’invita ensuite à se lever pour le suivre en direction des salles d’entrainements. Il continuait toute fois sur le chemin à lui expliquer le fonctionnement de ces lieux qu’elle allait probablement découvrir tôt ou tard.

- Les salles d’entrainement, eh bien comme leur nom l’indique, c’est pour s’entrainer. Non sans rire, tu as des salles prévues pour la musculation et autre entrainement en solitaire, ou alors des salles où les pouvoirs peuvent être employés plus facilement. Je veux dire par là… certains pouvoirs comportent des risques, comme le mien par exemple, puisque je crée et manipule le feu. En parlant de pouvoirs, tu peux me donner plus de détails sur le tien ?

Puis il s’arrêta net dans le couloir pour écouter son explication. Ceci fait, il continua sa route tout en ajoutant subtilement.

- Tes preuves ? Tu les fais avec le temps, et tu comprends que les gens te font confiance lorsqu’ils te sollicitent pour des missions officielles ou même officieuses. Quand tu seras prête, Magneto te proposera peut être de te joindre aux acolytes, et le temps que mettra cette proposition à venir dépendra de toi uniquement.

Une fois la visite des locaux terminée il lui proposa d’aller dans les appartements des confréristes pour qu’elle puisse s’installer. Bien sur, Rusty ne voulait pas aller dans le couloir des dames… il n’était plus vraiment le bienvenu, mais il se contentait de l’emmener jusqu’à l’entrée avant de s’arrêter net devant la porte. Peut être Aylissa avait elle décelé un problème avec ces appartement ?

Spoiler:

La jeune fille semblait douteuse lorsque Russell lui expliquait le fonctionnement de la confrérie. Il ne savait pas si elle était comblée, par la visite, et par le flot d’informations qu’il lui lançait à la figure, une chose était certaine, il ne se laissait pas le droit d’aller plus loin. Il avait eu trop de déboire avec les femmes, et parfois avec certaines de la confrérie pour oser à nouveau entrer dans l’antre des dragons. Il s’était contenté de lui annoncer calmement, et platement, qu’il allait devoir la laisser là afin qu’elle continue sa visite. De plus, elle était assez spéciale mais loin d’être antipathique. Il fallait bien qu’elle fasse ses armes dans la confrérie, il n’allait pas la suivre au pas durant toute son adaptation : d’une part, il n’était pas du genre volontaire (du moins pas autant) et d’autre part sa mission était simple : ramener la jeune fille a l’institut, point.

Une dernière question parvint alors jusqu’à ses oreilles, encore activées malgré l’heure tardive :

-Il y a un endroit particulier où je suis sensé m'installer où je trouve juste un endroit avec de la place ?

Il lui répondit alors tout simplement, avec le reflexe naturel de chaque être humain sur la planète :

- Tu n’as plus qu’à choisir ton dortoir. En arrivant dans la confrérie une place dans l’un de ces dortoirs t’est attribuée. Il me semble que ta place est dans le deuxième sur ta gauche. Quand tu monteras en grades, et que tu seras acolyte, tu pourras demander un appartement à toi toute seule… peut être.

Il plongea alors son regard dans le sien, encore empli de questions et de doutes, puis il ajouta à nouveau histoire de la rassurer quand même.


- N’aie pas peur, les débuts ici sont toujours difficiles, où que tu ailles. Quand tu auras trouvé ta place tout sera plus simple, mais en attendant, ne perds pas de vue tes objectifs, et n’hésite pas à te tourner vers quelqu’un que tu considèreras de confiance. On est tous dans le même bateau, et tu t’en rendras compte à ton rythme.

Il porta alors sa main sur l’épaule de la jeune fille pour lui souhaiter une bonne nuit et la salua d’un geste nonchalant, qui consistait à porter sa main sur son front pour finalement l’envoyer vers l’avant. C’était un homme, fier et légèrement macho sur les bords, il ne souhaitait pas se laisser porter par une vague de douceur improvisée. Elle allait bien devoir s’y faire cette petite, a présent, le dossier était clos, et il pouvait vaquer a ses occupations. Sa bécane ou même son lit avaient probablement besoin de lui ce soir, et il était du genre fidèle avec ce qu’il appréciait le plus.