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 Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]

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Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Empty
MessageSujet: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeLun 30 Juil - 14:02

« Et bien, s’il le faut, je le ferais, » avait-il dit lorsqu’il était seul au côté du corps inerte de Rachel. Etrange résolution que celle de s’engager à revenir vers cette femme ô combien mystérieuse et certainement terriblement dangereuse. Ernest se devait de rester discret, loin des problèmes. La prison à perpétuité planait sur sa tête comme une épée de Damoclès. Il n’avait pas le droit aux faux pas. Avec le recule, il pouvait déjà s’estimer heureux de s’en sortir à si bon compte après avoir été lâché au pire moment par Franklin. Heureusement qu’il y avait des témoins ; heureusement qu’il avait pu prouver sa bonne foi. Lui qui était promis à une sévère sanction si on l’avait considéré en fin de compte responsable, il eut au contraire droit à quelques félicitations pour avoir sut gérer tant bien que mal cette histoire. Il avait en quelque sorte réparé la bêtise du jeune télépathe. Ne serait-il pas plus sage de s’arrêter là ? Ce serait mentir que d’affirmer qu’Altérion ne s’était pas sérieusement posé la question. Toujours avec le recule, comment ne pas peser le pour et le contre ? Il était presque sûr d’avoir été imprudent en se dévoilant si vite, en livrant des souvenirs si lourds d’implications. Peut-être que ni Franklin, ni Rachel, n’avait voulu les voir. Il pouvait le supposer en décortiquant la situation dont bien sûr il n’avait et ne pouvait rien oublier. Mais tout de même, il avait pris des risques inconsidérés. A quoi bon aider si c’était pour courir à sa propre ruine ?

Or voilà, il n’arrivait pas à s’en vouloir. Il pensait et repensait à l’événement, son esprit calculateur lui disait qu’il avait bien mal calculé cette fois et pourtant, quelque chose d’autre lui assurait que s’il fallait rejouer le drame, il ne changerait rien à sa prestation. Car il ne regrettait rien. Rarement il s’était trouvé si authentique, si vrai. Alors pourquoi s’arrêter là ? Il avait prit un engagement. Il l’avait prit envers sa seule conscience car personne d’autre n’avait entendu. Il n’avait que faire, au fond, de rendre service à Franklin. A ses yeux, le pauvre môme avait été totalement dépassé, incapable même de concevoir ce que pouvait ressentir son amie à qui pourtant il était si lié. Car pour réaliser l’enfer, il fallait l’avoir vécu. Sinon ce n’était qu’un mot. Loin de Lenoir l’idée d’en faire la reproche à la tête blonde, bien au contraire. Le jeune télépathe avait la chance d’être préservé, d’être… normal. Etre brisé au plus profond de l’âme, on ne pouvait le souhaiter à personne. Fort de cette douloureuse expérience, l’enfant-rat ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il était bien placé pour aider Rachel. S’il le faisait, c’était pour elle, elle qui l’avait ému malgré les apparences. « Et bien, s’il le faut, je le ferais » et il le fallait, il en était intimement convaincu. Au diable les calculs égoïstes ! Il était temps qu’il commence à mériter cette main que lui avait tendu Karma, cette nouvelle chance, cette nouvelle vie. Assez de promesses ! Il fallait tourner le dos à Crapule, il fallait devenir Altérion.

Avait-il raison de si vite s’emballer pour ce qui n’était peut-être qu’un feu de paille ? N’allait-il pas au devant d’une grosse désillusion ? Il pensait pouvoir aider, mais le pouvait-il vraiment ? L’avenir allait le dire car ce qui était sûr, c’était qu’il allait essayer et pas plus tard que ce soir même. Essayer une fois au moins, la paix de son esprit, si on pouvait le dire ainsi pour quelqu’un d’aussi tourmenté, était à ce prix.

Il était presque 21 heures… Après avoir mangé dans le réfectoire, Ernest était remonté dans sa chambre. Ayant tâché son pantalon pendant l’événement du parc, il s’était déjà changé depuis un bon moment, optant pour un blue-jean et un tee-shirt blanc, une tenue sobre et décontracté. Se dirigeant vers son armoire, il en sortit les bottines adaptées à sa morphologie qu’il ne chaussait normalement qu’à l’extérieur de l’Institut. Il n’appréciait guère ne plus sentir le sol sous ses pieds. Mais il les enfila quand même. L’association bottine et blue-jean faisait un peu bizarre mais c’était le cadet de ses soucis. Ce qu’il voulait surtout, c’était caché le bruit si caractéristique de ses pas, de ses griffes. Ceci fait, il mit à son poignet la montre holographique qu’on lui avait confié, sans toutefois l’activer pour l’instant. Enfin, il prit sous le bras ses affaires d’école, ses devoirs qu’il n’avait pas encore eu le temps de faire. Silencieux, déterminé, il quitta sa chambre pour gagner l’Infirmerie.

Même si on l’avait félicité plus tôt, son arrivée ne fut pas vu d’un très bon œil. On devina, à juste titre, qu’il était là pour Rachel. Il ne nia pas, forcément. Alors on l’invita à laisser tranquille la demoiselle. Altérion ne fut pas pris au dépourvu. Cette réticence de la part du personnel soignant était prévisible. Il s’efforça donc de négocier le droit d’aller la voir. Son angle d’attaque fut de mettre en évidence le respect qu’il avait pour le règlement. Il était juste là pour une visite, pour parler ou simplement tenir compagnie. Il partirait au plus tard à 22 heures comme l’imposait le couvre-feu. Il était disposé à tenir informer les infermières de ce qu’il constatait et ne ferait rien sans leur aval. Ses belles paroles n’avaient d’autre but que de caresser le personnel dans le sens du poil. Il était manipulateur, on n’y pouvait rien et on n’allait pas se plaindre quand cela rendait service. Il poursuivit en affirmant qu’il savait à quoi s’attendre et avait pris toutes les précautions nécessaires. Il activa en cette occasion la montre holographique pour illustrer ses propos. Il ne manqua pas d’ajouter qu’en cas de problème, il se retirerait sans insister. Il termina en ajoutant un soupçon de sentimentalisme. Selon lui, il avait besoin de revoir Rachel après ce qui c’était passé pour se sentir mieux. Il mimait presque un léger trouble. Ses efforts de persuasions portèrent ses fruits et on lui indiqua finalement la porte qu’il devait franchir. Il s’en approcha, frappa doucement puis, sans attendre, il pressa doucement la poignée, entra et referma derrière lui sans plus de bruit.

Derrière l’illusion holographique, Ernest Lenoir était méconnaissable. Il avait les traits d’un garçon d’environs huit ans. Des cheveux roux, bouclés et mi-longs encadraient un visage à la peau clair, au regard d’émeraude et à l’expression malicieuse. La tenue vestimentaire de l’enfant reflétait presque la réalité : tee-shirt blanc, blue-jean et chaussures de sport. Tout ceci n’étant qu’une image, on pouvait que mieux comprendre pourquoi Altérion n’était pas resté pieds nus. Le moindre bruit de pas aurait pu le trahir. Ayant constaté la peur que son apparence bestiale avait suscité chez la jeune femme, il ne voulait pas encore la lui imposer. Mais il ne voulait pas non plus totalement se cacher. Pour l’heure, la seule chose qui pouvait le dévoiler, c’était ses affaires d’école qu’il tenait en main, exactement les mêmes que celles qu’il avait posé à côté de la nappe. Tout d’abord, il ne parla pas. Il se contenta d’observer la chambre et son occupante.


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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeLun 30 Juil - 22:16

Cendres, tout n’était que cendres. Tout ce qu’elle tentait d’accomplir se terminait en cendres ; toujours. Elle brulait tout, ne pouvant faire autre chose que la destruction et la mort. Tout autour d’elle n’était que cendres. Ceux qu’elle avait aimé, réduis en cendres ; ceux qu’elle aimait, ils brûlaient encore.

Franklin brûlait : il avait fait tout son possible pour l’aider, et elle lui avait montré la fin. Elle s’en voulait, elle l’avait tué, tué son innocence, tué ses espoirs. Elle allait le réduire en cendres. Il lui avait tendu la main, et le retour de flammes avait été fatal à tout ce qu’il croyait ; Rachel en était convaincue. Elle voulait disparaitre, pour ne plus pouvoir lui faire de mal, mais même cela, elle ne pouvait : disparaitre aurait fait souffrir Franklin. Il avait besoin d’elle, pour que jamais le monde ne devienne comme ce qu’elle lui avait montré. Mais elle n’était pas capable de l’aider, car elle avait contribué à bâtir ce monde, et ferait de même ici : elle ne pouvait faire autre chose que la destruction et la mort.

Pourtant, elle voulait essayer, mais n’y arriverait pas. Elle voulait, mais ne pouvait pas. Pas plus qu’elle ne pouvait disparaitre. Elle était coincée dans ce cercle infernal, sans espoir de sortie.

C’était sur cette pensée qu’elle avait ouvert les yeux sur la pièce bien connue qu’était sa chambre d’observation, ou plutôt sa chambre tout court. Allongée sur son lit, lequel était parallèle à le fenêtre, elle n’avait nul besoin du moindre sens pour connaitre l’endroit, mais elle se redressa et en fit le tour, cherchant quelque chose. A côté du lit, sur la table de chevet, se trouvait une carafe d’eau, un verre, un paquet de mouchoir et son seul et unique bien : un collier de l’Institut Xavier, dont le médaillon est une croix cerclée, symbole des X-Men. A côté de la table il y avait une poubelle, et en suivant le mur, il y avait une table basse, sur laquelle étaient entreposés des draps et une tenue de molécules instables, puis après l’angle du mur, la porte. La partie opposée à celle-ci était composée d’une pièce aménagée contenant douche et toilette, pour lorsque les locataires n’avaient pas les capacités de se rendre à celles de l’Institut. 13m², c’était son antre, le seul endroit d’où elle ne pouvait fuir mais où elle se sentait en sécurité relative.

Une fois le tour de la pièce fait, elle se laissa choir et pleura. Il n’était pas là ; elle lui avait fait tellement de mal qu’il était parti. C’était mieux pour lui, Rachel voulait s’en convaincre ; mieux pour lui de ne pas la revoir, de suivre les ordres de son lui futur. Il avait toujours raison.

Mais cela n’aida pas à se sentir mieux ; elle voulait qu’il soit là, elle voulait qu’il lui parle, qu’il tente de lui remonter le moral. Son absence laissait un vide dans une nuit de ténèbres d’où il était la seule lumière. Rachel culpabilisait de lui avoir montré son monde, l’ayant surement fait souffrir, mais plus que tout, elle s’en voulait de lui avoir montré sa mort. Ce n’était pas sa mort, puisque ce n’était pas le futur : il vivrait, car elle n’existait pas. Mais comment lui dire, comme s’excuser et surtout, comment se faire pardonner ?

Elle n’en savait rien, elle avait juste mal ; mal au cœur, mal d’avoir trahit la seule personne en qui elle avait confiance, qui avait confiance en elle. Elle avait réduit le pont qu’il tentait de bâtir en cendres, et avait réduit ses espoirs en cendres. Très probablement, il était également cloitré quelque part, souffrant par sa faute. Cette idée était insupportable à la jeune femme, qui se haïe tellement qu’elle serra les poings jusqu’à ce que ses ongles percent sa chair, qui serra les dents jusqu’à ce que sa mâchoire lui fut douloureuse. Pour la première fois depuis longtemps, la colère était revenue. Cependant, cette colère n’était pas canalisable, il n’y avait nulle vengeance possible ; il avait refusé qu’elle ne meurt. Et le Phénix aussi.

Roulant violement sur le côté, Rachel s’effondra du lit, côté fenêtre. Les infirmières entrèrent à ce moment là, mais Rachel refusa de se laisser approcher, dressant une barrière télékinétique entre elles, les bloquant dans l’autre partie de la pièce. La colère l’aidait à tenir, et avait toujours été une amie fidèle. Elle ne voulait voir personne, et le leur hurla. Elles abandonnèrent rapidement la lutte, impuissantes.

Rachel s’installa alors dos contre le lit, recroquevillée, puis regarda le vide en face d’elle, trop tassée pour arriver au niveau de la fenêtre. Elle fixa le mur alors que la luminosité déclinait, figée dans un état second. Elle n’avait plus de larmes pour pleurer, et la colère retirée, il n’y avait plus que le vide.

Ainsi, coquille pleine de néant, la jeune femme resta ainsi, jusqu’au soleil déclinant, jusqu’à ce qu’on entre à nouveau.

- J’ai dis que je ne voulais voir personne ! cria-t-elle, les murs tremblant sous une impulsion télékinétique appuyant ses propos.

Certes, son bouclier n’était plus, mais elle pouvait aisément en créer un nouveau. Elle pouvait faire tellement de choses, mais quoi qu’elle fasse, cela ne donnait que des cendres.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMar 31 Juil - 8:59

Et bien, cette réplique, accompagnée d’un tremblement surnaturel, donnait le ton. Ce n’allait pas être simple d’aider Rachel. Ce n’était évidement pas une découverte pour Ernest mais il en prit pleinement conscience en cet instant. Ajoutons à cela que pour lui, passer cette porte signifiait pénétrer dans l’inconnu. Jouer l’élève model, il savait le faire ; jouer l’intello exécrable, il savait le faire ; jouer le mercenaire glacial, il savait le faire ; jouer le monstre sanguinaire, il savait le faire ; mais jouer celui qui aidait, celui qui était prêt à donner sans compter, sans calculer, ça il ne savait pas le faire. Ce rôle, jamais encore il ne l’avait endossé. A peine avait-il débuté un peu plus tôt, au parc, mais c’était bien insuffisant pour que cela représente une sorte de notice d’instructions sur laquelle se reposer. Il avait alors agit sans vraiment réfléchir. Et maintenant, comment devait-il s’y prendre ? Comment devait-il se comporter ? Que devait-il dire ? Sur quel ton ? Que devait-il faire ? Improviser, c’était la seule solution. Ce n’était pas sa préféré. Malgré son esprit vif qui le rendait particulièrement réactif et adaptable, il affectionnait les actions planifiées, au moins en partie.

Mais ce n’était pas le moment de faire marche arrière. Il s’était engagé à essayer alors il devait le faire. Notons qu’il ne s’était pas donné pour objectif un quelconque résultat. Et il ne manqua pas de se le rappeler. Il s’épargnait ainsi la pression de l’échec. Du moment qu’il estimait avoir fait de son mieux, il serait en accord avec sa conscience. Et sa conscience serait seule juge. C’était déjà uniquement elle qui l’avait conduit ici. Voilà donc l’état d’esprit d’Altérion en ce tout début de visite.

A la réplique de Rachel, il répondit par le silence. Ainsi, selon lui, elle ne pouvait renchérir, accentuer son refus et finalement conduire prématurément l’entrevue à une impasse. Immobile devant la porte close, l’enfant-rat détailla la chambre d’un regard circulaire. Elle était désormais plongée dans la pénombre, à peine illuminée par le jour mourant qui passait par la fenêtre. De la jeune femme, il ne vit que l’arrière de sa tête et le début de ses épaules dépasser de derrière le lit. Elle lui tournait le dos, face à la fenêtre, mais ne pouvait voir que le mur ainsi recroquevillée. Sa position était évocatrice de son mal être. Une pincée d’imagination rendait tout le décor triste.

Ernest s’approcha de la table basse, poussa d’une main légèrement les draps pour dégager un tout petit peu d’espace et y déposa ses affaires d’école. Le livre et le cahier, l’un sur l’autre, dépassaient au moins d’un tiers hors de la table. La trousse, perchée au-dessus, stabilisait la pile par son poids. Le petit mutant se détourna et contourna sans hâte le lit et s’immobilisa de sorte à ce que la demoiselle n’ait qu’à tourner la tête pour le voir. Jusqu’à présent, elle avait pu suivre sa progression aux bruits de ses pas. L’illusoire jeune rouquin était donc là, debout, immobile, à un bon mètre d’elle, les bras ballants et son regard vert tourné vers elle. Son expression faciale n’exprimait rien si ce n’était une diffuse gravité qui ne collait pas vraiment à son âge. Lenoir laissa encore passer quelques secondes de silence avant de prendre la parole. Sa voix si caractéristique ne pouvait que le dévoiler. Elle n’avait en rien changé, la montre holographique ne pouvant tromper que la vue.


-Je tiens la solitude en haute estime. Mais je sais que c’est une amie parfois cruelle. Si on n’y prend garde, elle empoisonne l’âme de remords, de doutes, de peurs, de rancœur.

La voix nasillarde et haut perchée était tout aussi calme que pendant le drame du parc. Altérion laissa passer un petit instant avant de reprendre.

-Me reconnais-tu ? Je suis Ernest. J’étais là pendant le gouté dans le parc. Franklin m’a demandé de te dire quelque chose. Moi aussi, j’ai quelque chose à te dire. Puis-je rester ? Pouvons-nous parler ? S’il le faut, je serais bref. Loin de moi l’idée de vouloir imposer ma présence.

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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMer 1 Aoû - 17:59

Le silence ; le silence fut la réponse à sa colère, colère qui n’avait été capable de briser le sentiment de vide qui était en elle. Rachel ne bougea pas, même si l’autre était encore là. Elle l’avait averti, qu’il s’en aille ou reste l’indifférait, tant qu’il ne tentait pas de lui parler.

Franklin n’était pas venu, elle était seule, et elle voulait le rester. Elle ne pourrait plus faire souffrir personne si elle restait seule.

Il bougea, lentement, puis vint se placer dans l’angle de sa vision ; Rachel ne bougea pas, le regard toujours dans le vague.

- Je tiens la solitude en haute estime. Mais je sais que c’est une amie parfois cruelle. Si on n’y prend garde, elle empoisonne l’âme de remords, de doutes, de peurs, de rancœur.

La voix était inhumaine, nasillarde et aigüe, mais familière. De surprise, la jeune femme tourna la tête, observant la personne. Ce n’était pas Ernest, c’était un jeune garçon de moins d’une dizaine d’années, roux et bouclé, à la peau clair et au regard vert, vêtu d’un T-shirt blanc, d’un jean et de basket. Rien à voir avec l’hybride rat vêtu qu’elle avait rencontré tout à l’heure.

- Me reconnais-tu ? Je suis Ernest. J’étais là pendant le gouté dans le parc. Franklin m’a demandé de te dire quelque chose. Moi aussi, j’ai quelque chose à te dire. Puis-je rester ? Pouvons-nous parler ? S’il le faut, je serais bref. Loin de moi l’idée de vouloir imposer ma présence.

Ernest, il était venu, lui ; face à ce qu’elle avait dévoilé, il était resté impassible, et s’il se définissait comme un monstre, sa simple présence ici suffisait à prouver le contraire aux yeux de Rachel. Il avait également vécu et fait le mal, mais il s’en était sorti, il l’avait dit lui-même. Elle, elle n’y arrivait pas.

Elle le fixa de son regard vide, cherchant le moindre point commun avec l’Hybride qu’elle avait vu ; aucun, à part la taille, probablement.

- Non, je ne te reconnais pas, dit-elle simplement d’une voix morte, retournant la tête pour fixer le mur.

Rachel était comme en état de choc, une dernière défense face à cette vie qu’elle ne pouvait s’arracher. Ils avaient quelque chose à lui dire ? Soit, mais cela changerait-il le mal qu’elle avait fait ? Non. Elle n’arrivait même pas à avoir de la curiosité de connaitre ces messages : elle avait peur qu’ils lui disent la vérité, qu’ils ne viendraient plus la voir, ou qu’ils lui disent ce qu’elle avait envie d’entendre, qu’ils lui pardonnaient. Dans un cas comme dans l’autre, quelqu’un souffrirait. Elle, ou eux.

- Si tu veux parler, parle, mais… cette apparence, ôte-là. Elle me… perturbe.

Rachel n’avait jamais fait plus belle hypocrisie ; elle-même dissimulait à ses yeux comme à ceux du monde ses marques d’assermentation, et elle voulait que l’hybride enlève son déguisement. Elle se refusait à voir qui elle était vraiment, chose que ces marques lui rappelaient, mais elle voulait voir le véritable Ernest, pas une image déformée. Pourquoi ? Elle avait l’impression qu’il n’était pas sincère derrière ces traits, comme lorsqu’elle se mentait. La différence, c’était qu’elle mentait à tous, y comprit elle-même, pour son bien. Peut-être était-ce cela également ? Peut-être Ernest avait-il prit une apparence humaine pour qu’elle ne réagisse pas mal. Mais elle devait apprendre à l’accepter, et maintenant que son flash était passé, il avait peut de probabilité de revenir. Non ?

- Je… je suis désolée… pour ce que vous avez vu… J’espère… que vous vous en remettrez. J’accepterai vos décisions… il est plus sage que je reste… seule… Je comprends à présent… pourquoi le Franklin du futur… lui avait dit… de ne pas s’approcher de moi… J’ai détruit sa vie… en lui montrant sa mort… Même maintenant, je ne parviens à faire que le mal… Même maintenant… Parle ; dis ce que tu as à dire… je n’ai plus de larmes pour pleurer, alors n’hésite pas et soit franc. Elles ont dû me droguer lorsque j’étais inconsciente ; je ne fais pas confiance à la médecine, elle m’a infligée trop de malheur jusqu’ici. Je ne veux plus qu’elles ne m’approchent.

Rachel se tut, s’égarant. Elle ne l’avait pas laissé parler, hors il était là pour cela. Mais elle était trop vide pour culpabiliser ou être gênée de cela.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 12:26

Comme ce fut le cas juste avant, Ernest répondit en premier lieu par du silence. Il estimait avoir plutôt bien débuté, lui donnant maintenant une vague idée de comment continuer. Aussi, le silence ne dura pas bien longtemps cette fois,. Avant qu’il ne s’exprime de nouveau, il porta sa main gauche à son bras droit, sur une montre encore invisible. Il pressa l’un des boutons. Un petit bip sonore se fit entendre. L’image du garçon roux vacilla dans un grésillement puis s’évanouit, laissant en lieu et place l’hybride rat. Rachel pouvait à présent constater, si elle s’en donnait la peine, que le petit mutant était vêtu comme l’illusion. Seules les bottines faisaient exception. De plus, désormais, la montre holographique était bien visible à son poignet. Se dévoiler ne dérangeait évidement pas Lenoir. Il trouvait même que c’était plutôt une bonne chose que la jeune femme le lui demande. Restait à savoir si elle arriverait cette fois à supporter ses traits. En cas de problème, il n’avait qu’un bouton à appuyer, le même, pour rétablir l’illusion.

Il se garda bien de s’approcher. C’aurait été tenter le diable. Il resta debout, immobile là où il était. Son regard rouge glissait sur la demoiselle sans chercher à la fixer. Ne pas la regarder aurait été impoli. Trop le faire l’était aussi, en plus d’être risqué. Il avait écouté chaque mot de Rachel. Il y avait beaucoup de remords dans ses phrases, beaucoup de méfiance aussi. Cette crainte du monde médical, il ne pouvait que la comprendre, l’ayant partagé. Un autre point commun dit en passant. Il revoyait déjà… non, il se refusa à revoir, arrivant pour une fois à tenir à l’écart ses sombres souvenirs au profit du moment présent. Sa voix calme succéda au bip sonore.


-Tu n’as pas à t’excuser. Tu ne l’a pas fait exprès. Je suis venu, je t’ai fais peur. C’est un accident, voilà tout. Moi non plus, je n’ai pas à m’excuser. Je ne pouvais pas savoir.

« Moi non plus, je n’ai pas à m’excuser, » il avait tenu à le dire car il le pensait utile. Lui-même avait horreur qu’on lui tienne un discour mou, niais de gentillesse et au final faux car simplement prononcé pour faire plaisir. Certes, il n’était pas là pour être dur ou sévère, bien au contraire, mais la jeune femme avait besoin qu’on soit franc, qu’on soit vrai avec elle. C’était en ne cachant rien ou presque que son discours aurait une chance d’avoir du poids. Après, il n’était pas psychologue. Il agissait guidé seulement par son bon sens et sa sensibilité personnelle, ainsi que par son désir de bien faire.

-Et puis, je ne pense pas que tu ais fait tant de mal que ça, cette après-midi dans le parc. Tu ne peux pas me détruire car quelqu’un d’autre s’en est chargé avant toi. Et ça m’étonnerais beaucoup que tu es détruit Franklin. Je ne le connais pas vraiment mais la vision que tu nous as montré malgré toi m’a fait entrevoir un Franklin fort. Il a cette même force. Il se remettra. Ho, certes, il est déçu,. L’échec du gouté doit avoir un gout bien amère dans sa gorge. Mais qui n’a jamais connu l’amertume de la déception ?

Il marqua une brève pause avant de reprendre.

-Franklin m’a demandé de veiller un peu sur toi. Il m’a dit de te dire qu’il était désolé et qu’il allait arrêter de t’embêter. Il se pense responsable. Il m’a semblé assez troublé et je devine qu’il a besoin de prendre du recule.

Nouvelle petite pause pendant la quelle Ernest osa enfin s’avancer. Il était si petit qu’il eut à peine à se pencher pour arriver au niveau de l’oreille de Rachel. Sa voix se fit murmure.

-Si ça peut te rassurer, j’ai de bonnes raisons de croire qu’il n’a pas vu sa mort. Il m’a dit ne pas avoir tout vu et la dernière chose que moi j’ai vu, c’est justement ça. Bien sûr, je ne lui ai rien dit.

Altérion se recula, reprenant la posture qui était la sienne. Il n’en dit pas plus pour l’instant. Inutile d’envoyer trop d’informations à la fois. Il fallait surtout voir comment la demoiselle allait prendre ce qu’elle avait déjà entendu.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeVen 3 Aoû - 22:46

Le silence ; le silence fut sa seule réponse, encore. Mais cette fois, il dura moins longtemps ; c’était comme si Ernest cherchait ses mots, les pesant prudemment avant de les dire. Il désactiva cependant l’hologramme, n’entrainant aucune réaction de la part de Rachel.

Il finit par enchainer, déclarant qu’elle n’avait pas à s’excuser, et que lui non-plus. Elle eut un petit sourire en coin à cette réplique ; pourquoi se serait-il excusé ? C’était qui avait fait le mal, et lui qui l’avait affronté sans sourciller.

- Et puis, je ne pense pas que tu ais fait tant de mal que ça, cette après-midi dans le parc. Tu ne peux pas me détruire car quelqu’un d’autre s’en est chargé avant toi. Et ça m’étonnerais beaucoup que tu es détruit Franklin. Je ne le connais pas vraiment mais la vision que tu nous as montré malgré toi m’a fait entrevoir un Franklin fort. Il a cette même force. Il se remettra. Ho, certes, il est déçu,. L’échec du gouté doit avoir un gout bien amère dans sa gorge. Mais qui n’a jamais connu l’amertume de la déception ?

Rachel tourna la tête, regardant cet hybride-rat qui avait visiblement également trop souffert, qui se considérait comme un monstre et cherchait sa rédemption, semblant l’avoir trouvé. Il continua de parler, blessant Rachel sans le vouloir en lui disant que Franklin ne viendrait plus. Cela faisait mal, mais une partie d’elle savait que c’était la bonne solution, ainsi cela allié à l’anesthésie, elle n’eut pas de réaction. Lorsque l’on était au fond, on ne pouvait descendre plus bas. Cependant il ralluma l’espoir, lui disant que Franklin n’avait pas vu sa mort. Alors qu’il s’éloignait, la jeune femme tendit le bras pour l’arrêter.

- M…merci, dit-elle, les larmes aux yeux alors que les émotions revenaient.

Lorsqu’elle lâcha Ernest, sa main tomba mollement sur le sol, Rachel appuyant sa tête contre le matelas.

- Merci d’avoir été là… pour lui… pour moi… Je n’ai pas regardé ton malheur, je n’en ai pas la force. Tu te crois un monstre mais… tu n’en es pas un : tu aide les autres… cela j’en suis incapable. Tu construis, je détruis… Tu…

Elle avala sa salive avec difficulté, sachant que si elle continuait, il n’y aurait pas de fin.

- Sais-tu pourquoi j’ai abandonné, tout à l’heure, dans le parc ? Mes souvenirs se sont coupés au moment où je me suis également faite tuée. Enfin, où j’aurai dû. Mais j’étais si proche de la mort que quelque chose s’est réveillé en moi. Depuis la mort de ma mère, cela n’avait été qu’un œuf, mais lorsque j’allais mourir, il a éclot. Il a détruit les Sentinelles, il a détruit le camp, il m’a doté de pouvoirs effrayant. Je… je le sens, en moi, dormir. Je peux le réveiller, mais il peut également le faire seul. Lorsque j’étouffais, son sommeil s’est troublé… J’avais peur qu’il ne se réveille… Je ne veux plus détruire… mais je ne sais faire que cela… Je ne peux pas vivre, et je ne peux pas mourir… que me reste-t-il à faire ?

Elle marqua une pause, les larmes coulant. Elle était en train d’avouer tout cet hybride qui pourtant lui avait fait peur. Elle se laissait aller ; en un sens, son insensibilité était rassurante : jamais elle ne le choquerait, jamais elle de l’effraierait.

- Je ne suis pas de ce monde… je n’y existe même pas… ce présent n’est pas mon passé… j’y suis une intruse. Que faire sachant cela ? Que faire lorsqu’on pense que tous se sont sacrifiés pour m’offrir une chance de sauver le passé alors que je ne parviens même pas à m’y adapter ? J’étais la moins bien placée pour cela ; Franklin aurait put, Kate aurait put, Magnus aurait put… pas moi. Je ne peux pas, je n’y arrive pas.

Magnus, Magnéto, Erik, il avait tant de noms… Elle l’avait évoqué car il n’avait pas disparut de sa mémoire, comme la plupart des X-Men. Il avait accepté qu’elle le haïsse, qu’elle rejette sur lui ses fautes comme celles des humains, il avait accepté d’être le mal absolu pour qu’elle aille mieux. Elle l’avait trainé dans la boue, l’avait traité de tous les noms, lui avait craché que tout était de sa faute, qu’il était ce qu’elle ne voulait jamais devenir. Elle l’avait comprit plutard qu’il endossait ce rôle sciemment afin de l’aider, et avait fini par le respecter ; chez elle, c’était un vieil homme tourmenté et plein de remords, un être qu’elle avait accablé et qui c’était sacrifié sans hésitation pour elle. Malgré son passé, le Magnéto qu’elle connaissait était un héros, un ange déchu ayant cherché jusqu’au bout son repentir. Quant au Magnéto d’ici… elle n’en savait rien. Mais ce qu’elle ignorait également, c’était que ce n’était pas le cas d’Ernest.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeSam 4 Aoû - 17:54

Un geste, un mot : merci.
Ernest restait de marbre face aux pires horreurs et là, face à si peu, il se troubla. Il détourna le regard, il ferma les yeux. Il prit une profonde et discrète inspiration. Déjà il sentait les larmes lui venir. Non, il ne devait pas. Il aurait l’air de quoi ? Il se fit violence, encore surpris d’avoir été si touché. Il était si bizarre. Parfois, il ne se comprenait même pas. Et pourtant, il venait de faire un pas de plus vers la guérison. Refoulant l’imprévu sentiment, il reporta toute son attention sur Rachel.

Il avait visiblement adopté la bonne stratégie puisque la jeune femme s’était mise à lui parler, même à le remercier. Enfin, stratégie, c’était beaucoup dire car il ne calculait rien, il n’y arrivait pas même s’il s’efforçait d’essayer par habitude. Il essayait aussi par acquis de conscience, ne voulant pas faire les mauvais choix. Au début, en entrant ici, il s’était engager à simplement essayer, faire de son mieux et puis c’est tout. Mais maintenant, il se surprenait à espérer de réussir. Il se focalisait sur ce but, il s’y abandonnait. Plus rien d’autre ne comptait pour l’heure.

D’après ce que lui dit la demoiselle, elle n’avait pas regardé dans son esprit. C’était peut-être mieux ainsi même s’il était toujours disposé à lui livrer ses souvenirs. Elle devait avoir une immense puissance qu’elle avait du mal à contrôler, un pouvoir difficile à dompter. Le professeur X, sur ce point, était sans doute le mieux qualifier pour la faire progresser. Encore fallait-elle qu’elle accepte son aide. Il put aussi supposer que Rachel venait d’une sorte de futur parallèle. « Ce présent n’est pas mon passé, » avait-elle dit. Et elle n’existait pas dans ce présent. Il fallait comprendre par là que sa version jeune n’existait pas. Des doutes, des questions, du désespoir surtout… Enfin, elle évoqua un certain Magnus. Magnéto ? C’était bien de lui qu’elle parlait ? Après tout, ce n’était pas très étonnant. Magnéto devait exister dans son monde. Et ne sachant pas ce qu’il était là-bas, il se garda de tout jugement. C’était maintenant à lui de répondre. Il le fit sans attendre cette fois, osant se faire plus confiance. Il voulait désormais aussi être spontané. Il s’était remis à la regarder. Il parla de son ton calme.


-Moi-aussi, j’ai tenté de me donner la mort. Je n’avais alors plus de raison de poursuivre cette existence gâchée. J’aurais alors juré que pour moi, il n’y avait plus d’espoir, plus de place, plus rien. Je te le dis avec certitude car je m’en souviens comme si c’était hier. Il faut que tu sache que je suis hypermnésique, je ne peux rien oublier. Depuis mes quatre ans, je me souviens de tout. Au moment où je te parle, je revois nettement ma tentative de suicide. Je me rappelle mon état d’esprit, mes sensations. Je ne supportais plus tous ces remords qui hantaient et hantent toujours chacune de mes nuits. Jusqu’à mon dernier souffle, je vivrais avec. Jamais je n’aurais trouvé la force de continuer à vivre si l’on ne m’avait pas aidé. Plusieurs personnes m’ont tendu la main. Si je suis à l’Institut, c’est grâce à l’une d’elles.

Il s’interrompit quelques secondes avant de reprendre.

-Tu dis que tu ne peux pas aider ? Alors pourquoi es-tu en train de m’aider ? Parler de tes malheurs, ça me fait mettre un temps de côté les miens. Ce soir, je vais pleurer dans mon lit. Mais je verserais peut-être quelques larmes de moins en pensant à toi, à ta main, à ton merci. Ho, je te vois venir, tu va rétorquer que je me fais de faux espoirs, qu’en fin de compte, tu va me décevoir. Mais tu te trompes. Que tu le veuille ou non, tu ne peux que m’apporter, pas me prendre.

-Tu dis que je peux construire ? Tu n’es pas la seule et je commence à le croire. Et pourtant, chacune de mes morsures est potentiellement mortelle. Et pourtant, tous les matins, je dois prendre un cachet pour éviter de tuer quelqu’un à cause de mon instabilité comportementale. Je peux construire alors que je suis fichtrement doué pour détruire.

-Tu dis que tu n’as pas ta place dans ce présent parce que tu n’y existe pas. Moi je trouve au contraire que tu y as une place d’autant plus légitime parce que tu n’y existais pas. Ce monde t’attendais en quelque sorte. Deux Rachel, une jeune et une adulte, est-ce que ça n’aurait pas fait bizarre ? Est-ce que ça n’aurait pas été un signe d’illogisme, de paradoxe temporel ?


Convaincre par A+B que la jeune femme n’était pas dans une impasse, c’était ce qu’il était en train d’essayer de faire. Argument contre argument, il ouvrait ainsi la réflexion si tout du moins il arrivait à briser le cercle vicieux de la dépression. Il n’aborda pas le sujet de la chose dormant en Rachel, pas directement tout du moins. Le seul argument qu’il pouvait avancer sur ce point risquait d’être trop léger. Pour l’instant, il voulait rester en terrain sûr. Il ajouta :

-Tu es accroupi sous la fenêtre. Tu vois un mur. Lêves-toi et tu vois le parc. Rien que cette situation illustre le fond de ce que je veux dire, de ce que j’ai moi-même vécu. En plus, profites-en, tu es assez grande. La fenêtre est trop haute pour moi.

Il dit ces derniers mots un peu amusé. C’était simple, lui debout, il dépassait à peine Rachel accroupis. En se mettant sur la pointe des pieds, son museau émergeait tout juste du rebord inférieur de la fenêtre. Il n’alla pas jusqu’à le montrer.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeDim 5 Aoû - 18:16

Ernest enchaîna rapidement cette fois-ci, ne laissant nulle place au silence. Son monologue fut long, bien plus que les discours qu’il avait tenu jusque là ; il parla, parla depuis le cœur, à l’attention du cœur. En tout cas, c’était l’impression que Rachel en avait.

Il aussi avait tenté de se suicider, car à l’époque, comme elle, il ne voyait pas d’espoir. Il se souvenait parfaitement du moindre de ses gestes, car il avait une espèce de maladie de la mémoire absolue, ainsi il pouvait facilement revoir la scène. C’était également le cas de la jeune femme, car bien qu’elle n’ait pas cette hyper-mémoire, ses flashs et ses capacités télépathiques lui permettaient de voir avec exactitude son passé. Ernest également ne supportait plus les remords et avait tenté de leurs échapper ; ce n’était pas cela qui avait conduit Rachel au bord du gouffre, il n’y avait pas que les remords, elle ne voulait plus faire de mal mais elle s’en savait incapable. Comme lui, ses erreurs la hanteraient à jamais ; en un sens, il pouvait la comprendre, et elle aussi.

- Tu dis que je peux construire ? Tu n’es pas la seule et je commence à le croire. Et pourtant, chacune de mes morsures est potentiellement mortelle. Et pourtant, tous les matins, je dois prendre un cachet pour éviter de tuer quelqu’un à cause de mon instabilité comportementale. Je peux construire alors que je suis fichtrement doué pour détruire.

Je peux construire alors que je suis fichtrement doué pour détruire ; cette phrase raisonnant dans la tête de la rousse : et elle ? Ses capacités de destruction n’étaient plus à prouver, mais suffisait-il qu’on croit en elle pour qu’elle parvienne à avancer ? Samuele avait également déclaré cela.

- Tu dis que tu n’as pas ta place dans ce présent parce que tu n’y existe pas. Moi je trouve au contraire que tu y as une place d’autant plus légitime parce que tu n’y existais pas. Ce monde t’attendait en quelque sorte. Deux Rachel, une jeune et une adulte, est-ce que ça n’aurait pas fait bizarre ? Est-ce que ça n’aurait pas été un signe d’illogisme, de paradoxe temporel ?

Son regard se fit pensif ; Ernest venait de tourner les choses sous un angle qu’elle n’avait jamais exploré ; elle n’était pas un paradoxe temporel. Elle était unique, comme chaque être d’ici. Peut-être était-ce vrai, qu’elle avait d’autant plus sa place en ce monde qu’elle n’y existait pas, et n’était donc pas une intruse. Rachel sourit à l’hybride, chose qui valait aisément toutes les réponses qu’elle aurait put donner. Toujours penchée en le regardant, elle se disait que malgré son aspect et son passif, Ernest n’était en rien ce qu’on pouvait penser de lui : elle l’appréciait et n’en avait plus peur. C’était un ami, enfin elle choisissait de le voir ainsi.

- Tu es accroupi sous la fenêtre. Tu vois un mur. Lèves-toi et tu vois le parc. Rien que cette situation illustre le fond de ce que je veux dire, de ce que j’ai moi-même vécu. En plus, profites-en, tu es assez grande. La fenêtre est trop haute pour moi.

Son sourire s’agrandit par mimétisme, amusée comme Ernest de la blague qu’il avait faite comme du fait qu’il avait raison. C’était pour cela qu’on l’avait mise en parallèle de la fenêtre, pour qu’elle puisse voir le parc et les élèves qui y jouaient, avec en arrière plan l’orée du bois. Il lui suffisait de se lever pour voir le monde, alors qu’elle avait préféré jusque là lui tourner le dos. Elle avait envie de le voir, malgré le fait qu’elle avait gâché le goûté de Franklin. Relevant la main, elle la posa sous le museau d’Ernest, attirant son regard.

- Voyons-le ensemble, proposa-t-elle en clignant des yeux, chassant les larmes qui s’y agglutinaient sans vouloir s’échapper.

L’instant suivant, l’hybride et elle-même étaient soulevé par la seule force de son esprit, lévitant devant la fenêtre comme assit dans des bulles inexistantes, regardant le parc et le soleil qui descendait, se couchant dans l’heure. Le décollage se fit tout en dousseur, cependant la jeune femme interrompit son contact physique, ramenant son bras contre elle.

Rachel observa la verdure et au-delà, ne sachant que dire. Oui, elle avait un monde à découvrir, et elle avait trouvé un guide pour le faire. Oui, cela lui demanderait de la force, mais elle avait quelqu’un qui la lui donnait.

Peu à peu, tout autour d’elle, tout se mettait en place pour qu’elle s’en sorte, comme un engrenage la tirant inéluctablement vers le haut. Cependant, elle ne pouvait pas simplement se laisser faire : elle devait se battre également. Se battre pour s’en sortir. Et c’était là qu’elle bloquait, mais à présent, elle voulait essayer.

- Merci… merci de ne pas désespérer de moi.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeLun 6 Aoû - 12:16

Ernest réprima un sursaut de surprise, se faisant violence pour refouler la crainte qu’il avait des pouvoirs de l’esprit. Il aurait sans doute été incapable de si bien la cacher si Rachel ne l’avait pas préparé par son geste et sa réplique. Soulevé progressivement en l’air jusqu’au niveau de la fenêtre, il se répéta intérieurement qu’il ne devait pas avoir peur et s’en persuada. Alors il retrouva son calme intérieur. De l’extérieur, seule une nervosité un peu plus marquée s’était fait voir, mais rien de plus.

Désormais, alors qu’il appercevait le soleil couchant se faufiler derrière le bois, mué en silhouette par effet de contraste, un autre sentiment s’emparait de lui. La demoiselle lui avait sourit, mieux, elle avait agit, acceptant de voir le parc et l’aidant de surcroit à atteindre la fenêtre. Jamais il n’aurait cru à aboutir à un tel résultat en une seule visite. Jamais il ne se serait pensé capable de faire ça, de faire ce qu’on avait fait pour lui, de réellement tendre la main. Et voilà de nouveau remerciement de la part de la jeune femme. Et voilà l’étrange trouble d’Altérion de retour.

Son regard erra par delà la vitre. Au dehors, quelques étudiants parcouraient encore les allées du parc, leur ombres allongées glissant sur la verdure illuminée. Un jeu de clair-obscur, presque un tableau vivant. Le double vitrage étouffait les sons mais quelques bribes de voix arrivaient jusque là. Le timbre était colérique, deux élèves s’engueulaient pour on ne sait quelle raison. Les derniers rayons de l’astre du jour pénétraient jusque dans la chambre, l’éclairant en partie elle et les visages des deux occupants d’une chaude lueur. Le monde, lui-aussi, semblait sourire, tendre la main. Mais la nuit était si proche, faite de pénombre déjà bien installée. Ernest s’étant encore une fois repris, son regard revint sur Rachel.


-Mais de rien. En réintégrant l’Institut, je me suis engagé à changer. Alors j’essaye.

Et en cet instant précis, il en était heureux. Il réalisait maintenant que son passé, ce n’était pas que du malheur, de la souffrance. C’était aussi une expérience qui pouvait l’aider à aller de l’avant en aidant les autres. Ainsi, l’impression de gâchis était modérée. Et puis, il était encore jeune. Il l’oubliait parfois. Deux ans au service du reste de la vie… Le chemin de la rédemption serait long mais au moins, il l’avait trouvé. Il jeta un coup d’œil à sa montre holographique qui, heureusement, donnait aussi l’heure. Le contraire aurait été assez comique, avouons-le.

-Voilà, j’ai dit ce pour quoi je suis venu. Mais il me reste encore du temps. J’ai jusqu’à 22 heures. Après, je devrais gagner ma propre chambre. Si tu veux, je peux te tenir compagnie jusque là. Regarde : j’ai apporté mes affaires d’école. Je peux faire mes devoirs ici. Et demain, et les autres jours, je peux revenir. Je passe beaucoup de temps seul dans ma chambre. Alors venir ici, c’est vraiment pas un problème. Ça te fera de la compagnie. A moi aussi d’ailleurs. Qu’est-ce que tu en dis ?

Le jeune Lenoir était prêt à donner de son temps, des heures, des jours s’il le fallait. Il était prêt à donner sans compter. Bien sûr, si Rachel acceptait, il espérait bien dépasser le cadre de la simple visite. Maintenant qu’il en était là, il ne pouvait que continuer. Il était prêt à aider la jeune femme à se refaire une place en ce monde. Quel curieux professeur il risquait de faire car lui-même n’avait pas terminé de se reconstruire. Aider pour s’aider…
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMar 7 Aoû - 22:03

Ernest semblait plus agité depuis qu’elle les avait fait léviter tous les deux pour les placer spectateurs du monde qu’ils essayaient d’intégrer. Il était plus nerveux, mais ne dit rien, et Rachel ne fit rien de plus ; l’Hybride était déjà d’une nature nerveuse, elle ne s’en inquiétait pas : s’il voulait qu’elle le repose, il n’avait qu’à le demander. L’idée qu’elle puisse l’effrayer en cet instant ne lui traversa pas l’esprit, preuve d’un optimisme étranger.

Tous deux regardaient par-delà la vitre, par-delà le par cet vers le monde, vers le soleil. Une fois, sur ce monde, le Fauve d’ici lui avait demandé ce qu’elle pensait du soleil ; elle avait alors répondu une chose pessimiste. Aujourd’hui, elle n’aurait su quoi répondre.

Mais il n’y avait pas que le soleil à voir, ainsi la jeune femme revint vers l’Institut, ses bois, son parc, alors que l’étoile céleste disparaissait à l’horizon, admirait les lumières changeantes et artistiques ; enfin artistiques, elle pensait que c’était cela. Rachel n’avait pas la moindre notion d’art, mais devait bien être capable de voir la beauté du monde ; après les cendres et les flammes de sa réalité d’origine, le calme et la verdure d’ici lui semblaient magnifique. En cet instant, en tout cas.

Ses yeux s’arrêtèrent sur deux personnes, lesquelles se disputaient, alors que des sons étouffés par la distance lui parvenaient également. Rachel fut triste de voir ainsi se déchirer des personnes qui s’appréciaient, et eut mal pour eux. Etait-ce ainsi que cela s’était passé avec Franklin ? Sans les mots et les actes, mais avec les mêmes conséquences : l’abandon. Le jeune garçon ne l’avait pas véritablement abandonné, puisqu’il avait demandé à son ami de veiller sur elle. Il lui faudrait du temps pour s’en remettre, mais elle essaierait de le retrouver, de s’excuser, quant elle serait prête. Ne pas détruire ce qui avait été construit aujourd’hui, c’était déjà un objectif. C’était étrange, le fait qu’elle eut dut aller si mal pour aller mieux.

Ernest reprit la parole, le regard de Rachel se portant alors sur lui et sur le jeu de lumière qui éclairait son visage. Il avait réintégré l’Institution Xavier dans le but de changer, alors il essayait.

- Voilà, j’ai dit ce pour quoi je suis venu. Mais il me reste encore du temps. J’ai jusqu’à 22 heures. Après, je devrais gagner ma propre chambre. Si tu veux, je peux te tenir compagnie jusque là. Regarde : j’ai apporté mes affaires d’école. Je peux faire mes devoirs ici. Et demain, et les autres jours, je peux revenir. Je passe beaucoup de temps seul dans ma chambre. Alors venir ici, c’est vraiment pas un problème. Ça te fera de la compagnie. A moi aussi d’ailleurs. Qu’est-ce que tu en dis ?

Rachel le regarda, s’attendant à rester interdite devant pareille proposition ; la seule personne à avoir eut un comportement semblable était Franklin, et il ne lui avait pas véritablement laissé le choix. De plus, même si très différent de son monde, le Franklin d’ici avait immédiatement eut sa confiance, alors qu’Ernest, il l’avait gagné.

- Ce… c’est d’accord, dit-elle, un sourire se dessinant sur ses lèvres. D’habitude… Franklin venait me voir à 16h, après ses cours, pour le gouté… je ne sais pas ce qu’il en sera, désormais. Mais toi, à quelle heure pourras-tu passer ? Tu dis que tu pourrais faire tes devoirs ici ; tes devoirs d’école ? Je… je ne me souviens même pas des miens, si jamais j’en ai déjà fait. Pou…pourrais-tu me montrer comment on fait ? Je vais pas t’aider, mais…

Elle ne savait pas quoi dire ; cette curiosité pour les études, c’était une bonne chose, comme sa curiosité pour le monde. Peut-être pourrait-elle reprendre ses études, enfin, à son niveau c’était l’école élémentaire, cela pouvait être un objectif, une fois qu’elle serait rétablie. Elle serait probablement dans la même classe que Franklin, ou qu’Ernest, ce qui faciliterait les choses ; enfin, elle l’espérait. Elle n’aurait pas l’âge des autres, mais elle devrait s’intégrer à eux ; reflet de son existence même : elle appartenait à un futur qui ne se déroulerait jamais, mais devait s’intégrer dans ce présent.

Les affaires d’Ernest, jusqu’à lors posées sur la table basse, se mirent à léviter également, s’approchant de leur propriétaire, deux petits satellites maintenu dans l’espace par la seule volonté d’une jeune femme qui croyait n’en avoir aucune. Les fournitures scolaires gravitèrent autour de l’Hybride, à portée de ses mains. Rachel n’avait besoin d’aucune concentration lorsqu’elle était ainsi calme, percevait télékinétiquement son environnement sur une dizaine de mètres. Toute la chambre était ainsi visualisée dans son esprit, ainsi que le couloir et les pièces adjacentes.

Elle avait accepté, elle avait accepté l'aide d’Ernest ; restait à voir si elle pouvait aller plus loin. Son amitié ?
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMer 8 Aoû - 14:39

Elle avait acceptée. Il avait réussi. Il était en fait déjà allé au-delà de ses espérances, celles qu’il avait en entrant ici et réalisant tout d’un coup l’ampleur de ce qu’il voulait faire. A peine le temps de s’en réjouir intérieurement que déjà sa tâche reprenait. Rachel lui demandait quand il allait pouvoir venir et elle éprouvait de l’intérêt pour ses devoirs. Il répondit sans se faire prier, se surprenant lui-même de sa prise de confiance.

-Je ne suis pas dans la même classe que Franklin. Mon emploi du temps est un peu plus compliqué. Parfois, je termine à 16 heures, parfois à 17, parfois à 18. Mais c’est régulier, c’est pareil chaque semaine. Je vais te noter ça quelque part.

La jeune femme avait sans doute besoin de régularité, de quelque chose à quoi s’accrocher, quelque chose qu’elle pourrait attendre en se rassurant parce qu’elle arriverait forcément. Altérion se demanda un instant si ce ne serait pas préférable de fixer la même heure tous les jours. Mais après de rapides réflexions, il se dit que non, au contraire. Il allait bien faire comme le jeune télépathe, venir juste après l’école, mais en reproduisant l’impact de son emploi du temps, il rapprochait la demoiselle de la réalité. Si elle voulait savoir quand il allait venir, elle devrait savoir quel jour on était. Rien que ça, ça comptait, ne pas se déconnecter de la date. Ernest s’en souvenait fort bien, quand il avait fait sa tentative de suicide, quand il était resté quelques jours entravé sur son lit d’hôpital, il avait perdu jusqu’à la notion des jours. Il n’était rien d’autre qu’une loque passive qui se contentait d’attendre.

Chassant ce souvenir de sa tête, il se tourna, prêt à demander à Rachel de le ramener au sol pour qu’il puisse chercher ses affaires. Mais, de nouveau surpris, il constata que ce n’était pas nécessaire. Ses affaires venaient à lui en lévitant. C’était donc la jeune femme qui les lui apportait, nouvelle preuve d’intérêt. La situation était quand même un peu bizarre. C’était bien la première fois qu’il était comme ça, suspendu en l’air par rien du tout et qu’il s’apprêtait à faire ses devoirs ainsi. Il en eut un petit sourire amusé. Il réarrangea sa position. Désormais assis en tailleur, il attrapa tout d’abord son cahier et l’ouvrit sur ses genoux. Ainsi, il disposait d’un appui tangible, ce qui était pour lui un peu plus pratique vu son manque d’habitude de la télékinésie. Il reprit, quand même un peu perturbé.


-Heu, j’en étais où ? Donc oui, je parle bien de mes devoirs d’école. Pas de problème, je vais te les montrer. Là, c’est mon cahier de maths. Dessus, j’écris les leçons et les exercices. Regarde.

Il se mit à feuilleter le cahier pour laisser voir des pages plaines de son écriture élégante. Les ratures étaient très rares, mais il y en avait quand même, ici et là. Le niveau de ce qu’il étudiait était déjà assez relevé, preuve de son avance scolaire. Equations, inéquations, statistiques, probabilités, voilà pour l’instant les sujets abordés. L’hybride rat s’arrêta à une page entièrement vierge. Il attrapa la trousse, l’ouvrit, farfouilla dedans et en sortit un stylo des plus classiques. Ceci fait, il fut un peu gêné. Où allait-il mettre la trousse ? S’il la lâchait, allait-elle se remettre à léviter ? Dans le doute, il la posa sur un coin du cahier.

-Tu peux regarder à l’intérieur si tu veux, fit-il au sujet de la trousse. C’est l’Institut qui m’a tout passé. Le cahier et le livre aussi. En fait, tout ce que je porte également.

Il se mit à écrire sur la page vierge, toujours de cette écriture fine et vive, tout en parlant.

-Alors, moi-aussi, je vais venir juste après les cours. Le lundi, ce sera 17 heures. Le mardi, 16. Le mercredi, le jeudi et le vendredi, 18. Le samedi et le dimanche, je n’ai pas cours, alors je peux venir le matin. On va dire 10 heures. Bon, bien sûr, il me faut le temps d’arriver, entre 5 et 15 minutes. Dès fois, les profs nous retiennent un peu. Ou au contraire, on peut sortir un peu en avance. Quoi qu’il en soit, si j’ai un gros contretemps, je te le ferais savoir, ne t’en fais pas. ça te va comme ça ?

Il prit dans sa trousse un ciseau et découpa d’un geste habile la page qu’il tendit à Rachel avec un petit : Voilà ! C’était pour elle. On pouvait exactement y lire :

Citation :
Heures de visite d’Ernest :

Lundi : 17 h
Mardi : 16 h
Mercredi : 18 h
Jeudi : 18 h
Vendredi : 18 h
Samedi : 10 h
Dimanche : 10 h

-Demain, c’est Mercredi. Ce sera 18 heures. Pour en revenir à mes devoirs, je dois faire l’exercice 37, 38 et 39 page 225. Ça va être rapide. Je maitrise bien le chapitre en cours.

Il prit le livre, toujours en lévitation, et le posa sur le cahier. Avec en plus la trousse, l’empilement devenait précaire. Le petit mutant trouva la page puis, se rendant compte que cette fois il n’allait pas pouvoir s’en sortir seul, il dût appeler Rachel au secours.

-Dis, tu peux me faire léviter le livre ? Il est à la bonne page.

Oui, la situation était étrange, ça c’était sûr. Mais elle avait peut-être le don de changer l’atmosphère.

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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMer 8 Aoû - 22:16

- Je ne suis pas dans la même classe que Franklin. Mon emploi du temps est un peu plus compliqué. Parfois, je termine à 16 heures, parfois à 17, parfois à 18. Mais c’est régulier, c’est pareil chaque semaine. Je vais te noter ça quelque part.

La réponse était une nouvelle fois arrivée spontanément, Ernest n’ayant plus le moindre doute ; il se laissait aller au naturel, abandonnant le calme si caractéristique dont il avait fait preuve jusque là. Il n’était pas dans la classe de Franklin, pourtant sa petite taille comme le fait qu’il ne soit pas en étude supérieure laissait indiquer quelqu’un de jeune ; à moins que ce ne soit uniquement dû à sa mutation. Rachel ne savait pas et était complètement dans l’inconnu, mais cet inconnu ne l’effrayait pas : il l’intriguait.

Ernest se tourna vers elle, mais regarda ses affaires arriver avec un… sourire ? Peut-être, peut-être pas, toujours était-il qu’il se mit en tailleurs, imitant les moines qui lévitaient grâce au pouvoir de leur esprit. Rachel l’imita, avec beaucoup moins d’aisance cependant : elle dût user de ses mains pour parvenir à faire la position du lotus. L’Hybride se saisit de ses affaires et les ouvrit, usant de ses genoux comme table, alors même que les capacités télékinétiques de la mutante étaient amplement suffisantes.

Son ami avait perdu le fil de ses pensées, un peu plus stressé que d’habitude. Il voulait cependant bien lui montrer ses devoirs d’écoles, commençant par les mathématiques, que Rachel regarda avec de grands yeux ronds. Il avait une belle écriture, alors qu’elle-même ne savait même pas si elle était encore capable d’écriture, et il savait faire plein d’opération compliquées avec des chiffres des deux côtés du égal et des X ; comment cela pouvait-il fonctionner ?! Elle, elle s’était arrêtée aux aditions, soustractions, multiplications et divisions, pas plus. En traduction, elle n’y comprenait strictement rien, et devait bien avouer avoir envie de chercher l’explication dans la tête de l’autre. Elle ne le fit pas cependant, pour des raisons morales : ce n’était pas parce qu’elle pouvait le faire qu’elle pouvait se permettre de le faire.

Ernest se mit a écriture de son écriture souple et maîtrisée, lui expliquant ses horaires de fin de cours. Lundi 17h, Mardi 16h, Mercredi-Jeudi-Vendredi 18h et Samedi-Dimanche à 10h ; Euh, c’était quel jour, aujourd’hui ? Rachel n’en avait pas la moindre idée ; cela faisait des années qu’elle ne comptait plus les jours.

- Ok… pour le Mardi, si Franklin vient aussi, vous viendrez à deux ? Comme aujourd’hui ? Sinon, je ne fais pas beaucoup de chose de mes journées, à part pleurer en fait…

Rachel se mordit les lèvres à cet aveu, et prit le bout de papier qui lui était tendu. Elle savait encore lire, et épingla la petite feuille contre le mur, au-dessus de la table de nuit, figeant ses molécules pour qu’il ne bouge plus. Cela ne tiendrait pas éternellement, mais suffisamment longtemps pour qu’elle s’occupe de cela une fois Ernest reparti.

- Demain, c’est Mercredi. Ce sera 18 heures. Pour en revenir à mes devoirs, je dois faire l’exercice 37, 38 et 39 page 225. Ça va être rapide. Je maitrise bien le chapitre en cours.

Mercredi, donc aujourd’hui ils étaient… Mardi ! Combien de temps qu’elle était ici, dans cette chambre ? Rachel n’en avait aucune idée, les jours si semblables qu’elle les avait oubliés. Une semaine ou un mois ?

Ernest prit son livre qui gravitait autour de lui, le posant sur le cahier ; l’empilement semblait précaire, mais la force télékinétique de Rachel lui donnait une résistance insoupçonnée. Ernest lui demanda si elle pouvait l’aider avec son livre.

- Sans problème, répondit-elle, le livre s’envolant à nouveau pour se figer à hauteur de vision d’Ernest. Je suis capable de soulever à peu-près dix tonnes, et ceux dans un rayon de dix kilomètres. J’ai hérité des pouvoirs de ma mère… Mais parlons d’autres choses : tu as quel âge, parce que tes cours, c’est du charabia pour moi, pourtant t’es pas très grand.

Elle s’y prenait comme une manche, mais poser des questions n’était pas son fort ; en fait, discuter pour faire connaissance n’était pas son fort, voir discuter tout court. Pourtant, elle avait tant de choses à demander.

- En fait, je pense qu’il faudrait refaire les présentations, ou dans mon cas, les faire. Mis à part le professeur, personne ne connait mon vrai nom ; je ne voudrais pas que mes parents l’apprennent, surtout qu’ici, je n’existe pas. Je m’appelle Rachel Anne Summers-Grey, j’ai 21 ans, je suis née le… 5 Septembre 2007. Dans mon monde, on me surnommait Phénix, parce que je porte l’Entité du même nom, ou Marvel Girl, comme ma mère. Ici, j’utilise mon nom marital, Richards, car c’est bien plus courant et qu’il ne risque pas de révéler ma filiation. Mais… Elle baissa les yeux, son regard se perdait dans le vide alors que la tristesse venait réclamer son dû. Comme tu le sais, je suis veuve et…

La jeune femme se détourna, sa télékinésie pourtant non heurtée par ses émotions. Elle pourrait les maintenir stables même en pleur, car il lui suffisait de ne rien bouger. Mais c’était de la théorie : en pratique, elle n’aurait aucune raison de maintenir la lévitation et pourrait l’abandonner brutalement. Elle n’était pas encore en pleur, mais le mal être revenait : après le calme, le tonnerre grondait à l’horizon.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 14:37

Rachel parlait. Les questions s’enchainaient. Alors Ernest, qui ne fut en rien vexé par les propos peut-être un peu maladroits de la demoiselle , se mit en devoir d’entretenir cette conversation de la meilleure façon possible. Tout en commençant le premier exercice, son regard circulant entre le livre et le cahier, sa main commençant à écrire, il s’exprima toujours avec ce naturel qu’il venait d’adopter.

-Dix tonnes ! Ha oui, c’est sûr que ce n’est pas les quelques kilos qu’on représente à nous deux, ajouté au poids ridicule de mes affaires, qui va te fatiguer. Dix tonnes, c’est une sacré force !

Il se fit un instant pensif, cherchant à se représenter mentalement ce que cela permettait de faire concrètement. Mais ce ne fut qu’un instant et déjà il reprenait.

-Faudra voir avec Franklin. Si ça le dérange pas que je vienne avec lui et bien, on sera ensemble. Sinon, je décalerais ma venue le mardi à 17 ou à 18, tout simplement.

Il se pencha sur son cahier pour y inscrire un nouveau calcul. Celui-ci fut résolut en un rien de temps. L’absence de calculette et le peu d’étapes intermédiaires qu’écrivait le mutant prouvaient qu’il était incroyablement doué pour le calcul mental. Alors que déjà il s’approchait de la fin de cet exercice, assez court quand même, Rachel se présenta. Elle lui livrait peut-être des informations sensibles. De toute façon, il resterait discret là-dessus, comme il était resté discret sur le flash vu pendant le gouté de l’après-midi. La jeune femme était né en septembre 2007. De 21 ans, elle ne devrait en avoir que 4. Le retour dans le temps était conséquent. Elle portait en elle une entité nommée Phénix, d’où son pseudonyme. Ce qu’était au juste une entité, Lenoir l’ignorait. Mais le Phénix, il savait ce que c’était d’après les légendes. L’oiseau de feu qui renaissait de ses cendres… Il comprenait à présent pourquoi il pouvait se réveiller si la demoiselle était sur le point de mourir. Ça lui semblait logique.

Toutefois, le silence qui suivit la présentation et ce par quoi elle s’était terminé alarma très vite Altérion, le tirant de ses réflexions. Tournant la tête vers son interlocutrice, il constata que ses craintes étaient justifiées. La jeune femme était rattrapée par ses tristes souvenirs. Il agit sur l’instant pour ne pas la laisser sombrer. Sa voix, pendant les premiers mots, se fit plus percutante.


-Rachel ? Reste avec moi ! Tes souvenirs peuvent attendre. Tu sais, les souvenirs, ça nous pourrit la vie, à toi, comme à moi. Franchement, hésites pas à les éjecter. Moi, j’ai un petit truc pour m’aider à le faire. Ça marche pas toujours mais c’est quand même assez efficace. En plus, je l’utilise souvent pour discipliner mes pensées. De base, l’hypermnésie handicape la concentration. Là, au lieu de penser à ce que tu me dis ou à mes maths, je pourrais être parasiter par plain d’autres trucs comme la composition de ce qui se trouvait sur la table des infermières que j’ai vu en arrivant. Bref. Pour me vider la tête, j’ai ma pensée réflexe, ou ma pensée RAZ. Tu peux l’appeler comme tu veux. Le truc, c’est de se choisir une pensée, toujours la même, une pensée neutre, vide de sentiment. Et dès qu’un autre souvenir t’enquiquine, tu va chercher cette pensée spéciale et tu te concentre dessus aussi fort que possible. Je t’assure, parfois, c’est remarcable d’efficacité. Moi, ma pensée réflexe, c’est une opération toute simple : 1/3. J’essaye de me visualiser le résultat numérique exact de cette division. Sauf qu’il n’y en a pas. Le résultat, c’est 0,33333333 et il n’y aura jamais assez de 3. Alors j’ai vite des 3 plain la tête et hop, ma pensée parasite ou mon triste souvenir, envolé. Si tu veux, je pourrais t’aider à trouver une bonne pensée réflexe.

Il s’agissait ici d’une astuce personnelle dont effectivement Ernest se servait. Seulement, il n’y avait recours que pour faciliter sa concentration. Trop rarement la pensée réflexe arrivait à luter contre la tristesse. Toutefois, c’était déjà une solution de fortune et qui sait, Rachel en ferait peut-être un meilleur usage que lui-même. Il attendit quelques secondes avant de se présenter à son tour. L’autre solution, la vraie solution pour lutter, c’était d’être avec quelqu’un, c’était d’être écouté et de s’entraider.

-Et bien, c’est à mon tour de me présenter. Je suis Ernest Lenoir, j’ai 14 ans. Je suis surdoué, donc en avance scolaire. C’est pourquoi mes exercices sont déjà si compliqués. Je suis hypermnésique aussi, mais ça tu le sait déjà. J’ai porté plusieurs pseudonymes : Vermine, Crapule et maintenant Altérion. Ma mutation me fait produire l’Altérium, un agent mutagène de grande puissance. Mais je n’ai pas accès à ce potentiel. Pour moi, l’Altérium est qu’une molécule dans mon corps. Je ne peux rien en faire. Si je ressemble à un rat, c’est à cause de l’Altérium. C’est lui qui a altéré mon physique. C’est aussi lui qui a brisé ma vie. Moi, je ne peux rien en faire, mais les scientifiques, eux, si. Ils peuvent traiter la molécule en laboratoire pour en faire à peu près ce qu’ils veulent. Résultat, pour mettre la main sur l’Altérium, faut mettre la main sur moi. J’ai le gène X du cobaye de luxe.

Il voulut en rire mais sa tentative fut si fade qu’elle illustra sa douleur. Et voilà Ernest en train de se faire violence pour se ressaisir. Emporté par son désire de parler, il en avait peut-être trop dit. Et il avait toujours tant de mal à affronter certains souvenirs…

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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 17:38

-Rachel ? Reste avec moi ! Tes souvenirs peuvent attendre, déclara Ernest dans la seconde, ne la laissant pas perdre pied. Tu sais, les souvenirs, ça nous pourrit la vie, à toi, comme à moi. Franchement, hésites pas à les éjecter.

C’était tellement plus facile à dire qu’à faire ; elle était incapable de les refouler, quant ils décidaient de l’envahir, ils l’envahissaient, malgré ses impressionnants pouvoirs, elle n’y pouvait rien. Il lui donna pourtant un conseil : une pensée réflexe ou RAZ, chose qu’elle ne comprenait absolument pas.

- Le truc, c’est de se choisir une pensée, toujours la même, une pensée neutre, vide de sentiment. Et dès qu’un autre souvenir t’enquiquine, tu va chercher cette pensée spéciale et tu te concentre dessus aussi fort que possible. Je t’assure, parfois, c’est remarquable d’efficacité.

Mais à quoi pouvait-elle pensée elle pour endiguer tant de douleur et de souvenirs ? Lui fonctionnait avec une division, mais elle ce n’était pas son truc les maths ; son truc c’était la destruction aveugle et irréparable de tout ce qui avait de la valeur à ses yeux.

Il se proposait de l’aider à trouver une pensée de ce genre, mais elle n’en voyait pas. Chacune des pensées qu’elle se souvenait avoir eut était liée à une émotion, négative ou plus rarement positive, et elle n’avait aucune connaissance nécessaire à développer un calcul mathématique pour s’en sortir ; rien ne la laissait indifférente, rien n’était neutre, tout n’était que blanc ou noir. Elle n’avait aucune pensée neutre, vide de sentiment ; tout n’était qu’un chaos d’émotion, un chaos contenu par des digues qui explosaient pour se reconstruire, un ouragan ce dissipant une fois ses ravages fais pour revenir à la saison suivante.

Elle souffla, puis inspira profondément, fermant les yeux et tentant de se calmer. Elle c’était présentée pour avoir un échange « normal » avec Ernest, et ne voulait pas tout gâcher ; elle avait déjà suffisamment gâché de choses aujourd’hui. Bizarrement, cette réflexion ne l’aidait pas, tient. Mais il n’y avait pas mort d’homme, et Franklin avait été épargné par le pire ; elle pourrait réparer. Mieux, lorsqu’elle avait été au plus bas, elle avait trouvé quelqu’un capable la regarder en face.

Elle ne devait pas abandonner. Les digues seraient fragiles, mais elles tiendraient ; au moins le temps qu’Ernest s’en aille. Elle souffla à nouveau, retournant la tête vers l’homme-rat, lequel commença à se présenter. Ernest Lenoir, 14 ans, alias Altérion, surdoué et hypermnésique. Sa mutation lui faisait produire de l’Altérium, une molécule exploitable uniquement en laboratoire, mais qui avait altéré son propre physique pour en faire un hybride rat.

- Moi, je ne peux rien en faire, mais les scientifiques, eux, si. Ils peuvent traiter la molécule en laboratoire pour en faire à peu près ce qu’ils veulent. Résultat, pour mettre la main sur l’Altérium, faut mettre la main sur moi. J’ai le gène X du cobaye de luxe.

Ernest essaya de rire, mais le résulta en fut exempt de toute joie ; il avait déjà subit de nombreuses choses à cause de l’Altérium, Phobos ayant été cité comme tortionnaire. Maintenant, Rachel avait presqu’envie de fouiller l’esprit d’Ernest à la recherche de cette personne, après tout elle en avait déjà eut l’autorisation ; mais elle n’en fit rien, ayant du mal à se contenir elle-même et ne voulant partager la tristesse d’un autre inutilement.

L’idée qu’on ait fait du mal ou que l’on puisse user de son nouvel ami comme cobaye révolta Rachel au plus haut point, son visage effaçant toute traces de tristesse pour devenir d’une détermination légèrement agressive.

- Le premier qui essayera de te faire du mal, je lui fais la peau, déclara-t-elle, catégorique, les marques des Limiers donnant un aspect particulièrement inquiétant.

C’était une tueuse, un chien de guerre ; elle avait été élevée et entrainée pour cela. Rachel ne voulait plus faire de mal, mais si on tentait de toucher à ceux qu’elle aimait, elle était prête à se battre ; et si son histoire prouvait bien une chose, c’était qu’elle était dangereuse. Elle avait perdu tous ceux qu’elle aimait dans son monde, hors de question qu’il en soit ainsi ici. La première personne qui touchait à un cheveu d’Ernest ou de Franklin avait intérêt à avoir rédigé son testament. La colère de Phénix était ce qui l’avait dirigé durant les dernières années, la haine lui fournissant de quoi tenir, la force de continuer. Elle n’avait personne à haïr ici, mais si tel devenait le cas…

Jusqu’où pourrait-elle aller ? Elle avait peur de la réponse, et cette peur détruisit le masque colérique qui c’était dessiné sur son visage. Jusqu’où pourrait-elle aller pour protéger les siens, alors qu’elle avait déjà échoué dans cette tâche ?

Elle ne voulait plus tuer, car elle avait trop de sang sur les mains, mais serait-elle capable de le faire encore ? Rachel espérait n’avoir jamais la réponse à cette question.

Elle détourna une nouvelle fois le regard, honteuse.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 20:20

-C’est gentil, gémit Ernest, déjà au bord des larmes.

Il avait porté un bras contre ses yeux, faisant de son mieux pour reprendre le dessus sur ses émotions. Mais il avait du mal. Le contre-coup de sa joie y était peut-être pour quelque chose. Il menait cette conversation sans impassibilité, sans barrière derrière laquelle se cacher.


-Je pourrais difficilement plus me décrédibiliser. Je me propose pour t’aider à affronter tes mauvais souvenirs et la seconde d’après, c’est moi qui flanche face aux miens.

Il s’en voulait de se voir lui-même si fragile. Il s’en voulait de s’afficher ainsi. Il s’en voulait d’avoir trop parlé. Allait-il seulement pouvoir remonter la pente ? Devant la perspective de l’échec, d’une visite avortée, d’un beau gâchis en somme, il se découvrit un soudain et violent regain de volonté. Echouer ? Jamais ! Et surtout pas maintenant ! Il serra les poings, rabaissa son bras et regarda en face Rachel qui, elle, se détournait, honteuse alors que juste avant elle affichait une farouche détermination.

-Tu vois, tu me connais depuis une poignée d’heures à peine et déjà tu es prête à me défendre. Si ça ce n’est pas la preuve ultime que tu n’es pas anéantie, alors je ne sais pas ce que c’est.

Altérion avait le regard humide mais sa voix était ferme, assurée, presque dure. Il reprit, sans attendre, sur le fil de sa pensée.

-Et puis je dis n’importe quoi. L’Altérium n’a pas brisé ma vie, pas plus que Phobos ou que tous les autres. Je devrais presque lui dire merci à Phobos de m’en avoir mis plain la gueule. Il m’a ouvert les yeux. Avant, j’étais un petit con égoïste qui pensait qu’à son petit plaisir. Je t’aurais vu, j’aurais été incapable de te comprendre et je n’aurais même pas essayé. Putain, mais qu’est-ce que je pouvais vivre dans l’erreur ! J’avais l’impression que le monde s’arrêtait à ma petite personne et que je pourrais toujours m’en sortir seul ! Alors qu’on est rien, seul… Y’a fallut que je devienne cobaye pour m’en rendre compte. Y’a fallut que je vive dans le malheur pour comprendre ce que c’était. Et enfin, y’a fallut qu’on me tende la main pour que je réalise l’importance qu’ont les autres. Je chiale toutes les nuits mais enfin je peux faire quelque chose de ma vie, quelque chose qui a du sens.

Ernest s’arrêta, réalisant qu’il s’était un peu enflammé. Pour le coup, il avait vraiment parlé avec les tripes, sa pensée devançant à peine ses mots. Il eut un rire, un vrai cette fois.

-Tu va voir, Rachel, ensemble on va y arriver. Aussi sombre et épais que soit le mur cachant le parc, on pourra toujours creuser une fenêtre au travers.

Il terminait par une formule au sens figuré mais l’espoir qu’elle portait était évident.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 22:10

Ernest la trouva gentille, Rachel se retournant à cette parole, surprise. Il avait caché ses yeux dans son coude, comme s’il s’apprêtait à pleurer ; la jeune femme ne comprenait pas. Elle avait eut honte de laisser apercevoir le monstre de violence qui était en elle, et il semblait touché.

- Je pourrais difficilement plus me décrédibiliser. Je me propose pour t’aider à affronter tes mauvais souvenirs et la seconde d’après, c’est moi qui flanche face aux miens.

- Te… te décrédibiliser ? Je… Je suis mieux placée que tout autre, pour savoir à quel point les souvenirs… peuvent être intrusifs. J’ai… j’ai ces flashs… et… Rachel se tut, ne voulant pas tester les limites de la solidité branlante des remparts de résolution qu’elle avait dressé entre elle et sa tristesse. Après une grande inspiration pour contenir les larmes, elle reprit : J’ai passé des jours entiers à pleurer, alors crois-moi, jamais tu ne pourras te décrédibiliser… devant moi.

- Tu vois, tu me connais depuis une poignée d’heures à peine et déjà tu es prête à me défendre. Si ça ce n’est pas la preuve ultime que tu n’es pas anéantie, alors je ne sais pas ce que c’est, déclara Erneste, rabaissant son bras pour la regarder.

Rachel baissa les yeux, la honte revenant. Elle ne voulait pas, enfin plus, être appréciée, être valorisée, pour ses capacités de destruction. Elle n’eut cependant pas le temps de répondre qu’il renchainait déjà, alors qu’elle avait une chose importante à répondre.

Il déclara dire n’importe quoi, que ni l’Altérium ni Phobos n’avaient put briser sa vie, pas plus que les autres ; il pensait même devoir leurs dire merci, pour lui avoir ouvert les yeux. Rachel n’était pas d’accord : dans son cas, on ne lui avait pas ouvert les yeux, on lui avait arraché les paupières, on lui avait montré l’enfer et on l’avait forcé à participer. Elle aurait tout donné pour n’avoir pas à vivre cela ; tout donné pour être une « petite conne égoïste ». Il avait peut-être vécut dans l’erreur, mais il n’aurait pas souffert. Il n’avait pas infligé autant la douleur qu’elle-même, et encore moins à des êtres qu’il aimait ; non, elle ne parvenait pas à le comprendre, pour le coup.

- De… détruire est si facile… rien qu’en me concentrant je… je pourrais tout réduire à néant… sur un rayon de dix kilomètres… comme cela, d’un simple pensée… Détruire est si facile… c’est construire qui est dure. Erik m’a dit un jour : la destruction prend le temps d’un après midi, la création, elle, le temps d’une vie. Je… je ne pourrais jamais remercier mes… tortionnaires… pour ce qu’ils m’ont fait… et m’ont forcé à faire… Je… j’ai tué… la plupart… la plupart des gens qui comptaient pour moi… je les ais tué… ou envoyé en camp de concentration… pour qu’ils y meurent… Je… je ne me souviens… même plus qui… exactement… sauf mon père… Je… je me souviens… je l’ai désintégré… je n’ai jamais eut rien d’autre que son souvenir… pour le pleurer…

- Tu vas voir, Rachel, ensemble on va y arriver. Aussi sombre et épais que soit le mur cachant le parc, on pourra toujours creuser une fenêtre au travers.

- N…non… je n’y arriverai…pas, déclara-t-elle, de nouveau en pleur.

Les digues avaient cédé, et tristesse et douleurs revinrent. Se retournant contre son lit, la jeune femme se laissa aller aux larmes, sa télékinésie devenant soudainement moins stable. Avant d’abandonner tout contrôle, elle reposa Ernest, peut-être inconsciemment, au sol, puis se laissa chuter elle, ainsi que les affaires de l’hybride. Ses genoux heurtèrent le parquet, sa tête et ses bras le matelas, alors qu’elle sombrait à nouveau, mouillant ses draps dissimulée sous sa chevelure rousse.

Jamais elle ne parviendrait à outrepasser ce qu’elle avait fait, à pardonner aux autres, à se pardonner à elle ; elle ne pouvait pas. Ernest n’était pas responsable, elle ci ; Ernest avait été victime, elle bourreau. Ernest avait prit quelques vies, elle avait détruit un monde ; son monde. Au propre comme au figuré.

Elle ne pouvait pas rester insensible à cela, c’était impossible. Elle ne pouvait que désespérer et s’en vouloir ; ne jamais oublier, ne jamais pardonner. Ne jamais se pardonner.

Elle ne pouvait que détruire, mais ne parvenait pas à le faire contre elle-même. Elle tuait les autres, mais devait souffrir. Peut-être qu’un jour, elle arrêterait de souffrir, mais s’il y avait une justice, ce serait le jour de sa mort. Et elle ne pouvait pas décider de celui-ci.

Elle était condamnée, condamnée à vivre ; à souffrir, à faire souffrir. A décevoir, et à tuer. Elle ne voulait plus de cela, elle ne voulait plus détruire, ne plus se rappeler. Elle aurait voulut ne jamais avoir existé, comme ici.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeLun 13 Aoû - 9:44

Et voilà le premier faux pas. En cherchant à se ressaisir, Ernest avait dit tout haut ce qu’il aurait dû penser en silence. Car ses mots n’était que pour lui ou plutôt, ne concernait que lui. Il s’en voulut immédiatement sitôt sa bêtise réalisée. Mais en même temps, il ne devait pas trop en être affecté car sinon il ferait mieux de fuir sans se retourner. Si en voulant aider Rachel, il se détruisait lui-même, personne n’y gagnerait rien. C’était le premier faux pas et certainement pas le dernier. S’il voulait avoir ne serait-ce qu’une chance de faire vraiment avancer la jeune femme, il devait apprendre à gérer les rechutes. Facile à dire, difficile à faire. Il avait déjà un goût amère dans la gorge, comme si ce seul instant avait gommé tout le reste. Pourquoi diable les mauvaises choses prenaient le pas sur les bonnes ? Au moins, il en était conscient. Etait-il possible de rattraper le tire ? Pour ce soir, il en doutait. Lui-même ébranlé, insister risquait au contraire d’empirer la situation. Mais il ne pouvait pas non plus partir comme ça, sans rien dire. L’interprétation de cet acte pourrait être terrible pour la demoiselle. Elle avait fait fuir Franklin et maintenant, elle faisait fuir Ernest. Non, hors de question de lui laisser penser ça.

De retour en douceur sur le sol, l’enfant-rat récupéra en plain vol ses affaires qui, elles, chutaient directement. Les bras chargés, il contourna le lit et se positionna en face de Rachel. Celle-ci n’avait qu’à lever la tête pour le voir. Le fait qu’il ne reprit pas tout de suite la parole, que ce silence pensif était de retour, trahissait une petite perte de confiance à son niveau. Mais rien d’excessif. Quand il s’exprima, il avait reprit la plaine maitrise de sa voix, son ton était assuré, calme, compréhensif.


-Rachel, il ne fallait pas prendre mes dires à ton compte. Je peux te comprendre, m’imaginer ta souffrance, ton désespoir, mais nos expériences restent différentes. Ce que j’ai dis, c’était pour me remettre. En plus, c’est bien la première fois que je tourne ma situation sous cet angle. Remercier Phobos alors que je n’ai pour lui que de la haine….

Il soupira, déposa ses affaires sur le lit, juste devant lui, et reprit.

-Moi aussi, j’ai tué mon père. Non, en fait, je l’ai poussé à se donner la mort. Pour la moitié de New York, j’ai trahi jusqu’à ma propre famille pour le compte de Magnéto. Le Magnéto d’ici, de notre monde.

Il avait précisé car Rachel avait évoqué à plusieurs reprise le Magnéto qu’elle connaissait. Il dévoilait donc pour la première fois son appartenance passée à la Confrérie. Toutefois, le découvrir aurait été aisé, même sans lui fouiller l’esprit. Quoi qu’il en soit, Altérion tenait à montrer qu’il n’avait pas été que victime mais acteur aussi. S’il n’avait été qu’un cobaye, il n’aurait tué personne ou presque. Or son casier judiciaire était déjà bien rempli. Ho, bien sûr, il ne pouvait prétendre être aussi dangereux que la jeune femme. Non, en tout cas, pas directement. Car l’Altérium, lui, devait bien pouvoir détruire un monde à l’instar de Phénix. Cette molécule en des mains mal intentionnées et assez talentueuses, pouvait donner naissance à n’importe quelle horreur. Une arme bactériologiques apte à éradiquer une espèce entière, c’était possible. Un produit dopant pour conférer des pouvoirs immenses au premier venu, ça aussi c’était possible. Et Ernest, lui, porteur de l’Altérium, n’était qu’un rat. Quelle ironie. Il évita d’aller sur ce terrain incertain et continua.

-Mais assez parlé de nos malheurs respectifs. Bien sûr que si, tu va y arriver. Ça ne sera pas facile, ça ne va pas se faire du jour au lendemain comme par magie, mais tu va y arriver. Pour ce soir, je vais terminer mes devoirs puis je vais y aller. Et demain, à 18 heures, je serais de retour. Moi, tu ne me fera jamais fuir. Tu ne me fera jamais peur. Je serais toujours là pour toi.

Sur ce, il reprit comme il l’avait dit ses devoirs. Si la demoiselle ne lui répondait pas, si elle ne lui parlait plus, alors il respecterait son silence et seul le bruit de son stylo mêlé à ceux des sanglots troubleraient la paix de la chambre. Le soleil venait de se cacher et la pénombre, tout d’un coup, avait prit une dimensions nouvelles. Altérion refusait d’y voir un signe.



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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMar 14 Aoû - 22:32

Le silence, à nouveau ; le silence d’Ernest. Il n’y eut nul autre écho que le silence aux pleurs de la jeune femme, pas même celui des affaires scolaires heurtant le sol. Elles auraient dû, pourtant, les pouvoirs de Rachel ayant reflué avec son état ; elle ne percevait même plus la pièce grâce à son sixième sens. Le noir et le désespoir, les larmes.

Puis des pas, Altérion bougeant ; allait-il partir ? La rousse n’y aurait cru ; pas après ce qu’il lui avait dit, il n’avait pas le droit…

- Rachel, il ne fallait pas prendre mes dires à ton compte.

A la mention de son nom, la jeune femme releva brusquement la tête, contemplant l’hybride qui n’en était pas un, lequel se trouvait de l’autre côté de son lit, nullement appuyé dessus, la regardant.

- Je peux te comprendre, m’imaginer ta souffrance, ton désespoir, mais nos expériences restent différentes. Ce que j’ai dit, c’était pour me remettre. En plus, c’est bien la première fois que je tourne ma situation sous cet angle. Remercier Phobos alors que je n’ai pour lui que de la haine…

Après un soupire, il poursuivit, déclarant avoir également tué son père, ou plutôt l’avoir poussé au suicide. Il avait trahit sa famille pour le compte de la Confrérie des Mutants, et cette nouvelle glaça Rachel ; elle aurait voulut avoir ne pas avoir l’hypocrisie de le juger, mais en fut incapable : Ernest était un monstre, en effet. Comme elle. C’était dramatique comme point commun, mais cela en faisait un. Et puis, il pouvait la comprendre, il savait ce que cela faisait que d’abandonner les siens, de les faire souffrir. Il n’avait jamais eut à les traquer, mais avait vu son géniteur mourir. Comme elle. Il avait également été torturé dans sa jeunesse, jeunesse qu’on avait brisée pour quelques desseins mauvais dépassant sa personne. Comme elle.

Ernest était si différent et quelque part, si semblable. Elle n’avait peut-être pas d’alter-égo, mais pensait trouver une personne qui lui ressemblait, qui la comprenait mieux que les autres, ayant vécut des malheurs similaires. Rachel s’en voulait de penser que le malheur d’un être aussi gentil face son « bonheur » à elle, car du fait qu’il était si gentil, il l’aidait et du fait qu’il eut été malheureux, il la comprenait.

Il voulut changer de sujet, confirmant que si remonter la pente ne serait pas facile, et serait long, elle y arriverait. Rachel ne savait pas. Il déclara continuer ses devoirs, et le fit sans attendre, bien qu’avant, il la rassura : jamais elle ne le ferait fuir, jamais elle ne lui ferait peur.

- C’est… promit ? demanda-t-elle, malgré une hésitation de presque une minute entre ses deux mots.

L’espoir était revenu ; il était fragile, certes, un bateau malmené par la tempête qui déchirait son être, mais il était bien là. Avoir quelqu’un qui serait toujours là, c’était ce dont elle avait besoin ; mais à la différence de Franklin, Ernest la comprendrait. A Ernest, elle pourrait ce confier. A Ernest, elle n’aurait pas à avoir peur de ce qu’elle disait, elle n’aurait pas à faire preuve de prudence. A Ernest, elle pourrait montrer sans crainte sa face sombre, face qu’elle avait contre sa volonté, mais qui était marquée de façon indélébile dans son être, de sa psyché à son corps, comme en témoignaient les Marques des Limiers.

Rachel reposa la tête sur son lit, continuant cependant à regarder un Ernest presqu’entièrement disparut du fait de sa petite taille ; s’eut été plus facile de le regarder en passant par sous le lit, lorsqu’il était assit. Elle ne le fit pas cependant.

- Tu n’as pour ce Phobos que haine… la haine est un moteur, un mauvais moteur, mais l’un des plus puissants. C’est elle qui m’a permis de tenir, après la mort de mon père… je voulais le venger tant et si bien que j’ai brisé mes chaines ; enfermée dans les camps, j’aurai put succomber à la haine, si je n’avais trouvé l’amour. Après… après la perte… de mon mari, deux choses m’ont empêché de sombrer : la haine et l’instinct de survit. Le Phénix aurait put me permettre de changer les choses, mais un nouvel allié impliquait de nouveaux ennemis. Lorsque ma mère l’avait, elle a attirée sur la Terre l’attention d’une race ayant pour but l’éradication de l’Entité, et lorsqu’elle a réapparut en moi, ils sont revenus. Ici, ils n’ont pas découverts la Terre, car ma mère est vive, et que je n’existe pas. Mais dans mon monde, ils m’ont enlevé avec la seule amie qui avait survécu, Kate, et ils ont voulut nous briser et nous tuer. Me briser leur permettait de réveiller le Phénix, car ils avaient des armes capables de l’affronter, et de le tuer, pour ce que j’en sais. La haine est un bon moteur, et elle m’a aidé à m’en sortir : ils étaient responsables en parti de la mort de ma mère. Nous avons réussit à nous échapper, et sommes retournées sur Terre pour tenter de changer les choses, comme nous l’avions toujours fait… mais cela ne s’est pas terminé comme nous en rêvions. Aujourd’hui, je n’ai plus rien : ma famille est morte, mes amis sont morts, je n'ai plus ni la haine ni la peur de la mort. C’est… très dur… d’avancer… sans eux…

Rachel fit une pause, les pleurs revenant avec une intensité croissante. Elle enfouit son visage dans ses bras et ses draps, sa voix étouffée recommençant à parler, malgré des sanglots. Elle avait besoin de se confier, même si cela faisait mal.

- Tu… tu m’as parlé du Magnéto d’ici… j’aurai aimé le connaitre… même s’il est un monstre. D’où je viens… il est la personne grâce à qui je… je n’ai pas totalement succombée à la haine… Franklin m’a apporté l’amour… Erik, lui… les conseils. Rongé toute sa vie par la haine… il n’était plus qu’un vieil homme dévasté dans mon monde… ses rêves comme ses espoirs brisés… et par sa faute. Je l’ai haïs… au début… car il était… il était plus facile… de rejeter la faute de mes actes… sur lui… que… que de les assumer : c’était sa faute… à lui et à sa Confrérie… si les humains… avaient finit par déclencher la guerre… C’était sa faute à lui s’ils avaient enlevés… torturés… dressés… de jeunes mutants… comme des chiens d’attaques. C’était de sa faute… tout était de sa faute… Il a accepté… que je lui crache cela à la figure… malgré… malgré les remords… qui le tourmentaient déjà… il a accepté que je le violente, malgré qu’il fût vieillard… Il a accepté… non pas parce qu’il le pensait lui-même… cela ne l’aidant pas à tenir bien au contraire… mais bien parce que tant que j’avais quelque chose à haïr… je tenais le coup. Seulement… je n’ai plus rien ni personne à haïr… et… je… je ne le veux pas. Plus de haine… plus de violence… plus de carnage… Je n’en veux plus… Mais même ici… alors que ton monde est si différent du mien… vous êtes sur le bord du gouffre… ce n’est qu’une question de temps. Savoir que malgré les différences, malgré le fait que votre avenir ne soit pas mon passé, votre monde pourrait devenir comme le mien… et surtout savoir que je ne peux rien y faire… cela fait mal. J’ai l’impression… d’échouer à nouveau. Je n’ai jamais mérité… je n’ai jamais mérité la confiance qui avait été placée en moi… et ici aussi… il en sera ainsi…
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeMer 15 Aoû - 16:05

-C’est promis, répondit Ernest avec ce calme réfléchi qu’il avait retrouvé.

Deux mots, deux petits mots, une réplique simple qui pourtant lui avait demandé de nouveau un silence pensif. Car ces deux mots n’était pas à dire à la légère. On ne s’engageait pas comme ça, sans réfléchir, quand la personne en face allait compter sur la parole donner. Trahir cette parole, ne point l’honorer, cela ruinerait bien sûr tout le travail d’Altérion mais peut-être d’avantage encore. Rachel l’avait dit, elle était puissante, elle était dangereuse. L’aider, ce n’était pas un jeu, avec elle encore moins qu’avec un autre qui se serait trouvé dans la même détresse. Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait tout d’un coup arrêter. L’enfant-rat s’en rendait compte maintenant. Il ne pouvait pas juste essayer comme il se l’était promis au tout début. Essayer, ce n’était bon justement que pour le début. Maintenant, s’il allait plus de l’avant, il ne serait plus temps de reculer. Il devrait avancer, quoi qu’il arrive. D’ailleurs, avant même sa réponse, il savait en vérité qu’il n’avait plus le choix. Il se surprenait à réaliser qu’il aurait été incapable de se défiler, de laisser là la jeune femme en larmes. Il voyait en elle sa propre dernière chance de mériter la main qui l’avait conduit ici. Changer, c’était maintenant ou jamais. Sa conscience, juge implacable, ne lui pardonnerait plus le moindre écart. Peut-être était-il excessif en son fort intérieur. Peut-être pas. Qu’est-ce qui le faisait continuer à vouloir vivre si ce n’était l’espoir de se racheter ? Il n’avait rien d’autre, pas même la vengeance. Phbos semblait avoir disparu et jamais il ne pourrait se dresser contre Sinister. Il ne le voulait même pas. Changer ou sombrer… non, il n’avait pas le choix. Et il n’hésita pas. Trop longtemps, il avait été vide à l’intérieur. Cette promesse prise, ce devoir mis sur ses épaules, ce n’était pas un poids, c’était un peu de ce qui allait remplir le vide béant en son être.

La demoiselle se remit à parler. En elle, peut-être qu’un peu d’espoir s’était ranimé. Le faux pas n’avait heureusement pas été trop grav puisque de nouveau elle avait la force de se confier. Depuis la réponse donnée, le jeune Lenoir avait cessé d’écrire sur son cahier. Il écouta, attentif, ce récit plain de douleur qui, additionné aux autres, venait compléter un peu plus le puzzle de cette existence brisée. Il lui fit aussi découvrir le Magnéto de cet autre monde, de cet autre avenir, désormais en ruine. Mais connaissait-il au moins l’Eric de son propre présent ? Avait-il seulement prit la peine d’examiner précisément la doctrine de la Confrérie ? Etait-il seulement informé de ce qui se jouait, de ce que défendait Xavier ? Les grandes questions, pourtant si cruciales, lui étaient presque étrangères. Il en eut honte, honte de cet égoïsme qui avait gouverné sa vie, lui faisant ignorer tant de choses importantes. Ho, bien sûr, il connaissait les banalités, voir un peu plus, mais face à cette Rachel qui évoquait rien de moins que la destinée terrestre, ça semblait ridicule. Il se jura dès lors de foncer demain à la bibliothèque pour mettre la main sur les journaux qu’il lirait. Ce serait déjà un premier pas pour se tenir informé de l’actualité et il y en aurait d’autres.

Pour l’instant, la jeune femme ayant achevé de parler et ne faisant plus que pleurer, c’était à lui de s’exprimer. Il le fit avec ce petit temps de retard, sur le même ton.


-La haine m’a fait quitter l’Institut et rejoindre la Confrérie. J’ai tenu les X-Men responsables de ce que Phobos m’avait fait. Maintenant que je suis de retour en ces murs, c’est l’espoir de la rédemption qui me fait avancer. Enfin, sur ce dernier point, je me répète. Je te l’ai déjà dis, avec d’autres mots. Je ne connais pas assez le Magnéto d’ici pour vraiment t’en parler. Avant que je n’ouvre les yeux, très récemment, j’avançais à l’aveuglette. Ma période de folie, mon égoïsme passé et aussi mon âge expliquent que beaucoups de choses m’ont échappées et m’échappent encore. J’ai donc peur que le peu que je puisse te dire soit approximatif ou évident.

Après une petite pose, il reprit.

-Ce qui est important, en tout cas, c’est que maintenant, tu n’es plus seule. Je suis là. Et d’autres viendrons à mesure que nous avancerons. Ensuite, ce présent, le mien, le tient aussi, laise peut-être présager de sombres événements. Mais l’avenir n’est pas écrit. N’ais pas l’illusion que quoi que tu fasses, tu cours à l’échec, bien au contraire.

Ernest se redressa et balaya la chambre d’un regard circulaire.

-Il fait sombre ici, tu ne trouve pas ? déclara-t-il.

Il alla allumer de ce pas afin que l’obscurité ayant succédé au départ du soleil soit chassée. Pour se faire, il dut presque sauter pour atteindre l’interrupteur.


-Voilà, c’est mieux !

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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 17:31

Le silence ; un bref silence, cette fois. C’était étrange, les silences d’Ernest en disaient presqu’autant que ses mots. On sentait la réflexion ou la sincérité dans ses silences, car s’il savait manier les mots, c’était bien leur absence qui en révélait le plus. Une fois encore, il parlerait avec le cœur, l’interruption ayant été trop courte pour échafauder un plan dans le but de ne pas faire de faux pas.

Il parla, répondant aux paroles de Rachel, à ses confessions, par d’autres confessions. Il avait abandonné l’Institut pour la Confrérie, en voulant aux X-Men de n’avoir sut le protéger, mais il était finalement revenu, et espérait la rédemption. La rédemption… Rachel ne pouvait espérer cela, car elle avait fait bien trop de mal. Mais était-ce cela qu’on lui offrait, à travers Ernest, à travers Franklin, à travers ce monde ? Une chance de rédemption ?

Elle n’était plus seule, à nouveau. Sa vie aurait tu se résumer ainsi : période accompagnée, son enfance à l’Institut ; période seule, son adolescence et son esclavage chez les Limiers ; période accompagnée, les camps de concentration et son amour avec Franklin ; période mélangée, le combat pour la liberté face aux Sentinelles et aux Shi’ar, car si elle n’avait plus qu’une seule amie, Kate était bien présente. Puis, période seule, son arrivée ici, pas seulement à l’Institut, mais bien dans ce monde. Et maintenant, la période retournait à l’accompagnement… Une chance de rédemption ?

Rachel releva les yeux vers Altérion. Elle n’était plus seule, c’était vrai… elle lui sourit, sous les larmes devenues silencieuses, en écoutant ses paroles.

Avait-il raison ? Elle le souhaitait de tout son être : elle n’était plus seule, et le serait de moins en moins, à mesure qu’elle guérirait. Mais surtout, Ernest avait déclaré que c’était leur présent, celui de Rachel comme celui de ce monde, chose qu’elle n’avait pas envisagé jusque là. Ce n’était pas son passé, mais son avenir. Paradoxe temporel ?

- Mais l’avenir n’est pas écrit. N’ais pas l’illusion que quoi que tu fasses, tu cours à l’échec, bien au contraire.

Contemplant l’hybride dans la lumière déclinante, Rachel ne put s’empêcher de l’admirer ; tant de sagesse pour un si jeune âge, si cela n’avait pas été dû au malheur, s’eut été merveilleux.

Avant qu’elle ne puisse répondre, Altérion déclara trouver la chambre bien sombre, Rachel ne sachant s’il parlait au figuré ou au sens propre. Ce dernier était surement le bon, car après un déplacement vif et un petit sauf, l’hybride alluma la lumière, dont l’ampoule se trouvait au centre du plafond, éclairant ainsi toute la pièce, jusque dans la pseudo-salle de bain.

- Voilà, c’est mieux !

Rachel ne dit rien, posant sa tête de côté sur ses bras, gardant son visage tourné vers Ernest. Elle ne savait pas réellement quoi dire ; elle voulait le croire, croire en ses paroles, et même dans la symbolique de ses gestes. La jeune femme inspira profondément puis souffla lentement, pour se calmer. Elle se redressa, à genou de l’autre côté du lit. Par télékinésie, elle amena le paquet de mouchoir qui se trouvait sur la table de nuit jusqu’à elle, en prenant un. Elle se moucha ; rester calme, arrêter de pleurer. Elle se frotta les yeux une fois qu’elle se fut mouché, la boîte gravitant inconsciemment autour d’elle et le mouchoir usagé faisant un plongeon droit dans la poubelle.

Elle ne savait pas quoi dire, alors elle ne dit rien. Elle se hissa sur son lit à la force de ses bras, ses derniers engourdis par un manque d’exercice plutôt bienvenu. Allongée en travers, la tête dépassant et les jambes pliées pour ne pas en faire autant, elle avait prit cette position sans s’en rendre compte. S’accoudant au martelât pour poser sa tête entre ses mains, elle regarda Ernest et ses cahiers, toujours silencieuse, mais les larmes c’étant tues, bien que les traces fussent toujours aussi présente sur son visage, comme celles des Limiers. Elles ne les effaçaient pas, les unes comme les autres ; elle n’avait pas à les effacer, pas devant Ernest.

Elle-même rejetait les Marques d’Assermentation et ce qu’elles signifiaient, mais le fait qu’Altérion les acceptait l’aiderait peut-être à en faire de même : elle ne pouvait pas passer sa vie à modifier l’esprit des autres pour les cacher. En parlant de modifier l’esprit des autres… Rachel baissa les yeux la tristesse et le regret revenant sur son visage.

- Tu… tu pense qu’il m’en veut ? Je veux dire, Franklin, pour le goûté… J’ai tout gâché. Je suis pas capable d’organiser quelque chose pareil, mais j’aimerai faire quelque chose pour me faire pardonner. Je devrais le faire pour vous deux, puisqu’à toi aussi je t’ai empêché de profiter de ce moment cependant… j’ai pas d’idée sur ce que je peux faire. C’est à peine si j’ose sortir d’ici la journée, de peur de croiser quelqu’un que j’aurai tué, ou que j’aurai put tuer ; et la seule fois où on parvient à me sortir… je fais tout foirer. Je suis nulle… mais nulle… sentant les larmes revenir, Rachel eut cependant un réflexe encourageant ; elle sourit à Ernest, tournant ce qu’elle disait d’un point de vue optimiste : L’avantage c’est que de ce fait, je ne peux que m’améliorer, non ?
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeVen 17 Aoû - 7:51

-Exactement ! répondit Ernest, sur l’instant, une lueur d’enthousiasme dans la voix.

La pointe d’optimisme de Rachel l’avait assurément fait réagir ainsi, presque malgré lui, poussé justement par l’enthousiasme, ce curieux sentiment qui s’était fait si rare en lui ces derniers temps. Altérion avait supposé que tant de choses étaient mortes en lui. Son hypermnésie lui donnait l’illusion de tout savoir de lui, que même son inconscient ne pouvait se cacher de sa conscience. Les récents événements, son retour à l’Institut et maintenant cette rencontre avec la jeune femme, lui prouvait qu’il avait tort. Il lui restait de l’enfance, il lui restait de l’espoir, il lui restait de l’enthousiasme et de la joie. C’était là, mal en point peut-être, mais toujours là. Comme un refuge secret, ces choses si précieuses s’étaient cachées à lui. Il lui fallait les retrouver. Et quand il y parvenait, le voilà surpris, émerveillé, de ne pas se découvrir si terne. Et il voulait croire, en cet instant d’optimisme, qu’il en serait de même pour la demoiselle, qu’il pourrait être pour elle le guide sur les sentiers secrets vers ce qui lui restait de beau en elle.

Revenant vers le lit et ses affaires d’école, le jeune Lenoir reprit sur un ton dont il avait plus l’habitude toutefois. Cet enthousiasme exprimé, ce n’avait été que l’espace d’un mot.


-Franklin, je ne sais pas. Mais je crois qu’il en veut surtout à lui-même. Il aura, à mon avis, toujours du mal à te comprendre. Cette histoire le dépasse. Il voulait tout simplement t’aider et il est déçu de ne pas y être arrivé. Mais en un sens, il n’a pas échoué. Sans lui, sans ce gouté, je ne serais pas là. C’est lui qui m’a invité, encore lui qui m’a demandé de veiller sur toi.

Sa petite taille l’empêchant de s’assoir car alors le lit serait trop haut, Ernest se mit à genoux face à son cahier et reprit son stylo. Peut-être allait-il pouvoir finir ses exercices avant dix heures, peut-être pas. Peu importait au fond mais le délai commençait sérieusement à se réduire. Avant de se replonger dans son livre, il poursuivit.

-Franklin ne veut que ton bien. Rien que le fait de voir que tu vas mieux va le combler. Toutefois, si tu veux organiser quelque chose pour lui, je t’aiderais. Mais il ne faut pas brûler les étapes. On avancera à ton rythme.

Le gouté était prématuré. Eviter de faire deux fois la même erreur relevait du bon sens. Rachel n’aurait pas le choix. Elle devrait croiser tôt ou tard ces visages tant redoutés. Altérion pouvait l’aider mais c’était à elle de réaliser qu’elle ne pourrait vivre normalement dans ce présent qu’en mettant de côté le monde qu’elle avait quitté. Oublié ? Pas forcément et de toute façon, Ernest le savait, jamais elle n’oublierait. Mais dissocier les mondes, se dire une fois pour toute que les personnes qu’elle croisait ici ce n’était pas les mêmes que là-bas et que donc elle ne leur avait rien fait ici, ça c’était inévitable. L’enfant-rat se garda d’aborder le sujet. Pas ce soir. Il l’avait fait comprendre : chaque chose en son temps. Après avoir rédigé un nouveau calcul, il il ajouta.

-Et me concernant, tu n’as rien à te faire pardonner, absolument rien. Et tu ne me dois pas d’avantage. Mais, si d’aventure tu peux m’aider en une chose ou une autre, et bien je ne suis pas contre.

Il eut l’un de ses étranges sourires bestial. Pour sa part, il savait qu’être aidé sans rien pouvoir faire en retour, ça ne lui plaisait pas. Il avait l’impression qu’on lui faisait la charité. Alors, si Rachel était dans le même état d’esprit que lui, il se devait de lui permettre d’agir en retour si elle le désirait. Et l’aide qui lui demanderait alors n’aurait rien de factice.


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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 11:25

Le silence ; le silence semblait être le témoin de leur discussion : la spontanéité de la réponse d’Ernest fit écho à la pointe d’optimiste lancée par Rachel, optimiste auquel il croyait bien plus qu’elle. La jeune femme avait dit cela pour s’encourager à éviter les larmes, et l’enthousiasme manifeste du garçon l’aidait en cela.

Le sourire de Rachel était forcé, mais devint un peu plus sincère face à la réaction d’Altérion. Cependant, l’enthousiasme s’évapora vite, ce qui causa par contrecoup quelques difficultés à Phénix : les sautes d’humeur, elle y était habituée, un rien pouvant la faire passer d’un état relativement normal voir légèrement joyeux à la plus noire des tristesses, et ce avec une rapidité et une facilité déconcertante. Mais de le voir sur quelqu’un d’autre, s’en était perturbant. Non soutenue par l’enthousiasme d’autrui, elle devait s’en remettre à ses seules forces, qui moralement, étaient branlantes.

Son visage retourna à une tristesse relative alors qu’Ernest parlait, de sa neutralité étrange. Pour Franklin, il pensait qu’il s’en voulait à lui-même, d’avoir brusqué les choses, d’avoir placé la barre trop haut ; Rachel pinça les lèvres, honteuse. D’un côté, elle était rassurée de ne pas se sentir honnie, d’un autre elle regrettait que ce fut lui qui culpabilisait alors que tout était de sa faute à elle. Mais il y avait du positif cependant, car comme le démontra l’enfant-rat, le blondinet n’avait pas échoué : le hasard avait bien fait les choses, et Franklin contribuait indirectement à l’aider, puisqu’il les avait fait se rencontrer, et qu’il avait demandé à Altérion de veiller sur elle. Partagée entre la reconnaissance dû à cette révélation et la culpabilité dû à la précédente, Rachel ferma les yeux, simplement. Elle ne devait pas craquer.

- Franklin ne veut que ton bien. Rien que le fait de voir que tu vas mieux va le combler. Toutefois, si tu veux organiser quelque chose pour lui, je t’aiderais. Mais il ne faut pas brûler les étapes. On avancera à ton rythme.

Elle le savait, que Franklin ne lui voulait que du bien ; cela avait toujours été ainsi, ici ou là-bas. Mais aller mieux… elle n’allait pas mieux, ce n’était que temporaire, comme à chaque fois. Peut-être qu’elle s’améliorait, peut-être pas, toujours était-il que rester dans une humeur positive longtemps lui demandait de grands efforts, efforts qu’elle accomplissait en ce moment même pour ne pas tout tourner au pessimisme. Il na fallait pas brûler les étapes, oui, mais de ce qu’elle se souvenait d’elle-même, elle pouvait être très impulsive et partir au quart de tour. Cela serait-il une aide ou une gêne ?

Là où Altérion avait mit en lumière une vérité douloureuse, c’était que jamais le Franklin d’ici ne pourrait la comprendre. Cela faisait parti des différences entre lui et son alter-égo ; différence qui faisait mal. Le Franklin de là-bas savait ce qu’elle avait enduré, et avait su trouver les mots ; des mots si juste qu’elle en était tombée amoureuse, d’ailleurs. Ce ne serait jamais le cas ici. Ici, Franklin serait au mieux une sorte de petit frère, au pire, un simple ami. Jamais elle ne pourrait lui dire qui elle était vraiment, tout du moins en lui montrant ce que cela signifiait ; dire que l’on venait d’un futur apocalyptique où l’on avait tué des gens, et le contexte suffisait à nous excuser. Montrer ce qu’il en était, et tout prenait un angle différent. Les Nazis avaient suivit les ordres, elle aussi.

Rachel rouvrit les yeux lorsque la voix de l’autre résonna une nouvelle fois. Ernest considérait qu’elle ne lui devait rien, ni excuses pour le goûté gâché ni remerciements pour ce qu’il faisait ici ; cependant, si à l’avenir elle pouvait l’aider, il n’était pas contre. Il ponctua sa phrase d’un étrange rictus, lequel laissa la jeune femme perplexe pendant plusieurs minutes. C’était… un sourire ?

- Si…si je peux le faire, j’essayerai, lui assura-t-elle après un instant d’hésitation, non-pas à cause de la promesse, mais du rictus. Promis.

Un long silence ponctua sa phrase, alors qu’elle commençait à dévisager Ernest de façon plutôt insistante.

- Euh… juste comme ça… c’est un sourire ? demanda-t-elle, ne sachant si elle risquait de déclencher l’hilarité ou au contraire de vexer l’enfant-rat.

La seconde option l’effrayait bien plus que la première, cela allait s’en dire. Cependant, une chose rassurante et effrayante à la fois chez Ernest, c’était sa neutralité ; comme une absence d’émotions. On ne pouvait pas le choquer, on ne pouvait pas le vexer, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Mais ce n’était qu’un masque, puisqu’il pouvait faire montre des émotions qu’il tentait de cacher. C’était peut-être son moyen de défense à lui : bloquer ses émotions pour ne pas en souffrir, là où elle-même leur laissait plein pouvoir pour torturer son âme. Elle était incapable de devenir comme lui, et ne savait pas ce qui était le mieux.

- Tu… tu pense qu’il y aura quelqu’un… ici… qui puisse me comprendre ? C’est égoïste de souhaiter cela, mais…

Rachel s’interrompit et écarta ses mains pour que sa tête bascule entre ; yeux clos et visage crispé, elle retenait les larmes. Elle avait fait une demande stupide : pour la comprendre il faudrait avoir vécu ce qu’elle avait vécu, et souhaiter à quelqu’un d’autre pareil sort était proprement monstrueux, mais en plus, cette question n’appelait pas de réponse honnête, car il y avait plus de probabilité qu’on lui dise ce qu’elle voulait entendre que ce qu’elle devait entendre.

Mais Phénix avait besoin d’une réponse honnête, quitte à faire tourner court à la rencontre, et elle n’hésiterait pas à l’obtenir. Un test ? Probablement ; mais envers qui ? Elle ou lui ?

Rachel ne savait pas, mais alors qu’elle se laissait choir le visage jusque dans les draps, un phénix lumineux apparut autour de son œil gauche, étouffé contre le lit.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 13:38

Pendant le silence qui s’installa, Ernest se remit à faire ses devoirs. Il eut tôt fait d’achever le deuxième exercice. Il ne lui en restait donc plus qu’un. Au léger bruit de son stylo grattant le papier succéda celui d’une page tournée. Le cahier, plain de son écriture, n’afficha plus que des lignes vierges. Un seul geste pour tout faire disparaitre, bien plus pour remplir ces lignes. Altérion repensa en cette occasion à la formule de Magnus dite par Rachel. Une vie pour créer, une après-midi pour détruire…. Créer était-il donc un acte si fragile pour que, quoi qu’on fasse, tout puisse être si facilement défait ? Cette formule, presque fataliste, semblait s’appliquer à tout. Le jeune Lenoir trouva cela désagréable et il se mit, dès lors, à vouloir donner tort à ce Magnéto d’un autre monde. Poussé par ses réflexions qui devenait philosophiques, il porta la main à la page tournée afin de revenir en arrière et de revoir ce qui avait disparu. Puis, il retourna la page, revenant aux lignes vierges. Pendant ce curieux va et vient, que la jeune femme si elle y faisait attention allait peut-être imputer à une simple vérification, permit à l’hybride rat d’observer le geste. Car ici, seul le geste comptait, le geste et le contexte, comme si cela pouvait aider à raisonner.

Ernest était dans cet état d’esprit quand la question sur le sourire arriva. Loin d’être prit au dépourvu, encore moins d’être vexé, il trouva au contraire l’interrogation légitime. Après tout, personne n’était sensé savoir déchiffrer les expressions faciales d’un rongeur. Certains sentiments, comme la colère, pouvaient être devinés car ils se manifestaient par de nettes similitudes avec le visage humain. Mais le simple sourire, ça c’était autre chose. On n’avait jamais vu un rat sourire. Il montrait les dents, voilà tout, et l’interprétation qu’on pouvait en faire risquait d’être l’opposé de ce qui était escompté. Altérion tourna la tête vers Rachel et lui répondit sur son ton posé.


-Ho, ça ? Il refit l’étrange rictus. Oui, oui, c’est un sourire. C’est vrai qu’on ne peut pas le deviner. Le museau change vraiment la donne à ce niveau, bien plus que ce qui passe par le regard.

Il allait se détourner pour en revenir à son travail mais, une autre question arriva. Alors que la précédente pouvait presque passer pour anecdotique, celle-ci s’imposa d’office comme étant d’une importance de premier ordre. Le jeune mutant observa la demoiselle alors que le fameux silence revenait. Quand il aperçut ce mystérieux Phénix de lumière apparaitre dans l’œil de son interlocutrice, il l’observa aussi. Il lâcha son stylo et joignit les mains sur son cahier alors que le silence se poursuivait et que sa face bestiale se voulait particulièrement impénétrable.

Comment répondre cette fois ? Si Ernest s’était dès le début décidé de jouer la carte de l’honnêteté, il ne possédait pas pour autant la réponse à cette question. Deux affirmations lui venaient à l’esprit, l’une indiscutablement vraie et l’autre qui, si elle n’était pas fausse, pouvait s’avérer approximative. De plus, il pouvait procéder directement à l’aide de ces affirmations qui allaient droit au but, ou indirectement en s’attachant non pas à l’interrogation qu’on lui soumettait, mais à la remarque qui avait immédiatement suivie. Pour ne rien arranger, il se posa lui-même une autre question : pourquoi l’apparition du Phénix ? Ce symbole le poussa à la prudence, donc à une réponse indirecte. Il soupira, comme pour se laisser le temps de revoir ses réflexions, puis il s’exprima de son même ton neutre.


-Pourquoi ce serait égoïste de vouloir être compris ?

Il existait bien des manières d’être seul. On pouvait être seul au milieu d’une foule. Etre incompris de tous était l’un de ces moyens. Et qui avait envie d’être seul ? La question de Rachel était tout aussi légitime que celle sur le sourire. Altérion se refusait d’y associer une forme d’égoïsme. Il allait expliciter sa pensée mais, tout d’un coup, il se ravisa. Il estima que sa seule réplique suffisait et qu’il ne serait pas bon de repousser la vraie question. Il se le dit car lui-même, si les rôles étaient inversés, il n’aurait pas apprécié qu’on tourne autour du pot. Aussi, après quelques secondes, il reprit.

-Je ne sais pas.

Et c’était de loin l’affirmation la plus juste qu’il pouvait donner. Il avait hésité en disant que lui le pouvait, mais le pourrait-il vraiment jusqu’au bout ? Jusqu’à présent, il comprenait la demoiselle, d’après sa situation, d’après ses mots, d’après le flash involontaire. Or il savait déjà que bien qu’on pouvait trouver des similitudes entre leurs malheurs, leur expériences différaient grandement. S’imaginer, ça oui, il pourrait toujours. Mais concevoir, réaliser ? Peut-être que oui. Peut-être que non. Il ne savait pas.

-Mais moi, je peux essayer. Je m’en tire plutôt bien, pour l’instant, ajouta-t-il, peu après.

Et ça aussi, c’était vrai, tourné ainsi.


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Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Empty
MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 22:28

Ernest confirma qu’il s’agissait bien d’un sourire, mais avant qu’ils ne puissent creuser d’avantage la question de ce que changeait le fait d’avoir un museau et non un nez sur les expressions faciales, Rachel posa la question qui, si elle était d’importance pour elle, était piège. Un piège qu’elle accrue encore en déployant ses pouvoirs télépathiques, chose modelée par le phénix lumineux sur son œil, illusion déclarant qu’elle usait de ses pouvoirs télépathiques consciemment, son inconscient les ayant bloqués pour qu’elle ne risque de faire partager aux autres ses cauchemars.

Si elle n’avait pas eut tant besoin de sincérité, jamais elle ne se serait permise d’espionner ainsi les pensées de quelqu’un d’autre : mais elle devait savoir. Elle se limitait cependant aux pensées de surface, ne rentrant pas à proprement parler dans la tête d’Ernest, écoutant simplement aux portes. Ce n’était pas moins grave, mais elle lui laissait sa vie privée, d’une certaine manière.

A bien y réfléchir, le test était double : pour lui, s’il était sincère ou non, et pour elle, si elle était capable d’encaisser la vérité.

La première chose qu’elle découvrit dans l’esprit d’Altérion fut qu’il avait vu la signature lumineuse, une simple illusion inconsciente mais bien là, ayant aussi bien prise sur l’esprit d’autrui que sur Rachel elle-même : elle ne faisait pas de détail avec les illusions mineurs qu’étaient la dissimulation des Marques de Limiers ou de l’utilisation consciente de ses pouvoirs télépathiques.

Il ne savait pas quoi répondre, et s’il voulait jouer la carte de l’honnêteté, il ne savait pas comment faire face à cette question. Rachel culpabilisait doublement, pour son espionnage comme pour les difficultés dans lesquelles elle avait mit son ami. Elle avait l’impression d’avoir fait quelque chose de mal ; de faire quelque chose de mal. Elle stoppa tout, avant qu’il ne conclu de sa réponse ; le phénix lumineux disparut, mais cela Ernest ne pourrait pas le voir. Rachel devait lui faire confiance, pas s’en remettre à ses pouvoirs. Elle se sentait mal de l’avoir fait.

- Pourquoi ce serait égoïste de vouloir être compris ?

La rousse releva la tête, les larmes baignant ses joues ; pourquoi ? Parce que pour la comprendre, il fallait avoir vécu ce qu’elle avait vécu, car cela ne s’imaginait pas, et souhaiter à quelqu’un d’autre pareil sort, c’était monstrueux, simplement monstrueux. C’était un égoïsme sans borne, un égoïsme qui trouvait son bonheur dans le malheur des autres. C’était un véritable maléfice.

Il ne savait pas, Ernest ne savait pas ; c’était peut-être une réponse honnête, mais ce n’était pas celle qu’elle attendait. Plutôt que de lui mentir, il s’extrayait de la conversation. Il n’avait pas essayé de la rassurer, en lui disant que oui, ce qui aurait clairement été un mensonge, mais il ne lui avait pas dit ce qu’elle tenait pour vérité, à savoir que personne ne pourrait jamais la comprendre, justement parce qu’elle était la seule survivante.

-Mais moi, je peux essayer. Je m’en tire plutôt bien, pour l’instant.

Rachel le regardait, ne sachant que dire, ne sachant que penser. Elle était perdue ; il ne savait pas si on pouvait la comprendre, mais voulait essayer. Les lèvres de la jeune femme tremblèrent. Elle ne voulait pas que quelqu’un d’autre souffre pour elle, hors la comprendre signifiait souffrir ; elle avait un moyen plus que simple qu’on la comprenne, mais se refuser à l’utiliser, car il était plus destructeur que ce qu’elle pouvait faire physiquement. Elle était capable de prélever les informations dans l’esprit des autres, donc en toute logique d’y rajouter des informations, comme elle l’avait fait précédemment avec le souvenir. Cependant, partager son histoire ainsi revenait à condamner une âme à souffrir ce qu’elle avait souffert, et c’était hors de question.

Franklin ne pouvait pas la comprendre, le Fauve ou Jubilee non plus, Samuele en avait une petite idée mais ne parviendrait pas à assembler les pièces du puzzle sans perdre la raison, et Ernest… Ernest avait déjà tant souffert, il ne devait pas souffrir d’avantage.

Il s’en tirait plutôt bien ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Certes, il avait une idée de ce qu’elle avait endurée puisqu’il avait lui-même été torturé et avait perdu ses parents, mais savait-il ce que c’était que de traquer ceux que l’on aimait, de les capturer ou de les tuer ? Savait-il ce que cela faisait d’avoir vu les camps de cendres qu’on avait contribué à construire et savait-il ce que cela faisait d’y être enfermé ? Il connaissait peut-être la faim, la soif, le froid, la crasse et le désespoir, mais il ne connaissait pas son monde à elle. Il ne connaissait ni les Sentinelles ni les Shi’ar ; il n’avait pas la moindre idée de ce qu’était le Phénix, que ce qu’était de tenir le cadavre de son amour dans ses bras ensanglantés. Il n’avait pas la moindre idée de ce que cela faisait de perdre un à un chaque personne qu’on avait retrouvé, qui avaient réussit à nous pardonner, il n’avait pas la moindre idée de ce que c’était de savoir que tout le monde c’était sacrifié pour soi parce qu’on était la seule personne à avoir un pouvoir qu’on croyait capable de changer le passé, bien que ce ne fut pas le cas. Il ne savait pas non-plus ce que c’était de perdre sa planète, enlevé par des extra-terrestres, ou encore de perdre son univers. Peut-être avait-il des remords, peut-être avait-il des cauchemars, mais avait-il réellement tout perdu, comme elle ? Avait-il perdu son âme, avait-il déjà eut la sensation d’avoir le sort d’un funeste monde sur ses épaules, d’être la seule personne à pouvoir faire quelque chose et d’échouer dans cette tâche ?

Non, il ne pouvait pas, car si son expérience avait été tragique, celle de Rachel était bien pire. Et le fait qu’elle eut voulut la partager témoignait de qui elle était : un monstre, une tueuse, une assassin.

Non, il ne pouvait pas la comprendre, car la réponse à sa question, Rachel la connaissait, et il lui avait mentit en déclarant qu’il ne savait pas. La réponse était simple : non. Personne ne pourrait jamais la comprendre, et heureusement. Elle était seule, et le méritait.

Les larmes coulèrent à flot, et Rachel enfouit de nouveau sa tête dans les draps, gémissant.
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MessageSujet: Re: Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre]   Et bien, s’il le faut, je le ferais. [PV Rachel + Libre] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 12:47

Ernest avait-il bien répondu ? Difficile de savoir car il n’obtint rien d’autre que des pleurs en retour. Aider Rachel allait sans doute être une tâche de longue allène. Il devrait s’armer de patience face aux réactions décourageantes et ne pas s’enflammer au premier signe positif car la jeune femme était trop instable. Mesurer des progrès ne se ferait que sur la durée, des périodes d’une ou deux semaines, voir d’avantage. Oui, la tâche était grande. Ses épaules étaient-elle assez large pour la supporter ? Avait-il l’expérience requise ? En tout cas, il en avait la volonté. De plus, rien ne l’empêchait d’aller voir le professeur X ou quelqu’un d’autre dans le but d’obtenir des avis et des conseils sur la marche à suivre. Il mettrait tout en œuvre pour mener à bien ce qu’il considérait déjà comme une mission.

Altérion observa encore la demoiselle, même après que le Phénix s’en soit allé, même après qu’elle ait enfouit son visage dans les draps humides de larmes. Il attendait, mais rien ne venait. Alors, il se décida à se détourner. Il se disait qu’il était mieux de ne pas insister. Alors il ne dit rien et le silence domina. Mais il resta, offrant comme promis sa présence. Il entreprit d’achever ses devoirs. Le bruit d’une feuille tournée, celle du livre de cours cette fois, le bruit du stylo sur le papier, puis celui de la trousse dans laquelle on farfouillait. Lenoir avait fait une erreur, il s’était donc mis en quête de son blanc. Il le trouva, il s’en servit. On l’entendit souffler sur son cahier pour faire sécher plus vite. Puis le murmure de son élégante écriture reprit. Le troisième et dernier exercice ne lui résista pas longtemps. Son efficacité, quand il s’agissait des sciences exactes, était stupéfiante. Le petit mutant rangea son blanc, rangea son stylo, ferma sa trousse, ferma son livre, ferma son cahier, avant de mettre le tout en pile, comme avant.

Un coup d’œil sur sa montre lui apprit qu’il était déjà 9 heures 52. Dans 8 minutes, c’était le couvre-feu, les mineurs devaient gagner leur chambre conformément au règlement intérieur. Ernest se leva, prit ses affaires en pile dans les bras et en profita pour regarder la fenêtre. Au dehors, le crépuscule mourait, la nuit était toute proche. Le parc se couvrait d’ombre. Le décor, plus sombre forcément, n’en était pas pour autant moche. En fait, pour être honnête, Altérion préférait la nuit au jour. Ecourtant sa contemplation, il refit face à Rachel à qui il s’adressa de sa voix calme.


-Rachel ? Il est presque 10 heures. Je vais devoir y aller. Je te dis à demain, 18 heures. Je laisse allumé ou pas ?

Bien sûr, il parlait de la lampe de la chambre.
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