[Mission BAM] Burn Ye Impure Soul [inscrits]

C’est pourtant normalement un quartier sans histoire. Toutes les maisons se ressemblent, Mais la régulation a reçu un appel en provenant, signalant de la fumée sortant d’une cave. En temps normal, seuls les pompiers se déplaceraient, mais on a également rapporté des bruits semblables à des coups de feu quelques minutes avant. Il faut donc tirer ça au clair, malgré une heure peu agréable pour être tiré de son lit.

L’affaire est pour le moins étrange. Le lieutenant Davis n’en démord pas. Appelé sur les lieux après l’appel d’un voisin qui a préféré garder l’anonymat, il a tout de suite interrogé les pompiers, qui lui ont vaguement décrit la situation, avant de lui fournir un masque adapté, pour éviter d’inhaler la fumée qui a envahi la cave. L’acceptant en maugréant, car il n’aime pas particulièrement devoir porter des systèmes aussi lourds, il n’élance pas avec empressement dans l’escalier, mais prend son temps pour recueillir les témoignages et impressions des personnes présentes sur les lieux, dans l’espoir de voir Duncan arriver pour lui prêter main forte, comme le lui a promis la Centrale. Mais manifestement, son partenaire a du mal à se lever aux aurores, et tarde à venir. Tant pis, il va commencer à inspecter les lieux, laissant aux agents le soin de boucler le périmètre.

Alors qu’il descend les marches menant à cette cave, la maison étant louée d’après le propriétaire par un certain Sanchez, et malgré tout le lourd attirail respiratoire dont il s’est paré, le policier ne peut s’empêcher de noter l’odeur âcre de la fumée : ce n’était visiblement pas un simple feu de camp. Sur le seuil, il embrasse la pièce du regard, cherchant à obtenir ainsi une vue d’ensemble de la situation.

Ce qui attire l’attention en premier lieu est un ensemble de machines complètement défoncées au centre de la pièce, vraisemblablement d’anciennes presses d’imprimerie bien lourdes, pour maintenant en piteux état, comme si on avait cherché à les démonter au maximum tout en forçant à chaque fois qu’une pièce résistait, pour finalement faire un monticule avec le tout. On retrouvait ici une volonté de destruction qui semblait globalement absente du reste de la pièce.

Dans un second temps, Davis localise la source de la fumée, dont se sont occupés les pompiers. Au fond à gauche, un tonneau rouillé émet encore quelques légères volutes de fumée, mais au vu des traces de suie marquant les murs autour de lui, de hautes flammes ont dû s’en échapper pendant un bon moment, même le plafond en porte les stigmates.

« Scott, viens voir, ça pourrait t’intéresser. »

Si Hartley, le légiste, l’interpelle comme ça, c’est que ça doit valoir le détour. Le lieutenant de police se dirige donc vers lui, et l’observe donc affairé autour d’un corps, étendu le long du mur de droite.

« Tu ne trouves pas ça étrange ? »

Pas besoin d’en ajouter plus. Evidemment que Davis trouve ça étrange. Le cadavre semble complètement carbonisé, mais ses vêtements sont intacts, à peine roussis par endroits. Mais bien qu’intrigué, le policier est également soulagé. Il va pouvoir aller se recoucher, et dormir quelques heures de plus.

« On remballe, les gars. C’est plus de notre ressort, que l’un d’entre vous contacte le BAM, qu’ils envoient des agents sur les lieux. »

Ça, c’était sur et certain. Déjà, il avait fallu que je ravale ma fierté en apprenant les principes hiérarchiques du BAM. Mon entretien d’embauche, si on pouvait appeler ça comme ça, avait été assez éprouvant pour mes nerfs, et j’avais eut à maintes reprises envie de tordre le coup à mon interlocutrice, ou à emplâtrer dans le mur ses servants obséquieux qui semblaient se faire dessus à chaque fois qu’elle aboyait un ordre. Le fait d’avoir eut, juste avant, une french manucure m’avait fait reprendre mes esprits.

Toujours est-il que je m’attendais plus ou moins, tôt ou tard, à subir une sorte de bizutage en règle. Quand on avait affaire à une grande gueule comme moi, il fallait lui faire comprendre qui était le boss, c’était dans la logique des choses. Quand, donc, le téléphone sonna à une heure indécente pour les cernes, ce qui était déjà énervant en soit, je décrochai instantanément, pour ne pas donner le plaisir à mon interlocuteur de m’avoir tirée du lit.
Je pris une voix posée et calme et ôta toute trace de sommeil dans ma voix. En vérité, dormir 4 heures par jour me suffisait amplement, mais je mettais un point d’honneur à me reposer correctement pour le principe.

« Allo ? Oui ? ». J’écoutai ensuite le briefing posément, calmement, juste pour faire rager la personne à l’autre bout. En effet, en l’espace d’à peine quelques jours, je m’étais fait une réputation de grande gueule, il fallait donc surprendre constamment, ce qui était un jeu assez amusant à jouer.

Une cave. Un quartier sans aucun intérêt. A tous les coups, il faudrait descendre dans des égouts ou fouiller des poubelles. Mais hors de question de leur faire le plaisir de venir comme une souillon ou pire, habillée chez Century, les fringues bon marché. J’enfilai donc mon cuir préféré, par-dessus mon petit haut sexy et mon jean taille basse. Quitte à marcher dans la merde, autant que ce soit en talon, aussi des bottines, complétèrent la tenue, ainsi q’un pendentif en forme de croix.
Je pris un taxi pour arriver sur les lieux, je ne voulais pas me faire remarquer si tôt. J’aurai toutes les occasions de le faire plus tard. Je me demandai tout de même quels seraient mes partenaires d’enquête. Le BAM ne pouvait pas se permettre de me lâcher toute seule dans la nature pour ma première mission officielle, même si c’était un bizutage. Ils savaient que je pouvais foutre un bordel monstre, et que j’adorai ça en plus. Je souris à l’idée que cette bonne blague allait tirer d’autres « volontaires » d’un sommeil réparateur.

Après tout, plus on est, mieux c’est. C’est en tout cas ce que semblait dire la femme dans le poste de télé, que je captais en passant, alors que le taxi me déposait près des lieux, hors du cordon de sécurité. Comme il y avait surtout des soupirs, et plus trop de dialogue, tout d’un coup, je me « déconnectai » de la source, pas spécialement intéressée par la suite.

Il ne me fallut pas longtemps pour capter l’odeur de fumée, et me dire que non, ce n’était surement pas une chamalow party qui avait mal tournée. Les rares flics que mon regard froid n’intimida pas furent convaincu par ma carte du BAM, et mon léger « insistez pas trop les gars, vous allez m’énerver ». Pas très protocolaire, mais efficace.

Bon. Un Soupçon de professionnalisme m’interdit d’aller fouiner partout, aussi je me contentai, pour le moment, de pénétrer dans la maison, en attendant mes collègues qui ne tarderaient surement pas. J’évitais de toucher à trop de truc, d’abord parce que c’était salissant, mais aussi, un peu, pour pas effacer de traces. Je mis mes écoutilles en mode turbo, afin de ne pas être surprise par une arrivée impromptue. Le premier mioche qui faisait exploser un pétard allait gagner un allé simple pour LA, et tant pis si il braillait pour que je sois sympa.

Spoiler:

On ne pouvait pas enlever ça au BAM. Les agents qui en faisait partit étaient ponctuels et pro. En même temps, vu l’entretien d’embauche que j’avais passé, si c’était pareil pour tout le monde, c’était pas trop étonnant. J’eu même un élan de sympathie pour mes collègues, en pensant à ce qu’ils avaient subis eux aussi à leur arrivée.

Quand le premier d’entre eux arriva, ponctuant son arrivée d’un « salut la compagnie », je me retournai. Je n’avais pas été surprise de son arrivée, mais j’avais appris depuis bien longtemps que c’était plus féminin de feindre de l’être, et moins hautain aussi. Je dois dire que je m’améliorais depuis le dit entretien, à ce sujet.
Un joli garçon me saluait, ce qui n’était pas désagréable, même au milieu de ce foutras. « Bienvenue au paradis… Charmant ici non ? On ne se connait pas je crois. Monet St Croix. M, si vous préférez, en mission. On va se débarrasser du « vous » rapidement ou on se la joue protocole, sérieux, rapports, on ne déplace pas les preuves et tous ces trucs la ? ».

Oui. Bon. J’ai dit que je m’améliorais un peu, pas que je changeais du tout au tout. Ça ne m’empêcha pas de faire un sourire de circonstance. Mon regard analysa rapidement qu’il devait porter un casque, au vu du joli désordre sur sa chevelure, même si c'était infime.Son attitude me le confirma. Une série de petits détails, de postures, ce genre de trucs… « hm.. Motard ? Dommage, si j’avais su, je serai venue en moto aussi… »..Oui, j’aimais bien les motards, ils me gonflaient pas, eux, généralement. Je n’étais cependant pas la pour ça, aussi, en attendant ma deuxième collègue, j’inspectai doucement les lieux, en tentant de faire abstraction de l’odeur désagréable. Pas facile du tout.
Mon camarade parvint même à m’arracher un sourire spontané, chose suffisamment rare pour qu’il marque un point. « Combustion spontanée ? Un peu gros non ? Et tout ce bordel, ici… M’étonnerait que ce soit un « burn-out » du à une surcharge de travail… »

C’est à ce moment que ma deuxième collègue arriva, plutôt jolie, je devais bien l’avouer. Je fis les présentations d’usage, ne la connaissant pas non plus. En même temps, vu mon incorporation récente, c’était un peu normal. Je n’avais pas eut l’occasion de poser mes yeux sur les fiches publiques internes des agents du BAM. Il faudrait remédier à ça, à l’occasion.

En tout cas, elle avait l’air crevée. Bah… faire fonctionner les neurones ferait du bien à tout le monde.
Le légiste avait réussi à me surprendre, tout de même. 42 degré pour la température de l’homme, on pouvait pas classer ça dans des normes acceptables, surtout post-mortem. Mais j’avais toujours du mal avec ces soit disant cas de combustions spontanées. Ça me donnait toujours un arrière goût de charlatanisme, dur à avaler. Je me mis donc en mode turbo, espérant dégotter un indice quelconque.
Mon odorat m’indiqua une odeur tenace, outre celle présente de la mort, que je pouvais suivre à la trace jusqu’au tonneau. Pas de trace de produits inflammables ou d’accélérateur de combustion, ce qui enleva du même coup une des pistes que j’avais en tête. En revanche, de l’encre présente dans le tonneau. J’en profitai pour en informer mes camarades, il valait mieux mutualiser dès le début.

« Pas d’accélérateur de combustion chimique. En revanche, des traces d’encre dans le tonneau. On a brûlé des trucs imprimés. Pas de traces de produits inflammables sur le corps non plus. » Lévitant un peu, je touchais les traces au plafond. « Idem sur le plafond. Il a fallut une combustion intense et presque immédiate pour atteindre cette hauteur depuis le tonneau.. » Alors que je faisais mon rapport succin, un truc brillant attira mon regard. Je ramassais promptement mon butin, l’exposant à mes collègues. « Des douilles… calibre standard… Les voisins ont pas entendu de coup de feu, si ? Ce n’est pas spécialement insonorisé ici, il me semble… Mais autant vérifier... ». J’avoue que pour une fois, ça m’intriguait un peu.
Le beau mec se penchait sur le cadavre, l’examinant. Quant à la jolie fille, elle ramassait une des pièces métalliques du foutras central. Au moins je n’avais pas affaire à des procéduriers qui ne voulaient rien déplacer avant de faire une liste exhaustive des éléments. Ouf. On allait se la jouer à la cool, donc. Tant mieux.

Spoiler:

Enfin une équipe qui n’était pas la pour me mettre des batons dans les roues. Visiblement, le recrutement avait mis les bouchées doubles pour ces deux la, parcequ’ils restaient pas les deux pieds dans le même sabot.

James, pour commencer. Il s’appelait james, donc. Et ben il n’avait pas perdu de temps pour examiner le cadavre, et il faisait ça consciencieusement, avec des gants et tout. Il ne tarda pas à m’expliquer que la victime avait a priori reçu une balle en plein cœur. Je hochai la tête, mais un truc clochait. Je savais pas encore quoi… Cette fichu intuition qui me lâchait pas quand je flairai une embrouille. Faut dire qu’il me rassura pas spécialement sur le côté « normalité » en précisant qu’il n’y avait pas eut de véritable impact sur le corps. Un petit doute aussi sur le fait que c’était bien le locataire…

« hmm.. un trousseau de clefs hein ? Pas le choix, va falloir voir si ça ne sert qu’a ouvrir ici, ou si des clefs servent pour ailleurs. »
Sur ces entre-faits, le motard sortis, pour passer un coup de fil. Ève, quant à elle, n’était pas rester à trier les lentilles non plus.
Et elle avait un don fichtrement pratique. Une sorte de voyante ? Enfin bref, un truc qui lui filait des flashs, qu’elle s’empressait de nous transcrire d’ailleurs. L’histoire était plus qu’interessante. Outre les trois qui s’étaient barrés, il y avait donc bien un mutant dans l’affaire, qui pouvait tuer rien qu’en touchant les gens. Pas super, ça, quant on y pensait.
James revint, nous annonçant l’arrivée de l’équipe scientifique. Pas un mal.

« un mutant à la solde d’un mariole accroc aux cigares cubains hmm ? Et, disons… combien de fournisseur de ce type de cigares il y aurait dans le coin ? S’il n’y en a pas beaucoup, tu pourrais avoir ce genre de flash pour savoir si un fournisseur en particulier approvisionne notre mariole ? En allant sur place, par exemple ? ». Je pris le temps de respirer un peu, pour trouver une trace confirmant. Pas facile, avec les odeurs de brulé, mais je la trouvais. « Je confirme en tout cas, mais je vais pas pouvoir suivre la trace, elle est trop diluée dans les autres odeurs….. J’en reviens pas d’avoir dit ça… », dis-je en secouant la tête de dépit. Pas glorieux.

« bon.. donc.. vu le « flash » que tu as eut, le coup de feu est une mise en scène ? Z’ont pas été terrible sur les détails si tu veux mon avis… Ou alors, ils ont tenté de tirer sur lui avant ce que tu as vu, et ça n’a pas marché, et ils sont passé au plan B. Je crois que je vai t’accompagner poser quelques questions au proprio, jouer à la cruche et fouiller dans sa tête pour voir si, au moins, c’est bien le locataire d’ici. » Je fis une pause. « je sais.. pas très reglo, mais c’est pas comme si on lui arrachait un aveux… »
« ok James, je vai jouer à la cruchone pendant que Eve lui tire les vers du nez.. ». Et ni une ni deux, j’emboitai le pas à ma partenaire.

(…) Le proprio avait l’air clean, propre sur lui. Le genre qui s’entretient, mais qui aime trop la bierre pour que ce soit efficace. Ademio Salangro. Un drôle de nom. Enfin moi aussi, si on va pars la, mais j’en ai plein, je peux donc en changer. La quarantaine, pas franchement antipathique, pas franchement séduisant non plus. Bref, passe-partout. Je fis donc la cruchonne de service, regardant régulièrement mes ongles, et me mirant dans mon miroir de poche, tout en faisant le minimum syndical.
« j’étais chez moi avec ma femme, cette nuit. Sanchez ? A quoi il ressemble ? Hmm.. Ben… Ah, oui, c’est vrai, il est peut être pas trop reconnaissable… Bah.. Un hispano, quoi… Les cheveux mi-long, pas franchement porté sur le rasage de prêt, souvent en jean , tshirt, rien de bien extravagant. Il me posait pas de problème, payait toujours sans faute, mais j’ai jamais vu personne d’autre chez lui. » Je pris un air inspiré avec un regard vide, tout en notant.

Dans sa tête, c’était à peu près la même chose. Quelques détails cependant. Je empressait de les communiquer télépathiquement à James et Eve.
« Bon, ça a l’air de coller. Des détails : il avait l’air louche, parfois un peu brusque, vulgaire, il effrayait un peu le proprio. Mais jamais de menace. Il payait toujours en liquide. Pas une piste intéressante spécialement . Oh. Et désolé, je préfère communiquer comme ça parfois, c’est plus simple. »

Bref, ce n’est pas côté proprio qu’on apprendrait grand-chose…

Spoiler:

Alors que, par habitude, je transmettais mes pensées, histoire d’aller plus vite, je commençai à m’énerver un peu. Jouer à la cruche était finalement pas si amusant que ça. Du moins, dans le cadre d’une enquête, ça perdait un peu de… saveur. Toujours est-il que je cru percevoir un léger froid entre moi et James, ce qui me fit me rappeler que les gens n’aimaient pas forcément recevoir des messages télépathiques. Combien de fois avais-je du expliquer que transmettre et lire était pas la même chose, même si je pouvais faire les deux. Après, c’était une question de confiance.

Ouais. Bon. Pour être honnête, en leur ayant annoncé que j’allais fouiner dans l’esprit du proprio, c’était un peu légitime de la part de mes collègues de se méfier de mes potentielles intrusions mentales. Je haussai les épaules en souriant benoitement à notre interlocuteur, lorsque Eve reçu un coup de fil. Après de brèves explications, elle s’en alla. Je ne l’enviai pas. Son don était précieux, aussi devais-t-on lui casser les pieds assez régulièrement. Sur un dernier sourire cruchon, je quittai donc le gentil proprio pour revenir sur les lieux.
Je reçu en réponse, à ce moment la, un Flash mental de mon collègue James. J’en profitai immédiatement pour fouiner la tête du proprio, mais cela ne m’appris rien. Visiblement, inconnu au bataillon.

Pénétrant dans la pièce, je le précisai donc à mon collègue.
« Inconnu au bataillon, le type que tu as vu. D’ailleurs, chapeau, comment …. ».. La, je dois bien l’admettre, je fus surprise de ce que je vis. Mon estimé collègue était carrément un polymorphe, il ressemblait à une sorte de… de… d’encre vivante. C’était plutôt raccord avec la machine. Je compris mieux, tout de suite, comment il avait pu aller si vite pour fouiner, sans rien déranger.
James continuait d’émettre, ce qui fut assez pratique pour avoir les détails.

« Impressionnant. Ton don, et le reste… Rien dans la tête du proprio donc. Pas d’ici… Je me demande quand même pourquoi ils ont pris la peine de bousiller la machine. Quand même pas pour planquer ce cadavre, ils devaient bien se douter qu’on fouinerait… Je veux en avoir le cœur net. Oh… Et… désolée pour la communication télépathique. Je pensai que ça irait plus vite, c’est une sale habitude… ».
Je souris alors qu’il reprenait forme humaine, se dirigeant vers le tonneau. Joli… le don… le reste…

Quand l’équipe scientifique arriva, j’en profitais pour observer toutes les pièces qu’ils déplaçaient. Je sortis un petit carnet de croquis, et leur indiquait la machine en priorité. Chaque pièce qu’ils mettaient dans un sac était noté par mes soins, et mon cerveau mis le turbo.
Petit à petit, j’esquissai la machine, avec moult détails, et je vérifiais qu’il ne manquait aucune pièce. A la fin, on pouvait voir, sur le croquis, une presse d’imprimerie qui avait du connaître des jours meilleurs, datant probablement des années 70-80.

Spoiler:

Elle était complète, ne manquait que la plaque d’impression. Je montrai le résultat à James.
« il ne manque rien, j’ai pu tout reconstituer. Il manque juste la plaque d’impression. Pourquoi s’emmerder avec une machine aussi vétuste ? Et pourquoi avoir brulé ce qui a priori a été imprimé ici ? Je ne sais pas si on va trouver beaucoup de trucs ici, encore, mais je peux te proposer un petit jeu, qui fait souvent son effet… Je l’appelle « Lazare lève toi ». C’est aussi le nom que je donne au café au bureau… »

Regardant le deuxième cadavre, avant qu’il ne soit embarqué par l’équipe, j’esquissai un sourire, projetant télépathiquement l’illusion. Je lui ressemblai à présent trait pour trait, pour tous ceux qui étaient dans mon périmètre, puis je bloquais cette illusion pour James.
« Je me doute que tu n’aimes pas, alors je t’ai juste montré à quoi je ressemble maintenant, mais toi seul continu à me voir sous ma vraie forme… SI ça te dit, on va faire un tour un peu dans le quartier, histoire de voir si des types sont restés et si ça les fais flipper de me revoir tout frais… »… En règle générale, les tueurs revenaient sur les lieux des crimes… Pas toujours…
Laissant le choix à James de m’accompagner ou non, je précisai, taquine « oh, et si tu veux te couler dans mon ombre, pour observer à loisir si on nous remarque, te gêne pas ».

Une fois dehors, donc, les gens que je croisait ne fire pas mine de me reconnâitre. En revanche, un bruit de crissement de pneus attira mon attention, et, tournant la tête, j’appercevai une voiture démarrer en trombe, au loin. Je notai rapidement la plaque d’immatriculation, zoomant sur cette dernière avant qu’elle ne disparaisse.

Je pris immédiatement mon cellulaire, et, demandant une vérification de plaque, j’eut la désagréable réponse…
« et merde, c’est une voiture volée…. Mauvaise piste »…
Je repris donc mon apparence normale, une fois rentrée à abris des regards…

(hrp : alors déja toutes mes excuses pour le temps que ça a pris, je répond dans le week a la mission leviathan aussi)

Finalement, James semblait le prendre plutôt à la cool, le fait que je me permette quelques intrusions télépathiques. Je tentai quand même de me refreiner… Pour moi ça s’apparentait presque à une tape dans le dos, mais on était pas encore pote.. Juste.. Collègues de travail. Il me suivit effectivement dehors, et je fus assez agréablement surprise qu’il ne rouspete pas après cette idée. En fait, a voir son regard, il semblait même s’amuser des méthodes disons toutes particulières que j’employait parfois. Tant mieux, j’étais pas vraiment d’humeur à me la jouer protocolaire. N’empêche que, du coup, il me suivit bel et bien dans la rue, et se fondit dans mon ombre. Je ne pu m’empêcher de me sentir mal à l’aise. Que voyais-t-il exactement sous cette forme ? J’avais l’impression de ne plus être vraiment moi-même, et encore moins toute seule…

Le malaise passa cependant alors que la voiture décampait, et que James tentait de la rattrapper se propulsant d’ombre en ombre. C’était un spectacle fascinant, et surtout très rapide. La plupart des regards devaient sans doute ne même pas avoir le temps de s’en apercevoir. Plutôt efficace. J’avoue avoir eut un peu peur qu’on me colle un bleu dans les pattes, mais ce n’était visiblement pas du tout le cas.
Quand il revint, je dois dire que je préférait largement sa forme humaine. Forme qui me posa d’ailleurs quelques questions.

« je peux tenir aussi longtemps qu’il le faut, je me fatigue pas vite. Par contre, mon rayon d’action est pas infini non plus.. Quelques dizaines de mètres. Suffisant quand on veut regarder la tronche des gens à qui ont fait le coup… On pars pour la pizzeria ? J’ai un faible pour les italiens… » fis-je avec un sourire bon enfant.

(…)

Ce ne fut pas bien long. Je profitais amplement de ma place, assise derrière James, sur sa moto, mais la balade ne dura pas assez longtemps pour que j’en profite réellement. Arrivée à la pizzeria, je repris mon numéro grand-guignolesque, afin de scruter la réaction des gens. Je remarquai assez vite que le caissier me regardait un peu de travers. Donc « mon » visage lui disait bel et bien quelque chose, mais à part ça, il n’y eut aucune réaction particulièrement intéressante de la part des employés… Ayant commandé un simple soda, je pris sur moi d’interroger les employés afin d’aller à l’essentiel.

Ayant montré rapidement ma carte, je pris un ton professionnel. Froid.
« enquête officielle. On a besoin de connaître les noms de vos clients réguliers. » Devant la mine renfrognée des employés, et du caissier, je fronçais les sourcils. « si vous voulez, on peut rendre ça encore plus officiel. Ce sera long, pénible et répétitif… » Phrase magique, les langues se délièrent, les documents apparurent. Il y avait quelques noms qui revenaient régulièrement, dont un certain richard Krane, qui avait un casier ici. Le seul à en avoir un d’ailleurs. Le caissier, finalement très aimable, ajouta :

« c’est avec lui que vous êtes venus une fois ou deux.. euh… Il a des ennuis ? »
« pas plus que vous, merci… » fis-je en guise de réponse. Une piste.. rien de plus, mais c’était toujours ça.

Je me retournai vers James.
« bon, on a un type qui est effectivement connu ici. Il nous faut les résultats du labo, et aussi l’autopsie. Tu préfères t’y prendre comment ? J’ai déjà tenté d’appeler le médecin pour l’autopsie, mais ça ne répond pas… Remarque, c’est sur que si il s’est déjà mis au boulot, c’est pas le moment de venir lui demander de nous raconter une histoire… Pour le labo, j’ai pas encore appelé… As you want, collègue… ».

Je pris une attitude « mec » pour éviter de griller ma couverture, ou de paraître bizarre, mais j’avais franchement hâte de me débarrasser de se déguisement, d’autant plus que ce n’était que les autres qui me percevaient ainsi, moi je n’avais pas changée…

James était pas né de la dernière pluie, il aurait surement d’autres idées, mais pour le moment, je ne voyais pas trop comment ces employés pouvaient nous aider plus. On savait qu’il y avait un régulier ici, et qu’il était venu avec mon déguisement originel… C’était déjà pas mal….