Carrefour(s) Pv Laura Evans, Rachel summers et Caitlyn Elioth

" Mes études ? L'art ! Un peu de tout, de la photographie à la peinture. Je sais, ça ne colle pas spécialement au personnage de surexcitée hyperactive que je suis mais disons que cela me calme et m'occupe l'esprit. Ho, et je suis également dans une petite troupe de théâtre. Viens me voir à l'occasion ! "

Rachel eut un sourire ; si elle ne voyait pas en quoi étudier l’art ne collait pas au personnage de surexcitée hyperactive, elle comprenait parfaitement le fait que cela la calme et lui occupe l’esprit, mais elle voyait également d’où sortait l’étrange esthétique du costume. En réalité, ce n’était pas moche, c’était elle qui était trop peu instruite pour en comprendre la beauté.

- D’accord, répondit-elle à la proposition, le théâtre étant une chose qu’elle n’avait jamais côtoyée, mais qui l’intéressait, tant qu’on ne lui demandait pas de monter sur scène en tout cas.

Laura enchaina, par un sujet assez sensible malgré son apparente normalité, qui fit détourner le regard à la rousse par honte et regret principalement, puis par un autre tout aussi sensible qu’amer, qui lui fit serrer les dents cette fois. Que répondre à cela ? Comment répondre que la chose qu’on lui avait « le plus » enseignée était de chasser et de tuer ses semblables ? Comment expliquer que le meilleur niveau scolaire qu’elle n’ait jamais eut était celui d’une gosse de douze ans ? Et cela n’était que le début, la suite faisant soupirer Rachel : pourquoi ne pas sauver le monde, quant on en avait les capacités ? Pourquoi ne pas exprimer son plein potentiel pour « le bien » de tous ? Pourquoi ne pas arranger les choses ?

- Je pourrais. Mais je ne le ferais pas.

C’était une déclaration sobre et simple, mais résolue à en devenir presque froide, car le Phénix était et serait inamovible sur ce sujet : jamais elle n’imposerait au monde son idéal, car cela reviendrait à trahir celui-ci, et à forcer tous les gens, chose que pour leur bien ou non, l’éthique et la morale lui interdisaient de faire. Et qu’elle ne voulait pas faire, de toute façon.

- Je crois que les gens peuvent s’accepter les uns les autres. Je crois que l’Humanité peut être unie ; les mutants ne sont pas une espèce à part entière, une espèce se définie par des caractéristiques similaires et le Gène X crée des résultats aléatoires. Je ne crois pas à l’Homo Superior, un mutant n’est pas moins humain qu’un albinos ou qu’un roux, génétiquement.

Sans doute cela pourrait-il changer à l’avenir, mais la Mutanité n’était pour elle qu’un nom pour la communauté mutante, comme la Négritude l’avait été pour celle des noirs. Faire la distinction, c’était déjà placer des barrières dans cette œuvre de paix et d’union que l’on tentait d’accomplir, et malheureusement, trop le faisaient. Oui, il y avait des différences, mais pas au point d’en être une humanité parallèle.

- J’ai le pouvoir de forcer le monde à s’accepter, mais je ne transgresserai pas le libre arbitre de chacun. Toute est une question de choix, et c’est le mien que de laisser le leur aux autres.

Un choix prit au-delà de la morale et de l’éthique, oui, mais prit naturellement, preuve que ces dernières n’avaient pas totalement disparues, quant bien même Rachel n’était pas de nature à imposer quoi que ce soit. Elle avait le pouvoir de le faire, mais elle craignait ce pouvoir et n’en userait pas. Mieux valaient qu’ils échouent plutôt qu’elle truque le destin du monde, car ils échoueraient tous, alors que prendre en main l’avenir à elle seule signifiait devenir Dieu. Il n’y avait pas de Dieu, il n’y avait que le Phénix, mais le Phénix n’apportait pas la paix, il apportait la fin et le renouveau ; chose qu’elle ne voulait pas non plus, même si elle savait qu’elle n’aurait le choix, si cela devait advenir.

- Tu as choisi l’art alors que tu excellerais en mathématiques ou en sports, et personne n’a le droit de te forcer à te tourner vers l’un ou vers l’autre. C’est ton choix, et toute sa valeur tient dans le fait que c’est le tien, non une chose qu’on t’impose.

Elle n’aimait pas philosopher, mais devait bien reconnaitre qu’à regarder le monde avec distanciation et à le découvrir et le redécouvrir, Rachel s’embarquait souvent sur les complexes voies du philosophe ; trop souvent. Elle avait lut du Platon et du Spinoza, du Kant et quelques bouts d’autres aussi, c’était rassurant de savoir qu’elle n’était pas la seule à s’interroger sur certaines choses, quant bien même leurs avis n’étaient pas toujours les siens, ou qu’elle n’en bitait que la moitié.

- Sinon, j’essaie d’aider à l’Institut. J’ai arrêté l’école à douze ans, donc les études c’est pas possible, mais je m’investi dans la sécurité, et j’espère devenir X-Men.

S’arrêtant, le Phénix porta son verre à ses lèvres et renversa la tête le plus en arrière possible pour dérober les dernières goûtes du liquide gazeux, suite à quoi elle reposa le gobelet et reprit la parole.

- L’art, je pense que j’aurai bien aimé étudier. La photographie témoigne du monde là où la peinture représente un monde, mais la photographie est une peinture de lumières alors que la peinture une photographie de couleurs. L’écriture donne à voir un monde alors que la vidéo le montre, mais l’écriture c’est imaginer une vidéo et la vidéo est une écriture matérialisée. Et… ainsi de suite.

Elle avait eut un trait d’inspiration, mais Rachel n’allait pas pousser le bouchon trop loin non plus, sans quoi elle était certaine de finir par s’emmêler et se prendre la tête.

- Mais c’est la philo qui m’aurait le plus plut je pense. Et tant que ça plait, les études, c'est le principal, tu ne penses pas ?

Visiblement, la philosophie était amusante, il n’y avait donc qu’elle pour se prendre la tête là-dessus ? Il n’aurait manqué plus que cela, tient !

" Il n'est jamais trop tard pour étudier tu sais mais par pitié ! Pas la philosophie ! Pas que je déteste carrément cette matière, ce qui est vrai entre parenthèses, mais tu en es déjà une à part entière ! "

Rachel buga un moment : comment cela, elle en était déjà une ? Oh, cela la flattait que Laura pense cela d’elle, mais elle n’était pas non plus apte à écrire et penser les choses qu’elle avait lut, d’elle-même en tout cas. Ce n’était pas qu’elle n’en fut pas capable, mais elle n’aimait pas philosopher car elle y associait l’idée d’une prise de tête, chose qu’elle détestait par-dessus tout, de plus, ce qu’elle avait fait jusqu’à présent ne lui avait pas paru réellement philosopher. Sans doute n’avaient-elles pas la même définition du terme, mais en tout cas, l’argumentation de Reverse fit sourire le Phénix ; peut-être que, oui, au final, il s’agissait de philosophie, même si de telles questions étaient, à ses yeux, légitimes et normales, quant bien même c’en résultait de son point de vue d’étrangère, ou encore de Phénix.

Quant à être l’une des grandes penseuses de ce siècle, elle n’aurait pas dit non, si cela n’avait pas impliqué penser, justement. Quant à imaginer des élèves dissipés entendre son nom, même s’il rentrait par une oreille pour ressortir par l’autre plus vite qu’il faudrait à Sanzo pour envoyer la sauce s’il la voyait nue un jour, c’était une idée sympathique (le nom et les élèves, pas Sanzo se masturbant).

" Sans rire, pour moi les Socrate, Platon, Freud et Vandamme, tu les enterres tous ! Rachel Summers, philosophe de l'âge des mutants ! Moi, je serais prête à y adhérer !"

- Merci.

Freud, c’était de la psychologie et de la psychanalyse, pas de la philosophie ! Rachel en était convaincue, pour être emmerdée une heure par semaine par Amy qui voulait faire son suivit psy, et dont les discussions étaient bien loin d’une réflexion sur le monde. Et Vandamme… elle devrait se rappeler de le chercher, parce qu’il était inconnu au bataillon celui-là ; après, il avait un nom à être après J-C…

Quant à ne pas toucher au libre arbitre, ce n’était pas une question de crédibilité ; il ne serait pas question de cela si elle forçait la paix, elle ne se poserait pas en autorité suprême, elle se contenterait de manipuler et de modifier les esprits de chacun, pour y inclure ce qu’elle voulait. Jamais les gens n’en auraient eut conscience, à part pour ceux entrainés contre la télépathie ou les télépathes eux-mêmes, cependant ce n’était pas dans sa nature que d’ainsi manipuler les autres, d’ainsi les forcer et les priver de leur liberté la plus élémentaire qu’était celle de penser. Quant à la vision commune, elle était d’accord, et l’avait trouvée pour sa part, mais se fut la dernière phrase, la question, qui la choqua.

Ainsi donc, était-ce ce que l’on pensait de l’Institut ? Ecole pour mutant ? Exclusivement ? Non, les humains n’y étaient pas interdits, même s’ils n’en avaient pas, ou peu dans le meilleur des cas.

" Acceptation et ouverture d'esprit ! Voilà ce que l'humanité à besoin ! "

Le Phénix sourit, même si elle n’était pas convaincue que le coup de pied au cul soit une bonne méthode, sachant qu’ils chercheraient à répliquer en s’estimant agressés, puisque c’étaient tous des enfants dans une cours de récréation, les rares adultes pouvant les surveiller les laissant faire leur choix, non sans leur avoir données des pistes certes, mais sans les guider non-plus. Il fallait bien grandir, cependant.

- En fait… l’Institut n’est pas fermé aux humains. Mais on y apprend à cultiver un don, ainsi si un surdoué doit pouvoir venir, c’est pas le cas de quelqu’un de normal. Puis la réputation passe toute envie à la plupart d’essayer d’y aller.

Chose regrettable d’ailleurs, car il faudrait que les deux partis fassent des efforts pour parvenir à l’acceptation, quant bien même ils éduquaient les mutants à faire le premier pas.

- L’Institut donne un enseignement pour que de jeunes gens puissent se réinsérer dans la société, en contrôlant leurs dons, et ainsi communiquent un idéal de paix, d’intégration et d’égalité. C’est un peu le même combat que Mandela avec l’apartheid.

Pauvre vieux, il devait lui rester un mois et quelques jours à vivre ; oui, il y avait un avantage à être née dans le futur, et avoir eut une éducation certes basique, mais d’une grande qualité, car on pouvait spoiler pas mal de monde sur pas mal de trucs, après cela ne se faisait pas.

- Quant à subir le regard des autres… y’en a surement deux-trois qu’essaieront de se la mesurer par rapport à toi, tu pourras les faire tourner en bourrique à loisir – y’en a quelques uns on sait pas trop de qu’ils font là-bas, m’enfin ca égaye le paysage, et au moins, ils ne font pas d’âneries dangereuses. A part ça, c’est plutôt calme.

Si on omettait les âneries de certains, qui n’étaient pas « dangereuses » à proprement parler puisque les X-Men et Danger étaient là pour gérer, les exercices de formations aux X-Men (pour les élèves concernés) et les éventuelles alertes d’attaque. Mais cela restait marginal.

- Si tu viens résider sur place, les dortoirs sont des chambres de quatre ou de deux, fonction, même si certains ont des aménagements particuliers, ou sont juste seuls. Le paysage est sympa, et les profs sont diversifiés. M’enfin, tu verras par toi-même.

Il était, aux yeux de la rousse, inutile de décrire l’Institut, les choses s’imposeraient d’elles-mêmes et chacun avait droit à son avis sur la bâtisse, même si la jeune femme était prête à donner le sien, s’il lui était demandé – et quant bien même il était assez incomparable, puisque les seuls autres lieux dans lesquels elle avait vécus n’étaient pas à comparer à tout semblant de vie normale.

- Je sais pas comment ça marche, mais tu dois pouvoir demander à ta fac un changement inter-semestre ou un truc du genre, non ? Si y’a des choses que t’aimerais savoir, je dois avoir quelques réponses. Après, tout ce qu'est administratif, ça me passe au-dessus de la tête, j'ai même pas de dossier.

" No soucis ! J'ai mon manager de carrière qui s'occupe des inscriptions en tout genre. Le réseau de l'université n'est pas des plus protégés pour un hacker doué et la reine de l'infiltration, je m'occuperais moi-même de me désinscrire de leur listing. Oui c'est pas franchement légal mais je vois ça comme de la libre circulation des connaissances universelles, le crime c'est de les faire payer avec des frais d'inscriptions exorbitants. "

Ce n’était pas réellement un crime, mais une normalité pour ce monde basé sur la valeur monétaire de toute chose ; bonne ou mauvaise, cette habitude était, et il fallait un système de valeur pour arranger les choses, toujours. Même au plus profond des camps de la mort, rien n'était gratuit, à part l’espoir et l’amour d’autrui. Quant aux méthodes de hacking, Rachel avait déjà observée Jade en faire, donc cela ne l’impressionnait pas beaucoup ; elle n’en était pas capable par flemme, principalement, mais sans doute pourrait-elle également se montrer très douée en informatique, après tout, c’était plus primitif que les technologies qu’elle avait côtoyées dans son enfance.

Et concernant les trouble-fêtes et autres cas de l’Institut, Laura Evans se disait parée pour s’être déjà entrainée contre… pas mal de monde, dans sa fac. Gros-Bras mono-neural, oui, ça il y en avait, mais des garces, moins ; pas assez évolués pour réellement le devenir, probablement.

" Et pour le calme, ne t'en fais pas, je rendrais sans problème les murs de l'institut plus agités, c'est ma spécialité ! Enfin, dans MES limites du raisonnable, je le concède. "

- Le fait pas trop quant même, je veux faire parti du système de sécurité et je suis pas très diplomate.

Certes, si le Phénix désirait servir de renfort à Danger dans le système de sécurité de l’Institut, c’était plus pour contrer les attaques externes, cependant maintenir l’ordre en interne, si c’était principalement le job des surveillants et des professeurs, pouvait entrer également dans ses attributions, s’il n’y avait personne de disponible, ou que le chaos était trop grand ; chose qu’une pseudo-justicière anarchique et sur-vitaminée devait parfaitement considérer comme dans ses limites.

- Puis Emma est encore moins diplomate que moi, niveau punition.

Et cela tenait de l’euphémisme ; le plus grand trublion connu à l’Institut à ce jour restait Caitlyn Elioth, chose étonnante pour ceux qui ne la connaissaient que comme conseillère sociale, mais qui avait été effective, même si Rachel était arrivée en pleine période de calme et de début de prise de responsabilité. Et lorsqu’on savait que la Directrice Adjointe n’avait pas hésité à manipuler son esprit pour lui donner la diarrhée dès qu’elle fumait un joint ou encore qu’elle se prenne pour une grenouille durant une journée entière, on savait qu’il fallait se méfier des limites des autres, aussi.

Après, il était peu probable que Laura se fasse renvoyée, cependant, considérant combien Xavier et ses donateurs étaient bonnes poires par rapport à leurs étudiants. Néanmoins, en cas de problème grave, cela restait une possibilité, il ne fallait pas se croire à l’abri de tout non plus.

Revenant aux questions de Laura, le Phénix écouta sans rien dire, attendant simplement qu’elle ait finie. Il était question de véritable identité, de costume, de surnom, des choses qui ne se seraient même pas demandées pour un établissement normal, mais qui, visiblement, l’étaient pour l’Institution Charles Xavier. Quant à trois jours pour trouver celui de Reverse, elle devait donc mettre au moins trois jours avant de venir, ou alors attendre les vacances scolaires, ou encore demander à d’autres s’ils avaient des idées ; du système D, quoi. Et pour le blog, à loisir, sans doute était-ce mieux, mais ce n’était pas une question, juste une réflexion à voix haute, qui ne concernant nullement le Phénix, à l’inverse de la dernière phrase.

" Okay, j'ai encore du travail avant d'être X-woman en chef ! Cyclope est sur la liste des célibataires ? Je peux peut-être monter plus vite en grade en sa compagnie ! Haha ! "

La bouche de Rachel s’entrouvrit, mais nul mot n’en sortit, principalement parce qu’elle réussit à les retenir, malgré que la réplique fasse mal. Que son père ait eut beaucoup de succès auprès des femmes, cela ne lui était pas inconnu, mais la situation de celui de ce monde, qu’elle-même n’avait jamais rencontré, était plus problématique. Et en entendre parler ainsi attristait la rousse ; au moins, Caitlyn avait eut raison : ce n’était pas parce qu’elle avait décidé de s’appeler « Summers » qu’un lien était supposé entre elle et son père.

- Cyclope… n’est pas chef d’équipe, c’est Storm. Et elle ne supporte pas l’insubordination.

Chose qui avait causé quelques problèmes par le passé, et témoignait de la grande magnanimité d’Ororo, vis-à-vis de Rachel en tout cas, qui se refusait à une obéissance due, envers quiconque.

- Et pour la véritable identité, tu peux essayer de t’inscrire sous une fausse, mais tu seras rapidement percée à jour, et ça ne jouera en ta faveur ni envers l’Institut, ni envers le BAM. Mais si tu veux un consume, on en a, oui, et ils doivent valoir, de mémoire, plusieurs dizaine de milliers de dollar, même si on les fourni gratuitement aux apprentis X-Men ; se sont des combinaisons en Molécules Instables, si ça te parle.

Des petites joujoux coutant énormément d’argent, mais leur technologie valant bien plus que cela, et une invention de sa belle famille, d’ailleurs. Rachel ne s’habillait que de cette matière, quant bien même elle était à même de lui donner l’aspect et les formes d’autres, car elle s’y était habituée depuis longtemps, et que les propriétés uniques de la Molécule Instable rendaient obsolète les caractéristiques des autres vêtements ; et le fait qu’elle puisse les créer à partir de l’air ambiant, supprimant ainsi les coûts de production, était un avantage non négligeable à l’obtention d’une multitude de tenues, qu’elle altérerait encore au gré de ses envies. L’invocation de fringues était tellement plus utile qu’une capacité de destruction massive, dommage que la grande majorité des gens soient trop bête pour le percevoir.

- Par contre… je croyais que ces histoires d’X-Men, cela ne t’intéressait pas. Tu l’as dit tout à l’heure, non ?

Rares étaient les élèves de l’Institut à ne pas encenser les X-Men ou fantasmer de devenir comme eux pour jouer les super-héros, preuve qu’ils n’avaient rien comprit au rôle éducatif et protecteur et n’en avaient retenu que la BAGARRE, chose étant certes la politique de certain, mais étant inutile dans le cadre tant de l’Institut que de l’idéologie pacifique qu’ils étaient sensés défendre, cependant il avait semblé que Laura fasse partie de la minorité « sérieuse » et tournée vers l’extérieure, tout du moins s’était le souvenir que le Phénix gardait des discussions précédente. Après, si ne devenait pas X-Men qui le voulait, sans doute Reverse avait-elle plus de chance que tous les élèves s’étant inscrit au Projet Héritage sans pour autant chercher d’X-Men tuteur ou faire autre chose qu’attendre bêtement qu’on leur ordonne ou propose quelque chose, si tant était qu’ils répondent présent lorsqu’une telle chose était faite, du fait de son entrainement et de son volontarisme, mais cela ne garantissait en rien d’y parvenir. Elle avait encore beaucoup de choses à apprendre, et surtout, ce n’était pas le genre de décision qui se prenait à la légère, ou sur un coût de tête, surtout pour une personne aussi peu prête aux sacrifices que l’était Laura.

Sans doute la soirée n’allait pas tarder à se terminer, cependant il fallait être sur de savoir pourquoi Laura venait à l’Institut, ce qu’elle venait y chercher, aux yeux de Rachel, sans quoi il serait impossible de l’y guider au mieux.

Normale que la « super-équipe » de l’Institut éveille l’intérêt maintenant qu’elle renonçait à sa carrière de justicière ? Viser les « hautes-sphères » de leur camp ? Rachel resta perplexe à ces déclarations, mais n’ajouta rien. Laura n’avait rien comprit au rôle de la X-Team ou des X-Men en général, mais ce n’était pas au Phénix de lui expliquer cela, et encore moins dans un tel lieu. La brunette manquait de recul et de réflexion, oui, mais son ambition et son enthousiasme ne compensaient pas forcément, s’ils menaçaient de l’envoyer dans le mur. Mais à rencontrer des X-Men ou découvrir l’Institution, elle comprendrait par elle-même, la rousse la savait suffisamment intelligente pour cela.

"C'est toujours bien de connaitre des personnes du côté de la sécurité, ça peut servir… La diplomatie n'est pas mon fort non plus, cela tombe bien non ? Emma et Storm, je ne les connais pas encore mais je peux compter sur toi n'est-ce pas !"

Ce n’était pas une question et le Phénix fronça les sourcils, ne comprenant pas pour quoi Laura pouvait compter sur elle ? L’aider si elle se foutait trop dans la merde ? Vis-à-vis d’autres élèves, oui, vis-à-vis de la structure encadrante, non. Rachel ferait ce qu’elle estimait nécessaire et c’était tout, elle avait déjà à surveiller et guider une tueuse à personnalité multiple dont la « bonne » avait 6 ans d’âge mental et une ex-Confrériste lolita-gothique ; oui, elle étendait son protectorat sur beaucoup de personnes, mais ces dernières devaient avoir touché ses affects, et non dans le but de la manipuler. La seule personne qui l’avait fait par le passé avait vue sa vie jouée à pile ou face, même si au final, la jeune femme l’avait laissée vivre non sans couper tous les ponts et ne plus jamais lui adresser la parole.

Laura reprit la parole, parlant d’abandonner sa vie privée si elle voulait devenir mutante ; quel rapport ? Mutante, elle l’était déjà, et sa vie à l’Institution X ne serait pas très différente de celle à la fac, sauf que les autres sauraient qu’elle avait des pouvoirs, et quelques uns cherchaient à se la mesurer avec elle, du coup. Prendre conscience des conséquences de ses actes, comme dans tout univers régit par la causalité, en somme. Mais visiblement, la contrepartie des molécules instables lui allait ; ça protégeait des balles, d’un côté, même s’il fallait éviter les perforantes et les lames tout de même, ça restait du tissus.

"Brrr en tout cas, j'ai hâte d'y être maintenant. C'est excitant de se dire qu'on va changer ! Ca vaut bien une murge mémorable hahaha !"

- Surement. Mais je la prendrai pas avec toi, je l’ai fait qu’une fois, et… bah je le referais pas. Pis on a pas beaucoup d’argent.

Devait-elle répondre ? Elle n’en avait aucune idée, mais elle l’avait fait quant même. Et en parlant de n’avoir que peu d’argent, elle demanda l’addition, avec pour but de se débarrasser de l’entièreté de la monnaie crée, même s’il y avait surplus.

- Je suis contente d’avoir fait ta connaissance, et je me chargerai de t’accueillir et de te faire visiter l’Institut quant tu viendras, promis. Mais pour ce soir, je pense que nous en avons fait assez.

Se levant doucement et regardant Laura avec son maigre sourire, Rachel attendit qu’elle en fasse de même pour poursuivre.

- Tu changeras, oui, tu t’amélioreras surement dans certains domaines. Tu apprendras la responsabilité, de ses actes comme d’autres, et il n’est pas plus bel héroïsme que l’altruisme, car s’il n’est ni légendaire ni surhumain, il est ce qui contribue le plus à améliorer le monde, même si ce n’est aider que quelques personnes sur des milliards. Je crois que tu peux le faire, Laura.

Sortant de nouveau dans la rue enneigée, le Phénix ne se permit aucun contact d’au-revoir, se contentant d’une dernière phrase.

- Tu es à un carrefour de ta vie, et je pense que tu as prit l’une des rues qui peuvent te conduire au meilleur, pour toi comme pour les autres ; à toi de voir ce que tu en feras. En attendant, bonne murge.

Attendant une réponse avant de s’envoler, la jeune femme ne le fit pas moins rapidement, s’éclipsant dans les cieux nocturnes. Son œil gauche s’alluma de sa marque psychique alors qu’elle cherchait Caitlyn, qu’elle ne tarda pas à trouver ni à rejoindre.

Elle l’attendait à la sortie, bras croisés et adossée au mur adjacent à la porte, auréolée des flammes du Phénix, la silhouette ardente crépitant autour d’elle pour former sa second apparence, superposant les faciès humains et cosmiques. Sa tenue avait également changée, la combinaison rouge frappée du cigle pectoral du Phénix et complétée des manches, des longues bottes à talon et de la ceinture asymétrique jaunes, mais le pire restait ses regards, qui le fixèrent avec une froideur agressive, dont sa fluette voix témoigna également l’instant suivant.

- Gardes ta langue dans ta bouche, vipère, ou je te l’arrache ainsi que toute ta mâchoire inférieure.

Son talon claqua lorsqu’elle le dégagea du mur pour le poser sur le sol, et décroisant les bras, elle fit un autre pas tout aussi menaçant.

- Tu t’es déjà attiré mon regard en jouant avec ce qui m’appartient.

Tout comme Maybe, cependant du haut de son « génie génétique et métaphysique », il n’avait put comprendre la faille et ce qu'il en coûterait. Tendant la main en avant, une serre de flammes agissant de concert, le Phénix immobilisa sa proie, s’approchant de lui tel le juge qu’elle était, déclamant sa sentence.

- Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme ; l’une des lois simples de la physique. Lorsque tu t’es « fractionné », plus que de ton esprit, cela l’a en effet fait de ton âme, de l’énergie vitale qui la constitue. Sauf que cela n’en a pas recréé, tu as toujours la même quantité, brisée…

Arrivant dans son dos, elle se mit sur la pointe des pieds et approcha son visage de celui de son vis-à-vis pour lui murmurer à l’oreille, intimement, comme à quelqu’un que l’on tue.

- Ton corps va dégénérer, et lorsque cela en aura fini, tu ne seras plus qu’une carcasse prête à tomber en poussière. Tu n’es pas capable de régénérer suffisamment vite pour éviter cela, ça ne fera que prendre plus de temps.

Une nouvelle énergie vitale, une nouvelle âme, une réincarnation, voilà ce qu’il fallait pour éviter que cela n’en finisse ainsi. Voilà pourquoi Maybe avait manipulée Sinistre et les Maraudeurs en Décembre, et voilà pourquoi Rachel s’était sacrifiée, pour que Caitlyn, cette Caitlyn, guérisse du fractionnement de sa vie même.

Se détournant pour s'en aller retrouver sa sœur de cœur, le Phénix ne le regarda même pas pour finir.

- Je n’ai même pas besoin de te condamner à mort, tu l’as fait tout seul.

----- Fin du Rp pour Laura -----
----- Have a nice day !    -----