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Sujet: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mer 24 Avr - 12:03
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mer 24 Avr - 13:48
L.A.
Deux lettres c’est beaucoup pout un fairepart de décès. Et pourtant ils ont tenté de faire les choses en grand ici, le summum de la coolitude décadente, effrayante et navrante jusqu’à son moindre cliché du genre qui finit par vous faire froid dans le dos et vous donner la gerbe malgré un soleil de plomb et des petasses bimbotées à tous les feux rouges. Cette ville n’a aucune âme et s’enferme dans une lenteur presque hypnotique. Pas déçu du voyage, les nouveaux pionniers du rêve américain ? Surement ! Parce que là où New York pue la vieille pute et l’urine de clodo et Cisco qui grouille de touristes avides d’expériences factices, La cité des anges s’affiche comme une double page d’un Playboy oublié sur le banc d’une connerie de station de métro : désirable à première vue, puant le photoshop lorsqu’on y regarde à deux fois. La vérité, c’est que rien ne tient debout ici, tout s’effrite lorsqu’on gratte le vernis de l’American power, tout est bouffé par la vermine d’un monde qui s’étonne d’être encore là à se palper l’entre jambe dans une illusion de grandeur…Même les bas-fonds finissent par me filer la nausée, illusion de dangerosité, météores en recherche de devenir, tout est navrant de banalité : les faux durs jouent leur éternel couplet et les vrais cons ne prennent même plus la pudeur de cacher leur particularisme.
Mettre une section en place ici relève de la pure utopie, la population mutante y est plus abrutie que la moyenne et la capacité à surfer est élevée au rang de pouvoir d’importance cruciale. De toute façon, ceux qui ont eu une étincelle d’intelligence ont eu le bon gout de quitter les plages pour tenter leur chance sur la Cote est : qui a dit qu’Héliotropisme et gène X faisait bon ménage ? Pas moi en tout cas…Dans la fraicheur des nuits poisseuses de New York, les petits garçons se pissent dessus en cauchemardant sur Magneto, à Beverly les petite filles s’émoussent le bas du ventre en pensant à Bieber : foutu monde de merde. On m’a envoyé pour trois jours pour superviser un groupe de pseudos clodos certains que pisser sur l’establishment était un acte de rébellion intense à la portée toute Warholienne. Au bout de quatre « Yo Man », j’avais déjà envie de les trucider, au bout de dix, je les ai orienté sur un coup classique du style « regarde on est des tueurs !! On va faire sauter un musée ! ». J’ai tout fait pour qu’ils foirent l’affaire, me faisant appeler Daniel Hopes pour le coup…Ca les emmerdera au BAM tient ! On prend son pied comme on peut et je déteste le surf du coup, l’inaction me pèse. En fin de compte, je n’ai pas eu besoin de pousser très loin, ils se sont fait interpeler sur le perron du musée : y’en a même un qui a hurlé « Vive Magnetor ! ». Comme quoi mutation génétique et eugénisme, y’a matière à discuter. Finalement j’aurai du lui coller une bastos mais pas de regret car qui sait si dans les cellules à air conditionnées des prisons de L.A, la pratique grégaire de l’élargissement du cercle de ses amis ne leur sera pas plus profitable qu’un simple trou sur le front dont ils ne pourrons pas modifier le diamètre à loisir : c’est ce qui s’appelle être un bon samaritain…enfin, je pense.
En attendant, j’avais l’âme en cendres devant une telle désillusion, pas encore réduit comme Diogène à chercher sur l’agora à l’aide d’une lampe un « homme » sous un soleil de plomb, mais avec une envie profonde de retourner dans son tonneau pour qu’on me réveille à la prochaine mutation génétique. Désillusion et douleur ça va de pair ? Mon corps n’était qu’une plaie béante et ses stigmates portaient la signature de retrouvailles fraternelles dont la chaleur m’avait couté quelques côtes cassées, des bosses et des bleus en pagaille au point de retourner quelques semaines sur la Côte Ouest histoire de se faire oublier. Caitlyn m’avait ravagé la gueule, rien n’est plus vrai que cela. Elle m’avait foutu la trempe de ma vie et pire, elle m’avait « laissé vivre ». C’était ses propres mots, elle « tolérait mon existence » : connerie de rouquine arrogante. Une sœur, ça devrait pas grandir, ça devrait juste se contenter de fermer sa mouille et d’être mignonne, mais de toute façon, elle n’était déjà pas très portée sur la tendresse quand elle était plus jeune et le fait d’être passé végétarienne et de brouter de la verdure ne l’avait pas adoucie, au contraire : c’était une foutue garce et une garce foutrement forte. Assez pour forcer le respect et me faire comprendre dans le fond QUI avait réellement besoin d’être protégé à présent.
Comment j’ai atterri dans ce troquet atypique qui avait au moins le mérite de ne pas servir des « cocktails de bobos » comme spécialité ? Je n’en sais rien, je zonais en attendant la nuit histoire de piquer une caisse pour regagner Cisco mais j’avais toujours ce gout amer à essayer de me faire passer dans la bouche. Un Bourbon, ça aide mais ça ne tue pas l’ennui, ça ne tue que la conscience. J’attendais…J’attendais qu’on vienne me distraire parce qu’il est vrai que c’est toujours lorsqu’on n’attend plus rien de précis que le plus surprenant se produit. Et il se produisit.
Je l’ai su dès qu’elle est entrée, aussi vite que je l’ai identifié, aussi vite que j’en ai douté aussi. Même si je suis le roi des fumiers et un sale con de premier ordre, je reste un professionnel et ce qui nous différencie de l’état de cadavre ou de détenus, nous autres les « terroristes », ça reste une excellente gestion de l’information. J’étais sans doutes l’un des seuls confreristes à m’intéresser de près à ce qui compose la charmante pépinière de ce que l’Institut pour Jeunes Séquestrés du Monde du Professeur Xavier, Barnum des temps moderne à l’idéologie moribonde, comporte de traumatisés paramilitaires en mal d’héroïsme et de reconnaissance et pour cause…avoir une sœur en combi moulante avec un X sur les fesses, ça pousse à être prudent à défaut que de devenir Fan-Boy.
Les lunettes…modèle unique, et pour cause. Les lunettes, trois pairs uniquement et c’est de la bouche même d’une Irlandaise excédée qui en portait une comme serre tète que je tenais l’info. La description cadrait assez bien avec son profil : peu de photos circulaient mais la coïncidence était trop grande. Elle se nommait Jubilee et c’était elle qui avait fait de Cait ce qu’elle était à présent, entre autre. Mais c’était surtout une X men. Ce qui poussait forcément à ce que nous nous foutions joyeusement sur la gueule. Sauf que nous n’étions pas New York, sauf qu’elle n’avait pas franchement l’air d’aller bien et qu’à ma connaissance, Jubilee ne combat pas au sabre, ni ne s’amuse à effrayer l’autochtone en le montrant d’une manière si ostentatoire. Et sauf que franchement, je n’en avais aucune envie, n’ayant rien à foutre d’une vision manichéenne des choses, j’avais rien de personnel contre elle et aucune envie de lui montrer « quel homme viril je suis » a grand renfort de testostérone.
L’ayant observée à la dérobade, je me contentais de sourire et de replonger mon regard dans mon verre. C’est alors que je vis l’une des serveuses s’emparer de son téléphone portable en jetant un regard inquiet vers la table, c’était largement suffisant pour comprendre, j’avais vécu ça un million de fois. Pas aujourd’hui, on avait tous droit à ce qu’on nous foute la paix, tous.
- Raccroche ça, gamine. Laisse pisser.
Un regard intimident, ça fonctionnait toujours même si ca faisait terriblement cliché. Elle sembla hésiter comme interloquée par ma remarque. Cette légende sur les blondes forçait à ma misogynie latente.
- Fous lui la paix, j’ai dit raccroche.
Elle murmura presque à mon intention.
- Mais elle a un sabre…c’est..
Un soupire, pourquoi les gens sont toujours des livres qu’on a toujours tous déjà lu.
- C’est une foutue cosplayeuse, San Diego n’est pas si loin…C’est pas choquant, regarde toi avec ta touche de pute siliconée, je suis choqué aussi et c’est pas pour autant que je sonne les autorités, non ? Alors laisse la tranquille…Ho et puis excuses pour « pute ». Allez raccroche et je te donnerai un petit billet, tu seras « swag ».
Nom de dieu de bled de ploucs…j’aurai peut-être dû utiliser le « Yo » qui va avec ? Mon dieu j’aimerai déjà être parti mais cette situation a quelque chose de tellement originale que je vais rester ici, assis les fesses sur un volcan.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mer 24 Avr - 16:00
Ma tête dans mes mains, le regard vide posé sur la table tout comme mes coudes, j'attendais qu'on m'apporte de quoi manger avant de rencontrer l'assassin de mes parents et ainsi de connaître tous les détails. Que vais-je faire ensuite ? Je n'en ai aucune idée tout dépendra de lui et de ses sbires. Ils n'ont fait que me provoquer là où j’étais heureuse. Ils n'ont fait que me ramener de douloureux souvenirs et me voler mon sourire., pourquoi les épargnerais-je ? Mais je me demandais également ce qu'ils avaient derrière la tête. Je voulais savoir pourquoi surgir dans ma vie alors qu'ils étaient absents tout ce temps. Que veulent-ils ? Qu'attendent-ils de moi ? Ils ne sont pas en position pour me demander quoique ce soit et je n'ai aucune envie de les aider d'aucunes manières alors il leur reste plus que du chantage, non ? Ou alors sont-ils juste suicidaire ? Ou masochiste... Je relève mon regard vers l'assemblée de ce bar, balayant rapidement leurs regards. Ils étaient pratiquement tous à me regarder du coin de l’œil. Alors que je me demandais pourquoi ils me fixaient presque tous je me souvint que sur la table j'avais machinalement ou plutôt négligemment déposer Destinée. Pourquoi je l'appelle comme ça cette ferraille d'ailleurs ? Ils devaient en effet se poser de sérieuses question et on était à Los Angeles et pas à Brooklyn. Néanmoins ils commençaient à m'emmerder et cela devait être clairement due à mon humeur de la soirée.
Je saisi l'épée et la dépose à terre, sous ma chaise dans un cliquetis métallique. Mais leurs regards, même si moins fixés sur moi, n'en restaient pas moins des coups d’œil furtifs alors que deux grands mères sortaient silencieusement du bar. Certains discutaient et il y régnait un brouhaha même si il était clairement plus diffus et calme, plus pesant aussi. Je les fixais donc aussi. Je les fixais avec mes yeux de déterrée et de blasée. Des yeux de filles dont il ne reste presque plus rien et qui serait prête à se jeter d'un pont à la première occasion. Pourtant... Il y demeurait un regard différent des autres dans l'assemblée. Amusé ? Intéressée ? Agacé ? Quoiqu'il en soit il avait les mêmes yeux et le même regard que toutes les personnes que j'avais croisées lorsque j'errais dans la rue. C'était quoi ce type ? Je levais un sourcil avant de détourner le regard pour voir arriver tremblante une serveuse.
Je ne répondis pas. La regardant avec des gros yeux de poissons.
« Heu, non, rien, excusez-moi. »
Dit-elle en s'éloignant avec un air bizarre. Qu'est-ce qui lui prenait ? C'était encore le coup de mon épée ? C'est vrai que c'était pas banal mais au point de faire flipper tout un bar ça me sciait. Mon expression se transformait en quelque chose de plus agacé alors que... Oh et puis merde qu'est-ce-qu'ils ont encore ?
« Ça va, c'est bon... Pétez un coup ! C'est pas une vrai, Ok ? C'est... c'est pour un festival... Ouais, un festival pour bridés où on fait des cabrioles et des danses débiles en mangeant et lançant du riz en même temps ! »
Je m'étais emportée et voilà que le silence régnait. J'étais sans aucun doute à bout de nerf mais je ne me soupçonnais pas un instant capable de provoquer tout un bar à moi tout seul tout ça parce qu'il y a une serveuse un peu nerveuse. Il fallait que je me calme sinon ça allait mal se terminer. Ils ne me regardent plus désormais, ils mangent leurs merdes mêmes si quelques murmures et quelques rires en fond de salle parviennent jusqu'à mes oreilles. Je fixe une dernier fois le type au regards de chien errant. Le genre de regard des mecs qui ont vu la merde et qui s'en sortiront jamais réellement. Je sens que je deviens rouge. Rouge de honte ou de colère je n'en sais trop rien. Peu importe désormais. J’agrippe mon épée, recule brusquement ma chaise en me levant, jette quelques billets sur la table et mord dans mon sandwich tout en quittant ce bar. Dehors il se fait plus sombre, mais la place en face du restaurant est plus calme. Je m'assois à quelques mètres de l'entrée, un peu désaxée pour pas qu'on me fixe du bar à travers la vitre, m'asseyant sur un banc libre. Je fais face au bar et je dépose ce fichu sabre à mes pieds, observant ce sandwich dégueulasse à moitié entamé. Je ne sais pas si il est dégueulasse à cause de tout ça ou si il l'est vraiment, mais je vais mettre quelques minutes pour le finir c'est sur. Mon ventre gargouille, je n'ai pas mangé dans l'avion et donc de toute la journée et je le ressent maintenant.
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mer 24 Avr - 20:13
Now the only thing a gambler needs Is a suitcase and trunk And the only time he's satisfied Is when he's on a drunk
Oh mother tell your children Not to do what I have done Spend your lives in sin and misery In the House of the Rising Sun
Et bien en voilà un sacré caractère et cet orage qui venait de refroidir l’ambiance de la gargote mieux qu’un kasher de Ice Tea était à certain point de vue beaucoup plus révélateur qu’il n’y paraissait. Est-ce la raison pour laquelle ce non-évènement me fit sourire malgré moi même si je ne levais pas les yeux de mon verre ou est-ce parce que j’imaginais aisément les prises de tête qu’elle avait dû affronter avec le caractère revêche de ma sœur ? Trop tôt pour l’envisager et la tempête retombait déjà dans le verre d’eau accompagnée d’une apathie quasi générale. Mais revenons sur les éclats de voix, c’est bien plus pertinent que ce conglomérat d’adipeux en sueur certains d’avoir un truc « fun » à raconter sur myspace dans les secondes qui viennent. Est-ce à dire que chacun de nos propos ont des niveaux de lecture différente ? Oui c’est une idée que j’aime à avoir. Ce n’est pas une question de ton, vous pouvez envoyer chier quelqu’un avec un million de manière différente, c’est juste ces égarements qui nous échappent et nous trahissent et de mon point de vue, cette X woman au bout du rouleau n’était plus tenue que par un assemblage hasardeux de morceau de scotch. Les X men prennent-ils des vacances ? Improbable puisque les emmerdes n’en prennent jamais.
Elle s’est levée avec la colère incertaine de ces armes qui ne savent pas vers quoi se diriger et je sais dans ses mouvements, oui, je sais déjà quelle magnifique combattante j’ai devant moi. Précise, létale, fougueuse à vous envoyer des chevauchés nocturnes dont le souvenir vous arrachent des regrets jusqu’au fond d’un alcool amnésiant. Une souffrance certaine et une maitrise aussi calculée que son énervement l’a débordée. Je vois déjà tout ça, parce que c’est plus que mon job : c’est ma came.
Et le vide regarde le vide. Tu le vois ma belle ? Tu la vois la réalité du trottoir : moi je t’en donnerai pas d’l’amour, tu sais. Je te donnerai seulement ce que tu veux prendre : la dureté du bitume, la noirceur de ton miroir parce que c’est déjà ce que tu regardes là, une ombre, ton ombre sauf que tu ne l’avais jamais véritablement vu sous cette angle aussi torturée et pitoyable. Nous sommes pareilles et puisque tu rougis si bien, tu le sais déjà aussi. Je suis une de ces conneries de poète urbain, ça m’émeut, cette situation m’émeut parce que c’est loin d’être anodin, parce que le Ying et le Yang savent se voir et savent se mêler pour former autre chose…ça par contre tu ne l’as pas encore compris, ça par contre, tu préfères le fuir. Tu n’en es qu’au début mais avec amusement tu commences là où j’ai fini : Putain ce que tu es belle malgré tout.
Elle est partie et l’univers entier se referme sur lui-même en un vide obscène, effrayant et sidérant de non-sens. Alors je reporte mon attention sur mon verre à mi perdre de force. Certains moments de la vie me troublent aux larmes, c’est trois fois rien, un trop plein de conneries quand la vie sonne trop lourd, quand l’air étouffe au lieu d’aider. C’est juste ces moments rares et tremblants où on se sent redevenu fragile et dépendant, comme un papillon s’en va griller sur la lumière. Ca devait s’arrêter là, comme une histoire mise en chanson de deux personnes qui se croisent, deux personnes si proches dans leur regard et leur fonction qu’ils finissent par s’ignorer. C’est comme ça que tourne le monde et c’est comme ça qu’il est plus rassurant.
Sauf que ça ne se terminera pas comme ça, il est des appels évidents qui finissent par ne générer que des morsures de regrets se livrant à la nuit. Et je tiens à préserver le peu de sommeil dont je puis encore être capable. D’un trait je vide mon verre avant de déposer quelques dollars sur le zinc avec un geste de désintérêt aussi profond que l’écœurement qui me soulève à demeurer dans ce lieu vide de surprise.
L’air est toujours d’une lourdeur insupportable et le calme n’est que relatif entre bruits de voiture et cris divers. D’un geste lent je sacrifie à mon vice en m’allumant cette cigarette qui conditionne ma vie, un automatisme plus qu’une drogue, une faiblesse plus qu’un besoin. Elle n’est pas difficile à trouver, ça aussi je m’en doutais. Elle attend quelque chose, j’ai bien dit quelque chose et certainement pas quelqu’un. Avec un tel regard, on n’attend personne. La nuit tombe, propice aux confidences, propices aux mauvaises rencontres mais y’en a-t-il vraiment de bonnes ? Je ne saurais dire.
Je sais qu’elle m’observe, je le sais puisque je fais de même. Un long moment d’éternité qui est déjà comme une victoire parce que par son silence, je sais quelque chose la trouble. Je reste à distance, elle le remarque, elle sait que c’est un réflexe de combattant, ça et la lenteur des mouvements. Je ne réduirai pas la distance me contentant de me déplacer à l’oblique pour aller me placer dos contre un arbre, mains dans les poches de ma veste de cuir éculé, la cigarette toujours aux lèvres. C’est moi qui entre dans son univers, c’est à moi de rompre le silence, c’est notre règle, j’y sacrifie.
- Des bridés où on fait des cabrioles et des danses débiles en mangeant et lançant du riz en même temps…sérieux….T’as conscience que la moitié de ces cons t’ont cru ? La prochaine fois, pousse le vice jusqu’à imprimer des faux prospectus…tu verras c’est encore plus drôle. Conseil, tu devrais pas te balader en ville avec ton coupe papier, tu tomberas toujours sur un ou deux fondus qui ont oublié d’avoir peur et ont le marché noir ou Ebay dans le crane…Une des règles de la rue, ma belle, c’est que si tu veux t’y mouvoir comme un poisson dans le grand bain, soit tu suis le groupe, soit tu trouves un requin et tu deviens poisson pilote, soit tu restes dans le corail pour éviter de te faire remarquer…Pour le coup, t’as tout faux. Chouettes lunettes, au fait.
Je tirais sur ma cigarette en me raclant la gorge.
- Et là, l’éternelle question, qu’est-ce que me veut ce connard ? Je te l’économise : moi je veux rien, c’est juste la curiosité de savoir …ce que tu veux…toi.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Jeu 25 Avr - 0:02
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 26 Avr - 19:51
L’art est dans le silence, cette infime zone de respect qui veut dire tellement plus, ce moment de flottement où l’échange se mesure, le poids des mots se fait plus insistant, presque palpable au point qu’il finit par se suffire à lui-même et n’être qu’une réponse en soi. J’ai tellement à dire mais tellement l’envie de la voir se consumer devant moi, tournoyer dans la pénombre de ses propres doutes comme un soleil craché sur une peinture d’art brut mais à l’émotion aussi cinglante qu’une lame sur une nuque. Et ce regard d’une sincérité troublante à mi-chemin entre douleur et analogie, il vaut toutes les blessures du monde, toutes les explications et suffit comme une biographie qui fleure le sacrifice et ses choses refoulées au plus profond et qui prenne un temps infini pour pourrir lentement mais surement à la lumière des remords et à l’aide de nos raison qui finissent par renoncer sans réellement jamais oublié les « pourquoi » et les « si ».
Grégaire en souffrance, l’animal urbain l’est sans doute et ses iris ont ces éclats de tempêtes des eaux où jadis j’ai navigué mille nuits sans espoir de port. C’est ce qui souffle alors à m’en gifler le visage alors qu’elle daigne égrener ses mots de la manière dont je l’aurais fait. Mais c’est ce qui me fait m’éveiller et donner l’envie de l’approcher au plus près, comme ce fameux papillon convoitant la flamme létale. Parce que je sais exactement ce qu’elle est et ce qu’elle représente comme iconographie dans cette société si prompt à ériger en modèle et exhorter en mépris. Comment dès lors l’idéal peut se retrouver aussi souillé ? Comment peut-elle en être là avec ce qu’elle représente de ce rève d’intégration et d’exemplarité qu’elle tend fièrement comme un étendard et surtout quelles vérités peut-on en conclure ? Sans doute une centaine mais j’ai déjà la plus essentielle que j’apprendrais à lui susurrer : les super héros n’existent pas ma belle, il n’y a que des humains et des humains, ça souffrent.
J’ai à peine terminé ma cigarette que j’en sors machinalement une seconde tout en m’adossant à cet arbre un peu plus confortablement. Plantant ensuite mes mains dans mon cuir, je m’absente dans la contemplation d’un ciel oscillant entre l’orange et le reste d’un bleu –nuit. Le monde va changer, peut-être change-t-il déjà comme à chaque nuit et put être sommes nous les seuls à nous en apercevoir parce que rien n’est plus vrai que cette autre vérité : ce qui nage à la lumière répugne à plonger dans le mystère des profondeurs. Tout y est infiniment moins net, moins évident…des nuances de gris, toujours ! Mais rarement du noir et blanc.
- Entendre une vérité ? Y’a une différence entre l’entendre et la comprendre…Ce que la vie m’a appris, c’est que les plus grandes vérités ne viennent que de soi- même et personne d’autre…du moins celles qui comptes.
Un silence.
- J’ai aussi appris que l’introspection, c’est toujours douloureuse, quand on pêche dans les eaux boueuses de ses faiblesses, on ne remonte qu’une collection de merdes dans ses filets.
Nope, j’en veux pas de tes souvenirs, ce qui m’intéresse c’est surement pas ton passé, m’en branle de savoir de quelle matière est faite la croix que tu portes dans le dos, j’suis plutôt curieux de savoir où tu vas la planter.
J’esquissais mon premier sourire de la journée, je fus heureux que ce fût elle qui me l’extorque.
- Si…Justement t’as tout faux ma cocotte. C’est pas parce que tu marches au bord du gouffre que t’en connais la profondeur, pour savoir faut s’y être cassé la gueule et écorchée les doigts à remonter la paroi. On ne se vide pas la tête en se la faisant péter, crois-moi sur parole, ça ne dure qu’un temps. Et puis de toi à moi, t’as peut être cette douleur dans les yeux qui te rend remarquable mais t’as oublié de quoi c’est fait, t’es pas dans ton monde à trainer là. Tu devrais être ailleurs, à la lumière où tu as ta place. Fais gaffes aux ombres, elles t’agrippent et te bouffent si tu y restes trop longtemps. Je peux aussi fermer ma grande gueule si tu veux, c’est juste que t’es sans doute la seule personne de valeur que j’ai croisé en deux jours, ca force un minimum le respect. Comment je le sais ? Tes yeux ma belle…ils résonnent comme un poing sur l’asphalte. Force, détermination….et une tristesse peu commune. Il y a autre chose…ils semblent hurler « arrêter moi avant que je fasse une connerie »…
peut-être que t’es plus proche du gouffre que tu crois.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Dim 28 Avr - 17:15
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Dim 28 Avr - 20:11
Elle est remarquable et déjà, elle m’invite dans son univers. Dire qu’elle plait serait un euphémisme mais je ne suis pas là pour ça, pas encore. Je suis juste là parce qu’il serait idiot de ne pas assister à cette prise de position, car c’en est une, c’est juste qu’elle ne sait pas encore combien les heures qui viennent vont sans doute changer sa perception des choses. Elle est à un carrefour et voir une telle chose se produire, y assister en spectateur, c’est plus que jouissif quand c’est une personne comme elle : c’est inespéré. Pour l’heure nous voilà en train de nous jauger par le langage, je décide de ne pas entrer dans ce jeu là : sans doute ais-je été trop présomptueux avec mes métaphores, elle fait mouche en tout cas, je décide donc d’ajuster le tir à base de sincérité.
« T'en penses quoi de l'instinct, monsieur théories ? »
- J’en pense que si je me contentais d’en formuler des théories, il y aurait belles lurettes que j’aurai comme auditoire un cimetière et rien d’autre. Je préfère d’abord la pratique, après on en tire quelques leçon de vie, ça amuse le public quand il est bon, ça ouvre des portes quand il est mauvais. Et puis en ce qui concerne l’instinct, si je ne passais pas mon temps à m’y fier là aussi je n’en serais pas là à te gonfler avec mes belles phrases. Je crois deviner que tu t’exerces à un style de vie dangereux, c’est aussi mon cas. Je suis d’ici et d’ailleurs, j’ai des choses à faire mais je carbure à ça l’instinct. Tu trouveras peut être ça très con mais il n’est pas un matin dans cette foutue vie où je peux m’imaginer ce que sera mon soir. Tout peut s’arrêter, c’est ce qui paradoxalement me garde en vie…Savoir que tout peut s’arrêter à chaque coin de rue. Je n’aurai jamais cru espérer te rencontrer en entrant dans ce bar, c’est l’instinct qui me pousse à te parler, parce que cette rencontre est très improbable et cela à bien des égards.
Oh que oui, et je pense qu’il était temps de faire prendre à cette rencontre un tournant vraiment inattendue. Une fois de plus, je suivais cet instinct dont elle me parlait si bien.
- Nous sommes si loin de New York, si loin de nos habitudes. Peut-être est-ce un bon jour pour se taper dessus ? Mais peut-être est un bon jour pour tenter autre chose. T’en dis quoi Jubilée ? Il te dit quoi ton instinct, là ? De me sauter à la tête ? Il te dit que tu es danger ? Il aurait toutes les raisons de le faire. Tu es une X Men, sauf qu’ici tu ne l’es pas, t’appartiens juste à la rue. Je suis un confreriste, sauf qu’ici je ne le suis pas non plus. Je t’assure que t’as rien à craindre de moi et mon instinct dit qu’uniquement à cette heure, ce jour et ce lieu…je n’ai rien à craindre de toi non plus.
Je me laissais glisser le long du tronc d’arbre pour m’accroupir à même le sol, exhalant lentement ma fumée de cigarette tout en soupirant.
- C’est une belle lame, as-tu seulement idée d’à quoi elle doit servir ?
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Lun 29 Avr - 22:30
Les choses devenaient tout d'un coup plus complexes. Et pourtant, leurs caractères très terre à terre était pour moi bien plus simple à comprendre que ses précédentes phrases alambiquées. Tout cela me parlait, cela me parlait très bien même et je me retrouvais dans mon élément. Je savais ce que je devais faire, je savais quoi faire et mon cerveau se remettait en marche, en route, là où il s'était arrêté de tourner car ses roulements étaient pris dans la vase de l'inconnue et de l'introspection comme il disait. Oui, comme un chien à qui on tend un bâton, je savais pertinemment ce que j'aurais à faire une fois qu'il quitterait la main de mon maître. Mais là encore ce ne sont que métaphore. La vérité, la réalité est bien plus simple, bien plus accessible. Il n'y a pas besoin de penser, vos instinct vous suffisent ; il n'y a pas besoin de bouger, vos reflex le font pour vous ; il n'y a pas besoin de se concentrer, l'adrénaline dans votre sang s'en chargera toute seule. C'est ce que je sais faire et mieux et c'en est presque effrayant...
Effrayant, comme le choc provoqué à cet l'instant ou un mot fend l'air. Ce même instant que dans quelques dizaine de minutes, lorsque je serais face à l'assassin de mes parents et où encore une fois mon instinct, seul, fonctionnera sauf bien sur qu'à ce moment il sera décuplé et exacerbé à son paroxysme. Sans le vouloir il me préparait psychologiquement à ce qu'il appelait cette chute dans le ravin. Sans l'avouer et sans que je ne lui demande quoique ce soit il me mettait face à mes peurs, face à mon instinct. Même d'avantage encore, mon plongeant la tête dans cette eau trouble de mes sentiments haineux. Oui, il m'a surprit. Il m'a fait peur également mais j'ai pourtant gardé mon sang froid de manière remarquable. Je regardais toujours ma lame, perdue dans mes pensées guidées par ses paroles alors que mon nom résonna dans sa bouche et vibra sur ses lèvres. Ma tête étaient baissée et mon corps ne bougeait pas, mais l'espace d'un instant mes yeux s'écarquillèrent. Je ne sais pas pourquoi un frisson me parcouru à ce moment. Certainement à cause de la manière dont il l'a dit. Ce n'était pas de cette manière qu'un fan de roller m'aurait interpellé en me reconnaissant après que je sois passée à la télé pour avoir fini deuxième au X-games. Non, c'était une manière vicieuse et fourbe, faite pour surprendre, pour étonner et pour révéler à une personne sa vrai nature. Il testait mon instinct de la même manière que l'homme que je rencontrerais par la suite testera le miens pour pouvoir mieux me détruire sans doute, mieux me pousser au fonds du trou pour s'y complaire à m'y voir souffrir. Pourquoi cet homme m'aidait-il autant à y voir plus clair ? Tout semblait un peu plus évident lorsqu'il m'annonça être confrériste. Les éternels ennemis d'après la presse et de parfais inconnu en ce qui me concernait. Je n'en avais rencontré aucun à croire qu'ils n'étaient que la création du gouvernement et des médias pour donner au peuple le bout de viande qu'ils réclament à mâchouiller. Mais sa question était bonne... Qu'allais-je faire ? Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, je n'ai pas eu le temps de trouver les meilleures choses à faire en cette situation. Simplement la seule et unique possibilité qu'il me reste, c'est laisser parler mes réflexes et mon instinct. Avait-il prévu cela depuis le début ou était-ce dans sa nature d'être si aiguisé ? La rue n'est-ce-pas... Je le sais très bien, elle forme des hommes sans grandes connaissances scolaires mais avec la plus grande connaissance de la vie. Sans avoir eu le temps de me poser toutes les questions que je viens de me poser maintenant, j'ouvris la bouche alors que mon visage était toujours baissé vers ma lame. Mes yeux se fermaient et je me détendais après m'être crispée quelques fractions de secondes.
« Merci... »
Murmurais-je alors que mon visage affichait un léger sourire. Celui que l'on fait presque avec malice lorsque l'on comprend enfin.
« J'sais ce que j'aurais à faire maintenant. Grâce à toi. »
Le sourire passa à un petit rire. Oui, je savais ce que j'aurais à faire : suivre mon coeur, comme toujours.
« T'es fort. »
Il était assis au pied de l'arbre. Je le savais déjà depuis quelque temps, avant même qu'il provoque mon instinct : il était inoffensif actuellement et il en savait autant que moi. Inoffensif car il ne me ferait rien. Il n'avait pas peur, il était courageux et très intelligent. Un homme remarquable c'était certains. Quand à ma lame...
« Le Jian n'est pas le plongement du corps, mais de l'esprit. Le Jianshu* demande de véritables qualités d'acrobate et de gymnaste pour en révéler sa véritable force, si bien que le guerrier se transforme parfois... en danseur. »
Dis-je d'une voix légèrement grave et monotone, comme pour imiter quelqu'un.
« C'est en tout cas ce que me répétait mon père mais de la à savoir à quoi ça me servira à part décorer ma chambre... »
Je relève la tête pour plonger mes yeux dans les siens. Je lui demande alors d'une voix douce, témoignant du calme et de la sérénité retrouvée.
« Comment tu me connais ? »
*Jianshu : Art du maniement du Jian (épée traditionnelle chinoise)
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Jeu 2 Mai - 10:34
Je ne voulais pas d’un jeu de dupes, un jeu où l’un se croit beaucoup plus malin que l’autre et où l’on finit par le juger du haut de ses certitudes. Ce type de situation a toujours eu un effet néfaste sur mon regard aux autres, un effet répulsif très loin de l’effet Pygmalion recherché, parce que même le plus insignifiant des crétins de base peut s’avérer surprenant et que toute une panoplie de beau discours ne saurait venir contredire une vérité première : avec un couteau dans le dos, mec, on respire mal ! Peu importe comment il est arrivé là ou qui l’a placé là : il y est : point barre. C’est l’adage du con qui marche qui va toujours plus loin que l’intellectuel qui reste assis. J’ai suivi mon instinct et j’ai secoué le sien, c'est-à-dire qu’on en est sorti tous les deux égaux, sur un même pied d’égalité.
Peut-être y voit-elle une marque de respect ? Peut-être que c’est ce qui signifie son merci ? A moins que cela ne soit un remerciement pour lui montrer à nouveau les chemins familiers de l’instinct et ses prises de position chaotique mais toujours d’une justesse époustouflante. Peut-être oui, mais le respect je ne le pense pas. Non ce n’est pas cela, le respect s’impose de lui-même lorsque deux personnes comme nous se rencontrent. Alors je préfère penser qu’il ne s’agit que d’une question de sincérité et rien d’autre. Elle jongle avec mes couilles au bord du gouffre de ses propres ténèbres par ce que je la laisse faire, parce que ça picote et ravigote et que ça me rend bien plus vivant que je ne l’ai jamais été. On frôle la vie, une fois de plus, et c’est à celui qui s’en n’estafiladera le mieux.
Et elle m’offre son sourire et là je sais que nous ne sommes plus deux inconnus qui s’opposent, nous avons commencé autre chose, un autre chemin. Et ma foi, ce chemin-là, il me plait bien de le chevaucher un peu avec elle. Parce qu’il faut le reconnaitre, elle me plait. Peut-être m’a-t-elle toujours plu bien avant qu’elle ne percute ma vie ou que je percute la sienne. Je ne suis point versé dans les armes banches, j’ai connu une confreriste qui s’y adonnait avec une passion quasi sensuelle au point qu’elle élevait le fait de trancher une gorge au rang d’un art. J’ai toujours trouvé ça d’une connerie hallucinante, toutes ces fadaises sur le « don de mort », l’extase de se voir Messie de la Faucheuse et de délivrer l’ultime interdit. La mort, ça n’a rien de beau, rien d’amusant, rien d’excitant et il faut être sévèrement limité dans sa perception des choses pour y percevoir autre chose. La mort, c’est la merde. Il vaut mieux qu’elle soit rapide parce que sincèrement, c’est la pire chose qui puisse arriver dans notre vie. C’est brutal, rapide, bestial et c’est une conséquence, y’a toujours une cause…toujours.
Suis-je un meurtrier, oui. Suis-je LE meurtrier ? Non. Je n’y prends aucun plaisir, je tue par conséquence et nécessité et surtout pour rester en vie, jamais par plaisir, pas même par vengeance. J’essaye de l’apprendre aux miens mais ils n’écoutent pas. Et pourtant, tout est déjà dit en ce monde, mais comme personne n’écoute il nous faut à chaque fois répéter en permanence. Mais elle, c’est différent, sa danse du gouffre est différente, elle va tuer où elle veut tuer, c’est dans l’air comme l’odeur d’ozone après les décharges de ma sœur ou comme cette odeur de brulé au-dessus des rizières que le Napalm a consumé. Je mise sur une vengeance familiale, parce qu’elle est du genre à avoir besoin qu’on la pousse pour grandir. Les fleurs sauvages poussent sous les épreuves et celle-là va bientôt éclore, j’en suis certain.
- Comment je te connais ? Qui ne connait pas l’idéal des X Men ? Vous êtes assez médiatisés et ce n’est pas comme si vous ne faisiez pas tout pour non plus. Du moins Charles…Dommage que vous perdiez votre temps en représentation sociale plutôt qu’agir concrètement pour protéger les vôtres. Fin bon, je crois qu’un débat idéologique n’est pas prévu pour ce soir non…Après, si tu veux…Après on aura tout le temps. Oui ensuite, on aurait tout le temps si elle le désirait. Pour l’heure, ce n’est pas de cela dont il était question.
- Tes lunettes…Vous êtes que trois à porter ce type de modèle. Le Maitre, et ses deux pupilles. Ma sœur les porte avec fierté, c’est impressionnant ce que tu as fait pour elle. Véritablement impressionnant. J’aimerai te remercier pour ça, si t’as besoin : dis-le. Et puis nous ne sommes pas tous des brutes sanguinaires avides de massacres et d’attentats. Certains ont l’intelligence de se renseigner sur le monde « dangereux » dans lequel leur situation de terroriste les fait évoluer. Je suis de ceux à. Je vous ai étudié pas dans l’optique de vous battre, toujours dans celle de survivre. Mais je crois que nous ne sommes pas là pour discuter de ce que nous représentons réciproquement, non ? C’est quoi le programme ma belle, tu m’expliques ?
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 3 Mai - 17:07
Il me provoquait gentiment en me charriant sur ce qui pouvait ressembler à des blagues entre frères ennemis ou entre supporteurs de club différents. C'était assez étrange comme situation et surtout comme remarques se voulant ironique. On ne se connaissait pas et il était clair que nous n'avions pas les mêmes méthodes tout comme nous ne cautionnions pas les mêmes actes. Il nous est arrivé de nous affronter par le passé et jusqu'à Yggdrasil très récemment. Malgré tout c'est un peu comme si cette guerre de clan avait toujours perduré et se transmettait de génération en génération à travers blagues, critiques et mépris de l'un envers l'autre. C'était étrange lorsqu'on prenait du recul mais sur le coup rien de toute cela ne me choqua. Cela me semblait même normal et comme un sentiment de déjà-vu. Un peu comme si les médias et nos environnements respectifs nous avaient conditionnés à ce genre de comportement. Je ne voulais pas tomber dans cette spirale, je ne voulais juger que par mes propres yeux, que par mon instinct et mes cinq sens. Ce n'est pas ce fichu conditionnement et ces conneries de préjugés qui m'ont guidé jusqu'ici dans cette discussion. Notamment lorsqu'il a avoué être confrériste et qu'il m'a surprit en m'annonçant qu'il connaissait ma nature d'X-men, non. Cela ne joue pas et cela ne jouera jamais un rôle dans ma vie et dans celle que je vais mener. C'est le seule chose dont je peux être certaine, la seule chose qui demeurera et qui restera de moi après tout ces événements et après n'importe quel autre.
« J'ai jamais été faite pour le combat d'idée. »
Sa sœur ? Il était le frère de qui ? D'Amy ou de Cait' ? Je n'avais pas de souvenirs qu'Amy avait un frère tandis que Cait m'avait parlé de son frangin il y a pas si longtemps que ça. Ça devait être lui. Alors cela voudrait donc dire que ce type est ce fameux Kyle dont j'ai vaguement entendu parlé. Le monde est petit c'est certains. Je n'en savais pas beaucoup plus sur lui et certainement pas autant qu'il en savait sur moi. Mais il y avait quelque chose qui collait pas vraiment entre l’impression que j'avais de lui lorsque Caitlyn en parlait et l'impression que j'avais en le voyant. C'était tellement flagrant que j'ai toujours du mal à croire que c'est bien la même personne. Kyle... Kyle comment ? Kyle Elioth sans doute si il est son frère... Il était donc au courant que ça sœur était X-men tout comme le fait que j'étais sa professeur et que je lui avais légué les lunettes. D'ailleurs il m'avait fait une remarque dessus mais je ne pensais pas qu'on pourrait me reconnaître si facilement simplement avec ce détail. Non seulement il était intelligent mais aussi observateur. Comme quoi... Une grosse poitrine peut permettre de détourner le regard d'un homme, d'éléments qu'on ne veut pas qu'il observe. Emma Frost doit tourner ça a son avantage à chaque mission je suis sure. En ce qui me concernait c'est sur qu'on avait vite fait le tour de ma silhouette étant donné ma taille ; et les détails pouvait donc apparaître plus clairement.
Malgré tout, je n'avais pas besoin de ses remerciements à lui. Je ne vois pas, surtout en écoutant comment Cait parle de lui, de quel droit il pouvait me remercier pour ce que j'avais fait pour elle. Quoiqu'il en soit ce n'était pas le plus important, le soleil était presque couché maintenant et les lumières de la place éclairaient nos silhouettes qui se confondaient de plus ne plus avec le bleu marine du ciel nocturne. Posant ma lame à côté de moi je regardais ce Kyle toujours assis en dessous de son arbre. Ces mots me rassuraient à son sujet il n'était donc pas comme tout ce qu'on pouvait entendre des confréristes. Et par ce discours il appuyait ce que je pensais des préjugés de nos clans respectifs.
« T'es le frère de Cait'... Kyle, non ? J'ai pourtant cru comprendre que votre dernière rencontre n'avait pas été très amicale enfin c'est plus vraiment mes affaires. Caitlyn est plus mon élève elle reste uniquement mon amie parmi les X-mens, t'as pas besoin de te dévouer pour me remercier elle a déjà remboursé au centuple tout ce que j'ai pu lui donner. »
Un léger vent se levait et je rabattais mes cuisses devant mon torse, posant les pieds sur le rebord du bancs tout en enlaçant mes jambes de mes bras. Mon regard restai fixé avec attention sur ce Kyle.
« En fait... qui tu es je m'en fous pas mal. Confrériste ou purificateurs, X-men ou flics ; tu peux bien dire que t'appartiens à qui tu veux ou que tu lèches les bottes de qui tu veux. Ce que je retiendrais c'est ce que tu fais réellement et ce que je vois de toi, pas ce que tu dis être... Et pour le moment t'as pas l'air d'être un mauvais gars alors je veux bien t'expliquer. »
Je marquais une pause le temps de voir passer un couple entre le bancs et l'arbre.
« J'ai une baraque à Beverlly. Les assassins d'mes parents doivent m'attendre. C'est eu qui sont venu me chercher alors que je croyais que c'était un accident. C'est eux qui m'ont tout avoué et demandé de venir ici. Je sais pas ce qu'ils me veulent mais j'vais les écouter et puis après j'aviserais sur leurs sorts. Je sais que y'a sûrement deux mutants. Je les ai déjà rencontré, je connais leurs pouvoirs. Crois pas que je te demande de l'aide et surtout t'avises pas de m'en proposer ça me ferait d'la peine que tu baisses dans mon estime. Et puis dans quelques heures ça sera terminé de toute façon... »
Mon regard se baissa pour que mon menton se colle à mes genoux. Fini dans quelques heures n'est-ce-pas ? En étais-je réellement si convaincue ?
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 3 Mai - 19:20
I've seen it all, I have seen the willow trees I've seen a land on the first day of peace I have seen a friend killed by his best friend And lives that were over before they were spent
I have seen what I was and I know what I'll be I've seen it all, there is no more to see
La pénombre grignotait la place gagnant sur le monde qui s’en aller somnolant une nuit en devenir. Les bruits se faisaient plus diffus, la réalité beaucoup moins tangible. J’adore cette heure du crépuscule où les ombres adultèrent les formes pour les rendre moins significatives et c’est le monde lui-même qui navigue entre fantasmes et banalités. Tous les possibles surgissent, la certitude est moins prégnante et l’attrait de l’imprévu devient aussi piquant que la fraicheur s’abattant sur les nuques. Le crépuscule et l’aube racontent souvent une même histoire qui trait d’unione entre deux visions d’une même nuit, l’espoir et le remord : l’aventure et les regrets. De quoi serait coloré cette nuit ? Aucune importance du moment qu’elle puisse en tenir les pinceaux et m’emmener là où les cœurs battent plus vite et les silences demeurent plus précieux.
Elle me parla de ma sœur, autre trait d’union qui n’avait pas plus d’importance que la frivolité de nos allégeances respectives. Ma sœur avait gagné ce respect de faire ses choix par elle-même, elle était adulte et me l’avait fait rentré à coups de poings dans la face : des vérités qu’on apprend dans la douleur ; utile et nécessaire, la fin d’une époque : celle du frère protecteur, le début d’une autre : sa propre existence à trainer de place en place. Nous avions vu tant de choses, elle et moi, j’en étais déjà certain : mais elle voulait voir, elle voulait tout voir…et surtout ce lieu où l’on va au-delà de soi-même.
- Les histoires de famille sont toujours compliquée, ma belle, nous ne partageons pas le même sang mais le même caractère. C’est juste que je ne savais pas qu’elle avait grandie si vite. Un matin, on laisse une petite fille indécise, le soir on retrouve une femme adulte à l’abnégation inébranlable. Elle a pris une direction qui ne me plait pas mais elle a le mérite de l’avoir prise seule par ses choix…C’est pourquoi il a fallu qu’on s’explique et qu’elle me rappelle que là où il a apprentissage, il y a d’abord douleur.
Elle se fichait de ce que je disais être, elle avait tort avant de parler il faut savoir écouter. Sans doute un excès de confiance, un zeste d’insouciance et une fausse désinvolture pour masquer des failles déjà suintantes. Je l’aimais déjà pour ça, cette fierté de se vouloir forte au point de se mentir, ça a toujours quelque chose de désespéramment sensuel.
- M’en fous aussi de c’que t’es, encore plus de ce que tu représentes. Je suis là parce que je suis libre. C’est toujours ce que j’ai voulu préserver dans ma vie avant tout. Ma liberté d’agir et de faire en sorte que ce jour ne se termine pas comme il aurait pu se terminer en toute logique. Je devrais être en route pour ailleurs à bord d’une voiture que j’aurais volée. Mais je suis là à discuter avec toi. Rien n’est plus important pour moi que ce moment, c’est aussi simple que ça…Et ça le restera.
Alors elle m’expliqua son projet alors que j’allumais à nouveau une cigarette, mon visage rougeoyant sous l’effet du briquet me donnant une allure spectrale dans la pénombre.
- Pourquoi je t’aiderais ? Ta vie : tes choix. Ca reste ma devise et celle qui fait tourner mon monde. Par contre, c’est la suite qui m’intéresse. Tu es à un carrefour et il n’y a rien de plus beau que de voir une personne s’y trouver et trouver la force de faire un choix. Je ne vais te demander qu’une chose, une seule…J’aimerai y aller avec toi, et t’attendre une fois que tu auras fait ton choix. Pas parce que je suis sympa, c’est simplement égoïste de ma part…Tu connais l’histoire du mec qui dégringole de 50 étages ? Chaque étage qui passe dans sa chute il répète : jusqu’ici, ça va…jusqu’ici ça va…Ouais mais voilà, dans cette situation, ce qui pose problème, ce n’est pas la chute…c’est l’atterrissage. Dans le gouffre, quand y tombe…on s’y fait chier. Laisse-moi juste être là après pour que tu puisses me dire ce que ça fait…de voir l’ensemble des choses sur soi-même et pas seulement la partie qu’on préfère.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Sam 4 Mai - 13:40
Ma vie, mes choix. Ce ne devait pas être plus compliqué que ça et dans ce fleuve que l'on nomme destinée, un inconnu m'annonce – alors adossé à un arbre – qu'au bout il y a un carrefour. Je peux tenter de remonter le courant mais serais-je assez forte pour combattre la force de cette masse liquide de sentiments de haine et de vengeance ? Je ne le pense pas je ne peux que me laisser porter et choisir quelle voie emprunter lorsque ce carrefour apparaîtra devant moi. Mais lorsque je le verrais est-ce-qu'il sera trop tard pour que je freine et évite de me fracasser la tête contre un rocher ? Cruel dilemme et ce suspens rend curieux ce Kyle qui ne peut s'empêcher de vouloir en être spectateur. Une sadique et perverse curiosité. Sa seule motivation était de recevoir les derniers mots d'une naufragée s'étant fracassée la tête. Pourquoi cela l'intéressait tant ? Était-ce simplement parce que ça lui faisait plaisir ? Était-ce simplement par fantasme, par pulsions ? À moins que ce ne soit qu'une volonté de profiter de l'expérience humaine dans laquelle je joue le cobaye pour accroître ses connaissances et développer ses fameuses théories.
« En quoi ça t'intéresse de me voir faire ces choix ? Qu'est-ce que ça peut bien satisfaire chez toi à part ta curiosité ? Hein ? »
On pouvait sentir plusieurs choses dans ma voix. Des sentiments et des émotions entremêlées. Peur, colère, frustration, regrets et remords... je ne pourrais les définir clairement mais la résultante était une voix aux apparences calme mais où de légers tremblements témoignaient d'une grande fragilité. C'était la conséquence d'une force qu'on voulait évidente mais qui se révélait trop lourde à porter et à assumer. Je serrais les dents. J'étais agacée à l’intérieure même si je n'en trouvais pas de causes évidentes. Après tout cela m'était égal. Si il voulait venir avec moi c'était comme bon lui semblait. Bien évidemment il pouvait être le complice du patron de Réno et Molokai et ainsi me tendre un piège mais ma paranoïa n'était pas encore assez poussée dans cette ville qui pourtant devait m'être familière, pour que je me braque totalement. Si il était un de leurs complices : rassembler toute la petite famille pourrait m'éviter d'avoir à en chercher d'autres dans les fins fond du continent. Après avoir écouté sa réponse je relève les yeux vers lui.
« Tu peux venir avec moi si ça te chante. »
Dis-je dans un soupir, presqu'un murmure alors que je me levai de mon banc. Comme je le pensais... Peu importe la raison de cette curiosité je préférais savoir qu'il venait que me rendre compte qu'il m'avait suivi plus tard. Je ne sais pas non plus si c'est son genre de suivre des filles dans la rue mais peu importe car alors que je suis debout à nouveau, je sais que les priorités ont changées. Il était bientôt l'heure pour moi de faire face à ce fichu carrefour. Je me saisi de l'arme par le fourreau, ne me retournant pas et marchant à travers la place en direction de Beverlly Hills. Les passants me regardent tous avec des têtes plus ou moins différentes mais je n'y porte pas plus d'attention que cela. Quand à Kyle, je ne l'attendrais pas non plus sur les passages piétons. Nous sommes pas si loin que ça de ma maison et en quelques minutes d'une marche soutenue nous y serions. Je ne prendrais pas les transports en commun, je me sens bien dans ce vent du crépuscule sous les jaunes lumières de la citée des Anges.
[HJ : Tu peux continuer de discuter pendant le trajet si tu veux. Si tu ne dis rien je passerais ce moment pour reprendre lorsqu'ils sont arrivés. Si y'a un soucis, hésite pas à ma le dire.]
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Sam 4 Mai - 15:52
- En quoi ça t'intéresse de me voir faire ces choix ? Qu'est-ce que ça peut bien satisfaire chez toi à part ta curiosité ? Hein ? Basculant la tête en arrière, je m’adossais une seconde au tronc tout en fermant les yeux avant d’esquisser un léger sourire qui demeurera invisible aux lueurs mourante des éclairages artificiels. Son trouble était perceptible dans sa voix, peut-être n’aurais-je pas dû me montrer si intrusif dans ma démarche, mais après tout : qu’est-ce que je pouvais bien en avoir à foutre de me montrer prévenant ou altruiste ? Fuck off de ce genre de mentalité de petite école.
- Allons, allons…C’est si compliqué de comprendre que certaines explications sont superflues ? Mets ça sur le compte de la curiosité si tu veux, ma belle. Je te l’ai dit, je n’ai rien de plus intéressant à faire « de mon point de vue » et peut être qu’à un moment ou à un autre tu finiras par voir ce que j’ai vu tout de suite…Mais on n’en est pas là, pas encore. Fait ce que tu dois faire parce que je sais qu’après ça, tu en seras changée pour le reste de ta vie : quoi que tu décides de faire. Me laisser aller à du cynisme ou une certaine acidité ? Non, il ne s’agit pas forcément de cela. Lui montrer simplement que nous étions deux et non elle seule à occuper la scène et jeter ses cartes sur la table d’une façon nonchalante. Lui montrer surtout que si elle s’entourait de mystères, j’aimais jouer avec les miens aussi. Elle n’était pas au-dessus de moi ni moi en dessous. L’âpreté des échanges pouvait tout aussi bien lui rappeler ce que j’avais déjà lu dans ses yeux : semblable…nous étions la même lame d’un sabre à deux gardes, aussi illogique qu’inutile. Je ne sais pas si elle en conclut à cela par la réponse que je lui apportais mais elle m’invita dans son monde, alors je la suivis.
Je la suivais en silence, prenant garde de ne pas la regarder et calquant son rythme sur le sien. Ca m’apaisait, je ne pourrais pas l’expliquer avec des mots, juste de l’avoir à mes côtés et non pas contre moi, ça m’apaisait réellement. Curieux paradoxe d’être seul sans vraiment l’être, nous en parlerons plus tard, beaucoup plus tard…Ce n’est qu’à mi-chemin que je rompit le silence pour une unique pensée.
- Deux choses…Tu peux me traiter d’emmerdeur mais je te les dis tout de même. Lorsque tu tues quelqu’un, il n’y a pas de machine arrière, c’est tout une partie de toi qui s’écroule et se consume, une partie que tu ne pourras jamais plus récupérer. Ca n’a l’air de rien…Mais c’est ce vide ensuite qui fait le plus mal, rien, ni personne ne peut guérir ça. Lorsque tu donnes la mort, c’est deux âmes que tu supprimes, c’est le geste le plus grave au monde, passé toutes conneries de lois et d’éthiques. Je parle juste..de..ce que tu es, toi. Seconde chose. Je ne permettrais pas que ca s’arrête ici pour toi. Fais tes choix, je m’en tape mais si jamais ça tourne mal, rien ne m’empêchera t’intervenir pour que ce carrefour ne se termine pas en cul de sac. J’ai l’honnêteté de te le dire et j’ai mes raisons de le faire, là ce sont les miens…de choix. Même si ce soir, ce n’est pas la question, ce monde a besoin de toi Jubilée bien plus que toi tu as besoin de lui, malheureusement…Maintenant je me la ferme, promis.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Dim 5 Mai - 14:00
Nous marchions côte à côte. Kyle s'était calqué sur mon rythme sans trop de difficulté étant donné mes petites jambes. Il n'avait pas dit grand chose et moi non plus. C'était plutôt reposant et je dois avouer plaisant de marcher à ses côtés. Un sentiment de sécurité et surtout celui de n'être plus seule dans cette ville qui donne souvent la nausée. Les souvenirs de mon enfance étaient partagés entre une vie de rêve et une vie de cauchemar. Entre la Jubilee choyée par des parents aimant et celle errant dans un centre commercial pour trouver simplement de quoi survivre. La survie, chose qui semble si chère à Kyle, je l'ai expérimentée pendant trop de temps pour qu'on en sorte indemne. Pourtant, ce n'est pas pendant cette période que mon pire souvenir eu lieu : C'est pendant que je vivais au paradis - ou ce qui s'en rapprochait le plus sur Terre - que les pires émotions de ma vie m’ont submergées.
« Je le sais... »
Je murmurais, la tête baissée alors que Kyle me parler du meurtre, du fait d'ôter de ses mains la vie d'une personne. Peu importe les raisons, ce qu'il dit est vrai et malheureusement je l'ai déjà expérimenté. Non, ce n'était pas vraiment de ma faute, non je ne le souhaitais pas et non je n'ai pas fait exprès mais cela ne change rien au vide dans lequel on chute indéfiniment avant de se heurter violemment à la réalité. Cette réalité basse et sale, ce fond du fossé duquel aucune lumière d'espoir ne peut vous parvenir. Le cœur d'un trou noir, d'un tourbillon de regrets et d'horreur vous aspirant tout ce que vous avez pu voir, vous aspirant votre âme, votre conscience, votre espoir et même votre vie. C'est lorsqu'on réalise enfin, lorsque notre tête heurte le sol que l'on se rend compte que cette chute n'était rien. J'ai tué trop jeune et même si c'est la seule fois où je l'ai fais, même si d'autres ont fait bien pire que moi, je ne peux oublier comment cela a heurté ma vie et mes sens : comment cela a bousculé ma vison du monde et mon instinct. L'insouciance nous fais souvent croire que cela n'arrive que dans les films, que cela n'arrive qu'aux autres et puisqu'on ne s'y attend pas, puisqu'on ne s'y prépare pas, cela fait mal : terriblement. Ôter la vie est la pire chose, le pire acte. Volontaire ou involontaire, criminel ou innocent ; peut importe comment ni qui. Visiblement et d'après ce que peut me dire Kyle, cela ne change rien. Perdre son humanité ne peut se guérir par du raisonnement ou par du réconforts. Le temps dissimule la plaie, mais je sais que si je ne fais pas attention, elle se rouvrira plus rapidement que je ne le pense et saignera encore plus abondamment.
La suite me surprit. Il ne voulait pas me laisser mourir la bas. Et tel un garde du corps ou un chevalier il volerait à mon secours si mon destin prend une direction tragique. Je ne savais pas trop quoi en penser. Je n'étais même pas sûr que survivre à ce que je m’apprêtais potentiellement à faire était mieux. Je ne sais même pas si j'ai envie qu'on me sauve de ce trou noir qui une fois de plus se dresse devant moi. Pourtant cette promesse m'en rappelait d'autres, ravivait des lueurs d'espoir et me confortait dans mes décisions. Je ne voulais pas qu'il m'aide mais cela me rendit heureuse qu'il soit prêt à me sauver... C'était étrange mais agréable et je ne lui répondis rien pensant à Amy et Caitlyn. Était-ce pour ce que j'avais fais à sa sœur qu'il voulait tant me sauver ? Étais-ce pour e racheter de quelques chose ? Je n'en savais rien...
***
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Dim 5 Mai - 20:50
Arpenter le bitume a toujours eu quelque chose de rassurant, cette réalité qu’on sent coulant sous ses semelles, ces possibles en route vers du certain. Du lourd, du sonnant. Ce que la tête s’égare, les jambes s’y ancrent avec plus de conviction encore pour y puiser l’essence même de la réalité. C’est là que se font les plus belles histoires, les plus saignantes, les plus poignantes. C’est l’encre de la rue, le langage du simple et du concret. Le froid et un peu de sang comme carburant, les détritus comme témoins. Beaucoup de rêves, ça y’en a toujours au moins une tonne qui y traine et qu’on s’en va fouler du talon. Le trottoir, c’est l’autoroute de nos vies. Il y a de l’épique dans chaque rencontre qui s’ignore en une danse aveugle de destins croisés, des remords dans chaque égout, du regret dans chaque caniveau. Tous sur cette même voie et personne pour échanger l’espoir d’un regard. Le bitume c’est solitaire, et c’est surtout taiseux et pourtant c’est bavard de mille anecdotes. Mais comme personne n’a le temps d’écouter, ça se consomme comme nos vies, en une parfaite indifférence mutuelle. Moins seul depuis qu’elle est là.
Moins seul à bien des égards, nos solitudes s’alimentent et s’en vont s’étreindre. Je la sais pensive, je ne lui ferais pas l’affront de l’encombrer ni de mes platitudes, ni de mes états d’âme. Qu’elle soit là me suffit. Nous arpentions la terre de ses souvenirs à en juger son expression si adulte d’enfant qui se regrette. Se savait-elle si femme ? Sans doute pas. Peut-être lui dirais-je, peut-être pas. La nuit était jeune et il fallait lui survivre. Lorsqu’on me pausera ses questions qui ne viendront jamais sur le « quand ? » à propos de nous deux. Je répondrais sans doute ce moment où nous marchions sans rien dire, dans l’oubli de l’autre sans pour autant être seuls…pour la première fois depuis longtemps. Nous, je ne te laisserai pas t’éteindre Jubilée parce que j’ai décidé dans la douleur de ton regard et la tristesse qui te perle à l’âme qu’un monde sans toi ne saurait être ni beau, ni intéressant. Alors tu iras faire saigner la nuit pour y trouver des nouvelles nuances qui manque à tes sens et nous aviserons ensuite de ce que tu veux faire de tes heures, si tu le veux, je te les offres plus que volontiers.
C’est cette histoire que le bitume aura à raconter ce soir, cette histoire de plus que personne n’écoutera jamais. L’histoire d’une collision entre un homme qui a oublié qu’il était toujours vivant et une femme qui ignore comment vivre. Elle m’explique les lieux parvenue au bout de son chemin et je perçois son carrefour. Elle me montre la sortie mais au son de sa voix et au regard que je lui renvois, nous savons depuis déjà que je n’utiliserai pas ce véhicule et que rien au monde ne me fera bouger d’ici. Non Ma Belle, ne me lance pas ce regard, ça ne s’arrêtera pas ici, je te le promets. Et si je n’y parviens pas, qu’importe, je ne serais plus de ce monde pour avoir à endurer un parjure.
Elle me concède un désir de vivre, elle envisage un après t je sais dans cette simple phrase qu’elle m’estime bien plus qu’elle voudrait l’admettre. Je me contente de fouiller dans ma poche à la recherche d’une cigarette que j’allume alors qu’elle chemine vers l’entrée.
- A toute à l’heure, ma belle.
Basculant la tête, je cherche à accrocher quelques étoiles que la pollution lumineuse de cette saleté de ville m’empêche de discerner. Qu’importe, je sais déjà que ça va être un jour glorieux dès les vapeurs de l’aube envolée pour l’instant c’est une lame tremblante qui va luire dans la nuit et tracer par quelques arcs habiles une destinée nouvelle.
Tu me manques déjà.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 10 Mai - 2:05
Un doux claquement que celui de la porte que je refermais derrière moi. Je refermais le futur me replongeant dans le passé que m'évoquait ce hall d'entré. Je refermais la porte de l'avenir, pour un temps, seulement. L'homme a qui j'ai promis le futur, à qui j'avais promis l'avenir, se tient derrière cette entrée que je clôture. Je le reverrais tout à l'heure lui avais-je dis. N'était-ce pas une fine promesse flottante et hésitante dans le flux inconnu de cette nostalgie asphyxiante ? Cette ambiance, ces couleurs, ces meubles et toutes ces choses remontaient tels des vestiges de naufrage à la surface de ma conscience. Accroché à ces reliques se trouvaient les restes de mes souvenirs : des moments, des événements, des fous-rires, des sourires et des visages. Ma gorge se noue alors que je revois ma mère au fourneau et mon père me chatouillant sur le sofa. Ma gorge se noue et je suffoque alors que ma mère essuie les pleurs et panse mes égratignures de jeunes filles vagabondes découvrant la rudesse du bitume. Ma gorge se noue et je suffoque alors que ma main presse ma poitrine lorsque l'image de mon père enlaçant ma mère me frappe au visage. Mes yeux écarquillés je réalise la difficulté de faire face à l'évidence : ils sont mort. Affreux claquement que celui de la paume de la vérité sur mon âme naïve. Je me rends compte. Je me rends compte qu'ils ne sont pas derrière cette porte et qu'ils ne le seront plus jamais. Je me rends compte... Enfin ? Papa, maman. Ces deux mots si enfantin plongent ma vision dans le noir complet alors que je n'aurais plus à les prononcer. Ça fait mal, tellement mal que j'oublie que je suffoque, tellement mal que j'oublie pourquoi je suis là, tellement mal que j'en oublie de respirer. Mes yeux écarquillés, alors sur le paillasson de l'entrée, je vois le néant : le trou noir du désespoir. Un seul sens en alerte, un ouïe pour entendre la sentence alors que je chute sur mes genoux les yeux vide fixant l'horizon.
« Bien sûr ! Bien évidemment ! J'aurais pu faire plus simple. J'aurais pu simplement te demander de signer sans rien te dire de plus. Et puis l'affaire aurait été réglée. Bien sûr Jubilee... Mais comprends moi... Comprends-moi mon enfant : quand est-ce que je me venge moi à ce moment ? Hein ? »
Le néant insondable, les profondeurs abyssales, le gouffre sans fond, le précipice infernal...Mon corps ne peut le supporter et ma main se reporte sur le bout de papier posé devant mon cadavre. C'est le seul mouvement que mes émotions me permettent de faire, j'ai trop mal, j'ai beaucoup trop mal... Je voudrais que cela s'arrête.
« Il est arrivé en 85 avec son pognon et moi j'avais seulement les idées et comme d'habitude c'est son fric qui a fait la différence... Il m'a bouffé, complètement bouffé... Toutes les parts de marchés il s'est imposé comme un lion. C'était du viol mon enfant... Ton père m'a violé, moi, Hunter Brawn, directeur des banques Brawn 'n' Co... On avait pourtant discuté, dans un bar pas trop loin d'ici... On avait établi un marché, une sorte de pacte de non-agression... Mais cet enfoiré m'a sorti que ma volonté de puissance ne lui inspirait pas confiance et il m'a encore violé, une seconde fois... Bordel... Jubilee, ma petite Jubilee... J'aurais aimé t'éviter tout ça mais... Tu sais... Lorsqu'on se retrouve à la tête d'un empire en ruine, lorsque votre femme vous quitte... Tout ça à cause d'un chinois trop chanceux... On a juste envie de le maudire jusqu'à ses petits enfants. Et tu y passeras Jubilee... Mon fils a souffert le départ de sa mère qui l'a emmené loin du luxe de la côté Ouest que je lui avais offert... Il a souffert plus que toi alors il est temps d'équilibrer la balance. C'est pour ça que je te fais venir... C'est pour ça que je t'avoues tout... Pour que tu souffres un peu. Je n'ai même pas eu le temps de savourer la souffrance de ton père lorsque leurs voitures à dévié dans un ravin après que j'ai saboté la bagnole... Ils sont morts trop rapidement pour que je savoure ! Ce devrait être interdit ! Heureusement tu es là... Et tu souffres... et je revis enfin. En plus ce n'était que des humains... Ils n'avaient pas le droit de tout me prendre de la sorte... Ils n'avaient pas le droit ! Oui... comme toi, je suis mutant et d'ailleurs c'est avec ce pouvoir que je peux te mettre à genou. Je t'ai étudié mon enfant, tes pouvoirs, tes amis X-men... Longuement j'ai voulu établir ce plan et je vais tout reprendre... Tout ! Même les banques 'Lee' qui sont restés malgré la mort de ton père. Leur clientèle n'est plus aussi nombreuse c'est sur... Mais elles sont encore là et je vais les reprendre. En signant ce papier daté d'il y a un an... Tu ne fais que me léguer les parts de la société qui te revenait de droit... Avec ça je vais pouvoir tout reprendre. Tu vois ! Ce n'est pas du vol, simplement... de la justice... Oui... De la justice. Maintenant que tout cela est réglé... Je vais pouvoir m'occuper de mon petit plaisir, te faire souffrir. Et ainsi les Brawn et les Lee seront quitte. Oh oui... tu dois me trouver cruel. Mais... tu sais... Je ne fais qu'accentuer ce que tu ressens... Alors c'est à toi de t'en vouloir. Et cela m'arrange car cela doit faire bien plus mal, n'est-ce-pas ? Alors oui... je pourrais t'achever maintenant, d'une balle dans la tête ou demander à mes deux acolytes que tu as déjà rencontré deux fois de te torturer encore plus... Mais je crois que la meilleure des cuissons est celle qui dure... Plus c'est long plus c'est bon mon enfant. »
Il se penche vers moi mais je me décompose. Ma chair est sanglante pourtant le sang ne coule pas... Je me désagrège, disparaissant de cette réalité alors que Hunter Brawn m'y maintiens avec sadisme et envie. Il prend son pied à accentuer mes émotions à un niveau insupportable... Je me désagrège pourtant à petit feu. Ma lame est tombée à côté de moi alors que je suis à genou, les bras ballant le long de mon torse et le menton relevé par Hunter qui sourit de toutes ses dents en rapprochant ses lèvres des miennes. Je ne le vois pas car devant moi se dresse la mort, cet océan de souffrance émotionnel parcouru de tsunami qui me noient sans que je puisse nager. Il me parle, à quelques millimètres de mon visage, seul son souffle me frappe violemment comme une insulte à mon orgueil, comme un coup dans les côtes. Cet homme que je hais de toute mon âme me nargue, mais je souffre trop pour faire quoique ce soit. Je veux m'échapper, je veux fuire cette torture psychique mais je ne sais où aller, mes jambes ne répondent plus, les spasmes et les hauts le cœur me parcourent alors que Hunter laisse mon corps choir sur le carrelage de l'entrée, visage contre terre, face à la réalité aussi dure que le sol.
« C'est en t'avouant tout : en te faisant parcourir le globe, mariner, penser, réfléchir, culpabiliser, te remémorer et surtout en t’amenant là où tous tes souvenirs sont ; que j'avais le plus de chance d'amplifier tes émotions à un niveau insupportable. Personne n'y survivrai si c'était des douleurs physiques... Mais tu sais... ce ne sont que des émotions et la mort est bien plus difficile à attraper dans ce monde de sensations non réelles. Mais ce n'est pas pour me déplaire et tu dois te rendre compte que ton calvaire pourrait continuer éternellement. Je sais que quelque chose te retiens à ne pas déconnecter ton esprit et tomber dans un coma où les séquelles pourraient te transformer en légume. Je sais que la haine, si elle ne t'aide pas à aller mieux, te maintien en vie. Car tu veux ma mort et cela me plaît car tu souffres comme j'ai souffert, comme ma femme a souffert et comme mon fils à souffert. »
Arrêtez... Je vous en conjure pour l'amour de Dieu, pour l'amour des Dieux... Arrêtez cela... Arrêtez simplement...
« - Monsieur on va la perdre... - Oui Reno... Ce fut une magnifique expérience... ton prénom te va à merveille... Jubilation. Magnifique. - Si on traîne trop je crains que son garde du corps ne rapplique... - C'est vrai... Préparons nous à partir. Jubilee... Tu sais... J'ai aussi fait souffrir tes parents comme toi... En fait, non, juste ta mère. Lorsque la voiture a terminé sa course dans le ravin, ta mère était encore vivante lorsque j'ai été vérifié les corps... J'en ai profité pour accentuer ses souffrances lui parlant de sa fille que je torturais après l'avoir kidnappée de l'école... Elle n'y a pas survécu, mais elle fut plus coriace que toi. Elle devait t'aimer énormément. Accroche toi à la vie et à la raison Jubierk... qu...arg... »
Un endroit où fuir... Je connais un endroit où je peux fuir cette torture. Je l'ai exploré mainte et mainte fois lorsque je méditais. Se vider la tête, voilà ce qu'est la méditation. Ce vider la tête de toutes sensations, de toutes pensées et de toutes émotions. C'est très difficile et c'est pour cela que pour nous aider, il faut un point sur lequel se concentrer afin de faire le vide autour. Ma haine brille d'un soleil couchant sur cette mer noir de regrets et de remords alors que de gris et sinistres nuages de souffrances crachent leurs acides sur mon visage de noyée. Ce soleil rougeoyant, brûlant même ma peau sans que l'eau qui me noie ne puisse m'apaiser : ce soleil est ma haine. Ma haine sera la bâton auquel je pourrais m'agripper, le point sur lequel je peux me concentrer. Je peux me concentrer malgré la souffrance car je me concentre sur ma haine qui est la seule à dépasser mes maux. Je peux me concentrer, je peux méditer, je peux faire le vide et je peux m'échapper pour... survivre. Amplifie mes émotions, elles sont uniques, elles se réunissent sous des noms différents mais se ressemblent fortement. Amplifie mes émotions Hunter. Amplifie ma colère, amplifie ma haine, amplifie mon agacement... Amplifie ma rage à ton égard car autour plus rien n'existe à par le vide. Regarde-moi me relever, agrippant d'une main tendue devant moi le vide. Tu as étudié mes pouvoirs mais il y en a un dont peu de personnes connaissent l'existence en ce qui me concerne. Je peux faire imploser ma haine et ce que ma colère focalise. Ma main tendue dans le vide agrippe vos gorge à distance, agrippe vos têtes à distance et vos corps à distance. Je vous agrippe car je concentre ma rage pour vous désintégrer de sorte qu'il ne reste rien de vous. Je m'approche du point de non retour. Je concentre ma haine encore et encore jusqu'à ce que vos molécules se fige avant d'être désintégrée. Cela ne durera que quelques fractions de secondes et j'ai tellement à te dire... Vous ne bougez plus et même si quelques son peuvent encore émaner de vos enveloppes charnelles, vous êtes déjà mort...
Une gerbe de sang. Trois corps désintégrés quasi totalement. Molécule par molécule. Le vide de la méditation s'estompe en même temps que le pouvoir de Hunter Brawn. Je suis couverte de sang tout comme le salon et la haine qui n'est plus décuplée laisse place... À l'horreur.
Je suis débout dans ce salon, près du hall d'entrée par où je suis arrivée et où on m'a clouée au sol. Mes yeux fixent l'horreur à l'horizon, mon épée toujours dans son fourreau maintenu par ma main gauche, les bras tombent le long de mon corps alors que ma main droite reste encore crispée de ces trois vies que j'ai ôtées. Ma mâchoire tremble et les larmes roulent sur mes joues sans un bruit. Dehors, la fenêtre qui donnait sur le jardin où Kyle attendait s'est brusquement vu recouverte de quelques gerbes écarlates. Une page de ma vie vient de se tourner. Elle devait être écrite par la plume de la vengeance et c'est finalement avec la plume de la survie que le dernier mot y est inscrit en lettres dégoulinantes comme le sang sur mon corps et mes mains : Meurtrière.
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 10 Mai - 5:56
Cela fait quelques minutes déjà qu’elle est rentrée dans cette maison et je devine ce qui doit déjà s’y jouer, le carrefour d’un destin sait prendre des formes aussi banal qu’un coin de rue ou qu’une vaste plaine déserte propice à un duel au soleil. Je ne la laisserais pas s’y attarder plus que de raison et ma décision est prise, d’ici quelques instants, je vais entrer en scène à mon tour.
Jetant mon mégot, le regard fixé vers l’une des fenêtres donnant sur les ténèbres de l’intérieur, je me mets en mouvement d’un pas décidé et j’opte pour l’une de fenêtres à défaut de faire une entrée triomphale par la porte digne d’un témoin de Jehova et d’autant plus complètement déplacée. J’ai à peine foulé l’herbe du jardin que la vitre se teinte brusquement d’une masse sombre comme si quelqu’un venait de s’amuser à jeter un sceau de liquide coloré afin d’en masquer l’opacité.
Sauf que Jubilée n’a rien d’un ouvrier du bâtiment et qu’elle ne passe pas en tarif de nuit. Une brève demi-seconde pour matérialiser mon psycho-gun à même la main droite, une de plus pour rejoindre la porte et en faire exploser le bois par une déflagration à pleine puissance. D’un coup de pied j’en fais sauter le reste tout en tirant deux nouvelles salves vers le plafond en guidant mentalement un parcours en cercle fermé en attente de cibles. Alors que je me redresse je la vois d’abord elle. Vivante, l’information est classée prioritaire. Passons au reste, les balles. Mon regard balaye nerveusement la scène de carnage mais il semblerait que la fête de ce soir se soit terminée précipitamment avant la remise des cadeaux surprise. Nerveusement, l’index de ma main gauche le long de mon corps continu discrètement de dessiner des cercles alors que les projectiles dansent leur ronde au plafond de la pièce. Le danger n’est plus à l’ordre du jour, elle a nettoyé la place comme une grande. Un bref mouvement de main et les projectiles cessant leur course en circuit fermé s’écrasent sur le sol au fond de la pièce détruisant le parquet en y creusant deux impacts circulaire alors que je dématérialise l’arme en poussant un bref soupire de contrariété ménage est un mot un peu faire, le travail est loin d’être propre.
C’est pour ça que je suis venu avec elle, pour gérer la suite.
Elle est debout au milieu du carnage mais lorsque la douleur du choix a été fait, on se retrouve pour ainsi dire seule au monde, et ça, je ne le veux pas. J’ai assisté il y a quelque temps à une scène analogue. J’étais alors avec la jeune Kaleigh pour une transaction qui a mal tourné. Ils étaient plus de dix dans cette pièce malodorante et moi seul. Une gunfight pas possible et lorsque Kaleigh attirée par le bordel a défoncé cette porte, elle m’a trouvé seul, assis sur une montagne de corps et repeint de sang de pied en cap. J’étais stoned, vidé, un peu comme elle en cet instant même.
Trois corps, ou plus ? On ne saurait dire tant c’est un amas de bouillis sanglante. Ils seront difficilement identifiable vu l’état mais quand même : il ne faut absolument rien négliger, nous sommes sur une scène de crime. Mon regard se porte sur elle, toujours en état de choc, les yeux noyés de larmes. Je lui tends la main en signe d’accalmie et m’adresse à elle d’une voix quasi murmurante.
- Jubilée ? Ne bouge pas d’où tu es et surtout tu nous touches à rien. Ont-ils des documents qui te relient à eux ? Si tu n’arrives pas à parler contente toi de me faire signe oui de la tête. Tout va bien ok, tu es vie. Accroche toi à ça, TU ES EN VIE, le reste on verra ensuite, t’auras tout le loisir d’y réfléchir à tête reposée.
Il n’est pas difficile de repérer les lambeaux de vêtements et d’y extraire les portefeuilles dans une bouillie sanglante, ce que je fais rapidement pataugeant dans le carnage, ça ne me prend pas plus d’une minute. Trois portefeuilles et quelques documents type contrat taché de sang. 9a ne me dégoute pas de patauger dans les viscères, ces types, je le suppose ont dû avoir ce qu’ils méritent, l’important à présent c’est elle et personne d’autre. Je reviens vers elle, je n’ose pas la toucher mais je suis assez près d’elle pour planter mon regard dans le sien
- Écoute Jubilée , écoute-moi attentivement. On va sortir calmement, pas d’affolement ou de précipitation, on va sortir doucement et marcher discrètement jusqu’à un véhicule. On ne prend pas celui qui est là, surtout. On quitte la ville et on roule. Laisse-moi prendre en charge la suite, ok ? Si tu veux réfléchir à..à ça..Ok, mais pas avant d’avoir mis de la distance entre toi et ce merdier. Laisse-moi gérer ce genre de chose, j’en ai l’habitude.
Un pas sur le côté pour arracher d’un geste brusque un voilage de rideau, des empreintes ? Je m’en fiche, je suis déclaré mort administrativement, qu’est-ce que ça peut foutre. D’un geste tendre, je lui essuie le visage du sang qui s’y attarde et je l’enveloppe en posant le tissu sur ses épaules en osant enfin un geste sur son épaule pour la guider calmement.
- Allez, il faut partir ma belle, s’il te plait.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Dim 12 Mai - 15:53
Oui je pleure en silence mais je ne le fais pas à cause de l'horreur que j'ai commise. Je ne pleure pas les vies que j'ai ôtées ni le sang qui dégouline sur mon corps, non. Je pleure la vérité et le destin tragique qu'elle m'a forcée à rempruntée. Incapable de lutter contre le courant j'en avais perdu ma si touchante naïveté. Les révélations font mal car elle appuie sur mon cœur fragile. Je sais pourquoi et comment ils sont morts et la simple mort de leurs assassin ne changera rien à mon chagrin. Les larmes coules finalement de regrets, de regrets de savoir tout ça, de regrets qu'on me l'ai appris et de regret que Hunter Brawn ait en quelque sorte réussi en me faisant souffrir pour quelques années et sans doute jusqu'à la fin de mes jours.
Il arrive bien sur, je n'en ai jamais douté, défonçant la porte il s'affaire auprès de moi tel un chevalier blanc prêt à se salir pour me blanchir tant bien que mal. Il fouille les reste des cadavres. On ne peut pas appeler cela des cadavres car les trois quarts de leurs corps ont été désintégrés molécules après molécules quand le reste s'est répandu explosés au quatre coins du salon. Pourtant quelques papiers, quelques portefeuilles restent dans les résidus sanglants et il s'en empare. Il sait ce qu'il fait et me parle, me raisonne, me rassure et me dit quoi faire là où il m'aurait fallu une vie pour agir. Les larmes cessent de rouler et je ré-ouvre les yeux du néant alors que ma tête montre la paperasse qu'on ma fait signer d'un geste de la tête.
Bien sur, je suis en vie, c'est vrai que c'est important là où tout s'écroule. Se raccrocher à quelque chose est la clefs pour garder son calme et ne pas s'écrouler sur ses genoux en hurlant à la mort. Oui, se raccrocher à mes amies et à lui aussi qui est le seul repère que j'ai dans cette ville désormais. Je me raccroche à toi quelque temps Kyle, c'est lâche et mal poli de profiter de ton instinct, ton talent et ton savoir dans ce domaine pour ne pas à s'en préoccuper, mais tu me pardonneras sans doute. Combien d'hommes as-tu tué pour avoir cette maîtrise, pour savoir quoi faire, pour ne pas paniquer et garder ton sang froid ? Tu me répondras peut-être que tu ne les comptes plus et j'aurais du mal à comprendre comment on ne peut pas se rappeler de ces moments... Je ne paniquerais pas désormais et je vais suivre tes instructions parce qu'il y a que ça qui percutent mes oreilles en ce moment. Il plante son regard dans le miens et me rassure.
« D... D'accord. »
Je suis d'accord, c'est bien, pourtant je n'arrive pas encore à bouger, tremblante comme une pauvre feuille morte que je suis. Il arrache un rideau et essuie mon sang me ramenant petit à petit dans la réalité par les mots, les indications, les conseils, les ordres puis les gestes. Et je le suis, sans un mot, traversant la porte brisée, le jardin et le portail. Comme il l'a dit, nous marchons jusqu'à une voiture. Il ne m'a pas menti, pas lui, bien que tout pouvait laisser penser cela, il fut honnête du début à la fin.
« Merci. »
Dis-je d'une petite voix tremblante alors que nous roulons, pour sortir de cette ville, pour sortir de cet enfer. Ma main s'attarde sur l'objet que j'avais trifouillé dans ma poche avant d'entrer dans ma maison. Malgré le sang je me saisis de cet objet qui n'est autre que mon portable, pour en désactiver l'enregistrement alors que je réalise maintenant que je n'ai pas lâché mon épée.
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Dim 12 Mai - 18:26
Deux heures de route de nuit dans cet espèce de tape cul pour bobo de Beverly Hills, je n’avais certainement pas prévu ce genre de merde. Définitivement pas ma came de type de tire, mais quand il y a urgence, on vole ce qu’il vous tombe sous la main et il faut dire que ce modèle de véhicule passe partout et esthétiquement gerbant est souvent facilement volable et peu protégé…Les Américains s’aveuglent souvent à penser qu’avoir une bannière étoilée flottant dans le jardin les protège de tout acte « anti patriotique », grossière erreur ! Mister bobo l’apprendra demain au réveil
Alors que la bretelle sur laquelle je me suis engagé annonce que nous entrons à Palm Springs, je jette machinalement un regard sur l’horloge annonçant une heure du mat, plus ou moins. Le Riverside, à deux pas des plaines de l’Ouest et son soleil de plomb à 50 degrés en plein cagnard, charmant pour une escapade, parfait pour l’improvisation…et puis le Mexique n’est plus si loin.
Elle reste prostrée et moi silencieux. Un parfait couple d’asociaux. Je ne suis pas des plus bavards non plus et avec Silent, il faut dire que j’ai l’habitude de me tenir compagnie seul en d’interminables monologues mentaux ce qui a l’avantage que je tombe toujours d’accord avec moi-même.
Le silence est l’arbre qui cache la forêt et les bois où elle se cache sont des plus sombres et des plus douloureux. Ce n’est qu’une question de temps, cette fois ci elle y est tombée au fond de son gouffre et elle devra trouver la force de remonter les parois, griffes après griffes, hurlement après hurlement. Il y a plus que le choc, ça c’est certain et je sais qu’elle se torture déjà et qu’elle en est à réaliser que les choses ne seront plus jamais les mêmes. Seulement, il faut que pareillement elle parvienne à réaliser que le carrefour est derrière à présent, et qu’une fois le chemin choisit, on ne peut plus faire demi-tour. Assumer…c’est toujours là qu’est la difficulté : tuer prend deux secondes, vivre avec prend parfois toute une existence. Je reste pensif un instant avant de commencer d’une voix basse.
- Ma sœur…Je crois que c’est la seule personne que j’ai jamais aimé au monde. Nous n’avons pas le même sang mais j’aurais versé jusqu’à la dernière goute du mien pour elle…Je crois que je le ferais encore…même après tout ça…je veux dire…toutes ces choses qui nous séparent. Il y a plus de deux ans à présent, j’étais passé a voir à New York lorsqu’elle était avec ce gars…j’veux dire…avant qu’elle tourne gouine. Je savais qu’elle trempée dans des trucs louches mais j’aurais jamais pu penser que c’était à ce point. Elle a toujours été insouciante, se laissant flotter au gré des vents, et ce vent-là, il puait du cul. J’étais là cette nuit-là lorsqu’ils ont plastiqué son appart. En moins de quinze seconde, toute sa vie partait en fumée sous mes yeux et cet endroit où elle me parlait à l’interphone quelques secondes auparavant s’était transformé en cratère fumant. Morte. Volatilisée…devant mes yeux. Je l’ai longtemps cru et ce fut pareil pour elle. Mais alors qu’elle luttait en regardant griller son mec, moi j’étais dehors face a huit connards qui avait fait sauter le truc pour y dresser une putain de croix enflammée, tu sais c’que ca veut dire…t’étais à Mutant town, non ?
C’est venu..des entrailles..j’sais pas. Une rage…une rage impossible à arrêter, ca m’a brulé les veines comme de la lave et ce.. »truc » est apparu sur mon bras. T’y crois ça ? trente ans à vivre avec une mutos électrique et ignorer qu’on en est un…le découvrir le soir où on perd celle qui aurait pu partager avec toi cette « étape » car c’est un étape difficile à accepter. En quelques secondes…ils étaient tous morts. Je suis resté là, agenouillé sur le sol… Un assassin…J’étais un assassin, et j’ai senti cette partie de moi-même s’effondrer, se consumer. C’était mon carrefour, là assis sur un tas de cadavres, j’étais seul… On ne peut pas oublier ça ma belle, quoiqu’on fasse, on ne le peut pas. Mais on peut choisir ce qu’on veut être ensuite…ça on peut. J’ai fait de la haine de l’humanité mon carburant, je suis devenu ce que je suis. Ma main ne tremble plus et je n’ai plus de rêves. Sauf que ma colère s’est éteinte parce qu’on ne peut haïr éternellement ou vivre dans un éternel désir de vengeance, ça n’existe pas…on finit par se détester soi-même et s’insupporter. Tu te demandes pourquoi j’fais tout ça, hein ? Parce que personne ne devrait être seul après un tel choix, parce que c’est là que c’est le plus dur et que les choses merdent, c’est l’après. Je ne regrette pas de les avoir tués ce soir-là, je regrette d’avoir tué tous les autres ensuite. Je sais que c’est pareil pour Caitlyn, j’ai vu combien Sinistre l’a démolie et combien elle se démolie en retour. Je ne veux pas que ça t’arrive… Je resterai le temps que ça prendra, le temps que tu recolles les morceaux dans ta tête et que tu fasses tes choix. Mais je ne te laisserai pas seule, tu peux en être certain.
Je garais la voiture dans l’allée d’un motel qui ouvrait 24/24, un de ces motels minables mais pratiques où Monsieur Toutlement se fendait d’adultère et où les tourtereaux aux amours contrariés s’offraient un premier frisson. J’attendais quelques secondes, les mains sur le volant.
- Tu sais c’qu’elle m’a dit après m’avoir explosé la tête sur le toit, il y a quelques semaines ? Elle m’a dit : Je te laisse en vie parce que je suis une X Men, je te laisse partir parce que tu es mon frère. Comme quoi…tout continu, grâce à vous, elle s’en est sortie. Elle m’a aussi claqué une punchline piquée à Starwars « Il y a encore du bon en lui ». Elle et sa logique…Tain… Ce que je fais là…j’aime à me dire que c’est peut-être ce qu’il me reste de bon en fait…Autant que ça profite à une jolie fille, non ? Tu as besoin d’une douche et t’as besoin de dormir, au moins d’être allongée. Reste ici, t’es pas « visible ». Je m’occupe de trouver une chambre, ok ?
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mer 15 Mai - 4:33
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mer 15 Mai - 20:15
Mon regard se posait su mon blouson de cuir, jeté à la va vite sur une chaise. J’avais entre ouverte la fenêtre et je me tenais quasi écroulé sur un fauteuil avec l’élégance d’un déchet de l’humanité au bord de la cuite monstrueuse, sauf que d’ivresse, il n’en était pas question. Cigarette à la main et chemise ouverte sur un torse humide d’une chaleur presque palpable, je terminais de textoter à Silent une absence rassurante sans donner de précisions, de toute façon, elle laisserait probablement passer la nuit avant de revenir à la charge dès l’aube comme l’inévitable casse couille qu’elle était. Il fait chaud dans le Neveda, même si c’est juste le début de la saison et cet hôtel de merde n’a pas de climatisation, des draps propres étaient sans doute déjà le summum pour ce genre de service dans le trou du cul du monde. Mes pensées se perdaient sur des détails triviaux alors que je savourais toute l’incongruité de cette situation inimaginable quelques heures plus tôt. Je regarde tomber cette fin de nuit alors qu’à deux pas de là une X woman prend une douche. Franchement, ce monde est-il sérieux ou s’amuse-t-il parfois à nous rendre juste dingue pour le plaisir ? Et quoi maintenant ? Qu’attendait-elle de plus de moi ? Je n’en savais foutrement rien sauf que je n’aurais quitté cette pièce pour rien au monde. Ce monde pouvait pourrir sur place, pour ce que ca pouvait me faire, ça n’avait pas vraiment d’importance, ce que je sais c’est que sa solitude et sa douleur touchait en écho les miennes et que j’avais besoin de sentir ça, besoin de savoir que quoi qu’il arrive, elle irait bien. Je ne voulais pas mettre des mots la dessus, c’était foutrement compliqué et chercher à comprendre tuait complètement l’instant. J’aurais bien pris une douche aussi, mais j’attendrais…enfin de compte, n’ait je pas fais que cela toute ma vie attendre au point de ne plus savoir ce que j’attendais au juste ? Je n’allais pas laisser la complainte de vide m’emporter, ce n’était pas le moment, ni le lieu. C’était entre moi et ma foutue conscience, ça ne regardait que moi. Le bruit d’eau cessa et je recrachais ma fumée en m’absorbant sur la contemplation lascive des lumières diffuses de Palm Spring que l’on voyait luire comme un chancre malade dans une noirceur hésitante sur l’horizon. Là-bas, la normalité, ici nous sommes dans la tranquillité de l’œil du cyclone et tout s’effondre autour, parce que tout ne peut que s’effondrer lorsque plus personne ne prend garde à s’inquiéter des autres. Je sais qu’on restera au bord du gouffre puisqu’au moins moi, je m’inquiète d’elle. La voilà revenant et avec elle, la surprise de son corps dénudé. Un mouvement de lèvres pour y faire bouger ma cigarette et un léger plissement d’yeux. C’est suffisant pour y cacher un trouble ? Certes. Cette soirée restera surprenante à bien des égards. Je n’ai pas de problème avec la nudité, au contraire. Je viens d’une famille dont la mère avait passé sa jeunesse Ciscosienne entre l’exta, l’herbe et le Flower Power. Jessie nous avait martelé que la pudeur était une connerie de politicards castrateurs et fascistes. J’avais vécu entre le paillasson roux de Caitlyn ou la paire de seins de ma mère…offrant en retour l’indifférence de mon anatomie. Autant dire que la nudité m’importait peu mais a sienne…c’était différent. Parce que voilà : ce que je soupçonnais se décupla. Je la désirais. J’ai un rapport au sexe un peu étrange, je vois ça comme un besoin dans 90 % cas et dans ces cas précis, je préfère consommer jusqu’au bout en payant comme on s’envoie en bourbon au zinc. Reste les 10 % et là…Elle tape clairement dedans. J’aime les femmes aux formes peu marquées, athlétiques et sauvage comme l’était Louise. Ce genre de femme avec qui l’acte se résume à une bataille teintée de brusqueries et dans leurs maladresses ou leurs expertises, je suis certain qu’elle en fait partie et mon corps ne s’y trompe pas en réagissant alors que mon regard ne peut s’empêcher de détailler son anatomie. Elle me pique une clope, j’esquisse un sourire en détournant mon regard pour regarder à nouveau par la fenêtre. Elle me livra quelques confessions.
« C'est après que j'ai su que ça calmait les nerfs... »
Je reportais mon attention sur elle toujours perdu dans mes pensées.
- J’ai oublié pourquoi je fumais… Ca me tue à petit feu je crois bien. Ce n’est pas bien grave dans l’fond, il faut bien mourir de quelque chose. J’ai toujours fumé mais contrairement à Cait’, je ne me camais pas…je dealais, ca me permettais d’avoir de la thune. Je crois..oui…je crois que je n’ai que deux dépendances, la nicotine et ce putain besoin de bouger ...de voir ailleurs… Elle toussota puis m’offrit son regard que je soutins jusqu’à ce qu’elle décide de s’installer et de poursuivre son récit. J’entrais dans sa vie, je sentais que j’entrais dans sa vie et je ne sais pas comment vous dire cela, ça faisait un bien fou. Oui seulement…je pense. Pourquoi chercher plus loin, c’était juste…agréable.
- C'est comme ça souvent avec les mutants : ça arrive lorsque le pouvoir se déclenche pour la première fois… Je soupirais tout en passant la main dans mes cheveux en un geste de fatigue.
- Ce genre de chose…tu sais ce que j’en pense…ça ne devrait pas arriver. La haine, la peur, la persécution…ça ne devrait pas arriver. Si nous vivions dans un monde où l’on respectait la différence, ça n’arriverait plus. Je sais ce que dit Xavier : pour être respecté, il faut être respectable et pour être respectable il faut être respectueux. C’est sans doute très joli dans un amphithéâtre avec des cœurs tendre en écoute, mais ce n’est pas la réalité des rues, Jubilée. Le respect de nos jours ne se gagne que par la peur, lorsque nous serons à nouveau certains de ne pas « disparaitre », éradiqué par ceux qui ne nous comprennent pas, alors oui…on pourra se laisser enivrer par de beaux discours.
J’écrasais sur le rebord de la fenêtre ma cigarette en affichant un air mélancolique.
- Le fait est que ce jour-là dans ton impasse, Charles n’était pas là…Ni pour moi et Cait. Le fait est que en dehors de vos amphis bien chauffés, ils sont seuls…seuls et sans défenses.
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 17 Mai - 19:49
La fenêtre était ouverte et d'un œil distrait Kyle y observait le ciel, assis dans un fauteuil, fumant. Une chaleur quelque peu étouffante nous avais envahit depuis que nous avions quitté Los Angeles où les événements glacials m'avaient gelés le sang. J'étais moi-même assise sur le lit alors que Kyle refaisait le monde. C'était agréable de l'écouter et plutôt intéressant. Peu importe que je sois où non d'accord en ce moment de calme après la tempête, sa voix m'apaisait. Le respect mutuel, voilà quelque chose de bien difficile à définir ou même à distinguer. Respecter quelqu'un pour qu'il nous respecte en retour est en effet ce que Charles disait souvent. De là à en conclure que c'est la clefs de tous les soucis actuels qu'ils soit majeures comme les discriminations inter-raciales entre les humains et les mutants, ou mineures comme la morts de ces trois criminels ce soir ; j'en doute. J'en doute d'autant plus aujourd'hui, alors que je suis nue devant cette réalité assise sur un lit d'une chambre miteuse. Le respect, la confiance, l'amitié, l'amour... Tant de belles paroles que l'on m'a souvent inculquées comme étant la base pour que tout se passe bien viennent d'être absolument inutiles ce soir. Mais malgré tout cela, une lueur d'espoir émerge au milieu du chaos. Tout ne va pas bien et pourtant Kyle reste assis me surveillant comme un ange-gardien pour que je ne sois pas seule. J'avais suffisamment de haine, de culpabilité,d e regrets et de remords pour en vouloir à la Terre entière, pour en vouloir aux X-mens, aux Confrériste et finalement à la société actuelle mais rien de tout cela ne me parvenait car cet homme avait su être là au bon moment. Il n'était pas venu parce qu'on lui avait demandé, non. Simplement de son plein gré, suivant son instinct alors que le hasard nous avait réunis. C'est en cette dernière lueur d'espoir que j'ai envie de croire. Ensemble, humains mais surtout mutants nous arriverons peut-être à nous en sortir et à survivre de ce gouffre si terrifiant.
J'ôte la serviette de mes épaules essuyant les mèches de mes cheveux encore humides. Ils étaient mal peignés mais étant donné leurs courtes longueurs je ne m'en préoccupais pas trop. D'ailleurs, je ne me préoccupais de pas grand chose.
« C'est vrai... Ils n'étaient pas dans l'impasse. Mais je n'étais pas la plus à plaindre. »
Dis-je en me levant nonchalamment laissant la serviette sur le lit et allant moi aussi écraser la cigarette sur le rebord tout en m'y accoudant pour y respirer un vent absent.
« J'avais mes parents et j'vivais à Beverlly, y'a pire comme situation, non ? »
Mon regard se porta, en même temps que je tournais la tête, vers celui de mon ange-gardien veillant à ce qu'une corde me soit donnée pour que je puisse remonter du gouffre. Une sorte d'attraction magnétique semblait m'empêcher de baisser mes yeux ou de les fermer alors que je me laissais porter par mon instinct. Mon index droit passa sous le menton de Kyle alors que je pinçais légèrement son menton avec mon pouce. Je rapprochais mon visage, me penchant pour que mon regard plonge dans le siens. Toi aussi tu marches à l’Instinct Kyle ? Dans ce cas... je n'ai pas de raison de m'arrêter du moment que tu m'en retourne pas une... Je m'appuyais alors de ma main gauche sur sa cuisse tout en l'embrassant timidement. Mes lèvres pincèrent les siennes quelques secondes alors que je baissais enfin les yeux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas embrassé un homme... En fait, je n'ai jamais embrassé d'hommes. J'ai seulement embrassé des garçons lorsque j'étais plus petite mais depuis que je suis adulte une sorte de fatalité est tombée sur moi et mes possibles relations amoureuses. Enfin amoureuses... De là à dire que je l'aimais je pense que ce serait trop présomptueux pour un seul baisé volé mais dans tous les cas il me fascinait. Ma tête recula de quelques centimètres alors que mes lèvres semblaient ne pas vouloir le lâcher. Finalement je relevais mon regard vers le siens alors qu'un joli sourire se dessinait sur mon visage.
« T'es pas si vieux que ça en fait, Kyle... »
Je ne m'excuserais pas comme une prude qu'on voit dans tous les téléfilms de merde. Assumant de manière impertinente mon geste jusqu'au bout, je lâchais mon emprise sur son menton pour faire glisser mon index de son cou jusqu'à son torse.
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Ven 17 Mai - 21:27
Nous revoilà plongés au cœur de cette impossible question concernant l’instinct et le degré d’écoute qu’on peut lui conférer.
Qu’est ce qui aurait pu me préparer à cet instant, quel présage aurais-je pu prévoir dans le vol des augures, le nez levé vers le ciel en l’attente qu’il me fracasse la gueule en une réponse ironique et muette ? Quelle autre certitude que celle-ci : si je ne prends pas garde au vent, je finirais invariablement par me cracher au visage. Comment ce monde peut-il tourner sur lui-même sans qu’un moment ou un autre nous ne puissions trouver la force d’en gripper les rouages ? L’instinct dès lors, serait-ce cet ultime rempart qui nous protège des certitudes que l’on va réciter comme une comptine et paradoxalement cette arme radicale qui peut faire s’évaporer des empires ? C’est dans son regard et je le sais déjà, c’est dans ce regard et je l’ai toujours su. Mon immobilisme est ma meilleure réponse bien plus parlante que n’importe quel verbiage, bien plus dans l’abandon que ce que je ne pourrais jamais concéder à un autre. C’est cette puissante attraction qui prend le pas sur toute chose dans cette chambre un peu crasse à la chaleur écrasante, alors que nos iris se teintent du même moment et que la pureté y vacille reléguant la raison à un autre jour. Je n’ai peut-être vécu que pour ce moment ou alors peut-être ma vie n’est-elle constituée que de ces moments où autre chose tient la barre de ma destinée, quelque chose de plus viscérale et animal mais incroyablement plus sincère.
C’est l’instinct qui me brule les veines et c’est ce même feu qui l’anime.
C’est pour cela que je ne la repousserais pas, c’est pour cela que je la laisserais passer la porte de mes défenses depuis cet index qu’elle pose avec une tendresse frôlant l’infini depuis mon menton jusqu’à la tiédeur de ses lèvres posées sur les miennes. J’aurais eu un milliard de bonnes raisons de la repousser, mais ce n’était pas ce que moi je voulais ici et maintenant.
Sa nudité était chavirante, elle était d’une beauté qui s’ignorait cambrée depuis sa posture, la main posée sur ma cuisse. J’ai connu des millions de baisers et j’ai le cœur toujours prompt à l’emphase lorsqu’il se colore d’amour ou qu’il croit s’en colorer. Mais à dire vrai, jamais je n’ai connu un érotisme aussi torride que ce simple baiser d’une timidité extrême. Cet instant sembla s’éterniser sans que cela ne puisse m’en faire plaindre ou me poser le moindre problème et ce sourire qui s’en suivit fut l’une des plus belles choses que j’aurai pu voir durant ma vie. Dans ce bar, son regard attira mon attention, il avait quelque chose…d’indéfinissable, entre le vide et la désespérance. A présent qu’il s’offrait à moi dans ce que je devinais être du désir, il y avait une nouvelle maturité, une maturité attachante et fascinante.
C’était sans doute les prémices de l’amour, j’étais bien trop fatigué, bien trop désespéré pour m’en rendre déjà compte, mais quelque part en moi, je su à ce moment-là qu’elle ferait parti à jamais de ma vie comme Louise ou Mewen. Je sentis depuis ce baiser les liens se souder à mon cœur en une attache sanglante et douloureuse, serrer les dents n’y changerait rien, refuser non plus et encore moins raisonner ce qui est de toute façon, une douce folie irraisonnable.
J’inclinais la tête, l’expression de mon visage se faisait pour une fois moins tendue, sans doute beaucoup plus fragile que je ne le laissais voir. Elle avait brisé en un seul baiser cette carapace que je dressais face au monde. Je me contentais d’un très bref demi-soupir, sonnant plus comme de l’amusement alors que sa main s’aventurait déjà vers une demande moins polie. Je murmurais d’une voix inhabituellement douce.
- Je ne suis pas quelqu’un de bien, Jub…tu n’devrais pas.
Je laissais passer une demi-seconde avant de continuer.
- Non…pas quelqu’un de bien….mais bien assez pour être celui que tu me veux être.
Mes mains se posèrent sur ses hanches en une caresse experte mais avec douceur je l’attirais à moi pour l’embrasser à nouveau cette fois ci avec toute la passion qui brulait déjà en moi. C’était à mon tour d’écouter mon instinct tendit qu’elle s’emballait déjà. La hissant contre moi alors qu’elle cherchait apparemment à me déshabiller à l’aveugle, je la soulevais d’un bond en une danse improbable pour l’allonger à même le lit me perdant à déposer mile baisers sur son corps.
Elle se livra avec fougue et maladresse trahissant son inexpérimentation, elle apprenait vite cependant et se laissait guider jusqu’à trouver assez d’aisance pour prendre des initiatives et conduire seule. Sa gaucherie même était touchante, tout était touchant jusqu’à ses demi cris étouffés sans doute par fierté jusqu’à ses improvisations pleine d’audace. Ce que je peux en dire, c’est qu’elle était femme avant même l’aube, ce que je peux dire c’est qu’alors que les premiers rayons du soleil illuminaient la pièce, elle dormait dans le creux de mes bras et que pour la première fois depuis une éternité, à mon tour j’avais l’impression d’avoir touché le fond et d’avoir mis fin à cette fuite en avant. J’arrivais enfin à trouver le sommeil.
Jubilation Lee, il a fallu une nuit seulement pour que je tombe amoureux de toi, et sans doute, ne le sauras tu jamais. C’est ce que me hurle mon instinct alors que pour rien au monde je ne te laisserais t’enfuir de mes bras tant j’ai d’amour à faire avec toi.
Nous revoilà plongés au cœur de cette impossible question concernant l’instinct et le degré d’écoute qu’on peut lui conférer
Jubilation Lee X-Men Alpha
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth] Mar 21 Mai - 1:15
Ce n'est pas une question d'âge, d’allégeances ni de convictions. Ce n'est pas une question de taille, de force ou d'expérience. Ce n'est pas une questions de temps, de points communs ou de défauts. Ce n'est pas question de charme, de classe ou de beauté. Non. Au delà de ces préoccupations primaires. Au delà des codes, du bien, du mal et des conventions : il ne reste plus que de la fascination. Nous sommes des pôles opposés, similaires dans leurs différences. Des animaux de l'instinct s'abandonnant à un magnétisme renversant. Sans niaiserie et futilité il ne demeure plus que la complémentarité de nos deux enveloppes charnelles s’emmêlant et s'entre-mêlant dans un chant hésitant de jouissance. Les choses sont floues lorsque j'ouvre les yeux au petit matin. Je ne réalise pas les multitudes d’événements qui se sont passés la veille. Je ne réalise pas encore comment j'ai changé, en si peu de temps. Je ne réalise pas non plus à quel point j'ai grandi pourtant des bras me serre et les souvenirs me reviennent. Ce n'était donc pas un rêve, ni un cauchemars, ni le mélange des deux formant la magnifique composition des songes à travers leurs complexité que beaucoup qualifie de n'importe quoi. Ce n'est pas n'importe quoi car plus que jamais nos rêves nocturnes ne révèlent autant de choses sur ce que l'on est que l'éveil nous le permettra. Mais ce n'était pas un songe, ou alors un songe éveillé. J'ai pris l'avion, j'ai rencontré un homme, j'ai vengé mes parents et je suis tombé amoureuse. Combien de temps m'a-t-il fallu pour accomplir ce que certains n’accomplissent jamais ? Un heure, cinq heures ? Peu importe la véritable question que je me posais désormais c'est jusqu'où cela va me mener et combien de temps cela va durer. Car sur le chemin que j'emprunte nos opposants seront nombreux, à commencer par nous mêmes, par nos amis les plus proches. Entre quelques baisers je me suis souvenu de ses mots. J'ai vu du bon en lui. Cet aspect m'a fasciné, intrigué, plu et envoûte. J'ai vu au delà de l'apparence et de la réputation et j'ai vu le cœur, son cœur. Le cœur de Kyle n'est pas ce que l'on se porte à dire. Je le sais parce que je l'ai senti instinctivement, dès lors que mon regard s'était attardé un peu trop longuement dans le siens. Je n'ai pas la prétention de le changer. Je n'ai pas la vocation de le changer non plus mais là n'est pas le problème. Ce que je veux, c'est le lui montrer. Lui montrer ce que j'ai vu de lui pour qu'il en soit conscient si ce n'est pas le cas. Lui montrer de la même manière qu'il m'a montré le gouffre, de la même manière qu'il m'a prévenu, qu'il m'a protégé malgré une paradoxale distance qu'il dressait. Lui montrer de la même manière qu'il m'a sorti du gouffre, qu'il m'a aider à me relever et qu'il m'a sauvé. Oui, il ne m'a peut être pas sauvé la vie mais il a sauvé Jubilee l’humanité de Jubilee et les fragments qui la séparent encore de l'ombre. Lui montrer son cœur. C'est ce qui guide cette flamme qui brûle en moi, qui brûle mes entrailles alors que ma tête est posé sur son torse. Cette sensation amoureuse est unique et pourtant loin d'être douloureuse. Mon sang s'échauffe, mon cœur bat plus vite et mes yeux s'ouvrent. Je suis une X-Women et il est un Confrériste. Nos convictions sont distincts et pourtant, malgré cela, je persiste à voir la vie simplement, grâce à lui. Ta vie, tes choix disait-il. N'est-ce pas là la clef à cet union ? Je le crois car ma fascination pour son être transcende ses convictions et les miennes alors qu'au fond de moi, j'espère qu'il en est de même pour lui.
[RP terminé pour moi]
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Sujet: Re: Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth]
Choisir entre regret et remord - Los Angeles. [Pv Kyle Kenneth]