Orgie de flingues [PV Clarice River]

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« - L’échec n'est pas permit, Hawk 3.
- Qu'appelez-vous « échec » ?
- Que la cible puisse perpétuer ses activités après votre intervention.
- Et qu'appelez-vous « réussite » ?
- Mort de la cible confirmée.
- Ça fait une grosse différence...
- Je travail pour le gouvernement... J'ai du me faire plus laxiste. »

Il ouvrit la porte et sorti par un long tunnel. Une moto l'attendait dehors et il avait une longue route à faire pour rallier son appartement puis le Texas. Sa première cible était une cible classée C. C'est à dire simple. Pour avoir un ordre de grandeur, Magnéto était classé S+. Cela faisait très jeux vidéos mais ça ils s'en moquaient et Squad également. Le fait est que la balle qu'il tirera entre les deux yeux de ce William Comstock serait bel et bien réelle. Il monta sur cette moto qu'il n'avait jamais vu, connaissant instinctivement comment la démarrer et la conduire. Il avait été briefé sur sa cible. La connaître avant de l’abattre était un maître mot dans cette organisation de pourritures encore plus merdiques que lui. Mais au moins il était dans son élément et s'y sentait bien.

« - William Comstock, père spirituel du groupe de fanatique religieux anti-mutant « Les serviteurs de Stryker ». Ils ne sont pas directement en contact avec le grand Stryker mais ce qu'on sait c'est que dans ce pays d'imbécile les idées du chef des Purificateurs rallient toujours un peu plus de fidèles. Ça grimpe de manière exponentielle, surtout depuis Yggdrasil d'après les infos qu'on reçoit. Quoiqu'il en soit. Cette branche se localise principalement au Texas.
- Ils semblent faire des sorties scolaires et montent à New York pour trouver plus de viandes à leurs goûts. Les autorités New-Yorkaises, la Confrérie et les X-mens peuvent remonter la filière même si avec les informateurs de la CIA, du BAM et du FBI on reste plus rapide. »

Un chef purificateurs. Il est vrai que Squad n'est pas du genre à se poser la question sur qui il faut tirer. Depuis qu'il est au fond du trou il se raccroche qu'à ce qu'il sait faire de mieux, suivre les ordres. Son post de chien de chasse lui allait bien, mais il faut dire que buter du salaud l'aide à enrager suffisamment pour être plus aux aguets. Une fois arrivé à son appartement, il s'équipa et équipa sa voiture. Après la demande de cette organisation il a du la repeindre en noir, le jaune faisait trop voyant. Certains ont des théories étranges sur le fait que quelqu'un de trop suspect le devient du coup, moins. Mais ils oublient de dire que cette personne trop suspecte roulant en voiture de sport aux couleurs criardes attire tout de même l'attention sur elle même si elle n'attire pas les soupçons. C'est ce genre de détails qu'ils ne pouvaient pas se permettre chez BlackHawk. Finalement peu importe, elle était repeinte et comme neuve mais il ne comptait pas la garer devant la localisation de la planque de Comstock.
Un fusil de précision, des pistolets, des chargeurs et un fusil d'assaut il était paré et s'en allait donc pour le sud du pays.

Ford Stockton... 19h30
Aride et finalement très laide bien que représentative de l'idée que tout le monde a des villes du Texas. La température était de dix degrés bien qu'elle allait rapidement chuter à la tombée de la nuit. Quelques fins nuages ainsi qu'un léger vent pouvait laisser présager que la pluie pouvait s'abattre d'une minute à l'autre ou bien seulement le lendemain... La voiture de Squad maintenant recouverte de poussière à cause de la route se gara sur le parking d'un hôtel. Il avait déjà localisé, cinquantes mètres plus loin, la maison où se cachait peu discrètement ce cher Comstock. En effet, il possédait maintenant presque toute la ville, tout le monde le connaissait et tout le monde l'aimait. Squad entra dans le hall de l’hôtel : Jean, baskets, pull gris et veste noire. Il portait avec lui une mallette et un sac à dos. Le hall de cet hôtel faisait beaucoup saloon avec un petit bar et quelques tables rondes et fauteuil plus confortables. Squad se dirigea vers l’accueil. Un homme le dévisagea, certainement en rapport avec sa couleur de peau, puis lui demanda de manière très aimable :

« - C'pour quoi ?
- Une chambre je vous prie.
- Je crois qu'on est complet non ?
- La vingt et une semble libre, la clef est derrière vous.
- Réservée.
- Le livre des réservations sur le comptoir en face de vous n'en indique aucune pour la soirée.
- Ça va chiale pas. Tiens. »

Il y avait quelques personnes dans le hall et Squad y retourna après avoir rapidement déposé ses affaires dans sa chambre. Il ne comptait pas tirer depuis sa chambre bien entendu, le visuel était très mauvais. Il fallait simplement qu'il ait un alibi si on se mettait à arrêter tous les noirs de la région après l'assassina de Comstock. Car en effet, ce n'est pas directement Squad qui assassinerait la cible, mais un de ses doubles alors que l'original serait au bar en train de boire. Il avait d'ailleurs matérialisé un double depuis sa chambre dans la voiture, testant la réactivité de ce dernier et sa faculté de réponse. Il voulait surtout s'assurer que les précédents troubles mentaux qu'il avait eu ne perturberait en rien l'opération. Il changea l'apparence du double en un type blanc, un mètre quatre vingt, assez musclé les cheveux noirs. Son visage était tellement générique qu'il en devenait presque impersonnel. Il était habillé en costard sans cravate. Le double sorti de la voiture et se dirigea derrière l’hôtel pour y prendre l'escalier de secours à l’extérieur et monter directement sur le toit alors que Blake s'installait sur un fauteuil du hall, ouvrant le journal qui y était posé. À vingt heures précise, il était dit que la cible rentrerait dans sa maison. Cela laissait une fine fenêtre de tir mais si cette occasion ratait, Squad irait avec ses huit doubles, toquer à la porte.

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Spoiler:

Tout commença avec trois jeunes. Trois jeunes ayant trucidés deux mutants de leur lycée avec des armes à feu. Il s'était avéré que ces armes à feu avaient été obtenue gratuitement, de mains en mains, et relevaient d'un filon qui s'étendait loin dans les basses-fosses ; et toujours à l'encontre exclusif de la mutanité. À vrai dire, la piste remontait aisément jusqu'à un petit groupe étranger à New York mais qui s'entendait fort bien à descendre y faire leurs cadeau mortuaire et les actions de "grasse". Et bien vite il apparut clairement à Clarice que ce groupe était rattaché aux Purificateurs.

Les choses s'étaient corsées à ce moment là. Les Purificateurs étaient dans le sein du BAM une affaire de haute-instance, on ne menait pas l'enquête en solo, et les plus hauts-gradés recevaient les lauriers tandis que les moins puissants devaient se partager une sympathique médaille de bronze. Ce n'était pas tant la renommée mais plutôt ce partage qui agaçait Clarice ; forte-tête aux idéaux glorifiant le mérite elle n'aurait pas supporter de devoir faire jeux égaux avec son voisin d'à côté qui n'aurait pourtant fait que se tenir à 100m, caché derrière une voiture. Et tout simplement, c'était son affaire, elle y avait passé trop de temps pour qu'on vienne saloper son travail, si les hautes-instances venaient à rater la capture elle ne saurait qui blâmer, alors que si le fiasco était de son seul fait elle n'aurait aucun mal à assumer pleinement les conséquences de son tempérament.

*
* *

Il avait été difficile, en esquivant et déjouant la surveillance de ses supérieurs, de suivre la trace de ce groupe de Purificateurs jusqu'à leur chef d'équipe. Chef d'équipe qui s'avérait être un gros poisson, très gros poisson, dirigeant de la branche Texane et gros bonnet du coin il avait mis à genoux une ville entière où il ne faisait pas bon flairer la différence génétique. Mais Clarice avait put compter sur l'aide indéfectible de ses anciens coéquipiers, amoureusement surnommé le Rogue Squadron il s'agissait d'anciens flics reconvertis au BAM sur sa recommandation mais dont l'allégeance lui était dévolu plus qu'à quiconque. En d'autres mots, même si elle les utilisait peu, il s'agissait d'amis.

Wedge Antille, son partenaire le plus fidèle et celui qui la comprenait le mieux, était dans la voiture banalisée à l'extérieur de l'hôtel, au côté de Porkins qui, comme à son habitude, tenait le volant. "Belly Runner" était peut-être grassouillet, il n'en restait pas moins un excellent conducteur de voiture... même si il s'était sentis obligé d'y appliquer le doux de X-wing, foutage de gueule évident vis à vis des X-men qu'il admirait presque autant qu'il entretenait envers eux un ressentiment sain de compétition.
Biggs Darklighter, le jeune chien fou des quatre, était aussi venu avec eux jusqu'à cette ville du Texas. Il s'y sentait plus à l'aise que Wedge, qui était trop calme et cultivé pour ces ambiances poisseuses, et Porkins, qui était trop casanier pour apprécier quelque chose d'aussi peu New Yorkais. Darklighter n'était cependant pas dans la voiture, il était dans un restaurant non-loin, flirtant avec une fille qu'il avait dut dégotter pour l'occasion.
Enfin Vander étant "à la retraite" il était resté en retrait, à New York, mais étant un spécialiste des transmissions et des communications il avait avec lui tout les dossiers de Clarice et une ligne sans écoute en communication avec les trois autres.

Clarice faisait les 100 pas sur le trottoir. Et elle avait les nerfs à vif. Premièrement, parce que sa cible ne devait pas tarder, et il était normal d'être tendu quand on comptait se faire la malle avec un gros poisson. Deuxièmement parce qu'elle avait un rencard avec cette brute raciste, et qu'elle portait pour l'occasion une tenue qui n'était pas franchement des meilleurs pour une intervention...
Clarice avait pris son temps pour préparer cette opération. Il fallait esquiver la hiérarchie, déjouer les regards malaisés des collègues avides, et en même temps se frayer un chemin jusqu'à sa cible. Sans le Rogue Squadron elle n'aurait jamais put. C'était Vander, étonnement doué pour l'internet malgré son âge, qui avait réussis à dégotter le gros bonnet sur un site de rencontre. Il avait ensuite fallut du temps et du doigté pour réussir à s'en approcher, ce dont s'était occupé Darklighter, qui avait pris un plaisir surprenant à se faire passer pour une femme, qui plus est sa patronne, afin de séduire un chef de terroriste sur internet. Enfin, Clarice avait dut entrer en piste lors des sessions webcam et faire monter l'envie de cet abrutis, tant et si bien qu'il avait fini par l'inviter.
Une fois cette étape passée, le reste était du gâteau. L'infiltration était pour Clarice quelque chose d'aisé, car ses pouvoirs lui permettait une victoire facile sans avoir à porter d'arme ou de micro. La communication avec son équipe était effectué grâce à ce même pouvoir : sous un journal, dans la voiture, elle avait fait pousser une main et une oreille. La main tapait en morse tout ce qu'elle voulait dire, ce qui était traduit par Wedge, et l'oreille pouvait évidemment lui retransmettre ce qu'il lui disait.
C'est ainsi que nous en revenons à sa tenue, dépourvue de tout artifice électronique elle avait put se vêtir d'une robe effet doré fendue s'arrêtant à mi-cuisse, avec des bottes noires à talon large et décolleté de circonstance, maquillage intégrale bien que discret et cheveux au naturel, cascade de boucles blondes obscures, et seul un long manteau noir la protégeait du froid. Elle n'avait pas tout à fait l'air d'une prostituée, mais pas loin, il y avait quelque chose de plus luxueux chez elle. À vrai dire elle n'avait pas choisie ces vêtements, c'était Darklighter qui les avaient sélectionnés en faisant le portrait psychologique de leur cible. Il avait admis que 20% de la tenue relevait aussi de l'ordre de la farce, ce que Clarice avait promis de lui faire payer.

Faisant les 100 pas sur ce trottoir en attendant sa cible, Clarice vit soudain "la mouche". La mouche dans la soupe, la chose qui vient toujours gâcher tout ce qui a été parfaitement planifié. Et cette mouche, elle la connaissait sans la connaître, il s'agissait de l'ex-agent Blake. Elle n'avait jamais rencontré cet homme, mais ils avaient été collègues de loin en loin au sein du BAM, séparé par leurs appartenance respectives à des secteurs différents. Si elle avait connaissance de cet homme, c'était parce que son dossier lui avait été remis à étudier il y avait quelques temps, après qu'il ait quitté l'agence pour des raisons pouvant faire de lui un danger pour l'ordre publique. Elle n'avait à vrai dire pas approfondis cette affaire pour le moment, étant trop occupé avec ce coup désormais foireux qu'elle s'était mis en tête de réussir.
Voir cette personne ici n'était pas bon. Elle ne croyait pas à la coincidence, ou plutôt lui accordait un crédit limité. L'homme rentra dans l'immeuble, et elle se dirigea vers lui avec une démarche à la limite du vulgaire, faisant claqué sur les pavés ses talons hauts. Dans la voiture, les ongles de sa main commencèrent à frapper le tableau de bord à bruits répétés, tandis que Wedge prenait note, avant de finalement s'adresser à Porkins.

- "Qu'est-c'qu'é dit ?"
- "Ex-agent BAM entre hôtel. stop. Entre pour connaître raison de présence. stop. Potentiel problématique. stop. chercher dossier Tomàs Blake. stop"
Deux petits coups de la main indiquèrent que la traduction était bonne.
- "Ok chef on retransmet ça à Biggs et Vander. On vous dit dés qu'on a les info."

Deux petits coups de la main indiquèrent que le message était bien reçu, et avoir esquissé la moindre concentration grâce à sa capacité à effectuer plusieurs tâches à la fois, Clarice rentra dans l'hôtel. Blake était au comptoir, entrait d'essayer de réserver une chambre dans ce pays d'imbéciles. D'un regard au plafond elle y fit croître un oeil afin de garder un regard sur l'opération, et elle fit pousser une oreille sur la veste de l'homme, sous l'aisselle, afin de le suivre et d'entendre de potentiel discussion. Ça commençait à faire beaucoup de choses à la fois pour son esprit mais elle n'aurait pas à tenir très longtemps, et afin de ne pas se faire repérer elle se frotta vigoureusement le corps avant de sortir son portable avec un air de cruche suffisamment intense pour se rendre compte que tout compte fait, elle se prenait au jeu de ce personnage. À l'autre bout du fil, sa cible.

- "Allo bébé, qu'est-ce-qu'il y a ? Je t'ai dit que j'arrivais plus tard, mais j'arrive bientôt je te promet."
- "Y'a pas de soucis chou, j'ai juste un peu froid alors j'me suis réfugié dans l'hôtel en face de chez toi en t'attendant. Envois moi un de tes hommes quand tu arrives, j'aurais l'impression d'être une dame."
- "Mais tu ES une dame, bébé. Si ça te fait plaisir, je t'enverrais un de mes gardes, tu seras comme une reine. On se voit dans peu de temps."
- "Je suis tellement impatiente."
- "Oui oui, allez, à très vite."

Il raccrocha, et Clarice ne put réprimer une moue de dégoût. Derrière elle, la scène était finie et elle avait put dissiper son oeil supplémentaire. Elle avait le numéro de la chambre, mais ne savait que faire, elle ne pouvait pas vraiment déléguer l'interrogation de ce nouvel arrivant à un de ses hommes mais ne pouvait pas non plus abandonner sa cible. À vrai dire, elle ne savait même pas ce que ce Blake faisait ici, ce qui était sûr c'est que noir et mutant on ne venait pas à deux pas d'un chef des Purificateurs en plein Texas profond pour le plaisir de voyager. Et comme dit précédemment, Clarice ne partagerait sa proie avec personne.
Dans la voiture, la main repris son tapotement, et Wedge traduisit.

- "Chambre 21. stop. Biggs surveillance. stop. vander trouvé information. stop."
Porkins décrocha instinctivement son téléphone pour prévenir Biggs tandis que Wedge reprenait la conversation en lisant ses notes, sachant que sa chef l'entendait via l'oreille.
- "Tomàs Blake alias Squad, ex-agent du secteur Intervention, mutant. Il peut se cloner et métamorphoser ses clones."
- "Dangereux. stop. surveillez cible. stop. je m'occupe de Blake. stop. Rien entendu dans la chambre. stop." tapa la main pendant que Clarice faisait mine de prendre un verre au bar, accoudée dans une cambrure qu'elle savait provocante et passablement risible.
- "Ok, on fait ça."

Alors qu'elle était toujours accoudée au bar, Blake redescendit. Elle pouvait dire qu'il ne s'agissait pas d'un double car elle sentit son oreille encore présente sous son aisselle, et elle la fit disparaître aussitôt, craignant qu'il ne puisse la repérer à force de temps. Normalement, il ne connaissait pas son visage, et quand il s'approcha du bar elle se tourna vers lui en inclinant la tête, un sourire fin sur ses lèvres délicates, sa main repoussant les généreuses boucles mordorés de sa crinière pour qu'elle ne touche pas le bar, tandis qu'elle lui lançait un regard sagace. Pour quelques instants, elle abandonnait la vulgaire "dame" et se rapprochait plus de ce qu'elle pouvait être, quelque chose de voluptueux et acéré à la fois.

- "Bonsoir. On voit pas souvent des mecs comme vous dans le coin, ça change. Vous venez discuter au bar ou vous attendez quelqu'un ? Moi j'm'ennuie ici, alors je cherche de la nouveauté..."

Dans la voiture, la voix de Wedge parvint à son oreille surnuméraire : "Homme suspect entre dans ruelle selon Biggs, il est partie le suivre. Aucune trace de la cible."
Avec énergie et agacement, la main frappa le tableau de bord : "Prudence"

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Tomàs était toujours assit sur un fauteuil, quelques mètres à côté du bar où une femme était accoudée. Cette femme était la même que celle qui avait sorti son téléphone pour appeler visiblement son amant et confirmer un rendez-vous. C'était alors que Squad réservait une chambre et il aurait très bien pu passer à côté d'une conversation et d'une femme aux premiers abords si vulgaire sans que quelques mots n'attirent son oreille. « L’hôtel en face de chez toi. ». La probabilité que ce « chez-toi » soit la maison de ce Comstock était très grande car en face de l’hôtel ce trouvait cette dite baraque. Tomàs n'avait pas détourné l’œil vers elle et était monté dans sa chambre déposer ses affaires. Et voilà qu'en redescendant il se retrouve quelques mètres à côtés de cette femme qui lui adresse justement la parole.
Il était actuellement concentré sur son double car il ne voulait pas en perdre le contrôle. Mais il du laisser à ce fragment psychique un peu plus de liberté pour pouvoir baisser le journal et ouvrir les yeux vers cette femme qui devait avoir dans la quarantaine, eu être moins. Cette dernière s'était retournée vers lui pour lui adresser la parole dans ce qui ressemblait plus à un cliché de drague qu'à une discussion inintéressante. Déjà en temps normal, Tomàs n'aurait pas prêté plus d'attention à cela mais aujourd'hui qui plus est, cela pouvait le déconcentrer. Cependant, il y avait beaucoup d'éléments troublants.

La première chose était le ton qui était différent de son coup de fil à son approche de Tomàs. Elle semblait différente, presque pas la même femme ou alors une femme qui joue la comédie. Le plus probable quand on joue la comédie c'est de jouer une idiote car jouer une femme plus raffinée lorsqu'on est cruche devient plutôt improbable. Nous n'étions pas à Las Vegas ou des femmes séduisent à tour de bras pour dépouiller au maximum des cochons fortunés. Non, nous étions dans un trou paumé du Texas et ce genre de femme fatale devenaient de plus en plus rare.
Il y avait aussi cette impression de déjà vue... Squad ne saurait en dire plus mais il avait la légère impression que cette femme, il l'avait déjà entraperçue. Mais impossible pour lui de se rappeler où ni quand. Cela devait être un coup de la télévision et des séries débiles où ce genre de dame pourrait y jouer une femme amoureuse d'une cow-boy Texan. Du moins, elle tiendrait merveilleusement le rôle si elle jouait la même personne que lorsqu'elle était avec son amant.
Et puis enfin, il y avait sa silhouette. Ce n'est pas la silhouette d'une femme qui ne s'adonne qu'au plaisir charnels et aux sports de chambre, non. Ces jambes, ces bras, il y avait bien autre chose, une pratique sportive légèrement plus intense que la moyenne. Squad n'était pas très doué pour les déductions et tout ces éléments ne le menait pas à une conclusion évidente. Mai lorsqu'il s'agit d'analyser les corpulences il se révéle plutôt bon. C'est un aspect essentiel d'un travail de combattant de savoir quelle force peut posséder un adversaire rien qu'en regardant sa carrure, sa masse graisseuse apparente et le volume de ses muscles. On y repère les vrais sportifs de ceux qui font de la gonflette et les vrais athlètes des play-boy de magazine. On peut même y repérer des défauts dans la musculature globale laissant penser à une pratique d'un sport en particulier et au mieux d'un art de combat en particulier. Un boxeur n'a pas la même carrure qu'un karatéka et pour un niveau équivalent il y a des points faibles différents pour chacun d'eux à exploiter. Tomàs avait plus de mal à identifier tout cela chez une femme et qui plus est en mission ou reluquer les jambes et les cuisses faisait mauvais genre.

« Je peux vous retourner la remarque. On voit rarement de femme sportives ici. Et non, je n'attend personne, je suis de passage. Cependant... Je reprends la route tôt alors je vais éviter de me laisser tenter par l'alcool. »

Il se leva pour aller s'adosser au bar, à côté de cette femme plutôt singulière. Tomàs avait bien évidemment travaillé son discours si on lui demandait ce qu'il faisait dans cette ville. C'était la moindre des préparations pour un agent d'élite afro-américain se rendant au Texas.

Pendant ce temps, le double montait l'escalier de service pour se rentre sur le toit de l’hôtel. Il jeta un coup d’œil à droite et à gauche pour vérifier qu'on ne l'avait pas suivi ce qui était le cas. Une fois arrivé en haut, il se dissimula derrière un muret pour changer son apparence. Il se transforma le visage et les habits, ainsi que la carrure de la même manière qu'était le réceptionniste de l’hôtel. Le risque était que lorsqu'il se relève de derrière sa couverture une personne sur un autre toit puisse le repérer. Il valait mieux brouiller les pistes au maximum. Tomàs était assez fière que ce double ne devienne pas dingue comme le neuvième qu'il avait créé pendant une précédente mission pour le BAM, ça aurait pu compromettre sérieusement son utilité dans l'agence et la mission par la même occasion.

« Donc vous cherchez la nouveauté à Fort Stockton … C'est assez original. »

Il devait voir l'heure. Mais regarder sa montre en face d'une dame lui vaudrait une remarque. Il ferma les yeux un instant, faisant mine de se les masser avec sa main droite. Une fraction de seconde suffit pour que son double regarde sa propre montre et que Squad puisse voir l'heure par la même occasion.
19h45... On entrait dans ce qui semblait être, le money-time.

[HJ : Si y'a un soucis, hésite pas à me le signaler]

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