Diables & Démons {Mr Sinister}

Nathaniel… pourquoi ?

Pourquoi maintenant ? Pourquoi une année après ? Pourquoi tant de mois de silence, puis ceci ? As-tu enfin comprit ? As-tu enfin ouvert les yeux ? Dis-moi, Nathaniel, est-ce que tu la sens ? Est-ce que tu sens ta fin approcher ? Est-ce que tu sens les fils des Parques former le nœud coulant autour de ton cou ? Est-ce que tu t’es enfin rendu compte que les fils du destin ne tissent qu’une toile de mort ? Que faire ? Ou aller ? Tu avais tant de choix, mais au final, ils ne conduisaient qu’à la souffrance, et à la mort. L’as-tu enfin comprit, Nathaniel ?

T’es-tu rendu compte qu’il y avait en ce monde des forces que tu ne pouvais contrôler ? Des forces qui échappaient à ta compréhension ? As-tu entrevu, ne serait-ce qu’un instant, le véritable visage de la créature que tu as essayé de muselé ? As-tu eut peur, Nathaniel ? Ou est-ce qu’il n’y a plus le moindre fragment de bon sens en ton être ?

Quel est ton plan, désormais ? Quelle est ta machination infaillible, Nathaniel ? Y crois-tu toujours ? Penses-tu toujours pouvoir t’amuser avec moi ? Ta confiance en toi est-elle si inébranlable qu’elle aveugle tes yeux à tes erreurs, et à tes échecs ? Tes ennemis sont légions, et la fin approche. La vois-tu ? Vois-tu son Héraut ?

Il ressemble à n’importe qui que tu pourrais croiser dans le rue, mais quant il sourit, les oiseaux tombent des lignes électriques ; quant il regarde les gens d’une certaine façon, leur prostate se met à déconner et leur urine à les bruler. Il est toujours en vadrouille ; il est hors du temps. Il porte le nom d’un millier de démons ; il peut appeler les loups et vivre avec les corbeaux. Il est le roi du néant...

Je suis le roi du néant.

Nathaniel… tu m’as sous-estimé, l’as-tu enfin comprit ? Tous, vous m’avez sous-estimé. Tous ; toi, l’Ombre, Shaw… Si sur de vous, si confiants… c’est pathétique. T’en rends-tu compte, à présent ? Est-ce là le pourquoi ?

Peut-être, peut-être pas. C’est si amusant. L’Ombre a une très haute estime pour toi, moi… elle reste à faire. Mises-tu toujours sur la force brute pour vaincre tes ennemis ? Crois-tu réellement que j’ai tout donné ? Crois-tu sincèrement que les misérables pions que je t’ai opposé jusqu’à lors soient mes véritables pièces ? Retourner une de tes agents contre toi, détruire tes centres d’intérêts et tes investissements, lancer à tes trousses tes ennemis, quant suis-je intervenu directement ? Quant ai-je fais montre de mes véritables capacités ? Es-tu si aveugle, Nathaniel ?

Je sers une créature qui dépasse tes rêves, un être dont la puissance et les pouvoirs surclassent tout ce que tu ne pourras jamais imaginer. Et c’est cette chose que tu as contrariée, en essayant de bloquer l’unique passage qu’Elle c’est faite en ce monde. Tu as excité une bête dont tu ignorais tout, Nathaniel. As-tu peur des conséquences, désormais ?

Je ne vois que deux causes à cette action : où tu as l’intelligence de reconnaitre ta propre faiblesse, ou tu es suffisamment stupide pour croire que tu peux la manipuler Elle. Quelle est la réponse, Nathaniel ? Que crois-tu obtenir par cet acte ?

Croyais-tu réellement que te cacher à observer suffirait à lui échapper ? Croyais-tu réellement que ce serait moi qui attirerais l’attention, et non toi ? Croyais-tu réellement que le temps effacerait la rancune ? Je t’en pris, Nathaniel, tu me connais mieux que cela. Tu m’as tué, j’ai donc un score à réégaliser, mais pire que tout, tu m’as volé ma mémoire. Tu as ma mémoire, tous mes savoirs, toutes mes connaissances, tous mes plans… Tu en sais trop, trop pour que je te laisse libre dans la nature. Tu dois emporter mes secrets dans la tombe, car il n’y a que là qu’ils seront en sécurité.

Ce n’est qu’une question de temps. Ne t’inquiète pas. J’ai les armes pour te vaincre, et les meilleures, c’est toi qui me les as fournies. Sais m’en reconnaissant, car je dois avouer que tu me facilite une tâche ardue. Qui l’aurait cru, Nathaniel ? Qui aurait put envisager tant d’éléments si épars pour trouver les liens entre eux. Mister Joy, la Dream Team, Muramasa, Maybe, Caitlyn Elioth, le Phénix, les Grigori, Claudine Renko, tant de petites pièces dont le puzzle ne pouvait être assemblé que par un esprit supérieur aux nôtres.

Oh, ne t’inquiète pas, seul, je n’aurai eut aucune chance. Mais je ne suis pas seul, je ne l’ai jamais été. Elle est là, Elle est là et Elle le sera toujours. Et face à Elle, tu n’avais aucune chance. Je n’ai pas vraiment de mérite, en effet, mais cela importe-t-il vraiment ? Qu’importe la méthode, seul le résultat compte, n’est-ce pas ? Comme dirait une jeune femme qui est chère à ce qui me reste de cœur : Exitus Acta Probat, la fin justifie les moyens. Tu as attiré sur toi un œil puis tu t’es soustrais à son regard, et maintenant ? Est-ce là un piège ? Une embuscade ? Pour en finir ? Non, tu te crois tellement plus malin, plus fort que cela, Nathaniel. Tu veux m’utiliser, tu veux me manipuler, tu veux me prendre dans ta toile, n’est-ce pas ?

Tu tisses de nouvelles illusions, de nouveaux filets, en espérant me prendre en leurs seins. Y crois-tu réellement ? Tu crois avoir vu ce dont j’étais capable ? Ta seule victoire contre moi, c’est ton inaction. Je t’ai testé, Nathaniel, et tu as baissée la tête. Tu ne m’as rien révélé. Cependant, j’ai trouvé d’autres moyens de t’évaluer. La mémoire est un véritable coffre aux trésors, en effet, et c’est la mémoire d’autres qui causera ta perte. Ta perte irrémédiable. Je sais comment tuer des immortels, et je te dévorerais, comme tous les autres.

Tu peux régénérer ton corps, mais pas ton esprit, Nathaniel. Là est ta faille.

Maintenant… tu semble enfin disposé à jouer. Je te laisserais croire que l’on joue selon tes règles, se sera tellement plus amusant. Tomberas-tu dans tes propres pièges, Nathaniel ? Tu crois parvenir à manipuler les fils de la destinée, mais moi, je sers quelque chose qui est à même de la tisser. Que peux-tu faire contre cela ? Le sais-tu ? Crois-tu avoir trouvé la solution miracle ? Est-ce là le pourquoi ?

Pourquoi, Nathaniel ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi une année après ? Pourquoi tant de mois de silence, puis ceci ?

Es-tu enfin arrivé là où tu voulais ? Crois-tu enfin avoir testé toutes mes capacités ? Crois-tu véritablement que tout est fini ? Ce n’est que le commencement, Nathaniel. Le commencement de la fin.

Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort ; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'agneau qui a été immolé. Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende ! Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée.

Entends cet Apocalypse, Nathaniel. Entends cette fin, et divertis-moi avant qu’elle n’arrive. Tu me veux ? J’arrive…

Sébastian von Orchent ... Un an à peine plutôt, il le recontrait en tant que simple tueur à gage opérant pour les mafias , aujourd'hui il le rencontrait en temps que dirigeant du HellFire club, l'une des plus importantes organisation de l'ombre. Il s'était révélé être un adversaire imaginatif et entreprenant même si son but premier n'a jamais été de s'attirer sa rancoeur. Mais au delà de ce qui semblait pour Sinistre une querelle stérile, celui-ci y voyait d'autres possibilités comme celle du alliance. Sébastian avait certes une haine sans borne pour Sinistre mais c'était également un des hommes les plus à même de comprendre à qui il avait à faire et combien ce genre d'entente pourrait lui être profitable. Sinistre ne doutait pas que mener sa petite vendetta s'était fait à force de rencontres de tiers et de prise d'informations. Il était donc bien plus au fait de savoir de quoi les Maraudeurs et leur chef était capable de faire que lorsqu'il l'avait rencontré pour la première.

L'allemand d'avant guerre avait progressé indéniablement et c'est en ça que Sinistre le respectait davantage que lors de leur première rencontre. Il avait trouvé la motivation et la force d'entreprendre puisqu'il semblait à ses yeux que Sébastian avait reçu comme un coup de fouet, son orgueil piqué à vif. Pour ne pas déplaire à Sinistre d'ailleurs car celui-ci se considérait comme le principal catalyseur de cette effervescence de von Orchent. Pourtant, les projets que Sinistre avait su lire en son esprit lors de leur rencontre ne s'étaient pas encore réalisés et Sinistre soupçonnait une forme de crainte de Sébastian de voir ses plans contrecarrés. Aussi s'était il efforcé de rester à l'écart même si cela n'avait visiblement pas eu l'effet escompté. En effet , von Orchent continuait de poursuivre sa petite guerre personnelle. La banque qu'il avait fait détruire était un détail rien de plus, la trahison de Mewen avait été prévisible et tout aussi dérisoire à ses yeux puisque celle-ci n'avait même pas fini sa mission de test lorsqu'elle avait choisi de le quitter. En outre ni le laboratoire cible, ni leurs recherches ne l'intéressait, qui irait confier une mission de confiance pour une mise à l'essai ?

Quoiqu'il en soit il était temps de remettre les pendules à l'heure et de partir sur de nouvelles bases. Sinistre ne doutait pas qu'ils pourraient parvenir à un quelconque arrangement . En effet, il n'interviendrait pas dans les plans de von Orchent et celui-ci serait d'autant plus satisfait de savoir qu'il n'avait plus à perdre de temps à le pourchasser ... autant de temps de gagner à poursuivre des projets plus importants à ses yeux , tout comme pour Sinistre. Aussi, il avait choisi d'organiser une rencontre officielle, pas de piège, pas d'embuscade, pas de confrontation. Pour se faire, il avait organisé un rendez vous dans un des plus prestigieux restaurants de New York. Autant dire que manger à l'une de ses tables était impensable pour la classe moyenne. Dans ce genre de lieux chic, la clientèle faisait partie du gratin de New York et accueillait aussi de nombreuses personnalités en vue. Autant dire que la moindre étincelle dans cet endroit ferait tellement de bruit que les retombées médiatiques seraient énormes. Pas de façon de se cacher, ce serait une chasse à l'homme si on peut dire avec des moyens plus que conséquents de la part des politiciens.

L'invitation avait été portée au HellFire Club par un anonyme. Une manière d'indiquer à Sebastian qu'il ne l'avait pas perdu de vue mais aussi une manière polie et officielle de se rencontrer. Dessus étaient écrits ses mots.

Sinistre était déjà sur place. Il avait repris la même apparence que lors de leur première rencontre. Une manière d'être reconnu facilement mais aussi de montrer qu'il était temps d'oublier le passer et de se tourner vers l'avenir.

Nathaniel Essex…

Ton mot m’amuse. Prendre connaissance de l’homme nouveau que je suis devenu ? L’homme n’importe pas. Je ne suis pas un homme, cela fait bien longtemps que je suis tellement plus. Le HellFire Club, ce n’est rien, rien d’autre qu’un subterfuge de plus. Ma véritable dangerosité ne réside pas en lui, car si je repose désormais sur le Trône Noir, cela n’est rien. Je trône depuis longtemps déjà au sommet d’une montagne de cadavres, entouré de monstres, mais aujourd’hui, me voici auréolé de nouveaux prédateurs, gueules et becs, griffes et serres, tentacules et crocs, nuées et meutes, des prédateurs nés spécialement pour te tuer, pour tuer les télépathes. Je pourrais en quelques heures éliminer tout le HellFire Club et la quasi-totalité de tes Maraudeurs, et ce sans bouger de ma place. Là est le véritable danger que je représente, là est « l’homme nouveau » que je suis. Pas seulement un homme, mais aussi un démon.

Mais tu ignore cela, comme tous les autres. Personne ne sait, car un secret ne le reste que si nul n’est au courant. Mes alliés du Club l’ignorent, même Miss Renko l’ignore. Tu crois que je ne sais pas ? Qu’elle joue les agents doubles aussi bien pour ton camp que pour le mien ? Réfléchit, Nathaniel, qui sert-elle réellement ? Toi ? Par quel fait ? L’amour ? C’est par ce biais que tu compte l’utiliser ? Oui, elle m’a tout dit, comme elle a dut tout te dire à toi sur moi. La crois-tu si idiote qu’elle soit inapte à voir que tu te sers d’elle, et qu’elle n’essai pas de te renvoyer la pareille ? Elle est comme nous, elle ne sert que ses propres intérêts, et malheureusement pour toi, le HellFire Club peut lui apporter plus que les Maraudeurs ne le peuvent. Tu ne partage pas le pouvoir, Nathaniel, là est ton erreur.

Avoir une longueur d’avance sur ses alliés est nécessaire dans notre cour, oui, mais être seul est tant un avantage qu’un inconvénient. La multiplicité des points de vu comme la coalition est un renforcement, un renforcement que l’Ombre ou toi-même ne pouvez comprendre, puisque vous être trop confortablement installé, tant dans votre puissance que dans votre égo. Il est pourtant tellement plus puissant que toi, l’Ombre ; un Télépathe comme je n’en ai jamais vu. Mais un Télépathe tout de même. Et les Télépathes commencent à être mes proies favorites.

Tu me félicite ? Crois-tu aussi m’avoir agité comme une marionnette pour distraire tes ennemis alors que tu te terrais ? Tu crois aussi avoir dirigé mes actes durant tout ce temps ? Je ne sais pas si les tentatives d’assassinats venaient de toi, de lui, d’Ezéchiel ou d’autres, mais franchement, elles étaient inadaptées. Oh, je dois reconnaitre que l’embuscade avec la fausse relique, qui ne peut en outre venir que de toi ou de l’Ombre, était bien fomentée, mais perdre une demi-douzaine de mutants en autant de minutes, cela doit coûter cher en homme, non ? Toi, tu t’en moque, puisque tu les clones, je le sais, Caitlyn me l’a montré, mais pour lui… je ne sais. Il a été tellement plus doué que toi, lors de notre rencontre, cet « ennemi ». L’Ombre dans le Cœur des Hommes, cela te dit quelque chose ? Un ennemi à toi, apparemment, comme à En Sabah Nur. Tu as beaucoup d’ennemis, Nathaniel, et je dois avouer que m’accoquiner avec eux est des plus amusants. Je n’irai pas jusqu’à m’approcher d’Apocalypse, j’ai vu ce dont il était capable dans une autre réalité, mais Magnéto c’est déjà fait. Claudine également, d’ailleurs.

Tu crois vraiment notre différent stérile ? Tu crois véritablement que je gaspillerais mon temps de cette manière ? Non, Nathaniel, non. Je veux bien que tu me sous-estime, mais pas à ce point. Tu es un prétexte, Sinistre, rien de plus. Quelles raisons aurai-je avancées si je ne t’avais pas eut toi ? Te traquer, ou en donner l’impression, m’a tellement rapporté. Le Club des Damnés, le BAM, la Confrérie, c’était si simple d’user d’un concurrent pour les motiver, pour m’allier à eux. Tu es une illusion de plus, une illusion dissimulant mes véritables buts. Et ce depuis le début.

Notre rencontre n’avait rien d’un hasard, n’est-ce pas ? Mais tu n’as pas ignoré un sujet d’expérience de mon ampleur, non, tu ne pouvais rien en tirer. Mon gène X, même si je ne l’ai découvert que bien plus tard, n’est qu’un portail, un point d’entrée. Que faire avec cela ? Que faire, sachant que ce qui se trouve de l’autre côté de la porte, cela dépasse tes rêves les plus fous ? L’Ombre a raison, tu le sais ? Les ennemis mortels de Nathaniel Essex jouent avec le destin de civilisations depuis l’aube des temps, mais sont incapables de t’atteindre, mais ce qui se trouve de l’autre côté n’est en rien mortel. Est-ce qu’à leur différence, tu l’as vu ? Cette chose qui hante mon âme a dévoré des mondes, et jouer avec des civilisations ne l’intéresse pas, elle les a détruite.

Est-ce pour cela que tu veux fonder une relation « plus favorable et durable » ? Non, il n’y a pas d’alliance pour les êtres comme toi ou l’Ombre, vous êtes trop égoïstes, trop sur de vous et de vos pouvoirs. Inhérent à la condition, sans doute. Escomptes-tu réellement parvenir à m’utiliser ? A me manipuler ? Tu n’y es pas arrivé jusqu’à lors, et tu n’y arriveras pas plus maintenant. Je ne me laisserais pas faire, tu sais ce que tu as déchainés, tu sais que c’est incontrôlable et tu sais qu’il n’y a que deux moyens d’en sortir. Inutile pour moi de les citer, tu les connais déjà, n’est-ce pas, Nathaniel ?

Et je sais que tu sais que je le sais. Alors quoi, une embuscade ? Encore ? Non, tu es plus malin que cela. Tu sais où me trouver, comme tu sais que je suis intouchable, ici. Two Times Square, un restaurant ; c’est du déjà vu. L’Ombre aussi croyait que cela m’empêcherait de devenir violent. Résultat, un massacre, sauf qu’à la différence de notre rencontre, c’est moi qui l’ai fait. Massacrer une clientèle potentiellement éligible aux invitations du Club des Damnés ne me gêne pas le moins du monde, tu sais ? Non, en réalité, un restaurant aussi prestigieux, cela signifie forcément quelque chose. Nous ne sommes pas sur l’un des terrains du Club, mais nous sommes dans un environnement qui m’est familier ; est-ce pour me mettre dans de bonne disposition ? Je t’en prie, si tu cherchais réellement à le faire, tu aurais trouvé un lieu bien plus sanglant. Non, peut-être t’attends-tu à ce que j’infiltre de mes hommes dans ce restaurant pour pouvoir absorber leurs mémoires, ou les tuer, les évaluer, les infiltrer, les contrôler ou les empoisonner ; je ne me ferais pas avoir, ne t’inquiète pas. Il n’y aura aucun de mes hommes dans ce restaurant. A vrai dire, je n’y serrais même pas.

Discuter n’a pas le moindre intérêt, pour toi comme pour moi. Tant que je n’aurais pas comprit ce que tu veux réellement, et non ce que tu veux me faire croire, je resterais sur mes positions, à jouer avec les ombres et les fils, comme je l’ai toujours fais. N’espère pas manipuler un marionnettiste, Nathaniel. L’Ombre te disait très doué, alors voyons cela.

Tu ne m’a rien mit sous la dent pendant un an, alors il est temps de jouer ; et je ne jouerai pas selon tes règles. J’ignore peut-être jusqu’où s’étend ta toile, mais tu ignore jusqu’où s’étend la mienne. Que feras-tu lorsque tu verras que je ne suis pas venu, Nathaniel ? Tant de monde, tant de belles gens, tant de fortunes et de célébrités, mais pas moi.

Pirater les caméras de surveillance du restaurant me suffira, et quant bien même tu auras prévu la manœuvre, j’ai un atout dans ma manche que très peu d’autres ont déjà vu… Viens à moi, Spectre du Léviathan, j’ai une mission pour toi. Depuis le monde astral, observe-le. Ne te dévoile pas, mais observe-le. Peut-être te repérera-t-il, peut-être pas, nous verrons. J'ai mon plan dans les deux cas.

Mr Sinister, nous allons jouer à un jeu ; bienvenu dans un labyrinthe… Que vas-tu faire ? Où vas-tu aller ? Tant de choix, tant de possibilités. Surprends-moi Nathaniel…

Alec Wykinson, un jeune homme blond aux yeux bleus de taille et de corpulence moyenne. Une petite gueule d'ange que Sinistre avait appris à jouer à la perfection. Avec son style chic et son apparence de playboy, il incarnait une couverture idéale pour Sinistre dans les milieux mondains où il se rendait parfois pour négociation ou rencontrer quelqu'un. Une couverture qu'il allait mettre à l'épreuve une fois de plus aujourd'hui mais cette fois-ci, il y avait plus que le jeu des masques en enjeux. Il fallait que Sebastian le reconnaissance. Loin de lui l'idée de le faire tourner en rond. Ses yeux ,cachés derrière ses lunettes de soleil semblait fixer l'enseigne du "Two Time Square" à travers la fenêtre sans teint de son taxi mais en vérité, son esprit était ailleurs. Il sillonnait rapidement le bâtiment cherchant si son invité était arrivé en avance mais ne trouva rien. Il arriverait peut être avec un temps de retard à moins qu'il ne cherche à profiter de l'occasion.

Sinistre sortit d'un pas assuré du Taxi, à quelques dizaines de mètres à peine de l'entrée du restaurant. Rien d'anormal à signaler. Von Orchent n'avait donc pas organisé d'embuscade au sens premier ou tout du moins de ce qu'il paraissait. Pourtant Sinistre se montrait prudent. Il était certain que son invité n'était pas arrivé et n'avait de cette façon aucun besoin de se presser. Ce lieu choisi pour son milieu mondain était une sorte de vierge de fer destiné à éviter l'affrontement en punissant d'éventuelles marques de violence. De ce fait, il était hors de question d'y entrer seul, c'était bien trop dangereux. Sinistre regardait sa montre qui lui indiquait le retard qui s'accumulait aux rythmes des battements des aiguilles en mouvement. La ponctualité était une marque de respect et la présence de von Orchent en avance eût étonné Sinistre. Dans ce genre de rencontre, il était courant d'arriver en retard. Une manière de s'affirmer en quelque sorte avant que le bras de fer des négociations ne commence.

Sinistre se demandait en quelle mesure Sebastian avait changé. Il avait gravi les échelons au sein du HellFire Club et manifestement pris plus de poids parmi les mafias mais cela lui avait il permit de grandir en tant qu'homme ? Cette question l'intriguait. En face de quel homme avait il se retrouver ? Arriverait il à dépasser sa petite guérilla personnelle afin de se concentrer sur ses véritables objectifs ? Tant de questions qui ne trouveraient leur réponse qu'après une discussions. En même temps que son esprit vagabondait, Sinistre restait alerte et continuait de guetter l'arrivée de son invité de marque qui se faisait attendre. La date limite approchait à mesure que les aiguilles avançaient car si Sinistre était prêt à attendre un peu, il ne resterait pas en place trop longtemps. Son temps était précieux ,son petit colis cadeau de Russie l'attendait sagement au laboratoire.

Nathaniel Essex…

Toute chose à une fin, mais on oublie de dire que toute chose a un commencement également. Bien qu'il y ait là quelques exceptions, elles n'existent que pour confirmer la règle. La case départ de mon labyrinthe, tu l’as choisie toi-même ; Two Time Square, et tu es à l’heure, en plus.

Car c’est bien toi que je vois sur cette tablette, n’est-ce pas ? Cette tablette qui me relie aux écrans de sécurité du restaurant. J’ai, par essence même, du mal avec la technologie ; je suis d’un autre temps, oui, mais je suis surtout le héraut d’une force naturelle et évolutionniste, ainsi les machineries ne m’intéressent pas le moins du monde. Qu’importe ce que peuvent créer les hommes, la nature fera toujours mieux ; la Mutation ne le prouve-t-elle pas ? Les hommes ont créées des armes de destruction massive, et la nature leur a répondue. Mais revenons-en à toi.

Alec Wykinson ; je t’ai longtemps appelé sous ce nom à défaut d’en avoir un autre, et je n’ai jamais réussit à retrouver l’original. Qu’en as-tu fais ? L’as-tu tué ? C’était frustrant de ne pas pouvoir le retrouver, mais sans doute ne savait-il rien sur toi, de toute façon ; et puis, j’ai rapidement trouvé d’autres sources d’informations, donc je n’ai pas réellement à me plaindre. Un échec ? Possible, mais ce n’est pas réellement important. Il est impossible de toujours gagner, mais l’on peut s’arranger pour parvenir à ses objectifs le plus souvent possible. Et la véritable victoire n’est-elle pas de savoir s’adapter en cas de défaite ? J’ai perdu contre toi, et j’ai évolué, je me suis adapté.

As-tu oublié les enseignements de ce cher Darwin ? Ce serait un comble, mais laisse-moi te rafraichir la mémoire : l’espèce qui survie n’est pas la plus forte, mais celle qui s’adapte le mieux aux changements. La puissance n’est rien comparée au potentiel, n’est-ce pas ce qui motive la classification scientifique des mutants ? Un Delta n’est qu’un Alpha au potentiel restreint, tandis qu’un Oméga dispose d’un potentiel illimité. Partant de là, un Delta peut être plus fort qu’un Oméga, pour peu que la base de son pouvoir soit plus puissante, mais sur le long terme, alors que le potentiel de l’Oméga s’exprimera, il sera dépassé, ce sera inéluctable.

T’es-tu adapté, Nathaniel ? As-tu évolué ? Pas forcément dans ta puissance, mais dans tes capacités. Apprendre tant de ses erreurs que des erreurs des autres, apprendre de ses réussites comme de celles des autres ; je dois bien avouer que la première fois que j’ai entendu ma Maîtresse se qualifier « d’enfant » face à l’Ombre, j’ai été surprit, mais c’était en réalité très révélateur de ce qu’Elle était réellement : les enfants apprennent et évoluent constamment, comme Elle. Comme moi, par contrecoup.

Vas-tu apprendre ? Apprendre de cela ? Ou es-tu déjà si fort que tu parviendras à retourner mon petit jeu contre moi ? Comme j’aimerais. J’attends de la difficulté de ce jeu, car c’est un jeu à la mesure de nos talents. Un jeu où la puissance brute rime moins que celle de l’intellect. Je suis un boucher prétentieux, tu as donc l’avantage à ce jeu, n’est-ce pas ?

Tu es là, à l’extérieur du lieu sensé être ton armure mais qui n’est en réalité que le début de mon labyrinthe, dans une apparence qui n’est pas la tienne, si j’ai tout juste. Pourquoi Wykinson ? Pour que je te reconnaisse ? Voici bien longtemps que j’ai vu ton véritable visage, comme tu as put voir le mien. Mais mon véritable visage a changé, depuis, grâce à toi, en partie, d’ailleurs. Devrais-je te remercier ? Non. Je me portais très bien avant, et ce que j’ai gagné, je l’aurais obtenu de toute façon. Un cadeau de petites filles que tu as torturées. Caitlyn… Teresa… Pita également, même si je ne suis pas sur que ce soit toi qui soit derrière tout cela. Amusant de ce dire que ce qui aurait dû me briser m’a donné une nouvelle force.

Je me suis adapté, encore et toujours ; adapté au retour de mon humanité. Celle-ci, qui bien que la plupart du temps muette en apparence, me donne la motivation pour dépasser mes limites autrement que par intérêt ; et cette force, cette « abnégation », elle rapporte tellement plus. Peux-tu la comprendre, au moins ? Je n’en sais rien, mais j’en doute ; c’est trop humain.

Tu es là, tu m’attends, n’est-ce pas ? Ainsi, dans la partie d’échec que nous menons, c’est à mon tour. Voyons voir.

Sais-tu comment je me représente le monde ? Comme un échiquier. Non, en réalité, comme quatre échiquiers. Un pour chaque adversaire majeur : Ezéchiel, l’Ombre, le HellFire Club et bien entendu, toi. Ils sont là, sous mes yeux, dans le Salon de Printemps du Club des Damnés, ma salle du trône, mon antre. Ce n’est qu’une petite bibliothèque, avec des ouvrages rares et anciens, comme moi, et elle est ventilée par un régulateur pour maintenir le niveau d’air bas et conserver au mieux ces ouvrages. L’air, je n’en manque pas, je sais, mais quant bien même, je pourrais m’en passer. Deux fauteuils à haut dossier, le mien et celui de mon invité, et une table basse, sur laquelle se trouve mes échiquiers suscités. Leur disposition est la suivante, de droite à gauche : les Grigori, puisqu’Ezéchiel n’est pas le seul membre nuisible à parcourir encore le monde, puis le HellFire Club, avec sa panoplie incomplète de pièces noires et blanches, puis toi et tes Maraudeurs, et enfin l’Ombre, celui qui n’est que trop vide.

Comment représenter le monde sous la forme d’échiquier ? Simplement en ignorant les règles des échecs : mon jeu est simple, tous les coups sont permis. Chaque pièce symbolise une personne ou un groupe de personne, et il n’y a ni véritable couleur, ni véritable cohérence. Un pion peut devenir roi et un roi peut disparaitre sans que la globalité du jeu en soi affectée. Le brouillard de guerre me cache les adversaires que je ne vois pas encore, et mes partenaires peuvent user de mes pions comme je peux user des leurs. Beaucoup plus représentatif du monde, tout de suite. Mais là où je m’amuse véritablement, c’est que la disposition de mes forces est la même sur tous les échiquiers, ainsi je dois parer à quatre stratégies, non à une seule.

J’aime bien cela, c’est plus réaliste et assez représentatif de mon existence : je suis moi-même une pièce sur ces échiquiers, mais ils sont eux-aussi des pièces sur l’échiquier de ma Maitresse. Amusant et théâtrale, je suis content de moi.

Roi Blanc, cela te va à merveille. Un Roi Blanc assez proche de ma tour ; parviendras-tu à la voir ? Si tu ne perçois pas le Spectre, si tu ne tombe pas dans ce piège, alors, que feras-tu ? Tu ne vas pas rester ici à m’attendre éternellement, si ? Me chercheras-tu ? Me trouver n’est pas compliqué : je suis avec les miens, au Club des Damnés, l’endroit le plus sur qui soit pour ceux de mon clan. Intouchable ? Possible, un peu comme toi et tes laboratoires secrets. Oui, que la mémoire d’une ex-Maraudeuse de ta Dream Team peut être utile lorsqu’on se renseigne sur toi. Opération Delta, les noms d’oiseaux, tant de choses qui n’ont pas changées. Tu as tenté de tuer Caitlyn pour ce savoir, n’est-ce pas ? C’est la même chose que pour moi et ma mémoire : la connaissance est une arme trop précieuse pour la laisser entre des mains nuisibles.

Caitlyn s’en est tirée, grâce à un pouvoir qui te dépasse autant que moi et qu’aucun de nous n’est apte à manipuler. C’est beau le nombre d’ennemis qu’on peut se faire par simple erreur de calcul. Mais passons, je ne t’apprends rien. Tu attends mon tour, et bien, celui-ci est joué : mon temps est écoulé, je n’ai bougé aucune pièce, et n’ai même pas bougé de mon siège.

Pita est avec moi, vautrée sur le fauteuil en face de moi, et Vince est aussi dans mes murs, sous surveillance tant physique que psychique. Tant de choses ont changées depuis que nous nous sommes rencontrés, depuis que tu m’as prit mes plans, et cette chose imprévue, que j’ai déjà citée plus haut, m’oblige à plus de prudence. Ma « fille » ignore qui tu es, elle sait juste que tu es mon ennemi, et elle veut apprendre les ficelles du métier. Dur, considérant que je reste parfaitement silencieux à attendre ton tour comme tu le fait présentement. Mais elle sait par où commencer, et lit un ouvrage qui pourrait causer ta perte : l’Art de la Guerre.

Les indices sont tous autour de toi, sauras-tu les saisir et les utiliser ? Mon petit jeu réclamera patience et habileté, car se sont là les valeurs universelles, et donc les plus à même de nous départager, par-delà nos pouvoirs. Mon pion n’a pas plus bougé que mon plan, et pour l’instant, tu n’en es qu’au début. Je te regarde, j’attends ton tour.

Que vas-tu faire, Nathaniel ? Surprends-moi…

Nathaniel Essex…

Le temps s’écoule dans un sablier auquel nous nous sommes tous deux soustraient, pourtant il s’écoule toujours. Pourquoi ? Parce qu’il est des règles fondamentales avec lesquelles ont doit jouer. Comment pourrait-on jouer avec les humains en ignorant leurs astreintes ? On ne peut pas, tout simplement. Mais le mieux reste de piéger quelqu’un avec une règle à laquelle il était censé être immunisé. Qu’est-ce qui l’emportera ? Ta patience, ou la valeur de ton temps ? Tic, tac, tic, tac ; le métronome est le bruit de fond de notre partie d’échec, comme il se doit.

Premier coup, prévisible : Télépathie. Un don des plus agréable à posséder, et des plus désagréables à subir. Ma Maîtresse te classe parmi les dix meilleurs télépathes du monde, avant Emma Frost, mais après des gens comme Xavier, l’Ombre ou la petite Phénix. Bien évidement, en Télépathie, la puissance brute ne compte pas, et c’est sans doute pourquoi un télépathe standard pourrait parvenir à nous vaincre, l’un comme l’autre, pour peu qu’il se montre plus malin. D’un autre côté, la Télépathie du Léviathan n’est pas courante, voir même unique. Bien sur, elle passe par des tentacules, comme toute autre, mais mon esprit comme la nature du Sien la rende aussi inédite que contrariante. Les télépathes humains maitrisent leurs corps astraux, alors qu’Elle est capable d’en créer. Une Entité donnant naissance à des Entités Psychiques, voilà qui est pour le moins unique, ou à défaut, inédit. La structure mentale d’un être humain ne pourrait pas donner naissance à d’autres structures mentales, à moins que ce soit là sa mutation. Mais dans un tel cas, ne serait-ce pas un virus pour votre précieux plan astral ? Les créatures y vivant ne sont pas originaires de lui, elles n’y sont pas nées, car si le Gène X peut entrainer les modifications cérébrales nécessaires à prendre le contrôle de son corps astral, c’est bien quelque chose de physique que le Gène X. Qu’adviendrait-il si une espèce naissait, se développait et mourrait entièrement sur le plan astral ? Nous aurons la réponse dans quelques décennies, si jamais l’un de mes Psychneuein venait à échapper à mon contrôle. Encore que j’ai l’espoir que mon Démon ne laisse pas s’échapper aussi facilement pareil prédateur, et que j’ai la certitude que ce n’est encore jamais arrivé.

Oh, tes tentacules viennent ici humer les échos de nos esprits ; nous crois-tu démunies face à cela ? Nous le sommes autant que tes propres bases, et si je n’avais pas fait interrompre le développement des brouilleurs, sans doute cet endroit serait protégé contre ta télépathie, celle de Xavier ou de l’Ombre ; mais voilà, cela n’arrange plus que cela reste ainsi. Tes scans ne passeront pas inaperçue, et en nous espionnant, tu nous conforte dans le fait que tu sois notre ennemi. Pas uniquement le mien, mais celui de tout le Club ; comment des gens basés sur les secrets pourraient-ils laisser quelqu’un leur prendre ? Oh, ne t’inquiète pas, je suis un ennemi du HellFire Club également, car je ne jouerais franc-jeu avec eux que lorsqu’ils joueront franc-jeu avec moi ; pour ainsi dire, jamais. Un peu comme toi, quoi.

C’était si prévisible que j’en ai prit mes précautions, et l’ombre du Léviathan c’est entendue au dehors de mon âme ; cette ombre astrale, n’as-tu jamais remarqué qu’elle avait disparue ? Suite à notre combat contre l’Ombre dans le Cœur des Hommes, ma Maîtresse a comprit comment employer son corps psychique, et elle a rétracté cela à l’intérieur de mon propre crane ; comment faire tenir une piscine dans une tasse ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais c’est sans doute le moins dangereux qu’Elle ait apprit à faire dans le domaine de la Télépathie. Le plus dangereux ce cache dans cette ombre, dissimulé à ton regard, à moins que tu ne cherches à me confronter. Que de surprise pour toi de découvrir que je suis devenu Télépathe, et que j’ai en ma possession des pièges destinés à tuer n’importe lequel d’entre vous.

Ils ont faim, et tes tentacules leurs font si envie. Viande fraiche ne serait pas un terme approprié, mais retranscrirait bien l’idée. Ils savent qu’ils n’ont pas le droit de s’approcher de Pita ou des autres membres du Club, mais toi, ils sont nés pour ce combat. De petits monstres télépathiques affamés d’esprits. Le BAM les a déjà rencontrés, ils ont dévasté un de leur convoi, et la seule conclusion que les hommes du Triskelion ont put en tirer était que tous leurs agents avaient été tué par attaque télépathique. Leurs esprits réduits à néant. En réalité, je les ai dévoré, le Léviathan les a emmener aux Enfers pour les tourmenter à jamais, et tout ce qu’ils étaient a été absorbé. Savoirs, connaissances, mémoire, personnalité, tout m’appartient, désormais ; seules leurs carcasses vides ont été laissées. Leurs corps physiques. Encore que j'ai en ma possession leurs codes génétiques, donnés à absorber par les hydres, mais de manière moins voyante que le faisait Faust ; est-ce toi, qui a remit au BAM le dossier d'Interpole me concernant ? Pensais-tu qu'ils parviendraient réellement à remonter jusqu'à moi ? Très peu de témoins sont encore en vie, et ils le sont parce qu'ils ne savent rien de compromettant. D'ordre général, je les garde à l'oeil, mais qui ne le fait pas ? Tu l'as bien fait, toi, également, et tu as même tenté de tuer la témoin, Caitlyn Elioth. A ce propos, je sais où est la "vraie", et où est sa fille aussi. Il n'y a que Joy que j'ignore, mais je vais le laisser à tes soins, car quelque soit celui qui gagnera votre petite guerre, ce n'en sera qu'un avantage pour moi. Je parie sur toi, personnellement, dans cette guerre, car après tout, Joy n'est-il pas qu'une parodie de toi ? Une parodie qui t'a batue, certes, mais une parodie qui t'a servie, autrefois.

Tu t’en vas ? Tu as vu que je ne viendrais pas et tu t’en vas simplement ? Un renoncement ? Non, il y a un plan derrière tout cela. M’attirer ? Mais je suis déjà là ; l’ombre de ma Maitresse dissimule ses fils si on en reste à distance, mais pourtant, celui-là est grossier. A moins que ; mais bien sur ! C’est lui qui est connecté à sa Mère, et non Elle ! Elle dissimule Sa Télépathie en laissant Son Spectre s’assurer de la liaison psychique. Efficace, basique ; approuvé. Le Spectre est connecté à mon esprit, de ce fait, le Léviathan n’use pas de Sa Télépathie ; hormis pour les Psychneuein, qui n’en restent pas moins bien cachés pour l’instant.

Ton tentacule psychique s’approche de mon Spectre ; tu veux rentrer dans sa tête, n’est-ce pas ? Qu’espères-tu y trouver ? Des réponses ? Non, il y a dans mes créatures plus de questions que de réponses. Leurs esprits ne sont pas humains ; certains télépathes comprennent les Hommes, d’autres s’étendent jusqu’aux animaux, voir aux plantes. Mais les Enfants du Léviathan ne sont rien de tout cela ; leurs esprits sont inédits, et comprendre leurs pensées est au-delà des capacités de tous les télépathes. Sans doute que ma Maîtresse pourrait enseigner, comme un Zoopathe enseignerait le langage animal à un Télépathe standard, mais sans cela, je ne sais même pas s’il est possible de s’y adapter. Je sais qu’après des mois, le Léviathan est toujours incapable de communiquer avec les plantes, alors qu’Hommes et Animaux lui sont accessibles depuis le premier jour.

*Qui es-tu et que fais-tu ici ? Est-ce lui qui t'envoie ?*

Pas de réponse, tu n'as même aucun moyen de savoir si tu t'adresse à une forme de vie intelligente ou non, je me trompe ? Mais rassure toi, ta pensée suit ton fil psychique jusqu’à son esprit, et suit son fil psychique jusqu’au mien. Amusant, n’est-ce pas ? C’est comme un circuit électrique, et tu viens de commettre ta première erreur. Nous avons appris que les boucliers psychiques empêchent les intrusions, tout comme nous avons apprit qu’il était possible de retourner un fil psychique contre son propriétaire : le courant passe dans les deux sens. Autrement dis, les attaques télépathiques standards peuvent passer au travers d’un bouclier, pour peu qu’elles suivent les filins de celui qui a fait le bouclier. Entrer dans la tête d'un autre Télépathe est très dangereux, à moins qu'on assure ses arrières. Toute la finesse du combat astral est là ; magnifique, n'est-ce pas ?

L’Ombre était un meilleur Télépathe que toi, et il nous a beaucoup apprit. Sans doute escomptait-il nous manipuler contre toi, c’est plus que probable, mais les Psychneuein seront tout aussi efficaces contre lui ; laissons-le croire à sa victoire, au fait que je sois son pion, c’est amusant. Trop de confiance conduit à commettre des erreurs. Notre invincibilité dépend de nous, la vulnérabilité de l’ennemi, de lui ; comme je l’ai déjà cité. Sun Tzu était un puits de sagesse, et en vint-cinq siècles, ses enseignements n’ont pas vieillis.

Tu es doué, c’est indéniable ; tu as deux alternatives face à toi, enquêter sur le plan astral a tes risques et périls, et continuer à agir sur le plan physique, et tu choisis une troisième : faire les deux. On pourrait croire à de l’imprudence, mais ce qui semble de l’imprudence n’est rien de plus qu’un piège, n’est-ce pas ?

Tu es dans les pensées du Spectre, pensées que tu ne comprends pas, car s’il comprend, à l’instar de sa Mère, les pensées des humains et des animaux, il n’est pas obligé de convertir les siennes ; il ne s’agit pas d’une langue, mais sans traduction possible, pas de lecture. Et cette incompréhension me protège, cette fois. J'ai progressé, tu vois.

Es-tu étonné, au moins, de l’existence de cette créature qui défit ta conception même de la vie ? Oui, certains télépathes étaient capables de vivre uniquement sur le plan astral, mais cette chose semble y être née. Pas de gènes, pas de chairs, pas de corps ; une entité psychique, ni plus ni moins. Mystique ? Non, mystifiant. Une ombre de plus sur mon théâtre chinois, une illusion de plus entre mes mains.

Enfonce-toi dans ses pensées, je t’en prie ; il t’observe. Il ne lutte pas. Jusqu’ou pousseras-tu la fouille de cette nouvelle découverte ? Jusqu’où regarderas-tu dans l’abîme ? Et que feras-tu, s’il y a, au plus profond de l’abîme, des choses pour te renvoyer ton regard ?

Tu as le choix, tu peux t’enfoncer dans ses pensées à la recherches des réponses, peut-être même parvenir à découvrir qu’il est relier à quelqu’un télépathiquement, auquel cas tu arriveras jusqu’à moi, mais tu n’auras que peu de moyens de t’en sortir indemne. Scanner un esprit pour découvrir qu'il est infecté par des Psychneuein est une chose ardue, car à fouiller trop profondément, on risque de s’infecter. Est-il infecté ? Un piège télépathique ? Un kamikaze ? Suis-je infecté ? Est-ce dans mes méthodes ?

Tu ne sais pas pour ce que ma Maîtresse à créer, et trop de prudence te ferait perdre un temps précieux. Combien de temps te faudrait-il pour analyser chaque parcelle de l’esprit d’un humain ? Et du Spectre ? Je suis presque centenaire, mais cela tu le sais, quant à lui, peut-on non seulement estimer son âge ? En a-t-il un ? Et tendis que tu es occupé à scanner, n’y a-t-il pas le risque que tu baisse ta garder ailleurs ?

Chacun de tes choix t’amènera à en faire d’autres, Nathaniel, et je n’ai pas dit que mon labyrinthe était exempt de dangers. Tu as prit les deux options qui s’offrait à toi, sans doute pour essayer de déroger à ce que j’aurais put prévoir. Malin. Malin, mais insuffisant.

Rien que sur l’Île de Manhattan, la NYPD possédait 4.176 caméras de surveillance en 2005, chiffre ayant doublé depuis 1998 et continué de monter en flèche durant ses dernières années. Et je ne te parle pas des privés. Crois-tu qu’elles soient inaccessibles aux agents du HellFire Club ? La plus grande ressource du Club des Damnés est ses ressources, justement. Je ne suis pas Big Brother, mais je joue aux échecs avec lui tous les mercredis soirs, et je gagne souvent. Je te suis à la trace, sur Terre comme dans le Plan Astral ; ce n’est pas parce que je n’aime pas la technologie que je ne sais pas l’utiliser, et puis, je sais m’entourer de gens compétents, pour ce faire. Un simple ordre, quelqu’un va leur transmettre mes désirs, et l’écran change.

Trouver quelqu’un n’assure en rien qu’il sera apte, il faut le tester. C’est ce que tu as fais avec moi, n’est-ce pas ? Est-ce que tu crois toujours avoir le contrôle, ou est-ce que tu t’es aperçu que celui qui est testé, désormais, c’est toi ?

Te rendre jusqu’à moi est suicidaire, car seul, tu n’aurais aucune chance face au Club des Damnés, comme je n’aurais aucune chance face aux systèmes de sécurité de tes laboratoires, c’est bien pour cela que je joue depuis ma forteresse, en te laissant, au besoin, regagner la tienne. Au mieux, tu déchiquetteras un de mes pions, et ma Maîtresse en fera naitre un autre. Au pire, je découvrirais l’un de tes laboratoires, et son sort ne sera pas différent des autres ; si, peut-être que je n’aurais pas à user de mes hommes, les alliés sont bien là pour cela, non ?

Notre invincibilité dépend de nous, la vulnérabilité de l’ennemi, de lui ; voici la première leçon de Sun Tzu qui m’est utile aujourd’hui. J’ai hâte de voir jusqu’à quel point je suis parvenu à me protéger, et jusqu’à quel point tu y es parvenu également.

Montre-moi ; Nathaniel. De quel côté vas-tu chercher ? Où vas-tu creuser ? Que vas-tu demander ? Que vas-tu dévoiler ? Que vas-tu faire?

Nathaniel Essex…

La valeur de ton temps ; parfait. Voici qui n’est pas pour me déplaire. Tu ne te disperse pas, tu sais ce que tu veux et ce que tu es prêt à faire pour l’obtenir. C’est bien.

Maintenant, permet-moi d’analyser ton coup. Une fuite ? Non, je ne pense pas. La fuite peut-être motivée par deux choses, la peur comme l’intelligence. La peur, toi et moi sommes trop stupides pour la connaitre, tendis que nous avons l’intelligence de savoir que nous ne tomberont ni l’un ni l’autre dans le piège grossier qui consisterait à poursuivre quelqu’un lorsqu’il fuit. Encore une leçon de Sun Tzu, encore une preuve de l’utilité de sa sagesse ; même si entre nous, sur ce point, il n’est pas besoin d’être sage, juste intelligent. Et cela n’est pas contradictoire avec mes propos précédents.

Tu disparais, purement et simplement, me révélant un nouveau de tes pouvoirs qui tient presque du Deus Ex Machina ; j’ai donc gagné la première manche. Tu t’es montré imprudent. Te rendre invisible sur le plan astral ne me surprends pas, un télépathe de ton niveau devrait savoir le faire, même si de ce fait, à t’isoler et te dissimuler, tu te prive de tes pouvoirs sur ledit plan. Cependant, sur le plan physique, c’est bien différent. Téléportation ? Invisibilité ? Chronokinésie ? Quel qu’il soit, Claudine ne m’a pas averti de ce pouvoir, et ne le possède pas elle-même. Intéressant ; il semblerait que tu sois plus puissant que le Sinistre de sa réalité, ou alors qu’elle soit inachevée. Je te savais télépathe, télékinésiste, polymorphe, régénérateur, immortel, capable de projeter des rayons d’énergie et de rendre ton corps semi-liquide, mais ni de télépotation, ni d’invisibilité… tu grilles tes cartes secrètes trop tôt.

Les miennes sont toujours dans ma main, dans ma manche et dans mon cerveau ; qui peut savoir ? Mes agents ? Seuls ceux qui ont ma confiance peuvent avoir un apperçu ; car c’est sur cela que je mise, la confiance. Quelle relation pourrai-je avoir avec les membres du HellFire Club ? L’argent ? Quelle foutaise, ils en sont déjà blindés ! On n’est pas payé pour appartenir au Club des Damnés ou à ses Agents, car on n’a déjà généralement plus d’argent que tous tes Maraudeurs. Oui, certains de mes hommes dépendent financièrement de moi, mais il ne s’agit nullement d’un salaire. Je ne suis pas comme toi, ils ne sont pas des pions que je remplace dès qu’ils commencent à se rendre compte qu’ils peuvent te battre. Non, je les tiens par quelque chose de bien plus important que l’argent : l’espoir. Je ne suis pas un employeur, je suis un mécène, un professeur. Je les aide à réaliser leur potentiel, que ce soit en puissance, ou en ambition. Leurs petites magouilles ne tiennent que parce qu’elles sont liées à moi ; ils me sont redevables pour ce que je leur apporte, parce que je les aide. Des enfants ont besoin de la main protectrice d’un adulte pour grandir, comme dirait l’Ombre. Je ne comprends pas comment elle a faites pour ne pas te vaincre jusque là, cela semblerait si facile, pourtant, vu la différence de niveau entre elle et nous. Mais revenons-en à mes agents ; exciter leurs passions n’est pas sans risque, en effet, c’est pour cela que je les surveille ; chacun d’entre eux. La seule taupe du HellFire Club à avoir survécue à mes purges, c’est cette chère Claudine ; oui, elle te tient renseigné sur moi, mais que sait-elle réellement ? J’ai fais d’elle une Reine, elle m’a aidé à devenir Roi, et aujourd’hui ? Son inactivité pourrait être sa perte, et si tu perds ton agent chez moi, tu navigueras en aveugle. Je n’ai pas intérêt de la renverser jusqu’à ce qu’elle t’ait éliminé, mais je doute parfois avoir besoin d’elle.

Après tout, qui sont tes amis ? De part tes actes, tu es l’ennemi du HellFire Club, mon ennemi, mais également de la Confrérie des Mutants, qui est alliée à ma maisonnée tant par mes magouilles que les pactes de mon prédécesseur, Sébastian Shaw. Le BAM a recommencé la traque, je me suis contenté de leur donner un petit coup de pouce et lorsque tu t’es dévoilé pour tuer leur protégée, tu leur as montré que j’avais eut raison. Et les X-Men ; tu es leur ennemi naturel, et tu as tué l’une des leurs, crois-tu qu’ils te pardonneront ? Ouvre les yeux, Nathaniel, tu m’as permit de m’unir à chacun des clans majeurs de la Mutanité, contre ta personne et tes suivants. Je n’ai qu’à rester sur la défensive, et attendre que d’autres parviennent à t’atteindre. Tu m’as fournis les meilleures armes contre toi, l’as-tu oublié ?

Ton réseau est peut-être technologiquement plus avancé que le mien, mais ne commet pas l’erreur de croire que tu es plus doué que moi, ou que je ne contrôle pas mes infrastructures. Je sais ce que je fais, et tu en as eut la preuve à l’instant, tant et si bien que tu t’es replié. Tu ne pouvais pas retourner mon petit jeu contre moi, n’est-ce pas ? C’est cela que ça signifie ? Ce n’est que partie remise, tu le sais. Te faut-il simplement plus de temps pour te préparer ? Accordé, mais uniquement parce que j’attends de toi un adversaire digne et intéressant.

Nathaniel ; ton mot m’amuse. Prendre connaissance de l’homme nouveau que je suis devenu… si tu étais si infiltré, si tu contrôlais le HellFire Club, tu n’en aurais pas besoin, tu saurais déjà tout. Notre petit différent stérile persiste et gaspille nos temps ? Non, il n’y a que toi que cela entrave, car de mon côté, il n’est ni stérile ni gaspillé. Les alliances et les manipulations sont la clé de la domination, hors, si tu n’es capable que des secondes, les premières te détruiront, tandis que si je ne suis capable que des premières, les secondes me détruiront ; c’est très simple.

Une relation favorable et durable entre nos deux partis ? Il n’y a que chez les Maraudeurs que je n’ai pas de relations, en effet, mais qu’importe, s’ils m’apportent tout le reste ? Et puis, favorable et durable ; pour qui ? Toi ? Oserais-tu prétendre qu’il n’y avait pas un plan derrière cette invitation, un plan destiné à m’utiliser, à me dominer ou à me trahir ?

L’Ombre t’as décris tellement plus doué que tu ne le montre, mais tu sais que se montrer moins fort qu’on ne l’est réellement permet que nos adversaires nous sous-estimes. Crois-tu que je n’ai pas conscience que l’Ombre me monte contre toi ? Cela ne me dérange pas, à dire vrai, chaque chose en son temps, et puis, elle me sous-estime, de ce fait. Tant qu’elle me croit aussi idiot et enfantin, cela me va, elle n’en aura que plus de difficulté quant je me révélerais. On ne manipule pas l’évolution ; trop changeante, trop inconstante.

Mes pouvoirs se renforcent, année après année, et des adversaires de taille sont stimulants. Mon humanité se renforce, jour après jour. Tant de force qui me muent, mais pour me mouvoir, elles doivent l’être dans un but. J’arriverais bien à apprendre à nouveau en vous confrontant, mais surtout, c’est surtout qui j’arriverais à utiliser contre vous, qui m’importe. Un prétexte, rien de plus. Abandonne-t-on ses prétextes ? Seulement s’ils peuvent nous rapporter plus encore.

Tu t’es montré malin, en abandonnant la partie à son commencement, ainsi n’ai-je pas put en apprendre trop sur toi. Mais d’un autre côté, tu n'as toujours pas eut ce que tu voulais : moi. Tu pense réellement pouvoir m’avoir par un autre biais ? Soit, je te regarde. Je regarde tes Maraudeurs comme tu regarde mon HellFire Club. Ils ne sont pas différent en termes de puissance, c’est à nous de faire la différence. Et si j’ai gagné une bataille, la guerre, elle, ne fait que commencer. Une guerre pour laquelle je suis depuis longtemps prêt, et toi ? La guerre, c’est ma vie, mon œuvre, mon environnement naturel, je dois avouer que je m’y plais bien. Cependant, maintenant que j’ai des choses à y perdre, je suis encore plus prudent. Afterlife aura pour mission de veiller Pita jour et nuit, tandis que je fais confiance à l’Institut et au Fantôme pour protéger mes sœurs et leurs conjoints. Tu ne fais que me donner plus de temps pour me préparer, j’espère seulement que tu en es conscient ; j’évolue constamment, et c’est le temps qui me permet cette évolution. Le temps, comme l’opposition ; heureusement, tu n’es pas la seule opposition que j’ai face à moi, mais tu es incapable de t’allier avec ce que tu ne peux contrôler, ainsi donc, mes autres ennemis t’échappent.

Lorsqu’il fait semblant de fuir, ne poursuivez pas ; je ne poursuivrais pas. La première manche de mon petit jeu est terminée ; 1 – 0. Round suivant.

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