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 Sans Ordonnance (pv Yitzhak)

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Yitzhak Anavim
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Yitzhak Anavim


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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Mar - 0:27

Entendre Colleen me reprocher mon obsession pour les armes me fiche un coup, une sorte d’électrochoc qui m’envoie vers le Zack du passé. J’ai toujours été frondeur, bagarreur, un petit teigneux, comme on dit des types qui avaient mon gabarit. J’aimerais vous parler d’un traumatisme lié à l’enfance, ou ce genre de truc qui excuse tout. Mais en fait non. J’ai jamais été rien d’autre qu’un gosse de riche gâté par ses parents et par la génétique. Pour autant, devenir une machine de guerre n’était pas mon idée première. J’avais plus d’imagination à l’époque. Je pensais à des créations rigolotes, des moyens de réaliser des acrobaties folles, voler, créer des objets, changer de tenue, de coiffure au gré de mes envies, de mes caprices. J’ai d’abord apprécié le sentiment d’être presque illimité. C’est très vite devenu un problème. Contrairement à Colleen qui doit apprendre à maîtriser force destructrice, j’ai cherché à atteindre la puissance. On va dire qu’à partir de ce moment, mon background le justifie. Je me suis embarqué dans de sales histoires, j’avais des gens à protéger et, faute d’expérience, j’ai échoué. D’autres mutants m’ont mis sur les genoux. Evidemment, j’ai réussi à m’en sortir, parce qu’ils pensaient être face à un humain. Mais la douleur, l’humiliation, l’impression très claire de ne pas avoir été à la hauteur, je peux pas oublier.

- Ces deux choses ne me sont pas venues en premier, ai-je dit un peu plus durement que prévu. Mais, quand on porte un pouvoir en nous, aussi « amusant » soit-il, il arrive toujours un moment où on regrettera de l’avoir pris à la légère. Soit parce qu’il aura causé des catastrophes soit, au contraire, parce que mieux le connaître aurait pu nous permettre d’éviter certaines choses. Je ne serais pas assez idiot et cruel pour te faire miroiter une vie normale. On s’en fiche de la vie normale, c’est un concept pour moutons. Par contre, si tu maîtrises tes explosions, peut-être que tu pourras avoir quelque chose qui ressemblera plus à une vie tout court, que tu mèneras toi-même.

Vraiment, je ne sais pas si elle comprendra. Je ne suis même pas un exemple crédible. Regardez ma vie. C’est un véritable terrain miné. En prenant ma mutation et mon destin en main, j’ai provoqué un chaos sans nom. La plupart du temps, je me convaincs que je l’ai choisi. J’aime pas m’apitoyer. Quand je fais une connerie, je l’assume jusqu’au bout. Seulement, dans le fond, je crois que je ne demande qu’à me reposer, vivre dans un monde plus banal, sortir avec de vrais amis, trouver une personne à aimer, une situation sécurisante, ne plus penser. Il y a quelques années, je pensais le vivre. Je pensais qu’il n’y aurait rien d’autre, j’étais persuadé d’avoir découvert le sens de la vie, j’avais quatorze ans et j’étais niais. Vraiment. Un sale ado triomphant, aussi vaniteux qu’inexpérimenté. Ça a duré quelques mois. Je sais bien que beaucoup de gens connaissent des choses difficiles à cette période, qui vous ouvrent soudain les yeux en grand et percent un cœur encore trop mou, chargé d’émotions confuses et mal filtrées. Pour moi, c’est allé trop loin, certes, mais il semble que je m’en sois toujours voulu d’avoir osé croire que l’existence serait si chouette. Il y en a qui n’apprennent jamais. On les arrache à une situation dramatique, et ils plongent dans pire avec une candeur renouvelée. Ça doit pas être très humain ces machins là. Je veux dire, même un chien, il revient pas si tu le frappes trop. Moi, en tout cas, ça m’a retourné la fierté, soufflé sur les illusions, fait de la logique ma seule religion… dans les principes. Dans les faits, évidemment, c’est un peu plus complexe. Je finis toujours par me laisser dominer par une sorte de sur-moi assez imprévisible, mais plus embêtant pour moi que les autres. Non, vous inquiétez pas, je ne suis pas totalement psychotique. Quand je vous pète la gueule, c’est un minimum réfléchi.

Ironiquement, les rôles s’inversent ou s’équilibrent, je ne sais trop. Faire la morale à Colleen me met face à mes propres contradictions, à ces démons dont je ne peux jamais parler. C’est pas que je veuille cacher mes failles à tout prix, mais peu de gens sont capables de comprendre sans me traiter de cas clinique. La dernière fois que j’ai essayé de me livrer un peu, c’était dans une soirée, à cause de l’alcool, à une fille dont j’étais devenu vaguement proche au lycée. Je n’avais parlé qu’à demi-mots, pour récolter un bête « mais tu en as parlé à un psy ? ». En plus débile, et plus fréquent, ça ouvre juste le bureau des plaintes, les « moi aussi un jour… » des personnes qui essayent de se mettre en avant avec des malheurs superficiels, totalement hors de propos. Vous voyez, je me donne pas un style mystérieux, ce sont les gens qui sont trop cons. Et Colleen, je ne dirais pas qu’elle est particulièrement intelligente – là, comme ça, difficile de juger – mais elle a la sensibilité du désespéré. Elle comprend. Je vois, à son regard, que mes confidences changent son jugement. Elle ne me voit plus comme un héros qui gère sa vie à la perfection. Je redeviens humain, juste un paumé qui se débat du mieux qu’il peut, à sa manière, selon ses convictions. Je ne saurais expliquer très précisément le soulagement que j’en tire. Je me dis que c’est un peu pathétique aussi, de se sentir entendu, pour la première fois depuis longtemps, par la camée qu’on vient de sauver.

Elle me révèle aussi des choses peu glorieuses. Jouer avec les limites, c’est la croix des gens comme nous, les éternels indécis, incapables de se trouver une place, d’être en véritable accord avec eux-mêmes. Donc, dans le doute, il faut bien flirter avec le danger, chercher la pulsion de vie au bord de la destruction. La seule différence entre elle et moi, c’est que je n’ai tué personne dans les états que j’ai décrits. Colleen revient au point de départ, là où tout a commencé, une soirée qui a mal tourné. La boucle se referme.
Du coup, je me lève pour me rapprocher d’elle, et poser doucement une main sur son épaule. J’aimerais lui faire un câlin plus franc, mais je n’ai pas encore de la gêner avec mes tendances trop tactiles. Elle ne doit pas y être habituée. D’une voix plus douce, je continue en faisant confusément revivre mon histoire troublée avec Jason :

- Tu n’étais pas inconsciente, juste ignorante. Je sais, quand ces choses arrivent, on les repasse sans cesse en tête, on essaye de le raisonner, et ça ne sert à rien. Tu ne peux pas porter la responsabilité d’une chose à laquelle tu n’étais pas préparée. C’est injuste. Autant pour toi que les autres. Personne ne sort gagnant. Il faut passer par ce moment où on comprend que tout sera changé à jamais, qu’on a perdu une partie de nous trop tôt, que ça va changer notre façon d’évoluer. On avancera de travers, ou en boitant, dans un monde où on ne voudra pas de notre souffrance. Je pense qu’au final, il n’y a qu’en se disant qu’on mérite de vivre malgré tout qu’on peut se relever. Et je ne vois pas pourquoi tu n’aurais pas le droit à ça.

Et probablement plus que moi. Au moins, Colleen veut devenir meilleure pendant que, de mon côté, j’ai opté pour la radicalisation systématique. Mais elle n’a pas besoin de le savoir. Je ne crois pas que je veuilles l’entraîner dans ce genre de délire au final. Puis, autre chose me questionne un peu. Sa sœur a-t-elle réellement survécu à l’explosion ? Si ce n’est pas le cas, et ça expliquerait d’autant mieux son comportement, son état mental est encore plus grave que prévu.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Jeu 10 Avr - 20:13, édité 1 fois
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Colleen Caravella
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Colleen Caravella


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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) - Page 2 Icon_minitimeDim 23 Mar - 16:20

" De toute façon, il est trop tard pour mener une vie normale. Maintenant cette foutue vie c'est transformée en survie. Et après l'avoir fichue en l'air en m'explosant, en m'ouvrant les veines et même en m'overdosant de toute une saloperie de trucs. Je suis juste contente de la mener jusqu'au lendemain. Contrôle ou pas, je pense que la suite sera constamment au jour le jour, je ne pense pas avoir le luxe de la mener moi-même. "

Je grommelle cela entre mes lèvres, je ne suis même pas sure que cela viendra jusqu’à l'écoute de Zack. De toute façon, je n'ai guère l'envie de débattre un peu plus sur la manière dont on doit mener sa vie car actuellement, il faut le dire, cela me convient tout à fait. Pourquoi vouloir plus maintenant que je goute enfin à une once de liberté. Certes je dois continuellement me cacher mais cela vaut mieux que les années passés à l'ombre des murs de l'institut psychiatrique. Alors, évidemment, je suis une calamité incontrôlable, mon pétage de plomb à la pharmacie l'illustre bien, d'un autre côté je m'en tire sans trop de conséquences. Jusqu'à quand ? Au jour le jour, cela me convient. Me projeter dans le futur ne m'est jamais venu à l'idée car le futur en lui même est effrayant. Incertitudes, fantômes du passé et désastres à venir, il n'y à rien de rassurant à venir. Et Zack peut m'en faire la morale comme il le veut, je n'en ai pas la volonté d'affronter mes démons. Je suis juste trop faible pour changer. De la peur c'est vrai, mais aussi de la suffisance à vrai dire. Ma vie est faites de hauts et de bas, si actuellement je tiens au milieu de la pente, cela me convient. Pourquoi changer au risque de retoucher le fond et de creuser encore et encore.

Les plus optimistes diront qu'une fois au plus bas, on ne peut que remonter. C'est faux. Le risque est de s'y enliser continuellement et au final ne jamais sortir la tête de l'eau. Ce n'est pas mon cas, heureusement, enfin cela ne l'ai plus. La vie normale nous est refusé, mais tant qu'elle n'est pas prise, on survit comme on peut. Ressasser le passé et mes joies d’antan avec ma sœur a faire les quatre cent coups m'arrache une nouvelle larme mais aussi un sourire nostalgique. Ce sont mes derniers moments ou je fut réellement heureuse. L'insouciance de la jeunesse, les plaisirs de découvrir la vie avec la personne la plus importante à mes yeux. Ces souvenirs sont mes biens les plus précieux, les seules objets de valeurs que je possède encore et la seule chose que mes foutues explosions n'arriveront jamais à détruire.

Je détourne le regard au moment ou la main de Zack vient se poser sur mon épaule. Je ne sais pas si il est encore d’émeraude ou de je ne sais quelle matière formidable il peut créer mais si il possède encore un sens tactile développé, il ne saurais ignorer de me sentir toute tremblante. De mon côté, je sanglote mais je l'écoute attentivement mais sans espoir. On peut les excuser ou en atténuer les conséquences mais les faits sont ce qu'ils sont. Rien ne pourra les réparer que cela soit de ma faute ou non. Cette foutue responsabilité va me coller à la peau même si je l'ignorais totalement à l'époque. Le laïus de Zack à beau être passionné et plein de bon sens, quand on est désespéré ce n'est pas forcément ce que l'ont veut entendre. Soit on se relève en retrouvant un brin d'optimisme, soit d'une nature plus pessimiste on se retrouve face à la réalité, celle qui fait mal.

Je ravale mes sanglots tout en enlevant sa main de mon épaule pour l'étreindre entre les miennes. Si fort, si intensément que je sens presque mes ongles s'enfoncer dans sa chaire. Je relève la tête pour le dévisager et me plonger dans son regard.

" Et comment ! Comment peut on se persuader qu'on mérite de vivre ? Mes proches, des innocents et même des ordures n'ont plus cette chance par ma faute et je dois me dire que contrairement à eux, je mérite toujours de vivre ! Consciemment, inconsciemment, le résultat est le même, ils ne sont plus là ! C'est comme si je voulais me relever avec tout le poids du monde sur le dos et comme tu l'as vu, mes épaules ne sont pas bien larges. Je ne veux pas baisser les bras, cela ne mène à rien non plus mais je ne le mérite pas non plus. Jamais je le mériterais ! Jamais... "

Je lui cris presque dessus maintenant. J'espère que Zack ne le prendra pas pour lui car c'est plus sur mon impuissance que je rage. Je me dois juste de me calmer un peu, exploser l'appartement n'est pas une option et si je laisse couler l'adrénaline en moi, c'est ce qui va se passer. Le pauvre, la pression de mes doigts dans sa main risque de lui laisser des marques. Je la relâche en m'en rendant compte, j'ai presque passer mes nerfs et mes frustrations dessus.

" Je ne prends pas le luxe d'essayer de mériter de me relever non, mais je le dois au moins pour quelqu'un. Norah, ma sœur à depuis ma première explosion, suivit le même chemin que moi. Entre toutes les galères par lesquelles je suis passée, elle fut comme une bouée de sauvetage. Un espoir. Au moins pour elle, je ne peux pas baisser les bras. Et euh... Je peux aussi lâcher ta main. Désolé. "

Bon martyriser une main, c'est mieux que d'exploser non ? J'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur mais au moins cela m'a permis de sécher mes larmes.
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Avr - 14:39

Parfois, je me demande pourquoi je m’acharne. J’essaye de me convaincre que j’ai tout compris à la vie, et je tombe systématiquement dans les mêmes pièges. C’est plus fort que moi. Je finis toujours par balancer de longs discours à des personnes qui n’ont pas vraiment envie de les entendre. Je réponds à de faux appels. La plupart des gens se complaisent dans leur malheur. Ils espèrent être plaints, soutenus, et s’effondrent dès qu’on leur demande de se donner les moyens d’évoluer. C’est fou comme leurs propos peuvent changer dans ces moments. Certains se rebellent, hurlent soudain que tout va pour le mieux, d’autres s’enferment dans leur désespoir, vous demandent de vous taire, parce qu’ils sont trop vains pour avancer. Ils sont prisonniers d’une sorte de léthargie mentale qui les rassure. Chaque effort érige une montagne qu’ils ne se sentent pas de traverser. Alors, au lieu d’affronter l’épreuve, de risquer la chute, l’échec, ils restent à son pied, se lamentent un jour, trouvent la situation confortable le lendemain. Je saisis un peu l’idée. Du point de vue d’un esprit fragile, un seul échec peut tout briser. Ces désespérés tiennent à la vie tout en sachant qu’un rien pourrait la faire basculer. S’ils lâchent leur dernière prise, souvent plus fantasmée que réelle, ils sont aspirés vers une béance sans fond. C’est joliment dit je sais. Je suis capable d’être philosophe, vous voyez. Ça m’arrive quand je réfléchis à ce genre de sujet. Je pense à tous ceux que je n’ai pas su aider. J’aimerais le mettre sur le compte de l’inexpérience, mais il semble que, depuis le début, j’ai eu tort de m’embarquer dans leurs histoires. Je ne comprendrais jamais l’acceptation bornée, résignée, de cette condition. Ça me rend malade rien que d’y penser.

- J’espère que tu verras les choses différemment un jour, ai-je dit très simplement.

Allez, je baisse les armes. Pas la peine d’insister trois mille ans. Colleen est à mi-chemin du type que je viens de décrire. Son parcours est complexe. Je lui laisse une infime chance de s’en sortir. D’essayer, en tout cas. Nous sommes tous deux conscients que les séquelles reçues dans son passé sont irréversibles. Mais, pour le meilleur ou le pire, on finit toujours pas transformer nos blessures par des attitudes, des pensées, des volontés nouvelles. Je suppose qu’elle aura le temps de le découvrir. Dans l’immédiat, elle restera sur sa position. On ne gagne jamais une conversation tendue en un round, la fierté de chacun est un jeu, il faut laisser le temps d’une réflexion à tête reposée. Des jours, des semaines passent, puis, quand le même sujet revient, on se rend compte que, notre point de vue a sensiblement changé, si les idées de l’autre ont été assez bien implantées dans notre tête. C’est ce que je fais, je sème des graines qui germeront peut-être un jour, raison pour laquelle je n’essaye pas de me montrer plus compréhensif que de raison. Oui, la réalité nue que je jette au nez de la mutante manque de délicatesse, se heurtera forcément à un mur, mais, les mots sont forts, ils resteront. Elle verra. Peut-être même qu’elle me détestera d’avoir laissé des bribes de phrases polluer ses pensées plus souvent qu’elle ne le souhaiterait.

Le contact physique que j’ai établi avec elle l’a raidie instantanément. Je la sens trembler sous mes doigts et évite d’en faire davantage. Ceci dit, elle finit par saisir l’invitation en m’attrapant la main. Ses ongles se plantent dans ma peau. Sa poigne est celle d’une démente. Je suis obligé de changer la composition de ma chair pour l’empêcher de me pincer au sang.
Les plus optimistes diront qu'une fois au plus bas, on ne peut que remonter. C'est faux. Le Avec passion, elle se lance dans une nouvelle tirade qui, je suppose, sert plus à la rassurer qu’à me convaincre de quoique ce soit. Elle dit les choses telles qu’elles sont, sans rien nier ni cacher. C’est dur, je sais. Arriver à l’accepter pour aller de l’avant demande un très long travail sur soit. Le passé est gâché, le futur ne rayonnera pas comme on le voudrait, c’est un fait. Chacun ses fardeaux. Elle doit lutter avec ses propres contradictions, la certitude qu’elle devrait se fiche en l’air, et l’instinct primaire de survie inscrit dans ses gènes. Il est possible de ne jamais choisir. On se heurte entre les récifs comme une épave à la dérive, en attendant le coup de trop qui nous laissera définitivement pourrir sur la terre. Au final, c’est opter pour la mort sans se l’avouer, le résultat est le même, juste plus catastrophique. La destruction lente est aussi lâche que cruelle, elle crée beaucoup trop de dégâts collatéraux. Au moins, Colleen a un but clair, quelqu’un à soutenir… si ce quelqu’un vit encore… J’ai de sérieux doutes, et c’est sérieusement flippant. Vous imaginez le délire si cette autre nana n’existe pas ? Là j’avoue que je ne sais vraiment pas quel impact ça pourrait avoir sur sa psychée. Avec un peu de chance, un véritable déclic pour la reconnecter au monde, la sortir de la négation, et, plus certainement, un pétage de câble violent et catastrophique. Du coup, j’essaye de ne pas trop m’arrêter sur la question. Je préfère sourire, et me masser une main marquée de demi-lunes creuses.

- Pas de soucis, si ça peux t’aider à te défouler. J’ai déjà reçu un sac dans la tronche, donc je ne suis plus à ça près. – Je ris doucement et me redresse. – Bon… Ceci dit, je pense qu’il vaut mieux qu’on ne s’éternise plus trop ici, si on ne veut pas se retrouver avec un témoin gênant sur le seuil. Les flics ont dû partir ailleurs, et quel que soit leur signalement, ils n’ont aucune chance de me coincer.

Avec un grand sourire, je laisse mon apparence changer de nouveau. De longs cheveux turquoise poussent jusqu’au bas de mes épaules, je porte soudain un short en jean effilé, le t-shirt d’un groupe de trash que je viens d’inventer (au pif, le gribouillis veut dire « behead yourself »), et un maquillage qui dissimule assez bien mes traits masculins. Mon corps aussi a pris des formes. Je suis plutôt doué pour l’art du transformisme, surtout quand il me permet de brouiller les pistes.

- Well… Je retiens tout ce que j’ai pu te dire, et l’invitation à se revoir un de ces quatre est toujours valable. – Joignant le geste à la parole, je lui tends soudain une carte avec mon numéro de téléphone. – Si tu as le moindre problème ou juste envie de m’appeler n’hésite pas à l’utiliser.

C’est pas vraiment la première personne à qui je dis ça. Et je sais qu’en général, les gens vous remercient, et ne donnent plus jamais de nouvelles. Tant pis pour eux et, dans le fond, ça m’évite certains problèmes. Ceci dit, je suis toujours content quand une personne décide de valider l’amitié que je lui accorde en me faisant comprendre qu’elle a besoin de moi. Ça m’éviterait peut-être, à l’occasion, d’aller droguer des gens en soirée ou taper sur d’autres dans la rue. Je préfère quand même agir pour des causes plus utiles.[/color]
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Colleen Caravella
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Avr - 20:35

Si un jour, je verrais les choses différemment ? Je soupire un peu en haussant les épaules et en roulant des yeux l'air désespéré. D'accord, je comprend ou veut me mener Zack, vers un chemin plein d'optimisme et d'espoir sur le comment améliorer la vie merdique ou je me complais. Le pauvre, si je comprends ses mots, ils résonnent par-contre dans le vide. Tel un ballon de baudruche voulant fendre un mur de béton. Je ne suis pas hermétique pour autant à ses conseils, seulement je ne vois pas comment les appliquer. Ce qui me reconduit inlassablement à revivre la même boucle destructrice. Arrêter de foutre ma vie en l'air en me shootant comme une junkies débiles ? Trop tard, je suis déjà atteinte par l'addiction. Une cure de désintoxication ? Même avec une volonté de fer, je serait bien incapable de la suivre sans contrôler mes pouvoirs sans risquer le drame. Et quand bien même j'y parviendrais, il reste une sacrée dose de psychose dans mon esprit. Entre hallucinations post-traumatiques et cauchemars récurrents, la frontière entre le fantasme et la réalité reste encore bien obscure dans ma tête. Hé bon, le résultat est aussi désastreux quand les visions deviennent trop oppressantes ou un réveil en transe suite à un songe morbide, le résultat ? Boom...

" Je vois les choses telles qu'elles sont. J'entends bien qu'il faudrait voir les choses autrement mais l'ennui c'est que j'ignore comment m'y prendre tout en gardant un certain équilibre. Tout est lié, démêler tout-ça se serait un sacré sac de nœuds. "

C'est vrai, comme il est vrai aussi que seule, je ne m'en sortirais jamais. Actuellement, je m'enfonce dans une sorte de spirale négative infernale. Ça craint, je le sais. Le pire c'est justement de le réaliser mais de ne pouvoir rien faire pour autant. Parfois, je me dis qu'à défaut d'en avoir fini avec mes jours, s'ouvrir les veines ne fut pas une expérience des plus agréables. Non, ce que je me dis, c'est que jamais, je n'aurais du tenter de m'échapper et par la même occasion exploser toute une aile d'un institut psychiatrique. Au moins, je serais toujours une sorte de légume dont le poids de la vie et ses conséquences m'importerais autant qu'une bonne thérapie de groupe et les attouchements d'un pervers alors que je suis au bord de l'inconscience. Pffff, je suis peut-être défaitiste mais la liberté a parfois un goût bien amer.

Et pourtant, au plus je survis dans une mégalopole telle que New-York, au plus je rencontre des gens prêt à m'aider. Mon cousin en premier lieu, mais aussi des gens comme moi. Des monstres de la génétique, des mutants. Cela en est désespérant de les voir tous se contrôler, vivre avec leurs dons et me tendre la main. Zack n'est pas le seul que j'ai rencontré, à croire que mes déboires entraînent mes semblables à venir à ma rencontre. Tous m'embrouillent l'esprit avec de belles paroles, un brin de compassion et des solutions que je juge utopiques. Peut-être qu'à force de me le répéter, cela m'atteindra enfin, comme je ne sais pas, une sorte de révélation divine mais j'en doute.

Enfin, au moins, Zack à le mérite de ne pas trop insister pour la peine, tant mieux pour lui car quand on me dit la vérité en face, j'ai tendance à broyer une main avec mes ongles acérés. Du moins, c'est ce qu'il me fais remarquer, ça plus le coup de sac un peu plus tôt dans la journée.

" Et encore, tu m'as arrêté juste avant que je te fasses exploser une pharmacie sur le dos. "

Un peu d'ironie de ma part, histoire de lui montrer que je suis tout de même assez stable pour moi aussi mettre les voiles, c'est vrai que le propriétaire de l'appartement peut revenir à tout instant. Rester ici plus que de raison serait mal avisé de notre part. Oui, je suis contente de partir mais mon visage reprend une mine ébahis devant la nouvelle transformation de Zack, c'est à peine croyable ce dont il est capable de faire, c'est sur, aucun signalement ne serait en mesure de l'identifier. C'est définitif, je veux bien échanger mes explosions instantanées contre ses dons ! Ne serait-ce que pour m'épargner une garde-robe débordant déjà de la caravane.

" Moi par contre, ils vont finir par avoir ma tête dans le hit-parade des mutants dangereux à force de foutre le bordel où je passe. Je pense que je devrais me faire un peu plus discrète ces temps-ci. Enfin, avec mon stock de médocs, je devrais pouvoir me tenir à carreau, merci encore pour ton aide et promis en cas de soucis ou si j'ai besoin d'une épaule réconfortante sur laquelle me confier... Où me défouler, je n'hésiterais pas à t'appeler. "

Je fais de même et lui écris mon portable si un jour il a besoin d'une cinglée explosive, je suis là. Ensuite je glisse son numéro dans mon sac, juste à côté de celui de l'homme-chat venant d'un institut, Sanzo, et de celui du type bizarre de l'autre jour. Celui-là même qui représente peut-être ma meilleur alternative à tous mes déboires car il fut capable, outre de percer à jour mes origines, de neutraliser mes explosions...  

Enfin, quoiqu'il en soit, au final je suis contente d'avoir croiser Zack, car même si il dégage une certaine assurance et prodigue des conseils de vieux sages, je garde à l'esprit que lui aussi il a du pas mal galérer dans sa vie avant de devenir le gars qu'il est à présent. Et si c'était lui ma lueur d'espoir. De voir que malgré tout, on peut s'en sortir avec les cartes que l'on nous donne.

On descend peu après et nos chemin se sépare, j'esquisse une sorte de sourire timide et m'en vais de mon côté. J'ai l'intime conviction qu'un jour ou l'autre nous allons de nouveau nous croiser.
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) - Page 2 Icon_minitime

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