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 Sans Ordonnance (pv Yitzhak)

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Colleen Caravella
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Colleen Caravella


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MessageSujet: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeDim 27 Jan - 22:01

L'heure est grave, mon dealer est en taule. Ce n'était pas un baron de la drogue, juste un jeune interne de l’hôpital voisin qui arrondissait ses fins de mois en revendant en douce quelques médicaments à des gens qui n'ont pas l'envie de passer par la case médecin et ordonnance pour s'en fournir. Des personnes comme moi donc. Il s'est fait coffrer il y a deux semaines, juste devant moi par la brigade des stups. Norah n'arrête pas de me sermonner comme quoi j'aurais pu l'aider, faire sauter leurs vans voir pire. Mais j'étais alors assez lucide pour faire profil bas. Être une fugitive rentrée illégalement dans ce pays est déjà suffisant sur ma carte de visite. Et j'aime trop se sentiment de liberté que pour tout foutre en l'air en redevenant une bête qu'on traque avant d'exposer dans tous les médias. Non ! C'est ça que ma sœur ne comprend pas, elle n'a pas enduré tous ce que j'ai subis ces dernières années. Tout est facile pour elle, si elle en avait aussi le pouvoir, se serait le genre de fille à exploser pour un oui ou pour un non. Enfin, je l'adore quand même, mais parfois j'aime un peu prendre congé d'elle. Qu'elle reste devant Desperate Housewife dans notre caravane, j'ai mieux à faire en ville.

Mieux à faire ? Oui comme je l'ai dit l'heure est grave. mon dealer hors-jeux, j'ai un peu trop tiré sur mes réserves de morphine et la je suis à bout. Je m'irrite pour un rien, des démangeaisons et cet impression d'être dans un frigo pleine puissance, je n'en peux plus ! Il me faut une fichue dose avant de virer complétement paranoïaque ! C'est pas possible, avec le recul, Norah avait raison, j'aurais du exploser tous ses enfoirés des Stups. C'est de leur faute si je suis en manque. Le gars m'en aurait surement donné gratuitement si je l'avais aidé. Pourquoi suis-je si conne ! Dire que je pensais bien agir en me tenant à carreau, ça ne fait qu'empirer ! La prochaine fois, j'agis... J'explose avant de penser ! J'emmerde les problèmes ! J'e...guuuurgghhh

Non, pas maintenant ! Calme-toi ma grande, respires doucement. Zen, je dois vider mon esprit, éviter de trop m’énerver. De longues respirations, souffler, ça va c'est passé. Je suis en sueur, mais l'essentiel, c'est de ne pas avoir provoquer une explosion en pleine rue. Mon corps tremble encore mais la pression est retombée. Ça m'arrive toujours quand je m'énerve trop, d'habitude je me laisse aller sur le chantier, libérant toutes mes angoisses sur des débris ou des murs à détruire, mais pas en pleine rue bordel. Ne leur donne pas une nouvelle fois raison de t'avoir traité de terroriste par le passé Colleen ! Reprends toi, tu sais ce dont tu as besoin. Une bonne dose de morphine. C'est bien ce que je suis venue chercher, hors de question de craquer avant.

Et ce n'est pas devant un nouveau dealer que je m'adresse. De un, je ne connais pas ce milieu, celui qui me fournissait était plutôt due à une rencontre hasardeuse alors qu'il voulait refourguer des trousses de soins à mon cousin. Depuis je n'ai jamais vraiment cherché un autre moyen pour obtenir de quoi me shooter. Voir les Stups à l’œuvre, m'a rappelé que je devrais me faire discrète si je ne veux pas attirer l'attention sur moi. Du coup, j'ai eu l'idée de simplement allez en acheter en pharmacie. Pourquoi après tout, rester dans l'illégalité. Bon, c'est pour cette raison que je me suis un peu prise la tête avec ma sœur, selon elle, ça ne marchera jamais. Sérieux, personne ne laisserai une junkie faire ses courses dans une pharmacie. Mais merde quoi ! Je suis pas une vulgaire junkie, et j'ai de l'argent, c'est bon. Et je peux me débrouiller comme une grande, je vais lui prouver !

j'entre donc dans cette fameuse pharmacie, quelques personnes furètent dans les rayons, seule une vieille dame est à la caisse. Une éternité plus tard à attendre derrière elle et je me retrouve enfin face au pharmacien. Un type entre deux-âge me regarde froidement, me dévisageant presque. C'est intimidant, sans m'en rendre compte, c'est la première fois depuis des années que je me retrouve dans une pharmacie. Je devais être qu'une fillette la dernière fois. Norah m'a déjà parler de la gène qu'on éprouve quand elle achetait en douce des pilules ou des préservatifs. J'ai la même sensation en lui demandant ma requête.

" D... De la Morphine Monsieur... S'il vous plait. "

Ce qui va suivre devient totalement surréaliste. Le type se montre d'abord exaspéré avant de commencer un long discours sur les jeunes, la dépendance, le fléau de la drogue, et que tous ses foutues junkies ne lui laisse jamais une journée en paix. Il enchaine ensuite en me faisant la morale. Je sers les poings devant sa réaction disproportionnée. Norah avait raison, s'était la pire idée que j'ai jamais eu, je regrette qu'elle ne soit pas venue avec moi. Elle, elle saurait lui répondre, lui faire ravaler sa salive à ce vieux chnoc ! Je reste prostrée sans voix devant lui, ce qui l’énerve d'autant plus qu'il me prend par le bras pour me raccompagner à la sortie. Non, pas question ! Je le repousse aussi vite, furieuse !

" Bordel, tu vas me donner de la morphine ou je vous donne une raison de plus d'haïr les mutants bande d'enfoirés ! Merde ! j'ai de l'argent, je peux payé ! Mais là, ras le bol ! J'ai qu'une envie, tout faire exploser ! "

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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeJeu 31 Jan - 23:39

Une drôle d’idée me tournait encore dans la tête. C’était idiot, illégal, dangereux, et foncièrement mesquin, un sale coup à méditer pour le plaisir, et à oublier. J’essayais de passer à autre chose. Ça revenait tout le temps. Je me marrais tout seul en songeant qu’avec un peu de moyens, je pouvais gâcher la fête d’anniversaire de la Paris Hilton du bahut. Avouez que ça ne se refuse pas. A l’origine, je n’avais rien contre elle. Moi, les blondasses qui tournent du cul en parlant de leur dernier shopping avec l’emphase d’un thésard en astrophysique, ça me fait plutôt rire. J’aime bien fréquenter les écervelés, ça m’abrutit. Je retrouve l’insouciance de mes treize ans, quand j’étais encore un adolescent presque normal. Donc, cette blondasse, Sydney qu’elle s’appelle, je l’ai fréquentée quelques fois, posé dans un café avec d’autres gens. Elle avait sa petite troupe d’admirateurs, et j’hésitais encore entre retourner son fanclub contre elle ou m’en faire une super amie nulle quand cette histoire de soirée est tombé. Quand un gosse de riches new-yorkais organise une party, il fait toujours les choses en grand. Si tu ne fais pas parti des ¾ du lycée invité tu es, au choix, un sacré looser ou ce métalleux plus souvent ivre que présent qui s’en fiche parce que le week-end c’est headbang. J’étais pas invité. J’ai du mal à digérer la main qu’elle a posé sur mon épaule en m’expliquant, devant tout le monde et comme à un enfant :
- Excuse moi mon petit Zack mais ce sera vraiment une journée très importante pour moi, et je ne veux pas qu’elle soit gâchée par un mutant. Mes parents m’arracheraient la tête s’ils le découvraient, et après ce qui s’est passé la semaine dernière…
- Il l’avait mérité, avais-je tranché avant de m’emporter plus vivement, mais je vous épargnerais la violence inutile de ma colère, ainsi que les raisons de mon accrochage avec un élève qui s’est pris un coup de poing en fer dans la tête. C’était une fausse excuse de toute façon.
Personne n’a essayé de prendre ma défense. Ils ont pas moufté un mot. Pas question de contredire Sydney et de rejoindre le clan des refusés. Des lâches qui collent n’importe quelle être populaire pour avoir un peu de sa lumière, des futurs ratés en puissance, des gens qui ne méritent pas de s’amuser et de se conforter dans leur misérabilisme ! Oui, je m’énerve. Ça m’énerve. J’ai pas envie de laisser passer mon humiliation. Il me semble que Jésus conseillait de tendre l’autre joue, c’est ce qu’on fait forcément lorsqu’on ne réplique pas. Une fois que les gens te voient comme une victime, ils ne te respectent plus, ou pas autant qu’ils le devraient, parce que leur mépris est sans conséquence.

Il m’a fallu supporter une partie de la semaine des discussions à propos de l’alcool à faire entrer en douce dans la maison et de toutes les petites folies contrôlées qui donnaient aux adolescents l’air de grands délinquants. Cette soirée serait nulle. Les américains de bonne famille ne savent pas boire, surtout à dix-sept ans, quand ils en sont à leur première fois. Si j’y allais, nul doute que je m’ennuierais à mourir, comme pendant cette « boom » organisée par mon collège où j’avais sifflé une bouteille de vodka avec un mec un peu rebelle dans un coin avant de débarquer complètement déchiré dans la salle des fêtes. Il paraît que j’ai insulté tout le monde et jeté une tentative de coktail molotov sur le buffet. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit avant de me virer deux semaines, j’étais pas au top moralement à ce moment. Sydney avait peut-être un peu raison de se méfier de moi. Mais, si j’avais été un type normal un peu chaotique, ça serait passé tout seul. Non, le problème venait de mon gène x, clairement, alors j’allais leur donner une soirée vraiment inoubliable. Adieu les pina colada et sex on the bitch, je veux les voir hurler comme des abrutis, ramper par terre et faire des bad trips jonchés de cadavres décomposés à cause de l’éther. Là, c’était sûr, papa/maman n’allaient pas du tout être contents, mais vraiment pas.

Le problème avec l’éther, c’est que ça ne se vend pas franchement au premier clampin. J’avais préparé une liste d’arguments plus ou moins crédibles et trafiqué une fausse ordonnance de mon médecin au cas ou. C’était un travail assez minutieux soi dit en passant, il m’a fallu aspirer les molécules d’encre inutiles d’une vieille ordonnance pour les reformer ou écrire par-dessus. Le résultat est impeccable. Par excès de prudence (si si !) j’ai opté pour une pharmacie à l’autre bout de la ville, ça serait trop bête de se faire griller d’office si une petite enquête était lancée.
Mais voilà qu’à peine j’arrive, c’est la crise. Une jeune fille au guichet crie qu’elle veut de la morphine et menace de tout faire péter. Ouais, c’est aussi une solution. Elle a l’air sacrément mal en point, toute pâle, nerfs tendus, comme ces vrais junkies que tu croises avec des habits de clodos dans la rue. En plus, j’ai pas l’impression qu’elle bluff et si c’est une bombe A déguisée en mutante, je suis pas sûr d’en sortir en meilleur état que le pharmacien qui essaye de la calmer en la traitant comme une droguée en plein délire. Le crétin !
Je me dirige vers eux à grands pas pour calmer tout le monde. Qu’elle détruise la marchandise ne m’arrange pas. Parfois, je suis capable d’éviter les drames ! Enfin, je crois.

- Aussi fantaisiste que la menace puisse en avoir l’air, je crois pas qu’on ait affaire à une rigolote. Tu sais comme moi que des mutants se cachent parmi nous hein ? Bah si elle dit vrai, elle va peut-être te faire exploser la cervelle avant que t’aies eu le temps de le vérifier. – Je me tourne rapidement vers la fille en lui laissant deviner ma nature. Pendant une fraction de seconde, ma pupille laisse place à une lumière infra-rouge (qui sert juste à faire cheap) - Sauf si la demoiselle peut faire une démonstration d’intimidation avant.– Je reviens au pharmacien en posant un coude sur le comptoir. - Considérez que c’est un braquage où personne ne perd rien. Si j’en crois les tendances du moment vous rendez même service à la société en aidant une possible mutante très dangereuse à se détruire les neurones elle-même. C’est pas super ?

L’homme commence à se décomposer en imaginant la possibilité de vraiment finir en petit tas de chair au milieu des décombres. Après, reste à espérer que l’autre pourra ravaler un temps sa fierté de camée.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Dim 17 Fév - 21:34, édité 1 fois
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Colleen Caravella
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeSam 9 Fév - 15:48

La situation dégénère, je perds encore mon calme et c'est exactement ce à quoi je ne voulais vraiment pas arriver. Pourquoi tout se déroule de travers ? Je pourrais simplement quitter les lieux et chercher une autre solution. Faire machine arrière ? Non, c'est trop tard, je me suis mise toute seule dans ce pétrin et pour couronner le tout, entre les clients qui se chient dessus, ceux qui restent incrédules et le pharmacien me prenant à raison pour une folle en manque, il ne manquait plus qu'un moralisateur. Chose maintenant faite avec l'intervention d'un jeune homme et si je n'étais pas en pleine crise d'angoisse et de paranoïa, je jurerais avoir vue ses yeux se... se changer. Mais est-ce vraie ou je suis plus loin que je le pensais et la réalité me joue-t-elle déjà des tours ?

Hélas, même si il semble être voué aux meilleures intentions et qu'il souhaite calmer la situation, ces mots ne fonctionnent pas spécialement de la meilleure façon dans mon esprit. Seulement je me sers déjà les poings pour tenter de me calmer, parfois la douleur aide à penser à autre chose, je sens mes ongles s'enfoncer dans ma peau, oui je me focalise la-dessus. Même si je n'ai pas les idées claires, j'en suis néanmoins encore assez lucide pour tenter de m'expliquer.

" N... Non, ce n'est pas un P**** de Braquage ! J'ai de l'argent merde ! Je peux payer, je ne veux pas d'ennuis. Juste de quoi... Me calmer ! C'est ça ! Rien d'autre, il m'en faut, c'est vital ! "

J'ai plaqué les mains sur le comptoir, le tachant d'un peu de sang, mince j'ai serré trop fort mes poings, je me suis coupée avec mes ongles. En voyant cela, j'en ai un nouveau mouvement de colère et balance un présentoir et renverse un bocal de pièces jaunes destiné à la construction d'un orphelinat dans un pays que je ne connais même pas. Ils veulent une démonstration ? Oui, c'est peut-être ça qu'il leur faut pour me prendre au sérieux ici ! Juste une petite explosion ? De rien du tout ! Il suffit de me concentrer et de libérer mon énergie hors de moi. Regardez bande d'enfoirés ! Boomsday est de retour !

Non ! Surtout pas ! Pas dans cet état, c'est impossible de me contrôler, je risque de tout faire exploser. Je suis beaucoup trop énervée pour faire une simple démonstration de mes dons, si je fais boom, se ne sera pas un petit feux d'artifice. Je suis trop à cran, et je n'ai pas de maîtrise sur la puissance quand je suis dans cet état. La démonstration n'aura donc pas lieu, mais une nouvelle crise voit le jour. Cette fois ce n'est pas sur le pharmacien mais sur le jeune homme jouant les médiateurs.

" Une démonstration ? Tu veux que je tus tout le monde juste pour te convaincre de ce que je sais faire ? Et en plus tu me parles de mes neurones ? Je ne suis pas cinglée ! Je ne suis pas une de ces foutue folle sortant de l'asile psychiatrique le plus proche rien que pour foutre le bordel dans une miteuse pharmacie de quartier ! Soyez heureux que je ne me serve pas toute seule et que je suis encore assez honnête pour payer ! Les fous ici, c'est vous ! "

Je suis en nage, grelotante de froid mais pleine de sueur. La colère, la montée d’adrénaline, je suis au bord du gouffre, un pas de plus et les conséquences seront terrible. Ha quoi bon encore résister ? Autant me libérer et tout faire sauter, ces types l'ont tous mérité ! Même dans les yeux du pharmacien je lis la peur, je ne suis qu'un monstre de foire. Les gens se moquent de moi, mais une fois libre, il me craigne. Ou est-ce de la pitié ? Pareil pour le reste des individus présent, c'est un étrange mélange entre crainte, dégout et tristesse. Comment une jeune fille comme moi en est-elle réduite à ça ? Je ne voulais pas, que faire ?

Comme réponse, mes jambes me lâche soudainement, m'écroulant assise dos contre le comptoir. Mes genoux à hauteur de mes joues, je scrute un instant la scène avant de presque fondre en larme la tête retroussée entre mes jambes.

" Ho Norah, pourquoi n'est tu pas venue avec moi ? Je... je ne sais plus quoi faire... "
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeDim 17 Fév - 23:12

Le drogué est une espèce que je connais de très loin, le genre de personne pas fréquentable, radicalement destructrice, qui t’explose d’un coup les visions so sexy d’un Las vegas parano. Je pense pas que l’allumée du comptoir soit tombée là-dedans en se faisant tourner la chicha devant Requiem for a dream comme la plupart des jeunes de son âge. Non, elle, c’est l’héroïne type du prochain film cool pour la jeunesse. Oui, je parle comme un peu comme un vieux con. Ça m’arrive. J’ai sauté des étapes trop vite, vu et vécu trop de choses pour idéaliser la petite délinquance, mais la came, c’est un truc auquel j’évite de toucher. Pas envie de me détruire la santé et de partir dans des délires mystiques. Ma limite c’est la coke, en considérant d’ailleurs qu’on m’en a surtout fait consommer malgré moi. Voilà encore une autre histoire, celle de la nuit, des gays lubriques et autres détails un peu crades que vous n’avez pas envie de savoir.
La fille fait peur à voir. A son âge, on devrait avoir le destin devant soi. Le sien n’existe pas ou, du moins, je ne suis pas sûr qu’une cure de désintox puisse la remettre sur les rails. Ce qui se passe dans sa tête a l’air violent, des connexions ont sauté c’est obligé. La manifestation subtile de mon pouvoir fut un échec. Elle s’est contentée de me fixer bêtement, sans doute partagée entre ses allus et visions distordues de la réalité. Un seul mot frappa son esprit, le braquage. De plus en plus désespérée, elle insista, en parlant d’un besoin vital avant de tout casser autour d’elle. Pas mal… Je surveillais du coin de l’œil le pharmacien. Toute cette pression réduisait ses capacités de réflexions. Il se sentait en danger et allait obéir bien sagement. Une fois qu’on l’aura poussé à bout, ma commande passera toute seule.

La clientèle de la pharmacie, loin de se ruer dehors, buggait sur la scène. La plupart des gens sont tellement idiots qu’ils préfèrent satisfaire leur curiosité avant de penser à leur sécurité. Donc, pendant que la droguée parlait de « tuer tout le monde » personne ne bougeait. Faut que je note ce trait humain si je dois un jour commettre un attentat avec un minimum d’humour. Cependant, la situation présente n’était pas à prendre à la légère. Vu son trouble général, la supposée mutante risquait de perdre le contrôle de son pouvoir, chose qui ne donne jamais rien de bon à moins de n’avoir pour autre conséquence de transformer son hôte en poulet. Elle se défendait aussi d’être une folle, ce que je n’avais pas insinué même si tout le monde ici le pensait très fort. Puis, suivant une logique étrange, elle me traita de cinglé au même titre que le négociant.

- La destruction des neurones transforme plus en légume qu’en grand malade mental, ai-je dit en haussant un sourcil, ce que je suis sans doute mais je ne crois pas reconnaître mon semblable chez le monsieur de la boutique.

Tous les génies sont un peu frappés. J’ai l’habitude qu’on me traite de fou, par incompréhension la plupart du temps, parce que l’esprit simple craint l’individu torturé, et la réplique toute faite est sortie par réflexe. On dirait que je me fiche complètement de l’imminence d’un désastre. Je fais de l’ironie, j’envoie des sourires au pharmacien, en décalage total avec les événements. Je ne devrais pas. Ne suis-je pas le seul super-héros possible de cette histoire ? L’état de la fille décline de plus en plus. La sueur fait luire sa peau, elle tremble, elle ne tient plus debout, et les gens restent, en attendant quelque chose comme… au hasard, de se faire exploser le cerveau ? Bon, devoir de protection civile avant tout, faut bien les protéger les humains, ils sont un peu bêtes, un peu faibles, mais globalement pas méchants. Je me tourne donc vers eux et je leur fais à nouveau le coup du regard tout rouge, technique infaillible et complètement indécelable par les caméras de sécurités. Ils comprennent de suite que je suis mutant, et peuvent en conclure que ma camarade ne plaisante pas.

- Vous avez entendu non ? Elle va tout faire exploser. Donc laissez-lui de l’air avant qu’elle raye vos petites vies de ce monde.

Les quelques cinq personnes présentes ne se font plus prier pour déguerpir. Un problème de moins. Ne reste plus que le pharmacien qui, trop prostré pour agir, attend les nouveaux ordres pendant que la fille discute avec elle-même la bouche contre ses genoux.

- Vu la situation, pas le temps de jouer les bons samaritains et d’appeler une ambulance. Apporte la morphine de suite et aussi de l’éther, ça pourra toujours aider à la calmer. – Il hésite encore. L’éther est un paramètre nouveau, inattendu, mais je profite de mon impact actuel pour bien l’imprimer dans sa tête. – Allez, tout de suite ! ça va exploser ! Ether, Morphine, je gère le reste, dépêche !

Pendant qu’il file dans ses étalages, je m’agenouille près de la mutante pour essayer d’établir un contact avec elle. Je n’en ai peut-être pas l’air comme ça, mais j’ai l’habitude de gérer des cas désespérés. Quoiqu’il arrive, la vie met toujours mon chemin des écorchés que je me retrouve à aider, parce que c’est ce qui va se passer, je le sais et le regrette déjà.

- Tu peux te détendre, ai-je dit d’une voix plus douce. Les gens sont partis, on va te donner ce que tu veux.

Entre la sueur, les larmes et le sang sur ses mains, elle fait vraiment triste figure la pauvre. Comme je sais qu’il vaut mieux se limiter à des gestes très simples face à des personnes aussi à cran, je forme un mouchoir dans ma paume et le lui tend. J’espère que le pharmacien va revenir vite… J’espère qu’il ne va pas se comporter en parfait idiot, se casser par la porte du personnel et appeler les flics… Mais je suis peut-être un peu trop parano, non ?
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Colleen Caravella
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeLun 25 Fév - 20:30

Me retrancher dans mes genoux, le visage enfoui sous mes bras, je respire enfin un semblant d'air. Suffisamment pour retrouver une respiration moins saccadée. Mais suis-je calmée pour autant ? Non, les larmes coulent le long de mes joues, je pleure. Comme une petite fille capricieuse incapable d'obtenir ce qu'elle veut sans ce mettre dans tous ses états pour finir sur des gouttes perlant sur son visage et ruinant le peu de maquillage qui l'embellissait. Cette gamine, c'est moi dans cette pharmacie. A vouloir prouver que je suis assez responsable pour sortir seule, sans même ma sœur pour m'accompagner, le résultat et un fiasco complet dont les grandes lignes sont encore à écrire.

Mais les histoires les plus courtes, sont souvent les meilleures. Alors j'explose la pharmacie et tout se finit bien. Non, ce n'est pas bien et c'est chercher la simplicité. Comme-ci je n'étais capable que de laisser des victimes derrière moi. Même si ils l'ont tous mériter ce pharmacien, ce type aux yeux bizarre et ses clients débiles. Ils doivent me prendre pour une folle, c'est faux. Une junkies ? Jamais de la vie ! Et quoi encore, une mutante dangereuse explosant pour un oui ou pour un non ? C'est digne d'une bonne blague d'un cabaret miteux. Pff... Si seulement j'arrivais à m'en convaincre moi-même. Parfois, je n'arrive même plus à savoir qui je suis. Ma seule certitude, c'est qu'une bonne dose de morphine me ferait le plus grand bien. Ça m'a toujours calmé, moi et mes pouvoirs d'explosions qui ne demandent qu'à se manifester. L'ennuie c'est que si j'en prend maintenant, je serais un vrai zombie amorphe. Livrée à tout ces gens, ils se feront un plaisir de lapider une mutante, j'en suis sûre et certaine, c'est leur nature. Je devrais au moins les menacer pour qu'ils quittent les lieux. Oui, ça je peux faire, ça ne blessera personne. J'espère. Juste le temps de sortir la tête de ma carapace pour hausser la voie, comme Norah le fait tout le temps, c'est pas si compliqué. Un ton ferme, ne pas laissez le choix d'une réponse et le regard sévère.

" Bon, écoutez moi bande de limaces humaines ! Foutez tous le camps d'ici avant que j'explose ou... Il n'y a plus personne d'autre ? "

Je regarde avec de grands yeux hésitant entre l'ébahissement et l'air bête le jeune homme qui s'était interposé entre le pharmacien et moi. Il ne reste plus que lui devant moi, tous les autres ont disparu de la pièce. Que c'est-il passé ? C'est moi qui les ai fait disparaitre sans même le remarquer ? C'est vrai qu'à part exploser, je ne sais pas si je suis capable de faire autre chose. Non, c'est débile, je divague encore. En pleurnichant dans mon coin, je me suis encore coupée du monde. Je n'ai entendu que des brides de conversations. Exploser, morphine, éther, détendre... J'ai loupé un épisode, et c'est quoi de l'éther ? C'est comme de la morphine ? Je suis curieuse d'essayer ça alors. Par contre, je regarde hébétée la main de l'inconnu se muer en mouchoir avant de me le tendre. Bon, cette fois je suis à peu près certaine que ce n'est pas une hallucination, ce qui veut dire une chose.

" T'es vraiment un mutant toi aussi alors ? Tu me crois quand je dis que je peux tout faire exploser, c'est vrai n'est-ce pas ? Je peux le faire ! Par contre ça... Me moucher dans ta... Main... Merci mais je ne peux pas faire ça ! "

Je me relève péniblement, constatant que la pharmacie est bien vidée de ses clients. J'essuie mes larmes contre la manche de ma veste sans me préoccuper d'avantage de leur sort. Si ça se trouve, ce mutant les a désintégré ou téléporté sur la lune. Bye bye, de toute façon, l'un d'eux aurait fini par appeler les flics ou péter un câble, je ne pense pas avoir le monopole en la matière. Oui, j'espère qu'ils ne sont plus là, même ce crétin de pharmacien junkiehophobe. Si l'un d'eux rameuter les forces de l'ordre, je préfère raser le quartier que de les voir m'approcher. Être entre entre leurs mains m'a assez bousillé pour ne pas avoir l'envie de répéter l'expérience. Non, seule avec un autre mutant, au moins c'est rassurant, assez pour que s'en m'en rendre compte, la tension qui me parcourait le corps s’atténue. Oui, je vais bien. Enfin tout est relatif, mais quand il déclare qu'on va me donner ce que je veux, je peux enfin reprendre mon calme, un long soupire et un petit sourire timide me font sortir de mon état de manque pour le moment.

" M...merci de m'aider. C'est assez le bordel quand j'essaie de faire quelque chose toute seule mais j'en ai vraiment besoin de cette morphine. Et de l'éther ? Je ne sais pas ce que s'est mais si ça peut m'aider, pourquoi pas... "
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeSam 6 Avr - 16:38

D’un point de vue tout à fait extérieur, il semble que nous ayons pris la pharmacie en otage. Ça ne passera jamais inaperçu. Les gens sont sortis, mais leurs regards sont braqués derrière les vitres, je le sens, je le sais. On est mal barré. La bonne solution, je la connais déjà : prendre ce que je suis venu chercher, déguerpir, ne pas m’occuper d’une inconnue qu’on retrouvera un jour ou l’autre dans le caniveau. Oui mais… Il est une règle d’or à laquelle je me tiendrai toujours, aucun mutant ne doit être laissé à la merci des humains. Les problèmes, on les règles entre nous, pas question d’abandonner un camarade. Cette fille, je ne la quitterai pas de vue tant qu’elle ne sera pas à l’abri. Le reste ne me regarde pas forcément, mais je préfère avoir la conscience tranquille. Que je sois là ou pas, l’affaire va dégénérer. Des civils qui se la joueront bon samaritains vont éclater. J’ai pas de tenue estampillée x-men, on me mettra sans doute tout le grabuge sur le dos, et alors ? C’est la vie baby, les bonnes intentions ne payent pas, le camp des gentils est rarement celui que l’on croit, etc.

La fille a l’air de retrouver un peu ses esprits, même si le temps est encore un peu décalé dans son cerveau. Elle essaye de chasser la clientèle, s’étonne de ne trouver personne, affiche la mine la plus perplexe du monde, et, si la réalité n’était pas si pathétique, je lui aurais peut-être accordé une touche de comique.

- Tous volatilisés, ai-je dit avec une certaine ironie. Mais quelque chose me dit qu’ils rôdent pas très loin d’ici. Faut pas s’attarder.

Mon petit « tour de magie » avec le mouchoir la rassure un peu. Elle ne peut plus douter que je sois de son côté. Je suis un mutant, je la prends au sérieux, pas de souci à se faire. Le bout de tissu que le lui tend continue à la laisser sceptique cependant. Elle refuse de se moucher dans ma main… Sérieux ? Ce truc est complètement indépendant de moi, je n’ai fait qu’assembler un millier de particules ensemble ! Les gestes d’attention ne me sont pas particulièrement naturels. J’en saisis très bien le fonctionnement, mais je n’aime pas trop les appliquer, en partie à cause de ce type d’attitude. Il est toujours très désagréable, en effet, d’être rabroué quand on se montre un minimum sympa. Le comble, c’est qu’elle s’est essuyée sur sa manche… Vraiment rien à fiche la nana ! Je laisse tomber mon pauvre mouchoir par terre.

- Il n’y a pas une once d’atome à moi dans ce truc ! Je ne t’ai peut-être pas créé le meilleur produit textile du monde, mais tout de même !

Au moins, elle me remercie de lui venir en aide. Elle m’assure aussi qu’elle a désespérément besoin de cette saleté de morphine. La contrarier ne servirait à rien, elle est déjà trop loin dans la dépendance. Je suppose qu’il lui faudra un bon déclic pour qu’elle se reprenne en main. Il parait que c’est possible, que les gens peuvent s’en sortir. De toute manière, si elle continue ne je ne lui donne pas encore trente ans à vivre. Au mieux, les drogues lui auront fait développer de graves maladies mentales qui la feront interner… si ce n’est pas déjà le cas.
Je m’étonne qu’elle ne connaisse pas l’éther. N’a-t-elle pas une bonne connaissance de ces produits pour se shooter à la morphine ? Ou peut-être que… Je fais soudain un lien entre sa capacité à tout faire exploser et l’hôpital. Possible que les humains se soient occupés d’elle et du danger qu’elle représentait. S’ils l’avaient rendu accro ? La colère monte en moi. On me dit que j’extrapole trop les choses, mais mon côté paranoïaque ma souvent donné raison. Avec une naïveté folle, elle me demande si l’éther peut l’aider.

- Touche jamais à ça ! – Sur le coup, je lui réponds un peu trop vivement. Un peu plus diplomate, je poursuis : - L’éther n’apaise pas. A petite dose ça peut rendre euphorique mais ça a surtout tendance à bousiller le cerveau et le foie. En plus, ça a une odeur d’essence. Je ne le prends pas pour moi c’est juste parce que… Enfin… laisse tomber. Quelqu’un s’occupe de toi d’habitude ?

Elle risque de me trouver louche avec mes histoires d’éther. Mais je ne vais pas en faire un usage dangereux… Ce n’est pas pour un peu d’alcool mélangé à leurs cocktails sous-dosés que les idiots de mon lycée vont finir dépendants ou schizophrènes… Les médecins ont souvent tendance à trop extrapoler les symptômes. Comme la fille a laissé entendre qu’elle sortait peu toute seule, j’essaye d’en apprendre un peu plus sur sa situation. Dans le cas ou la morphine la met KO, je saurai à la conduire. Si les flics débarquent, ce genre d’information risque d’être très pratique.
Le pharmacien revient avec les boîtes. Sa voix est encore très tendue.
- Prenez-les et partez.
- On n'avait pas l’intention de dresser le camp de toute façon… - Je lance la boîte à l’autre mutante. – Tiens, je suppose que tu sauras gérer toute seule.

Non parce que si je dois l’aider à s’injecter de la came, ça va devenir carrément glauque. Trop pour moi.
Un bruit de sirène se fait entendre à quelques rues de là. Avec un peu de chances, la police est sur une autre affaire… ça serait trop beau. J’aimerais éviter une confrontation si c’est possible. Au final, si la fille est dans les vapes, ça ne sera pas plus mal. Par précaution, je lui souffle :

- Au fait, tu peux m’appeler Zack. Maintenant, quoiqu’il arrive, laisse-moi m’en occuper. On va sortir de cette pharmacie sans problème.

J’espère que j’ai raison sur ce point. Parfois, je peux me tromper.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Lun 6 Mai - 22:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeDim 5 Mai - 13:36

Un petit serment sur les méfaits de l'éther ? Sur un ton d'abord de la colère puis de l'explication comme si j'étais une fillette de 6 ans jouant à mettre les doigts dans la prise de courant de sa chambre. Mince je suis peut-être pas au top de la santé mentale mais je n'ai pas besoin d'un moralisateur. Je n'en écoute qu'un mot sur deux mais l'odeur d'essence me dissuade d'en savoir d'avantage. Et je suis aussi en colère en lui répondant à sa question.

" Shoote toi à ce que tu veux, ça ne me regarde pas. Et non, plus personne ne s'occupe de moi et c'est très bien ainsi ! Je peux... Je sais me débrouiller seule ! "

Le pharmacien est de retour. Sans la moindre arme sur lui, un moment j'ai eu peur qu'il ne s'enfuit ou pire, qu'il revienne armé comme un G.I. en blouse blanche. Mais le courage n'est pas une denrée poussant sur le sol New-yorkais visiblement. De grandes gueules capables de s'acharner sur les plus faibles quand bien même ceux-ci ont les moyens de payer. Seulement dès que les faibles se relève être un peu plus fort qu'ils ne le pensaient, ils s'écrasent. Zack, le mutant prenant le braquage de la pharmacie à son compte, la rendu tout docile ce pauvre crétin de pharmacien. J'aimerais lui ressembler, Zack, pas le vieux. Malgré les événements tendus il garde son calme et son assurance. C'est un mutant, je le sais, pourquoi n'est-il pas tenté d'utiliser ses pouvoirs pour régler la situation ? Sauf bien sur, si il ne sait que créer des mouchoirs, la, je l'avoue, ce serait bien inutile. Quoiqu'il en soit, je suis incapable de réagir comme lui. Presque à plaisanter par moment alors que rien ne prête à rire. Si cela ne tenait qu'à moi, un grand boom et le cadet de mes soucis sera de déguerpir avant qu'on comprenne ce qui s'est passé.

Et pourquoi pas ? Maintenant que le mutant m'a lancé la boîte de morphine, je n'ai plus aucune raison de rester ici. Si j'explosais tout ? On retrouvera le corps de l'employé et d'un mutant, le coupable sera tout désigné et personne ne pensera à poursuivre l'enquête un peu plus loin. Non, j'hallucine encore n'importe quoi. Un type m'aide, et tout ce que je veux c'est l'enterrer sous un tas de décombres. Une vraie psychopathe en devenir. Déjà que je deviens complice d'un braqueur, est-ce vraiment la voie que je souhaite emprunter ? Non certainement pas. Ce n'est pas moi, je ne suis pas comme-ça. Je glisse la boite de morphine dans mon sac pour en ressortir un billet de cinq dollars.

" Tenez, je voulais payer, je ne suis pas une voleuse... Pour la boite et les dégâts. "

Tu parles, je suis loin du compte avec mon malheureux billet même si je ne m'en rends pas spécialement compte mais au moins je me sens mieux. Assez pour me diriger vers la sortie. Des bruits de sirènes ? Il y en a des milliers tous les jours dans la ville. Est-ce que celle-ci vient pour nous ? Aucune idée mais si c'est le cas, je ne vois pas comment un créateur de mouchoir aux yeux brillants pourrait nous sortir de là. Haha non, mes explosions m'ont par le passé, bien aidé à me tirer d'affaire, j'ai plus confiance en elles qu'en Zack. Pas question donc de prendre une petite dose, surtout pas maintenant non. C'est pas l'heure d'être comateuse si j'ai besoin de mes pouvoirs. Je peux bien résister encore un peu à mon état de manque, mes sautes d'humeur et mes hallucinations le temps d'être dans un lieu sûre.

C'est donc tout naturellement que je m'avance vers la porte de sortie et pousse la poignée. Ne regardant pas tout de suite dehors, je me tourne vers Zack, avec un petit regard qui veut dire "tant pis" ou encore "trop tard, je sais le faire toute seule".

" Les problèmes me suivent en général, tu ferais mieux de rester là. Si ça dégénère, il vaudrait mieux ne pas se retrouver à mes côtés. J'ai tendance à rendre les situations plus... explosive. Zack ? D'accord, moi appelle moi Colleen. "
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeJeu 9 Mai - 21:07

C’est le moment où les pensées arrivent par centaines dans ma pauvre tête, aussi violentes que l’attaque surf d’un leviator niveau 100. La fille dit qu’elle est livrée à elle-même dans New-York, on est coincés entre quatre murs, les sirènes résonnent au loin, bref, la catastrophe est proche. Pourquoi suis-je encore là ? Encore une histoire dans laquelle je n’ai vraiment rien à faire, une situation qui va me revenir en pleine face à un moment où je suis censé faire profil bas. Le moindre écart, la moindre imprudence, et des types sont prêts à me descendre. Je sais qu’on me surveille. Tant que je reste un lycéen lambda, aucune raison de s’attaquer à moi. Seulement, si je passe soudain à la télé en mode « danger public », la chasse sera ouverte. Je n’ai pas encore les moyens d’y survivre et même si je ne vis pas chaque jour dans la peur de mourir, je n’accepterai rien d’autre qu’une fin héroïque. Eh ! Je ne suis pas le premier pigeon du coin, je suis Yitzhak Anavim, alias Cymrod, j’ai des problèmes jusqu’au cou, mais je vais m’en sortir.
Le danger principal reste quand même la nana. On la dirait sortie d’un asile, apparemment elle a la capacité de tout faire exploser sur un coup de tête, et, comme si cela ne suffisait pas, il paraît que je dois lui porter secours. L’idéal serait d’éviter toute confrontation. Leur premier réflexe ne sera probablement pas de bloquer le quartier et la pharmacie est coincée entre les buildings, donc…

- Ce que je propose c’est de sortir par l’arrière, quitte à casser un mur et…

Et… Nouveau paramètre imprévu, la fille est en train de se diriger vers la sortie, comme ça, tranquille. Complètement timbrée, dis-je ! Après avoir fait toute une scène pour avoir ses calmants, elle les dédaignait et fonçait droit au casse-pipe pour une obscure raison. Je poussais un long soupir. Ne pouvait-elle pas me faire confiance ? Avec mon petit tour de passe-passe de tout à l’heure, je ne m’étais pas attendu à l’impressionner mais une personne normalement constituée avait tous les indices pour saisir que je n’étais pas un amateur…
Du coup, j’hésite. Je me demande si je n’ai pas assez joué les héros pour l’après-midi. L’échelle des risques grimpe à un degré vertigineux. Il y aura sans doute des morts, je refuse d’être impliqué là dedans, je n’en vois pas l’intérêt immédiat. La Cause s’en passera. Mais… cette fille ? Elle est peut-être puissante, et une mutante puissante ne court jamais dans la nature longtemps, soit elle est neutralisée, soit un camp cherche à la récupérer. Cela change tout. Je peux bien laisser les choses dégénérer encore un peu, et si Colleen – puisqu’elle vient de me donner son prénom – rend les choses trop tendues, je n’aurais aucune difficulté à prendre la fuite.

- Des situations explosives dis-tu ?

Un alliage de titane recouvre progressivement mon corps. Comme une seconde peau, un exosquelette parfaitement articulé fait disparaître un jeune homme terriblement exquis (oui, oui) pour créer une véritable machine de guerre aux plaques d’émeraude et d’argent.

- T’inquiète, je devrais pouvoir les gérer, dis-je en faisant crisser mes doigts. Je crois que tu te méprends sur moi, mais si tu tiens tellement à te battre, à faire paniquer toute la ville, jeter des lambeaux de chair sur les murs, je veux bien assister au spectacle. L’autre solution est de fuir maintenant… Enfin, dans tous les cas Colleen, il faudra fuir, ils enverront vite des renforts si on leur résiste.

Le bruit des sirènes s’est arrêté. Une lumière bleue jette un voile sombre sur la boutique, ils sont là, 4 voitures, tout au plus. Ce n’est pas grand-chose, mais ils sont sur le qui vive, pas assez fou pour franchir le seuil comme des gros touristes. Je me tourne donc vers Colleen, recule de quelques pas pour l’inciter à me suivre vers l’arrière et voir quel sera son choix. Je ne peux nier que la situation prend une tournure excitante très inattendue et que, malgré les réticences de ma prudence, je suis presque soulagé qu’une chose aussi folle arrive pour clore ces dernières semaines de grande monotonie.


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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeDim 2 Juin - 21:22

Les sirènes éblouissent les vitres de la pharmacie, le doute n'est plus permis cette fois, la police est présente. Quelqu’un les a appelé, évidement. Cela doit être l'un des pires braquages de la semaine niveau discrétion et professionnalisme. Entre mes crises existentielles et l'état de manque toujours plus pressant qui me taraudent c'est déjà un miracle que tout ce passe sans dommages. Et dire que j'étais assez folle, cinglée, timbrée, pour pensée m'en tirer simplement par la porte de sortie et de me fondre dans la faune New-yorkaise. Ma main serrant tout juste la poignée, j'hésite encore sur la suite à donner aux événements. Me confronter aux forces de l'ordre ? Je suis de taille... Je crois. Mais si je suis ici, dans cette ville, ce n'est pas pour étaler mes anomalies génétiques aux vues de tous. Non, je suis une fugitive, exiler ici sans papiers et si je ne veux pas reprendre ma fuite, je dois faire profil bas. Et j'y arrive ! Aussi étonnant que cela puisse paraitre à l'heure actuelle, j'ai réussis à me montrer discrète dans cette ville. Sauf que je n'étais pas en manque, là je n'ai plus les idées claires et si la situation ne l'exigeait pas je me shooterais aussi vite. C'est pas le moment. Rassemble encore un peu tes esprits. Dix minutes ? Une heure ? Je ne sais pas mais au plus vite sera le mieux car tout risque encore d'empirer.

Zack m'interpelle, comme pour m'avertir qu'ouvrir la porte ne serait pas, mais alors vraiment pas une bonne idée. C'est étrange, je pense être plus ou moins lucide en ce moment pourtant j'ai l'impression qu'il change d'apparence. Plus qu'une hallucination, c'est la réalité ! Son corps se recouvrant d'une sorte d'armure verte argentée d'une robustesse certaine. Il étais moqueur et un rien nonchalant, maintenant il est également assez baraqué je dois dire. Il est donc bien semblable à moi, des dons... Une malédiction.

" Tu es donc bien un monstre comme moi. Comment fais-tu pour vivre avec ça ? Moi j'ai du mal rien qu'en survivant. "

Le traiter de monstre n'est peut-être pas adéquat. Qu'importe il a raison. Mieux vaut fuir, même si nous allons à la confrontation il n'y a pas d'autres issues que la fuite. Toujours la fuite. Quand je n'explose pas mes problèmes, je les fuis, je suis douée pour ça. Même si j'ai également pas mal de lambeaux de chair volants à mon palmarès. Je ne le regrette pas ces massacres, mais je ne les approuve pas pour autant. C'est moche et cela attire aussi bien les problèmes que l'attention. D'autant plus qu'ici c'est l'Amérique, pas l'Australie. La moindre petite victime de la part d'un soi-disant super-vilain risque d'attirer toute une flopée de héros en manque d’adrénaline en quête de justice et de gloire. Hors de question que cela arrive, envenimer une situation déjà bien assez compliquée comme-ça serait la goutte d'eau qui fera exploser le vase. Je ne peux pas me le permettre, pour moi, pour Norah et même mon cousin, une vie de fugitive c'est déjà assez compliquée je dois continuer à faire profil coute que coute.

Un regard vers Zack tout en m’éloignant de la porte devrait suffire à lui faire comprendre que j'ai changé d'avis, me rangeant à son idée de se défiler vers une sortie moins médiatique. Autant prendre les coulisses que de se retrouver sur le devant de la scène. Et puis, je ne suis plus la seule impliquée cette fois, je ne sais rien de lui mais être un mutant est déjà assez compliqué que pour se frotter avec les forces de l'ordre... Qui ne vont pas tarder à rappliquer, je l'oubliais presque ça !

Gagner un peu de temps, comment ? Je me porte vers le pharmacien, entre colère et compassion. C'est aussi un peu de sa faute si tout à dégénérer mais je suis un peu trop de mauvaise foi. Mais il faut que je passe mes nerfs, ça va me calmer et me permettre d'avoir les idées un peu plus claires un bref moment.

" Dégage ! Sors d'ici tout de suite enfoiré ! Et dis aux flics de ne pas s'approcher sinon je fais sauter cette foutue pharmacie à laquelle tu tiens tant. Et j'en suis capable, je te le jure ! On ne m'a pas surnommé patiente 9/11 par hasard et avec tous les produits inflammable qui trainent ça ne sera pas beau à voir dans le quartier. Hors de ma vue et dis aux autres dehors, de foutre le camp aussi ! "

Pas une superbe idée de se débarrasser ainsi de notre seul otage, ni même de donner de quoi faire psychoser tout New-Yorkais digne de ce nom en mentionnant deux chiffres durs de significations pour cette ville. J'espère juste qu'ils hésiteront assez longtemps pour nous laisser le temps de mettre les voiles. Mais quand ils débarqueront, se sera avec les grands moyens. Par contre, cette crise d'énervement, les poings contre le comptoir, m'a fait du bien, de quoi évacuer un peu la tension et reprendre mes esprits. Si j'ai peur qu'on me reconnaisse en ayant dévoiler l'un de mes anciens surnoms ? Pff non. Ce sont mes anciens geôliers qui me surnommaient ainsi et à ma connaissance, ils sont tous morts dans une effroyable explosion. Pas le temps de ressasser le passé, il est urgent de bouger à présent !

" T'as raison Zack, fuir c'est ce qu'il nous reste de mieux à faire, je crois. Si t résiste vraiment à tout ainsi, compte sur moi pour créer une sortie à travers murs et sols si il le faut. Mais je ne fais pas dans la dentelle, je te préviens. "
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeJeu 20 Juin - 23:10

Je connais d’avance la chanson. Ils vont sortir les haut-parleurs, lancer un ultimatum en prétendant qu’il ne nous sera fait aucun mal et nous neutraliser dès qu’on montrera notre frimousse. C’est pas comme s’ils avaient une chance de nous maîtriser à armes égales. Qu’on résiste encore un peu et une brigade mutante gouvernementale ou juste bien intentionnée débarquera pour nous aider à détruire tout le quartier afin de combattre le Mal. La jouer réglo revenait à mettre en quarantaine une partie de la ville. Dire que j’avais essayé d’arranger les choses… ça ne marche jamais quand t’es mutant. Les situations les plus banales, du genre, un camé qui pique une crise dans une pharmacie, deviennent assez tendues pour mobiliser l’armée. Colleen n’y était pour rien… enfin, un tout petit peu… mais pas autant que tous ces citoyens irresponsables qui avaient préféré lancer un état d’alerte plutôt que l’aider. Je hais l’égoïsme de masse, toujours tourné vers la survie individuelle. Le délateur a bien de la chance d’être resté planqué, sinon je lui aurais donné une sérieuse bonne raison d’aller pleurnicher au commissariat. Voilà pourquoi je finis toujours par m’attacher aux paumés, à cause de cette prolifération de « gens biens ». Des plaies, des insectes de ruches, un cerveau pour tous.
 
La guerre n’éclatera peut-être pas aujourd’hui. Avec un soulagement que je ne vous cacherais pas, je vois la jeune fille hésiter. Elle s’arrête, étudie ma nouvelle apparence, et fait une déclaration à laquelle je ne m’attendais pas vraiment. Nous étions des monstres, comment survivre avec cette malédiction, et tournez les violons ! Comment lui dire que la situation n’était pas franchement appropriée pour les conversations métaphysiques ? A la distribution des pouvoirs, elle se voyait perdante. Sûr que si elle pouvait éclater, c’était lourd de conséquences. Les mutants trop puissants, surtout dès leur plus jeune âge, finissent par devenir cinglés à ce qu’il paraît. De mon côté, j’ai jamais eu à me plaindre, ma mutation se passe bien. Je la vois un peu comme une machine complexe venue du futur, encore insaisissable sur certains aspects, longue à analyser, et passionnante à découvrir.
 
-          Je ne vois pas de monstre ici, dis-je en levant un sourcil. Juste deux personnes moins faibles que les autres. Comment je fais pour vivre en me sachant mieux que les autres ? Pas encore trouvé de réponse, je méditerai la question plus tard.
 
Rien ne vaut la réponse désinvolte quand on manque de temps. Les flics venaient d’envoyer leur demande de collaboration et Colleen reculait enfin vers moi. Elle menace le pharmacien qui n’ose pas bouger d’un poil derrière son comptoir. Pas si mal pensé. Il pourra nous servir de couverture quelques minutes. Ça me donne une vilaine idée. Je le retiens par bras, et l’étau de ma main prend une autre forme, celle d’une bombe en bracelet avec minuteur et tout. En le relâchant, je retrouve ma main, il garde son nouvel accessoire. Des larmes d’horreur perlent au coin de ses yeux.
 
]-          Bon, écoute, c’est pas qu’on a un problème particulier contre toi, mais je sais bien que la police ne va pas être facile à convaincre. Donc, je te donne un petit coup de pouce. Tu restes à l’entrée de la pharmacie avec, tu dis que s’ils essayent de passer, on te fait sauter, ok ? T’as une minute. Si ça arrive à zéro et qu’on a pu filer, t’es un homme sauf.
 
Il acquiesce, le visage tout en sueur. J’y allais vraiment au bluff. La bombe était fausse, faire du vrai ne semblait pas nécessaire. Le but n’est pas de mettre réellement le coin en danger, juste de partir pour le bien de tous. Pour la sortie, Colleen, un peu plus vive, proposait de faire exploser un mur. Une solution rapide et radicale qui risquait cependant de faire foirer la fuite discrète… En même temps, pouvait-on continuer à faire dans la dentelle ?
 
-          Ok, on va faire vite avant qu’ils aient la même idée que nous. Tu crées une sortie, je t’attrapes et je cours.
 
Je l’invite à me suivre dans l’arrière-boutique, lui montre le mur opposé à l’entrée et m’enferme complètement dans mon armure en restant à une distance de sécurité. La suite va être balèze à gérer, fondre en moins d’une seconde l'alliage en énergie et sprinter, un truc que je n’ai jamais fait mais qui vaut bien une journée complète d’entraînement. On apprend vite dans l’urgence. Je peux gérer.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Dim 14 Juil - 13:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeMar 9 Juil - 18:56

Je vois l"homme, le pharmacien, perlant de sueur et de larme sortir de son établissement comme-ci il s'agissait de la dernière fois qu'il pousserait la porte de sa maison. Si je le déteste depuis que je l'ai rencontré, je pense que sur le moment, j'ai presque pitié de lui. Qu'a-t-il pensé en se levant ce matin ? Encore une journée paisible avec sa clientèle habituelle ? Imaginait-t-il une seconde être sur le point d'exploser à cause d'une junkie et d'un beau parleur ? Non, qui sortirais de son lit avec en tête un scénario aussi tordu ? Pourtant il est sur le point de mourir, il ne lui reste plus qu'une minute au moment où Zack le menotte avec une espèce de bombe. Visiblement cela ne le dérange absolument pas non plus de sacrifier une vie humaine pour couvrir sa fuite. Mais contrairement à la gamine apeurée que je dois être à ses yeux, lui, il assume pleinement ses pouvoirs. Allant jusqu'à se croire mieux que les autres, moins faible... Et ce serait aussi mon cas ? Non, je suis bien incapable de dégager autant d'assurance et de confiance en soi que ce jeune homme. Comment peut-il me voir ainsi, égale à lui même alors que je ne me sens même pas à sa cheville. Des doutes, des questions, un homme qui va mourir par ma faute, encore, je n'ai plus envie que d'une chose : exploser et laisser tous ces problèmes derrière moi.

Enfin dans l'arrière boutique, dans ce qui constitue certainement le bureau, je suis un rien soulagée de constater qu'il n'y a pas de porte de secours. Je pourrais exploser et enfin évacuer mes frustrations sur quelque chose de concret. Je palpe le mur de la paume de mes mains presque un brin amusée, mes émotions changeant encore radicalement comme bien souvent quand je n'ai plus toute ma tête. Exploser un mur, c'est un peu mon défouloir personnel, c'est ce que je fais de mieux et c'est ce que j'aime en aidant mon cousin sur son chantier. Pas un coin, s'éloigner des piliers porteurs et s'assurer de toujours avoir son casque, tout est simple. Quoique cette fois je vais ignorer le port du casque pour le reste, je vais assurer. Pourtant, la vue d'une photo de a famille du pharmacien me fait tressaillir, jusqu'à paniquer.

" On ne peut p... "

Pas faire quoi ? Sacrifier la vie de ce type, certes pas très sympathique mais tout de même innocent ? Zack n'a pas eu l'air d'hésité au moment de lui coller cette bombe, il ne changera certainement pas d'avis mais moi ? Je peux encore le sauver ? Si je me colle assez près de lui, je peux absorber l'explosion, je l'ai déjà fait ! Je crois. Et ensuite ? Me rendre gentiment aux forces de l'ordre ou me faire abattre par mesure de précaution ? Même si j'accuse mon infortuné camarade ils me captureront quand même et rebelotte les cellules et les docteurs... Non, tant pis. Qu'il crève plutôt que d'endurer ça à nouveau.

" Non rien, je vais le faire. Rien à foutre de ce qui arrivera au pharmacien, je ne suis plus à un innocent près sur ma conscience. Maintenant recule, je ne me contrôle pas très bien quand je suis dans cet état alors fais attention tout de même. Je vais essayer de caler mon explosion sur la minuterie du bracelet que tu as refourgué. Attends... "

Si j'ai appris une chose de mes longues journées dans des cellules ou chambres sécurisées ? Fixer une horloge et comptez les secondes dans ma tête. Et me concentrer la-dessus devrait me permettre de me contrôler un peu mieux au moment d'exploser.

56... 57... 58... 59...

BOOOOOOOOM !!!

La détonation est aussi soudaine que puissante. Le bruit assourdissant n'est rien comparé à l'amas de poussière et de paperasse volant dans la pièce et quand elle retombe, un trou béat et creuser dans ce qu'il reste du mur. Dehors, d'abord un silence de cathédrale avant d'entendre des cris de panique, ils vont bientôt répliquer et cela, violemment. Sans prudence, je glisse la tête à l’extérieur du mur.

" La voie est libre... Je pense. Cours ! "
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeDim 14 Juil - 23:43

Mes plans me semblent tellement logiques que j’oublie souvent un détail important : tout le monde n’est pas connecté à mon cerveau. J’avais oublié Colleen. La bombe n’était qu’une petite farce. Je n’étais pas assez fou pour envoyer un innocent au casse pipe de cette manière, comment pouvait-on m’en croire capable ? J’avais l’air prêt à tout. On me faisait souvent ce genre de remarques. Il faut toujours que le moindre petit défaut soit grossi à l’extrême dans l’esprit des autres. Ils voient le pire, celui qu’on ne sera jamais. La camé hésite. Il y a une réelle compassion dans le regard qu’elle tourne vers le pharmacien. Non. C’est pas le moment. Elle doit me suivre, et non me dénoncer ou faire je ne sais quelle autre bêtise susceptible de ruiner tous nos efforts. Je pourrais m’expliquer, ajouter quelque chose, mais je n’en ai pas envie dans l’immédiat. Je lui ai donné une consigne, me faire confiance. C’est clair, net, précis. Y’a pas à discuter, elle comprendra plus tard. La réussite de la fuite va vraiment tenir du miracle. Sans organisation, avec un partenaire inconnu, il suffit de peu, une vague mécompréhension, pour se rater. Et ce n’est pas terminé… Derrière le mur, l’extérieur s’annonce dangereusement hostile. Pendant que la fille s’inquiète du sort de l’autre clampin, je suis déjà parti ailleurs, j’essaye de visualiser le quartier, de trouver une solution. Deux personnes qui courent dans la rue, c’est pas normal, on ne voit plus que ça, surtout si la police commence à les signaler. Je doute. La diversion du pharmacien est valable sur une durée ultra limitée. Ensuite, retour de l’impro. Va-t-on vraiment verser du sang ?

Colleen est perturbée. J’ai négligé sa sensibilité et peu mesuré la violence de mon geste. Mettre la bombe, c’était tellement évident. Ça ressemblaient presque à une bonne blague sur le coup. Mais, enfin, comme d’habitude, ce sera juste l’occasion de me rappeler que « j’ai un sacré problème ». Elle s’arrête devant le mur, semble prête à se raviser. Allez, déconne pas. On peut ! C’est lui ou nous. Vise la vie avant le paradis, chérie.
Elle se raisonne toute seule. Le processus est lancé, plus rien ne l’arrêtera. Si on revient en arrière, bonnes intentions ou non, le game over est assuré. C’est fou comme une bonne action peut-être vite mal interprétée. Je vois déjà les gros titres, le fait divers sur un nouveau désordre commis par les mutants. Mince, pour une fois j’essaye de faire un truc bien. Heureusement que je ne me suis pas donné comme vocation de jouer les super-héros, ça ne me réussit vraiment pas. Impossible d’appliquer des méthodes de gentil. Je ne sais pas non plus si on peut dire que j’ai un style de méchant. Mes chorégraphies ne ressemblent à rien… On va dire que c’est de l’art abstrait.

Lorsque la mutante explose enfin, je sens la violence de l’implosion de très près, ça manque de me faire tomber mais je tiens bon. Un beau trou s’était formé dans une partie du mur et, si tout le quartier n’était pas déjà à sa fenêtre, on avait fait assez de bruit pour que personne ne rate le spectacle. Plan foireux, je vous dis… Au moment où je transforme mon armure en énergie pour soulever Colleen dans mes bras et courir, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’on va faire. Voler une voiture ? Ils noteront l’immatriculation. Se réfugier chez quelqu’un ? Il y a du monde dans la rue, je ne pourrai jamais distancer une moto mais, il n’y a plus que ça à tenter. J’essaye de trouver une rue où il n’y a personne, où les gens ne regardent pas encore à leur fenêtre, je sens les forces m’abandonner, j’entends les sirènes hurler… Je dois absolument trouver une diversion. Je la dépose dans une ruelle résidentielle. Pas d’âme qui vive, mais ils sont sur nos pas maintenant, ils nous ont vu tourner, c’est presque sûr. Alors je lâche Colleen et lui lance :

- Cache-toi tout de suite, je vais les éloigner !


Pas le temps de lui suggérer une cachette, il y a des poubelles à côté, en angle mort ça suffira. Moi, je reprends vaguement la course. Dans un dernier effort, je change complètement de tenue, teinte mes cheveux en blond platine, forme des lentilles vertes sur mes yeux et des rollers à mes pieds, comme ça, à pleine vitesse, alors que je cours… Tout pour me prendre la gamelle du siècle. Ça ne rate pas, surtout dans mon état d’épuisement. Le choc avec le macadam, je le sens clairement passer. Genoux, paume droite, hanche, je morfle salement. Mais ce n’est pas encore assez, je dois leur faire passer l’envie de me poser trop de questions. Alors je prends une lame, je la mets dans la bouche, tranche d’un coup sec dans la joue intérieure. Ils penseront que je me suis mordu la langue dans ma chute. Les sirènes se taisent presque au même moment. Ils sont dans la rue et m’ont vu. Chaud. Vous me direz que j’aurais pu mettre des protections, seulement, ça aurait rendu le résultat moins impressionnant. J’ai le cœur qui bat à 200 à l’heure. J’essaye de reprendre mon souffle avant d’avoir l’air suspect. Tenez, j’ai qu’à me concentrer sur la douleur et pleurer, ça me donnera une raison de suffoquer.

- Tout va bien mon garçon ?

Des mains m’attrapent et essayent de me relever. Je fais à peine semblant de galérer, et en plus je bave du sang maintenant, le top du pathétique. Je hoche positivement la tête tout en pressant un revers de main sur mes lèvres.
- J’crois, sonné. M’a bousculé.

- Saletés de mutants
, pesta un autre flic. Ils étaient deux ? Un garçon et une fille ?
Je hoche la tête.
- Portait… ‘n fille.

- Ouais, ils ont de sales méthodes, à tous les coups ils t’ont poussé pour nous retarder. Jamais vu ça. Aucune morale. On continue !
- Ça va aller ? me demande celui qui me tient encore.
Je hoche encore la tête et me dégage de sa poigne pour montrer que je tiens encore debout. Je pensais qu’il allait me demander mon adresse ou un truc du genre, mais même pas, cette histoire de mutants dangereux obsédait visiblement tout son esprit et le coup de la bouche en sang, de ma mauvaise articulation forcée avaient de quoi décourager. Il repartit à la suite des autres après m’avoir suggéré de passer au commissariat dès que je me sentirais mieux. Mais bien sûr !

Une fois tous hors de vue, je m’avance vers le premier immeuble, crochète la serrure et fait signe à Colleen de me suivre, si elle ne s’est pas envolée vers d’autres contrées. En tout cas, elle doit se dire que je suis définitivement frappé. Comme on dit, plus c’est gros, mieux ça passe. Quand je panique, je deviens radical. Pas d’erreur de calcul possible une fois qu’on prend un rôle de victime. J’essuie les fausses larmes sur mes yeux, je tente un sourire. J’ai quand même franchement mal, mais c’est rien, ça passera.


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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeLun 5 Aoû - 20:32

Dés le moment où mon pouvoir c'est manifesté, libérant une jolie explosion fracassante dont feu le mur n'a pas résister longtemps, que les événements se sont accélérés. Mes perceptions du réel restent vagues mais tout s'enchaina pourtant vite... Trop vite. Mes pieds quittant le sol, mon corps enlacé dans les puissants bras de Zack et mes yeux perdus dans les siens alors qu'il scrute les alentours à la recherche d'une solution dans cette situation désespérante. Moi, pour ma part, je ne vois que défiler les gens, les voitures, les rues. Me laissant emporter par la fougue de mon compagnon d'infortune dans une fuite assez surréaliste entre mutants et humains. Tout ce stress me rend de nouveau nerveuse, déjà en manque si en plus je me met à criser une nouvelle fois nous allons frôler la catastrophe. D'accord Zack a résisté plutôt bien à ma première explosion mais je doute qu'une détonation surprise en pleine course lui fasse le même effet, surtout sans son armure d'émeraude. Non, il faut que malgré qu'on file, enfin qu'il file à pleine allure, je dois absolument penser à autre chose qu'à ce que nous vivons actuellement. Pas de flics, plus de pharmacies, aucunes haine contre les mutants et pas même une pensée négative. Non, vider mon esprit, serrer mes poings, ils sont pratiquement en sang à la longue et garder une accroche dans la réalité, dans ses yeux.

Et cela fini par marcher. Des secondes plus tard, ou des minutes voir une éternité je ne sais pas, je n'ai plus la notion du temps par moment. Cela étant dit mes pieds retrouvent le contact familier du sol. Bien que aux premiers pas mon équilibre reste assez précaire, un petit miracle s'opèrent pour me guider entre deux poubelles sans connaître la chute aussi humiliante que compromettante dans notre situation. Me cacher ? C'est un réflexe qui concordent bien avec les ordres que m’aboie Zack sans que je ne les comprenne, ni interprète vraiment. A vrai dire, je ne le voit même pas partir pour les éloigner que je me calfeutre déjà à l’abri des regards. Pourquoi donc risque-t-il ainsi sa vie pour me protéger, quitte à ce faire traquer et arrêter alors que je ne suis qu'une parfaite inconnue. Où alors il s'est débarrassé du fardeau que je représentais et basta. De la paranoïa, encore. Il faut vraiment que cela cesse si je veux encore être capable de dire ou de penser une chose cohérente sans verser dans l'hilarité ou l'hystérie totale.
Je pourrais... Non, ce n'est vraiment pas le moment. Mais juste une petite dose, juste de quoi remettre mes cases en place et atténuer ma sensation de manque. Aussi bien pour ma sécurité que pour celle des autres. Trop tard de toute façon. Tout a beau se chambouler dans mon esprit, mes mains ont déjà la main dans mon sac et sans même avoir le courage de renoncer, je me prends une petite dose de morphine là, au milieu des poubelles et d'une course poursuite endiablée. Au moins, tout s’éclaircit, une sensation de calme m'envahit avec également le froid et l'engourdissement... Le sommeil. Mais je résiste, je n'ai pas pris assez pour m’assommer, juste de quoi me contrôler, c'est suffisant, j'espère.

En repassant la tête au-dessus des poubelles, j’aperçois un jeune en roller assez amoché, des flics l'aidant à se relever. Par chance leur voix est assez grave pour que je les entendent. Visiblement Zack a balancé le type pour ralentir nos poursuivants, encore un qui paie mon inconscience, j'en suis presque désolé pour lui mais pas trop vue qu'il nous dénonce aussi vite que sa mâchoire ne lui permet. Au moins cela éloigne les flics de ma position. Reste plus que le jeune homme. Zut, il n'a pas l'air de vouloir quitter la ruelle, il ne peut pas aller pisser le sang autre part, genre dans un hôpital celui-là ? Je ne vais tout de même pas devoir finir le travail de Zack et l'achever dans une explosion. Je me sens encore trop flagada que pour exploser avec la petite dose que je me suis prise. Et pourtant, j'ai l'impression de refaire des hallucination malgré la morphine. Le gars crochète une serrure quelques minutes à peine de son agression et de sa rencontre avec les flics, il est gonflé ! Pire encore, j'ai comme la méchante impression qu'il se retourne vers moi et me fait signe. En me retournant, je suis seule, pas de doute c'est bien à moi qu'il en a. Inutile donc de rester cachée entre ses poubelles puantes. Mais il me faut tout l'appuie du mur pour me remettre sur mes jambes, et il me guide encore en le tenant d'une main jusqu'à l'ado ensanglanté. Pas de doute, je ne l'ai jamais vue. Enfin il est aussi en piteux état que moi, c'est déjà ça.

Sauf qu'il me décroche un drôle de sourire qui passe pour narquois, sadique ou juste pincé de douleur. Ma réaction est vive, enfin aussi vive que je peux sous l'effet de la morphine. Et je lui décoche un sacré coup de sac sur la mâchoire par surprise pour la peine !

" T'es qui toi ! Tu dénonces mon... Euh ami. Pour ensuite me faire signe de venir, tu vas faire quoi, me balancer aussi au flic ? Gaffe, je suis une affreuse mutante destructrice alors pas de coup fourré ! Désolé pour ta mâchoire, mais si Zack a des problèmes par ta faute, tu n'auras pas fini d'en baver avec les mutants ! "

Mais, mes menaces tombent aussi vite que mes jambes flagellent. A peine le temps de rentrer dans l'immeuble que je m'écroule sur mes fesses, pratiquement vidée de mes forces. A la merci de cet inconnu dont je viens d'agresser la mâchoire déjà meurtrie par une chute.
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeMar 27 Aoû - 18:10

Vivre dans le risque, je connais. Mais, à ce point, pour un enjeu aussi minable, je ne suis pas certain d’avoir déjà donné. C’est vrai, mon amie mutante était assez instable pour exploser à tout moment. J’ai tenu entre mes bras une bombe à retardement capable d’envoyer mes bras, mes jambes, ma tête aux quatre coins du quartier, risqué la prison, peut-être les tirs directs, pour, au final, tenter le diable, m’exploser la hanche sur le béton et me réjouir de m’en sortir presque indemne. Aucune fracture en vue, merci le gène x ! La douleur, par contre, est bien présente. Ceci dit, quand on revient d’aussi loin, elle a tendance à se faire très discrète. Les pensées me battent les tempes en pagailles, je suis toujours monté sur ressors, prêt à repartir au moindre problème. Pas question de se relâcher trop vite. Après, c’est la fatigue qui frappe, la fatigue bien lourde post adrénaline. Si l’ennemi contre attaque à ce moment, t’es mort.
L’ennemi n’était pas celui que j’attendais. J’avais laissé Colleen entrer dans le hall sans remarquer un seul instant son nouvel état. Là, ma vue était juste floue, en accéléré, mon cerveau allait encore trop vite pour analyser les détails. Alors, quand je me prends un coup de sac en plein dans la mâchoire, je ne comprends pas ce qui se passe. Sur le moment, j’ai juste ma haine. L’intérieur de ma joue était encore ouvert et boursoufflé. Je l’ai mordue à pleine dents à cause du choc. Putain ! ça fait mal ! Puis tout ce sang chaud dans ma gorge… Il parait qu’il y en a qui kiffent, mais c’est pas vraiment mon délire. J’ai tout recraché dans ma main en m’exclamant :

- Mais t’es malade !

Enfin, c’est ce que j’ai voulu dire en tout cas. Dans les faits, vu l’état de ma bouche, c’était vachement moins classe. Et j’ai essuyé ma main gluante sur mon t-shirt. Ça aussi, c’est moins classe, mais c’était pas le moment de faire un truc débile comme gerber du sang sur le plancher d’un immeuble aléatoire. J’y tiens à mon adn, je la dissémine pas partout.
Colleen, par contre, a visiblement oublié de se faire discrète. La voilà qui me crie encore des trucs bizarres et inconsidérés. C’est pas possible. Je fais mon possible pour aider cette nana, et, alors qu’on est enfin hors de portée, elle se sent de rameuter tous les voisins de palier en s’exclamant qu’elle est une mutante destructrice. En plus, elle a pris un truc là, c’est pas possible. Je veux bien que mes cheveux et mes yeux soient normalement d’un noir d’encre, mais mon visage, elle devrait quand même le reconnaître. Encore heureux qu’elle m’ait suivi et qu’elle ait visiblement mis ses dernières forces dans sa tirade enflammée. J’en profite donc pour fermer la porte, retrouver une apparence normale, former des points de suture sur ma joue et les recouvrir d’un genre de prothèse. Si un de ces jours je me retrouve avec la moitié de la peau en plastique, il ne faudra pas s’en étonner.  

- Regarde-moi bien Colleen, ai-je dit en essayant de garder mon calme, tout ce que je peux encore craindre maintenant serait que tes cris révèlent au voisinage que tu n’as pas échappé aux flics. Le type a rollers n’a jamais existé, c’était moi. Tu peux continuer à t’énerver quand même contre lui si tu veux, mais pas ici. On doit trouver un endroit où nous poser pour récupérer.

Et quoi de mieux qu’un appartement vide dans lequel s’incruster ? Cela en espérant que personne ne s’y pointe pendant qu’on élira domicile dedans mais, c’est un autre coup à tenter. Au pire, il y a toujours moyen de s’arranger avec les humains. Sans trop attendre, je me dirige vers les sonnettes. Des personnes décrochent aux deux premières, je prends un horrible accent pakistanais et me fait passer pour un vendeur au porte à porte pour me faire rembarrer, et la troisième reste muette. Parfait. Je retourne vers Colleen et fait un geste vers elle pour l’aider à se relever en douceur.

- J’ai trouvé un endroit où nous poser au deuxième étage. Il y a un ascenseur, on sera bientôt arrivé.

Plus qu’à croiser les doigts et espérer qu’elle ne me prendra pas pour un autre type bizarre et acceptera de me suivre. Dans l’autre cas, je crois que je ferais mieux de penser une fois pour toute à ma peau et en rester là, ce qui me resterait quand même en travers de la gorge après tous ces efforts.
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeMer 11 Sep - 13:10

Décidément, quelque chose débloque vraiment chez moi. A peine je pense défouler mes nerfs sur un innocent gamin en roller qu'il se métamorphose en Zack et me foudroie presque du regard. Ho misère, j'ai peut-être un peu trop forcé sur la dose ou le pharmacien m'a refilé des putains d'hallucinogènes à la place de la morphine pour se venger ou me neutraliser en douce. En tout cas, c'est lui qui a morflé, et cela c'est en partie ma faute pour ne pas dire complétement. Moi, à part piquer des crises et pleurnicher sans cesse, je me sens bien inutile, c'est vrai que seule, je serais déjà les menottes au poignet ou dans le pire des cas au centre d'un petit cratère ayant réduit la pharmacie et ses occupants en ruines et sang. Il faut que je me concentre un peu, même si je me sens partir il est hors de question d'être encore le fardeau que l'on traine et que l'on sort des emmerdes. Mais j'ai beau me remplir de bonne volonté, mes jambes tremblent encore et mes pensées sortent en vrac de mon esprit. Je tente tout de même de mettre un peu d'ordre la dedans, cognant la paume de ma main contre ma tête pour la remettre en place et formuler un semblant d'excuses maquillées en petit reproche.

" Ho je m'excuse, je voulais te défendre face à ce petit con en roller qui te balançais aux flics. J'étais loin d'imaginer voir d'halluciner que s'était toi. Tout part en vrille désolé en plus j'ai pris une petite dose alors je fonctionne un peu au ralenti mais t'inquiètes ! Je me reprends ! Ho et... C'est ma faute pour ta mâchoire et ta joue, ça va ? Brrr c'est répugnant ! "

Oui, je culpabilise encore avec un manque de tact évident mais le voir se recoudre et rajouter une sorte de plastique n'est pas un spectacle des plus emballant. Enfin, je ne sais pas si Zack s'en est offusqué sur le moment car il part déjà jouer les Borat avec son petit accent pakistanais. Si la situation n'était pas si grave, je trouverais sans doute son imitation drôle mais cela ne m'arrache qu'un discret sourire. Après tout, quand l'on regarde d'où on vient, c'est bien la dernière chose à laquelle je m'attendais à assister. Encore uen chance qu'on ne tombe pas sur le genre d'américain à sortir le fusil à pompe dés qu'il entends un accent étranger devant sa porte ou à lâcher les chiens. Par contre, je n'ai aucune idée du but de sa démarche. Si on est en fuite, pourquoi se palabrer en imitations devant toutes les portes ? Si je l'aidais ? En prenant mon accent australien et en jurant de ne pas vendre d'explosions, les gens ouvriraient les portes plus facilement ?

Très mauvaise idée qui est forte heureusement cette fois-ci pas appliquée car Zack revient vers moi en déclarant avoir trouvé un endroit sure au deuxième étage. J'empoigne sa main tendue, voilà ce qu'il me fallait pour me redresser sans me torcher lamentablement dans le hall mais en chancelant de quelques pas, je bascule et me rattrape au dos de mon camarade d'infortune, lu enserrant le cou de mes deux bras. Après tout, j'ai déjà profité de ses bras pour me mouvoir, cette fois il m'aura sur le dos... Sinon j'explose ! Non, c'est juste un petit caprice allié à ma fatigue et ma flemme.

" D'accord, on y va ! "

Je profite de ce trajet portée jusqu'à l'ascenseur avant de relâcher mon étreinte et de me poser contre le mur du fond de la cabine. Laissant Zack s'occuper lui même de pianoter le boitier de commande jusqu'à l'étage voulu et qu’une petite musique de circonstance accompagne la montée de l'ascenseur. Laissant un petit moment de silence, je ne peux m'empêcher de continuer à le dévisager encore une fois. Je ne connais pratiquement rien de lui pourtant il n'hésite pas à ce mettre dans un sacré pétrin pour moi. Il faut que je lui demande.

" Zack... Pourquoi tu fais ça ? Je veux dire, pourquoi tu m'aides ? Je ne suis qu'une source d'emmerde explosive puissance dix. Je ne vaut pas la peine de tout risquer. Tout le monde m'aurait laisser dans la merde, mais pas toi. Merci. "

Même si je suis un rien shooté, je garde quand même un air sincère. Malheureusement, la porte de l’ascenseur s'ouvre avant d'avoir une réponse et j'en sort la première en marchant plus ou moins droit pour une fois.
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeJeu 17 Oct - 21:31

Elle m’a défoncé la tête, mais j’accepte ses excuses. Je sais bien que son coup ne partait pas d’une mauvaise intention, comme à peu près tout ce qu’elle a fait jusqu’à présent en fait… Je suis d’une tolérance folle. On va dire que je n’arrête pas de le rappeler, comme pour m’en persuader, me donner une super image et tout, mais même pas. En réalité, c’est plutôt l’inverse. Je passe surtout mon temps à tenir un rôle d’odieux personnage, et à chaque fois, ça ne rate pas, le jour où je me retrouve devant une personne en danger, je fonce sans réfléchir s’il est du bon côté de la balance. Oui, il y a un « si » évidemment. Mon évaluation rapide a estimé que Colleen était digne d’être sauvée, pour un tas de raison que j’ai déjà plus ou moins exprimées. Je ne suis pas non plus tombé assez bas pour aider aveuglément n’importe qui. Faut rester un peu logique et réaliste, faire des choix. L’humanisme c’est à la fois cool et vite nuisible quand on l’applique à tout. Ça crée des contradictions, des conflits même. On ne peut pas être avec tout le monde en même temps. Je sais que beaucoup de personnes préfèrent les beaux discours à la logique. Moi, je ne sais pas si on peut me trouver sentimental, pas au moment où je prends la décision d’intervenir en tout cas. La logique d’abord, la sensibilité ensuite. J’aimerais savoir m’arrêter à la partie un, lancer un truc du genre « je n’ai fait que mon devoir » et m’évaporer dans la nature. Peut-être que je suis encore trop jeune, trop bouffi d’espoir envers la capacité des autres à devenir meilleurs… La plupart du temps je reste, je m’attache et, cette fille, je me sentirais mal de la lâcher comme ça. Elle recommencera, ce serait la faire reculer pour mieux l’envoyer au casse pipe, un peu comme ce lièvre qu’on libère d’un piège et qui se jette dans les minutes qui suivent sous les roues d’une voiture. J’ai pas encore le cynisme du mec qui, les bras ballants t’annonce qu’il a fait son possible. J’aimerais d’abord être certain d’avoir épuisé toutes les ressources avant d’abandonner. Le jour où je serai plus expéditif, je crois que j’aurais renoncé à de nombreuses choses… Ce que l’expérience nous incite souvent à faire, il paraît.

Après l’instant gore de mes points de suture sous la mâchoire et le moment un peu wtf des sonneries (je trouve toujours des solutions loufoques, je sais), Colleen profite encore de moi pour s’accrocher à mon dos jusqu’à l’ascenseur. Elle abuse un peu. Moi aussi je souffre ! et je ne suis pas un mulet. Pourtant, je ne dis rien. A vrai dire, je n’ai même plus la force de râler. Je me sens juste totalement blasé. L’objectif, c’est l’appartement. Je ne pense à rien d’autre, j’ai envie d’une pause, la plus longue possible.

- J’ai pas encore trouvé le moyen de résister à la douleur, mais c’est rien qu’une petite coupure après tout, j’ai vu pire, ai-je dit en la déposant par terre pour entrer dans l’ascenseur.

Le pire englobe à peu près tout et n’importe quoi, des chutes véritables en rollers, skate ou autre quand j’étais gosse, aux accidents plus graves à partir du moment où il m’a fallu expérimenter mon pouvoir. Pouvoir sans lequel d’ailleurs, je serais probablement mort ou salement amoché. Ça me fait toujours un peu bizarre de me dire que s’il ne s’était pas manifesté le jour où un mec m’a planté un couteau dans le ventre, je serais peut-être mort en martyr, sans gloire, à même pas quatorze ans. Depuis, d’une certaine façon, je me sens en sursis.
Alors que la cabine se met en route, l’inévitable question arrive, « pourquoi faire tout ça ? ». Je lui lance un premier regard assez neutre. J’aimerais pouvoir me passer d’explications dans ces instants. J’apprécie sa reconnaissance et, en même temps, je me dis qu’elle ne devrait pas se sentir obligée de me remercier.
Quand les portes s’ouvrent, je lui tends le bras et ne trouve rien d’autre à dire qu’un :

- Bah… c’est rien.

Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de l’appartement (un petit F2 assez peu exceptionnel et encore en désordre) que j’accepte de m’ouvrir un peu plus en me laissant tomber sur un canapé usé. Mais avant… remarque de circonstance :

- Je parie qu’on est tombé dans la piaule d’un vieux célibataire à moitié alcoolique, la chance ! Enfin… Tu sais, je ne réfléchis pas toujours très précisément à ce que je fais. T’avais l’air mal en point, je m’en serais voulu de te laisser comme ça, puis de voir dans l’édition du soir qu’un mutant a tué une dizaine d’humains, s’est fait neutraliser, ou les deux. Alors, même s’ils trouveront sans doute à dire du mal sur nous, l’essentiel, c’est que tout le monde soit en vie non ? – Je m’efforce de lui servir un sourire rassurant et je me relève déjà pour fouiller la cuisine. - Puis les temps sont durs pour les mutants, je laisse pas des potes en arrière. Bon, y’a quoi dans son frigo ? Yeeees, je retire mes commentaires, ce mec est parfait.

Sans transition, on dirait que je suis déjà passé à autre chose. J’ai trouvé des canettes de coca au frais, et c’est trop cool. Je m’en décapsule une dans la seconde, et j’en rapporte une à Colleen si jamais ça la tente aussi de prendre autre chose que de la drogue, même si on peut encore faire plus sain.


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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeLun 21 Oct - 16:53

J'abuse surement un peu en profitant du dos de Zack mais les forces me manquent de façon de plus en plus criante, c'est visible rien qu'en m'élançant chancelante hors de l'ascenseur. Pitoyable. Je me retiens presque miraculeusement contre le mur adjacent et évite de justesse une chute lamentable dans le couloir de l'étage. J'ai froid, j'ai sommeil et j'ai faim, pire boulet que moi, il n'y a pas dans tout l'état New-yorkais ! A ma décharge, je ne suis pas une fille aux nerfs solides et à la volonté de fer. La pression accumulée par mes crises de stress, mon état de manque puis à ma prise de morphine et l'utilisation de mes pouvoirs en gardant assez de contrôle que pour ne pas faire exploser toute la pharmacie sont autant d'efforts surhumains que maintenant, je me sens totalement vidée. J'en suis soulagée de voir les portes de l'appartement s'ouvrir et même si le chaos bordélique engendré par la vue de ce qui semble être le repaire d'un de ces geeks boutonneux approchant approximativement de la quarantaine que je peux enfin pousser un soupir de soulagement tout en me posant sur une chaise roulante face à un ordinateur. Le canapé est pris, c'est mon second choix, et c'est assise à l'envers, la poitrine contre le dos du siège et mon menton accoudé au rebord de celui-ci, laissant mes baskets pendre au bout de mes pieds. Je dévisage un peu Zack alors qu'il s'exprime sur le fait de m'avoir aidé à sortir du pétrin. Il n'a pas tort, seule, j'aurais surement explosé inconsciemment et fait des victimes autour de moi. D'un autre côté, il me parle de solidarité entre mutants. Cela me donne une étrange sensation, car il est vrai que bien des mutants que j'ai croisé m'ont aidé dans mes périples. Pourtant, je me sens étrangère à toutes ses aspirations altruistes. Quand je me vois m'embourber dans les ennuis, je m'imagine mal tendre la main vers un autre sans risquer de le faire tomber au fond du trou dans lequel je m'enterre.

Je laisse à Zack le plaisir de mener l'expédition dans la cuisine pour rêvasser un moment paisiblement. Me balançant sur mon siège d'un sens à l'autre tout en lorgnant une couverture non loin, je ne manque pas de la saisir rapidement et m'y blottir en vue de me réchauffer. A peine je somnole l'espace de cinq secondes qu'une canette de soda m'est tendu. Je me redresse aussi vite, un peu bêtement je l'avoue et accepte avec plaisir la boisson. Une gorgée plus tard suivi d'un hockey disgracieux et je sens déjà l'énergie revenir en moi. Bon, ce n'est pas exceptionnel non plus, je passe du stade de limace ravachie à celui de chienne écrasée contre son siège mais j'en esquisse un sourire tout en sirotant moins rapidement ma canette.

" Je te proposerais bien un peu de morphine contre la douleur de tes points... Mais ce ne serait rien contre un bon coca ! Avec de la chance, il doit bien rester un morceau de pizza dans tous ce foutoir ! "

Pari gagné, j'en sors une boîte non loin du clavier de l'ordinateur contenant encore une demi pizza à moitié tiède que je ne me prive pas de partager avec Yitzhak. Cela peut paraître risible de se partager le repas d'un pauvre célibataire quand on vient de s'échapper d'un prise de bec avec les autorités mais ce petit moment fait du bien et permet au moins de se remettre les idées en place.

" Anchois et poivron, au moins contrairement à sa déco, il a du goût pour les pizzas... Enfin, je me sens mieux mais je te remercie encore. C'est vrai ce que tu dis. Péter les plombs et tout exploser autour de moi, je ne sais faire que ça j'ai l'impression. Ils auraient fini par m’arrêter et m'enfermer dans l'un de leurs centre de détentions, j'ai galéré des années avant de m'enfuir la première fois. Si j'y retourne, sans ma sœur en plus, je pense que je ne l'aurais pas supporté. "

Mes doigts passant sans même m'en rendre compte sur d'anciennes cicatrices au niveaux de mes poignets, j'en frisonne sur mes résolutions excessives. Il faudrait que j'y pense a deux fois dorénavant pour sortir seule ne serait-ce que pour acheter des médocs dans une pharmacie. Les situations ont toujours tendances à m'échapper et ce sont des étrangers, des mutants, qui me viennent en aide. C'est étrange, tous les mutants s'entre-aident-t-ils les uns les autres où ne suis-je tombée que sur ceux bien intentionnés ?

" Les temps sont durs pour les mutants tu dis ? C'est possible, je n'y ai jamais vraiment pensé à vrai dire, depuis mon arrivée à New-york, je pense plus à me cacher et survivre que de me préoccuper à ma condition spécifique. Mais j'accumule les échecs. Et toi, tu as besoin d'aide enfaite ? Je me sens un peu redevable maintenant tu sais.. En plus vue l'état de ta mâchoire, je m'en veux. "

Le pauvre, je lui tends un morceau de pizza mais au final, je ne sais même pas si il peut la dévorer comme il se doit.
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeLun 11 Nov - 23:52

Ça fait du bien de se poser. On va pouvoir discuter tranquillement autour d’un thé (enfin, un coca) comme si rien ne s’était passé en faisant le squattage sauvage d’un appartement d’une saleté sans nom. J’évite de faire trop de remarques là-dessus parce que ma chambre a tendance à avoir un aspect assez louche elle aussi quand je reste un peu trop longtemps enfermé à l’intérieur. Entre les paquets de chips et de gâteaux éventrés, les papiers, outils, pièces démontées ou cassées et machins électroniques divers qui s’étalent sur le sol et mon bureau, le terrain devient très vite impraticable. Même la femme de ménage n’ose plus s’y aventurer. A la Confrérie, j’essaye de faire un peu plus attention, je concentre tout sur et sous mon lit. On va dire que ça tient compagnie. En tout cas, je me fais la remarque sur le moment que, on a beau s’habituer le plus naturellement du monde à son propre bazar, celui des autres a toujours quelque chose de très irritant.

Colleen a l’air de se sentir un peu mieux. Maintenant qu’on est là du coup, il faut parler. Pas le choix. Et puis, je dois bien savoir s’il est possible de pousser la « mission sauvetage » un peu plus loin, pas au point de la béquiller, évidemment, ni d’essayer de la recruter (on a déjà assez de cassos pour aller s’encombrer d’une droguée) mais je me dis qu’elle a peut-être la volonté de s’en sortir. D’habitude, je ne crois pas trop à ce genre de miracles, je préfère condamner plutôt que chercher à faire dans le social pour les rares exceptions qui pourront émerger un jour, mais une mutante, surtout puissante, change la donne. Il faut savoir s’adapter aux situations, ne pas sauver n’importe qui pour n’importe quelle raison, comme je le disais plus tôt.
Je décapsule ma canette et je la vide de moitié d’un coup tellement ma gorge est aride. Colleen m’a proposé de la morphine sur le ton de la plaisanterie. Je ne sais pas trop si je dois rire ou lui retourner un regard un peu choqué. Dans le doute, je lui sers un demi-sourire.

- Tant que j’ai mal, c’est que je suis en vie, alors tout va bien.

A force de soulever des paquets de pizza vides, elle en trouve une à peine entamée, et encore chaude. Je note que c’est un bon signe. Le locataire est parti depuis peu, il y a des chances pour qu’il ne revienne pas dans les prochaines minutes.

- Parce que c’est possible d’avoir mauvais goût dans les pizzas ? Ai-je dis pour répondre à la remarque de ma semblable, même si je ne suis pas un grand fan des anchois.

Je prends une part plus par politesse qu’autre chose. Mine de rien, je fais des efforts pour parler sans faire la grimace et c’est avec une certaine paresse que je croque un petit bout en l’écoutant s’ouvrir un peu plus sur sa vie. Apparemment, elle a une sœur. Si un membre de sa famille en qui elle a de l’estime peut veiller sur elle, c’est déjà un bon départ. Les autres informations me froncent doucement les sourcils. Quand un mutant de son espèce parle de centre de détention, j’ai une certaine tendance à voir des sortes de bunkers ultra sécurisés, gardés par des humains qui préfèrent laisser les patients sous sédatifs plutôt que chercher une solution appropriée. Dans le pire des cas, ils cherchent en parallèle des solutions pour en faire des armes à leur service. L’addiction à la morphine semble cohérente avec cette version en tout cas. Cette drogue n’est plus tendance depuis les années 30. Je vois mal comment une fille de son âge aurait pu trouver cool de s’en procurer par elle-même. Mon regard erre un instant sur les poignets qu’elle touche nerveusement. Ma vision s’affine quelques secondes. Ouais, il s’est clairement passé un truc. Si je me retiens de poser des questions, c’est parce que le passé ne me semble pas encore la chose essentielle à explorer. Au pire, des recherches sur internet me permettront peut-être d’en apprendre un peu plus sur des faits divers auxquels elle a très certainement été mêlée. Si je me fie à son accent, je dirais qu’il faut soulever quelques archives presses d’Australie.

Comme pour confirmer une partie de mes pensées, elle me précise qu’elle a débarqué il y a peu. Elle semble aussi sous-entendre qu’elle est dans la galère. A partir de là, les réponses à toutes les questions qu’elle peut me poser deviennent secondaire. C’est dur de me faire passer à table. J’ai pris l’habitude de garder mes problèmes pour moi à faute d’un confident capable de les comprendre. Mes histoires auraient l’air trop invraisemblables. Que pourrait-on faire d’autre à part ouvrir de gros yeux et me dire que, décidément, j’ai une vie compliquée ! C’est nul. Je me suis attiré tous ces ennuis. J’ai beau être théoriquement plus intelligent que la moyenne, je passe mon temps à faire des erreurs que n’importe qui pourrait identifier et me renvoyer dans la tronche. « En même temps, comment as-tu pu croire un instant que ça allait bien se passer ? » me dira-t-on. Qu’est-ce que je pourrais répondre d'autre que « Ouais je sais, je suis un gros blaireau. » Je n’ai pas envie de l’embrouiller avec ça. Sans nier les ennuis, je préfère les feinter en haussant les épaules.

- Je collectionne les problèmes depuis toujours. On va dire que je les règles comme je peux, quand j’y arrive. A moins que tu ne deviennes ma seule solution de secours, je préfère éviter de t’impliquer dans mes propres galères. Si je t’ai aidée, je crois que c’est pour que tu t’en sortes. Alors, dans l’immédiat, c’est tout ce que tu pourras faire pour me remercier !

Je sens bien que ma voix est devenue un peu trop froide, trop sérieuse, que ce n’est pas censé me ressembler. Vaut mieux enchaîner, passer à ce qui m’intéresse vraiment, c'est-à-dire, le sort de Colleen et son avenir à New-York. Il faudra bien qu’on se sépare à un moment, et il n’est pas question de la laisser dans la nature si elle manque de repères. Avec un sourire, je lance :

- Si on pouvait commencer par éviter les captures, destructions d’immeubles et même la morphine, me semble que ce serait déjà pas mal. Tu viens d’Australie non ? C’est quoi tes plans ici ? T’as un endroit sûr où crécher ?

Et si elle me répond non, je fais quoi ? C’est à voir. La conversation est loin d’être terminée, j’aurais tout le temps d’y réfléchir.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Sam 21 Déc - 15:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeLun 18 Nov - 23:54

La situation est somme-toute assez particulière et inhabituelle, je dois bien me l'avouer. Quand je me retrouve dans une galère, la situation finale ne finie jamais en m'empiffrant d'une pizza, et je ne m'en prive pas, si Norah me voyait à l'instant, on penserait presque que je n'ai plus mangé depuis des semaines tellement je me goinfre. C'est comme ça, tout ce stress et les efforts consentie m'ont littéralement affamée et tant pis pour les convenances. Sans l'intervention de Yitzhak, je pense que la pharmacie ne serait plus que ruines et décombres, je suis incapable de garder mon sang-froid et la solution de facilité et bien souvent la plus radicale avec mes maudits dons de destruction. Non, cette fois rien de tout cela, si destruction il y a, c'est l'annihilation totale de cette pauvre pizza dont il est question. Une autre chose de nouveau pour moi, c'est cette conversation avec ce parfait inconnu. A New-York, je m'attire bien plus d'ennuis que j'ai tendance à m'isoler dans ma caravane avec Norah pour seule compagnie. Mon cousin, ho nous parlons bien de temps en temps mais au fond de moi, je sais qu'il me prends pour une fille bizarre. Il ne me le dit pas mais au fond de moi, je sais que je représente un sacré fardeau. Hébergé une mutante fugitive et complétement cinglée n'est pas sans risque et tel le boomerang, un jour cela va lui attirer des problèmes à lui aussi. Comme Zack, d'après ses dires, il les collectionne également, c'est difficile de le croire tant il fait preuve d'une maturité à des lieux de la mienne lorsque tout dégénère. Pourtant il semble aussi vieux que moi, comment peut-on être aussi opposé l'un que l'autre ? Cette pensée m'arrache un petit soupire dépitée.

" Depuis toujours tu dis ? J'ai bien du mal à te croire pour tout te dire. Je les accumules depuis des années aussi mais je suis bien incapable de garder un calme tel que le tiens. Je t'envie un peu sur ce côté là. J'ai juste l'impression qu'au plus je veux bien faire, au plus tous tourne à la catastrophe. Oui, je me sens vraiment pitoyable, si tu as la recette pour régler les problèmes, n'hésite pas à m'en faire part... "

Enfin, dans l'immédiat, nous ne risquons plus rien, hormis le retour hypothétique du propriétaire de l'appartement et encore, il a plus le style du geek boutonneux accro aux jeux en ligne que du musclor bodybuildé mono-neurale. Quand bien même il débarque, j'explose son appart' et on en parle plus. Non, je rigole évidement, l'escalade de la violence va encore rendre la situation incontrôlable. Si il débarque, on s'excuse et on met les voiles, en espérant que les patrouilles de polices se raréfient et qu'aucun justicier à la noix ne décide d'en faire une affaire personnel comme cette cosplayeuse Reverse confondant YouTube avec une vitrine des bas-quartier pour exhiber ses formes plus que ses talents. Ho non, la ça craindrait vraiment et personne ne m'en voudrait d'exploser une bonne fois pour toute.

Mais pour revenir à l'instant présent, Zack me déballe tout mes défauts, en tout cas, toutes les mauvaises manies qui régissent en général ma vie. Du genre de risquer les captures, démolir des choses ou me shooter ? Si s'était si simple, je pense pouvoir y arriver seule mais jamais rien ne coule de source. Et puis c'est l'embarras qui m'envahis, il me parle d'Australie ? Je manque de tomber à la renverse de mon siège et mon regard confus semble se mélanger entre la peur et la suspicion.

" N... Non c'est faux, je ne viens pas de là-bas ! Je... Je peux pas te le dire, personne ne doit le savoir ! Si on l'apprend, ils vont revenir me chercher, c'est hors de question ! "

Je m'énerve sans raison, pliant la canette entre mes mains sans même m'en rendre compte. Tout le coca me coule sur le bras que je le jette de rage contre la porte. Heureusement, ce geste expie la fureur en moi mais pour le coup, je me sens ridicule. Honteuse de m'emporter pour ce qui ne doit être qu'une simple déduction, c'est vrai que je n'ai pas l'accent de la région. Et vue ma façon de me comporter, on peut aisément croire que je suis totalement paumée dans ce genre de mégalopole. Du coup, je me sens assez bête d'avoir encore réagis en laissant parler ma rage plutôt que mon esprit.

" Désole, je m'excuse de me comporter ainsi, comme la dernière des demeurées. C'est en partie à cause de mes réaction que je passe mon temps à exploser des choses et à éviter de me faire capturer tant bien que mal. Pour ce qui est de la morphine, ou autre sédatif, c'est un peu différent, je sais que cela me détruit mais sans... Ce serait bien pire. Je ne pense pas pouvoir m'offrir le luxe de m'en passer. "

Comment lui dire que cela me permet au moins de ne pas exploser à tout bout de champs et que certains médecins, des psychologues, m'ont décrété folle alliée. Que depuis l'accident initial, celui de la mort de mes parents, je semble être victimes de chocs psychotiques, hallucinant des choses et pire, me surprendre à parler aux morts. Au moins, ces drogues me permettent de m'ancrer paradoxalement dans un semblant de réalité. Et calmer les visions horribles qui m'entourent. Je serais une folle comme une autre si je n'avait pas le pouvoir de me défendre en utilisant mes pouvoirs de mutante face à ses songes imaginaires qui me menacent. Les sédatifs ont au moins l'utilité de me rendre inoffensive aussi bien pour moi que pour mon entourage, faisant cesser les hallucinations dans ma tête ainsi que mes cauchemars. Enfin, c'est la seule méthode que je connaisse et qui marche. Le problème c'est que ce traitement me rend inévitablement accro et dépendante. Yitzhak doit me prendre pour une pauvre Junkies en manque mais je ne pense pas qu'une simple cure de désintoxication vienne à bout de mes démons.

" Non, crois-moi, je ne saurais pas m'en passer. Tarée ou non, je connais ses méfaits mais je n'ai pas le choix ! Et pour reprendre tes questions, ne t'en fais pas, je vie dans une petite caravane avec ma sœur sur un chantier non loin des docks. C'est provisoire mais elle me convient le temps de m'acclimater et euh... D'apprendre à me comporter en société, comme tu l'as vue j'ai encore du boulot sur ce côté. Toi, t'arrive à vivre avec ces maudits pouvoirs ? Jamais tu ne perds le contrôle ? "
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeDim 22 Déc - 0:03

Vu l’appétit avec lequel Colleen engloutit une à une les parts de pizza, c’est finalement une chance que je sois encore trop à cran et mal en point pour imposer un partage. Ça lui donnera peut-être des idées assez nettes pour tenir une vraie conversation d’adultes même si, en réalité, je doute quitter l’appartement en ayant changé quoique ce soit dans sa vie. Ça a l’air violent. De toute manière, dès que j’essaye d’assurer le soutien moral d’une personne en difficulté, ça se passe mal. L’histoire avec Jason est assez éloquente pour ne pas avoir à mentionner la disparition douteuse de ma meilleure amie, ou l’assassinat de sang froid d’un type rencontré la veille. Quoi, je viens précisément de tout déballer ? Oui bon, effet de style. Il n’empêche que ce n’est probablement pas avec mes « bonne intentions » que la situation de cette fille va s’améliorer. Le pire, c’est qu’elle dit m’envier. Elle me trouve calme. Quelle blague ! C’est la première fois qu’on me sort un truc pareil. Je crois plutôt que je suis tout l’inverse d’un type calme. Certes, je ne panique pas, si c’est ce qu’elle sous-entend, mais je suis toujours le premier à foncer sur un danger à cause d’une montée d’adrénaline totalement irrépressible, effet plus ou moins secondaire de ma mutation. Je suis assez étonné d’entendre une vision aussi idéalisée de moi. Elle m’accorde le rôle du sauveur, c’est sympa, ceci dit, j’ai rien du héros pour lequel je voudrais presque me faire passer. Ce mec détendu, capable de régler chaque problème le cerveau reposé, c’est pas moi. La recette pour affronter la galère ? Si j’en avais une, j’en serais le premier ravi. Finalement, je baisse un peu ma garde, avec cet art de me livrer tout en restant flou.

- On a au moins un point commun, je ne suis pas très doué pour arranger les choses. Mon truc, c’est plus de limiter la casse quand tout dégénère au point que ça ne peut plus être pire… ou presque. En fait, j’étais plus émotif aussi à une époque. Je suis passé par des périodes plus hardcores, où j’aurais sans doute fait exploser beaucoup de choses autour de moi si j’en avais eu la même facilité. Au final, je me suis juste lassé de péter un câble pour rien, j’ai appris à ne plus me laisser submerger par les sentiments. Ce n’est pas facile. J’échoue encore souvent.

Je lui fais un sourire assez crispé. Il y a des choses que je ne peux pas préciser pour lui donner une véritable mesure de mon changement. Il n’a pas suffit d’une simple prise de conscience pour passer d’un tempérament passionnel à une fermeture sentimentale presque parfaite. J’ai appris à me défouler autrement, j’ai fait l’armée, ça s’est mal terminé, je préfère éviter de le mentionner. Donner ce genre d’information à n’importe qui peut être risqué, et j’aimerais effacer cette partie de ma vie, la quasi-totalité de mon adolescence en fait. C’est juste un trou noir. Il n’y a rien à garder. Alors, forcément, avec un état d’esprit pareil, rien de plus facile qu’adopter l’indifférence, et s’enflammer sur des choses plus concrètes. Parfois, je sens que le « moi » d’avant cherche à se réveiller. Il faut généralement que je sois très en colère. Et là, je n’arrive plus à rien, je me braque, même l’idée de parler m’énerve. Je vois d’avance tout ce qu’il y aurait à dire ou faire pour contre attaquer, inverser une situation intolérable, et ça m’épuise. Je deviens radical, je le regrette de moins en moins.  

C’est sans doute parce que je me retrouve plus ou moins à travers les ennuis des autres que je continue à foncer vers les gens les plus tordus du monde. Que voulez-vous, ils sont plus intéressants. Les malheurs donnent un peu plus de relief aux gens, en particulier lorsque, plutôt que les subir, ils ont une certaine tendance à les créer eux-mêmes. Un talent pareil se travaille ! Enfin, assez parlé de moi. Je préfère en revenir à Colleen pour lui tirer le meilleur portrait possible. Ma question anodine sur sa nationalité australienne a l’air de beaucoup la perturber. Ok, il s’est bien passé quelque chose là-bas, elle ne veut pas que je sache. Il ne m’en faut pas plus pour explorer son passé. Si elle a été aussi discrète qu’aujourd’hui là-bas, il y a forcément des dossiers à sortir. Je hausse légèrement un sourcil à cause de son histoire de types qui veulent la retrouver. Encore un genre de point commun avec moi. Ceci dit, même si Colleen a été la victime d’humains avec très clairement peu d’empathie pour les mutants, j’ai tendance à penser qu’ils ont peut-être raison de ne pas vouloir la laisser courir en liberté. Mais enfin, on ne calme pas une personne qui a à peu près toute sa tête avec des sédatifs ! On l’envoie dans un endroit où d’autres mutants seront capables de la maîtriser et, surtout, de l’aider à gérer son pouvoir. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais son état actuel semble plus que critique. Si ça se trouve, elle est vraiment folle et je me retrouve, une fois de plus, à lutter dans le vide. Cependant, je ressens un truc dangereux pour cette fille, une sorte d’affection qui, je le sais, va m’empêcher de m’arrêter à la considération la plus probable. Pourquoi elle ? Bonne question. Je dois vraiment être plus désespéré que je ne le pensais.

Ses derniers propos me confirment qu’il faudra du temps, et plus que des paroles pleines de bon sentiment pour provoquer un déclic. Elle doit être accompagnée sur le long terme, régulièrement, si je veux qu’elle commence à émerger, et qu’elle ne retombe pas. Cependant, vous comme moi savons que cette belle théorie fonctionne assez rarement. J’ai tenté la même chose avec Jason, ça ne l’a jamais empêché de coucher avec n’importe qui sans savoir pourquoi et de se mettre un mine assez régulièrement pour ne pas avoir à répondre de ces actes. Je sais qu’il existe un tas de type dans son genre. Les risques pour que Colleen souffre des mêmes travers sont énormes et, pourtant, je continue à lui accorder toute mon attention. Fait exceptionnel, je suis même prêt à admettre que ma mutation n’est pas aussi supra géniale que je le prétends la majeure partie du temps. Si Colleen peut exploser à volonté, mes pouvoirs devraient me permettre de le faire aussi. Par contre, ce pourrait être la seule explosion de mon existence, un point final.

- Ma mutation est assez complexe, je dois être capable d’imaginer les choses que je veux former pour l’utiliser correctement. Tout ce que je risque en perdant le contrôle, c’est de rater une transformation, et là, c’est juste très dangereux pour moi. Mais, pour tout te dire, j’aime autant mes pouvoirs qu’ils m’angoissent. Je ne sais pas jusqu’où peut être poussée la manipulation des atomes, je ne sais pas non plus ce qui arrivera le jour où je connaîtrai une nouvelle évolution, et je sens que je me transforme chaque jour à force de l’utiliser et d’assimiler un tas de molécules qui tueraient n’importe quel être humain normal. On va dire que tout grand pouvoir s’accompagne d’une assez lourde contrepartie avec laquelle nous devons aussi composer. – Ohlala, quel sérieux ! Je dois faire un effort de concentration immense pour ne pas lancer une connerie au hasard et ruiner tout espoir d’avoir une conversation un minimum constructive. - Mais je reste convaincu que ça en vaut le coup. Nous avons la chance d’être exceptionnels, d’une constitution unique, il faut se concentrer là-dessus et en tirer le meilleur parti possible. Commence peut-être par y réfléchir. Je ne suis pas un expert en psychologie, mais je crois que le seul moyen de vaincre une addiction, c’est d’arriver à avoir une bonne opinion de soi. Se détruire à petit feu c’est inutile. Je suis sûr que tu as encore un tas de choses cool à vivre. Encore plus cool que manger des pizzas en clandé !


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Ven 10 Jan - 17:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeJeu 2 Jan - 12:11

Si j'ai encore des tas de choses cool à vivre, cette phrase me fait légèrement soupirer car tout ce que j'aimais de la vie date de bien avant l'apparition de mon penchant à exploser. Car non, je ne suis pas fière d'être une personne douée de talents exceptionnels et uniques, au mieux je suis une curiosité génétique mais vivre avec ses dons résonne comme une malédiction perpétuelle à laquelle je ne vois pas d'issues positives. A vrai dire, manger en douce des pizzas dans l'appartement vide d'un pauvre gars fait partie des moments les plus cools depuis que je me suis révélée être une mutante, l'essai de drogues euphorisantes ne comptant pas. En même temps, cela ne fait que quelques mois que je réapprend à vivre normalement, et cette normalité est un grand mot entre ma clandestinité m'obligeant à mesurer les conséquences du moindre de mes actes et le fait que je suis bien incapable de justement les maitriser ! Je suis hors de contrôle ? Non mais je pète fréquemment les plombs, preuve en est encore tout à l'heure à la pharmacie. Sans Zack, et même si il prétend ne pas être douée pour arranger les choses, je serais loin de manger une pizza à l'heure actuelle si je devais compter que sur moi-même pour me tirer de là.

Non... Je n'arrange rien, je détruis. Pas étonnant alors que je me sois adonnée corps et âme à continuer dans ce cycle infernale. Mon addiction est une tentative maladroite de limiter les dégâts et éviter de représenter un danger pour mon entourage proche. Me réduire à l'état de légume une fois ma dose prise n'est peut-être pas une solution idéale, et encore moins un remède à mes problèmes mais c'est efficace et... Je ne connais rien de mieux à l'heure actuelle. Enfaite, je n'ai jamais connue que cela. C'est faux. Les deux premières dois où mon pouvoir c'est manifesté, ce sont mes émotions qui en furent le facteur principal. Peur, angoisse, panique... Il ne m'en fallait pas plus pour exploser ma famille et détruire une partie du centre hospitalier m'ayant recueilli par la suite. Depuis, je ne suis jamais redevenue la même, quelque chose à changer en moi. Heureusement que Zack ne s'est pas proclamé psychiatre car je les détestes. Ils m'ont bourré de médicaments tout au long de mon séjour chez eux, me diagnostiquant je ne sais quel état de choc débouchant sur un refus de la réalité, des hallucinations et autres psychoses. Mes crises de folies furent aussi violentes que mes explosions, seulement voilà, j'ai bien vite développé la capacité d'allier les unes avec les autres. Me rendant particulièrement dangereuse et incontrôlable sans l'apport de sédatif neutralisant mes pouvoirs et mes perceptions. Il était même fréquent que j'explosais en me réveillant d'un cauchemar, c'est vous dire.

" Une bonne opinion de soi ? C'est facile à dire mais comment je pourrais tenter de me reconstruire lentement une bonne image quand je peux tout perdre en explosion ? Je préfère continuer à me détruire à petit feu comme tu dis que de risquer une nouvelle fois d'aggraver les choses en voulant bien faire. Même si je dois vivre comme un légume shooter à tous ce qu'elle trouve, je préfère ça que de recommencer à... A détruire ma vie ! Il ne me reste qu'une personne qui compte vraiment pour moi, ma sœur, et il est hors de question que je la tue une nouvelle fois car si un jour elle ne revenait pas, je... je serais seule ! Tu peux comprendre ça ? "

Les larmes me montent de nouveau aux yeux, le dernier morceau de pizza, indigeste retourne dans sa boîte et je passe de nouveau d'une humeur plus optimiste au gouffre de la morosité et du fatalisme. Penser à Norah, ma sœur, mon amie et ma confidente et au fait que je puisse la perdre un jour me rend malade. Heureusement, elle est chaque fois revenue après une explosion, quelle qu'en soit l'intensité de celle-ci, je peux compter sur ma frangine pour me réconforter et me faire aller de l'avant. Si elle n'explose pas, Norah doit pourtant être elle aussi une mutante, c'est certain ! Son don c'est de me survivre et de me supporter, comme je l'envie. C'est étrange, Zack aussi survie à mes explosions, en revêtant une armure d'émeraude des plus étranges mais cela l'a également protégé de ma déflagration.

Je l'envie presque quand il m'explique le fonctionnement théorique de ces dons. Bien que je ne comprenne pas tout, je n'ai jamais été très instruite dans les sciences et mon bagage scolaire s’arrête au jour de la révélation que j'étais une mutante, ce que je comprend par contre me fait envier un peu ses pouvoirs plutôt que les miens.

" Tu peux donc créer et transformer ce que tu veux... C'est... C'est un truc exceptionnel cela non ? Enfin je suis bien placée pour en connaitre les contre-parties à payer quand on en perd le contrôle. Enfin tu t'y es accommoder et tu sais vivre avec. Rien que pour ça je t'envie une nouvelle fois. Tu gères la pression, tu gères tes pouvoirs et tu gères même les jeunes cinglées mutantes de mon genre, si tu étais chauve, je te prendrais pour le type en chaise roulante dont on me rabats sans-cesse les oreilles ! Enfin, même si tu ne trouves pas ça si cool de manger une pizza dans l'appart de je ne sais quel geek, pour moi c'est bien la première fois que je partage un tel moment avec une autre personne que ma sœur dans cette foutue vie de mutante ! Et rien que pour ça, je trouve ça cool de m'empiffrer ! "

La boulimie serait-elle la solution à tous mes problèmes ? Huuuuu certainement pas mais pour une fois que le moment présent m'offre un temps pour souffler et m'ouvrir un peu, je ne compte pas le laisser filer !
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeLun 13 Jan - 21:32

Parler à une personne comme Colleen est assez problématique. J’essaye d’avoir des avis tranchés, mais la logique m’interdit de les tenir. D’un côté, elle a tort, de l’autre, elle marque des points. Je ne dirais pas qu’elle a raison, se droguer, se détruire à petit feu comme elle dit, n’est jamais la solution. A la limite, si elle optait pour une issue plus radicale, en renonçant une fois pour toute à sa propre vie, elle serait dans une cohérence contre laquelle il serait difficile de s’opposer autrement qu’en invoquant de bons sentiments. Mais non, elle est typiquement dans ce genre de profil que je me sens obligé de soutenir. Je peux pas supporter les discours à base de « je sais pas pourquoi je continue à exister, alors je continue à descendre une pente raide jusqu’à ce que ça s’arrête ». Et, en attendant, c’est le défilé des plaintes. Le pire avec les gens désespérants, c’était qu’ils avaient tendance à être plus tenaces que les autres. On s’attendait toujours à ce qu’ils claquent sur un malentendu et ils survivaient à tout le monde. Je sais que je suis un petit peu comme ça aussi. Mais, mon cas est différent, j’ai jamais eu l’intention de me transformer en légume en m’accrochant égoïstement aux autres. Du coup, je n’acquiesce pas vraiment aux paroles de Colleen quand elle me demande si je la comprends. Dans le principe oui, sauf que je trouve quand même ça débile. Sa sœur doit galérer si elle doit prendre en charge une nana pareille.

- J’ai pas tellement l’impression que tu cherches à détruire ta vie, ai-je dit calmement. C’est un truc facile à faire, aussi simple qu’ouvrir une fenêtre et sauter. Tu ne peux pas être encore là, et dire en même que tu n’as pas d’espoir, il y a comme une grosse incohérence là-dedans. Tu as une sœur, c’est déjà pas mal. Il y a d’autres moyens de préserver ceux qu’on aime que se shooter. J’dirais même que c’est pas du tout un moyen de le faire.

Et elle m’objectera qu’il n’y a pas d’autre méthode, et la conversation tournera en rond. Je l’ai dit, je ne pourrai pas faire de miracles. On peut pas faire grand-chose d’autre que souffler des idées, dont on sait qu’elles ne seront jamais qu’à moitié prises en compte. C’est pas bon de s’investir dans les problèmes des autres. On finit presque toujours déçus par leurs choix.
Une autre possibilité est de leur montrer qu’on ne part pas forcément plus gagnants qu’eux. A cause de mon attitude, Colleen s’est mise en tête que j’étais le type le plus incroyable de l’univers. Certes… je ne dirais pas que j’en suis si loin, mais je n’ai pas envie qu’elle en soit convaincue dans l’immédiat. Elle devrait plutôt se dire que si je peux le faire, elle en est capable aussi.
Mes pouvoirs sont très différents des siens. Ils sont ce que j’en fais. S’ils me transforment en une chose que je regretterai, ce sera presque entièrement ma faute. Je l’ai si bien assimilé que la substance même de mon corps change au fil des mois. Mes os sont recouverts de titane, certains endroits de ma peau ont le toucher du latex, d’autres sont durs comme l’acier, je ne sais plus exactement ce qu’il y a encore de véritablement organique en moi. Ces derniers mois, l’idée de passer une radio pour le vérifier me terrifie un peu. En quelques sortes, utiliser mon pouvoir est une sorte de drogue contre laquelle je n’arrive pas à lutter. Comme un type qui abuse de piqures s’effraye un jour en se découvrant pâle et squelettique devant son miroir, j’ai mesuré un changement de plus en plus manifeste ces dernières semaines. Ça ne m’a pas arrêté. Je joue avec un pouvoir que je maîtrise… jusqu’à ce que j’en perde totalement la mesure. Mais Colleen ne voit pas tout ça. Elle voit ce que je retiens aussi lorsque les incertitudes du futur ne m’étourdissent pas, je peux être ce que je désire, et c’est super cool.

- Si tu pouvais maîtriser tes explosions, tu serais une des mutantes les plus enviées de New-York toi aussi, ai-je soufflé en lui envoyant un clin d’œil.

Parce que son pouvoir, il est mega puissant, ça fait d’elle un être rare et recherché. Ce qui est actuellement problématique puisqu’on aurait plutôt tendance à la rechercher pour être mise hors d’état de nuire. Et, elle a beau posséder une force destructrice, sans maîtrise, elle sera excessivement facile à neutraliser pour qui sait affronter ce genre de menaces.
Alors que je me fais cette réflexion, sa comparaison avec le professeur Xavier m’arrache un rire amusé. C’est un comble ! Et, pourtant, il y a du vrai. Quoiqu’en disent toutes les mauvaises langues, à la Confrérie comme à l’institut, on n’est pas là pour détruire nos semblables, et je n’aime pas l’idée de se faire des alliés en alimentant la haine. Ce sentiment là n’est jamais très porteur. C’est toujours mieux quand les gens savent pourquoi ils se battent, et aussi quand ils savent qu’on leur veut du bien. En général, une personne que l’on sauve ne se retourne pas contre vous. Mais je ne suis pas là pour enrôler Colleen, je veux juste apprendre à la connaître, lui donner des pistes, la préserver jusqu’à ce qu’elle soit capable de prendre sa vie en main. Ses derniers mots la mettent d’ailleurs un peu plus sur la bonne voie. Si j’ai réussi à rendre sa journée un peu plus amusante que prévue, c’est déjà ça de pris.

- ça valait bien un braquage dans une pharmacie ! Des gens t’ont déjà conseillés d’aller à l’institut Xavier ? Je sais qu’ils aident les mutants, ça peut être un bon plan, mais ils ont un côté faussement bien pensant qui ne m’a jamais donné plus envie que ça de les approcher. – Je hausse les épaules, l’air le plus décontracté possible. J’ai dit que je ne voulais pas l’enrôler, pas que je n’étais pas prêt à saisir une faille pour la sonder. – En tout cas, je tiens à ce que tu profites de ce moment au maximum. J’ai pas une foule d’amis non plus tu sais, alors, si tu veux essayer de passer d’autres journées cools et sans casse si possible avec moi, ça pourra se tenter.

Je lui fais un sourire amical, en mode « t’as vu j’ai pas de potes mais c’est pas grave ». Ce qui est un peu triste pour moi, c’est que je n’ai même pas besoin de mentir. Je passe mon temps à rencontrer des gens que je n’ai pas envie de revoir. On continue de m’inviter régulièrement à des sorties pourtant. Je m’y pointe quand je m’ennuie. Si je devais revoir Colleen, j’aurais peut-être un peu plus de raison de m’investir. Ça me changerait un peu de tisser des liens qui tiennent la route, quoique je ne jette une fois de plus par mon dévolu sur la personne la plus fiable du monde, mais s'il n'y a pas d'enjeu, je marche ne pas.


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Colleen Caravella
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeJeu 6 Fév - 21:15

Non, je ne suis pas le genre de personne à vouloir détruire ma vie, Zack a raison. Vivre la vie pleinement et sans contrainte, c'est ma plus grande aspiration. Actuellement, en tant que mutante fugitive considérée par tout un continent comme une psychopathe sans pitié, j’essaie de me faire un peu oublier et ne peut paradoxalement pas encore vivre comme je l'entends mais il fut une époque ou tout fut différent. En finir, mettre un terme à mon existence pitoyable et être libéré d'une vie que je n'ai pas voulu, j'y ai franchement réfléchi. Si je suis passée à l'acte ? Une fois... Non deux. La première fois, on m'a retrouvé avant que je ne perde trop de sang, mes poignets en ont gardé les cicatrices de mon excès de folie. Ma seconde tentative ? Elle m'a rendue ma liberté. Quand je me suis faite exploser en tenant une bonbonne d'oxygène ouverte, je ne comptais pas y survivre. Juste mettre fin au cauchemar dans lequel je me suis réveillée. L'institut psychiatrique, le gardien qui profité de mon corps quand j'avais l'esprit trop embrumé que pour réaliser. Tout ça quoi. Je me suis explosée en espérant que cela soit la dernière fois. Maudit pouvoirs, j'ai absorbé une partie de la déflagration à mon insu et j'ai retrouvé la force de me lever et de m'enfuir.

Tout en réfléchissant sur cette nostalgie morbide de mon passé, je m'approche de cette fenêtre. Contemplant sans un mot la ruelle, une patrouille de police vadrouille encore dans le coin, des gens marchent sans même se regarder, des pigeons, un clodo. Je les vois sans les voir. Je repense aux mots de Zack et ouvre la fenêtre. C'est vrai, pour en finir avec tout ça, je n'ai qu'a l'enjamber et me laisser tomber. Je ne laisserais derrière moi qu'une petite flaque rouge et un article à la rubrique des chiens écrasés du Bugle. Je me penche d'ailleurs en avant pour constater la hauteur, une petite grimace se dessine sur mon visage. Cela me fais mal rien que de l'imaginer. A compter que cela marcherais vraiment ? Une troisième tentative raté ne m'étonnerais qu'à moitié. Même en sautant le cœur léger, je suis capable d'enclencher mon pouvoir par instinct de survie, le souffle freinerait la chute et causerait bien des dégâts, hormis mon dernier souffle. Oui bon, j'ai de l'imagination mais c'est une hypothèse intéressante non ? Mais je ne compte pas expérimenter mes idées aujourd'hui. Il suffit de  lever la tête pour voir autre chose, changer les perspectives.

" Si je saute, je ne donne pas chère de ma peau en effet, même si tu m'en empêcherais certainement. Mais si je m'envole ? Le ciel représente une image de la liberté non ? Actuellement, me shooter comme tu dis, me permets de profiter de cette liberté... De me contrôler ! Si je ne prends rien, je pers mes moyens, je ne suis pas une fille très... Constante ou cohérente mais au moins, c'est une solution pour ne pas détruire ce que j'aime. Cette liberté, ma sœur et... Non, je n'ai pas grand chose d'autre. Sans rien prendre, je vois des trucs, j’imagine des choses et j'explose sans même le vouloir, ça craint. A défaut de meilleures solutions pour me maitriser, j’emploie une méthode qui marche. "

Enfin, malgré toute ma bonne volonté, je ne m'envolerais pas vers la liberté par mes propres moyens. Je referme donc la fenêtre et retourne sur le fauteuil tout en soupirant. Jamais je n'ai imaginé que l'on pourrait m'envier pour ma condition. Je ne souhaiterais pas à ma plus grande ennemis le pouvoir d'exploser à volonté. Seuls des malades mentaux pourraient être jaloux de moi. Sérieusement !

" Enviée ? Qui aurait envie de vivre l'enfer de cette mutation ? Chaque perte de contrôle mènent à des catastrophes et je ne dis même pas le désastre de leur premières manifestations. C'est pas le Happy ending du genre "ho attention tout le monde, je me sens bizarre, je vais exploser sous peu, éloignez-vous ! " Non, ça vient s'en prévenir et ça change une vie. L'enviée c'est une chose, le vivre c'est l'enfer. "

Je bascule sur ma chaise pour lui tourner le dos, je n'ai pas envie de sentir son regard me dévisager alors que des larmes perlent une nouvelle fois sur mes joues. Même si cela partais d'une bonne intention, celle de me mettre un peu à l'aise, de me donner confiance en moi, l'effet est contraire au vue des souvenirs que cela a remonté dans mon esprit. Il ne voulais pas mal, mais je suis trop émotive, surtout après m'être prise une petite dose il y a peu. Mais au moins, j'ai plus ou moins les idées claires. Assez pour que mon comportement lunatique ne refonde en l'arme à l'idée de reparler d'un institut. Je souffle et souris, refaisant face de nouveau à Zack car il n'est visiblement pas plus enthousiaste que moi au sujet de ce genre d'établissement.

" Un homme-chat m'a proposé de rejoindre l'institut Xavier mais j'ai failli exploser de rage, je les ressentis comme une trahison de sa part. Je vais être clair, il en est hors de question que je remette les pieds dans un quelconque institut ! J'ai déjà donné et si je suis une légume shooter à bloc et traumatisée, c'est leur faute ! L'exploser et le réduire en miette fut la meilleure chose que mes pouvoirs mutants m'ont donné l'occasion de faire ! "

Je fais mine de dessiner une explosion avec mon index et je murmure un Boom entre mes lèvres. Tous ces professeurs, docteurs, scientifiques, ils ne peuvent rien pour moi et je ne compte pas tenter le diable en retournant dans ce genre de lieu. De toute façon, ce genre d'institution aurait vite fait de me rendre à la justice pour tous mes actes passés et entre-nous, c'est pas ma parole qui va jouer grand chose si l'on me juge et vue la popularité dans mon pays, la clandestinité et l'anonymat valent mieux que de devoir répondre de mes actes. Les mutants n'ont pas la côte devant un jury d'humains. Non, ce n'est pas une option !

" Sans casse je ne préfère pas te le promettre, mais je peux essayer d’éviter les coups de sac à l'avenir même si tu dois me prendre pour une psychopathe maintenant que je réduis des instituts en miette. Hey je rigole, ils l'avaient bien mérités ! Je te présenterais ma sœur à l'occasion, elle est un peu nympho mais sympa et disons plus normale que moi. Et sinon, je me shoote à la morphine, je sais mais toi. Sérieux, t'es pas un junkie, tu fous quoi avec de l'ether si c'est si méchant que ça ? "
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Yitzhak Anavim
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeMar 11 Fév - 0:03

La fenêtre, c’était une image, ok ? Je veux pas de problèmes avec ma conscience si elle saute pour de bon. En fait, j’aimerais qu’elle évite de le faire tout court. Je sais bien que je ne dis pas les choses très subtilement, que la logique que je viens de défendre m’interdirait de l’en empêcher, mais ça serait quand même cool qu’elle se sente au-delà de ça. Un tas d’autres types auraient cent fois plus de raisons de sauter qu’elle, et puis bon, vous imaginez le bilan de la journée ? Je me vois mal taper sur twitter « coucou les gens, aujourd’hui j’ai sauvé une nana qui s’est suicidée dans l’heure. » Quand elle commence à se pencher, comme pour évaluer ses chances de finir proprement la tête explosée sur le pavé, je me sens un peu stressé. Faudra peut-être que je pense à l’arrêter. Objectivement, on ne sait jamais. Avec son pouvoir instable, elle est capable de tout souffler pendant sa chute, dans cet instant de panique où tu sais que tu vas y passer et que tu te dis soudain « nooon, en fait, je voulais pas faire ça ! ». Il paraît que cette prise de conscience arrive même aux plus désespérés. Heureusement, elle se raisonne toute seule, et semble même convaincue que je l’aurais arrêté de toute manière. Heu… oui… bah oui, sans doute du coup. Puis on en revient à la question de la drogue. Mon avis reste le même, faut qu’elle se trouve une autre came, un truc plus clean pour elle. Pour les autres, je dis pas, je vais bien taper sur des gens quand j’ai besoin de me défouler. Mais tant qu’elle n’aura pas trouvé autre chose, il n’y aura rien à faire pour la réorienter, ce qui est évidemment paradoxal. C’est aussi pour ça que plus de la moitié des gens qui tombent dans la défonce ou l’alcool ne s’en sortent jamais vraiment. La vie a toujours de nouveaux problèmes à vous apporter, et il n’y a que la tête à l’envers qu’on n’a plus besoin de chercher des solutions. Sauf qu’en attendant, on n’avance pas.

Bon, par contre, elle n’a pas l’air de comprendre où je veux en venir par rapport à sa mutation. Elle a oublié le détail du « si tu pouvais la maîtriser ». La plupart des mutants très puissants ont des problèmes existentiels. Ils vivent un enfer, ont souvent tué pas mal de gens involontairement, des problèmes d’estime de soi, etc. J’ai un peu de mal à le comprendre. Ou, du moins, je ne vois pas pourquoi ils en restent à ce stade, à la peur d’eux-mêmes, à la négation de leur potentiel.

- Je n’ai jamais dit que c’était simple à vivre, ai-je dit calmement. Avant la maîtrise, le chemin est forcément pénible. Mais certains mutants arrivent à dompter la puissance qui est en eux, ils sont alors capable de choses impressionnantes, ils arrivent à faire d’un fardeau quelque chose d’incroyable. Et je suis certain que tu en as les capacités. Je suis passé par là, moi aussi tu sais. Créer des trucs, c’est marrant, mais il faut encore savoir comment les faire, comment utiliser au mieux ses capacités pour qu’elles deviennent plus qu’une anomalie génétique. Les armes, les armures, et tout le reste, il m’a fallu des années pour apprendre à les créer, à les utiliser, et je continue de le faire. Sinon, je ne serai rien de plus qu’un mec capable d’absorber des atomes. Ok, c’est moins dangereux que faire exploser des trucs, mais ça serait juste assez naze.

Elle serait encore capable de m’objecter que ça reste bien, inoffensif et tout ça, mais j’espère qu’elle pourra faire quelque chose du message essentiel de ma démonstration. Pas forcément pour tout de suite, mais un jour, qui sait, quand elle repensera à ce mutant bizarre qui tenait des discours un peu trop optimistes sur l’évolution. Mais, dans l’immédiat, je crois que je la rends plus mal qu’autre chose. Elle évite mon regard, j’ai l’habitude. Les gens détestent être mis devant des faits contre lesquels ils ont l’impression de ne pas pouvoir lutter. Ça les rend fous. Ils perdent leur moyens, ils tremblent, t’insultent, tout ça. Et, j’ai peut-être la tête dure, mais je reste convaincu que c’est une excellente thérapie. Au pire, ça leur greffe un sentiment de culpabilité durable quand ils continuent de faire les mêmes conneries. Ça s’oublie pas comme ça, des mots bruts. Par contre, je n’avais pas vraiment prévu de la toucher en mentionner l’institut. C’est un sujet plus sensible que prévu, déjà abordé, et visiblement la dernière de ses options. Sans surprise, j’apprends qu’un étudiant a déjà essayé de la recruter et, sans surprise aussi, qu’il s’y est mal pris. Tant mieux, même si je préfèrerais la savoir sous bonne garde, je n’ai pas envie qu’ils en fassent une adversaire. Apparemment, elle n’est pas capable de faire une claire distinction entre hôpital psychiatrique tenu par des humains, et école gérée par des mutants dont le but est de préserver les personnes instables comme elle. Le mot utilisé dérange et, d’un autre côté, elle n’a pas tort. Les bonnes intentions d’origines restent politiquement orientées. Les x-men n’aiment pas gâcher les talents, ils ont besoin de combattants pour protéger les mutants, et leurs idées.

- Je ne pense pas qu’ils te shooteraient, au contraire, ils seraient peut-être même capables de t’aider à modérer tes dons mais… - J’ai levé une main en même temps, pour lui signifier que j’étais loin d’avoir terminé. – ils ont le défaut, comme toute institution, d’être idéologiquement orientés, pas forcément en mal, mais ça rend très ambivalente leur campagne de recrutement et leurs enseignements. Chaque mutant devrait avoir le choix, mais aucun mutant ne doit rester isolé, surtout lorsqu’il doit affronter ses propres démons. Même si c'est dur quand on peut être utilisé comme une arme de guerre... J’espère que tu sauras bien t’entourer.

Voilà, je parle encore comme un vieux sage. J’ai l’impression d’être à moitié schizophrène parfois. Y’a des gens qui ont besoin de se sentir à l’aise pour se lâcher, et moi c’est l’inverse. Je ne passe pas en mode sérieux facilement mais j’aime bien, parfois, dire des trucs un peu moins cons que d’habitude, des choses que je pense vraiment, surtout si ça peut servir. D’ailleurs, en parlant de conneries, il va falloir que j’invente un truc pour cette histoire d’éther, parce que je ne suis pas sûr que la vérité passe excellemment bien, non ? D’ici là, je me montre plus enthousiaste.

- Ce sera un plaisir de rencontrer ta sœur ! Nympho ou pas d’ailleurs, ça me va tant qu’elle ne fait pas trop de gringue aux beaux mecs du coin. – ça me fait doucement rire. En fait, je ne pense pas un seul instant à une réponse attendue comme « tant qu’elle me harcèle pas trop ». Je n’y pense tellement pas que j’enchaîne direct sur cette histoire de soirée : - Puis pout l’éther tu sais… tous les ado ne sont pas des junckies, mais la plupart ont envie de jouer avec les interdits, les produits qui font un peu dépravés, mais pas trop. Ça te paraîtra sans doute ridicule – et à raison. Du coup, j’ai des connaissances qui préparent une fête d’anniversaire, et c’est toujours un prétexte pour tester un truc un peu « fou ». En petites doses, l’éther, ça fait pas grand-chose. Donc, je me suis dévoué pour aller en chercher. Et bon, oui, j’ai déjà testé, comme le poppers, la coke, les opiacés, les hallus, les extas, etc. J’ai déjà vécu des soirées complètement déphasées, j’ai oublié des nuits complètes, je me suis réveillé des matins chez des types que je connaissais même pas. Y’a des moments où on ne veut rien d’autre que l’oubli, c’est vrai, mais bon, c’était une mauvaise passe, le temps de me remettre quelques idées en place.

J’avais lancé ça d’un coup, l’air super détaché, et en même temps, je ne sais pas trop ce qui m’a pris de lui révéler ça. Peut-être que je n’ai fait que répondre à une attente de sa part, peut-être que j’en avais aussi besoin. C’est toujours mieux que lui raconter que je voulais juste shooter des filles qui m’ont contrarié, puis, ce n’est pas moins faux. Franchement, c’est tellement facile de déconner quand on tombe dans le monde de la nuit et les boîtes gays les plus glauques possibles. T’as tout un tas de saloperies qui traînent et, desfois j’étais bourré, j’avais plus de volonté, je prenais ce qu’on me donnait, et j’en avais absolument rien à fiche de savoir dans quel état j’allais me retrouver, ou ce qu’on allait faire de moi ensuite. J’ai oublié des nuits, c’est vrai. Je ne sais pas ce que j’ai fait, ce qu’on m’a fait pendant ces nuits. Mais je ne pense pas que ce soit grave, du moins, pas autant que les histoires de Colleen. J’ai juste pas été capable d’avoir une crise d’adolescence normale.
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MessageSujet: Re: Sans Ordonnance (pv Yitzhak)   Sans Ordonnance (pv Yitzhak) Icon_minitimeMar 4 Mar - 22:36

La réponse de Zack est loin de me convaincre quand au coté attrayant que pourrait me procurer la maitrise de mon pouvoir. Comment utiliser au mieux mes explosions ? A part détruire ce qui m'entoure, je manque peut-être d'une vue subjective mais je ne vois pas en quoi d'autres je peux employer mes dons. Sauf peut-être dans une carrière criminelle ou terroriste mais je n'ai aucune envie d'orienter ma vie vers cette voie. Déjà que celle de fugitive mutante dangereuse ne me plait guère, m'afficher une étiquette de super-vilaine en plus sur le dos, ça craindrait un max. Mais entre-nous, c'est déjà un peu le cas, si je me présente et que je dis la vérité sur mon passé au moindre quidam de l'autorité, pire si je refais surface en Australie, tout le monde me prends déjà pour une psychopathe. Serais-je capable de franchir le pas en toute connaissance de cause et devenir ce que l'opinion public croit de moi ? Franchement, je ne connais pas la réponse et je ne préfère ne plus me poser la question. Et je ne m'avance pas trop en me disant que Zack est également passé par ce genre de questionnement rien qu'a entendre ses arguments et les dires de son apprentissage.

" Des armes... Des armures... Sur tous ce que tu peux créer, ces deux choses te sont venues en premier. A croire que ce fardeau qu'est notre condition mutante ne nous destine qu'à un combat continue avec le contrôle de soi et face au monde extérieur. Tu crois en mes capacités de relever ce défi mais au fond de moi, je doute d'avoir les épaules assez larges pour supporter cette vie. Sérieusement, même en contrôlant ne serait-ce qu'un peu mes explosions, tu crois vraiment que je pourrais mener une vie normale ? "

Et quand bien même j'y arriverais, cette vie normale reste une belle utopie. Ce n'est pas en me contrôlant que tout s'arrangerait comme par magie, ce serait fou de le penser. C'est simple, on efface pas son passé et aux vues de la merde que je traine derrière moi, même avec toute la bonne volonté du monde je ne pense pas que l'on me laisserait vivre paisiblement avec ma sœur comme si ces dernières années ne s'étaient jamais produites. Haha non, cela me fais bien rire, je ne vais pas revenir chez moi et m'excuser du genre " salut, c'est moi ! Je suis désolé d'avoir fais sauter ma maison, une partie de l’hôpital et un institut psychiatrique mais je l'ai pas fais exprès ! Rangez vos sentiments anti-mutant, promis maintenant je me contrôle, je ne le referais plus ! ". En effet, je crois que l'option de vivre une vie normale crains toujours autant.

Si l'idée de rejoindre une institution qui serait réellement capable de m'aider ne me tente pas le moins du monde, j'étais prête à répliquer toute ma rage mais le bras levé de Zack reporta ma colère à la fin de ses explications. L'ambivalence de leurs discours, les idéologies ou je ne sais quoi d'autres m'ont toujours mise mal à l'aise. Et pas seulement le fait que j'ai vécu comme un légume dans un institut psychiatrique, quoique cela joue indéniablement sur mon jugement également, mais je n'ai tout simplement pas confiance en eux. Ce genre de lieux est forcément lié d'une façon ou d'une autre au gouvernement et vue ce que je traine derrière moi, c'est bien la dernière chose que je souhaite qu'on retrouve ma trace et je ne pense pas qu'une mutante si peu populaire que moi fasse bon chic bon genre dans leur photo de classe. Et si certains voit en moi une arme de guerre prête à être utiliser ?

" Oui, il est hors de question de m'entourer de gens qui penserais d'une façon ou d'une autre pouvoir user de mes pouvoirs pour foutre le bordel, j'en suis déjà assez bien capable seule. De toute manière, rejoindre une quelconque organisation publique est hors de question. J'ai... J'ai fais bien pire qu'un braquage de pharmacie et révéler que j'existe serait comme me dessiner une cible dans le dos pour ceux qui m'en veulent pour ce que j'ai fais... Non, ma meilleure option selon Norah, c'est de rester dans l'anonymat le temps que les choses changent... Si elles changent un jour. Pour ce qui est de mon entourage... C'est pareil, j'évite un maximum de m'ouvrir aux autres surtout à causes de mes euh... Problèmes. Pfff c'est pas un secret, cette foutue addiction ne me rends pas très fréquentable et mes crises... Enfin, tu l'as vu par toi-même tout à l'heure. Je crains vachement comme fille. "

Vive la piètre estime de moi que j'ai. En même temps je ne me fais pas trop d'illusions sur la réalité, je suis bien incapable d'avoir une vie sociale normale. Trop instable, trop hystérique et trop bien des choses encore ! Pourtant cela tend à changer récemment. Je rencontre des gens aussi bizarre que moi comme un homme chat ou un sinistre inconnu dans les ruelles sombres, je m'ouvre un peu plus et comme là maintenant, j'ai presque une conversation normale. Normale restant un grand mot tellement les sujets abordés sont tous sauf banals.

En parlant de ça, la suite de la conversation continue à me paraitre étrange. Je réalise quand à son allusion au gringue des beaux mecs, puis également au fait qu'il se réveillait fréquemment chez des types que Zack est peut-être homosexuel. J'en plisse un peu les yeux surprise de ma conclusion hâtive mais honnêtement, je n'ai pas de préjugé avec ça. Même j'en éprouve un peu plus de sympathie pour lui et une once de soulagement. Soulagement ? Oui car bon, il m'a tout de même sauvé et emmené dans un appartement sordide. Au moins cette hypothèse quand à ses préférences retire toute ambiguïté, non pas qu'il soit repoussant mais c'est moi, j'ai ce que l'on peu appeler un petit problème traumatique aussi avec l'amour. Je ne rentre pas dans les détails pour une fois mais les deux derniers hommes qui m'ont approché intimement furent des expériences désastreuses. Et hors de question de me parler d'amour avec une centaine d'année minimum.

Le fait que cela n'arrivera vraisemblablement pas avec Zack me met un peu plus à l'aise du coup. De plus il s'ouvre également un peu plus à moi en relevant des détails de sa vie que l'on ne révèle pourtant pas au premier venu. Évidemment, ce n'est pas à l'utilisation de l’éther pour égayer une soirée entre jeunes que je pense mais plutôt à ses révélations suivantes. Drogues en tout genre, trou de mémoire et conneries du genre. D'un coup, je ne le voie plus comme un chevalier en armure d'émeraude mais comme un jeune ayant aussi du pas mal galérer.

" Ne m'en parle pas de braver les interdits, combien de fois je suis sortie avec ma sœur tout en mentant sur nos âge et en nous maquillant comme des pouffiasses rien que pour nous éclater en soirée. De vraies allumeuses et je ne te dis même pas qu'à cette époque j'étais la plus raisonnable des deux. Je ne me suis jamais autant amusée de ma vie pourtant à jouer avec les limites, cela fini toujours par se retourner contre nous...

Et je marque un petit blanc dans la conversation en me rappelant les conséquences désastreuses de ma dernière soirée.

" On déconne, on déconne puis tout dérape, les événements s'enchainent et au final mère nature décide que je devient une mutante et j'explose tout. Putain, c'est parce que j'étais conne et inconsciente qu'ils sont morts. "
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