Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth}
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Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Mar 22 Jan - 21:15
Dimanche 14 Octobre – 10 : 20 A.M.
Amy avait passé, le jour précédent, l’un des plus beaux après-midis de sa vie ; son entrain pour « remettre » ça, à savoir une partie de la journée à flâner naïvement à la découverte de la ville et à tenir la main (au minimum) de son aimée dans la sienne, avait été tel qu’elle avait milité de façon convaincante et très personnelle pour qu’elles se rendent à la maison des Kenneth le matin même, histoire d’essayer de partager un nouvel après-midi « de rêve ».
Malgré ses capacités intellectuelles améliorées, l’italienne s’était montrée d’une impertinence et d’un enjouement des plus enfantins, démontrant des aspects bien connu de « l’ancienne » Amy : la curiosité et l’empressement. Il aurait presque fallut un guide à Caitlyn pour répondre à toutes ses questions, et un taser pour l’empêcher de parler. Un taser où un baisé ; chose qui c’était produite, d’ailleurs. Il fallait échanger environ six litres de salive pour attraper le sida de cette manière, ainsi l’italienne espérait sincèrement qu’aucune d’elles ne l’ait. Impossible dans son cas.
Elle avait parlé de ses projets « d’appropriation » d’Amaranth, lesquels passaient par tout un tas d’expérience plus ou moins « grotesques » : de la teinture blonde aux boucles d’oreilles en passant peut-être par un tatouage, même si ce dernier point restait sur la balance, étant donné le caractère définitif. Les réactions de Caitlyn avaient été diverses : les boucles d’oreilles, ok, même si elles se doutaient toutes les deux que le facteur guérisseur de l’italienne posa problème, le tatouage était accordé à condition qu’elles portent le même, idée qui plaisait également à Nephilim. La teinture avait soulevés plus de problèmes : déjà, Caitlyn voulait savoir pourquoi. Plusieurs raisons : déjà, blonde aux yeux bleus étaient un archétype de beauté reconnu et surement beaucoup trop idéalisé par la provinciale, ensuite, elle aurait bien tenté le roux (c’était aussi sur sa liste d’ailleurs) mais elle avait peur que Fuzzy le prenne mal : c’était elle la Ptite Rousse. Le titre d’Amy était Ptite Brune, ou plus exactement Ptite Brune plus si petite que cela d’ailleurs, cependant pas suffisamment grande pour prétendre au titre de Moyenne Brune (qui était très moche au passage) : il lui manquait un centimètre ! Amy n’avait jamais fumée, mais quelques désordres hormonaux et une surexcitation non-feinte la poussait à tenir des propos assez étrange, bien qu’à ses yeux parfaitement logique.
Le fait qu’une partie de ses souvenirs était ceux d’une brune blondie ayant étudiée la psychologie durant huit années n’entrait, selon Amy, pas en ligne de compte, même si elle ne pouvait réellement savoir si l’impact sur sa psyché que le transfert mémoriel accidentel avait influencé son choix vers la blondeur. Nephilim était consciente que cela avait eut un impact sur elle, et elle n’avait cherché à le nier : comme avec Franklin, si elle avait conservée toute sa personnalité et sa personne, elle avait eut quelques difficultés au début, puis si les souvenirs étaient restés et les compétences avec, ils n’étaient que des souvenirs ; dans le cas de Frost, la mémoire améliorée d’Amaranth compliquait les choses : c’était toujours classé comme mémoire étrangère, avec plus de facilité même du fait de la différence sensitive flangrante, mais comme pour sa propre mémoire depuis sa transformation, l’italienne pouvait en un instant faire appel aux souvenirs de la Directrice Adjointe avec une précision absolue, précision qu’elle n’avait pas même avec ses propres souvenirs en tant qu’Amy ; c’en était à tel point qu’elle pouvait littéralement calquer la personnalité de l’époque d’Emma, chose cependant parfaitement contrôlée – et heureusement, considérant l’antipathie portée par Caitlyn à la Reine Blanche. Cependant, Nephilim ne pouvait nier avoir développé un intérêt pour les échecs et un petit faible pour le blanc depuis cet accident, effets secondaires limités s’ils en étaient, surtout qu’elle préférait encore le vert et le rouge. Les études de Frost restaient la période la plus débridée dont elle avait le souvenir, et un grand nombre de choses intéressaient Amy pour son couple ; les expériences d’Emma avaient réduites à néant la curiosité et les questionnements de l’italienne concernant une relation hétérosexuelle, et à défaut d’être répugnée par cela, Amy en était sortie renforcée dans l’idée de sa relation idyllique avec Caitlyn, ne regardant plus réellement quiconque d’autre qu’elle.
Etrange qu’il lui ait fallut comparer sa vie avec celle d’une autre pour se rendre compte à quel point elle était chanceuse, mais l’italienne n’en profitait que mieux de ce fait ; Caitlyn savait pour le coup de la mémoire, même si elle ne savait pas tout ce que cela avait rapporté à Amy. La brunette avait bien l’intention de lui faire quelques surprises, et pas le même genre qu’une couleur de cheveux. Ce voyage était l’occasion rêvé, et si elle avait été plus sure d’elle elle aurait déjà tenté plusieurs de ses expériences avec son aimée. Mais chaque chose en son temps. Les après-midis paradisiaques ne lui donnaient pas envie de tout gâcher en foirant ce qu’elle n’avait jamais fait de sa propre initiative et avec son propre corps. Elle essaierait peut-être aujourd’hui, elle ne savait pas bien ; mais avant cette aventure, il y aurait leur après-midi, et avant l’après-midi, il y avait l’épreuve.
Jeans, débardeur noir et chaussures de ville, une tenue simple et discrète pour l’italienne qui avait réunit ses cheveux bruns en un chignon ; elle était venue au naturel car c’était ainsi que son aimée aurait besoin d’elle. L’empressement d’Amy avait eut des conséquences, car elle avait forcé les choses. 1216 York Street, Quartier de Mission, San Francisco ; leur destination.
Amaranth n’avait pas cachée l’inquiétude d’Amy depuis qu’elles étaient montées dans le taxi, et une main sur celle de Caitlyn, elle la caressait doucement, la soutenant de ce geste comme du regard. Elle avait assez honte d’elle, et sa vivacité comme sa joie de vivre avaient cédé place au calme et à un soutien silencieux. Enfin, silencieux ou presque.
- Si tu veux qu’on revienne une autre fois, on le fera, s’enclin-t-elle doucement.
Ils approchaient, elle le savait. Amy ne décollait pas son regard du visage de Caitlyn, ne parvenant pas à distinguer s’il s’agissait d’une tristesse amer ou d’une nostalgie. Quoi qu’il arrive, elle serait là ; elle serait là pour Caitlyn. C’était leur décision, conformément au cœur qu’elles avaient en commun, et s’il fallait plus de temps, Nephilim aurait donnée l’éternité sans se plaindre.
C’était une étape obligatoire, cependant.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Mer 23 Jan - 22:57
Hey man slow down, slow down Idiot, slow down, slow down
- Si tu veux qu’on revienne une autre fois, on le fera
Elle cessa de jouer avec son nouveau téléphone portable flambant neuf, premier achat pour inaugurer un revers de fortune inopiné et franchement le bienvenu. Des téléphones jumeaux, aussi kitch que des talky-walky pour des gosses mais achat compulsif n’ayant d’autre but que le plaisir pur et simple. Les choses sérieuses venaient et avec elles une Caitlyn beaucoup moins bavarde soudain et beaucoup plus introspective. La rue, elle la connaissait par cœur alors que le Taxi la remontait, oui…par cœur et il semblait qu’elle remontait plus que du bitume, c’était ni plus ni moins le temps. Le quartier n’avait pas changé et elle se prit à sourire malgré elle par nostalgie, même les tags du Black Rose se lisaient encore délavés mais bien présent comme des témoignages d’une autre époque, quoique … qui pour dire que le temps n’étaient pas qu’un éternel recommencement et la vie des leçons qu’il nous fallait apprendre et réciter sans cesse ? Oui…Une Petite Rousse avec un cartable trois fois trop lourd pour elle qui clopinait vers l’école du quartier, une moyenne rousse avec des kickers aux pieds et une casquette à la manière d’un Bad Boy vissée à l’envers sur la tête qui traitait les passant de trou duc , une grande rousse avec une cigarette illégale aux lèvres, lunettes de baba cool et tenue street wears en train de trainer avec des latino du quartier histoire de « frôler la vie » avec les gangs rivaux. Oui, on pouvait trouver de tout sur ce trottoir, bien mieux qu’une DeLorean Volante, la plus intime des machines à remonter le temps, et puis c’était une route bien trop courte pour atteindre 88 miles/heure.
C’est l’antichambre de la vie cette rue, pas le point de départ, soyons franc. Mais la ligne qui conduisait à tous les futurs.
Ce n’était pas du tourisme, c’était un foutu pèlerinage, un retour aux sources même si l’eau ni était pas forcément des plus potables. Un instant, elle eut envie de crier au chauffeur, « Hey man ! Ralenti ! Mais ralenti Idiot ! » Chaque souvenir s’accrochait à elle comme autant d’instants de clichés rares d’une vie morcelée et éparpillée au vent capricieux. Un vent chaud, un vent ou se mêlait nostalgie et amertume.
- Non. Je suis heureuse d’être là. Je tourne une page…C’est encore plus beau puisqu’on l’fait à deux. C’est mon passé, tout ça…c’est derrière….mais j’crois que ca mérite d’être vu une dernière fois avant que le rideau ne tombe. J’aurai voulu ne le montrer à personne d’autre que toi. On a bien fait de prendre cette décision, ca va être difficile, mais on a bien fait. C’est con de dire ça maintenant…c’est juste…je t’aime, c’est tout.
C’était le cas et c’était tout l’enjeu de ce qui allait se jouer dans cet après midi. Il lui avait fallu du courage pour venir affronter ce qui dormait ici sous le toit de l’intimité. Oui beaucoup. Si le temps semblait s’égrainer de palissade en palissade alors que le véhicule remontait le quartier il fallait bien se douter que c’était aussi pour la ramener à des faits beaucoup moins agréables et des blessures qui ne s’étaient jamais réellement refermées depuis toutes ces années de fuite et d’errances. On dit cependant que dans la vie, l’endroit où vous avez grandi vous attire à lui comme un aimant ou vous empêche de prendre trop loin votre envol lorsque vous vous apprêtez à le fuir. Qu’importe la distance que vous pouvez y mettre, comme un boomerang, vous y reviendrez sur le tard ou bien trop tot. Ca n’a jamais été aussi vrai que pour quelqu’un comme Caitlyn qui allait jusqu’à parfois se sentir presque nostalgique d’elle-même.
La rue qui ne semblait pas vouloir en finir et où se trouvait cette demeure qui l’avait vu grandir et murir et qui l’avait surtout vu souffrir. Une souffrance relative puisque sa mutation ne la destinait pas à ce genre de souffrance, mais dont la couleur était bien plus acide et bien plus cruelle. La souffrance de l’âme qui inévitablement finissait par faire chavirer l’esprit dans les pires excès. La violence, la drogue, le désespoir et par-dessus tout, les orages d’été. Elle s’en souvenait bien de cet orage, frappant, aussi imprévisible que la malchance et aussi impitoyable que la fatalité, aussi noyant de larmes qu’une mousson, aussi humiliant qu’une église sans dieu. Ils étaient aussi là-bas les orages , au bout de cette rue à l‘origine de cette vie. Oui, mec, ralenti donc, ralenti, espèce d’idiot, ralenti, ralenti donc ! Parce qu’il y a des rendez-vous qui peuvent attendre lorsqu’on sait qu’on les tiendra quand même, parce qu’il y a des souffrances qui veulent rester muettes mais qu’on doit un moment ou un autre avoir le courage d’affronter une fois pour toute afin d’aller de l’avant et de puiser dans cette force qui sommeille et qui nous permettra d’affronter d’autres épreuves et d’autres combats à venir. Parce que les livres qui sont les plus difficiles à fermer sont ceux qu’on a écrit avec des larmes et du sang et dont les pages continuent d’écorcher les mains des décennies plus tard.
Alors même si tout fuit, rien ne se perd jamais, rien ne s’évapore non plus alors que ce taxi, anonyme, fend la route pour enfin immobiliser sa course devant une bâtisse commune comme on en a vu des milliers, une bâtisse remplie d’histoires, certaines qui prêtent à sourire et qui ont les accents de petite fille rousse grondée alors qu’elle se hisse sur une chaise pour subtiliser un pot de nutella, certaines qui prêtent à pleurer lorsque la mère de la petite fille la cache dans un placard pour qu’elle l’échappe à l’ire d’une homme ivre qui s’en prend à bien plus fort que lui dans le fond. Mais le véhicule a déjà fini de remonter le temps et déverse ses passagers sur le bitume en cette destination qui se découpe pourtant sous un soleil clément. Elle n’a pas peur, elle lui tient la main et contemple d’un œil curieux cette devanture dont elle se surprend à n’avoir oublié aucun des détails, aucunes des imperfections et aucunes des milles anecdotes qui lui reviennent à l’esprit. Elle reste là, lui tenant la main, toujours. Interdite et comme stupéfaite d’être ici, d’être si loin et là enfin elle réalise, là enfin elle comprend pour la première fois ce qui l’a amené à faire ce voyage, ce qui l’a conduit à trouver la force d’être aujourd’hui devant ce qui fut son passé. Cette maison, la réponse est limpide, quasi diaphane.
Elle n’est pas chez elle.
Elle habite ailleurs et surtout dans le cœur de ceux qu’elle aime, c’est là qu’est son vrai pays. On n’appartient pas à un pays, on ne s’enorgueillit pas d’une bannière qui peut bien flotter en un message trompeur. On ne se doit qu’à ceux qui vous aiment. C’est pour attester de cela qu’elle est enfin là aujourd’hui.
Non, Emilie Kenneth n’est pas chez elle, elle est ici en simple touriste.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Jeu 24 Jan - 1:41
- Non. Je suis heureuse d’être là. Je tourne une page… C’est encore plus beau puisqu’on l’fait à deux. C’est mon passé, tout ça… c’est derrière…. mais j’crois que ca mérite d’être vu une dernière fois avant que le rideau ne tombe. J’aurai voulu ne le montrer à personne d’autre que toi. On a bien fait de prendre cette décision, ca va être difficile, mais on a bien fait. C’est con de dire ça maintenant… c’est juste… je t’aime, c’est tout.
- C’est pas tout, c’est plus important que tout. Je t’aime aussi, et ces noms ne seront jamais con, pas pour moi, tant que c’est toi qui les prononce.
La réponse de Caitlyn avait mit un temps à venir, à l’inverse de celle d’Amy. Peut-être l’avait-elle retirée, surement même l’avait-elle retirée à une nostalgie dont elle ne comprenait rien, mais l’italienne était là ; son aimée savait qu’elle était là, mais elle voulait renouveler ce serment. Ce qui touchait Fuzzy touchait Nephilim, et c’était leur décision comme le fait qu’elles doivent tourner une page ensemble ; une page de la vite de Cait’, une page douloureuse et qui avait énormément contribuée à faire d’elle ce qu’elle était aujourd’hui.
Il n’y avait pas que la douleur ; oui, il y avait de la douleur et de la tristesse, mais il y avait également d’autres choses. De la joie ; rien n’était jamais tout noir ou tout blanc, c’était des nuances de gris bien que les deux extrêmes en fussent aussi. Orage d’été, ce n’était pas que l’écho du malheur d’un père adoptif tapant sur une fillette, c’était également l’amour d’une mère adoptive cherchant à la protéger. Il y avait eut un frère également, bien différent de l’actuel, tout aussi protecteur mais bien plus héroïque, enfin aux yeux de la jeune femme.
Le décor défile par les fenêtres du taxi alors qu’Amy joignit son regard à celui de Caitlyn, essayant d’imaginer quelques fantômes hantes les rues qu’elles contemplent. Elle savait déjà qu’il y avait des scènes qu’elle n’avait pas connues, et d’autres qu’elle aurait aimée que Cait’ ne connaisse pas, mais toutes échappaient à sa vue. Elle apprenait des choses, tirant du décor un nombre incroyable d’informations. Informations qui ne lui importaient pas, seule la rousse au premier plan ayant une réelle valeur. Et la plus grande valeur de toute.
A travers la vitre, Amaranth regardait non-seulement au dehors, mais également les reflets de Fuzzy. Que pouvait-elle bien voir ? Les scènes avec sa bande à la Rose Noire ? Les scènes de son enfance avec des amis plus innocents ? Des passages avec Kyle ou avec sa mère ? Surement un peu de tout cela.
Plus un mot, plus un mot d’échangé, car elles n’en avaient pas besoin : une main dans une autre, que pouvait-elle dire de plus ?
Le paysage défilait et les points d’accroche pour les yeux de Caitlyn également, Amy lisant sur les reflets comme elle l’aurait fait sur le visage de son aimée. Tristesse, joie, un peu de peur et de colère ; de la nostalgie, de l’appréhension, mais de la résolution également. Clore un chapitre depuis longtemps terminé, tourner une page depuis longtemps écrite, voilà ce qu’elles étaient venues faire, voilà ce qu’elles feraient. Ensemble.
La voiture s’arrêta devant une maison classique américaine, avec une grande fenêtre à double volets et une porte après un escalier extérieur, sous laquelle se trouvait un garage. Toit plat, murs blancs, escaliers gris, et même une cours arrière, elle était harmonieuse au visuel et aurait été charmante si Amy n’avait su ce qui s’y était passé. Elles descendirent, toutes deux du même côté, l’italienne payant la course comme elles l’avaient convenu avec un argent que Caitlyn avait fait à elles deux. Puis elle s’en retourna vers son aimée, reprenant la position qui était sienne, et qu’elle n’aurait échangée pour rien au monde.
Fuzzy restait interdite, observant la maison comme elle observerait un tableau, un tableau de son passé. Toujours aucun mot, toujours main dans la main. Amy la regardait, simplement, la laissant affronter les souvenirs tout en la soutenant. Elle était là, elle était là et le resterait. Le rideau pourrait tomber sur cet acte, sur le suivant et sur celui d’après, l’italienne serait toujours là pour Caitlyn, elle voulait être toujours là pour Caitlyn.
Un petit sourire sur les lèvres de Cait’ alors qu’elle parvient à une conclusion qu’Amy ignore, mais que dans la douce lumière du soleil californien comme dans les yeux de Fuzzy, elle sait positive. Et ce qui fait sourire Caitlyn la fait sourire elle aussi.
Amaranth fait un pas en avant, sans lâché son âme de la main, se plaçant de biais par rapport à cette dernière. Elle attend de capter le regard vert comme l’Eden et ne sourit que de plus bel lorsque Fuzzy la fixe : un sourire admiratif et encourageant, soulignant un regard aimant, partagé entre l’admiration et la bienveillance.
Caitlyn est belle, dans le soleil du matin, dans son interdiction face à ces événements certes malheureux mais qui l’ont conduite à devenir ce qu’elle est aujourd’hui ; elle n’est pas venue rouvrir des blessures du passé, elle est venue porter leur deuil.
- On y va ? Ensemble.
Première parole, une question ; seconde, une affirmation. Elles ont fait ce voyage, elles ont prise cette décision, il est désormais tant qu’elles accomplissent ce pourquoi elles ont fait tout cela ; qu’elles l’accomplissent ensemble.
Amaranth attendrait que Caitlyn s’avance pour se mettre à marcher à son tour, sans la quitter des yeux, de la main ou du cœur.
Elles allaient grimper ses escaliers et voir cet intérieur si longtemps hanté pour y rendre les fantômes qui les avaient suivit, pour y apaiser les esprits et les cœurs. C’était un passage important, mais Amy avait retenue la leçon.
- Promit, j’essaie pas de te porter cette fois, ma chérie, lui sourit-elle une dernière fois, alors qu’elles arrivent au pied des escaliers.
Un seuil de leurs vies, de leur vie, mais un seuil qu’elles franchiront côte à côte, ensembles. C’était cela qui importait le plus pour l’italienne, et ce pour une simple raison : elle aimait Caitlyn. Et ces mots, cette pensée, ne seraient jamais cons.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Dim 27 Jan - 15:42
Un léger sourire comme unique réponse, non, on ne la porterait pas cette fois ci et Dieu sait qu’elle détestait cela. Alors qu’Amy s’apprêtait à franchir le seuil, elle s’immobilisa à nouveau et se tourna un instant pour embrasser du regard et de manière circulaire toute la rue qui s’étalait à partir de ce point d’ancrage qu’était le début d’un univers à explorer à l’aube de sa vie et exploré depuis. Ayant promené de manière nostalgique son esprit sur cette vision à la fois nouvelle et ancienne, elle termina son tour d’inspection sur la bâtisse et se prit à écraser un rire bref en montrant d’un geste amusé une dépression près du mur du garage.
- Un soir, Kyle complètement défoncé à emboutit le Break en voulant le rentrer dans le garage à une heure du matin…Bordel, qu’est-ce que ça avait gueulé ce soir-là. Lui s’marrait comme un con, John était excédé et Jessie…ben c’était Jessie quoi…transparente et tremblante. Pour moi, c’type était un vrais héros, mon frère…surtout quand il a regardé l’père pour lui dire en forçant le ton et haussant les épaules « merde…je ne pensais pas vous avoir réveillé ». J’ai toujours cru qu’il l’avait fait exprès en fait. Peut-être que lui aussi il voulait foutre le feu à cette baraque parce qu’elle l’étouffait…Mais tu vois, c’est comme du chiendent, ça s’accroche comme un mauvais souvenir. Lui n’est plus là pour en parler, elle si.
Elle secoua la tête d’un air navrée, puis s’emparant des clés commençant à gravir les marches prenant bien soin de les monter avec Amy à ses côtés. La clé joua facilement alors qu’elle murmurait à voix basse, toujours en un état second.
- Un sacré saut d’le temps, Amour. Il était trois heures du mat quand j’me suis cassé d’ici…j’avais une guitare et un sac de voyage, 100 dollars…et c’est tout. T’as déjà traversé les USA en stop et en bus ? C’est moins cool que ça en a l’air.
Le courrier sur le sol, cependant pas assez pour justifier que personne ne venait régulièrement. Le cabinet d’avocat sous-traitait peut être ? Ce couloir aux couleurs si vives et cette odeur de renfermé, cette odeur d’un temps poussiéreux, comme mort ou en attente d’empoisonner encore d’autres occupants, qui sait ? Des draps blancs posés sur de rares meubles, des tableaux colorés sur le mur. Pas la force de parler, chacune des choses de cette pièce étaient horriblement douloureuse et empeignées d’une telle surcharge émotionnelle que ca la mettait dans un état second. Son regard de plus en plus troublé s’accrocha à l’entrée du living sur le tableau mural recouvert d’un drap et sans en dire d’avantage, elle traversa le couloir pour le tirer d’un geste vif dévoilant à la vue un large cadre de bois constellé de photographies divers. Un panel d’une vie de famille, toute une vie en quelques clichés. Elle recula d’un pas, portant la main à sa bouche en un geste de panique. Son regard sautait d’un cliché à l’autre et aucun son ne parvenait à émerger de ses lèvres devenues tremblantes. Cette photo anonyme, d’elle enfant à six ans, cette autre d’elle ado aux cheveux bien trop courts dans sa période « garçon manqué », cette autre prise à un spectacle de fin d’année, les pieds dans l’eau alors qu’elle incarnait Juliette dans une pièce de Shakespeare, cette autre en tenue hippie, prise sur les marches du centre-ville avec son « boyfriend » de l’époque, une photo d’elle à la fac, perdue dans la foule.
Enfin et ce fut là qu’un son sortit enfin de sa gorge et que d’un geste tremblant, elle décrocha la photo du panneau, une photo prise semblait-il à l’extérieur de la maison sur le mur de couleur bleue où elle posait en souriant, a demi agenouillée sous une lumière assez vive.
- Tain…Celle là…Elle a été prise trois jours avant qu’je parte…par Kyle…j’l’ai jamais vue développée..merde..ca..c’est…Par le sang du Christ.. c’est…
L’image tremblait dans sa main alors qu’elle cherchait à accrocher du regard sa compagne tandis que son visage se décomposait littéralement, menton tremblant et lèvres frissonnantes. Son attitude entière était un cri de détresse long et interminable.
- Oh…ooooh…
Ce fut tout ce qu’elle parvint à articuler, figée là devant se mur et confronté à une partie de sa vie comme une toile accusatrice de ce qu’elle était avant que le monde bascule et ne la rattrape. A peine eut-elle la force de tendre ses bras et de se réfugier dans ceux de l’Italienne. Elle s’effondra aussi tôt ne réussissant plus à contenir les sanglots qui la brisaient littéralement en deux, lui coupant le souffle et l’empêchant de parvenir à s’exprimer. D’une voix tremblante entrecoupée par les armes et une respiration difficile, elle articula.
_ Qu’est ce que..j’ai fait…Mon dieu…qu’est ce que j’suis devenu…dis moi..que j’suis pas un ..un putain d’monstre…dis moi..que j’suis..quelqu’un..d’bien…ca fait mal..Si mal…
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Lun 28 Jan - 12:16
Un sourire pour toute réponse ; pouvait-il y avoir quelque chose de plus beau ?
Amy savait parfaitement que ce n’était pas la tasse de thé de Caitlyn que de se faire porter pour franchir des seuils symboliques, mais la vision romantique de l’italienne accordait beaucoup d’importance à ce fait ; elle adorait cela, d’ailleurs, être portée dans des bras aimants, ses mains en collier autour du cou et son regard contemplant le visage de celle qu’elle aimait. Petits problèmes cependant : dix centimètres et quelques kilos de plus, sans compter la réactivité grandement accrue ; du coup, forcément qu’elle avait tendance à inverser les rôles, car la place comptait moins que l’acte. Mais son aimée n’aimait pas cela, alors elle y échapperait autant que possible. A elle d’être suffisamment rapide le jour du mariage…
Amaranth s’arrêta simultanément à Fuzzy, regardant son visage puis là où se dirigeait son regard, accomplissant le même panoramique des environs, analysant à regret ces derniers sans parvenir à profiter de la simple beauté du paysage ; elle y arrivait, à s’extasier devant certaines des merveilles de San Francisco, mais ici, malgré tout ce que cela représentait pour Caitlyn, elle ne parvenait à y voir qu’une rue ; une rue et les innombrables traces des vies qui avaient été, ou étaient encore, ici.
Une inspiration la conduisit de nouveau à son aimée, sur qui elle put lire la joie, avant même qu’un petit rire ne vienne la confirmer ; une trace de choc sur le mur du garage. Un trace dont elle eut l’histoire : Kyle avait emboutit la voiture. Peu étonnant que cela ait gueulé, surtout connaissant la famille ; peu étonnant qu’il se soit marré, surtout connaissant le frangin. Il avait été un modèle, pas forcément un bon mais un modèle quant même, pour Fuzzy, mais plus important que le reste, il avait été un grand frère, un grand frère protecteur. Aujourd’hui disparut, réduit en cendres comme le passé de la Ptite Rousse, mais une figure positive de son enfance, et il n’y en avait pas beaucoup.
- Peut-être que lui aussi il voulait foutre le feu à cette baraque parce qu’elle l’étouffait…Mais tu vois, c’est comme du chiendent, ça s’accroche comme un mauvais souvenir. Lui n’est plus là pour en parler, elle si.
- Je suis sure qu’il nous regarde à l’heure qu’il est, ou qu’il soit, répliqua-t-elle doucement, pour ne pas laisser la tristesse s’emparer de Cait’.
Oui, Amy croyait en Dieu, elle croyait au Paradis et à l’Enfer, pour la simple et bonne raison qu’elle avait besoin de savoir où irait Caitlyn, lorsque tout serait finit. Cependant, le Paradis ne serait jamais qu’un enfer plus doux, car leur paradis était ici, ensembles, mais Hopes avait aidé Nephilim à accepter le fait qu’un jour, ce paradis n’existerait plus que dans leurs cœurs. Les gens ne disparaissaient pas tant qu’on gardait le souvenir d’eux, tant qu’on honorait leur mémoire et qu’ils continuaient à vivre en nous, à travers nous. Nephilim voulait l’immortalité pour Caitlyn, par égoïsme, mais elle ne savait pas comment la trouver, et elle avait peur du prix. Des événements récents avaient montré qu’il y avait des choses avec lesquelles il ne valait mieux pas jouer, et ces choses étaient malheureusement reliées à l’immortalité, de prêt ou de loin.
Amaranth se remit en marche en parfaite synchronisation avec Caitlyn, copiant parfaitement le mouvement de son aimée, par habitude comme volonté. Elles gravirent les marches sans en ressentir la lourdeur, mais à l’ouïe de l’italienne, la clé résonnait comme un glas.
- Un sacré saut d’le temps, Amour. Il était trois heures du mat quand j’me suis cassé d’ici… j’avais une guitare et un sac de voyage, 100 dollars… et c’est tout. T’as déjà traversé les USA en stop et en bus ? C’est moins cool que ça en a l’air.
Question rhétorique, usitée pour détourner l’attention de la personne même qui l’avait posée ; non, Amy ne savait pas ce que cela faisait de traverser les USA en stop et en bus, elle savait simplement que c’était un exploit ayant dû prendre plus d’un mois et nécessité bien plus que 100$. Trois heures du matin quant elle était partie, dix quant elle revenait, sept heures de différence ; le chiffre de Dieu, un bon présage. C’était complètement stupide de raisonner ainsi, mais depuis qu’elle était ici, l’italienne ne pouvait s’empêcher d’essayer de trouver des signes partout pour ce prouver à elle-même que cela allait marcher et que malgré les épreuves, il y aurait toujours des moments de bonheur. Elle ne savait pas si c’était le climat californien ou simplement un déséquilibre hormonal, mais elle était prise d’un optimisme et d’une joie de vivre depuis l’après-midi précédent qu’elle en devenait parfois maladroite dans ses mots comme dans ses pensées. Elle n’avait cependant pas envie de remédier à cela, même si cette joie en plan de fond devait laisser place à d’autres choses par rapport à ce que ressentait Caitlyn.
La porte s’ouvrit sur un vestibule simple, guère plus qu’un couloir doté d’une penderie en réalité, et à peine l’ouverture commençait à être entrebâillée que les sens d’Amaranth commençait à faire leur office, captant les informations utiles à son esprit pour tirer des conclusions. Tout d’abord, l’odeur, puis la vue, et enfin, le toucher ; car Amy toucha, tant des yeux que des mains, effleurant légèrement les murs tout en entrant à la suite de Caitlyn, levant son regard vers les autres pièces comme les angles de celle-ci. Le silence morne d’un passé, les odeurs lourdes d’un passé, seule l’apparence présentait quelque chose de nouveau, ayant été entretenue. Ménage artisanal, une seule personne, droitier à en juger aux marques sur les papiers peints du plafond.
Une personne qui entretenait mais ne relevait pas le courrier, constata l’italienne lorsqu’elle posa le pied sur des lettre ; laissant Caitlyn continuer plus avant, Nephilim se pencha pour ramasser les enveloppes ; une dizaine, origines diverses. Le courrier des Kenneth. Cela ne regardait pas Amy, qui après les avoir prises en main, s’en retourna à la suite de son aimée, elle put pénétrer dans la pièce suivante, où les meubles avaient été couverts de draps blancs pour les protéger de la poussière. Contemplant la pièce, elle vit que sur la table avait déjà été déposé d’autres courriers, surement par la femme de ménage, et tout en continuant de scruter son environnement, elle alla y déposer négligemment sa charge.
Quelque chose d’autre avait déjà attiré son attention, sur le mur, devant Caitlyn ; en ôtant un linceul d’un cadre, cette dernière avait dévoilé un témoignage du temps bien plus significatif que toute la poussière du monde, volant ses droits au temps lui-même pour dévoiler le passer. Des photographies, dont le cerveau d’Amaranth eut tôt fait de faire le tri.
Un pas, puis un autre, alors qu’elle s’approchait pour les voir de lui prêt, tendant la main. De deux, deux doigts suffisant à caresser ce passé avec plus de délicatesse que ne l’eut put un plumeau, de peur de les casser ; c’était du cristal, c’était du sable, c’était de la neige : si elle appuyait trop fort, l’italienne avait peur de briser ce qu’elle voyait devant elle. Une inspiration de Caitlyn, alors qu’elle se faisait face, et qu’Amy glissait dans le flot du temps, déphasée avec le présent.
Une petite bouille rousse d’une demi-douzaine d’année, avec couette et toupet dans une chemise blanche et un gilet à carreau ; la forme du visage, elle avait perdue des joues en devenant adulte, mais ces yeux, ce nez, cette bouche, ce menton… La bouche d’Amaranth s’entrouvre.
Un autre visage, une autre époque, âgée de plus du double de la précédente, le menton, le nez et les yeux n’ont pas changé, la bouche en revanche, il y a quelques boutons d’acné que les crèmes alcoolisées n’ont pas réussies à enlever. La coupe aussi est différente, courte à la garçonne, et qui pend à son coup se trouve un objet, un objet d’importance. De sa main libre, Amaranth relie l’objet de la photo à celui qu’elle porte au cou.
Un cliché en noir et blanc ; même période que la précédente, immortalisant à travers le temps un sourire et un rire qui raisonnèrent. Le style est radicalement différent, c’est un rôle. Un rôle qui lui allait si bien, un rôle qu’elle tentait de faire devenir vie. Le menton, le nez, les yeux, la bouche, le sourire, tout est là, la chevelure également et les joues ont enfin trouvée leur place. Nue pied dans l’eau, main croisée, elle est admirable. Et Amaranth admire.
Nouveau cliché, nouveau personnage ; elle est là, presqu’adulte maintenant, assise dans la tenue de sa mère. Sourire, menton, nez yeux, bouche, joues, même l’expression de joie est reproduite à merveille, un nouvel instant d’une vie qui semblait pourtant si joyeuse. Seul point d’ombre qui l’illumine, il se tient à côté d’elle, et une pointe de jalousie monte ; il n’est cependant qu’une ombre, une ombre vite occultée tant elle est proche, tant elle attire l’œil. Et Amaranth souffre à en détacher le regard.
Un nouveau visage, le dernier, de biais identique aux précédents mais si différent pourtant ; toujours cette physionomie parfaite, toujours cette confiance et cette innocence. L’inquiétude mêlée à la fierté de voler de ses propres ailes. La croyance, au font de ces yeux, en l’avenir. Il ne lui manque que les rides au coin des yeux, et c’est elle. Et ces petites rides aux coins des yeux, ce petit détail qui transparait uniquement quant son regard, malgré les épreuves, malgré le passé, ce couvre de bienveillance, la couve, couve leur amour d’une tendresse inégalable, Amy se retourne pour les voir.
Caitlyn était là, tremblante, une autre photo dans la main. Les mots, les mots eurent du mal à franchir les lèvres, les mots faisaient mal, avant même qu’elle ne les prononce. Cette photo, c’était la dernière photographie de Caitlyn Emilie Kenneth, prise trois jours avant la fugue, par son frère. Cette photo, ce n’était pas qu’une souvenir, c’était de l’inédit également. Cette photo, c’était ce qu’elle avait perdu.
Le regard vert vint sur l’italienne alors qu’Amaranth analysait ce qu’il se passait alors même que cela se passait ; tristesse, douleur, regret, honte… tant de choses, trop de choses. Une inspiration, put une syllabe, une unique syllabe. Elle n’eut le temps d’être entrecoupée de soubresaut que déjà Nephilim réagissait pour lâcher là ce qu’elle tenait en main et rejoindre son aimée pour la serrer dans ses bras. Les pleurs, les pleurs du passé, les pleurs d’une vie brisée par le destin, qui tentait de ce reconstruire.
Caitlyn n’avait jamais pensée que cela se déroulerait comme cela. Sur la première photo, elle avait l’innocence de l’âge et malgré les coups, la naïveté de croire que tout était bien. Sur la seconde, elle se cherchait, tendis que sur la troisième, elle c’était trouvée. La quatrième et la cinquième la montraient s’élançant dans la vie qu’elle aurait dût avoir, et la dernière, Amy ne la vit pas.
Une main dans le dos et l’autre dans la nuque, la serrant fort contre elle, tempes contre tempes, elle la berça doucement, lui soufflant de se calmer, que cela allait aller.
- Qu’est ce que… j’ai fait… Mon dieu… qu’est ce que j’suis devenu… dis moi… que j’suis pas un… un putain d’monstre… dis moi… que j’suis… quelqu’un… d’bien… ca fait mal… Si mal…
Un déchirement, et les ailes de plumes rouges vinrent enlacer Caitlyn à leur tour, la plongeant dans ce cocon protecteur chaud, douillet et duveteux qu’elle connaissait si bien. Toujours l’éternel « shut », murmure non-pas du vent, mais de l’amour. Amaranth cligna des yeux, s’éloignant un peu de Caitlyn pour lui faire face, ses membranes nictitantes renvoyant à Fuzzy son reflet. De la nuque de la rousse, la main de la brune remonta avec autant de douceur qu’elle n’en avait eut pour toucher les photos, et elle passa sur le visage de Caitlyn en une caresse silencieuse.
- Tes masques sont enlevés, Cati ; tous tes masques. Je te vois telle que tu es. Mes yeux te voient telle que tu es. Tu n'as pas oubliée : lorsque tu douteras de toi, regardes-toi à travers mes yeux, à travers les yeux du cœur. Vois-toi comme je te vois, vois-toi comme tu es. Que vois-tu, Cait’ ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Sam 9 Fév - 21:05
Que vois-tu, Cait’ ?
Le visage encore défait par les larmes, la bouche entrouverte dans cette alcôve qui n’était qu’à elles, elle la regarda en levant timidement les yeux vers les siens pour s’y perdre en un instant d’éternité dont on ne pourrait mesurer la durée. Puisque tout était là, dans ses iris aux parfums de sécurité et d’amour inaltérable. Puisqu’il n’a jamais été question d’une autre vérité que celle qu’elles se sont forgée et s’échangent à loisir dans l’abandon de l’autre. Puisqu’il est de ce matériel du cœur qui ne souffre ni des affres du temps, ni des morsures corrosives du doute. Puisque les mots n’ont pas ce pouvoir qu’ont les âmes quand elles symphonisent de concert afin d’éblouir le monde d’une partition anonyme mais essentielle. Elle la tient sa réponse qui s’offre dans un regard percevant la tendresse de tout un univers et les promesses d’un autre qui reste à explorer. Et là dans un puits d’amour sans fond, elle trouve ce qu’elle est venu chercher et cette force qui lui permet de se ressaisir encore une fois. Pas de souffle amorçant une réponse. Rien de tout ce qui pourrait être superflu en cet instant. Et elle l’embrasse avec passion, fermant enfin les yeux sur cette réponse à chérir en une autre réponse muette dans une question à peine ébauchée mais à s’éclater les tympans par sa puissance passionnelle. Oui, elle voit. Oui, elle se voit toutes les deux, l’une et l’autre comme impossible à séparer tant elles sont fusionnées l’une et l’autre.
Et ce baiser long et si significatif fut surement l’un des moments les plus inoubliables de cette fusion du scellée de ses lèvres offertes jusqu’à la dance lente mais enivrante de leurs langues pour s’achever presque en un regret par cette signature si caractéristique et si unique. Elle resta une longue minute en ses bras à respirer son odeur, odeur légèrement parfumée qui lui était propre et qu’elle était capable de discerner parmi mille, elle laissa le temps pleuvoir sur elles en une mutuelle indifférence qu’ont ces amants vivant l’un de l’autre en une belle étreinte indestructible et subtilement narquoise. Un rire bref alors qu’elle affiche l’émail de ses dents, baissant le menton, front contre celui de son aimée.
- J’crois..qu’t’as tout niqué ton t-shirt.
Elle se dégagea du cocon, signifiant que par sa douceur et ses mots, la jeune Italienne avait su une fois de plus la ramené de ses égarements émotionnels l’ayant fait chavirer comme un navire prit en pleine tempête. Amy restait son phare et comme toujours dans la tourmente, elle parvenait à la guider à bon port. Elle se contenta de lui tendre la photo qu’elle tenait fermement dans la main tout en murmurant.
- Ca s’rait con de tout jeter au feu…c’est mon passé tout ça. Je vais faire vider les lieux et tout stocker dans un garde meuble a New York, j’suis sûre qu’on pourra récupérer des..des trucs quand on s’installera à deux. En attendant, j’ai pas super envie d’voir ma future femme offrir la vue de sa parfaite anatomie mammaire à tout Cisco. Heureusement, j’crois que tu fais la même taille que Jessie. J’crois qu’on va bien te trouver un truc genre Flower Power vintage qui passera super bien ici.
Elle c’est ce qu’elle fit en effet, prenant de longues minutes à traverser les pièces, fournissant quelques anecdotes amusantes, touchantes, parfois tristes mais toujours noyées d’une pudeur qui était sienne, pas de misérabilisme, juste des faits pour qu’elle comprenne ce qui la retenait ici. De cette chambre insipide d’adolescente aux murs recouverts d’idoles musicales qu’on aurait pu croire sorti de 10000 autres maisons anonymes, à la chambre de Kyle transformée en sorte de fourre-tout. Etrangement, rien de vraiment personnel qui pouvait lui ressembler dans sa folie, c’était chez elle sans vraiment l’être, à l’image de sa vie qui s’était déroulée au dehors. Un lieu, un passage, mais certainement pas un cocon, ni un nid. Ce n’était pas ici qu’elle s’était construite même si c’était ici qu’elle avait grandi. Au moins, elles avaient un véhicule à disposition à présent ! Et c’est alors qu’elles examinaient la vieille Ford qui démarra au quart de tour qu’une voix venant de la rue se fit entendre, voix grave à l’intonation trainante et l’accent hispanique.
- Buenos días señoritas, J’peux savoir c’que vous faites ici ? Por Favor ?
Il se tenait droit comme un « i » en une posture un peu trop franche, mains dans les poches d’un panta court sous une chemise courte bariolée largement ouverte sur un torse velu dont les muscles pris dans un embonpoint trahissaient des jours plus sportifs et ajoutait à des traits creusés d’un visage massif et barbu une évidence d’un homme dans la force de l’âge. Il semblait réellement soucieux sous sa question polie et calme et il se dégageait de lui un charisme placide d’un homme respecté mais l’évidence de quelques cicatrices sur les bras et la naissance d’un bouton de rose noire tatouée au niveau du cœur que le tissu masquait en partie trahissait un passé sans doute bien moins respectable et d’autant plus mouvementé. Amy restait près de la portière ouverte côté conducteur et pouvait à loisir l’observer puisque lui la dévisageait de loin avec inquiétude mais pas de peur, la voix de Cait’ perdue dans l’habitacle l’empêcha de prendre l’initiative d’une réponse.
- Retourne dans ta cahute, pouilleux, c’est chez moi ici. T’es flic ou…hum..Par le Sang Du Christ ? M..Miguel ???
Son visage passa de l’hostilité à la joie éclatante alors que l’hispanique affichait un regard suspicieux.
- Ve..Vérole de moine !! Catarina ?? Ben Merde…C’est toi…Qu’est-ce que tu fous ici ?
Se dégageant de la voiture dans l’intention de le rejoindre, elle adressa quelques mots rassurant à sa compagne, tout en gesticulant.
- C’est un ami ! Le meilleur pote de Kyle, c’est mon voisin, on a trainé ensemble, il habite à deux pas d’ici
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Sam 9 Fév - 23:24
- Que vois-tu, Cait’ ?
Pas un mot. Amy s’était attendue à des mots, des mots pour toute réponse, mais il semblait que leur pouvoir était trop limité pour contenir une telle réponse. L’italienne contempla sur le visage de son aimée les émotions se dessiner, alors qu’une main invisible chassait tristesses, douleurs, regrets et hontes, pour y laisser quelque chose de tellement plus fort. Pas un mot.
Pas un mot mais un baiser ; pas n’importe quel baiser, le baiser. Un baisé tellement plus unique que les autres, un baisé dont la saveur semblait nouvelle, inédite, faisant pâlir tous les autres. Un baisé défiant le temps et l’espace, les effaçant l’un comme l’autre, pour un fragment d’éternité qui aurait put durée des années qu’il en aurait encore été trop court. Elle ne pensa à rien d’autre durant ce baisé, si elle pensa ; Nephilim n’aurait su le dire. Le ressenti avait été tellement fort qu’elle avait été incapable de considérer autre chose que ce baisé, matérialisation de leur amour. Ses ailes frémirent quelques peu, indiquant à l’une comme l’autre qu’elle ne tiendrait plus longtemps avant de se laisser emporter par le flux émotionnel ; ce fut ainsi à regrets et presqu’avec culpabilité qu’Amy contempla le baiser ce terminer. Cependant, elle n’en signait pas moins sur les lèvres de sa Cati, comme toujours.
Puis elle profita de ses secondes rallongées pour ce perdre dans le regard de son aimée encore quelques instants, souriante et rêveuse, alors même qu’un autre sourire se dessinait sur les lèvres de Fuzzy.
- J’crois… qu’t’as tout niqué ton t-shirt.
Mesdames et messieurs, préparez-vous à un atterrissage d’urgence, retour à la réalité imminent et brutal.
- En effet, concéda Amy en baissant le regard sur son vêtement qui pendait lamentablement à ses bras, ouvert sur tout le dos ; bon, un de moins, encore. Il ne sera pas mort en vain.
Un petit sourire amusé face à sa maladresse adroite, même si une partie de ses pensées étaient déjà tournée vers trouver une solution à cette gaffe qui aurait put être charmante, si elles avaient été chez elles, ou qu’Amaranth avait eut le moindre haut de rechange. Bah, au pire, une agrafeuse et cela tiendrait le reste de la journée ; venant du Mezzogiorno, Amy était habituée aux fringues « survivantes », ses jeans étant les parfaits exemples : acheté, jean, ils devenaient penta-court, puis short et enfin jupe à mesure qu’elle les abimait. Bon, la plupart des vêtements qu’elle possédait désormais ne pouvaient pas survivre à un tel traitement, c’était bien dommage d’ailleurs.
Caitlyn s’échappa à son étreinte, les ailes s’écartant non sans la caresser de leurs plumes, avant de revenir dans le dos d’Amaranth, repliées. Nephilim reçue comme un présent du ciel la dernière photographie comme les paroles de son aimée. Elles n’allaient pas tout cramer, une chose qu’elle-même avait anticipée depuis longtemps mais le fait que Fuzzy le précisa la rendait officielle, et partagée. Surtout, cela démontrait qu’elle acceptait son passé, comme elle le dit elle-même. Amy ne put rien faire d’autre qu’écouter et la regarder, en silence, et avec un sourire léger. Sourire qui s’agrandit lorsque Cait’ parla de s’installer à deux ; l’italienne savait ses jours sur le sol américain comptés, son visa ne durant pas éternellement, cependant, l’idée d’habiter avec Caitlyn, dans leur propre appartement, un véritable appartement, la ravissait. Certes, elle n’avait pas de plan si elle sortait de l’Institut et n’avait pas réellement envisagée l’idée, mais le fait de ne pas avoir de plan ce traduisait, à ces yeux, par la possibilité d’en faire, justement. D’en faire ensemble.
- En attendant, j’ai pas super envie d’voir ma future femme offrir la vue de sa parfaite anatomie mammaire à tout Cisco. Heureusement, j’crois que tu fais la même taille que Jessie. J’crois qu’on va bien te trouver un truc genre Flower Power vintage qui passera super bien ici.
En effet ; il n’y avait pas de droit à l’image, tout était pour Caitlyn et à son usage unique. Puis, Amaranth ou pas, Amy n’aurait pas été capable d’une telle dés-inhibition. Oui, se balader en tenue d’Eve devant son aimée ne plus posait plus aucun problème, mais de là à ce la jouer nudiste, il y avait encore de la marge. Par contre, le genre Flower Power, c’était pas le sien ; Seigneur-Dieu, heureusement qu’elle était loin de l’Institut, où certains la considérait déjà comme une plante malgré que le Fauve ait prouvé que ses tissus étaient animaux, comme les humains. Amy la Plante Hippie, très peu pour elle, surtout qu’elle ne se sentait pas particulièrement concernée par l’écologie, de manière générale.
Bougeant légèrement la tête, Amaranth sourit à la flatterie, cependant, cette dernière ne lui ayant pas échappée. Elle non plus n’avait pas l’intention de se trimballer à moitié à poils, cette vue étant réservée à une et une unique personne.
Caitlyn s’en alla rassembler les affaires de feu sa mère adoptive, qui à part une demi-douzaine de kilogrammes, ne devait pas avoir grand-chose de plus qu’Amaranth, en effet ; le poids de Nephilim était assez amusant, car bien qu’elle se refusait à le donner, à l’inverse de son mètre soixante-neuf dont elle était fière, il restait étrangement bas, surtout considérant le sport qu’elle faisait et les modifications internes, notamment ses ailes. Ses muscles ne croissaient pas avec l’entrainement, comme ceux des humains, ils s’amélioraient, ne prenant de ce fait pas de masse, tandis que la biomasse ne contenait rien de superflu, donc que l’italienne ne disposait pas de la moindre trace de graisse sur son apparence ; juste comme il fallait, bien nourrit et bien portante. Les penderies furent visitées de même que les pièces, accompagnées des commentaires de Caitlyn.
Comme elle le pensait, Amy n’aimait pas particulièrement le Flower Power, mais il y eut un objet qui retint particulièrement son attention ; c’était une robe à bustier, descendant jusqu’aux pieds et montant jusqu’en-dessous des aisselles, le corset en deux parties libérant le buste sous un motif de « T », assurant un soutien et un maintien tout en dévoilant une ligne sur le ventre sans pour autant en être vulgaire, laissant le nombril en vue mais ne formant pas de décolleté. D’un blanc admirablement bien conservé, chaque partie du bustier était couvertes de fleurs, tandis qu’un grand nombre de variété s’élevaient depuis le bas le la robe jusqu’aux cuisses. Magnifique, tout simplement magnifique ; le reliquat d’une jeunesse plus heureuse, surement portée pour un évènement significatif et conservé depuis. Cela dénotait incroyablement avec les amples t-shirt vintage, et lui convenait bien mieux.
Si l’italienne ne faisait réellement attention aux habits qu’elle portait que depuis qu’elle avait le physique d’Amaranth, elle sut qu’elle avait trouvé là une robe de bal, qu’elle aurait aimé porter pour Caitlyn. Celle-ci était cependant déjà partie dans d’autres pièces, lui laissant le soin de choisir ; chose déjà faite. Restait plus qu’à réussir à enfiler le corset toute seule…
Rétractant ses ailes sous son épiderme, Amy acheva le débardeur en l’arrachant purement et simplement, négligemment. Peut-être aurait-il mieux valut garder pareil vêtement pour une journée spéciale ; mais ce jour n’était-il pas spécial ? Au pire, si Fuzzy trouvait cela exagéré, l’italienne irait changer, cela ne lui posait aucun problème, tant que ça plaisait à celle qu’elle aimait. Aller, hop, une jambe après l’autre, enfiler la chose jusque sur le torse puis resserrer le corset ; autant la première partie de plan fut un succès, autant la seconde, moins. Ep, dommage. Elle n’avait pas enlevé le jean de dessous la robe, non-plus, mais comme il ne semblait littéralement pas possible de faire ses lacets avec un corset défait, Nephilim n’avait pas l’espoir de le retirer à moins de tout renlever. Ou de demander à Caitlyn, qu’elle cherchait déjà pour avoir un coup de main, tenant de l’une des siennes les lacets du corset. Note pour la prochaine fois : vérifier qu’ils n’étaient pas distendue, comme cela elle pourrait s’en vêtir seule.
La voix de Caitlyn raisonnait depuis le garage, ainsi ce fut vers cet endroit qu’Amy se dirigea, la porte étant ouverte sur l’extérieur ; Fuzzy savait que l’odorat améliorée de Nephilim n’aurait pas supporté longtemps qu’on fasse tourner une voiture dans un espace clos, déjà qu’elle était incommodée de manière générale par les odeurs de la ville. Une délicate attention de sa part.
- Cati mia, est-ce que tu…
Amaranth se stoppa, percevant une autre odeur et un autre souffle, les deux lui étant inconnus. Arrivée à la portière de la Ford, toujours une main dans le dos pour retenir les nœuds du corsage, elle regarda l’intrus avec méfiance, faisant son tour de magie pour savoir ce qu’il était. Une seconde lui suffit à le classer comme menace négligeable, ancien membre de gang – la même black rose que Caitlyn – mais trop âgé pour ce genre de jeu, avec un laissé aller niveau sport témoignant d’une vie plus tranquille, de même que la posture et le ton, nullement agressifs. Avec bien plus de temps, l’inconnu lui rendit son regard, la dévisageant. Considérant la tenue, l’italienne aurait put rougir, mais elle s’en abstint, les Masques d’Amaranth reprenant le dessus.
Si elle-même n’avait pas fait d’ailleurs autre qu’un regard franc et direct ainsi qu’une gêne parfaitement dissimulée, son aimée enchaina par un discours d’accueil assez coloré et établissant clairement son territoire, avant de faire des suppositions, puis tilt : Miguel. Parfait, un identifiant connu.
- Ve… Vérole de moine !! Catarina ?? Ben Merde… C’est toi… Qu’est-ce que tu fous ici ?
Catarina ? D’où Catarina ? Ep, ep, ep, pas de Catarina qui tienne ; Amy ne forcerait pas un Mlle Elioth, mais Catarina c’était un surnom un peu trop proche à son goût. Bon, après, c’était une vieille connaissance, comme le confirma Caitlyn en sortant de la voiture à direction de l’homme, donc l’italienne pouvait ne pas trop lui en vouloir non plus ; après, cela n’empêchait pas de clairement marquer son territoire.
Suivant sa compagne toujours une main dans le dos, elle tendit l’autre à Miguel, se présentant avec un sourire aimable.
- Amy de Lauro, la future femme de Caitlyn, déclara-t-elle non sans fierté, se positionnant clairement face à leur connaissance commune ; ça c’était fait. Enchantée. Cati, j’peux t’emprunter un peu de ton temps, s’il te plait ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Dim 10 Fév - 9:30
Caitlyn oublia un instant de considérer la nouvelle tenue de son aimé non pas qu’elle n’en avait que faire mais surtout que l’arrivée de ce personnage en couleur tout droit sorti de son passé provoquait chez elle une bouffée heureuse de nostalgie et de joie. Ayant devancée de quelque mètres sa belle, elle enserra brutalement l’homme en un éclat de rires sincères tout en lui adressant quelques mots en hispanique avec une voix chargée d’émotion.
- Grand con, tu te laisses aller ! C’est quoi ces kilos ? Et ton chapeau, c’est parce que tu perds encore tes cheveux, Gringo ? Merde, on te croirait presque ranger de valises comme ça. Han mais qu’est-ce que c’est bon de te voir !*
Miguel affichait un sourire sincère et même si il s’adressait à elle en hispanique, l’intonation de sa voix et son émotion était palpable et non feinte.
- Catarina, petite idiote, je me suis fait un sang d’encre. Je devrais te botter les fesses. Pas un coup de fil, pas une carte, rien ! Si Kyle n’avait pas fait le relais, on t’aurait cru morte, pour nous tu l’as été ! Gamine de merde, tu m’as fait prendre dix ans.*
- Commence pas à tirer la gueule, m’en sors toujours tu sais bien et puis mieux vaut tard que jamais nan. Tu vas pas gâcher l’moment en gueulant, vieil ours à la con ?*
Son attention fut rattrapée par l’arrivée de sa belle, toute en fraicheur et en innocence sous une merveilleuse lumière californienne, main dans le dos et l’autre tendue et phrase d’introduction littéralement fracassante et empreinte d’une évidente volonté de marquer son territoire. Elle n’y avait pas fait attention, il est vrai : le fait de se jeter à son cou malgré ses problèmes de contact physique trahissait évidemment un passif assez intime pour eux, il fallait vite rectifier le tir avant que la belle italienne dont la possessivité rivalisait avec la sienne n’aille se faire de fausses idées sur la situation et commettre quelques imprudences verbales ou comportementales.
Trop tard de toute façon, la bombe était lancée et la déflagration de l’explosion allait suivre. Cait se déplaça pour aller se tenir en soutient auprès d’elle, légèrement embarrassée par l’effet d’annonce alors que stupéfait et incrédule le regard de Miguel allait d’une à l’autre en un ballet oscillant entre blague et sérieux. Cait afficha un sourire carnassier en guise de réponse, sourire rattrapé par une évidente rougeur qui n’avait rien à voir avec un soleil paisible situé déjà haut dans le ciel.
Pour ne pas passer pour un complet pignouf sans éducation, Miguel se saisit de la main de l’invitée et la secoua franchement en bafouillant, légèrement décomposé.
- Et bien…Enchanté Miss De Lauro. Miguel Dasvégas. J’habite à deux pas d’ici et j’entretiens la maison des Kenneth je suis un ami de la famille depuis toujours. J’ai connu Caitlyn quand elle était déjà en age d’être une foutue bourrique capricieuse. C’est un peu comme ma petite sœur. Elle a..toujours le chic pour nous surprendre et elle ne fait vraiment jamais les choses comme tout le monde.
Cait pour adoucir les présentations percha sa tête sur l’épaule de sa compagne en un geste de tendresse et d’affection.
- Ah ça oui…j’ai trouvé l’amour et je vais le garder, tu peux m’croire. D’ici quelques mois on sera le couple De Lauro-Elioth. On peut considérer ce voyage comme un voyage prénuptial.
Un léger rire franc de la part de l’hispanique qui le ponctua d’un sourire plein de bienveillance à l’attention de la jeune italienne.
- Ca c’est une belle nouvelle ! Miss De Lauro, si vous épousez Catarina alors vous entrez définitivement dans ma famille de cœur ! J’suis vraiment ravis d’vous connaitre et je peux vous dire que je la connais assez cette fichue rouquine pour savoir que de ce coté-là, si une décision est prise c’est que c’est du sérieux et du solide. Ah ca Kyle, deux filles ensemble surtout sa sœur, il en aurait fait un infarctus mais moi, du moment que vous êtes heureuses toutes les deux, vous avec gagné un ami fidèle et éternel ! Vous savez quoi ? Je peux même aider si vous voulez, je travaille sérieusement maintenant, j’ai une entreprise qui s’occupe de tout ce qui est fleurs et décorations pour des cérémonies de tout type. Pour sûr que ca tombe nickel !!
Amy émit le désir de s’entretenir avec Cait ce qui donna un instant de répit à l’hispanique pour éclaircir ses idées.
- Faites donc ! On va fêter ces bonnes nouvelles. Je reviens, je fais un saut chez moi et je ramène de la bière ! Qu’on trinque à tout ça.
- Heu, du jus d’orange pour Amy, merci d’avance.
Faisant signe de la main, il s’éloigna pour remonter à pied la rue laissant les deux jeunes femmes seules, aussi tôt Cait s’éloigna pour admirer Neph dans sa nouvelle tenue.
- Hannn que t’es belle !!! Je la connaissais pas celle-là, Jessie me l’a jamais montré. Faut dire que les vêtements de fille ce n’était pas vraiment mon truc. Elle te va super bien. Tu voulais un coup de main ? On rentre deux minutes ?
* En espagnol dans le texte.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Dim 10 Fév - 13:35
Une accolade ; non, même pas, c’était plus, carrément plus ! Surprenant, de la part de Caitlyn, qui avait pourtant du mal avec les contacts physiques. Enfin, cela trahissait d’une proximité très grande, moins que la leur, et dans un registre différent, il n’était pas dur à le percevoir ; un vieil ami, et pas que de Kyle. Peut-être, plus que la poignée de main, était-ce la bise qui était de mise ? La bise et un coup de genou à un certain endroit, même si elle se faisait surement des idées, puisque tout indiquait non-pas une relation amoureuse mais plus une de protectorat ; relation qu’Amy ne put s’empêcher, et n’essaya même pas de s’empêcher, de jalouser. Dans tous les cas, Miguel faisait parti des bienfaiteurs de Caitlyn, dont le nombre assez restreint, et pas toujours du bon côté de la loi, imposait à l’italienne une dette envers l’homme. Et puis, elle était italienne, malgré avoir grandit dans un orphelinat, elle n’en avait pas moins des valeurs familiales réputées.
La chose qui la bloqua ne fut pas le vent que lui mit Caitlyn, lequel était pardonné avant même que la chevelure d’Amaranth ne retrouve sa position initiale, mais bien qu’ils commencèrent à échanger en espagnol, langue qu’elle-même ne parlait pas. Il y avait suffisamment de proximité pour qu’elle comprit des choses, là n’était pas le problème, simplement qu’elle se sentit de trop, à ne pas maîtriser le dialogue. Un bref instant de honte avant qu’elle ne reprenne les masques, et n’attende son tour. Se serait une poignée de mains.
Son sourire n’en fut que plus faux, et sa marque de territoire plus forte, mais cela passa au-dessus de l’esprit de l’homme, dont la surprise et la difficulté à faire le rapprochement entre la Catarina qu’il avait connu et Caitlyn le laissèrent branlant durant quelques secondes, dans le doute. Non, Amaranth avait été parfaitement sérieuse, et Fuzzy vint confirmer ses dires d’un sourire, et d’une légère rougeur ; de la honte ? Non, de l’embarra, plutôt : une italienne marquant son territoire, bien évidemment que cela manquait de finesse. La présentation de Nephilim aurait put se résumer en quatre lettres : « à moi » ; cependant, ce n’était pas cette marque de territoire qui surprit le plus Miguel, ni même la force impressionnante de la poigne d’Amy, qui parfaitement consciemment se servit des trucs et astuces qu’elle avait vu dans ses cours de décryptage du langage corporel pour doser la force de ses doigts de manière à clairement et inconsciemment faire comprendre à l’homme qu’elle était dominante, et que s’il voulait toucher à son territoire, cela ne se ferait pas sans heurt. Bon, elle savait aussi qu’elle n’avait aucune raison de s’en faire, mais voilà : c’était Amy, ça excusait. Jamais eut de famille avant Caitlyn et peu encline à la partager du fait.
En tout cas, Nephilim avait trouvé quelqu’un qu’elle aimait voir se décomposer, tant on ne s’y attendait pas ; pas par méchante, juste parce que sa tête était amusante, et le voir tenter de se comporter galamment malgré le fait qu’il fut secoué était assez drôle. Il semblait sympathique, et l’italienne avait parfaitement conscience d’être complètement en tord dans l’affaire, ce qu’elle assumait tout aussi complètement (et qui signifiait qu’elle continuerait au besoin).
Miguel Dasvégas, voisin et ami de la famille depuis toujours. Il avait connu Caitlyn quant « elle était déjà en âge d’être une foutue bourrique capricieuse » ; parce qu’il y avait eut un âge avant cela ? Bon, c’était une plaisanterie, cela passait, surtout dans la bouche d’un proche de Fuzzy, sans quoi l’italienne aurait défendue son aimée. Oui, elle pouvait se montrer têtue comme une mule, mais elle ne l’était pas tout le temps, et elle n’était pas capricieuse. Enfin, un peu, de temps à autre, et… heureusement qu’elle pensait vite, et dans sa tête.
Un peu comme la petite sœur ? Relation de protectorat confirmée ; la petite copine bat le frangin de cœur, échec au roi.
- Elle a… toujours le chic pour nous surprendre et elle ne fait vraiment jamais les choses comme tout le monde.
N’était-ce pas cela qui était magnifique ?
Amaranth réagit immédiatement en sentant la tête de son aimée sur son épaule, penchant la sienne à son tour avec un sourire franc et non simulé, que les paroles de Caitlyn agrandirent encore.
- Ah ça oui… j’ai trouvé l’amour et je vais le garder, tu peux m’croire. D’ici quelques mois on sera le couple De Lauro-Elioth. On peut considérer ce voyage comme un voyage prénuptial.
Elioth de Lauro, mais sinon pour le reste, elles étaient d’accord. Et le voyage prénuptial, rien que d’y penser elle en rêvait, alors même qu’elle était en plein dedans ; mais ce qui lui fut le plus plaisir, ce furent les premiers mots : « j’ai trouvé l’amour et je vais le garder ». Oui, quoi qu’il advienne, quoi que le destin tente de leur faire subir, elles feraient tout pour rester ensemble.
Un rire, témoin de joie, de la part de Miguel, suivit d’un sourire bienveillant ; content pour elles, il l’adoptait dès le mariage. Pardon ? De l’expérience qu’elle en avait, forger une famille de cœur impliquait un arrêt cardiaque, une tenue d’infirmière sexy et un bidon d’engrais, donc autant pour l’engrais et l’arrêt cardiaque, cela pouvait le faire, mais l’homme velu du torse en infirmière sexy, très peu pour elle. Tout cela pour traduire qu’elle se raidit légèrement face à l’intrusivité de l’hispanique. Les amis de mes amis sont mes amis ? Caitlyn ne le voyait pas vraiment comme cela, même très peu, et pour une fois, Amy comprit pourquoi.
- J’suis vraiment ravis d’vous connaitre (vérité) et je peux vous dire que je la connais assez cette fichue rouquine pour savoir que de ce coté-là, si une décision est prise c’est que c’est du sérieux et du solide. (vérité) Ah ca Kyle, deux filles ensemble surtout sa sœur, il en aurait fait un infarctus mais moi, du moment que vous êtes heureuses toutes les deux, vous avec gagné un ami fidèle et éternel ! (vérité) Vous savez quoi ? Je peux même aider si vous voulez, je travaille sérieusement maintenant, j’ai une entreprise qui s’occupe de tout ce qui est fleurs et décorations pour des cérémonies de tout type. (vérité) Pour sûr que ca tombe nickel !! (vérité subjective).
Se fut la vitesse de cognition améliorée d’Amaranth qui permit à Amy de s’en sortir une fois de plus, et de ne pas rester branlante devant les informations qu’elle avait reçues, même si comme avec la mémoire de Frost, l’italienne s’en était isolée et les avait traité avec un maximum de subjectivité possible, pour s’en protéger. Etablir un bouclier face à tant d’intrusivité, Miguel étant plus ou moins le seul membre de la famille à c’être comporté comme tel, loin de la politesse froide de James Elioth.
Cependant, sa bonne humeur reprit le dessus, presqu’indétrônable depuis l’après-midi de la veille.
- Cool, déclara-t-elle simplement, se décrispant, se rendant compte par la même qu’elle n’avait toujours pas attaché le corset. Eviter l’épic fail devant la belle-famille pour la première rencontre, en voilà une idée enrichissante : Scusez-moi, mais j’aimerai vraiment parler à Cait’ un instant, s’il vous plait.
- Faites donc ! On va fêter ces bonnes nouvelles. Je reviens, je fais un saut chez moi et je ramène de la bière ! Qu’on trinque à tout ça.
- Heu, du jus d’orange pour Amy, merci d’avance.
Un jus d’orange ? Cait’ voulait faire un cocktail ? A non, juste qu’elle avait le souvenir d’un jet d’Irish Coffee dans une chambre, leur première fois. Les choses avaient beaucoup évoluées depuis lors, mais cette petite attention fit sourire Amy alors que l’homme s’éloignait.
Fuzzy prit du recul pour la regarder et la complimenter, agrandissant encore le sourire de l’italienne, toujours une main dans le dos. Bon, visiblement c’était de l’inédit, mais comme l’avouait la Ptite Rousse, les fringues n’avaient pas été son truc, à cette époque ; le fait qu’elles commençaient à s’y intéresser était-il un signe de maturité ou juste l’envie de plaire à l’autre ? Surement des deux, même si l’impertinence d’Amy concernant le vêtement qu’elle portait dépendait plus de l’envie de plaire que d’une quelconque maturité.
- Erf, oui, je veux bien ; je suis pas douée. J’ai pas vérifiés les lacets du corsage avant de le mettre, du coup… bah je peux pas les resserrer seule…
Oh c’te honte, comme aurait dit Caitlyn. A quoi servait de penser cinq fois plus vite si on restait tête en l’air ? Pour sa défense, elle n’avait jamais eut de fringues de ce type, donc normal qu’elle galère un peu au début. Et puis, il fallait bien que son aimée voit comment l’attacher, pour mieux la détacher plus tard.
Rentrant en effet, Amaranth suivit Caitlyn jusqu’au lieu choisit pour l’aider à resserrer son corset, épreuve s’il en était, entre le nœud de spaghetti et la jeune femme d’un immobilisme mouvant qui l’avait dans le dos. La seule chose dont l’italienne était sûr, c’était qu’il valait mieux pour elle ne pas être prise d’envie d’uriner pour les prochaines heures, et que les bières n’allaient pas aider. Car elle en buerait au moins une, histoire de montrer à Fuzzy à quel point elle avait progressé, en parti grâce à l’agent de probation de la rousse d’ailleurs ; après, elle s’attaquerait surement au jus d’orange, mais plus une question de goût. Donc, une bière à siffler au goulot, peut-être un concours d’alcool avec Miguel histoire d’être sur qu’il ne serait pas opportun pour la soirée, mais rien de bien méchant. On pouvait discuter de la mutanité un verre de jus d’ananas à la main, pourquoi pas défendre son territoire avec un verre de jus d’orange ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Jeu 14 Fév - 15:36
- Erf, oui, je veux bien ; je suis pas douée. J’ai pas vérifiés les lacets du corsage avant de le mettre, du coup… bah je peux pas les resserrer seule… Cait se pencha en arrière pour vérifier le laçage dans le dos d’un air sévère avant de jouer avec dextérité avec le tissu tombant. En laissant un léger rire fugace s’échapper, elle précisa.
- Oh mais dites donc, il suffirait d’un rien pour vous retrouver à poil dans mes bras Miss Dé Laouro, à peine consommer l’entrée que tu veux déjà l’dessert ? Hum ? Direction la chambre de Jessie, y’a une coiffeuse avec un grand miroir là-bas, ça me permettra de te voir en face tout en étant de dos…la magie du miroir, tu saisis. Et pas « d’idées indécentes » en route. J’voudrais pas choquer Miguel outre mesure, je doutes que son cœur tienne le choc.
Lorsqu’elle l’eut installée sur son tabouret, elle commença le laçage d’une main rapide et trahissant la dextérité naturelle qui était la sienne. Elle ne pouvait s’empêcher de l’observer tout par un jeu d’à-coup charmant dans le miroir. Elle s’amusait à ponctuer sa conversation d’œillade, de sourires ou de baisers envoyés dans un comportement un peu juvénile mais affichant une bonne humeur amoureuse teintée d’une douce folie.
- La « future femme de Caitlyn , hum ? ». A chaque fois que tu m’fais une crise de « n’a moiii » aigue, j’sais jamais si je dois disparaitre sous terre de honte ou fondre littéralement d’amour devant toi. Et puis faut dire que j’t’en fais voir de toutes les couleurs aussi non ? Tu t’rappelles avec Sanzo ? Par le Sang du Christ, j’ai failli l’tuer pour t’avoir baisé la main. Et Doigt D’Fée, il perd rien pour attendre pour ce baiser volé, j’lui ferais embrassé Kurkaru ! Ça prendra le temps que ca prendra, mais j’le ferais : vrai de vrai. « N’a Moi » aussi…Point barre.
Elle continuait à lacer le corsage terminant enfin par le nœud et déposant un tendre baiser sur sa nuque.
- En tout cas, tu n’as aucune crainte à avoir avec Miguel. Il a grandi avec Kyle et lorsqu’il a atterri en taule pour ses conneries, c’est lui qui a pris le relais pour me « surveiller ». Avant il zonait à la baraque mais un soir alors que John était un peu…énervé…il est intervenu et lui a cassé la tête. Ce connard a porté plainte et il a eu une interdiction d’approcher de la maison. Il a bien essayé d’expliquer la situation aux keufs mais quand t’es membres d’un clan hispanique, étrangement, on a quelques difficultés à te croire. Kyle en taule, Miguel écarté…c’est devenu…difficile ici. J’suis resté pour Jessie et c’est aussi pour elle qu’j’ai convaincu Miguel de ne pas passer par des chemins plus…expéditifs…pour calmer John. Je gérais, à ma manière. D’façon, il pouvait cogner, j’sentais rien, ce n’est pas comme si c’était…important.
Elle racontait son histoire avec une sorte de détachement qui aurait pu mètre mal à l’aise. Puis comme si elle retrouvait le fil de ses idées, elle continua en laissant pendre ses bras en collier autour du cou de son aimée.
- Tu sais qu’j’ai été la seule gonzesse non latino à intégrer les Black Rose ? Un jour d’mande à Miguel comment j’ai fait…c’est assez édifiant, j’t’assure. Catarina qui m’ont rebaptisé. Fin, c’est Miguel qui m’appelait déjà comme ça, c’est devenu mon nom. Fuzzy c’est venu après et pis, ça n’a jamais été super flatteur ce surnom.
Elle sembla absente un moment puis se mit à sourire pour elle-même.
- Merci d’être venue ici avec moi…ca me fait du bien…j’veux dire, c'voyage. Ça me fait vraiment du bien. Pas parce que c’est ici. Juste parce que c’est avec toi, ailleurs. Il faudra qu’on s’ménage des temps pour refaire ce genre de choses. Pas forcément qu’on attende le voyage de noces pour ça ? Tu veux bien ?
A peine le temps d’écouter la réponse que l’italienne qu’une voix masculine les héla depuis l’entrée de la maison. Miguel était de retour et avec lui un pack de bière entamé et une bouteille de jus d’orange. Direction la cuisine ! Il installa les rafraichissements sur la table échangeant sourire et anecdote sur une Cait’ ayant un jour mangé des croquettes pour chat pour en connaitre le gout devant une Petite Rousse exaspérée qui roula les yeux au ciel.
- Non ca c’est pas passé exactement comme ça. Ce con avait mangé mon cookie ! Œil pour œil !
Miguel pouffa de rire avant de reporter son attention sur Amy, sa bière à la main.
- Alors vous, c’est Amy, c’est ça ? Vot’ nom c’est italien, non ? Vous avez rencontré Cait à New York, c’est ça ? Vous travaillez ?
Il est vrai que pour l’instant, à part un nom, la « future femme » restait plus qu’énigmatique aux yeux de l’autochtone qu’il était.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Ven 15 Fév - 1:46
- Oh mais dites donc, il suffirait d’un rien pour vous retrouver à poil dans mes bras Miss Dé Laouro, à peine consommer l’entrée que tu veux déjà l’dessert ? Hum ?
Dit avec une voix faussement sévère après c’être placé dans son dos et avoir lâché un bref rire, cela donnait carrément envie, en effet. Non, pour Caitlyn, Amy n’avait besoin d’un rien ; une simple demande, des yeux ou des mots, et elle le faisait : comme les scouts, toujours prête !
- Direction la chambre de Jessie, continua Caitlyn, figeant un instant de stupeur l’italienne ; elle était sérieuse là ? y’a une coiffeuse avec un grand miroir là-bas, ça me permettra de te voir en face tout en étant de dos…
D’un côté, heureusement, de l’autre, dommage ; face à ces paroles, Amy ressentit les deux émotions contradictoires. En même temps, peut-être valait-il mieux éviter de pratiquer ce genre d’activité dans la chambre de feu les parents de Caitlyn ; encore, s’ils avaient été vivants, par pure provocation… Bref, ce qui la contenta surtout, c’était le fait que son aimée voulait la voir de face même en se tenant dans son dos, chose qui était un très beau compliment et fit légèrement rougir l’italienne. La magie du miroir, oui, elle avait saisit.
- Et pas « d’idées indécentes » en route. J’voudrais pas choquer Miguel outre mesure, je doutes que son cœur tienne le choc.
Elle la connaissait par cœur ; Amy aurait beau pensée cinq fois plus vite, Caitlyn saurait toujours avant elle ce qui lui passerait par la tête, et était prévenante. Après, oui, il fallait éviter au possible que la belle-famille de cœur ne face un arrêt cardiaque à la première rencontre. Usant de sa main libre pour prendre celle de Fuzzy, Nephilim la suivit jusqu’à la chambre d’un pas aussi léger qu’enjoué, presque sautillant dans les escaliers, puis elle s’installa docilement sur le tabouret. Des mains, Amaranth prit ses cheveux pour les faire passer par-dessus son épaule et la maintenu d’une main sur son torse, penchant la tête du même côté pour, plus que ne pas embêter sa Cati avec ses cheveux, lui dévoiler une partie de son cou et pouvoir elle-même la voir dans le miroir, dans son dos.
Les lacets se resserrèrent rapidement alors qu’Amy se sentait de plus en plus prisonnière du corset ; à oui, quant même. Ce n’était pas le genre de fringues à mettre dans la vie courante, elle n’avait aucune liberté de mouvement au niveau du torse, et même de la difficulté à respirer. Bon, ce n’était pas non-plus le genre de vêtements à mettre pour les ôter durant la parade amoureuse ; à moins que la libido des participants puisse attendre dix minutes le temps de virer le corset. Mais ces détails mises à part, elle se sentait comme une princesse, ayant la forme envie de pousser le vice jusqu’à demander à Caitlyn si, pour éviter qu’elle ne mourut de chaud, elle voulait bien lui retirer son jean…
- La « future femme de Caitlyn, hum ? ». A chaque fois que tu m’fais une crise de « n’a moiii » aigue, j’sais jamais si je dois disparaitre sous terre de honte ou fondre littéralement d’amour devant toi. Et puis faut dire que j’t’en fais voir de toutes les couleurs aussi non ? Tu t’rappelles avec Sanzo ? Par le Sang du Christ, j’ai failli l’tuer pour t’avoir baisé la main. Et Doigt D’Fée, il perd rien pour attendre pour ce baiser volé, j’lui ferais embrassé Kurkaru ! Ça prendra le temps que ca prendra, mais j’le ferais : vrai de vrai. « N’a Moi » aussi… Point barre.
Grand sourire, Amaranth leva les yeux vers le reflet de Caitlyn, qui la regardait également.
- Bah… continue à m’en faire voir de toutes les couleurs, s’il te plait. Je me sens en sécurité comme cela, puis je peux t’admirer ; t’es belle quant t’es protectrice comme cela. Puis pour savoir si disparaitre ou fondre, je préférerais fondre, après, c’est fonction de la situation, je pense. Il y a différentes crises de « N’A Moi » après tout : j’ai réussit à caser Laurette, c’est un autre registre que ce que j’ai fait là, non ? Mais dans tous les cas, ça prouve que je t’aime… et ; out’, ça serre ce truc. Diiiis, si je tombe dans les pommes à cause du manque d’air, tu me feras du bouche à bouche ?
Pour toute réponse, Nephilim eut droit à un baiser sur sa nuque découverte, baisé qui la fit frémir et sourire encore plus qu’elle ne le faisait déjà, mourant d’envie de se retourner pour l’embrasser. Après les premiers instants de tristesse et de nostalgie, cette maison reprenait une vie alors même que leur vie reprenait des couleurs, et la bonne humeur revenait, de même que l’étrangeté et la jovialité naïve et juvénile dont elle avait faite preuve la journée précédente.
Le passif de Miguel lui fut raconté ; oui, elle savait n’avoir aucune crainte à avoir, pas plus qu’avec Laurette, cependant, cela ne changeait rien : N’a Moi ! Pote à Kyle, protecteur et grand frère pour Caitlyn, prêt à casser la tronche du paternel violent et d’ailleurs condamné pour cela. Il aurait put tuer John, mais Fuzzy l’avait ramené à la raison. Une partie de l’italienne aurait presque souhaitée qu’il l’eut fait, pour que Cait’ n’ait pas à souffrir des Orages d’Eté, mais une autre pensait qu’il valait mieux ce méfier de Miguel, du fait, tandis que la totalité de Nephilim trouvait que Caitlyn avait fait le choix le plus noble. Mais là où Caitlyn avait tord, c’était sur sa conclusion.
- Si Cait’, c’est important ; c’est à cause de ton père si t’as du mal à approcher les gens, aujourd’hui. Et il n’a pas marqué que ton corps, il… T’as fait le choix le plus noble, je sais pas si c’est le bon parce que j’aime pas l’idée même de ce qu’il t’a fait, mais c’est le plus noble, ça c’est sur.
L’entendait-elle ? Fuzzy semblait absente, très absente. C’était par ce choix qu’elle avait commencé à se sacrifier pour les autres, à ne pas considérer ses problèmes mais uniquement ceux des autres. Oui, cela avait une importance capitale sur la personne qu’elle était devenue, c’était indéniable.
Son aimée lui mit les bras autour du cou, et Amy redressa sa tête pour poser sa tempe contre celle de Caitlyn ; ensembles, elles se regardèrent dans le miroir. Pas deux personnes, mais les deux fasses d’une même pièce. Les bras d’Amaranth, jusqu’à lors posés sur ses jambes, vinrent à leur tour faire l’encolure de la rousse.
La bande d’annonce de faits d’armes passé, pas forcément pour la bonne cause ou la plus grande légalité mais appartenant au passé de son aimée et qu’il ne servait à rien de renier ou d’occulter, annonce expliquant qu’elle devrait prendre un moment avec Miguel pour lui parler seule à seul, et un autre expliquant le surnom de Catarina ; comment dire cela. Caitlyn c’était parfait, Emilie, Amy aimait beaucoup, mais Catarina… ‘Fin bref, Fuzzy l’avait remplacé, et c’était beaucoup plus héroïque, même si moins flatteur. Une nouvelle absence, que Nephilim accompagna de caresses dans les cheveux de son aimée, tournant son visage vers elle tout du moins dans la mesure que lui laissa le corset.
- Merci d’être venue ici avec moi… ça me fait du bien… j’veux dire, c'voyage. Ça me fait vraiment du bien. Pas parce que c’est ici. Juste parce que c’est avec toi, ailleurs. Il faudra qu’on s’ménage des temps pour refaire ce genre de choses. Pas forcément qu’on attende le voyage de noces pour ça ? Tu veux bien ?
- B…
Bien sûr qu’elle voulait que cela recommence, qu’elle était heureuse ici, que c’était presque comme un rêve, loin des X-Men, de l’Institut, des Mutants, et isolé de leurs problèmes. Elle était également très heureuse d’être venue, encore plus de rendre son aimée heureuse ; plus de problèmes, de responsabilités, une parenthèse dans leur engagements, que demander d’autre ?
Elle aurait aimé dire tout cela, mais n’en eut pas le temps ; Miguel, the retour, avec une bonne éternité d’avance. Pas le temps pour un baiser ou faire semblant de tomber dans les pommes, pas le temps pour ôter le jean ou même dire quoi que ce soit : Caitlyn repartait déjà. Il connaissait la porte, pourtant, pas besoin d’aller lui ouvrir, si ? Et pourquoi tant d’empressement ? Et… N’A Moi N’ABORD !
Bref, Amaranth se releva, expérimentant l’expression « souffrir pour être belle », se dirigeant vers la cuisine, où les autres protagonistes s’étaient déjà retrouvés. S’installant avec autant d’aisance qu’un droïde de star wars, droite comme un i sans véritablement avoir le choix d’ailleurs, elle s’accouda sur la table, croisant les mains pour y déposer son menton, et les écouta parler. Et hop, une anecdote croustillante sur la jeunesse de Cait’ ; et la défense de celle-ci tout aussi unique. Manger une croquette pour chat ? Ok, c’était de la découverte du monde, ou alors une sorte de rébellion face aux parents qui lui avaient dit qu’il ne fallait pas le faire. Mais juste pour se venger du fait que ledit chat lui ait volé un cookie, c’était comique, et Amy sourit de toutes ces dents. Œil pour œil… cela lui donnaient quelques idées, que Miguel et le corset la forçait à reléguer à plus tard cependant.
Puis, se fut son tour de devenir le centre de l’attention, et sa position changea aussi rapidement que les paroles de l’hispanique. Ses doigts se décroisèrent et ses coudes quittèrent la table, elle-même se posant contre son dossier, avant bras sur le rebord et mains à plats ; la présentation à la belle-famille, ou ce qui s’en rapprochait, c’était parti ! Elle n’avait pas envisagées les choses comme cela, mais en un sens, c’était le cas. Gloups.
Par mimétisme, Amaranth attrapa une bière, la décapsulant négligemment, n’osant vraiment relever le regard, portant le goulot à sa bouche pour en boire une lampée rapide ; plusieurs, même, d’ailleurs, car l’italienne avait le vilain défaut de boire de plus en plus vite en fonction de son appréciation de la boisson. Elle buvait beaucoup d’eau, ayant une sacrée descente, et si elle siffla la bière en quelques instants, elle ne s’en rendit pas plus compte que cela, plutôt concentrée sur le tri des informations qu’elle pouvait ou non déployer dans la conversation. Lorsque la bouteille vide fut reposée sur la table, l’italienne prit la parole, après un regard à Caitlyn.
- Italien, c’est exact ; je suis d’Italie, j’ai un visa pour études doctorales. Lauro c’est la commune où l’on m’a trouvé, étant bébé, et j’ai grandit près de Napoli. Mon premier prénom est allemand par contre, la personne qui m’a déposée, à son accent, était germanophone; je suis orpheline, et j’ai grandit en structure. Jamais adoptée, j’ai jamais eut de famille avant Cait’. On c’est en effet rencontrée à New York, dans la même école. Caitlyn y est conseillère sociale, et je suis pionne bénévole à mi-temps, étudiante en psychologie et je suis un entrainement sportif olympique. Non, je travaille pas vraiment, même s’il m’arrive de rendre de temps à autres quelques services à des sociétés comme la Frost International ou Worthington Industries ; tout est assez compliqué en fait.
S’imposer, oui, se « vendre », également, mais surtout, ne pas en faire trop, doser justement ; hors cela, elle ne savait pas bien faire. Amy avait conscience qu’elles bénéficiaient d’un environnement de vie exceptionnel avec les personnes adaptées, tout aussi extraordinaires, mais elle ne savait pas si évoquer l’Institution Xavier ou les X-Men étaient une bonne idée, et préférait ne rien faire. De plus, elle ne voulait étaler ni la mutation, ni les capacités procurées par cette dernière ; même si elle avait son idée sur ce thème, elle ne savait pas comment réagirait Miguel outre qu’en fonction de probabilités, et ne savait pas non-plus si Caitlyn avait déjà exposé à l’homme son propre gène X. s’il demandait, Nephilim ne mentirait pas sur sa « condition », mais elle ne dirait rien à propos de son aimée.
Affichant un visage gêné, elle tendit l’une de ses mains à direction de son aimée, tournant également le regard vers cette dernière pour lui sourire.
- Tout semble toujours compliqué sur la côté est, alors qu’ici, c’est beaucoup plus simple. Malgré les raisons qui nous amènent, c’est un voyage conjugal. On n’aime à voir cela comme un pré-voyage de noces. C’est très beau par ici, on s’est déjà embrassées sous une partie des plus beaux endroits de la ville ; la majorité ou la minorité, Cati mia ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Ven 15 Fév - 22:46
Amy était impayable ! De toute façon personne n’aurait jamais assez de thunes pour l’arracher à l’irlandaise, c’était certain ! Mais lorsqu’elle vit son aimée s’envoyer une bière comme le dernier des bonhommes piliers de comptoir, elle en resta sur le cul, bouche quasi ouverte. En effet, chose troublante que notre pauvre Petite Rousse tentant toujours de décapsuler la sienne en un geste pourtant habile et y parvenant alors que l’italienne à la descente vertigineuse venait de siroter la sienne quasi cul sec. Exit l’irish coffee, la plante picolait raide sous le soleil de la côte Ouest. Le plus drôle sans doute fut qu’elle ne se rendit même pas compte de son geste commençant à décrire son curriculum vitae avec une précision d’une candidate à un entretien d’embauche et laissant le pauvre Miguel doublement l’air stupide, l’une pour calamity-beer, l’autre pour Cv Woman. Ce dernier écarquilla les yeux et adressa à Cait un regard embarrassé du genre « Bordel, c’est quoi ce phénomène ». Regard auquel la rousse émit un léger rire avant de poser la main sur celle de sa compagne afin de la rassurer. Miguel tenta une explication, un peu gêné devant une personne d’une culture bien plus étoffée que sa culture d’ouvrier moyen.
- Et bien…Vous êtes quelqu’un de super intelligent on dirait. Moi l’école, j’aimais pas trop ça et j’crois qu’elle me le rendait bien. J’ai pas voulu poursuivre des études, elles pouvaient s’barrer où elle voulaient et j’courrais pas assez vite pour ça. Dès que j’ai pu faire des petits boulots, j’étais dans la rue. Pour moi quand on pense trop, on finit par avoir mal à la tête et plus voir vraiment c’qui s’passe autour…et puis c’est un vaste monde, il fait d’tout pour le faire, faut laisser les études à ceux qui aiment ! Moi j’respectes. C’est quoi conseillère sociale ?
Cait l’interrompit tout en portant sa bière à la bouche et en avalant une gorgé.
- Mig’…Elle est comme moi. On travaille dans une école spécialisée là dedans et j’m’occupe de jeunes qui sont comme nous et qui sont parfois un peu paumés et dépassés par « tout ca ».
L’hispanique leva un sourcil perplexe avant de dévisager un court instant la jeune italienne avant d’afficher un léger sourire.
- Qui se ressemble s’assemble, c’est ça ? C’est bien qu’tu fasses ça Catarina. J’savais pas que ce type d’école ça existait. Miss de Lauro, vous savez…Avant de connaitre Cait’ j’avais jamais vu d’mutants d’ma vie. On s’fait d’ces films…On finit par croire que soit un mutant c’est un putain d’monstre difforme et dangereux, soit ca se balade en combinaison moulante pour sauver l’monde comme ceux dont on parle à la télé. L’équipe au mec en fauteuil roulant. Franchement…Apres quand on connait quelqu’un comme Fuz’ ben on réfléchit bien plus….C’est pas un monstre, et j’la vois pas sauver l’monde en mode matrix, ah ah ! Elle avait déjà du mal a foutre des chaussettes de la même couleur, alors une cape…
- Heu….Tu comptes me sortir des dossiers comme ça toute la journée…Sinon, je me mate un film à coté hein.
- J’plaisante…t’sais bien, te vexe pas. C’est vraiment super que vous fassiez ça et que vous vous soyez trouvés. Y’a une période j’ai vraiment cru qu’tu finirais mal tu sais. J’sais que t’en a bavé ici mais y’avait une sorte de colère qui s’éteignait plus à l’époque, y’a un moment j’ai cru que ca te boufferait.
Cait le visage assombrit posa sa cannette sur la table en évitant de relever les yeux.
- J’ai cru aussi…ouais…J’ai fait des conneries Miguel, des trucs dont j’suis pas fière mais j’sais où je vais à présent et surtout qui je veux être. J’ai trouvé des choses qu’je ne trouverai jamais ailleurs. Amy c’est ma plus belle réussite.
- On fait tous des conneries, gamine, les trois quart des Black Roses ont mal terminés…Vous savez..Miss..heu…j’peux vous appeler Amy ? Et bien ce n’est pas une si belle ville que ça…La violence, elle a changé…Avant on réglait ça à la loyal, coups de poing, rencontre entre gangs et basta. J’peux vous dire que Catarinna s’en au payé une sacrée plâtrée. Maintenant avec l’Héro, le Speed et toutes ces merdes qui noient es rues jusqu’aux beaux quartiers, ça flingue a tout va. On peut mourir pour un regard de travers. Les jeunes…ils ne rêvent plus…ils veulent tout, tout d’suite et ils se servent. J’ai vu des gamins de sept ans avec des guns en main, Putain ! On ne respecte plus rien. Un problème ? Bang ! Bang et c’est réglé. C’est pas New York, mais merde, chaque jour j’ai de plus en plus de mal à reconnaitre Cisco…Ca gangrène, comme partout. Ah je veux pas vous emmerder avec ça, c’est un jour heureux ! Je bois à votre bonheur ! Alors, et Vous ? Vous avez des pouvoirs aussi ? Ca à un rapport avec votre super descente de canette de bière ?
Caitlyn écrasa un pouffement de rires et l’interrompit prenant de vitesse sa compagne.
- Ah heu non…mais c’est un truc compliqué à expliquer.
Mon Dieu, si Amy commençait à expliquer en long et en travers les aboutissants de sa mutation génétique et les capacités qui en découlaient, ils allaient perdre le pauvre Hispanique en cours de route.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Sam 16 Fév - 0:40
Autant, Caitlyn suivait parfaitement la conversation, bien qu’un peu surprise au début, l’italienne ne comprenant pas pourquoi tout en faisant jouer nerveusement sa boisson désormais vide, autant Miguel semblait à un hamster en train de faire un marathon dans sa roue, interrogeant la première du regard de temps à autre, au plus grand amusement de cette dernière, qui prit la main de l’italienne sans se faire attendre. Amy ne vit plus qu’elle durant un instant, jusqu’à ce que la grosse voix grave et virile de l’hispanique ne la ramène à la réalité.
Bon, sa question n’avait visiblement pas été assez claire : c’était à Caitlyn qu’elle demandait, c’était Caitlyn que devait donner la réponse. Pourquoi à chaque fois qu’elle voulait faire un truc avec Caitlyn ce mec intervenait toujours ? Ah oui, belle-famille de cœur… N’A MOI !
Retournant son regard vers lui dans la seconde où il ouvrit la bouche, elle écouta calmement ses propos.
- Et bien… Vous êtes quelqu’un de super intelligent on dirait.
Ok, il avait décroché depuis un moment ; bon, elle devrait ralentir le rythme pour ne pas se le mettre à dos. Première gaffe, c’était fait !
Le discours continua par le fait qu’ils n’appartenaient pas à la même classe sociale, chose assez embêtante pour le coup, aux yeux d’Amy du moins ; ce n’était pas tant une question d’intelligence que de centre d’intérêts et de points communs, chose qui se réduisait largement du fait. Les études, et tout ce qui était profession intellectuelle supérieure, à oublier ; son job, son avenir et ses études, à la trappe, beaucoup de sujet en moins. Où alors essayer de trouver un vocabulaire adapté, c’était elle la psy, après tout. Jamais aucuns petits boulots et à part trois jours devant un embarcadère à arroser de gentillesse de G-Men, elle n’avait pas connu la rue.
Là où il marquait un point, c’est qu’à trop penser, on finissait par avoir mal à la tête et à ne plus voir ce qui se passait autour. Aucune dissertation philosophique, même improvisée devant le professeur, ne vaudrait jamais le sourire d’un amour et d’avoir sa main accrochée à la sienne. Un regard à Caitlyn suivit cette pensée, laquelle se démarquait parmi tant d’autres, à l’instar de Fuzzy qui se démarquait du reste du monde, même lorsqu’elle buvait de la bière. Pour peu, Amy aurait put être jalouse du fait que le goulot toucha les lèvres de son aimée, même un court instant.
- Mig’… Elle est comme moi.
Et crack, retour au monde ; ou pas, son aimée ayant surement jugée utile que Miguel soit informé de la mutation de Nephilim, tout comme elle avait dût deviner qu’Amy ne savait pas si elle devait en parler ou non. Caitlyn était tellement habituée à voir les masques que même lorsqu’à grand renfort d’efforts, l’italienne s’en ôtait devant un inconnu, elle parvenait toujours à deviner ses pensées ; ou tout du moins le cinquième le plus intéressant.
Avant même que son aimée ait fini de prononcer le « moi », Amaranth regardait à nouveau Miguel, marquant les points stratégiques de son visage pour capter la micro-expression qui résulterait de cette révélation. Surprise, enregistrée ; quoi d’autre ? Ni peur, ni colère, ni mépris, ni dégoût, mais un peu de joie ; l’homme acceptait les mutants, il avait même un peu de bienveillance envers eux. A moins que cela ne se limite à Caitlyn ou la « famille ».
Fuzzy poursuivit en donnant quelques menues informations, posant par la même les limites de ce que l’homme pouvait savoir ; école pour mutant, oui, l’Institut Xavier, non, pas plus que les X-Men.
- Qui se ressemble s’assemble, c’est ça ?
Pas vraiment, les points communs, elles les avaient trouvés après leur rencontre, cette dernière ayant plus tendance à les opposer qu’autre chose ; une dichotomie semblable, voilà ce qu’elles étaient : opposées en surface, mais une dans le fond.
- C’est bien qu’tu fasses ça Catarina. J’savais pas que ce type d’école ça existait. Miss de Lauro, vous savez… Avant de connaitre Cait’ j’avais jamais vu d’mutants d’ma vie. On s’fait d’ces films…On finit par croire que soit un mutant c’est un putain d’monstre difforme et dangereux, soit ca se balade en combinaison moulante pour sauver l’monde comme ceux dont on parle à la télé. L’équipe au mec en fauteuil roulant.
Un petit sourire amusé en coin des lèvres et un ricanement parfaitement volontaire, alors qu’elle lançait un regard en coin et accentuait avec douceur la pression de sa main ; les combinaisons moulantes de l’équipe au mec en fauteuil roulant, hein ?
- Franchement… Apres quand on connait quelqu’un comme Fuz’ ben on réfléchit bien plus… C’est pas un monstre, et j’la vois pas sauver l’monde en mode Matrix, ah ah ! Elle avait déjà du mal à foutre des chaussettes de la même couleur, alors une cape…
Bon, le Miguel avait un train de retard et une normalité tranquille, mais n’empêche, la cape, elle l’avait voulut, la Fuzzy. D’ailleurs, elle appréciait moyen les remarques de ce genre, et le fit remarquer. Un film, comme au bon vieux temps : Caitlyn lui racontant l’histoire avant la fin et elle dormant paisiblement la tête sur ses genoux. Si les places de cinéma avaient permises la position allongée, l’italienne n’aurait pas été contre remettre cela sur grand écran, après, elle était sure qu’elle aurait droit à un film d’horreur avec une bande son bien flippante… chose qui la dérangerait durant les cinq premières minutes, soit avant que l’horreur ne commence.
Le voisin s’excusa, déclarant la taquiner ; Amy était d’accord, elle était plus qu’heureuse de faire leur voyage comme de son bénévolat à l’Institut, mais le principal était la personne qui agaçait tout cela : sa lumière si présente.
- Y’a une période j’ai vraiment cru qu’tu finirais mal tu sais. J’sais que t’en a bavé ici mais y’avait une sorte de colère qui s’éteignait plus à l’époque, y’a un moment j’ai cru que ca te boufferait.
- J’ai cru aussi… ouais… J’ai fait des conneries Miguel, des trucs dont j’suis pas fière mais j’sais où je vais à présent et surtout qui je veux être, répliqua Fuzzy en baissant les yeux, relâchant sa boisson.
Cette fois-ci, ce ne fut pas pour la tenter qu’elle raffermit sa prise sur la main de son aimée, mais pour la soutenir, ce dont une caresse du pousse témoigna. Si le compliment qui suivit arracha un sourire à l’italienne, elle aurait aimé rectifier une chose : elles étaient leur plus belle réussite.
Miguel renchaina en voulant consolider Caitlyn, gauche à cause du manque d’information, en donnant de nouvelles ainsi que des peu surprenantes concernant les Blacks Roses ; une demande d’utilisation sur prénom, à laquelle elle répondit d’un signe de la tête, puis l’homme expliqua les travers de San Francisco, travers que Fuzzy avait déjà un peu narrés, démontrant une nostalgie et déplorant le changement, tout en racontant au passage que Caitlyn avait eut sa part dans les bagarres et les trafiques. Il ne servait à rien d’occulter ses passages, mais en être fier… Le point de vu de l’hispanique et celui de l’italienne étaient très différents concernant la radicalisation de la violence : déplorable, oui, comme toute violence, mais logique, aussi et surtout. C’était une surenchère, depuis la découverte du fusil et les révolutions industrielles, on n’arrêtait pas le progrès. Et c’était sans inclure à l’équation les essais de mère nature en termes de mutation.
- Ah je veux pas vous emmerder avec ça, c’est un jour heureux ! Je bois à votre bonheur ! Alors, et Vous ? Vous avez des pouvoirs aussi ? Ca à un rapport avec votre super descente de canette de bière ?
- Hein ?
De deux choses l’une : sa super descente de canette de bière ? Baissant les yeux vers sa boisson, Amaranth eut un instant de surprise ; oh la conne, elle avait pas fait gaffe à ce qu’elle buvait. Avec le stress, elle avait pas remarqué que c’était pas du jus d’orange ; enfin, si, l’information « tiens il est bizarre ce jus » avait été classée comme non importante, du coup, elle n’avait pas fait gaffe. Tant pis, au moins elle savait pourquoi elle avait épaté Cait’ ; elle devrait penser à remercier Hopes pour l’entrainement.
L’italienne ne dit rien de plus, Fuzzy prenant un souffle pour prendre la parole ; car oui, la seconde chose était un truc très compliqué à expliquer. Surtout avec des mots simples ; la preuve, le Fauve arrivait toujours pas à lui faire comprendre, en grande partie parce qu’il ne comprenait pas lui-même ce qui motivait les Sanguis à agir.
- Oui, en effet, c’est très compliqué. L’un des meilleurs généticiens du monde se penche sur mon cas une heure par semaine, et on n’a pas encore tout comprit, commença-t-elle, en fermant les yeux, pour les rouvrir après avoir dévoilé ses membranes nictitantes. Je suis, en gros, une aberration biologique… Un truc qu’on comprend pas comme il marche. Je dispose d’un grand nombre d’organes différents ou supplémentaires par rapport aux gens normaux, parmi lesquels les paupières internes que vous voyez là, ainsi qu’un autre estomac et quelques autres trucs, et mes poumons disposent d’une excroissance prenant la forme d’ailes, étant une sorte d’hybridité entre ceux d’un humain et ceux d’un oiseau. Je peux les garder rétractées dans mon dos, ma cage thoracique est aussi différente, malgré que mes ailes fassent plus de deux mètres chacune. J’ai toute une clique de bizarrerie dans le genre, parce que ma mutation évolue seule. D’ordinaire, il faut des générations pour que des mutations génétiques apparaissent, moi cela se compte en mois… Mon organisme s’améliore constamment ; comment ? On sait. Pourquoi ? On sait pas. Pour vous donner un exemple : j’ai dix-neuf ans. Ma dernière mutation m’a fait vieillir prématurément, et pas mal change physiquement, du fait. Je complexe pas mal là-dessus, surtout que mes cellules sont remplacées à 100% : je ne vieillis plus. A l’origine, enfin, avant que tout ne parte en vrille, je suis Photosynthèsiste, donc je me nourris grosso-modo comme les plantes, mais j’use également de la matière que je produis pour me guérir. Désormais, il est avéré que mon corps s’améliore également avec cela, et c’est… chiant. A l’heure actuelle, je peux voler, je régénère en une minute l’équivalent d’une semaine, et toutes mes capacités physiques, intellectuelles et sensorielles sont largement supérieure à la moyenne, déclara-t-elle lentement, sans réellement regarder Miguel, se perdant dans le vague durant la majeur partie de chaque seconde avant de bouger le regard pour donner le change.
Illustrant son propos, elle fit glisser jusqu’au bord de la table sa boisson vide, la laisser tomber avant de la rattraper négligemment avec une vitesse supérieure à celle d’un reflexe humain, ne laissant de du flou dans son geste, pour les yeux de Miguel.
- Et oui, cela affecte mes capacités de descente ; je ne peux pas être ivre, mon second estomac isole tout « poison » ingéré avant de l’isoler. Elle cligna des yeux, dévoilant de nouveau ses prunelles bleues. C’est assez dur à vivre, on sait jamais quant viendra le prochain changement, mais on fait avec. Puis…
A nouveau elle se tourna vers Cait’, son visage s’illuminant juste à contempler celui de son aimée.
- J’ai une personne qui me voit telle que je suis quelques soient les changements, m’aime malgré eux, avec eux, et m’aide à me retrouver.
Une fois de plus, elle ponctuait ses paroles d’un regard et d’un sourire, y rajoutant une caresse du pouce, et une fois de plus, elle s’attendit à être interrompue par Miguel ; elle retourna les yeux vers lui, attendant sa question, et lui souriant pour lui montrer que malgré tout, elle était heureuse, et qu’elle n’aurait pas échangé sa vie contre une autre, quelle qu’elle fut.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Dim 17 Fév - 9:12
C’était inévitable. Caitlyn n’aimait entendre sa moitié parler de mutation, et spécialement de sa propre mutation. Ca lui rappelait combien tout était compliqué et combien ces gènes qui étaient les siens jouaient contre elle, la changeant, lui faisant du mal. Hors il n’était pas question qu’Amy souffre, c’était une chose inacceptable pour elle. A son tour elle resserra son étreinte sur la main tout en lui portant un regard sérieux ou trainait une certaine douleur. De la peur, bien entendu, mais cette peur de la perdre elle, son unique raison de vivre. Pendant un instant, Miguel les observa avant d’hocher la tête d’un air navré.
- Désolé pour vous Amy…J’ai pas tout comprit mais ça n’a pas l’air d’être le pied votre truc. La vie est une salope, sauf vot’ respect, mais à deux c’est toujours plus facile pour l’affronter. C’est toujours c’que me dit ma femme Rosita, et elle a foutrement raison.
Cait sembla interloquée, levant la tête un instant.
- Heinnnn ? Tu t’es marié « toi » ?
- Hé ho, j’étais jeune hein…Y’a un moment où il faut bien se caser, construire des choses, prendre des racines, tu vois ? Même que j’ai deux gosses. Se poser, c’est c’qui fait un peu c’te vie. Regarde tu vas t’marier, non ? Et pis t’as pas choisi un cageot, elle est belle comme un soleil : sans vouloir vous embarrasser Amy.
Cait afficha une moue boudeuse en un brusque retour de « n’amoitisme » devant le rire amusé de Miguel ayant parfaite obtenu l’effet escompté.
- Hé ho ! Vieux coq, calmes ton démon d’midi…Humpf…C’est quoi tes gosses ?
- Ah ? C’est comme un adulte mais en plus petit, ca parle pas trop et ca dit des conneries, y’en a de tout type….bon j’arrête où tu vas me foutre ta canette à la tronche, comme au bon vieux temps ? …L’ainée Lila et le cadet… Kyle.
Un silence comme toute réponse, le sourire de la rousse s’étant estompé.
- Je…vois.
- C’était comme mon frère pour moi aussi, gamine. Ca m’a fait un sacré choc, faut pas croire. Lila, son second prénom, c’est Emily.
Caitlyn leva les yeux au ciel en soupirant.
- Par le sang du christ ! C’est trop nul Emilie…Foutu hispano nostalgique.
Elle se tourna brièvement vers Amy avec un sourire gêné comme pour chercher un appui, c'est surtout qu'elle cherchait à dissimuler son émotion tant le geste la touchait.
- Pitié, dis pas le contraire où je t’oblige à boire toutes les bières.
Affichant à nouveau ses mimiques de petite fille capricieuse qui la rendait si charmante, elle s’amusa, un coude sur la table à faire des ronds sur la table avec le fond de la canette.
- J’ai jamais aimé c’prénom. Ca et mes taches de rousseurs qui ressortent en été…je sais qu’y a plus grave dans une vie mais merde quoi.
Miguel lança un regard amusé à Amy tout en finissant sa bière avant de poursuivre.
- Je suppose que vous venez aussi pour régler l’héritage ?
- Ouais…On va faire emballer ce qu’il y a à garder et on va mettre en vente. On roule pas sur l’or tu sais.
- J’veux bien faire le relais, ca m’dérange pas. Mais ca m’rend un peu triste, ça veut dire que c’est fini. La fin d’une époque.
- Non…J'ai comprit que c'était pas vraiment ça. C’est juste le début d’autre chose, quelque chose qu’on construit toutes les deux. Ca ne veut pas dire pour autant que je tourne le dos à San Francisco. J’y reviendrais, ça je le sais déjà. Si ca t’dérange pas d’garder le phare pour nous, ca s’rait cool.
- Bien sûr.
Finalement, la boucle semblait bouclée. Tout partait de cette maison et finalement, tout y revenait. Les temps changent, les gens aussi, les lieux, les sentiments. Mais finalement, ces changement viennent toujours de ceux qui les subissent en retour. Nous ne sommes pas le fruit d’un environnement, nous sommes e fruit de nos choix, encore et toujours. Ce choix de ne pas tourner le dos au passé, ce choix de s’en servir comme tremplin pour construire autre chose. Caitlyn venait de la faire parce qu’elle avait la conviction à présent, que le plus beau restait à venir et que ce plus beau : elles l’écriraient ensemble puisant dans l’encre que leur amour avait su mettre au monde.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth} Dim 17 Fév - 23:43
Comment plomber une ambiance en 1 leçon ; suivez la guide. D’ordinaire, c’était bien plus facile de parler de ses pouvoirs, alors pourquoi là était-elle prise de cette amertume ? Parce qu’elle n’avait pas les masques et osait avouer des peurs que seule Caitlyn connaissait et partageait ? Parce qu’elle expliquait cela à un humain, qui n’avait sans doute foutrement aucune idée de ce que c’était que de devoir supporter le poids du gène X ? Non, cela n’avait rien à voir ; qu’on soit humain ou mutant, on pouvait avoir peur de soi-même, de l’avenir, ce n’était pas lié à un gène, c’était lié à un cœur, à une âme, et toute l’Humanité en était dotté, même si certain semblaient l’avoir oublié. Non, une telle nostalgie venait d’autre part ; de cette sensation que quoi qu’elle fasse, il y avait autre chose qui guidait son destin. Après tout, que ce soit une entité ou son gène X, si elle survivait assez longtemps, ne deviendrait-elle pas inhumaine ? Et cette inhumanité ne serait-elle pas souhaitée, comme un refuge, comme une fuite, si Caitlyn venait à disparaitre ? Amaranth savait ce qu’était l’inhumanité, elle l’avait vécu. Quelques instants, mais elle l’avait vécu. Mais la encore, ce n’était pas cela qui causait ce malaise, cette tristesse.
Ce qui la causait vraiment, c’était qu’elle avait cessé d’être mutante en arrivant à San Francisco, qu’elle avait laissé Nephilim et ses problèmes aux ombres de New York et qu’elle était venue ici en tant qu’Amy, simplement Amy, comme elle l’avait si longtemps été. Et là, sa mutation lui revenait à la figure, d’une manière bien plus insidieuse de par l’innocence de la question, sa légèreté, son…
La poigne de Caitlyn vint la soutenir, lui donnant la force de sourire, de voir le côté positif de tout cela, mais une pensée ne fut pas balayée comme toute les autres par ce flot d’amour : elles avaient tant rêvé d’être exceptionnelles qu’elles en payaient le prix à présent. On ne se satisfaisait jamais de ce que l’on avait, il fallait toujours plus ; attractives chimères drapées d’espoirs illusoires. Elles étaient devenues exceptionnelles, mais un sentiment s’éveillait désormais dans le cœur de l’italienne : une vie normale, elles n’en auraient jamais. Toujours un ennemi, toujours une épée de Damoclès. Elles avaient forgé un Amour dans les feux ardents d’une Destinée, à elles d’en assumer les conséquences. San Francisco lui avait fait prendre conscience de cela, rire et simplement vivre, sans réel but ou autre apriori sur le lendemain que la certitude qu’elles seraient ensembles ; elles avaient accomplies des merveilles et passées une épreuve ensemble, mais il ne s’agissait que de choses normales, humaines. De telles choses ne leur seraient pas accordées en tant qu’X-Woman, et l’on pouvait se demander si Entités et Mutations n’étaient pas là pour s’assurer qu’elles ne sombreraient jamais dans cette quiétude anonyme et banale. Mises à l’épreuve, voulant défendre un monde quoi qu’il en coûte, c’était cela qu’on attendait d’elles ; quoi qu’il en coûte. Que pouvaient-elles bâtir si elles devaient le sacrifier pour une chose qui ne changerait pas même après leurs morts ? Quelles épreuves à traverser encore, quels adversaires pour des X-Women ? Quels repos pour des humaines ? Un abîme de question, de doute qui fendillait cette maxime qu’elles avaient construites ensembles : En Demain, Nous Croyons. Les gens du commun savaient à quoi s’attendre dans le demain, connaissant leur routine, pour leur fortune ou leur infortune, mais elles ? Il n’y avait qu’une chose pour laquelle Amy était prête à croire envers et contre tout : quoi qu’il arrivât, quoi qu’il soit destiné à arriver, tant qu’elles seraient ensembles, cela vaudrait le coup. Tant qu’elles seraient ensembles…
- Désolé pour vous Amy… J’ai pas tout comprit mais ça n’a pas l’air d’être le pied votre truc. La vie est une salope, sauf vot’ respect, mais à deux c’est toujours plus facile pour l’affronter.
Ce fut avec détachement qu’Amaranth écouta la conversation s’enchainer ; la surprise de Caitlyn, les justifications de Miguel, la normalité. Une normalité qu’elles n’auraient jamais. Cependant, elles n’avaient pas besoin de normalité pour être ensemble, pour être heureuse, même si la normalité était plus facile, et que l’italienne commençait à la souhaiter ; qu’importe les X-Men, qu’importe le monde et le destin, tant qu’elles étaient ensembles. Avaient-elles le droit ? Qui pour le leur donner ou le leur prendre ? Seul Dieu jugeait les âmes.
- Regarde tu vas t’marier, non ?
Oui, elles allaient se marier ; encore fallait-il qu’elles aient un jour de normalité pour le faire, et que l’anormalité ne s’invitât pas pour gâcher la fête. Oh, et puis si elle s’invitait, une pair de baffe, un coup de pied dans les joyeuses et cela leur ferait un mariage inoubliable !
- Et pis t’as pas choisi un cageot, elle est belle comme un soleil : sans vouloir vous embarrasser Amy.
Ep, retour à la réalité ; l’embarrasser ? Non, elle passa juste en mode tomate, Caitlyn réagissant presque plus vite que la rougeur d’ailleurs. Son apparence n’avait rien de naturelle, elle était le fruit de sa mutation, c’était un fait ; cependant le compliment lui était réellement fait, et il était sincère. En aurait-il été le même devant la « vraie » Amy ? Y avait-il une vraie Amy, d’abord ? L’italienne n’était pas limitée à ce que son gène X faisait d’elle, et Caitlyn le voyait bien mieux que quiconque. Un regard à son aimée avec un petit sourire embarrassé, alors qu’elle faisait une fois de plus le yoyo entre des émotions opposées. Ce qu’elle aimait quant c’était au tour de Caitlyn de faire sa crise de « n’a moi » ; le vieux coq devait calmer son démon de midi ou se faire plumer. Okay, soit c’était une expression anglaise inconnue de l’italienne, soit il lui manquait une référence culturelle. Tant pis, le sujet des gosses la touchait de près, avec la même ambivalence que précédemment ; bien évidemment qu’elle était consciente de ne pas pouvoir en avoir, mais l’adoption aurait été une éventualité s’il n’y avait eut tous les risques liés aux X-Men et à leurs propres emmerdes. Amy aurait aimé avoir des enfants, cela faisait parti de sa conception d’une famille, mais elle avait déjà peur pour Caitlyn, alors prendre la responsabilité commune d’un tiers, inenvisageable. Puis sans doute qu’elle idéalisait beaucoup ce concept, et puis, elle était incapable de partager son aimée avec une plante verte, alors avec un marmot…
- Kyle.
Prononcé avec la lenteur d’une révélation, et faisant tout autant de dégât. Les pensées de Nephilim se stoppèrent pour s’en aller toutes dans le même sens, sens trahit par ses yeux, qui se posèrent sur Caitlyn.
-Je… vois.
Un si court silence pour rappeler qu’en effet, que l’on soit humain ou mutant, la vie était une salope, et que tout ce qui brisait le quotidien ne le faisait pas forcément en bien. Ce fut au tour de l’italienne de serrer la main de l’irlandaise pour la soutenir, et un petit mouvement de lèvre alors qu’elle s’apprêtait à lui répondre, mais ce fut une fois de plus Miguel qui l’interrompit, et Amaranth le foudroya du regard dans la seconde, avant que son regard ne se fige sur les points stratégiques du visage humain.
- C’était comme mon frère pour moi aussi, gamine. Ca m’a fait un sacré choc, faut pas croire.
L’intérieur des sourcils remontant alors que les paupières supérieurs retombaient légèrement, la pupille s’immobilisant un instant dans le vide en parfaite synchronisation avec les commissures des lèvres qui tendaient légèrement vers le bas ; tristesse. Evocation du décès d’un proche, émotion normale. Cependant cette émotion fut suivit d’une autre, qui elle n’avait rien à faire là : sourcils se levant et se rapprochant, paupières supérieures remontants plus haut qu’à l’origine alors que les inférieures se tendaient, les lèvres se tendant vers l’extérieur du visage, la bouche s’entrouvrant légère ; peur. Sourcils tendant vers le bas et se fronçant, une ride particulière apparaissant, et les lèvres se pinçant ; colère. Honte ? Tristesse plus marquée, ainsi que la peur, la colère venait au second plan ; regrets.
Mensonge… L’esprit d’Amaranth le libéra de ses entraves à cette simple pensée, essayant de comprendre le pourquoi. Intérêt à mentir ? Aucun. Regret de le faire, une promesse, ou de la bienveillance ; n’avait-elle pas eut de regrets à cacher son « cancer » ? Il n’avait rien de lambda, mais il n’était plus question de mutation ici. Le mensonge était d’une affligeante normalité.
- Par le sang du christ ! C’est trop nul Emilie… Foutu hispano nostalgique.
Nostalgique, oui, car quelque soit ce pourquoi il mentait, la raison en était clairement la protection de Caitlyn ; enfin, pas clairement, il mentait trop bien, sa position n’en révélant pas assez, ni son visage même, ni ses regards, ni rien d’autres, tout était contrôlé à l’exception de l’incontrôlable. Miguel avait beau avoir grandi et c’être rangé, il n’en continuait pas moins d’essayer de veiller sur Caitlyn. Faillait-il découvrir son secret ? Bien évidement que la perte d’un ami, d’un frère de cœur, c’était douloureux ; avait-il eut une autre réputation à l’époque ? Un élément manquait, mais les masques vinrent cacher cela. Si Miguel Dasvégas venait de perdre la confiance d’Amy, cette dernière escomptait bien laisser le passé de San Francisco à San Francisco ; qu’il les protège s’il le souhaite, qu’il leur mente s’il le souhaite, elle en avait assez de la douleur des vérités, et avec la distance d’un continent, Amy se prenait à espérer qu’elles soient hors de portée. Trop de problèmes à régler pour s’encombrer de ceux qu’on voulait leur cacher.
- Pitié, dis pas le contraire où je t’oblige à boire toutes les bières, ajouta son aimée en se tournant vers elle, un mélange de joie et de tristesse sur le visage ; elle appréciait le geste, mais trop de mauvaise fois pour le reconnaitre.
- Je te l’ai dis Cati Mia, t’arriveras pas à me rendre ivre avec de l’alcool… Même si t’as d’autres atouts pour cela. Et c’est très beau Emilie, ça te va très bien.
Hop, mode boudeuse de six-huit ans on, alors qu’elle répétait une énième fois ne pas aimer ce prénom. Ce qu’elle n’aimait pas, c’était ce qui y était rattaché, mais elle avait accepté son passé, le prénom suivrait. Encore une fois, juste trop de mauvaise fois pour le reconnaitre. Puis tout le monde savait déjà qu’elle n’aimait pas le prénom, chose que lui confirma Miguel d’un regard et qu’elle lui rendit en un sourire en coin n’ayant pour autre but que de donner le change.
- Je suppose que vous venez aussi pour régler l’héritage ?
Polysémie ; aussi. Aussi car ce n’était pas seulement un voyage de couple, ou aussi parce qu’il y avait eut quelqu’un d’autre ? Lapsus ou pas ? Impossible à savoir sans demander, et sans tout foutre en l’air ; et Amy ne voulait pas tout foutre en l’air. Les épreuves de San Francisco étaient passées, passées ! Qu’on leur foute la paix, un peu ! Trois jours, trois putains de jours sans secrets, sans mensonge, juste toutes les deux ; fallait-il qu’elles aillent en Suisse pour cela ? Encore que le Canada était plus proche.
- Ouais… On va faire emballer ce qu’il y a à garder et on va mettre en vente. On roule pas sur l’or tu sais.
- J’veux bien faire le relais, ca m’dérange pas. Mais ca m’rend un peu triste, ça veut dire que c’est fini. La fin d’une époque.
- Non… J'ai comprit que c'était pas vraiment ça. C’est juste le début d’autre chose, quelque chose qu’on construit toutes les deux. Ca ne veut pas dire pour autant que je tourne le dos à San Francisco. J’y reviendrais, ça je le sais déjà. Si ca t’dérange pas d’garder le phare pour nous, ca s’rait cool.
Bien sur, elles seraient toujours les bienvenues ; il ne mentait pas quant il parlait de sa famille de cœur, il mentait seulement pour la protéger. Comment condamner un tel être ? Elle n’en avait pas le pouvoir, ou même la volonté, ayant également énormément donné dans le registre. Chacun faisait ses choix, chacun les assumait, et d’autres en souffraient, ou non.
- Réservez-nous aussi une journée à la plage, on aura surement d’y aller cette fois-ci. Puis cela doit être sympa, de jouer dans le sable avec des enfants, renchaina-t-elle avec le sourire, s’accrochant encore avec optimiste à l’un des clichés qu’elle savait idéalisé mais voulait connaitre un jour.
Tout était une question de choix : elles avaient choisie leur vie, elles l’assumeraient. Ce ne serait pas facile, mais elles seraient ensemble, et c’était cela, le plus important. Ne jamais s’abandonner, ne jamais arrêter de courir, que l’on sache ou non où l’on allait, ne jamais cesser de s’aimer, envers et contre tout, pour toujours et à jamais ; c’était un choix, c’était une promesse, c’était un rêve. Mais surtout, c’était quelque chose qu’elles partageaient. Et tant qu’elles seraient ensembles, quoi que leur réserve l’avenir, elles s’en sortiraient ; elles croiraient en demain.
Les temps changeraient, les gens aussi, les lieux, les sentiments. Mais il était une chose qui ne changerait jamais ; la maxime d'une air, d'une époque, d'une vie : la leur.
Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, que l’on sache ou non où l’on allait, ne jamais cesser de s’aimer, envers et contre tout, pour toujours et à jamais ; croire en demain, parce que demain, c’étaient à elles de le forger…
RP TERMINE pour Amy
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Sujet: Re: Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth}
Emilie Kenneth Part II Home. San Francisco {Caitlyn Elioth}