Partager les choses, sans s'en rendre compte. [PV Rey Reed]

Retourner en cours. Après les nouveaux traumatismes que j'avais vécu, retourner en cours était de nouveau une épreuve. C'était déjà la deuxième fois depuis le début de ma scolarité à Columbia et ce en moins d'un an. Pour peu, cela paraîtrait bientôt suspect. Et puis, de nouveau, il fallait mentir pour ne pas éveiller les soupçons. Au camarades de classe qui me demandait, je leur répondais que je n'étais tout simplement pas capable de faire du vélo sans devenir un danger public. Et à la suite de questions et de détails, j'inventais un accident qui m'avait valu un séjour à l'hôpital, deux côtes brisée, une foulée et une entorse au poignet gauche. Évidemment, tout ce qui était transfusion sanguine et autre passait sous silence. Au moins, je ne devais pas rester immobile des jours et des jours durant comme la dernière fois.

Un fois que toutes ces commères assoiffées de détails me lâchèrent, je m'étais échappée dans une salle de cours déserte de la faculté pour profiter de quelques minutes de solitude.

Être mutant, c'était mentir à la fois pour se protéger, mais aussi pour protéger les autres. Je ne donnais pas plus cher de ma peau que lors de cette embuscade si maintenant, tous les étudiants apprenaient qu'elle était la véritable nature. Cependant, une chose serait sûre désormais : plus jamais je ne me laisserai avoir comme ça avait été le cas dans cette ruelle. Alexandre lui-même avait été lourd en reproches sur ce sujet. Je n'avais pas été dure à suivre mais désormais, je faisais plus attention. Déjà, je sortais en même temps que la plupart des autres élèves, me fondant dans la masse. Ensuite, j'avais trouvé un nouveau parcours me permettant d'utiliser les transports en commun et m'évitant d'aller directement là où je le voulais. Et puis, Daniel étant désormais au courant de mon emploi du temps, il n'était pas rare qu'il vienne me chercher directement à l'université, quand il n'était pas occupé ailleurs. Certain pouvait trouver ça ringard. Moi, j'appréciai ce geste qui se voulait protecteur.

La sonnerie retentit et je refermai mon livre d'Histoire politique de l'Amérique. Je me glissai dans le couloir, vérifiant au passage la bonne position de mon attelle. Puis, m'avançant dans les couloirs, j'atteignit mon casier. Cependant, mon organisation laissant à désirer, je ne pus qu'observer quelques livres s'écraser sur le sol tandis que je lâchai un juron. Fort heureusement, peu de monde passait dans ce couloir et mes ouvrages ne pourraient être abîmés d'un coup de pied. Mais, dans la précipitation que j'eus à essayer de les rattraper, la douleur provoquée par mes côtes me lança et je dus même lâcher mon sac pour porter ma main à mon flanc.

« Et merde... »

Je grimaçai de douleur, m'appuyant de ma main libre aux casiers fermés. Quand enfin elle s'estompa, je me laissai glisser au sol pour rassembler mes affaires, lâchant un long soupir.

Invité

Fatigué... Je suis fatigué de ce que je suis, de ce que je fais et de ce que je vais devenir. Suis-je lui ? ou est-il moi ? Nous ne sommes plus 50/50, mais 100/100. Il est moi et je suis lui, nous ne faisons désormais plus qu'un : un seul et unique être à deux formes capable de secourir une vie, ou de la détruire. Dr Jekill & Mr Hyde n'est plus un roman, mais bien une réalité.

Mardi 15 Janvier - 23h02

Je marche dans la rue, tranquillement je rentre à l'institut après un petit Mac Do entre potes. Une journée comme les autres dans cette ville de New York. Quelle idée, certains prendraient un taxis, d'autres y seraient allés en moto mais pas moi, moi j'avais envie de me foutre dans une merde incalculable. Les flocons blanc tombaient sur la ville, et moi j'ai des frissons, assez de frissons pour m'arrêter un instant devant une ruelle étroite, qui m'invite à tourner la tête. Là, un homme agresse sexuellement une femme -ou du moins, il commence-. Mon rythme cardiaque accélère : il est clair que je ne peux pas laisser cela se passer sauf que ce type est armé, un m9 à première vu... Foutu permis des etats unis. Des crampes, d'énormes crampes. J'ai en effet qu'une seule solution, qu'un seul choix à faire... Mon coeur bat vite, plus vite que celui d'un homme normal, plus vite que ce qu'une personne peut supporter. Mon corps se crispe, mes muscles se contractent et mon physique changent, en 10 secondes j'avais changé sous une immense douleur. Je n'avais pas crié, non il fallait que je reste discret. Je m'approche les pâtes dans la neige de cet homme.

Je m'hisse et le regarde, la femme pleure et lui est tétanisé, il me vise tout de même. Sa main tremble ce n'est pas le froid non, c'est la peur, je me nourris de ses regrets, de son passé. Lui il devient tout blanc, lâche la femme qui fuit complètement effrayé par la créature présente en face de son agresseur par... Moi. Il essaye de presser le détente mais il n'est pas assez rapide. J'attrape son cubitus et son radius que je brise d'une simple étreinte il hurle l'instant de quelques secondes, durant ce laps de temps je frappe assez pour dans son sternum pour qu'il s'évanouisse. J'ai retenu ma force sinon mon poing lui aurait aplatit. J'entends déjà la sirène retentir : La femme a appelé les secours. Moi ? J'avais eu le temps de fuir. Je rentre donc à l'institut les avec un simple Lycra, et en me voyant comme ça certains comprennent ce qu'il s'est passé, ils veulent venir me rassurer, ouïr ce que je peux leur raconter mais pas ce soir, non demain. Ce soir je dois e poser une question.... Suis-je lui, ou est-il moi ?

Je me réveille le lendemain, des courbatures atroces et une migraine horrible, mais ça passera d'ici une ou deux heures. On entend à la radio qu'un violeur récidiviste a été retrouvé dans la neige vivant mais salement amoché racontant qu'un monstre est venu l'attaquer. Des statuts sur twitter disent "le Faucheur a fait une nouvelle virée cette nuit, mais il a bien agit..." Pourquoi ? Suis-je le seul "monstre" dans cette ville ? Et pourquoi le faucheur ? Je ne tue pas pourtant. Les premières heures de cours passent assez rapidement, normal vu que j'étais en train de dormir sur mon bureau. Les couloirs n'ont pas changé depuis hier, les gens poussent, sans même faire attention, ils courent, marchent, gueulent : La vie n'a pas changée et le monde n'est pas modifié par mes actes alors pourquoi je me tracasse ? Je retourne en classe, pour l'heure de français cette fois. Je dois rester dix minutes en plus, pour finir mon boulot. Lorsque je sors, peu de personnes arpentent les couloirs, mais je remarque une jeune blonde qui ne m'est pas inconnue faire tomber ses livres et son sac. Elle est blessée, pendant qu'elle se glisse sur le sol je la rejoins et dis

-Attends, je vais t'aider

Son visage m'est familier oui, elle est "comme moi"... Non, personne n'est comme moi.

De soupirs en soupirs, je tâchai de rassembler mes affaires, éparpillées sur le sol. Pour peu, cela m'aurait rappelé une scène bien moins plaisante. Je commençai à balancer quelques babioles dans mon sac d'une main fébrile quand deux pieds apparurent dans mon champ de vision. J'arrêtai mon geste et levai la tête, dévisageant ce nouveau venu.

Brun, d'une taille légèrement au dessus de la moyenne. Ses mèches rebelles lui donnait un petit côté mauvais garçon mais, à ses mots, ses intentions étaient tout autres. Cependant, sa stature me laissait penser qu'il avait tendance à abuser de la salle de sport. Il posa sa main sur l'un de mes livre et commença à m'aider à les empiler. Je lui souris légèrement.

"Merci beaucoup... Je ne suis pas très douée..."

Je lâchai une légère grimace, mélange entre douleur et frustration de ne pas être capable de me servir de mes deux mains correctement pour ranger de temps à autre mon casir désordonné. Cependant, si mes mains continuaient à s'agiter pour ranger quelques divers objets, je ne pouvais m'empêcher d'adresser des regards furtifs au jeune homme, une question me revenant sans cesse en tête. Où l'avais-je déjà vu ?

Cette sensation de déjà vu, on peut l'avoir avec des gens qui se ressemble. Ou alors parce que notre esprit pense reconnaître un visage qui, en réalité, ne nous a jamais croisé. Mais parfois, on sait que l'on a déjà vu quelqu'un, on a juste oublié où et quand. C'était ce qu'il m'arrivait. Mes méninges s'activèrent, à la recherche de souvenirs concernant cet individu. Il était à Columbia, peut être que nous avions des cours communs...? Non, je ne le croisai pas en salle de classe. En revanche, je me souvenai de lui au réfectoire. Pas celui de Columbia. Celui de l'institut.

Un mutant. J'avais devant moi un résident de l'institut. Quelle coïncidence ! Il nous avait fallu faire quelques kilomètres pour finalement nous rencontrer alors que l'on se fréquentait tout les jours dans un lieu différent de celui-ci. Ayant trouvé ce qui nous rapprochait, restait à savoir comment aborder le sujet ici... Je réalisai que jamais je n'avais parlé de quoi que ce soit concernant mes activités extra-scolaires ici, puisque jamais ce genre de situation ne s'était produite auparavant. Je n'avais aucune idée de comment aborder la chose.

Je pris le dernier livre qui était par terre et me redressai. Mon camarade en tenait également une pile dans ses bras. Je commençai à ranger cette pyramide dans un ordre plus ou moins ordonné dans mon casier, tout en débitant des phrases à la vitesse d'un TGV.

"Merci beaucoup... Je suis vraiment maladroite des fois, enfin, souvent. Et puis, si j'avais rangé ce casier avant, ça ne serait pas non plus arrivé... Enfin, j'ai de la chance que tu sois arrivé au bon moment. Et puis... On s'est déjà croisés non ?"

Je m'arrêtai de parler, de bouger, comme si je savais que cette phrase pouvait provoquer des raz de marées...

Invité

J'aide la jeune blonde à ramasser ses livres, elle est mal en point je ne vois pas pourquoi je ne l'aiderai pas ! J'avais amassé une pile qu'elle s'empressa de ranger dès qu'elle en eut l'occasion. Je suis persuadé de l'avoir déjà vu... Mais où ? Je veux dire, j'l'ai déjà croisé à Columbia mais là je pense à un autre endroit, qui pourrait être à plusieurs kilomètres du campus. Je cherche au fond de ma tête mais je ne trouve pas. Elle était plus petite que moi, une jolie chevelure blonde et des yeux verts perlés de bleu. Cette sensation bizarre arpenté mon esprit, la sensation de "Déja-vu". C'est vraiment une chose bizarre ! Grâce à Rirk, je peux connaître ce qu'il se passe dans mon subconscient, et il ne me fallut que quelques secondes de plus avant de comprendre que l'endroit pu je l'avais déjà vu, c'était l'institut, ma seconde "maison". C'est vrai que quand j'y repense, je l'avais croisé plus d'une fois dans la cafèt ! C'est quand même bizarre, se retrouver devant une mutante par pur hasard... Mais cette nouvelle situation me fait me poser une question : Que lui est-il arrivé" pour qu'elle soit dans cet état... Si seulement je pouvais découvrir les peurs passées des gens, par exemple qu'ils aient eu peur de se faire écraser par une voiture, agressés ou persécutés... Non il ne faut pas que je pense comme ça, c'est mauvais.

Elle m'a dit il y a à peu près une minute qu'elle n'était pas très douée, je lui répondis avec un grand sourire, illustrant mon envie de l'aider et surtout, que ce n'était pas grave. Alors qu'elle range son dernier livre elle me sort une phrase en Vitesse grand V, comme si elle avait un train à prendre. Cette phrase se termine par "On s'est déjà croisé non ?" Je lui réponds avec un ton calme :

-Il n'y a pas de problèmes, vu ton état je n'allais pas te laisser régler ce problème toute seule, car tu as l'air sacrément mal en point. Sinon oui, on s'est déjà vu enfin je crois... Si je me souviens bien de l'endroit, on ne devrait pas en parler tout haut.

Je reprends mon souffle, cherchant une idée pour continuer la conversation. Dire comment je m'appelle ? Non, ça ferait mec lourd. Lui demander son pouvoir ? Je pourrais m'être trompé bien qu'il y ai peu de chances. Bon bah j'ai plus qu'à improviser !

-Si tu as besoin que quelqu'un t'accompagne jusqu'à ta prochaine salle, je suis là. Je n'ai pas grand-chose à faire vu que je viens de terminer ma journée. Je me demande ce qui a bien pu te mettre dans un état comme celui-ci, t'es bien amochée !

Mon jean noir et mon Tee-Shirt gris moulant ne donnait pas une image très "gentleman" de moi, faut d'avoir l'air d'une brute épaisse, je perdais souvent trop vite toute crédibilité dès que j'essaye de faire le mec sympa. J'espère qu'elle ne va pas me prendre pour un dragueur sans cervelle et m'envoyer boulet, car cette petite blonde vient de changer la fin de ma journée, c'est vrai quoi : C'est la première fois que je croise une autre mutante -si ça en est bien une- à Columbia !

Il ne m'avait pas encore répondu que je savais que j'avais vu buse. Son regard semblait différent lorsque j'abordais l'éventualité de s'être déjà croisés auparavant. Mon sourire s'agrandit légèrement. Ainsi, j'avais bel et bien un jeune mutant de l'institut face à moi. Cette sensation était étrange. Nous avions finalement tant en commun mais il avait fallu nous trouver dans un lieu aussi banal et occupé par des dizaines d'autres personnes pour finalement nous rendre compte que nous étions des semblables. Des mutants.

Sa réponse me fit légèrement sourire. Ne pas parler du tu-sais-quoi. Bientôt, il allait me faire croire que prononcer le nom de Charles Xavier nous réservait le même sort que celui de Voldemort. Ca avait un petit côté amusant si on excluait le fait qu'il travaillaient presque pour deux causes opposées. Je lui souris et m'apprêtais à lui répondre quand il enchaîna. Avec une galanterie palpable, il me proposa de m'accompagner à ma prochaine salle de cours. Puis, il parla d'un sujet qui était bien moins sympathique et amusant que les précédents.

Mon visage se ferma, dissimulé derrière mes mèches blondes. Je refermai mon casier et tachai de reprendre contenance. C'était comme jouer au poker, il ne fallait rien laisser paraître en temps normal. Mais la situation semblait légèrement différente car je ne savais pas quoi dire aux élèves de l'institut. Ils avaient le droit de savoir les risques que l'on court à trainer dans les rues qui n'étaient pas sûres à New-York. Laissant apparaître de nouveau mon sourire sur mes lèvres, je retournai la tête vers lui. J'adressais un rapide coup d'œil aux couloirs pour être certaine qu'ils étaient bien déserts.

« Oh, tu sais, parler de l'institut Xavier n'est pas réellement tabou ici... Il faut juste rajouter à chaque mention que les mutants sont des gens bizarres et ça passe tout seul... Donc, cher ami bizarre, pas de panique pour ça... »

Je lui adressai un rapide clin d'œil. Puis, observant le couloir qui menait à la sortie du campus, je repris.

« En fait, j'ai fini mes cours moi aussi et je dois passer à l'infirmerie de "bizarreland" pour quelques vérificatifs concernant... Quelques soucis physiques... On peut y aller ensemble si tu veux... Et quant à ce qui m'est arrivé... Je te raconterai en route... »

Lui souriant, je lançai notre marche à mon rythme.

Invité

Au vu de sa réaction après ma réponse, je comprend qu'elle aussi est une mutante. Petit à petit son visage me revenait mais je ne pouvais pas y rattacher un nom, et je ne pense pas que je pourrai seul. C'est un comble qu'il faille que l'on soit dans un lieu fréquenté par des centaines de personnes avant de se rendre compte que l'un et l'autre existons. Il semble que le fait que je ne veuille pas parler ouvertement de l'institut la fasse sourire, personnellement ça me fait moyennement rire. Si quelqu'un découvre qui je suis ou plutôt ce que j'ai la capacité de devenir ce serait terrible... Puis lorsque je lui parle de ses blessures je ressens que tout son être se referme, comme si je venais d'entrer en territoire hostile. Durant ce laps de secondes je sentis une fluctuation dans sa façon d'être, nul doutes qu'elle a "peur" de dévoiler ce qui s'est vraiment passé. Je me décide de lui répondre :

-Certes, mais on ne sait jamais ce que l'on peut y croiser. Et si quelqu'un déduit que je suis un de ces êtres "bizarres", il se pourrait que je sois en danger, que tu le sois ou que tous les gens de cette université le soit. Et cette idée ne m'enthousiasme que très peu. Mais je ne panique pas chère amie bizarre, je prend juste certaines précautions.

J'accompagne son regard du mien, vérifiant que personnes ne pu nous entendre.

- Enfin bref, je veux bien t'accompagner à l'infirmerie, après tout ça fait toujours du bien d'être avec des gens qui nous ressemble. Et si tu ne veux pas parler de ce qui t'est arrivé il n'y a aucun problème, tu ne me connais pas donc il n'y a aucune raison à ce que tu me déballes ta vie.

Elle amorce la marche que je me fais un plaisir de suivre, je reste près d'elle prêt à l'aider si elle avait besoin d'un peu d'aide. Je regardais mon poing que je ferme et ouvre, perdu dans mes pensées... Comme moi ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Sont-ils vraiment comme moi ? Peuvent-ils savoir ce que j'endure, les autres mutants ? Certains peuvent voler, courir super vite ou lancer des rayons avec leurs mains, mais combien peuvent se changer en ce qu'il y a de plus noir chez nous, qui a le choix de vie ou de mort sur les gens sans pouvoir le contrôler ?

« Certes, mais on ne sait jamais ce que l'on peut y croiser. Et si quelqu'un déduit que je suis un de ces êtres "bizarres", il se pourrait que je sois en danger, que tu le sois ou que tous les gens de cette université le soit. Et cette idée ne m'enthousiasme que très peu. Mais je ne panique pas chère amie bizarre, je prend juste certaines précautions. »

Je lui souris. Il y avait toujours des risques avec les mutants, je ne le savais que trop bien. Alexandre m'avait déjà presque tuée. The Host avait enlevé Vermine après m'avoir mise hors d'état de nuire. Caitlyn avait détruit la bibliothèque de l'institut. Je savais depuis le début que l'instabilité d'une personne ou même son manque de contrôle pouvait entraîner de sérieux dégâts. Moi même, j'avais vécu 48h derrière les barreaux pour avoir lancé un champ de force dans la tête d'un policier. Mais bon, comme à chaque fois, il fallait être dans un état déplorable pour agir de la sorte.

Le jeune homme brun poursuivit la discussion, apparemment ravi de m'accompagner jusqu'à l'institut et son infirmerie. Il finit en me faisant comprendre que je n'étais pas forcée de lui parler de ce qu'il s'était passé. Je lui souris de nouveau. Bon, une chose était sûre, il était compréhensif. Il semblait ressentir certaine chose et ce n'était pas pour me déplaire. Mais revenant sur ses premiers mots, je haussai les sourcils.

« Que tous les gens de l'université soient en danger? Honnêtement, ils se ralieraient tous contre nous, surtout que nous devons être en tout et pour tout les seuls mutants du coin... Pas de quoi avoir peur pour eux... À moins que tu ne soit une espèce de grand méchant loup mangeur d'anti mutants... »

Je lui adressai un nouveau clin d'œil. Cette idée, bien que puérile et débile me rassurait. Nous arrivions au bout du couloir et la peur grandit en moi. La peur de les voir, la, dehors. La peur de devoir souffrir de nouveau. D'ailleurs, à peine la porte était-elle ouverte que j'observais la rue tel un aigle à la recherche de ce qu'il souhaite. Inconsciemment, je diminuai la distance entre moi et le jeune homme, comme pour me rassurer et me certifier que je n'étais pas seule. Je continuai cependant à lui sourire.

Nous remontames lentement la rue. Tous les dix mètres, je jetai un rapide coup d'œil par dessus mon épaule. Je gardai le silence, cherchant à être certaine de ne pas être suivie. Plus jamais on ne m'aurait à ce jeu là. Poussant un léger soupir, je reposai mon regard sur mon voisin mutant.

« En fait... Mon accident... Ici je raconte que c'est un accident de la route, que je suis vraiment étourdie... Mais ca, c'est la version que je dois raconter pour me préserver moi et mon entourage... Mais les bruits qui courent à l'institut sont différents... »

Je ne savais pas trop comment dire tout ça. Comment lui raconter. Il avait le droit de savoir, lui et tout les autres. Je n'avais été qu'un exemple mais cela pouvait arriver à n'importe qui. C'était juste difficile d'avouer ses faiblesses et ses erreurs.

« Ça ne me dérange pas d'en parler en fait c'est juste... Difficile. Je finis par réaliser que j'ai eu beaucoup de chance... Il y a des jours comme ça où tu te dis "t'assurant même une bonne étoile, ma chère Enora"... Ah oui! Mon prénom, c'est Enora! Enora Lacourt! Et... Toi? Tu ne me l'a pas dit je crois... »

Invité

Sa réponse.... Un grand méchant loup hein ? Allez il ne fallait pas que je lui mente, il ne faut plus que je me cache mais... Non ce n'est pas moi que je cache mais c'est lui, je dois lui dire la vérité ou faire comme avec les autres, mentir ? Et si je lui disais la vérité, à elle et seulement à elle, juste pour voir sa réaction... Juste pour savoir ce que les autres pourraient penser de moi ? Un test oui... Ouai mais si elle me fuyait ? Non, si, peut-être, surement, il est possible que... ET PUIS MERDE

-Je suis pire qu'un grand méchant loup. Je... Non... Non oublies. J'ai rien dis.

Non je ne peux pas, seul les X-Men et certains élèves de l'institut le savent, et ça ne changera pas. Bordel je vais passer pour un dingue maintenant, un con qui n'est pas sûr de lui. On continuait d'évoluer dans les couloirs et je ne pouvais m'empêcher de penser à autre chose que ce qui s'était passer hier soir, j'étais absorbé par cette nuit... "Le faucheur pointe le bout de sa queue", ça faisait la une des sites anti-mutants. On s'approchait petit à petit de la sortie du bâtiment et je ressentis en cette jeune blonde une peur terrible, ça m'en donnait des frissons. La tentation était trop grande, assez pour que je craque. Je fais semblant de me gratter la tête, mais en fait je m'aide à me concentrer, pour découvrir ce qui la terrifiée tant. Puis soudain rien, enfin je veux dire, aucun mal de tête et je fus tellement étonné que je n'entendu même pas la phrase que je dis tout bas.

-Ne t'inquiètes pas, s’ils sont là je m'en occupe. .

Non, non, non, non ! Maintenant elle va savoir que j'ai fouillé dans son intimité, bordel quelle gaffe... Je fais semblant de n'avoir rien dit tant qu'elle ne m'en parle pas. Elle se rapprochait petit à petit de moi, et je savais pourquoi. Si jamais les hommes qu'elle craignait se pointaient, je les déchiquete. Jamais auparavant je n'avais perçu un peur si intense, tellement... Froide. Que lui avaien-ils fait ? Alors qu'elle m'explique son excuse je lui réponds :

-Je suis désolé... J'ai la capacité d'analyser la peur des gens, et la tienne est tellement intense que je n'ai pas pu me retenir. .

Je me place devant elle tout en lui prêtant un sourire rassurant

-Ecoutes, si ces personnes que tu redoutes tellement se ramènent, ils n'en ressortiront pas vivant, ou pas entiers... Je sais pas si tu écoutes les infos flash, peu importe en faite mais si c'est le cas, le "faucheur" dont on parle c'est... Moi. Je... Je m'en veux d'avoir vu tes peurs, c'est inadmissible je n'ai pas à m'incruster dans ton intimité comme ça alors si tu ne veux plus jamais me voir, j'le comprend. Sinon je m'appel Rey, Rey Reed. .

Je me veux d'un ton rassurant, car si elle voit bel et bien quel monstre je garde en moi, ça ne doit pas être très sympa à savoir. Je m’étais mis comme qui dirait « à nu »… J’ai trop de pression depuis hier, j’aurai pu craquer dans ma chambre mais non, je n’ai pas pu me retenir.

Pire qu'un grand méchant loup ? J'aurais pu rire sur le coup tant cette phrase semblait drôle. Qu'y a-t-il de pire que le grand méchant loup ? La méchante reine ? Je ne posai pas plus de question sur le sujet mais je m'étais faite ma propre opinion de la chose. De plus, il ne semblait pas avoir plus envie que ça de m'en aprler alors, je n'insistai pas. Je gardai le silence, me contentant de placer mes pieds l'un devant l'autre et d'avancer vers la sortie, cette peur grandissant en moi.

Une chose m'avait surprise. Une chose plutôt étonnante lorsque l'on ne s'y attend pas. Il était vrai que je n'avais aucune idée de la nature des pouvoirs du jeune homme qui se trouvait à mes côtés. Ils pouvaient être physiques, psychiques... L'étendu était telle qu'il était impossible de le deviner comme ça, d'un simple regard. Cependant, à ses mots, on pouvait en comprendre un peu plus.

"Ne t'inquiètes pas, s’ils sont là je m'en occupe."

Mes yeux se posèrent vers lui, sans comprendre. Serait-il télépathe ? Où était le rapport avec le grand méchant loup, ça court les rues les télépathes. Rien de réellement exceptionnel dans la nature de ce pouvoir. Toujours est-il qu'il venait de me promettre une réelle protection et ça, c'était rassurant. Sans s'envoler entièrement, ma peur s'amenuisa pour passer en second plan. La curiosité avait pris le dessus concernant ce jeune homme. Mais cette curiosité fut vite rassasiée devant l'explication qu'il me donna. Il n'était pas télépathe. Il était... Phobopathe ? Il pouvait comprendre ma peur, la sentir. Cela expliquait beaucoup de choses.

Il se plaça devant moi, me forçant à m'arrêter. Je n'eus pas réellement peur, mais la surprise me figea. Alors, il me servit un speech m'assurant que je ne risquait rien puisque lui avait la capacité de tuer les gens. "Le Faucheur". Même sans avoir un réel interêt pour l'actualité, on pouvait entendre ce sobriquet dans la bouche de nombreux étudiants effrayés qui prenaient ceci plus pour un mythe. Pour ma part, j'avais épluché quelques articles de journaux concernant ce mutant incontrôlé qui rodait dans les rues de New-York la nuit. Je fixai le jeune homme tandis qu'il se confondait en excuses pour être entré dans ma tête sans autorisation. Voilà qui était fort courtois de sa part. Il finit par me donner son nom. Rey. Rey Reed. Rey "Le Faucheur".

Je lui souris, ayant cependant une pensée pour Daniel. Il aurait été là, il m'aurait reproché mon don d'attirer les dangereux mutants à moi... Cependant, ce n'était pas comme ça qu'il fallait voir les choses. Rey était dangereux, certes. Mais c'était aussi quelqu'un de l'institut, qui prouvait qu'il souhaitait éviter cette situation plus que tout.

"Ne t'excuse pas. Ce n'est rien. Je suis morte de trouille dès que l'on change de rue donc je peux comprendre que tu n'ai pu t'empêcher de comprendre ce qu'il se passait..."

M'écartant légèrement, je repris la route, l'intimant à me suivre.

"Pour ces histoires de faucheurs... J'ai tendance à suivre l'actualité d'autant plus lorsqu'il s'agit de mutant... Ca a commencé avec Ernest et son emprisonnement et depuis... J'y attache de l'importance. J'aime lire, j'aime écrire... Et effectivement, j'ai pu lire quelques lignes peu glorifiante au sujet de ce "Faucheur" et je comprend l'allusion au grand méchant loup... Mais tu sais, d'après ce que j'ai pu comprendre, j'ai su que c'était plus un problème de manque de contrôle que de haine véritable..."

Je lui souris distraitement. Nous prîmes une nouvelle direction dans une rue perpendiculaire à la notre. Mes yeux se baladèrent de nouveau autour de moi, à la recherche d'individus qui auraient pu nous prendre en chasse.

"Je... Pour ma part... Mon "accident"... En réalité, je me suis faite avoir par une bande de jeunes anti-mutants. Ils m'ont tendu un piège et on finit par me tabasser au fond d'une ruelle. Ils voulaient que je souffre, que je pleure... Ils ont réussi. ils voulaient égalmeent me tuer, je l'ai lu dans leurs yeux..."

Un frisson me parcourut l'échine. Se remettre en tête de tels souvenirs n'était guère un moment de plaisir mais en aprler à quelqu'un de neutre me faisait du bien.

"Heureusement, un élève de l'institut m'a sortie de là. La suite est assez floue... Mais elle n'en demeure pas moins effrayante... Tu..." Mes yeux se reposèrent sur lui. "Tu... te souviens de ce que tu fais... Quand tu es le faucheur...?"

Invité

Cette fille... J'en savais peu d'elle mais pourtant je venais de dire que j’allais la protéger. Peut-être que je ne suis pas un monstre ? Une sorte de héros sanguinaire, je ne sais pas... Elle était frêle, et paraissait très "douce", ce n'est pas le genre de mutant à poser des problèmes du moins, à première vue. on reprenait notre marche : elle ne pouvait s'empêcher de regarder en arrière voir si un homme ou plusieurs ne nous suivaient pas. Elle me répondit qu'elle pensait que mes actes étaient liés à un manque de contrôle... Non, non je sais très bien ce que je fais, c'est même moi qui le souhaite. Mais les gens disent-ils seulement que ce sont des criminels que je blesse. En parlant avec elle, que je rend compte que tous les "on dit" sont bien différents de la réalité. On prit une route perpendiculaire à celle que l'on suviait, encore une fois elle jeta un coup d'oeuil aux alentours... J'avais de la peine pour elle, alors ce sont des antis mutants qui lui ont fait ça ? Ca me fout la rage, Si je pouvais exploiter tout l'étendu de mes pouvoirs, nul doute que je les prendrais en chasse. Tel un templier je partirai en croisade visant à tous les tuer, en les faisant souffrir autant qu'ils font souffrir les mutants... mais c'est hors de l'étique de l'institut, "tuer" est proscrit, au fond ils ont raison mais... Je sais pas, je sais pas ce que je veux en fait.

-Ces ordures... Plus d'une fois j'ai eu l'idée, enfin "il" a eu l'idée de les traquer et les faire souffrir, autant que ce qu'ils t'ont fait à toi comme à d'autres. Mais c'est hors de l'idéologie Xavier... Pour ce qui est du faucheur détrompes toi, j'arrive à me contrôler, à agir comme il me semble. Mais ce que l'ont dit est faux, je m'en prend à ceux qui le méritent. Même si je voudrais faire autrement... Tout ça est dur à comprendre, mais je ne pense pas que ma vie doit beaucoup t'intéresser. Et oui je e souviens de ce que je fais lorsque... Enfin bon, j'évite d'y repenser.

Je marque un petit temps de pause tout en continuant à marcher

-Si tu as besoin d’un gars pour te raccompagner à l’institut désormais, tu sais où me trouver… Tu m'as dis qu'un mutant de l'institut t'avait sauvé, il va bien ?

Une proposition qui me mettait mal à l’aise. Mais je dois l’aider après tout, ça me permettrait peut-être de me sentir moins seul le soir. Elle n'avait vraiment pas l'air rassuré, j'avais envie de lui répéter qu'elle n'avait pas à avoir peur avec moi mais... Mais si, je fais peut-être plus peur qu'eux, alors suis-je vraiment destiné à aider les gens ou vais-je devoir effrayé les victimes pour les sauver ?

Il "le" contrôlait. Le Faucheur. Quand il m'en parla à la troisième personne, je tachait de ne pas paraître si surprise que cela. Schizophrénie? Double personnalité? C'était étrange. Je ne voyais pas comment quelqu'un pouvait réellement contrôlait une tierce personne meme dans ses propres mots. C'était pour le moins incroyable. Je le respectait tout en me méfiant légèrement de lui. Cependant, ce fit toujours avec un léger sourire que je lui répondis.

« Je vois... Et pourrais-je un jour rencontrer ce faucheur où ça serait bien trop dangereux pour moi? Tu parles de lui comme d'une autre personne... C'est... Déroutant... Comment peux-tu garder le contrôle et savoir pertinnament ce que tu fais... Si ce n'est pas toi qui le fait? »

Mes yeux verts se reposèrent sur lui. Cette conversation me faisait même oublier le monde qui m'entourait. Je n'avais presque plus peur et je ne cherchai plus vraiment à chaque coin de rue un potentiel assaillant qui chercherait à me mettre en pièce. Je me sentais en sécurité avec Rey. Savoir que je n'étais plus seule, c'était ça et ça changeait tout. Même si je savais que c'était un tueur recherché, au moins, en cas de pépin, il serait là pour me défendre. Aussi, quand il me proposa de m'accompagner sur ce chemin aussi souvent que possible je rougis légèrement avant de lui adresser un sourire gêné.

« Je... Je n'osai pas réellement te le demander... Mais ce serait avec plaisir... Je me sens en sécurité et moins vulnérable quand tu es là... Quant au mutant qui m'a sauvé... Il s'agit d'Alexandre. Il est élève à l'institut aussi... D'après ce que je sais il n'a pas un passé blanc comme neige et... Enfin, il me suivait ce jour là et à stopper ces gens. Il en a tué un ou deux... Je ne sais plus. Il y avait du sang partout dans la ruelle. D'après ce que je sais, il va bien même si les choses ont été assez compliquées après... Mais son pouvoir... C'est une sorte de bombe à retardement. J'aimerais être seulement capable de la stopper et de montrer à tous qu'il peut aussi être quelqu'un de... Normal... »

Une certaine affection était palpable dans ma voix. Malgré tout ce que nous avions vécu ensemble, j'appréciai Alexandre et j'avais cru entrevoir une lueur d'espoir lors de notre dernière rencontre. Je restai persuadée que tout était possible...

Invité

Il fallait que je lui explique ça avec plus de détails, je ne m'étais jamais mis à la place d'une autre personne mais ça doit être vachement dur de comprendre. Je reprends donc la parole assez rapidement :

-Non, je peux même me transformer tout de suite si tu le veux, il n'y a aucun danger... il m'arrive souvent la nuit de sortir faire un tour pour me dégourdir les jambes, et New York vu du haut des buildings c'est magnifique, je plein juste les mec qui doivent refaire les façades dans lesquelles je plante mes griffes... * dis-je en souriant* Et si je parle de lui comme d'une autre personne c'est parce que c'est quelque chose qui n'est pas... Moi ? Ou plutôt qui n'était pas, même si je suis réticent à l'idée du fait de dire que nous ne faisons désormais plus qu'un. Tu as lu Dr Jekill & Mr Hyde ? Je suis comme le héros de ce livre en plus.. Compliqué.. Rirk comme il se fait appeler, est une créature venant d'une autre dimension, ayant voyagé pour trouver de nouvelles "sensations" en se représentant comme étant la peur des gosses, le monstre sous le lit... Tout ça quoi. Et pour une raison que j'ignore il s'est emparé de mon corps, de mon âme. Et si, c'est moi qui tue tous ces hommes, si c'est là que tu veux en venir. Enfin tuer, c'est vite dit. La plupart terminent en taule ou en hôpital psychiatrique.

Elle semblait... Sereine. Cette sensation d'aider quelqu'un qui te remerciait en retour c'était.. Ouah.

-Je te jure que plus aucun anti-mutant ne te blessera, te fera peur ou autre tant que mon coeur battra. Ce mutant s'appel donc Alexandre ? Du sang... Si tu as besoin d'en parler n'hésites pas, je suis là. Pour ce qui est de ce mutant son pouvoir me rappel quelques rumeurs que j'avais entendu... Alexandre Wade ? Ce gars m'intrigue. J'ai l'impression qu'il est un peu comme moi mais aussi complètement différent à la fois. Quoi qu'il en soit s'il va bien c'est une bonne chose.

Je lui ai proposé de lui montré mon autre "moi"... Etait-ce une bonne idée ? Oui oui je lui dois bien ça. J'ai fouillé dans son esprit, lui ai demandé de me raconter quelque chose qui pesait sur son coeur, alors si elle me demande de moi lui montrer mes secrets, je ne peux pas refuser. Je ne connais cette Enora que depuis quelques dizaines de minutes et pourtant, elle me semble étrangement familière.

Je l'écoutai tandis qu'il tachait de m'expliquer de quoi son pouvoir retournai véritablement. Dr Jeckyl et Mr Hyde. Voilà une comparaison bien trouvée. Sauf que, dans mes souvenirs, le Dr Jeckyl n'avait pas conscience qu'il pouvait se transformer en monstruosité capable de tuer. Mais en résumé, une sorte d'entité, Rirk, avait pris possession du corps de Rey et... Ils apprenaient à faire moitié moitié. Pas évident... Je lui souris légèrement tandis qu'il me proposait de me présenter ce Rirk.

« Euh... Une prochaine fois peut-être? Quand j'aurais enfilé un manteau rouge, histoire de faire en sorte que ce soit un peu plus dramatique quand je lui demanderai pourquoi il a de si grandes dents... »

Je lui lançai un clin d'œil tout en riant avec légèreté. Nous n'étions plus si loin que ce de l'institut. À mi-chemin peut être? Le trajet se passait calmement et, pour la première fois depuis mon retour dans la vie normale, je me sentais en sécurité. Il reparla alors de e qui m'étais arrivé. Je n'avais pas forcément envie d'en parler mais la direction que pris la conversation me surprit, m'intéressant d'avantage. Alexandre Wade. Rey le cernait comme quelqu'un dans une situation semblable à la sienne. Je ne pus m'empêcher de hochet la tête en signe de négation.

« Non... C'est différent pour lui... Il n'y a pas de double maléfique, juste un sérieux problème de contrôle... Enfin, c'est comme ça que je vois la chose... Pour avoir été confrontée deux fois à sa présence, je peux te certifiai qu'il ne maîtrise pas son pouvoir qui se retourne même contre lui même. C'est assez compliqué à gérer je pense... Il ne peut pas s'en servir contre des choses précises sans détruire tout ce qui l'entoure... »

Je repensai à ma première rencontre dans la forêt avec le mutant où il avait brisé mon corps. Le craquement qu'avait produit les arbres m'était resté en tête. Tel un hymne mortuaire, il m'avait accompagné du début à la fin. Tout comme dans le Macdo qu'il avait laissé en ruines. Je souperai légèrement avant de sourire de nouveau à Rey.

« Enfin, bref... Parlons plutôt de nous... Tu étudies quoi à Columbia? D'ordinaire les étudiants de l'institut suivent leurs cours la bas... Donc pourquoi ce choix? »

Invité

Elle n'avait pas l'air d'avoir envie que je lui dévoile l'étendu de mes pouvoirs, tant pis : je lui montrerai une prochaine fois si elle le désire. Petit chaperon rouge hein ? J'en ris un peu aussi, après tout j'étais le grand méchant loup qui dévorait les petits enfant pour caler un truc sous la dent ? Euh.. Ouai en fait non ! De son côté, Enora n'avait plus l'air "stressée" comme au départ, plus détendue, c'est une bonne chose.

-Je vois... C'est sûr que ça ne doit pas être simple de gérer un tel pouvoir, j'ai connu un mutant comme lui, il avait la capacité de faire littéralement exploser tout objet étant à son contact... Devoir se contrôler tout le temps l'a rendu fou. Il doit être enfermé aujourd'hui.... Enfin tout ça pour dire que garder un contrôle de son pouvoir est une chose horrible, comme si tu as un gâteau devant toi, que tu meurs de faim mais que tu ne peux pas l'attraper. Pour avoir été confronté à ça une bonne partie de ma vie, devoir se retenir de ne pas lire dans la tête des gens, de ne pas se transformer pour satisfaire les besoins sauvages de mon autre moi... Tout c'est assez chiant !

Puis on revint à un sujet un peu plus... Normal ? Je la regarde en lui faisant un léger sourire et lui réponds :

-Oh tu sais, rester toute ma vie dans un même endroit, sans pouvoir côtoyer autre que des mutants toute la journée ça m'aurait fait vite péter les plombs. Donc j'ai vite fait trouver une filliaire plus ou moins intéressante : le droit, et je me suis lancé. Et toi pourquoi Columbia ? Pouvoir draguer les beaux athlètes de l'équipe de foot ?

Lui dis-je en rigolant.

-Et désolé pour mon allure un peu spartiate, les gens pensent que je suis souvent rien d'autres qu'un gros dragueur ayant passé trop de temps dans la muscu, mais quand on te demande de te transformer et de porter une voiture, tu le sens le lendemain matin au réveil !

Mon sourire s'effaça quand il aborda le sujet de son ami mutant. Le contrôle. Il semblait que, pour les gens comme nous, tout n'était que question de contrôle. Si un mutant ne se contrôlait pas, il n'était qu'un chien enragé et on l'enfermait dans une cage. Ce n'était pas une solution. C'était une finalité. C'tait l'ultime possibilité. Je n'avais pas ce problème. Au contraire. Je tachai de trop garder le contrôle. Je voulais rester dissimulée dans la foule. Était-ce mal?

Rey m'expliqua alors qu'il étudiait le droit à l'université et qu'il ne supportait pas trop l'idée de devoir rester perpétuellement avec les mêmes gens qui l'entourent. Je lui souris. Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. Je vivais au BAM, étudiais à Columbia et m'entraînais avec mes pouvoirs à l'institut. Il me retourna alors la question et, avant que je ne puisse répondre, il souligna le fait que son allure de body builder venait en partie de sa mutation.

« Oh, pas de souci... Ça ne doit pas être facile pour toi de passer inaperçu dans les couloirs, en revanche... Mais je pense que tu as de bonnes chances en ce qui concerne l'équipe universitaire de football américain... Et, étant donné que je ne cherche pas vraiment à te draguer, je réponds à ta question quant à mes motivations pour ma venue à Columbia... »

Nous nous engageâmes sur la grande allée qui menait à l'institut. Nous ne croisions plus personnes et seules quelques voitures circulaient sur cette route. Nous étions à la bordure de New York. Au loin, nous pouvions admirer les grattes ciel. Mais pour le moment, je me contentai de regarder devant moi en lançant quelques regards en coin à mon camarade.

« Je suis un peu comme toi, j'aime me savoir libre de mes choix et ne supporte pas d'observer les mêmes quatre murs jours après jours. Columbia est une bulle d'air avec des gens normaux et différents. On ne doit pas agir de la même manière entre ici et là bas... Et puis, c'est une université de renommée mondiale. Je suis française et c'est un peu une référence donc annoncer à mes parents que j'y étais admise était un peu une fierté. J'y fais des études un peu particulières. Un parcours qui mélange histoire politique, quelques notions de droit et beaucoup de présence oratoire. Ce sont des études qui me tenait un cœur car quelqu'un les avait souhaité pour moi. Quelqu'un que j'ai déjà déçu et que je ne souhaite en aucun cas décevoir de nouveau... Mais je dois avouer que le journalisme m'intéresse a force de découper des coupures de journaux, j'ai l'impression d'avoir pu en écrire certaines. Je n'ai pas encore de but fixé concernant mon avenir... Je ferais ce que je dois faire et je serais où je dois être... »

Je lui adressai un nouveau sourire satisfait. Parfois, je ne comprenais pas pourquoi Daniel m'avait fait comte dre que de telles études seraient les bonnes. Mais je les appréciais vraiment. Chaque jour, quelque chose de nouveau apparaissait et semblait me donner la force d'avancer en tant que mutant. Peut être qu'un jour, n'oserai prendre la parole devant mes camarades pour défendre la cause mutante. Mais c'était trop tôt pour le moment. Un léger sourire en coin apparut sur mes lèvres et je reposai mon regard sur Rey.

« Mais je crois bien que quelques garçons pourraient me faire tourner de l'œil un jour ou l'autre... Et vu que je tiens à faire parti d'un groupe, je devrais sérieusement envisager de rentrer dans l'équipe des cheerleaders... Ça me ferait peut être devenir un peu plus populaire là bas... Et je n'aurais peut être plus aussi peur de traverser les couloirs... T'en penses quoi? »

Invité

L'équipe de foot US ? La dernière fois que j'ai eu à parler à un joueur de l'équipe, c'est parti en bagarre. D'ailleurs je suis interdit de toute participation en tant que "spectateur" à l'un de leur match, sous la demande du capitaine. Bon, certes, je lui avais volé sa copine -qui pour une fois n'était pas une simple Cheer Leader à qui il manquait les 3/4 des neurones- mais était-ce la peine de me rouer de coups ? Puis moi, je ne ripostais pas, de peur qu'il veuille s'amuser un peu.

-Non ce n'est pas simple, mais bon, je m'y suis fait. Puis pour ce qui est de l'équipe de foot.. J'ai eu une petite altercation avec eux, ce qui fait que cette idée est à..Oublier. Tu veux pas me draguer ? Oh, je suis déçu..

Je ris un peu avant de me reconcentrer sur la suite de la conversation. Elle semblait sûr d'elle, de ce qu'elle faisait, c'est un bon point pour la suite de ses études, de sa vie. Les études qu'elle fait peuvent faire d'elle une meneuse, une chef. Mais une question me prit de cours, Qui est cette personne ? Si elle parlait de ses parents, elle aurait sans doute dit qu'ils avaient choisi ce cursus pour elle.. Elle est pleine de mystères, ça c'est sûr.

-Libre.. Malheureusement la liberté ça fait longtemps qu'on me l'a ôté, peu importe où je suis, et dans quelles conditions, je ne serai plus jamais libre de mes choix, faits et gestes. Donc tu es française ? C'est pour le moins intéressant ! Ça fait longtemps que tu es en Amérique ? Tu as l'air vachement motivée, d'aimer ce que tu fais.. C'est une bonne chose. Moi mes parents ne peuvent être fiers de moi, leur vie a eut une tournure assez.. Tragique, par ma faute. La seule personne de ma famille qui reste est mon oncle, il est PDG dans je ne sais plus quelle entreprise, et ça fait bien des années qu'il doit avoir oublier que j'existe, ou alors il me hait, je ne sais pas. Je ne vais pas rentrer dans les détails, ce ne serait pas très joli à raconter.

Puis elle me parla de rejoindre le groupe des Cheers-Leader. Un léger sourire se décrocha de mon visage au moment où elle dit ça, je repris donc la parole.

-Et bien.. Je ne peux pas dire grand-choses là-dessus, C'est sûr que si tu arrives à les rejoindre, ça fera de toi une fille en "sécurité" dans les couloirs... Mais tu auras une étiquette, et ça ce n'est pas une chose que je te souhaite, tu peux me croire passer pour quelqu'un que tu n'es pas est assez exaspérant.

Nous nous rapprochions de plus en plus de l'institut, lieu de prospérité pour les mutants. L'histoire d'Enora me fait vraiment réfléchir... Comment peut-on rester bras croisés alors que des mutants se font attaquer comme cela, sans raison. Il faut les arrêter, leur donner une raison de ne plus vouloir continuer. Je ne peux pas rester là, sans rien faire, alors que j'ai les capacités de régler ce genre de problèmes. Ça ne fait aucun doute : Je vais devoir passer à l'action.

-Et Enora, si tu veux mon numéro pour les fois où tu ne veux pas rentrer seule, dis le moi. Je saurai me libérer à ce moment-là.

Je souris, tandis qu'il partait dans un léger rire. C'était étrange de discuter avec quelqu'un que l'on était susceptible de croiser jours après jours mais que l'on avait jamais réellement eu l'occasion d'apprendre à le connaitre. Et parler de drague avec ce genre d'individu pouvait paraître déplacé comme amusant. Je repensai à une virée au restaurant que j'avais pu faire un jour avec Icare, où notre repas s'était terminé par un concours de drague sur un pauvre serveur, l'ange étant lui même gay. Je ris légèrement à mon tour, face à ce souvenir. Puis, tout en lui souriant en coin, je posai mes yeux sur Rey.

"La question n'est pas de savoir si je veux te draguer ou non... Mais plutôt, serait-ce bien raisonnable de le faire ?"

Je lui souris d'avantage avant de poursuivre la marche. L'institut était visible au bout de la route et notre périple s'achevait. Mais pas nos discussion. De nouveau, la curiosité de Rey me fit sourire et je repensais aux paroles de Caitlyn qui m'avait rappelé de ne pas me refermer, de m'ouvrir aux autres. Qu'avais-je à perdre, avec un camarade ? De plus, quelques unes de ses paroles ne pouvaient que me faire réagir.

"On est toujours libre Rey... Même si tu te sens prisonnier de quelque chose ou quelqu'un, tu es toujours là et tu peux être maître de toi même. Bats toi pour ça, pour tes droits, ta personnalité..."

Je lui souris légèrement. j'avais conscience que ces mots étaient simple à prononcer mais que ce n'était pas toujours le cas quand il fallait les mettre en pratique. Mais tout Homme, mutant ou non, ne pouvait renoncer à la liberté. Que ça prenne un mois, un an, une décennie, il finirait par comprendre où je voulait en venir, du moins, je l'espérais...

"Oui, je suis française. Je suis arrivée ici en Avril 2010, ma mutation s'étant manifestée à ce moment là. J'avais 17 ans et je peux te dire que la première fois que j'ai franchi le seuil de l'Institut, j'étais morte de trouille autant que j'étais fière de ce que je faisais. Ça fait maintenant 3 ans bientôt que je suis là et... Je ne suis toujours pas rentrée chez moi pour le moment. Peut-être que j'ai peur de me rendre compte à quel point ça me manque... Toujours est-il qu'il faudra bien que j'y retourne un jour... Je suis désolée pour tes parents et ta famille... Mais bon, j'espère que tu arriveras à te rendre compte qu'ici... On est un peu ta famille. Tous dans la même galère, à des degrés moindre, mais au moins, on peut te comprendre... J'espère que tu renoueras des liens avec ton oncle..."

Je lui adressai un sourire conciliant. J'espérai vraiment qu'il pourrait faire comme moi. Rencontrer quelqu'un qui l'aiderait à s'accepter, qui le verrais évoluer et qui le prendrais sous son aile.

Il me parla alors des Cheerleaders, me soulignant le fait que je porterais une étiquette. Il n'avait pas tord sur ce point, si je pouvais éviter, ce serait plutôt plaisant. Tant pis pour mes rêves de gymnastes !

"Merci pour ce conseil... Je trouverai sûrement le moyen de me coller une autre étiquette sur la tête mais, il est vrai que celle d'une blonde sans neurone qui clame le nom d'une équipe, ce n'est pas trop l'idée de moi que je veux donner..."

L'institut n'était vraiment plus loin. Encore quelques dizaines de pas et nous serions sur son seuil. Alors, juste avant de l'atteindre, il me proposa d'échanger nos numéros, histoire de pouvoir se retrouver plus souvent à la sortie de la faculté et profiter de sa compagnie pour rentrer en toute tranquilité. Je lui souris, Lui tendant mon téléphone.

"C'est gentil... Vas-y, enregistre toi, je t'enverrais un message... Ce fut vraiment un plaisir de te parler en tous cas... Monsieur le faucheur.

Je lui souris. Qui sait, peut-être que l'on pourrait se revoir plus souvent que l'on pouvait le penser, maintenant que nous savions que nous pouvions nous croiser dans deux endroits différents que nous fréquentions tous les deux...

HRP:

Invité

Raisonnable ? Je pris cette réponse comme une sorte de défi, alors je repose mes yeux sur la jeune fille, et lui dit en souriant :

-Il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas raisonnable.

Puis nous rentrâmes sur un sujet des plus sensible pour moi, la question de liberté. Il n'y a aucun doute qu'elle ne peut comprendre ce que je vis, partager son être avec un monstre est pour le moins... Déstabilisant. Se dire qu'à tout moment, je peux perdre les pédale n'est pas forcément un bon truc.

-Je suis navré de te contredire sur ce point là. Il ne s'agit pas que de moi. Ce monstre, et moi-même, sommes à la base deux personnes distincts, Donc il me retire toute liberté. J'ai beau me contrôler, je ne peux pas faire une match de foot, si quelqu'un m'énerve je pourrai perdre les pédales. Niveau sentimental, je ne te détaille même pas ce que je vis. J'ai beau me battre, rien n'y change, je dois m'assumer comme je suis aujourd'hui, et tirer au mieux les dons qui me sont offerts par ma partie sombre.

On continuait à marcher, l'institut était de plus en plus proche, ce qui finit donc par engendrer la fin de notre court trajet.

-Pour mon oncle, je pense que c'est foutu, Il m'en veut pour ce que j'ai fait à son frère, et à sa belle-soeur. Au fond, je le comprends ! Mais ça reste néanmoins trouble dans mon esprit. Puis pour le conseil, t'inquiètes pas, c'est normal. T'es une fille super, et je n'aimerai pas que tu sois prise pour quelqu'un que tu n'es pas ! Tu peux ouvrir toi même un atelier, plus axé sur un sport plutôt qu'une équipe de pimbêche criant le nom d'une équipe.

Je pris entre mes mains son téléphone, dans lequel j'enregistre mon numéro. Si un jour elle a besoin de quoi que ce soit, je serai là. En lui rendant son téléphone, je rajoute :

-N'oublies pas, si tu as besoin, un petit SMS et hop, en 5 minutes je serai là, ça m'a fait plaisir aussi, Mademoiselle Enora

Je lui tire ma révérence, avant de quitter sa compagnie.

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