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Sujet: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Sam 10 Nov - 22:33
Mardi 4 Septembre – 20 : 19 P.M.
Une journée ; il ne s’était passé qu’une journée depuis son réveil, depuis qu’elle avait tout foutu en l’air. Elle n’en avait pas prise la mesure tout de suite, mais vingt-quatre heures lui avaient suffis ; suffis pour passer les masques ; suffis pour se rendre compte du mal qu’elle avait fait.
Elle croyait en être revenu, lorsqu’elle avait rouvert les yeux et vu son amour pour Caitlyn renouvelé, elle croyait que son choix avait tout sauvé ; mais c’était faux : elle en était revenue, mais différente. Et cette différence était en train de tout détruire, dévorante comme une nuée de sauterelle, rampante comme un parterre de fourmis, rongeant comme du venin la plus belle chose qui ait jamais existée.
Amy la contemplait, cette différence, nue devant le miroir, et lui avait même donné un nom : Amaranth, l’Ange Blessé. Peu inspiré, mais tellement vrai ; elle n’était plus la fille des anges, avec ses petites ailes et ses traits adolescents, mais avait désormais physiquement tout de ces créatures fantaisistes qu’elle admirait. Mais, ce n’était pas elle. Ce n’était pas elle, ses traits sculpturaux, ce n’était pas elle, ces yeux bleu cristallin, ce n’était pas elle, ce mètre soixante-dix ou ces cinquante-cinq kilo, ce n’était pas elle, cet aspect mature et séduisant, ce n’était même pas elle, ces grandes ailes qui bruissaient dans son dos. Non, ce n’était pas elle.
Ce n’était pas elle qui était revenue, elle avait trop changé. Un masque, son apparence n’était plus son corps mais le masque de son âme. Un masque qui l’enfermait, et qui brisait celle qu’elle aimait. Amy le savait, malgré qu’elle essayait de ne rien laisser paraitre : elle avait peur, peur de jusqu’où sa mutation pourrait l’entrainer, peur de retrouver cet état inhumain, peur de devenir un monstre et plus que tout, peur de perdre Caitlyn. Et c’était ce qui était en train de se passer, à cause d’Amaranth, et à cause d’elle. Un rôle, Amaranth n’était un costume et Amy jouait un rôle ; ou tout du moins essayait. X-Men, elle était une X-Men, et devait être forte, confiance, sage ; il n’y avait pas de place pour les doutes ou les peurs. Ses doutes et ses peurs, personnes de les savait, car son rôle, joué au ralenti, ne leur offrait nulle existence ; mais pourtant, ils étaient là, à la ronger. Et ils ne rongeaient pas qu’elle : Caitlyn. Elle sentait Caitlyn s’éloigner. Il y avait tant de détails qui trahissaient cela : il y avait de la tristesse, il y avait du dégoût, il y avait de la peur, et l’italienne ne parvenait plus à les occulter. Don ou malédiction ? Jusqu’à lors, ses pouvoirs avaient été un don, mais désormais qu’elle contemplait le monde au ralenti et que les émotions des autres lui apparaissaient avec une netteté surréaliste et que ses propres émotions passaient trop vite pour être remarqué, il s’agissait bien d’une malédiction.
Mais il n’y avait pas que cela ; alors de depuis son réveil, Amy n’avait quitté son pendentif en croix, Caitlyn, elle, avait abandonné le bracelet qu’elle lui avait offerte. Et elle jouait ; elle jouait chacun de ses gestes, chaque note de ce qui avait été une symphonie d’amour était désormais fausse. Amy le voyait ; pire, elle le ressentait.
La perdre, elle allait la perdre.
A vouloir dépasser ses limites et jouer avec des forces qu’elle ne pouvait maitriser, Amy était en train de détruire ce qu’elles avaient bâtis ; de les détruire elles-deux. Cette sensation grandissait en elle, toujours plus à mesure qu’il devenait évident que Caitlyn se forçait ; se forçait à sourire, se forçait à la regarder dans les yeux, croyant cacher la tristesse et la peur…
De sa faute, tout était de la faute de l’Italienne. On lui avait offert le Paradis mais elle n’avait su s’en contenter, et comme Lucifer, la voilà qui avait tout réduit à néant, des espoirs aux avenirs ; la voilà qui chutait, tombait dans l’abîme où seul résidait la glace, oubliée du soleil et oubliée de Dieu.
Elle contemplait sur son visage une tristesse qu’elle était seule à voir, trop rapide pour les autres à moins qu’elle n’insiste volontairement dessus, ou qu’elle ne perde le contrôle. Elle avait dit à Caitlyn qu’elle pouvait prendre sa douche seule, cela lui donnerait un moment pour craquer, car elle allait craquer, inévitablement. La peur de la perdre était si grande, les regrets et l’amertume la rongeaient et la consumaient ; elle ne pouvait pas tenir ainsi.
Faire bonne figure, c’était plus facile pour elle que pour les autres, ses tics échappant à la plupart des personnes de part leur vitesse, mais venait un moment où elle était à bout. Et ce moment avait mit 24h à arriver. Comment ferait-elle pour tenir ? Elle n’en savait rien, et elle n’était pas sure de vouloir tenir ; sans Caitlyn, cela n’avait aucun intérêt de tenir.
Portant la main à son cœur et en pendentif en croix qui reposait contre sa peau, elle ne senti que la froideur du métal, et plus la chaleur d’un amour. Tout détruit, elle avait tout détruit.
Poussant un cri, Amy abattu son avant bras contre le miroir, le brisant de sa vitesse et de sa force, puis, se retournant contre le mur sur lequel il avait été posé, elle s’y adossant, se laissant glissée jusqu’au sol. Les larmes coulaient, avec une célérité inhumaine, et les sanglots les rejoignirent ; le miroir lui-même n’avait été à même de la blesser physiquement, mais alors qu’elle regardait Amaranth à travers les reflets dispersés, elle se rendit compte d’une chose.
Elle était aussi brisée que les éclats qui la reflétaient, et la seule chose qui pouvait la guérir était en train de mourir ; après qu’elle eut fait le choix de disparaitre plutôt que de perdre son amour, c’était son amour qui s’en allait. Lentement, sans bruit, il disparaissait dans les ténèbres, dans un horizon jadis rayonnant et aujourd’hui lui morne et sombre que les limbes de l’enfer.
Caitlyn, elle allait perdre Caitlyn, mais elle ne pouvait s’y résoudre, elle ne pouvait accepter ce qui lui semblait pourtant une échéance inéluctables. Elle voulait la voir, au moins une dernière fois ; elle ne voulait pas que Cait’ la voit dans un tel instant de faiblesse, mais elle ne voulait pas lui faire croire que tout allait bien. Amy ne pouvait lui faire croire cela.
Prenant sa tête entre ses mains, elle l’appela de tout son désespoir, hurlement funeste emprunt de douleur. Un simple nom, qui résumait pourtant sa vie comme sa mort, geint aussi fort que sa voix brisée le pouvait.
- Caaaiiiitlyyyyn !
Le comprendrait-elle ? L’accepterait-elle ? L’italienne n’en savait rien, mais elle ne pouvait plus rester dans la peur, la peur de la perdre.
Recroquevillée sur elle-même entourée d’éclats de miroir brisés, dos au mur et acculée dans les douches de l’Institut, ses ailes formant un cocon rouge et convulsif autour d’elle, elle attendit et pleura, dans le commencement de la nuit. Elle attendit une étoile dont l’éclat diminuait, non-pas parce qu’elle mourrait, mais parce qu’elle s’éloignait.
Elle avait déjà fait son choix, et si elle devait perdre sa Cati, elle préférait que ce soit énoncé dès maintenant, pour les libérer toutes deux d’un poids : Caitlyn, celui du devoir, et Amy, celui de la vie.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Sam 10 Nov - 23:35
Hopelessly I'll love you endlessly Hopelessly I'll give you everything But I won't give you up I won't let you down And I won't leave you falling If the moment ever comes
Ce jeu ne durera pas, je n’y arriverais pas et je m’en veux d’avoir voulu y jouer : il aurait été préférable de tout déballer dans ce foutu labo que de s’essayer à faire semblant. Je n’arrive pas à communiquer, croyez-le ou non, je fonctionne par automatisme, nous simulons une routine qui n’a pas lieu d’être mais nos jeux de regards ne trompent personne, ni elle, ni moi. J’en deviens ridicule, l’abreuvant de « je t’aime » et de « ça va ? » et répondant oui comme une pauvre conne en la sollicitant de cette tendresse empreinte de culpabilité. C’est une horrible comédie qui se joue là, nous nous sommes murés dans vingt-quatre heures de non-dit et de faux semblants. Refusant ce que nous savons toutes les deux inéluctables. Je n’ai pas dormis malgré mon épuisement, elle le sait pertinemment, de toute façon c’est encore pire qu’avant elle sait tout à présent. Les images de ce qui s’est passé ne me quittent pas, de la passation et de l’opération. J’ai étouffé un sanglot dans l’ombre de nos draps mais j’ai senti sa main sur mon épaule, alors je l’ai dégagé d’un brusque mouvement en lui demandant de me laisser. Elle n’a rien dit, c’est la première fois que je la repoussais, je n’arrive pas à passer au-dessus, c’est trop vif et ça fait trop mal, de ce fait, j’en viens à me détester aussi pour ça. Je n’arrive plus à me laisser approcher, quelque chose s’est brisée en moi.
La tristesse et la frustration sont revenues, plus puissante encore. La peur, la peur de ce qu’elle pense, de ce qu’elle croit savoir et de ce qu’elle s’apprête à terminer. Nous parlons beaucoup, de tout et de n’importe quoi sauf de ce qui est important, elle cherche à m’épargner tout comme je le fais : nous sommes deux tours dans une guerre ridicule dans l’attente figée et taiseuses somme toute une peu étrange que l’une de nous s’écroule. Je n’ai jamais ressenti un sentiment aussi étrange, je lui en veux terriblement non pas de ce qu’elle m’a fait mais de ce qu’elle s’est fait à elle et d’où ça nous a mené mais parallèlement, je l’aime d’une force intacte. Comment peut-on aimer et en vouloir à quelqu’un en même temps ? J’aurais besoin d’exprimer, d’entendre sa version mais j’ai trop peur de cela, trop peur que ça l’amène à me quitter encore plus vite. Je suis une grosse lâche et j’ai peur de la perdre. Elle semble si forte, si indestructible, tout ce que je ne suis pas. Son attitude ne m’a jamais autant impressionné qu’aujourd’hui et jamais je ne me suis en retour sentie si en deçà, si nulle en comparaison. Cette assurance m’éloigne encore plus que cette nouveauté que constitue son corps, que finalement je n’ai même pas pris soin de regarder tellement j’ai peur de son jugement sur mes imperfections.
Je regarde cette tonne d’amour sous forme de bracelet gravé à son nom et j’y discerne nos mensonges. Sommes-nous réellement l’une à l’autre ? Y’a-t-il autre choses que des mots derrières ces intentions ? Plus de mensonges…C’était une promesse, elle l’a trahie alors si elle est capable de trahir que vaut notre confiance ? Depuis ce matin, je l’avais enlevé avec l’intention simplement de lui montrer et de lui demander ce que signifiait cet objet pour elle, juste de m’expliquer que je comprenne bien ses mots et qu’ils s’inscrivent comme une vérité en moi, un nouveau commandement auquel je ne pourrais plus me dérober. Je n’ai jamais trouvé la force de lui montrer, d’engager cette discussion, une fois de plus ma lâcheté me cousait les lèvres et mon cœur se refusait à saigner un peu plus encore. J’attendrais qu’elle revienne de sa douche pour essayer une ultime et dernière fois. Je baissais les armes, elle avait gagné et de toute façon, j’étais sûre de l’avoir perdue, autant que cela se fasse d’une manière brutale qu’on en finisse avec cette torture mentale. Mon regard toujours rivé à l’objet, mon esprit se vidait complètement dans une mélancolie assassine et doucereuse.
Non, je devais la voir, ne pas attendre, ne pas laisser le drame s’installer dans cette chambre qui avait connu notre amour, on ne lui devait pas ça. L’Amour était né ici, avait grandi ici, c’est sur ce matelas même où je reposais qu’elle m’avait offert sa virginité. Ce lieu ne devait connaitre l’éclat de la tempête destructrice, les lieux s’empreignent t des émotions, la joie domine ici, la joie et l’espoir. Je me levais brusquement pour ouvrir la porte de la chambre me dirigeant vers le couloir.
C’est à mi-parcours que je l’entendis hurler. Je restais un instant interdite comme figée de stupeur avant que mon corps agisse avant même mon esprit me mettant en mouvement grâce à une violente explosion d’adrénaline. Parvenue en dérapant devant la porte des douches collectives, je l’enfonçais quasiment d’un coup d’épaule avant de me ruer à l’intérieur totalement paniquée.
- Je suis là ! Amy !!!
C’est le bruit incongru sous mes pieds nus qui me fit baisser les yeux en premier. J’esquissais une grimace de dégout en constatant par le sang maculant le sol que j’avais marché sur des éclats de verre m’entaillant les plantes des pieds. Ce n’était certes pas l’urgence mais ça me fit reculer un pas en m’accroupissant rapidement tout en relevant la tête pour comprendre la raison de ce désordre. Je la vis alors, misérable et nue, recroquevillées contre le mur entourés de ses magnifiques (c’est la première fois que j’avais enfin le loisir de les observer) ailes venant la protéger contre son corps. Tut en rampant j’attrapais une serviette sur le sol afin d’en entourer les pieds pour stopper le saignement.
Parler…il fallait parler…la rassurer, trouver les mots. Je su tout de suite qu’on y était, je vous mentirais si je ne vous avouais pas qu’une partie de moi-même en était fortement soulagé. J’allais mener le dernier grand combat de ma vie contre une adversaire que j’aimais plus que ma propre vie.
- Je suis là…t’inquiètes pas..justes des égratignures. Ca m’arrive tout l’temps, j’suis si maladroite, tu sais bien, hein.
Je fis le tour en me trainant sur les fesses jusqu’à me place dos au mur, a à peine quelques centimètre d’elle, gênée par ses longues ailes. Je vous mentirais aussi si je n’avouais pas que dans cette lumière vive, depuis la première fois en cette journée, sa nudité me troublait vraiment. Mon rythme cardiaque du me trahir, je suppose.
- Je suppose que t’as pas hurlé parce que t’as vu une araignée hein….Amy ,mon ange, j’crois qu’il est temps qu’on parle un peu. J’veux plus continuer ce jeu à la con, j’t’aime et c’est pas bien…j’sais qu’on a vécu des temps difficiles là mais, comment te dire ça…j’ai heu..j’ai l’impression…que..que tu vas m’quitter parce que..parce que t’as changé et que du coup, je ne vais plus etre aussi …intéressante. Tout s’barre en couille là…je sais plus c’qui se passe ; ce que je sais c’est que je t’aime comme une dingue et que j’ai ‘impression de tout perdre. Je veux aussi que tu saches que…aheum..si c’est effectivement une araignée qui t’a fait hurler…ceci constitue le pire epic Fail de ma vie.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Dim 11 Nov - 1:57
Combien de temps ? Combien de temps à pleurer seule dans le désespoir ? Combien de temps lorsque chaque seconde semblait durer une éternité, et que l’on percevait les choses cinq fois plus rapidement. Etait-il possible d’attendre plusieurs éternités ? Amy ne le sut jamais, car contre toute probabilité, Caitlyn fut là, tel un météore, dans les secondes qui suivirent.
N’osant même pas lever la tête pour la regarder, Nephilim continua de pleurer et de geindre à la même vitesse, tellement rapidement qu’en réalité, tout devait sembler mélanger à Caitlyn. Même dans cet instant de faiblesse ultime, elle restait si éloignée de son aimée, si différente. S’en était insupportable, elle aurait voulut ne jamais avoir muté, ne jamais avoir voulut devenir X-Men ; c’était leur rêve, mais il passait après leur amour. Et elle avait trahit les deux, gagnant l’un pour perdre l’autre.
Le bruit caractéristique du verre brisé retentit, suivit par l’odeur du sang ; mais ce n’était pas l’odeur familière de son propre sang, mais celui d’un tellement plus précieux… Caitlyn, elle venait de blesser Caitlyn, indirectement. Que de symbolique ; que d’amer symbolique : Caitlyn blessée par des fragments reflétant la forme brisée d’Amaranth.
De sa faute, tout était de sa faute, et alors que Cait’ approchait, Amy n’arrivait pas à parler, bredouillant si rapidement que se n’en était qu’un gazouillement informe.
Caitlyn voulut la rassurer, même en cet instant, la protéger, la materner ; pourquoi ? Pourquoi continuer avec les faux-semblants ? Parce qu’elle-même était faible, et ne parvenait pas à demander la vérité ; mais elle avait peur de cette vérité. Elle était terrorisée, glacée jusqu’au plus profond de son âme pire que les eaux du Cocyte n’auraient jamais put le faire. Elle acceptait de voir ses propres larmes geler contre ses yeux et de rester à moitié noyée par la glace du plus profond cercle des enfers plutôt que de perdre Caitlyn.
Fuzzy bougeait, cherchant à la rejoindre sans plus se blesser qu’Amy ne l’avait déjà fait. Elle y parvint, franchissant un à un les épreuves qui les séparaient, jusqu’à buter sur la dernière. Derrière le rideau plumeux de couleur sang, Caitlyn Emilie Elioth lui parla à elle, qui n’avait même pas de nom et n’en méritait pas plus, lui tenant une main qu’elle ne méritait pas non-plus et qu’elle savait tellement fausse que se n’était était que plus douloureux.
Peut-être était-ce pour cela qu’Amy n’osait rouvrir les yeux, de peur de voir le mensonge, de voire Caitlyn se forcer à faire cela, par devoir et non par amour. Elle préférait rester dans une bienheureuse ignorance et se faire des illusions qu’affronter une réalité étant sa faute et sa fin.
Mais il y avait une chose en contradiction avec le reste : le souffle, le souffle de Caitlyn s’accélérait. La douleur, sans doute. Non, foutaise, elle ne ressentait pas la douleur ; alors quoi ? L’amour ? Il y avait refuser de voir la vérité et se bercer d’illusions, et jusqu’où l’italienne pouvait-elle aller dans l’un ou dans l’autre ? Pouvait-elle aller jusqu’à la folie pour garder sa Cati, ne serait-ce que dans une fiction ?
- Je suppose que t’as pas hurlé parce que t’as vu une araignée hein… Amy, mon ange, j’crois qu’il est temps qu’on parle un peu. J’veux plus continuer ce jeu à la con, j’t’aime et c’est pas bien… j’sais qu’on a vécu des temps difficiles là mais, comment te dire ça… j’ai heu… j’ai l’impression… que… que tu vas m’quitter parce que… parce que t’as changé et que du coup, je ne vais plus être aussi… intéressante. Tout s’barre en couille là… je sais plus c’qui se passe ; ce que je sais c’est que je t’aime comme une dingue et que j’ai ‘impression de tout perdre. Je veux aussi que tu saches que… aheum… si c’est effectivement une araignée qui t’a fait hurler… ceci constitue le pire épic Fail de ma vie.
Amy avait arrêtée de pleurer comme de respirer face à ses paroles. Avait-elle perdu la raison et entendait-elle ce qu’elle désirait entendre, faisant fi d’une réalité qu’elle préférait quitter que de perdre celle qu’elle aimait ou était-elle d’une stupidité et d’un aveuglement inégalable ? Pitié que ce soit la seconde option, Seigneur-Dieu, par pitié.
- J’tout foiré tout foiré, comme t’jours, j’peux j’mais réussir que’qu’chose, j’voulais pas t’décevoir pas décevoir Jub’ pas décevoir les autr’ mais du coup j’tout détruit ! J’voulais tell’ment bien faire tell’ment réussir qu’j’donné plus qu’c’qu’j’pouvais donner, j’tout perdu à forc’d’vouloir plus, d’vouloir trop. J’vais tout c’qu’pouvait v’loir, et j’tout gâché ! Veul’ qu’j’sois fort’mais j’l’suis pas pas sans toi j’peux p’êtr’fort’sans toi ! d’solé d’solé qu’tout soit faux Am’rant’ tout ça c’qu’d’la conn’rie ! j’m’montr’comm’veul’m’voir mais t’s’écroule autour’en moi ! j’t’aim’ j’t’aim’ j’t’aim’tell’ment qu’s’m’bouff’ qu’s’m’rong’…v’drai et’pl’fort’ pas cr’quer n’pas cr’quer mais j’p’paaaasss
Nephilim peinait à contrôler le débit de ses paroles comme à contrôler ses mots, chacun d’eux prononcé avec une telle difficulté qu’une partie en semblait bouffée, éludée, malgré ses efforts. Mais elle ne pouvait pas, les digues avaient sautées et elle ne pouvait plus s’arrêter.
- D’m’faut’ tout’d’m’faut’ j’tout d’truit ! t’t’tomb’ t’t’s’fondr’ : toi d’f’ wic’ s’my c’lest’j’l’impr’ssion qu’j’v’perds l’s’uns près’l’s’aut’ ; eux j’p’l’surpp’rter p’toi p’toi p’rc’qu’j’t’aim’ j’t’aim’plus qu’tout, j’peur j’peur d’t’perdr’ caus’d’am’ranth caus’d’m’stupidité ! c’p’et’m’rité m’j’peux pas ! pl’d’faux-s’mblant plus d’m’song’ j’suis faibl’ f’bl’sans toi j’s’rien et j’p’rien êtr’ j’v’rien êtr’s’t’es pas avec moi.
Relevant la tête en moins de temps qu’il n’en fallait pour le penser, repliant ses ailes contre le mur pour pouvoir voir Caitlyn et se montrer dans l’entièreté de ce qu’elle était devenue au jugement de cette dernière, le tout prit entre les larmes et le flou de son déplacement, Amy continua de vidé son sac, arrivant à la fin de sa tumultueuse pensée ; sans doute allait-elle dans le mur, mais elle y allait avec toute la force qui lui restait : soit cela passait, soit elle voulait être sur de ne pas se louper.
Pouvait-on mourir d’amour ? Elle était bien revenue à la vie grâce à l’amour, alors c’était sans doute possible.
- J’sais qu’t’t’jours ‘té l’plus fort’ c’mm’ t’s’vais j’llais cr’quer l’premièr’ m’c’qu’j’sais pas c’si t’m’aim’ encor’ malgr’c’qu’t’ai f’t malgr’c’qu’j’suis d’venue monstr’am’rant’ c’m’nstr’ j’suis ‘n’idiot’ ‘n’f’tu conn’ et j’t’m’rit’ p’, j’t’j’mais m’rité, m’j’m’fout d’t’m’riter, p’s’qu’j’t’m’rit’pas et qu’t’m’rit’rai jamais ! j’v’just’ qu’t’sois là qu’t’sois là p’c’qu’si t’plus là, bah j’v’plus y’etr’aussi, j’p’pas, pas vivr’ s’toi, j’v’pas !
Z’ont f’nit d’s’anal’s’, j’v, j’v, j’vieil’pu, j’s’m’, m’, m’nstr’, j’s’m’nstr’ m, m, mais j’m’fou’, j’m’fou’, j’m’foutrai s’, s’, si ç’t’emp’chait pas d’m’aimer ! pl’, pl’, pl’tot m’rir qu’t’perdr’
Elle n’arrivait plus à parler, enchainant pourtant avec une rapidité simplement atroce, ballotée par ses tristesses et désespoirs ; elle se noyait, se noyait dans son chagrin, les larmes coulant le long de son corps pour aller se mélanger au sang qui parsemait le carrelage.
- J’p’pas t’quitt’, qu’bien m’me j’l’voudrais j’p’pas t’quitter, j’t’m’ trop p’ça, j’s, j’s, j’suis, r’v’nu, j’s’r’v’nu p’r toi, r’in p’r toi, r’in d’aut’ compt’, compt’, comptait ! toi et s’l’ment toi ! j’perdu l’mour, j’perdu m’mour pour toi, l’sang’, l’sang c’t’mon’mour, j’pr’f’rai m’rir qu’perd’ mon’mour p’r toi, qu’t’perd’ toi, m’j’l’impr’ssion qu’j’t’ai p’du, l’br’c’let, l’sourir’ faux, l’r’jet, am’rant’, am’rant est pas t’n’amour m, m, m, j’suis toujours là ! j’s’t’jours là, d’rrièr’. T’dis qu’tu m’voyais, qu’qu’j’sois t’m’voyais, qu’qu’j’puiss’ cach’tu v’rais, m, m, m, t’m’as p’vu ! j’v’pas t’perd’, j’p’pas t’perd’, j’sais qu’c’cruel, ‘goist’et cruel, m, m, m, j’veux, je… je… je… je veux… veux que… tu m’aime… Ne… ne… ne… Ne jamais...
Elle n’y arrivait pas ; pas assez de maîtrise, sur elle-même, sur son corps, sur ses émotions ; impossible de faire sortir ce serment qui pourtant devait sortir, comme une prise pour stopper la descente aux enfers, qui devait sortir tant il signifiait. Mais elle n’y arrivait pas, et cela fit plus mal encore.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Dim 11 Nov - 9:20
Tu dis que tu veux t'enfuir Tu n'es pas la seule Pas la seule.
Tu ne parviendras jamais a être au dessus de moi Et je ne descendrais jamais sous ton niveau Qu'importent ce que disent nos mots. Ils ne traduiront pas ce qu'en pensent nos esprits.
Et tu dis que tu t'effondres. Mais tu n'es pas la seule. Regardes, tu n'es pas la seule.
Pourquoi les choses les plus évidentes sont celles qu’on ne voit pas ? Pourquoi notre pire ennemi reste toujours nous-mêmes et personne d’autre ? J’avais espéré cet effondrement comme quelque chose de souhaitable, comme quelque chose de salutaire pour pouvoir y déverser une certaine rancune et pousser les choses afin de les détruire moi-même et là, de la voir dans cette détresse, dans ce gouffre ou jamais je ne l’avais encore vu se débattre, ce fut une épreuve encore plus terrible que de la revoir se faire charcuter sur une table d’opération. Je suis Caitlyn Elioth et j’ai un certain talent pour gérer ce genre de situation, c’est ce que m’a dit le professeur Xavier je trouve les mots d’instinct, je sens les choses, j’arrive par des chemins simples mais jamais simplistes à apaiser les âmes. Je ne suis pas encore X Woman mais j’y travaille jour après jour, sourire après sourire et je finis même pour la première fois de ma vie à me prendre pour quelqu’un de bien. Je suis amoureuse en revanche mais là aussi il me reste bien des choses à apprendre. La première je la prends dans la gueule comme une gifle ce soir, on ne joue pas avec la douleur de celle qu’on aime, on ne joue jamais avec l’amour car c’est un métal chauffé à blanc, un métal qui vous brule l’âme et le cœur mais pas vos mains maladroites, ces même mains qu’il est si facile de laver lorsqu’elles sont souillées. C’est aussi précieux que blessant et personne ne s’en pose en expert, même celle qui possède « un certain talent ».
Je l’ai voulu comme un « enfin » cet effondrement, je le subis comme un « pourquoi ? ». Pourquoi je n’avais pas vu ça avant ? Pourquoi je ne m’étais simplement pas mis à sa place à elle, celle pour laquelle j’aime à clamer à tous que je la connais plus qu’elle-même. Sa fragilité a toujours été là sous le fard de ses responsabilités. Oui je vais trouver les mots…Oui mais putain il me faudrait déjà encaisser les siens à elle, et ca me vrille le cœur. Je n’ai qu’une envie , c’est de l’attirer à moi pour la bercer pour l’embrasser pour lui montrer que rien n’est perdu et qu’elle se trompe sur tout, sur tout et sur nous, lui dire que les jours ont la couleur qu’on veut leur donner et que pour elle je ne veux que du bleu et du vert, rien d’autre que la couleur de nos yeux plongés les uns dans les autres, rien d’autre qu’elle et moi et cet océan d’amour qui s’agite en tempête dans mon esprit et puis lui dire les mots simples des pauvres gens, des gens aux destinés sans prétention, des gens qui font des erreurs parce qu’ils se trompent et qui en apprennent plus qu’ils en oublient. J’aurais voulu lui dire toutes ces choses qui nous font vieillir en souriant et qui nous réchauffent dans le vide glacial sans qu’on ait le besoin de se les demander. Elles viendront toutes ces choses, elles viendront mon amour, ça je peux te le promettre. Mais la charge émotionnel est trop forte pour l’instant.
Je profite qu’elle lève enfin son armure pour me blottir contre elle, contre son corps nu et tremblant, puis je l’enlace de mes bras au niveau de son cou comme pour recréer cette frontière à nous deux, notre forteresse, notre bulle à nous deux seules, là où personne ne peut venir nous déloger. Mon rythme cardiaque qui s’accélérait jusqu’ci se calme. Je souhaite être forte, je vais parler. Je vais lui parler parce qu’on y est. Mon esprit commence à former les phrases et mes lèvres enfin se desserrent pour qu’ils puissent soigner et guérir.
Oui, je suis Caitlyn Elioth et j’ai un certain talent, je suis une jeune mutante prometteuse mais je suis une humaine, pas une divinité.
Alors je m’effondre.
Il ne sort de ma bouche qu’un sanglot brisé comme un cri muet d’impuissance et je pleure comme une idiote entre hoquets et larmes douloureuses. Tout ce que j’pouvais dire, tout ce que je pouvais faire n’était pas assez. Je pleure comme jamais j’ai chialé, si peut être ce soir-là, durant le terrible Thanatos…Finalement c’était il n’y a pas si longtemps. Je la serre plus fort, peut-être trop, je ne sais pas et comme je ne veux pas qu’elle puisse penser que je ne la comprends pas, je jette le plus important.
- Pars pas..pars pas…t’étais morte, ils..ils tenaient ton cœur dans la main…dans LA MAIN…toute une vie dans une main et..et..et c’était pas la mienne. J’ai rien pu..faire..rien..rien…même pas pu arrêter l’épreuve…quand tu t’es entaillée..je..j’ai ..J’suis pas aussi forte que toi..pas aussi forte…tu seras toujours au-dessus. Un jour tu m’verras comme j’me vois et..et. et ca sera fini et l’supporte pas, j’le veux pas, alors merde..si il faut que je me traine à tes pieds pour..pour te supplier de ne pas partir, j’le ferais. Je ferai tout ce que tu d’manderas..tout..mais…pars pas.
J’avais que ça en tête, la perdre, je la perdais, j’étais EN TRAIN de la perdre. Ca me tuait physiquement et mentalement. Je pleurais de plus en plus fort comme une enfant. J’enfouis mon visage dans sa chevelure.
- Pourquoi tu vois pas..pourquoi tu vois pas combien je t’aime et combien j’ai ..peur de te perdre..pourquoi..pourquoi tu l’as pas vu…Pourquoi on s’fait du mal comme ça alors qu’ca n’tiens qu’à nous d’se faire du bien ? J’t’ai suivi en enfer…on y est toujours..il faut..il faut qu’on en sorte maintenant mais toutes les deux. Tu m'as pas perdu, j'suis là..j'suis là aussi !! regarde moi !!
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Dim 11 Nov - 11:32
Surprise ou terreur ? Même avec ses capacités d’analyses, les larmes lui brouillaient toujours la vue, ne donnait de des formes et des couleurs confuses à ses yeux ; mais c’était Caitlyn, elle le savait, elle le sentait, elle le ressentait.
Un hoquet, un simple hoquet, mais qui signifiait plus que l’Apocalypse ; Dieu n’ouvrait pas le Livre des Destinées, mais Caitlyn ouvrait son cœur, ce qui était plus important encore.
Tout faux, Amy avait eut tout faux. Elle avait douté, alors qu’elles s’étaient promis de ne jamais douter sur une seule chose : leur amour. Un nouveau serment de rompu, les fondations qui s’écroulaient, cela, elles l’avaient senti toutes les deux ; ce qu’aucune d’elles n’avaient vu en revanche, c’était que si les pilotis sur lequel le amour était bâti c’était effondré, il était resté en hauteur, lévitant majestueusement au-dessus de la tempête d’incompréhension et de chagrin qu’elles c’étaient faites. Masqué par les nuages tant il volait haut, mais toujours présent.
Elle comprit tout cela lorsque sa Cati vint se poser contre elle, l’enlaçant et la serrant de ses bras, de son être, écartant les nuages de sa présence. Son souffle s’accélérait, alors qu’elle essayait de parler ; mais elle n’arriva qu’à une chose, la rejoindre : elle venait de le faire physiquement, mais son âme se porta à sa rencontre elle aussi. Caitlyn céda, elles cédèrent, ensemble.
Malgré la douleur, la tristesse et la peur, ces sanglots furent une victoire, non-pas celle de l’une ou de l’autre, mais celles des deux, qui se retrouvèrent. Le doute avait prit la place qu’on lui avait toujours refusé, car il n’y avait pas lieu de douter sur des choses sans importance ; et quoi de plus important que leur amour ?
Caitlyn la serrait de toutes ses forces, Amy le sentait mais n’osait en faire de même, de peur de lui faire mal. Don ou malédiction ? Les deux, probablement : ses ailes se refermèrent à nouveau, les couvrant elles-deux dans leur duvet désormais plumes, voulant les réchauffer et, plus que dissimuler au monde cet instant de faiblesse, les couver toutes deux et leur donner la force et la chaleur de s’abandonner comme elles le faisaient déjà, l’une pour l’autre.
- Pars pas… pars pas… t’étais morte, ils… ils tenaient ton cœur dans la main… dans LA MAIN… toute une vie dans une main et… et… et c’était pas la mienne. J’ai rien pu… faire… rien… rien… même pas pu arrêter l’épreuve… quand tu t’es entaillée… je… j’ai… J’suis pas aussi forte que toi… pas aussi forte… tu seras toujours au-dessus. Un jour tu m’verras comme j’me vois et… et… et ca sera fini et l’supporte pas, j’le veux pas, alors merde… si il faut que je me traine à tes pieds pour… pour te supplier de ne pas partir, j’le ferais. Je ferai tout ce que tu d’manderas… tout… mais… pars pas.
La même peur, avec les images en plus ; Caitlyn était la plus forte d’elles deux, sans vouloir le reconnaitre, mais comme Amy, elle avait perdue sa force lorsqu’elle avait crut perdre l’autre. Toutes deux souffrants du même mal, à quelques centimètres de distance, et incapable de s’en parler ; c’était quoi ? La peur de décevoir ? Un pari aussi idiot que muet de vouloir aider l’autre avant qu’elle ne nous aide ?
Elles avaient craqué, Amy la première, certes, mais Caitlyn l’avait rejoint ; c’était ainsi que cela devait se passer : non pas l’une puis l’autre, mais les deux ensembles. Et elles étaient rongée par la même peur, la même tristesse, la même douleur. Stop.
Amy enlaça à son tour son aimée, passant ses bras dans son dos, ses ailes se serrant toujours plus contre elle ; Nephilim n’arrivait plus à parler ? Alors il n’y aurait que les gestes.
La retenir, contre soi, elle voulait la retenir contre elle de toutes ses forces également, lui montrer qu’elle ne partait pas, qu’elle restait, et que sa seule peur était d’être laissée, d’être abandonner. Tête au creux de l’épaule et du cou de Caitlyn, yeux clos larmoyants, Amy s’abandonnait à son amour, comme cette dernière le faisait également.
Ensemble, unes, pour le meilleur et pour le pire ; pour se sortir du faire et refaire le meilleur, ensemble.
Accrochées l’une à l’autre, entrelacées, elles laissaient couler leur tristesse, leur peine et leur peur, partageant tout.
- Pourquoi tu vois pas… pourquoi tu vois pas combien je t’aime et combien j’ai… peur de te perdre… pourquoi… pourquoi tu l’as pas vu… Pourquoi on s’fait du mal comme ça alors qu’ca n’tiens qu’à nous d’se faire du bien ? J’t’ai suivi en enfer… on y est toujours… il faut… il faut qu’on en sorte maintenant mais toutes les deux. Tu m'as pas perdu, j'suis là… j'suis là aussi !! Regarde-moi !!
Amy releva les yeux, inondée de larmes, percevant le visage de Caitlyn à travers les facettes de ses larmes, avec toutes ses qualités et ses parfaites imperfections, la tristesse telle qu’elle en était visible sans la jouer ; mais l’espoir, l’espoir lui, ne se lisait que dans ses yeux. Se serait suffisant.
- Aller jusqu’au fond pour le traverser ? demanda-t-elle d’une voix étonnamment claire et calme, lente comme il fallait, aiguillée par l’espoir, dans une véritable demande d’autorisation à ce laisser aller aux pleurs jusqu’au bout.
Elle attendait réellement cette autorisation, cet accord de continuer à se vider, l’une et l’autre, l’une pour l’autre. Les larmes n’étaient pas un cadeau, mais Amy ne pouvait les retenir, et ne voulait plus les retenir : plus de mensonge, plus de non-dit, cela les bouffait à chaque fois.
Blottissant la tête contre le torse de Caitlyn, à l’égal d’une enfant, Amy resta là sans bouger, centre excentré de ce cyclone symbolisé par ses nouvelles ailes et le dôme protecteur qu’elles formaient, leur taille lui rappelant qu’elle n’était pour plus ni une enfant, ni Amy. Mais dans cette position, recroquevillée contre sa Cati, dans le plus simple appareil, une main toujours dans le dos de cette dernière et l’autre repliée contre son torse, tête posée contre la poitrine à écouter un cœur qui battait plus vite et plus fort que jamais, elle se senti à sa place, elle se sentie elle-même.
Et si les larmes qui recommencèrent à couler avaient toujours le même goût, leur ressenti fit un dégradé, partant d’une noirceur qu’elle seule pouvait se donner à une blanche que seule Caitlyn pouvait lui offrir.
Elle ne dit rien, car elle n’avait rien besoin de dire, mais ses pensées le criaient plus que des cordes vocales ne l’eussent jamais put : Je t’aime, Caitlyn.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Dim 11 Nov - 14:12
Thème de Caitlyn Elioth : Part II : Hope.
- Aller jusqu’au fond pour le traverser ?
Je n’aimais pas cette requête même si j’en comprenais la référence littéraire, car elle n’allait pas sans souffrance et sans dire des choses qui forcément seraient désagréables à entendre. Je reniflais en quittant à contre cœur ses yeux pour me réfugier un instant contre son cou. Qu’est-ce qu’on allait y gagner dans un tel aveu à part des cicatrices et des estafilades nouvelles ? Qu’est-ce qu’on pouvait y gagner à part s’enfoncer encore plus. J’avais besoin de courage, je n’en avais plus. Alors je me laissais envahir par une autre lame de fond de larmes. J’avais bien compris tous ses mots, toutes ses peurs qui sonnaient comme les miennes, ces vingt-quatre heures avaient la pire chose que l’on s’était faite, la plus idiote des situations et la plus imbécile des attitudes : c’était là ma faute, ma faute à moi seule car je savais sa fragilité et je savais ce besoin de se confier à moi, d’être pour elle la personne avec qui il était inutile de feindre. J’arrivais à me calmer peu à peu. Nous y étions. Tout était sur le sol, il fallait reconstruire, nous étions deux l’une contre l’autre, et nous y parviendrons, j’en étais sûre.
- Tu veux..qu’on aille..jusqu’au fond, je sais moi que le Paradis vient après. Alors écoute moi…et comprends moi.
Ne vois pas ça comme de la culpabilité ou je ne sais pas quoi de négatif…c’est..il faut que ca reste derrière nous. Ce qui compte c’est ce qui reste à écrire ensemble, parce que j’y crois encore moi. Je t’aime…tu sais que j’avais du mal à prononcer ce mot…tu t’rends comptes combien de fois je l’ai dit ? Comment j’arrête pas de le dire comme une stupide gamine. C’est pas pour m’en convaincre, nan…C’est parce que c’est une vérité, c’est une vérité, oui…c’est quelque chose d’indestructible et c’est la seule chose à quoi j’peux me raccrocher, la seule chose qui m’a permis de rester debout ces deux derniers jours. Doutes pas d’ça. .. C’est égoiste alors que moi-même j’ai douté de toi..j’sais bien et je m’excuses pour ça, il faudra que tu me pardonnes mes doutes…mais c’que t’as fait..ca m’a blessé…vraiment fait du mal, j’ai tellement de colère avec ça, je me suis sentie si trahie, si misérable que…que…je me suis trompée d’approche.
Doucement, je portais ma main sur ses longs cheveux les caressant jusqu’à trouver la chaleur de sa joue, j’avais besoin de cette chaleur, mon dieu comme j’en avais besoin.
- On paye le prix de nos erreurs mon amour, on a failli à notre maxime : on s’est abandonné, on a cessé de courir ensemble, on a cessé d’avoir confiance en notre amour. Pardon..pardon pour ça, mais c’est en perdant cette force qu’on en comprend le poids.
En bougeant légèrement, je sortais de ma poche ce fameux bracelet si symbolique avant de le déposer dans sa main.
- C’est lourd à porter…le poids d’un amour. Moi je le peux mais ça doit venir de toi…C’est pour ça que je l’ai enlevé, parce que ça doit venir de toi et que tu en saisisses le vrai sens. Plus jamais de mensonges, plus jamais de non-dits, plus jamais de ces choses qui ont failli nous détruire. Les promesses sont des mots futiles, les actes parlent beaucoup plus. Je te pardonne, je te pardonne tout et même plus, mon amour. C’est pour ca que je veux être à toi, c’est pour ça que je te laisserai me mettre à nouveau cet objet si tu en comprends le sens comme moi je le comprends. J’ai mal, et je ne te mentirais pas la dessus ni aucun autre sujet. Mais je sais que tu peux me guérir, je ne veux plus de culpabilité je veux ton amour.
Tu t’attendais à quoi ? Que je te maudisse, que je me mette en colère, que je te fasse une scène…je ne le peux simplement pas. Je crois que tu as parfaitement compris la leçon et le fait qu’il n’y aura plus de seconde chance parce que si on suit nos règles à la lettre…cette situation ne se présentera plus jamais.
Écoutes moi bien Amy de Lauro. J’ai jamais eu d’avenir, jamais pu considérer que je pouvais en avoir un avant de te rencontrer. J’ai toujours regardé l’instant présent et là depuis le gouffre où on est toutes les deux, je regarde toujours droit devant ! C’est notre miracle, c’est a toi que je dois ça.
Est-ce que tu te rends comptes que nous sommes ensemble que depuis un mois et que j’ai l’impression que tu as toujours fait partie de ma vie? Est-ce que tu te rends comptes que si je ne me retenais pas et je n’essayais pas d’être "un peu" raisonnable, je te demanderai de m’épouser ?
Je n’avais nullement l’intention de parler de ça, c’était une folie un peu idiote mais j’y songeais réellement depuis quelques jours : après tout, on était déjà morte tant de fois alors la notion du temps, ça devenait relatif.
- T’excites pas, on a l’temps…J’veux dire, on avait ce rêve d’être X Women, c’est mon tour, je sais que je vais y arriver même si je suis péter de trouille alors puisque celui-là est plié, ça te dirait qu’on en fasse un autre, de beau rêve ?
Je ponctuais ce vœu pieux par mes lèvres contre les siennes.
Rien n’avait plus d’importance à présent. Rien d’autre qu’elle et moi et de ce qu’elle déciderait de faire de nous.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Dim 11 Nov - 18:39
Les larmes de Caitlyn coulaient sur elle comme ses propres larmes, se mélangeant en une rivière sur leur corps, et si les affluents étaient de vitesses différentes, leur union donnait un rythme unique ; leur rythme, à elles. Amy sentait ce rythme, sur sa peau, comme elle sentait la tiédeur des pleurs et l’humidité moite qu’ils laissaient derrière eux, collant les cheveux aux peaux et contribuant à faire de deux êtres enlacés un seul.
- Tu veux… qu’on aille… jusqu’au fond, je sais moi que le Paradis vient après. Alors écoute moi… et comprends moi.
Elle l’écouterait, et la comprendrait, elle ne désirait rien d’autre, rien d’autre au monde. Caitlyn, seulement Caitlyn, son être et les présents qu’elle lui faisait, chacune de ses paroles, emprunte de larmes, emprunte d’amour, Nephilim ne voulait plus rien d’autre.
Elles croyaient encore à l’avenir et devait se concentrer là-dessus, exorciser les peines et les souffrances pour en ressortir plus amoureuses encore, plus fortes dans leur amour ; un amour passant par les mots, passant par les actes.
Oui, Caitlyn avait eut du mal à déclarer son amour comme Amy avait eut du mal à le concrétiser, mais aujourd’hui, c’était fini, pour l’une comme pour l’autre. Faire des efforts, toujours plus d’effort, pour renforcer ce lien indestructible, pour l’élever plus haut et y puiser la force de refaire le monde. L’une comme l’autre avaient déjà dût tenir grâce à cela, et la croyance que la fin s’approchait avait mise à mal leurs forces comme rien d’autre ni personne ne pourrait jamais le faire.
Elles avaient douté, elles avaient douté chacune de leur côté, d’elles-mêmes, de leur amour et de l’autre ; c’était une trahison, une trahison envers cette sainte trinité qu’elles c’étaient créées.
La main de sa Cati passa sur ses cheveux jusqu’à atteindre sa joue, rejointe immédiatement par deux autres pour la retenir et la caresser ; Amy avait peut-être réagit trop promptement, mais elle avait peur que se contact s’en aille, et le couvait de ses mains désormais, ralentissant à nouveau son rythme de mouvement.
- On paye le prix de nos erreurs mon amour, on a failli à notre maxime : on s’est abandonné, on a cessé de courir ensemble, on a cessé d’avoir confiance en notre amour. Pardon… pardon pour ça, mais c’est en perdant cette force qu’on en comprend le poids.
Oui, Amy avait trahie leur serment ; elle avait arrêté de courir, à le faire trop vite, elle avait chuté. Elle n’avait pas voulut abandonner Caitlyn, et avait préférer rendre les clés de son âme plutôt que Caitlyn n’en soit plus la gardienne. Mais ne jamais cesser de s’aimer, elle avait perdu cet amour, l’espace d’un instant, et de risquer à le perdre encore, elle ne voulait pas ; elle ne pouvait pas.
Un geste, lent, de la main, et des petits cliquetis de métal ; voilà Caitlyn qui lui présentait le bracelet instigateur de tant de doute et de souffrance, lui déclarant que c’était le doute qui le rendait trop lourd à porter, cet amour. Mais elle pouvait le porter, si c’était Amy qui lui demandait ; Nephilim, elle s’était accrochée à son crucifix comme à une bouée de sauvetage, réaction qui lui semblait plus logique, mais lorsqu’il s’agissait d’affaire de cœur, ce dernier avait ses raisons que la raison ignorait : Caitlyn avait ôtée son bracelet pour que son amour lui remette, renouvelant le présent comme sa symbolique.
- Plus jamais de mensonges, plus jamais de non-dits, plus jamais de ces choses qui ont failli nous détruire. Les promesses sont des mots futiles, les actes parlent beaucoup plus.
Oui, simplement oui ; ne plus faire semblant, ni avec le corps, ni avec l’âme, ni avec l’esprit. Une trinité accordée, pour que les éléments épars d’une autre trinité s’unissent.
Elle lui pardonnait, elle lui pardonnait toutes les erreurs et les trahisons, lui offrant une nouvelle chance inespérée ; une chance de ne pas reproduire les erreurs du passé.
- J’ai mal, et je ne te mentirais pas la dessus ni aucun autre sujet. Mais je sais que tu peux me guérir, je ne veux plus de culpabilité je veux ton amour.
Elle aurait tout ; sa sincérité, son amour, tout ce qu’Amy pouvait lui donner. Nephilim ferait tout ce qui était en son pour cimenter les brèches qu’elle avait fait à leur amour comme dans le cœur de Caitlyn, elle se l’était promis à elle-même et lui promettait, non-pas par les mots mais par le regard, tournant sa tête vers celle de sa aimée sans pour autant se décoller d’elle, la regardant à travers les larmes avec sa majesté renouvelée.
Cait’ ne la maudissait ni ne la haïssait, ne pouvant le faire ; oui, Amy avait parfaitement retenue la leçon : plus de mensonges, plus de faux semblants, entre elles. Suivre les règles et les serments, pour ne plus jamais revenir aussi bas. Tout ce qu’elle n’avait put faire jusque là, mais que l’italienne se promettait de faire désormais. Sa Cati parvenait même à lui dire qu’elle n’avait pas fait qu’échouer, lui attribuant une victoire : l’avenir, ni plus ni moins que leur avenir commun, ayant donné un avenir à Fuzzy. Etait-ce vrai ? Oui, l’inverse n’était pas possible, pas entre elles : si Caitlyn lui disait qu’elle l’aimait, elle l’aimait, si elle lui disait qu’elle était une petite conne, soit, tant qu’elle l’aimait quant même.
- Est-ce que tu te rends comptes que nous sommes ensemble que depuis un mois et que j’ai l’impression que tu as toujours fait partie de ma vie? Est-ce que tu te rends comptes que si je ne me retenais pas et je n’essayais pas d’être "un peu" raisonnable, je te demanderai de m’épouser ?
Amy se figea, interrompant son souffle à la première syllabe de « m’épouser », son esprit bouillant à nouveau, mais pour un sujet tout autre ; c’était réellement une possibilité ? De son point de vue, il y avait eut clairement trois période dans sa vie : Avant Cait’, Cait’ Sœur et Cait’ Compagne. La première était la plus longue et n’avait pas la moindre importance, la seconde avait posé les bases et la troisième, elle voulait la vivre jusqu’à la fin de ses jours, si tant est qu’il y eut une fin. Caitlyn n’avait pas toujours fait partie de la vie de l’italienne, mais cette dernière ne pouvait supporter qu’elle n’en fasse plus partie, cette situation l’illustrait bien.
Heureusement que Caitlyn était un peu raisonnable, car Amy n’aurait pas eut cette noblesse ; elle aurait dit oui, sans savoir si elle était prête, elle aurait dit oui, il n’y avait pas l’ombre d’un doute là-dessus.
Sa Cati n’avait peut-être pas l’intention de parler de cela, mais elle l’avait fait, et son intension secrète n’était pas une folie idiote, sans quoi elle n’y aurait pas pensé si longtemps. Elles étaient déjà mortes, chacune d’elles, plus de fois qu’à leur tour, ayant le point commun d’avoir un gros problème avec le coté définitif de la mort ; même cette dernière ne pouvait vaincre leur amour visiblement.
- T’excites pas, on a l’temps… J’veux dire, on avait ce rêve d’être X Women, c’est mon tour, je sais que je vais y arriver même si je suis péter de trouille alors puisque celui-là est plié, ça te dirait qu’on en fasse un autre, de beau rêve ?
Oui, cela lui disait, cela lui disait plus que tout ; maintenant, quant à Cait’ X-Men, elle allait l’attendre impatiemment, et Xavier aurait l’assurance que s’il sortait également un choix impossible à l’amour d’Amy lors de la passation, il allait devoir entretenir un dentier en plus de son fauteuil.
Caitlyn, au ralenti, l’embrasser, et les sensations retrouvées, bien qu’entachées par la salinité des larmes, étaient merveilleuses ; elle était Amy à cet instant, Cati touchant directement son âme. Elles s’embrassèrent, et ce ne serait pas Nephilim qui interromprait le contact, n’ayant nul besoin de sa trachée pour respirer. Blottie contre le ventre de Cait’, une main sur celle de la Ptite Rousse qui était elle-même sur sa propre joue et l’autre se portant à sa gorge pour en arracher délicatement le pendentif avant de descendre jusqu’à celle de la rousse qui tenait son bracelet et de la refermée dessus, enfermant les deux bijoux entre leurs deux paumes, elle avait retrouvé son Paradis.
Ses ailes frétillèrent avec frénésie, traduisant ce qui montait en elle et l’intensité de ce sentiment, la forçant à interrompre le baiser contre sa volonté, et surtout pour ne pas aller plus loin, ce n’était ni le lieu, ni l’endroit. Mais cela n’empêcha nullement la signature habituelle d’Amy, bien qu’elle fut donnée par une bouche différente.
- Nous devons croire ; croire en nous, croire en demain, croire en ce que nous en ferons. En demain, nous croyons ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Dim 11 Nov - 22:19
Theme de Caitlyn Elioth. Part III : In Tomorrow We Trust.
Avec le recul, je ne pense pas avoir eu une vie des plus simples, peut-être est-ce que je fais partie de ces gens extraordinaires dont on parle parfois dans les magazines ou les livres, je ne parle pas de modèle, juste de personne au destin hors du commun. Pourtant je n’ai toujours aspirée qu’à la plus stricte simplicité. Une vie rangée, un amour limpide sur une mer d’huile, un travail sans responsabilités à la limite de l’anonymat et de la banalité. Je n’ai jamais cherché à être différente et je suis devenue la différence personnifiée. C’est flagrant dans mes choix de vie, dans mes gènes et dans ma sexualité. La vérité c’est que je n’ai pas choisi, c’est ce que je n’ai jamais pu choisir à part quelques trucs que j’ai eu l’occasion de fabriquer de mes propres mains et qui font ma fierté : cet amour on l’a gagné, on s’est battu pour l’avoir et le garder, c’est ma plus belle réussite, mon plus beau pied de nez à un monde de merde qui s’écroule sur sa suffisance et sur ses horreurs nous poussant toujours à devenir neurasthénique ou apathique. La vérité c’est qu’on a toujours tenu bon et qu’on l’a défendu combat après combat notre part du bonheur, on l’a mérité. L’amour est une forme de rédemption inespérée et pour moi, ça l’a toujours été. Ca m’a rempli un vide sidéral, ça m’a permis d’apprendre les couleurs dans un monde de gris et de noir, ça m’a permis de me trouver belle et intègre au moins dans un regard. Ca a toujours été ça mon miracle, ma fierté et ma destinée. C’est lors de ce serment renouvelé au plus profond de l’Enfer, au plus profond de nos souffrances mise à nues et exposées sans fards dans la lumière crue et douloureuse que j’ai réalisé le sens du « nous ».
Je ne vais pas vous faire un cours de sémantique, parce que je vais faire cliché à force de sombrer dans la mièvrerie…mais y’a de la magie là-dedans : une addition qui donne une unité : toi et moi qui donne nous, c’est ni toi, c’est ni moi et c’est autre chose. J’ai l’impression d’être une connerie de gosse s’extasiant sur quelque chose de complètement con et basique mais quand ce n’est plus un simple mot mais une réalité, forcément, votre monde prend un tout autre sens. C’est aussi ces deux bijoux dans nos mains jointes, ces deux bijoux qui nous ressemblent un peu car ils ne trouvent leur réelles lumières que lorsqu’ils sont mis côte à côte et qu’ils brillent aussi clairement qu’un phare en pleine tempête et qu’ils inondent de chaleur tout ce qui fait peur et tout ce qui nous transit de froid.
C’est là que je porte d’ailleurs mon regard, dans ce trésor qui nous tient toutes les deux et nous fait espérer en demain, qui nous fait croire en demain et surtout qui nous l’offre comme une promesse de beauté en l’avenir et d’espoir qu’aucune église ne pourrait emplir, qu’aucune prière aussi pure soit-elle ne pourrait trouver la force de s’imposer aux anges comme le verbe premier, comme l’unique loi d’un royaume qui reste à bâtir. Tout est là, entre nos mains, tout est là comme l’assurance réelle de nos cœurs soudé : en demain, nous croyons.
Les mots deviennent trop bavards, les gestes attestent comme toujours, c’est pourquoi sans la quitter du regard avec une expression assez grave, je saisis cette croix qui pèse le poids de mon amour pour lui raccrocher à nouveau au cou en un geste d’une tendresse infinie. Je ne dirais rien, tout est dans ce regard plein d’amour et dans ces quelques larmes qui persistent paresseusement à rouler sur mes joues, des larmes de bonheur cette fois ci. Je lui souffle juste le murmure de ses mots une fois le rituel accomplit.
- En demain, nous croyons.
Je la laissais faire de même, recevant le cadeau de Dieu comme un saint sacrement puis doucement, je l’embrassais à nouveau avant de mettre fin trop brusquement à ce baiser d’un air gêné.
- Oups, désolée…problème technique.
Tout en me décalant le long du mur, recroquevillé sur moi-même, je ne la perdais pas du regard. L’ayant mise à l’abri, j’activais cette foutue ZPCE, m’auréolant d’arcs électriques bleutés afin d’évacuer. J’étais prise d’un sentiment de honte, c’était un besoin naturel mais le moment ne s’y prêtait pas, on ne choisit pas sa mutation mais je savais qu’elle comprendrait ça mieux que personne. Ce fut néanmoins un moment délicieux durant ces quelques minutes où je pu la regarder à quelques pas d’elle dans toute sa splendeur. Je finis par en rougir stupidement détaillant quelques partie de son anatomie avec un plaisir coupable : c’était « moins pire » que je ne l’aurais pensé, elle était différente, oui…mais pas tant que ça dans le fond, comme si j’avais rêvé un peu trop longtemps et que je venais de me réveillais. Ses formes ébauchées venaient juste de prendre puissance dans l’âge adulte mais pour moi qui étais si amoureuse d’elle psychiquement et physiquement, j’en saisissais le schéma originel y reconnaissant là le parachèvement d’un chef d’œuvre. Je vous surprendrais en vous disant que malgré tout, je la reconnaissais…oui parfaitement, aucuns doutes là-dessus. Elle s’amusa sans doutes de me voir rougir devinant mes pensées comme dans un livre ouvert, c’est pourquoi je lui concéda ce trouble sans le refréner.
Le champ se résorbant, je finis enfin par me rapprocher d’elle et tout en me penchant, je fis ce que je n’avais jamais fait jusqu’ici, je la pris dans mes bras du haut de ma petite stature et je la soulevais d’un bloc en poussant un comique « ho hisse ».
C’est alors que je me perdais à nouveau dans son regard, de la voir si fragile, accrochée à mes épaules et mon cou que mon regard croisa notre reflet dans l’une des glaces toujours intact. Je me tournais alors attendant qu’elle s’en rende compte et qu’elle contemple de ses propres yeux ce spectacle inédit, mon sourire se fit plus marqué.
- Si un jour et il viendra surement, tu doutes de ce qu’en pourquoi tu veux te battre. Rappelle-toi cette image, mon amour. Toi et moi et le vide autour et souviens toi, qu’il n’y a que ça qui le vaille vraiment. Tu veux savoir de quoi je suis le plus fière au monde…tu l’as juste en face des yeux, voilà ce qu’on vient de sauver. Dans les éclats de ton miroir, tu ne voyais que toi, dans le miroir ici, tu nous vois nous.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Eclats et Reflets {Caitlyn Elioth} Lun 12 Nov - 0:15
D’un geste lent de précaution, les yeux toujours dans ceux d’Amy, Caitlyn échangea de sa main les deux symboles de leur amour, s’emparant de la croix et lui laissant la gourmette, avant de la porter doucement jusqu’au coup d’Amaranth, les larmes coulant mais la joie se laissant lire ; la joie et l’amour, dans ses yeux, sur son visage, dans son geste. Le pendentif était à nous chargé d’amour lorsqu’elle lui raccrocha le cadeau au coup, renouvelant sa promesse d’amour.
- En demain, nous croyons.
Nephilim sourit, naturellement, sans rien insister, la contemplant quelque instant à travers le rideau de larme, qui se tarissait. Puis d’un seul mouvement, lent au possible, elle s’agenouilla en face de Caitlyn, pivotant sur les bouts de miroirs brisés en les ignorants, la main refermée sur le bracelet. Son regard renvoyant durant plusieurs secondes la même tendresse infinie à Caitlyn, l’italienne le baissa vers l’avant bras gauche de son aimée, passant sa main libre sous l’autre avec toute la délicatesse dont elle était capable, glissant sa paume jusque sous le poignet avant de la lever comme si elle tenait un trésor précieux et fragile. L’amenant à hauteur de son cœur, Nephilim suréleva légèrement cette prise qu’elle soutenait du bout des doigts, ouvrant son autre main pour en tenir la gourmette, et la passer jusqu’au poignet comme on aurait passé une bague à un doigt.
- En demain, nous croyons, confirma-t-elle également.
Voyant Caitlyn s’approcher et tendre les lèvres, Amy en fit de même, l’embrassant à nouveau, comme pour sceller leur pacte. Cela dura moins longtemps qu’elle l’aurait voulut, comme toujours, mais s’interrompit plus brutalement qu’à l’habitude, Fuzzy se dégageant précipitamment en prétextant un problème technique.
A genou parmi les éclats, nue, mains à plat sur les cuisses, fesses posées sur les talons et ailes repliées dans le dos, frottant le sol, Amaranth la regarda s’éloigner avec un petit gémissement, de l’incompréhension sur le visage. Mais elle ne fit rien de plus que rester là, et que l’attendre, comme elle le devait ; elle l’aurait attendue l’éternité ainsi, s’il l’avait fallut, et ne laissa rien échapper lorsque ce fut au tour du pouvoir de Caitlyn de se manifester.
Prise par la honte au milieu de son bouclier électrique, sa Cati n’en cessa pas moins de la regarder, durant les plusieurs minutes où elle se déchargea, et ou Amy l’attendit, immobile. L’italienne se laissa détailler, elle le vit parfaitement mais resta immobile, laissant Caitlyn prendre la mesure de tous les changements, des plus visibles aux plus intimes, sans ressentir ni gêne ni honte. Elle ne se reconnaissait pas, mais elle devrait apprendre à se connaitre désormais : Amaranth était une partie d’elle, celle qu’elle montrait au monde, et elle devrait l’accepter. Ce n’était pas son apparence de jeune femme, ce n’était pas son apparence d’Amy, mais cela n’en restait pas moins son corps, son interface avec le monde. Elle ne pouvait se séparer de lui, et devrait l’accepter. Mais le plus important, avant même qu’elle l’accepte en tant qu’elle-même et non qu’un costume, c’était que Caitlyn l’accepte, et l’aime avec. Et elle l’aimait, elle l’aimerait, même en tant qu’Amaranth : cela se voyait, la rougeur que prit le visage de son aimée, lorsqu’elle s’arrêta sur certaines parties qu’Amy ne faisait rien pour dissimuler à son regard, en témoignait. Et à cette rougeur en répondit une autre, Amaranth baissant légèrement la tête sans pour autant détourner les yeux, un petit sourire gêné se dessinant sur son visage dans une mimique qui n’avait pas changée.
Elle l’aimait et elle l’acceptait ainsi, alors Amy pouvait essayer de s’accepter, car tant qu’elle avait l’amour de Caitlyn, elle ne pourrait jamais perdre espoir. Son pouvoir l’avait transformé, mais jusqu’à la prochaine fois, la route semblait tracée ; et après cette prochaine fois, Cati l’accepterait encore, elle en était certaine.
Nephilim ne deviendrait jamais un monstre tant que son aimée aurait ce regard envers elle, elle en était certaine.
La ZPCE se dissipa, laissant l’espace entre elles de nouveau libre, Amy se relevant, synchrone à son aimée, pour s’approcher d’elle en miroir, lui souriant. Une fois face à face, Caitlyn se décala d’un pas sur le côté, entreprenant de la saisit dans le dos et son les genoux, pour la porter comme elle-même l’avait fait une journée plus tôt.
Amaranth était la plus grande et sans doute la plus lourde, mais Nephilim ne tenta rien pour empêcher Caitlyn de se saisir d’elle, la soulevant avec une onomatopée parfaitement à sa place en cet instant, puisque prononcé par la bouche qui l’avait prononcée. Ce ne fut cependant pas ce trait caitlynnien qui fit lâcher à Amy un petit cri de contentement, mais bien la position dans laquelle elle se trouvait à présent : dans les bras de celle qu’elle aimait, les mains autant de son coup et la regardant en contre-plongée, admirant sa majesté avec le sourire et des larmes de joie. C’était ainsi que, petite fille, elle avait rêvé son amour, et si elle ne se serait jamais attendue à une telle personne pour ce dernier, elle n’aurait échangé ce physique pour rien au monde.
Ne pouvant replier ses ailes puisque Cait’ la tenait dans le dos mais ne voulant les laisser gâcher ce tableau en les faisant trainer par terre, Amy les replia autour de son aimée, autour d’elles-deux, les drapant dans une unique robe de plumes de couleur sang.
- Si un jour et il viendra surement, tu doutes de ce qu’en pourquoi tu veux te battre. Rappelle-toi cette image, mon amour. Toi et moi et le vide autour et souviens toi, qu’il n’y a que ça qui le vaille vraiment. Tu veux savoir de quoi je suis le plus fière au monde… tu l’as juste en face des yeux, voilà ce qu’on vient de sauver. Dans les éclats de ton miroir, tu ne voyais que toi, dans le miroir ici, tu nous vois nous.
Regardant le miroir adjacent à celui qu’elle avait brisé, ce qu’elle y vit transforma le feu de l’espoir en un brasier ardent, alimenté par l’amour. Caitlyn avait raison, comme toujours : si à leurs pieds, il n’y avait que des éclats, en face d’elles se trouvaient leur reflet, et quitte à choisit entre Eclats et Reflets, elle choisissait les reflets.