Savoir d'où on vient et où on est pour savoir où on va. ( Nora-la-courte)

Début Septembre et tout s’emballe. Des changements en pagaille, ça c’est sûr ! Une Amy 2 : 0 à apprivoiser livrée avec un badge X men en prime, une nouvelle chambre plus « private club » ou finalement, c’était assez choquant de savoir qu’on roupillait à vingt mètres de cette dingo de Frost et de croiser au réveil avec une mine assez intimidée Beast en calbut ou Wolfy à moitié pété qui allait se pieuter, ça c’était moins cool ! En plus la gratte à une heure du Mat’ fallait oublier à moins de souhaiter se faire tanner le cul à coup de laser optique de la part du borgne. Tolérée, elle était « juste tolérée » en tant que « Madame De Lauro, ou Monsieur c’était selon ». De toute façon, Amy s’était montrée intraitable la dessus, c’était un pack deux en une sinon c’était merde ! Et puis Jubilée avait appuyé la demande en argumentant sur le fait que Caitlyn était en bout de parcours et bientôt en route pour l’épreuve finale ! Ce qui, mine de rien, lui avait foutu une pression de la mort qui tue. L’avantage c’était que celle de Sheraf (Jub Jub) était pas loin de la piaule et que Cait passait beaucoup de temps à fouiller ses affaires pour voir ce qu’elle pouvait lui voler comme fringues (elle la chassait d’ailleurs avec la même fréquence hors de la dite chambre à grand coup de pied dans le cul).

Le Planning était chargé car les trois quart du temps, elle surveillait Amy en « convalescence » on dira, sa dernière mutation avait bouleversé leur vie à tous les niveaux. Le reste du temps, Cait le vouait à faire ce qu’on attendait d’elle : l’aide aux plus jeunes en tant qu’ « ancienne », l’aide à l’intégration, de la supervision d’entrainements physiques et son propre entrainement à elle.

Elle n’avait plus grand-chose à voir avec l’image du trublion qui lui collait à la peau à son arrivée. Pas encore « l’élève du mois » à avoir sa tronche souriant connement dans le cadre d’une photo mais presque ! Posée, souriante et serviable ! Fin..Bon relativement on va dire car son caractère de merde restait inchangé tout comme son sens de la mesure et de la discrétion. Elle avait reçu un courier ce matin, Charles ayant eu vent de la facilité avec laquelle elle était parvenu à apprivoiser Rachel et calmer les états d’âme de Doigts de Fées et de quelques nouveaux lui demandait de s’entretenir avec une autre élève toujours dans la cadre de se socialisé un maximum et de s’ouvrir aux autres.

Pas grand-chose dans le courrier à part « ca serait bien que vous discutiez à propos de vos motivations respectives à œuvrer à l’Institut afin de vous enrichir mutuellement de vos points de vue respectifs ». C’était encore une corvée à la con, elle le sentait ! Soit le dépressif du coin ou la cinglée tueuse psychopathe, ou le gars trop laid qui rougit à l’évocation du mot « sein ». C’est donc « une fois de plus » en trainant les pieds et en maudissant le nom de Charles Xavier qu’elle se rendait qu’elle se rendait à la rencontre dans une salle de classe déserte avec le ou la mystérieuse E.Lacount (elle avait mal lu). Avec un pe de chance, deux trois salades, une fausse larme qui coule et en trente minutes, l’affaire était pliée pour la journée ! Elle pourrait alors se consacrer à d’autres mystères bien plus pertinents et utiles que cette connerie de séance de socialisation comme l’escalade des nouvelles formes généreuses d’Amy ou le passage au niveau 4 dans son jeu en ligne Super Men contre les Séminaristes !

Arrivée devant la porte et pour e tfun elle agrafa à son bustier rose un petit badge du nom de « Hi My Name is Caitlyn ♥ ! Have a lovely day » badge honteusement volé à l’unique séance assistée aux « Fumeurs de Petards Anonyme » moment de solitude dernièrement ajouté à sa collection ou elle s’était laissé convaincre par sa compagne de se « faire aider pour décrocher » dans un groupe de discussion qui s’était vidé au bout des trente minutes de monologue incompréhensible qui avait suivi l’unique question qu’on lui avait posée : bonjour Caitlyn, présente toi. Les gens sont cruels, j’vous jure !
Elle entra sans trop regarder en déclamant d’une voix ironique

- Bonjouuuur ! Alors ? qui c’est qui a une grossssse envie de se confier à Tata Cait ‘ Hummm ?

Approcha à la psychologie préhistorique et qui ne reçut qu’un silence géné lorsqu’elle contempla la jeune personne : super propre sur elle et l’air complètement NORMALE qui lui faisait face.

- Ah ? Aheum..Faux départ. Bonjour, mon nom est miss Elioth, Hot Wheels Le Chauve (Roues brulantes OO) voulait qu’on s’voit…

Il n'y a pas de brebis égarées sans l'inattention de leur protecteur. Il n'y a pas de certitude si le doute n'a pas effleuré notre esprit. Il n'y a pas d'exacte vérité tant que les autres options ait été anéantie.

J'attendais dans une salle de classe, seule. Je remplissais le silence de la salle par une série de soupirs qui semblait décidée a ne pas s'arrêter. C'était comme ça, pas autrement. Assise sur une chaise studieusement, je jouai avec le col de ma chemise. Mes jambes croisées et recouvertes de jean montraient une certaine anxiété par un mouvement régulier d'avant en arrière, exposant de manière régulière mes ballerine noires aux yeux de quiconque passerait. J'attendais. Encore.

Quand le professeur Xavier avait soulevé un certain problème avec ma timidité, je m'étais attendue à tout sauf à ce cas de figure la. Une entrevue avec une élève de l'institut qui pourrait m'aider a trouver la solution à nombre de mes problème. Et puis quoi, elle était psy? Je n'avais pas eu de nom mais j'envisageai tout et rien a la fois.

Seule dans la salle, je réfléchis longuement a ce qui allait bien pouvoir se dire. A ce que moi je devrais dire. Aux pensées que je devrais garder pour moi et à celles que je ferais mieux d'exprimer. Me livrer a quelqu'un. Comment pouvait-on faire ça sans la moindre idée de l'interlocuteur qui allait se trouver face à nous? Le professeur Xavier savait se qu'il faisait, du moins, je l'espérais de tout cœur. Je fermai les yeux un bref instant, cherchant a ne pas céder a la panique. Et de nouveau, je lâchai un soupir.

Et finalement, des pas brisèrent le silence. Mon attention fut entièrement tournée vers ce bruit nouveau a la fois radieux et effrayant. Puis il s'arrêta. Mes sourcils se froncèrent tandis que le temps s'écoulait devant ce nouveau silence. Une éternité. Voilà ce qui me semblait se passer tandis que je prenais prenais sur moi pour ne pas me lever et arracher cette porte de ses gonds pour découvrir qui serait mon interlocuteur. Mais je n'eus pas a le faire. Et pour peu, même Alice ne serait pas revenu d'un tel voyage au pays des merveilles.

La porte s'ouvrit sur une personne qui ne m'était pas inconnue mais qui m'était toujours aussi surprenante. Caitlyn Elioth. Sa crinière rousse, son air ailleurs. Daniel m'avait demandé de garder un œil sur elle et voilà que la situation semblait s'inverser. Ça, ça avait son côté comique.

"Bonjouuuur ! Alors ? qui c’est qui a une grossssse envie de se confier à Tata Cait ‘ Hummm ?"

Ça, en revanche, c'était plus affligeant que comique. Mes sourcil se baissèrent et l'incrédulité se dessina sur mon visage. La bouche toujours fermée, je regardai la jeune femme avec un air détaché. C'était a elle que je devais me confier? Le professeur Xavier devrait revoir son répertoire de mauvaises blagues parce que celle-ci n'était pas crédible du tout. Je dévisageai la rousse avec un certain recul. Un badge fantaisiste aux mots plus déplacés que la tirade, une allure qui lui donnait un côté sans gêne. En cet instant, je ne sus dire si ce fut le fait de savoir si c'était parce que c'était elle qui allait me chaperonner ou si c'était son allure qui la rendait si détestable a mes yeux. Puis, après m'avoir a son tôt observé, ce fut comme si elle se reprit. Comme si elle pût voir à quel point elle s'était loupée.

Un deuxième départ avec Caitlyn Elioth ressemblait a un de ces spot publicitaire ou les filles parlent dans un langage qu'elles seules comprennent. Hot wheels le chauve. La traduction me donnait littéralement "Le professeur Xavier", mais j'avais peur de mal décoder ses mots. Une seule phrase me vint alors en tête.

"Je sais, Caitlyn Elioth... Comment va Amy?"

"Je sais, Caitlyn Elioth... Comment va Amy?"

Tain !! Elle s’était mal démerdée ! Comment voulez-vous aussi lorsqu’on n’a pas toutes les informations en main ? Connerie de Xavier à la noix ! Elle sentait poindre de proche en proche la sentence de l’Epic Fail. Y’a pas dire, elle n’était pas la digne héritière de Jub pour rien. Si son approche somme toute peu orthodoxe fonctionnait sur les élèves mal dans leur peau créant pas là une sorte de « Mais c’est qui cette Ovni ? », sur quelqu’un d’équilibré et de particulièrement posée, ça ne fonctionnait pas des masses finalement : à méditer pour la prochaine fois, Tite Rousse car il est temps de prendre ton taff un peu plus au sérieux on va dire. Ce qui l’inquiétait, et cela avant même qu’elle n’exprime un seul son, restait surtout son air détaché, un peu supérieur et franchement dédaigneux à son égard. Oh ben, apparemment la blondie ne se sentait pas jouasse de se trouver dans cette situation ou alors pas jouasse de se retrouver devant elle ? Bah impossible, elle ne la connaissait pas donc forcément…ah ben ses premières paroles au ton neutre, bien trop neutre, lui prouva le contraire : Hé merde !

Caitlyn resta scotchée, son expression changea et sembla passer en mode « adulte concentrée, presque constipée ». Enora venait d’éveiller sa méfiance et donc sa défiance. Qu’est-ce qu’elle connaissait d’elle ? Les ragots de couloirs, ses frasques de gamine terrible ? Elle parlait d’Amy donc forcément ça venait de là : toujours et encore, cette saloperie d’apriori sur leur différence, quand ce n’était pas génétique, finalement c’était sexuel, fuck off ! Quoi !

Lorsque Cait panique, c’est forcément le coté le moins social qui en ressort comme si cette intrusion dans un aspect d’elle-même qu’elle ne contrôle pas l’ébranlait dans sa confiance en soi ne pouvait être résolu que dans l’agression et rien d’autre. Son regard se fit alors très froid, presque glacial et sa voix avait perdu tout ton impertinent, tranchante et sifflante. Si une « alulescente » était entré céans, elle venait de faire place à une adulte complètement froide et franchement hostile.

- Qu’est-ce que ça peut vous foutre si elle va bien ? On m’a demandé de venir vous voir, pas d’commenter ma vie intime et si cette dernière vous pose problème, la porte est derrière moi, cassez-vous.

Elle s’appuya sur le dos de sa chaise, elle en avait fini avec toutes ces conneries de jugement sur ce qu’elle était et sur ce qu’elle faisait : elle assumait tout et c’était à présent aux autres de faire de même. Son regard tomba sur son ordre de mission griffonné de la main de Xavier.

- Le Professeur Xavier veut qu’on discute, j’en suis pas plus ravie que vous à dire vrai parce que, moi, j’ai autre chose à faire que d’écouter les discours de petites filles qui s’touchent et qui s’permettent de m’juger sans m’connaitre, Miss..( elle lut le papier) Lacourt…

Son regard s’illumina soudain et son expression se figea.

- Lacourt…E pour ? ..Enora ?? Nora-La-Courte ?!!! M..Merde !!!

Ca y est, elle percutait qui elle avait devant elle, se remémorant les explications d’Amy sur le rôle de la jeune fille lors de son escapade au BAM, de son rapport à son Agent de Probation, Daniel Hopes et surtout qu’il n’y avait aucune malice dans la question qu’elle lui avait posé même si son attitude hostile lui prouvait le contraire. Elle s’empourpra, le regard perdu et bafouillant presque, scène la rendant à la fois touchante d’humanité et flagrante de la superficialité de cette fausse assurance qu’elle affichait devant les autres.

- Je..Vous…Par Le Sang Du Christ ! Je suis navrée…je suis une pauvre conne..je..j’savais pas qui tu..qui vous…Oh mon dieu..si j’avais le pouvoir de disparaitre, j’serai déjà loin ! C’te honte !

Apparemment, je n'avais pas posé la bonne question. Pourtant, elle m'avait semblé innocente et aucunement capable de blesser ou vexer qui que ce soit. Mais apparemment, Caitlyn Elioth n'était décidément pas qui que ce soit. Un regard noir me fut lancé, presque meurtrier. Quand on connait un peu les antécédents du personnage, il y a de quoi se méfier. Inconsciemment, mon bouclier était près à se projeter autour de moi afin d'éviter les décharges électriques. Sa voix se faisait tout aussi agressive que son comportement pouvait me montrer qu'elle était prête à bondir sur moi pour m'étrangler. Pour ma part, la surprise se dessina sur mon visage, dissimulant la peur qu'elle me provoquait.

"Qu’est-ce que ça peut vous foutre si elle va bien ? On m’a demandé de venir vous voir, pas d’commenter ma vie intime et si cette dernière vous pose problème, la porte est derrière moi, cassez-vous."

L'idée n'était pas bête. Se lever, et presser le pas vers la sortie, pourquoi pas. Charles Xavier n'aurait qu'à s'en prendre à lui même d'avoir demandé à elle de venir me parler. Je ne décrochait aucun mot, trop surprise pour réagir. Même une menace de mort m'aurait laissé indifférente devant ce changement de comportement. Et tout ça à cause de quoi ? Ah oui, une question sur la santé de sa partenaire. J'avais pensé que Amy aurait parlé de notre petite rencontre au BAM ainsi que du rôle que j'avais pu jouer dans les retrouvailles des deux jeunes femmes. Mais apparemment, le détail avait été oublié. J'avais été oublié. Me mentionner dans l'équation ne changeait pas le résultat. Enfin, à peu de chose près.

Elle partit alors sur le fait que le professeur Xavier avait bel et bien demandé cette rencontre. Apparemment, ça la faisait clairement suer mais vu qu'elle n'avait pas le choix, eh bien elle était venue. La suite, quoiqu'un peu vulgaire ne me marqua pas. La seule chose qui me fit faire tilt, ce fut la façon dont elle s'arrêta à la lecture de mon nom.

Error 404. C'était l'image parfaite pour représenter le mélange d'émotions que Caitlyn Elioth traversait. Un bug momentanné, comme une prise de conscience. Avant une reprise de parole, sur un ton tout à fait différent.

"Lacourt…E pour ? ..Enora ?? Nora-La-Courte ?!!! M..Merde !!!"

Ah oui, effectivement, il y avait eu un bug. Mes sourcils remontèrent encore devant cette nouvelle surprise. Nora la Courte ? Euh... Pourquoi pas... Mais apparemment, ce nom là lui parlait déjà beaucoup plus. Et ce fut alors que la rousse s'accorda à la couleur de ses cheveux. Rouge comme une tomate, je sentis la gène passer dans la salle de classe. Plus qu'une prise de conscience, c'était une constatation qu'elle venait de faire. Mon bouclier s'effaça de mes pensées d'un coup. Il n'y avait plus d'hostilité, plus de froideur. Juste une immense gêne.

"Je..Vous…Par Le Sang Du Christ ! Je suis navrée…je suis une pauvre conne..je..j’savais pas qui tu..qui vous…Oh mon dieu..si j’avais le pouvoir de disparaitre, j’serai déjà loin ! C’te honte !"

"Euh... Je ne me permettrai pas de confirmer pour le "pauvre conne" mais je pense effectivement... Qu'il y a eu un petit malentendu..."

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, comme pour remettre Caitlyn en confiance. Elle venait de se rendre compte que l'interlocutrice à qui elle parlait était en fait quelqu'un qu'elle connaissait sans connaître, un peu comme je l'avais fait. Je me levais de ma chaise et m'avançai vers elle.

"Eh bien... compte tenu des circonstance, je pense qu'on est bonnes pour recommencer du début... Bonjour, donc ! Je m'appelle Enora Lacourt..."

Ah oui, j'aurais peut être dû commencer par là...

Nora-La-Courte ! La fameuse personne qu’elle « aurait » dû rencontré si Amy ne l’avait devancée dans les couloirs le jour de son arrivée, ce même fameux jour où elle avait hésité à prendre ses jambes à son coup pour se sauver de ce qui lui semblait-être une véritable prison. Les événements en avaient décidé autrement et le nom avait été perdu dans les méandres de l’activité trépignante d’une vie lancée à pleine blinde sur les montagnes russes. Il avait ressurgit par un heureux hasard lorsqu’elle tendit heureusement la main à sa compagne squattant en mode clocharde le parvis du Triskelion dans l’espoir qu’on la laisse la rejoindre dans le bâtiment. Enora avait été cette main de l’espoir, cette main de l’humanité, cette main de la compassion. Amy avait contracté une dette du cœur envers cette jeune fille à la frimousse malicieuse, et par extension, Caitlyn également.
Enora était inversement proportionnellement autant connue à l’Institut que Caitlyn. Si la Rousse hystérique brillait par ses excentricités et son caractère explosif, Enora se fondait dans le décor par sa passivité et son comportement sage et complètement effacée. Finalement cette confrontation trouvait son sens dans ce rapport antagoniste de deux comportements que tout opposait mais qui inévitablement provoquait les mêmes effets : un gros problème de socialisation. Xavier était un génie mais gardons-nous bien de lui dire ! Autre point de vue des plus pertinents, si Caitlyn avait su à force de discussions et de réflexions se tracer un cap bien délimité et une route direct vers un objectif clair, ce n’était pas le cas que la blonde qui finalement se perdait à force d’attitudes dilettantes.

Pour l’heure, l’atmosphère s’était particulièrement réchauffée et il n’était plus question de ton cassant ni de regard lourd de la part de notre petite Rousse s’étant déjà rependue par ailleurs, en excuses insistantes et répétées. Réfléchir avant d’agir…oui mais quand on fonce dans les portes ouvertes comme Miss Elioth, ce n’est certainement pas chose aisée. Il fallait faire preuve de mesure et de diplomatie, deux notions restées bien sagement confinées au fond d’un dictionnaire pour notre chère Fuzzy.

Elle lui tendit donc la main en affichant un sourire ou résidait toujours quelque trace d’une gêne encore bien présente.

- Caitlyn Elioth…Comme tu l’sais déjà..Je tenais à te remercier pour ce que tu as fait pour Amy…J’aurais du l’faire avant mais j’ai eu quelques soucis et tu n’es pas facile à trouver ici. J’sais c’est un prétexte tout pourrav mais bon…ca n’excuse pas ce manque de reconnaissance, une fois d’plus j’suis complètement désolée…J’vais finir par en faire une mutation génétique, j’crois bien.


Elle se détendit sur sa chaise et inclina la tête en observant avec curiosité cette jeune personne devant elle.

- Amy va…hum..bien.. son gène lui a joué des tours lorsqu’elle est passée X Men avec leur épreuve à la con…De ce fait, elle doit se réhabituer à certaines...nouveautés. Ca nous ferait plaisir de prendre un verre toutes les trois ensemble dès que tu le pourras, sans vouloir te commander, on a toujours des affaires à toi à te rendre, je n’ose pas les donner à M’sieur Hopes, il aurait l’air méga con en repartant de ses visites ici avec ca sous l’bras…Fin il pourra toujours dire que c’est à sa copine verte ! Enfin bon, on va bien, on est toutes les deux, c’est ce qui est important même si on traverse des sales moments.

Elle soupira ne dévoilant pas plus loin ses états d’ame puis se força à sourire en reposant ses iris émeraude sur la jeune fille.

- Et toi ? comment tu vas ? C’est étrange qu’on t’connaisse pas plus que ça ici. T’es juste une « résidente » en fait ? Tu poursuis des études c’est ça ? Amy m’a décrit une personne avec un cœur énorme et une gentillesse sans bornes, tu veux bosser dans l’humanitaire ? T’es là depuis longtemps en fait ?

Caitlyn comme à son habitude une fois que le contact était établi assommait littéralement son interlocutrice de questions avec un rythme effréné, sans malice certes mais c’était dans ses habitudes d’agir de la sorte, son esprit galopant toujours plus vite que le verbe, un peu à la traine.

Le ton s'était adoucit. Heureusement, car je n'aurais certainement pas apprécié cette conversation si elle s'était poursuivie sur la même ligne de conduite et j'aurais très certainement fait le choix de quitter la pièce sans chercher a comprendre ce que Xavier dirait. Une poignée de main nous permit a toutes deux de reprendre cette discussion comme elle aurait dû commencer. Calmement. Sereinement. La zen attitude était parmi nous. Enfin, si Cait cessai de se comporter comme une pile électrique.

Elle répondit alors à ma question. Amy se portait bien. Un sourire éclaira mon visage. Quand je l'avais quitté elle avait piètre allure, ayant refusé de se laver après trois jours passer dans l'air froid qui balayait les marche du Triskelion. Faible, frêle, c'était ce qu'elle semblait être au premier abord lorsque je l'avais trouvé. Mais rapidement, sa détermination et sa force me montrèrent sa force et je savais qu'elle ne se laisserait jamais abattre. C'était ça d'avoir un but. Vous semblez invincible et rien ne peut vous terrasser. C'était ce qu'Amy avait fait.

Caitlyn me lança même la proposition d'aller boire un verre toutes les trois un jour. Pourquoi pas. Outre tenir la chandelle je pourrais certainement passer un excellent moment avec elles deux. Et effectivement, ce serait peut être l'occasion pour moi de récupérer mes affaires.

"Avec plaisir! Cela fait longtemps que je n'ai pas pris le temps de me poser tranquillement à discuter avec des gens... Quant à mes affaires, rien ne presse. Et vous auriez très bien pu les donner à Daniel. J'aurais sûrement passé un bon moment à rire si il avait du traverser le BAM entier avec mes affaires sous le bras... En tous cas... Je suis contenté pour vous deux... Et je ne voulais vraiment pas te blesser en parlant d'Amy... Par contre... C'est quoi "sa copine verte"? Je ne savais pas qu'il y avait une telle agent au BAM..."

Un petit sourire gêné se dessina sur mes lèvres et je me tortillais légèrement sur place. Caitlyn repris alors la discussion, appuyant celle-ci sur moi. Une série de question vint alors au bout de ses lèvres et chacune me mettait un peu plus mal à l'aise. Dans le vouloir vraiment, elle avait mît le doigt sur mon problème. Mon avenir.

Petite, je voulais être princesse. Cette idée peut semblait ridicule mais tous les enfants rêvent de conte et je n'étais pas passée dans les mailles du filet. Et comme beaucoup de petites filles, il m'était facile de m'imaginer dans une belle robe longue avec une tiare sur la tête. Et quand on grandit, on se rend compte que tout ceci est bien enfantin et que, princesse, ce n'est pas un vrai métier, même si le devenir vous change la vie. Je m'étais alors intéressée a beaucoup de choses, cherchant ma voie. Et le problème mutant avait été soulevé. Je n'étais plus trop jeune et je savais ce que tout ceci signifiait. La génétique devint ma passion, ne cessant de croître grâce à cette lubie que j'avais avec les mutants. C'était sans penser que je serais moi même touchée par le phénomène. Tout avait alors basculé et d'autres espoirs avaient été placés en moi. Daniel m'avait fait promettre quelque chose. Un avenir. Ce n'était pas ça le problème. Le problème était, étais-je réellement à ma place dans ce monde où tout ne cessé jamais de basculer?

Les questions de Caitlyn, j'y répondis d'abord au tac-au-tac.

"Moi... Ça va... J'ai connu mieux mais j'ai connu bien pire aussi... En fait, je suis toujours élève ici même si je ne vis plus dans ma chambre hormis quelques nuits. J'apprend a maîtriser mon pouvoir mais je suis des études à Columbia. En management. Amy... A sûrement plus de cœur que moi. J'ai juste rendu service parce que j'étais en mesure de le faire."

Je souris légèrement de nouveau avant de réfléchir un peu plus sur la question qui me posait problème car elle en sous entendait beaucoup d'autres.

"Je... Je ne pense pas que je bosserai dans l'humanitaire. En fait... Même si je sais ou je vais pour le moment, je ne sais plus si c'est ce que je veux ou plutôt... Si je mérite réellement ce pourquoi je le fais... Je suis ici depuis un peu plus de deux ans et... Des choses ont changées..."

Elle était vraiment ravie, positivement ravie !
Autant Caitlyn avait un abord qui pourrait faire fuir à la première rencontre sous ses airs décalés et son comportement emporté, autant lorsqu’elle était mise en confiance, elle pouvait se montrer franchement agréable et presque « normale » si ce n’est un vocabulaire un peu imaginé et la brusquerie de la transition des sujets qu’elle abordait, sautant parfois un peu du coq à l’âne avec un plaisir non feint et une dextérité verbale impressionnante.

« Et je ne voulais vraiment pas te blesser en parlant d'Amy... Par contre... C'est quoi "sa copine verte"? Je ne savais pas qu'il y avait une telle agent au BAM..."

Cailtyn haussa les épaules en un geste d’impuissance avec une moue boudeuse.

- Heu ah…c’est pas d’ta faute…Tu sais, le fait qu’on soit assez différente Amy et moi et qu’on soit ensemble, je veux dire…intimement…ça fait beaucoup jazzer pourtant on est très loin d’être délurées par notre comportement et sur ce domaine, on essaye pas trop de « s’exposer » mais quoi qu’on fasse, les étudiants peuvent être assez…blessants dans leurs remarques, ça me pose pas d’problème d’être homosexuelle et si tu veux tout savoir, j’étais plutôt bisexuelle. Ce qui m’intéresse, c’est l’amour qu’on me donne et que j’donne, m’en fous de la forme qu’il prend. J’aime Amy parce que c’est Amy, qu’elle soit du même sexe que moi, c’est vraiment secondaire tu vois, une relation ça s’arrête pas à ça dans mon esprit. Mais y’a des cons partout et si moi, ils me font trop rien avec leurs ragots à la noix, j’veux pas que ça puisse blesser Amy. J’l’aime, on touche pas à ceux qu’j’aime : c’est un principe de vie.


Hopes ? Au Bam ? Nan, j’parle d’Esther ! Elle est dans l’même programme que moi, c’est une résidente de l’Institut, une mutante un peu verdâtre qu’il a fait placer ici, oh bordel ? Il..Il t’a pas dit…heu…tu m’balance pas hein..

Comprenant qu’elle venait surement de laisser échapper une information compromettante, elle s’empressa de changer de sujet dès que l’occasion lui en fut donnée.

"Je... Je ne pense pas que je bosserai dans l'humanitaire. En fait... Même si je sais ou je vais pour le moment, je ne sais plus si c'est ce que je veux ou plutôt... Si je mérite réellement ce pourquoi je le fais... Je suis ici depuis un peu plus de deux ans et... Des choses ont changées..."


- Ouais ben heureusement qu’elles changent les choses hein ! On s’ferait chier à stagner sur place, nan ? Deux ans…merde…mais t’a fait quoi durant deux ans sans vouloir te vexer hein, si j’suis trop cash faut m’excuser, j’suis toujours comme ça. Tu veux faire passer ta vie sociale, j’veux dire « au dehors » avant l’reste c’est ça ? T’as pas l’air d’avoir une mutation super gênante, t’es mimi tout plein, tu pourras t’fondre dans l’décors sans trop de problème. T’aspire à une vie normale, c’est ça ? Y’a pas de honte, te formalise pas surtout, c’est juste une question de choix. Moi j’ai décidé de faire du Droit pour défendre les intérêts des mutants dans le cadre social mais je compte aussi rester ici et intégrer les X Men définitivement pour me battre, parce que je veux mettre mon talent à disposition des autres. Il faut bien que des gens puissent aider ceux qui viendront juste après nous, c’est important. Ça sera ma façon d’remercier l’Institut pour ce qu’il a fait pour moi. Mais vouloir travailler dans l’monde, j’veux dire, dans « l’arène » aussi, c’est super balèze aussi, j’trouve ! Pourquoi tu dis qu’t’es paumé en fait ?

Elle recula sur sa chaise un peu perplexe et lui décocha un charmant sourire désarmant d’humanité.

- Tous les chemins mènent à Rome, avec plus ou moins détours. C’est ton quasi Pater qui dit souvent « On rencontre souvent son destin sur la route qu’on a prise pour l’éviter ». T’as l’air d’avoir la tête super lourde Eno’…

Elle désigna du doigt la poitrine de la jeune blonde au niveau du cœur.

- Plutôt qu’de te laisser guider par elle ou des voix extérieurs, t’as déjà essayé d’l’écouter lui ? Ca a l’air débile dit comme ça mais les réponses aux questions les plus complexes sont parfois les plus simples au fond.

Caitlyn resta silencieuse un instant, soudain sérieuse et pensive puis plissa les yeux avec un sourire malicieux.

- Fermes les yeux…fermes les vraiment…C’est bon ?
A quoi tu tiens l’plus Eno, pour quoi tu serais prête à te défendre bec et ongles, si j’te disais que c’est exactement c’qu’on va t’enlever. Dis-moi c’qui t’viens à l’esprit immédiatement. Ne m’dis pas rien car c’est impossible…y’a forcément un truc…

Heu ah…c’est pas d’ta faute…Tu sais, le fait qu’on soit assez différente Amy et moi et qu’on soit ensemble, je veux dire…intimement…ça fait beaucoup jazzer pourtant on est très loin d’être délurées par notre comportement et sur ce domaine, on essaye pas trop de « s’exposer » mais quoi qu’on fasse, les étudiants peuvent être assez…blessants dans leurs remarques, ça me pose pas d’problème d’être homosexuelle et si tu veux tout savoir, j’étais plutôt bisexuelle. Ce qui m’intéresse, c’est l’amour qu’on me donne et que j’donne, m’en fous de la forme qu’il prend. J’aime Amy parce que c’est Amy, qu’elle soit du même sexe que moi, c’est vraiment secondaire tu vois, une relation ça s’arrête pas à ça dans mon esprit. Mais y’a des cons partout et si moi, ils me font trop rien avec leurs ragots à la noix, j’veux pas que ça puisse blesser Amy. J’l’aime, on touche pas à ceux qu’j’aime : c’est un principe de vie.


Hopes ? Au Bam ? Nan, j’parle d’Esther ! Elle est dans l’même programme que moi, c’est une résidente de l’Institut, une mutante un peu verdâtre qu’il a fait placer ici, oh bordel ? Il..Il t’a pas dit…heu…tu m’balance pas hein.."

Je souris légèrement. Je me remémorais les instants vécus avec Amy au BAM, lorsque nous avons abordé le sujet des bruits de couloir. Ce n'était pas sorcier, mais ça pouvait le paraître. Se faire traiter de "gouine" à chaque coin de mur ne doit pas forcément être la chose la plus plaisante qu'il soit. Cependant, je savais que l'une comme l'autre n'en avait rien à faire. Ça devait les toucher, évidemment. Les blesser, parfois. Mais il fallait plus que ça pour massacrer un véritable amour.

"Tu sais... Je crois qu'après tout ce qu'Amy a vaincu pour toi... Des moqueries de jaloux juvéniles devraient être une promenade de routine pour elle. Et puis, je lui avais dit qu'elle devait passer au dessus... Les gens qui crachent sur ton dos ne doivent pas être ta faiblesse mais ta force... C'est mon meilleur ami qui m'a dit ça le jour où j'ai découvert ma mutation. Je ne suis jamais retournée dans mon établissement scolaire mais je pense que si je devais revoir ces gens, c'est avec une certaine fierté que je leur annoncerai que ma mutation m'a permis plus que tout le reste de ma vie n'a pu le faire. Si tu es heureuse avec Amy et qu'elle l'est aussi... Alors soyez fières de vous être trouvées l'une l'autre alors que nous sommes des milliards sur Terre. Ça, les autres ne l'ont pas. En tous cas... Je suis contente pour vous deux..."

Un sourire se dessina sur mes lèvres et une lueur brillait dans mon regard. Celle de quelqu'un qui essayait de se relever jours après jours, l'espoir dans les yeux. L'espoir de voir un jour son destin être porté avec allure sur des épaules qui pourraient le faire.

"Esther... Ce nom ne me dit rien. Je ne pense pas que Daniel n'est quelque chose à me cacher pourtant... Bref, je verrais ça avec lui et, ne t'inquiète pas, je ne suis pas une balance."

Un nouveau sourire, plus complice cette fois. Finalement, Xavier eut raison sur toute la ligne. Caitlyn était quelqu'un de simple et de chaleureux. Elle savait briser la glace. Il y a des gens qui ont ce don. Celui d'aider. De tendre la main. Caitlyn me tendait une main chaleureuse pour essayer de me sortir de mes tourments. Je devais simplement la laisser me conduire dans la bonne direction, me montrer le meilleur chemin. Et même si ce sujet me déplaisait, parler de moi, de mon avenir et de mes doutes avec quelqu'un semblait être une bonne thérapie.

"Oui, c'est sûr que le changement, c'est assez bon mais je m'y adapte difficilement... Disons qu'il me faut plus de temps pour comprendre ce qu'il se passe exactement, ce que ça signifie, ce qui va être modifié avec cela... En deux ans, j'ai tâchai de m'adapter à New-York. Je suis Française et, que je le reconnaisse ou pas, tout quitter pour venir ici, ce n'est pas forcément facile. J'ai eu de la chance de rencontrer Daniel Hopes dès mon premier jour. Il a sut me mettre en confiance parce qu'il parlait la même langue que moi et... On a créé un lien fort. Après, j'ai eu du mal a endosser quelques responsabilités... Quand on te demande de prendre soin de quelqu'un et que tu le perd parce qu'il se fait enlever devant tes yeux..."

Je ne cessais jamais de m'en vouloir pour cette histoire. Dans mes aventures à l'institut, seules quelques unes me restaient en tête. Les deux plus flagrantes avaient été la disparition de Vermine et ma rencontre avec Alexandre. Ma main se posa sur la table devant moi et mes doigts commencèrent à la tapoter d'un rythme régulier.

"Je ne pense pas vouloir vivre dehors. On y est pas en sécurité. Les gens nous haïssent, je le sais. J'ai été confronté au regard des gens normaux alors que...

Mes yeux s'illuminèrent d'une lueur émeraude et une petite balle argentée se matérialisa au dessus de ma main.

"Alors que je ne faisais que les défendre. les aider."

Je le laissai encore quelques secondes en suspend avant de l'éteindre, tout simplement. mes yeux reprirent leur aspect naturel et je poussai un léger soupir. Puis, je l'écoutai de nouveau. Elle cita une phrase de Daniel qui m'arracha un sourire. C'était tout lui ça. Quand à la masse de ma tête, celle-ci débordait de temps de questions, d'incertitudes, de reproches... Qu'effectivement, je me rendis compte que mes épaules n'étaient plus assez solide pour la porter. De quoi étais-je censée avoir l'air ? Étais-je abattue ? Oui, ces derniers temps, je broyais plus de noir qu'une personne sainement bien. Elle me suggéra alors quelque chose d'autre. Écouter mon cœur. C'était certainement le conseil le plus niais et le plus vrai que l'on avait pu me donner. Que disait-il donc ? Hormis me montrer mes faiblesses, peut-être pourrait-il me donner une force nouvelle.

Après un court silence, elle me suggéra de fermer les yeux. Je la fixai alors d'un regard blasé, mais elle insista. Je m'éxécutai. Les paupières closes, elle me demanda alors la question la plus simple du monde.

"A quoi tu tiens l’plus Eno, pour quoi tu serais prête à te défendre bec et ongles, si j’te disais que c’est exactement c’qu’on va t’enlever. Dis-moi c’qui t’viens à l’esprit immédiatement."

J'étais tentée de lui dire qu'il n'y avait rien mais elle me l'interdit aussi sec. Je commençai à me creuser la tête avant de m'arrêter brusquement. Je ne devais pas faire ça. Je devais simplement donner une réponse. Celle qui m'était la plus simple, la plus claire. Celle que je refoulai peut être trop parfois parce que je ne voulais pas l'admettre.

"Daniel Hopes."

Je rouvris les yeux, fixant Caitlyn. Je ne guettait même pas sa réaction, j'étais trop sur le point de me livrer pour refouler ça maintenant.

"Je... Il a toujours été là pour moi. C'est mon père. Et même si un autre m'attend de l'autre côté de l'Atlantique, j'ai l'impression qu'il ne sait plus rien de moi. Que la seule personne qui me connait, c'est Daniel... Ça peut paraître bizarre, malsain... Je m'en fous. Je l'aime comme s'il était mon père. Comme si je l'avais toujours connu. C'est comme s'il avait été là le jour de ma naissance et ce n'est pas si faux que ça, puisque c'est lui qui m'a accueillit à l'institut. Il a confiance en moi, autant que j'ai confiance en lui et puis je lui ait fait une promesse. Je lui ai promis de me battre pour les mutants, de suivre les cours qu'il m'avait conseillé... Je suis en deuxième année de Management et diplomatie à Columbia parce qu'il pensait que c'était ce que je devais faire, ce que je POUVAIS faire. Je me bats pour lui faire plaisir, pour qu'il soit fier de moi... Et puis David... Et après il y a Morgan, Ernest, Icare, Andrew... et même Alexandre ! Ces gens là ne mérite pas qu'on leur crache dessus. Ils sont... Ils sont mutants. Il faut les protéger... Mais on ne peut pas... On ne peut rien faire."

Je m'étais levée sans même le remarquer, emportée par cet élan d'émotion indescriptible. Oui, j'avais fait cette promesse et j'avais cru en mes capacités à pouvoir faire ce que j'avais à faire. Mais...

"J'aimerais une vie normale. Mais ce n'est pas possible. On est ce que l'on est, je crois, et l'on ne peut pas échapper à notre nature. Et ce que l'on est, ça fait peur à ces gens, là, dehors. Ils ne veulent pas de nous alors pourquoi devrions nous les forcer ? Défendre les droits des mutants... A quoi bon ? Pourquoi écouteraient-ils ce que l'on a à leur dire alors que tout ce qu'ils veulent, c'est que l'on disparaisse ? Je ne dis pas que je suis contre. Je commence seulement à penser que c'est une cause perdue. Peut être que Charles Xavier n'avait qu'un rêve. Peut être que tout ceci n'est qu'une utopie. Peut être que nous devrions nous battre autrement qu'avec les mots... Peut être qu'on s'est fait avoir."

Des larmes glissaient le long de mes joues. Pourquoi ? Pourquoi pleurer ? Mon problème était peut être ça. J'avais l'impression d'avoir été arnaquée. Que l'on m'avait promis quelque chose et que cela ne pouvait pas être vrai... Mais je venais seulement de m'en rendre compte. Je me rassis sur ma chaise, abattue.

"Si il y a des gens qui méritent de l'aide dans notre monde... C'est nous. Je te respecte énormément Caitlyn... Pour avoir fait ce choix. Le choix de ne pas baisser les bras. De se battre jusqu'au bout. Mais je ne sais plus si je dois le faire moi... Je n'y crois plus !"

Elle restait en retrait sur sa chaise son sourire figé et son expression un peu plus adulte qu’à accoutumé trahissant une malicieuse attitude dans cette attende savamment orchestrée. Elle l’observait avec la satisfaction de ceux qui savent exactement ce qu’ils font et où ils vont. Elle aimait particulièrement cette partie de son talent lorsqu’on venait de gratter la surface et qu’un métal précieux venait d’apparaitre sous la fausse dorure. Voilà donc la vraie couleur d’Enora Lacourt : une couleur chaude mais qui doute, une couleur qui cherchent sous de faux problèmes compliqué des réponses pourtant si simples et évidentes.
Alors son sourire s'élargit malgré les larmes brillante de sincérité de son interlocutrice. Fuzzy plissa les yeux, posant ses mains jointes sous son menton et fixant Enora en une pause désarmante d’innocence.

- Waou ! Pour quelqu’un qu’y n’y crois plus…te voilà le clamant haut et fort…
Je vais te dire un grand secret, Enora : le pire des choses pour une personne qui cherche à défendre un idéal, ça reste la certitude. Une personne qui se berce de certitudes se ferme au monde, refuse d’entendre les autres, de les comprendre, de considérer d’autres points de vue…Elle s’enferme dans un mode de pensée merdique où il tient sa vision comme un dogme de toute chose « devant être ». Il devient intolérant, sectaire et violent…il s’extrémise.

Ce qui nous fait progresser, ce qui renforce notre foi et notre détermination n’est pas de faire CE qui EST juste, mais simplement de le croire et franchir les épreuves avec nos doutes. C’est pour ca, ma puce, que tu es en train de me sortir le plus bel exemple de contradiction que j’ai vu dernièrement. TU y crois, quand on y croit plus, tu peux être sure la dessus, on ne s'en pose plus des questions.
J'vais t'dire, Putain….heureusement que je doute ! Heureusement que Xavier doute…Sinon on ne vaudrait pas mieux que ceux qui décrète la suprématie mutante comme idéal.

Elle bougea sur sa chaise en laissant échapper un silence.

- Eno’, quelqu’un qui vit dans la certitude ne se lève pas en laissant parler son cœur…parce que là tu vois…il en avait des choses à dire finalement !

Ce qu’il te dit, c’est pas que t’y crois pas…c’est qu’il a du mal à y croire parce que tu stagnes et c’est là qu’on en arrive au second point.

On s’est fait avoir ? On t’a vendu du rêve ? Moi je pose la question : t’as fait quoi, toi, jusqu’ici pour le défendre et construire ce rêve ? Tu crois que c’est en se contentant de rester assis sur ton joli p’tit cul et dire amen à ce qu’on te sert que tu vas y arriver ? Tu crois que tu le mérites ? Ca se construit ENSEMBLE un rêve, ça se fabrique avec les autres. Etre X men ne veut pas forcément dire se battre avec des mots mais aussi préserver ce qui doit être préservé, rester intègre et protéger les siens et les autres.
Pour etre respecté, il faut être respectable et pour être respectable, il faut être respectueux : as-tu respecté au moins ce principe de base ? Poser le respect là où d’autre te le refuse en PRENANT part au monde ?

J’suis désolée d’être dure, vraiment…j’veux pas te blesser d’accord ? Mais il est temps que tu comprennes que ce que tu chéris le plus au-delà de Hopes c’est l’Institut et son monde, c’est ça le rêve de Xavier mais qui pour protéger ces autres mutants, là dehors ? Qui pour les guider jusqu’à nous ? Si ce n’est pas nous, les X men ? Ils sont seuls, dehors : ils ont BESOIN de toi car on ne peut pas se contennter de s'assoir autour d'une table en s'auto congratulant de faire vivre l'Institut alors que les mutants dehors ont besoin de nous.

Pour ma part, je prépare une spécialisation en droit pour pouvoir aider ceux de notre communauté à se défendre civiquement, mon pouvoir me permet d’assimiler des livres en entiers pages après pages. Mais je ne m’arrête pas à ca, j’apprends à me battre pour être en mesure d’intervenir, là dehors, quand les mots ne suffissent plus.
C’est aussi ça le rêve de Xavier, la paix se défend.


Nous avons le droit à c’monde, Enora, tu as complètement raison, mais il ne se fera pas contre les humains mais avec eux car nous avons tellement à leur apporter. Nous en sommes les pionniers, pas les martyrs.
Tu n’as pas perdu ta fougue, ça j’en suis sûre, j’crois même que tu es à la bonne place, au bon endroit, mais qu’il est grand temps que tu te décides à accepter de faire ta part dans la construction de ce rêve, la plus difficile yep, mais la plus importante. Est-ce que tu comprends ? Il est temps de te bouger le cul.

L'innocence et la naïveté. Ces deux notions sont à la fois proches et éloignées. La première traduit la pureté de la personne qui la porte. Une personne innocente est belle à voir mais aussi et surtout, à entendre. Ses propos tiennent une étrange candeur qui lui donne un air de nouveau née. C'était comme si cette personne venait d'ouvrir les yeux, sans le faire entièrement, gardant un voile sur les immondice du monde et ne cherchant qu'à en voir le meilleur. La naïveté, c'est de faire marcher sur les pieds. C'est penser être innocent mais n'être en réalité que trop gentil et peu réfléchi sur les agissements des autres qui peuvent vouloir nous blesser. Longtemps, j'avais cru posséder ces deux notions. Longtemps, j'avais pensé pouvoir les garder avec moi durant des années. Mais c'était là la seule vraie naïveté que je n'ai jamais eu. Feindre l'innocence, c'est se voiler la face. C'est avoir conscience de tout ce qui nous entoure mais en "oublier" une partie. Quant à la naïveté, c'était de croire que l'innocence était universelle.

Mon cerveau était concentré sur les dires de Caitlyn. Et finalement, même si ses mots pouvaient être durs, ils étaient ce que je voulait entendre. Depuis mon arrivée à l'Institut, elle était la première à m'adresser la parole de la sorte. Tout le monde avait toujours agit avec moi comme avec une poupée de porcelaine, ne cherchant qu'à me faire taire la vérité. La vérité, c'était que je ne méritai effectivement pas ma place ici. Pas parce que je ne pensai plus faire partie de ce monde. Mais parce que je ne cherchai pas à basculer la situation en ma faveur. Je subissais tout sans jamais provoquer ma propre chance. Non... C'était faux... Il y avait Ben un moment où...

J'avais beau me creuser la cervelle, je n'avais pas de contre-exemple. Caitlyn avait raison sur toute la ligne. Tout ce que j'avais réussi à faire ici, c'était m'isoler. J'étais le complexe qui ne rentrait pas dans les réels. Mais cela, c'était parce que je l'avais choisis. Jamais je n'avais cherché à aller vers les autres. Toutes mes rencontres s'étaient réalisées dans le sens inverse : Daniel m'avait présenté Ernest, Icare était tombé sur mon balcon... Je ne pouvais prétendre me battre pour eux puisque je ne faisais que les éviter. Pourquoi viendrait-ils vers moi chercher de l'aide quand je pourrais la proposer?

La cause mutante mérite que l'on se batte pour elle. Je songeai à l'avenir. Dans 50 ans, que serait l'institut si chacun des élèves actuels agissaient comme moi? Les professeurs actuels ne pourraient rester éternellement, sauf exception. Non. Nous étions la relève. Nous devrons être là dans quelques années pour prendre à notre tour ces mutants qui rechercheront de l'aide. Et ce, sur tous les plans. Non seulement nous devrons les aider à se contrôler eux même. Mais nous devrons également se battre pour eux, pour qu'on les respecte, tout comme Xavier le faisait à l'heure actuelle.

Mes yeux se posèrent dans ceux de Caitlyn. Elle avait eu raison de me malmener un peu. Ça ne pouvait guère me faire de mal. Et au moins, elle n'avait ni eu besoin de se justifier, ni même à entrer dans un débat pour me faire comprendre où était le problème. Je ne pouvais qu'acquiescer ses paroles. D'un revers de manche, je m'essuyai les joues. Quelques secondes de silence s'écoulèrent de nouveau avant que mes esprits ne soient suffisamment clairs pour que je reprenne la parole.

"Ne t'excuse pas d'avoir été franche... Tu es la première à le faire en deux ans... Je te suis au moins reconnaissante pour ça..."

Je lui souris légèrement.

"Tu as raison... Je crois que j'attend juste que ça me tombe dans le bec. Que... Que l'on m'amène le résultat tout cuit pour que je le prenne comme un cadeau. Je ne me suis pas vraiment battue pour tout ça avant aujourd'hui. Et puis... Ces derniers temps, j'avais trop peur d'être jugée sur ma façon de penser plutôt que sur le but en soit... Tu sais... Je savais dans le fond que... Que je devais aller de l'avant, commencer à réellement me battre pour nous, nos droits, la reconnaissance que l'on doit avoir. Mais j'ai réalisé que seule... Je n'avançais pas beaucoup. Et... Je ne suis pas trop douée pour me faire des amis sincères. Mais maintenant que tu le dis... On ne peut pas défendre une cause aussi grande et noble avec nos deux mains. Ils nous faut une grande assemblée pour se faire entendre."

Je réfléchis sur ce que je venais de dire. Ce n'était pas réellement construis, mais était certainement mieux que rien. Puis, légèrement hésitante, je demandai à Caitlyn.

"Est-ce que tu crois que quelqu'un pourrait m'aider? Je veux dire... Je n'ai jamais eu une vie sociale épanouie. Je devais avoir un ami et c'est tout. Si je veux avancer... Alors il est peut être temps de m'ouvrir à ce monde tel qu'il est pour pouvoir mieux réfléchir en conséquence..."

"Est-ce que tu crois que quelqu'un pourrait m'aider? Je veux dire... Je n'ai jamais eu une vie sociale épanouie. Je devais avoir un ami et c'est tout. Si je veux avancer... Alors il est peut être temps de m'ouvrir à ce monde tel qu'il est pour pouvoir mieux réfléchir en conséquence..."

Caitlyn se détendit sur sa chaise, son sourire s’élargit, un sourire enfantin et bienveillant qui faisait ressortir l’éclat malicieux de ses iris vertes et pétillantes de vie. Elle fit semblant de se gratter la tête comme si la question que venait de lui poser la jeune blonde la travailler de manière complexe. Puis, elle se contenta de hausser les épaules en un geste d’impuissance loufoque.

- Oh My God ! No lo sé ! Nan..J’déconne. Tu sais pourquoi Charles m’a envoyé à toi ? Parce que malgré la grande gueule que je me paye, je souffre d’un problème similaire au tien…J’ai du mal à passer inaperçue et mon caractère emporté me dessert plutôt qu’autre chose même si …parfois…j’arrive à croire qu’j’suis peut être quelqu’un de bien. En tout cas, sincère…ça ouais…j’essaye de l’être et tu sais, quand tu vis avec un détecteur de mensonges monté sur patte comme Miss De Lauro, ben l’honnêteté ça devient un commandement si tu ne veux pas t’manger une mandale végétalienne. Il est temps que j’encadre une équipe de jeunes mutants pour les voir progresser, j’ai d’mandé à Charles de pouvoir m’occuper de profils de personnes qui ont du mal à trouver leur place pour des raison de confiance en soi ou autre. J’veux des gens comme moi et les faire progresser grâce à ce que j’ai appris et qu’ils m’apprennent aussi à être un peu plus…mesurée. Ca te dit d’être dans ma team, Lolipops ?

Elle se leva de sa chaise et s’empara de son badge ridicule d’un geste anodin avant de le jeter dans une corbeille près de la porte d’entrée. Elle se tourna vers elle, en inclinant la tête.

- Viens avec moi Enora, intègre la « Galaxy Elioth », j’t’assure que ma vie ressemble à une partie de montagnes-russes. T’auras pas l’temps de t’ennuyer mais je promets quelques trucs : tu sauras pourquoi tu te bats et j’ferais tout c’qui faut pour te pousser loin devant et prendre ton destin à bras l’corps. Laisse-toi shaker ta life, Nono. Y’aura des moments hard ou tu voudras juste t’allonger sur le sol pour qu’on foute un peu la paix, d’autres moments plus cool où tu t’sentiras de taille à d’taper l’intégralité de Stargate en deux jours chrono. Mais à chaque fois que tu t’casseras ta frimousse de chat sur le bitume, tu m’trouveras à coté en train de te tendre la main.

Entrainements, boulot, boulot et boulot….et responsabilités qui vont avec !

Elle lui tendit la main d’un air très sérieux marquant un peu la solennité de l’instant.

- Laisses moi t’aider…laisses l’Institut t’aider à l’aider lui. We’ve got a deal ?







Fin du Rp pour Miss « Wonder Beaver » Elioth.

Il y a toujours un instant dans nos vie où l'on craint de ne pas être à la hauteur. D'être trop faible pour se relever par soit même quand quelqu'un nous a jeté à terre. Mais c'est dans ces instants que l'on remarque que l'on est jamais seuls. Il y a toujours un ami, un frère pour nous relever et nous remettre sur les rails afin que nous n'ayons pas à paniquer devant ce que nous avons à accomplir. Et c'était ce que Caitlyn venait de faire. Elle venait de me remettre sur mes pieds alors que je m'étais effondrée. Elle venait de me tendre la main pour me sortir de cette mauvaise passe.

Je lui souris. Présenté comme ça, sa "Team" ressemblait plus à une classe de réinsertion dans le milieu social. Sauf que le don de Caitlyn était de vous montrer le côté rose du principe, sans prendre le fait que les gens n'aient réellement des difficultés. Juste leur faire remarquer qu'en jouant, ça pouvait vraiment devenir un jeu. Elle présentait la chose comme si on allait réellement se coucher à pas d'heure pour regarder l'intégrale de Stargate. Je ne pus m'empêcher de rire.

Puis, reprenant mon sérieux, j'observai sa main tendue.

"Tu sais... Je n'ai jamais trouvé ma place dans aucune équipe, même au sport, au lycée. Je suis toujours la fille trop solitaire pour faire parti d'une fouttue équipe. Donc si tu veux vraiment de moi, il faudra supporter mes grognements de mécontentements répétitifs, le fait que je n'aime pas Stargate et que j'ai plutôt tendance à me coucher tôt. Mais bon... Sit u es prête à vivre tout ça pour mon bien..."

Je pris sa main et la serrait légèrement.

"Alors, oui. On a un deal. Tu compteras... "Lollipops" désormais dans la Cait'galaxy, pour le meilleur et pour le pire."

Je lui lâchai un dernier sourire avant de ramasser mon sac à terre et de lui griffonner mon numéro de portable sur un bout de papier.

[color=limegreen]"Tiens... Ca sera toujours plus simple que de passer par Xavier si tu as besoin de me joindre... Prête pour débuter les montagnes russes, feu Follet..."{/color]

Je me dirigeai vers la porte et, avant de partir, je lâchai.

"Au fait... Passe le bonjour à Amy pour moi... Et prévenez moi quand on pourras se voir..."