Les Voies du seigneur sont impénétrables [PV Felicia]

Samedi 10 septembre 2011.

Erik repensait à sa journée. Le temps avait été particulièrement clément ce jour-là. Il aurait dû rester à Princeton pour rattraper le dernier entrainement de football américain, mais s'était laissé entraîner par ses camarades pour faire un tour en ville. Ils étaient partis trainer vers Liberty Park pour voir les bateaux de touristes qui allaient et revenaient de la statue de la liberté. C'était un spectacle amusant, parce que, le vent étant tombé, ils étaient tous en train de cuire au soleil. Erik et ses amis prenaient plaisir à les saluer de la main ! Ca mijote bien ? Aucun d'eux ne pouvait vraiment comprendre ce qu'ils criaient alors les touristes se contentaient de leur rendre leur salut de la main. C'était au fond très puérile, mais ça les amusait.

Sur le chemin du retour, ils s'étaient séparés. Erik tenait à acheter de quoi lire. Il n'avait plus rien à son chevet et ça l'apaisait le soir, de voir des petits caractères d'imprimerie défiler sous ses yeux. Il connaissait une petite librairie pas loin de là où ils avaient passé l'après-midi. Dans les nouveautés, il avait repéré un livre un peu politique. D'habitude, il était plus tenté par les romans, mais là, le résumé au dos était croustillant. L'autobiographie d'une fille qui avait souffert d'être rejetée d'une communauté assez sectaire, ça promettait d'être intéressant, et c'était pas banal.

Le métro s'arrêta en crissant. Erik n'y fît pas vraiment attention, il était déjà plongé dans la préface. L'auteur avait l'air particulièrement jeune, et pourtant, il trouvait ça plutôt bien écrit. Réalisant que les portes allaient se refermer, il sauta dans le wagon et alla s'installer dans une partie à quatre sièges. Il mît le bout des pieds sur le bord du fauteuil d'en face et s'avachit un peu plus pour avoir les yeux au niveau du livre.

Décidément ça n'avait pas l'air simple. Son ancienne église était assez fermée. Erik notait les différentes méthodes d'aliénation et se demandait si elles étaient uniquement applicables à la religion, ou si au contraire, tout groupe pouvait avoir un comportement équivalent. Il était attristé. Personnellement, il n'était pas affilié à une quelconque église, mais il croyait qu'un dieu existait, quelque soit la forme qu'il avait, quelque part au dessus de l'humanité. Voir des gens enfreindre les droits et les libertés des autres en se justifiant avec des arguments divins, ça le révoltait. Quel genre de dieu voudrait imposer la haine et l'enfreinte de la liberté d'autrui à l'humanité ? Pas en dieu auquel Erik aurait voulu croire.

Le jeune homme se replongea dans son livre, se demandant comment l'auteur avait pu percevoir cette situation une fois à l'intérieur.

Il était plongé dans sa lecture et dans ses pensées quand le métro s'arrêta à la station suivante...