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| | Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) | |
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| Sujet: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Ven 2 Nov - 17:36 | |
| "Les passagers à destination de St-Nazaire, France, embarquement en cours." lançait le haut-parleur.
L'imposant navire de l'Atlantic Transcontinental Boat Company attendait au quai. Les passagers montaient par une petite passerelle d'un côté, tandis que plus loin, on y embarquait voitures et bagages. Neko regardait le bateau avec un noeud à l'estomac. Etait-elle vraiment sûre de vouloir partir ? En avait-elle vraiment le choix ? Sa carrière en tant qu'ambassadrice de l'energy drink Aka Neko marchait mieux qu'elle ne l'aurait espéré. Elle avait déjà fait une campagne d'affichage, et le spot publicitaire qui l'avait vraiment révélée. Le grand patron adorait, et son succès était assuré. Son contrat pour la campagne publicitaire avait été prolongé. Ainsi, elle représentait officiellement la marque. Mais il y avait toutefois un hic. Aka Neko ne s'était pas très bien vendu aux États-Unis. Personne ne savait vraiment pourquoi, mais la campagne n'avait pas accroché le cœur des citoyens du pays de l'Oncle Sam (Probablement que l'utilisation d'une mutante pour la promo n'avait pas plu à tout le monde). Par contre, les ventes avaient explosé en Europe, notamment en France, deuxième plus gros consommateur de produits japonnais. En conséquence, le centre de communication de la marque avait été déplacé à Paris, et Neko avec. Normalement, elle aurait sauté avec joie sur une occasion de quitter ce pays de cowboys décadents pour rentrer chez elle, surtout si ça lui permettait de devenir riche et célèbre. Mais il y avait Vermine, l'amoureux de la jeune féline, qui était parti pour rester à l'institut Xavier pour un bon moment. C'était l'un ou l'autre, et le choix avait été dur. Mais cette fois, elle en avait assez, elle n'en pouvait plus de tout sacrifier pour son amant. Ça avait déjà failli la rendre folle. Il était temps de rompre. Prenant son temps, Maëlys se dirigea vers une cabine téléphonique. Chaque pas la rapprochant du téléphone public rendait son cœur plus lourd. Il aurait sans doute été moins douloureux de dire au revoir face à face, mais elle n'aimait pas les adieux qui s'éternisaient. Elle décrocha le combiné, introduisit des pièces dans la fente, et composa le numéro de portable de son aimé. La tonalité résonna, lente, lourde. Neko failli raccrocher deux fois. Et puis on décrocha.
-Allo ? Vermine ? C'est...c'est moi...Neko...
Le ton de sa voix laissait paraître son désarroi. |
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Ven 2 Nov - 19:20 | |
| Assis en tailleur sur son lit, manette en main, Ernest inaugurait sa Playstation 3. D’après ce qu’il avait compris, cette génération de consoles était en fin de vie. On disait que, peut-être, la Playstation 4 et sa concurrente, la X-Box 3 allaient sortir l’année prochaine. Mais peu lui importait. Il était déjà ravi que l’Institut lui ait permis d’acquérir l’appareil ainsi que deux jeux. Ho, il se doutait que cela entrait dans le cadre de sa réinsertion sociale, que le but était plus large que de simplement lui offrir un autre loisir. Il avait accepté les règles de cette institution et il devait avouer que ça lui réussissait plutôt bien.
De semaines en semaines, Altérion gagnait en stabilité et ses nuits n’étaient plus aussi tourmentées. Il y aurait encore beaucoup d’efforts à consentir, mais il était sur la bonne voie. Pour en revenir à sa présente activité, il jouait à Skyrim, jeu qu’il avait découvert chez Neko. Il venait tout juste de terminer le didacticiel et c’était tout un monde virtuel qui s’offrait à lui. Et cette fois, il allait pouvoir poursuivre sa partie. Il en ressentait un petit plaisir certain, celui de l’agréable découverte. Il lui semblait retrouver dans le jeu vidéo une forme d’évasion qu’il appréciait beaucoup. Mais voilà que tout d’un coup, il entendit son téléphone vibrer sur son bureau. Il en sursauta forcément. Pressant "start" pour mettre en pose, il posa la manette sur le lit et, d’un bond, arriva devant le bureau.
Son téléphone trônait entre ses affaires d’école et les deux boites de jeu, ainsi qu’une seconde manette. On avait insisté pour que l’autre jeu puisse se jouer à plusieurs, inutile de se demander pourquoi. Le petit mutant prit l’appareil, constata que le numéro qui s’affichait ne lui disait rien puis, circonspect, décrocha. Il entendit alors la voix de sa petite amie. Au début, il fut ravi. Puis, très vite, il décela le ton préoccupé. Alors, il s’inquiéta.
-Salut Neko. Heu... Y’a un problème ?
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Ven 2 Nov - 20:07 | |
| -Salut Neko. Heu... Y’a un problème ?
Neko se mordit la lèvre. Elle ne savait pas comment aborder la mauvaise nouvelle. Elle aurait préféré commencé par les habituelles banalités, mais c'était sans compter la nature directe de Vermine. Évidement, nul doute qu'il avait compris au son de sa voix que quelque chose clochait. Si seulement il ne la connaissait pas si bien...
-Ben...J'avais envie de te parler, mais ça aurait été dur de te voir en face. Je ne pense pas être la bienvenue à l'Institut...et puis je crois que c'est plus facile comme ça.
La fille-chatte jeta un oeil au paquebot. L'embarquement se poursuivait. Au pied de la passerelle, son agent l'attendait. Elle risquait de manquer de temps, si elle continuait à tourner autour du pot.
-Et bien...j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que j'ai fait ce que tu as dit, j'ai continué la pub, et ça a marché. Ça a fait un tabac en Europe, les ventes d'energy drink ont décollé et j'ai signé un nouveau contrat. Je vais devenir une star...
Elle eut un sourire rêveur en pensant à tous ceux qui avaient vu ses publicités et aimé au point de dépenser leur argent dans une boisson néfaste pour la santé à long terme.
-Mais ça nous amène à la mauvaise nouvelle. Si les ventes ont bien marché en Europe, aux Stazunis ça a été un bide. Alors je vais continuer mon travail de mannequin pour la marque, mais je dois retourner en France.
Elle baissa les yeux vers ses orteils griffus, dépassant de ses chaussettes découpées.
-Ca veut dire qu'on risque de ne plus se voir avant longtemps...
Voilà, c'était fait, la mauvaise nouvelle était tombée comme la lame diagonale bien acérée d'une guillotine sur le cou de leur relation pourtant si tendre. |
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Sam 3 Nov - 7:59 | |
| Ernest demeura dans un silence total alors que sa petite amie lui apprenait tour à tour la bonne et la mauvaise nouvelle. A mesure que les mots prenaient sens en son esprit, à un rythme curieusement lent malgré ses capacités intellectuelles d’exception, l’émotion s’invita. Sa babine inférieur se mit à trembler, comme ses doigts. Une blague ? Impossible. Le petit mutant, trop lucide, ne pouvait même pas se rabattre derrière la négation de l’évidence. Et c’était à présent un poids dans l’estomac qui lui pesait. Mon dieu, sa copine, sa tendre copine, sa merveilleuse copine, sa si importante copine, partait. Etait-elle en train de lui annoncer une rupture totale ? Non, elle partait juste, à ses dires, seul la distance d’un océan allait les séparer. Mais c’était déjà si large l’océan...
Altérion se fit violence pour réprimer ce qu’il ressentait. Il se savait toujours fragile. Il ignorait comment, avant, il aurait appris ça. Sans doute serait-il entré dans une fureur meurtrière qui n’aurait pas été sans danger pour Neko elle-même. Ou alors, peut-être aurait-il à nouveau tenté de se donner la mort. Des comportements excessifs auxquels il ne devait plus céder. Laborieusement, il poussa un long soupire. Impossible que la demoiselle l’entende, il avait éloigné le téléphone. Sans un mot, l’appareil dans une main, il gagna sa petite armoire et en déverrouilla la porte. De sa main libre, il sortit la bouteille d’eau, puis le Neutralium, puis les Inhibiteurs. Il allait en prendre par sécurité. Peut-être que les substances en elles-mêmes n’auraient que peu d’effets, sans doute que par lui-même il pouvait déjà faire face, mais ceétait le geste surtout qui le rassurait. En plus, pendant qu’il préparait son traitement, une partie de son attention était détournée et cela le soulageait.
Quand il répondit à la fille-chatte, ce fut avec un retard certain. Peut-être entendit-elle l’eau qu’on versait dans le verre. La voix de l’hybride rat n’avait pas vraiment changée. Au risque de paraitre insensible, il avait prit de court ses sentiments en dressant cette muraille distante. Mais Neko le connaissait, elle devrait comprendre.
-Tu pars quand ?
Une seule question. Il était encore plus sobre et direct qu’à son habitude.
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Mar 6 Nov - 11:10 | |
| Il y eut un silence. Neko sentit ses tripes se serrer un peu plus. Elle connaissait la nature instable de son aimé et craint un moment qu'il ne fasse une bêtise. Tendant l'oreille, elle entendit de l'eau couler. Sans doute Vermine se servait-il un verre. Elle comprenait qu'il puisse ressentir le besoin de s'humecter le gosier avant de continuer. Elle-même sentit qu'elle ne dirait pas non à un petit verre, même une canette de son energy drink. Elle espérait juste que c'était bien de l'eau et pas de l'alcool que le petit rat se servait. Ça lui ferait trop mal de le savoir retombé dans l'alcoolisme. Enfin, après une minute qui lui parut une heure, elle entendit de nouveau la voix de son amant dans le combiné.
-Tu pars quand ? -Dans quelques minutes.
Elle laissa un blanc, hésitant sur ce qu'elle devait dire. Vermine eut alors tout le loisir de percevoir les sons du port. La traversée de l'Atlantique serait longue, mais Neko avait trop peur pour prendre l'avion et même son agent n'avait pas réussi à la convaincre.
-Je suis désolée de t'apprendre ça au dernier moment. Je n'ai pas su trouver le courage de venir te voir plus tôt.
Les passagers finissaient d'embarquer, et le bateau n'allait pas attendre longtemps les retardataires.
-Je sais que notre relation n'a pas été parfaite, mais elle m'a toujours tenu à cœur. Tu es...le seul que j'aie jamais aimé. Je vais devoir partir pour un très long moment, et je ne peux pas t'imposer de m'attendre pendant tout ce temps. Aussi je te rends ta liberté. Tu es jeune, tu rencontreras bien d'autres filles. Si l'une peut te donner autant de bonheur que tu m'en as donné, je m'inclinerais. Fais ce que tu veux, donc, mais tu garderas toujours une place dans mon cœur. |
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Mar 6 Nov - 16:50 | |
| Comment ? Si vite ? Ernest aurait au moins espéré avoir le temps de revoir Neko une dernière fois. Il aurait pu demander la permission. On lui aurait quand même accordé ça surtout qu’il faisait beaucoup d’effort pour se réinsérer socialement. Mais non, c’était déjà trop tard. C’était si brutal, si imprévisible.
Il se concentra judicieusement sur le cachet à avaler et se dit qu’il n’avait plus qu’à attendre le fond de fièvre pour s’administrer les Inhibiteurs. Rien que cette diversion, ce jeu de l’esprit, lui donna un minimum de recule et le fit changer d’avis sur l’événement. Peut-être que c’était mieux comme ça après tout. Une dernière rencontre, ça aurait été trop dur. Beaucoup de douleur pour peu de bénéfice. Mais quand même, comme ça, par téléphone, Neko aurait au moins pu lui dire ça en face. Lui, il l’aurait fait. Lui, il aurait eu le cran. Enfin, il supposait. Plus facile à dire qu’à faire, sans doute.
A nouveau le silence. Lenoir n’était pas un sentimental. Il aimait sans le dire, parfois sans le montrer. Et les discours sensibles, ce n’était pas son fort. De plus, il se faisait à présent tellement violence pour se contenir qu’il étouffait dans l’œuf ce qu’il ressentait. Son oreille s’attarda sur les bruits du port qui lui parvenaient. Encore une diversion, un moyen de ne pas trop se focaliser sur l’événement.
-On pourra toujours s’appeler, n’est-ce pas ? Au moins de temps en temps ?
Il débitait les répliques au compte goute. Mais en peu de mots, il disait tout ce qu’il avait à dire. Il allait droit à l’essentiel.
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Mar 6 Nov - 19:41 | |
| Au moins, Vermine semblait-il ne pas péter les plombs comme Neko l'avait craint pendant un instant. Mais tout compte fait, le ton sec qu'il s'était mis à employer n'était pas beaucoup plus encourageant.
-On pourra toujours s’appeler, n’est-ce pas ? Au moins de temps en temps ?
Nelo sourit légèrement.
-Évidement, voyons ! Je garde mon portable, ma boîte mail, mon compte MSN, et si jamais tu te mets aux MMORPG, on pourra jouer ensemble de temps en temps. Vraiment, chaque fois que tu auras besoin de me parler, je m'arrangerais pour prendre le temps de le faire. Après, je ne peux pas garantir d'être joignable 24 heures sur 24, mais je ferais de mon mieux pour être là pour toi tant que tu voudras encore de moi.
Ce n'était pas l'idéal, mais au moins la rupture ne serait pas complète. Rester en contact avec son rat l'aiderait à ne pas perdre pied. Mais il paraît que d'une manière générale, les relations à distance finissent mal...
-Et si par hasard, un jour, tu décides de quitter l'Institut pour aller en France, mon petit chez-moi te sera toujours ouvert.
Étrange ironie du sort. Elle qui pendant un moment avait tenté Ernest de la rejoindre à l'institut de Charles Xavier, maintenant qu'il y était revenu la voilà qui essayait implicitement de le convaincre d'en ressortir. Après tout, elle n'était pas non plus un modèle de vertu.
-Tu...tu ne m'en veux pas ? |
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| Sujet: Re: Quand ce ne sont pas les rats qui quittent le navire... (Vermine) Mer 7 Nov - 8:44 | |
| Toujours le silence. On aurait vraiment dit qu’Ernest mesurait chaque mot, ne voulant pas déraper. Si, au fond de lui, il lui en voulait de lui dire ça comme ça. Mais il se refusait de se laisser influencer par son vieux naturel possessif et égoïste. Il avait changé, il était en train de le faire en tout cas. Cet appel, sa réaction, était une nouvelle occasion de prouver que ses efforts n’étaient pas vain. Non, il ne se jetterais pas sur la première bouteille d’alcool qu’il trouverait. De toute façon, il aurait bien du mal à en trouver, on le surveillait de près à ce niveau depuis une tentative avortée pour en acquérir. Non, il ne piquerait pas une crise de folie furieuse, ce temps était révolu. Oui, il serait triste, son moral allait morfler bien comme il faut, mais au moins, c’était une réaction normale.
Altérion sentit les frissons de fièvre, preuve que le Neutralium commençait à agir. Il prit une dose d’Inhibiteurs et, alors qu’il rangeait le tout dans la petite armoire, il répondit de son même ton.
-Je n’ai pas le droit de t’en vouloir. Notre relation a été tumultueuse et je ne t’ai pas ménagé. En cela je m’excuse. Tu m’as beaucoup apporté, en bien des situations tu m’as permis de tenir, en cela je te remercie. On aurait pu tout les deux y rester. Au final, on a tous les deux un avenir. En cela, je suis heureux. Je ne peux pas quitter l’Institut avant longtemps. Peut-être que je ne la quitterais jamais. Je suis ma voie et toi la tienne. C’est comme ça. Sois heureuse, c’est tout. Je... je t’aime.
Et il raccrocha aussitôt après pour couper court à toute effusion sentimentale. Sa dernière réplique avait toutefois été plus longue que les autres et l’émotion, surtout à la fin, pouvait être décelé dans ses mots. Il était toujours brutal dans sa façon de faire, mais c’était si éprouvant pour lui de se contenir. Non, il ne pouvait pas continuer à parler. Il abandonna le petit appareil sur le bureau, alla jusqu’à la console pour l’éteindre, oubliant au passage de ranger le DVD du jeu, puis il s’assit sur son lit, le regard vague. Sans un bruit, la première larme coula sur son museau...
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