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 Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]

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David C. Haller
Résident(e) à l'Institut Oméga
David C. Haller


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MessageSujet: Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]   Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt] Icon_minitimeSam 24 Mai - 14:03


Un signe, une larme,
un mot, une arme,
nettoyer les étoiles à l'alcool de mon âme

Un vide, un mal
des roses qui se fanent
quelqu'un qui prend la place de
quelqu'un d'autre

Un ange frappe a ma porte
Est-ce que je le laisse entrer
Ce n'est pas toujours ma faute
Si les choses sont cassées
Le diable frappe a ma porte
Il demande a me parler
Il y a en moi toujours l'autre
Attiré par le danger

Un filtre, une faille,
l'amour, une paille,
je me noie dans un verre d'eau
j'me sens mal dans ma peau

Je rie je cache le vrai derrière un masque,
le soleil ne va jamais se lever.

19 avril 2014

« Bonjour Enora c’est David… David Haller. Cela fait longtemps que je désire te contacter mais les circonstances… enfin bref ! Je suis de retour à New-York et j’espère pouvoir te revoir. Je me trouverais ce soir au Café des Anges. Viens m’y rejoindre si le cœur t’en dit. Je pense qu’il y a pas mal de choses dont il faut que l’on discute ! A bientôt »

Tout en faisant valser un nuage de crème dans mon café, je tournais sans cesse dans mon esprit les mots du message adressé à la jeune mutante. A la jeune protégée et héritière de Daniel Hopes ! Enora, je me souvenais encore de la jeune fille perdue, arrivée comme par accident à l’Institut Xavier, comme beaucoup d’autres jeunes mutants avant elle. Les effluves d’un bon plat de beignets et les mots de la conversation que nous avions eue dans le hall d’entrée me revenaient en tête comme des esquisses de merveilleux souvenirs. Nous étions deux pour l’accueillir à cette époque. Daniel et moi, côte à côte, comme j’en avais toujours rêvé. Les deux professeurs qui marqueraient le renouveau de ce combat pour la paix entre les peuples humains et mutants… Comme bien d’autres avant lui ce rêve avait fini par s’évaporer. C’est fou comme les choses peuvent changer en si peu de temps !

Qu’était devenu cet ange blond si charmant que Daniel avait pris sous son aile ? Je ne l’avais pas vue ni reçu de nouvelles depuis une année. Quelles belles surprises allait-elle bien pouvoir me réserver ? L’avait-elle oublié ? Bien évidemment que non, aucun de nous ne l’avait effacé de notre esprit ! Pour nous, il restait à nos côtés, veillant sur chacun de nos pas. Après tout, si de son vivant, il avait toujours su garder un œil sur nous, pourquoi les choses auraient-elles autrement après sa disparition ? Souriant aux anges, je me mis à imaginer Daniel regardant tendrement le dîner qui suivrait, la réunion de la petite famille qu’il s’était constituée dans les dernières années de sa vie. D’un côté, sa ravissante fille apprenant à affronter la vie dans tout ce qu’il y avait de plus tragique, nourrie d’une force et d’un courage exceptionnel qui lui permettrait de faire face à son deuil. De l’autre côté, son frère complètement paumé, incapable de faire fuir sa douleur et dont l’esprit était dévoré par ses démons intérieurs qu’il ne vaincrait jamais.

Jetant un regard vers le liquide noirâtre qui se balançait lentement dans ma tasse, je voyais avec tristesse le côté gauche de mon visage se noyer dans le liquide. Me reconnaîtrait-elle ? Quel regard porterait-elle sur mes nouvelles cicatrices ? Cette énorme balafre en forme d’éclair sur ma joue gauche, l’étincelle verdâtre et étincelante de mon œil et la pâleur effrayante de ma peau. Je ne pouvais pas les cacher mais je pouvais en masquer la signification, comme je l’avais toujours fait ! Il ne fallait qu’elle sache, il ne fallait pas qu’elle découvre ce Grand Méchant Loup tout prêt à engloutir la ravissante petite blondinette pour qui je m’étais pris d’affection. Comment Daniel aurait-il pu me pardonner d’avoir fait souffrir sa petite Pearl adorée, sa fille ? Ma nièce en quelque sorte ! Ma nièce ?!?

Cette soudaine réflexion me fit éclater d’un rire cristallin, faisant se retourner vers moi quelques clients présents du restaurant. Me rendant subitement compte, je me tus et me replongeais dans mes pensées. Non elle ne devrait jamais le savoir ! Tout comme les personnes autour de moi ne devraient jamais le voir ! Le monstre en moi ne pourrait que s’effacer devant la pureté de cet ange que je m’apprêtais à rencontrer. Il ne pouvait en être autrement ! Peut-être alors était-ce elle qui deviendrait ma bouée de sauvetage ? Cette petite lueur d’espoir qui me donnerait la force de me battre contre moi-même. Un ange qui frapperait à ma porte et comblerait le vide laissé par cet ange gardien qui me manquait tant !

Je me plus à penser que si Daniel, à son départ à Londres, m’avait confié la vie de cette jeune femme qu’il adorait, ce n’était pas pour rien. Peut-être avait-il lui-même pressentis ma chute. Peut-être l’avait-il secrètement désignée pour jouer le rôle de sauveuse qu’il avait abandonné au milieu des répétitions de cette pièce tragique…

Comme à leur habitude, ce fut au moment où je les attendais le moins que les voix à l’intérieur de ma tête se manifestèrent violemment. Les propos de Jack Wayne, Cyndi et Styx

« Pourquoi espérer ce que tu ne pourras jamais avoir David ? » « Tu crois que cette misérable gamine pourra nous vaincre » « A-t-elle seulement idée du monstre que tu es David? » « Elle a monopoliser toutes les attentions de ton cher TimeTricker avant sa mort, ne mériterait-elle pas de le payer? » « Abandonne-toi à nous cher enfant, nous sommes les seuls à pouvoir te sauver » « Tu espères pouvoir t’occuper d’elle alors que tu es incapable de veiller sur toi ? » « Arrête cette comédie David et vas-y ; tue-la ! Tue-la! Tue-la »

- Mais vous allez la fermer, bon sang !

Tout en hurlant cette phrase, je jetais avec violence la tasse de café que je tenais dans ma main. Mon reflet me dégoûtait ! Tout ce que je pouvais être de près ou de loin me répugnait ! Il ne fallait pas… elle ne devait surtout pas me voir dans cet état ! Enora, ma petite Enora, renonce à venir me voir, fuie pendant qu’il est encore temps. Je ne peux pas, je ne veux pas te faire subir ça !

- Ca va allez, Monsieur ?

Retournant mon regard vers le jeune serveur qui se trouvait à deux pas de moi, je repris mon souffle et lui sourit ! Sauver les apparences, c’était tout ce qui comptait pour moi ! Il ne fallait montrer que le masque, ce masque que j’avais mis tant d’année à concevoir. C’était la seule image que je voulais laisser de moi !

- Oui ne vous inquiétez pas, il ne s’agit que d’un mal de tête !
- Pourrais-je vous apporter quelque chose pour vous aider à soulager votre douleur ?

A cet instant précis, je vis s’approcher de moi l’ange blond que j’attendais avec impatience. Un sourire franc se dessina alors sur mes lèvres et je déclarais tout en regardant le serveur.

- Ne vous inquiétez pas pour moi, mon ami. Quelqu’un s’en charge déjà !
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Enora Lacourt-Bourdieux
Élève à l'Institut Delta
Enora Lacourt-Bourdieux


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MessageSujet: Re: Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]   Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt] Icon_minitimeLun 2 Juin - 8:53

19 Avril 2014 – 03 : 21 p.m. – Université de Columbia.

Une pochette de cours sous le bras, je descendis lentement les marches qui se trouvaient devant l’université. Accompagnée de Simon, nous discutions de ce cours d’économie aussi passionnant que rasoir auquel nous venions d’assister. Cependant, sans trop savoir pourquoi, mon esprit s’était éloigné de ses plaisanteries parfois décalées que me lançait le jeune homme. Voilà maintenant près de deux mois que j’étais revenue à New-York. Ce retour m’avait semblé dur et délicat et pourtant, j’avais retrouvé la grosse pomme telle que je l’avais quittée. Rien ne semblait avoir véritablement changé ici bas. Seule moi demeurais différente.

Mon retour à l’Institut s’apparentait d’avantage au mythe qu’à une réalité, n’ayant croisé que peu de monde en ses murs. Par choix ? Je n’aurais su dire tant il semblait que je ne faisais simplement face qu’à des coïncidences presque troublantes. Je passais la majorité de mon temps à travailler durement pour rattraper mon retard sur le semestre de l’université, et durant le peu de temps libre que je m’accordais, j’appelai mes parents, Lucas, ou bien Jarvis Cain pour avoir des nouvelles de l’autre côté de l’Atlantique et de ce qui s’y profilait. L’Institut était devenu d’avantage un refuge qu’un lieu de vie.

Concernant l’université, j’étais revenue pour reprendre ma scolarité là où je l’avais laissée. Presqu’un an s’était écoulé depuis mon départ et je n’avais qu’à reprendre ce que j’avais été contrainte de laisser derrière moi à l’époque. Si je pensais me retrouver dans une toute nouvelle promotions avec des visages bien inconnus, je fus surprise de constater le nombre de redoublants, Simon compris dedans, qui étaient revenus vers moi sans poser la moindre question. J’avais du mal à me sentir intégrée à eux mais je passais du temps avec eux autant que je le pouvais car leur présence et leurs réactions me faisaient toujours croire à la normalité de ce monde qui m’entourait. Nous étions, sans le vouloir, devenus un groupe de camarades qui pouvaient compter les uns sur les autres. Mais aucun d’entre eux ne connaissait ma vraie nature ou même le fait que j’étais désormais à la tête d’une entreprise que tous pouvait rêver de contrôler un jour.

D’un signe de la main accompagné d’un sourire, je regagnai ma voiture sur le parking de la fac. Aux yeux de tous, mon bolide aussi impressionnant que financièrement au dessus de nos moyens n’était qu’un présent d’un oncle inventé pour le passage de mon permis de conduire. Si cela pouvait surprendre au début, tous s’y étaient accoutumés et j’avais pu prendre la liberté de garer mon véhicule sur le parking de la fac sans éveiller d’avantage de soupçons. Prenant ma place au poste de conducteur, je mis en route mon bolide avant de prendre tranquillement la route de l’Institut.

Mon portable, connecté au Bluetooth du véhicule, annonça alors dans l’habitacle la présence d’un nouveau message vocal sur ma boîte. Prenant l’habitude de l’éteindre durant mes heures cours, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Le plus étonnant fut le numéro qui me fut énoncé et que je ne connaissais pas. Je lançai donc la lecture du message.

« Bonjour Enora c’est David… David Haller. Cela fait longtemps que je désire te contacter mais les circonstances… enfin bref ! Je suis de retour à New-York et j’espère pouvoir te revoir. Je me trouverais ce soir au Café des Anges. Viens m’y rejoindre si le cœur t’en dit. Je pense qu’il y a pas mal de choses dont il faut que l’on discute ! A bientôt”

Je restai silencieuse, cillant doucement pour effacer cette heureuse surprise. Si certains membres de l’Institut n’avaient peut-être pas osé reprendre contact avec moi, c’était également mon cas. J’avais trop peur de me retrouver face à des souvenirs nostalgique d’une vie que je voulais à présent derrière moi. David Haller faisait parti de ces gens. Son simple nom me ramena à mon arrivée à l’Institut et à l’accueil qu’il m’avait fait, accompagné de celui qui était devenu mon tuteur. Comment aurais-je pu l’oublier ? J’avais eu l’occasion de partager un petit-déjeuner inoubliable à ses côtés et je lui devais la vie dans l’affaire Alexandre Wade.

D’un coup d’œil, je regardai l’heure. J’allais avoir quelques coups de fils à passer afin d’annuler quelques plans. Mon travail allait se montrer aussi expéditif qu’appliqué et j’aurais même le temps de me laver. Mais une chose était sûre désormais : je serai présente à ce rendez-vous qu’un ami venait de me donner.

19 Avril 2014 – 07 : 34 p.m. – Café des Anges.

Le taxi s’arrêta pile devant la destination que je lui avais indiquée. Tendant un billet au chauffeur, accompagné d’un « gardez la monnaie », je sortis du véhicule, posant délicatement mes escarpins noirs et satinés sur le trottoir. La devanture du restaurant me confirma le fait que je n’y avais jamais mis les pieds auparavant. Cependant, le nom à sonorité française et cette sobriété du décor m’inspira confiance. Respirant profondément, je poussai la porte afin de pouvoir me rendre compte, par moi-même de cet intérieur. Je portai un trench beige griffé d’une marque française au tartan connu du monde entier. Cela avait été mon seul véritable plaisir à me retrouver soudainement millionnaire et je comptais bien m’arrêter à ce simple cadeau. Le reste de ma garde robe s’était complété d’avantage par nécessité que par choix, les affaires prenant le dessus sur ce basique Jean et TShirt que je pouvais porter auparavant. Sous ce trench, une robe simple aux imprimés colorés et fleuris qui s’arrêtait au dessus de mes genoux. Taillée dans un tissu aussi fluide que léger, elle me donnait toujours cette impression d’être restée la jeune fille que j’étais auparavant quoiqu’un peu plus soignée et élégante. Mes cheveux n’avaient pas été attachés, indomptable cascade d’or et d’argent s’écoulant dans mon dos.

A peine avais-je fait un pas dans le restaurant que, déjà, un serveur me salua poliment, me demandant si je serais seule pour aller dîner. Mon regard se perdit sur l’intérieur de la salle, hochant la tête en signe de dénégation. Mes yeux verts se posaient à la fois sur la décoration de la pièce qui était sobre et classique, offrant au restaurant une bonne réputation avec un simple coup d’œil, et sur les clients qui étaient déjà installés, recherchant celui qui m’avait fait venir ici. Il fallut qu’un serveur se décale légèrement sur le côté pour qu’enfin, son visage m’apparaisse, faisant de mes lèvres un doux sourire heureux. Je m’excusai auprès du serveur qui avait cherché à m’accueillir et me dirigeai doucement vers lui. Il m’avait vu car lui aussi souriait et le serveur qui était venu le voir quelques instants auparavant se retourna sur moi et me salua d’un « mademoiselle » très professionnel avant de s’éloigner.

Une fois arrivée à sa table, je restai immobile, toujours souriante. Si j’avais pu reconnaître David de loin, certains détails physiques m’apparurent seulement maintenant. Une cicatrice se dessinait désormais sur sa joue gauche, ne lui retirant pourtant en rien ce charme qu’il avait toujours eu. Son teint cireux semblait laisser croire qu’il se tenait éloigné de la lumière du jour depuis maintenant un certain temps. Enfin, une lueur étrange faisait vibrer son regard. Mais dans le fond, je savais qu’il s’agissait là du même David que celui qui m’avait sauvé. Je commençai alors à ouvrir mon manteau.

« Désolée de ne pas être arrivée plus tôt… Je me suis battue avec un de mes cours de gestion mais je pense avoir remporté ce combat finalement… Je suis tellement contente de te revoir, David… »

En laissant ses mots glisser hors de ma bouche, je commençai à me demander si je l’avais déjà tutoyé ou si je m’étais toujours retenue de le faire. Qu’importe à présent. Le passé était bel et bien derrière moi et je devais avancer encore et encore.
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David C. Haller
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MessageSujet: Re: Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]   Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt] Icon_minitimeMer 4 Juin - 18:16

Un large sourire apparut sur mes lèvres lorsque Enora s’approcha de la table réservée expressément pour célébrer nos retrouvailles. Elle était venue ! Sans hésitation, elle avait accepté mon invitation à venir partager mon repas ! J’étais si heureux de la voir en face de moi qu’il s’en fallut de peu pour que je ne la serre dans mes bras afin de m’assurer que je n’étais pas en train de rêver. Je m’y refusais cependant au dernier instant. Cette jeune femme qui se tenait devant moi, cette magnifique demoiselle de 21 ans que je reconnaissais à peine sous ces traits, n’avait plus rien de la jeune adolescente que j’avais accueilli à l’Institut. Il aurait été sans doute inconvenant de ma part de lui témoigné un tel geste d’affection en public. Je m’apprêtais à lui adresser mes premiers mots mais lui laissais le droit, en parfait gentleman, de débuter la conversation.

« Désolée de ne pas être arrivée plus tôt… Je me suis battue avec un de mes cours de gestion mais je pense avoir remporté ce combat finalement… Je suis tellement contente de te revoir, David… »

- Ne… ne t’inquiètes pas pour…

Je me tus quelques instants et plaça un instant mes deux mains sur mon visage. Je me rappelais soudainement ma promesse solennelle. Ne rien lui montrer ! Ne rien lui dévoiler ! Mon attitude devait être aussi posée qu’habituellement. Rien dans mes gestes ou dans mon comportement ne devait lui faire prendre conscience de la réalité. Pour elle je devais demeurer le professeur aimable et souriant qui l’avait accueilli et inviter au petit-déjeuner, l’ami dévoué et confiant qui l’avait ramené à L’Institut après l’agression d’Alexandre Wade pour qu’elle s’y fasse soignée en urgence… Mon bégaiement faisait partie de ces petites choses bizarres qui s’étaient insérées subtilement dans mon quotidien.

*Garde ton calme David, tu peux te contrôler ce n’est pas si difficile. Allez réessaie !*

Rabaissant alors mes mains je soupirais légèrement. Je me concentrais de toutes mes forces sur mes tics de langages que je fis, si ce n’est disparaître, au moins amoindri.

- Ne t’inquiètes pas pour ça ! Je ne t’avais pas vraiment fixé d’heure. Le temps n’a plus vraiment d’importance désormais ! Je suis vraiment flatté que… que tu aies accepté mon invitation. Un gentilhomme digne… de… de ce nom t’aurais sans doute laissé choisir le restaurant mais… je reviens d’un voyage à Paris et certaines petites habitudes ne m’ont pas quittées… Mademoiselle Enora Lacourt… tu n’imagines pas à quel point je suis heureux de te revoir !

Mes propos étaient sincères et spontanés. J’étais réellement heureux de la voir et surpris qu’elle ait accepté mon invitation. Je ne l’avais pourtant pas traitée avec tous les égards qui lui étaient dus. Tout comme pour Daniel, je n’avais plus entretenus de rapport avec elle depuis 2012, ce que faisaient pratiquement deux ans aujourd’hui. Ce n’était pourtant pas par indifférence ou manque d’affection de ma part, bien au contraire. Simplement j’avais senti que quelque chose changeait au fond de mon esprit. Mes autres personnalités semblaient devenir chaque jour un peu plus fortes et je craignais plus que tout avoir à agresser les personnes auxquelles je tenais. Faire du mal à Enora… rien que l’idée me faisait frémir. J’avais été si horrifié de la trouver ce soir-là allongée sur le sol prononçant des paroles si courageuses alors qu’elle était sur le point de mourir. J’avais tenu ce martyr, cet ange déchu qui semblait si fragile entre mes bras… et si son tortionnaire avait été moi…

Depuis cette nuit des liens avaient été défaits, des ponts avaient été rompus. Je croyais à cette époque qu’il n’y avait aucune chance pour qu’ils puissent se rebâtir. Mais c’était sans compter sur l’effort de générosité et de pardon que ma jeune protégée avait été capable de me prodiguer. Brave et courageuse Enora ! Un jour je trouverais le moyen de t’en remercier, je t’en donne ma parole !

Sortant gentiment de ces quelques pensées, je pris encore le temps d’observer la jeune femme métamorphosée que se tenait à deux pas de moi.

- C’est une chance que tu aies pu conserver la même empreinte psychique. Je t’avoue que je… j’aurais eu du mal à te reconnaître sans cela. Tu as tellement changé depuis la dernière fois ! Tu es une véritable jeune femme à présent ! Et tu… tu as l’air pleinement épanouie ! Je suis heureux de te retrouver ainsi ! Des cours de gestion disais-tu… j’ignorais que tu suivais une formation universitaire et économique de plus. Cela doit être passionnant ! Je suis très admiratif ! Et cela vient d’un homme qui n’a compris… grand-chose aux chiffres !

Interrompant soudainement mes propos, un serveur s’approcha avec courtoise de notre table. Tirant avec douceur la chaise d’Enora, il proposa à mon interlocutrice de s’asseoir en introduisant une formule de circonstance.

- Mademoiselle, si vous voulez bien vous donner la peine !
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Enora Lacourt-Bourdieux
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MessageSujet: Re: Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]   Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt] Icon_minitimeVen 6 Juin - 17:04


Quelque chose d'étrange se produisit. Si David était toujours souriant, il dut s'y reprendre à deux fois avant de pouvoir réellement réussir à s'exprimer. Entre temps, il avait plongé sa tête entre ses mains, comme pour essayer de se cacher, de se dissimuler. Je penchai légèrement la tête sur le côté, comme pour essayer de comprendre, d'après le comportement qu'il adoptait, ce qui pouvait sembler suffisamment étrange pour mériter pareil comportement. Au fond de moi, je savais que quelque chose n'allait pas chez David mais je tâchais de contrôler mes pensées pour qu'il ne puisse pas même comprendre que je puisse douter de lui. Je n'avais aucune idée de ce qu'il avait pu traverser depuis la dernière fois que je l'ai vu et je n'avais pas à pousser des conclusions hâtives.

Finalement, poussant un léger soupir, il prit la parole. Il chercha alors à me rassurer sur mon arrivée finalement pas si tardive car n'ayant pas d'horaires à respecter. Mon sourire se fit plus doux devant ses mots. En effet, le temps n'avait plus d'importance quand deux ans venaient de s'écouler. De plus, le maître du temps lui même s'était éteint durant cette période.

Tout comme moi, il semblait heureux de me revoir. Je ris légèrement devant ses paroles aussi légères que simples mais tellement belles à entendre. J'avais gardé trop longtemps ma peine pour moi, j'avais eu l'impression d'être seule depuis trop longtemps que ces simples mots m'emplissaient de joie. Mon plus doux regard glissa sur son visage de trentenaire. Cette cicatrice m'intriguait d'avantage qu'elle pouvait me répugner. Qu'était-il arrivé à cet ami qui m'était cher durant tout ce temps? Il venait de me faire part d'un voyage à Paris mais un tel périple ne laissait pas de telles marques, la preuve étant mon propre voyage outre Atlantique. Cependant, au fond de moi, une voix me murmurait que je ne voulais pas savoir réellement de quoi s'agissait tout cela, comme un avertissement provenant tout droit de ma conscience qui souhaitait laisser à David cette intimité sur ses propres activités. Peut être mon envie de poser des questions là dessus reviendrait-elle plus tard durant le dîner.

J'ôtai définitivement mon imperméable beige et le posai délicatement sur le dossier de la chaise. Mon regard croisa celui de David et je rougis légèrement alors qu'il me dévisageait rapidement. J'avais conscience, effectivement, de ces changements physiques qui s'étaient opérés en moi. Si mon visage gardait parfois des expressions très enfantine, mon nouveau look vestimentaire faisait de moi une véritable jeune femme. Cela avait été de rigueur après tous ces événements. J'avais été forcée de grandir. Plus j'y pensais, plus je me disais que ce travail de maturité et de responsabilités avait commencé dès mon arrivée à New-York. J'avais dû encaisser tellement de choses depuis que j'étais arrivée qu'il n'y avait rien d'étonnant au fait qu'une partie de moi se soit transformée en pierre dure et froide. Je savais faire le tri entre mes sentiments et je savais quand j'avais le droit de les faire parler. Et c'était l'un de ces moments que j'étais en train de vivre.

Puis, David aborda mes cours d'université. Je souris doucement devant cette constatation qu'il faisait. En effet, je ne lui avais jamais parlé de cela, n'en ayant pas eu l'occasion. Moi qui avais suivi des études scientifiques plus qu'économiques, il pouvait paraître surprenant de me voir engagée sur une telle voie qui avait été une décision commune de Daniel et moi. Un autre de ces secrets bien gardé que nous avions. J'allais lui répondre quand un serveur m'invita à m'asseoir. Je cillai légèrement avant d'obtempérer avec une certaine grâce et prenant soin de ne pas froisser ma robe. Puis, le remerciant poliment, je reportai toute mon attention sur mon ami.

« Eh bien... Je suis en deuxième année d'étude à Columbia. Disons que j'aurais pu être un peu plus avancée dans mon parcours mais les événements récents m'ont forcée à prendre une année loin de New-York, moi aussi... »

Je savais que je n'avais pas besoin de préciser de quoi je pouvais parler et qu'il comprenait tout à fait où je voulais en venir. Je baissai doucement mes yeux verts. D'ici quelques jours, cela allait faire un an que Daniel aurait disparu dans cet accident. Je ne savais toujours pas comment me préparer à cet événement et ne souhaitait pas replonger dans ce gouffre dans lequel je m'étais perdue durant trop longtemps. À mon tour, je poussai un léger soupir avant de reposer mon regard sur mon interlocuteur, un air plus détaché et jovial masquant ma peine et ma peur.

« Et des cours de gestion, oui. Mon futur semblait bien vague il y a encore un an mais je pense finalement avoir trouvé quelle serait ma place ainsi que la manière dont je vais pouvoir la prendre et m'y affirmer. »

À travers mes mots, l'enfant qui sommeillait en moi n'avait pas non plus sa place. Et pourtant, la présence de David me ramenait à ces souvenirs légers qui avaient marqués mon arrivée. Le goût des pancakes qu'il avait si me préparer ce matin là me revint en bouche autant que cette ambiance décontractée et bonne enfant qui m'avait fait me sentir chez moi en l'espace d'un instant. Je ris légèrement.

« Pardon... C'est juste que... De vieux souvenirs reviennent et c'est agréable... »

J'aurais aimé pouvoir prendre sa main en cet instant, comme pour être sûre de sa présence et savoir que je n'étais plus seule. Cependant, la distance qui s'était glissée entre nous durant ce temps me fit hésiter avant de m'abstenir. Mais je savais que, malgré les apparences et l'âge que j'avais pris, il ne nous faudrait guère plus de temps pour que nous nous retrouvions. Le serveur qui m'avait installé revint alors vers nous.

« Monsieur, Mademoiselle, désirez-vous un apéritif? »

Je souris légèrement, ne sachant trop quelle réponse donner bien qu'un Martini blanc ou même une flûte de champagne m'aurait fait plaisir. Cependant, je m'abstins de répondre, posant mon regard sur David.

« Laissons monsieur choisir. Je suis certaine que son choix me conviendra. »

Un petit sourire malicieux se dessina sur mes lèvres. Voilà là une invitation directe pour se glisser dans mes pensées sans pour autant la formuler véritablement. Et puis, même si tel n'était pas le cas, ma confiance envers David était telle que ce n'était pas un simple apéritif qui allait gâcher cela.
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David C. Haller
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MessageSujet: Re: Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]   Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt] Icon_minitimeDim 8 Juin - 20:05

Une fois assis, les paroles d’Enora concernant ses souvenirs me firent également sourire. Les sourires que nous partagions était rares… rares et pourtant les sentiments dont ils étaient les gardiens étaient forts et réels. J’aurais souhaité que ce début de relation que nous avions construit ne s’effrite pas au cours des années, que l’affection que je lui portais prime sur les peurs et les doutes qui régnaient en moi et m’empêcher de risquer la confiance. Selon le célèbre dicton le temps perdu ne se rattrape pas. Pourtant si la mort de Daniel m’avait fait prendre conscience d’une chose c’est qu’il valait mieux prendre le risque de vivre pleinement nos expériences de vie aux côtés des personnes auxquelles on tenait plutôt que de réfugier dans le rejet et la solitude qui ne pouvaient laisser que des regrets. Alors certes nous avions des barrières à franchir, une relation à reconstruire mais j’avais trouvé le courage et la patience pour le faire. Quant à Enora… accepterait-elle de marcher à mes côtés sur ce long chemin ou suivrait-elle une autre route moins sinueuse et éloignée de la mienne ? La décision finale lui reviendrait et je l’accepterais quelle qu’elle puisse être !  
Le serveur revint ainsi vers notre table pour s’enquérir de ce que nous souhaitions boire comme apéritif. Enora me laissa alors le choix des boissons et je ne pus résister à l’envie de glisser un petit clin d’œil à notre première rencontre. J’adressais alors un sourire malicieux à l’adresse de ma jeune protégée.

- J’imagine qu’un verre de jus d’orange fera l’affaire pour cette demoiselle.

Je poussais alors un léger rire et me tourna vers le serveur pour passer nos commandes officielles. Bien qu’ayant compris le sens caché de la phrase d’Enora, je pris le risque de choisir moi-même nos boissons. Ce n’était pas que je n’appréciais pas d’utiliser ma télépathie, bien au contraire. Il s’agissait après tout du pouvoir que je maîtrisais le mieux et je ne me gênais généralement pas pour l’utiliser à ma guise. Cependant je tenais à ce que cette rencontre s’en tienne à des retrouvailles sur un plan aussi « humain » que possible.

- Non je plaisante… apportez-nous deux coupes de champagne, je vous prie ! Nous avons à célébrer un évènement important et nous nous devons de le faire… en suivant la plus pure des traditions !

- Très bien Monsieur !

Il s’éloigna ensuite accomplir sa besogne tandis qu’Enora et moi demeurions seuls, libres de nous adonner aux confidences. La remarque et l’attitude qu’Enora avait adoptée en évoquant son absence me plongèrent dans une profonde introspection. Je ne savais qu’Enora s’était éloignée de New-York durant une année. A vrai dire, je ne savais pas ce qui lui était arrivé depuis la disparition de Daniel. Daniel ! Et voilà le sujet le plus douloureux et pourtant le plus essentiel avait été amené sur la table ! J’imaginais parfaitement la douleur qu’Enora pouvait ressentir à ce sujet. Ce sentiment de grande solitude, le trou béant qu’il avait laissé dans nos vies, ce sentiments de grande impuissance quant au fait de pouvoir modifier le court des choses… je les avais traversées également ! Enora était une des seules personnes qui pouvaient ressentir et comprendre mes sentiments. C’était en partie pour cette raison que je tenais tant à pouvoir la retrouver, pour partager cette douleur sourde que je taisais depuis trop longtemps. Je souris à l’adresse de la table accolée à la nôtre et sur laquelle un service de table élémentaire avait été soigneusement posé. Ce caprice personnel me faisait certainement passer pour un fou aux yeux du personnel de ce restaurant. Peu importe ! Ce simple geste était pour moi un symbole. Celui d’une invitation discrète adressée à l’être cher avec lequel nous aurions tant souhaité partager ce repas et le bonheur de nos retrouvailles*

Retournant mon attention vers Enora, je lui adressais un sourire triste. Pour la première fois depuis nos retrouvailles, je posais avec délicatesse ma main sur celle de la jeune française. Un contact physique essentiel lorsque la douleur d’une souffrance partagée et la tendresse d’une compassion sincère s’entremêlaient.

- Enora tu sais je suis vraiment navré… Je suis désolé de ne pas avoir cherché à reprendre contact avec toi lorsque s’est arrivé… J’aurais voulu, j’aurais dû être à tes côtés pour partager ta douleur mais le… le choc a été trop dur à supporter… plus que je ne m’étais imaginé en tout cas. J’avais besoin de prendre de la distance, de m’éloigner de tout ce qui pouvait me faire penser de près ou de loin à Daniel…

Un moment j’arrêtais mon discours, hésitant une fois encore entre le mensonge policé ou la vérité ! Je ne voulais pas lui faire du mal mais en l’occurrence savoir que je m’étais éloigné d’elle sans un mot, que j’avais parcouru le monde sans me soucier de la mission sacrée que Daniel m’avait confiée l’aurait faite encore plus souffrir. Je ne pouvais pas garder cela plus longtemps pour moi alors je choisis d’être sincère sans pour autant dire quoique ce soit qui aurait pu mettre en colère mes autres personnalités.

- En fait la vérité c’est que… c’est que je n’aurais de toute façons pas pu être là. Je ne t’en ai jamais parlé, ni à toi ni à Daniel d’ailleurs, mais… mes pouvoirs ont toujours été difficiles à maîtriser. Et ces évènements… n’ont fait qu’empirer les choses. Je suis resté une année sur Muir Island afin de pouvoir retrouver ma stabilité et de pouvoir ensuite revenir vers vous… et vers toi ! Je tiens à ce que tu saches que j’ai énormément pensé à toi et que…

Soudainement interrompu par l’arrivée du serveur, je relâchais mon emprise sur Enora et pris mes aises sur ma chaises.

- Voilà pour Mademoiselle ! Et pour monsieur ! Je vous apporte les menus de ce pas ! A votre santé !

Le serveur s’éloigna et j’observais rien qu’un instant le liquide jaunâtre se balancer dans mon verre. Si les voix raisonnaient encore sans cesse dans ma tête, aucune d’elles ne semblaient se détacher et aucun malaise ne semblait me prendre. Avais-je simplement bien choisis mes mots ? Était-ce simplement la présence d’Enora qui me donnait la force de résister à leurs assauts ? Je l’ignorais ! Ce qui devait être dit l’avait été et pour rien au monde je n’aurais souhaité revenir en arrière. J’avais à craindre une appréhension de la part d’Enora mais cette confidence m’avait soulagé d’un grand poids. Désireux de repartir sur une note plus guillerette le levais mon verre et portais un toast.

- Sur ce Enora je porte un toast à toi, à la merveilleuse femme d’affaire que tu deviendra très prochainement ! Je porte également un toast à nos retrouvailles… qu’elles soient aussi belles et aussi enrichissantes que possible ! Je te fais la promesse… qu’à partir de maintenant tu n’auras plus jamais à avancer toute seule sur ce long et tortueux chemin qu’on appelle ma vie ! Je crois que tu es condamnée à devoir me supporter pendant un moment ! Toutes mes excuses !  

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Enora Lacourt-Bourdieux
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MessageSujet: Re: Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt]   Un Ange frappe à ma porte [PV Enora Lacourt] Icon_minitimeSam 28 Juin - 11:51

J’attendais avec une certaine impatience de voir quelle réponse David allait donner au serveur. Aussi, quand il mentionna un verre de jus d’orange pour moi, je le regardai avec cet air désabusé qui m’était propre. Les yeux légèrement plissés et les lèvres pincées, je penchai légèrement la tête sur le côté en haussant les sourcils, comme pour lui faire comprendre qu’il faisait mieux de s’y reprendre à deux fois avant de dire des bêtises pareilles. Cependant, lui comme moi plaisantions et mon sourire se joignit à son léger rire quand, plus sérieusement, il commanda deux coupes de champagne. Je souris au serveur qui prit congé en ayant bien noté notre commande.

Nous nous retrouvâmes seuls à notre table qui était finalement composée de trois couverts. Je n’osai demander à David s’il était prévu que quelqu’un d’autre ne se joigne à nous, certaine du contraire. J'y voyais une invitation silencieuse à quelqu'un qu'on ne saurait voir. Oui, cette idée, vraie ou fausse, était rassurante autant que plaisante. Comme Daniel aurait été heureux de nous voir ensemble ce soir. Réunis, telle la famille qu'il n'a jamais pu avoir et qu'il voyait à travers nous. Certaines personnes manquaient à l'appel mais David et moi avions été le cœur de cette famille.

Sa main se posa sur la mienne, contact doux et rassurant. Enfin, nous nous retrouvions sans gêne, sans peur. Je n'avais jamais su quel genre de lien accorder à David, lui qui m'avait accueilli et rassurée, lui qui avait si me sauver. Cependant, il n'y avait jamais eu de sens caché dans nos paroles et nos gestes. Il prit alors la parole sur un ton qui se voulait désolé. Il l'était de ne pas avoir pu être présent durant ces temps sombres qui étaient arrivés, plongeant ma vie dans une brume opaque dans laquelle je ne pouvais que me perdre. Aurait-il pu être la main qui m'aurait aidé à sortir de là ? Son père avait échoué ainsi que beaucoup d'autre. Seul le temps avait dissipé la brume, laissant le soleil percer et me redonne foi en la vie. Je ne pouvais pas lui en vouloir, lui même semblait avoir traversé un véritable désert pour lutter contre sa peine.

D'ailleurs, il me confirma ces faits. Comme pour ajouter plus de vérité à ses dires, il me dit avec franchise qu'il n'aurait pu être là. Ses pouvoirs semblaient avoir été un véritable tourment durant cette dernière année. Voilà même qu'il avait dû s'exiler loin de nous, les Xmen, sa famille. Cela, Charles Xavier s'était bien gardé de ne pas le dévoiler à l'Institut et il avait probablement ses raisons. Le pouvoir de David m'avait toujours semblé impossible à dévoiler ou même à cerner. Et il ne m'avait jamais semblé qu'il puisse échapper à son contrôle. Cependant, je ne pouvais toujours que me montrer clémente avec lui et concernant son absence durant ces moments que nous avions dû traverser. De plus, le fait qu'il s'empresse de me dire qu'il avait pensé à moi durant ce temps me fit doucement sourire. Nos cœurs allaient enfin pouvoir s'ouvrir sur cette peine commune que nous avions.

J'allais lui répondre que les excuses n'étaient pas nécessaires quand le serveur revint vers nous, obligeant David à retirer sa main de la mienne. Il déposa, accompagnant son geste d'un ton jovial, nos coupes de champagne devant nous avant de repartir aussi vite qu'il était venu. Puis, David se saisit de son verre et enchaîna sur ce toast qui nous servait tout aussi bien de retrouvailles. Quand il eut fini, je haussai les sourcils avant de rire doucement. Je m'emparai à mon tour de mon verre avant de répondre à ses douces paroles.

« Ma foi, j'ai connu compagnie bien plus désagréable... Devrais-je te laisser une copie de mon emploi du temps afin que tu puisses surveiller tous mes faits et gestes? Sinon, je te l'envoie par mail dès ce soir... » Je ris de nouveau avec une lueur de malice dans le regard avant de reprendre. « A ces retrouvailles... Que j'ai longuement imaginé et que je ne pouvais qu'espérer depuis mon retour à New-York! »

Je fis tinter mon verre contre le sien avant de porter à mes lèvres le liquide doré typiquement français. Je laissai un court silence retomber sur nous avant de répondre à ses paroles précédentes.

« Ne t'excuse pas d'avoir été absent pour une raison ou une autre. Nous devions faire notre deuil et personne ne pouvait nous y aider. Je le sais car aujourd'hui, c'est ainsi que je le ressens. Caitlyn, Amy, le professeur et même Icare ont tenté de me redonner de l'espoir. Mais leurs mots ne pouvaient soigner cette blessure. C'était à moi et à moi seule de la panser. Même si, pour cela, il m'aura fallu presqu'une année. »

À travers mes mots, je savais que je passais désormais pour une jeune fille plus adulte et réfléchie. Le temps m'avait marqué de cet âge que j'avais pris en l'espace de quelques mois. J'avais grandi face à ce mal qui m'avait transpercée. Je ponctuai mes dires en buvant une gorgée du vin frais qui se trouvait dans mon verre.

« Mais je pense m'en être sortie plus facilement que toi... Bien que mes pouvoirs me jouent également quelques tours depuis cet événement. Je dois... Contenir certaines émotions trop fortes sans quoi, je ne contrôle plus rien. Je dois dire que c'est effrayant comme sensation. Les progrès que j'avais fait à l'institut semble avoir été annulés et j'ai le sentiment de repartir du point de départ... »

Je baissai doucement les yeux, me laissant aller à un soupir qui partageait mon désarroi. Puis, un léger sourire triste vint se dessiner sur mes lèvres.

« Parfois, je me dis que si Daniel nous voit, de là où il est, il doit grincer des dents plus que nécessaire... »
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