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 Veiller Tard ( Pv Kaya)

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Caitlyn Elioth
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Caitlyn Elioth


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MessageSujet: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeLun 4 Nov - 20:23



On ne revient pas sur les causes d’un mal, on l’exorcise. C’est comme crever l’abcès pour en faire jaillir le pus, l’horreur est sans doute prélude à la guérison, c’est ce qui se dit parfois et c’est un acte qui se fait caché du monde, face à sa propre lucidité, ses propres compromis, ses propres lâchetés. Faut-il du courage pour céder à la dérive ? Il en faut bien plus que l’on pourrait le croire parce qu’il faut subir seul sa souffrance et traiter seulement avec soi-même, il n’y a dès lors plus de compromis, plus de négociation : on le fait et c’est tout. Il est faut qu’on puisse être courageux pour les autres, on les ménage : c’est tout. Mais la trouille, elle, elle ne vous lâche pas, elle ronge, elle surveille…et nous sublime vers le plus noble, le plus beau et le plus grand. Comment naissent les héros ? Parce qu’ils choisissent en fonction des autres et pour eux. Ils choisissent d’être fort et se mentent, ils se mentent sur leurs peurs mais tout le monde ment.  
Mais lorsque le monde disparait, l’on est face à soi. Comme dirait un certain, le noir où s’engloutissent notre foi, nos lois. Et nous y sommes, et toujours seul. Seul et enfin courageux puisque le seul choix qui nous reste, c’est de choisir de lâcher, de subir et d’endurer son affliction. On se livre au mal, sans faux semblant, on se délivre de la peur du jugement. Et le voilà le seul courage, à l’état brut : on sait qu’on va morfler et inévitablement : on morfle.
De quoi son fait les gens indestructibles ? De failles. Ni plus, ni moins.

Il est presque trois heures du matin et l’institut se repose d’un sommeil lourd et presque sans rêve là où l’extraordinaire se colore d’espoirs banals et de songes presque sans inadmissibles. C’est l’heure ou ceux qui ne dorment pas doivent composer avec ce qui les ronge et trouver une façon de lutter. C’est l’heure où émerge ce fameux courage brut et où la fuite n’est plus de mise  il faut faire taire, soigner ou simplement supporter.
Je n’en suis pas à me soigner, j’en suis à endurer. Je n’arrive pas à me soigner, je n’arrive juste pas à trouver un moyen de le faire. Je n’ai trouvé qu’une solution pour lutter contre ce vide, ce gouffre d’inutilité que je sais être inexplicable et surement injustifié aux yeux de ceux qui m’aiment.

Il est presque trois heure dans cette cuisine déserte, et je me remplis pour mettre un fond à ce vide, je me remplis jusqu’à ce que mon corps n’en puisse plus, jusqu’à ce que la limite du supportable puisse être atteinte et qu’on me le fasse savoir. C’est un mal être, impossible de mettre des mots la dessus, c’est un sentiment de ne pas exister, de ne pas être à la hauteur, de devoir être « comblée » à l’intérieur pour retrouver une sorte de tangibilité. Certains le fond avec du sexe, je le fais avec de la bouffe. Le sexe m’apaise, me calme, me fait me sentir heureuse et comblée, mais ce vide « physique » rien y fait à part ça…Personne n’a à savoir…Personne ne pourrait. Pas même elle à qui je prétexte des fringales nocturnes depuis une semaine pour m’évader une petite heure, je sais qu’elle sait mais elle sait que ça, je ne peux pas en parler. Elle attend que je touche le fond pour reconstruire, parce que c’est ce qu’on fait toujours non ? Se détruire et se reconstruire.

Le problème ne vient pas d’elle et d’ailleurs c’est la seule chose qui tourne rond dans mon monde, il vient de moi. De moi et des autres. De moi et de mon image. De moi et de mon impuissance à m’accepter autrement. On dit qu’on ne peut pas être totalement heureuse, on dit qu’un ciel pur n’existe pas : ici, il n’ya que mes ténèbres, même minime, je m’y noie.

Donner le change le jour, je sais faire. Ici, je ne joue plus.

Alors je mange.

Je ne compte pas, je n’en suis pas au point d’être là chaque soir mais c’est une crise. Et je la supporte. Chaque bouchée me remplis, me complète, me fait m’oublier : je ne pense plus et donc j’existe enfin. Impossible de vous dire ce que je m’enfile, du sucré…nécessairement, parce que c’est plus doux. J’ai vidé un pot de Nutella en moins de quinze minute, le format familiale, j’ai souvenir d’avoir mangé quatre brioches entières et bu deux litres de lait. Je ménage des pauses pour y arriver.

Et je suis effroyablement malheureuse me sentant sans aucune autre volonté que de remplir ce gouffre béant et saignant. Je suis minable et courageuse à la fois, je sens les première nausées poindre, c’en est presque fini. L’évier n’est pas si loin, une fois que tout sera fait, il ne me restera plus qu’à nettoyer les reliefs du repas et laisser la place propre afin de regagner le lit conjugal, je sais qu’alors mon sommeil viendra, lourd sans rêve et enfin reposant.
Ce mal porte un nom, je suis assez lucide pour le connaitre. C’est le mal d’exister et d’en souffrir, le mal de ne pas mettre de mots sur des souffrances morales et de frapper sur les pierres froides d’un mur qu’on a fini par construire entre soi et les autres.
Je recule de la chaise, hoquetant. Ma main hésite à se perdre dans mes cheveux, le froid fait frémir mes jambes nues et transperce ce simple t-shirt long qui me protège d’une nudité habituelle. Je baisse la tête vers na table, yeux clos et laissant échapper une nouvelle nausée plus acide encore. Ma voix n’est qu’un murmure alors que je réprime un sanglot prévisible.

- Par le Sang Du Christ…pourquoi tu t’infliges ça ?

Je connais déjà les réponses, j’en ai mille en tête : sont-elle justifiantes ? C’est un autre problème, ces raisons qui font que nos raisons sont vaines. Je relève la tête  et je blêmis, mes yeux reflétant soudain la terreur panique de la surprise.

Dans l’encadrement de la porte quelqu’un m’observe.
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Kaya Spencer
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeLun 4 Nov - 21:25

J'avais un peu prolongé, ce soir-là. En général, je revenais de mes entraînements nocturnes vers une heure du mat' à peu près. J'enchaînais avec l'équivalent d'un repas pour deux personnes et demie, puis j'allais ensuite dormir après avoir lu un peu ou quelque chose du genre. Hmm... avant de dormir, je jouerais bien de la musique tiens, ça me détendrait. Je savais jouer un peu de trombone, mais j'en avais choppé un et j'avais brièvement appris suite à un délire, rien de plus. Par contre, jouer du piano... ou du clavecin... ou un truc du genre, ça me plairait. Eh... En plus je pourrais tenter de jouer avec les mains ET les ailes à la fois, ce serait un excellent entraînement à la coordination. Que des avantages, en fait... Il faudrait que je me renseigne vis-à-vis du prix d'un synthé ou un truc du genre d'entrée de gamme pour noob, tiens.

Enfin je déviais un peu. Donc... Ah, oui voilà, l'entraînement avait été un peu prolongé. Ce soir-là j'y étais allée un peu fort, disons. A force de frapper aveuglément (et assez sauvagement même), le faisant pendant une heure de plus que d'habitude, j'avais fracturé une lame. Autant dire que sur le coup, la douleur me surprit : ça ne me l'avait pas fait depuis longtemps... Les lames s'étaient solidifiées de manière extrême et je n'en avais pas brisé une depuis le mois de juin. Cela voulait dire que pour ce soir-là, l'entraînement était terminé...
Je ne savais pas trop pourquoi j'étais restée plus longtemps. J'avais fait plus ou moins les mêmes choses que d'habitude. Méditation pour me mettre en condition... Puis étirements et course pendant une bonne vingtaine de minutes pour travailler l'endurance, dont je manquais cruellement... Ensuite des gestes de combat, sans les lames puis avec, de la boxe thaï.

Mais ce soir-là je m'étais vraiment lâchée. J'ignorais les raisons de cette dérive. Coup de mou, peut-être... En tout cas je crevais de faim, et je me dirigeai donc vers le Manoir tout en réfléchissant... J'avais ma petite réserve de bouffe, depuis quelques temps déjà. Mes besoins particuliers dans ce domaine étaient bien connus et j'avais donc eu la possibilité de placer un frigo supplémentaire dans ma chambre, dans lequel je stockais ce qu'il me fallait. Principalement de la viande, du lait, et des trucs sucrés en tous genres. En plus, j'avais trouvé un boucher pas trop mal qui vendait des morceaux de très bonne qualité, à moins d'une demi-heure de l'Institut. Non seulement ça me faisait faire un peu d'exercice mais en plus je me réapprovisionnais en produits potables : pas d'antibiotiques et autres machins. Je n'étais pas non plus miss vegan (loin de là en fait), mais j'essayais de soigner un minimum mon alimentation, même si celle-ci tuerait n'importe quel nutritionniste.

Je remontai donc dans ma chambre, prenant un morceau de rumsteck qui serait parfait, grillé à la poêle vite fait bien fait... Mais me ravisant, j'attrapai aussi un morceau de gîte à la noix pour aller avec. J'avais VRAIMENT faim. Foutant les deux bouts de viande dans un sac en plastique, j'y ajoutai une bouteille de lait d'1.5L, et deux paquets de cookies. Cela pouvait paraître excessif, mais c'était pour moi un régime assez habituel. En fait, je soupçonnais même qu'une partie de mon pouvoir était d'avaler des quantités débiles de nourriture sans vomir. La classe quand même ! Hmmm... Il faudrait que j'aille dans ces foires de village à la con, où il y avait des concours de mangeur de hot dog et compagnie. Je serais gagnante à tous les coups ! Enfin ce serait un peu tricher, après... Hmmmm... A voir, selon le prix à gagner. Si le premier avait droit à un sac de croquettes pour chien je ne m'emmerderais pas à le faire, mais s'il y avait quelque chose comme "votre poids en viande", là, je devais tenter.

J'interrompis mes pensées alors que je descendais les escaliers, parce que j'avais VRAIMENT faim. Je devais sortir la poêle, la faire chauffer, ensuite faire revenir la viande en aller-retour jusqu'à ce que ça soit bien saignant, ... Ce serait long. Enfin long... Une dizaine de minutes, mais au fond... après tout pourquoi pas. Je sortis le rumsteck du sac, puis du papier qui le protégeait, avant de regarder la viande crue, une mine pensive au visage. On faisait bien du steak tartare non, alors pourquoi pas ? Dans un craquement qui résonna dans le couloir, mes dents devinrent toutes pointues et acérées, puis je mordis à pleines dents dans le morceau de chair morte. Oui, ok, il y avait plus "sexy" comme façon de présenter ça... "Hier j'ai mangé un morceau d'animal mort", ça faisait pas terrible, effectivement. Oh, puis hein, vous allez pas me gonfler avec ça, quoi, si vous êtes choqués, ben démerdez-vous comme des grands.

Où en étais-je ? Vous m'avez interrompue avec votre côté sainte-nitouche là... Ah, oui voilà, je me dirigeais donc vers la cuisine tout en mâchouillant. Lorsque j'avais croqué et arraché le bout de viande, ça m'avait semblé être une idée pas bête, mais maintenant que j'avais ça dans la bouche, j'en étais un peu moins sûre. Ce n'est pas que c'était pas bon, mais c'était... assez coriace. Puis le goût était un peu bizarre... Sans les épices et autres assaisonnements, ça ne ressemblait pas à un steak tartare. Ce fut avec cette idée en tête, la bouche pleine et un morceau de viande crue partiellement croquée en main, que j'arrivai dans l'encadrement de la porte de la cuisine.

Et j'aperçus un spectacle... Pour le moins déstabilisant. C'était Cait', je ne m'attendais pas à la trouver ici, surtout à une heure pareille : en général, il n'y avait que moi de réveillée à ce moment-là. Si, parfois je croisais Behar, un mutant qui restait éveillé 24h/24, qui venait chercher un fruit. Il mangeait vraiment de la merde, lui. Mais il était sympa... Le fait était que je n'avais jamais vu la rousse en train de se faire une fringale nocturne. C'était assez marrant en fait et un petit sourire apparut sur mon visage, tellement c'était mignon.

Puis là, d'un coup, j'aperçus la quantité de trucs sur la table ainsi que la mine déconfite de la X-woman, et je réalisai que j'assistais sûrement à quelque chose de nettement moins mignon que je ne l'imaginais au départ... Un pot de nutella familial, entier, était là, vide. A côté il y avait deux bouteilles de lait, visiblement vides, ainsi que plusieurs paquets qui devenaient contenir des brioches. Pour moi, ça aurait été un casse-croûte normal, mais pour n'importe qui d'autre c'était la garantie d'être malade. Je commençais à soupçonner ce qu'il se passait, même si j'avais peur de me l'admettre. L'idée même que Cait' aille aussi mal me paralysait et me vrillait totalement le cœur : rien que de penser à l'idée qu'elle bouffe tout ça pour se faire du mal d'une façon ou d'une autre me fichait... ouais, dans un sale état.

- Par le Sang Du Christ…pourquoi tu t’infliges ça ?

Cette phrase sinistre ne fit que définitivement confirmer que je pensais. Comment était-ce possible ? C'était elle qui me disait que le cœur comptait, qu'il fallait laisser aller ses sentiments, et autres, et la voilà qui était détruite par ses sentiments ? Ceci dit... Je savais aussi que souvent les causes de ce mal-être écrasant pouvaient être très variées. Souvent, dans ma vie, on m'avait dit "Mais non, c'est rien, tu as tout pour être heureuse" quand j'avais osé dire que j'allais mal. Le dire m'avait demandé des efforts inhumains, efforts écrasés par le désintérêt total de tous. Aux yeux de n'importe qui, la rousse avait ce qu'il fallait pour être heureuse : une femme aimante, sûrement plein d'amis dans l'Institut, un job stable, un tempérament joyeux... Mais je savais que parfois ça ne changeait rien.

Ce n'était pas que toutes ces choses, la femme aimante et tout le tralala ne "suffisaient pas". Beaucoup faisaient cette erreur, de penser que si quelqu'un est mal alors qu'il possède quelque chose de bien, alors ce quelque chose n'est "pas suffisant". Parfois... Ce sont simplement d'autres problèmes qui étaient trop écrasants. Ils vous perçaient la poitrine et l'esprit à longueur de journée, vous empêchaient de dormir... Combien de nuits avais-je passées, éveillée, incapable de m'endormir à devoir fumer trois joints histoire d'enfin réussir à pioncer ?

Non... Hors de question. Moi je pouvais être dans cet état, mais pas elle. Sûrement pas elle. Je refusais tout simplement de la laisser dépérir de cette manière. J'avais dit à Rachel que je serais prête à être monstrueuse à la place de Kaede, car je refusais de la laisser souffrir : je préférais le faire à sa place. Je préférais aller périr au fond du gouffre que de laisser Kaede s'enfoncer dedans. Et ici, je refusais que Cait' s'enfonce. Je savais que je ne pourrais pas ramasser à sa place... Mais je pouvais au moins tenter de faire quelque chose. Elle m'avait fait tous ces discours à la con sur le cœur, et tout et tout, et je t'aime Kaya, et tu es une amie, et machin patin couffin, donc elle avait intérêt à me laisser faire.

Mais faire quoi ?

Je n'eus pas le temps de réfléchir à cette question, car elle se tourna vers moi. Elle m'avait vue. J'étais donc là, dans l'encadrement de la porte, en train de mâchouiller quelque chose et avec un morceau de viande crue en main.

« Mhon dirfht que j'vf... hohff, ffschier ! »

Je remis le morceau de viande dans son papier, remis ensuite le papier dans le sac, et jetai finalement celui-ci sur le côté en avalant ce bout coriace de bœuf. Et j'en profitai pour conclure qu'après mûre réflexion, la viande crue, c'était pas une super idée. Cela fait, je me rapprochai de la rousse d'un pas rapide, avec un air particulièrement inquiet : malgré la peau violette et les yeux jaunes brillants, je ne semblais pas non plus paniquée, mais en tout cas clairement anxieuse.
Me baissant ensuite à côté d'elle, je dirigeai ma main vers son épaule en reprenant :

« Merde, qu'est-c... »

J'interrompis ensuite mon geste, retirant ma main d'un seul coup comme si je venais de la foutre dans un feu.

« Oui non merde pas de contact désolée... Donc 'fin... C'est un dîner calibre Kaya que tu t'es envoyée là. Qu'est-ce-qu'il t'arrive ? Et joue pas à Wonder Beaver là, c'est hors de question que je te laisse comme ça. »
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeMar 5 Nov - 11:26


J’aurais toujours pu m’en sortir avec une pirouette, c’était facile : de toute façon, je me traînais une réputation d’allumée et de tarée. Un peu plus, un peu moins ce n’était plus ça qui allait véritablement changer la donne. J’aurais pu, vraiment. J’aurai pu si cela avait été quelqu’un d’autre, quelqu’un que je ne connaissais pas ou peu, quelqu’un avec qui j’avais peu de liens, pas quelqu’un comme Kaya. Je lui avais ouvert la porte de mes intimes, oui, mais pas cette intimité-là. J’avais fait cela parce qu’il fallait qu’elle se dépasse, qu’elle devienne plus forte que ce qu’elle était et que la seule façon d’y arriver était de s’ériger en une sorte de modèle indéfectible, d’être à la hauteur de la légende parce qu’on ne progresse que lorsque l'on se confronte aux meilleurs. Je voyais en elle, ce que je n’avais pas su faire de moi. Je voyais en elle, l’avenir des X Men même dans ce qui ne me plaisait pas, je voyais en elle ma remplaçante dénuée de mes défauts, de mon humanité trop encombrante, de mon hyper sensibilité affligeante, de mes doutes inutile et mal venu. Kaya résumait sa ligne de conduite à être la meilleur, la plus puissante dans un idéal louable de pouvoir protéger les autres le moment venu, nous procédions de la même logique : sauf que je voulais surtout protéger les miens à défaut des autres. Elle avait raison, les X Men avaient besoin de cette vision, la vision d’une combattante prête à se sacrifier pour la cause et être capable du pire si la situation l’exigeait, pas celle d’une idéaliste faible et geigneuse. J’avais aussi fait cela parce qu’il faut me l’avouer, j’avais peu d’amis, peu de personnes autour de moi et que construire quelque chose était toujours très compliqué avec moi, malgré les apparences.

Composer avec elle serait très difficile, nous sortions du même moule, c’était ses propres mots. Elle venait de me déstabiliser complètement et j’osais espérer que son cerveau tordu allait tout comprendre de travers : ce ne fut pas le cas, malheureusement. La panique me gagnait alors qu’elle s’approchait, le réflexe de pousser la chaise pour m’enfuir me vint à l’esprit mais c’était ridicule, c’était au-delà de l’aveu, ça serait un effondrement lamentable. Pourtant, je décalais déjà la chaise pour me donner l’opportunité de bouger et de quitter les lieux. Elle semblait réellement anxieuse, j’étais tétanisée par son regard sur moi.

- Ce..ce n’est pas c’que tu crois !!

C’était presque une plainte déchirante, c’était ridicule mais je ne pouvais pas plus. Je ne sais plus ensuite, j’ai paniqué, au bord de l’hystérie, me relevant d’un bond alors qu’elle voulait juste me rassurer et la poussant de toutes mes forces à la faire chuter sur le sol d’une bourrade pour qu’elle s’éloigne de moi.

- Tire-toi ! Tire-toi !!! M’APPROCHEZ PAS !! T’as pas l’droit..pas l’droiiit !

Je crois qu’elle est tombée, je l’ai regardé frappée de stupeur et complètement paniquée et un haut le cœur me fit me retourner pour vomir à même le sol.

- Urgh…NoNN..Je..veux ..pas..

Pitoyable, je dérapais dans mes déjections pour m’accrocher à la cuvette de l’évier : pourquoi avait-il fallu qu’elle vienne, pourquoi avait-il fallu que cela soit elle et qu’elle voit ça. Une nausée et j’expulsais violemment le contenu de mon estomac en m’accrochant tout en sanglotant.

- …Ne…me regarde..pas comme ça…je..Uurhh

Les spasmes étaient violent au point d’en frissonner, je me sentais misérable et seule au monde, plus rien ne comptait plus que de vider cette honte et de supporter son regard. Les spasmes se calmaient alors que je murmurais d’une voix éteinte.

- Pourquoi..pourquoi tu pars pas ? Le spectacle est..est terminé, t’es contente ? Raconte ca aux autres…raconte…que tout le monde …puisse juger de ce que je suis vraiment, la « grannde X men »…

Baissant la tête toujours au-dessus de l’évier, j’en vins à serrer les dents et me mit à pleurer, puisque c’était là, ma spécialité. La honte et le froid me transperçait totalement, je n’avais plus la force de lutter.
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Kaya Spencer
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeMar 5 Nov - 18:32

- Ce..ce n’est pas c’que tu crois !! me lança-t-elle, avec un air paniqué.

Beeeeen tiens. C'est c'la même. Puis moi, mes cheveux n'étaient pas du tout colorés, ce rose c'était ma couleur naturelle tu vois. Super crédible dis donc. Après... C'était assez déstabilisant. Elle avait presque l'air de supplier, comme si elle voulait vraiment, au fond d'elle, que ça ne soit "pas ce que je croyais". Dans un sens je pouvais le comprendre. Je m'étais aussi souvent mise dans des états pas possibles, et souvent j'avais vraiment voulu ne jamais avoir fait ça. Et ironiquement, malgré ça, j'avais continué. L'esprit humain est... crétin. C'était pour ça que je voulais à tout prix me débarrasser de mes sentiments... avoir un esprit clair, simple, efficace, rationnel, j'aurais beaucoup donné pour en avoir un. Mais j'avais échoué : chaque fois ce "cœur" si précieux m'était revenu dans la tronche en puissance 10. Et aujourd'hui, manifestement, c'était le tour de la rousse.

Elle réagit en tout cas assez violemment à ma présence, me poussant d'un seul coup avant de presque s'enfuir. Je me rattrapai de justesse avec les ailes, de manière réflexe, et... oh trop cool ! C'était un réflexe ! Je commençais vraiment à bien les maîtriser, ces membres secondaires à la con du coup ! Enfin pour le moment, on s'en foutait un peu... Car après m'avoir balancée en arrière, elle cria de me tirer, puis "n'approchez pas" comme si j'étais subitement devenu une sorte de tortionnaire obscur, ajoutant que "je n'avais pas le droit", puis se retournant ensuite pour vomir par terre en sanglotant qu'elle ne "voulait pas". La voir ainsi... ça me détruisait totalement. J'avais l'impression de fondre, mais pas dans le sens positif du terme, genre "ohhh j'ai vu un chaton trop mignon a m'a faite FONDRE !". Non... Le sens moins marrant. Comme si tout espoir, toute énergie m'était arrachée d'un seul coup. En fait, arrachée, c'était le bon mot : ça m'arrachait le cœur, et presque au sens propre du terme tellement c'était douloureux de la voir ainsi, dérapant sur son propre vomi en sanglotant et en craquant nerveusement de cette façon.

Quand elle s'accrocha à l'évier en me suppliant de ne pas la regarder, j'étais même au bord des larmes. Et lorsqu'elle me demanda pourquoi je ne partais pas pour raconter ça à tout le monde, je dus serrer la mâchoire pour ne pas craquer à mon tour. Il fallait que je garde mon calme pour le moment... Elle avait l'air d'être en plein bad trip. Mieux valait que je ne lui rentre pas dans le lard, ni rien. Je décidai de lui laisser quelques secondes pour reprendre son souffle et pleurer, je savais que ça calmait aussi. Que c'était parfois nécessaire. Moi... Je n'y arrivais pas, mais si elle pouvait le faire, je ne comptais pas l'interrompre. Je savais à quel point ça me ferait du bien... Et je n'avais donc aucune envie de l'en priver.

Je me relevai donc, me dirigeant vers la porte de sortie et saisissant mon sac dont je sortis mes fringues : un T-shirt "Amon Amarth" taille XL, une culotte "Minnie" (super classe), et un bas de jogging pas du tout sexy. Des craquements se firent alors entendre, vu que j'étais en train de rentrer les ailes et l'armure, tout en passant les vêtements dans une sorte de manège assez peu élégant. En fait, je tentais de passer les vêtements au moment où l'armure disparaissait, histoire de ne pas finir à poil ni rien. Cela fait, je ne pris même pas le temps de mettre des chaussures et retournai vers la rousse, soupirant longuement.

« Cait'... »

Je n'étais toujours pas loin de craquer à mon tour, et c'était visible.

« Caitlyn bordel regarde-moi ! » lançai-je alors d'une voix forte.
« C'est ça l'image que t'as de moi ? Aller raconter ça à tout le monde en ricanant comme une conne ? Oh, c'est moi bordel ! »

J'écartai alors les bras comme pour montrer à qui elle était en train de parler, puis je m'observai brièvement. Pas à dire... Je n'avais pas fait dans le plus élégant, niveau vestimentaire. J'étais la femme la plus classe du monde.

« ... dans toute ma splendeur, en plus. »

Je pris alors un air plus doux, me rapprochant un peu et tendant la main droite vers elle.

« Je vais te toucher, mais tu sais que je ne vais rien te faire. Ok ? »

Sans trop lui laisser 108 ans pour réfléchir à tout ça, j'attrapai quelques unes de ses mèches pour les écarter de son visage et lui passer ensuite derrière la tête. Gerber c'était une chose, mais s'en foutre dans les cheveux... C'était juste atroce pour les laver, après.
Oui, je pensais à ça. Au fait que c'était chiant de laver la gerbe dans les cheveux. Je pensais à ça, car c'était la seule façon que j'avais trouvée de ne pas totalement m'effondrer. Me focaliser sur des détails mineurs, ou crétins. C'était ma spécialité. Des fois je réfléchissais à quelque chose de sérieux, de grave même, puis mon cerveau "sautait" et passait sur quelque chose de vraiment mineur, comme si de rien n'était. Le fait que je ne dois pas habillée de manière très élégante par exemple. Ou le lavage de cheveux difficile après une soirée trop arrosée. C'était... une forme de protection. Pas forcément super efficace, mais ça fonctionnait à peu près.

« En matière de spectacle qui me rende contente, toi en train de faire du pole dance en petite tenue, ouais, là je serais contente. Mais là, contente c'est pas le mot... Je ne raconterai ça à personne, encore moins pour que tout le monde puisse te juger. Parfois je juge les gens, quand ils font des trucs atroces ou immoraux, ou ce genre de conneries, mais je n'irai jamais te juger toi, encore moins parce que tu vas mal Cait'... »

Je parlais lentement et j'essayais de prendre ma voix la plus rassurante, mais ce n'était pas simple. D'un point de vue purement "stratégique" je savais que c'était ce qu'il fallait faire pour essayer de la rassurer, mais dans les faits... Ma voix tremblait et j'étais prise d'une angoisse sourde. Je ne voulais pas qu'elle aille mal... Cette idée m'était juste insupportable. Elle me faisait perdre pied un peu plus à chaque seconde, et je décidai donc de faire quelque chose peut-être stupide... Descendant un peu les mains, je l'entourai délicatement puis me serrai un peu contre elle, posant ma tête en haut de son dos.

« Je sais que le montre mal... très mal. Mais je tiens à toi Caitlyn, tu ne sais pas à quel point. J'te juge pas, j'me fiche de ton image de "grande X-men", et j'me fiche même que tu aies vomi partout. Tu pourrais même sentir les égouts ça serait pareil. Alors laisse-toi aller. Tu p... »

Je fus interrompue par un hoquet. Si je disais un seul mot de plus, je fondrais en larmes, je devais donc arrêter là avec le discours à la con. Enfin "à la con"... Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais jamais vraiment eu d'amie en difficulté (ni d'amie tout court en fait), et je ne savais donc pas comment faire. Je n'avais aucune idée de si oui ou non ce que je disais la rassurerait ou au contraire la ferait fuir. J'étais vraiment totalement à l'aveugle et ça me terrifiait, parce que je risquais de rendre les choses pires encore... Et autant dire que blesser la rousse, qui n'était déjà pas dans un état brillant, ce n'était juste pas une option que j'acceptais.

Je savais que pour me calmer moi, il me fallait du contact humain. Que quelqu'un me prenne, me parle calmement, ... enfin personne ne l'avait jamais fait, mais je savais que ça aiderait. Néanmoins Cait' était bien différente : le contact ce n'était pas son truc et même si nous sortions plus ou moins de la même usine (une série avec des défauts techniques au niveau émotionnel, visiblement), je savais qu'elle ne marchait pas comme moi à ce niveau. Je devais trouver un moyen de la rassurer, de la faire revenir un peu à elle, et mon cerveau se torturait, tournant à 400 à l'heure, afin de trouver un moyen de le faire...
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeMar 5 Nov - 20:54


La solitude n’existe que parce qu’on la veut et elle ne s’installe que parce qu’on la tolère.
C’est une vérité qui vient avec l’âge, si tu ne donnes pas, il ne te sera jamais rendu. Si tu ne fais pas l’effort d’aller vers les autres, tu ne commenceras pas à décrire cette merveilleuse harmonie qui parfois peut joindre les êtres. Qu’importe si elle ne dure qu’une heure, une journée, des années ou une vie. L’important c’est qu’elle a existé et que durant ce temps, l’autre a niché sa place en notre cœur. Rien ne dure à part l’oubli, rien ne survit à part ce que les autres font de nos souvenirs.

Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis, sans doute que mon amitié se voulait entière et enclin à toute sorte de sacrifices, sans doute que dans le royaume du superficiel et d’éphémère j’avais du mal à faire imposer cette volonté d’enracinement. J’ai poussé seule, j’ai du mal poussé en toute simplicité.

J’ai passé mon enfance et adolescence à expérimenter les affres de la souffrance tout en en étant privé. La solitude en fait partie parce qu’en fin de compte, il est plus facile de s’assumer seule que de devoir partager avec d’autres un fardeau dont on ne voulait pas parler et qui ne pouvait au fond pas être partagé.
Non, je n’ai pas beaucoup d’amis parce qu’au fond, un ami c’est simplement quelqu’un que vous laissez vous aider. Je préfère souffrir seule en un réflexe d’auto défense, j’ai toujours fonctionné comme ça.

Ma colère n’avait pas été tournée vers elle mais vers moi, je ne voulais pas qu’on me voit ainsi sans doute par fierté et parce qu’au fond je savais l’image que je devais leur donner pour que les choses restent en place, mais que cela soit Kaya faisait encore plus mal, parce que j’avais de forts sentiments d’amitié pour elle et une immense affection mais qu’elle avait été très clair sur ce qu’elle voulait, devenir détachée de toute chose pour éviter de ressentir…comme si ressentir n’était pas simplement être vivant, ça elle l’oubliait. Ca me frustrait mais quelque part, c’était son choix et je l’aimais assez pour le respecter.

Alors de l’entendre s’exprimer ainsi pour la première fois me laissa interdite alors que déjà, je n’étais plus réellement en état de faire quoi que ce soit. Je la regardais, immobile, bouche entre ouverte alors qu’elle chassait mes mèches de cheveux, elle était si proche que je comprenais enfin à quel point elle-même était touchée et ébranlée mais cette force qu’elle manifestait dans son approche dans son audace, c’était là exactement ce que j’avais vu en elle, ce talent du cœur…Elle le faisait, elle le faisait et ne s’en rendait même pas compte et quelle ironie ce soir d’être l’objet de ce talent. Cette leçon, elle l’apprenait d’elle-même, seule…je l’admirais, elle ne savait pas comme je l’admirais.

La voilà la force Kaya ! La voilà TA force ! Le voilà le cœur des X men. Elle me prit dans ses bras alors que je restais interdite comme changée en cariatide ou en statue de sel. J’attendais l’inévitable haut de cœur mais mon esprit restait focalisé sur ses mots, les mots du cœur…
Et l’instant redouté ne vint jamais.

Je sais ce que j’ai perdu ce soir-là, des illusions sur moi-même et une bonne partie de ma dignité mais j’ai gagné une amitié en échange et l’arbre prend racine dans cette cuisine souillée, qu’importe ce qu’il va devenir, il prend racine c’est la seule chose qui compte.
Alors je resserre mon étreinte contre elle, la serrant de toutes mes forces et je me laisse aller. Non, elle n’est pas la première à me voir ainsi…Jubilée, Rachel, Ororo, et ma femme bien sûr mais elle vient de gagner le droit de me voir telle que je suis, striée de fêlures et brisées de partout par les aléas d’une existence bien trop tumultueuse. Je ne sais pas combien de temps je sanglote, peut être cinq minutes, peut-être plus…je n’arrive pas à faire autre chose.

Je finis par la faire glisser à genoux sur le sol, m’agrippant à elle, ou alors nous glissons toutes les deux, je ne sais pas. J’essaye de respirer mais j’éprouve beaucoup de difficultés, j’ai besoin de sa chaleur, c’est tout.

- La chaleur…
J’essaye de murmurer.

- J’ai toujours aimé la chaleur…c’est rassurant, c’est…apaisant. J’ai tellement besoin de chaleur, j’en ai tellement cherché. Avoir le cœur gelé, c’est pire que d ‘être…qu’être morte.

Je laissais passer un silence.

- Tu…tu veux bien m’aider à ..à…cacher tout ça…les autres, ils ne comprendraient pas.. ;Amy non plus..elle…elle…ils croient tous que je suis indestructible et sure de ce que je fais alors que…alors que je suis vide…vide et inutile….Je n’aurais jamais du devenir ce que je suis…ce n’est pas moi…c’est…c’est faux…tout sonne faux…je ne suis pas à la hauteur, je ne l’ai jamais été.
Je dois tout cacher…je dois faire en sorte qu’on ne voit rien…s’il te plait.
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeMar 5 Nov - 22:30

... bon, pour le moment, c'était encourageant.

Elle ne m'avait pas jetée à l'autre bout du réfectoire, ne m'avait pas électrocutée, ne m'avait pas foutue (encore) dans le coma, ni rien de ce genre. Elle ne s'était pas non plus remise à vomir de plus belle, ne m'avait pas suppliée de la lâcher, ni rien de ce genre. Le moment "bad trip" était-il fini ? J'utilisais cette expression d'une manière qui n'était absolument pas péjorative, d'ailleurs. En fait, ça m'était arrivé, de craquer totalement et de me mettre à devenir très sévèrement incohérente, terrorisée, et autres joyeusetés. Le truc, c'était que les 2 fois où c'était arrivé, personne n'en avait eu grand chose à foutre, donc ça n'avait pas eu vraiment de répercussions. Et ici, avec Cait', ça n'en aurait aucune négative, je ne comptais pas lui tenir rigueur de ce genre de chose... J'aurais pu être à sa place. Plus qu'elle ne l'imaginait.

Je n'avais absolument rien à secouer de sa dignité, de son image de X-woman forte et invulnérable, d'enseignante parfaite, ou de je ne savais pas trop quoi d'autre de bizarre. Je m'intéressais avant tout à ce qu'il y avait sous ce camouflage, ce blindage. Je savais qu'il ne s'agissait que d'un mélange des deux, car dans mon propre cas, c'était pareil : le côté bad girl, et tout ça. Qu'elle ait perdu tout ça m'importait donc, au final, assez peu. Peut-être que c'était "mon cœur qui s'éveille aux autres". Ou peut-être que j'étais tout simplement pragmatique, comme toujours... Voir les personnes telles qu'elles sont vraiment était souvent plus simple et nettement plus efficace. Je ne savais pas laquelle de ces deux solutions s'appliquait vraiment... Sentiments ou pragmatisme ? Peut-être un peu des deux, au fond. J'étais une spécialiste confirmée des contradictions.

Nous finîmes en tout cas par glisser par terre, ce qui me tira une expression de surprise. En fait, elle m'entraînait au sol et vu que je n'avais pas de chaussures et que mes pieds étaient "lisses" vu que je venais d'enlever l'armure, je ne pus pas vraiment opposer de résistance. Ce que je pus faire de mieux fut d'éviter une chute trop brutale, en fait. De toutes façons, debout ou pas, ça ne changeait pas grand chose : elle s'était agrippée à moi d'une manière vraiment surprenante... D'ailleurs, à cet instant, je me félicitai d'avoir enlevé l'armure : si elle était venue me serrer avec le plastron tranchant et les épaulières couvertes de pointes, le résultat aurait été bien moins agréable...

Elle murmurait "la chaleur". Comme je la comprenais... Si l'on me proposait, à ce moment-là, de tout quitter pour aller vivre dans les montagnes au Japon, près d'une source chaude, je dirais "OK" sans même réfléchir et je passerais ma vie dans l'eau brûlante. Enfin... Techniquement je préférerais passer ma vie dans les bras de quelqu'un mais j'avais depuis longtemps fait mon deuil de cette idée. Je ne concevais plus cela comme étant possible. Le fait était, en tout cas, que je voyais très bien où elle voulait en venir quand elle parlait du fait que cette chaleur était rassurante, apaisante, et afin de lui en fournir plus je changeai un peu de position pour mieux l'entourer et donner plus de surface de contact.

"Avoir le cœur gelé c'est pire que d'être morte", disait-elle. Voilà peut-être pourquoi je cherchais toutes les occasions de me tuer, au fond... Enfin pour l'instant j'avais nettement plus important à faire. Un silence s'installa, que je décidai de ne pas briser, la laissant reprendre ses esprits, profiter de cette chaleur qu'elle avait réclamée et dont elle avait tellement besoin. Cette chaleur rassurante et apaisante... Elle avait carrément besoin d'être rassurée et apaisée, pour le moment, c'était une évidence.

Et après quelques instants, elle se remit à parler, me demandant de l'aider à cacher ça aux autres. Qu'elle devait impérativement tout cacher. Qu'ils ne comprendraient pas, qu'ils la croyaient tous indestructible alors qu'au fond elle était vide et inutile, qu'elle avait fait erreur, qu'elle n'était pas à la hauteur, ...
Une nouvelle fois je me retrouvais au bord des larmes, car ce qu'elle disait m'était familier. Ce qu'elle disait hantait mes pensées depuis longtemps, déjà... Mais je ne devais pas craquer, pas ce soir. Elle devait se reposer sur moi, PAS l'inverse. Surtout pas l'inverse. Je ne devais pas "pirater" cet instant. Je laissai donc quelques instants de silence, le temps de me calmer, d'être sûre que je ne m'écroulerais pas dès mes premiers mots.

« Je ne dirai rien à personne. »

Au moins, c'était clair. Je voulais avant tout la rassurer à ce niveau. Je me détachai néanmoins un peu d'elle pour que l'on se retrouve en face-à-face, plantant mes yeux dans les siens.

« Je ne dirai rien, mais... Cait'... Tu m'apprends des trucs, tu me montres des trucs, alors à moi de le faire. Faire semblant que tout va bien alors qu'on se sent vide et inutile, c'est ma spécialité. Quand je disais qu'on avait le même numéro de série... Enfin résultat je me fracasse les bras contre des poteaux d'acier, je me tire des balles dans la tête, et dès qu'il y a un truc suicidaire je saute sur l'occasion. T'admettras que c'est pas un super plan, si ? »

Je secouai finalement la tête en fronçant les sourcils.

« Non, bon plan ou pas bon plan, on s'en tape. Je te laisserai pas t'enfoncer. T'es dans des sables mouvants, là... En sortir seule c'est possible mais ça demande des efforts surréalistes. Mais si quelqu'un t'attrape, ça devient 10 fois plus simple. Et tu as des gens pour t'attraper... Tu n'as pas à suivre le même parcours que moi. Peut-être qu'ils ne comprendront pas directement, mais je sais que tu as des personnes qui tiennent à toi, qui t'aideront à sortir même si elles ne comprennent pas forcément. »

Je finis par me caler de nouveau contre elle, le visage dans son cou, en ajoutant :

« Alors non, je ne dirai rien... Mais je ferai tout ce que je peux pour te sortir du sable, avec ou sans ton avis. Et je ne suis pas la seule prête à le faire, je peux t'le parier. Tu as des gens qui t'aiment. Je suis pas en train de te dire "tu devrais t'as qu'à", moi je suis incapable de le faire, m'ouvrir et demander de l'aide... Je sais que c'est difficile. Mais tu dois bien comprendre que t'es pas seule. Plus maintenant en tout cas. Et il y a bien des personnes qui sont prêtes à te tendre la main. C'est mieux que se noyer dans le sable non ? En plus c'est dégueu et ça croustille, je déteste quand y'en a dans les fruits de mer. »

Encore un "claquage" passager de mon cerveau. La focalisation sur un aspect crétin et sans intérêt : le sable dans les fruits de mer. Ce petit moment de décrochage, s'il paraissait sûrement étrangement décalé à la rousse, m'avait permis de parler sans céder.
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeMer 6 Nov - 19:41


J’arrachais une promesse que je tenais déjà dans son regard. Elle me dévisagea avec un sérieux que je ne lui connaissais que rarement, un sérieux cependant que j’avais appris à connaitre et à apprécier pour ce qu’il m’apportait, l’effet miroir. Oui, nous étions du même moule, d’une même sorte de souffrance. Et Kaya spencer tout en se targuant de s’endurcir physiquement était totalement fracturée de partout psychologiquement et de l’aveu même de ses folles expériences qui faisaient échos aux miennes, jadis, au sein des Maraudeurs. Oui…nous nous ressemblions d’une façon troublante mais qui me touchait énormément en retour. Elle disait des mots qui me faisaient du bien, des mots qui me réconfortaient et qui je le savais, étaient d’une véracité sincère : oui, on m’aimait, oui ils étaient peu, mais c’était là , la vérité.

Je la laissais se nicher contre moi et d’un geste tendre, je posais ma main sur sa joue en une caresse, je sentais que mon rythme cardiaque se calmait enfin, l’oppression commençait à s’estomper.

- Tu peux m’aider à sortir de ça…accepte…accepte juste mon amitié, s’il te plait. Je n’ai pas beaucoup d’amies en dehors des X Men, je n’arrive pas à..à m’ouvrir tu vois, je dois composer avec les autres, tenir un rôle. Je te l’ai déjà dit, je t’aime beaucoup, je suis fier de ce que tu fais et j’ai tellement peur que…que tu traverses tout ce que j’ai traversé et que tu termines aussi fracassée que moi.

Je posais mon front contre le sien tout en fermant les yeux.

- Tu doutes toujours de tout…mais ça, putain…tu le vois de tes yeux…je…je n’ai pas de « réactions » à ton contact. C’est parce que c’est mon cœur qui guide…Ce genre de chose, je ne peux le faire qu’avec des gens qui se dénombrent sur les doigts d’une main. Je sais que t’aime pas parlé d’ça…que tu sais pas comment l’prendre…alors prend le comme ça vient.

Aide moi…aide moi et laisse-moi t’aider…comme des amies, je ne te laisserais pas tomber non plus.
Juste..tout ce qui m’est arrivé depuis des années, ca aurait dû me broyer et pourtant même si je « dérape » comme tu vois…il n’y a qu’une chose qui a réussi à me tenir au-dessus du gouffre, les sentiments : les liens entre les personnes qui vous aiment parce que ..franchement, on est fort que par les autres..
.

Je laissais passer un nouveau silence tout en soupirant, ma voix n’était qu’un souffle tremblant.

- La force, c’est toi qui me la donne Kaya, u as tout à fait raison…pourquoi tu ne l’applique pas à toi si tu sais si bien l’faire ?
Donne-moi ce que tu peux et laisse-moi te donner en retour, est-ce que tu peux faire ça…essayez du moins ?
Si tu fais ça…je…je promets que je me laisserai aider, j’irai tout dire à Amy, dès ce soir…je…j’irai voir Frost, je reprendrais une thérapie. Et tu m’aideras aussi, tu veux bien…dis ?
Que …que toute cette merde serve à quelque chose, que de ce carnage il émerge au moins quelque chose de bien…

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Kaya Spencer
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeMer 6 Nov - 21:54

Bon... Elle venait de me poser la main sur la joue, et elle semblait respirer un peu moins vite, enfin... De façon bien moins paniquée. C'était bon signe. Après un bref instant, elle se remit alors à parler, me demandant d'accepter son amitié. ... nan mais sérieux ? J'étais dans ses bras alors qu'elle venait de vomir partout un mélange dégueu brioche/nutella/lait, par terre dans la cuisine, à trois heures du mat', et elle me demandait "d'accepter son amitié" ? P't'ain mais elle était bien grave quand même. Mais bon... J'étais mal placée pour lui reprocher ça. Moi-même je n'avais jamais osé lui parler de quoi que ce soit de peur qu'elle me sorte "nan mais je m'en fous de ta vie t'es pas ma pote quoi", ou quelque chose de ce genre.

Le fait était en tout cas qu'elle disait m'aimer, qu'elle était fière de ce que je disais, et qu'elle avait peur que je traverse ce par quoi elle était passée. J'étais... un peu perdue. Personne ne m'avait jamais vraiment dit ce genre de choses, et forcément ben... Je ne savais pas comment j'étais censée réagir. En fait, je n'avais même pas d'idée (vague) de ce que je devais en penser.

« Je suis dans tes bras alors que t'as gerbé partout, à 3 heures du mat', en train d'essayer de t'aider, et tu me demandes d'accepter ton amitié ? Je pense qu'on a un peu dépassé ça... »

Elle se détacha en tout cas un peu de moi, posant son front contre le mien tout en gardant les yeux fermés. Cela fait, elle reprit doucement en me signalant que j'avais quelque chose d'assez peu courant devant mes yeux : je ne provoquais pas chez elle de réaction de rejet comme c'était le cas avec la majorité des personnes. Oui... Pour le moment, à l'instant T, là, tout de suite. Peut-être que plus tard ça reviendrait... Ou peut-être pas. De toutes façons ce n'était pas le moment idéal pour se mettre à tisser des théories sur le comportement futur de la rousse, j'aurais tout le temps d'y réfléchir plus tard. Dans l'immédiat il y avait une autre priorité nettement plus importante.

Son discours était un peu décousu, mais je la comprenais malgré ça. Elle disait qu'elle ne me laisserait pas tomber et j'eus comme une brève montée d'angoisse à ces mots. C'était la raison pour laquelle je m'étais toujours forcée à avoir le moins de sentiments possibles : ne pas laisser à quiconque de chance de m'abandonner, comme c'était si souvent arrivé. La dernière fois je m'étais jurée que ce serait, justement, la dernière fois... Et malgré tout j'allais reprendre ce risque ? Qu'on me laisse totalement tomber, qu'on m'oublie dans un coin alors que je redevenais (encore) invisible ? Je n'aimais pas ça... Je n'aimais pas ça du tout, clairement. Cette idée ne m'enchantait absolument pas, et ici, pour la première fois de la soirée, mon "système de défense" était plus fort que mon amitié pour la rousse.

Je l'aiderais du mieux que je pouvais... Mais je ne devais pas me reposer sur elle. Car je savais qu'il y avait une chose à laquelle elle tenait : sa femme. Si pour une raison ou une autre sa femme lui présentait un choix qui la forcerait à soit la perdre soit m'abandonner, elle choisirait sa femme sans réfléchir une seule seconde. Oh, ça m'était arrivé... "L'ami" ou "L'amie" qui choisit son mec ou sa nana sans chercher et qui te largue comme une grosse conne... C'était aussi pour ça que je ne faisais plus confiance aux personnes en couple. Parce que chez eux, tu ne peux jamais être autre chose qu'un élément secondaire, une sorte de décoration, une plante qu'on fout dans l'entrée et qu'on arrose de temps en temps quand on a envie de verdure mais qu'on finit tôt ou tard par laisser pourrir parce qu'on a mieux à faire.

Est-ce-que Caitlyn ferait une chose pareille ? Sûrement. Pas par méchanceté, ni par animosité, ni par cruauté. Elle le ferait pour les mêmes raisons que tous les autres : je ne suis qu'un élément secondaire. D'un autre côté, ce que je demandais était certainement excessif... De se dédier à 200%, en permanence, personne ne pouvait faire une chose pareille. Et personne ne le ferait jamais. Je ne savais pas quoi penser. Mon raisonnement était idiot, je le savais, mais j'avais trop peur d'être encore déçue... Car je sentais que la prochaine fois serait la dernière, mais pour de mauvaises raisons. J'avais la sinistre sensation qu'être laissée sur le bas-côté une nouvelle fois ferait éclater ce ballon si fragile dans lequel j'avais stocké tous mes sentiments pendant une dizaine d'années, ce qui aurait des résultats imprévisibles.

Je voulais faire confiance... J'en avais besoin, je souffrais atrocement de ne plus le faire, mais... Ce serait prendre un tel risque... Cait' promit en tout cas de se faire aider, si je me laissais aider, si je la laissais me donner en retour... Elle demanda aussi à ce que je l'aide, histoire que ce bordel n'ait pas servi à rien. Je rouvris les yeux, fixant à nouveau son regard.

« Cait'... Je te donne aucune force. Tu l'as de base, tout c'que je fais c'est te rappeler que tu l'as, ni plus ni moins. Et j't'aiderai autant que nécessaire. Je refuse de te laisser comme ça. »

Ce n'était pas "je n'aime pas" te voir ainsi, c'était "je refuse" de te voir ainsi. Clairement, ce n'était pas pour moi une option acceptable. Je soupirai ensuite, relevant une de mes mèches roses qui était venue se foutre devant mes yeux.

« Après... T'laisser me donner en retour... On sort de la même chaîne de montage mais on est différentes Cait'. Tes sentiments t'ont aidée à survivre, moi ils ont failli me tuer. Je n'ai survécu que parce que je me suis entraînée à ne pas en avoir... Et les personnes qui m'aiment se comptent sur les doigts de... ben d'un doigt justement. Donc c'est... »

Non... Noooonnonononon. Ne pas pirater cet instant. Je ne devais pas me mettre à me plaindre de mes conneries ni rien de ce genre. J'avais suffisamment "ouvert mon cœur" comme ça, le cerveau devait prendre le relais et ramener la situation à des éléments purement intellectuels. Objectif : soutenir Caitlyn et s'assurer qu'elle récupère. Le reste : on s'en tape. Ça pouvait attendre plus tard.

« Enfin je te force pas à tout dire à Amy ou Frost ou je ne sais qui d'autre. C'qu'il faut que tu te demandes c'est : "est-ce-que je sens que ça m'fera du bien ?". Je parle pas de la difficulté ni rien. Ça SERA difficile de dire tout ça à Amy, ou à qui que ce soit. Très difficile. La question que j'veux que tu te poses c'est : "si j'y arrive, est-ce-que je me sentirai mieux ?". Si la réponse est oui alors il faut le faire. Et j't'aiderai si je peux. Comme tu disais, je sais pas comment prendre tout ça, donc j'ai aucune idée de comment je pourrais t'soutenir là-dedans, mais s'il y a un moyen alors j'le ferai. Je tirerai autant qu'il faudra pour te sortir du sable. Même s'il faut faire venir une pelleteuse, pas de problème. »

J'aurais pu ajouter une blague du genre "ça sera nécessaire pour tracter tes grosses fesses hors de là", mais l'humour, ce serait peut-être un peu prématuré disons... Je marchais un peu sur des œufs, ici... Je sentais qu'un pas de travers, un mot en trop ou manquant, et je pourrais absolument tout ruiner de A à Z. Tout ce que j'avais fait depuis mon arrivée ici...
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeJeu 7 Nov - 10:34

« Je suis dans tes bras alors que t'as gerbé partout, à 3 heures du mat', en train d'essayer de t'aider, et tu me demandes d'accepter ton amitié ? Je pense qu'on a un peu dépassé ça... »

Je clignais des yeux comme une chouette. Oui, effectivement je n’avais pas les idées très claires à l’évidence mais je connaissais suffisamment la Paillasse pour savoir que si on ne se disait pas les choses, elle les interprétait à sa façon et de la plus improbable manière qui soit. Je décollais mon front du sien en ébauchant un sourire un peu tremblant.

- Non mais c’est..euh..tu vois quoi…’fin…merci…Et oui je crois qu’effectivement, on a un peu…dépassé ça.

Elle me fixa à nouveau avec une certaine douleur dans les cheveux, une douleur qui m’était familière.

« Cait'... Je te donne aucune force. Tu l'as de base, tout c'que je fais c'est te rappeler que tu l'as, ni plus ni moins. Et j't'aiderai autant que nécessaire. Je refuse de te laisser comme ça. Après... T'laisser me donner en retour... On sort de la même chaîne de montage mais on est différentes Cait'. Tes sentiments t'ont aidée à survivre, moi ils ont failli me tuer. Je n'ai survécu que parce que je me suis entraînée à ne pas en avoir... Et les personnes qui m'aiment se comptent sur les doigts de... ben d'un doigt justement. Donc c'est. »


Je n’étais pas elle, je n’avais pas le droit d’imposer ma vision des choses même si j’étais sure de mon coup et dieu sait que c’est ce que me criait chaque particule de mon cœur et je savais que j’avais raison, elle devait apprendre à composer avec les sentiments, c’est de là que jaillirait sa véritable lumière, celle qui m’éclairait ce soir.

- Il y a déjà moi, t’sais…Ce n’est pas des masses et j’suis aussi mal fagoté que toi mais y’a déjà moi, y’en aura d’autres. Kaede t’aime beaucoup, elle me parle souvent de toi et il me semble qu’Icare aussi t’apprécie…Et puis Jub est fière des progrès que tu fais…c’est….enfin..tu comptes. Voilà, tu as ta place ici, tu comptes vraiment…Et puis..j’t’emmerde si tu l’crois pas, MOI je sais c’qu’c’est vrai…voilà.

Il y avait beaucoup de tristesse et une pointe d’agacement dans ma voix, je soupçonnais sa solitude et ca m’embarrassait énormément de la savoir ainsi. Elle ne le méritait pas, elle méritait mieux que ça pour tes les efforts qu’elle faisait jour après jour dans l’institut.

- Je vais parler à Amy parce que c’est ma femme et que nous sommes les faces d’une même pièce. Et parce que ce n’est pas juste de lui cacher ça. Mais ca ne veut pas dire qu’elle a la solution. Tu sais très longtemps, nous avons vécu sur le principe du « nous » et le monde à côté. Nous avons trouvé un équilibre depuis, il s’agit de « nous avec le monde ». Je considère Rachel comme ma petite sœur au point qu’elle en porte le titre et Jubilée est ma meilleure amie…je leur voue à toutes deux une affection immense, un véritable amour…c’est ca qui me sauve, c’est ca qui me sauvera toujours. Ils vont m’aider, toi tu vas m’aider aussi…je sais comment mais je ne te le dirais pas…sinon ça ne marchera pas.


Je me relevais en soupirant, m’appuyant à son bras parce que mes jambes semblaient ankylosées par les émotions et la fatigue.

- Ça commence par nettoyer…toute cette merde…tu veux bien ? Je vais ramasser la gerbe, si tu veux bien ramasser les détritus…

Je me mis au travail conservant d’abord le silence tandis que je m’affairais puis je murmurais alors que j’essorais la serpillère dans l’évier.

- J’ai eu ma première crise de boulimie assez jeune…ca n’a jamais véritablement disparu. J’ai toujours eu tout un tas de complexe qui m’empoisonnent la vie…la taille de mes seins, mon manque de gout en matière de vêtement et la terreur de ne pas être à la hauteur de ce qu’on veut de moi… Les responsabilités m’écrasent, me stresse et je finis par me sentir effroyablement stressée et il y a j’sais pas.une sorte de…vide en moi qui me tire vers le bas. Du coup, la nourriture ca permet de combler, de me sentir …pleine, plus « compacte » et réelle. Avant c’était la drogue… Amy et Frost m’ont fait décroché du pet…Me j’ai été jusqu’à l’héro…je préférais la coke, ca permettait de…de…freiner mes pensées. J’ai le cerveau « electrique » d’après Beast, ça fait qu’il est constamment en ébullition, c’est un vrai bordel.

J’avais rarement dit ce genre de chose à quelqu’un, très rarement mais je voulais qu’elle sache, qu’elle sache qui j’étais vraiment.

- J’suis pas quelqu’un de bien tu sais…J’ai massacré beaucoup de monde, je n’y ai jamais pris gout mais…je suis une criminelle. Je te jure…je te jure que j’essaye de changer mais…mais c’est compliqué parfois de composer avec ce qu’on veut être et ce qu’on a fait. J’aimerai tellement être quelqu’un de bien…j’essaye. Parfois quand je vois des personnes comme toi et que j’essaye de leur prouver qu’on peut changer, alors oui …j’ai l’impression d’être utile. Pas en foutant un pain dans la gueule d’un mutos ou en savant l’monde, juste en montrant a ceux qui doutent, qu’il y a toujours de l’espoir d’avoir une vie meilleure. Je ne suis pas un putain de Soldat, je ne veux pas de cette vision la. J’en ai fini avec toutes ces merdes. La violence n’engendre que la violence, y’a rien de bien qui en sort…X men, confreristes, Maraudeurs…c’est d’la connerie. Le jeune qui souffre avec sa mutation tout seul dans une rue sombre entre deux poubelles, il s’en branle de nos « combats »…Je veux AIDER les autres moi, pas être une arme…c’est CA l’Idéal Xavier pas ce qu’on en a fait, nous autre…les X Men. J’en peux plus de cette..cette…mascarade.

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Kaya Spencer
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeJeu 7 Nov - 21:53

Il y avait déjà elle. Et à part elle ?

Selon la rousse, il y avait aussi Kaede. J'aimais beaucoup Kaede. Je sentais qu'elle pouvait être aidée, se redresser, devenir heureuse... Je voulais participer autant que possible à cette reconstruction... Mais j'ignorais quels étaient ses sentiments en fait. J'ignorais quels étaient les sentiments de tout le monde, pour tout dire. Par contre je ne savais pas que la japonaise parlait souvent de moi, et je ne pus m'empêcher de rougir brièvement à cette mention. Il y avait ensuite Icare. Effectivement. Mais il avait sa propre vie maintenant, une vie dont je ne savais pas si j'en faisais partie ou non. Quant à Jub' elle était fière... Peut-être, mais ça restait une relation très élève-prof' et assez martiale, tout compte fait.

Je retournai me caler contre elle, un peu comme ces bébés orang-outans qui s'accrochaient ensemble sans vouloir se lâcher (même si dans la vidéo je serais plutôt le troisième laissé de côté). J'étais bien, là. J'aurais pu rester pendant des heures, sans rien dire et sans rien faire. C'était... comment dire. Dans un sens, ça rechargeait mes batteries en espoir, pouvait-on dire. Bon c'était une façon un peu ridicule de le décrire mais ce contact me faisait un bien inimaginable, indescriptible même.
Et tout en profitant de cet instant, qui à mon avis ne risquait pas de se reproduire avant un bon moment, je l'écoutais d'une oreille. Elle disait qu'elle parlerait à Amy, et de la relation qu'elles avaient avec le monde, qui était un peu plus ouverte qu'avant. Les couples qui se coupaient de l'univers... Je savais que c'était nocif, même à court terme. On perd contact avec les autres et on risque de devenir lassé l'un de l'autre rapidement à force de se coller sans cesse.

Concernant Rachel, elle la considérait comme sa petite sœur, rien que ça. Et Jubilee était sa meilleure amie. Et moi... J'étais l'étrangère du lot. Celle qui arrive après que tout se soit passé, quand tout le monde avait déjà un lien extrêmement fort et qui ne peut jamais se mêler à un groupe aussi lié et aussi compact. Bah... C'était bien négatif comme vision des choses. Puis la vérité était sûrement plus complexe... Les relations humaines étaient très souvent imprévisibles, peut-être était-ce aussi pour ça que je les évitais. Je craignais de ne pas pouvoir prévoir le moment où je me ferais abandonner...
J'avais encore des pensées très négatives mais au moins je m'en rendais compte. C'était un progrès, dans un sens... J'essayais de moins en tenir compte. D'imaginer des solutions plus positives dont je bénéficierais mieux. De penser à des voies moins sombres... Ce n'était pas facile. Je devais faire un vrai effort tant intellectuel que sentimental pour y arriver, et même si je n'y étais pas encore, je m'y dirigeais. Mais je savais aussi que tous ces progrès ne tenaient qu'à un fil... Il suffirait de si peu pour que je retombe plus bas que jamais...

Cait' se releva en tout cas, d'un coup, ce qui me tira un très bref (mais audible) gémissement de détresse. Enfin que ça me plaise ou non je devais me détacher d'elle, ce que je fis... Et ce qui me demanda un énorme effort. Je bondis ensuite sur mes deux pieds pour l'aider à faire de même, la laissant s'appuyer à mon bras, et m'assurant ensuite qu'elle tienne debout. Il fallait nettoyer ce bordel, disait-elle... Effectivement. Gentil de sa part : elle me laissait le merdier sur la table au lieu du vomi partout. Je haussai les épaules, hochant la tête. Je n'allais pas insister pour nettoyer la gerbe partout... Pas parce que ça me dégoûtait, mais parce que si j'avais été dans la même position qu'elle, j'aurais été affreusement honteuse que quelqu'un le fasse à ma place.

Je soulevai donc l'arrière de mon t-shirt, sortant les ailes dans les craquements bizarres habituels. Maintenant, elles sortaient un peu plus vite et ça me faisait moins bizarre. Petit progrès. Rien de significatif mais bon... Par contre, pas d'armure. En fait, j'avais sorti les ailes par flemme. En effet, je me dirigeai vers la table pour me mettre à mi-chemin entre celle-ci et la poubelle... Puis je me mis à planter une aile dans les détritus, pour les ramener vers moi, planter les déchets avec l'autre aile, et mettre le tout à la poubelle. Je pouvais nettoyer tout ça sans devoir faire de trajet ! Héhé, pas bête ! Hop, je restais juste entre les deux et je faisais passer avec ces grands membres de 3m50. Ben tiens, voilà je pourrais me reconvertir dans le nettoyage si je voulais changer de carrière.

Elle se mit alors à parler des problèmes qu'elle avait eus, avec la boulimie, ces stress en tous genres qui la tiraient vers le bas, jusqu'à finir par prendre des drogues en tous genres. Je pouvais comprendre ça. Pas mal de membres du gang avaient tenté tout ce qui était crack, héro, coke, et autres joyeusetés bizarres chimiques, mais j'étais toujours restée assez éloignée de ça... Je savais que j'étais mal, au fond de moi. Pas forcément consciemment mais je le savais. Et donc je savais aussi que si je démarrais ce genre de saloperies, je n'en sortirais probablement jamais et en crèverais.

« J'peux comprendre... J'ai aussi pas mal pris de Marijuana, pour pouvoir dormir. C'était 2 ou 3 joints le soir, sinon je passais mes nuits à pleurer. J'ai arrêté en arrivant ici. A la place je m'entraîne tard jusqu'à ce que je sois totalement crevée. Vu que j'ai plus d'énergie, je peux dormir tranq... »

Je m'interrompis alors, fronçant les sourcils. Décidément... Ne pas pirater cet instant. J'avais du mal à ne pas le faire mais je devais vraiment rester concentrée. Je décidai donc de conclure ce bref ratage d'une manière aussi naturelle que possible, enchaînant directement sur :

« C'est d'la merde ces brioches. »

Hop, comme ça je donnais l'illusion de m'être auto-interrompue pour parler des brioches et j'évitais de foutre le bordel avec mes histoires sans intérêt.  Enfin sans intérêt... Cait' disait être mon amie. Peut-être que ça l'intéresserait... Mais plus tard. Une autre fois. On n'était pas là pour ça.

Et subitement, elle déclara ne pas être quelqu'un de bien... Elle avait massacré des gens, elle était une criminelle, elle avait l'impression d'être utile en aidant les gens à changer. Elle ne voulait pas être une arme mais aider les autres à se relever. Encore une fois je pouvais comprendre mais j'avais tout de même une autre lecture de la situation...

« Je ne vois pas ça comme une mascarade, Cait', juste une vocation différente. Certaines personnes sont flic, d'autres enseignants, d'autres assistants sociaux, et d'autres soldats. Chacun défend les autres de la manière qu'il préfère ou avec laquelle il est le plus confortable. Toi ce serait plus en assistante sociale. Moi ce serait en tant qu'enseignante avant tout. Je pense que c'est en insistant sur l'histoire qu'on apprend aux enfants les erreurs à ne pas faire... Les raccourcis stupides à éviter. Les méthodes qui ne fonctionnent pas. Mais je sais que parfois la violence est inévitable... »

Je soupirai longuement, détournant mon attention des papiers et fixant Cait'.

« Je sais que j'en ai pas l'air avec ma tendance à vouloir devenir plus forte, plus résistante, plus tout ça... Mais j'aime pas l'idée de devoir se fritter. Par contre je sais que parfois c'est ce qu'il faut faire... L'attaque des purificateurs n'aurait pas pu être interrompue avec des jolis mots. Ils ne parlaient pas. Ils ne voulaient pas parler. Ils voulaient déployer leur haine, leur sadisme, leur imbécillité profonde et quasi-irrémédiable, rien d'autre. En se battant, en leur pétant la tronche pour les livrer à la justice, en s'interposant devant des gamins mutants perdus, on limite la haine générée par une telle horreur. Moins de mutants qui meurent, c'est moins d'amis de ces mutants qui se mettent à haïr les humains. Pareil pour l'autre sens... Yggdrasil, qui a été tué ? La Confrérie et ses "idéaux", laisse-moi rire... Comme si des convictions justifiaient ça. Ce ne sont pas des purificateurs qui ont été tués. C'était Robert l'employé de bureau qui rentrait chez lui en banlieue voir sa femme et ses gamins, même si son mariage n'était pas au mieux de sa forme. C'était Alan le pompier qui avait réanimé un type ayant fait un arrêt cardiaque le soir précédent et qui prenait une pause en ville. C'est Spencer l'interne en médecine qui a sauvé la vie de 4 personnes le matin même suite à un accident de bus. C'est Joey, 15 ans, et sa première petit amie Helena. Il a mis 1 mois à trouver le courage de lui demander de sortir avec lui au cinéma, et ce jour-là, au lieu de voir un film qu'ils auraient ignoré vu qu'ils se seraient embrassés non stop... Il l'a vue se faire couper en deux et agoniser lentement, les tripes dehors, devant ses yeux. Joey, un gamin innocent et gentil, détruit, atomisé, traumatisé et transformé en purificateur par la confrérie. »

Je finis par secouer la tête, reprenant mon rangement.

« Je n'aime pas l'idée de devoir se fritter... Mais certaines personnes n'ont pas le niveau intellectuel suffisant pour comprendre quoi que ce soit, pas même les conséquences de leurs actes. Ils deviennent alors des extrémistes idiots et dangereux... Et il y a alors deux choix. Essayer de limiter les dégâts en se battant, ou laisser faire. En voyant un mutant s'interposer, un X-man, pour sauver sa petite copine, au lieu de devenir un gros taré avec un lance-flammes, Joey pourrait devenir un agent du B.A.M., un flic, un pompier, un interne en médecine, un philosophe, je sais pas... autre chose qu'une espèce de fou furieux meurtrier. Car c'est par la souffrance que l'on peut devenir mauvais, ou monstrueux. J'ai appartenu à un gang parce que je souffrais d'une solitude étouffante, alors que je pense être quelqu'un de bien. Tu as fait partie d'un groupe extrêmement dangereux et violent, parce que tu souffrais aussi. Si je veux devenir X-woman, ce n'est pas que pour me battre, tu sais. Moins je le fais mieux je me porte. Mais je suis prête à le faire, car si en me battant je peux épargner des souffrances à des humains et des mutants, alors je suis prête à le faire. Parce qu'en leur épargnant ces souffrances, je ferai en sorte qu'ils n'en infligent pas aux autres. Je contribuerai, à mon échelle, à contrer ce cercle de violence stupide qui anime le monde depuis qu'il existe... Si en m'interposant j'évite des souffrances inutiles à ceux qui sont encore innocents, alors ça en vaut la peine. »

J'avais fini de ranger les saletés sur la table. Et je me rendis subitement compte que j'avais passé un bon moment à parler. Merde.

« 'fin désolée... Je parle trop. C'est juste pour dire, bah... S'il faut se battre pour éviter des souffrances inutiles, je le fais. Et tant que c'est pas nécessaire de se battre... C'est parfait, et ça me convient très bien. »
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeSam 9 Nov - 8:52




Bienvenue dans mon monde
Passe à travers la porte
Laisse tes tranquillisants à la maison
Tu n'as plus besoin d'eux desormais

Et si tu reste un peu
Je pénètrerai ton âme
Je saignerai dans tes rêves
Tu voudras perdre le contrôle

Je pleurerai dans tes yeux
Je vais faire chanter tes visions
J'ouvrirai les cieux éternels
Et monterai tes ailes brisées

Bienvenue dans mon monde

Les mains dans l’évier je m’interromps alors qu’elle commence ses explications, qu’elle explose clairement ce qu’elle ressent de l’idéologie et peu à peu, ses mots me pénètrent. Son argumentation est loin d’être stupide, elle est même d’une clairvoyance extraordinaire et sa foi en ce qu’elle fait  m’apparait enfin dans toute sa nudité, dans toute sa force. C’est plus qu’une découverte, c’est une révélation qui me force à me tourner et de cette leçon, puisque sans le vouloir, c’est ce qu’elle m’administre, j’en tire des évidences douloureuses et violentes sur moi-même au passage. Quand as-tu évolué ainsi, Kaya ? Quand es-tu devenue aussi lucide ? Ou alors sans doute je m’étais fourvoyé sur toi lors de ce premier entretien, tu as toujours été ainsi et tu attendais ton heure, est-ce que ça veut dire que c’est un peu grâce à nous ? Est-ce que la chrysalide devient papillon à l’instar de ton changement physique ?

Je la fixais dans la quasi pénombre de cette cuisine ou j’avais baissé le variateur d’éclairage pour me foudre dans les ombres pour satisfaire à ma pathologie. Mon expression était un mélange de perplexité et d’admiration. Puis elle reprit son ménage me laissant seule dans mes réflexions, comme abandonnée et condamnée à accepter les vérités et les conséquences de mes réflexions. Jusqu’ici aucune élève ne m’avait ébranlée dans mes convictions comme elle venait de le faire mais je voyais déjà, au-delà de son mode de pensée, les travers de son raisonnement et les extrémités dans lesquelles cela allait l’amener, je les voyais parfaitement.

Je me retournais, les bras tendus en appuis contre l’évier, le visage fermé et aveugle face au carrelage blanc du mur du plan de travail.

- Tu vas souffrir. Tu vas souffrir et ça m’est insupportable.

Je secouais la tête en un geste rageur avant de continuer.

- Ce que tu viens de dire, c’est d’une noblesse absolue, je te comprends à présent…Je croyais que tu t’etais blindée au point de ne plus ressentir de sentiments pour les autres : c’est faux. Tu es EXCLUSIVEMENT tournée vers les autres, tu donnes sans te poser de question, tu donnes tout, tu donnes avec exagération, ton cœur est là Kaya Spencer : tu donnes mais tu ne veux pas recevoir de peur d’être si blessée qu’il te sera impossible de donner à nouveau, et là, tu te considéreras comme complètement perdue. Tu entre dans le chemin du sacrifice…et ça je connais.

Je me tournais vers elle dans un brusque accès de colère.

- TU NE PEUX PAS PORTER LE POIDS DU MONDE SUR TES EPAULES !

Je ravalais ma brusquerie dans une profonde inspiration.

- J’ai passé deux ans à fonctionner sur ce mode, ce n’est que le vide qui t’attend, le vide et l’effondrement ! Si Amy et Rachel n’avaient pas été là à l’époque, je me serais suicidée !! tu comprends ! On ne peut pas continuer dans cette voie sans trouver un équilibre…Parce qu’avec ta logique, tu deviendras froide…tu deviendras inaccessible et à force de conspuer le crime tu vas passer à côté d’une qualité de cœur extraordinaire et qui PEUT réellement changer le monde.

J’écartai les bras en un geste d’impuissance.

- Le pardon.

Je laissais passer un silence tout en serrant les dents.

- Donner le pardon, donner cette autre chance. Les gens..ils ne sont pas fait pour rester monstrueux, ils sont dans l’erreur oui, mais je veux croire qu’il y a du bon…qu’il y a du bon et qu’il faut juste le toucher. La redemption, Kaya Spencer, je DOIS croire en ça et il faut y croire. Putain, je ne veux pas que tu deviennes une X Men impitoyable qui résume sa vie entre le « bon » et le « mauvais ». Je t’en supplie, je t‘en supplie ! Il n’y a pas de belle justice sans pardon, sans compréhension.je ne peux pas me résoudre à te voir devenir comme ça parce que je t’aime, petite conne ! Alors si tu dois devenir cette machine froide, ce soldat…Fais ton choix ! fais le MAINTENANT !

Les larmes coulaient, froides et paisibles mais je savais ce que je devais faire, je n’avais plus rien à lui apporter que cela. J’écartais les bras , grand ouvert et j’approchais d’un pas.

- J’ai massacré de plusieurs balles de revolver en plein visage un jeune mec dans un fast food, à même le sol, parce qu’il avait eu l’audace d’appeler les flics. Donne-moi ton pardon, Kaya !

Un nouveau pas.

- J’ai massacré un indic dans une rue en le frappant à coup de batte jusqu’à ce que sa cervelle rependue sur le bitume ressemble à une espèce de bouillie infâme, ça m’a fait même sourire….Donne-moi ton pardon Kaya !

Encore un.

- J’ai assisté silencieuse à un spectacle ou Sinistre autopsiait une jeune enfant de six ans encore vivant sous les yeux de son propre père par vengeance, il m’a ensuite demandé d’exécuter son épouse agenouillée auprès de la table, spectatrice malheureuse. Ce que j’ai fait. Donne-moi ton pardon, Kaya.


Encore un.

- J’ai assassiné 38 personnes en tout, plus ou moins innocentes, il est vrai  et à présent je me souviens de chacun de leur visage, chacun de leurs mots.  Ils me hantent chaque nuit, ils me pèsent chaque seconde sur la conscience. Ils avaient eux aussi une famille, des amis, des espoirs et des rèves…avant qu’ils croisent ma PUTAIN de route. Donne-moi ton pardon Kaya !!

J’étais à présent quasi au contact.

- Je suis l’X Men la plus improbable, la plus torturée et la plus désireuse que jamais personne n’ai à vivre ce qu’elle à vécu et la plus désireuse de n’avoir jamais pu être mise au monde, ce n’est pas de la faiblesse Kaya, c’est du dégout et certains soirs, ça m’étouffe ! Je ne serais JAMAIS à la hauteur de ce que tu vas devenir parce que je suis damnée et que je ne le dois pas, ce n'est que justice que reste ainsi. Est-ce que je mérite ton pardon, Kaya ? Le pardon du monstre que je suis tel que tu le décris, tel que tu le combat ?

D’un revers de la main j’essuyais les larmes.

- Un monstre qui pleure, tu vois…Même les monstres, confreristes, purificateurs, terroristes, ont un cœur qui parfois peut être sauvé. Alors…Accepte moi et pardonnes moi, ou alors…

J’ecartais de nouveau les bras en un geste appelant à l’acolade.

- Ou alors rejette moi et casse toi. Tout s’arrêtera là, ce soir et maintenant je n’ai de toute façon plus rien à t’apprendre, plus rien à te donner que mon amour, mon amitié et ma présence…il ne me reste…que ça.
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeSam 9 Nov - 16:59

Selon elle, j'allais souffrir, et ça lui était insupportable. Comme il m'était insupportable de voir quelqu'un souffrir... Même chaîne de montage, oui. Mais tout le monde souffrait, de diverses manières. Elle ne pourrait pas l'empêcher. C'était une part intégrante de la vie en général, tout le monde avait ses joies et ses souffrances. Moi j'étais destinée à n'avoir droit qu'aux souffrances, ou du moins à une large majorité. Je ne pensais pas cela pour me plaindre ni rien, je m'étais juste plus ou moins faite à l'idée... Cela voulait dire que la rousse devait laisser tomber cette idée. Oui, je ramasserais, dans le futur, et elle ne pourrait rien y faire.

En revanche, son analyse m'étonna. C'était la première fois que quelqu'un me disait cela... Que quelqu'un semblait comprendre. Comprendre pourquoi je pouvais avoir de telles réactions, comprendre pourquoi j'avais si peur des autres, comprendre pourquoi je me forçais à ne pas avoir de sentiments et pourquoi j'essayais de ne pas recevoir... Parce que je craignais ce qu'il se passerait. Je ne pourrais effectivement plus jamais donner, je deviendrais à mon tour un de ces monstres dont j'avais parlé. La souffrance créé les monstres... En rejetant tout le monde je m'empêchais d'être heureuse, mais je limitais aussi les chances que j'avais d'avoir mal.

Elle me cria que je ne pouvais pas porter le poids du monde sur mes épaules... Non, je le savais. J'avais déjà du mal à me porter moi-même... Mais je voulais... Je ne savais pas trop. Sa clairvoyance à mon sujet me déstabilisait. En général, tout le monde s'en foutait de moi, personne ne cherchait à lire entre les lignes, ni à mieux me comprendre, ni rien de ce genre. Le fait que la rousse soit parvenue à me comprendre, avec autant de précision, ça me perturbait sévèrement et je ne savais pas comment réagir, comme souvent ce soir-là.

Selon elle, je risquais de devenir froide, inaccessible, je passerais à côté du pardon. ... du pardon ? Quoi, ça y est, elle était devenue Jésus Christ ou quelque chose de ce genre ? Qu'est-ce-que ça voulait dire, cette mascarade ? Elle craignait que je ne devienne une machine froide. J'étais OBLIGÉE de devenir une machine froide. De me focaliser sur l'objectif... Je ne pouvais pas laisser mes émotions me détruire, bordel ! Elles me DÉTRUIRAIENT TOTALEMENT ! Je me défendais, et je défendais les autres, en étant aussi froide et logique que possible, ni plus ni moins ! Je n'avais aucune vocation à devenir une sorte de prêtresse du pardon !

La rousse écarta alors les bras, d'un coup, se mettant à me raconter ses crimes. Chacun d'eux était absolument ignoble... Et je les vivais alors qu'elle me les racontait. Je les vivais, au sens propre. Je la laissai finir alors qu'elle continuait de me parler de ça, du dégoût qu'elle avait pour ses propres actes, me demandant si elle méritait mon pardon alors qu'elle était presque collée à moi. Même les monstres pouvaient être sauvés, disait-elle... Je pouvais l'accepter, lui pardonner, ou la rejeter et m'en aller. Je soupirai longuement, les yeux fermés, pendant plusieurs secondes. J'avais une expression de douleur au visage et je respirais rapidement. Après quelques instants je rouvris les yeux, fixant le regard de la rousse avec une immense sévérité.

« Je ressens... TOUT... Caitlyn... Les purificateurs... la confrérie... tous ces idiots haïssent sans discrimination par zèle, par "principe", parce qu'ils ont "une cause" et "des convictions"... Moi je les hais parce qu'ils me font souffrir. Pendant des semaines j'ai senti les flammes de Mutant Town me dévorer, chaque fois que je fermais les yeux. Je n'y étais pas, mais c'était comme si. Je me suis mise à la place de chacune des victimes... Celles qui ont eu la tête éclatée à coups de crosse, celles qui se sont retrouvées étouffées et coincées dans des bâtiments enflammés, celles qui ont été couvertes de napalm et allumées vivantes. Après Yggdrasil j'ai aussi été déchiquetée par des créatures sauvages et étouffée par des racines pendant des mois entiers. Je les hais parce que les souffrances de chaque victime sont aussi les miennes. »

Je me collai alors à elle, sans quitter son regard.

« Et je te hais Cait'... Parce que je te vois en train de me tirer dans la tête sans aucune raison, je sens les balles m'éclater le visage une par une... Parce que je sens tes coups de batte me ruiner, me fracturer le crâne alors que tu ricanes... Parce que je suis à la fois cet enfant torturé, son père et sa mère... Ton maître me torture, tu me forces à regarder et tu m'exécutes à la fois. Je suis ces 38 personnes et je vis leur mort, une par une, seconde après seconde. Pour tout ça... JE TE HAIS ! »

J'avais levé la voix d'un seul coup, sans détacher une seule seconde mes yeux des siens. Je repris après moins d'une seconde :

« Mais je t'aimais avant de te haïr. Et la haine... c'est comme la peur, la colère... ce n'est rien d'autre que de l'adrénaline. C'est pour ça, qu'on peut sauter si facilement de l'un à l'autre. C'est comme le désir... C'est facile de convertir sa haine en désir, et je ne te hais pas Caitlyn. Là... je te désire. Je ne veux pas te frapper... Je veux t'arracher tes vêtements, te jeter par terre, t'embrasser, barricader les portes et te faire jouir jusqu'au matin. Transformer ma haine, et ta souffrance, en plaisir à l'état pur. Éliminer ces sentiments négatifs qui nous hantent, de la plus belle manière au monde. »

J'affichai alors un petit sourire triste, haussant une épaule.

« T'en fais pas. J'en ferai rien. Tu as assez de problèmes sans en rajouter une couche... Quant à moi, cette adrénaline sera sortie de mon système d'ici quelques heures. Je te pardonne Caitlyn, parce que je t'aime. Le problème c'est que tu ne te pardonnes pas à toi-même, et je ne pense pas que tu t'aimes beaucoup. Et tu souffriras tant que tu ne seras pas parvenue à faire au moins l'un des deux. Je dirais même que quelque part... Les deux vont de pair, en fait. Tu ne peux pas t'aimer sans te pardonner, ni te pardonner sans t'aimer, finalement... Et ça je ne peux pas le faire à ta place. Ni Amy. Ni Frost. Ni personne. On peut t'aider, par contre. Je le ferai car je refuse que tu te haïsses et que tu souffres encore. Je peux t'aider à voir que tu es devenu quelqu'un de généreux. De compréhensif. D'empathique. »

Mon sourire devint moins triste, subitement.

« Je ne suis pas quelqu'un de très heureux, mais là, je le suis un peu plus. Parce que tu as fait attention à moi, ce que personne n'avait jamais fait. Ce que tu as dit à mon sujet, à l'instant... ça me prouve que tu t'es vraiment intéressée à moi, que tu m'aimes. C'est la première fois que ça m'arrive, et si je ne suis pas subitement devenue joyeuse, je suis un peu plus heureuse que je ne l'étais il y a 10 minutes. Parce que maintenant, je sais que quelqu'un peut m'aimer, ce dont je doutais encore hier. J'ai un peu d'espoir, à présent. C'est ce que tu es. C'est pour ça que tu peux et dois t'aimer. Parce que tu ne répands plus de souffrance... Au contraire, tu fais germer de l'espoir là où il avait disparu depuis des années. »

Je me penchai finalement un peu vers elle, pour lui déposer un baiser -on ne peut plus chaste- sur la joue.

« Merci. »
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeSam 9 Nov - 21:07

JE TE HAIS !

La charge émotionnelle était terrible, son expression du visage trahissais la véracité de ses dires, les voilà les sentiments, les voilà jaillissant à l’état brut, oh oui tu les ressens à présent…tu les as toujours ressentie n’est-ce pas ? Tu les opprimes parce que justement, tu les sentais trop en profondeur et cette peau métallique qui te recouvre à présent ne saurait les étouffer eux, ni même les camoufler à mes yeux, mon regard est bien trop acéré pour cela. En attendant, j’ai déclenché ta tempête et je vais la gérer, te voilà plus nue que je le voudrais, tu es belle Kaya, tu n’as jamais été plus belle que dans cette tempête. Déteste moi, rends-moi cette haine que je te donne, rends toi enfin vibrante et vivante et donne-moi l’absolution par le verbe, fut il cinglant, fut-il brisant et douloureux comme les écorchures de l’âme.

« C'est comme le désir... C'est facile de convertir sa haine en désir, et je ne te hais pas Caitlyn. Là... je te désire. Je ne veux pas te frapper... Je veux t'arracher tes vêtements, te jeter par terre, t'embrasser, barricader les portes et te faire jouir jusqu'au matin. Transformer ma haine, et ta souffrance, en plaisir à l'état pur. Éliminer ces sentiments négatifs qui nous hantent, de la plus belle manière au monde. »

Mes yeux s’agrandissent et je bats rapidement des cils, ça je ne l’ai pas vu arriver. Je n’ai pas de mouvement de recul mais une sorte d’inquiétude sourde qui tremble dans mes veines. Je connais ce sentiment de désir et je suis assez d’accord avec cette vision de s’enivre dans le plaisir physique pour convertir la souffrance ou le vide : il fut une époque de maraudeuse ou je l’ai fait, ce mécanisme, je le connais parfaitement, mais il ne lui a jamais été adressé, il ne l’a jamais été et ne saurait l’être. Je ne sais pas quoi faire de ça, je ne suis pas blessée juste…troublée dans le sens ou de mémoire ;..jamais je n’ai ouvertement entendu quelqu’un me faire une telle proposition à part celle qui partage ma vie. Je ne m’aime pas physiquement, je pense qu’il est improbable que je puisse plaire à d’autre, c’est juste inconcevable, je n’ai rien pour provoquer le désir…sérieux !

Il faudra que je mette les choses à plat de ce coté-là, parce que je vois à son sourire que l’idée de me renverser sur la table de la cuisine lui aurait beaucoup plus. Physiquement, c’est tout à fait mon type, autant être sincère mais je place la fidélité au dessus de toute chose, le sexe n’a d’intérêt que parce qu’il est fait avec une femme qui me complète et je ne suis pas née lesbienne, mon cœur me l’a fait devenir. Les sentiments d’abords, toujours, et je suis très au clair avec ce que je ressens pour Kaya Spencer.

Elle met des mots sur des choses que je sais déjà, oui je ne peux pas m’aimer sans me pardonner. Mais je n’y arriverai sans doute jamais, je suis faite ainsi. Je n’y peux pas grand-chose. Je sens que j’ai fait bouger les lignes, j’en suis heureuse, pour la première fois, ce soir, je sens une pointe de chaleur dans le vide qui m’habite. Si j’ai semé l’espoir alors…alors oui , tout ça en vaut la peine, toutes les souffrances, toutes les peines du monde…juste pour ramener ce sourire sur ses lèvres et lui donner une lueur d’espoir. Oui , ca vaut tous mes combats.
Ce chaste baiser…quelle force ! Quelle force elle me donne. Je place mes mains sur ses épaules et je lui incline la tête pour lui déposer un baiser sur le front me hissant sur la pointe des pieds.

- Je ne sais pas parfois pourquoi je tombe, mais par contre je sais toujours pourquoi je me relève. Je vais me relever et me battre pour qu’un jour tu sois heureuse complètement. Si tu n’y crois pas alors j’y croirais pour deux. Ca ne sert à rien de défendre le rêve de Xavier si toi-même tu t’interdis de le vivre, chaque mutant y a droit, chacun d’entre nous et ceux qui comme toi ont le cœur à vif encore plus que les autres. C’est pour toi, pour Kaede, pour Rachel, pour Jubilée, Pour Amy, pour l’Institut que je me bats ! Merci à toi de m’avoir juste rappeler cette chose là.

Je m’efforce de sourire, essuyant mes larmes avant de reculer d’un pas.

- Tu m’as fait flipper avec ton histoire de sexe. Mais tu sais, ta vision se serait heurtée à deux problèmes : sans mon consentement, c’est un viol. Et consentement, c’est no way et ce qui m’aurait obligé à te « refroidir » sensiblement. Et même si t’es hyper sexy, je n’ai d’yeux que pour celle qui m’attend là haut en se rongeant les sangs, ce n’est pas pour rien que je l’ai épousée…Mais foi de Cait’, je vais te trouver un gentil mec ou une petite nana avant un an !! Sinon je me teint en brune.

Mon regard se porte vers la porte de la cuisine.

- Il faut que je lui parle…Ce soir, j’ai assez de force pour le faire. Ca je te le dois. Mais je te préviens, si ca ne va pas, toi t’as intérêt à m’en parler aussi. Mon amitié n’est pas à sens unique, jamais.

Tu fais partie de ma vie maintenant Kaya Spencer, fois toi ca dans ton crane de piaf !


Je me dirigeais vers la porte avec un pas décidé et la mine grave avant de ralentir.

- On s’voit d’main pour papoter ? c’est pas une question en fait…ok ?

Une idée me passa par la tête avant de sortir, j’esquissais un sourire gêné avec une pointe de rougeur sur les joues.

- Heu..c’est heu..désire tout ça…c’est parce que tu me trouves jolie, en vrai, ou c’est juste…bah…n’importe qui parce que ca te travaille…j’dis ça car… euh.. On m’a jamais dit ..ben…ado personne n’a..hum…non mais laisse tomber en fait. J’suis naze, j’dis des conneries.

Ah ça, effectivement, mon talon d’Achille, qu’on puisse me complimenter sur ma petite personne, chose qui ne m’était jamais arrivé avant réduisant l’image que j’avais de moi à un ignoble steak de la mer. Fin, l’espoir fait vivre !
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Kaya Spencer
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MessageSujet: Re: Veiller Tard ( Pv Kaya)   Veiller Tard ( Pv Kaya) Icon_minitimeSam 9 Nov - 22:08

Je baissai un peu la tête quand elle tenta d'atteindre mon front, me laissant faire. Elle disais que je devais me donner une chance de vivre le rêve de Xavier... Mon rêve. En fait je ne savais pas trop quel était vraiment mon rêve, pour tout avouer. Je venais de faire un pas en avant assez conséquent, mais malgré celui-ci je restais quelqu'un qui avait peur de s'ouvrir. Et je restais persuadée que je crèverais seule. C'était pour moi une évidence... Mais elle disait autre chose qui m'inquiétait : elle se battait pour Kaede, pour Rachel, pour Jubilee, pour Amy, pour l'Institut... Ouais, et euh, à part ça ?

« Bats-toi déjà pour toi, va, et vois le reste après pour une fois. »

La rousse recula alors un peu, avant de me faire part de son inquiétude quant à ces histoires de sexe, m'expliquant que ce n'était pas possible, et tout ça. Je le savais pertinemment, elle ne me disait rien de nouveau en fait. Mais quand elle conclut en disant qu'elle me trouverait quelqu'un en un an, sous peine de se teindre en brune, je ne pus m'empêcher de secouer un peu la tête avec un sourire mi-amusé mi-triste. Je savais qu'elle échouerait. Je n'intéresserais jamais personne, du moins, pas à ce niveau-là. Me faire des idées à ce niveau ne serait que m'auto-torturer pour rien. Je ne réagis en tout cas pas et la laissai se diriger vers la porte.

Elle avait la force de parler à Amy, c'était donc ça de réussi. J'espérais qu'elle parvienne à quelque chose avec ça... Qu'elle aille mieux après, au moins. Que sa femme ferait preuve d'empathie. J'ignorais comment réagirait miss de Lauro, en fait. Je ne la connaissais quasiment pas, juste par notre brève rencontre qui avait assez mal fini. Je n'étais pas télépathe de toutes façons, et je ne pouvais donc pas deviner ce genre de trucs. Pour le coup, c'était désormais hors de mon contrôle et même si ça ne me plaisait pas, je devrais faire avec. Cait' ajouta ensuite que je devais lui en parler aussi si ça n'allait pas, son amitié n'étant pas à sens unique...

J'avais parlé plus que prévu, ce soir. Je m'étais jurée de ne pas pirater cet instant, de ne la laisser parler qu'elle et elle seule et malgré ça... J'avais encore tout pourri et tenu le crachoir. Je faisais partie de sa vie, peut-être... Peut-être en étais-je une partie un peu trop envahissante.  Je ne savais pas. C'était déjà un progrès : avant, j'aurais été persuadée que j'étais un élément nocif, alors que maintenant je n'étais pas décidée. C'était peu mais c'était déjà ça. Elle finit, une fois devant la porte, par me dire qu'on se verrait le lendemain. Je hochai la tête avec un sourire, puis me dirigeai vers le sac où j'avais ma bouffe.

Je m'interrompis toutefois, alors qu'elle affichait une mine gênée et me parla de ces histoires de désir et tout, vu qu'elle n'avait jamais été très "demandée" par tout le monde. Je ne pus m'empêcher de rire un peu, haussant les épaules.

« Tu sais, moi non plus personne ne s'intéressait à moi... 'fin même maintenant, mais bref. Le fait est que oui, tu es jolie Cait'. Et dans 1 an, quand tu seras brune, tu seras sûrement très bien aussi t'en fais pas ! »

Je repris alors ma route avec une mine amusée, puis me dirigeai ensuite vers les feux pour faire chauffer une poêle et griller rapidement la viande. Je ne savais pas trop que penser de cette soirée... Après avoir mangé et dormi ça irait sûrement mieux, de toutes façons. Ce n'était pas le moment de me poser des questions, à chaud, comme ça... Alors qu'elle partait, je lui lançai finalement :

« On reparlera de ça après avoir dormi demain. J'espère que ça ira avec Amy, et s'il y a un souci tu sais où je suis, ok ? »

Restait à espérer que tout irait bien, maintenant... J'entrais dans un monde d'incertitudes qui me déplaisait, mais d'une certaine manière, c'était encourageant aussi. Je ne savais pas quoi en penser... Ouais. Manger et dormir, ça irait mieux après.
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