Nobody's Halloween {Amy, Caitlyn, Kaede, Kaya, Rachel}

- Te force pas à boire, Rachel, surtout si tu n’aimes pas.

C’était pas réellement une question d’aimer, pour le coup, c’était plus… comment dire ? Y’avait un goût de limonade, elle aimait la limonade, moins que le coca mais ce n’était pas là la question. Y’avait des fruits rouges, aussi, surement, considérant la tête du truc, et elle aimait la plupart des fruits rouges. Y’avait un autre truc qu’elle ne connaissait pas, et qui n’était pas forcément mauvais non-plus, juste que… c’était nouveau, et c’était brulant. A petites gorgées, cela passerait surement mieux, mais à « culs sec », elle en finissait plus accrochée au plan du bar que Kaede essayant de faire tenir un soutif de Silent sur sa poitrine. Et plus rouge que Silent la surprenant dans cet acte, d’ailleurs, même si cela ne devait pas se voir avec son maquillage. Heureusement, la chose qui sauvait tout (sauf sa dignité, m’enfin elle n’avait pas de telle considération), le Phénix avait apprit par le passé à faire la technique du petit chien, et à défaut de l’utiliser pour l’accouchement, elle l’utilisa pour essayer de faire passer les effets (immédiats) de l’alcool.

- Héééé HOOOO ! SŒUR ! C’ETAIT MON VERRE !!!! DÉJÀ QUE JE VAIS ME FINIR LA SOIRÉE AU PERRIER CITRON, TU VAS PAS EN PLUS ME SIFFLER MON PRÉCIEUX.

Et aller, elle faisait ce qu’on lui disait pleine de bonne volonté, et elle se faisait engueuler ! C’était trop’injuste ! Surtout que bon, elle avait réussit qu’un verre et demi, et pis qu’il fallait le détruire, le Précieux !

« Ohhhlala, ma pauvre choupette ! Mais qu'est-ce-que tu nous as encore fait ! » déclara Kaya sans attendre, avant de la prendre dans ses bras un instant, lui indiquant de respirer alors que Rachel buggait sur le « choupette », ne voyant pas en quoi elle correspondait à la définition.

- De 1 ! un 21 shots ça se fait avec de la Tequilla
De 2, c’est 21 PETITS VERRES comme ceux-là bas, avec des verres comme ça tu vas finir torcher plus rapidement que Kaede va perdre sa virginité si elle va faire un tour aux toilettes des hommes !!! Vous n’êtes pas sortables, vous devriez avoir honte ! Kaya ! Je suis certaine que c’est de ta faute ! ADULTE et RESPONSABLE ! J’l’ai toujours dit moi !

STOP ! Trop de choses trop rapidement ! D’abord, ce cramer. Ensuite, respirer doucement et ne pas faire de gestes brusques (respirer, elle le faisait déjà, mais pas doucement il était vrai, quant aux gestes brusques, elle était trop accrochée au bar pour faire d’autres gestes, donc la principale difficulté restait le premier point). Après, prendre en considération la différence de taille des verres (parce que c’était bien connu, c’était la taille qui comptait) et la différence entre les alcools (parce qu’on ne pouvait pas répondre à la question « Té-qui-là ? » par « Irish Redhead » [NdlA : je me prépare psychologiquement à la jouer ivre, désolé du niveau oo]). Enfin, elle devrait leur répondre !

- Mais… non, Kaede perdra pas sa virginité… l’va tous les castrer avant, enchaina-t-elle après plusieurs longues secondes, et avec une conviction modérée par le « feu intérieur », alors que tout le monde était déjà retourné à ses occupations.

Pas de solidarité avec les victimes de l’alcool ? Et celles de l’Inexpérience ? De Caitlyn ? Maieuh !

Pis Kaya qui voulait l’achever, en plus ! Aller, hop, elle avait fait une connerie, alors elle était limitée au pain et à l’eau, comme en prison, alors qu’un magnifique buffet plein d’amuse-gueules lui tendait les bras, et qu’il y avait un barbecue dans la soirée. C’était vraiment trop’injuste.

« L'objectif c'est de boire beaucoup mais euh… Sans te faire vomir non plus hein. Comme ça, au lieu que l'alcool soit absorbé, tu vas le pisser. C'est pas super classe mais c'est mieux que d'être totalement bourrée à 7h du soir. Le pain aussi va absorber un peu. Bon, après… 'faut pas espérer un miracle, cette "technique" à la con va aider un peu, mais c'est pas miraculeux non plus. Ça ira ? »

Rachel buvait cela comme de l’eau, tout du moins essayait, et ne le considérait pas différemment des boissons habituelles. Pour elle, c’était si on en prenait trop que cela faisait vomir, comme lorsqu’on mangeait trop, cependant, partant du principe que certains réussissaient à s’envoyer 21 verres comme elle en avait devant elle, le Phénix n’avait pas pensé que ce soit trop. Du coup, cela l’était ou pas ? Elle voulait savoir, histoire d’être consciente de si elle allait passer sa première fête la tête dans les chiottes, chose qui aurait été VRAIMENT trop’injuste.

- Ouais-ouais, ça ira. J’suis le Phénix, l’alcool peut pas test, répondit-elle avec une conviction grandissante, mais toujours pas supérieure à la moyenne. Mais j’suis vraiment limitée au pain et à l’eau ? La viande peut pas absorber un peu ?

Elle allait faire la tronche si elle était limitée dans ce qu’elle pouvait bouffer, mais cela lui apprendrait à… à quoi d’ailleurs ? Elle avait faite une connerie en écoutant Caitlyn et s’était faite engueuler par Caitlyn alors qu’il n’y avait pas son nom sur le verre, puis Kaya s’était faite engueuler parce que c’était de sa faute (quoi, c’était une excellente question), et du coup, solidarité inter-engueulées, Kaya l’avait condamnée au pain et à l’eau, s’intéressant au verre suscité qui n’avait toujours pas de nom dessus, après avoir mandatée Kaede pour aller chercher la punition et… et puis zut !

A mesure que le temps passait, la cohérence diminuait, même si aux yeux du Phénix, elle était parfaitement logique et dans son droit.

- Pis je ne suis pas une choupette d’abord, ronchonna-t-elle en finissant par quitter son bar pour aller s’affaler sur la banquette la plus proche.

Laissant l’alcool monter sans réellement en être consciente, Rachel mit un certain temps avant de reprendre la parole, espérant que Kaya viendrait l’écouter, même si elle pouvait parfaitement râler toute seule, les propos suivants leur cheminement « logique ».

- Pis oui, j’suis fainéante, mais j’suis pas en vie commune avec un ordi… Et j’le vénère pas, j’sais qu’y’ pas d’Dieu même si je pige parfaitement que des gens aient besoin de croire en quelque chose ; tant qu’ils’emmerdent pas les autres avec, c’est bien, m’enfin entre ceux qui toquent à la porte pour spoiler la fin du monde et ceux qui vendent la vie éternelle à prix Low-caust, faudrait p’être qu’ils se calment un peu. Et j’parle pas d’ceux qui vénèrent un mec qui marche sur l’eau et crament sorcières et mutants parce qu’ils peuvent en faire d’même, surtout quant ledit gus leur a parlé de paix et d’amour entre les peuples.

- Ah, pis je ne reste pas terrée dans un terrier, même que je passe aussi souvent par la fenêtre que par la porte ! Oui, c’est en étage, m’enfin m’en fout, c’est pas dangereux pour moi, du coup, je vais… je fais qu’est-ce que je veux. Ça n’emmerde personne, et j’emmerde les autres.

- Pis si j’parle pas beaucoup, je suis pas dans la gestuelle, n’abord, poursuivit-elle avant de conclure en croisant les bras et en gonflant les joues.  Pis… voilà quoi.

Lorsque Kaede lui apporta sa piètre pitance, Rachel voulut la prendre dans ses bras, mais ladite jeune femme apportant ladite pitance à Kaya, la troisième tendit les bras comme une cruche et regarda sa protégée passer et la trahir honteusement, la faisant retourner à sa bouderie. On voulait pas lui donner ? Bah elle n’accepterait pas qu’on lui donne, comme cela elle serait contrariante sans l’être, na !

- J’peux avoir du pâté ou du foie gras sur le pain ? J’peux avoir du sirop dans l’eau ? J’peux…

Oh, elle trouverait des excuses pendant un bon moment, elle avait du savoir faire, Frost l’ayant obligée à manger du poisson durant son enfance, pour la rendre « moins conne », chose qui était à double tranchant d’ailleurs, et Rachel ayant inventée un grand nombre d’alternatives pour ne pas avoir à le faire. Dans le cas présent, la baguette c’était mieux que le pain de mie tandis que le pain complet c’était pas bon, et celui au raisin si (sachant qu’elle dépiauterait le truc pour manger d’abord les raisins et ensuite le pain, avec sa propreté habituelle). Le pâté c’était une bonne chose, mais elle préférait le porc au canard, parce que c’était comme ça, elle préférait la viande rouge à la viande blanche, même s’il n’y avait pas de viande sur le coup, c’était une question de principe. Pis, bon, sa vue commença à être trouble, alors fallait pas essayer de l’arnaquer, elle avait plus d’un tour dans son sac, hein ? Et puis… voilà quoi !

P.S. : elle boudait Kaede aussi, qui ne savait pas faire dans l’humanitaire ; quel mauvais Phénix ! Bon, Rachel n’avait jamais fait dans l’humanitaire non plus, mais c’était pas une raison.

Bon, visiblement, la méthode diplomatique, « gentille », n’est pas la bonne, elle n’est pas appréciée en tout cas. D’un autre côté, je ne vois pas pourquoi j’aurai fait une scène, et je préfère éviter d’en faire une. On dit souvent que les disputes sont nécessaires dans un couple, avec Caitlyn on ne se dispute pas, on se dit les choses et cela a tendance à faire assez de mal comme ça pour en rajouter ; de plus, je ne cacherai pas que je crains mes colères, et qu’à défaut de pouvoir lever la main sur elle, tout Berserker que je sois, je pourrais avoir des mots regrettables. Du fait, j’évite au maximum les disputes et les mots plus hauts que les autres, parfaitement consciente que les personnes les plus calmes ont les pires colères.

Mais je dois avouer qu’à la voir se teinter de honte, je sais que j’ai touché juste, et qu’elle n’apprécie pas. Je sape son autorité auprès de qui ? De nos amis ? D’inconnus ? Quelle importance ? Nos amis nous connaissent et les inconnus s’en moquent, ils se feront une idée quant on leur parlera, si cela arrive. Alors oui, je demander cela en prenant par les sentiments ça fait peut-être ringard, mais c’est ainsi, je ne vais pas lui donner un ordre, ce serait encore pire, non ? J’en sais rien, pour le coup, je constate juste, confiante dans le fait que ce ne soit pas ma marque d’affection qui la met si mal à l’aise, elle qui a été la première à l’assumer au sein de l’Institut.

Fâchée, vexée même, qu’aurai-je put faire d’autre ? Comment aurai-je put formuler cela pour que ça passe mieux ? En interdisant tout simplement ? Ce n’est pas mon intention, ni même ce que j’ai fait, je me retrouve simplement avec une réaction en chaine alors qu’elle se monte le bourrichon toute seule, et réagit comme une enfant. En temps normal, cela me ferait sourire de tendresse, mais là, non.

- Humm pfff… grmmbl… légende… tout ca que je me met minable… même pas vrai… j’sais m’modérer moi… c’tait pour rire… et puis d’abord, c’est même pas moi qui ai commencé… m’Kaya… elle m’provoque… grmmmbl…

La règle de base de la surenchère est d’avoir du répondant en face, sinon on ne surenchérie sur rien, mais Kaya n’a pas commencée, elle a juste donnée la réplique ; j’aime ta mauvaise foi, puce, mais je reste la plus experte dans le domaine. Quant à savoir te modérer, oui, je le sais, c’est pour cela que je te demande de le faire. Et « c’tait pour rire », je me contenterai de penser que tu mens toujours aussi mal, Caitlyn, même vexée.

Je te lâche et te laisse engueuler tout le monde pour passer ta frustration, elles ne t’en voudront pas de toute façon, l’une parce qu’elle est trop occuper à morfler, l’autre parce qu’elle essaie de l’aider et de continuer de surenchérir. Quant à Kaede, j’espère bien qu’elle les castrera plutôt que de perdre sa virginité à cause de l’alcool ! De toute façon, elle doit trouver un plan cul pour Kaya, pas pour elle-même, et si cela merde, j’ai déjà la responsable.

- Bon… ben moi… je vais visiter. Na !

Je la laisse faire avec mon verre à la main, la regardant s’en aller visiter l’extérieur et surement le buffer, m’inquiétant un instant d’avec déclenchée une crise de boulimie, même mineure. On est venue ici pour se changer les idées, si je commets des impairs suffisamment grands pour qu’elle se refoute mal, je crois que je ferais mieux de la laisser se défoncer et de ramasser les morceaux après. Est-ce égoïste que de lui demander de faire attention à elle ? Aux autres, je veux bien, même si je dois avouer en avoir mare de passer derrière les gens pour réparer leurs conneries, mais à elle-même ? Est-ce égoïste de vouloir qu’elle tienne ses promesses ?

Ah, Daniel, si vous voyez ce qui est advenu. Qu’en penseriez-vous ? Quels seraient vos avis, vos conseils ? Votre nom signifie « Jugement de Dieu » ou « Dieu m’a Jugé », dans un cas comme dans l’autre, votre jugement était juste, et surtout, votre soutien était précieux. Silencieux sauf quant on avait besoin de vos paroles, présent en retrait et impliqué quoi qu’il en coûte, c’est grâce à vous qu’on en est là, avec Caitlyn. Vous n’êtes plus ici pour le voir, mais je vous promets que j’arrive à être très pertinente en discutant de la condition et de la communauté mutante, que je me refuse à nommer Mutanité contrairement à vous, avec un simple verre de jus d’ananas à la main. J’ignore pourquoi vous avez choisit ce fruit, ce jour là, mais j’y attache une certaine importance, depuis. Je bois à votre mémoire, Daniel, vous qui commenciez à me donner plus qu’une amitié, enfin c’est ainsi que je l’ai vécu. J’aurai aimé un jour vous dire que ma mère aussi s’appelait Danielle, Daniella plus exactement, je pense que cela vous aurait fait rire, mais plus que tout, cela aurait témoigné d’une chose que je ne reconnaitrai jamais. Vous avez été ce qui s’est le plus rapproché d’une figure paternelle, et aujourd’hui vous êtes mort. Caitlyn vous a gardé son bouquet pour le mariage, moi je vous garde dans ma mémoire, puisque c’est là où finissent toutes les personnes que nous aimons, et que c’est le seul moyen de les aimer à jamais. A votre vie, à votre bienveillance, à vous-même, merci, Daniel Hopes.

Mon verre à moitié plein revient au niveau de mon ventre alors que le DJ commence à mettre ses CD, et si les Spice Girls m’avaient agressée, c’était une meilleure agression que ce qui suivit.


The Party’s Just Begun ? T’auras put trouver un moyen plus fin de lancée le truc, Neassa. M’enfin, voilà qui est fait, au moins. Nous sommes sur la ligne de départ, avec une qui fait la tête, une qui commence déjà à expérimenter l’ivresse, une qui accomplit les missions qu’on lui donne et la dernière qui donne lesdites missions à la troisième et essaie d’aider la seconde.

- Je m’absente dix minutes, et Harley Quinn est déjà en train de retourner à Arkham ? Rassure-moi, vous savez ce qu’il lui arrive lorsqu’elle se bourre ?

Neassa arrive à mon côté alors que je regarde à distance la scène qui se déroule à l’autre bout de la pièce.

- Visiblement, elle ronchonne, elle disserte, elle boude, elle se comporte comme une gosse et re-boude.

- Quelle analyse comportementale ! Moche qu’elle se mette comme ça d’entrée de jeu. Elle a but quoi ?

- Deux Irish Redhead, si ça t’évoque quelque chose. En verre de 25.

- Le but c’est qu’elle ait la mémoire qui se couche avec le soleil ? Comme ton pote dont je retiens jamais le nom ? Et sinon, ta femme, l’est prête à chanter ?

- Je lui ai demandé d’y aller molo.

- Xavier me flingue l’une de mes deux vedettes et tu interdis la boisson à l’autre, bande de rabat-joies. Remarque, j’ai une autre rousse qui devrait pouvoir faire le début de soirée, vu comment vous l’avez chargée. C’est Get Lucky sa chanson, non ?

- Me regarde pas comme ça, je déconne. Enfin, elle risque de faire le début de soirée, mais je ne vais pas l’encourager, t’inquiète pas. N’empêche, avoir l’incarnation de la vie et de la mort à travers l’univers pintée dans son salon, j’crois que je le marquerai dans ma biographie… ou en guise d’épitaphe si elle aime pas la vanne.

Je la regarde s’avancer vers les trois et leur proposer son aide avec un petit sourire amusé, mes craintes quant à ce que cela dérape moindre qu’au début. M’enfin, il est temps pour moi de surveiller mon aimée plus que de l’ouïe, je crois qu’on lui tourne autour…

Nathanael Fisher

« Alors… euh… pour la gestuelle, ben… c't'à dire que… ben j'ai rien pigé. Sinon pour le pain et l'eau nan, tu peux manger ce que tu veux. Il faut juste que tu manges un peu de pain maintenant et que tu boives un peu d'eau maintenant pour faire passer l'alcool, mais après je m'en fous tu bouffes ce qui te chante. »

La punition serait de courte durée, bien. Enfin, heureusement ! Sinon, le Phénix allait aller se plaindre à Caitlyn, na ! Elle lui apporterait des preuves que tout était de la faute à Kaya, en plus. Kaya qui ne comprenait rien, d’ailleurs. C’était de sa faute si elle ne comprenait rien, un chef d’accusation de plus. Entre une qui allait être condamnée pour adultère et irresponsabilité, et l’autre pour trahison et snobisme, l’équipe KK (Kaya-Kaede) n’allait pas faire long feu, parole d’oiseau qui lui en faisait long (de feu).

- Et voila je l'aihééé… heuuh, ça tourne un peu.

Non, Rachel était contre, et c’était pas sa doublure bas de gamme/haut de poitrine qui allait la contredire ! Doublure qui vint la squatter, en plus ; si ça ce n’était pas du fanatisme ! Kaede faisait tout comme elle, la couleur de cheveux, les expériences chez des gens louches, le comportement enfantin, la tenue de déguisement, elle allait surement finir par vouloir devenir X-Men aussi !

Affalée sur le canapé, le Phénix, le VRAI, faisait la moue, mais il y avait une odeur qui la titillait chez sa protégée/fan/amie. Cependant, avant d’en découvrir plus sur cela, il y avait encore quelques minutes à attendre, car Kaya la trahit également lâchement, alors qu’elle s’investissait du mieux qu’elle pouvait dans le pétage de noix modèle enfant de huit ans choix de son premier repas de fête (qui était le plus important de tous puisque le premier, avant le suivant tout du moins), la refourguant à Nobody comme une merde, pour aller reformer l’équipe KK et s’occupée de l’autre traitresse. Kaya était solidaire avec tout le monde, en fait : Rachel par solidarité inter-engueulées, Kaede par solidarité inter-traitresse, Amy par solidarité inter-sobres, Caitlyn par solidarité inter-tyran…

« Toi, t'as bu un truc qui n'était pas de l'eau, hein ? »

Vrai ? Voilà qui était intéressant !

« C'est pas grave, mais tu te rappelles bien, hein ? Juste UN PEU, sinon après tu vas finir toute explosée comme Rachel à refuser de manger et à raconter des histoires bizarres. »

- Elle c’est pas grave et moi om’fout au pain et à l’eau, c’est vraiment trop’injuste, bougonna-t-elle en regarda Nobody.

- Non mais Kaede, c’était pas autant et c’était moins fort. Mais si tu veux goûter ce qu’elle a but, faut d’abord éponger avec le pain et l’eau, d’accord ?

- Non, y’a plus simple, répliqua Rachel en se tournant vers la Cornue suscitée, toujours assise à son côté. P’tite Cornue, tu peux me rendre un service ?

A peine cette dernière aurait-elle répondue, ou simplement tournée la tête vers elle, que le Phénix lui enverrait une main aussi adroite que possible derrière la tête pour approcher cette dernière de la sienne, visant tant bien que mal les lèvres de son amie pour y poser les siennes, et essayer de récupérer avec la langue le goût de la boisson suscitée. Cela lui prit plus d'une quinzaine de secondes, alors qu’elle continuait sa recherche gustative d’une façon aussi méthodique qu’à son habitude (un gros bordel, donc), essayant de passer partout comme quant elle se lavait les dents, avant qu’elle n’abandonne, relâchant sa prisonnière, déçue de cette nouvelle trahison ; alors comme ça on en gardait pas pour les copines ?

S’adossant à nouveau, alors que Kaya revenait, Rachel fixa Nobody, le quignon de pain et la bouteille d’eau de source qu’elle tenait, se moquant complètement de son air ahurit.

- Bon, d’accord, bonne le pain, conclut-elle en tendant les mains, trouvant enfin une personne qui ne la trahit pas, surement parce qu'elle était trop interdite pour le faire.

La miche fut enfilée rapidement, avec une grande mastication nerveuse, puis Rachel vida la moitié de la bouteille, d’une traite, prenant attention de ne pas s’en foutre partout cette fois. Pour sure, elle allait pisser, par forcément de l’alcool, mais elle allait pisser. Ecoutant Kaya parler, le Phénix ne vit pas en quoi c’était plus facile de faire des bêtises, mais fut entièrement outrée du fait que se fut à Kaede et non à Kaede ET elle que leur « amie » proposât de gouter. D’ailleurs, quant cette dernière congédia Nobody à quoi de « au pire, elle finira au stand plus vite que prévu », Rachel se releva pour manifester son mécontentement.

- Ah ouais ? Bah je vais y aller dès maintenant, au stand !

Et hop, le Phénix se barrait à marche forcée dans une direction à peu près droite, cherchant la lumière qui n’indiquait pas le bout du tunnel, mais l’extérieur, et tout ce qui s’y trouvait.

- Je préfère m’en aller que d’entendre cela que d’être sourde, déclara le plus grand oiseau de l’univers qui, comme tout les oiseaux, ne vit pas la vitre.

Insensible au ridicule que de se manger une chose qu’elle était parfaitement consciente d’être là mais où elle n’avait rectifiée la trajectoire à temps pour l’esquiver, Rachel se dépoussiéra avec une classe qu’elle espérait digne d’Exodus mais qui ressemblait plus à celle de James Tucker avec la tête de Justin Bieber, et franchit le seuil, constatant qu’elle ne l’avait raté que de peu.

- Même pas mal, tout en métal, répliqua-t-elle, fière de sa constatation précédente (et du fait que son bouclier tienne encore), alors qu’elle s’avançait sur la terrasse.

Son premier objectif était simple : trouver à bouffer. Le buffet étant droit devant, cela ne devrait pas être trop difficile. Son second objectif était était déjà plus compliqué : trouver la boisson de Kaede. Aux grands maux les grands remèdes, ainsi le Phénix prit parti de prendre une gorgée de chaque verre ou chaque bouteille trainant par là et n’ayant pas de propriétaire visible au premier coup d’œil ; ainsi, elle serait sure de trouver la boisson de la Cornue, et comme grâce au pain et à l’eau, elle allait pouvoir à nouveau boire de l’alcool, il n'y avait aucun risque. Let’s play !

Caitlyn considère qu’en tant que lesbienne, nous avons un « sixième sen », un instinct, qui permet de repérer les autres lesbiennes. Personnellement, je n’y crois pas. Je pense que nous sommes capables, à divers degré, de percevoir les signes d’attirance de nos consœurs, comme la plupart des gens sont capables de le faire, de façon instinctive. Après, à défaut d’avoir de l’instinct, je suis capable de faire ses choses rationnellement, parce que c’est une capacité naturelle possédée par 0,25% de la population tout d’abord, puis parce que j’ai passée une partie de mon adolescence à l’entrainer ensuite, et parce que ma mutation a améliorée mes capacités cognitives enfin. Des sens améliorés, pour percevoir la concurrence, cela aide. Mais du territorialisme aussi. Et à écouter sa conversation, je dois avouer avoir une montée de territorialisme…

- …Et bien… Vous avez une descente impressionnante

- …Ma descente est interdite pour la soirée… – quelle mauvaise foi ! – Et puis j’ai survécu à Gipsy.

- C’est un type de cocktail ?

- Non, une araignée.

Oui, une araignée morte pour la bonne cause, embavouillée dans ma chevelure. Une minute de silence s’il vous plait, avant qu’une connerie soit dite.

- J’ai failli m’étouffer avec une araignée une fois… – je me souviens, c’était la première fois que je te voyais nue, la première fois que j’avais une fille nue sur moi, et la première fois qu’elle se faisait prendre par derrière pour un mouvement de secourisme… sans commentaires – Mais ce n’était pas voulu hein ! J’l’avais pas au plafond l’araignée ! C’est un concours de circonstance.

- Et vous semblez les remporter haut la main, on dirait ?

- Que ? Quoi donc ?

- Les concours… les concours de circonstance… désolé… J’essayais de faire de l’humour

- Ah oui…vous essayez…c’est le bon terme… – Nan mais tant que l’humour reste à ce niveau, tu peux continuer à essayer – Hum… Sorry… j’devrais pas etre si… – ne t’inquiète pas Cati Mia, tu peux continuer, je n’y vois AUCUN problème – hum… merci pour le verre. J’aimerai vous le rendre mais faudrait que j’approche du bar.

- C’est trop loin ? Votre jupe est trop serrée pour y aller ?

Toi si tu regardes sa jupe, on ne va pas être copain. Mais alors pas DU TOUT. Pas plus que son Wonderbra d’ailleurs. C’est des zones à risques, encore pire que le bar. Le cerbère, je l’assume, même si je préférerai dragon, puisqu’eux aussi gardent un trésor, mais quant à la tribu d’échappées d’asile, dois-je rappeler qui est l’ainée et la majore d’promo ? Qui c’est qui montre le MAUVAIS exemple ? Et pour la rousse bourrée qui va faire un strip en chantant, c’est pas toi, mais ta Sœur de Cœur semble bien partie je te signale…

- Vous voulez que j’aille nous chercher des verres ?

- Nope… terrain miné, ais-je dis. – Mais non, moi aussi je sais me contrôler, regarde l’autre pouf en Irlande – C’est cool le costume de Who… En plus Tenant quoi… Bon gout

Ouef, bon, la je décroche, par contre, c’est sa mâchoire à lui que je vais décroche si tu lui montres la danse… et pas par admiration ! Fais gaffe, moi aussi j’ai une danse que je suis sensée ne montrer qu’à toi !

- Ah, vous voyez que vous pouvez être drôle. Caitlyn… Caitlyn Elioth – De Lauro. – Elioth DE LAURO ; avec un « de », comme l’appartenance ! – Irlandaise et californienne… En exil à New York.

Nathan Fisher, je prends note. Fisher, comme le poissonnier ? Non ma puce, ne va pas jusqu’à lui serrer la main, on a déjà eut des problèmes en Irlande à cause de ça…

- Touché… Je disais, c’est un nom composé avec celui de mon épouse.

- …Touché.

- Erf… Non, c’était pas une blague

Coulé.

- Hoo… je… heu… toutes mes excuses.

- C’est la Wonder Woman… là-bas… – je ne vous regarde pas, mais je vous entends parfaitement, quant bien même j’ai l’air de parler avec quelqu’un d’autre – la jolie brune… – han… *_* – Faites gaffe – han… T_T – c’est aussi un cerbère anti fête et anti alcool. – Alors je suis pas anti-fête, c’est pas vrai, ni anti-alcool, je ne suis juste pas manichéenne, et j’ai demandée de la modération !

- Hum… oui, elle regarde tout le temps par ici, je croyais que mon charme agissait.

NAMEOH !

- Humpf ! NON, elle… elle n’est pas intéressée, d’ABORD. – +1 – elle me surveille MOI, – +1 –  je vais lui foutre une ordonnance restrictive si ça continue. – -1 !

- Je peux vous y aider, je suis avocat, fraichement promu mais officiel. – Pourquoi faut-il qu’on tombe toujours sur des putains de charognes ? Nan sérieux, elle lui a rien demandé, elle bouffait pénarde, et il veut déjà l’aider dans une injonction pour que je puisse pas l’approcher !

Et elle lui répond qu’elle connait la procédure ! Bon, là c’est moi qui vais finir par me vexer…

Je continue d’écouter la conversation, l’entendant dérouler des capacités qui l’épatent lui, alors que j’ai jamais rien relevé moi. Pas de fac, pas de cours, de l’autodidactisme, c’est déjà plus difficile, et l’apprentissage en huit mois au lieu de trois ans, j’ai fait la même, donc ça ne m’a pas choqué, tandis que pour les livres, j’y fais pas plus attention que ça… je crois que j’ai vraiment merdé. On milite pour avoir une vie normale alors qu’on ne l’est absolument pas, et on aura beau dire tout ce que l’on veut sur la normalité, on s’en éloigne à chaque instant. Chaque battement de mon cœur immortel pour moi et chaque pulsation de son système nerveux modifié pour elle, nous déshumanise un peu plus. J’ignore si nous sommes la prochaine étape de l’évolution ou une nouvelle espèce parallèle, ce que je sais c’est que nous ne sommes pas humaines. Plus humaines. Nous avons les faiblesses, mais nous mesurons nos forces à une toute autre échelle. Et nos histoires n’ont rien de comparables avec les leurs.

Qui sommes-nous ? Je suis une abomination biologique, Kaede une expérience de laboratoire, Caitlyn une tueuse d’élite, Rachel une divinité et Kaya je ne saurais même pas le dire. Qui sont-ils ? Des anonymes dans une foule, des spectateurs de tout cela. Nous militons pour que nous soyons main dans la main par-delà nos différences, et ça j’y crois, mais je dois être réaliste, nous n’effacerons pas nos différences. Pour nous, il est trop tard. Deux d’entre nous ont vendues leurs âmes aux X-Men, deux autres tentent de le faire, et la dernière a été tellement marquée par la monstruosité d’hommes de notre monde, parce qu’ils appartenaient à notre monde et non à celui de Nathan et des anonymes « sans intérêt », terme à manier avec précaution puisqu’ils ont de l’intérêt en tant que personne, à mes yeux, mais cet intérêt est différent de celui qu’on nous porte.

- 212 112-2334

- C’était quoi ça ?

Ça, c’était son numéro de téléphone portable. Une chose que très peu de gens ont, et qu’elle donne à encore moins de personne.

- Considérant l’âge de chaque participant au procès et les enjeux des afférents ? A votre avis ? Faite une moyenne des chiffres additionnés, – 2,1 – divisez par 10… – 0,21 – vous y êtes ? bien multipliez par 2 – 0,42- et divisez par trois, – 0,14 – ajoutez 45 vous obtenez ? – 45,14 – Peu importe…

Oui, peu importe que mon cerveau puisse faire ce calcul en temps réel. Ça ne rime à rien, ça n’apporte rien. Ça ne nous apporte rien. Ça tue l’émerveillement qu’on devrait avoir, ça nous blase, ça nous fait vieillir prématurément et regarder le monde différemment. On reste capable de s’émerveiller de tant de chose, mais on ne s’émerveille plus de ce que l’on accomplit nous-mêmes. Mais si tu lui disais que ta mémoire provient d’une mutation, comment réagirait-il ? Bien, surement, c’est un fait connu que Neassa Boadicée Dorian est une mutante, toutes ses connaissances doivent être ouvertes d’esprit là-dessus. Cependant, toutes tes capacités connaitront un nouvel ordre d’échelle, une échelle surhumaine, et la mémoire absolue n’est rien sur cette échelle, quant on sait que tu es capable de lancer des éclairs capables de pulvériser des constructions de pierre aussi grandes que des églises.

Que dois-je faire ? D’ordinaire, je n’hésiterai pas, je viendrais marquer mon territoire de la façon la plus expressive et la plus flagrante que je pourrais, mais aujourd’hui… Tu as toujours regrettée de ne jamais avoir été draguée, et je crois que cela correspond bien à un flirt ce qu’il te fait là, ton Nathan – je dis je crois, car les seuls à avoir essayé, pour moi, c’étaient Josh, pour la première fois, et Alexandre, même si me voler un baiser dans un couloir était vraiment une mauvaise technique de drague. Je sais reconnaitre les signes de l’attirance, je les vois chez lui,  mais je ne sais pas réellement reconnaitre la drague. Cependant, je sais une chose : je suis de trop dans votre conversation.

Je vous libère le bar, je vous libère l’accès à l’alcool ou à n’importe quelle autre boisson. Je te fais confiance pour t’en faire un ami, Caitlyn, je te fais confiance parce que je t’aime et que je sais que tu m’aimes aussi. Mais il est temps que d’autres te voient comme je n’arrive à te voir. Désolée.

Je n’ai pas le temps d’arriver à la porte qu’elle m’interpelle déjà, s’approchant à marche forcée dans mon dos, laissant Kaya prendre le relais de la surveillance d'une Rachel qui se prépare physiquement à finir dans le mur, en finissant dans la vitre. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir à quoi ressemble son visage, ou pour connaitre la résolution qui l’anime. Fidèle en amitié, et aussi entêtée que moi.

- Qu’est-ce que tu veux, Neassa ?

- Question stupide Mymy. Je suis Empathe, tu te rappelles ? J’ai pas besoin de rentrer dans leurs têtes pour savoir ce que les autres ressentent, et tu pues actuellement.

Elle s’avance jusqu’à moi, abandonnant son occupation actuelle pour se placer entre moi et la porte, me posant une main sur chaque joue pour m’expliquer comme on explique à une gosse.

- Je veux que tu fasses ce pourquoi vous êtes toutes venues, je veux que tu t’amuses. Et tu sais jusqu’où je suis prête à aller pour arriver à mes fins. Donc, tu vas arrêter tout de suite ton cirque mélodramatique, y’a que les mauvaises actrices qui font dans le mélo, et tu vas aller lui apporter une boisson et discuter avec elle. Z’êtes pas possibles, mariées et vous réagissez pire que des adolescentes.

- C’est pas ça le problème.

- Quoi, elle se fait des potes ? Je dois te rappeler qui c’est des deux qu’est sensée être la plus sociable ? Si tu fais la tronche parce qu’elle réussit à s’ouvrir, t’es qu’une conne égoïste. Je te connais, t’es peut-être égoïste, mais loin d’être conne.

- C’est pas ça le problème, répète-je en lui prenant les mains pour les rabaisser.

- Alors c’est quoi ? Dis-le moi où je vais le chercher par moi-même.

Elle ne le fera pas, elle sait où s’arrêter et forcer les portes de mon esprit fait parti de ces limites qu’elle ne franchira jamais. Cependant son entêtement témoigne de son engagement, tout simplement. Je soupire lourdement.

- J’ai besoin de réfléchir.

- Mauvaise réponse, je connais ta vitesse de réflexion, c’est déjà fait. Y’a un mal être en toi que je ne saurai pas définir, mais réfléchir t’aidera pas. Arrête de le faire de temps à autre, ça t’aidera. Je te dirais pas de prendre un verre, mais d’en prendre plusieurs ; un pour toi, un pour elle, un pour Nat’. Il est pas méchant même si le typé irlandais lui fait de l’effet. Evite de l’exploser par territorialisme, par contre, il est déjà pas adepte de relations sociales non plus, va pas me le bloquer.

- Ce n’est pas cela le problème, il voit des choses que j’ai pas su remarquer et…

- Et toi tu fais des choses à Cait’ qu’il ose même pas rêver de faire, donc bon. Puis c’est pas un tord, tu sais ? Et si tu discute avec lui, peut-être que tu les verras aussi, ces choses. Va pas te plaindre de la normalité si tu la fuis, crétine.

Me prenant par l’épaule, Neassa me force à faire demi-tour (enfin, je la laisse me forcer, capable de lui résister sans difficulté) et me reconduit au bar. Ecartant un petit groupe venu reprendre une tournée d’un simple « Convois prioritaire », elle se pose sur le bar et pointe du doigt son ami.

- Aller Joe, pour compenser ton mauvais goût en matière de costume, re-remplis-moi son verre et mets-lui…

- Un sirop de fraise et un jus d’orange, merci.

- J’ai un doute NBD, c’est laquelle de rousse que tu qualifiais de folle ?

- En faite, la grande c’est l’élève de la petite, et la moyenne avec les cornes, c’est la troisième génération. Normalement t’as pas à t’inquiéter de la consommation, toute ont un chaperon, pour le meilleur et pour le pire, répond-t-elle alors qu’il commence à prendre les bouteilles, me laissant perplexe quant au fait que le pire, ce soit moi. Oublie la fraise Raoul, refait l’Redhead.

- Neassa…

- Ecoutes : si tu te ramènes avec du sirop de fraise, qu’importe combien elle aime la fraise, elle verra surtout que tu lui impose de ne pas boire, du coup tu vas la vexer encore plus. Donc, tu lui rapportes le verre qu’elle voulait et qu’une autre rousse lui a sifflé. C’est pas compliqué, non ?

- Mais…

- Mais rien du tout. Tu lui as pas interdite de boire, non ? Alors prouve-le, conclue-t-elle en prenant les verres et en me les fourrant dans les mains, me laissant interdite quelques secondes.

Je crois qu’elle a raison, car même si je ne l’ai pas interdite de boisson, c’est ainsi qu’elle l’a prit. Lui ramener son verre d’alcool permettra d’apaiser cela, surement. Elle ne le prendra pas mal, pas si je le fais correctement du moins. Et le fait de devoir faire du territorialisme « fin » ne va pas aider, je pense que cela plaiderai en ma faveur un bon gros NAMOE, à moins que cela ne soit encore plus la honte pour elle. Va falloir trouver le moyen de rééquilibrer les extrêmes pour le coup, et envers tous les partis. Mais rapporter les boissons devrait permettre de m’installer contre elle sans trop de problème, elle m’enverra pas chier, même si je m’y prends comme une manche. Après, j’ai pas à réfléchir de la position que je prendrais, ça viendra naturellement, et je me fais confiance pour bien signifier que je suis une dragonne : non, c’est pas lui que je regarde, et s’il essaie réellement de me mettre une injonction, la prochaine fois qu’il passera la douane, ils trouveront des documents officiels. Ne surtout pas réagir comme ça…

- T’as tes verres, t’es super-rapide et t’es encore là… Je t’ai dis d’arrêter de réfléchir. Aller, bouge-toi Mymy, sinon tu vas louper toutes les occasions de faire du namoe.

Un petit rire crispé, et je me retourne, nos deux verres dans une main et le sien dans l’autre, me dirigeant vers leur table pour m’y intégrer comme je le pourrais. Je me demande comment elle a sut pour ce qui c’est passé, mais cela doit se résumer à sa disparition des dix dernières minutes, et aux caméras et micros de la salle principale. M’enfin c’est pas important ça ; faudra vraiment que je pense à la remercier. Mais pour l’instant, Caitlyn et Mr Fisher.

Let’s play or let’s pay ?

Une lettre de différence, mais pour le Phénix, cela faisait beaucoup ; et comme elle n’était plus totalement sure de l’orthographe…

Toujours était-il qu’alors qu’Amy se barrait poursuivie par Boadicée, que Kaya entreprenait d’expliquer à Kaede combien Rachel était vilaine et tout et tout (d’où qu’on la condamne au pain et à l’eau, et qu’elle n’ait pas le droit de goûter, et tout et tout – c’était vraiment-trop’injuste) et que Caitlyn discutait avec Numéro 10, la Grande Rousse poursuivit son objectif boustifaille/boissons ; après tout, elle était GRANDE, elle avait besoin de manger et de boire. Et elle escomptait le faire, avançant avec vigueur et suivant une ligne linéaire en direction de son objectif, qu’elle n’heurterait pas parce qu’elle savait (encore, plus ou moins, probablement – NdlA : je vous laisse voter) ce qu’elle faisait. De plus, sa sœur de cœur ayant trouvé siège prêt du buffet, le Phénix pourrait alors s’y déposer ou s’y crasher (selon) une fois son butin récupéré.

Mais pour l’heure, elle devait rester concentrée : fière de sa technique « un verre d’alcool avec un verre d’eau et un morceau de pain, et tout ira bien », elle embarqua aussi une panière et une bouteille translucide d’eau, puis fit ses courses. Le jambon, cuit ou cru, c’était bon, et la volaille, quoi de mieux qui aille ? A part de la viande rouge, mais ils en étaient à préparer le barbecue, pour l’instant, donc elle devrait faire preuve de patience. En tout cas, Rachel remplit sa panière de ses centres d’intérêt culinaires, comme elle faisait étant petite chez le marchand de bonbons au détail, sauf qu’elle avait le bonus boisson. Et hop : un verre qui trainait, aussi rapidement que possible, un bout de pain, une gorgée d’eau, une tranche de jambon, et on recommence !

A essayer de faire des allers-retours le long du buffet, évitant les divers groupes qui s’y ravitaillaient de temps à autre, la rousse-blonde attira rapidement des attentions, attentions qui l’interrompirent dans sa quête de l’alcool de Kaede. Elle devait être à cinq ou six verres, plus quelques gorgées au goulot, goûtant des alcools qui la brulaient, qu’elle n’aimait pas forcément, qui étaient plus ou moins correctement dilués, etc., quant on se décida à l’aborder – même pas son premier aller simple, en sommes. Regardant la personne trouble qui lui faisait face, le Phénix s’interrompit dans sa collecte, mais non dans sa consommation.

Cheveux verts mi-longs en batailles et maquillage blanc sur le visage,  lèvres rouges et poursuivit par de fausses cicatrices mal-imitées, et de l’er-liner jusqu’aux sourcils, l’autre était vêtu d’une chemise beige à quatre boutons, liée au cou par un nœud papillon vert, et avant un costume violet rayé verticalement dont la veste était ouverte. Même en ce début croissant d’amochement, Rachel parvint à reconnaitre le déguisement, à défaut de connaitre la personne ; et c’était un Joker ! Bon, moins réussi qu’Heath Ledger, mais seul Morgan Stronghold avait le physique adéquat pour correspondre à feu l’acteur de The Dark Knight.

- Harley Quinn d’Arkham City, très réussit le costume, s’introduisit-il avec un sourire, l’interrompant jusque dans sa mastication pour un simple « Merchi ». Excuse-moi de te le demander de cette manière, mais tu sais ce que tu fais ?

- Bah, oui, j’ai du pain et de l’eau, répliqua-t-elle avec franchise, faisant grimacer celui d’en face.

- Hum, vu la quantité que tu es en train d’ingérer, ça réduira peut-être la gueule de bois demain matin, mais ce ne sera pas suffisant.

Kaya, traitresse ! Rachel allait faire des grosses conneries à cause des mauvais conseils de son « amie », à se demander si elle l’était vraiment ou qu’elle cherchait à profiter de ses maladresses pour elle-ne-savait-quoi-d’ailleurs ! Montrer au monde combien elle était irresponsable, indigne d’être le modèle de Kaede voir même d’être le Phénix ! Tout ça pour l’isoler et lui voler sa place ; méchante Kaya ! Elle veut la Cornue, qu’elle vienne la chercher !

- C’est ta première fête, non ?

Rachel hocha la tête à l’affirmative, déchiquetant au passage un morceau de jambon cru.

- Et t’as personne pour te chaperonner ?

- Bah, ch’est comme la balle au prichonier : ils ne refilent tous à l’autre depuis que j’ai pas réussit à m’enfiler les deux verres d’Irich Redhead pour le 21 truc alors que c’était même pas les bons verres…

- Okay… poursuivit l’autre après un instant de battement assez sidéré.

- Bah, ch’est pour ça que j’ai l’décolleté tout pégueux, en fait. Mais cha compte pas, ch’était pas les bons verres.

- Euh, si tu le dis. Je connais pas cette boisson, cependant vu ce que tu as déjà bu, et l’effet que ça te fait, faudrait mieux évité tout jeu alcoolisé, ok ?

- Bah, pourquoi ?

- Parce que t’auras trop bu. Tu as déjà bu avant ?

- Non.

- Ok… tu pars mal, conclut-il avec une nouvelle grimace, à moins que ce ne soit son masque qui donnait cette impression. Ecoute, je peux peut-être t’aider à limiter la casse, d’accord ? Si tu continues à cette allure, tu vas finir au coma éthylique et crois-moi, c’est loin d’être drôle.

Avalant son bout de jambon, le Phénix le regarda d’un air peu convaincu ; après tout ce qu’elle avait enduré, c’était pas de l’alcool qui allait la vaincre ! Même s’il commençait à atteindre son sens de l’équilibre, c’était vrai.

- Je m’appelle Chris.

- Rachel, enchantée, reprit-elle simplement, en piochant un bout de poulet.

- Comme la matriarche de la Genèse ; c’est un beau prénom.

- Ch’est pas faux.

- C’est aussi la Dame de Carreau, dans les jeux de cartes traditionnels. Attends, je dois en avoir un sur moi…

Le lassant fouiller dans la poche intérieure de sa veste, le Phénix acheva son bout de volaille, qui durait bien moins longtemps que le jambon, puis tendit la main, sans même regarder, vers la bouteille la plus proche, déclenchant une vive réaction chez son vis-à-vis, qui se saisit à son tour de l’objet.

- Ey ! Si t’ajoute ça à ce que t’as déjà bu, dans une demi-heure t’es en train de vomir partout, si c’est pas déjà le cas. Je te déconseille, surtout que le rhum à vomir, c’est encore moins agréable que la vodka ou le wisky.

- Bah, en fait, j’ai une amie qu’a gouté, un truc, mais elle savait pas quoi, comme je veux goûter aussi, ben je cherche.

- Euh… Outre que tu l’as probablement déjà goûté, t’as aussi goûté bien plus de trucs qu’elle, non ? Si c’est un concours, tu vas le gagner, et tu vas y être plus que perdante.

- C’est pas faux. Mais une autre amie m’a donné le pain et l’eau pour…

- Pour rien du tout, tel que t’es partie. Ecoute Rachel, si tu veux profiter de ta soirée, tu vas rester calme durant la prochaine heure et demi, et tu ne toucheras plus une goute d’alcool, ok ?

- Bah pourquoi ?

- … Ok, changement de tactique…

Avec une mine exaspérée rendue drôle par son maquillage, l’autre s’en retourna à son jeu de carte, virant les quelques jokers qu’il avait mit en haut, avant de lui tendre la Dame à la rose.

- Une carte à l’effigie de Rachel, je te la donne si t’arrête de boire. Marché conclut ?

Je crois que j’en suis revenue à mes années d’adolescence, et que tous les masques ainsi que la belle assurance que je me suis forgés depuis ma transformation ont disparut. Ce n’est pas la fête, elle n’a pas encore réellement commencée, quant bien même je sais déjà que je resterais en retrait à discuter et à regarder, mais c’est plutôt la situation. Je suis une jeune femme qui s’approche d’une autre jeune femme, qu’elle aime n’en déplaise à certain, alors même que cette dernière a sympathisé avec un parfait inconnu, et toutes mes réactions « ordinaires » sont impossibles, parce que je me suis fâchée avec celle que j’aime, et que l’autre n’est même pas un réel concurrent. Je ne sais pas comment réagir ou que faire, comme avant, alors je suis mal à l’aise, comme avant. Navrant d’une normalité perdue, mais c’est peut-être là une victoire et un enseignement que je n’aurai dût oublier. J’en sais rien, et savoir ne changera rien.

Le travail est à faire des deux côtés, oui, il a raison, et à des degrés dont je doute qu’il pense. Nous devons tendre la main et accepter qu’on nous la tende, mais nous devons aussi nous efforcer d’être humain tout en dépassant les défauts qui vont avec, et nous devons réaliser un avenir que l’on rêve sans nous enfoncer dans un pessimiste réaliste, car si personne ne porte l’espoir, jamais on ne peut tendre vers. J’ignore s’il y a plus d’humains pro-mutants que nous ne pouvons en voir, je crois que j’ai connu des indifférents, des qui ne jugeaient pas ; ils n’étaient pas pour les mutants, mais ils ne les jugeaient pas en fonction de cela. Et oui, ton ami est surprenant, Caitlyn.

- Parce que je comprends ce que vous voulez faire en tant qu’humaine avec vos études de droit. Vos pouvoirs vous définissent ? Je ne pense pas, c’est secondaire… ça fait surement parti de vous, oui, mais ça ne vous résume pas… Comme Neassa.

J’ai discuté avec Nobody de sa mutation un jour, et j’en ai vu toute la paradoxalité, puisqu’alors même que ce sont ses pouvoirs qui l’ont faite survivre, elle déclare vivre « malgré eux ». Ils sont un plus, mais un plus à double tranchant, et elle n’a pas eut le choix quant à les laisser dominer sa vie, ou plutôt sa non-mort, et tout ce qu’elle a entreprit, elle a tenté de le faire le plus normalement possible, jamais de triche mais seulement l’amour de l’apprentissage, alors que moi, Emma m’a tout greffé dans le cerveau alors même qu’il me suffisait d’une écoute pour retenir. Les pouvoirs de Neassa sont des jokers qu’elle utilise en cas de besoin, ils ne la rendant ni meilleure ni pire pas plus qu’elle n’est contente ou triste de les avoir, elle fait avec, et tente de faire au mieux avec. Quant à ceux de Sasha, elle est consciente qu’un jour, ils menaceront sa vie également, mais elle tente de garder le corps envers et contre tout, pour maintenir ce qu’il représente en vie, pour garder le contact avec la famille de l’adolescente ; elle considère ses hôtes comme un don d’organe post-mortem, et est reconnaissante envers ceux qui acceptent, les considérant comme sa famille qu’elle a perdue. Elle fait sa vie comme elle peut, et fuit la vie d’adulte pour cette raison là : jamais elle n’acceptera que ses pouvoirs aient changée la personne qu’elle était avant de les avoir, ainsi restera-t-elle toujours coincée dans cette jeunesse qui aurait dû la voir disparaitre. C’est à la fois triste et encourageant, cette volonté de passer outre mais cette incapacité d’évoluer à cause de cela. J’espère que son cycle se terminera un jour, car qu’elle le veuille ou non, les ans l’affectent autant qu’ils affectent ces corps, et il viendra un jour où elle autant tant vieilli avec l’un d’être eux qu’elle ne pourra plus retourner en arrière. Condamnée par la mutation, don et malédiction.

Le sourire témoigne de la joie, et la joie n’est pas une mutation, quant bien même une altération génétique peut nous en priver. Caitlyn lui sourit, mais lorsque j’approche, tous deux perdent leurs joies. Je le vois, et cela me fait ralentir le pas et baisser les yeux, mes micro-hésitations se faisant plus que présentes. Peut-être devrais-je donner les verres, m’excuser et m’en retourner, j’ai une fois encore le sentiment d’être de trop et plus personne pour me pousser de derrière. Je déglutis alors que mon regard fait des allers-retours entre mes pieds et leurs visages, évitant de croiser leurs prunelles mais tentant de saisir leurs micro-expressions, comme je l’ai toujours fait.

Le sourire revient après de longues, trop longues, secondes, et je dois avouer l’accueillir avec beaucoup de soulagement, et une certaine gratitude. Non, je n’étais pas en tord, mais cela ne t’as empêché de m’en vouloir, Caitlyn, et le fait que tu cesse de le faire, je t’en remercie. Je te regarde prendre une chaise pour l’installer à tes côtés, puis faire les présentations.

Lumineuse ? Pas tellement. Malaisée, par contre, complètement. Et puis… Et puis tu transforme ce malaise en un malaise tout autre, une gêne bien plus agréable, car tes compliments ne me laissent pas indifférente. Oui, mon patronyme est bien plus long, mais tu as dis les principaux : Elioth de Lauro.

- Amy, Nathan Fisher. Il est de la « famille » de Neassa, juriste de profession et invité atypique et forcément intéressant à côtoyer. Nous avions décidé de squatter la table des petits fours… et à en dresser un acte de propriété par Référé de Justice. C’est gentil de nous apporter un soutien logistique.

Le soutien logistique ? Je dois avouer être un peu bête un instant, avant de faire le lien avec la seule chose que j’apporte, c'est-à-dire les verres. Verres que je donne, d’ailleurs, du coup, avec un sourire pour Caitlyn, qui malheureusement par un peu en vrille pour Nathan ; mais je fais de mon mieux, promis.

- Désolée pour tout à l’heure ma sweety, j’avais tort. Un verre, unique. Promis je serai sage comme ton image.

J’en perds mon latin, et mon sourire me revient, me faisant presque rater le geste de sa connaissance fraichement rencontrée, même si je suis sauvée par la réaction rapide, et sa voix aussi.


- Merci pour le verre Madame Elioth de Lauro. – le madame est très important, même s’il me vieillit atrocement, plus encore que la prononciation italienne, qui y est ! – Vous – j’ai de nouveau du mal avec le vouvoiement et la distance qu’il impose – avez bien de la chance – oui, je sais – d’avoir capturé un Lepreuchaun, – c’est loin d’être uniquement un Lepreuchaun, mais je refuse de parler du reste – je serais curieux de savoir quel trésor il gardait dans son chaudron.

- Désolée mais je partage pas. – oh putain, ça commence mal – Enfin, je veux dire, euh… – Seigneur-Dieu, pourquoi ?

Je vais finir en hybride taupe avant d’avoir put m’assoir sur les genoux de Cait’… bon, pas de panique à bord, une minute de réflexion pour la poste-adolescente qui doit sacrément passer pour une conne ; j’assume la jalousie maladive, mais moins la connerie.

- Désolée si je suis un peu brusque, mais je suis très territoriale, et si y’a une chose que je ne partagerais pour rien au monde, c’est elle. Rien contre vous, ‘fin si mais c’est pas personnel, et… non, c’est vraiment pas ce que je voulais dire là… – le problème quant on réfléchit cinq fois plus vite que la norme et qu’on n’arrive plus à réfléchir, c’est qu’on dit cinq fois plus de conneries que la norme – Hum…

Je prends sa main et en guise de désespoir, balance la seule chose qui me passe par la tête, la secouant bêtement (la poignée de main, mais aussi je le crains fort, la tête) mais à une vitesse surhumaine.

- Amy Elioth de Lauro, dragonne jalouse dès que quelqu’un regarde son trésor d’un peu trop près, et d’une adresse sociale inversement proportionnelle à son degré de jalousie quant elle essaie de refreiner une crise de territorialisme. Aussi enchantée que désolée.

CATIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII HEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEELP !

- Une carte à l’effigie de Rachel, je te la donne si t’arrête de boire. Marché conclut ?

Toujours une main sur la bouteille, le Phénix fit des allers-retours aussi oculaires que triangulaires, passant de ladite bouteille à la carte, puis au visage du mec dont elle avait déjà oublié le nom, avant de revenir sur le bout de papier-carton et l’alcool, fronçant les sourcils plus pour y voir à peu prêt correctement que par réflexion intense. Que faire ? Que dire ? Que penser ? Elle n’en était plus à de telles considérations !

La carte, c’était un truc que Kaede pourrait jamais avoir, parce qu’il n’existait pas de japonaise rousse cornue déguisée en américaine rousse phénixité sur aucun jeu de carte au monde – bon, la carte n’était pas non plus une américaine (déchue de sa nationalité, certes, mais elle avait des faux papiers) rousse (même si en cette soirée elle était teinte en blonde, et qu’elle ferait son possible dès le lendemain pour revenir à sa couleur naturelle, préférant encore être brune que blonde frostienne) phénixité (du verbe phénixer : je phénix, tu phénixes, il/elle phénixe, sans pluriel sachant qu’il n’était pas sensé y avoir plusieurs phénix en même temps dans un même univers…), mais au moins il y avait son nom dessus ! Et c’était un truc que Kaya ne pourrait jamais lui voler, puisqu’il y avait son nom dessus, justement !

Regardant la bouteille, Rachel vérifia qu’il n’y eut aucun nom dessus, et découvrit qu’elle appartenait à Almada Rhum, sans aucune civilité de précisée. Manœuvre de dissimulation classique : refiler le butin du vol à un autre, histoire que ce soit lui qui se fasse chopper.

- D’accord, déclara-t-elle rapidement, transférant sa main d’un objet à l’autre, et la regardant bouger avec une impression de ralenti qui l’intrigua assez.

- Bien, souffla-t-il une fois la bouteille pausée, la carte sortie et laissée à la jeune femme.

Une fois la Dame de Carreau entre l’index et le majeur, le Phénix reprit son mouvement de la main, déplaçant la chose et la regardant le faire. C’était assez drôle, mais vite chiant, cette impression de ralenti, surtout qu’elle se rendait compte que, bon, c’était qu’une impression.

- Hum, quant tu auras fini d’admirer, que dirais-tu d’aller finir ton… panier repas, assise un peu plus loin ? Y’a des chaises de libre par là si tu veux.

Tournant les yeux sur l’homme, Rachel laissa un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Laissant Cait’ entrainer Amy vers la piste de danse dans son dos sans réagir, elle-même resta ainsi alors qu’elle recherchait Kaede et Kaya, qui semblaient déjà parties pour les toilettes, ensembles ; donc, tout le monde était occupé, et elle n’avait pas l’intention de squatter la première danse du couple ou la première chose du couple potentiel, ainsi elle devait se débrouiller seule pour se trouver de la compagnie, et participer à la soirée, du moins pour l’instant.

Voulant donner son accord puis s’avancer, le Phénix accomplit magnifiquement l’inverse, commençant à marcher à la suite du jeune homme qui n’avait pas bougé, cependant elle ne put le heurter, car sa ligne linéaire se transforma en courbe, et elle put passer professionnellement à son côté en on « On y va ? » enchanté ; ça, c’était avoir la maitrise de l’ivresse, pour elle, dommage qu’elle ne l’eut plus autant au pas suivant. Gestes amples pour ne pas dire grotesques, la jeune femme perdit sa carte sur le trajet, et se baissant, plus que tomber en avant, elle fit tomber les contenants de sa panière, pestant contre ce fait avant de les remettre dedans, y déposant la dame de carreau également.

Finissant tenue par son compagnon de route, puis assise par ce dernier, elle posa ses provisions sur la table et refusa qu’il aille les changer, malgré le fait qu’ils soient tombés parterre ; c’était sale ? Merde, c’était de la bidoche pour la plupart, et du blé réduit en poudre pour le reste, c’était pas tellement plus propre que le sol ! Qu’il ne fasse pas sa Jade, à la fin.

Il ne répondit rien mais sembla pousser un énorme soupir, après quelques instants de latence cependant. Qui était Jade ? Jade c’était Silent, une « lolita-gothique » qui élevait la propreté au rang de culte, et qui était capable de laver un mouchoir parce qu’elle avait toussé dedans, l’agressant injustement de ce fait lorsqu’elle-même éternuait violemment à l’encontre du sol, avant de laver ledit sol. Ça ne répondait pas à la question ? C’était une camarade de chambre récemment arrivée, Rachel n’avait pas le droit d’en dire plus. D’où venaient-elles ? Bah, Silent de Frisco… et elle ? De New York. D’à côté de New York, exactement. Enfin, plus exactement, d’à côté du côté de New York, puisque Salem était à côté de New York et qu’elle venait d’à côté de Salem.

- T’es élève à l’école Xavier, comme Neassa ?

- J’y étudie la glandouille. J’ai beaucoup progressé d’ailleurs, je suis glandeuse expérimentée maintenant !

- Glandeuse expérimentée… c’est un concept. Tu es mutante ?

- Yep. La plus puissante de toute. Du coup je fais à manger !

L’autre eut un rire amusé, assit à son côté, un coude pausé sur la table.

- Nan, je suis sérieuse, j’aime cuisiner. Tout est une question de dosage, de temps de cuisson, d’attention, et… voilà quoi. On peut même manger à la fin !

- J’espère pour toi que tu doses mieux que l’alcool, sinon il te reste des progrès à faire.

- Bah même sans, y’a plein de trucs que je sais pas faire. J’suis spécialisée pizza actuellement, mais je fais aussi pas mal de confiseries, et la cuisson de la viande aussi, c’est bon la viande.

- Menu hétéroclite, mais que tu te fasses plaisir, c’est le principal. Ça me surprends assez, une passion aussi simple ; c’est pas la seule je suppose ?

- Disons que c’est celle qui apporte le plus de contentement au plus de personne, c’est la plus facile à partager, j’essaie de le faire… pour la moitié des trucs. J’y arrive pas toujours. J’fais aussi du sport, de combat principalement. Mais pas en cours, j’me suis faite engueuler par la prof suite à un « c’est d’la merde » pourtant parfaitement légitime ! Sinon, j’aime la glandouille, les jeux vidéos avec des amies, et pis… voilà.

- Ok…

Un silence, alors qu’il semblait réfléchir, puis elle-ne-savait-trop-quoi, avant de reprendre.

- Faut avoir du cran pour dire « merde » à un prof, non ?

- Nan mais c’était pas autant d’la merde que ça non-plus, hein ? y’avait juste une grosse ouverture dans son machin. Après, j’essaie d’être au maximum franche, les gens aiment pas toujours.

- Tu m’étonnes. En parlant de franchise, j’espère que tu ne prendras pas mal ma question, mais si t’es là-bas pour glander, que tu fais pas d’études ni ne participe à leur vie communautaire, pourquoi ils te gardent ?

- Principalement parce que j’ai nulle part où aller sinon. Pis je suis un cas particulier, faut pas que je tombe sous de mauvaises influences.

- Comment ça ?

- Bah… tu t’souviens du gros truc au-d’ssus d’New York en décembre dernier ? Bah c’était moi. Du coup, ils préfèrent éviter qu’on puisse me manipuler, et ils me gardent sous surveillance, d’une certaine façon.

Un nouveau silence, bien plus lourd, mais uniquement entre eux, puisqu’entrecoupé par les discussions alentours ainsi que la musique plus loin, qui avait la bonté de ne pas être trop forte par rapport à toutes les discussions périphériques. Finissant sa panière de bouffe, déterrant ainsi la Dame de Carreau, le Phénix recommença à la regarder, indifférente aux réactions de l’autre.

- Mais j’compte les aider en devenant agente de sécurité, ou un truc du genre. La cuisine, c’est un loisir, je veux pas qu’on me force à le faire, et comme j’ai pas de qualifications quelconque, bah… voilà. Après, je crois qu'ils gardent tous les glandeurs de toute façon.

L’une des expressions qui a le plus résumée ma vie est « tomber de Charybde en Scylla », car outre que j’ai eut un mal de chien à en retenir l’orthographe, les péripéties que j’ai connues ont toutes empirées avec le temps, même s’il y a eut des redescentes également, et heureusement. Cependant, ce soir, j’inaugure deux versions personnalisées de cet adage : tomber de Caitlyn en Amy, pour Nathan, qui après avoir surmonté l’habileté de ma femme doit faire face à la mienne, et tomber d’Amy en Caitlyn, pour moi, qui non contente de m’enfoncer toute seule, ne va pas tarder à continuer ma descente à pic, avec l’aide bienveillante mais pas bienfaisante de celle que j’aime. Oh C’Te Honte…

Déjà, Caitlyn y tient, à son verre, parce que plutôt que de le souffler de surprise (oui, bon, ça c’est ma spécialité) ou de le reposer lorsque je commence à déblatérer mes conneries avec le débit d’une sulfateuse, elle le vide d’un trait. Je sais pas pourquoi, mais je crois que je lui fais honte, et ça ne m’aide absolument pas – même si cela doit l’aider encore moins. Mais on est mariée, ses problèmes sont mes problèmes, et vice-versa : pour le meilleur et pour le pire, na !

- Aheum… Oui oui oui… Bonn bon, boooon, je crois qu’on ferait mieux de rejoindre la petite troupe parce que je pense avoir entrevu Rachel qui titubait près du batbeuk un verre à la main… C’est un peu tendu du string il parait une entité bourrée, non ? Et…

Une entité, je sais pas, mais Rachel… je sais pas non-plus. Considérant qu’elle est les deux, bah… je sais doublement pas. mais je te remercie de la diversion, il est vrai que je serais bien plus à l’aise en train de lui tenir la tête au-dessus des chiottes qu’à essayer d’apprendre la normalité avec ton nouvel ami – je refuse d’employer le terme de « copain », considérant que j’ai dut batailler pour avoir celui de copine, et que NAMOE quoi !


Tiens, je n’aurais jamais pensé mourir de honte en musique, surtout que, bon, les paroles sont pas trop raccord. Mais je crois qu’il est temps de  passer à la vitesse supérieure, surement celle suggérée par l’entrainante musique, même si ce n’est pas elle qui m’entraine vers elle en saluant son ôte d’un « A plus » et en m’appelant « cocotte » ; cocotte quoi ! Mais non ! Déjà que la mouette c’est limite, mais cocotte… Seigneur-Dieu, cocotte va se faire plumer en plus !

Je me laisse trainée, et je ne devrais pas, mais je ne réagis pas sur le coup, pas que je ne sois pas assez rapide, juste que je ne suis pas assez dégourdie. On traverse vivement, trop vivement, l’espace trop maigre (même s’il me paraissait bien long tout à l’heure) de la terrasse à destination de la piste de danse du salon, et je me fais jeter entre les deux, alors qu’elle commence à s’approcher de moi en… Seigneur-Dieu !

Son déhancher est juste… et les claquements de doigts… et… le monde qui regarde…

- Ce soir, je veux tout te donner

Je serre ma gorge alors que mes yeux bougent à grande vitesse, regardant tout autour.

- Dans l'obscurité

Une Leprechaun avançant avec pareil déhanché, une jupe aussi courte et un décolleté aussi… wonderbrassé, cela attire énormément de regards…

- Il y a tant de choses que je veux faire

D’autant qu’elle déclare sa flamme à une Wonder Woman paniquée et corsetée qu’elle a éjectée sur ce qui va devenir une piste de danse, quant l’heure sera venue…

- Et ce soir, je veux le mettre à tes pieds

Ce qui n’est pas encore le cas puisqu’ils n’ont même pas commencé la bouffe, mais qu’importe, elle a fait cela dans l’intention de m’aider et continue de le faire dans celle de me séduire…

- Parce que chérie j'ai été faite pour toi.

Mais cela ne marche pas, parce que je suis complètement paniquée…

- Et toi tu as été faite pour moi.

Pour toi, oui, je peux tout faire pour toi, du meilleur au pire, et je peux tout faire devant toi, parce que je t’aime. Mais pas devant les autres, pas noyée sous leurs regards, qu’ils soient amusés, bienveillants, indifférents, ou autre. Je ne peux pas, pas sans mes masques, et même avec, je…

- J'ai été fait pour t'aimer bébé.

Je tremble, je crois que je tremble, tant mes muscles sont crispés. Je ne peux pas, je n’y arrive pas. Danser n’a aucune cohérence, c’est une question de laisser aller, et ça, je n’y arrive que lorsque je suis en confiance, et là… je ne le suis absolument pas. Il y a trop d’inconnus, il y a trop de regards, il y a trop de critiques, réelles ou imaginaires. Il n’est même plus question d’être à la hauteur, je crois, juste de soutenir, de supporter, leurs regards ; car je n’arrive à les ignorer ou les occulter.

- Tu as été faite pour m'aimer.

Ce n’est pas une innocente ou mignonne crise de honte, je suis pas en train de me transformer en fougère, ou en hybride taupe, je ne rougis pas, je ne baisse pas les yeux, je ne pince pas les lèvres, non. J’ai la bouche entrouverte, j’ai le regard affolé, et j’ai chaque muscle de mon corps plus tendus que si je m’apprêtais à me battre. Je n’arrive même plus à respirer, je n’arrive même pas à fuir, je ne fais plus rien.

- Et je n'en ai jamais assez de toi bébé.

Je le sais ; dans toutes nos maladresses et dans toutes nos erreurs, dans tous nos tests et dans toutes nos tentatives, nous n’en aurons jamais assez, et nous pousserons toujours plus loin. Nous avons commencées ensemble et continuerons à progresser ensemble, avec nos excentricités et nos particularités, avec nos chaos, nos réussites et nos échecs ; nous n’abandonnerons jamais parce que nous ne nous abandonnerons jamais, nous n’arrêterons jamais de courir et nous ne cesserons jamais de nous aimer.

- En as-tu assez de moi ?

Là n’est pas la question, je le sais aussi bien que toi ; la question est de réussir à échapper à ce piège oppressant qui se referme à chacun de tes pas et à chacune de tes paroles, à chacun de leurs regards, de leurs interrogations ou de leurs jugements. Je ne suis pas Wonder Woman, je ne suis ni un modèle de bravoure ni une bombe choisissant de porter le drapeau et l’aigle américains à deux endroits stratégiques pour y orienter le regard des gens, je suis juste une fille amoureuse et différente, mais qui assume aussi bien l’un que l’autre, avec ses peurs et ses faiblesses, et surtout une saloperie de timidité qu’elle croyait disparue, qu’elle croyait avoir vaincue en allant vers les autres d’une part, et en jouant un rôle d’autre pas. Mais chasser le naturel et il revient au galop, et la cavalerie défonce le moral de ma maigre infanterie, pour le coup.

- Ce soir, je veux le voir dans tes yeux

Je crois que mes yeux ne déclament qu’une chose, et pas celle que tu voudrais ; ils me trahissent comme ils l’ont toujours fait, expressifs indifféremment de leur couleur.

- Ressentir la magie

Je ne ressens nulle magie, je suis désolée ; j’ai conscience de ce que tu fais pour moi, Cati Mia, mais je suis trop égoïste pour pouvoir le reconnaitre à sa juste valeur, et mon cœur est trop pressé pour pouvoir accepter ta chaleur et profiter de ton ardeur.

- Il y a quelque chose qui me rend folle

Moi aussi, mais cette fois, ma folie est étouffée par la camisole de force de leurs regards, et je ne souhaite qu’une chose : m’enfuir.

- Et ce soir, ça deviendra réalité

Oui, ça le deviendra, mais dans combien de temps ? Les secondes sont plus longues qu’à l’ordinaire, plus longues que l’ordinaire, et chacune d’elle me maintient enchainée à cette position, à cette incapacité, à cette paralysie ; je suis la proie de leurs regards, et quelque soient les choses qu’ils trahissent, ils sont trop nombreux pour que je puisse les supporter.

- Parce que chérie tu es faite pour moi

Je suis une enfant de l’anonymat ; pas de parents pour être fière de moi lorsque j’essayai de me mettre en avant à l’école, je suis restée dans l’ombre de mes amis durant la majeure partie de ma vie, et cela m’allait très bien, et même maintenant, je me pose en marginale plutôt que de chercher à changer les choses, parce que cela impliquerait de m’imposer et de me mettre en lumière, alors que je préfère me taire.

- Et moi je suis faite pour toi

Nous sommes semblables dans nos buts, puisqu’ils sont pour la plus part unis désormais, mais également dans nos forces et nos faiblesses ; je n’ai pas tes démons et tu n’as pas les mieux, nous avons toutes deux nos fantômes et faisons de notre mieux pour soutenir l’autre lors de ses hantises. Et surtout, nous nous aimons au-delà de tout. Faites l’une pour l’autre dans une opposition qui se complète et dans une similitude qui s’attire, oui, mais il est des différences qui permet d’emboiter notre unité et non de la superposer, et l’une des miennes ressort ce soir, de la pire manière possible.

Elle reprend le refrain, mais j’ignore combien de temps cela durera-t-il encore. Je n’aime pas cela, et je ne peux y échapper, pas de façon normale en tout cas. Et il n’y a aucune façon dont je sois apte à user, ou même dont j’ai la volonté de les user. Il n’y a pas de faux-semblants, il n’y a pas de masques ou d’imitation de la personnalité d’une autre, je n’ai eut pas le temps, je n’ai pas la force et je n’ai ni n’aurai la volonté ; je ne gâcherai pas tout ce soir, pas par inhumanité.

J’avais espéré apprendre de Nathan Fisher comment redécouvrir ce que je n’arrivais pas à voir, et j’ai la réponse : en revivant ce que j’ai cessé de vivre, lorsque nous sommes devenues… qui nous sommes sensées être. Un sacrifice, une part de nous, mais elle n’est pas disparue, elle n’est pas morte, pour autant, elle a juste été muselée, et c’est en la libérant à nouveau qu’on retrouvera ce que l’on était, au moins en partie.

Je comprends, Caitlyn, je comprends à nouveau, tout autant que je t’aime, mais par pitié, sors-moi d’ici. Je ne peux tout simplement pas. Je sais que je suis anti-fête, anti-amusement ou tout ce que tu veux, et je m’en excuse, mais je peux pas.

Une excitation sauvage apparaît !

Kaede envoie "Tétonkipoint". Go !

Excitation sauvage lance "Frottis". C'est très efficace !

Tétonkipoint lance "Pincement". Ce n'est pas très efficace !

Excitation sauvage lance "Massage". C'est très efficace !

Tétonkipoint est vaincu ! Kaede envoie Berlingocho. Go !

Excitation sauvage lance "Chute du niagara". Berlingocho est surpris !

Excitation sauvage lance "Frottis". C'est pas très efficace !

Berlingocho lance "Trofort". Berlingocho est toujours surpris !

Excitation sauvage lance "Sagliss". La défense de Berlingocho diminue !

Berlingocho lance "C'est pas bien de toucher ici!". C'est très efficace !

Excitation sauvage lance "Souvenir". Berlingocho est affecté par "Ce n'est pas sale!"

Excitation sauvage lance "Justici!". C'est très efficace !

Berlingocho lance "Sacouine". "Ce n'est pas sale!" retourne l'attaque contre lui !

Excitation sauvage lance "Pluvit!". C'est très efficace !

Berlingocho est confus !

Excitation sauvage lance "Samonte". C'est très efficace !

Kaede utilise "deuxième souffle". Berlingocho n'est plus confus.

Berlingocho lance "Bruibizarre". C'est très efficace !

Excitation sauvage est confuse.

Berlingocho lance "Calmepla". Coup critique !

Excitation sauvage lance "Frustration". Sa défense augmente terriblement !

Berlingocho lance "Bruibizarre" mais n'inflige aucun dégât.

Excitation sauvage lance "Etlac'estmieux!". Coup critique. C'est très efficace !

Berlingocho lance "Sensation étrange" mais n'inflige aucun dégâts.

Excitation sauvage lance "Doubldoi". C'est très efficace ! Berlingocho est pris de confusion.

Berlingocho lance "Stéréotype Japonais : Kimochi !". L'attaque se retourne contre lui !

Excitation sauvage lance "Coup fatale". Berlingocho est vaincu.

Kaede est vaincu et reçoit l'état "Plaisir étrange".

...

Etrangement, c’était de plus en plus compliqué de rester concentrée pour Rachel ; enfin, plus compliqué que d’habitude. Non pas qu’elle souffrait de troubles de la concentration, juste qu’elle n’était pas des plus patiente, et n’hésitait pas à faire savoir quant une chose l’emmerdait, de façon plus ou moins fine d’ailleurs. Cependant, en cette soirée, c’était juste que ses pensées partaient un petit peu dans tous les sens, noyant celui qu’elle voulait dans une multitude de sujet annexe et pas forcément des plus intéressants ; était-ce un « effet Fuzzy » ? Non, ça ne s’entrechoquait pas ! Enfin, pas souvent… pas toujours…

Dans le silence laissé par son vis-à-vis, le Phénix eut donc le loisir de penser à plein de choses, comme le fait que Kaede se masturbait pour la première fois sans l’aide de Kaya, qui allait s’emparer d’une console portable dans la voiture alors qu’elle n’avait pas les clés de cette dernière, ou encore qu’Amy dévoilait sa souplesse sociale alors que Caitlyn se transformait en star de la piste, et en femme fatale aussi. Mais il y avait aussi des sujets hyper-intéressants qui lui passèrent par la tête, comme le prix d’une peluche Kirby, la tête que ferait Jade lorsqu’elle retirerait son plâtre et découvrirait la saleté qui s’était amassée dessus, la tête que ferait l’infirmière qui ne pourrait pas toucher Jade qui se serait à moitié poncée la jambe pour la décrasser, la tête que ferait Kaede lorsque… rien d’ailleurs, la Cornue n’ayant pas besoin d’une raison pour faire de ces têtes de toute façon. Elle se demanda aussi quel était le sens du sens, et si on pouvait aller à contre-sens de ce fait, mais c’était une perte de tente ainsi elle parti sur le fait qu’elle ne voulait pas se prendre la tête, quitte à devoir se prendre la tête pour éviter d’avoir à le faire, ce qui était un non-sens différent du contre-sens précédemment évoqué, et… et elle avait soif.

- Dis, pourquoi tu parles plus ? demanda-t-elle, avant de chercher le rapport avec sa constatation précédente.

- Euh… rien. Je sais pas quoi dire en fait.

- D’accord. J’ai soif, j’ai le droit de boire de l’eau ou même plus ?

- Pardon ? Oui tu as le droit de…

- VERS l’INFINI ET AU DE LAAAAAH !

- …boire de… Et bien, Neassa a invitées de ces personnes.

- Yep, on est v’nues ensembles !

- Sérieux ? Elle vient de l’Institut aussi ?

- yep, d’même que la Wonder Woman qui s’est faite enfoncer son glaive dans l’cul pour bien se tenir droite, que la cornue qui se doigte dans la salle de bain du haut et de l’asociale craintive qui aime se mettre dans la merde pour le souligner.

- Mais… c’est quoi votre école ?

- L’Institution Charles Xavier pour Jeunes Surdoués… tout est dans le nom !

- Euh… ouais. On dira ça…

Surtout comment Caitlyn venait de se viander la gueule la première dans un canapé ! Quoi, elle soulevait pas cinquante kilo la Ptite Rousse ? Une Rachel morte de rire, une ! Et un… dédé… encore plus perplexe.

- Au moins, je sais pourquoi Neassa étudie là-bas…

Alors qu’elle calmait son fou-rire, Rachel put voir Kaede ressortir de son entreprenante découverte et réclamer l’aide de Kaya pour refermer une fermeture éclair que le Phénix ne se rappelait pas avoir synthétisée, mais qui la contenta dans le fait qu’elle n’eut pas fourni à sa camarade une réplique de son propre costume, mais juste une imitation mal faite (puisque le costume du Phénix ne disposait ni de coutures ni d’ouvertures/fermetures, misant sur l’élasticité des molécules instables pour être mit et enlever comme pour tenir au corps comme la seconde peau qu’il était) ; elle était toujours unique, en bref. Et elle n’allait pas tarder à voir son modèle d’unicité lui tomber sur la tronche avec la grâce d’une Leprechaun s’étant débarrassée de son trésor sur le canapé (sans consommation dudit trésor sur ledit canapé, chose inhabituelle considérant ledit Leprechaun et, encore une fois, ledit trésor).

- Bien l’bonjour, s’exclama le Wonder Beaver-Leprechaun-ledit  en posant ses mains sur ses hanches avec l’air le plus convainquant et digne possible dans une telle situation. J’suis la grande sœur de la petite là, qui n’est pas petite mais plus grande mais rousse aussi et plus pétée que moi.

- Parfait’ment !

- J’suis territorialiste et over protectrice, si tu la touches, la dragues, lui manques de respect : je t’arrache ce qui te sers d’organe reproducteur et t’étouffe avec !

- Parfait’ment !

- J’suis lesbienne, teigneuse et franchement politiquement incorrecte, la honte de la Lepreuchaunie… SI ça EXISTE d’abord !

- Parfait’ment !

- Sœur, t’as assez bu ! Hop ! Viens, on retourne au bar !!!!

- Parfait’ment !

- Euh… c’est une blague ?

- Parfait’ment… pas.

L’élan d’heureusité (si, ça aussi ça existe !) de Rachel se calma d’un coup, alors qu’elle se rendait compte que retourner au bar impliquait lever son cul de sa chaise. Se levant avec grâce, volupté, et un équilibre aussi certain que celui d’un balancier, le Phénix fit quelques pas de côté avant de se manger sa sœur, s’arrêtant contre elle.

- Héhé, tellement pas bourrée que j’tiens toujours debout. T’arrives à temps Cait’…

La plus grande rousse des deux, soit la seule à ne pas être petite, se rendait compte de sa capacité à manier le Verbe lorsqu’elle n’était « tellement pas bourrée », et exprima sa gratitude en un grand sourire niait.

- Merci pour tout, je garderai la carte, sauf si je la paume ou que je l’oubli, promit. N’hésite pas à revenir me parler, je t’aime bien, euh… Dédé.

Laissant là son Joker qui ne devait plus trop en avoir (des jokers), le Phénix resta appuyée sur le Leprechaun et se laissa guider vers le Nirvana qui, certes était très proche de la piste de danse et des enceintes, mais était le lieu où la majorité de leur petite bande se dirigeait.

- Dis Cait… si tu fais tout c’que t’as dis à ceux qui m’dragues, pourquoi Sanzo est toujours en vie ?

Combien de temps, combien de secondes ? Mon cerveau me répond environ deux-cents-quarante secondes, durant lesquels j’ai tout loisir de voir les premiers signes d’une ivresse certes légère, mais tout de même présente, sur ses traits, et cela ne me rassure véritablement pas. Mais elle m’aime et me comprend, même dans cet état dont les promesses seront bridées par la sienne et qui n’évoluera donc que peu, ainsi donc elle parvient à lire, sous couvert de quelques minutes de latence, la tempête givrante qui m’enserre le corps. Et visiblement, cela la contente, surement parce que cela lui donne l’occasion de venir me sauver ! Encore…

Une main dans le bas du dos, un chapeau de Leprechaun sur la tête et l’autre bras contre l’articulation entre jambe et cuisse, et c’est à mon tour de me cacher des regards du monde contre son épaule ; sauf qu’à l’inverse d’elle, pour moi, c’est rassurant et romantique, et je lui en suis grée !

- Re bonjour… Ptite Brune, ça fait longtemps… ! Et estime heureuse que je n’en profite pas pour te palper les fesses, madame ma femme.

Au point où j’en suis de toute façon, elle pourrait, le seul risque est que cela fasse comme pour les grenouilles : quant on leur touche le cul, elles bondissent. Et considérant la tension musculaire qui me fait m’agripper à elle pire qu’un pou à un cheveu, je pense que le bond pourrait m’envoyer assez loin… Et… elle en rajoute ; l’infini ne serait pas assez loin pour que j’aille m’y cacher, surtout quant la mission de Fuzz l’éclair se commence par un décollage raté car trop ambitieux question vitesse, et que l’on chute dès les premiers pas.  OH C’TE HONTE…

Bref, je suis toujours aussi agrippée à la Scylla une fois que nous avons heurté le canapé, et qu’elle s’est sacrifiée d’une rotation pour me protéger. Je n’ai plus ni son chapeau ni mon diadème sur la tête, mais je l’ai encore elle, et c’est le principal. Sauf qu’elle veut se dégager ! Non, non et non ! C’est plus du NAMOE là, c’est du « sovemoe » ! Je ne veux pas la lâcher, mais alors pas du tout ; je me suis peut-être mangée son épaule dans la chute, mais je veux y rester. Je suis bien là, et on n’est pas encore à l’infini et au-delà, à moins que les infinis et au-delà suscités soient ceux de la honte, auquel cas, si, toutes les promesses sont tenue. Sauf le palpage de fesse. Hum, procédure de désengagement avant achèvement enclenchée.

Un doigt après l’autre, une jambe après l’autre, avec une articulation aussi souple qu’un mannequin de bois, je finis sur le canapé, morte de honte et toujours tremblante de nervosité. Je n’ose même pas lever les pieds sur la personne qui s’approche, mais j’ai reconnues les chaussures et l’odeur, et je n’ai qu’une chose à dire pour ma défense : tout est de SA faute. A Neassa, pas à Cait’, évidemment.

- Humpppff… ’lu Nobody… ava comme tu veux ? Où… où sont les autres ? Tu as…tu as pensé à ramener des Pépitos… tu sais… j’aime bien m’amuser.

- Non, j’ai pas de Pepito, mais si tu veux, reste, on va manger des chips !

Peau d’vache, elle est à moitié morte de rire, et je suis sure qu’elle a tout filmé ; c’était ça son plan, depuis le début ! Tout est de SA faute ! Et Caitlyn m’abandonne à nouveau, se contentant d’une tape sur les cuisses de sa cocotte minute avant de s’en désintéresser comme une demoiselle en détresse sortie d’affaire… T_T

- Tout va comme je veux, y’a même de bonnes surprises – Salope – mais je sais pas où sont les trois autres – salope inutile – Kaede et Kaya doivent être dans la baraque, et Rachel a dû réussir à éviter la vitre au bout d’un moment, sinon elle serait encore en train de se l’emplâtrer. – Salope inutile sadique, v’là ma conclusion ! Oui, les Redhead l’ont bien entamée, et ils ont l’air de vous faire de l’effet, à toutes les deux. – Mais euh ! Sauf qu’elle, elle était pas partie pour s’arrêter là de ce que j’ai comprit.

- Je vois…je vois…C’est un travail pour Bat-Woman que de Ramener Polchtone-Ivy à bon port.

- Comme tu veux, tant qu’elle casse rien ni personne moi ça me va.

Un baiser sur les lèvres, qui a tellement de répondant de ma part qu’elle fait le second sur le nez… et la voilà qui s’en va sauver sa sœur de cœur… Je préviens que si sous l’effet de l’alcool, Rachel l’embrasse ou autre, regards des autres ou pas regards des autres, c’est moi qui vais casser des trucs, avec une personne !

- Bien, Robin, j’y vais ! Ta mission… Tente de faire retrouver sa respiration à ma moitié qui PRENDRA des cours de danse AVEC MOI au plus vite, vois si tu peux lui enlever le balais qui la maintient si droite sur la banquette, moi je vais sauver le monde !!!

- Robin ? Moi ? Merde, j’ai du goût ! C’est Jubilee qui kiffe le style de Robin, tu confonds tout !

- …

- Et merci pour le vent, j’étais bien coiffée en venant.

La laissant partir, et me regardant moi, Neassa me faire relever subrepticement le regard, pour entrapercevoir son visage, et le rebaisser immédiatement dès que je constate qu’elle me voit agir, même si j’ai saisies quelques expressions de son visage ce faisant.

- Bon, je promets rien pour les cours de danse, mais ce serait cool que tu retrouves ta respiration, je suis pas sure que tu puisses parler en apnée, et non que l’idée de te voir passer du rouge au bleu me dérange, je sais que ça mettra très longtemps. Ce serait con de passer toute la soirée comme ça, hein ?

Je ne réponds pas, je ne respire pas et je ne me décrispe pas, alors qu’elle-même s’assoit à mon côté, un verre d’alcool à la main.

- Tu fais des bulles au bout d’un moment ou même pas ? Nan, sérieux, t’as pas à t’en faire, y’en a qu’on fait bien pire, et la honte les a pas tués. Bon, leur taux d’alcoolémie les a bien aidé, mais c’est pas grave, c’est pas la mort. Où est ton sens de l’autodérision ?

Je ne réponds pas, je ne respire pas et je ne me décrispe pas, mais je n’en pense pas moins : impossible de l’attaquer sur l’autodérision, vu qu’elle est capable de tout et n’importe quoi en assumant parfaitement derrière, quant aux autres, si le taux d’alcoolémie les a protégés, moi c’est pas mon cas, et impossible de me saouler ! D’une parce que mon estomac filtrera, et de deux, parce que même avec les autres méthodes, l’ivresse ne me tente vraiment pas. Ni l’alcool, même pour gouter ; ça pue le désinfectant !

- Allô ? Y’a quelqu’un ? Je sais que t’as pas déserté Mymy, alors fais-moi signe. Bouge où je vais draguer Cait’ juste pour te faire réagir, sachant que moi, j’ose danser.

- T’as pas intérêt.

- Mouvement des lèvres signalé. Extraction du balai : 10%. Poursuite des opérations.

Bon, ma réplique m’a échappée, mais la sienne me force à lever les yeux au ciel, et cela ne lui échappe pas, mais alors pas du tout.

- Mouvement des yeux signalé. Extraction du balai : 15%. Vas-y Mymy, t’y es presque ! Bouge-toi, Bat-Beaver, de ces initiale BB, va revenir avec son trophée, faut que tu sois prête à être jalouse. D’ailleurs, tant que j’y pense… Roger, fous-moi Initials BB please !

Je lève le visage, pour la dévisager, puis me retourne vers le DJ, qui n’a pas l’air moins surprit que moi.

- Sérieux, vous connaissez pas Gainsbourg ? Bande d’incultes ! Mais bravo Mymy, t’as retrouvée la motricité de ta tête, continue pour le reste. Je reviens tout de suite.

Me laissant là, Neassa par troller son ami « Roger » et bidouiller son ordinateur, dénichant la chanson française pour la foutre dans les baffles, avant de revenir vers moi, me tendant son verre devant le regard.



- Y fait pas nuit, et je suis pas sure que tu te morfonds ; on n’est pas dans un pub anglais, même si on a la même réserve d’alcool, et on n’est pas au cœur de Londres, tu lis pas l’Amour Monstre de Pauwels, et c’est pas de l’eau de Seltz, mais qu’est-ce que tu vois dans mon verre ?

Trouble. Déjà, j’y vois trouble, à travers son verre, mais les contours de Caitlyn et de Rachel ne tardèrent pas à se dessiner concrètement.

- A défaut de danser ou de boire, va retrouver ta famille et tes amis, et profitez chacun à votre manière. Mais profitez. Je peux te faire confiance.

Je ne réponds pas, par la voix du moins, mais je ne peux empêcher un sourire de se dessiner sur mes lèvres, alors que je respire, et que je commence à me décrisper. Et elle me sourit en retour, relevant le verre tout comme se levant elle, et buvant une gorgée.

- Bien, je vais vous laisser alors, je pense que ce canapé ne sera pas de trop pour vous contenir toutes les cinq, vu qu’y’en a une qui tient plus debout.

- Merci, Neassa, souffle-je avec gratitude, la regardant partir avant d’en faire de même pour les deux groupes approchant, ayant chacun leurs… particularités, disons, surtout au niveau des plus irresponsables de chacun ; et autant, Rachel c’est marqué dessus, son problème, autant Kaede, cela me fait froncer les sourcils.