Vous êtes-vous un jour demandé ce que vous pouviez souhaiter lorsque vous aviez déjà tout ? Oh je suis loin d’avoir tout mais il y a peu de choses en ce monde que je ne puisse pas me payer. L’argent ouvre toutes les portes, les plus secrètes comme les plus blindées. Mais avec le temps, votre vie finit vite par se résumer à un déambulage forcé dans un open space et aucune serrures si portes il subsiste, ne parait assez résistance pour vous occuper un peu plus que les automatismes ne le feront. Le soleil se lève sur une mer magnifiquement bleutée et limpide. J’observe le va et vient des vagues se brisant inutilement sur les rochers depuis le balcon de cette résidence luxueuse dont je ne sais même plus si je suis le propriétaire. J’ai pourtant une excellente mémoire me diriez-vous et vous n’auriez sans doute pas tort de le supposer ou de vous aventurer à penser à ma place.
Seulement j’accorde l’exercice de ma mémoire aux choses qui comptent réellement, et ce n’est ni le cas de ce lieu aussi paradisiaque puisse-t-il être, de cette voiture de sport luxueuse garée dans l’allée impeccablement ombragée et à la verdure délicatement entretenue ou que ce corps de rêve de cette femme dont le prénom m’échappe et qui dort entre mes draps. Bonde ? Brune ? Rousse ? Je ne sais plus. Sa plastique quoiqu’améliorée est parfaite pour nos convenances modernes même si l’usage se réduit toujours à des gestes identiques et je puis vous assurer vu l’usage que j’en ai fait que c’est une femme, bibliquement parlant. Elle m’a divertit, et s’est donnée avec beaucoup de cœur à l’ouvrage et elle mérite ma considération (Ne rêvez pas, mon respect, je le vends, je ne le cède pas) je la laisserais sans doute partager un brunch avant de la congédier : je ne collectionne pas, je consomme mais toujours avec franchise et en connaissance de cause…Comment s’appelle-t-elle déjà ? Oh ça n’a pas d’importance, un prénom se donne mais se porte si rarement.
Un homme comme moi, pensez-vous, ça a forcément besoin de planifier les choses, d’avoir un agenda pour gérer un temps o combien précieux et à distiller avec le souci d’un horloger suisse. Non, la Suisse ne m’intéresse que pour ses banques. Je suis le visage même de l’attitude dilettante et l’épicurisme est mon seul crédo. Je sais m’octroyer une pause dans une vie de …loisirs. Ne vous en déplaise, vous n’aviez qu’à être talentueux ou fortement malhonnête et j’aime à conjuguer les deux. Je lutte contre un effroyable ennui et malheureusement, je vous le concède volontiers, ce n’est pas à proprement parler une déprime post coïtale. J’ai l’art de la fonderie et l’or, me manque l’excitation de trouver plus de minerai. Mais ne nous en sommes pas tous réduit à cela ? Courir après ces choses que nous n’avons pas ? Alors quittez un peu votre béatitude bornée et crasse pour vous mettre dans mon inconfort à moi qui peut tout avoir ! Quid du risque ? Quid de l’enjeu ? Rien ou si peu.
L’Amérique, la vraie me manque et c’est indéniable. Il parait qu’il s’y passe des choses et qu’on y rencontre des gens amusant. Le gout de l’amusement m’a certes passé après de fortes déconvenues mais on ne peut s’empêcher à éprouver quelque nostalgie pour le peu que quelques stimuli s’en mêlent.
Je ne m’en ressens pas de mes amours, du moins pas les physiques mais j’aime à penser parfois qu’il fut un temps avant que nous devenions terroristes, nous étions les Seigneurs d’un Ordre Nouveau et que nous avions des rêves ou du moins un projet. C’est vers cela que mes pensées me portent en ce levé de soleil qui vient baigner l’écume. Le savais tu Erik, que nous en viendrons à cette désespérance : que de princes en devenir nous finirions en rois nus ? Je t’avais fit à l’époque que nous nous devions d’agir dans le monde pour le changer, que nous n’y parviendrons qu’en le domestiquant et en utilisant ses vices : le pouvoir, la politique, les alliances et l’argent. Tu ne m’as pas écouté, tu es resté cet idéaliste convaincu que ta Force suffirait. Mais la force n’est pas inépuisable, achète au lieu de t’évertuer à détruire. Possède au lieu lutter contre.
Quel dommage, tu n’as pas saisis la complexité du monde, tu l’as affronté à bras le corps au lieu de le prendre par ses propres armes. Nous avions des idéaux Erik, nous devions être l’avenir, te voilà paria. Quelque part, nous nous sommes perdus dans la danse et nous en payons le prix fort. Oublier l’objectif, oublier le but…ne vivre que dans l’application d’un projet qui ne mène qu’à vivre le projet sans l’achever. C’est ma plus grande affliction.
Depuis mon peignoir, sur cette terrasse, je me surprend à sourire. Je porte aux lèvres mon verre de Gin et j’en poste un toast à l’océan et à son combat contre la roche. L’érosion Erik, pas l’opposition frontale.
- Aux Rois Nus.
Exodus Acolyte Gamma
Messages : 62 Date d'inscription : 30/06/2013 Age : 29
Économie – Notes ésotériques et empiriques du Berger de la Mutanité sur la monétisation des valeurs humaines.
« Si l'univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite. Si la suite est infinie alors l'univers n'est pas compréhensible, dans le cas contraire, il existe une cause ultime qui n'est causée par rien et que l'on peut appeler Dieu. » La philosophie scolastique, la causalité efficiente ou cause première, initiée par Aristote et finalement reprise par Saint Thomas d'Aquin a toujours marqué l'homme de lettres, de livres et l'érudit que mon éducation et ma conditions me forçait à être. Malheureusement, je n'ai jamais eu l'opportunité de lire les ouvrages de Thomas d'Aquin, enfermé dès lors dans des roches alpines. Je n'ai donc pas pu lire ses théologies économiques et m'initier, me préparer, au choc des civilisations et des cultures économiques que j'allais subir quelques siècles, années, mois et jours plus tard. Car c'est bel et bien à la minute et la seconde prêt que tout désormais peut se jouer, du profit des uns à la pauvreté des autres, de l'enrichissement à l’appauvrissement mais bien au delà encore car il ne s'agit là qu'une grossière caricature. J'ai étudié l'économie de marché, le capitalisme occidental et américain, réel gouvernail des pays respectables et respectés par un consensus pseudo-historique et politique établi par ces mêmes personnes dans une sorte de paradoxe hypocrite et schizophrène mais finalement parfaitement représentatif du monde dans lequel j'avais mis les pieds à nouveau. J'ai vu les cours de bourses, l'argent fictif et virtuel, la vente et achat frénétique de ces actions sans aucun autre but que le profit. La place que l'économie a prise dans ce monde l'a changé radicalement permettant à tout un chacun d'acheter tout et absolument tout. Tout se vend, tout s'achète, des enfants aux organes, des maisons aux actions, des vies aux maladies ; tout à un prix. J'ai quitté un monde barbare, certes, mais emplis pour la partie la plus noble, de valeur humaines aussi diverses que variées. Ces valeurs, ces dignités, n'étaient pas encore achetable et je n'aurais jamais imaginé qu'elles le deviendraient. Désormais je me retrouve confronté à un choix : vendre mes valeurs ou perdre la guerre. J'ai longtemps cherché la bonne réponse et je l'ai enfin trouvée. En concèdent quelques valeurs, j'en conserverais également quelques unes qui sont l'espoir et le sacrifice. Car cette fois-ci dans la défaite, il n'y aura nulle dignité mais que mort et désolation. L’Apocalypse est proche, comment l'économie survivra-t-elle sans hommes, femmes, mutants, mutantes et libertés ?
▬ Savez-vous comment on reconnaît un véritable Confrériste d'un enfant encore en quête de reconnaissance ? Il ne s'identifie et ne s'en réfère plus à Magnéto mais à ses propres convictions. Un véritable homme de liberté et un vrai révolutionnaire de la mutanité n'accorde pas d'importance aux dirigeants, il accorde de l'importance aux valeurs. Il agit parce qu'il sait que c'est ce qui est bon et non parce qu'un homme trop bien sapé lui a dit de le faire. Nombreux sont les jeunes recrues - et même les Acolytes - à toujours s'identifier à Erik Lensherr comme point référent. Il est le seul qu'ils écoutent, ils ne veulent recevoir d'ordre que de lui et ne sont finalement que des fayots d'une classe à chercher l'attention du professeur sans se soucier que dans quelques années, ils auront le niveau scolaire nécessaire pour le surpasser. Combien de véritable enfant de la révolution Exodus a-t-il croisé dans son existence. Beaucoup, mais rare sont ceux qui, de fait, sont réellement confrériste et étiquetés comme tel. Canaan en premier lieux est une des rares personnes avec une volonté propre aussi puissante que peut l'être les pouvoirs du dernier véritable membre de l'Ordre du Temple. Quelques X-mens ensuite, possèdent réellement la volonté, l'idéal et les valeurs de changement, d'évolution et même de révolution de ce monde en lequel ils ont encore espoir. Mais dans la confrérie ? En ces murs ? Ces lieux ? Aucun. Absolument aucun. Sont-ils donc tous à jeter à la poubelle ? Non, ils ont juste besoin de temps pour grandir et le temps aura raison de leur aveuglement envers Lord Magnéto. Kyle Kenneth pour commencer, est sans doute le soldat le plus près de ce chemin, mais il réside en lui toujours une volonté de s'en référer au supérieur suprême dans une quête de promiscuité affective avec Erik. L'absence du directeur de la confrérie ferra évoluer les mentalités ou fera imploser la structure. Exodus à quant-à lui mit du temps pour trouver cette voie, ces valeur, en dehors du sillage d'Erik. Il n'y a pas si longtemps que quelques décennies il se considérait encore comme son héritier. Mais tout cela a changé, il a grandi à une vitesse impressionnante au point de devenir un visionnaire, un stratège et un pilier autonome et imposant de cette Confrérie qu'il dirige actuellement d'une main de fer dans un gant de soie et de politesse.
Il vole à une vitesse hallucinante, se téléportant sur de petites portions de temps à autre afin d'économiser une grosse téléportation qu'il aurait à faire en cas d'urgence. Une balle, écrasée sur sa peau, tombe alors dans le vide aérien de sa combinaison, y laissant un trou qui se referma aussitôt grâce à la magie des molécules instables. C'était son dernier souvenir de la Slovénie. Il venait d'y faire un tour, la branche de la confrérie établie en Europe de l'Est avait eu besoin de renfort pour une exfiltration. Leurs positions étaient compromises et les forces spéciales investissaient la base. Cela peut sembler une situation critique mais Benett du Paris l'a déjà oubliée. Il est pleinement concentré sur sa prochaine tâche qui est loin d'être la plus aisée. Il vole en haute altitude pour réduire les frottements de l'air et, paradoxalement à une trajectoire donc plus longue, réduire le temps de son voyage. Sur son esprit, toutes les précautions psychiques ont déjà été prises. Bouclier, verrous et sécurités il ne sera pas simple pour l'homme qu'il va rencontrer de immiscer dans son esprit. Serait-ce un manque de confiance ? Oui. Il ne lui fait pas confiance mais cela ne veut pas dire qu'il ne le respecte pas. Ce sont, à ses yeux, des choses bien différentes. Il n'a juste pas le temps de se perdre dans un jeu psychique qu'il n'affectionne que très peu. Le temps est devenu une véritable richesse en ces jours malheureux. Arrivé à proximité de sa destination, il se téléporta sur la terrasse, à une distance respectable de l'homme qu'il était venu voir.
« Un Roi digne est-il vraiment nu ? »
Il s'approcha d'un pas assez lent, pour tendre sa main rouge sang vers son hôte-malgré lui, Jason Wyngarde dit Mastermind. Sans aucun doute le plus grand connard que l'Histoire oubliera car ne connaîtra jamais. Sans aucun doute le plus grand illusionniste de sa génération et sans aucun doute le rare confrériste à s'être le premier détaché de l’icône d'Erik Lensherr.
« Bonjour, Wyngarde. Cela fait bien longtemps que je ne vous avais pas vu et encore moins en peignoir. Je n'ai pas attendu votre invitation à vous rejoindre en ces lieux - paradisiaques pour certains et infernaux pour moi - mais je me suis quand même permis de venir vous faire une visite de courtoisie. »
Arrogant, oui je plaide coupable avec une certaine perfidie. Il m’arrive même d’être acide au point d’être odieux. Mais imprudent, jamais. Je ne laisse absolument rien au hasard et l’adaptation fait partie de ma dangerosité, il ne pourrait en être autrement. Vous croyez donc que je n’ai qu’un physique ? Détrompez-vous j’ai aussi un mental et je porte à juste titre mon sobriquet. Je l’ai senti arrivé deux secondes avant qu’il n’apparaisse. C’est ainsi, aucun télépathe ne peut se cacher de mon emprise même si y résister est une chose parfois possible et je sais que pour celui-là, il me sera bien difficile de le faire plier. Moins d’une seconde, je cerne mes options, une arme humaine est dérisoire contre un tel individu et mon calibre est trop loin de moi, il ne me reste que mon pouvoir…mon sourire s’ébauche en une sorte de rictus amusé. Il apparait et je suis déjà à chercher la faille mentale mais il est aussi rusé que prudent, tant pis…je me retire rapidement en ayant observé ses formidables défenses psychiques. Tu es un gros malin Exodus, tu l’as toujours été, tu ne m’as jamais fait confiance et tu n’as pas tort, la cause exige la solitude : au moins une chose sur laquelle Erik et moi étions d’accord. Pas d’alliés, juste des outils.
« Un Roi digne est-il vraiment nu ? »
Je ne me retourne pas de suite, je sais ménager mes effets même devant un auditoire réduite à sa plus simple expression. Je ne suis pas mort ; c’est une information qu’il ne faut pas prendre à la légère, si son but était de mettre ma tête sur une pique, j’y serai déjà. Il faut savoir reconnaitre une défaite même si le combat n’a pas eu lieu, et dans ce cas de figure précis, j’aurai déjà perdu.
- La dignité d’un homme à un prix, celle d’un roi se chiffre juste avec quelques zéros de plus. Si la dignité était de quelque utilité pour gagner une bataille, je pense que l’information serait déjà parvenue aux oreilles de personnes de notre trempe.
Je m’adosse à ma rambarde de la Terrasse pour l’observer dans toute son imposante stature avec une froideur égayé d’un léger sourire qui ne me quitte que très rarement. Il ne m’impressionne pas ; il y a longtemps que des gens comme lui ne m’impressionnent plus, ce qui rampe dans l’ombre est bien plus terrifiant, ce qui reste intangible l’est autant. Il est trop solide et franc pour être plus qu’une menace et une menace, ma foi, ça se jauge et sa se négocie.
Benett Du Paris aime les bonnes manières et la droiture, je me torche avec l’une et me fiche ouvertement de l’autre. Mais je sais composer tout en occultant l’une des règles de la survie en ce monde, les cimetières sont emplis de gens droits et bien élevés et le monde autour de conards de mon espèce. Je suis un conard courtois mais malin et puis, sa compagnie est tout sauf déplaisante. Je serre donc cette main qu’il me tend en laissant échapper un bref rire sonnant un peu faux à dessein.
- Du Paris…Ais je changé à ce point que tu en viens à me vouvoyer ? Le peignoir sans doute ? J’ai pour coutume de porter des oripeaux un peu plus classieux mais ta courtoisie matinale ne me laisse guère le temps d’avoir pu m’apprêter. Tu as de la chance de m’avoir trouvé, je m’apprêtais à quitter l’ile…Eternel vagabond, un magicien est toujours nomade sinon les secrets de ses tours de magie finissent par s’éventer.
Je l’observais une seconde avant de le contourner pour l’inviter à pénétrer dans le salon à ma suite.
- Trop tôt je suppose pour quelques crus d’un vignoble de qualité ? J’ai une bonne dizaine de Vins Français de qualité si tu le désires, j’ai souvenir que tu restes nostalgique des époques…rudimentaires, non. Si la modernité te convient, j’ai quelques alcools forts du plus bel usage.
Je m’installe sur le sofa en lui ayant désigné le bar sur le côté du living.
- Je te laisse te servir à loisir, tu sais que je ne le ferais pour personne. Ces choses-là se méritent. Remarquables défenses psy à propos…tu progresses toujours dans ce domaine, tu en deviendrais presque terrifiant si je ne connaissais pas aussi bien « notre » petit microcosme.
Un silence avant un profond soupir, je ne veux pas l’excéder, il n’est pas de ceux avec qui on plaisante mais moi non plus. Je suis dangereux d’une façon bien différente de la sienne et il sait de quoi il en retourne, c’était le prix de ma liberté. Il me suffit d’une pensée pour mettre à genoux tous les moyens financiers de la Confrérie, d’une pensée pour abattre cette dernière carte que j’ai montrée à Erik lors de notre départ : je tiens les liens et si on me cherche, je les couperais pour que tout s’écroule comme un château de cartes. Je suis un conard malin mais je crois vous l’avoir dit non ? J’ai su me mettre en sureté, surtout de mes amis.
- Je pensais voir Erik débarquer plus tôt pour m’assommer de ses leçons moralisatrices, je n’aurai pas misé un dollar sur ta visite. Que le dignitaire en vienne à débusquer le rat, c’est que l’heure est au carnage. J’ai vu vos œuvres, vous n’avez toujours rien compris. Nous étions destinés à devenir la race supérieure, les seigneurs de ce monde pas des…terroristes forcés de se terrer dans les égouts et les trous d’obus…. Allons au but, veux-tu ? Est-ce que ça va si mal ?
Exodus Acolyte Gamma
Messages : 62 Date d'inscription : 30/06/2013 Age : 29
Sujet: Re: Les Rois Nus ( Exodus) Mer 18 Sep - 23:42
Le Cerveau – Note confraternelle de Benett du Paris, bras droit de Magnéto, envers l'enfant prodige de l'illusion, financier et portefeuille de la Confrérie.
Nous avons le même âge. Tout deux nés dans les années soixante-dix ; lui une première fois et moi une seconde fois à travers la glace brûlante des Alpes. Nous avons grandis à la même vitesse sous un monde différent. Antagonistes et confrères sans le savoir encore il nous a fallu vingt années pour forger ce qui fait notre âme aujourd'hui. Vingt années qu'il a passé à découvrir ce qu'il pouvait accomplir, à comprendre le monde de la richesse, de l’opulence et de l'argent dans lequel il baignait. Vingt années à se construire pour lui et se reconstruire pour moi. J'ai arpenté le monde du contraste entre désolation et modernisme, rattrapant le retard comme on cours derrière le train du progrès. Je me suis redécouvert, bougeant mes membres et mon pouvoir rouillé. Nous avons initié nos réussites d'aujourd'hui : Lui en se forgeant une fortune et un empire qui attirera l’œil de certains et moi en recrutant une armée, un groupe d'Acolyte fort, puissant et dévoué à une cause que je ne connaissais pas encore. Pourquoi m'ont-ils suivi ? Regardez-moi et dites si marcher dans mes pas n'est pas plus réconfortant que braver les bourrasques de mes passages ? Pourquoi a-t-il attiré l'attention sur lui ? Observer son habilité et sa juvénile inventivité et demandez-vous si il n'est pas préférable de l'avoir avec vous que contre vous. Nous avons rencontré le même père, le même maître, que nous avons suivi officiellement avec plus ou moins de ferveur dès le début des années quatre-vingt-dix. Nous avons initié, chacun dans nos parties, les débuts de la Confrérie des Mutants. Lui avec son argent, moi avec mes soldats. Nous avons été les premiers à nous détacher du père bienveillant, à suivre nos propres valeurs, nos propres chemins. Nous sommes des frères se regardant dans le miroir de l'opposition évidente. Tout nous sépare à la surface des frasques, des mots et des vêtements. L'un en peignoir, l'autre en armure. Mais lorsque ces princes confréristes devenus Rois ôtent leurs vêtements et se mettent à nu, leurs similitudes n'en sont qu'évidentes. Oui, je ressemble en bien des points en mon confrère Mastermind. Oui, je le déteste affectueusement pour toutes les idées malsaines qu'il transporte. Oui, je ne lui fais pas confiance et oui, je le respecte pourtant. Nous sommes les pôles magnétiques de la Confrérie, le plus et le moins, le bras droit et le bras gauche ; similaire mais opposés et capable de grande chose lorsque nos volontés entrent en résonance.
▬ Une réponse des plus prévisible et agaçante car tournant autour de l'argent comme un moustique autour de la lueur d'un lampadaire. Mais la différence est que Mastermind n'était, pour l'argent, pas qu'un simple moustique.
« La dignité ne permet de gagner aucune bataille, mais elle motive des guerres. Les soulèvements révolutionnaires sont emplis d'hommes voulant regagner leurs dignités perdues aux prix que vous connaissez mieux que moi. Cela fait longtemps que certains dirigeant l'ont comprit : pour déclencher une guerre ? Retirez ce qui fait d'un peuple un peuple digne. »
Il ne lui fallu que peu de temps pour relever le malaise qui naissait de la trop grande distance qu'Exodus prenait dans son discours. Le vouvoyer n'était donc pas de rigueur et pourtant c'est ce qu'il avait spontanément décidé de faire, comme pour effacer l'ardoise, repartir de zéro.
« Non, tu n'as pas changé mais je te vouvoyais dans cet espoir, vain, n'est-ce pas ? »
Il s'en doutait bien évidemment, mais c'est ce genre d'action qui peuvent servir de baromètre et mesurer la température d'une discussion à venir. Il faut néanmoins un peu de maîtrise car discuter avec quelqu'un comme Jason Wyngarde est toujours un pari risqué. Exodus n'aime pas les paris, ni les risques, mais il sait que la fin justifie les moyens même si on aimerait que cela ne soit jamais le cas. Il entre alors dans le luxueux lieu dont il a déjà prit connaissance grâce à ses prédispositions extra-sensorielles télékinétiques lui permettant de cartographier un endroit avec précision et rapidité. Ses bras, précédemment croisés, se détachent lentement alors qu'il s'accoude dos au bar. Une bouteille est prise aléatoirement par son pouvoir et lévite jusqu'à sa main gauche. Pas de verres, pas de manières, la bonne dégustation n'est pas de son temps.
« Au tutoiement et à la dignité ! »
Dit-il en levant la bouteille légèrement en direction de Jason. On a toujours cru qu'il appréciait les bonnes choses de la vie en accolant cela à des goûts luxueux et raffinés, mais il n'en est rien. Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'il n'en est rien qu'il se met en quête de réparer cette mauvaise compréhension. Il aime les bonnes choses simples et, lorsque le temps le permet, reprend son habit de Chevalier pour en adopter les codes rudimentaires et les manières grossières qui avaient lieu lors des repas. Il jette un coup d’œil à l'étiquette sans réellement y prêter attention et, alors que la bouteille s'ouvre, la porte à ses lèvres pour en boire quelques impressionnantes gorgée la vidant de moitié. Alors qu'il retire l'objet de ses lèvres, son air toujours impassible s'efface pour laisser entrevoir un léger sourire et quelques dents blanches.
« Et toi, mon frère ? As-tu progressé dans tes domaines de prédilections ? »
Jeune effronté. Il n'y avait là que lui pour oser parler de la sorte à Exodus et c'est cet exact tact qui le fit sourire car cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas dit qu'il avait progressé – chose impossible par ailleurs – dans la maîtrise de ses pouvoirs. Quand à son « petit microcosme » il n'en avait qu'un aperçu réduit. Le monde astral est de plus en plus vaste au fut et à mesure qu'on plonge en profondeur mais surtout lorsque l'on peut se matérialiser dedans et le voir littéralement de nos propres yeux. Mais Benett n'est pas quelqu'un qui se serait vanté de sa puissance, humainement, il avait la classe et ce sourire en était le témoin. Oui, Jason pouvait le vaincre d'un point de vue purement télépathique et peut-être était-il déjà en train de le faire. Mais il ne faut pas oublier qu'au dessus des yeux de Benett du Paris, des bandes noires sont tracées. D'ailleurs, qui d'Exodus et de Jason n'avait réellement rien comprit au but de la Confrérie ? Il avait vu les œuvres, oui, mais à travers quel prismes ? Celui des médias ? Celui de sa vue et ses sens ? Ne pense-t-il donc pas à la partie immergée de l'Iceberg ?
« Les médias ont appelés cela Yggdrasil, l'arbre monde. Ce fut la plus splendide des diversions que j'ai vu de toute ma carrière militaire. Pourtant, lancer haut un feu d'artifice le temps de se faufiler dans un tunnel est loin d'être très innovant. J’imagine que tu prends la mesure de ce que je viens de dire, Jason : Le plan M est en marche. Alors est-ce si grave que cela ? Laisse moi simplement te poser une question. »
Une diversion ? Yggdrasil n'était qu'une diversion ? Ces simples mots auraient la force de révolter des centaines de milliers de personnes qu'ils soient humains, mutants, X-men ou confréristes. C'est d'ailleurs pour cette raison que peu de personne n'ont prit la mesure de ce que cet attentat a permit, pourquoi il a réellement été motivé et quel sont les choses qui en ont découlé. Après les révélations d'Asilyn Elioth, la décision fut prise d'infiltrer les groupes anti-mutants. Mais à l'époque, leurs popularités étaient faibles et leurs effectifs également, resserrant les relations et compromettant des infiltrations. Ils étaient tous sur leurs gardes et passer cette muraille était très difficile. Après Mutant Town, la popularité des groupes anti-mutants perdit encore en force. Ils étaient attaqués de toute part, acculés et mis à mal. Tous ? Non, seul les sous-fifres, la chaire à canon et les petites mains étaient tuées par vengeance, arrêtées par le BAM et les X-mens. William Stryker a-t-il été vu une seule fois après son intervention télévisée ? Non. Les dirigeants de groupes anti-mutants étaient encore tous en sécurité, ils se cachaient vite et bien et continuaient leurs œuvres. Les infiltrations des réseaux à cet époque étaient des échecs car au niveau des directions, les personnes importantes - et à même d'avoir des informations - se connaissaient, étaient en contact et se soutenaient toutes. Du moins, c'est là une hypothèse car aucun indicateur ou infiltré n'a pu monter si haut. Sans infiltration, pas de renseignements et sans renseignements, pas d'anticipation et d'intervention. Ils continuaient donc dans l'ombre d’œuvrer pour le mal profitant de leur promiscuité pour se protéger les uns les autres. Il fallait à tout prix casser cette dynamique. Connaissez-vous le mythe d'Ulysse ? Pour s'enfuir du repère d'un cyclope il le fait boire pour que ce dernier s'endorme, puis il lui perce l’œil pour qu'il devienne aveugle et enfin s'accroche sous les moutons de son troupeaux pour sortir de sa caverne. Le parallèle est frappant, sauf qu'au lieu de sortir, le but était d'entrer. Yggdrasil a fait exploser dans l'opinion publique les mouvements anti-mutants, c'est un fait. Des groupes facebook aux néo-purificateurs de quartiers il y avait de tout et les réseaux anti-mutants ont rapidement été saturés, permettant l'infiltration de nombreux agents et indicateurs. Au niveau du gouvernement, cette diversion permit également l'établissement de bases confréristes en Europe de l'est et en Asie. Le dernier indicateur à avoir porté ses fruits est celui qui a renseigné une certaine Rogue sur sa dernière mission, lui indiquant la possibilité d'un laboratoire dissimulé et travaillant sur du clonage humain pouvant servir de base de test pour des virus ou autres armes biologiques. Mais cet indicateur n'est pas le seul, ils sont beaucoup à pouvoir informer la confrérie sur différentes choses comme le Speed X qui n'est sans aucun doute qu'un précurseur du Purificateur si rien n'est fait. Le plan est en marche. La fin justifie les moyens et un attentat à Manhattan permettant d'infiltrer des groupes qui ont été annoncé comme « prochains créateurs d'un virus tueur de mutants » n'en est qu'une démonstration. Ce serait difficile à croire pour certains, mais il suffit de voir les actes que la confrérie a perpétué pendant Yggdrasil : Vol de banque. Pensez-vous que la Confrérie des Mutants de Magnéto, soutenu par Jason Wyngarde, Sebastian Shaw et bien d'autres ; est tombée si bas pour envoyer le Juggernaut voler quelques billets ?
« Que penses-tu de l'apocalypse, Jason ? Comment perçois-tu - du haut de la formidable tour financière que tu as bâti, du haut de tes illusions et de tes dignités achetées ça et là – l’extinction des races humaines et mutantes, d'ici les dix prochaines années ? »
Son sourire s'effaça. La discussion sérieuse et le vif du sujet venait d'être atteint. La question pour Exodus était de savoir si Mastermind avait la présence d'esprit et la vivacité de prendre ces paroles au sérieux. Si c'était le cas, son rôle dans le plan M passerait de porte-feuille à tête d'affiche.
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Sujet: Re: Les Rois Nus ( Exodus) Jeu 19 Sep - 21:24
Les médias ont appelés cela Yggdrasil, l'arbre monde. Ce fut la plus splendide des diversions que j'ai vu de toute ma carrière militaire. Pourtant, lancer haut un feu d'artifice le temps de se faufiler dans un tunnel est loin d'être très innovant. J’imagine que tu prends la mesure de ce que je viens de dire, Jason : Le plan M est en marche. Alors est-ce si grave que cela ? Laisse moi simplement te poser une question. »
Les discussions stériles m’ennuient toujours avec une force abyssale. Foutredieu ! A quoi s’attendre d’autre de ma part n’est-ce pas, moi qui déjà préfère lire en commençant par la fin et regarder un DVD en accéléré ? Benett ne m’a jamais ennuyé plus que de raison, il ne me décrochait à peine l’ombre d’un sourire lorsque ses envolés lyriques partaient vers des cieux qui ne convenaient qu’à lui alors qu’il pataugeait les pieds dans la merde de l’insalubrité de la première confrérie. Mais la vérité restait que tout aussi rougeaud et déconnecté du monde que pouvait être ce vieil maitre d’arme obsolète de Magneto, sa discussion restait franche et sans détour et j’avais pour l’homme un embryon d’amitié et des restes d’admiration encore tiède. La promiscuité de nos débuts ? Peut-être me diriez-vous mais je vous rassure en vous affirmant que nous ne partagions pas la même chambre, j’appréhendais avec effroi l’odeur qui devait se dégager de ses pieds une fois ses bottes retirées. Je crois que je l’appréhende encore pour être totalement honnête. Vois-t-il mon rapide coup d’œil à ses bottes et ce sourire plus prononcé alors que je l’écoute à demi, plongé dans mes pensées bien plus pertinente que son explication sur des choses que je sais déjà. Le Plan M…Mon dieu…Quelle imagination débordante, M comme Mc Donald ? Je n’en suis pas si sûr…C’est encore bien entendu les relents pénibles de l’égocentrisme du père qui se cachent derrière ce magnifique, mirobolant, mirifique, monstrueux, malin, méticuleux et très…mmmmm..ième plan de Dieu le Père en personne, capé de rouge et fortement inspiré pour le coup. Mutant en toute simplicité…Non, à l’évidence Magneto pose là les limites de son imagination quand il y aurait bien plus loin à voir. Ça m’attriste, on ne devrait pas vieillir…L’idée méchante d’un Erik mendiant un rab’ de gâteau de riz à l’auxiliaire de vie penchée sur lui me fit sourire e plus belle alors que mon esprit se mouvait pour répondre à mon hôte.
- Pour une simple question, ton préambule n’est pas des plus court, Du Paris. Tu veux savoir si j’étais au courant de ce qu’il se passait au-delà ? Ce n’est pas parce que j’agis comme le dernier des trous du cul que j’aime à me complaire dans le rôle. Outre le fait que ça m’éviterait les hémorroïdes par la perfection de la représentation, ça me priverait surtout d’une partie de la vue d’ensemble. Ce que nous n’avons pas pu faire ensemble, ma foi, j’œuvre pour le faire seul et ca tient en un seul mot : l’hégémonie.
Votre coup d’éclat attire des regards inutiles et consolide tout au plus des tranchées ou notre petit monde se fiche joyeusement sur la tête. Nous voilà les « méchants » de l’Histoire avec sa grande Hache et Charles s’arme de ses Boyscouts avec l’aval d’un gouvernement dépassé par les évènements. C’est une trop grosse fumée pour un feu visible par le grand Ray Charles lui-même ! La ficelle est tellement grosse mon ami, qu’elle me navre. Je sais cependant où va la marée, elle a la couleur du dollar et vos sociétés écrans dont je dispose toujours de certaines parts ont des mouvements de fonds les plus…anormaux qui puisse être. Mais même avec la plus grande volonté du monde, le plus Magistral des coups avec un grand M à l’instar de votre plan ne peut se passer de préparation et de mise en œuvre horriblement couteuse à une échelle…mondiale…dirais-je ? Et vous voilà limité dans vos mouvements par la réalité du pouvoir…l’ARGENT. Oui..Erik peut inverser les pôles Magnétiques mais difficilement parvenir à vous procurer de manière invisible et transparente, des fonds illimités.
C’est le tour de Magie d’une vie, Du Paris…Faire en sorte que les moyens ne soit plus un paramètre d’un plan. Voilà…Pourquoi tu te tiens devant moi ce matin à user le cuir de mon canapé a 10 000 dollars.
J’achève sur un sourire franc tout en déposant mon verre. C’est un jeu dangereux que je joue avec lui, il s’appelle franchise. Vous connaissez le bestiau, n’est-ce pas ? Ce n’est pas un pérave, jamais il ne se serait vanté comme je viens de le faire mais vous devez aussi penser que j’ai les burnes gonflées à l’hélium pour me prêter à ce genre de joutes verbales. Ce n’est pas le cas. Je suis un homme dangereux, vous savez pourquoi ? Parce que je sais exactement ce que je fais et de combien je suis puissant. Exodus contrôle parfaitement sa puissance et son pouvoir, cela en va de même pour moi, dans un autre domaine, le monde de dehors, le monde ou LUI doit vivre chaque jour, et ce monde-là, peu s’en faut qu’il m’appartienne. « Que penses-tu de l'apocalypse, Jason ? Comment perçois-tu - du haut de la formidable tour financière que tu as bâti, du haut de tes illusions et de tes dignités achetées ça et là – l’extinction des races humaines et mutantes, d'ici les dix prochaines années ? »
Oh… Mon sourire se crispe et se ferme alors que je l‘observe. Tu as toute mon attention à présent mon ami. Je connais cette expression, je connais le poids des mots. Mon regard se perd un instant vers le fond de la pièce alors que j’analyse sa phrase. Oui, cette fois ci mon vieil ami, tu as toute mon attention. Je prends une profonde inspiration.
- Erik ne peut pas vouloir ça. Il n’a jamais été question de cela, d’aussi loin que je me souvienne. Notre espèce n’est pas vouée à s’éteindre, elle est vouée à croitre et s’imposer.
Je laisse passer un silence qui en dit bien plus que je ne le voudrais. Puis je me pense lentement, le visage débarrassé de tout artifice social.
- Benett…Dis-moi ce que tu juges nécessaire que je doive savoir pour agir. Ce n’est pas ma curiosité que tu viens d’éveiller mais mes craintes. De combien de temps disposons nous ? Je veux dire avant qu’on ne puisse plus renverser la vapeur ?
Exodus Acolyte Gamma
Messages : 62 Date d'inscription : 30/06/2013 Age : 29
Sujet: Re: Les Rois Nus ( Exodus) Dim 29 Sep - 0:00
▬ Exodus ne l'écoutait pas vraiment dans sa tirade et ses remises et question. Il n'était pas venu pour entendre cela de Jason et il continuait de boire et de finir la première bouteille avant d'en prendre une autre, d'un alcool différent. Il parle d'hégémonie, il parle d'argent et croit que c'est pour un chèque que du Paris s'est déplacé pour venir le voir. Il pense savoir ce qui se trame, mais en ignore une bien trop grande partie pour que cela soit prit au sérieux par le croisé. Il le menace aussi, indirectement, car Jason est conscient que les financements du Hellfire Club que la confrérie touche ça et là par le biais de la Shaw's Industrie n'ont jamais été bien significatifs par rapport à ce que Jason apporte en continue. Et puis la perte d'influence de Sébastian Shaw rend même caduque l'alliance qu'il a eu avec Magnéto qui, lui aussi, se fait de plus en plus discret. Cette époque de financement du club des damnées va s'en tourner inévitablement et Exodus est ici pour préparer une ère nouvelle. Une menace indirecte donc, car Jason a le pouvoir de mettre financièrement à genou la confrérie et même le monde, c'est un fait, terrifiant mais véridique. Cependant, les confréristes sont tous issues de la rue, de la haine et de la misère sociale, ils sont tous partis de rien et savent ce que résister à toute forme d’oppression signifie. Argent ? Faillite ? Cela n'importe que sur les plans, mais pas sur la finalités car les Mutants éveillés de la Confrérie n'abandonneront pas le combat se rangeant du côté d'une société égoïste et capitaliste si leur porte monnaie est vide ! Exodus a vu des hommes et des femmes se battre avec la seule chose qui leur restait : leur dignité. Les peuples résistant d'Asie en sont une preuve irréfutable et un parfait exemple.
Son préambule fut donc long, mais finalement moins que les digressions bien formulées de Jason qui arrache à Exodus un petit sourire avant que tout cela ne change. Car lorsque le sérieux reprend le dessus, la mascarade n'a plus lieux d'être et même un homme, un connard, comme Wyngarde le sait. Le sourire s'efface et la bouteille, la deuxième, est déposée sur le comptoir, moitié vide. Benett croise ses mains dans son dos, observant par delà les baies vitrés la mer et le ciel.
« Impossible de le savoir, malheureusement. Il est peut-être déjà trop tard et les dés du destin sont peut-être déjà jetés. Ou bien il est encore temps et nous pouvons contrôler notre avenir de la même manière que nos pas. J'ai de l'expérience, Jason, mais je ne me suis jamais battu contre la fatalité. Quoiqu'il en soit, chaque actions que nous allons entreprendre et que nous avons faites jouent en bien ou en mal pour l'avenir de cette planète. »
Et la rime n'en est qu'une anodine preuve appuyant le sens des mots par leur sonorités. Exodus sait jouer de lyrisme mais il n'insistera pas plus là dessus car le moment n'est que mal choisi. Il se retourne alors pour fixer Jason.
« Je ne suis pas du genre à abandonner si facilement. Erik non plus. Nous avons des plans et ils sont à la hauteur de la situation. Ils seront appliqués, financement ou non. Ne te méprends pas, Jason, je ne suis pas venu ici pour que tu me fasses un chèque avec un peu plus de zéro qu'à l'accoutumée. »
Non, il était venu pour ses talents, les meilleures dans son domaine, les meilleures dans sa partie. Il était venu pour ses dents acérés dans le monde qu'est la finance. Il était venu pour ses connaissances et sa vision juste et éclairée même si parfois corruptible. Oui, il était dangereux d'exposer un homme comme Wyngarde aux joies de la corruption car il y a des choses dans ce monde qu'il raffole et qu'il adore. Mais Exodus espérait sincèrement que la situation était bien comprise par son ami et bien assimilée ce qui laissait penser que le temps des petits jeux était terminé et qu'il ne restait plus qu'un choix simple : Profiter avant de mourir ou empêcher la mort pour profiter après.
« J'ai besoin de toi, Jason. J'ai besoin que tu retournes dans un endroit que tu connais bien. Je veux t'offrir une place au Club des Damnés. J'ai besoin de pouvoir les mettre à genou si la situation l'exige, j'ai besoin de les neutraliser d'un simple claquement de doigt s'il le faut et ça, il n'y a que toi qui puisses le faire. »
Neutraliser le Hellfire Club au besoin. C'était là une chose capitale dans le plan de sauvetage de la mutanité. La pègre, les mafias, la finance, l'aristocratie et la grande bourgeoisie de Manhattant, là où tous les yeux se tournent dès que l'on parle de mutant : tout est sous l'influence ou presque du Club des Damnés. Ils ont la possibilités de stabiliser les rues de Manahttan, de réduire le crime ou au contraire de l'envenimer. Or, si il y a bien quelque chose qui provoque la peur, le sentiment d'insécurité et les croyances que les mutants sont la cause des violences quotidiennes que l'on trouve tous les jours dans les journaux : c'est l'activité des malfrats, des petites frappes, des mercenaires, des mafieux, des personnes de la pègre, des dealer de drogue et autre criminels mutants et humains. Les partis anti-mutants gagnent des pourcentages dans de nombreux sondages et Yggdrasil en est pour quelque chose mais pas seulement. Maintenant que cette diversion était faite, il fallait brosser la population dans le sens du poil et redorer le blason de la Confrérie et des Mutants en général. Maintenant que l'infiltration des hommes de Magnéto dans les systèmes et les groupes anti-mutants était accomplie, il était nécessaire de bloquer le soutiens et le poids politiquo-financier de ces mêmes groupes. Et les meilleures sutiens des groupes anti-mutants sont les classes américaine populaire par le biais d'adhésion, de cotisation et de légitimation de leur idéologie. L'heure était venu de laisser les X-mens agir et passer sous les feux des projecteurs comme des héros et des réconciliateurs. Sous cette façade médiatique, les excréments sentiront toujours aussi mauvais mais ils seront pris au piège : infiltré de l'intérieur, bloqué à l'extérieur et pris en tenaille. Comment garantir la collaboration du Club des Damnés qui était le seul à pouvoir participer à cette tâche ? En s'assurant qu'en cas désobéissance il s'écroule à genou comme un homme le fait après un coup entre les jambes.
« Comprends-moi bien. Je ne souhaites pas que tu attaques tout de suite le Hellfire Club, mais que tu en deviennes membre, que tu en déchiffres tous les rouages et prennes des dispositions pour pouvoir, au besoin, le neutraliser. Cet organisation est bien trop sombre à mes yeux mais très claire aux tiens et je ne peux me permettre de ne pas savoir ce qu'il manigance car son influence peut bouleverser bien trop de chose en ce monde. Alors, Jason, qu'en dis-tu ? »
En son temps, Exodus était un stratège. Il était capable de réorganiser une armée de plusieurs centaines d'homme en prenant en compte énormément de facteurs comme le moral des troupes, la topographie du terrain, la météo, les vitesses de déplacement, la fatigue du au poids des équipements, les types d'unité et d'armements, les nombres de munitions qu'elle soit pour l'artillerie que pour l'archerie et cela pour sa propre armée mais aussi pour celle de ces ennemis. Malgré ses nombreux siècles d'existence, cette fibre n'a pas changée en lui. C'est sans doute pour cela que Magnéto l'a chargé de la direction des opérations pour une bonne partie du plan M.
Invité Invité
Sujet: Re: Les Rois Nus ( Exodus) Dim 29 Sep - 19:06
Ah ça évidemment Bennett, tu ne serais pas venu me trouver s’il ne s’agissait que d’une question d’argent. Tu sais très bien le danger que je représente et que ma curiosité maladive me pousserait à savoir quel usage au juste tu irais en faire. On ne fait jamais d’affaire avec moi, c’est une de mes règles : c’est moi qui fait les affaires et vous qui subissez avec plus ou moins de bonheur les répercussions de mes visées financières. Vous savez ce qu’on dit, un requin ne survit que parce qu’il bouffe plus faible que lui-même, c’est comme ça que ça fonctionne et coup de cœur ou non, personnellement les idéaux poussiéreux d’Erik m’en touchent une sans bouger l’autre. Mais tu m’as alarmé avec quelques mots sémantiquement bien choisi, à quoi sert le jeu si on n’a plus de terrain où l’exercer ? L’éradication de l’espèce humaine dans sa globalité est économiquement débile et epicurienement un gigantesque gâchis !
J'ai besoin de toi, Jason. J'ai besoin que tu retournes dans un endroit que tu connais bien. Je veux t'offrir une place au Club des Damnés. J'ai besoin de pouvoir les mettre à genou si la situation l'exige, j'ai besoin de les neutraliser d'un simple claquement de doigt s'il le faut et ça, il n'y a que toi qui puisses le faire.
Mon regard change mais ne marque pas la surprise, il est sérieux et mieux que personne il sait exactement ce qu’il me demande et avec qui il va me faire croiser le fer. J’esquisse un sourire carnassier qui en dit bien long sur les idées qui m’agitent.
- Hum…Je ne sais pas l’état de ta mémoire mon vieil ami, elle était excellente jadis. Moi comme tu le sais, je n’oublie jamais rien. Sais-tu ce qu’il m’en a couté d’infiltrer le club la dernière fois ? Quelques années en hôpital psychiatrique et on estime que j’ai eu de la chance ! Où étais tu Benett lorsque je bavais sur ma camisole et que je me déféquais littéralement dessus ? Où était Erik ? Où était la confrérie qui dilapidait MON argent ? N’es-tu pas en train de me prendre littéralement pour un demeuré avec tes discours plein d’emphases et ta descente d’alcoolique anonyme ? Ne me sous-estime pas Exodus, ne sous estimez JAMAIS Mastermind ! J’ai vu le Grand Oiseau de Feu à Manhattan, je croyais Jean Grey hors de combat, comment le Phénix a pu revenir en ce monde ? A Qui a-t-il prêté allégeance et à quel point va-t-il contrarié nos plans ? C’est elle, l’Apocalypse ? parce que pour avoir « entrevu son esprit » tu n’es pas de taille à la juguler, ni toi, ni Erik, ni Xavier, ni PERSONNE !
- Bradd, Bradd Chéri ? Où es tu Fripoooon ?
Mon regard se posa sur la plantureuse jeune femme qui traversait le salon sans sembler nous voir et qui se dirigea comme dans un rêve vers la cuisine et offrant sa plastique superbe à la vue de tous. Je reportais mon attention sur Exodus.
- Hum…C’est Scarlett Johansson…Elle était dans le coin pour un tournage, je lui ai fait passer un casting. Ne t’inquiète pas pour elle, elle pense que je suis en train de l’attendre avec un breakfast digne de ce nom dans la cuisine, elle ne nous voit pas….Je déteste perdre mon temps à assurer un service après-vente.
Je la laissais quitter les lieux avant de poursuivre d’une voix moins passionnée.
- Je suis les activités du Club depuis mon « accident ». Shaw n’est plus aux commandes, il y a un « petit » nouveau avec un nom à coucher dehors.. .Erasme Hobbes. Il est dangereux, très dangereux et il a une idée derrière la tête, il a phagocyté le cercle intérieur. Je commence à rassembler des informations sur lui, mais il est aussi habile que moi à dissimuler ses transactions et à effacer ses traces, beaucoup plus extrême aussi….Je sais de sources sures qu’il a quelques …démêlés avec Essex. Il a l’air mu par un plan plus vaste, une obsession. Je peux attirer son attention, j’ai de quoi lui donner quelques sueurs froides si tu le désires, mais il va falloir couvrir mes arrières Benett…Ce type-là, ne plaisante pas du tout. Show était lisible, lui, il brouille les pistes. Tu me dis vouloir m’y faire entrer ? Tu es déjà en affaire avec lui ou veux-tu faire jouer quelques alliances rouillées comme jadis Erik avait l’intention de le faire avec Shaw…Oui, comme tu vois peu de choses m’échappent, mon vieil ami…
Je crois que les affaires reprennent, c'est en tout cas ce qu'indique le flamme qui danse dans mes iris.
Exodus Acolyte Gamma
Messages : 62 Date d'inscription : 30/06/2013 Age : 29
Sujet: Re: Les Rois Nus ( Exodus) Dim 6 Oct - 16:32
▬ Il se mit à geindre, tel un enfant. Tout cela pour quoi ? Trois années de torture dans un hôpital psychiatrique ? C'était rien, absolument rien et il osait en plus de cela demander à Du Paris ce qu'il faisait lorsqu'il bavait ? Ce qu'Erik faisait lorsqu'il était dans sa camisole ? La première chose était d'éloigner toutes les personnes qui auraient pu vouloir du mal à Jason et qui aurait pu profiter de son état végétatif et débile pour l'éliminer une bonne fois pour toute. Le plus grand illusionniste de la planète, Mastermind le confrériste, Mastermind le membre du Hellfire Club, il y a là bien des gens qui ont voulu sa mort et qui se sont réjouit ne serait-ce dans le monde de la finance : qu'il soit dans un tel état. Alors oui, c'est vrai, Exodus aurait pu le soigner bien plus rapidement, le remettre sur pieds, le remettre d'aplomb grâce à ses pouvoirs. Oui, Erik aurait pu jouer de ses réseaux et de ses connaissances pour lui rendre son séjour plus agréable. Certainement que le voir souffrir un peu avait satisfait les parts inconsciente des confréristes le connaissant. Son côté connard et tête à claque y étant sans aucun doute pour quelque chose. En ce qui concerne Exodus, il avait bien d'autres chats à fouetter. C'était survenu lorsqu'il tentait tant bien que mal d'installer des bases confréristes en Asie et en Europe. C'était pendant l'époque où il attaquait à lui seul des complexes militaires coréens dans le but d'en sortir les mutants victimes de tests. C'est pendant cette période qu'il traquait sans relâche l'organisation du Jaggarnathà et ses filières en Inde et en Grande Bretagne : Un réseaux aussi difficile à comprendre que peut l'être le Hellfire Club.
Benett reposa sa bouteille, baissant le regard de dépit. Il espérait peut-être un peu trop de Jason après tout. Il n'était qu'un homme à l'espérance de vie bien trop courte ne pouvant couvrir l'expérience qu'il prétendait avoir. Il faudrait alors surveiller ses arrières et le rassurer comme un père le fait avec son fils. Il fallait aussi le rassurer car au fond de lui la trouille s'emparait de son âme le forçant à agir et montrer les crocs pour s'assurer qu'Exodus le faisait monter dans le bon navire et par navire, il ne s'agissait pas de la confrérie mais du plan M auquel Jason peut faire parti d'une manière bien plus directe qu'un simple portefeuille et agent de renseignement du milieu économico-financier de la jet-set mondiale. Le fil psychique d'Exodus alla dans le cerveau et l'esprit de la si célèbre actrice blonde pénétrant le salon. Il n'y avait en effet pas de quoi s'inquiéter et même si Exodus ne s'inquiétait pas autant pour Jason que pour les affaires de la Confrérie il était chez lui presque un reflex de se retourner pour vérifier si ses pas n'ont pas trop marqué la neige derrière lui.
Il en savait beaucoup sur Erasme Hobbes. Ce nom était déjà familier aux oreilles d'Exodus pour différentes raisons. Son altercation ou ses altercations avec Essex de quelques natures qu'elles soient pouvaient aisément être déduites de la rencontre qu'il avait eu avec l'un des jeunes confréristes crédules et un peu naïf. Il était donc jugé comme habile et dangereux, manipulateur et sombre aussi bien dans ses méthodes que ses buts. Ce n'était là qu'une énième confrontation entre le chevalier templier de lumière et les ombres. Combien de personnes se sont lancés sur le chemin des ténèbres, de la manipulation de la folie meurtrière et de la soif de puissance ? Combien en sont revenus et combien son mort de la lame de Du Paris ? Difficile à dire mais pour lui, ce n'est autre que des petits jeux puériles sans fondement servant uniquement à flatter des égos trop complexés par un passé trouble. Il n'y avait là rien de sérieux, rien de dangereux et rien de durable. Tous finiront comme ils ont commencés, oubliés et ignorés par leur entourage comme par le monde. Et leurs objectifs ne seront jamais remplis car il ne pourront simplement jamais trouver la paix et la satisfaction. C'est le chemin des démons, le chemin du Diable.
« Tu es bien informé et je dois dire que l'inverse m'aurait fortement déçu. Ma requête concernant ton entrée dans le Hellfire Club et le rôle que tu pourras y tenir va de paire avec autre chose : la confiance. Tu dois avoir foi en moi et en mes plans. Erik m'a laissé m'occuper de plusieurs choses et m'a donné carte blanche. Le Phénix, Sinister et le Hellfire Club en font partit. J'ai une sainte horreur de me répéter mais le rôle que je te propose dans mes plans est l'un des plus important. Tu imagines donc l'intérêt que je porterais à quiconque s'approcherait trop près de toi. »
Il se détacha du comptoir pour faire face, bras croisé, à Jason.
« Je ne peux pas t'offrir d'autres garanties et tu as tout ce que j'ai à proposer sous tes yeux. Néanmoins j'ai besoin d'une réponse de ta part, afin de pouvoir m'adapter en conséquence et je crois que tu es à même de comprendre que je ne te laisserais pas plus de temps de réflexion. »
Son regard fixa celui du multi-miliardaire.
« Quelle est ta réponse, mon frère ? »
Des vieilles alliances rouillées. C'était un beau résumé de l'état dans lequel était la relation entre la confrérie et le Hellfire Club. Mais Exodus est loin d'avoir le même état d'esprit que Magnéto et n'est pas enclin à négocier des petits traités économiques et politiques avec Hobbes comme Erik le faisait avec Shaw. Le choix est donc pour lui simple : Soit Jason accepte lui permettant de rajouter un pression et d'avoir un œil sur le Hellfire Club ce qui permet à Exodus d'économiser des réseaux et des forces dans cette surveillance en y gagnant de l'efficacité, soit il refuse et dans ce cas il sera contraint de se passer de ses talents et de surveiller l'organisation avec les frêles réseaux de la confrérie. En ce qui concerne le Hellfire Club, là encore la chose est assez aisée à conceptualiser. Soit le cercle intérieur accepte d'agir dans le sens qu'Exodus donnera, soit ils se placeront en ennemi de la confrérie ce qui déclencherait nécessairement une guerre sur tous les front que ce soit médiatique, politique, économique, psychique et physique. Cette guerre si elle est perdue par la Confrérie risque belle et bien de propulser le monde dans le chaos. Mais si elle est remportée, elle pourrait permettre d'éviter l'apocalypse. Bien sur, Exodus souhaite ne pas en arriver là et compte sur la collaboration du Hellfire Club afin de pouvoir éviter la catastrophe annoncée par la prophète Lyov sans user des forces confréristes dans une guerre qui aura forcément de lourdes répercussions.
Il existe néanmoins un cas de figure qu'Exodus, dans son manichéisme naïf, n'envisage pas ou ne veut pas envisager même si il lui a déjà traversé l'esprit. Ce cas de figure peut prendre plusieurs formes mais peut se résumer par la trahison de Wyngarde envers le Hellfire Club ce qui permettrait à la sombre organisation de manipuler politiquement et économiquement la confrérie en faisant croire à Benett qu'elle en suis les quelques directives sans que cela soit vrai. Le temps que la confrérie s'en rende compte, il sera alors déjà trop tard pour sauver l'avenir de cette planète.
Dans cette somptueuse villa, deux hommes discutent. Tout semble anodin, banal si on en écarte les quelques éléments peu ordinaires comme les vêtements où les guest-star passant ça et là. Et pourtant, derrières ces quelques mots , ces bouteilles et cette vue à plusieurs millions de dollar se cache un tournant inévitable que le Monde prendra alors malgré lui.
Invité Invité
Sujet: Re: Les Rois Nus ( Exodus) Lun 7 Oct - 9:43
Tu as toujours eu cette propension au sérieux et à l’instant dramatique, Benett. Tu manques cruellement de légèreté et pourtant, crois-moi, la légèreté lorsqu’elle est utilisée avec pertinence est l’arme la plus éloquente des grands hommes. Tu me demandes ma confiances alors que je sais on ne peut mieux que quiconque que toi, tu ne me l’accorderas pas. Mais je suis un Homme de hauteur à défaut d’être un Homme de terrain, tu le sais très bien et en bon chef militaire, tu sais l’état de tes infrastructures et de tes troupes.
Oui, personne d’autre que moi ne peut manipuler l’opinion publique ou faire poser un genou au sol aux puissants. Connais-tu cette légende qui veut que j’ai su déjouer tous les services de sécurité de la Maison Blanche jusqu’à atteindre le Président des Etats Unis et le forcer sous l’emprise de mon pouvoir à poser un genou au sol devant moi dans le bureau ovale ? Oui tu la connais puisque tu sais qu’elle est fondée sur un fait réel. Je me souviens de la colère d’Erik ce jour-là et du regard inquiet de ses suivants, c’était une démonstration, une démonstration sur la fragilité du pouvoir et que d’être un colosse au pied d’argile. Parce qu’on ne peut être puissant que lorsqu’on finit par être inattaquable, et nous sommes loin de l’être mon frère, qu’importe le vaste projet dont tu sembles caresser l’opportunité de faire éclore.
Je ne te fais qu’une confiance relative, Benett . Je préserve mes intérêts, c’est tout et il n’y a rien de bon à jouer les « Sacrifiés de l’Histoire ». Ma fidélité ne va pas à une cause, même pas la mienne. Ma fidélité va à l’intelligence et au bon sens afin de mener un projet à terme et c’est exactement ça que tu es venu chercher aujourd’hui en plus de mon talent, tu es venu chercher un ancrage plus distant et plus posé, une lucidité et un garde-fou contre les errances idéologiques d’Erik. Tu sais que je n’ai pas peur de faire savoir lorsque j’ai raison, et tu sais que c’est souvent le cas puisque j’analyse toujours les options offertes avant de tracer un cap avec le plus de pragmatisme possible.
- Tu t’apprêtes à jouer avec des éléments que tu ne maitrises, mon ami. Tu cherches l’expertise. Un choix raisonnable, comme toujours. Je n’hésiterais pas à te faire savoir que tu fais fausse route, Benett. J’espère que tu sauras le supporter mieux qu’Erik parce que si je m’investis dans un projet, je m’investis toujours à fond et jusqu’au bout. Je me relève pour me servir un verre au comptoir en ignorant totalement mon invité, je lui signifie ainsi que cette entrevue est terminée.
- L’oisiveté fatigue à terme, mon frère. Il est temps, je crois, de « penser à plus grande échelle ». Le temps de quitter les lieux, de régler les affaires en urgence et je me mets en action. Fais dire au notre que Mastermind est de retour et transfert moi les clés de tous les comptes de la confrérie, j’ai bien dit « tous », même ceux que vous tentez vainement de me dissimuler…Je prends en charge la suite des opérations. Bonne route Exodus.
Et pour l’amour du ciel, change ta garde-robe, nous sommes au XXI eme siècle, que diable.
Un demi sourire amusé pour appuyer mes dires mais mon esprit était déjà focalisé sur un objectif précis : le Hellfire Club et son mystérieux tôlier. Tu es déjà parti lorsque la voix criarde de mon invité me signale que je n’ai pas maintenu l’illusion assez longtemps.
- Baddd ? Ce qu’il y a d’ennuyant avec l’après, c’est justement bien souvent l’après en lui-même. Je soupire avec fatigue avant de me diriger vers la salle de bain.
- Habilles toi et casses toi, tu veux, Darling ? La fête est finie, je crois qu’elle est finie pour un bout de temps.
Dim 15 Sep - 20:49
