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 Autre temps, autres mœurs [LIBRE]

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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Juin - 21:11

« Tomber est permis ; se relever est ordonné. »
Proverbe russe

Elles tombaient. Elles étaient telles les balles criblant les corps déjà sans vie des soldats. La chaleur avait eu raison du ciel et il déversait son déluge de larmes par cette nuit colérique sur l’Institut Xavier pour jeunes surdoués. Orage. Hier était soleil. Demain sera un autre jour. Tempête tourmentée, pourquoi es-tu si agitée ?

Assis en tailleur sur le tapis de ma chambre, j’écoutais les bourrasques du vent et les secousses des arbres, les rafales de gouttelettes s’écrasant sur ma fenêtre et l’emportement du firmament. Demain, il n’y aura plus rien. Le soleil se lèvera et effacera toutes traces de cette violente vengeance du temps.

Cette nuit portera encore la bannière de la fatigue. L’insomnie avait encore eu raison de moi : serait-ce les mots qui empêcheraient mon esprit de se libérer ? Consonne… Voyelle… Après tout, elles s’enchainent les unes après les autres pour nous aider à communiquer mais aussi à réfléchir, penser, calculer, chercher, méditer, délibérer, étudier. Les phrases. Certaines sont à l’origine de beaucoup de maux, d’autres permettent de se libérer.

Les secondes devinrent des minutes, ces minutes devinrent des heures, et ces heures amenèrent au matin. Lorsque mes yeux s’ouvrirent, le rageur combat de la nuit était mort et il ne restait aucun vestige de sa grandeur d’autan. Après quelques étirements, je pris le temps de me préparer.

Les couloirs de l’Institut étaient vides à l’aurore et je pus, dans un silence se rapprochant de l’absolu, me diriger vers les cuisines pour prendre une collation avant de me mettre au travail. Le laboratoire m’ouvrait grands ses bras et l’infirmerie attendait patiemment ma visite en fin d’après-midi.

La journée s’étirait en longueur. La visite de Franklin me permit de l’envoyer me chercher quelques ustensiles à l’infirmerie. Cette solitude me permit de finir de mettre sur pieds ce que j’avais entrepris de mettre sur pied une journée seulement après l’arrivée d’une jeune mutante nommée Rachel. Surpris par le temps anormalement long que prenait mon petit protégé à aller chercher le matériel, j’étais prêt à me mettre à sa recherche lorsqu’il revint précipitamment. L’échange fut rapide et je n’eus le droit à aucune explication : elle viendra en temps et en heure.

Le temps. Il rythmait ma journée comme celles des autres. Il était partout et nulle part à la fois. Difficile à cerner mais si facile à attraper. Me voilà à nouveau en train de me perdre dans les méandres de mon esprit…

Fin d’après-midi. L’astre lumineux avait brillé haut et fort. Ma grande pancarte sous le bras, je me dirigeais vers l’infirmerie où j’occupais le poste de médecin. Etant actuellement le seul sur toute la base, je remerciais les infirmiers, hommes et femmes, de m’alléger la tâche. Je pris la peine de passer chercher deux pommes en cuisine. Qui sait, elles pouvaient toujours servir à couper ces crampes d’estomac ! Je me maudis de mettre laisser aller : j’aurais dû me détacher de mes obligations pour me nourrir au déjeuner.

Je ne pouvais changer le passé, mais le futur n’est pas encore écrit !

J’entrais d’un pas léger. Une infirmière m’accosta dès que j’eus atteint le bureau des soigneurs. Elle me fit un briefing complet de la journée avant de me laisser la garde des patients.

Je me dirigeais vers la chambre de Rachel. Sur la route, je croisais Franklin. Je lui lançais sur un ton amical mais ferme qui n’admettait pas une réponse négative de la part de mon interlocuteur :

« Franklin, aurais-tu la gentillesse de passer dans mon bureau demain matin s’il te plait ? »

Il semblait perturber depuis qu’il m’avait apporté mon matériel mais le moment était mal choisi pour en parler : son esprit n’avait pas le recul nécessaire pour analyser correctement la situation.

Je continuais mon chemin et entrais doucement dans la chambre de Rachel. Elle pleurait. Je lui fis un grand sourire bienveillant bien que sa position ne lui permettait pas de le voir.

« Bonjour Rachel. »

Je posais ma pancarte sur une chaise contre le mur et je vins poser l’une des deux pommes sur la table de nuit de la demoiselle. D’une voix sincère et posée, je continuais :

« Je suis enchanté de te rencontrer. Je suis le professeur Henry « Hank » McCoy dit Le Fauve. »

Je vins ouvrir la fenêtre.

« Dis-moi, Rachel, que penses-tu du soleil ? »

Certaines questions étaient inutiles dans des situations alors qu’elles s’avèrent nécessaire dans les autres.
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Juin - 13:28

Jamais ? Ils ne la laisseraient donc jamais en paix ? Jamais ils n’abandonneraient ? Jamais ils ne cesseraient de la tourmenter ?

Pourquoi insister, alors qu’elle méritait mille fois son sort ? Pourquoi ?

Franklin n’avait peut-être pas menti, finalement. Peut-être, malgré sa peur, escomptait-il véritablement la revoir, mais qu’il avait jugé qu’il devait laisser quelqu’un de plus qualifié s’occuper d’elle ; Non ! Il ne devait pas revenir, et elle voulait simplement pleurer en paix. Se morfondre sur sa vie, c’était tellement plus facile que de combattre ses émotions ; que de combattre ses démons.

Elle pleurait, même si contre toute attente, la lueur d’espoir allumée par le jeune homme brillait encore un peu dans la nuit de son âme. Perdue dans sa propre mélancolie, elle ne bougea pas lorsque la nouvelle personne entra : ce n’était pas Franklin, le pas était trop lourd, et ce n’était pas Xavier. Elle ne voulait pas savoir qui c’était ; elle avait peur de qui cela pouvait être.

« Bonjour Rachel. »

Cette voix… cette voix grave, suave… Hank ! Il était venu jusqu’à l’infirmerie pour l’aider ; surement à la demande de Franklin. Le jeune garçon avait avoué être son assistant, et la première fois qu’ils avaient été séparés, ainsi que la cause de leur rencontre, c’était du fait que Franklin était venu chercher des outils pour le Fauve. Et ce dernier était venu jusqu’ici pour l’aider, comme lorsqu’elle était petite et, qu’à crapahuter autour de l’Institut, elle s’égratignait. Il c’était toujours montré bienveillant et paternel, surtout après la disparition de sa mère. Une sorte de peluche bleue grandeur nature, et même un peu plus.

Lui avait-elle fait du mal ? L’avait-elle tué ? Ou plutôt, son alter-égo ? Qu’était-il arrivé du Henry Mc Coy de sa réalité ? Elle ne se souvenait pas ; elle ne parvenait pas à se souvenir !

Rachel se recroquevilla encore plus, autant qu’elle le pouvait ; plus seulement de tristesse, mais également de peur désormais. Qu’avait-elle fait ? Qu’allait-il penser d’elle ? Que savait-il déjà ? Tout ? Son cœur s’agitait alors que le pire arrivait dans son esprit : Beast était l’un des plus anciens collaborateurs de Charles Xavier, et si le Prof X n’avait pas tenu sa promesse ? Non, Xavier ne ferait jamais une telle chose ; il ne trahirait jamais personne…

Le Fauve se présenta, confirmant qu’elle ne s’était pas trompée et accroissant sa peur, les questions devenant toujours plus nombreuses, et sa tristesse, alors qu’elle ne parvenait pas à se rappeler. Il se déplaçait autour d’elle, son poids rendant ses pas peu discrets sur le plancher ; à moins que ce ne fut voulut, pour que même la tête enfouie dans ses genoux, la jeune femme parvienne à le localiser. Contournant le lit, le X-Man ouvrit la fenêtre, laissant entrer son et odeur de l’été dans la pièce, ainsi que la chaleur. Il lui demanda ce qu’elle pensait du soleil.

Du quoi ?

La stupeur la bloqua complètement, même si elle ne parvenait pas à s’arrêter de trembler. Qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à faire, de ce qu’elle pensait du soleil ? Ce n’était pas la question, ce n’était même pas intéressant. Les interrogations disputaient la place au chagrin, mais celui-ci semblait tellement plus fort.

Elle s’en foutait du soleil : il brillait indifféremment sur les honnêtes gens que sur la vermine, quoi que l’on face, il était toujours là ; toujours là à nous regarder, à nous juger, à nous condamner en mettant nos actes au grand jour. Mais il était toujours-là… Il soutenait durant les rudes hivers et brûlait durant les étés caniculaires ; tantôt sauveur, tantôt bourreau. Il s’en allait chaque soir pour revenir chaque matin. Il était indifférent au monde et à l’univers.

Que voulait le Fauve en lui posant cette question ? Le soleil n’était pas différent dans cette réalité que dans l’autre. C’était un point commun que partageaient toutes les réalités, certes, mais il était indifférent à ces dernières ; il ne pouvait pas l’aider : ce n’est pas parce que ce monde avait le même soleil et la même géographie qu’elle pourrait s’y intégrer.

Elle ne comprenait pas, et perdait pied dans ses pensées ; une preuve de plus qu’elle ne parviendrait jamais à s’adapter. Là d’où elle venait, ils n’avaient pas le temps où l’intérêt de se poser de telles questions ; et elle était incapable d’en comprendre le sens, une preuve de plus qu’elle était étrangère à cette réalité.

Les larmes c’étaient certes stoppées, mais elle avait toujours peur ; peur de ce qu’elle avait fait. Peur de ce qu’elle avait put lui avoir fait ; le soleil même, éternel observateur de l’univers, ne pouvait savoir ce qu’il en était : ce n’était pas le soleil sous lequel elle avait grandit. Même à ses rayons, elle était étrangère.

D’un autre côté, eux n’avaient pas hésité à l’éclairer, comme chaque autre personne (ou presque) de ce monde. S’ils l’acceptaient, pourquoi pas le reste ?

Mais ce n’était pas le reste qui bloquait, c’était elle ! C’était elle qui pensait ne pas pouvoir s’adapter, vivre. Raison ou tord ? Elle était perdue. Rachel ne savait plus à quoi se fier, quoi penser ; d’un côté, il y avait ceux qui voulait la tirer vers la lumière, sauver un être déchiqueté de ténèbres tellement plus fortes, qui tiraient à leur tour avec bien plus d’aisance.

La jeune femme ne savait pas, elle ne savait plus, elle n’avait jamais su. Quoi ? Elle l’ignorait.

Tout était tellement confus qu’elle attendit simplement, sans bouger outre ses tremblements d’angoisse, que le Fauve agisse de nouveau.
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Juil - 17:43

Silence.

Je la sentis se recroqueviller tel un enfant qui a peur. La frayeur était là, elle était partout autour de ce corps, elle était ancrée au fond de cet être. La crainte avait ses racines profondément enfouies dans cette jeune fille.

Je vins m’asseoir sur le sol, dos contre le mur : je m’étais installé de façon à faire face à mon interlocutrice. Je la contemplais quelques instants. Ses yeux verts et cette longue chevelure rousse rappelaient sans nul doute Jean Grey mais la probabilité qu’elle est un lien de parenté avec cette dernière était fort mince… A moins que…

Mon esprit engourdi par le peu d’heures de sommeil me permettait de faire des jugements trop hâtifs et m’embarquait dans des délires complètement loufoques. Le physique n’était rien, ne prouvait rien : tant d’êtres humains auraient pu ainsi être liés si nous les avions jugé simplement sur des critères physionomiques.

« Je te présente mes excuses si ma présence t’a perturbé. »

Etincelle.

Je lui adressais l’un de mes plus beaux sourires. Penchant la tête sur le côté, je me pris à regarder par la fenêtre. Un rossignol se mit à chanter : cette mélodie me détendit quelque peu. D’une voix douce mais ferme, je repris :

« Mais n’attends pas de moi que je quitte cette pièce… Du moins, pas maintenant. »

Je passais ma main dans ma fourrure. Le ton que j’avais employé n’admettait pas d’être contredit. Le soleil se dirigeait lentement vers une autre destination et la lune serait des nôtres d’ici une heure ou deux.

« Rachel, si cela peut te permettre de te détendre, la discussion que tu as eu avec le professeur Xavier est resté entre lui et toi. Il n’a qu’une parole… »

Je ne la quittais plus des yeux, la couvrant d’un regard paternel.

« Néanmoins, tu n’as que sa parole et la mienne pour attester de ses bonnes volontés. »

Je me levais et me rapprocha de ma nouvelle protégée.

« Pour ma part, je ne te poserais aucune question concernant ton passé. Je te laisse le choix de partager tes souvenirs avec moi ou de les garder pour toi ou pour une tierce personne. »

Je laissais glisser mes doigts le long du mur.

« Je me fiche pas mal de savoir si tu étais une tueuse ou une dealeuse, une survivante ou une fugueuse, une jeune fille qui faisait sa vie ou une mutante qui courrait après la gloire. Le passé ne peut être changé, Rachel. »

Je m’étais arrêté et je la fixais telle une gargouille immobile.

« La tristesse et la peur qui émanent de ton cœur me laissent à penser que tu as vécu des moments durs. Je ne peux imaginer ce que tu as enduré et cela me serait bien inutile. Regretter le passé ne te tirera pas de cette torpeur, Rachel. L’oublier serait te renier toi-même. Vivre avec pourrait être un véritable supplice si tu ne t’accordes pas cette deuxième chance. Il n’y a que les imbéciles qui ne se remettent pas en question. »

Je vins m’appuyer contre le mur soutenant la fenêtre.

« Veux-tu savoir pourquoi je t’ai demandé ce que tu pensais du soleil ? »

La porte s’ouvrit alors sur une infirmière, coupant ainsi court notre conversation. Je la fusillais du regard.

« Excuse-moi, Hank, je ne savais pas que tu étais là. »
« Je te pris de sortir de cette pièce en fermant la porte derrière toi, de frapper puis d’entrer une fois que nous t’aurons invité à le faire. »
« Pardon ? »
« Tu as très bien entendu ma requête. »
« Mais notre patiente ne répond jamais lorsque nous le faisons. »
« Est-ce une raison pour manquer de politesse ? »
« Non, mais… »
« Alors arrête de te chercher une justification. »

Un silence pesant se mit à planer dans la pièce puis elle sortit en marmonnant. C’était peu professionnel. Ces comportements m’irritaient au plus haut point mais je ne laissais rien transparaître. D’un ton neutre, je lançais à ma collègue :

« Finalement, ne te donne pas la peine d’entrer à nouveau. »

Elle me regarda avec des yeux ronds.

« Nous en reparlerons dans la soirée. »
« Mais… »
« Irina, la discussion s’arrête… maintenant ! »

Lorsqu’elle fut partie, mon attention se reporta sur la jeune fille.

« Ou en étions-nous ? »

Je me grattais la tête.

« Si un jour tu désires avoir une explication sur le pourquoi du comment de ma question sur le soleil, fais le moi savoir ! »

J’attrapais alors mon panneau et le retournais pour que mon interlocutrice puisse voir ce que j’y avais inscrit. De nombreux nuages avaient été punaisés sur la surface et ils recouvraient un dessin encore plus vaste.

« Dis-moi, Rachel, as-tu envie d’attraper cette seconde chance qui s’offre à toi ? »
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Juil - 14:46

Hank continuait de parler, commençant par s’excuser ; ce n’était pas à lui de le faire, c’était à elle. Elle qui l’avait peut-être tué, peut-être fait souffrir, elle qui avait fait le mal. Pas lui. Lui était venu l’aider, alors qu’elle ne méritait aucune aide ; il n’était pas en tord, c’était elle. Rachel releva la tête, presque prête à parler pour lui faire part de ses conclusions précédentes, et vit qu’il était allé jusqu’à s’adosser au mur, prêt de la fenêtre, et qu’il lui souriait. C’était très étrange de voir le Fauve sourire pour la première fois, car à cause de son apparence physique, cela donnait une chose entre le chat d’Alice au Pays des Merveilles et l’image qu’on avait du Père Noël. Flippant pour ceux qui ne le connaissait pas, mais elle avait grandie prêt de son alter-égo, et savait voir toute la bonté de ce sourire. Un petit oiseau se mit à chanter, rajoutant à l’étrange de la scène, ainsi qu’à son agréabilité.

Beast n’avait pas l’intention de partir, car même s’il ne savait pas ce qui avait été dit entre Charles Xavier et elle, il voulait être présent si elle avait besoin de lui. Rachel faisait confiance au Prof X pour avoir tenu sa promesse, ainsi qu’au Fauve pour ne pas lui mentir. Le fait qu’il eut suggéré la chose attendait probablement une réponse, mais elle n’en donna aucune, occupé à se recroquevillée sur elle-même alors qu’il s’approchait.

Malgré son regard paternel et bienveillant, Rachel dressa une barrière télékinétique autour d’elle, craignant le contact physique plus que tout ; comme si cela avait put la faire redevenir comme avant. Il avait fallut à Franklin plusieurs tentatives pour parvenir à ce qu’elle baisse sa garde, et il s’agissait non-seulement de l’alter-égo de son mari, mais en plus d’une personne ayant tant de différence avec celui qu’elle avait connu que malgré leurs similitudes, elle semblait étrangère ; étrangère et familière à la fois. Comme toutes les personnes ici. Mais le Fauve correspondait trop à son souvenir pour être étranger, ce qui rendait les choses plus difficiles.

« Je me fiche pas mal de savoir si tu étais une tueuse ou une dealeuse, une survivante ou une fugueuse, une jeune fille qui faisait sa vie ou une mutante qui courrait après la gloire. Le passé ne peut être changé, Rachel. »

Rachel se mordit les lèvres : une tueuse, une survivante, une fugueuse, une jeune fille qui avait tenté de faire sa vie mais dont on avait fait un monstre. Le passé ne pouvait être changé ; elle le savait mieux que quiconque : elle avait tenté de le faire, et cela n’avait rien donné. La jeune femme recommença à pleurer, enfouissant de nouveau sa tête dans ses genoux. Ils avaient tous tout sacrifié pour lui donner une chance de changer le passé, mais elle n’en était pas capable. Elle avait échoué une fois, et cela leur avait couté la vie. Sa seconde tentative lui avait fait perdre la seule personne qui lui restait.

Il n’y avait que les imbéciles qui ne se remettaient pas en question ; bon, elle rajoutait imbécile à la liste des qualificatifs la concernant, même s’il était moins grave que la plupart. S’accorder une deuxième chance ; c’était impossible. De quel droit ? Comment ? Tout les autres auraient put avoir une deuxième chance, auraient mérité une deuxième chance ; pas elle. Elle n’avait jamais rien réussit à faire de bien et n’avait fait que du mal.

Avant qu’elle n’eut trop le temps de repartir dans ces cercles infernaux de culpabilité, le professeur lui demanda si elle voulait savoir pourquoi lui-même voulait savoir ce qu’elle pensait du soleil. Rachel releva des yeux pleins de larmes, à l’écoute.

La réponse ne vint jamais, car l’une des deux infirmières, la plus jeune, entra dans la pièce, s’excusant dès qu’elle vit le Fauve. La discussion qui s’en suivit fut peu courtoise, le professeur lui demandant plus ou moins de partir et l’autre ne comprenant pas. Elle n’avait pas tord, Rachel n’avait jamais répondu lorsque l’une comme l’autre des infirmières l’avaient appelée ; elles ne connaissaient son nom que par l’intermédiaire de celui qu’elle avait donné à Charles Xavier, Rachel Anne Richards. Prénom suffisamment courant pour que personne ne fasse le lien avec Franklin et lui permettant de ne pas s’avouer comme une Summers. La visite de l’infirmière se finit par un revoit pure et simple de la part d’Hank.

Rachel culpabilisait : la jeune infirmière allait se faire savonner à cause d’une initiative prise par son ainée, et tout cela était de sa faute à elle. Même quant elle ne faisait rien elle apportait des problèmes aux autres. La jeune femme voulut prendre un mouchoir, mais la boite fut repoussée par l’écran de protection. Elle était nulle, d’une telle nullité que son bouclier s’effondra en même temps que sa main, laquelle heurta lourdement le rebord de la table de nuit avant de revenir à sa place, autour des jambes.

Laissant le Fauve chercher le fil de sa conversation à sens unique, Rachel renifla, tentant de surmonté la culpabilité infime qu’elle ressentait pour l’infirmière ; infime car ce n’était rien en comparaison de ce qu’elle ressentait simplement en regardant le Fauve, sans savoir si elle avait mit fin à ses jours ou non.

La conclusion quant à l’affaire du soleil était qu’elle devrait ouvrir la bouche ; tant pis, elle ne saurait pas.

Beast se releva et s’en alla jusqu’à son panneau, le retournant. Rachel ne comprenait pas : des nuages avaient été punaisés sur le reste du dessin.

« Dis-moi, Rachel, as-tu envie d’attraper cette seconde chance qui s’offre à toi ? »

C’était quoi le truc ? Si elle disait « oui » il allait balayer toutes les punaises pour révéler le soleil qu’il y avait derrière et dire « après la pluie, le beau temps » ? Ce n’était pas une question de volonté, mais elle ne le méritait pas. Elle ne pouvait pas, alors à quoi bon ? Puis sa volonté ne lui avait jamais véritablement appartenue.

Rachel resta un long moment face au panneau, regardant les nuages, sans savoir que dire, sans savoir que faire. Elle aurait put ôter les nuages d’une simple pensée, comme elle aurait put faire que jamais personne ne put le faire. Elle aurait put réduire le panneau à néant, afin qu’il illustre ses espoirs et ses rêves. Elle aurait put tant de choses, mais ne les fit pas.

Elle resta simplement immobile, à fixer le tableau, les lèvres tremblantes alors qu’elle cherchait la réponse.

- Je…je peux pas… Je…je le mérite pas, gémit-elle après de longues minutes. Pas…pas après… ce que j’ai fait… a vous… aux autres...

Rachel reparti en sanglot. Elle ne pouvait pas saisir cette seconde chance, elle ne pouvait pas recommencer sa vie, comme si rien ne c’était passé, comme si elle n’avait rien fait. Elle ne pouvait pas !
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeJeu 26 Juil - 20:40

Pouvoir.

Une autorité puissante cherchait toujours à avoir une domination empirique sur le monde. Atteindre ce but, c’était admettre que son pouvoir avait brisé ses limites. La question qui devait alors se poser était : que vais-je faire de ce cadeau qui m’a été offert ?

Je fixais ma jeune patiente d’un regard bienveillant et d’une voix posée, chaleureuse mais ferme, je lui demandais :

« Rachel, que veux-tu faire de ta vie ? »

Je me tus quelques secondes avant de reprendre :

« Pouvoir est une chose, vouloir en est une autre. Il faudrait que tu te questionnes non sur la possibilité d’accomplir une tâche mais sur la volonté dont tu disposes pour effectuer ta quête. »

Une fois que ma voix eut lâchée ses derniers mots, je laissais défiler les minutes pour que ma protégée puisse avoir l’occasion de réfléchir à mes paroles.

Victoire.

Comment atteindre l’objectif que je mettais donner en devenant médecin lorsque je me trouve face à des patients qui pensent ne plus mériter la vie ? Ne laissant rien paraître sur mon visage, je me dirigeais d’un pas serein et calme vers la fenêtre : je m’assis sur le rebord et me mis à fixer l’horizon qui commençait lentement à rougeoyer.

Je disposais que de peu d’informations mais les quelques sons qui étaient sortis de sa bouche en disaient longs. Plusieurs interprétations pouvaient s’ouvrir à moi mais je ne les explorerais que si c’était nécessaire pour la sécurité de l’institut et de la jeune fille. Je préférais entendre de sa bouche les faits. Mon état d’esprit me mettait alors dans une situation embarrassante : si je ne voulais deviner, comment trouver les termes justes pouvant sortir Rachel de ce cercle vicieux ?

La victoire était loin d’être acquise, mais la défaite n’était pas prête à se peindre sur mon visage.

Interruption.

Des petits coups secs et rapides retentirent alors dans le silence qui s’était installé. J’invitais notre nouvel interlocuteur à entrer. Mademoiselle Ticalamira ne se fit pas prier deux fois et pénétra dans la chambre.

« Bonsoir mademoiselle. Que puis-je faire pour vous ? »

Le comportement raide et fermé de ma collègue trahissait sa colère et sa rage. La jeune infirmière Irina lui avait probablement raconté sa mésaventure.

« Pour moi, peu de choses, pour Irina, en revanche… »

Décidément, les femmes étaient complexes. Je coupais mon interlocutrice avant qu’elle n’aille plus loin.

« La façon dont je traiterais cet incident ne regarde qu’Irina et moi. Votre intervention ne changera rien à l’issu de notre conversation. »

Je marquais un temps d’arrêt avant de continuer :

« Votre présence initiale dans cette chambre ne concernait pas cette altercation, n’est-ce pas ? »

Elle se pinça les lèvres. Elle reprit en quelques secondes seulement son attitude professionnelle :

« En effet, veuillez m’en excuser professeur. »

Elle se tourna vers Rachel et lui demanda :

« Vous m'en verrez désolé mais pour vous, cela sera encore le même menu que celui que vous mangez depuis que vous êtes arrivée »

Puis me tendant un papier :

« Voici les menus de cette semaine si cela vous intéresse. Nos patients ont le choix entre deux plats principaux. »

Je la remerciais d’un signe de tête. Les propositions faites par l’infirmière concernaient le repas de ce soir. Avant qu’une réponse soit donnée, je lançais :

« Je vous remercie, mademoiselle, mais cela ne sera pas nécessaire d’apporter un diner à Rachel. »

Elle me fusilla du regard.

« Ce soir, nous sortons. »

Ses yeux prirent une mine paniquée :

« Mais… Vous ne pouvez pas faire ça ! »

Mon ton resta le même durant cette conversation :

« Mademoiselle, si vous avez des raisons de penser que j’abuse de mon pouvoir de médecin ou que mes méthodes poussant mes patients à se rétablir au plus vite ne sont pas conventionnelles, vous êtes libres de prendre rendez-vous avec le professeur Xavier. »

Elle semblait paniquée :

« Rachel est silencieuse depuis son arrivée, nous ne savons pas ce qu’elle a. »

Je repris :

« Les premiers examens n’ont rien révélé. Elle n’est pas contagieuse. Bien que je soupçonne qu’elle est de grands pouvoirs, nous ne serons à l’abri nulle part si ses émotions prennent le dessus sur sa raison. »

L’infirmière s’entêta :

« Il serait dans ce cas plus prudent pour nous tous de la laisser dans sa chambre. »

Je mis fin à la conversation :

« Je vous remercie pour vos précieux conseils, Mademoiselle Ticalamira, mais je me permettrais de passer outre ces informations pour ce soir. »

Je la raccompagnais à la porte de la chambre. Une fois de nouveau seul avec ma protégée, je lui demandais :

« Est-ce que tu aimes la pizza ? »

Je sortis mon téléphone portable et l’allumais. Pour une personne normalement constituée, cet engin aurait facilement pu faire deux fois la taille de sa main.

« Es-tu allergique à un produit en particulier ? »

Aventuriers.

Quelques instants plus tard et deux pizzas commandées, je remis mon portable dans la poche de ma blouse après avoir pris la précaution de l’éteindre. Je me tournais vers mon œuvre puis, après l’avoir contemplé, je lançais :

« Il serait dommage que tu ne relèves pas le défi. »

Puis avec un petit rire :

« Tant d’iront que derrière ces nuages se cachent le soleil, beaucoup sortiront ce fameux proverbe : « Après la pluie, le beau temps ! », alors que d’autres s’entêteront à démontrer que les deux premiers groupes ont raison d’affirmer leurs dires. »

Je penchais la tête sur le côté et d’un air pensif, je finis :

« Mais ils sont pourtant si loin de la vérité… »

Après un clin d’œil :

« A toi de choisir : partir à l’aventure et découvrir pas à pas ce qui se cache derrière ces nuages ou rester à te morfondre sur ton sort dans cette chambre d’infirmerie. »

Je crus bon d’ajouter :

« Il serait tellement plus facile d’adopter la deuxième solution mais cela serait laissé un avantage à nos fantômes du passé. »

Je déplaçais une chaise en fer et vins me placer à côté du lit de façon à ce que mon visage fasse face à celui de mon interlocutrice.

« Il est encore trop tôt pour jouer les explorateurs. Nous avons le temps avant de monter voir le coucher du soleil sur le toit. En attendant, me permets-tu de te raconter une histoire ? »
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeVen 27 Juil - 22:25

« Rachel, que veux-tu faire de ta vie ? »

La jeune femme releva les yeux vers le visage du Fauve, ses sanglots subissant un soubresaut de surprise face à la question. Même les explications ne purent lever la lueur d’incompréhension dans ses yeux.

« Pouvoir est une chose, vouloir en est une autre. Il faudrait que tu te questionnes non sur la possibilité d’accomplir une tâche mais sur la volonté dont tu disposes pour effectuer ta quête. »

Pouvoir, vouloir, quelle différence ? Cela ne changeait rien à ce qu’elle avait fait, au fait qu’elle ne le méritait pas, qu’elle n’avait pas la force de le faire. Cependant, la question avait semé le doute dans le cœur de Rachel ; ils lui offraient une possibilité de reconstruire sa vie, mais rongée qu’elle était par le remord, perdue qu’elle était dans ce monde familier et inconnu, elle ne pouvait pas la saisir. Elle ne pouvait pas, mais le voulait-elle ?

Elle méritait amplement sa peine et sa douleur, et ne méritait pas de vivre ; c’était un monstre, une tueuse, elle ne savait rien faire d’autre. Elle n’aurait pas dû survivre ; elle n’aurait pas dû. Les autres oui, Franklin, Kate, même Magnéto, mais pas elle.

Le Fauve restait silencieux, ainsi les seuls sons perceptibles dans la pièce étaient ses pleurs : Rachel ne parlait pas non-plus ; qu’aurait-elle dit ? Ce qu’elle voulait faire de sa vie ? Ne plus jamais tuer, ne plus jamais chasser, ne plus jamais voir personne mourir. Ils étaient tous morts par sa faute, et elle, elle avait survécu. Ils étaient tous morts pour elle, ils c’étaient tous sacrifiés.

Que voulait-elle faire de sa vie ? Seuls les pleurs répondirent à cette question, pourtant si importante…

On toqua à la porte, puis après réponse d’Hank, l’autre infirmière entra. Rachel les connaissait toutes les deux, pour les avoir côtoyé depuis son arrivée : la première et la plus jeune était Irina Cameron, qui était la plus gentille des deux, étant revenu récemment après avoir terminée son école d’infirmière. Elle était guérisseuse, elle lui avait expliqué lorsque Phénix avait refusé la médication ; elle ne faisait pas confiance aux médicaments et autres drogues, pas plus qu’au matériel médical, ce dernier pouvant même déclencher des crises de panique, ainsi Irina avait été obligée de faire usage de ses dons : analyse guérison tactiles. Les seules choses qu’elle n’avait put changer, c’était ses carences, qui ne dépendaient nullement d’une régénération cellulaire, et ses troubles psychiatriques, qu’elle n’avait put détecter, puisqu’ils n’avaient rien de physique. L’ainée, qui venait de faire son entrée, était Teryl Ticalamira. Cinquantenaire dont le « Mademoiselle » trahissait le caractère, Rachel n’avait pas la moindre idée de quelques étaient ses pouvoirs, mais elle était dure comme le rock et sévère, bien plus pédagogue et expérimentée que sa cadette.

La discussion qui s’engagea entre le docteur et l’infirmière ne fut pas des plus amicales, mais tourna court rapidement. Ticalamira n’était pas là pour cela, mais pour annoncer à Rachel qu’elle mangerait comme d’habitude ; les gâteaux que lui avait apportés Franklin ne changeaient rien au régime qu’elle devait suivre pour combler les séquelles laissées par une mauvaise alimentation et surtout une sous-alimentation. Mais pourquoi venait-elle lui parler de cela ? La dernière fois que les perceptions Télékinétiques de Rachel lui avaient permit de connaitre l’heure, il était 16 : 08 P.M. ; il ne devait donc pas être plus de 16h30 ou au maximum 17h, Franklin n’étant pas parti depuis si longtemps. Donc quoi ? Il lui restait encore deux heures avant de devoir ingurgiter l’espèce de purée pour bébé informe et dégueulasse qui lui servait de repas matin, midi et soir ; encore que Rachel la mangeait sans se plaindre, après les longues périodes de sous-alimentation qu’elle avait connu, sans parler de la nourriture fournie aux Limiers. Donc, même si l’aspect et le goût étaient repoussant, elle mangeait sa rien dire ; d’ailleurs, elle ne disait rien de toute façon. Avant Franklin, la seule personne à avoir entendu le son de sa voix était le Professeur Charles Xavier. Les infirmières avaient beau s’occuper d’elle, la nourrir et la doucher, elles n’avaient jamais reçues de réponses à leur demande, enfin de réponse vocale. Rachel hochait la tête, ou pleurait, simplement.

Rachel connu plusieurs surprises consécutives, Hank déclarant qu’il n’était pas nécessaire de lui apporter à manger, car ils sortaient. La jeune femme eut un frisson à cette idée. Sortir ? Comment cela ? Il n’allait pas la forcer à sortir de sa chambre tout de même ? Elle n’avait pas la force d’affronter le monde extérieur à cette chambre, elle ne pouvait pas supporter le simple stress de marcher dans l’Institut, tant sa peur de rencontrer des X-Men ou des gens qu’elle aurait connus, voir même ses parents, était grande. La simple évocation du fait qu’elle doive sortir de cet antre l’effrayait et la fit se recroqueviller un peu plus, ses larmes devenant plus silencieuses alors qu’elle essayait de se faire oublier.

« Les premiers examens n’ont rien révélé. Elle n’est pas contagieuse. Bien que je soupçonne qu’elle est de grands pouvoirs, nous ne serons à l’abri nulle part si ses émotions prennent le dessus sur sa raison. »

Rachel lâcha un gémissement à cette pensée ; elle était trop dangereuse pour sortir d’ici, et si Xavier avait refusé de lui poser un collier inhibiteur, c’était par conscience qu’elle ne l’aurait pas supporté. Elle ne voulait pas faire de mal, à qui que ce soit. Phénix ne devait pas sortir de sa chambre, et limiter les dégâts à elle-même. Elle ne voulait pas faire du mal à nouveau ; elle avait peur de faire souffrir à nouveau.

Rachel était d’accord avec Ticalamira, mais n’osait intervenir, même lorsque le Fauve la raccompagna, la chassant littéralement, hors de la chambre.

« Est-ce que tu aimes la pizza ? »

Une nouvelle surprise ; la pizza ? Elle pensait se souvenir de ce que c’était, mais elle n’avait plus la moindre idée du gout que cela avait. Ainsi, elle ne répondit pas, Hank poursuivant dans son idée en sortant un appareil aux proportions adaptées à lui-même, lui demandant si elle était allergique à un produit en particulier. Qu’est-ce qu’elle en savait ? Les infirmières n’avaient même pas réussit à approcher suffisamment des aiguilles d’elle pour lui faire des vaccins, et avaient abandonné l’idée lorsque Rachel avait désintégré les seringues, se rendant compte que cela aurait très bien elles qui disparaissaient en nuages de molécules. La jeune femme haussa les épaules, pour répondre à la question. Le Fauve parla à son appareil, commandant les pizzas.

Beast se retourna ensuite vers son panneau, bien qu’il prit le temps de lui dire qu’il serait regrettable qu’elle n’essaie pas. Elle ne savait pas quoi dire, et ne dit rien.

« Tant diront que derrière ces nuages se cachent le soleil, beaucoup sortiront ce fameux proverbe : « Après la pluie, le beau temps ! », alors que d’autres s’entêteront à démontrer que les deux premiers groupes ont raison d’affirmer leurs dires. Mais ils sont pourtant si loin de la vérité… A toi de choisir : partir à l’aventure et découvrir pas à pas ce qui se cache derrière ces nuages ou rester à te morfondre sur ton sort dans cette chambre d’infirmerie. Il serait tellement plus facile d’adopter la deuxième solution mais cela serait laissé un avantage à nos fantômes du passé. »

Il avait raison, il était bien plus facile de rester ici à se faire hanter par le passé. Mais elle n’avait pas la force, le courage, d’adopter la première solution. On en revenait au pouvoir et au vouloir ; et ses conclusions n’étaient pas différentes : Elle ne pouvait pas, mais le voulait-elle ?

Hank revint vers elle, déplaçant la chaise utilisée par les infirmières lorsqu’elles devaient l’ausculter ou tentaient de lui faire la conversation, et il se positionna de manière à ce que son visage soit en face de celui de Rachel, et qu’elle ne puisse fuir son regard. La jeune femme eut une réaction de recul, baissant la tête et les yeux mais ne parvenant effectivement pas à se sortir du champ de vision du Fauve.

« Il est encore trop tôt pour jouer les explorateurs. Nous avons le temps avant de monter voir le coucher du soleil sur le toit. En attendant, me permets-tu de te raconter une histoire ? »

Nouvelle surprise ; les toits de l’Institut étaient interdits, trop dangereux pour la plupart des mutants. C’était comme cela dans son monde, alors cela ne devait pas changer ici, tant cette règle était limpide et logique. Pour l’histoire, si c’était une surprise également, mais moins. Il s’agissait de rester ici et d’écouter, ce qu’elle faisait. Rachel pinça les lèvres.

- M… mais… les toits… c’est interdit, gémit-elle, regardant à nouveau le Fauve.

Déglutissant avec difficulté, la jeune femme retrouva son regard fuyant. Elle ne répondit pas pour l’histoire, ne sachant que répondre. Il lui raconterait son histoire s’il le voulait, mais elle avait peur de l’avoir déjà entendue, et peur de ce que cela pouvait déclencher en elle.
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeJeu 6 Sep - 21:26

La peur. Le regret. La tristesse. Ils rongeaient ma patiente de l’intérieur. Ils se mélangeaient et s’alliaient pour détruire ma nouvelle protégée. Une fois que ces bestioles étaient ancrées profondément dans le corps de leurs victimes, ramener à la raison leurs proies étaient une tâche ardue mais non impossible. Les signes de Rachel et le peu de mots qu’elle avait prononcé me laisser à penser que le sang avait tâché ses mains. Bien qu’étant sur de ne l’avoir jamais rencontré, certains signes me mettaient la puce à l’oreille : elle nous connaissait, peut-être pas sous cette forme ou ayant une vie comme celle actuelle, mais elle nous avait déjà rencontré. Une autre possibilité était néanmoins envisageable : la demoiselle aurait pu « trahir » les mutants d’une quelconque façon. Quel que soit le secret qu’elle cachait, je ne pouvais la laisser s’enfoncer dans sa détresse.

L’Harmonie et l’Equilibre étaient brisés et la tempête devait faire rage dans le petit corps qui me faisait face. Des mots pourraient faire chavirer le navire du bon ou du mauvais côté. Les phrases ne pouvaient ni réparer les cœurs ni sécher les larmes. Que ferait-elle si elle n’acceptait pas la réalité qui s’offrait à elle ? Il faut admettre que mon interlocutrice était très instable et la raisonner lorsqu’elle sera en crise sera une tâche ardue. Mon regard paternel se posa de nouveau sur mon élève et bien que je savais que mon physique bestial ne devait pas rendre les choses très faciles à regarder (je me suis souvent demandé comment nous pouvions trouver une once de bienveillance sur le visage d’un lion à l’allure d’homme singe), je faisais mon possible pour montrer mon côté protecteur et doux.

Les toits ? Interdits ? Je devais admettre que peu de monde pouvait admirer la vue depuis là-haut et que l’accès y était restreint. Que pouvait-elle craindre du ciel ? Bien que les relations entre humains et mutants soient tendues, les probabilités qu’il y ait un conflit ce soir étaient faibles. Comment rassurer une personne qui semble avoir vécu toute sa vie avec l’odeur du sang et des restrictions qui étaient assez titanesques selon moi. Je ne savais rien d’elle, le peu d’informations que j’avais pu récolter était celles recueillies actuellement dans notre conversation.

« Rachel… »

Comment pouvais-je tourner ma phrase sans qu’elle fonde à nouveau en larmes ou qu’une crise la secoue ? Me taire serait inutile pour elle comme pour moi. Je voulais lui faire entendre ce que j’avais à dire mais je ne voulais pas la voir non plus s’écrouler dans sa bulle. Quoi qu’il advienne, elle aura à en sortir un jour ou l’autre et le monde extérieur sera toujours là.

« Le monde ne tourne plus rond depuis bien longtemps déjà. Nous regrettons tous un jour ou l’autre certains de nos actes. Quelques-uns se lamenteront sur des pans entiers de leurs vies. Beaucoup auront perdu des êtres chers et se demanderont pourquoi le ciel a pris leurs âmes plutôt que la leur car, pour ces derniers, ces existences qu’ils chérissent méritaient de vivre bien plus longtemps que leurs pauvres et misérables carcasses. »

Une lueur s’alluma dans mon regard : j’avais depuis longtemps passé cette épreuve mais je n’étais pas non plus à l’abri. Ces actes pouvaient se répéter. Une flamme d’espoir et de paix dansait dans mes yeux.

« Les regrets seront toujours là, Rachel. Le passé individuel ne peut être changé, et nous aurons tous à vivre avec le nôtre. Se lamenter sur nos proches disparus ne changera rien : ils ne sont plus là… du moins, physiquement. Tu peux trouver ça ridicule mais je suis persuadé d’un concept : nos précieux alliés, même six pieds sous terre, sont là… et là ! »

J’avais pointé mon doigt en direction du cœur de mon interlocutrice puis du mien en même temps que je finissais ma phrase.

« Au final, qui peut nous dire qui doit partir en premier ? Rachel, ils t’ont donné cette chance de vivre. De vivre pour eux. Tu ne peux plus rien faire sur ton passé, mais tu peux encore beaucoup pour demain. La question que tu devrais te poser est : pourquoi ont-ils tous donné leurs vies pour toi ? Crois-tu vraiment qu’ils t’auraient laissé ce cadeau si précieux pour que tu le gâches à te morfondre au fin fond d’une chambre d’infirmerie ? »

Je fis une pause de quelques secondes avant de reprendre :

« Si tu ne dois pas le faire pour toi, alors fais-le pour eux. Vis pour eux. Bats-toi pour eux. Ils méritent mieux que ce que tu leur offres aujourd’hui ! »

Je ne savais pas si cela aller faire mouche chez la jeune fille. J’espérais raviver la flamme qui dormait sous un tas de cendres : cette lumière qui poussait chaque être vivant à se dépasser et à se battre pour ses compagnons et en ce qu’il croit être juste. J’admettais que nous puissions tous changer un jour de camps, certains évènements faire basculer radicalement nos idéaux mais je ne pouvais laisser un être abandonner sa lutte. J’aimais me répéter : quand il y a la vie, il y a de l’espoir. Mais je ne pouvais aussi oublier que : quand la bêtise domine, la destruction s’ensuit.

Le silence plana, il tourbillonna dans la chambre d’infirmerie, il était le témoin muet de cette scène. Combien de temps dura-t-il ? Des minutes, sans l’ombre d’un doute. Lorsque je pris de nouveau la parole, se fut avec une certaine légèreté. Je n’aimais pas tourner autour du pot et j’avais transcris ma pensée en paroles de la façon la plus douce mais ferme que je pouvais.

« Si le peu de répit que m’accorde ma journée me permet d’aller admirer un splendide couché de soleil sans me soucier du danger, je le ferais. Le danger est quasi inexistant en ces lieux. Je sais que les autres veillent sur moi comme moi je prends soin d’eux. Tant que tu vivras à l’Institut, tu devras te faire à cette règle. »

Je souris puis attrapa mon téléphone portable.

« Veux-tu boire quelque chose ? »

Je tapais quelques mots en demandant à un étudiant en médecine qui devait passer me voir pour un cours de soutien en biologie s’il pouvait prendre un thermos de café à la cuisine. Le message fut envoyé une fois que mon interlocutrice eut répondu à ma question.

« Je parles, je parles. Veux-tu toujours écouter mon histoire ou préfères-tu te reposer jusqu’à l’heure du crépuscule ? »
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Sep - 19:40

« Rachel… »

Il restait là, proche d’elle, trop proche d’elle, sans vouloir la laisser. Pas que sa présence était dérangeante, mais il y avait surement des nécessiteux en attente de l’aide du Fauve, des nécessiteux qui le méritaient. Mais il restait là, à l’aider elle, envers et contre tout. Il lui parlait, lui déclarant qu’ici aussi le monde ne tournait pas rond, qu’on regrettait tous certains de nos actes, voir certaines parties de nos vies. La gorge de Rachel se serra sous la tristesse ; elle ne regrettait pas une partie de sa vie, elle regrettait toute sa vie ! Elle regrettait son existence même, cette erreur qui l’avait conduite à venir au monde, chose que cette réalité même avait évité. Il y avait une raison ! Hank déclara que nombre de gens reprochaient au ciel d’avoir prit les gens que l’on aimait plutôt que nous même, mais il ne pouvait se rendre compte d’à quel point cela affectait Rachel. Il voulut la rassurer, lui remonter le moral, déclarant que ce qu’elle aimait seraient toujours avec elle, dans son cœur.

« Si tu ne dois pas le faire pour toi, alors fais-le pour eux. Vis pour eux. Bats-toi pour eux. Ils méritent mieux que ce que tu leur offres aujourd’hui ! »

Une dague en plein cœur, la douleur et la tristesse brisant à nouveau les dignes, Phénix retomba en sanglot, repoussant violement le fauve d’elle par télékinésie. Non, elle ne pouvait pas vivre pour eux, elle ne pouvait pas vivre tout court ! Elle n’en avait pas la force, maintenant que la rage et l’instinct de survie l’avait déserté, maintenant qu’ils avaient tous disparus. Elle ne voulait pas vivre pour eux, elle voulait qu’ils vivent, eux !

Il n’y avait plus autre fond sonore que les pleurs de la jeune femme, le Fauve lui-même s’étant tut. Mais en ces lieux, ils faisaient parti du silence, ses pleurs, tant ils étaient étrangers à ce monde ; oui, jusqu’à ses larmes tout était étranger à ce monde, à cet univers. Elles n’auraient jamais dû y couler, elles n’avaient aucune raison de le faire ici.

Mais ce qui avait fait le plus mal était le fait que Beast eut souligné sans même le savoir la raison de son malheur, son plus grand échec et celui qu’elle répétait toujours, celui pour lequel tous s’étaient sacrifiés. Ils n’étaient plus là, plus dans son cœur ; ils n’étaient que des ombres dans le néant, à cause d’elle. Elle aurait tellement voulut que ce soit le cas, qu’ils l’accompagnent encore ou vivent dans un quelconque paradis, mais c’était une illusion, un mensonge : ils étaient mort, et dans la mort il n’y avait que le néant. Ni Dieu, ni ange, seulement la mort et le néant. Il n’y avait pas de Dieu ou de Diable, il n’y avait que le Phénix. Le Phénix est son hôte, seuls survivants d’un monde à l’agonie dont le drame se déroulait de l’autre côté du voile des existences. Un monde qu’elle aurait dû sauver, mais dont elle n’avait pas la force.

Oui, ni Franklin ni Kate ni Magnus ne l’avaient laissé sombrer ainsi, mais ils avaient des atouts que ceux d’ici n’auraient jamais : ils avaient la vengeance, la haine, la colère et la peur, les plus grands moteurs que l’humanité n’ait jamais eut.

« Si le peu de répit que m’accorde ma journée me permet d’aller admirer un splendide couché de soleil sans me soucier du danger, je le ferais. Le danger est quasi inexistant en ces lieux. Je sais que les autres veillent sur moi comme moi je prends soin d’eux. Tant que tu vivras à l’Institut, tu devras te faire à cette règle. »

Veiller sur ceux qui veillaient nous, cela lui arracha une nouvelle douleur, un nouveau coup de coteau porté au cœur ; elle en avait été incapable, elle les avait vus mourir les uns après les autres alors qu’elle devait les protéger ! Elle n’avait put protéger le peu qui avait survécut et qu’elle n’avait pas tué, et maintenant ils n’étaient même plus des fantômes pour elle, car les fantômes restaient dans leur monde ; son monde… pas celui là.

Ils n’étaient que des souvenirs, et encore : la plupart avaient simplement disparut. Les flashs, elle n’avait que les flashs pour se souvenirs de qui elle avait tué, et même ceux qu’elle avait revu en camp, c’était floue. Elle n’avait revu le Fauve en camp, mais l’avait-elle tué ? Elle n’en savait rien, et cela rajoutait au trauma de les savoir tous morts, de savoir qu’on y avait tenu un rôle, mais de ne se souvenir des détails. Le chaos, c’était le chaos ! Les larmes, le sang, la mort, elle n’avait connu que cela ses dernières années, et ses espoirs avaient été réduits aux néants.

Hank lui demanda si elle voulait boire quelque chose, mais Rachel ne répondit rien. Il aurait été plus facile de mourir déshydratée si elle n’avait pas à disposition une carafe d’eau et qu’on ne la forçait pas à boire régulièrement. Le seul verre qu’elle avait accepté de bon cœur était celui tendu par Franklin, qui reposait désormais brisé au sol.

« Je parles, je parles. Veux-tu toujours écouter mon histoire ou préfères-tu te reposer jusqu’à l’heure du crépuscule ? »

Rachel le regarda, les yeux toujours pleins de larmes ; son panneau avait déjà échoué, qu’est-ce qu’il pouvait bien espérer de son histoire ?

- Je… je ne peux pas… changer le passé… a… alors qu… qu’ils sont… qu’ils sont tous morts… pour que j’ai une chance… de le faire… Je… je ne peux que détruire… L’Institut n’est plus une… une sécurité… depuis bien longtemps… depuis… depuis… les flammes.

Elle avait beaucoup buté sur le dernier mot, comme s’il ne voulait pas sortir. Car à sa suite, comme l’Hadès accompagnait la mort, de nouveaux sanglots revinrent, raz-de-marée innarétable : elle ne pouvait ouvrir la bouche sans révéler des choses qu’elle voulait garder cacher, et la douleur de savoir qu’elle détruirait ici aussi accroissait son chagrin ; elle s’effondra sur le côté, ses recroquevillant en position fœtale.

- Tous… tous morts…
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Nov - 14:40

Spoiler:

Quoi que je dise, quoi que je fasse, elle s’effondrait à chaque fois sur elle-même. Nous avions là une personne qui se reprochait de vivre alors que les autres étaient morts. Ces paroles étaient perturbantes mais elles étaient déphasées, même déconnectées, de la réalité dans laquelle nous vivions. Je savais pertinemment bien que l’Institut ne serait bientôt plus un lieu sur si les tensions entres mutants et humains ne se calmaient point. Je ne pouvais pas la laisser s’apitoyer sur son sort mais je ne savais comment la tirer de cette mauvaise impasse. Les mots étaient durs et elle ne pouvait oublier ce qu’elle avait vécu. Personne ne devrait être amené à oublier ou à renier son passé car cela serait se mentir à soi-même. Je la regardais droit dans les yeux et lui dis simplement :

« Personne ne te demande de changer ton passé. »

Je regardais mon panneau : oui, elle était au fond. Elle pouvait bien penser que ma méthode pour la sortir du trou où elle se trouvait était médiocre, qu’elle avait même échoué. J’allais la décevoir si je lui disais que je pensais le contraire. Je passais ma main dans ma chevelure est repris :

« Ton passé fait partie de toi et tu ne peux plus rien y faire. En revanche, ton présent et ton avenir sont entre tes mains. Ne me fais pas croire que tu vas rester assise là à pleurer toutes les larmes de ton corps, à camper sur ce lit d’infirmerie en t’apitoyant sur ton sort : ça ne fera jamais revenir les gens que tu aimes. »

Mon discours était peut-être un tantinet trop fracassant mais peu importe. Ce qu’elle allait faire, elle seule pouvait le décider : me tuer en une fraction de seconde ou se relever de ses cendres. Le deuil d’êtres chers pouvait être long, très long, trop long.

« Les flammes ne nous ont pas encore touché et tant qu’il y a quelqu’un dans ce monde qui croit en toi et en moi, ne crois-tu pas que cela vaut la peine de se battre ? »

Arriverais-je à la raisonner avant qu’elle ne me tue ? Je savais qu’en ce moment elle serait capable de le faire sur un coup de tête à cause de la douleur qu’elle ressentait. Je ne pouvais pas imaginer le parcours douloureux qu’elle avait eu, je n’avais sans doute jamais ressenti autant de chagrin et de peine qu’elle, mais je ne voulais pas la voir s’endormir sur un tas de cendres froides. Je souhaitais souffler sur ces braises tristes pour raviver cet espoir. Peut-être n’avait-elle jamais goûté à l’espoir ? A moi de lui faire découvrir le gout de ce sentiment : il pouvait faire vivre comme mourir. L’espérance avait toujours possédé une double face et ce n’était pas toujours celle que l’on souhaitait qui remportait la manche.

« Nous avons toujours eu deux visages : celui qui construit et l’autre qui détruit. Tu ne peux pas posséder que l’un des deux : si l’un est plus accentué que l’autre, il suffit de réveiller celui qui est endormi. Je t’avoue, cela ne sera pas facile mais tu n’es pas toute seule, tu ne l’as jamais été. »

Mon ventre se mit à gargouiller, m’appelant aussi fort qu’il pouvait pour me faire signe qu’il avait grandement faim. Je soupirais : décidément, il fallait que je perde cette manie de faire pleins de choses en même temps et de ce fait, oublier de me nourrir. J’aurais dû demander au jeune homme de ramener des gâteaux ou des chips ! Ayant dit ce que j’avais à dire, je partis sur un autre sujet de conversation :

« As-tu déjà mangé des chips ? »

Quelqu’un frappa à la porte. Je l’invitais à entrer. Le jeune homme que j’avais contacté tout à l’heure via sms pénétra dans la chambre avec un thermos de café et… des chips ! Je fis un grand sourire : à croire que tous mes élèves savaient que j’oubliais parfois, non, souvent de manger durant mes journées. Je le remerciais. Ce dernier prit la parole :

« Il y a une urgence au bloc opératoire 1. On vous demande de toute urgence. »

Je secouais la tête positivement et ouvris le paquet de patates. Je pris quelques-unes de ces pétales dorées et croustillantes et tendis le paquet à Rachel avec un grand sourire.

« Tiens, pour te faire patienter ! Je reviens te chercher tout à l’heure pour aller manger la pizza sur le toit. Ne t’inquiète pas, tu ne croiseras personne et nous serons tranquille… Sauf si bien sûr tu préfères me laisser manger seul ce succulent repas ! »

Je lui fis un clin d’œil avant de partir. Je la laissais libre de prendre sa vie en main et un nouveau départ !
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MessageSujet: Re: Autre temps, autres mœurs [LIBRE]   Autre temps, autres mœurs [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Nov - 22:18

« Personne ne te demande de changer ton passé. Ton passé fait partie de toi et tu ne peux plus rien y faire. En revanche, ton présent et ton avenir sont entre tes mains. Ne me fais pas croire que tu vas rester assise là à pleurer toutes les larmes de ton corps, à camper sur ce lit d’infirmerie en t’apitoyant sur ton sort : ça ne fera jamais revenir les gens que tu aimes. »

Oui, son passé faisait partie d’elle, la rongeant par le regret et le remord, la hantant par les images et les sons, la dévorant et la consommant ; oui, elle ne pouvait rien y changer, elle ne pouvait changer le passé, c’était son plus grand échec : ne pas avoir pu changer le passé, alors qu’ils attendaient tous qu’elle le fasse. Elle avait envoyé Kate à travers le temps, mais cela n’avait rien changé, même, cela avait tout aggravé. Tous morts, ils étaient tous mort pour elle, à cause d’elle. Elle n’avait aucun avenir, elle n’en avait jamais eut, et son présent n’était que ruines et inconnu. Jamais Rachel ne pourrait construire, et elle ne voulait plus détruire, il ne lui restait donc qu’à rester là, seule face à ses démons, et à les laisser la dévorer ; elle ne méritait rien d’autre, de toute façon.

Les flammes ne les avaient pas encore touchés ici, mais elles viendraient, et consumeraient tout, comme elles l’avaient fait de son monde. Ce n’était qu’une question de temps ; et quant bien même elles ne les toucheraient pas, cela ne changeait rien pour Phénix : elle avait déjà tout perdu, tout perdu trop de fois. Cela valait la peine de ce battre, oui, c’était ce qu’on lui avait enseigné, mais elle savait que c’était inutile, elle en connaissait déjà la fin ; et elle n’avait plus la force de ce battre, plus la force d’espérer.

Le Fauve restait à distance, ne l’abandonnant pas par la parole mais ne se rapprochant plus, ayant visiblement comprit qu’elle ne voulait pas de contact. Mais il continuait d’essayer de la soutenir, lui déclarant que tout le monde avait deux visages, un destructeur et un créateur ; elle-même avait vu son côté créateur être détruit, pietiné et brisé par ses créateurs, justement, la formation de Limier ne lui ayant pas qu’inculqué comment obéir et combattre, mais bien détruire, par toutes les manières imaginables. Détruire, seulement détruire, elle ne savait rien faire d’autre, elle n’avait jamais été entrainée ou n’avait jamais réussi à faire quoi que ce soit d’autre : la destruction, le meurtre… Warhound, Limier…

Meurtrière, elle était une meurtrière, et non-pas que ce fut le côté le plus accentué, mais bien que ce fut le seul côté qu’elle avait, qu’il lui restait, qu’on lui avait laissé. De nouvelles larmes accompagnèrent cette constatation, l’enfonçant un peu plus ; pas que ce ne serait facile d’apprendre à créer, mais que ce serait impossible. Pour elle, c’était trop tard, beaucoup trop tard.

Et Hank le savait, sans quoi il n’essaierait pas de changer de conversation, lui demandant si elle avait déjà mangé des chips. Relevant les yeux, s’interrompant dans son sanglot, Rachel regarda le Fauve sans comprendre ; des chips ? Qu’est-ce que cela pouvait faire qu’elle eut mangé des chips ou non ?

Quelqu’un toqua à la porte, entrant armé d’un conteneur de liquide et d’un paquet de chips, au grand plaisir de Beast et au grande déplaisir de Rachel; ne pas savoir qu’elle était là, ils ne devaient pas savoir qu’elle était là, sinon ils se poseraient des questions, sur elle. Le jeune homme la dévisagea un instant, alors qu’elle se retournait pour fuir son regard, recroquevillée vers l’extérieur et la vitre, dos à la porte, à Hank et à son invité.

« Il y a une urgence au bloc opératoire 1. On vous demande de toute urgence. »

- A… A… Allez-y… vous attendez quoi ?!


Cela avait été un cri, dès que les larmes lui avaient laissé le temps de parler ; plus personne ne devait mourir à cause d’elle, plus personne ne devait souffrir à cause d’elle. Le Fauve avait une vie à sauver, et ce n’était pas celle de Rachel, alors qu’il y coure, qu’il accomplisse quelque chose d’utile.

« Tiens, pour te faire patienter ! Je reviens te chercher tout à l’heure pour aller manger la pizza sur le toit. Ne t’inquiète pas, tu ne croiseras personne et nous serons tranquille… Sauf si bien sûr tu préfères me laisser manger seul ce succulent repas ! »

Oui, elle allait le laisser grimper sur les toits et manger seul, Rachel ne sortirait pas de sa chambre, de son lit ; elle n’en avait pas la force, elle n’en avait pas l’envie, et par-dessus tout, elle ne le méritait pas. Jamais elle ne pourrait être tranquille, pas après ce qu’elle avait fait ; une âme condamné à bruler de désespoir sur un buché qu’elle avait elle-même dressé.

Le Fauve parti, la laissant seule avec elle-même.

*Pro… Professeur… Xavier… pourquoi ? Pourquoi n’avez-vous pas tenu votre promesse ? Pourquoi c’est-il approché de moi ? Je… Je veux plus qu’il s’approche de moi… je veux pas que… Qu’il parle de moi… Personne… personne ne doit savoir… jamais…*

Xavier lui avait promit que les X-Men n’entendraient pas parler d’elle, et le Fauve était pourtant venu la voir ; il ne savait pas, mais il ne devait pas non-plus découvrir. Xavier prendrait sa défense, Rachel en était convaincue, et si s’isoler d’Hank risquait de le faire se sentir coupable ou inutile, elle s’en foutait : mieux valait cela qu’il sache la vérité. Mais cela ne l’empêcherait pas de culpabiliser pour une nouvelle chose. Dans la nuit, elle continua de pleurer, seule…

RP TERMINE pour Rachel

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