Chasse aux coléoptères, papillons et amitié de momes. ( pv Franklin )

RP TERMINE pour Franklin

Le problème lorsque l’on n’a pas d’emploi du temps aménagé… bah c’est qu’on ne choisit pas ses horaires. Mais le problème quant on a un emploi du temps aménagé, un autre pas, et que l’on est en période d’examen, c’est que trouver quatre heures à rien faire dans une journée, c’est dure. Très dure.

Hors, pour Amy, ces quatre heures étaient vitales, puisque c’était là qu’elle se nourrissait. Photosynthèse, un don qui faisait généralement pouffer les Pyrokinésistes et autres Télékinésistes – les machos quoi – et qui pourtant était bien plus utile que leurs propres pouvoirs. Bien moins destructeur aussi.

Nephilim l’avait promis, malgré la période chargée qui s’annonçait, puisqu’elle allait devoir rattraper ces UE manquante par le biais d’examen supplémentaires, elle viendrait se présenter à la classe des plus jeunes ; classe où Karma, la professeure de langues avait acceptée qu’elle soit son assistante, malgré des débuts quelques peu difficiles.

L’italienne, comme à son habitude, s’était levée avec le soleil, et avait laissée une Caitlyn endormie dans leur chambre. Elle s’était vêtue simplement : jean et veste en denim. Elle avait aussi ses bottes noires et son t-shirt bleu sombre avec rayures violettes horizontales, qu’elle avait spécialement déchiré au niveau des omoplates pour pouvoir libérer ses ailes ; ailes qu’elle n’avait pas déployées, puisque couvertes par sa veste, à la différence de ses membranes nictitantes.

Du fait qu’elle allait avoir moins de temps pour la photosynthèse, Amy espérait la pratiquer secondairement en permanence. Certes, ses ailes assuraient prêt de 60% de sa respiration lorsqu’elles étaient déployées, ce qui était non négligeable à l’absorption et du dioxygène, et du dioxyde de carbone, car elle respirait les deux. De plus, le fait qu’elle expirait également les deux lui permettait d’avoir une apnée bien plus longue, même si pas au niveau des athlètes du genre. Mais sait-on jamais, la production de biomasse était constante tant qu’elle avait de l’eau et de la lumière, donc même si ce serait moins rapide, c’était mieux que rien.

Par contre, derrière troisièmes ses paupières émeraudes, elle ne voyait le monde qu’en nuance de vert ; même si elle parvenait à distinguer approximativement les couleurs en les rattachant à des nuances de vert, fallait mieux éviter qu’on lui pose une question là-dessus. Tout était par contre plus détaillé, du fait d’une sensibilité à la lumière bien plus grande.

Bref tout cela pour dire qu’à la surprise générale, elle était à la bourre. Enfin, pas autant que d’habitude, seulement quelques minutes, loin des demi-heures des premiers temps. Le jour où elle aurait un véritable emploi, elle camperait sur place la veille.

Elle arriva au petit trot, par l’extérieur, à la classe. Les élèves étaient déjà installés.

Elle toqua à la fenêtre, avant de rentrer par une porte-fenêtre adjacente. La classe des « petits » était la seule à être au rez-de-chaussée, encore une chance qu’elle n’eut pas à courir dans les couloirs ; une connerie à la fois.

- Excusez-moi mademoiselle Coy Manh, j’espérais parvenir à arriver plus vite depuis le parc.

Elle s’interrompit en voyant la classe. Ils devaient être une dizaine d’une dizaine d’années environ ; l’italienne déglutie.

Ses traits juvéniles adoptèrent une expression de gêne lorsqu’elle vit tous les regards pointés vers elle. Aller, c’était plus facile d’aider ces gamins que d’affronter les cyborg. Si si, elle devait s’en convraincre.

Ils étaient tous dans des teintes de verts qu’elle identifiait comme de nombreuses couleurs de cheveux et d’yeux, de peaux aussi parfois, différentes. Du haut de son mètre soixante, ce qui faisait d’elle la personne la plus grande de la classe, elle regarda les autres un a un. Ils ne détournaient pas les yeux face à ses membranes émeraude, cela la fit sourire. On lui avait souvent dit que des yeux d’émeraude, c’était magnifique, mais la plupart des gens, la première fois, avaient détourné le regard.

Pas eux.

- Buongiorno a tutti, mi chiamo Amy de Lauro e sono l’assistente d’italiano, dit-elle simplement, souriante, pour se présenter.

Elle tourna la tête vers karma avec un regard interrogateur : devait-elle continuer ? Un simple détail auquel elle n’avait pas pensé : ses yeux étaient cachés derrières les Membranes Nictitantes.

L’entrée d’Amy n’avait pas laissé beaucoup d’indifférents ; surprise pour la plupart, certains une légère peur, et elle-même qui parvenait à le voir.

Elle-même avait déjà repéré quelque étrangeté parmi les élèves, dont un hybride caméléon qui la fixait avec ses yeux hybrides ; il devait attirer chez la plupart des gens le dégoût et le mépris, mais pas ici, et pas pour elle. Elle le trouvait au contraire fascinant, même si son regard était déstabilisant.

Après, réaction normale pour une personne timide, elle éprouvait de la gêne à tous ses regards pointés vers elle, mais sourit à bonjours collectif qu’elle eut droit en accueil.

- Pourquoi elle a les yeux comme ça la dame?

- Et pourquoi on comprend rien?

Amy eut un petit mouvement de tête, accompagné d’un petit rire. Visiblement, même en fin d’année, ils n’avaient pas vu le moindre mot d’italien ; dommage.

Après avoir endigué le flot de question avant qu’il ne rompe le barrage, Karma lui laissa le soin de répondre, seule. Elle lui indiqua aussi ses propres yeux, mais Amy n’avait nullement l’intention de replier ses membranes nictitantes.

Après un nouveau sourire gênée, elle reprit la parole, s’accroupissant légèrement pour se retrouver au niveau des élèves assis, sans pour autant que les uns ne gênent la vue des autres.

- Anaïs, c’est cela ? demanda-t-elle en posant son regard sur l’intéressée, un sourire gentil aux lèvres. Mes yeux ils sont comme ça parce que c’est mon pouvoir, mais si sa te gêne, je peux les faire redevenir normaux, d’un clignement de paupière, elle démontra à tous les élèves présents que derrières le vert lumineux se trouvaient deux yeux marrons illuminés de gentillesse.

D’un nouveau clignement, elle redéploya les membranes nictitantes.

Se tournant vers le second qui avait posé la question, sans pour autant bouger de sa position semi-accroupie, elle reprit la parole :

- Par contre, le fait qu’on comprenne rien à ce que je dis, c’est pas un pouvoir. Je suis italienne, et je vous ai parlé en italien. Donc, je m’appelle Amy et je suis ici pour assister mademoiselle Coy Manh en italien. Cela intéresse certains d’entre vous d’apprendre cette langue ?

Les laissant répondre, elle se tourna vers Karma, un sourire sur le visage : l’enthousiasme des enfants faisait toujours plaisir à voir, et elle espérait avoir fait un sans faute jusque là.

Elle leur demanda par la suite de se présenter, pour qu’elle puisse les appeler par leur prénom, et leur implora avec humour de l’appeler Amy, pas de madame ou équivalent.

Finalement, pendant qu’elle c’était occupé de distraire les enfants par une présentation compréhensible, la professeure avait sortie une pile de feuilles, et déclara que pour fêter l’arrivée de deux nouveaux élèves, ils allaient faire un cours en extérieur : biologie. Pardon ?!

Amy se pinça les lèvres ; si en théorie elle était un magnifique spécimen de la diversité naturelle de par son organisme fonctionnant en autotrophie par un biais similaire à celui des plantes, elle n’y connaissait strictement rien. Lycée linguistique, donc la physique et la SVT, c’était comme les maths, elle leur faisait coucou de la main quant elle en voyait passer.

Bon, inutile de s’affoler, elle devait bien avoir un niveau suffisant pour surpasser les élèves ici présents ; enfin, elle l’espérait.

Elle resta en retrait alors que Karma donnait les directives, s’étant redressée et observant.

Une fois le petit monde sorti, l’italienne ne put s’empêcher de lâcher, après un soupir de soulagement :

- Je m’en suis bien sortie, non ?

Sortant également de la classe, Nephilim surveillait les petits groupes, ses capacités d’analyses visuelles poussées dans leurs limites par la relative dispersion de tout le petit monde. Il ne s’agissait pas de saisir leurs micro-expressions à cette distance, juste de les surveiller tous à la fois.

L’italienne remarqua rapidement qu’après l’observation effrénée d’un insecte quelconque sur un tronc d’arbre, un petit groupe sembla avoir des dissensions.

- Karma, là-bas, dit-elle simplement en s’en allant dans la direction des trois enfants.

Même à cette distance, elle pouvait reconnaitre des comportements territoriaux lorsqu’elle en voyait ; fallait pas oublier qu’elle étudiait le langage corporel. Clairement, face au nouveau venu, l’un des enfants sécurisait sa prise sur le second de crainte que celui-ci ne s’éloigne de lui pour aller vers l’autre.

Et du fait, le troisième se retrouvait isolé.

Amy marcha rapidement, mais fit son possible pour ne pas avoir l’air de se presser ; plutôt raté, d’ailleurs.

Le petit blond se tourna vers elle après avoir ramassé le livre, et le lui rendit en murmurant qu’il était désolé. Il s’éloigna.

- Je m’en occupe, mademoiselle Coy Manh, dit-elle en regardant Karma, ne sachant elle-même trop si c’était une question ou une affirmation.

Toujours est-il que dès que le blondinet eut disparut derrière un arbre, Nephilim le rejoignit au petit trop.

Lorsqu’elle arriva à côté de lui, elle se mit une fois de plus à son niveau, pour être sur un pied d’égalité, et cligna des yeux dès qu’elle vit que ses membranes nictitantes intimidaient l’élève. Ses yeux redevenus normaux, elle lui offrit un sourire rassurant.

- C’est jamais facile le premier jour, tu sais ? déclara-t-elle d’une fois douce, cherchant désespérément son prénom. Donne-leur un peu de temps, et surtout ne perd pas espoir. Le reflexe qu’a eut l’autre avec ton ami est un reflexe normal, c’est que la jalousie inconsciente : il croit que si son camarade devient ton ami, il ne sera plus le sien. Il ne faut pas s’isoler comme cela, sinon il croira avoir bien fait.

Essayer de faire cela en thermes simple et ne pas ressortir le cours de psycho, sa devait pas être compliqué pourtant.

Elle lui tendit le livre qu’il lui avait apporté, toujours bienveillante.

- Viens, reprends ton livre et retournons les voir. N’ai pas peur, ils te mangeront pas ; faudra un temps d’adaptation, comme pour tout.

L’italienne resterait là le temps qu’il faudrait, elle était même prête à négocier. Ils n’étaient plus vraiment à l’âge de faire des caprices, mais ayant déjà été dans la position du préadolescent, elle n’avait nullement l’intention d’abandonner.

Elle marcherait à son côté s’il acceptait de retourner vers les autres, et resterait là s’il refusait.

Si Amy avait démontré une chose avec son caractère, c’était qu’elle pouvait être un têtu incroyable.

Le jeune garçon accepta de revenir vers les autres, reconnaissant de bonne grâce les arguments d’Amy ; il reprit le livre et la gratifia même d’un sourire. Cette réaction ne rendit celui de l’italienne que plus amical et bienveillant encore : ce garçon était une crème. Après l’avoir remerciée, malgré qu’elle n’en eut nullement besoin, Franklin – car elle avait finit par retrouver son nom ! – lui prit même la main. Ce geste de confiance enfantin lui fit également très plaisir, et si elle avait put sourire plus, elle l’aurait fait.

L’autre petit, celui ravi par le camarade territorial, revint de lui-même vers Franklin, ce qui une nouvelle fois ravi Nephilim : tout allait bien se passer.

Toujours son grand sourire aux lèvres et ayant redéployée ses membranes nictitantes, Amy se redirigea calmement vers le camp de base de Karma. Cette dernière avait installée une sorte de bâche sous un grand arbre, et avait disposé des Tupperware pour s’ils voulaient en capturer pour les observer. De son côté, la X-Woman jouait avec une coccinelle.

Amy se laissa tomber lourdement sur les fesses, n’ayant pas l’habitude de s’assoir aussi bas.

- Dieu que la terre est basse, plaisanta-t-elle à l’intention de Karma, même s’il y avait un peu de vrai là-dedans. Franklin, il est nouveau, nan ? L’autre élève n’aurait pas tenté de l’isoler sans cela. Il est gentil, je pense qu’il devrait s’intégrer sans difficultés, pour peut qu’il le veuille. J’espère seulement que l’autre élève ne va pas le prendre en oméga. C’est un peu lui le meneur, non ? J’arrive pas à savoir, dans le binôme actuel, il fait moins son fier…

Nephilim engageait la conversation comme elle le pouvait, s’étant accoudée en position bronzette, profitant de la magnifique journée pour regarder tour à tour le soleil et les élèves. Elle aurait tout aussi bien put rester silencieuse en mode tournesol, mais ce n’était pas son intention : elle devait rester ouverte et disponible pour les élèves.

Ils vaquaient tous à une chasse particulière, le petit caméléon attirant plus l’attention de l’italienne que les autres ; il avait à la fois un sacré avantage et un sacré inconvénient. Son hybridité devait lui être d’une grande utilité pour identifier et attraper les insectes, mais d’un autre côté, il devait avoir une envie instinctive de les gober ; Amy ne jugeait pas, même si elle-même ne l’aurait fait pour un empire. Caitlyn avait faillir les tuer après avoir avalée une araignée, et l’italienne avait apprit de l’aventure. Elle avait également découvert une nouvelle marque de shampoing.

Elle se demandait quels pouvaient bien être les pouvoirs des élèves ; chez certains, c’était évident, mais pour la plupart, beaucoup moins. Il y avait le caméléon, un Hydrokinésiste nommé Nicolas qu’elle avait repéré parce qu’il jouait avec une bouteille d’eau sous sa table, créant des petites sculptures aqueuses qui se faisait un combat version Pokémon alors même qu’elle se présentait. Mais pour les huit ou neuf autres, aucune idée. Ce n’était pas bien grave, elle-même, malgré sa mutation visible, savait pertinemment qu’on ne pouvait deviner son don.

Elle observait particulièrement Franklin et Phil, principalement pour le premier, il fallait bien l’avouer. Ils avaient commencé à essayer d’attraper quelque chose dans un arbre, ce que l’un des deux fit finalement par un moyen psychique.

- Télékinésie ? Sympa, s’exclama Amy, admirative.

Elle n’eut pas le temps de demander lequel des deux possédait le don que Phil se transforma en flaque d’eau lorsque quelques choses lui tomba sur la tête ; par élimination, c’était Franklin.

- Dites-moi mademoiselle Coy Manh, Phil a des vêtements de rechange dans son sac ? Ils vont être trempé, là, non ?

Regardant le blondinet poursuivre la bête, elle-même se releva, prête à aller chercher les hypothétiques nouveaux vêtements. Phil reprit forme et les deux élèves se dirigèrent vers le camp de base, une grosse araignée bien velue à la main.

Amy eut une micro-expression de dégoût ; comment Franklin faisait-il pour toucher cela ? Elle n’en aurait pas voulut entre ses mains. Ils la mirent en boite, puis le blondinet vint vers elles.

-Heuu… mesdemoiselles, il y a une araignée qui m'a piqué.

Il leur montra sa main, dont la plaie n’était pas belle à voir.

- Trousse à pharmacie près du bureau, comprit, déclara mécaniquement Amy, qui savait pertinemment que dans les classes de l’Institut se trouvait une trousse de premier secours ; une nécessité aux vues des capacités des élèves.

Elle parti en courant ; trop vite. Vue l’aspect de la plaie moins d’une minute après injection, elle craignait à un venin mortel ou une saleté du genre, n’ayant pas la moindre idée de quels types d’araignées se trouvaient au USA. Et la peur de voir le jeune Franklin se mettre à convulser déclencha quelque chose en elle.

Pas maintenant ; ou plutôt si !

Les choses commencèrent à se ralentir alors que son cœur bâtait de plus en plus vite, et qu’elle se déplaçait à vitesse constante de son point de vue.

Elle avait décrite il y a peu, ou plutôt n’avait pas réussit à décrire, cette impression que l’on avait lorsqu’on était conscient d’avoir trois minutes chronométrées à vivre. Mais en l’état actuel des choses, elle s’en moquait royalement : Franklin d’abord. Elle avait prétendu à Karma que ses crises pouvaient avoir une utilité, il étai temps de le démontrer.

Arrivée dans la classe comme une furie, elle fouilla le bureau sans grand soin et à grande vitesse, finissant par trouver la trousse de secours, qu’elle ramena complète jusqu’à Karma, toujours au pas de course.

- Occupez-vous-en-problème, dit-elle en lançant la trousse, avec une vitesse de diction qui n’avait rien à envier à l’avance rapide d’une vidéo.

S’éloignant à nouveau, toujours à la même vitesse, elle allait s’adosser violement contre un arbre, se laissant glisser jusqu’au sol.

- Calme-toi-aller-calme-toi-non-de-Dieu, se répétait-elle avec un rythme croissant.

Fermant les yeux, elle se balança d’avant en arrière, ayant des difficultés à rester concentrer : elle pensait à trop de choses à la fois ; Franklin, la pique, l’araignée : mortelle ou pas ? Quelle espèce ? Quelles séquelles ? Risques ou pas ?

- c-a-l-m-e-t-o-i, s’intima-t-elle en crispant tout son corps, ne pouvant empêcher ses mains et ses pieds de gigoter.

Rp terminé pour Franklin
Suite ici: Émotions fortes

- c-a-l-m-e-t-o-i…

Respirer lentement lui était impossible, elle était crispée autant qu’elle le pouvait, ne parvenant pourtant à s’empêcher de gigoter, ne serait-ce que des mains et des pieds.

- c-a-l-m-e-t-o-i…

Yeux clos, elle avait arrêté de se balancer d’avant en arrière, bloquant ses muscles autant qu’elle le pouvait. Ne pas paniquer, c’était trop tard ; d’autant plus que la vitesse de pensée et de respiration profitaient à la panique. Se calmer, elle devait se calmer. Pas le choix, où elle allait encore faire un arrêt cardiaque.

Respirer lentement… Impossible, son cœur devait battre une dizaine de fois par seconde. Elle ne pouvait pas respirer plus lentement où elle manquerait d’air. De l’air, elle avait un moyen d’en obtenir autrement que par la trachée ! Bon, l’un des avantages indéniable de ses « crises » était qu’elle réfléchissait beaucoup plus vite : elle avait le T-shirt spécial pour photosynthèse, déchiré au niveau des omoplates ; merci mon Dieu. Déployant les Ala-pulmos, de petites ailes de prêt d’un quart de mètre aux plumes fibreuses et de couleur sang, elle laissant ses excroissances pulmonaires respirer en soutien de sa gorge.

Même si les ailes s’agitaient, c’était déjà plus facile de ralentir son rythme respiratoire, l’apport en air étant mieux assuré. Tout se stabilisa, et même si le rythme était bien supérieur à la norme, cela lui permit de se concentrer un peu. Enfin ce concentrer était un bien grand mot : elle pensait toujours aussi vite. Comment se calmer quant vous pensez trop vite ? Elle avait l’esprit occupé à trop de choses en même temps : Franklin, gravement empoisonné ou pas ? Karma, cela faisait deux fois qu’elle faisait une crise en présence de la professeure, c’était vraiment la poisse. Changeant rapidement de sujet de pensée, elle tenta de faire le vide dans sa tête, cependant elle n’était pas d’accord. Cherchant le sujet le plus ronflant et inintéressant qu’elle avait dans l’esprit, Amy se pencha sur une leçon de psychologie particulièrement ennuyeuse. Rien n’y fit, hormis qu’elle semblait la connaitre par cœur.

Elle entendit des voix et des bruits de pas, les informations communiquées par ses sens incroyablement plus claires.

- Bonjour Madame Coy Manh , un problème?

- Oui , vous pouvez m'aider, ce petit s'est fait mordre par une araignée. Prenez le , et emmenez le à l'infirmerie. Et il y a une jeune fille là bas, contre l'arbre. Venez.

Les pas approchaient, et Amy ouvrit les yeux, Karma accroupie devant elle, inquiète. A son côté se trouvait un autre élève que l’italienne n’avait jamais vu, grand et blond, également inquiet. C’était très étrange de les observer ainsi, car c’était comme s’ils bougeaient au ralenti. Comme lorsqu’on regardait une vidéo en vitesse 0,2 : tous les détails des gestes apparaissaient clairement.

- Ok , prenez la , direction l'infirmerie, et confiez la, à un la grande infirmière brune de service, elle l'a déjà vu hier. Elle sait quoi faire. Moi je dois rester avec ma classe. Je te remercie Trent. Prends soin d'elle.

- Oui madame.

Hier, hier… pas comme s’il lui fallait 48h pour se remettre d’un de ses arrêts cardiaques et pour pouvoir recommencer à avoir ses pouvoirs. Mais ce n’était pas la question ! L’autre tendit les bras vers elle, et dans un mouvement de recul, Nephilim se redressa, repliant ses ailes. D’un pas sur le côté, elle se dégagea du geste bienveillant ; cela ne servait à rien si elle ne c’était pas calmée de l’emmener à l’infirmerie : ce n’étaient pas les infirmières qui l’empêcheraient de faire son arrêt cardiaque.

- désolé-je-dois-me-calmer-avant-sans-quoi-je-pourrais-vous-blesser, déclara-t-elle en moins d’une seconde, se retrouvant à côté de Karma, la regardant. Je-suis-désolée-d’avoir-gâché-vot’-cours ; je-ne-reviendrai-pas-tant-que-je-ne-saurais-pas-le-contrôler.

Ses mouvements étaient fluides et rapides, pouvant sembler continuer aux deux autres, alors qu’elle marquait clairement des pauses d’une seconde, largement suffisantes pour tenir la même réflexion qu’elle aurait eut un cinq secondes habituellement. Se retournant pour voir un autre étudiant emmener Franklin, Amy pinça les lèvres ; ils n’avaient même pas d’anti-venin dans leurs trousses de secours ? WTF ?

Combien de temps depuis qu’elle avait enclenché sa crise ? 1 minute ? 1,30 ? Elle était morte trop récemment pour refaire le même coup aujourd’hui ; deux fois dans la semaine, elle disait non. Comment avait-elle fait ? Avec Samy ? Lorsqu’il avait déclenché son pouvoir aux X-Games, comment avait-elle fait pour l’arrêter ?

Concentre-toi et rappelle-toi P’tite Brune, t’as pas le choix ! Ses souvenirs lui revinrent, la crise n’avait pas été déclenchée naturellement, donc dès que Samuele avait interrompu son pouvoir, elle s’en était allée. Merde, tout ce temps passé à trouver l’harmonie avec Feing pour rien ! Euréka : l’harmonie ; le calme et la paix intérieure, c’était cela qu’il lui fallait. Et dire qu’il ne plus avait pas fallut plus d’une dizaine de seconde où elle avait continué à s’agiter en tournant en rond à vitesse améliorée près de Shan et Trent. S’immobilisant, tremblante, elle ferma de nouveau les yeux. Trouver l’harmonie. Trouver son équilibre, trouver son harmonie… puis agir. Comme pour le combat. Etre parfaitement en paix avec soi-même.

Amy tomba à genoux au bout de plusieurs nouvelles secondes, se rattrapant avec les mains avant que sa tête n’être le sol. Elle était épuisée comme après de lourds efforts, mais elle était consciente. Elle ricana un instant, fière de sa réussite, avant de s’affaler sur le flan. Par tous les anges, que c’était crevant.

- Un p’tit coup d’main pliz, déclara-t-elle, trop essoufflée pour se remettre debout seule, mais encore capable de marcher. Une fois que le blond l’eut relevée, Nephilim regarda Karma. Pire que quatre heures de Salle des Dangers, mais je vais tenir le coup. Je m’occupe de Franklin. Encore désolée de t’avoir fait le coup…