un coup de fil qui sonne le glas

Sos Sushi ? Il me faudrait une boite de nouilles sautées au wok et un menu D3 au saumon avec en plus le B2 avec les brochettes.

…

Salade de choux.
…
Peter Eyrie, l'adresse habituelle.
…
A tout de suite.

Peter raccrocha et resta planté debout dans son salon, profitant de ne penser à rien un instant et de baisser sa garde. Un moment de calme et de zénitude enveloppa et sa densité chuta lentement, si bien qu'à cette instant, l'immeuble aurait pu disparaître, il se serait contenté de chuter en douceur comme une plume portée par la brise. Un tel état de grâce ne pouvant durer bien longtemps chez lui, il réajusta sa densité et retourna dans son bureau et contempla son mur en liège couvert de sa dernière lubies, des photos, des coupures de presses, des notes manuscrites accrochées sur un mur avec des fils entre elles, tissant des toiles d'araignées. Personne d'autres que lui n'aurait pu en trouver le centre, mais dans son esprit, tout était clairement architecturé. C'était sa vision du monde sur un sujet bien particulier, la question mutante avec de ci de là, un élément qui se trouvait en parallèle à ce thème, mais qui lui paraissait indispensable pour avoir une vision globale. Le diable se cachant parmi les détails, ils convenaient d'avoir tout les éléments nécessaires pour aller lui tirer la queue. Quel lien trouver entre une photo des manias de l'industrie de l'armement et les mutants ? Cette question était facile, la peur des humains qui compensent en s'équipant en conséquence. Maintenant même question mais avec un article sur le cours du café ? Juste un exemple de l'impact économique de la mutanité à la suite d'un gigantesque incendie dans les exploitations de café en Amérique du Sud causé par un pyrokynésiste. Et bien que voilà que cette photo des manias des armes allaient s'enrichir d'un nouveau visage. En plus de ses recherches de longues haleines pour sa série de reportages sur la situation mutante, un indic l'avait mis sur un coup assez énorme, le genre qui fait exploser les tirages, parler le public et qui quand on sort l'info en exclusivité, vous donne une chance d'avoir un pullitzer voir plusieurs. On lui avait soufflé que la société Norwood voulait étendre son activité en dehors du sentier de la communication et des pièces détachées pour aller dans le produit fini sans doute lassée de voir autant de projets de tiers avancer si lentement alors qu'eux même pouvait espérer les mener à termes, et leur première tentative se portait sur un contrat de défense, d'éxosquelettes de soutien pour fantassin, l'arlésienne de l'armée de terre dont on a rêvé depuis près de vingt ans. Et bien le futur semblait à nos portes apportait sur le nouveau cheval de bataille de Norwood. Du coup il avait creusé dans les dossiers financiers de la société, et avait détecté des mouvement de fond et des coûts de fonctionnement qui ne correspondaient à aucune de leurs opérations habituelles ni à leurs recherches déclarées. Soit il y avait détournement de fond, soit cet argent allait ailleurs que là où il était annoncé. A partir de là, quand on sait qu'il y a quelque chose à chercher, quoi chercher et où le faire, le travail commence vraiment. En graissant la patte à un agent d'entretien, qui avait aimablement accepter d'embarquer une caméra miniature sur son chariot d'entretien, il avait pu avoir des images des prototypes d'exosquelettes posées devant un mur avec un gros logo Norwood, le rêve absolu pour lui. Assis à son bureau, il continuer à regarder la vidéo sur l'un de ses trois ordinateurs, celui qui n'était pas connecté au réseau. Il l'éplucha et la disséqua avec minutie, pour en extraire toutes les éléments possibles, du nombre de bureaux dans la zone et donc le nombre de personnes impliquer, essayer d'avoir une bonne résolution sur les plaques des portes pour identifier les chercheurs sur qui il pourrait enquêter pour voir leurs antécédents. Ca allait être un travail de titan, mais il allait devoir le bien pour en savoir le plus possible avant de publier quoi que se soit, mais il allait devoir le faire vite pour ne pas se faire griller la politesse par un autre journaliste.

Il réceptionna sa commande du japonais et continua à regarder la meilleur vidéo de l'année selon ses critères très personnels quand le téléphone le surprit la bouche bien pleine de nouilles. Il décrocha et cala le téléphone dans son cou, gardant ses mains pour les baguettes et le carton de nouilles.

Oui ?

Monsieur Eyrie ? Je suis mademoiselle Howlsbridge, compagnie Norwood.

Peter se figea et passa en mode automatique et répondit machinalement d'une voix absolument neutre.

Lui même, que puis je pour vous ?






Pendant ce temps, quelque part, pas si loin d'ici probablement, dans une autre galaxie de synapses et de neurones, ces quelques mots avaient suffit à faire passer tout les indicateurs et cadrans au rouge, et le commandement opérationnel venait de sonner le branle bas de combat dans le centre de contrôle. La partie primaire du cerveau avait décroché et toutes les fonctions vitales étaient en alerte, le réacteur principale COEUR 1 venait de connaitre des ratés et avait perdu son harmonique, compromettant tout le système de transport dans la station, la pompe aérienne DIAPHRAGME 1 s'était arrêtée, menaçant le réseau de rupture d'approvisionnement, on avait perdu l'intégrité physique de la station avec l'ouverture inopportune des sas d’accès extérieurs se qui libérait les liquides aqueux de réserves hors de la station, tandis que de l'ensemble de la station arrivaient des rapports de crispations des moteurs principaux. Pour le dire clairement, la station venait de tomber en rade.
Au centre de contrôle, le Grand Architecte, chef suprême absolu et vénéré, honorable vieillard à barbe blanche sonnait l'alerte et réclamait tout ses chefs de secteurs sur le pont.

Servant synaptique, je veux un rapport sur l'origine de la perturbation que nous essuyons.
C'est un signal phonique extérieur qui quand il a été traité par le Réseau de communications principal a envoyé une requête aux Archives pour en interpréter le sens, puis la rediriger vers le centre comportemental qui a perdu tout sens commun et a lancé des signaux d'alertes dans toute la station avant de perdre pieds se qui a engendré toutes ces catastrophes.
Timonier, redresser la situation physique, nous ne devons pas laisser apparaitre notre faiblesse, je veux qu'en facade nous donnions l'air de ne pas avoir été affecté.
A vos ordres.
Caporal de communication, ouvrez une ligne sécurisé et renvoyez un message neutre vers l'expéditeur. Ne donnez l'air de rien !
Oui Grand Architecte
Archiviste principal et Commandeur quadruple 07 du contre espionnage de sa majesté impérial moi même, je veux toutes les infos sur la source de ce signal de com.
Les deux s'éclipsèrent et allèrent éplucher les archives, se rencarder auprès de leurs indics et plonger en apnées dans la mémoire vive, se qui promettait de les faire ramer.
Timonier, lachez tout se qu'on a en remorque, nous devons pouvoir être réactif.
Bien Monsieur, je fais libérer les pinces chirales !
Monsieur, nous savons d'où vient la communication entrante, c'est la ligne personnelle de la Anna Howlsbridge, directrice exécutif du consortium industriel extrasynaptique Norwood. Nous venons d'obtenir des informations confidentielles potentiellement compromettantes pour elle et son entreprise. Le doute ne nous est pas permis, je préconise que nous envisagions qu'elle sait que nous sommes en possession de ces données et qu'elle tente de nous appeler en conséquence.
Centre de combat tactique, étudiez toutes les stratégies défensives et offensives contre elle, interdiction d'user de ses données tant qu'on n'a pas la confirmation formelle qu'elle sait.
Reçu 5 sur 5, on lance le module Paranoyaque d'étude de cas, on va demander à la brigade guerre psychologique, coups tordus et manipulation de se mettre sur le coup.
Relation publique, à partir de maintenant vous enregistrez tout ! A l'ensemble de votre station, ici votre chef divin merveilleux et magnifique qui vous parle, nous venons de passer en defcon 3, Accroissement de la préparation des forces au-dessus de la préparation normale, toutes les tâches non prioritaires ou vitales sont suspendues.


Peter contrôla ses réactions physiques, posa son repas et ses baguettes puis alluma son dictaphone pour enregistrer la conversation.

Elle savait, et elle savait qu'il savait qu'elle savait qu'il savait [...] qu'elle savait qu'il savait [...] qu'il savait à propos des exosquelettes. Si ce n'était pas ça, la seule autre option était qu'elle soit tombée sur une photo de lui dans l'annuaire des anciens de sa promo ou sur Facebook et qu'elle essaye de lui faire du gringue de la façon la plus maladroite possible, mais il n'aurait pas parié un kopeck la dessus. Donc en partant du principe qu'elle avait appris quand à son enquête sur les exosquelettes, ça le plaçait en position de force, mais aussi paradoxalement, dans une situation dangereuse. Refuser une rencontre et elle risquerait de s'énerver et de tenter des mesures extrêmes de derniers recours pour protéger son entreprise, menaces, chantages et cambriolage, voir pire. Accepter, c'était lui offrir une opportunité de négocier et aussi pour lui une occasion de faire preuve de bonne volonté mais c'était se placer dans une situation potentiellement dangereuse, néanmoins, elle lui laissait choisir le lieu et la date se qui pouvait laisser supposer qu'il n'y aurait pas de coup fourré. A lui de bien jouer avec les cartes qu'il avait en main.

Demain à 15 heure, au milieu du chemin de promenade sud sur l'île de la statut de la liberté ça vous conviendrez ?

Un lieu publique et très touristique donc beaucoup de témoins, avec beaucoup de caméras et un service de sécurité pour lutter contre des terroristes et les vandales, plus le fait que les accès à l'île pouvait être bouclé, ça laisse peu de possibilité pour attenter à sa vie, puis dans tout les cas, si elle était déterminé, toutes les précautions du monde ne pourrait pas le sauver. Et puis la statut de la liberté, ça restait un lieu plaisant à visiter. Il n'aurait qu'à prendre deux trois dispositions supplémentaires pour protéger son appartement et informer quelques personnes et il aurait fait au mieux.

Je porterais un trench gris et j'aurais le New York Times à la main. Je ne doute pas que vous saurez me reconnaitre. J'arriverais bien à faire de même. A demain.

Il raccrocha et s'autorisa enfin à s'effondrer sur le canapé. Il ne s'était pas attendu à ça, il avait espéré passer entre les mailles du filet et pouvoir sortir son article tranquillement et prendre Norwood par surprise. Autant pour sa discrétion. Machinalement, il recommença à manger ses pâtes tout en se concentrant sur les meilleurs moyens de couvrir ses arrières...

La journée était radieuse, le soleil planait sur New York, baignant la ville dans son ombre éblouissante. La dame de fer, la française naturalisée américaine, pas l'anglaise, se réchauffait sous ses rayons, et sans sa façade de corrosion, elle les aurait tous éblouis. Liberty Island étaient remplis de touristes de tout pays, de l'Amérique à Zanzibar et tous avait juré à la douane ne pas être communiste ni n'être terroriste, quitte à tuer des civils, on peut se permettre d'être un menteur et un parjure. Dans sa lutte contre les terroristes et pour rivaliser contre les autres pays, l'armée américaine voulait de nouvelles armes et lui le savait, et quelqu'un allait essayer de le convaincre de garder ça pour lui. Son interlocutrice arriva sur la promenade et il la repéra longtemps avant lui. Forcément, il surveillait les alentours et les passages, densité au max pour arrêter n'importe quel projectile. Elle vint vers lui et le salua avant de faire de l'humour.

"Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone". J'aime autant Peter, mais à choisir, je préfère Alpha plutôt que Bêta. Pardonnez mes précautions et cette petite mise en scène, mais j'ai grandi en lisant des romans d'espionnage comme OSS 117 ou James Bond et je brulais de me mettre dans la peau d'un de ses personnages. Plus sérieusement, un collègue journaliste a été retrouvé mort l'an dernier dans une ruelle et son appartement mis à sac puis incendié alors qu'il enquêtait sur une affaire, alors nous sommes tous devenus un peu... disons juste prudent à défaut de paranoïaque dans la profession.

Peter replia son journal et s'adossa à la barrière, contemplant la superbe française qui régnait sur New York.

N'est elle pas magnifique, elle nous rappelle à tous le principe fondateur de notre pays, la liberté, entre autre celle d'entreprendre mais aussi la liberté d'informer. Vous désiriez me parler donc.

L'échange commençait de façon assez directe, alors que Peter évoquait la liberté d'expression, et autres. La brune se contenta de lui faire un clin d'oeil ultra exagéré, avec un sourire moqueur, lançant :

- Hohooo subtil dites donc ! avant d'adopter un sourire plus chaleureux. Bon pour commencer j'ai faim, désolée mais je n'ai pas eu le temps de manger, et il se trouve que s'il y a une chose que je fais souvent c'est manger. Si vous avez peur que j'aie payé le cuisinier pour vous empoisonner avec du polonium vous n'avez qu'à ne rien prendre mais moi il faut que je me goinfre navrée !

Ce disant, elle leva le nez pour observer la statue. Pour elle, ce n'était qu'un symbole du passé... Depuis longtemps déjà le concept de liberté disparaissait, et il n'était pas seulement étouffé par des comploteurs dans les banques ou des sinistre politiciens. Le peuple américain lui-même se délectait d'étouffer sa propre liberté, sans se rendre compte qu'il piétinait les valeurs au nom desquelles il réduisait ses propres libertés...
Au nom de la liberté ils se rendaient moins libres. Une ironie qui ne faisait pas vraiment partie du rêve Américain à l'époque où la statue avait été amenée ici, à priori... Elle laissa toutefois cela de côté, quittant son air pensif pour revenir à son interlocuteur.

- Sinon, en mettant le sarcasme de côté je comprends votre méfiance oui. Mais je suis une businesswoman, pas une ancienne membre des services secrets Russes qui était agent double à la CIA, ou experte en manoeuvres paramilitaires d'assassinat en milieu urbain. Ou vendeuse d'assurances... Elle haussa les épaules avant de reprendre. Le souci n'est pas que je ne veuille pas que le grand public sache ce qu'on fait, en fait j'avoue que par totale vanité j'aimerais bien pouvoir frimer et révéler ce qu'on a réussi à faire. Le souci vient en réalité de la concurrence.

Alors qu'elle commençait à se diriger vers le restaurant de l'île, elle reprit, les mains croisées derrière le dos, marchant d'un pas tranquille.

- On a été assez médiatisés récemment avec les téléphones, mais on est très loin des mégacorporations mondiales au niveau de l'influence. Cette technologie que vous avez vue... nos concurrents tentent de la développer depuis 15 ans sans jamais réussir. Soit l'alimentation est de trop courte durée, soit la puissance est trop faible, soit le matériel est trop lourd, ... Notre propre solution a été fabriquée depuis zéro, mais comme on peut s'en douter, elle fonctionne sur des principes similaires à ce qui a été fait avant. Cela signifie que si Lockheed Martin -qui EUX en revanche seraient bien du genre à vous coller toutes les pressions imaginables- a vent de ce qu'on est en train de faire... Je ne vais pas vous barber avec des détails, mais ça serait plutôt chiant en fait.

Elle conclut avec un petit sourire, avec un air presque de gamine, on pourrait s'y méprendre si elle n'avait pas l'air manifestement adulte avec ses cheveux colorés et sa tenue plutôt près du corps.
Restait à savoir quelle serait la réaction du journaliste à ce sujet... Car au fond, le business de Norwood n'était pas le sien, et la brune savait pertinemment que personne ne faisait rien sans avoir quelque chose en échange...

Peter suivi l'industrielle comique jusqu'au restaurant où il se contenta d'un jus d'orange avec des glaçons et écouta chacun de ses propos pour préparer sa réponse. Installé à table il se rapprocha d'elle de façon à se que personne ne put les entendre inopinément.

Hum je vois... Regardez tout ces gens autour de nous, la plupart sont des individus plus ou moins normaux et relativement censés, cependant, à part quelques excentriques et paranoïaques, la plupart croient en se que disent les journalistes, avec cette nuance de doute raisonnable qu'ont su développer les plus instruits et les plus intelligents. Nous autres journalistes avons un pouvoir de persuasion, qui nous donne la responsabilité de donner une information exacte et vérifiée, et notre profession fait beaucoup d'effort pour aller dans ce sens, le problème du journaliste, c'est l'exactitude et non l'objectivité. Malheureusement, notre système d'information vit sous la triple dictature de la précipitation, de la surenchère et de l'émotion rend difficile le respect de celle-là. La précipitation peut faire perdre l'occasion de vérifier son information, mais si on la publie en retard face à un autre média, on en perd tout le crédit et on passe pour des incompétents. La surenchère et l'émotion peuvent nous pousser à donner une fausse information pourvu qu'elle semble probable et qu'elle semble intéresser le lecteur. J'ai le devoir de transmettre au lecteur une information exacte et mentir par omission... je pense que vous devinez assez bien mon avis sur la question pour que je n'ai pas à développer trop la dessus, je me suis déjà tu pour des questions de sécurité nationale ou d'éthique, ou quand j'estimais que mon silence me permettrait de sortir plus tard un article meilleur. J'ai une information sur votre entreprise, fiable, vérifiée et documentée, du genre qui intéressera tout le monde, des fondus de techniques, aux économistes, patriotes, industriels et même le citoyen lambda, pourquoi la taire ?

Peter bu un peu de sa boisson et et médita une seconde se qu'il allait dire. Il avait un peu trop parlé du journalisme et s'était éloigné de la problématique principale.

Nous savons tout deux à quoi servira essentiellement votre équipement, à équiper des militaires sur le théâtre des conflits, et offrir au BAM une possibilité de se mettre au niveau des mutants sur leurs interventions, c'est typiquement le genre de sujet que je traite avec plaisir car je m'intéresse énormément à la question mutante au sens large. Mettons que j'adhère à votre argumentation et que je fasse preuve d'empathie quand aux conséquences pour vous, vous auriez au mieux droit à tout mon soutien moral. La presse papier souffre énormément de la virtualisation de l'information dont vous êtes une des actrices indirectes, pourtant je ne vous reproche pas de faire votre part du travail dans ce système, alors pouvez vous vraiment me reprocher de faire le mien, d'écrire un article qui expliquera la course à l'armement que continu le gouvernement, enrichira mes publications et pourra me faire nominer pour un Pullitzer. En plus de ma responsabilité personnelle, j'ai un sacré intérêt à donner cet article à mon rédacteur. Alors oui je peux comprendre les conséquences négatives, mais j'y vois aussi les positives.

Anna écouta parler le journaliste, avec un air pensif, comme si elle pondérait ce qu'il était en train de dire. Après, évidemment, avoir commandé du saumon. Elle l'aimait bien, quelque part elle le voyait comme un idéaliste, comme elle. A ses yeux, la plupart des journalistes étaient juste chargés de diffuser des informations qu'on leur donnait toutes prêtes, ou découvrir des infos sans intérêt sur la vie sexuelle de l'une ou l'autre star... Cela dépendait des journaux et des chaînes, qui pour la plupart n'étaient devenus que des outils politiques.
Rares étaient encore les vrais journalistes faisant de l'investigation poussée et qui voulaient des sources sûres, probablement car ce métier était devenu difficile, comme il le disait, à l'ère de l'information, où pour être le premier beaucoup diffusaient des infos sans prendre le temps de les vérifier.

- Je vois où vous voulez en venir, mais il vous manque des informations, démarra-t-elle alors qu'elle remerciait le serveur avant de lui sourire, et de revenir ensuite à Peter. Ces exo-squelettes ne sont en réalité qu'une partie d'un programme bien plus gros. Il y a deux raisons pour lesquelles ils seront vendus à l'armée. D'abord pour avoir ce fameux brevet anti-poursuites judiciaires qui mettra la concurrence de côté définitivement, sans ça, cette technologie restera bloquée pour 20 ans. Ensuite, car ce n'est qu'une brique de légo dans une construction bien plus importante. A vrai dire, ces exo-squelettes doivent servir de systèmes de contrôle, de pilotage, pour des scaphandres avancés et des véhicules spatiaux mono ou biplace à courte portée. Les premiers essais ne pourront démarrer que grâce à l'argent tiré de la vente des exo-squelettes.

Elle venait déjà de mettre en place le contexte. Maintenant restait à voir ce qu'il pourrait y gagner, car au fond il était aussi là pour ça.

- Que ces imbéciles d'hommes d'affaires avides d'argent retardent le développement des exo-squelettes de 20 ans, et les autres projets seront simplement morts. Maintenant j'imagine que cela ne vous intéresse pas des masses, au fond la conquête spatiale c'est très sixties... La mode est passée pour la plupart des gens. Ce que je vous propose, c'est d'avoir l'exclusivité sur nos futurs développements. A la seconde où le brevet est déposé vous pouvez publier tout ce que vous voulez sur les exo-squelettes. Vous pourrez même dire que Jésus les désapprouve et que les plans ont été dessinés par des terroristes si vous voulez la jouer Fox News, ajouta-t-elle avec un sourire amusé. Elle aimait bien cette chaîne, elle la regardait comme si c'était Comedy Central. Quant à nos futurs développements, vous pourrez les suivre aussitôt qu'ils sortiront du stade de projet pour aller vers du développement concret, c'est-à-dire avant même que les investisseurs soient au courant. Difficile de faire plus "le premier", et difficile de faire plus précis et vérifié vu que vous aurez tout.