Discussion probable?[pv Sage]

Samedi 12 juillet

Elle respire calmement tout en restant assise sur sa chaise, jambes croisées en tailleur, vêtue d’un débardeur, d’un jean et de gants noirs lui remontant jusqu’au milieu des bras, avec le dos droit appuyé contre le dossier et les poignets croisés sur les chevilles, mains pendante qu’elle regarde d’un air absent. La bibliothèque de l’Institution Charles Xavier pour jeune surdoué est par excellence le lieu où les nouveaux venus s’isolent le temps de s’acclimater à leur nouvel environnement ; ce n’est pas son cas. Cet environnement n’est pas nouveau mais plutôt renouveau et elle sait s’adapter ainsi est-ce justement les personnes en ce lieu qu’elle vienne voir. Ou plutôt qu’elle vient écouter : comme toutes les bibliothèques, entre les rangées de livres et les meubles de lecture se trouvent des personnes et leurs bruissements, d’un calme tranquille mais vivant, porté de gestes et de tentatives de le perturber le moins possible, des tentatives fructueuses car même si elles brisent le silence elles le font « le moins possible » et donnent la placide caresse des murmures que le vent ne saurait apporter en intérieur. Elle vient ici pour cela plus que pour lire, qui est une épreuve d’une vélocité ôtant tout plaisir, ou que chercher quelques informations que ce soit, l’Internet lui allant parfaitement et bien plus rapide lorsqu’il s’agit de considération pratique.

Son visage est impassible, découvert par ses cheveux réunis en chinon dans toute la force de ses traits et dans les contrastes entre la noirceur pilaire et la peau blanche, contrastes renforcés par la présence des tatouages noirs partant des coins extérieurs des yeux pour souligner la courbe osseuse des joues en contrebas ; elle s’est entretenue mais ne s’est pas maquillée suffisamment pour les faire disparaitre, elle n’a aucune raison de le faire aujourd’hui alors s’en économise. Ses yeux bleus azur semblent toujours aussi morts que le reste de sa personne alors qu’elle fixe ses mains directement, ses lunettes accrochées à son débardeur. Elle reste là, clignant de temps à autres des yeux comme de norme mais sans manifester réellement plus. Elle est à son aise même si elle ne le manifeste pas, sa petite bouche restant d’une égalité indifférente. Elle n’est pas en veille même si extérieurement il n’y aurait pas de différences entres les deux états, néanmoins elle préfère accumuler normalement sa fatigue afin de dormir tout aussi normalement.

- Bonjour madame Sage, puis-je m'asseoir et discuter un peu avec vous ? Enfin, si ça ne vous ennuies pas.

Dans le silence relatif elle l’a entendu marcher mais n’y a pas prêté plus attention que cela et ce n’est que l’interpellation directe qui la fait agir pour relever la tête et la porter à l’encontre de la source du son relativement anormale considérant le lieu ; même si les paroles n’y sont pas non plus interdite, elle-même ayant commise l’erreur de tenter d’engager la conversation. C’est néanmoins avec les erreurs que l’on progresse le plus.

Elle a déjà considéré ce qui se passe ici et à défaut de s’en souvenir parfaitement elle réévalue la situation comme alors, faisant face au jeune homme légèrement plus petit et lourd qu’elle qui ne lui est pas inconnu ; Alan West. Quelques jours plutôt elle rendait son « verdict » quant aux X-Men idéologiquement les plus adéquates à le prendre sous leur aile dans le cadre du Projet Héritage tout en éveillant un intérêt dont les causes restent à l’état de probabilités. Néanmoins il n’y a donc rien de surprenant à cet abord et elle le regarde lui faire face avec son sourire légèrement forcé comme en témoigne la tension musculaire aux coins des lèvres, ne répondant que par l’impassibilité froide et le regard aussi fixe que mort malgré le balais de ses pupilles se contractant puis se dilatant avant de revenir à la normale, lui fournissant toujours plus d’informations sur son vis-à-vis.

- Cela ne m’ennui pas mais il faudra surveiller l'intensité acoustique pour perturber le moins possible l’environnement de travail ou migrer vers un autre environnement afin de parler plus librement, expose-t-elle impassiblement non sans décroiser les jambes pour pauser ses deux pieds au sol, mains revenant sur les cuisses dans une position aussi adéquat à rester simplement assise qu’à se lever pour s’en aller.

Elle lui laisse décider car cela l’indiffère tant qu’en effet ils ne perturbent pas les autres résidents venus chercher ce calme qui vient, pour elle, d’être remit à plus tard. Souffle égal et regard lecteur malgré sa fixité, elle reste immobile en attendant réponse et décision ainsi que les sujets poussant Alan West à entreprendre la conversation. La poursuite de la recherche de tutorat via le Projet Héritage est une probabilité importante considérant qu’en quarte jour il a put, moyennant retour des X-Woman du couple Elioth de Lauro, déjà prendre contact avec les tutrices conseillées ; de même que l’intérêt qu’il lui éprouve, intérêt qui l’interpelle et qu’elle doit comprendre au plus tôt pour éviter tout risque dans la situation. Il y a bien quelques autres probabilités mais elles sont bien moindres que les deux précédentes ainsi les garde-t-elle de côté, n’ayant de toute façon pas d’autre possibilité que les ignorer puisqu’elle ne peut les refouler.

Alan West la regarde avec ce même détail sans pour autant pouvoir décrypter et évaluer comme elle le fait ; son regard s’arrête sur les gants puis ses sourcils se froncent et ses pupilles se contractent, preuve d’une attention interrogative sur le détail. Elle ne peut s’empêcher de relever mais elle n’ajoutera rien, ce choix vestimentaire ne le concerne pas même s’il tient d’une habitude de Tessa, d’une précaution d’elle-même ; lorsqu’on traine dans des affaires discutables on évite d’y laisser d’autres affaires du genre ses empruntes digitales. Et puis le contact du monde à travers le tissu, s’il est plus imprécis qu’à main nue, en est plus doux également. Mais c’est une considération qui reste muette.

Les tatouages aussi attirent l’attention. Non, elle ne les avait pas durant sa présentation officielle justement parce qu’il était question de se montrer officiellement, ils sont une partie d’intimité dont elle se serait bien passée considérant comme on les lui a fait mais elle ne les a pas caché aujourd’hui par absence de besoin.

Enfin, Alan aussi attire sa propre attention dans une réflexion muette mais intense et légèrement contrariée. Sont-ce ses paroles à elle qui causent cela ? Probable. Reste à évaluer comment elles causent cela. A peine est-ce pensé que les probabilités sont là, ainsi que le degré de fiabilité de l’évaluation aux considérations de ce qu’elle sait de l’autre.

Autre qui met un certain temps à lui répondre, temps durant lequel elle continue de le fixer et de le lire comment tant d’élèves et de résidents le font de leurs livres aux alentours. Autre qui fini néanmoins par trouver quoi dire en lui proposant deux des lieux qu’elle lui a indiqué comme habituel la concernant. Lieux qui ne sont pas neutres du fait même si par neutre il sous-entend que seule sa chambre de l’est pas ; ce qui est vrai à tous points de vue même si les deux autres lieux, considérant ce qu’elle estime comme le raisonnement d’Alan West, ne le sont pas réellement plus. Un lieu neutre serait un lieu où soit ils ont tous les deux l’habitude de ce rendre, la bibliothèque correspondant au critère, soit aucun d’eux n’a l’habitude de ce rendre, ce qui concerne probablement le gymnase, les garages, la cour, le potager, le bois, l’infirmerie, le foyer, le labyrinthe et la piscine… de ce qu’elle est apte à déduire de son physique et de son comportement.

- Aux considérations de l’heure le réfectoire sera probablement moins populeux que la terrasse néanmoins ce fait ira en s’inversant après une heure et vingt minutes environ. A vous de voir ce qui est le plus adéquat fonction de ce que vous avez à demander et du temps que cela prendra.

Elle n’a aucune préférence personnelle et même si c’était le cas, il est peu probable qu’elle la fasse partager. Tout n’est qu’information même s’il en est des plus sensibles que d’autres et elle a énoncé ce qu’elle avait à dire avec cette même égalité.

- Si jamais en parlant, je dis ou je fait quelque chose qui vous est désagréable n'hésitez pas à me le dire et n'hésitez pas non plus à interagir quand vous le voulez.

Elle continue de le regarder fixement comme si elle le dévisageait, même si ce n’est pas réellement le cas et que son regard n’a pas cette insistance ou cette intensité que peuvent avoir les autres lorsqu’ils le font ou qu’il peut manifester lorsqu’elle fait appel à sa volonté ou sa concentration. Qui parle ainsi ? Qui encouragerait quelqu’un à « interagir » s’il le veut ? L’interaction implique toute influence réciproque entre deux choses et c’est déjà de l’interaction que de lui parler alors que peut-il bien entendre par ce terme froid et sans âme ? Essaie-t-il de parler un langage « similaire » à celui qu’elle emploi ? Où lui est-ce naturel d’ainsi réduire les choses ? Elle ne veut pas de probabilité cette fois mais ni les apparitions ni leur origine ne sont suffisantes à lui faire manifester quoi que ce soit à part du silence. Elle a prit note de la demande tout comme elle est consciente que, dans sa première partie, cela sera surement le fait même du désagrément qui la bloquera dans son expression et que l’expression égale à celle de la seconde partie n’est qu’un effet secondaire.

Se levant néanmoins elle s’apprête à suivre Alan, bras le long du corps et mains lâches avec le dos droit de façon presque forcée, et lorsqu’ils marchent elle reprend ses lunettes sans le moindre écart de mouvement avant de les déposer sur son nez, ses mains s’en revenant à leur position première dans un mouvement de balancier accompagnant la marche pour maximiser son efficacité. Ses yeux ne sont pas cachés par les verres, cette fois, elle ne fera pas cette impolitesse et les laissera relativement peu opaque, contrôlant l’opacité de la teinte. Néanmoins elle aurait une autre impolitesse consistant à ouvrir plusieurs fenêtres afin que, désormais qu’elle ne bénéficie plus du calme vivant de la bibliothèque, elle puisse continuer de s’occuper l’esprit et mettent les secondes à profit pour faire autre chose, simultanément. La spéculation est sa principale activité pour continuer de se faire de l’argent sans rien avoir à faire, faisant fructifier les réserves de Tessa de la façon la plus absurde du monde tant elle n’a d’autre intérêt ou apport que faire de l’argent pour de l’argent et par de l’argent.

- Bon je suppose que ça ne sert à rien que je me présente, après tout vous avez connaissance de mon nom. Sinon pourquoi votre nom de code est Sage ? S’agit-il d'un surnom qu'un proche vous a donné ?

- C’est un acronyme. Si vous souhaitez un nom plus courant ou moins significatif vous pouvez m’appeler Tessa.

Elle a prise l’habitude de réagir au prénom de Tessa, elle l’a porté durant ces douze derrières années et ce n’est pas en enfermant ce qui compose la personnalité de son personnage qu’elle se débarrasse de toutes ses habitudes, preuve en est des gants. Néanmoins l’acronyme de S.A.G.E. a une bien plus grande signification vis-à-vis d’elle-même et de son histoire, de son passé, comme en témoigne l’unique clé USB sur lequel il est inscrit et qu’elle a récupérée une fois de retour, même si elle est consciente que Xavier a fait une copie des informations qui s’y trouvent. Tant qu’il ne les vend pas cela lui va, ces informations sont et doivent rester à son initiative car elles sont peut-être sa seule valeur et elle-seule a le droit moral d’en disposer, même avec les X-Men. Il y a une certaine probabilité pour qu’Alan West ne se contente pas de l’os à ronger qu’elle lui a donné « la concernant » cependant il y a une certitude quant à ce qu’elle répondra s’il tente de creuser profondément.

Malgré ses interrogations le choix d’Alan West se porta sur le réfectoire, lui permettant de déduire une longueur maximale de conversation même s’il est peu probable qu’ils l’atteignent. Le trajet ce fait avec un silence adéquat à la bibliothèque qu’ils viennent de quitter et alors qu’ils descendent les deux étages nécessaires à ce retrouver dans le couloir où se trouvent les portes du réfectoire elle ne se cache pas d’une singularité de mouvement alors qu’elle descend les marches deux à deux par un mouvement rythmé et répétitif similaire au trot d’un cheval, laissant son vis-à-vis se pencher sur ses paroles sans plus le regarder, tête penchée pour suivre les marches qu’elle dévale.

Alan West trouve triste qu’un nom de code se limite à un acronyme ; c’est pourtant là la chose la plus logique à ses yeux. Après il n’est pas qu’un acronyme même si c’est la seule chose qu’elle en a révélé, à bien des égards il s’agit également de l’un de ses noms auxquels elle a renoncé depuis bien longtemps. Néanmoins il n’est en effet pas question de surnom ou de sobriquet car plus que d’avoir d’amis pour les donner ils n’ont jamais été très flatteurs, déjà à l’époque ; ils sont cependant utiles pour renseigner sur ceux qui les donne et c’est ainsi qu’elle les prend, qu’elle est forcée de les prendre, même s’ils la touchent toujours d’une certaine façon.

Alan West alias « le Chimiste » non en rapport avec sa mutation mais avec sa filière, certes dictée par sa mutation ; elle envisage les deux possibilités sur les significations selon utilisation en tant qu’article définit ou pronom personnel et s’il lui semble que ça soit un bon surnom elle doute que cela fasse un bon nom de code puisque cela peut désigner plus une fonction qu’un individu. Néanmoins elle admet tant qu’il ne soit pas « super-cool » mais qu’il ait un « symbole bien plus important » même s’il est réducteur ; le jeune homme est cependant libre de son choix, après tout les X-Men ont eu durant quelques années la Reine Blanche malgré qu’elle ait été déchue de ce post après les avoir rejoint.

- Non, répond-t-elle simplement à la question sur l’ennui potentiel, tant parce qu’elle considère toute information comme bonne à prendre que pour couper court à la gêne manifestée par son interlocuteur.

Interlocuteur qui l’invite à s’assoir sur la table la plus proche de la terrasse, disposée proche de la baie vitrée et permettant donc de voir l’extérieur sans difficulté ; une initiative appréciée même si elle n’en montre rien. La question de savoir si elle peut regarder dehors tout en observant Alan West grâce à son reflet en s’occupant également de ses diverses fenêtres informatiques lui effleure l’esprit et si elle peut elle ne le fera pas pour une question de politesse. S’asseyant et croisant les jambes comme les poignets sur ces dernières, elle recommence à fixer le jeune homme alors que ses yeux refont un tour de leur manège de contraction et de dilatation, la ré-informant de ce qu’elle sait déjà.

- Au fait vous êtes timide ? C'est une question que je me pose depuis notre entretien mais si jamais elle vous gêne ou si vous la trouvé inconvenante vous n'êtes pas obliger d'y répondre et dans ce cas veuillez m'excuser. Je ne veux en aucun cas vous m'être mal à l'aise.

Alan West culpabilise de sa question avant même qu’elle réponde ainsi le fait-elle avec concision et simplicité, tant à la question explicite qu’aux remarques qui la suive.

- Non.

Ça peut s’arrêter là, pour sa part : en un mot elle a confirmés les dires exposés et infirmée la question, exposant qu’elle n’est pas timide, que cela ne la gêne pas, qu’elle ne la trouve pas inconvenante, qu’elle n’est pas obligée d’y répondre et qu’elle sait qu’il ne veut pas la malaisée. Néanmoins elle a sa propre question et l’opportunité lui est donnée que de la poser malgré qu’elle sache que la poser causera en revanche le malaise d’Alan West, qui est déjà plus que fertile au germe de ce sentiment. Le choix se résume donc à une simple évaluation : qu’est-ce qui posera le plus de problème à l’adulescent belge, devoir entretenir seul une conversation de question-réponse ou devoir encaisser l’une des rares questions qu’elle a le concernant ? Les probabilités sont là. La productivité de la démarche aussi.

- Est-ce mon comportement qui éveille tant votre intérêt ?

Cela fait parti des possibilités et c’est sans doute l’une de celles entrainant le moins de complications même si elle est consciente que, moyennant qu’il réussisse à répondre à la question, il est peu probable qu’il n’y ait pas de suite : si c’est vraiment le comportement alors il tentera d’approfondir le sujet. De ce qu’elle a observé de son premier passage ici, le type mystérieux peut en effet attirer de l’attention mais ce n’est pas ce qu’elle cherche, ne se considérant pas comme mystérieuse mais comme effacée. Elle ne contredit pas cependant le fait que les informations sur elle soient pour la plupart inconnue et puissent donc attirer l’attention des curieux comme n’importe quel mystère. Après, elle garde en considération que même si elle n’en révélera pas beaucoup elle ne doit pas fermer la porte, c’est déjà ce qui c’est passé la dernière fois et elle doit progresser dans ce domaine. Elle le fait déjà mais continuer les efforts envers d’autres personnes est nécessaire. Elle ne les approchera plus pour ne pas forcer le passage et être éconduite néanmoins elle ne refusera pas non plus l’approche. En théorie.

La réponse entraine la surprise puis bien plus de question qu’Alan West n’en avait à l’origine. Simple constatation rentrant dans sa prévision de la recherche d’approfondissement puisque ce que le jeune adulte croyait acquit n’est en fait qu’une chimère qu’il c’est fait seule. L’intérêt s’accroit à la mesure des questions et elle constate tout cela comme elle entrevoit déjà les probabilités des interrogations qu’il osera lui poser. Ses yeux ne bougent pas, toujours fixés sur son interlocuteur qu’elle analyse à travers les multiples fenêtres de ses lunettes, tenant en considération l’entièreté de ce qui s’offre à son regard sans avoir à se concentrer dessus ; elle a une excellente vision périphérique.

Gêne, comme prévu, à sa propre question ; mais gêne qui entraine d’autres interrogations silencieuses qu’elle suppose dans son immobilisme impassible. Il revient rapidement à la charge, une fois son esprit en ordre.

- Pour être honnête c'est surtout votre personnalité qui éveille mon intérêt pour vous. Bon bien sur la personnalité a une grande influence sur le comportement ce qui donc fait que indirectement votre comportement éveille mon intérêt. Pour tout vous dire, d'habitude j'essaye de répondre aux attentes que les gens ont vis à vis de moi. Hors avec vous, je n'ai aucune idée de vos attentes. De plus, je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que vous avez un coté bien plus humain caché derrière votre comportement. Un peu comme si vous auriez une carapace pour le protéger. Vous devez sûrement me trouver étrange avec ce que je viens de dire. J'espère juste que mes mots ne vous mal aise pas de trop ?

- Non.

Elle n’a pas bougé, considérant le sourire forcé pour ce qu’il est : une tentative de la rassurer. Gentil à lui même si sa tendance à apposer aux autres personnes ses propres défauts que sont sa timidité et son absence de confiance en lui, sans parler de sa gêne intrusive, est la cause de son erreur de jugement. Erreur de jugement qui n’empêche pas que son espoir, car il doit s’agir de cela, ait touché juste : il y a un côté bien plus humain derrière son comportement et l’infime probabilité qu’on lui sorte cela d’une impression a été suffisante pour lui déclencher un 26A alors qu’il lui énonçait. Ce n’est pas une supposition bien difficile à faire, c’est un fait, néanmoins c’est une supposition que peu de personne se prenne à faire même s’il est parfaitement cohérent considérant la psychologie d’Alan West qu’il fasse partie de cette minorité. Néanmoins elle se limite au simple non puisqu’il a majoritairement tord : il ne la malaise pas, elle ne le trouve pas étrange, elle n’a pas de carapace pour se protéger. Oui, elle a un côté bien humain mais il est peu probable que le jeune professeur le voit, surtout pour une simple expérience ; car c’est ce qui l’a conduit ici, savoir s’il avait raison ou tord. Il lui donne une chance qu’elle n’a pas demandé, en effet, mais il insiste pour qu’elle la prenne par curiosité et donc égocentrisme. Il s’étonne de n’avoir aucune idée de ses attentes envers lui mais elle n’en a aucune. Quand au fait de s’intéresser à sa « personnalité », cela rentre dans l’une des probabilités qu’elle envisageait et en augmente l’importance.

Avoir de l’intérêt pour chaque être humain ; vexant. Elle n’est donc pas différente des autres, il ne s’intéresse à sa personnalité que comme il s’intéresserait à n’importe quelle autre, par principe ou curiosité. Maladresse ou lapsus ? Toujours plus proche du sujet que ce qu’il part à la suite.

Un monde sans sacrifié, c’est un espoir courant et irréaliste.
Un monde où chacun a sa chance, c’est une réalité tout autant que chacun doit la saisir.
Un monde sans soldat, c’est un espoir peu courant mais toujours irréaliste.
Un monde sans discrimination, c’est un monde sans humain.
Un monde sans X-Men, c’est un monde sans elle.
Un monde où les mutants n’auraient plus à devoir se cacher, c’est l’objectif fondamental de ce lieu.

Beaucoup à faire, oui. Ils n’en sont qu’au début. Ne pouvoir changer le monde seul, oui, d’où qu’il soit ici. Donner leur chance aux humains et aux mutants, une base ; une base que tous ne possèdent pas mais une base tout de même.

-  Excuser moi pour le hors sujet. Mis à part ça y a t-il autre chose que vous désirez savoir ? À moins vous vouliez des précision sur des propos que j'ai dit ?

- Non et non.

Pourquoi lui raconte-t-il cela ? Son hors sujet est ce qu’il a à dire à ses potentielles tutrices dans le cadre du projet Héritage, elle n’est pas concernée. Néanmoins il y a une forte probabilité qu’il l’ait fait avec l’intention de jauger sa réaction pour savoir s’il est dans le bon ou non, s’évitant ainsi une maladresse avec ses futures rencontres en se servant d’elle comme test. Il y a aussi une autre possibilité, bien moindre cependant, qu’il n’ait réussi à obtenir aucun tutorat et qu’il s’en revienne à elle pour chercher à l’avoir elle. Cela s’ajoute à une liste désormais relativement longue dont les combinaisons doivent se faire par trois ou quatre.

De ce qu’elle sait, Alan West n’a pas encore prit contact avec les X-Women conseillées, tout du moins il ne l’a pas fait avec Ororo mais cela augmente la probabilité qu’il ne l’ait fait avec aucune autre ; Storm était classée seconde au niveau des conseils et considérant que les Elioth de Lauro vivent ensemble il est probable qu’elles reçoivent la demande en même temps. Non par impolitesse mais juste parce qu’elles seront ensembles lorsqu’il cherchera à voir l’une ou l’autre. Leur relation de couple s’améliore à vue d’œil et ce n’est pas une chose qu’elle-même peut louper.

Elle laisse donc mourir la conversation, Alan West ayant coupé court à tout approfondissement dans sa tentative de changer de sujet, tentative sur laquelle elle ne rebondit pas non plus puisqu’il n’est pas dans son rôle de lui dire s’il a bon ou mauvais dans sa croyance et dans ses objectifs. Ils sont personnels et son avis à elle est tout aussi subjectif que les autres.

Doutes, encore et toujours, cependant, à l’instar des interrogations qui les suivent, ils se teintent d’une certaine crainte. Alan West rame et il en a conscience, craignant sans doute de s’essouffler à l’instar de cette conversation qu’il a entamée sans réellement savoir où il allait ou comment la mener. Elle a conscience de cela comme du fait qu’elle ne facilite pas la tâche mais elle est franche et atypique, elle est de ce « naturel » qui a conduit le jeune adulte à venir la voir mais qui le bloque désormais. Il n’est cependant pas de sujets qu’ils puissent développer pour l’instant et les probabilités qu’il en trouve un sans jamais avoir pu l’étudier au préalable ne sont pas en sa faveur. Elle ignore les questions qu’il se pose mais sait avoir les réponses et elle le contente sortir un antistress inédit dévoilant un effet secondaire de sa mutation. Elle agit à son tour en détournant le regard pour faciliter la remise en celle de son interlocuteur même si, alors même qu’elle regarde l’extérieur, elle continue de l’observer de part son reflet.

Doutes accompagnés de contrariété cette fois puis ponctués d’une phrase explicative lui faisant à nouveau fixer son attention sur lui, son cou et ses yeux effectuant les seuls mouvements afin de replacer son visage comme son regard sur le jeune homme. Jeune homme qui suite à ses excuses et sa gestion du stress trouve une nouvelle résolution, moyennant quelques secondes de réflexion.

- Sinon madame Sage, quelle sont vos hobbys et qu'elles sont les activités que vous n'appréciez pas faire et ne faites que par obligation ? Moi par exemple, j'aime la sculpture mais je n'apprécie pas de devoir noté mes élèves. Je le fais juste parce que c'est obligatoire mais bon j'ai tendance à pas aimé joué au juge.

Une inspiration inégale est sa première réaction alors qu’une fois de plus Alan West s’avenir sur le mauvais chemin. Sa seconde réaction se résume à un mouvement oculaire, ses yeux se perdant dans le vide sans plus regarder le visage qui lui fait face malgré que les informations continuent de défiler ; les choses deviennent personnelles et elle se perd dans les données, celles de l’extérieur comme celles de l’intérieur, la barrière ne s’en matérialisant que plus durement. Il est un écran entre elle et le monde, un écran lui permettant de lire les informations et d’en écrire certaines, un écran contre lequel Alan West vient de s’heurter sans le savoir et qui n’a même pas vacillé sous le choc.

Le jeune homme regrette sa question, elle aussi. Elle tient compte de ce qu’il lui a dit pour ce que c’est : des informations à adjoindre au fichier qu’elle a sur lui, des points s’en allant dans sa fiche psychologique et dans ses activités. C’est tout. Ça ne va pas plus loin. Ça n’arrive pas à aller plus loin. Elle tient compte de ce qu’il lui a demandé également et regarde sa propre fiche psychologique, ses propres activités, et ça reste bloqué de son côté de la vitre également. A son tour de laisser quelques secondes s’écouler, le temps qu’elle choisisse une alternative parmi ce qui lui est proposé, parvenant à prédire son propre comportement avec plus de précision que n’importe quel autre.

Malgré son regret, Alan West est content, content d’avoir posée sa question, probablement content qu’elle prenne le temps d’y réfléchir également ; ce n’est pas le cas. Tout est déjà réfléchit depuis l’instant même où elle a réagit. Ce n’est plus qu’une question de choix et d’impossibilités ; les siens. Il n’a pas à s’effrayer, ce n’est pas lui le problème même si ce sont ses tentatives gauches et « normales » qui s’heurtent à son anormalité à elle et conduisent donc à l’accroissement de cette difficulté. Ororo ne fait pas cela, elle ne pose pas tant de question même si elle se les pose, elle est bien plus patiente dans leur relation et tente de faire s’écouler les choses par l’action, avançant sans doute en attendant qu’elle se débloque d’elle-même. Rachel non plus ne fait pas cela, elle connait le prix et le poids des secrets et si elles ne parlent que peu elles n’en agissent pas moins, prête à aider l’autre sans lui poser de question sans chercher à découvrir les limites de cette entente ; cela ne fait pas d’elle une amie, de toute façon il est trop tôt pour qualifier n’importe quelle relation qu’elle possède d’amitié, mais cela fait d’elle une connaissance sympathique même si le terme « connaissance » est peut-être un peu exagéré. Les réactions atypiques de l’extraréalitaire, à défaut de ne pas être prévisibles comme tous les autres, ont l’originalité de comporter un naturel, une franchise et une honnêteté relativement brutaux mais qui savent jusqu’où il est nécessaire d’aller, évitant d’en devenir intrusif comme les questions « normales » que peut lui poser Alan West.

- Ma vie est dévolue à mes obligations, il n’y a pas de hobby ou de dépréciation qu’il soit nécessaire d’évoquer.

Mensonge, en effet, non sur la première partie mais sur la seconde, bien qu’elle se tienne loin de la plupart de ses « hobbies » puisqu’en une seconde elle en aurait fait le tour à s’en dégoûter. Mensonge allant briser le jeune homme dans son élan de contentement et le relancer sur ses difficultés ainsi elle ne s’y limite pas, reprenant la parole.

- La notation de vos élèves est une nécessité pour les distinguer les uns des autres et récompenser ceux qui vont le plus d’effort ; plus que leur permettre d’accéder aux chances qu’ils ont le potentiel d’accomplir cela leur est également utile pour entretenir leur motivation et les forcer à ce dépasser. L’excellence, si elle est acquise sans le moindre effort, n’a pas la moindre valeur cependant la moyenne atteinte par un élève en difficulté sera une récompense bien plus grande. Noter les élèves ne revient pas à pénaliser certain mais à valoriser certain. C’est une forme de justice, oui, mais c’est à vous en tant que professeur d’être bon juge ; ne vous limitez pas aux barèmes prévus et n’hésitez pas à faire des offres au mérite, cela vous semblera déjà bien moins désagréable.

Elle ne le regarde pas, ses lèvres s’agitent pour laisser passer sa voix monocorde alors qu’elle énonce posément ce qu’elle a à dire, n’entretenant pas la conversation mais exposant des faits et des points de vu échappant à son interlocuteur.

- La sculpture dans le cadre de l’utilisation de votre mutation est quelque chose de réducteur à titre de loisir. Votre mutation a dictée une bonne partie de votre vie actuelle et vous devriez apprendre à vous en écarter. N’y voyez aucune remise en question de votre mutation ou de vos compétences néanmoins vous vous limitez inutilement sur beaucoup de points et gardez une vision étroite de vos possibilités. Le point précédent et votre dépréciation le concernant en sont un exemple.

Elle est absente mais elle voit tout, tout ce qu’il est, tout ce que le simple fait qu’il soit laisse à interpréter et déduire. Elle est absente mais cela ne l’empêche pas non plus de prévoir, d’anticiper sur ce qu’il peut dire et faire, ayant de ce fait plusieurs coups d’avance dans la conversation bien avant d’avoir commencé de parler ou d’analyser ses réactions.

- Vous réfléchissez beaucoup et disposez d’une vitesse de cognition comme d’une intelligence supérieure à la moyenne mais ignorez tous d’elles car vous ne vous en êtes jamais aperçu ; comptez le nombre de doutes que vous avez en une minute et vous aurez une preuve de vos capacités de raisonnement. Lorsque cela sera fait, utilisez-les pour essayer d’envisager les choses sous différents angles, cela vous aidera non seulement à vous rassurer mais également à comprendre plus facilement.

Ses lèvres se closent en ponctuation de sa voix, son regard toujours à destination du point central de ce cadre qu’il forme ; point se trouvant approximativement au niveau de la gorge d’Alan.

Surprise, comme si souvent, puis un renfrognement en tenant à une quelconque conclusion ; il analyse et interprète également mais pour une fois plus que de la culpabilité, bien évidement présente, il y a cette résolution nouvelle de continuer et sans doute de réussir. Les reproches sont nombreux, preuve en est les variantes de dégoût égocentrique qui suivent cela, puis une brève peur s’invite dans les cogitations d’Alan West jusqu’à ce qu’elle les interrompe une fois encore, déclenchant à nouveau un certain contentement. Et surtout des réflexions qui ne céderaient un peu de place qu’à l’écoute de ses conseils, le jeune homme pouvant faire preuve d’une attention admirable à son égard même si elle se sait bien loin d’être capable d’une quelconque poursuite avec qui que ce soit.

Des excuses, encore ; il n’usera pas sa patience à le faire mais sans doute parviendra-t-il à le faire d’autres et il se fera, si ce n’est pas déjà fait, rembarrer pour cela. Bien que cohérent avec sa personnalité cette habitude prend un caractère pathologique à l’observation sur le court terme d’Alan West, qui parvient tout de même à le faire plusieurs fois à la minute également. Néanmoins elle garde en considération que cette excuse est plus valable que la moyenne, en témoigne le développement qu’il y apporte derrière : un peu trop intrusif, pour elle, oui. Il aurait directement pu passer au changement de sujet mais il reste trop peu sur de lui pour me pas essayer d’apaiser une possible rancœur par des excuses qui, comme dit, peuvent finir par causer l’effet inverse. Mais à la fin elle considérera cela comme information annexe et l’ignorera simplement.

Elle prend note de la promesse tout en étant consciente qu’il est improbable qu’elle finisse par en parler, quand aux sujets banals ils lui indiffèrent relativement même si elle ne voit pas en quoi ils permettront « d’un peu mieux comprendre » car elle ne voit pas ce qu’ils permettront d’un peu mieux comprendre : lui, elle, sa pathologie ? Sur la limite entre ce qui lui est trop personnel ou pas, c’est le plus probable en effet, néanmoins elle n’est pas dure à découvrir : tout ce qui lui est vraiment personnel et au-delà de la limite.

Elle regarde son sourire sans réagir et attend la suite des propos ; suite qui ne tarde pas à arriver et la renvoie aux siens :

- Je vous remercie pour vos propos, c'est très utile d'avoir un avis extérieur. Parce que bon quoiqu'il arrive, ma perception du monde est déformé par mon ressentis émotionnel. D'ailleurs, en y pensant bien, cette conversation mais très bénéfique. J'espère juste réussir à la rendre aussi bénéfique pour vous que pour moi même si pour le moment je suis conscient que se n'est probablement pas le cas. Par curiosité, quels sont les éléments qui vous indiquent que j'ai une intelligence au dessus de la moyenne ?

- Vous réfléchissez plus que vous n’agissez et passez un temps majoritaire à le faire, décrochant souvent de votre environnement pour vous concentrer exclusivement sur vos pensées afin de ne pas en perdre le fil car lorsque cela arrive vous faites des hors sujets comme précédemment.
Vous êtes très réactifs mentalement et élaborez des développements rapidement, vous faites des hypothèses que vous vérifiez ensuite et prenez considération de vos erreurs de façon automatique.
Vous cherchez à comprendre non à connaitre, les faits sont sous vos yeux mais vous cherchez à savoir pourquoi non ne vous contentez de leur présence.

Chose qui, évidemment, n’aide pas lorsqu’on tente de se sociabiliser et elle le comprend parfaitement car si elle a outrepassés beaucoup des défauts liés elle n’en dispose pas moins de problèmes similaires dans l’interaction avec autrui, pour ne pas dire que les sien sont plus grave dans leur différence.

- Votre perception du monde est déformée par votre ressenti, en effet, c’est ce qui fait de vous un humain. Même sans ressenti, cependant, l’objectivité n’est pas assurée puisque vous continuerez à percevoir votre environnement de votre propre point de vue. L’objectivité à échelle humaine consiste à réunir différent points de vue pour voir ce qu’il y a de commun à tous et en tirer une interprétation, ce qui est très difficile. Il n’y a aucun mal à ce que votre perception soit subjective, le plus simple moyen de tendre vers l’objectivité est de suivre un barème précis et il est fort probable que ce soit justement cette méthode qui vous rebute lorsque vous notez des élèves. Cette conversation peut vous apporter beaucoup parce que vous doutez tout autant, votre connaissance de vous-même étant limitée par votre jeunesse et cet environnement qui vous est encore relativement nouveau. Mon cas est différent et ma connaissance de moi-même bien trop grande pour que l’on me conduise à découvrir quoi que ce soit.

Elle marque une pause dans son monologue monocorde, dont elle perçoit plus que bien les effets, puis conclus, consciente qu’il n’est jamais agréable de se sentir mit à nu, analysé et décrypté de la sorte.

- A votre tour de m’excuser pour ces désagréables paroles mais il est important de préciser une chose : vous dites vous conformer aux attentes des gens envers vous et n’arriver à trouver les miennes. C’est en cela que cette conversation peut vous être le plus bénéfique : il n’y a aucune attente vous concernant pour ma part. Vous êtes vu tel que vous êtes et non tel qu’on aimerait vous voir.

Elle n’est pas objective, elle est tout aussi subjective que les autres ; néanmoins elle a une bien plus grande propension à l’objectivité que la moyenne et cela lui coûte énormément. Elle n’a pas fait cela pour être désagréable ni même pour blesser Alan, elle a fait cela pour être explicite du début à la fin et plus qu’étayer son propos maximiser les bénéfices de son vis-à-vis. Hélas cela peut conduire à le bousculer.

A mesure qu’elle parle et énonce ses points d’observation Alan West l’écoute sans se déconcentrer même s’il ne peut s’empêcher de penser et de ressentir tout comme elle ne parvient à s’empêcher de lire. Il est d’accord et même impressionné, son intérêt n’en augmentant que plus, et s’il n’est pas surprit il réagit bien mieux que la norme, au point de laisser une calme joie se marquer sur son visage. Le jeune homme et ses réactions confortent de plus en plus les probabilités concernant une attirance inconsciente tant le fait de se faire ainsi décrypter entraine du positif en lieu et place du naturel réprobateur au mieux, agressif au pire ; lui n’a rien d’autre à lui répondre qu’un sourire et une détente qui lui est inhabituelle et ce avant même qu’elle n’ait exposé son absence d’attente, pourtant moteur principal du fonctionnement de son vis-à-vis. Qu’en penser, à part qu’il n’est qu’à un cercle très restreint de personnes à qui l’on autorise voir tend cette sincérité nue et qu’elle n’est pas sensée en faire partie ?

Nul regret et une confiance grandissante en la personne d’Alan West alors qu’elle-même commence à douter de la direction que cela prend. Elle est incapable de se faire des films mais elle envisage les plus grandes situations probables en considération des données en sa possession et si aucune d’elle ne pose de complications par découverte d’un actif émotionnel extrêmement important elle devra faire attention à l’avenir à ce que le jeune homme ne poursuive pas dans cette direction plus loin qu’il n’en sera bon pour lui. Il se connait mal et elle évalue comme elle ne peut s’en empêcher, il vit dans l’instant et elle prévoit comme elle en a l’habitude, il réfléchit trop et elle n’a pas l’intention d’agir autrement que pour se défendre s’il va trop loin.

Non il n’y a aucun problème pour Alan West avec le fait d’être ainsi découvert et cela peut se transformer en problème pour elle d’ailleurs même si son point de vu est compréhensible quand à sa préférence qu’être mis à nu qu’être incompris ; néanmoins la réaction naturelle à une telle intrusivité est le rejet, un simple réflexe de défense, et il n’est que de très peu de personne qui sont ainsi acceptées dans l’intimité. « Le faire pour son bien » est une notion subjective qui ne justifie rien, théoriquement, et sensément sert à aider à faire passer la pilule, sauf que le jeune homme ne cherche pas à se convaincre lui mais à la convaincre elle.

Non elle n’a pas d’attente vis-à-vis de lui mais peut en développer si les choses se confirment et il ne s’agira pas de celles escomptées. Néanmoins Alan West est en effet dans une situation rare à défaut d’être réellement inédite ; même si l’énonciation franche l’est probablement, elle. Et tout cela contribue à sa joie, nul besoin de l’énoncer car c’est parfaitement visible. Tout autant que l’origine tant de l’émotion que des compliments qui l’accompagnent, compliments suffisant pour lui déclencher un 12A. Plaire est une chose qu'elle trouve agréable, elle n’est pas différente de la norme sur ce point, mais cela ne va pas plus loin que cela car elle est incapable d’aller plus loin que cela. Qu’un jeune homme d’une dizaine d’années son cadet se montre réceptif sans même s’en rendre compte est, de son point de vue, plus une complication qu’un réel atout. Ainsi fait-elle face à au sourire d’Alan West sans plus réagir, même si elle ne peut s’empêcher de penser au double tranchant de ses « époustouflantes » capacités d’analyse.

- Vous savez, je me suis toujours demandé quand était né le premier homo superior sans jamais trouvé de réponse je n'ai que des hypothèses dont l'une qui me dit que les différentes divinités des cultes et les différentes créatures des légendes étaient des mutants. Qu'en pensez-vous, pensez vous que cela est possible ?

- Le spécimen le plus âgé qu’il m’ait été donné de rencontrer se prétendait vieux de dix sept milles ans environ. Ses capacités de siphonage d’énergie vitale auraient en effet pu lui permettre, en se nourrissant suffisamment de ses congénères, de vivre aussi longtemps en contrecarrant son vieillissement.

Elle ne précise pas que ce même spécimen est celui, ou plutôt celle, qui lui a faites les marques sur les joues en lui volant de sa propre vie, marques sensées représenter l’asservissement psychique de ceux n’ayant pas complètement été « vampirisés » mais auquel elle-même avait résisté grâce à ses protections mentales, le tout pour finir télépathiquement torturée des mois durant au point qu’elle en ait choisi l’oubli de toute cette période de sa vie pour ne subir aucun trauma.

- Des traces de son existence ont pues être retrouvées jusqu’à l’Empire Romain et il était lié au culte de la Déesse de la Lune, en tant que divinité. Votre hypothèse est probable même s’il est des formes de vie au-delà de la nôtre et parfois également impliquées dans de telles légendes.

Des formes de vie qui l’agacent même si elle est incapable de le laisser paraitre. Des formes de vie qu’elle a cependant acceptées pour ne pouvoir les remettre en question même si elle sait qu’il est une explication logique et qu’alors qu’humains et mutants cherchent à savoir qui est le plus évolué ils ignorent l’existence d’être si évolués qu’ils en font partie intégrante de l’univers ; voir de plusieurs univers et cela lui pose beaucoup de problèmes de conceptualisation.

- Quant à obtenir la date de naissance du premier Homo Superior, vous n’en saurez probablement jamais rien, en effet.

Outre l’impossibilité de vérifier il s’agit surtout du fait que certains « mutants » soient aptes à se déplacer à travers le temps, faussant potentiellement toute étude tournée ainsi. De plus, n’étant pas possible de parler de « premier » pour l’espèce mutante comme les humains l’ont barbarement réduit à Lucie, il faut également envisager que les Gènes X ne sont pas stabilisés et qu’ainsi ils soient toujours en pleine évolution. Impossible dans de telles conditions de parler de « premier » ou même réellement d’espèce puisque la sélection naturelle ne s’est pas encore effectuée ; et elle ne s’effectuera jamais puisque l’Homme a réussit à s’en prémunir, conduisant à la pérennité de tous les individus indifféremment de leur potentiel et facilitant ainsi l’apparition de l’Homme Mutant et son maintient dans l’aléa génétique.

Le silence laisse les interrogations se faire dans l’esprit d’Alan West comme elle lui laisse le temps de former ses hypothèses puisque c’est ainsi qu’il fonctionne. Cela arrive rapidement et redirige une partie de son attention, un moyen délicat mais fonctionnel que le jeune homme ne s’intéresse plus directement à elle-même s’il est insultant, même pour elle, d’être réduite à l’état de simple moyen. Néanmoins partiellement ce qui a poussé Alan West à l’approcher, un moyen de satisfaire une curiosité envers l’objet atypique qu’elle est, même s’il a également un intérêt pour la personne au-delà des hypothèses qu’il a faites sur elle. Et tout insultant et réducteur que soit le fait d’être un moyen c’est sans doute le moindre mal considérant les potentialités qu’impliqueraient devenir la fin.

- Donc je suppose que les mythes du phénix, du dragon, de l'hydre et tout les autres avec des créatures non humanoïde sont basé sur les rencontres entre les hommes et ces êtres.

Elle ne répond pas immédiatement car une telle ignorance est imprévue : le dragon, l’hydre et les autres créatures non-humaines ne sont qu’une partie des êtres « supérieurs » néanmoins le Phénix est une chose qui ne tient plus réellement du mythe depuis que, le 10 Décembre 2012, il est apparut au-dessus de New York, créature de flammes d’une envergure de plusieurs centaines de mètres ayant déclenchée peu après son apparition une perte de mémoire collective puisque les talents de contrôle mentale de Mlle Summers broie la conscience des contrôlés et leur crée une absence durant toute la durée du contrôle. Elle-même dispose de défenses mentales suffisante pour éviter cela néanmoins le fait qu’une créature si puissante ait forcé l’accès à son esprit avait gravement endommagé son pare-feu mental, la conduisant instantanément dans le coma en lieu et place de subir le sort des autres.

- Possible. Néanmoins il est difficile de distinguer d’après des récits les créatures résultantes de la mutation et celles d’une condition d’existence supérieure, d’autant que certaines partagent ces deux états.

Que sait-il de Rachel Anne Summers l’Echo du Phénix ? Probablement rien. Que doit-elle lui dévoiler à ce sujet ? Probablement rien.

Ainsi donc une fois sa réponse fournie elle laissa la conversation mourir, donnant tout loisir à Alan West de se perdre dans ses pensées ; chose qu’il fit sans se faire prier. Chose qui l’amène à des réflexions bien négatives impliquant de la tristesse, de la colère, du dégoût, le tout dans des mélanges allant de l’émotion pure à la culpabilité, la honte et le regret. Les probabilités ce font et elle en tient compte, considérant la teneur de leur discussion, même si cela n’empêche pas des incohérences : il n’y a ni à culpabiliser, regretter ou avoir honte, sachant que les propos sont impersonnels, même s’il pourrait regretter, s’attrister ou s’indigner de n’en savoir que trop peu sur ces légendes et ces créatures. Hors donc la plus grande probabilité est une association d’idée et elle a une nouvelle liste dont elle ne fera rien cependant puisque cela ne la concerne pas. Alan West c’est fermé et elle le laisse faire, parfaitement consciente de ce que cela fait. Elle en sait trop, toujours, mais cela n’implique pas qu’elle doive user de ce savoir. Alors elle se contente de continuer à regarder le reflet du jeune homme comme l’extérieur et la terrasse ainsi que l’intérieur de ses lunettes dont les fenêtres continuent de voir défiler des chiffres et des lettres depuis les cotations de la bourse jusqu’aux informations nationales sur différents sites. Elle n’en perçoit pas moins ces nouveau doutes et la résolution signifiant qu’il sait vers où il va désormais qu’il a finalisé une hypothèse.

- D'ailleurs aux vues des liens étroits entre mythologie grec et romaine, la mutante de 17 000 ans que vous aviez connu se faisait-elle appeler Luna, Diane ou Séléné ?

- Séléné est le nom qu’elle emploi à l’époque contemporaine, sans doute a-t-elle déjà employés les autres également.

Elle voit parfaitement que ce sujet ne le concerne pas réellement et qu’il tente simplement de maintenir la conversation pour éviter autre chose et cela lui va tout aussi parfaitement. Cependant pour lui éviter de trop ce prendre la tête elle tâche d’enchainer rapidement, incluant les possibilités qu’elle a faite précédemment pour diriger la conversation.

- Avant que vous ne demandiez à la rencontrer, sachez que cela est proscrit. Elle fait parti des adversaires des X-Men.

Voici qui est suffisant, inutile de préciser que Séléné Gallio est parmi les plus puissants adversaires et qu’elle a passés les derniers mois à torturer mentalement un membre de la X-Team avant que d’autres ne viennent le sauver.

- La plupart des mutants divergeant trop, quelqu’en soit la raison, des humains ont tendance à adopter des comportements antisociaux et dangereux. Le complexe de Dieu et la sociopathie ne sont que quelques symptômes relativement courant et elle les possède tous les deux.

Entre autres « défauts » faisant de Séléné Gallio exactement ce dont on peut s’attendre d’une divinité gréco-romaine : une salope aussi intelligente que capricieuse et dont l’égo n’est égalé que par l’ambition. Mais c’est là une information classée comme un avis personnel donc elle n’en dit rien.

- Deux des trois immortels actuellement à l’Institut n’ont pas encore atteinte d’âge post-humain tandis que le troisième semble manifester quelques débuts de troubles mais rien d’inquiétant considérant qu’il est un mutant secondaire et surveillé. Vous pouvez vous tourner vers lui si vous souhaitez rencontrer quelqu’un ayant « vécue l’Histoire » car malgré son passif, dont il vous parlera mieux que moi, il fait parti du corps enseignant de l’Institut.

Elle n’en dit pas plus, il ne sera pas trop difficile à Alan West de découvrir qui d’autant plus qu’il est sensé rencontrer les deux-tiers dans le cadre du Projet Héritage.

- Pour vous occuper l’esprit durant les mois creux à venir, vous pouvez également tenter de vous renseigner sur les créatures mythiques en considérant qu’il en est une entre nos murs également. Vous l’avez probablement déjà rencontrée mais si vous ignorez sa condition alors il ne me revient pas de vous la révéler.

Voici qui devrait occuper le jeune homme durant quelques temps et le distraire suffisamment de son problème pour qu’il ne ce concentre plus dessus durant la présente discussion. Présente discussion qui ne durera pas puisqu’elle a clos les sujets qu’elle a abordés pour le distraire même si elle est disposée à approfondir cet étrange jeu de piste qui, au final, l’éloignera toujours d’elle.

- Avant que vous ne vous le demandiez, il ne s’agit pas de moi. Ma classification scientifique est celle de Mutante Alpha, précisa-t-elle simplement.

Alan West réfléchit, à la limite entre la réalité et l’absence car perdu dans ses pensées, comme à chaque fois. Il y a quelque chose de cyclique dans leur discussion qui malgré la progression de celle-ci donne l’impression qu’ils en reviennent au point de départ même si elle est consciente que ce n’est pas le cas : à défaut de savoir où il va ou même ce qu’il attend de cette conversation Alan West la continue en apprenant tout ce qu’elle a à lui apprendre. Ce qui signifie que c’est l’ouverture du self-service qui mettra fin à cette rencontre car le jeune homme n’aura pas assez d’une vie pour connaitre tout ce qu’elle connait. Néanmoins une fois qu’elle aura redirigée sa curieuse attention sur autre chose elle pourra elle-même considérer comme retirer quelque chose de cette rencontre : une fuite. Et les personnes comme les sujets qu’elle indique doivent être suffisamment prenant pour l’occuper jusqu’à ce que les cours reviennent le faire également.

Ce n’est qu’une fois sa classification en tant qu’Homo Superior Alpha qu’elle comprit : elle avait eu tord en pensant qu’Alan West ne sait pas où il va avec cette conversation car il sait ce qu’il en veut tout comme le fait que ne pas aller dans une direction précise lui permette de l’obtenir. A la faire parler de tout et n’importe quoi il espère obtenir ce qu’il ne peut pas avoir en le demandant. Et d’une certaine manière cela marche même si les informations qu’elle donne sur elle-même ne sont pas difficilement accessibles, pour peu que l’on sache où chercher comme comment s’y prendre pour chercher. Cependant ce ne sont que des données secondaires et impersonnelles, les normales étant tues et les plus importantes ne pouvant sortir même si elle le veut.

La configuration de la conversation est réévaluée sous ce nouvel angle de vue et sa diversion n’en prend que plus d’importance.

- S'agit-il de Rachel, à moins que ça soit madame Stinger ? Il s'agit des deux membres de l'institut ayant une fore probabilité d'entré en contact avec des nouveaux arrivants de part soit leur fonction, soit leur habitude couplée à leur fonction. Je vous avouerai que je n'ai jamais cherché à connaître ma classification mutant de mutant. Selon vous qu'elle est l'utilité de principal de cette classification ? N'y a t-il pas un risque de voir une forme d’eugénisme entre les mutant à cause de cette classification ?

- Les scientifiques responsables de la classification des Homos Sapiens Superior les ont classés afin d’évaluer leur potentiel évolutif, donnant une matrice de deux par trois avec une septième classification « unique ». La forme d’eugénisme entre les mutants est rendue impossible par les aléas du Gène X même s’il c’est avéré que certaines lignées mutantes peuvent se former lorsque celui-ci devient dominat, là où il est récessif chez les mutants normaux. Votre classification scientifique est Beta, vous disposez d’un potentiel évolutif fort mais vos capacités ont quelques défauts mineurs.

Elle ne considère pas les « Zeta » comme des véritables mutants de par leur absence de gène X ; albinos, trisomiques, malformés, ce ne sont à ses yeux que des Homo Sapiens Sapiens différents qu’il était bien plus facile de ranger du côté « mutant » pour l’opinion publique. Une nouvelle forme de discrimination ni plus ni moins. Quand aux autres, elle suit les schémas classiques établis par Moïra ou quelqu’autre de ses confrères dans leur étude sur les mutants. Elle a étudié la mutation, d’une certaine manière, ses capacités d’analyse plus qu’utile dans le décryptage des génotypes et des structures génétiques des autres mutants comme d’elle-même d’ailleurs, quand à cette histoire d’eugénisme cela lui rappelle de mauvais souvenirs ; une adolescente essayant de supprimer ses pouvoirs à l’aide de ses pouvoirs pour, face à son incapacité à le faire comme la volonté d’un autre, finir par les augmenter afin d’atteindre ce qu’elle suppose être son plein potentiel et qui a définitivement ravagé la personne qu’elle aurait pu devenir.

Son visage est impassible, mais alors même qu’elle continue de regarder l’extérieur et le reflet d’Alan West sur la vitre qui l’en sépare, elle laisse un temps à ce souvenir, sans pour autant le renvoyer dans la Boite.

- Mlle Summers ne c’est-elle pas présentée comme « Dame Rachel Anne Summers DCVO, l’Echo du Phénix » ?

Question purement rhétorique considérant qu’Alan West a hésité entre la jeune femme et Darla Stringer, Cyberpathe autiste dont elle-même a pu compter nombre de point commun même si elle ne peut réellement sympathiser avec du fait de l’autisme.

Question purement rhétorique à laquelle elle n’ajoute rien cependant. Il est temps pour le jeune homme de reprendre la main et elle n’a pas l’intention de continuer de tourner dans son petit jeu, le retournant contre lui pour, à défaut de découvrir plus amples de choses concernant sa personne, savoir ce qu’il sait du Phénix. Sujet sensible dont elle n’a pas envie de discuter et qui peut lui faire mettre fin à la conversation ; elle est habituée à connaitre les secrets des autres mais elle ne les trahit pas gratuitement et il n’est rien à obtenir de Rachel ou d’Alan West par l’information. Elle ne veut pas faire cela ici et la jeune femme reste une « proche » malgré son massacre de nationalité honorifique par son ignorance végétative entretenue. Beaucoup, tant parmi les élèves que les résidents, voient en elle une belle plante et elle-même s’accorde sur ce fait néanmoins non seulement le Phénix est une belle plante mais c’est également une plante verte dont la notion de culture se limite à se cultiver… même si la rousse est moins idiote qu’elle ne le montre ; une femme-enfant certes mais pas simplette. Néanmoins il ne s’agit pas de son savoir à elle la concernant mais de celui d’Alan West.

Alan West qui se perd à nouveau aux frontières de ses pensées alors même qu’elle lui répond dans l’instant, les doutes se faisant de nouveau présent à mesure des paroles et des réflexions et finissant même par s’accompagner de mal être. Mal être que la question au sujet de la jeune rousse fait se fermer son homologue du sexe opposé à qui elle est posée tout en lui inculquant de nouveaux doutes. Quels sont-ils ? Elle l’ignore. Néanmoins ils sont négatifs aux considérations des tensions musculaires témoins des émotions ressenties par son vis-à-vis ; d’un autre côté la plupart des émotions de base pouvant être qualifiées de négatives…

Elle lui laisse le temps nécessaire à sa réflexion sans rien dire, le surveillant toujours indirectement pour limiter ce qu’elle lit de lui à ce que son reflet en imite, évitant beaucoup de problèmes liés à sa propre mutation.

- Je vois, […] j'ai plusieurs souvenirs qui se bousculent dans ma tête et ça m'empêche de réellement pouvoir suivre sur se sujet. Pour tout vous dire j'ai peur d'avoir été trop curieux sur ce coup. Je… enfin j'arrive pas à trouvé une nouvelle question à posé. Vous savez d'habitude je préfère écouter que de réellement parlé même si j'ai tendance à comblé les blanc de peur que l'on me prenne pour un gars bizarre qui parle jamais. Enfin bon je ne vais pas vous ennuyer avec ça. C'est à moi à trouver comment relancé la conversation…

Outre une partie qu’elle ne prend plus la peine de considérer désormais les paroles d’Alan West sont intéressantes ; les doutes et négativités précédentes ne sont pas liées à la conversation, ou tout du moins pas directement, mais à des souvenirs, qui eux peuvent l’être même si c’est peu probable considérant le temps passé avec Mlle Summers par le jeune homme. La peur d’avoir été trop curieux est probablement due à l’approche de vérité qu’il se sait n’être en mesure d’appréhender parce que malgré le lieu Alan West reste encore trop « normal » pour tout accepter sans broncher ; elle ne lui donnera pas tord, elle n’accepte toujours pas le principe d’être surnaturels et pense que tout supérieurs qui soient ils n’en sont pas moins assujetti aux règles universelles. Le tout alors qu’elle n’est elle-même absolument pas normal mais c’est hors sujet. La tendance à combler les blancs de peur de passer pour un « mec bizarre qui parle jamais », soit une personne taciturne ce qui n’est en rien bizarre à ses yeux mais juste un trait de caractère qu’elle estime posséder d’ailleurs, comme le fait de détourner le regard sont des simples réactions en cohérence avec la psychologie du nouveau professeur, il n’y a pas à en avoir honte et à défaut de l’ennuyer avec ça elle sait déjà. Quand à sa volonté de relancer c’est tout à son loisir.


- Sinon y a t-il des poissons qu'on peut pêcher dans le lac ?

1A+2A+5B+26A.

Evaluation : Demande quant à la faune du Lac Breakstone. Question simple. Question stupide. Tentative certaine de changement de sujet.

Prévisions : Impossibilité d’ignorer cette partie inutile de la conversation. Réponse simple entraine une mort de la conversation si elle ne renchaine pas et si elle renchaine un sujet inintéressant au possible. Réponse complexe entraine accroissement du malaise d’Alan West vis-à-vis de sa gaucherie. Absence de réponse entraine du doute en plus des auto-reproches déjà présents chez Alan West.

Action : mouvement latéral du cou afin que le visage fixe le sujet du bug pour une nouvelle évaluation. Sujet conscient de la stupidité de sa question mais pas encore gêné de ce fait. Sujet pourtant sérieux dans sa question. Poursuite de la conversation avec pour objectif d’être le moins désagréable possible.

- Il n’est pas surprenant que vous aimiez la pêche même si vous devez avoir tendance à viser trop haut.

Agacée ? Non. Atterrée, oui. D’où la réplique. Il n’y avait aucun sous-entendu dans la demande d’Alan West, c’était une bouée de sauvetage mais une mauvaise car la réponse s’articule autour de son sous-entendu à elle ; sous-entendu qu’elle estime parfaitement audible malgré sa voix toujours aussi neutre.

- Le Lac Breakstone est artificiel mais il est probable qu’une fois terminé les Graymalkin y aient introduits des poissons. Néanmoins ce n’est qu’une possibilité et elle n’inclut pas qu’il soit autorisé d’y pêcher.

Ces informations ne sont pas en sa possession pour la simple raison qu’elles lui indiffèrent parfaitement ; à l’inverse du fait que la conversation en soit réduite à cela. Elle aurait pu chercher à s’intéresser à l’hypothétique loisir de pêche d’Alan West s’il l’avait exprimé ainsi mais tel n’est pas le cas et il n’a pas évoqué cela pour une quelconque passion mais par pur hasard en preuve ultime que la seule activité liée à l’eau qu’il pratique actuellement est l’aviron.

- Vous avez pour habitude d’écouter mais vous ne savez laisser de silence hormis lorsque vous vous perdez en pensée ainsi cette discussion est certes un excellent exercice pour que vous outrepassiez votre timidité néanmoins elle n’en est pas moins à la limite de l’absurde : l’évocation de sujets aléatoires afin d’obtenir des informations précises est une perte de temps considérant que les informations obtenues seront secondaires vis-à-vis de vos objectifs et que leur obtention se fera au gré du hasard.

Elle a prévu qu’Alan West serait mal à l’aise vis-à-vis de sa gaucherie en cas de réponse complexe néanmoins elle estime qu’il est temps de mettre les points sur les i ; le jeune homme n’outrepassera pas sa patience mais gagnera peu à peu son désintérêt s’il continu et ses chances de réussites baisseront à la mesure quelque soit l’entreprise qu’il tentera d’accomplir, consciemment ou inconsciemment. Il n’est nullement question d’agacement pas de prévision, une fois encore.

-  Si vous avez besoin de mon aide ou de mes conseils, cela vous sera fourni. Cependant venir me parler sans avoir de motif explicite est une mauvaise idée puisqu’elle vous conduit à ces désagréables paroles qui vous éviteront plus de désagréables instants comme vous en avez déjà eus jusqu’ici.

Venir faire la conversation pour faire la conversation ne fonctionne qu’avec un certain type de personne et s’il en est ce n’est pas son cas à elle ; elle a déjà expérimenté les deux types de personnes et se situe du côté de Mlle Elioth de Lauro et non de celui d’Ororo ainsi le résultat n’est pas différent. Néanmoins elle-même a conscience de devoir faire des efforts et évitera de l’éconduire purement et simplement. Comme dit il n’est pas prêt d’entamer sa patience et de toute façon ils disposent d’une contrainte temporelle telle qu’établit avant même qu’ils ne s’arrêtent à ce lieu.

- Afin de faciliter la conversation, reprend-t-elle une fois son regard à nouveau tourner vers la vitre et le reflet de son vis-à-vis, dites-moi comment avance votre participation au Projet Héritage.

Cela n’a pas la moindre importance pour elle mais doit faciliter la tâche d’Alan West considérant qu’il s’agit du seul sujet les liant peu ou prou.

Doutes, encore et toujours ; à l’avoir côtoyé quelques dizaines de minutes elle s’estimera parfaitement capable de prédire ses comportements à l’avenir considérant la récurrence des réactions d’Alan West. Néanmoins qu’il ne soit pas assez fin pour la comprendre met une pierre de plus entre eux, une pierre qu’il semble percevoir considérant ses réactions à l’hypothèse qu’il finit par se forger. Le stress augmente encore pour son vis-à-vis mais c’est aussi prévu que prévisible et au moins son développement dispose de toute l’attention du jeune homme ; jeune homme qu’elle finit même par agacer de sa franchise, il semblerait. Soit, c’est une donnée ajoutée au reste sans plus de complexité ; elle a déjà rembarré énormément de gens et sans ses efforts pour se sociabiliser elle aurait pu le faire ici également même si pour l’heure elle maintient sa position.

Doutes, à nouveau, alors que les paroles sont analysées dans un manque cruel de spontanéité pouvant causer bien des problèmes au jeune professeur quoi qu’il fasse. Trop de questions dans l’esprit ne le conduira jamais à autre chose que s’y perdre et cela l’handicapera pour toute chose demandant de la spontanéité ; considérant son âge il doit à peine commencer l’enseignement et sans remettre en cause ses compétences il est fort probable qu’Alan West finisse par être débordé par tout élève problématique plus réactif que lui.

- En ce qui concerne le projet héritage j'ai un rendez-vous lundi avec Amy. Je compte profiter de se rendez vous pour tenter de lui demandé.

Elle prend note et continue l’écoute en analysant le discourt qui lui est fait. Initiative de faire des recherches pour ne pas paraitre désagréable ou impoli dans une culture n’étant pas celle de la jeune femme ; considérant la culture de l’Italie du sud cela ne devrait pas être trop compliqué, le commun étant bien loin de l’image de la « politesse » mafiosi et Mme Elioth de Lauro rentrant plutôt bien dans la norme commune. Alan a également croisée Caitlyn, une chose surprenante considérant que si en effet cette dernière avait fort à faire avec la charge d’Intendante elle n’était déjà plus à l’Institut au moment du rendu des conseils, sa charge nouvellement acquise s’en étant allée à sa secrétaire tout aussi nouvellement acquise ; les disparitions semblent courantes chez les Elioth de Lauro au point qu’il soit surprenant qu’elles parviennent à tenir un travail en dehors des murs de l’Institution Xavier où leur statu d’X-Woman leur donne une marge de manœuvre bien plus large qu’autorisée à la norme. Quand à être très convainquant du fait de son arrivée récente Alan West se trompe car plus que l’arrivée il est un autre détail bien plus crucial dans sa quête pour devenir X-men mais elle-même se contentant d’orienter de manière à équilibrer les idéologies il ne lui revient pas de lui révéler ; et puis peut-être qu’avec suffisamment d’efforts il parviendra à l’outrepasser ainsi mieux vaut-il lui laisser sa chance. Le fait que Caitlyn soit bloquée par ce sujet de conversation n’est pas surprenant, pas plus que celui que sa femme le sera également pour des raisons similaires malgré leurs différences de pédagogie liées à leurs passifs respectifs. Entre cela et ce qui est arrivé à Ororo il y a une certaine probabilité pour qu’Alan West soit le premier à lui revenir pour n’avoir trouvé de tuteur et cela compliquera la tâche ; la X-Team est réduite et les seconds choix jamais réellement appréciés.

- J'ai du mal à voir comment abordé le sujet pour optimiser mes chances. Je sais que j'ai tendance à être gauche et ce domaine est bien celui où je ne peux pas me permettre d'être gauche.

- Les X-Women qui vous ont été conseillées l’ont été fait pour des raisons de divergences idéologiques pouvant entrainer un apport mutuel des deux partis. Vos motivations sont le sujet de base mais l’idéologie et les différences de point de vu sont également un sujet à aborder ; plus que commencer déjà votre enseignement cela pourra permettre de voir si vous êtes incompatibles ou non selon votre capacité à changer de vos opinions et à les composer avec celles d’autres.

Les questions implicites trouvent réponse. Non, elle ne connait pas personnellement Amy de Lauro, même si l’absence de la compagne de celle-ci et la déprime qui l’accompagne la conduiront peut-être à réagir afin d’aider avec sa discrétion habituelle et changeront potentiellement ce fait, puisque leurs capacités analogues les ont conduites toutes deux à éviter tout face à face néanmoins comme pour tous elle en sait bien plus qu’elle ne devrait. De là à vendre les informations qu’elle dispose il y a une marge et même si elle n’a aucune sorte de loyauté envers la jeune italienne il est peu probable qu’elle le fasse : il est des choses que seuls les gens devraient pouvoir révéler à autrui. Même logique que pour la nature de Rachel et c’est cela qui réduit les probabilités qu’Alan West ce risque sur ce terrain.

- Mme Elioth de Lauro a déjà œuvré pour le Projet Héritage par l’ouverture d’un cours d’entrainement au travail d’équipe ; la première session l’a conduite à l’annuler tant devant l’absence de volontaires de l’époque que devant ce qui c’était passé en son sein. A l’instar de sa femme ce ne sera probablement pas l’un des sujets les plus faciles d’abord.

Amy Elioth de Lauro et Caitlyn ont une rancœur relativement tenace envers les X-Men en général et la X-Team en a fait les frais. Il est compréhensible considérant leur passation de voir de telles choses se générer mais leur refus de compréhension de la nécessité des épreuves qu’elles ont confrontées semble parfois devenir contre-productif. Elles savaient pourtant qu’être X-Men impliquait repousser ses limites et leurs passations étaient entièrement cohérentes avec ce fait ; non les X-Men ne sont pas sensés tuer et non les X-Men ne sont pas sensés sacrifier leurs proches mais en conditions extrêmes ils doivent être capable de le faire et de continuer malgré cela. Elle-même ignore si c’est une bonne chose mais sait que c’est ainsi et si elle part du principe que les deux en sont capables puisqu’elles ont été intégrées à l’Organisation elle est consciente de la forte probabilité qu’il s’agisse d’un « exploit » et que le couple ne s’enfonce que plus dans les limites mises à l’épreuve par traumatisme. Mais il vaut mieux devenir comme elles-deux que comme elle et elle le sait parfaitement tout autant qu’elle ne veut pas avoir la réponse à l’incertitude précédente : même s’il faut être capable de transgresser ses propres limites il faut savoir les poser également, sinon le don de soi deviendra un acide rongeant et elle peut en témoigner.

- Le fait que vous vous focalisiez sur vos points faibles ne les aide que plus à ressortir : comme lorsqu’une personne est en équilibre, il lui faut mieux éviter de regarder en bas. Soyez au courant de vos failles comme de vos forces et concentrez-vous afin de faire au mieux avec les unes comme les autres. Vous faites des efforts pour aller vers les autres et les aider, c’est une base importante qui si elle est ternie par votre maladresse ne doit pas laisser cette dernière l’éclipser. Pareillement, votre intelligence est peut-être supérieure à la moyenne mais elle vous handicape dans votre réactivité et votre spontanéité : il est nombre de choses qui, « sorties toutes seules », ont bien plus d’effet qu’une argumentation. Votre nervosité est naturelle aux considérations de qui vous êtes mais plus qu’en faire un poids tachez de l’utiliser pour avancer ; vous pouvez la trainer derrière vous et ainsi être ralenti ou la prendre en main et se servir de son poids pour avancer avec plus de force.

Elle conclut ses dires par le silence nécessaire à Alan West pour analyser, trier, conclure et supputer, consciente des quelques secondes que cela prendra à moins qu’il ne tente de mettre en application ce qui vient d’être dit. On ne peut s’empêcher de faire des erreurs le tout étant de progresser pour ne plus les refaire. L’une des lois de la survie.

Les secondes s’écoulent alors qu’Alan West réfléchit, comme toujours. Elle lui laisse le temps sans plus le regarder, c’est là aussi devenu une norme. Contrairement au commun son absence de regard ne signifie pas une absence d’attention d’autant plus qu’elle continue à voir, ne serait-ce que par sa vision périphérique entrainée ou le reflet sur la vitre. Faire face n’est pas sa spécialité mais elle s’estime y être apte et elle réagit toujours avec la spontanéité permise par ses capacités d’analyse ; c’est à double tranchant et cela la conduit bien souvent à être manichéenne mais elle est ainsi. Il vaut mieux à ses yeux agir trop rapidement que trop lentement même si les deux points de vue sont défendables.

- Pour tout vous dire pour le moment je préfère ne pas être spontanée car ma spontanéité n'agit que lorsque je suis en colère et je ne veux pas orienter ma colère contre quelqu'un qui ne mérite pas de la subir et je pense que je vous ai déjà été assez désagréable pour vous faire subir cela en plus.

Alan West est beaucoup de chose mais son éventuel trait de colérique est fort bien dissimulé, à moins qu’il ne le soit envers lui-même ce qui en revanche est relativement flagrant, honte et culpabilité impliquant de la colère à diverses doses. Cela dénote cependant d’une absence de maitrise de lui-même alors même qu’il tâche d’y faire de son mieux et lui posera beaucoup de problème puisque nombre de situation lui demanderont d’agir dans l’instant. Il le découvrira bien assez tôt.

- Vous comprendrez aisément bien sur que j'ai besoin de temps pour élaborer des stratégies efficace pour y arriver.

Tout autant qu’elle comprend que cela lui sera problématique mais il en est déjà averti, à lui de s’améliorer.

Les grandes tendances idéologiques au sein des X-Men, voici qui lui fait cligner des yeux et exprimer brièvement. Oui, il y en a plusieurs mais les connaitre est une complexification de la tâche d’apprenti puisque c’est bien l’un de leur privilège de n’avoir à composer avec cela. Plus qu’une question de s’adapter il est une question d’apprendre et pour l’heure c’est elle qui fait le travail de Mentor envers Alan West, même si elle est entièrement responsable de cela. Ils sont néanmoins incompatibles puisque dotés du même défaut idéologique qu’est le trop grand sens du sacrifice.

- Les X-Men sont une organisation bien trop vaste pour qu’il puisse être dénombré le nombre des variantes idéologiques ; peut-être y en a-t-il une par X-Men, même si sans doute certains sont-ils parfaitement en adéquation avec d’autres, néanmoins considérant que le nombre exacte qu’X-Men m’est inconnu il m’est impossible de vous parler de toutes les tendances idéologiques. Néanmoins dans la X-Team, équipe présente à l’Institution Charles Xavier et chargée d’agir dans les environs comme de la protéger, la plus grande division se situe au niveau du devoir d’un X-Man. Certaines soutiennent que l’aspect martial doit primer alors que d’autres avancent l’aspect professoral. Il y a eue une véritable scission lorsqu’Ororo Munroe a tentée d’imposer la norme martiale qu’elle-même appliquait, entrainant une défection d’autres membres et des querelles internes pour le moins graves. Un compromis a été trouvé avec son retrait et par succession par Jubilation Lee qui était plus ou moins la seule à avoir un équilibre entre les deux aspects. Néanmoins les X-Woman n’en sont pas moins apte à remplir les deux rôles, il s’agit d’une question de privilégier l’un d’eux au détriment de l’autre. Ororo Munroe n’a jamais prit d’apprenti ni même ne c’est investi dans l’Institut plus que comme simple professeure alors qu’elle était très présente dans les opérations paramilitaires du groupe là où Amy Elioth de Lauro reste secondaire dans ce qui touche aux interventions mais tâche d’aider les autres en tant qu’interne en psychologie. La double-vie des X-Men nécessite la découverte d’un équilibre et de graves troubles peuvent être développez si l’on échoue.

Ororo peut en témoigner, elle qui a faillit perdre la boule à cause d’une dépression psychotique liée à ses activités d’X-Woman comme personnel et à son incapacité de gestion des une comme des autres. Ce qui était un congé maternité c’est transformé en congé maladie avant même la fin théorique et il faut désormais l’aider à remonter la pente. Ce qu’elle fait.

Elle n’a pas à développer beaucoup ce sujet, elle se contente du principal problème récent en passant sous silence les nombreuses déflexions comme la nécessité pour tout membre de l’Organisation de consulter régulièrement un psychiatre, aux considérations de ce qui leur arrive les uns après les autres.

- L’Idéal Xavier pose les X-Men comme des Ambassadeurs, des Modèles et des Soldats, néanmoins les X-Men eux-mêmes se redéfinissent par rapport à ces points comme à d’autres, c’est propre à chacun. Il semble logique qu’aucun être ne puisse être optimal dans toutes les pôles néanmoins il était question d’en négliger certains. Inutile de dire que le fait d’être des « ambassadeurs » est relativement subjectif considérant leur non implication dans les médias même si la tendance commence à s’inverser, tandis que, comme exposé précédemment, ce sont les deux autres pôles qui tendent à entrer en conflit. Ce ne concerne néanmoins pas directement un apprenti même si les dispositions du mentor auront tendance à influencer les siennes. Cela est néanmoins réciproques ainsi l’apprenti et sa vision « à faire » peuvent ainsi amener à redécouvrir des points de vue pour l’X-Man. D’où l’importance de réunir des personnes ayant des points de vue différents sur l’idéologie.