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 Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]

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David C. Haller
Résident(e) à l'Institut Oméga
David C. Haller


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MessageSujet: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeMer 21 Mai - 17:02

9 mai 2014

Des murs d’une blancheur immaculée, l’odeur délicate de l’éther, le son mélodieux de l’électrocardiogramme, un lit confortable et douillet, les murmures délicats des médecins vous endormant de belles promesses et de faux diagnostics, rester allonger à ne rien faire tandis de charmantes infirmières vous injectent des produits vous faisant voir la vie en rose…

Avouez-le, cela vous ferait presque rêver non ?

C’était mon univers ! Le seul paradis qui ne m’ait jamais été donné et l’unique enfer auquel mon âme s’était vouée. Tout ma vie j’ai pu fréquenter des lieux charmants ; infirmeries, hôpitaux secrets, laboratoires scientifiques. Vous n’imaginez pas à quel point je pouvais être aimé par les médecins que j’ai connus. Mon cerveau était pour eux une véritable caverne d’Ali Baba d’où ils pouvaient extirper des trésors inégalable. Autisme, schizophrénie, dédoublement de la personnalité, paranoïa… Je les avais toujours entendu prononcer ces quelques mots avec une grande passion ; comme si ces troubles mentaux étaient pour eux le sommet de la jouissance.

Si seulement ils savaient les pauvres…

Il n’y a absolument rien d’organismique dans le fait de torturer l’esprit malade d’un petit garçon de 10 ans ! Il n’y a rien de splendide dans le fait d’observer l’évolution d’une mutation dégénérative et terriblement dangereuse... Enfin, j’imagine que tout à chacun a le droit de se créer son paradis artificiel !

Après tout, l’éthique et la morale n’ont jamais fait partie des qualités propres aux héritiers d’Epicure ou de Freud !

Au milieu de mon enfer, il y avait pourtant certains bons côtés. Comme le médecin qui s’était occupé de mon depuis mon enfance…

J’aimais Moïra McTagert autant qu’un fils peut aimer une mère. Eternel amour secret de mon père, j’imagine qu’elle devait trouver un certain plaisir à s’occuper de moi. Elle s’imaginait sans doute compenser en cela un être précieux, le cadeau que mon père ne lui avait jamais offert. Pauvre femme ! Elle était le seul médecin auquel je prêtais ma confiance, la seule lumière éclairant cette sordide prison qu’était Muir Island. Pourtant malgré tout son savoir-faire et toute sa tendresse, elle n’avait pas réussis à tuer la part de monstruosité qui grandissait chaque jour en moi.

A mon réveil sur Muir Island, les choses avaient empirées. Les parasites qui peuplaient mon esprit avaient trouvés une brèche dans mon cerveau, un fossé qu’ils avaient approfondis pour prendre plus d’ascendant sur moi. Comble du sadisme, ils l’avaient fait en profitant de ma grande douleur et de mes égarements.
C’est pour ça que je me retrouvais à présent devant cette porte ! J’y avais rendez-vous avec une jeune mutante, étudiante en psychologie, qui avait ressenti le besoin de se trouver un cobaye, un sujet d’étude. Il lui fallait un nouveau jouet alors pourquoi mon cerveau. N’était-il pas après tout le plus beau condensé de maladies que l’on pouvait trouver ? Petite souris se glissant volontairement dans la souricière pour se jeter tout droit dans la gueule du loup. Une chose était sûre, son courage forçait l’admiration !

Ce qui m’avait conduit ici ? Un cauchemar que j’avais fait quelques jours auparavant ! Je ne me rappelais plus de sa nature exacte. Aussitôt apparut, il s’était caché dans le labyrinthe formé dans mon esprit complexe. Je ne me souvenais plus que de mon réveil. Une main appuyée sur mon front trempé de sueur, mon père tentait de me rassurer avec toute la tendresse dont il savait faire preuve. Un geste d’amour qui me rappelait ceux que mon parrain Daniel Shomron savait si bien prodiguer lorsqu’il était encore parmi nous. Ce n’était qu’un mauvais rêve ! Pourtant il m’avait laissé dans un tel état d’épuisement qu’il me semblait être le fruit d’une réalité particulièrement douloureuse. Mes cris avaient réveillés la plupart de mes camarades de l’Institut. Qu’est-ce qui avait pu me mettre dans cet état ? Je l’ignorais mais je savais que la réponse, si elle m’était un jour apportée, ne pourrait que me déplaire…

Interrompant le cours de mes pensées vagabondes, je regardais avec dégoût la porte qui me faisait front. Je ne voulais pas être ici ! Je détestais l’idée qu’une personne puisse rentrer dans ma tête. C’était à la fois une expérience douloureuse et terriblement destructrice, aussi bien pour la personne qui s’y attardait que pour moi. Je craignais par-dessus tout devoir aborder ma monstruosité avec une inconnue. Je n’avais abordé ce sujet qu’avec certains de mes proches tout en occultant certains qui méritaient pourtant ma confiance…

Ce fut notamment le cas de mon meilleur ami Daniel Hopes ! Je ne pus m’empêcher de pousser un profond soupir de regret ! Je n’avais jamais abordé ce sujet avec lui tant il m’était douloureux ! Je ne m’étais pas confié à la personne dont j'étais le plus proche et je me retrouvais à présent obligé d’en parler à une femme qui ne signifiait rien pour moi… une étudiante qui se contenterait de prendre des notes tandis qu’elle saignerait mon cœur à blanc sans en ressentir la moindre compassion !

Je désirais plus que tout partir… m’enfuir en emportant avec moi les plus sombres de mes secrets ! Alors pourquoi étais-je ici ? La réponse était simple. Je me trouvais devant cette porte parce que mon père me l’avait recommandé ! C’était pour mon bien disait-il ! Oui mais elle, savait-elle vraiment à quoi elle s’était engagée ? Imaginait-elle le Mal que mon esprit pouvait lui causer ? Bien évidemment que non, personne ne le pouvait !

En toquant à la porte d’Amy de Lauro, je ne pouvais m’empêcher de sourire. Elle avait accepté de rester ? Alors soit… mais elle apprendrait bien vite la signification du célèbre adage : Le bonheur des uns fait le malheur des autres !
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Amy de Lauro
Agent du BAM Gamma
Amy de Lauro


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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeMar 10 Juin - 15:27

I Want None Of This (War Child) by Radiohead on Grooveshark

Vendredi 9 Mai 2014 – 02 : 59 P.M.
Je pense que Charles Francis Xavier veut ma mort. C’est sans doute égocentrique de penser que mon existence importe suffisamment pour attirer son attention mais je ne vois pas réellement ce qui motiverait ça démarcher de m’envoyer David Charles Haller en consultation. La psychologie c’est de l’accompagnement, c’est la psychiatrie qu’il lui faudrait pour guérir les troubles mentaux. Il m’a déjà fait le coup avec Kaede et on a bien vu comment ça c’est terminé : elle a agressée Sanzo et Rachel a scellée sa double personnalité dans les tréfonds de son esprit. Et comme si un échec face à un TPM ne suffisait pas il m’en envoi un autre et un plus dangereux encore ! Et dont le trouble ne provient pas de son esprit mais de sa mutation… c’est quoi l’idée, que je l’aide à accepter de vivre avec tout le bordel qu’il a dans la tête ? Surement, c’est la seule chose que je peux faire mais je ne m’attends pas à des miracles.

C’est usant de voir combien il attend toujours plus de moi indifféremment de ce que je lui ai déjà donné. Il m’a réclamé l’impossible à la passation, je l’ai fait et si c’est un autre meurtre plus « réel » qui me hante le fait d’avoir fait le choix de sacrifier une innocente pour devenir X-Woman me marquera toujours. Je crois que peu à peu il me réclame toujours plus ce que je me refuse de faire ou que je ne suis pas capable de faire et viendra un moment où j’en payerai à nouveau le prix. Je me doute bien qu’il s’agit là de ce qui lui est arrivé à lui mais pourquoi me le réclamer à moi ? Est-ce l’immortalité qui fait qu’à son inverse je pourrais poursuivre cette œuvre jusqu’à ce qu’elle soit accomplie ? Surement. Ça et le fait que contrairement à Caitlyn, je n’oserai jamais lui dire d’aller se faire foutre, j’essaierai même si ça me mine.

Alors je suis là, sur un jour où je ne consulte pas puisque je tente de les rassembler le Lundi afin de pouvoir continuer de me tenir à la disposition de mes patients, de mes protégés, le reste de la semaine. Oh, il aurait bien fallut, une fois qu’ils seraient devenus trop nombreux, que je trouve d’autres jours et le vendredi était mon premier choix, cependant ils ne sont pas trop nombreux. Jade et Kaede, j’ai échouée en tant que psychologue justement lorsque j’ai atteintes les limites de la psychiatrie et Sanzo comme Rachel n’ont plus besoin de moi depuis longtemps.

Et puis Rachel et Caitlyn m’ont parlé de lui, David Haller. Le fils de Charles Xavier. Légion. Je ne me suis pas privée de lire son dossier, ça fait parti de mes droits X-Men, surtout considérant ce qu’on m’a rapporté. Mon amie l’a rencontrée à son arrivée, mon aimée huit jours plus tard dans des conditions bien moins réjouissantes et bien plus hasardeuse. Elle était sur la tombe d’un mentor à l’aube comme je l’ai été au crépuscule, elle lui a donné des fleurs pour sa mémoire lorsque le jour s’est levé et je les ai arrosée lorsqu’il s’en est allé. Puis elle m’aurait rejoint et nous l’aurions remercié. Ça ne fait qu’un an et j’ai guéri, bien mieux qu’elle, bien mieux qu’eux tous. J’ai fait ce qu’il m’a apprit, ce qu’il m’a conseillé, j’ai continué mon chemin sans perdre son souvenir, qu’il continue de vivre à travers moi. Caitlyn aussi a fait son deuil, elle l’a laissé partir.

David Haller non. Mais David Haller ne peut pas laisser partir les morts. Ils s’enferment dans son esprit comme dans une arche dont ils luttent pour prendre la barre. Ils le tourmentent et en prennent le contrôle sporadiquement, chose lui valant les regards de Danger et du Phénix que son père nomme cela bienveillance ou sécurité ne change rien au fait. Sa première parole a été d’interdire à mon aimée de l’approcher, quand sera-t-il avec moi ? Tentera-t-il de me berner comme il l’a fait avec elle ? Ou de violer mon esprit ? Je n’ai pas la même difficulté pour les contacts physiques que Caitlyn mais je déteste tout autant qu’une personne non-invitée intervienne dans mon cerveau ; à la différence de Caitlyn également j’ai de quoi le rembarrer s’il s’y essai cependant. Caitlyn pensait à beaucoup de choses mais notre amie commune et seule autorisée à pénétrer nos pensées à l’aide d’un simple « toc toc » s’y était habituée, capable de lire des centaines d’esprits en simultanée, cependant je parvenais à échapper aux emprises des autres esprits sur le mien par l’intermédiaire du Berserker ; avec les complications liées à mon Accélération des Processus Biologiques. Que Daniel Hopes ait considéré David Haller comme une personne de confiance et un ami ne m’engageait en rien, il ne m’en avait jamais parlé et je me réservais le droit de me faire seule mon jugement, les témoignages déjà recueillis ne m’offrant pas la même vision du personnage.

La régression, l’enchainement à ses démons, tout n’allait pas bien et loin s’en fallait sinon nous nous serions rencontrés en d’autres circonstances et Xavier ne m’aurait pas une fois de plus forcée la main. Enfin, il ne me force pas réellement la main mais il sait que tant que ça ne touche pas à ma famille, je ne dirais pas non. Je ne fais pas partie des personnes qui le considère comme un paternel bienveillant, mes figures paternelles sont soit d’une débilité assumée et maladroite soit six pieds sous terre, je n’ai jamais été son élève et je ne le serais jamais. Je le vois comme personne d’autre ne semble le voir et je refuse de m’engager sur le même chemin que lui là où il semble m’y croire prête, là où il semble le vouloir. Jamais nous n’en discuterons. Je ne fais pas partie de ses proches et je digresse à penser à lui.

Caitlyn a tenté d’aider David avec sagesse et n’a obtenu que les échos des fantômes, bien que dans ces mêmes échos résidaient un espoir que l’intéressé n’a su voir. Ils se croient en prison, ils se croient damnés. Ils peuvent donc évoluer. Mais suis-je capable de faire cela ? J’ai essayé avec une double-personnalité « naturelle », on a vu ce que cela a donné. Alors avec toutes celles-ci…

Je comprends son raisonnement. Etre seul pour ne pas faire souffrir. Pour ne pas être un danger. Se sacrifier pour la survie du monde, dans l’indifférence et dans le silence. S’il s’agissait vraiment de cela, s’il n’avait réellement plus d’espoir, il se serait déjà suicidé. Rachel nous a donnés les moyens de la tuer malgré sa volonté de vivre et de se battre alors si lui n’en a aucune, pourquoi continuer ? Par faiblesse ?

Je l’ignore. Je ne le saurais probablement jamais. Je ne m’assierai pas en face de lui pour lui demander de me parler de son enfance. Je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais lui dire, je sais juste que cela déclenchera l’apparition de ses personnages. Il n’aime pas parler de sa mutation ? Bien dommage parce que considérant qu’elle est le principal problème de sa personne ça sera le sujet de discussion principale. Je vous ai déjà un peu cerné, David C. Haller, de ce qu’on m’a dit de vous, et je sais que ce n’est pas en parlant du meilleur qu’on exorcisera le pire.

Je l’entends approcher alors que je suis dans le bureau qui compose l’une des salles mitoyennes de ce champignon rajouté à l’Institut en guise d’infirmerie, ce bureau que je ne peux nommer « mien » parce qu’il ne l’est pas. Légèrement plus grand qu’un bureau de professeur il n’en est que plus vide, uniquement meublé d’un large bureau au plan de travail en verre plastifié, autour duquel se trouvent trois chaises métalliques à dossier, d’une armoire avec portes vitrées et étagères disposée contre l’un des murs latéraux, d’un évier entre cette dernière et le mur opposé à la porte, qui est principalement prit par une fenêtre avec stores verticaux. C’est clinique, c’est impersonnel, je m’y suis faite. Les consultations de médecine s’y donnent aussi, de même que quelqu’autres trucs qui ne me concernent pas. On se partage cette pièce parce qu’il n’y a ni n’y aura jamais assez de place pour faire tout ce qu’on souhaite faire dans ce manoir.

Je suis assise à ma place, bien contente du retour de Mai et de la remontée des chaleurs. Mes vêtements ont une signification, toujours, car je suis une experte de décryptage comportemental et que cela ne se limite pas à me la jouer Sherlock avec l’analyse des gestes des autres ; j’essaie de me concentrer sur des couleurs précises pour les significations qu’elles apportent, de préférence le gris pour son calme et sa douceur, le marron pour sa douceur également, mais aussi son naturel ainsi que sa neutralité, le bleu pour sa sagesse, sa sérénité, sa vérité, sa loyauté et son rêve, généralement agrémenté d’une petite touche de vert, pour la stabilité, la concentration et surtout l’espoir. J’ai conscience de l’ambivalence des gris, des verts et des bleus, ainsi tente-je d’en user au mieux, de façon mesurée, les complétant au besoin par la rigueur et la sobriété du noir. Aujourd’hui ma blouse blanche professionnelle couvre donc un jean bleu et un t-shirt marron, alors même qu’un bracelet vert encadre le poignet de ma main directrice, à ma droite. J’ai déjà mes feuilles, j’ai déjà mes stylos dont le pot est de toute façon généralement sur ma table. Je n’ai pas prit mon pistolet à impulsions électriques, non pas que je lui fasse confiance pour contenir ce qu’il a en lui mais surtout parce que j’ai demandée à Rachel de se tenir prête à intervenir, explicitement. Elle n’a pas besoin d’être physiquement dans la pièce pour y intervenir, cela me rassure. Je lui ai déjà remise plus que ma vie entre les mains et je sais que je peux compter sur elle.

Il toque, après un soupire, et après que je lui ai confirmé qu’il pouvait entrer de ma voix suave qui derrière son apparence de douceur cache une forte violence, comme un courant de reflux sous des eaux placides ; elle me correspond parfaitement, les digues de la raisons contenant généralement les flots du cœur jusqu’à ce qu’ils ne deviennent tempête.

Il entre et il n’a pas fini de franchir le seuil que j’ai déjà décrypté qui il est. Plus grand que moi mais de quelques centimètres tout a plus, cheveux noirs et chaotiques, visage amaigri dont la peau est d’une pâleur désagréable, l’une des joues portant une légère cicatrice et l’œil la surplombant ayant une couleur différente et plus malsaine que le bleu de l’autre, il est tant de choses qui le trahissent. Je vois beaucoup de chose dans la première seconde dans laquelle il m’apparait, je vois beaucoup plus de choses que celles qui m’ont été rapportée. J’y vois surtout son dégout d’ici et son mépris. Tant de choses négatives auxquelles je suis habituée parce que s’il est une chose que l’on déteste encore plus que les mutants sur ce monde, ce sont les psys, toutes branches confondues.

Il franchit le seuil et conclut cette accord tacite qui l’a conduit ici, ainsi me lève-je avec agilité et maitrise pour m’avancer vers lui, lui tendant la main. Je ne souris pas, je suis mal à l’aise, je suis légèrement effrayée, je ne m’en cache pas. Je pourrai mais notre accord nous veut sincère et tant qu’il n’y déroge pas je ne le ferais pas non plus.

- Bonjour monsieur Haller. Je suis Amy Elioth de Lauro, dis-je en prononçant, même en cet instant, mon nom à l’italienne – ami dé laouro – alors même que mon prénom ne l’est absolument pas et que mon nom marital est à consonance anglaise. J’espère pouvoir vous aider, sincèrement.
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David C. Haller
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeLun 16 Juin - 21:06

A peine avais-je passé la porte du bureau de la thérapeute que je vis une ombre bondir dans ma direction. La brunette me tendit alors une main légèrement tremblante. Ce détail ne m’échappa guère et je pris le temps d’observer en détail la jeune thérapeute qui me faisait front. Son attitude, ses gestes tous ces éléments me menèrent à une vérité frappante et cependant décevante ; elle avait peur de moi. Ce comportement était somme toute naturel ! Elle avait sans doute dû éplucher mon dossier avant que je ne la rencontre, des bruits de couloir émanent de mes camarades étaient parvenus jusqu’à elle. Elle croyait me connaître mais au fond… que savait-elle réellement de moi ?

Elle n’avait jamais vu la Légion à l’œuvre ! Elle n’avait jamais eu à trembler d’horreur en voyant couler entre mes doigts le sang frais et encore tiède des victimes qu’ils m’avaient forcés à abattre, elle n’avait jamais eu à affronter mon regard lorsque agonisante entre mes bras elle pouvait admirer dans mon regards les milles éclats de esprits de ces Autres qui jubilaient à l’idée de sa mort prochaine. Que mon père puisse croire un instant qu’elle serait capable de m’aider me faisait ironiquement sourire ! Voici pourquoi c’était le genre de chose que je préférais régler « en famille ». Ils me connaissaient mieux que quiconque ! Ils n’avaient pas besoin de me demander ce que traversais pour me comprendre. Ma mère ! Mon père ! Moïra ! Erik ! Ils avaient traversés ces épreuves avec moi, supportés et subis des tortures inimaginables provoquée par ce monstre qui vivait en moi. Ils s’étaient retrouvés tant de fois devant le dilemme de choisir entre ma vie et la survie de nos amis. Pourtant ils ne m’avaient pas abandonnés. Ils ne tremblaient pas lorsque j’apparaissais devant eux, osaient affronter mon regard même lorsque ce dernier se faisait froid ou menaçant. Cette étrangère qui ne me connaissait que de nom tremblait déjà à mon entrée dans la pièce ? Est-ce que cette réunion « thérapeutique » avait réellement le moindre sens ? Ne me gênant pas pour le lui faire remarquer et avant même de me présenter, je lui fis part de ma réflexion.

- Vous devriez prendre garde, Madame Elioth de Lauro ! Votre attitude trahit vos pensées… les plus profondes ! Comment espérez-vous pouvoir amadouer une bête sauvage alors qu’elle… peut sentir votre peur et vos doutes ?

Je serais alors la main qu’elle me tendait avec un léger sourire gêné, comme pour la rassurer sur mes intentions. Je ne souhaitais pas l’agresser. Les Autres étaient encore endormis dans mon esprit et je me sentais suffisamment détendu pour éviter de les réveiller inopinément. Cependant je craignais que ce calme et cette sérénité ne soit que temporaires. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Allait-elle aborder les sujets qui fâchent, ceux que je n’abordais généralement que dans le cercle très privé de mes confidents ? Mon enfance ? Ma mutation ? Le décès de Daniel ? Très certainement ! Je devrais alors tenter de me maîtriser sans aucune chance de succès ! Fort heureusement pour nous deux, nous serions constamment surveillés et nos « agents de sécurité » auraient tôt fait d’intervenir si les choses s’aggravaient. Je poursuivi alors le discours que j’avais engagé tantôt.

- Rassurez-vous je n’ai aucune raison de vous… agresser ! Vous avez certainement dû entendre parler de… moi comme d’un malade mental ! Un fou qu’il faudrait obligatoirement chercher à… à arrêter dans sa folie. Mais vous vous adressez à David… et non pas à ces Autres, à Légion ! Je ne suis pas une personne violente de… de nature ! Certes il m’est arrivé de causer… quelques incidents fâcheux… mes actes de violence étaient ciblés… je ne me défoule jamais sur des innocents. Reste à espérer que nous soyons que deux… durant cet entretien !

Confidence faites, je tentais d’adopter un discours plus courtois et surtout d’éviter de faire référence à mes personnalités annexes. Si je me trouvais dans ce bureau en cet instant, c’était pour une raison précise ! Je n’avais plus la force de combattre ces entités qui me pourrissaient l’existence et m’ôtais toutes possibilités de vivre un jour une existence normale. Je luttais avec férocité pour empêcher ces personnalités parasites de prendre le dessus sur moi, les empêcher de faire du mal autour d’elles…. C’était un combat perdu d’avance et je le savais bien ! Ma vie se résumait à vivre et partager quelques instants de bonheur qui me permettaient de mieux traverser les enfers interminables que ma mutation m’obligeait à supporter. Je ne vivais plus depuis longtemps, je me contentais simplement de survivre ! Survivre pour que mes parents n’aient pas à pleurer ma mort ! Survivre parce que certains refusaient de me voir mettre fin à mes jours ! Survivre parce que je gardais en moi cet espoir stupide et éphémère que ma vie pourrait un jour valoir la peine d’être vécue ! Survivre parce que je souhaitais pouvoir tenir les promesses que j’avais faites envers ma communauté et envers mon peuple ! Survivre parce que c’était en somme la seule chose que je savais faire !

Sortant soudainement de mes pensées, je retournais mon attention vers l’étudiante qui me faisait front. Amy Elioth de Lauro ! La femme de la jeune Caitlyn que j’avais rencontré quelques jours auparavant sur la tombe de mon ami disparu ! Qu’avait-elle bien pu lui raconter sur moi ? Notre rencontre avait été un véritable cauchemar autant pour elle que pour moi. Par deux fois Jack et Styx lui avaient démontrés l’étendue de ma maladie et l’avaient laissée dans un état de gêne qui me faisait encore rougir de honte aujourd’hui. Elle m’avait quitté fâchée, me reprochant mon manque de courage face à mes démons que je n’osais affronter en face. Elle m’avait quitté fâchée, me balançant des vérités qui m’avaient semblé si douloureuses sur le moment et qui m’avaient profondément révolté. Avait-elle rapporté les mêmes propos à Amy ? Allait-elle m’adresser les mêmes reproches, me laisser sur le bord de la route sans même essayer de me comprendre ? Je ne pouvais pas lui laisser une image si négative de moi. Je me devais de lui montrer une image forte et combattive même si les propos que nous allions échangés me feraient du mal, même si les sentiments qui m’envahiraient à ce moment me déstabiliseraient… Je le devais à toutes les personnes qui m’aimaient et qui avaient encore la force de croire en moi ! Daniel, cette séance je te la dédie, en mémoire de tout ce que nous avons partagé et de notre si belle amitié que je me dois de mériter !

- Je suis certain que vous… fe… ferez de votre mieux ! Je veux bien croire à la… sincérité de vos propos ! Je vous promets de faire de mon mieux et de… de collaborer aussi efficacement que je le pourrais. Mais n’espérez pas de miracle. Vous n’êtes pas la première à vouloir pénétrer mon esprit… Vous ne pourrez y trouver que haine et désolation ! Bien des médecins se sont prêter au jeu et ont abandonnés en cours de route. Si vous vous sentez le courage d’essayer ne vous… en privez pas ! Ah petit détail... Appelez moi David ! Je laisse le patronyme de Monsieur... on Rabbi Haller à ma communauté !

D’un pas décidé, je me dirigeais vers le bureau principal. Sans demander mon reste, je m’assis sur une des chaises de ce dernier et lançais un sourire en demi-teinte à l’adresse de la future thérapeute.

- Alors dites-moi par quoi allons-nous commencer ? Si vous aimez les stéréotypes... j'aime autant vous prévenir le chapitre de mon enfance n'aura... durer que 10 ans ! Cela vous permettra de vous passer de 8 ans de ma vie palpitante.
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeMar 17 Juin - 21:13

Il m’observe, ça lui prend du temps, ça ne me rassure pas tant il semble déçu ; à quoi s’attendait-il ? Réellement ? A-t-il tant perdu pied qu’il croyait que je l’attendrais en combinaison d’X-Woman ? Je n’en ai même pas l’arme mais je n’ai pas besoin d’un costume pour l’être, cependant je le cache, à la différence de ma peur. Peut-être est-ce cela qui le déçoit mais il n’y aurait nul courage sans peur et c’est justement lui tendre cette main malgré ma peur qui traduit de ma volonté, de ma volonté à l’aider. J’ai peur de lui, j’ai peur pour lui, j’ai peur pour moi, j’ai peur de moi également ; je suis une personne pleine de peurs et les confronter fait parti de ma vie. J’y arriverai une fois encore.

Il me méprise. Il me méprise tant. Il y a cette lueur de folie dans son regard et toutes ses micro-expressions sur son visage… je contemple un démon vêtu d’un masque de chair mais il est une chose qu’un rabbin comme lui saura vis-à-vis de moi ; mon surnom n’est pas choisi au hasard. Je suis une Nephilim, au sens propre comme au figuré ; les Grigori sont mes géniteurs et s’ils ne sont nullement ce que les légendes disent d’eux considérant le travestissement de la mutation ils en sont tout aussi cruels et malignes, et pour ma part je sais faire chuter les autres, je sais me donner pleinement à ce qu’il y a de plus ardent en mon cœur, amour comme haine.

Je vais fasse à son sourire en coin et le laisse avoir les idées qu’il veut, elles me sont de toute façon inaccessibles. Il ne veut pas de moi, il ne me croit pas à la hauteur. Il me le crache même à la gueule sans s’ôter de sa suffisance…

- Vous devriez prendre garde, Madame Elioth de Lauro ! – oh, j’ai prit garde, bien plus qu’il ne semble s’en rendre compte – Votre attitude trahit vos pensées… – parce qu’il se croit au-dessus de cela ? Il est observateur, c’est bien, je suis une mentat, mon décryptage de son physique dépasse de loin ce qu’il obtiendrait de moi en lisant mes pensées de surface – les plus profondes ! – vraiment ? Je ne crois pas mais je l’éclairerais très bientôt ; il a donné le ton, qu’il ne croit pas que je me lasserai faire – Comment espérez-vous pouvoir amadouer une bête sauvage alors qu’elle… peut sentir votre peur et vos doutes ?

Et il me prend la main. Le message de ma poignée de main sera assez clair car il en ressortira avec des bleus ; mais force est largement supérieure à la mienne et je la contrôle parfaitement. Il souhaite se présenter comme un dragon ? Qu’il ne compte pas sur moi pour être la demoiselle en détresse. Je sais me battre, je m’entraine plus d’heure qu’il ne vénère Dieu, je suis une X-Woman et je suis une Grigori. Il ignore tout de mes peurs et de mes doutes, il ignore tout ce qui je suis et de combien je peux être vive ; tout aussi observateur qu’il soit il est doublement aveugle face à moi, d’une parce qu’il s’aveugle aux autres et de deux parce que je suis un masque, c’est ainsi que je me suis construit. On me dit excellente actrice, ce n’est pas un jeu d’acteur mais un mécanisme de défense face à une peur monolithique qui m’hantera pour toute mon éternité, bien après qu’il soit redevenu poussière.

Le mépris cède place à une crainte, entièrement ignorante de moi cependant ; c’est toujours ça de prit. Je me détourne, le laissant prendre l’une des deux chaises qui font face au bureau de verre alors que je m’en vais de l’autre côté, lui tournant le dos sans problème. Enfin, sans réelle hésitation. Non ce n’est pas l’attitude qu’on a envers une personne que l’on craint mais je fais confiance à Rachel pour intervenir et j’aurai réagit s’il avait accomplit le moindre mouvement brusque, les plissements de ses vêtements comme l’inspiration contrite que l’on a avant de faire un effort largement suffisant à me faire réagir avant que le geste ne soit terminé.

Je m’assois alors qu’il me rassure, qu’il bégaie et tente de clarifier la situation ; comme si elle m’échappait. Elle ne l’a pas encore fait et qu’elle le fasse m’effraie bien plus pour les conséquences que cela aura. Mais une fois encore, je lui expliciterai cela en temps voulu, je n’ai pas l’intention de l’interrompre ; surtout qu’il me donne des informations, un début de témoignage. Je suis pacifiste mais je suis une personne violente si nécessaire et d’une violence crue et dure telle que me l’a enseignée la vie, j’ai causé plusieurs incidents fâcheux dont un fratricide et un parricide, tout deux contre des membres de mes belles familles. Je les regrette et ils me hantent mais si je devais les refaire, je les referais ; j’en paie le prix mais je sais pourquoi je le paie. Nous ne sommes pas que deux dans cet entretient, Danger comme Rachel perçoivent ce qui se passe dans cette pièce ; quand à la référence aux « Autres », oui, j’espère qu’ils ne se montreront pas non plus.

Après une courte absence que je laisse au silence, il semble surprit, puis interloqué, en enfin intrigué. Il y a de la crainte, il y a du remord, il y a tant de choses sur son visage que mes yeux décryptent à chaque seconde, voir chaque vingt-cinquième de seconde. Faire de mon mieux est ma spécialité, comme cela n’est généralement pas suffisant j’endure nombre de souffrance pour dépasser mes limites et réussir, c’est comme cela que ça fonctionne. Je suis sincère, les mensonges n’ont pas leur place dans une relation patient-psychologue car ils ne sont bon qu’à mener à des errements là où nous devons tenter de progresser ; même dans la vie courante, je n’aime pas le mensonge même si je ne me montre pas toujours d’une franchise absolue de peur de blesser.

Je le crois et le remercie de sa volonté de coopération, c’est pour son bien mais la plupart du temps les gens ne le veulent pas même avec cette donnée, tandis que les miracles, voici qui m’arrache un sourire nerveux ; j’ai vu plus de miracle que la plupart des gens et j’ai comprit qu’on n’assiste pas à un miracle, on le fait naitre. Notre relation avec Caitlyn est un miracle et c’est le fait qu’on se soit battues contre toutes ces épreuves et ses tragédies du destin qui l’a fait naitre, qui l’a fait exister. Nous avons forgé notre miracle, nos miracles, et payé le prix qu’il fallait pour profiter d’eux. Les miracles sont vides de sens si l’on les croit instantanés et naturels. Les miracles c’est réussir contre toute probabilité, ni plus ni moins.

Je ne veux pas pénétrer son esprit et je ne le ferais pas, je ne m’introduirai pas dans sa tête que ce soit au figuré ou au sens propre, je l’aiderai à cheminer en tenant compte de ce que lui et ses réactions m’apprendront. J’ai déjà contemplées haine et désolation, j’ai déjà fait fasse à la mort et je suis même déjà morte, renaissant dans un corps nouveau mais vieux de plusieurs années de plus que celui que j’avais quitté. Je n’abandonnerai pas, je n’abandonne jamais. Abandonner c’est mourir. Quand à l’utilisation du prénom, j’en prends bonne note avec un peu de gratitude ; c’est toujours une distance de moins et je l’apprécie, en bonne timide même si j’ai énormément travaillé sur ce fait.

Il s’assoit enfin et commence là où moi l’ai fait dès qu’il a ouverte la porte.

- Alors dites-moi par quoi allons-nous commencer ? Si vous aimez les stéréotypes... j'aime autant vous prévenir le chapitre de mon enfance n'aura… duré que 10 ans ! Cela vous permettra de vous passer de 8 ans de ma vie palpitante.

Je pousse un soupir et croise les doigts devant moi, le stylo prisonnier de mes paumes.

- Non, on ne parlera de votre enfance que si cela est utile et rien ne permet de le penser pour l’instant. Je vais être franche avec vous moi aussi, parce qu’on arrivera à rien sans franchise : j’ai peur, c’est un fait. Peur de vous, de « Légion », et de ce qui va se passer ici. Votre père aurait pu enfermer toutes ces personnalités, tous ces esprits, avec des sceaux psychiques. Il ne l’a pas fait. A la place, il vous a envoyé vers moi et m’a ordonné de vous aider. En quoi puis-je vous aider ? Je ne ferais pas disparaitre les esprits. Ce n’est pas en mon pouvoir. Et même s’ils n’étaient pas dû à votre mutation, je suis interne en psychologie, pas en psychiatrie. Je ne guérie pas les gens de leur maladie mentale, je les accompagne durant un travail sur eux-mêmes, je les aide à se poser les bonnes questions pour avancer. Hors donc si Mr Xavier vous envoi c’est pour que vous acceptiez votre condition. Vous êtes dangereux, Légion est dangereuse, en effet. C’est pour cela que vous êtes sous le coup du programme de surveillance et qu’à la moindre agression vos « Autres » devront se confronter à la mutante la plus puissante de cette planète. De plus, je suis consciente qu’à force de parler des « Autres » et de remuer tout votre rapport à votre mutation, je nous mets en danger tous les deux. Sans doute Légion peut-elle me tuer, c’est plus que probable, mais comprenez bien que j’ai une famille, j’ai une femme, j’ai une fille, et absolument pas l’intention de les abandonner. La première chose que m’a apprit le Professeur X, l’unique chose que m’a apprit le Professeur X, quant je suis passée X-Men, c’était qu’il fallait parfois sacrifier une vie innocente pour en préserver un plus grand nombre. Il ne me faudrait pas plus d’une seconde ou d’une seconde et demie pour vous briser la nuque et si je dois choisir entre nos vies, je n’accomplirai pas de sacrifice inutile. En attendant, je vais essayer de vous aider, je vais vous tendre une main toute aussi tremblante soit-elle et faire face pour votre bien, pour que vous puissiez progresser. Vous vous faites garant d’âmes damnées, ma vocation et d’aider des égarés à trouver leur chemin. Pour vous aider, je vais avoir besoin de votre témoignage, de votre témoignage par rapport à votre mutation, à comment vous la vivez et à tout ce qui vous pose problème chez elle. J’analyserai vos paroles et chercherai des solutions, des questions à poser pour que vous avanciez. J’aurai un avis, des conseils, je ferai aussi de mon mieux. Non, je ne vous connais pas, je ne vous ai jamais croisez et j’ai conscience que je ne suis pas la mieux placée pour vous aider mais la moins pire. Mais ça ne m’empêchera pas d’essayer. A vous d’en faire de même. Voulez-vous essayer d’avancer ? Voulez-vous essayer d’accepter, David ?

J’expire simplement en conclusion, attendant sa réponse.
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David C. Haller
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeVen 20 Juin - 20:35

La tension constante de ce bureau était palpable et la jeune femme qui se tenait assise en face de moi me faisait plutôt penser à une condamnée à mort qu’à une psychologue. Elle m’inspirait de la pitié et je me pris à vouloir rentrer dans son jeu. Après tout, c’était une expérience unique de pouvoir me confier loin du cercle habituel de mes confidents. Se doutait-elle que cette nouvelle expérience éveillait en moi un sentiment de peur ? Jamais je n’avais osé franchir le pas d’une confidence aussi poussée en dehors du cercle de mes intimes. Jamais je n’avais accordé ma confiance aussi facilement que je devais le faire en ce moment. Mais j’accepterais de débuter cette thérapie ou au moins d’essayer. Cela ne pouvait pas me tuer après tout !

Ces propos m’étonnaient énormément ! Était-elle si ignorante que cela de la raison qui avait poussé mon père à lui demander de me rencontrer ? Elle parlait de barrières psychiques et s’imaginait que j’étais venu dans son bureau pour qu’elle accomplisse un travail qui ne pouvait être le fruit que d’un télépathe expérimenté ? Je me surpris alors à penser que mon père tenait à ce que je fasse le premier pas. Après tout on ne peut pas soigner un malade qui refuse d'admettre qu'il l'est. Je me devais de la rassurer sur ce point et de lui indiquer qu’elle faisait fausse route. Peut-être alors se détendrait-elle et me laisserais à moi tout le loisir de craindre cette entrevue.

- Mon père ne vous a al… donc rien expliqué ? Très bien dans ce cas je… je le ferais. Si je suis ici ce n’est pas… pour mon manque de maîtrise de mes pouvoirs. Contrairement à… à ce que vous pouvez penser mon père à brider mes capacités… enfin celles de mes autres personnalités. Vous ne craignez donc pas d’être attaqué par eux… par contre…

Saisissant entre mes mains un stylo que je trouvais sur le bureau de mon interlocutrice, je commençais à tourner ce dernier entre mes doigts. C’était un réflexe que j’avais pris lorsque je me sentais nerveux et cela m’aidais bien souvent à me canaliser mon stress et à me calmer

- Vous risquez en revanche de… d’être la cible d’injures ou de mouvements brusques et je… je tiens à m’excuser d’avance.

Reprenant peu à peu de l’assurance, je relevais mon visage vers Amy et lui adressais alors un sourire qui se voulait amical malgré ma constante nervosité.

- Vous dites être là pour… un accompagner psychologiquement vos patients ? Que vous les ha… aidez à faire un… un travail sur elles-mêmes ? C’est… exactement ce qu’il me faudrait ! Voyez-vous je traverse une pas… passe très dure en ce moment et j’ai… j’ai besoin d’aide pour me reconstruire et pour… pour avancer. J’ai veu… voudrais reprendre le dessus sur mes autres perso… personnalités mais cela ne peut… pourra se faire que lorsque je me rappellerais… pourquoi elles ne pouvaient pas avoir… le faire à l’époque…. Je pense… que ceci est dans vos cordes, non ?

A peine eu-je le temps de finir ma phrase que Jack prit la parole. Me poussant à me redresser sur mon siège, il adopta une attitude mesquine qui se voulait à la fois froide et hautaine.

- Si vous croyez que cela nous enchante d’entendre pleurnicher sur son sort ce minable ! On n’a pas le choix, on est enfermé vous le voyez bien. Alors mettez fin à cet entrevue tout de suite par pitié, le spectacle et le combat n’en valent vraiment pas la peine ! Délivrez à David un certificat de bonne conduite pour que Papa Xavier soit content et fichez nous la paix !

Jack Wayne se tut alors me laissant retrouver peu à peu mes esprits. Honteux de n’avoir pu par cette intrusion que confirmer les craintes d’Amy, je plaçais une main sur mon visage et pestais intérieurement. Pourquoi les choses devaient-elles toujours se terminer ainsi ? La crainte ou la colère seraient-ils toujours les seuls sentiments que je parviendrais à éveiller chez mes interlocuteurs ? Pour quelle raison Légion devait-il toujours passer avant David ? Les personnes que je côtoyais ne cesser de m’imposer cette étiquette « Danger public : Courez pour sauver vos vies ! » Pourquoi n’étaient-ils donc pas capable de voir ce qui se cachait derrière ces monstres ? Etais-je devenu trop insignifiant ou trop modeste pour que l’on puisse s’intéresser à moi ? Relâchant mon visage, je plaçais une main devant ma bouche tout en prenant appui sur le dossier de mon fauteuil. Il fallait que je réfléchisse, que je pèse mon argumentation. Les mots qui suivraient allé déterminer le devenir de notre entretien et de cette possible relation thérapeute-patient que nous allions établir. Voulais-je vraiment lui montrer qui était David ? Je commencerais donc par ce qu’il préférait faire ; lui montrer mes qualités d’orateurs aussi brouillons soient-elles. Je relevais alors un visage sévère et un regard décidé vers elle.

- Vous souhaitez que l’on se… parle franchement ! C’est un point de vue que… que je trouve tout à fait honorable. J’en ferais alo… donc de même ! Je ne voulais pas… me rendre dans votre bur… bureau aujourd’hui ! Je trouvais que… l’idée de mon père était mauvaise ! Le cercle des mes... intimes est très restreint mais... mais ce sont des personnes qui me connaisse, qui ont che... cheminé à mes côtés et ont le temps de co... connaître et d'apprivoiser ce qui... se cache derrière Légion. La plupart des inconnus... des personnes… que je rencontre ont pe… peur de moi avant même de… que je ne prononce un mot. Elle n'ont pas le temps ou... ou la patience de me connaître mieux que cela. Juger est... tellement plus simple lorsque l'on se contente de... d'apposer une étiquette faites d'idées reçues !

Je me calais ensuite dans mon fauteuil, les yeux toujours fixés sur le visage de mon interlocutrice. Je sentais la colère m’envahir mais tentais de la drainer du mieux que je pouvais. Les mots seraient mes seules armes dans ce face à face et c’était une situation que j’appréciais. Mon esprit était ce que je possédais de plus précieux en ce bas monde. J’appréciais de pouvoir l’aiguiser dès que j’en avais l’occasion. Dans un univers ou seule la psychologie comptait, l’intelligence était une question de survie.

- Pourquoi vous comportez vous comme… comme tous ces humains bornés qui… ne voient en nous que… que des armes de destruction massive ? Qui croient que nous avons… vendus notre humanité au diable en… en échange de nos pouvoirs ? Ne me l’avez-vous pas vous… vous-même dit ? Vous avez une femme, une fille… vous avez choisi une profession qui… vous pousse à vous consacrer entièrement aux… aux autres. Vous êtes donc capable de mon… faire preuve d’amour et de compassion. Croyez-vous vraiment que… que je sois vraiment si… si différent de vous ? J’ai une famille moi aussi… des amis auxquels je ti… tiens. J’ai suivis une… une vocation qui me pousse à vouloir me consacrer corps et âme à Dieu… à ma communauté et à mon peuple. Où voyez-vous le mon… monstre là-dedans ?

Relâchant enfin mon regard d’elle, je saisis avec délicatesse l’étoile de David que je portais autour du cou. La colère avait alors fait place à une grande tristesse, fruit de l’influence qu’avait pris Styx sur moi. Je gardais la maîtrise de ma parole mais avais l’impression d’étouffer, le cœur serré dans un étau. Je sentais des larmes emplir mes yeux et pris entre mes mains l'étoile de David que je portais continuellement à mon cou.

- Je peux… enfin je veux croire que je suis plus que ça. Que je soi… suis plus que cette pauvre âme damnée qu’on a vouée à… à une terrible condamnation pour expié Dieu sait quel… péché abominable. Vous parlez de sacrifice nécessaire… pour sauver le plus grand nombre ? J’ai déjà tenu ce même discours à… à une autre personne… adoptant des idéaux bien loin des nôtres pourtant… Je lui ai fait promettre de me… faire disparaître si la situation devenait désespérée... à 23 ans ! Alors que je comm… commençais à peine à vivre ma vie d’adulte ! Si je dois être… libéré, ce ne sera pas de votre main... Je refuse de voir une inconnue mettre fin à mes souffrances… aux souffrances de mes proches !

Je serais alors le pendentif d’argent bien plus fort dans ma main. Elle ne comprendrait certainement, mais ce message n’avait pas vocation à l’être. C’était plutôt comme un appel, un souvenir enfouis profondément dans ma mémoire et qui faisait soudainement surface. Ce geste symbolique me permit de retrouver mon calme et ma sérénité. Je concentrais à nouveaux mon attention envers la jeune Elioth de Lauro et fit plus attention à la deuxième partie de son monologue. Ces quelques paroles qui me proposaient de m’aider à traverser cette épreuve non plus en proférant des menaces mais en instaurant un dialogue, en me tendant une main charitable que je m’empresserais de saisir dès que les choses seraient claires entre nous et qu’elle pourrait accepter mes conditions.

- Vous vou…. lez aborder le problème de ma mutation ? Alors soit, j’accepte ! Mais à une condition cependant. Vous devez prendre le… le temps de découvrir David. De découvrir les… les raisons qui m’ont poussé à me réfugier dans ma… ma maladie mentale. Je serais ravi de vous… offrir mon témoignage. Mais si vous… vous ne voyez que le mutant en moi alors cet entretien n’a… n’aura aucun sens. Voulez-vous essayer de… contempler ces quelques bribes d’humanité qu’il… qu’il me reste ?
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeLun 23 Juin - 15:50

C’est de la pitié, alors que je parle, puis une autre chose que je ne parviens pas à identifier et cela me fait craindre ; mon taux de décryptage est presque de 100% et les ratés de ce genre sont d’autant plus désagréables qu’ils sont incroyablement rares. La peur, je la vois, elle se résume en les quelques observations suivantes : sourcils levés et rapprochés, paupières supérieurs relevées, paupières intérieures tendues, lèvres tirées vers l’extérieur du visage, bouche légèrement ouverte, le tout parfois accompagne d’une inspiration ; la formule FACS est 1+2+4+5+20+26 mais je ne m’encombre que peu de la théorisation généralement. Je vois, je décrypte, je lis ; comme l’empathie, en moins performant et en bien plus intellectualisé. Une capacité nommée par le psychologue-chercheur Paul Ekman « Génie de la Vérité » sur laquelle j’ai basée la quasi-entièreté de mes interactions sociales.

- Mon père ne vous a al… donc rien expliqué ? – il a dit ce qu’il estimait nécessaire, comme toujours ; que ce soit incomplet ou énigmatique n’en tient qu’à son loisir – Très bien dans ce cas je… je le ferais. – merci bien – Si je suis ici ce n’est pas… pour mon manque de maîtrise de mes pouvoirs. – logique – Contrairement à… à ce que vous pouvez penser mon père à brider mes capacités… – j’en prends bonne note et me limiterait donc à la neutralisation puisqu’elle m’est rendue possible ; une bonne chose, j’ai déjà trois de trois meurtres dont un fictif sur la consciente et je ne veux de mal à personne même si je suis prête à en faire – enfin celles de mes autres personnalités. Vous ne craignez donc pas d’être attaqué par eux… – même sans pouvoir, s’ils contrôlent ne serait-ce que son corps et qu’ils sont suffisamment violent/stupides/inconscient ils pourraient attaquer tout de même, même si les risques de létalité sont devenus minime – par contre…

Le fait qu’il se serve dans ma boite à stylo ne me gêne pas, si j’avais des balles antistress je n’hésiterai pas à leur en passer mais ce n’est pas le cas alors comme souvent on fera avec les moyens du bord. Je ne crains pas être la cible d’injures, j’en ai déjà vue quelques unes et il est très dur de me blesser par les mots, cela implique une connaissance de mes failles qu’ils n’ont pas et n’auront probablement jamais, à moins de fouiller dans mon esprit ce qui reste possible par l’intermédiaire de David. Quand aux mouvements brusques, leur cas est déjà traité et je m’excuserai des éventuelles contusions après, pour ma part.

Ma vision de la psychologie tient en effet à un accompagnant de patients/protégés le long d’un cheminement personnel visant à les faire progresser sur un ou plusieurs points qui leur sont problématiques. C’est long, c’est parfois douloureux mais c’est ainsi que cela fonction, si j’avais voulue disséquer des maladies mentales je serais allée en psychiatrie, si j’avais voulue faire des protocoles de guérison généralisés je serais allée en psychothérapie et si j’avais voulu faire de l’analyse pure et dure je serais allée en psychanalyse. Chacun son choix et sa manière d’aider les autres ou de se contenter soi-même, je reconnais aisément que certains se limitent à expliquer aux autres pourquoi ils sont « fous » ; il y a ceux qui font dans la science et ceux qui font dans le social. Je fais dans le social.

Je suis heureuse que ce soit ce dont il ait besoin et je me doute de quelle passe il traverse en ce moment même si, après deux années, il devrait en être à un stade de cicatrisation bien plus avancé. Mais chacun sa vitesse, tout le monde ne régénère pas. La reconstruction passera par la gestion de soi et des Autres, elle est au programme, il n’y a pas à s’en faire. Je n’enferme pas un trouble mental, j’aide un homme à s’en sortir.

- Je pense… que ceci est dans vos cordes, non ?

- Je…

…l’ignore mais je ferais de mon mieux. Le Professeur semble le croire alors faisons-lui confiance. J’ai horreur d’être interrompue car je pense très vite et mes propres paroles me semblent d’une affligeante lenteur parfois mais je n’en tiendrais pas rigueur à David considérant le changement de position qu’effectue son corps pour manifester les signaux de caractère d’une personne bien différente.

- Si vous croyez que cela nous enchante d’entendre pleurnicher sur son sort ce minable ! On n’a pas le choix, on est enfermé vous le voyez bien. Alors mettez fin à cet entrevue tout de suite par pitié, le spectacle et le combat n’en valent vraiment pas la peine ! Délivrez à David un certificat de bonne conduite pour que Papa Xavier soit content et fichez nous la paix !

- Je vous invite cordialement à aller vous faire foutre, quelque soit votre nom, reprends-je une demi-seconde après que l’inconnu ait prononcé son dernier mot, consciente que de toute façon même quant il n’est pas aux commandes il m’entend à travers David.

David qui semble tout honteux et coupable, bien plus affectée que moi dont la seule chose que je retiens de ce échange et le fait que malgré une hésitation de deux cinquièmes de seconde j’ai répondu bravement avec la politesse et la distinction nécessaire ; Caitlyn va être fière ! Mais pour l’heure, il faut que je me concentre sur le pauvre homme qui est la première victime de tout cela. il n’est pas encore prêt à renchainer alors je l’attends patiemment, consciente que sa pause lasse et que la main sur la bouche ne sont que des demandes inconscientes de temps.

Oui, je souhaite qu’on se parle franchement et j’hoche donc la tête à l’affirmative ; je le remercie de ses considération et surtout de sa réciprocité. Non, il ne voulait pas venir, je le sais déjà, mais je dois avouer que même si les idées de Charles Xavier sont généralement obscures et manipulatrices il cherche généralement le bien d’autrui.

- Le cercle des mes… intimes est très restreint mais… mais ce sont des personnes qui me connaisse, qui ont che… cheminé à mes côtés et ont le temps de co… connaître et d'apprivoiser ce qui… se cache derrière Légion.

Je n’en fais pas parti et même si notre cheminement sera long et me permettra d’apprendre à connaitre ce qui se cache derrière Légion je ne pense pas que j’en serai même après cela. Je comprends néanmoins la peur qu’il manifeste, cette peur du rejet et de la crainte qu’on les gens non-pas envers lui mais envers ce qui lui pourri la vie ; je suis ainsi également, je le sais. Je le combats aussi.

J’ai le temps et la patience, les deux me sont presqu’infinis par nature. Quant à sa colère montante, il s’égare lui aussi dans ce qui le sépare de l’autre, il déteste les idées reçues au lieu de s’en attrister, de s’en apitoyer. Mais c’est compréhensible puisqu’il est la victime dans l’histoire. Je suis consciente qu’il a aussi une famille, qu’il y a des gens qui l’aiment et qu’il aime, mais il ne gagne rien à se victimiser, à se complaire dans son malheur. Je l’écoute témoigner, je l’écoute faire comme tous les autres et m’apporter de lui-même les éléments de réponses aux questions qu’il ne se pose pas et que je mettrais en lumière pour l’aider à avancer, je fais cela car c’est ma vocation.

Des idéaux bien loin des nôtres… les X-Men sont par essence même loin des idéaux qu’ils défendent mais ils sont nécessaires car vient toujours un moment où l’on doit faire le nécessaire, indifféremment de ce que l’on voudrait ; cela ne soulage pas la conscience mais donne la force d’agir. Le sacrifice en fait parti, je l’admire pour avoir osé aller jusque là mais c’est là où nous divergeons : jamais je n’abandonnerai et jamais je n’accepterai de mourir pour cette cause. Il n’est nulle libération dans la mort, il n’est rien dans la mort si ce n’est le néant pour celui qui part et la douleur pour ceux qui restent. C’est du vécu.

Je comprends, je comprends non pas parce que c’est mon job mais parce que c’est ma nature, l’une de mes qualités. Je suis capable de faire preuve d’amour à en tuer et de compassion à risquer de l’être moi-même, c’est déjà fait et c’est ce que je faisais ici même, face à lui. Mais il est tellement aveugle à tout ce qui ne le concerne ni ne l’impact qu’il ne peut le voir et sans doute sortira-t-il d’ici convaincu que je tiens plus à me protéger qu’à l’aider. Que faire contre ce genre de personne obtus qui quoi qu’on leur dise entendront ce qu’elles veulent entendre ? Je l’ignore. Faire avec, surement, lorsqu’on ne peut faire sans. Ce ne sont pas les « Autres » qui empoisonnent David mais ses propres défauts, son narcissisme lié à la douleur et à l’inacceptation de ce qu’il reproche aux autres de ne pas accepter.

J’ai vu, j’ai interprété, tous les mots, tous les gestes, je connais la douleur comme la foi et l’une est utile pour combattre l’autre même si elles peuvent s’alimenter réciproquement ; ce sont des moteurs, reste à savoir lequel David préfère même si j’ai déjà mon idée. Il me laisse le temps de poursuivre mon monologue, ce que je fais sans demander mon reste.

- David, je me comporte comme tous ces « humains bornés » car je suis comme eux. Je suis humaine, quelques soient les modifications que la mutation ait apportées à mon corps et mon esprit. Je suis humaine et je crains l’inconnu comme ce qui me dépasse. Depuis plus de deux années je côtoie Rachel, j’ai même été sa psy, mais je continue d’avoir peur d’elle. Vous vous êtes vous-même introduit comme « une bête sauvage » alors que j’éprouvais déjà des difficultés à vous faire face, comment voulez-vous que je réagisse ? Là où je diffère du commun, de tous ces « humains bornés » c’est que je fais face à cette peur pour vous aider, ne le voyez-vous pas ? Vous êtes différents de moi par ces choses qui vous rongent ; et je ne parle pas là que des « Autres ». Je ne vous considère pas comme un monstre, le monstre est en vous et c’est cela que nous devons travailler ; pour que ses griffes soient moins profondes sur votre cœur et votre âme. Regardez l’irruption de tout à l’heure, c’était minable : il est venu, à sorti sa saloperie comme on crache à la figure de quelqu’un et est aussi vite reparti de peur de la réplique. Vous êtes le seul à réellement faire face et même s’il vous traite de lâche je me doute bien qu’il l’est plus que vous ; mais il ne m’intéresse pas et si je dois le rembarrer à chaque fois qu’il essayera de montrer qu’il a des couilles, je le ferais, je suis lesbienne spécialisée dans la castration rapide et j’ai des témoins qui peuvent le prouver. Je suis ici pour vous aider, en abordant des sujets douloureux mais qui peuvent vous faire avancer.

- Vous vou… lez aborder le problème de ma mutation ? Alors soit, j’accepte ! Mais à une condition cependant. Vous devez prendre le… le temps de découvrir David. De découvrir les… les raisons qui m’ont poussé à me réfugier dans ma… ma maladie mentale. Je serais ravi de vous… offrir mon témoignage. Mais si vous… vous ne voyez que le mutant en moi alors cet entretien n’a… n’aura aucun sens. Voulez-vous essayer de… contempler ces quelques bribes d’humanité qu’il… qu’il me reste ?

- C’est pour permettre à David d’exister plus librement que nous sommes ici tous les deux. Je ne veux pas me contenter d’essayer de contempler les bribes d’Humanité qu’il vous reste, je les vois déjà mieux que vous ne les voyez vous-même, je pense. Je veux les planter et les cultiver pour que lorsque vous n’aurez plus besoin de moi, vous soyez à nouveau au mieux, de corps comme d’esprit. Vous reconnaissez vous réfugier dans votre malheur, c’est déjà une bonne chose car il vous faudra en sortir, apprendre à le voir et à y faire face, non à vous laisser emporter par lui. Je pense que c’est cela que vous faisiez à l’époque et que vous avez oublié. J’ignore si ceci est dans mes cordes mais je ferais de mon mieux. Et vous ?

J’attends sa réponse en prenant un papier et un crayon, prête à écouter ce qu’il a à dire avant de reprendre, comme une vraie psychologue cette fois.

- C’est inutile de revenir sur tout ce qui a été dit, je ne l’oublierai pas. Je n’oublie jamais rien, un effet secondaire de ma mutation. Dites-moi tout ce que vous avez à dire, témoignez, parlez de vous, de ce qui vous est arrivé et de ce que vous voulez faire, lorsque vous irez-mieux.
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David C. Haller
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeMar 1 Juil - 20:45

Tout au long de son monologue, j’écoutais Amy avec la plus grande attention. Certains de ses propos étaient d’une grande sagesse. Elle semblait avoir percé à jour ce que je dissimulais au fond de mon esprit comme par crainte de les dévoiler. Elle me parlait de ma présentation qui lui avait semblés trop radicale. Le terme « bête sauvage » n’était effectivement pas des plus appréciables. C’était l’opinion que de détectais dans l’esprit et sur le visage de tant de personnes qui avaient croisé mon chemin. Pourtant la plupart de ces personnes avaient fuis alors qu’Amy était toujours là devant moi, assise dans son fauteuil et prête à entendre toutes les confidences que j’avais à lui faire. Oui, il fallait bien que je l’admette. La jeune femme, cette épouse et cette mère, faisait preuve d’un courage peu commun. Elle m’avait parlé d’attaque et de meurtre possible ? Était-ce pour calmer la bête qui dormait dans les tréfonds de mon esprit ? Peut-être bien ! En tous les cas, je me promis de faire preuve de maitrise aussi longtemps que je le pourrais. Après tout, il serait bien tôt pour prévenir Amy d’un quelconque dérapage si la situation venait à déraper. Je connaissais tous les changements qui s’opéraient en moi lorsque mes autres personnalités prenaient le dessus. Il me faudrait donc rester à l’affût de mon côté.
 
Je lui lançais un sourire reconnaissant et confiant lorsqu’elle aborda le problème de ma monstruosité. Elle parlait de l’irruption de Jack Wayne parvenu dans notre entretien en faisant référence à sa grande lâcheté. Jamais je n’avais considéré les choses sous cet angle et j’aimais sa manière d’entrevoir les choses. Mon père avait veillé à ce que ces interruptions ne puissent plus qu’être verbales et « inoffensives ». C’était à présent à moi de faire le premier pas vers ma guérison psychique, c’était un des termes du contrat qui me liait à lui. Mon père avait foi en moi. D’ailleurs il y avait tellement de personnes que j’aimais et qui m’aimait et qui avait une confiance aveugle en cet homme qu’ils avaient construit en apportant chacun leur petite touche personnelle. Je ne pouvais pas les décevoir. Je n’en avais pas le droit ! J’avais comme devoir de résister à tous ces monstres qui pullulaient dans mon esprit et que j’étais le seul à pouvoir annihiler. J’étais plus fort qu’eux, bien plus puissant ce que je ne pouvais l’imaginer. J’étais un survivant en combat perpétuel pour gagner du terrain sur ce cerveau et cette part de Bien qu’il y avait en moi. C’est ce que les propos d’Amy m’avaient permis de réaliser.
 
Nous étions à présent sur la même longueur d’onde et je me sentais rassuré de me trouver en présence d’une jeune femme aussi ouverte d’esprit. Je pensais d’une manière somme toute innocente qu’elle saurait peut-être m’apporter cette paix à laquelle j’aspirais aussi profondément. Elle se prit tout de même à me mettre en garde. Elle n’oubliait jamais rien ! Il fallait donc que je prenne à garder à ce que je suis lui dirais, que je prenne attention aux propos que je tiendrais de peur de me faire une mauvaise réputation auprès de la jeune femme qui se proposait de devenir ma « psy ». J’hochais d’un mouvement de tête et tins des propos joviaux et amusés afin d’adoucir cette ambiance qui régnait dans la pièce.
 
- Très bien Madame Elioth de Lauro. Je prendrais donc garde de… de ne pas vous… tenir des propos malvenus qui pourraient vous pousser à… expérimenter sur moi vos techniques de combat ou de castration. Ce n’est pas que… je tienne particulièrement à mon physique… déjà fort défiguré… mais… je ne voudrais pas passer le restant de mon séjour à… à l’infirmerie.
 
Où poser ma tombe à côté de celle de Daniel… Dans un soupir, je chassais cette vilaine pensée ! Persuadé que l’issue fatale ne serait de toute manière pas envisagée. De toute manière, elle ne serait pas non plus souhaitable pour la jeune mutante. Je doute qu’après ma mort, mon père puisse lui pardonne si facilement mon départ. Il aurait été bien dommage d’envisager un déménagement pour toute la famille Elioth de Lauro ou De Lauro Elioth… tout dépendait de la personne à laquelle on faisait référence. Cette pensée me permit de me détendre et je ma calfeutrais bien confortablement sur mon fauteuil.
 
- Je… vous remercie pour ces quelques propos sur lesquels nous… « nous ne reviendrons pas » vous voulez m’aider et je salue votre cou… courage et votre bienveillance. De mon côté je… je vous promets de faire tout mon possible pour me soigner… Je suis prêt à subir tous… tous les tests que vous voudriez me faire passer.
 
Je la vis alors saisir dans sa main un papier et un crayon prête à noter toutes les confidences que j’avais à lui faire. Témoigner de moi ? Ma requête était en soit bien jolie mais par quoi allais-je commencer ? Il y avait tant de choses à lui raconter sur moi. Il me fallait revenir au commencement, là où tout avait débuté, là où ma vie, mon combat et ma mutation avait trouvé un sens. Je souhaitais qu’elle ait une bonne opinion de moi ? Je baserais donc mes premiers propos sur tout ce qui faisait que j’étais aujourd’hui devenu le Rabbin David Haller. L’image que je préférais de moi et la seule que j’aurais souhaité que mes proches et mon peuple puisse conserver de moi. Je pensais ainsi compter sur ce petit interlude pour retrouver ma sérénité avant d’attaquer des sujets bien plus sérieux. Plaçant mes mains sur mon ventre, je fermais quelques minutes les yeux afin de trouver le ton juste et les mots qui l’aideraient à mieux me définir. Je laissais alors apparaître sur mes lèvres un large sourire.
 
- Vous… voulez savoir qui est David ? Je crains malheureusement que nous… nous ne pourrons pas échapper au chapitre traditionnel de mon enfance puisque… puisqu’elle c’est en elle que j’ai puisé ma… ma raison de vivre et ma détermination. Alors attendez que je… réfléchisse. Je suis né à Haïfa en Israël… qui a toujours été une vie lourde de… de sens pour moi. C’est là que mes parents se sont rencontrés… dans une clinique psychiatrique crée pour recueillir et soigner les… les victimes de la Shoah. Le directeur Daniel Shomoron était un de leurs amis… tout comme Erik Lehnsherr qui y travaillait comme bénévole… A ma naissance, chacun avait choisi de vivre ses propres combats… mais j’ai égoïstement toujours aimé l’idée d’être une sorte de… de trait d’union entre tous…
 
Un instant je quittais mon interlocutrice des yeux, souriant comme pour moi-même au souvenir de tous ce que ces personnes précitées m’avaient apportée dans la vie. Ces personnes qui avaient façonnée ma vie et mon esprit, qui m’avait rendu bien plus forte que je n’aurais pu l’imaginer. Laissant de côtés ces souvenirs, je changeais de position sur mon fauteuil et profita encore de quelques instants de silence.
 
- Ce sont ma mère et Daniel qui m’ont élevé. Si vous aviez connu mon parrain… c’était un homme droit et… et courageux. Il était très respecté par la… la communauté juive. Il était parvenu à dépasser le sen… sentiment de peur et de colère qu’il… avait lui-même développé durant sa… son expérience de l’Holocauste. Il a aidé beaucoup de personnes dans leur lutte pour… se reconstruire une vie. Même avec ma mère… il l’a soutenue avec force durant ses luttes politiques et à… à veiller sur moi comme un père sur son fils… j’aurais voulu qu’il puisse rester avec moi… avec nous toujours mais ces mon… enfin d’autres personnes en ont décidé autrement…
 
D’un revers de main j’essuyais quelques larmes qui roulaient sur ma joue. Penser à la mort de Daniel, à ce père qui avait accompagné chacun de mes pas durant 10 ans, me faisait encore terriblement souffrir. Je me souvenais encore de cette main si douce et si tendre dont je ne pouvais pas me passer. Cette main qui tenait fermement les miennes encore si petites pour m’apprendre à marcher,  cette main qui se posait sur mon front lorsque je faisais des cauchemars afin de me rassurer… cette main on me l’avait retirée et le pire de tout était que l’esprit de ses meurtriers…
 
Je me levais brusquement, tournant mon regard vers les murs immaculés de cette pièces. Je me mis alors à faire les cent pas au milieu de la pièce afin de détruire les ricanements de Jack Wayne qui résonnaient dans mon esprit. Ces rires cruels que j’avais entendus à mes dix ans et qui survivaient encore aujourd’hui, comme un murmure douloureux voire insupportable.
 
*Tu m’en veux encore pour la mort de cet Israélite David ? Ce que tu peux être rancunier. Tu devrais pourtant le savoir depuis le temps. Vous et tout le reste de ta secte, cette bande de rats immondes, ne méritaient pas de vivre !*
 
- Tais-toi ! Tu n’es qu'un monstre, un criminel... ! Laisse-moi tranquille !
 
La tête dans un étau, je hurlais avec dégoût ces quelques paroles. Je ne voulais pas lui laisser prendre le dessus sur moi, jamais ! Pas après ce qu’il m’avait fait enduré à Daniel, pas après ce qu'il avait fait enduré à ma mère, pas après ce qu’il m’avait fait enduré à moi ! Cela devait cesser !
 
Je m’assis alors à croupi au milieu de la pièce, attendant que cette voix s’en aille. Ce quelque consentit à faire après une minutes affreuse entrecoupée de cris et de murmure. Je tournais un regard apaisé vers Amy et tentait alors difficilement de me relever pour ensuite enfin reprendre ma place. Je poursuivais alors sur un ton de ricanement et me contentant d’hausser les épaules.
 
- Vous voyez, c’est à croire que 5000 ans de torture et de dou… souffrances infligées à mon peuple... ils ne s’arrêteront jamais ! Me croiriez-vous si je vous disais que… que les meurtriers décédés de mon parrain vivent aujourd’hui dans ma tête ?
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeVen 4 Juil - 21:15

Faire réfléchir, donner un point de vue différent pour amener à reconsidérer les choses, être à côté des gens lorsqu’ils trébuchent et plus que les aider à se relever leur faire se poser la question de pourquoi ils ont trébuché. Je ne cherche pas les réponses et même si je fais des hypothèses ce n’est généralement pas moi qui aie la réponse, ce sont eux. Il faut juste qu’ils le comprennent et la trouvent, cette réponse. Je pense que David commence déjà à le faire comme d’autres de mes patients avant lui. Et il semble choqué de la mémoire absolue ; c’est pratique mais complexe et cela peut rapidement devenir envahissant si mal utilisé. Une mésaventure avec Emma Frost, qui tentait de m’aider en m’inculquant quelques unes de ses connaissances pour me faire rattraper des mois de retard scolaires prit à cause des traumatismes et de confrontations qui l’avaient conduite sur la voie des X-Men, m’avait conduit à ne pas absorbé les quelques leçons scolaires qu’elle voulait me transmettre mais huit années de sa propre mémoire, juste parce qu’elle a sous-estimées ma mémoire et mes capacités d’apprentissage. Ma personnalité a été altérée par cette expérience de même que mes connaissances et je pense qu’une partie de ma sagesse vient de là même si j’ai toujours été calme, posée et ouverte d’esprit.

- Très bien Madame Elioth de Lauro. Je prendrais donc garde de… de ne pas vous… tenir des propos malvenus qui pourraient vous pousser à… expérimenter sur moi vos techniques de combat ou de castration. – hum, c’est une bonne idée, d’autant que je me défendre plus que très bien en combat aussi, castration exclue – Ce n’est pas que… je tienne particulièrement à mon physique… – tous les mecs tiennent à leurs parties génitales, c’est ce qui fait un mec après tout – déjà fort défiguré… – donc les marques sont bien l’impact des autres psychés sur la sienne, intéressant ; intéressant car si sa guérison se voit physiquement le changement de ces détails aidera à la mettre en évidence si lui-même ne s’en rend pas compte – mais… – il y a toujours un mais – je ne voudrais pas passer le restant de mon séjour à… à l’infirmerie.

Oui aussi. Mais je peux le maitriser sans lui infliger aucune blessure même si ça n’en restera pas moins désagréable ; et je ne compte pas les hématomes et les entorses dans les blessures. Non n’en sommes heureusement pas là. Le soupire est intéressant car tout n’est donc pas dit et ce qui est tut est pire que ce qui est dit, surement un développement funeste que je peux supputer allant jusqu’au meurtre puisque c’est l’une des choses que j’ai énoncée. Bon à défaut de bien commencer ça commence pas au plus mal cette histoire.

Je me peux m’empêcher un petit sourire face à la reconnaissance qu’il a pour moi, cela fait toujours plaisir et j’hoche de la tête vis-à-vis des remerciements, une seconde plus tard ; le courage et la bienveillance sont parmi ce que je peux donner de meilleur avec ma sagesse et mon amour, je pense. Je le remercie quant à lui d’être prêt à faire des efforts pour se soigner même s’il n’est pas question de tests, une fois de plus. Il n’est pas un animal de laboratoire mais une personne sur le bord d’un chemin et marché à ses côtés en le conseillant et le questionnant n’est nullement une expérience. Je ne suis cependant pas ici pour plaider mon cas ainsi m’apprête-je à ce qu’il continue ce qui a déjà été commencé, de façon plus consciente et consentante cette fois.

L’enfance est l’une des deux parties de la socialisation, la primaire durant jusqu’à sept ans et la secondaire jusqu’à la mort, de plus c’est bien dans cette première période que la personnalité ce construit dans ses fondements. Si les raisons qui l’animent sont les mêmes depuis l’enfance David ne devrait pas avoir trop de mal à les retrouver car tous ses souvenirs en seront imbibés, d’un autre côté sans doute seront-elles moins ardentes qu’une chose découverte récemment et bénéficiant d’un sentiment de conquête victorieuse. Mais trêve de digression, ses mots continuent de s’assembler lentement et je dois leur prêter attention car toute parfaite que soit ma mémoire si je rate quelque chose maintenant cela me prendra du temps pour tout rembobiner. D’où que je prenne des notes d’ailleurs, c’est plus simple.

Haïfa en Israël, je ne localise pas mais je sais ce que le pays signifie. Parents rencontrés dans une clinique psychiatrique – une ironie du sort ? – créée pour s’occuper des traumatisés de la Shoah. Daniel Shomoron, inconnu au bataillon, Erik Lehnsherr, connu au bataillon.  C’était avant que chacun ne fonde son mouvement pour l’avenir et la condition mutante, ok. Quant au fait d’aider l’idée d’être une sorte de lien entre eux-tous correspond parfaitement à l’égocentrisme de David ; je ne peux que compatir, j’ai ce défaut moi-aussi. En tous cas parler de cette période et de cette sensation le rend joyeux, peut-être qu’à simplement refaire le chemin de son passé on retrouvera les motivations et qu’il n’y aura nul suivit, juste le fait de l’aider à se relever en le faisant voir derrière lui ce qui l’a déjà fait tenir jusqu’ici. Obligation exceptée.

Xavier ne s’est pas occupé de son enfant, ça ne m’étonne qu’à moitié car je perçois les sacrifices qu’il a consentis tout au long de sa vie pour faire ce qu’il a fait tout autant que je refuse de faire les mêmes. Je me fous du bonheur du monde si ça doit me priver du miens car je n’ai jamais eue l’intention d’être une sacrifiée de l’Histoire et si je me bats c’est non seulement pour rendre le monde meilleur afin que ceux que j’aime en profite mais aussi pour en profiter moi-même, avec eux. Sans doute qu’à mon égocentrisme on peut ajouter de l’égoïsme mais je l’assumerai pleinement.

D’un autre côté le père de substitution semble avoir été mieux placé que Xavier pour élever David. Un homme de paix, un homme de pardon, un homme d’altruisme, un homme d’avenir, comme le Professeur même s’ils ont en effet des combats bien différents et des moyens encore plus éloigné.

- J’aurais voulu qu’il puisse rester avec moi… avec nous toujours mais ces mon… enfin d’autres personnes en ont décidé autrement…

Inutile d’en dire plus que j’ai déjà comprit de quoi il en retourne, la voix comme le corps trahissant la tristesse de ce qui c’est passé. Nulle colère cependant, cela a disparu depuis longtemps si jamais colère il y a eut mais cela explique l’impossibilité de conciliation qu’il a avec ceux qu’il a absorbés. La mort d’un père est un traumatisme suffisant pour pousser une mutation latente à l’éveil et si celle de David c’est éveillé ce jour-là il est probable que le premier des monstres soit en lui depuis lors. Il a vengé son père d’adoption mais est hanté au sens propre du terme par cette vie qu’il a prise. Les sentiments et émotions qu’il manifeste sont encore vifs, au point de l’en faire pleurer, et il s’oubli dans sa mémoire jusqu’à ce que tristesse et mélancolie cèdent place à la colère… et à un instant de violence.

Il se lève, il fait son Sanzo à tourner en rond devant mon bureau mais il a vu quelque chose, avant d’agir ainsi, et ce quelque chose l’a mit dans cet état. Hallucination ? Possible. Ou plutôt illusion considérant sa mutation. Il y a de la douleur et il y a de la rage sur son visage et son corps en tressaillit ; la colère est un moteur des plus puissants mais il est trop éphémère et ne laisse pas place à la construction, ce n’est pas un mortier mais de la lave et une fois refroidie ce qu’elle a cimenté n’en est que plus fragile.

- Tais-toi ! Tu n’es qu'un monstre, un criminel… ! Laisse-moi tranquille !

- David, calmez-vous. Il ne peut rien contre vous, il ne fait que cracher son venin pour se terrer encore, hasarde-je en guise d’encouragement, ayant une chance sur je-ne-sais-combien d’avoir raison. Vous pouvez le faire taire, l’ignorer, le reléguer dans la partie éloignée de votre cerveau qui est sienne et d’où il n’a pas à sortir.

M’entend-t-il ? Je l’ignore. Le combat-il ? De toute ses forces. Une chose qu’il ne faisait absolument pas en arrivant. Il finit par s’affaisser sur lui-même et le temps continu de s’écouler avec indifférence. J’ignore si je dois l’appeler ou non, j’ignore même s’il est encore avec moi ou s’il s’est retourné en lui-même pour combattre cette inopportune voix et la museler loin de sa conscience. Je ne sais pas comment sa mutation fonctionne, si c’est son cerveau qui contient une multitude d’esprits luttant contre le sien pour le contrôle du corps ou si c’est son esprit qui a téléchargées les personnalités des autres et qui en lieu et place de ce modifier comme a fait le mien les a reconstituées comme un trouble de la personnalité multiple, afin de s’en préserver. Je l’ignore et ne puis donc aider sur ce point. L’acceptation et la force morale de David sont les seules choses que je peux l’aider à retrouver et cela ne passera pas par de futiles encouragements dans te tels instants. Mais sont-ils futiles ?

Je n’en sais rien alors j’essais, me levant de mon bureau pour le contourner et me placer en face dans lui, sans le moindre contact, sans le moindre mot. Un regard, une personne qui est là, muette mais là, c’est ce qu’il a perdu, c’est peut-être ce qu’il lui faut. Lorsqu’il entreprend de se relever j’en fais de même pour l’aider, s’il accepte mon aide, avant de m’en retourner moi-aussi à ma place ; une place que je n’ai pas quitté car il a chuté.

- Je vous crois, oui. Je suppose que c’est eux qui ont déclenchée votre mutation donc qu’ils en aient subit le contrecoup est plus que probable. Cela explique également pourquoi aucun terrain d’entente ou aucune harmonie n’est trouvable avec aucun d’entre eux. Mais cela nous y reviendront surement plus tard. Nous sommes sur un chemin, nous regardons en arrière et forcément qu’ils vous assailliront puisqu’ils sont des fantômes de ce passé. Combattez-les. Ils ne sont que des voix, de simple voix, j’ignore comment vous conceptualisez leur présence mais vous pouvez les imaginer comme des prisonniers, hurlant depuis la porte de leur cellule, à travers cette fente qui leur permet de parler. Lorsqu’ils essaient, fermez cette fente, tout simplement. Laissez leur voix s’étouffer derrière cette lourde porte car s’ils sont là, ils ne doivent pas avoir le droit à la parole sans que vous leur donniez. C’est très imagé et surement bien plus difficile à dire qu’à faire mais vous en êtes capable, non ? L’imagination peut faire des miracles parfois.

Je le laisse répondre s’il le souhaite, consciente que nous arrivons dans la partie la plus difficile de son histoire. Je suis prête à écouter et je n’influencerai pas son témoignage même si une fois qu’il sera fait j’aurai des questions plutôt précises à lui pauser ; s’il n’y a pas déjà répondu avant tout du moins.
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David C. Haller
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeJeu 4 Sep - 8:43

Elle était là ! J’ai sentis sa présence, calme et serviable. Lorsqu’elle s’est placée en face de moi, elle n’a pas prononcé une seule parole ou fait le moindre geste. Pourtant la présence d’Amy a su m’apporter le calme et la sérénité qu’il me fallait pour me ramener à la raison. La raison… cette chose si frêle et si essentielles qui se valser de çà et là dans mon cerveau, passant de main en main dans mon esprit dérangé par des centaines de personnalités différentes qui me basculait vers la folie. En chorégraphe de ce ballet morbide, Jack Wayne qui a défaut de pouvoir s’approprié mon corps exerçait une autorité quasi surnaturelle sur les autres personnalités. Ce malade ! Ce meurtrier ! Le pire de mes ennemis et l’assassin de Daniel… du premier père que j’avais connu ! Il me semblait parfois que cette partie ne se jouerait un jour qu’entre son esprit et le mien. Et je savais que je serais prédestiné à perdre. Le combat était beaucoup trop inégal pour que je puisse l’emporter. Pourtant je refusais de m’avouer vaincu, de laisser à jamais disparaître cette magnifique part de bonté et d’humanité qui résidait encore en moi. Si Jack Wayne possédait sa troupe de mercenaires, j’avais autour de moi des alliés fidèles et dévoués. Des hommes et des femmes qui resteraient auprès de moi jusqu’à la fin de la bataille… des personnes qui me tendaient la main sans jamais chercher à me faire du mal... des personnes comme Amy ?

En guise de remerciement, j’avais adressé à ma future thérapeute un très léger sourire, espérant qu’elle pourrait y lire toute la reconnaissance que je voulais témoigner pour son geste. Perdu dans mon univers intérieur, j’étais incapable d’entendre les mots de la jeune femme. Le discours qui suivit fut donc le premier sur lequel je pus focaliser mes pensées. Une prison ? Des cellules bien fermées remplies de centaines de personnalités qui ne pouvaient faire entendre que le son de leur voix ? Voilà la manière dont elle envisageait mon esprit ? J’entendis alors résonner dans la pièce un ricanement moqueur et sinistre. Il me fallut un instant de réflexion pour comprendre que ce rire émanait de moi. Ce n’était pas l’une de mes nombreuses personnalités qui s’exprimaient. Non c’était tout simplement David ! Un sourire amusé accroché à mes lèvres, je cru bon de justifier ce rire auprès mon interlocutrice.

- Des prisonniers dites-vous ? Mais ma chère amie… n’avez-vous toujours pas compris…. C’est… ce sont eux les gardiens de ma prison… Ce ne sont que… des tortionnaires qui ne gardent en vie leur malheureux prisonnier que pour… satisfaire leur plaisir sadique de le voir souffrir un peu plus… sans jamais m’offrir la grâce de… m’offrir l’espoir de pouvoir m’évader un jour… ni d’avoir le droit légitime de me pendre dans ma cellule ! Si l’enfer devait exister il… il ne serait ni sur Terre, ni enfouis dans les entrailles de la Terre, non ! Non… il est simplement dans ma tête…

Rejetant au loin mes pensées morbides, je me plongeais dans une profonde réflexion qui me replongeait dans les « heureuses » années de ma jeunesse. Ces instants si précieux passés aux côtés de mon amie Moïra McTaggert où dans mon profond coma je perdais pied, engloutis sous les voix, les rires et les sarcasmes de mes autres personnalités. Où était le jeune David durant toutes ces années ? Quelle part du jeune garçon curieux et sensible me restait-il ? Pour être honnête je crois qu’il n’existait plus vraiment. David était mort le même jour que Daniel. Même aujourd’hui ce n’était pas lui qui se battait pour survivre. Tout au plus n’était-ce qu’un fantôme adorable, une image fluette qui renvoyait l’illusion de la normalité...

- Vous savez je crois que… personne n’a jamais pu me comprendre… bien que mon entourage a toujours prétendu le contraire… mais ne me croyez pas égocentrique à ce point-là… J’imagine bien que la télépathie de mon père… à l’époque où… où elle était immaitrisable… ne devait pas être des plus agréables pour lui. Ma mère a… a passé des années dans un état catatonique. Hantée pa… par les souvenirs terribles de l’Allemagne nazi, elle en était presque devenue sssss… schizophrène… Mais malgré toutes les horreurs qu’ils sont… ont pu traverser, ils n’ont jamais eu à… laver le sang sur leurs mains… le sang de victimes innocentes qu’ils avaient été pou…. poussés à tuer…. Mais je m’avance un peu…

Plongeant mon regard dans le vide, j’essayais de mettre des mots sur mon adolescence, sur les épreuves que j’avais traversées durant mon coma. Comment faire comprendre ce qui ne pouvait vraisemblablement pas l’être ? Autisme, schizophrénie, troubles de la personnalité… Amy devait avoir dû entendre cent fois ces mots au cours de ses études. Mais si elle connaissait le cas pratique, elle ignorait en revanche tout de ce que l’on pouvait endurés, atteints par ces maladies vicieuses et terriblement handicapantes. Je voulais lui apporté mon expérience, qu’elle puisse ne serait-ce qu’entrevoir ce qu’était ma vie… Calmement, choisissant précautionneusement chacun de mes mots, je repris mon discours.

- J’ai peut-être été le seul… survivant de cette épouvantable tragédie mais… mais au fond de moi… de mon esprit, je suis mort le même jour que mes compatriotes. Lorsque mes pouvoirs ont été débloqués, j’ai aspiré leurs esprits… les esprits de ces monstres qui les avaient tués… Vous ne pouvez imaginer le traumatisme de cette expérience… J’entendais et je ressentais tout. Leurs douleurs, leurs peurs… je me les suis appropriée… je les ai senti mourir comme si j’étais à leur place … leurs cris et leurs supplications résonnent encore dans ma tête et me font… tellement mal… j’en suis même parfois venu à ressentir de la pitié pour ces assassins… leur désir de vengeance n’en est que plus légitime… ils m’ont jugés et condamnés pour mes crimes… et je suis devenu leur prisonnier…

D’un geste lent, je décroisais les mains que je tenais serrée l’une contre l’autre. La pression que j’avais exercée sur elles les avaient teintes d’une couleur violacées qui trahissait mon profond malaise. Honteux, je tentais de les dissimuler, sachant pourtant très bien que c’était peine perdue. J’essuyais alors une larme qui coulait le long de ma joue, et je tentais de reprendre mon calme avant de poursuivre mon histoire.

- Depuis ce tragique évènement je… j’ai passé le reste de mon enfance sur Muir Island. Ma mère pensait que je serais plus en sécurité aux côtés de Moïra McTaggert qu’auprès d’elle… Ma mère a fait preuve d’une fo… force de caractère et d’un courage… hors du commun. En une nuit, elle avait absolument tout perdu… et elle se battait encore de toutes ses fo… forces pour son fils. La honte que je ressens face à ma… ma folie n’en est que plus forte… j’aurais tellement voulu lui evvviter cela. J’aurais tant souhaité qu’elle n’a… n’ait pas à venir rendre visite tous les… toutes les semaines à son fils qui dans le coma… encore une chance qu’elle n’ait pas vu ce… ce qui se passait dans ma tête à ce moment… en apparence, j’étais serein. Je ne faisais que dormir ! Intérieurement je me perdais dans les méandres de ma… de ma propre folie… Vous parliez de métaphore tout à l’heure… alors essayez d’imaginer votre esprit perdu dans… dans des eaux profondes… tentant désespérément de se frayer un chemin pour sortir du… de cet immense siphon dans lequel il ne cesse de tourbillonner… le rendant malade et désarmé face à la puissance… de ce phénomène. Imaginez qu’à chaque fois qu’il trouve une solution et… et s’échappe de cet enfer, des bras… mains malveillantes l’enfonce encore plus profondément qu’il… ne l’était auparavant. Et votre esprit n’a plus qu’à reprendre sa longue route vers… vers la sortie… affaibli désorienté et encore plus affaibli qu’auparavant… voilà ce qu’a été ma vie durant près de 7 ans…

Je me tus après cette explication, désireux que Amy puisse imaginer l’enfer de mon enfance et l’enfer de ma vie. J’espérais que mes mots trahiraient la profonde détresse dans laquelle je me trouvais. Relevant mon visage vers celui de ma thérapeute je guettais un geste ou attendait un mot qui pourrait exprimer sa pensée.
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MessageSujet: Re: Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro]   Cerveau frais : A disséquer sans modération [PV Amy de Lauro] Icon_minitimeVen 19 Sep - 19:04

Un sourire lorsque cela va mieux puis alors que je parle ce sont la surprise et des hésitations qui le prennent ; des interrogations. Puis son rire. Surtout son rire. Je le regarde avec désolation, une pitié indéniable même si je ne perçois absolument pas ce sentiment comme péjoratif, car il n’a pas avancé en réalité. Il se débarrasse peut-être des autres mais je crains que cela vienne de lui et ça ne signifierait qu’une chose : il aime ça. Il aime cette sensation. Il se complait dans ce qu’il vit car il y a apporté un sens, une justification ou quelqu’autre folie.

« Ma chère amie » qu’il me dit… il ne m’a pas parlé comme cela avant et c’est plus que désagréable, je le subi comme un vice égal à celui des autres personnalités ; j’aimerai que ce ne soit pas lui mais c’est bien sa prononciation. Je n’avais toujours pas comprit David, en effet. Je n’avais toujours pas comprit que vous étiez le premier à profiter de cette situation, à jouir de cette prison pour une raison qui m’échappe et pourtant l’autodestruction et le masochisme ça me connait. Chacun de ses mots m’endurci car compatir avec lui commence déjà à me révulser ; je les écoute tout et commence à aborder la situation sous un autre angle alors qu’il devient à l’instar de ceux qu’il critique, vicieux et vénéneux. Que veux-tu, David Charles Haller ? Que je te plaigne et te traite comme une pauvre petite chose victime de plus fort que toi ? Nous ne sommes plus à l’école primaire et les grands n’ont plus à te taper, d’autant plus lorsque lesdits grands sont enfermés dans TA tête. L’enfer, j’ai eut un avant-goût et toute la douleur qu’il m’a apporté n’a suffit à me rendre aveugle à la douleur des autres comme tu l’es, plus égocentrique que je ne l’ai jamais été et tournant en rond pour continuer de souffrir parce que c’est plaisant.

Je le laisse réfléchir avec autant d’impassibilité que je le peux. Mes bras sont croisés et mes yeux plus durs, je suis sur la défensive et je me tais. J’ai tendue une main et il l’a regardée sans vouloir tendre la sienne en se plaignant être trop loin, c’est aussi simple que cela.

- Vous savez je crois que… personne n’a jamais pu me comprendre… – le contraire eut été étonnant – bien que mon entourage a toujours prétendu le contraire… – peut-être parce que c’était le cas ou qu’ils voulaient t’aider – mais ne me croyez pas égocentrique à ce point-là… – tu me fournis toutes les preuves à répétition pour le constater, il ne s’agit plus de croire ou de supposer – J’imagine bien que la télépathie de mon père… à l’époque où… où elle était immaitrisable… ne devait pas être des plus agréables pour lui. – et c’est encore pire pour toi, hein ? – Ma mère a… a passé des années dans un état catatonique. Hantée pa… par les souvenirs terribles de l’Allemagne nazi, elle en était presque devenue sssss… schizophrène… – et c’est toujours pire pour toi, hein ? – Mais malgré toutes les horreurs qu’ils sont… ont pu traverser, ils n’ont jamais eu à…  laver le sang sur leurs mains… – Xavier n’a peut-être pas de sang sur les mains directement mais par éclaboussure je pense que si et même sans cela il a prises des décisions peut-être nécessaires mais monstrueuses ; l’abandon de sa femme par exemple – le sang de victimes innocentes qu’ils avaient été pou…. poussés à tuer… – oh que je compatie, ton cher père « innocent » m’a réclamée la même chose, tu sais ? Non et tu t’en fous n’est-ce pas ? – Mais je m’avance un peu…

No comment. Je le laisse poursuivre, d’abord mentalement puis oralement, sans plus m’émouvoir. Tout ce qu’il dira sera commenté, analysé, déconstruit, toute l’empathie que j’aurai pu avoir pour lui sera méthodiquement sabotée pour éviter de tomber dans le piège qu’il tend, consciemment ou pas ; enfin pour limiter la partie du membre que je laisserai dans le piège à loup car je suis aveugle mais pas au point de croire que j’arriverai à m’isoler complètement par mes seuls raisonnements. J’ai un moyen de le faire, oui, que j’espère ne jamais utiliser, surtout.

Mort le même jour que ses compatriotes ; tout l’échec vient de là. Là base était pourrie, le développement qui l’a suivi était donc bancal, et l’effet domino se poursuit jusqu’à ici et maintenant. David Haller tient à ses souffrances car elles lui assurent des charpentiers pour étayer sa vie et sans eux il s’y complait en attendant la prochaine génération ; dont je fais visiblement parti puisque les pêchés du père se transmettent au fils.

Non, je ne peux pas imaginer le traumatisme de l’expérience d’absorption de l’esprit d’autrui, surtout considérant que le partage de mon corps avec la personne que j’aime est l’un de mes fantasmes tant il n’est plus grande preuve d’appartenance et d’unicité. Je n’ai jamais ressentie sa douleur même quant j’aurai du, je n’ai jamais ressenti sa peur même quant il l’aurait fallut… je ne l’ai jamais sentie mourir mais je sais que je n’y aurai pas survécue. Je l’ai vue souffrir, en revanche, je l’ai vue me craindre de tout son être. Je l’ai vue se faire torturer et je l’ai vue morte ; mais ça ne compte pas, hein ? Ce n’est rien face au pire qu’il ressent et qui occulte et doit légitimement occulter tout le reste, n’est-ce pas ?

Cris et supplications engendrant de la pitié ; s’aurait pu être un tournant, ça ne l’a pas été. Leur désir de vengeance aurait pu être évité car je ne pense pas qu’ils soient tous des assassins ou qu’ils l’auraient tous condamné pour des crimes alors même qu’ils n’ont eue qu’une punition. Mais ils sont une unicité car s’ils commencent, si certain d’entre eux commencent, à soutenir David, comment pourra-t-il se victimiser ? Comment continuer à les traiter de monstres et de bourreaux s’il leur découvre une complexité humaine et des buts et objectifs propres ? Quand au prisonnier il ne me fait que soupirer.

Il n’est pas peine perdue de tenter de me dissimuler des choses, juste très difficile ; je n’ai pas manquée sa pression manuelle au point d’en altérer la circulation sanguine mais c’est une information de plus, un détail à l’instar de la larme qui coule. Nous avons recommencé à marcher et je continue de l’observer, mal pour lui tout en ayant conscience que c’est ce à quoi il aspire que ce soit consciemment ou pas.

Passer la fin de son enfance à Muir Island ; j’ai eue la chance de ne jamais y foutre les pieds avant que les anglais ne la ferme mais je sais qu’il s’agissait d’une base secondaire des X-Men, il en existe quelques unes dans le monde, tout comme je sais que Moïra restait indépendante de Xavier jusqu’à ce qu’elle vienne ici, à l’Institut. Les bonnes mères font toujours preuves d’un courage et d’une force hors du commun lorsqu’il s’agit de leurs enfants, c’est ce qui me fait conclure que j’en suis une mauvaise, mais je crois me souvenir qu’elle ne s’en est pas trop mal sortie considérant sa position actuelle même s’il pourrait parfaitement être de famille que de tout sacrifier à son « emploi ». Chacun est libre de son degré de sacrifice, c’est un choix personnel.

- La honte que je ressens face à ma… ma folie n’en est que plus forte… j’aurais tellement voulu lui evvviter cela. – pour qui ? – J’aurais tant souhaité qu’elle – bien, un peu d’attention à quelqu’un d’autre, tout n’est pas perdu – n’a… n’ait pas à venir rendre visite tous les… toutes les semaines à son fils qui dans le coma… encore une chance qu’elle n’ait pas vu ce… ce qui se passait dans ma tête – ep, dommage ; même si cela part de l’autre ça en revient à lui car si en effet elle aurait été plus mal encore de cette découverte il n’y avait nulle chance. Il faut arrêter de se servir du pire comme référentiel car ça donne la dévaluation de toutes les autres douleurs, un lourd travers – à ce moment… en apparence, j’étais serein. Je ne faisais que dormir !

J’imagine mon esprit perdu dans des eaux profondes, sans lumière et tentant désespérément de se frayer un chemin pour sortir d’un immense siphon le gardant prisonnier. Ma mémoire me renvoi à de la neige, à une tenue de prostituée, à des actes innommables par mal-être et envie de vengeance, un sentiment de perte si abyssal que je n’avais d’autre obsession que d’emporter ceux qui en étaient responsables avec moi dans le gouffre tout en ayant la parfaite conscience qu’ils m’y jetteraient seule sans doute après de douloureux moments. Je me souviens aussi de la manière dont on m’a sortie de là : une balle dans la tête. Je n’avais pas besoin qu’on m’enfonce car je le faisais seule, toujours plus profondément, toujours plus… Les souvenirs sont aussi net que si je les revivais et cela me donne un haut-le-cœur ; mais ça n’a pas la moindre importance puisque c’est inférieur à ce qu’il a ressenti, n’est-ce pas ?

- Et votre esprit n’a plus qu’à reprendre sa longue route vers… vers la sortie… affaibli désorienté et encore plus affaibli qu’auparavant… voilà ce qu’a été ma vie durant près de 7 ans…

J’encaisse. Je ne suis pas là pour moi et j’encaisse. Ce qu’il me fait, ce qu’il se fait lui-même, je suis témoin et son silence laisse à penser qu’il attend que ce soit mon tour. Ses actions me le confirment. Une respiration, un broyage réflexif, c’est repartie. Second round.

- J’ai connue similaire « folie » pas parce que j’avais tué un proche mais parce qu’on avait torturée et tuée celle que j’aime et que j’avais eu le droit à l’enregistrement VAD et à la contemplation du corps tout comme à un bref retour avant de la perdre dans sa souffrance. Mais cela n’importe pas parce que je me suis battue pour en sortir. Dites-moi comment je dois vous appeler. Dites-moi si vous êtes David Haller ou Légion. Dites-moi qui enferme l’autre ; n’est-ce pas votre corps et votre esprit ? Ne sont-ce pas ces personnes qui vous ont fait tant de mal qui sont enfermées en vous ? Qui se battent pour vous diminuer afin de prendre le contrôle ? Depuis le début, vous vous placez en position de victime. Vous en avez chié oui, à votre place je pense que je me serais suicidée il y a bien longtemps, néanmoins vous ne l’avez pas fait. Vous êtes parvenu à les vaincre par le passé, à les enfermer parce que la vérité est là : ils sont enfermés en vous mais il est plus dur de les dominer que de vous laisser martyriser. Le monde est une pute, le destin une saloperie qui s’acharne à nous opposer épreuves sur épreuves. Vous ne pouvez pas me dire le contraire. Il faut se battre, c’est ainsi, c’est tout. Ils sont vos tortionnaires car vous les laissez l’être, car vous reproduisez ce schéma que vous avez connue la majeure partie de votre vie ; vous vous limitez à cela et lorsqu’on vous le met en évidence vous riez devant ce que vous considérez surement comme une absurdité. Cela ce nomme du déni. Vos parents ont affrontés des défis, nous avons tous affrontés des défis, il est toujours plus facile de penser qu’on y peut rien et que c’est comme ça, c’est notre vie ou notre lot. Vous avez déjà prouvé pouvoir dominer vos démons. Ils ont usées de vos faiblesses pour vous faire croire que la vapeur a été inversée mais que sont-ils ? Des voix, surgissant de temps à autres pour lâcher une saloperie avant de repartir se terrer dans votre cerveau ; et est-ce eux qui veulent ce fait ou est-ce vous ? Si vous êtes capables de les repousser, faite-le entièrement. Réfléchissez à la situation en ne vous plaçant pas pour victime, essayez d’être un peu objectif, vous comprendrez votre force. Cette force qui vous a faite traverser toutes les épreuves que vous avez traversées jusqu’ici. Je ne m’apitoierai pas, ça ne sert à rien et ça vous suffirait. Je vous tends la main et vous désigne des choses, je ne suis pas votre chère amie ou autre. Je suis là parce que vous avez besoin de quelqu’un et qu’on m’a jugée apte à vous aider alors je le fais ; mais plus qu’accepter d’être aidé n’attendez pas que je fasse les choses à votre place. Je ne peux pas. C’est votre combat, je peux vous donner des conseils mais ça ne va pas plus loin. Si vous êtes tellement sur que j’ai tord et que je me trompe alors pourquoi rester ?
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