Réveil difficile...[PV Silke Sambre]

Le bruit de la bouilloire couvrait péniblement celui des ronflements.
De là où j'étais, j'avais une vue imprenable sur le canapé où gisait un homme, endormit. C'était un avantage – ou un inconvénient, tout dépend pour qui -  qu'offrait la petite cuisine américaine qui tenait je ne savais comment dans mon appartement délabré. Pourquoi l'avais-je aidé ? Je regrettais, maintenant. Mais aurais-je mieux fais de le laisser prendre sa voiture... ? Parfois, je m'étonnais moi-même. Et bien, ce fut la bonne action du jour, me dis-je avec ironie.
Je me remémorai la veille, au soir.

J'étais ici même. Le cycle devait prendre fin une nuit plus tôt. Au lieu de ça, je m'étais réveillée seulement vers midi, ce qui voulait dire presque 10 heures de plus que d'habitude. Qu'avais-je fais pendant tout ce temps ? Où étais-je allé, où était-elle allé ? Avait-elle seulement vagabondé, dans l'air, ou bien avait-elle...avait-elle pris le contrôle de quelqu'un ?
Ces questions – et bien d'autres – m'avaient tourné dans la tête durant toute l'après-midi. J'étais resté chez moi, en dépit de mon travail où j'aurais déjà du me présenter à 9heures. Toujours les mêmes questions, et impossible de connaître la véritable réponse. Mais là, c'était trop.

Il m'arrive très peu souvent de craquer, mais parfois, je dois dire ca fait du bien. Je suis donc partie, le soir même, pour me changer les idées, dans un bar pas très loin des chez moi. Il n'y a même pas besoin de voiture, je peux y aller à pieds. Très pratique, me direz-vous, quand on veut rentrer chez sois et qu'on est bourré. C'était la première réelle fois où je buvais. Enfait, je n'aime pas l'alcool. Je trouve son goût mauvais, presque insignifiant. Mais combien de fois ai-je entendu que c'était le meilleur moyen pour « oublier » ? De nombreuses.

Vers 23 heures, je me rend donc à ce fameux bar, dans mes habituels jean noir, débardeur gris et veste en jean. Je commence à boire, à boire, à boire. Je sais pas combien de bouteilles j'ai avalé, mais un bon nombres. Je dirais que j'en étais à ma sixième lorsque le fameux monsieur élongé sur le canapé à débarqué. Je ne ressentais pas l'alcool, il me traversait sans m’atteindre. Un simple mal de tête m'avait pris, mais rien de tout ce que j'avais pu voir dans les films, où les gens bourrés avaient le nez rouge et les yeux vitreux. Alors j'en enfilais, mais rien à faire. Par contre,lui, pour avoir le nez rouge, il avait le nez rouge...

Entre deux bouteilles, on finit carpette chez une inconnue

ooooh... un cerf... Ne t'en fais pas je vais t'attraper, bon dieu, il court vite l'animal !! A moi, reviens ici que je te mange !!!

Un bruit me fais sursauté dans mon sommeil, un sifflement, celui d'une balle peut être, je me retourne lourdement dans mon état de demi conscience. Allez faut que j'ouvre mes mirettes. Je relève doucement la tête en regardant d'un air hagard autour de moi, bon déjà j'étais pas dans la rue. Ensuite...

Le bruit aigu recommença, ce que j'avais pris pour une était encore ici... Je me concentrai alors, faisant bouger mes oreilles de loup tout en restant allongé, pas de poudre... Mais une odeur féminine... Un thé... Un thé se préparait, tout du moins, l'eau était donc entrain de chauffer... Mise a part que j'étais chez une femme, je ne savais toujours pas comment j'avais atterri ici. Coup d'un soir ? non je pense pas, j'ai encore mes habits sur moi.

Réfléchis silke... Qu'a tu fait la veille...

Anel n'était pas allait a l'école... Mon petit bout de chou était malade, grippe d'après le toubib. Il pronait l'isolement, mais j'étais resté près de mon petit ange. Parce que mon petit ange n'aime pas être tout seul, alors j'étais resté avec lui, le réchauffant en prenant mon apparence de loup, lui racontant mille et une histoires, inventés ou reprenant des conte. Il aime bien l'histoire du loup qui avait peur de tout, elle le faisait sourire.

Vitaly n'était pas là... Encore une fois... Anel s'est inquiété et l'a chercher mentalement, il est fort mon bouchon. Il me suppliait d'aller chercher son grand frère parce qu'il avait peur si il était pas la avec nous. Finalement, Vitaly est revenu en fin d'après-midi et avait foncé directement dans la chambre qu'Anel squattait autrement dit la mienne. Il s'était excuser de son absence et quand enfin, les deux frères s'endormirent sur mon plumard, Suljo me fit signe de le suivre.

Comme je m'y attendais, un invité. Un gars qui voulait faire disparaître son supérieur pour gravir les échelons, payé 1200$... J'ai pas refusé. La cible était simple a avoir... Passait par hell's Kitchen n'est vraiment pas une bonne idée... Ce fut rapide et propre, gorge arraché pa un gros chien, le corps ? aux égouts, il réapparaîtrait  que bien plus tard. Le gros chien en question s'était moi. Par habitude, j'avais pris soin d'emporter mes affaires de rechange. Mais ce soir je me sentais las de tout.

Je regardai l'heure sur ma montre à gousset, 22h50... J'appelai Suljo pour lui dire que je rentrerai pas avant le lendemain, je m'étais donc dirigé vers un bar.

23h... Début de la picole... et trou noir...

Je grognai en m'étirant comme un chien, dressant ma queue de loup et mes oreilles avant de me recoucher en saluant vaguement la jeune femme installé dans la cuisine...

WHAAAAAAAAAAAAAAAT !!

Je me relevé d'un coup, me cognant le nez avec ma main avant de m'écraser par terre... Aiiiie...

hrpg:

La gueule complètement enfariné et les yeux encore rouge sang d'une soirée biture, je tentai de voir ou plutôt de comprendre où j'avais atterri. Bon déjà j'avais garder mes vêtements, aux moins c'est pas une soirée picole qui s'était fini dans le lit d'un ou une inconnue. Non j'étais rapta carpette sur le canapé à végété en position assise. A tenté vainement de pigé le pourquoi du comment j'avais atterri là... Mais à vrai dire, ce fut le vide intersidérale dans ma cervelle.

Vous voyez la phrase dans Star Wars, " Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine" ? Ben mon cerveau était partie faire la nouba, la bringue, la teuf, la fête en gros dans cette galaxie lointaine. Avec les hutts parce que sinon je me taperai pas un aussi gros mal de crâne....

-Voulez-vous un thé ? Me demanda la jeune inconnue qui m'avait laissé son canapé.

Jeune inconnue avec des intonations de l'est, mais où ? La était la grande question après 42. Vous comprenez pas le 42 ? C'est pas grave, j'ai du revoir un film pour comprendre la signification du 42.
Je tourne lentement la tête vers la jeune fille, coup de chance, mes oreilles canines sont replié dans ma chevelure.

-oui s'il vous plait mademoiselle...

Oui quand je suis out, je deviens d'un coup la personne la plus polie au monde si on m'énerve pas. Si on m'énerve, c'est à coup de crocs que je discutes. Mais là...

Quatrième bouteille et déjà un peu pompette... La loose...
Me voilà à débité mes déboires à mis mot au barman qui me regarde d'un air désolé. Et c'est pas de ma faute si je suis doué pour tuer ok ? Et pas pour empêcher mon frère de toucher à la drogue ? J'ai pas voulus devenir ce que je suis.

Je marmonner dans ma barbe, me sentant pas à l'aise, je finis par offrir une autre bouteille à la jeune fille assise à côté de ma table. Pourquoi ? Aucune idée...

hrpg : désolé du retard si il faut éditer tu me le dit, j'ai eu quelques soucis émotionnel mais je suis de retour

-oui s'il vous plait mademoiselle...

Il n'avait pas l'air frai, certes, mais au moins il était poli. C'est toujours appréciable au réveil, je dois dire.
Je sorti donc une deuxième tasse de l'étagère et y versai l'eau bouillante, avant d'y ajouter le sachet d'herbes. Attrapant les deux tasse brûlantes, j'arrivai près du canapé. J'observai d'un peu plus près l'homme. Il avait une allure sauvage. D'ailleurs, il n'était pas désagréable à regarder. Ces deux yeux noirs profonds étaient accentués par des sourcils tout aussi sombres qui formaient une forme en V très précise. Des cernes violettes appuyaient encore plus son regard, qui était un peu perdu après une mauvaise – et courte – nuit. Je m’asseyais dans le siège rapiécé, mon propre thé à la main. Mais je n'avais pas soif, maintenant que j'y pensais. Je n'étais pas d'humeur non plus à engager une conversation avec cet inconnu. La seule chose qui m'attirai de tout mon être était en ce moment même mon piano, ces touches rassurantes qui répondait loyalement à chacun de vos gestes. Mais je n'avais pas l'intention de m'exercer devant le bonhomme, et je comptais donc bien le faire partir au plus vite.

Pendant ce temps, j'ébouriffai mes cheveux d'un air absent. Je repensais à la soirée d'hier, qui ne m'avait pas le moins du monde calmée. Au contraire, je me retrouvai maintenant avec ce fameux monsieur sur le dos. Mais bon, c'était ma faute de toutes manières...

-Où habitez-vous ?

J'aurai cru qu'il me poserait plus de questions. Peut-être n'était-il pas intrigué par le fait qu'il soit ici, dans un endroit qui lui est totalement inconnu, avec quelqu'un d'aussi inconnu d'ailleurs. Le problème était qu'il n'y avait pas de taxi directement en bas de chez moi. Surement ne paraissais-je pas très hospitalière, mais on ne m'avait pas vraiment éduqué comme ça... Et puis je ne savais rien du caractère de l'homme en face de moi, ni de ses raisons pour avoir autant bu hier soir. J'avais les miennes, et lui-même n'en savait rien. Pourquoi ne serait-ce pas réciproque ?

Il avait déjà l'air bourré. Il venait de s'assoir sur le comptoir, à côté de moi. Je lui jetai un rapide coup d'oeuil, histoire de voir un peu à qui j'avais affaire.  Comme je l'ai dis plus haut, l'homme était assez beau, et dégageait quelque chose que je n'aimais pas. Je n'avais pas envie de m'approcher de lui, je n'avais pas envie d'entrer en conversation avec lui. En plus, j'étais fâchée parce que j'étais venue ici pour noyer mes peines dans une bonne bouteille de whisky, et que je ne ressentais toujours rien.

Il m’aperçus, et, à mon grand malheur, demanda au barman avec qui il parlait depuis tout à l'heure de m'offrir une bouteille. Son ton était bizarrement renfrogné pour quelqu'un qui veut entrer en contact avec une autre personne. Mais cette remarque aurait valu si il n'avait pas été bourré. Je ne pu faire autrement que d'accepter. Je me tournai donc vers l'homme. J'avais pourtant tout fait pour passer inaperçue et banale : jean bleu foncé, débardeur noir... Je n'avais pas de mascara à la maison parce que je n'en mettais jamais. Peut-être que les filles qui ne sont pas maquillées se font plus remarquer? Il faudrait que je médite un peu plus la question... Bref, je ne comptais certainement pas entamer une conversation avec lui. En tous cas, ce ne serait pas moi qui la commencerait.

Je pris la tasse d'un mouvement brusque, grognant un remerciement plus semblable à un grognement d'avertissement qu'autre chose. Le fait d'être chez cette gamine me mettais dans un état de rage envers moi mais aussi envers elle, j'aurais très bien pu lui arracher la gorge dans son sommeil alors que je suis pris de cauchemars. Ça serait pas la première fois que je mords quelqu'un dans mon sommeil...
Je porte la tasse à mes lèvres en écoutant, les oreilles bien levaient les alentours. Il semblerait que je sois dans un petit quartier, sans doute pas bien glorieux, pas Hell's Kitchen non plus, mais pas une mini Srebenica non plus, avant la guerre j'entends... Dans tout les cas, c'est pas chez moi. Il y a pas les prostituées qui discutent...

Le goût du thé était ce qu'il était... pas sucré, un gout fade aucune saveur, en bref, c'était pour moi de l'eau chaude coloré de vert très dégueulasse, c'était une honte à mon sang britannique. Ce gout si fade fit ressortirent mes yeux rouge sang qui fixait droit devant soi. haa non je peux pas... Je repose la tasse en grognant. Je suis certes poli, mais alors quand un truc me plait pas, a je me tais, mais mon regard rouge suffis à dire que j'aime pas.

Mon regard fut attiré par le piano, mais je dis rien. Un piano reste un piano. Bien que j'avais envie de glissé mes doigts dessus, je savais pertinemment que cela ne me ferais pas du bien. Des doigts brisés ne sont plus fait pour jouer.

-Où habitez-vous ?

-Pourquoi ? Vous voulez me raccompagner ? Répondis-je un peu durement en regardant dehors. Ou parce que vous avez peur de ça ? Dis-je en faisant bouger mes oreilles de loup.

Finalement j'étais de très mauvais poils. Mais alors très mauvais... Ma chère moto n'était pas en bas, il n'y avait pas les odeurs habituels, Shit je suis ou ? et Attend... Ils sont où mes revolvers ?

Etant un peu saoul, mes yeux rouges avait remplacer mes yeux marrons, sans doute pour dissuader toute attaque envers ma personne. Etrangement je sentais le loup en moi devenir de plus en plus violent, comme si l'alcool lui avait rendu ses instincts les plus violents. J'avais envie de voir du rouge, partout autour de moi. Faut faire gaffe avec moi, car parfois... J'ai l'alcool violent et la j'avais bien envie de revoir ses corps en Afghanistan, dans cette grotte, il y a quelques années...

Assis près de moi, il y a cette fille, la peau pâle, des cheveux chatains clairs qui ondulé doucement. Tss, elle devait en attirer des hommes et sans doute qu'elle les envoyer paître. Pathétique...
Je sirotai ma bouteille en grommelant. Un bar miteux pour une soirée pourris. Vitaly toujours absent, Anel cloué au plumard car il est malade, Driita qui s'inquiète et Suljo qui se ronge les sangs, Halléluia !! héhéhé Soirée de merde me voilà ! Rien a faire et pas envie de draguer car non elle était pas mon genre la nana près de moi. Trop jeune, je pourrais être son grand frère.

Il fait chier Vitaly aussi ! Depuis quand il se barre sans donné de nouvelles pour se camer en douce ? normalement, il y a la dispute, la il s'est tiré à l'anglaise pour aller se flinguer les veines ! Bravo Vitaly ! Je te choppe je te jure que je te fais ta fête et crois la dope, c'est terminer !!!

-Encore faut il que je puisse mettre la main dessus... petit con va...

Oui, je l'avais mauvaise ! vraiment très très mauvaise !

- Pourquoi ? Vous voulez me raccompagner ?

Je ne savais pas si c'était mon délicieux thé qui le mettais dans une humeur aussi massacrante, ou bien le fait que la soirée d'hier était plutôt alcoolisée. Ou bien autre chose. J'eus un sourire carnassier. Je ne savais pas pourquoi, mais là, maintenant, je trouvais la situation hilarante. Pourtant, en y regardant de plus près, il n'y avait rien de drôle.

- C'était dans mes intentions. Je n'ai aucune envie que vous restiez ici jusqu'à ce que quelqu'un vienne vous chercher, et vous ne pouvez pas rentrer seul car vous n'avez aucune voiture, ni moto, ou n'importe quel autre véhicule qui vous attends. Les métros, les bus et autres transports en communs se trouvant à une demi-heure – en marchant de bon train – à travers les ruelles, je vous vois mal déambuler tout ce temps, surtout à l'aveuglette. Hors donc...

Je fis un geste désinvolte de la main ( celle qui tenait le thé ) tout en laissant la phrase montrer seule  l'évidence de la situation. J'avais parlé d'un ton léger, mon accent parfumant légèrement ma tirade digne du plus grand chef-d’œuvre de Racine. Quand j'y repensais, cet accent n'était pas des plus rassurant. Oh mon Dieu, une soviet !

Le regard de l'homme se perd au-dehors, où les nuages cachaient le faible soleil qui aurait pu illuminer la pièce. Ses yeux sont brouillés, perdu, et rayonnent d'une couleur sang qui n'a rien de très rassurant. Mes intuitions me remmenèrent à la réalité : j'étais en train de parler avec un pur et simple inconnu, et j'étais plus effrayée que je ne me l'avouais.

- Ou parce que vous avez peur de ça ?

Il désigne du doigt l'endroit où il aurait du y avoir des oreilles, humaines. A la place, deux petites oreilles féline – qui,  je le devinais, appartenaient en temps normal à un loup – dépassaient de sa chevelure brune. Elles s'agitaient, comme animées d'une volonté propre.
Mais je l'avais déjà deviné. Cette impression hier soir, ses yeux rouges, et maintenant ça... Il devait être mutant, lui aussi. Je me demandai exactement en quoi consistait son pouvoir. Quelque chose à voir avec le loup ? Ou une quelconque animal félin ? Aucune idée. Je n'allais pas lui demander.

- Vous ne me faites pas peur, rassurez vous.

Demi-mensonge ? Pas réellement. La peur est quelque chose de contrôlable. Cet homme n'était pas rassurant, mais j'en avais vu d'autres. Surement comme lui.


L'homme avait l'air d'avoir des problèmes. Quels sortent de problèmes ? Familiaux ? Son fils avait-il fugué, et dans ce cas son père avait autre chose à faire qu'à courir les bars. Mais je n'avais rien à faire dans cette histoire, même si, pour une raison inconnue, elle m’intéressait. Non, pas pour une raison inconnue. J'avais désespérément besoin de quelque chose qui me ferait changer les idées. N'importe quoi. Même cette histoire là.

- Un problème de famille ? Lançais-je d'une voix conciliante, comme celle que prennent les barmans dans les films américains quand ils veulent discutailler avec leurs clients.

Non, sérieusement, faut que j'arrête les films de mauvais goût. Je vais finir par le payer.