Héritages {Caitlyn Elioth, Amy de Lauro, Libre sur demande MP}

- Teresa, ou Amy comme tu préfères, acceptes-tu de porter, en guise d’alliance, ce symbole que ta famille, moi inclus, est capable d’aimer ?

- Tu m’as nommée Amy, pour une raison que j’ignore, et qui m’a forcée à apprendre le « y » alors qu’il n’existe pas dans l’alphabet italien. Cependant, j’adore Teresa, comme prénom ; surtout Tessa en fait. Appelle-moi ainsi et soit capable d’aimer, beau-frère, et j’accepterai d’unir cette promesse à celle de mon amour pour Caitlyn.

- Emilie, ou Caitlyn comme tu préfères, acceptes-tu de porter, en guise d’alliance, cet héritage d’un clan qui malgré tous ses défauts, essaie parfois de faire les choses bien ?

- Aheum… M’en fous du clan du moment que TOI tu essayes de faire les choses bien… et on sera trois à te botter le cul si tu ne t’y attèles pas. On est ta famille Sébastian : Non Negociabile.  Et puis je te l’ai déjà dit… j’aime pas Emilie mais t’as gagné le droit de m’appeler comme ça si tu veux… PAS TOI, Pita… je précise d’emblée.

- Pita, si elles acceptent, voudras-tu bien donner ces cadeaux à tes tantes, s'il te plait ?

- Erasme, ou Sébastian j’en ai rien à foutre, aujourd’hui tu gagnes une nouvelle famille. Ce sont mes tantes, oui, mais ce ne sont pas que la sœur et la belle-sœur d’Amanda. Elles sont ta sœur et ta belle-sœur aussi, pas parce que tu es marié à Amanda, mais parce que tu les aimes comme tel. Ces bagues, c’est pas des cadeaux, c’est ce serment que tu ne veux pas prononcer. Mais on se passera des mots, tant que tu nous donnes les actes.

Je lui souris ; je pourrais dire que les promesses d’un démon n’engagent que ceux qui y croient, mais…

SI LE DEMON Y CROIT…

Amy s’approche et lui prend les bagues, lui offrant même un baiser de protection, avant de faire une nouvelle déclaration. Les titres n’importent pas, il en va de même pour belle-sœur, sœur, de sang comme de cœur, car après tout, cela ne change rien à la relation, au ressenti. Je connais la théorie, je pourrais même philosopher dessus un long moment, mais je découvre la pratique, Pita, Caitlyn, Amy, vous me faites découvrir la pratique ; découvrir ou redécouvrir, d’ailleurs, cela n’importe pas. Chaque sentiment est unique, aussi unique que la personne à qui il est destiné.

Je suis un idiot, un maladroit et un handicapé social, je le reconnais, mais comme dirais Caitlyn : il faut m’aimer. Cette simple pensée me fait sourire, et ce dernier ce maintient alors que la déclaration ce finie. Ce n’est pas une demande en mariage, mais cela reste beau.

Et tu t’attendais vraiment à ce qu’elle refuse une marque de namoe ? Tandis que toi, Emilie, fais attention, si tu lui autorise tout et n’importe quoi, tu finiras par porter le voile. Ce serait là le namoe ultime, je pense.

Mais je suis d’accord, tant pour le design que pour le fait que s’eut été idiot de les laisser croupir au fond d’un lac.

Cependant, je suis moins d’accord avec la mine de quémandeuse et le tortillement, que tu fais, en regardant dans ma direction.

- Hé heu… j’ai une demande… Voilà… je sais qu’Amy elle a une mémoire photographique mais j’aimerai… j’aimerai bien une photo de nous pour mettre dans un cadre… c’est… ca me ferait plaisir. J’ai pris mon APN , y’a un retardateur… On pourrait pas faire une photo… comme ça… la famille quoi ? Je vous l’enverrais après si vous en voulez une aussi.

- Tu la fermes et tu ramènes ton cul, enchaine Pita dans l’instant, à mon intention, levant le doigt comme pour m’avertir.

Je ricane un instant, avant de secouer la tête d’amusement.

- Ne la publiez pas, c’est tout ce que je vous demande. Cela ferait de vous des cibles de personnes qui ignorent encore vos existences, et vous avez suffisamment d’ennemis pour vous rajouter les miens.

Je m’installe en arrière plan, étant le plus grand de tous, et j’attends. Pas de « chees », pas de « wistiti », ou autre onomatopée pour que l’on sourit tous ensemble, aussi faussement que mécaniquement, mais à la place, un visage légèrement baissé, les cheveux noirs le cachant partiellement et entendant leurs ombres sur le regard, et un petit sourire, celui d’une certitude. Une certitude se résumant en un mot.

FAMILLE…

- Alors, à l’époque, le premier truc qui m’avait fait tiquer, c’était que Sébastian ait le droit de l’appeler Emilie, et moi pas. Depuis quant quelqu’un pouvait faire un truc en rapport avec ta mère que je n’avais pas le droit de faire ? En plus, Emilie veut dire aimable, et ma Cati est aussi aimable qu’aimante, et même si Caitlyn, provenant de Catharina et signifiant « pur », chose qui lui va aussi, je refuse de céder à quiconque, même la BELLE-famille, une autorisation que je n’ai pas. Naméo, namoe !

- Bon, sur le coup, j’ai rien dit. J’ai attendu qu’ils soient repartis et qu’on l’ait fait aussi vers l’activité dans laquelle ils nous avaient interrompues, pour en parler, parce que Cait’, elle est bien plus réceptive dans ces moments là, et… oui, je vais éviter de trop parler de ça. Pas que tu ne sois pas assez mature, m’enfin flute, tu pourrais faire semblant ! De temps à autre, c’est négociable ?

- E.B. (Enfin Bref), Pita nous a sorti un discours qui prouvait que si elle fonctionnait à la surenchère, elle savait le faire, et que si son usage des mots lui venait de la « bonne école », elle n’avait pas trop été influencée par cette « bonne école » là : contrairement à lui, elle semblait faire tout par émotionnalité, non par réflexion. On les connaissait encore très peu, enfin, trop peu, l’un comme l’autre, mais ça allait se faire, on avait bon espoir. Bon, je vais pas te mentir, comme Lupita ne régénérait pas, on m’a interdit de lui taper dessus, mais je voulais pas le faire ; je suis pas une violente, hein ? Attention à ce que tu vas dire, jeune fille…

- Mais revenons-en à nos moutons, ou plutôt à MON irlandaise. Non, elle n’avait jamais refusée de marque de namoe, elle ne l’a pas fait depuis d’ailleurs. Mon territorialisme était à la hauteur de notre amour, et même si pour certain je passais clairement pour un dragon avec son trésor, c’était parfaitement assumé. Oui, les débuts pour la partager, ça a été galère, m’enfin c’était pas le même type de relation non plus, et surtout, j’avais droit à ma part.

- Elle a marqué un point en disant que le design n’était pas super pour des alliances, chose qui était vrai puisqu’il n’y avait pas nos noms à l’intérieur. Bon, ce qui m’a foutu le stress sur le coup, c’était qu’il y ait les leurs. Là, c’était l’outrage ! Pas forcément le retour à l’envoyeur ou le voyage Vingt-mille-lieux dans le lac, mais je pense que j’aurai fait la tronche. Après, il n’y avait pas leurs noms non-plus, et comme il a fallut réajuster, on en a profité pour y rajouter nos identifiants. Oui, les miens ne sont pas tous rentrés, m’enfin il n’est pas question de ça ! Arrête d’essayer de me lancer sur d’autres sujets, tu iras te laver les dents une fois que j’aurai terminé, et il n’y aura pas de rallonge ! Ça marche avec Cait’, pas avec moi.

- Lorsqu’elle a prit la bague, elle a eut un instant de floue où elle a sourit, et pour ponctuer son agréable pensée, je l’ai embrassée. M’en foutait que Pita détourne le regard, elle finirait bien par s’y habituée. Ce qui m’a le plus fait rire, c’est qu’une fois qu’on eut finie, Cait’ a demandée une photo de famille, et que la naine a immédiatement ordonné à ton oncle de ce la fermer. C’était beau. Et comme il disait rien, on a conclut que ça marchait, et depuis, il a droit à des taggle assez souvent ; le truc, c’est qu’il faut le placer avant qu’il parle, sinon c’est trop tard. D’ailleurs, la seule chose qu’il a trouvé à dire, c’était qu’on ne la publie pas, sur internet ou autre, parce qu’il avait des ennemis qui n’étaient pas les notres, et qu’il ne voulait pas qu’on essaie de l’atteindre en passant par nous. Oui, ça partait d’un bon sentiment, mais il aurait put le dire après. Il était con, mais il n’avait pas un mauvais fond. Dommage que ça se soit… mal terminé.

Je caresse le verre qui me sépare de ce souvenir avec un instant de nostalgie, puis je la lui tends.

- Enfin… c’était le premier souvenir de famille qu’on a prit. Oui, on avait des photos avec Caitlyn, pas beaucoup mais faut pas exagérer quant même, y’en avait. Mais Kyle ou James, c’était quasiment impossible de les avoir, l’un était recherché, et l’autre était tellement distant qu’il n’a jamais réellement fait parti de la famille. Là, avoir mon côté, c’était la première fois que j’avais l’impression d’avoir une famille autre que Caitlyn et celle qu’elle m’avait donnée. Même si au final, elle m’avait offerte cette paix avec Sébastian également.

- Le jour c’est vite terminé, car ils ne pouvaient pas, en l’état des choses, s’amuser à venir prendre un verre à l’intérieur de l’Institution. Après, on s’est revu plus ou moins régulièrement, et avoir le numéro de Pita aidait beaucoup à joindre Sébastian, il suffisait de demander, pas besoin de passer par tout un tas de protocoles tordus.

- Il nous a parlé des Légendes Grigori, et de ce qui allait nous tomber sur la gueule, même s’il était loin de tout comprendre ou d’avoir tout anticipé. Amanda, Evangelina, Alissa, j’avais plus de sœur que je ne le savais, même si elles étaient toutes inaccessibles. Ezéchiel aussi, qui était encore plus con que lui, mais sans mauvais fond non-plus. Franc, on ne l’a rencontré que plus tard, mais on savait qui il était, au moins – moins con que la moyenne, oui, plus déprimé aussi…

Je m’arrête un instant, perdant mon regard dans le vide, à la mémoire de ceux que nous avons découvert après, et de comment cela c’est terminé. Puis, d’un seul coup, je remonte mes yeux vers son visage, je souris malicieusement et lui désigne la salle de bain.

- T’as cru que j’oublierai, hein ? Mauvaise graine, vas. Tu m’as demandé l’histoire de notre première photo de famille, pas de toute la généalogie, surtout que tant de mon côté que de celui de Cait’, y’a du monde, et une majorité de… enfin bref. Vas te laver les dents, et au lit.

J’aime voir cette foi dans ses yeux, cette croyance en l’avenir que nous avions, nous aussi. Oui, il y avait des moments de doute et de douleur, mais ils valaient tous la peine d’être endurés, car ce qu’il y avait après, c’était du bonheur. Malgré les pertes, malgré les difficultés, nous parvenions toujours à nous en remettre, à nous retrouver, et à nous aimer. Nos bagues, elles symbolisent parfaitement ce qui nous est arrivé : malgré la haine, la destruction, les malheurs, nous avons toujours réussit à retrouver l'amour et le bonheur. Il ne s'était pas trompé en nous confiant ces Héritages.