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 Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)

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Caitlyn Elioth
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Caitlyn Elioth


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MessageSujet: Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)   Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker) Icon_minitimeMer 5 Juin - 18:11



Institut Charles Xavier. Fin Février 2013.

Elle regardait les photos, les tournant avec lenteur l’une après l’autre avec toujours cette expression stupéfaite dépeinte sur son visage alors que Hopes contemplait habité de son flegme impeccable le parc de l’Institut avec une nostalgie évidente enserrant entre ses doigts sa tasse de café. Le silence était leur invité, un silence lourd de signification venant parapher d’une façon théâtral l’écho des révélations qui venaient d’être concédées à la faveur d’une rencontre intimiste qu’elle avait appelé de ses vœux. Toutes les vérités, certes, mais était-ce pour autant que toute vérité était bonne à être délivrée, elle se devait d’y croire  puisque le puzzle de sa vie ne demandait qu’à se solidariser une bonne fois pour tous et ce puzzle passait par un nom longtemps tenu enchainé dans les méandres chaotique de son esprit : Dimitri Loyv.

Le cadeau bonus d’une résurrection, le recouvrement total de sa mémoire jusqu’à sa « conception » et quelques verrous psychiques placés par sa progéniture qui avaient de ce fait, volés en éclat. Elle se souvenait de tout, de leurs errances : deux étoiles sanglantes tombées du firmament, de leurs univers : un vaste conglomérat de sang, d’excitations et de risques, de leurs fêlures : deux âmes singulières habillées de vide qui avaient fini par se souder sous les pluies acides. Une paire de feu follet à la lueur grisée du tombeau sans avenir qui s’était éveillés à la nuit sous des astres défavorables. Seulement il ne restait que l’écho de ces batailles livrées, l’écho de cette gloire arrachée, l’écho de ses promesses livrées aux ombres et de ses semblants de chaleurs aux corps qui savaient se céder. Tout était lointain, et sans lumière : un souvenir sans vie et sans émotions.
Elle le regardait donc dans cette autre vie qui n’était pas la sienne, elle regardait ces clichés volés de l’Agent James Tucker, nom ridicule ou il suffisait de changer une lettre pour faire de lui un hymne au trollage, sans doute le BAM avait-il un sens de l’humour  particulièrement fin et recherché, l’Américain moyen n’en finira jamais de nous étonner.
Elle passa la main dans les cheveux en un geste plein de perplexité et rabattit des longues mèches rousses qui lui cascadaient sur le visage en arrière du crâne avant de lever les yeux vers Hopes toujours absorbé en une posture contemplative.

- C’est flippant. Vous voulez dire qu’il n’a vraiment aucun souvenir de tout ce qui s’est passé avec les Maraudeurs.
- Aucun…Du moins c’est ce qu’on m’a affirmé.

Hopes se tourna enfin vers elle, plantant ses iris d’un bleu délavé froid dans les siennes avant de questionner d’une voix sans émotions.

- Et tu veux dire que c’est cette…Aislinn qui a éradiqué ce que tu ressentais pour lui et que tu ne ressens aucun sentiment ?
- Aucun…Du moins c’est ce que me dit mon cœur.
- C’est effectivement « flippant ».

Elle s’adossa à sa chaise en lâchant un lourd soupire tout en se tassant.

- C’est effectivement mieux ainsi, non ? Elle a agi au mieux pour nous protéger tous les deux…Il a ce dont il a toujours rêvé, une femme, un vrai foyer,  une vie d’action et l’impression de servir à quelque chose pour combler ce vide qui l’habitait. Il est du « bon côté » de la barrière au fond.

Hopes lui renvoya un faible sourire tout en s’approchant de la table pour saisir une photo et l’observer d’un air absent.

- Caitlyn, il faut que tu comprennes que si tu veux protéger un minimum  Dimitri Loyv, il faudra que tu considères qu’il n’est jamais revenu avec toi. Il est mort. Tu n’as ici que James Tucker, un excellent Agent qui s’accroche à sa vie et sa stabilité. Tu mettrais toute son existence en péril si tu l’approchais pour lui révéler une mémoire à laquelle il ne PEUT pas croire faites de souffrances et d’ennemis TRES puissants…Je pense qu’il est inutile de te faire un dessin à ce sujet. N’est-ce pas ?
Vous vous êtes reconstruits autrement tous les deux, autrement et ailleurs, c’est une autre chance qu’on ne doit pas lui gâcher.


Elle tiqua, affichant cette expression adulte qui la prenait parfois lorsque le pas du temps se faisait plus lourd et que les vérités qui y étaient égrainés n’en étaient que plus cinglantes.

- Oh, non..ce n’est en rien comparable. J’ai eu le choix de me reconstruire, j’ai eu le choix de changer les choses. Lui vous ne lui avez pas laissé, vous avez décidé de ces choses à sa place et croyez-moi…je le connais assez pour savoir que personne ne décide à sa place, vous pouvez trafiquer sa mémoire, vous n’étoufferez jamais sa nature. Votre science et vos belles théories, il va s’en torcher le fion, c’est juste qu’il n’a pas encore finit de tout évacuer aux chiottes…

_________________________________________________

Il était là. Devant elle.
Elle était là. Devant lui.

Il venait de lui cracher une interjection avec un tel fracas qu’elle resta bouche bée un instant, ne pouvant rien faire d’autre que de le contempler dans un présent en deux réalités, celle lointaine qui se déroulait dans cette pièce et celle plus percutante qui déboulait dans son esprit. Les souvenirs, son passé, leur passé.
Cette étrange farandole d’un passé qui se conjuguait en une teinte : un passé composé mais dépassé, décomposés.  Décomposé de sentiments à part cette inévitable nostalgie de retrouver un jouet brisé de son enfance dans un grenier poussiéreux. Décomposé d’avenir commun à part cet étrange reliquat de leurs chairs qui jouait à l’apprentie divinité.

Qu’ont-ils fait de toi ? Pourquoi t-ont-ils cloués les ailes ? Muselé la rage de vivre ? Tu étais superbe d’indépendance, superbe de puissance et ivre de cette liberté de prendre ton destin en main. Tu n’es pas un clone, je le sais bien puisque je suis issue d’un même désir, mais ca me fait horriblement mal de te voir dénaturé ainsi. Je n’étais pas préparé à cette rencontre, je crois que je n’y aurais jamais été préparé de toute façon. Je voulais garder de toi une autre image, pas m’imposer ce mensonge horrible, réduite à l’état de spectatrice muette et veule.
Alors je ne dis rien.


Elle le regarda hurler, piquer une crise et s’en prendre à elle comme une simple stagiaire. Elle retint son souffle au nom de « buse » de peur  de voir le voile se déchirer. Curieuse sensation d’en avoir envie tout en sachant que c’était là une très mauvaise chose. Il lui sembla avoir apparaitre le trouble derrière la tempête, elle l’espérait mais se le défendait à la fois.

Mais il nous fallait jouer les masques, c’était ainsi. Elle prit une profonde inspiration avant de relever le visage. Un visage bien trop fermé et concentré pour être naturel, elle serra es poignée de son sac pour lui faire face et se dressa face à lui dans toute sa petitesse et son aplomb.

- Wo hé ! C’est bon, on s’calme , Dinozzo! C’est un accident, ok ? Je vais réparer les dégâts en payant alors pas la peine de vous foutre en mode King Kong. A hurler comme ça, vous allez réveiller vos collègues pendant la sieste et ce n’est pas bon pour leur transit. J’suis pas une connerie de groupie adepte de vos services, j’suis une visiteuse ce qui implique que VOUS travaillez pour moi, la citoyenne de base, ok ?
Emmenez-moi au service des contentieux et je vous ferai un chèque pour votre « précieux »…
Vous devriez essayer les tisanes, ca calme pour les nerfs et je suis certaine que c’est exactement ce qu’il vous faut ce genre de chose, tiens !


Une fausse expression de bouderie et elle exila son regard, son rythme cardiaque s’emballant sous la pression de ce moment redouté. Cette dispute lui en rappelait tant d’autre qu’elle en devenait horriblement familière.
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James Tucker
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James Tucker


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MessageSujet: Re: Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)   Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker) Icon_minitimeMer 31 Juil - 22:18


J’encaissais assez bien ses remontrances dans le fond, j’avais essuyé des tempêtes d’un autre genre d’intensité d’éclat avec lui et si le fait d’écarter les pans de sa veste pour se frapper virilement le torse en se déhanchant comme un primate faisait partie du packaging et du Son et Lumière « Touche pas à mon Donuts », tout son cirque ne m’impressionnait pas le moins du monde. Il faisait sa grosse colère d’avant son popo mais j’avais un millier de souvenirs beaucoup plus frappants avec lui en comparaison que cela soit en étreintes intimes ou en train de lui apporter une tisane suite à une méga gastro le clouant littéralement sur ses chiottes. Alors de le voir faire The Artist dans son numéro de claquettes impeccable, autant dire que ça ne me faisait même pas suer une goute en comparaison à l’idée d’un entrainement viril entre confreristes avec le Con, la Pute et le pauvre gland.

Je ne m’étais jamais dégonflé devant lui, jamais et de le voir faire son scandale amena sur mes lèvres un sourire entendu et un regard vaguement nostalgique. Il me faisait grâce des menottes ? Ah oui ?  Le plus inquiétant étant qu’il se refusait à me laisser partir et cela me mettait évidemment dans une situation ou Hopes lui-même se serrait tiré les cheveux. Je dansais au-dessus du volcan, je m’en fichais Dimitri Loyv vaut bien une danse et croyez-moi, je danse admirablement bien, un de mes talents cachés que vous n’êtes pas prêt de voir. J’affichais un sourire mutin tout en le fixant droit dans les yeux du haut de ma petite taille face à lui puis je lui emboitais pas en le houspillant.

- Les menottes ? Carrément ? Et après fouille au corps et je tâte de la grosse matraque parce que j’ai fait une « grosse bêtise »? Bordel, vous ne perdez pas de temps vous…Les assistantes et secrétaires sont déjà toutes enceintes ? C’est un ACCIDENT ! Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans le mot ? ACCIDENT ! C’est personnel c’est ça ? C’était votre ami intime la machine ? Me dites pas que vous aviez une sorte de déviance sexuelle malsaine avec elle ? Déjà que votre imbécile de collège ne sait pas tenir un rendez-vous sur un agenda, je me tape le frustré autoritariste de service en prime…C’est bien ma veine.

IL m’installa dans une sorte de salle de conférence où pour manifester mon mécontentement, je m’emparai de la chaise et la claqua sur le sol d’un geste rageur avant d’y poser mon royal fessier outré. Je croisais les bras dans une attitude ouvertement boudeuse et un refus manifeste de toute discussion.

- _ Asseyez vous je vous prie. Cela ne devrait pas durer longtemps.

J’émis un bref rire sarcastique en levant les yeux au ciel.

- Ah ben ça, c’est sûr que vu la gueule des préliminaires, je prie pour que vous soyez du genre engueuleur précoce, évitez de tacher mes vêtements par vos projections, ils sortent du pressing.

Il se présenta ce qui une fois de plus me fit prendre une sacrée claque quant à l’absurdité d’une telle situation. Me faisant glisser le formulaire, je me contentais de le regarder d’un œil morne avant de le regarder s’ouvrir une canette avec un air perplexe.
Je restais interdite une petite minute avant d’afficher un léger sourire ironique.

- Non.

Un autre silence.

- Ah la la…Tucky, Tucky…Tucky…Je crois que nous avons un léger problème de communication. Laissez-moi, sans froisser votre encombrant ego, clarifier cette situation. J’utiliserai des mots simples, ne paniquez pas.
Ceci constitue une violation du code pénal, du cinquième et sixième amendement de la constitution et de l’arrêt Miranda du 13 Juin 1966 validé par la Cour Suprême des états unis. En entravant ma liberté physique, vous me placez de ce fait dans un état d’arrestation et le fait que vous me fassiez remplir ce formulaire, à savoir le F2345 du District de New York concernant des délits de classe E à savoir mineurs vis-à-vis des lois des Etats ne peut se faire que par le précieux « Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire, tout ce que vous direz pourra [être] et sera utilisé contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit de consulter un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera désigné d’office, et il ne vous en coûtera rien. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition. »
Vous me voyez donc contraint de refuser votre proposition.
Vous êtes un représentant de la loi, Mister Teuh-keur et certaine pas au-dessus d’elles, mutante et juriste : ce n’est pas de chance vraiment. Vous voilà déjà dans un vice de procédure mais ce n’est pas tout
.


D’un geste de la main, j'avançai la feuille vers lui lentement.

- Vous vous êtes ouvertement servi dans le distributeur à boissons et cela sans monnayer votre acte, ce qui équivaut à une infraction de classe D : vol à l’étalage et je serai volontiers témoin à charge si il le faut. Donc...
Commencez déjà par remplir ce formulaire sans tout faire péter en hurlant s'il vous plaît, on verra pour la suite après…

Évidemment vous pouvez invoquer Miranda à votre tour.
Libre à vous.


Elle laissa passer un instant avant de poser son coude et d’appuyer son menton sur la paume de sa main.

- James Tucker, je vous connais assez pour savoir que vous êtes plus têtu qu’un troupeau de Mulet, l’Agent Hopes me l’a dit. Ce petit jeu va vite nous emmener dans les pires extrémités alors je vais y couper court.  Mais veillez à ne pas me prendre pour une cruche, vous seriez un peu plus aimable, c’était un accident : rien de plus.
Je suis une des membres de l’Institut Charles Xavier, je devais rencontrer votre collège Jack Danko Colter, le type en charge des relations du programme de réhabilitation de l‘Institut mais il m’a posé un lapin. Je suis Caitlyn Elioth, Assistante Sociale de l’établissement. Je vous livre de « plein gré » mon identité. Vous pouvez la vérifier sur mon badge et sur votre base de données.

Nous ne devrions pas être autour de cette table, Monsieur Tucker, ni vous, ni moi…Nous avons des chats bien plus gros à fouetter et ceux-là n’aiment pas jouer : croyez moi.
Dites-moi à qui j’adresse ce chèque, et on en reste là, voulez-vous ?
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James Tucker
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MessageSujet: Re: Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)   Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker) Icon_minitimeJeu 8 Aoû - 1:03



Les choses ne changent pas, les êtres si.

Cette façon dont il m’observait n’augurait qu’une seule chose : du Dimitri Lovy ni plus ni moins, mais une sorte d’ombre décharnée et douloureuse. Car il avait horreur de s’avouer vaincu ou même ne serait-ce que mit en difficulté, il reviendrait et chargerait, incapable de fermer sa gueule lorsqu’il fallait la garder close et de l’ouvrir lorsqu’il l’aurait dû. Il m’avait fallu tellement de temps pour briser cette carapace de fausse assurance flirtant bien souvent avec l’arrogance, tellement d’attaques et de tests pour en définir la limite. Il était et restait un tigre et montrait toujours les crocs mais un tigre sapé en costard cravate et tournant dans sa cage n’appelait qu’une sorte de sentiment : la pitié. Mon Dieu, ma fille qu’est-ce que tu avais laissé faire ? Il avait été émasculé et jeté derrière un bureau depuis lequel il se battait fort le poitrail pour tenter les mânes de sa virilité envolée sous la douleur bien connu du syndrome du membre fantôme. La pitié est un sentiment des plus complexe, il ne force pas forcément à l’empathie et bien malin serait celui qui en donnerait la couleur positive ou négative. Ce silence long comme une inter saison de série ne présageait que la contre-attaque stérile et destructrice de celui qui veut jouer avec des cartes qu’il n’a pas en main, qui veut donner les leçons alors qu’il a tout apprit.

Pensait-il que j’étais de celles qui plieraient ? Qui courberait devant le toque en laiton de ce Tucker idiot et borné ? Sans doute oui, parce qu’il ne voyait de moi qu’une idiote montant sur ses grands chevaux et bien ignorante qu’elle n’était qu’un simple moucheron piégé dans sa toile complexe et superbe d’efficacité. Il n’avait pas changé mais au contraire régressé, il s’était caricaturé et ne provoquait par son pathétique blabla de bureaucrate servile et domestiqué qu’un léger dégout et une grande tristesse. Je maudissais Aislinn pour ce qu’elle venait de lui faire, dénaturé son géniteur et le placer là où il n’aurait pas dû stagner.

Seulement voilà, si lui avait reculé moi j’étais à présent bien plus loin sur un chemin différent, un chemin m’interdisant clairement de le laisser un être comme Dimitri s’échapper et errer dans les rues parce que sans cause, il était un danger pour les autres au-delà d’être un danger pour lui-même : cela n’empêchait pas de se poser la question principale , avions-nous encore un avenir, qu’importe sa forme ? Avais-je le droit de l’espérer avec l’arrogant et inutile James Tucker , la suite me prouva que non.

_ Vous parlez trop, miss Elioth. »

Ce n’était pas nouveau, tu me l’avais bien souvent reproché, disons que j’avais pris l’habitude de parler pour deux puisque tu étais si avare de tes mots. Mais là où 50 % de ce que je disais était bavardage superflu, les 50 % autre était pertinent au point que tu aurais dû t’en souvenir, mais tu ne le faisais pas. A quoi servait-il que je parle trop si de toute façon, tu prenais un malin plaisir à ne pas m’écouter ? J’aurais pu te le balancer, tiens…Pour briser ta belle démonstration que contrairement à toi, si je parlais trop, toi tu n’écoutais pas assez. Mais nous n’avions plus cette forme de sincérité, Aislinn avait tracé des voies divergentes envers et contre nous.

« Mais avec quelle éloquence ! Je félicite la vivacité de l'esprit qui vous permet d'ordonner tant de chose en si peu de temps et avec une telle clarté. Il va me falloir faire attention à ce que je fais et dis, je vois »

Il prenait ouvertement pour une conne, peut-être une attaque dirigée vers Xavier et l’esprit Institut tant décrié, je savais que certain le voyait comme une sorte de gourou mystique d’une secte de dégénérés mutants à la pensée unique, ou peut être suggérait-il qu’il fut au courant de mes problèmes de formalisation de pensées qui me valait le sobriquet de «  Fuzzy ». Quoiqu’il en soit, c’était une attaque à laquelle il fallait se garder de répondre de peur d’en dévoiler trop ou de nous entrainer sur un terrain glissant et dangereux.
Je me contentais donc de l’observer faire son numéro avec une expression fermée et sévère.

« _ Néanmoins, et tout à fait entre nous, vous ne devriez pas vous fier aux dires de l'agent Hopes, mademoiselle, car en plus d'être une espèce de parasite ventripotent aimant malmener les stagiaires et autres secrétaires - pour de vrai, cette fois-ci - il se trouve qu'il ne lui est plus accordé beaucoup de crédit dans le coin depuis qu'il a été découvert sa trahison avec une terroriste de la Confrérie. »

Blessant, il attaquait Hopes mais une fois de plus, ce n’était pas moi qu’il attaquait mais bien au-delà. Daniel était un ami et un confident et ce qui se disait-là était injuste, je ne laisserais pas passer une telle chose.

- Certains êtres sont plus prompts à salir la mémoire d’un mort que d’affronter le répondant d’un vivant. C’est dans la nature humaine, dirons-nous. Vous n’ignorez pas, puisque vous savez tant de choses, que l’Agent Hopes n’a jamais été démis de ses fonctions et même promu à l’étranger où il est mort dans des circonstances tragique, mais peut-être y’a-t-il eu un jugement posthume qui m’échappe en ce cas je suis heureuse de voir que ses propres collègues sont plus rapides à le juger dans la tombe qu’à élucider les causes de son meurtre : impressionnant. Quant aux mœurs de l’Agent Hopes, chacun devrait balayer devant sa porte avant d’accuser, Daniel était un homme de valeur qui a fait beaucoup pour la cause mutante et son corps repose à l’Institut comme celui d’un « juste »…un homme qui porte plus de crédit à ses histoires de fesses plutôt qu’à ses actions devraient apprendre l’humilité et se demander ce que LUI à fait de sa vie…
Je n’ai pas besoin de me fier à ses dires vous concernant parce que jamais nous n’avons parlé d’un quelconque obscur gratte papier du nom de Tucker…mais ce que j’observe de vous suffit amplement à me forger une opinion, rassurez-vous.


J’étais restée assez calme, me contentant de m’expliquer sur un ton neutre et replongeant immédiatement dans mon mutisme une fois mon explication terminée.

« si vous êtes vraiment juriste, vous n'ignorez pas la loi, notamment notre règlement intérieur qui proscrit aux visiteurs l'utilisation de capacités d'origine mutante sans autorisation, tout comme votre cher cinquième amendement fait une exception : en cas de danger public. Or, sans vouloir vous offenser, mademoiselle, il semblerait qu'une décharge électrique de la puissance dont vous avez fait preuve entre dans cette catégorie »

Un sourire sur les lèvres, vaguement amusé.

- Règlement intérieur qui ne prévaut ni les Lois Fédérales, ni la Comon Laws et la jurisprudence. Nous pouvons aller au procès si ça vous amuse, j’ai déjà en tête 6 jurisprudences s’étalant de 2007 à 2013 dans 5 états différents pour vous exploser lors de l’audience préalable. Ow,  J’ai oublié de préciser…je suis conseillère juridique en Droit Mutant à l’Institut entre autre et avoir une mémoire absolue me permet de stocker toutes les jurisprudences de chaque instance, vous jouez AVEC la loi personnifiée, Agent Tucker…je peux passer les quatre heures à vous réciter le code pénal si ça vous chante. Et je commence à avoir l’impression que vous faites de cet incident, une affaire personnelle. Continuez ainsi et la plainte pour harcèlement va vous tomber dessus.

Je fis une pause, me renfonçant dans mon siège.

« Oh, à moins que vous ne l'ayez fait exprès ? Passent encore vos mauvais jeux de mots à caractère sexuel, mais je crains que vous ne vous mettiez le doigt dans l’œil jusqu'à un niveau plus qu'indécent, si vous croyez que nous sommes de ce genre...  »

- Présomption de culpabilité…de mieux en mieux…Juge, juré et bourreau ? Vous n’êtes clairement pas dans votre rôle Agent Tucker…On aurait dû vous lire Miranda.

Mon regard blasé se perdit ailleurs, tout cela commençait à m’agacer.

«  Il ne suffit pas d'un chèque pour s'en sortir, mademoiselle. Les tentatives de corruption sont également punies par la loi. »

- Ben voyons…Ajoutons diffamation en ce cas

« _ J'espère que vous avez conscience de la situation, Caitlyn Emilie Elioth. »

Erf…Mon regard se tourna immédiatement vers lui en une sorte de colère froide et mon ton se fit explosif immédiatement.

- Ah non Hein !! Ne m’appelle pas Emilie ! Tu sais que je déteste qu’on m’appelle comme ça ! Combien de fois il va falloir que j’te l’répète, Russe dégénéré !!!

Mes yeux s’écarquillèrent alors que je me rendais compte de mon erreur et que je réalisais qu’il en savait bien plus que ce qu’il me laissait le supposer. Je semblais perdu durant un instant et je pris une profonde inspiration. Avant de me lever avec vivacité.

- Cette comédie a  assez duré, j’y mets un terme. A votre tour d’assumer les conséquences, je m’en vais OU vous me placez en détention avec les répercutions que ça aura, en ce cas je demande un coup de téléphone, mon avocat et je conserverais le silence conformément à mes droits. Mais en ce qui me concerne, cette discussion s’arrête là.
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James Tucker
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MessageSujet: Re: Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)   Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker) Icon_minitimeJeu 8 Aoû - 20:58

_ Et maintenant, qu'est-ce que je dois faire ? »

~ La question fut lancée à demi-mot, dans cet instant d'intimité fragile qui n'appartenait qu'à eux. Pour la première fois depuis longtemps, Dimitry avait l'impression d'être chez lui, avec les gens qui lui étaient chers, même s'il manquait en cet instant Caitlyn et son phrasé scandaleux. Être père avait changé beaucoup de choses dans sa vision du monde et dans les raisons qu'il avait de continuer à vivre et à se battre, et s'il y avait bien une chose que les deux rousses lui avaient apportée au cours de leurs errances, de leurs joies et de leurs combats, c'était bien cette lumière dans la chaleur du cœur, et ce réconfort qu'il irradiait désormais, même étouffé sous les tentatives de meurtre de sa mémoire et de son identité. Il était passé d'une course effrénée pour la mort à une course effrénée pour la vie. Elles avaient allumé quelque chose qui n'était plus possible à éteindre, parce qu'il ne le permettrait pas, et qu'il emporterait avec lui dans la tombe. Elles lui avaient allumé un espoir.

Il ne répondit pas tout de suite, prolongeant encore un peu ce genre de moments qu'il ne dispensait que trop rarement, s'emplissant de la douceur du contact de sa peau et de la fragrance d'épices et d'orange de sa chevelure enfouie dans son giron. Ici, il n'avait pas à faire semblant. Ici, il n'y avait personne d'autre que lui et elle, cette enfant qu'il ne connaissait que trop bien et dont, pourtant, il avait encore tant à découvrir. Ici, c'était le sanctuaire dans lequel ils pouvaient se rencontrer, sans la crainte du monde extérieur et avec la certitude de retrouver ce Chant apaisant qui transparaissait en bordure de sa conscience. Il se rendait bien compte, là, à quel point Aislinn lui paraissait fragile et seule, et, pour connaître ce sentiment, il savait que peu importait de quelle hauteur elle s'était élevée dans son ascension et quel pouvoir formidable elle avait acquis, une part d'elle serait toujours sa fille qui aurait besoin de ces moments de soutien. Il comprit alors en cet instant, ce qu'avait signifié Aislinn, un an et demi plus tôt, lorsqu'elle avait fait de lui le gardien de son âme. Il brisa finalement le silence, mais pas le lien qui les unissait.

_ Quand ta mère m'a annoncé ta venue... »

Il vit dans son esprit les souvenirs qui se ravivèrent. Le noir absolu, le désespoir, et cette espèce de laisser aller qui les avait doucement étreint, avant que de nouveau la lumière ne survienne, inattendue.

_ ...Nous étions morts. »

Il la sentit retenir son souffle, imperceptiblement, se demandant où il voulait en venir avec une telle introduction.

_ Nous baignions dans les ténèbres, tels les monstres aveugles que nous étions devenus, et même encore aujourd'hui, je me souviens du souffle de la vie qui me quittait et de Son visage, impassible et froid et beau. Ce n'étaient peut-être que des hallucinations, mais c'est ce dont je me souviens. »

Une pointe de nostalgie et d'amertume dans la voix. C'était le temps de la liberté, le temps des folies, où ils étaient pareils à deux étoiles filant dans le ciel en se consumant pour y laisser une trace formidable et éphémère. C'était le temps où les ennemis avaient un nom et un visage, où la menace était la mort et la douleur, et où il ne fallait pas se battre contre soit même ou afficher les façades d'une normalité attendue. Ils emmerdaient le monde entier et défaisaient les convenances. Ils avaient une étoffe, une carrure, un poids dans l'existence. Ils savaient ce qu'ils voulaient réellement. Mais plus maintenant. Aislinn ne dit rien, se contentant d'écouter. D'habitude, il ne parle jamais de ce passé là. Mais ce n'est plus vraiment d'habitude, alors elle reste attentive à ce qu'il dit, et elle attend le point où il veut en venir, le cœur battant.

_ C'est toi qui nous a sauvés. »

Elle s'interroge, se redresse, le regarde. Elle ne se souvient pas être intervenue, ce jour là. Le cérulé de ses yeux brille dans l'obscurité crépusculaire comme deux joyaux dans la nuit.

_ Ton existence a jailli des ténèbres comme une lumière inattendue, douce et chaude. Nous étions morts, mais c'était une perspective d'avenir. Une perspective heureuse. Alors nous avons laissé derrière nous ce que nous étions, enterré sous terre, nous avons entrepris de nous sortir de là, et nous sommes nés de nouveau. Oui, une renaissance. Car nous avions, alors, un nouveau motif pour vivre. Et ce motif, ce n'était pas le bonheur, c'était toi. »

Elle le regarde, dans les yeux, ces yeux dont elle tient la teinte et qui expriment en ce moment l'inquiétude soucieuse d'un père pour sa fille, avant même tout le reste. Mais il semble passer sur son visage comme un trouble, tandis que ses pupilles vont et viennent sur lui. Ne lui répond plus que le silence, comme si tout était terminé.

_ Je... Je ne comprends pas. »

Il se détache d'elle, doucement, ayant dans le cœur le regret profond de ne pas pouvoir être là pour la voir grandir, s'épanouir, et vivre comme il en aurait dû être, plutôt que d'être là à la voir seule, perdu dans l'immensité d'un Chant qu'elle-même ne comprend pas tout à fait et qui la dépasse, victime de déboires dont ils sont en parti la cause. L'espace d'un instant, il a envie de lui dire qu'il ne tient qu'à elle et lui de tout plaquer. De partir, loin, de changer de continent et de redémarrer une vie nouvelle dans l'ignorance la plus totale des autres. Comme il fit autrefois avec Caitlyn, pour s'exiler sur sa terre natale.

_ Qu'est-ce qui compte, Aislinn ? L'objectif, ou le chemin ? »

Elle baisse les yeux, pensive. Elle se remémore le chemin qu'elle-même a choisit d'emprunter pour en arriver jusque là, mais surtout la manière dont elle a bouleversé le chemin des autres, pour les orienter dans une direction qu'ils n'ont pas forcément choisi.

_ Je ne vais pas te dire ce que tu dois faire, parce que ce n'est pas mon rôle. Je peux te conseiller, mais pas te gouverner, ce sont tes choix et ta responsabilité. Tu m'as dis une fois que tu étais là pour observer, et tu m'as demandé de considérer l'alternative que tu placerai sur mon chemin. Le fait est qu'il n'y a plus de chemin, Aislinn, et par conséquent plus de choix ni de considération. »

Il n'a plus rien à dire, tout est là. Il n'attend plus qu'Ailsinn fasse la part des choses en son âme et conscience. Il fait quelques pas, et se positionne devant le rift qui marque la séparation de son âme en deux, d'où jaillit ce Voile noir et brumeux pratiquement impénétrable. Il sait ce qu'il y a derrière. En grande partie du moins. Et il sait comment y parvenir.

Finalement, après un moment de réflexion dont le temps n'aura duré que la perception différente qu'ils ont de celui-ci, elle revient vers lui, lui prenant doucement le bras comme pour s'accrocher à celui-ci, sa tête venant reposer sur son épaule. Ils contemplent un moment l'opacité qui s'étale devant eux, de haut en bas, et de droite à gauche jusqu'aux deux horizons. Mais ce que lui ne sait pas, c'est qu'elle peut percevoir l'autre côté.

_ Je t'écoute. »

Il en est là où il voulait l'amener. Il en est là où il a un choix à faire. La facilité voudrait que maintenant, il ne sait trop comment exactement, que lui a été ôté cette douleur dans le cœur qui l'accompagne depuis l'enfance et qui l'a marqué à jamais en chaque instant de sa vie, il la laisse de côté. Comme un vieux jouet. Comme quelque chose dont on s'était dit qu'on ne pourrait jamais se défaire tellement on y était lié, et qu'on termine par finalement remiser au placard comme un souvenir, parce qu'il est certaines choses qu'il est plus facile d'oublier et d'enterrer que de continuer de porter, même dans une nouvelle vie. Mais Dimitry Lyov n'était pas de ce genre, il n'irait pas tirer un trait sur ce qui ne lui plaisait plus parce que, au jour d'aujourd'hui, ça ne lui convenait plus. C'était une part de lui-même, au même titre que ce qu'il avait vécu avec Aislinn et Caitlyn, et ça le définissait tout autant. Il pouvait fermer les yeux, mais jamais cela n'effacerait la réalité. C'était un choix difficile, mais il le fit. Dans un soupir, il demanda ce pour quoi il était venu.

_ Je ne pourrais jamais achever ma complétude sans ce que tu m'as pris, Aislinn, et rien de ce que je déciderai d'entreprendre n'aurait alors de sens, s'il reste ne serait-ce qu'une seule parcelle de moi qui m'est étrangère. Rends-moi ce que tu m'as pris. Ce sont mes démons, et c'est mon combat. Tu n'as pas à intervenir sur ce point. »

Elle ouvre la bouche comme pour protester, mais se retient. Il lui a rappelé sa nature profonde, de laquelle découle son surnom. A savoir, Maybe, et non pas Mustbe. Même elle est soumise à certaines lois, et intervenir brise sa propre réalité et l'intégrité qu'elle s'est forgée. Elle finit par se résigner, et apparaît alors devant lui, comme sorti de sous le tissu du réel, ce qu'il a demandé.

_ Voici. »

C'est comme une perle ou un cristal ou une flamme, il ne saurait le dire, qui luit de l'intérieur comme des reflets dans la nuit, de violets et de bleus. Il se sent attiré par elle, attiré au même titre que toute la dimension qui constitue désormais sa psyché. C'est une part de lui, et ses choix à venir ne sauraient avoir une quelconque légitimité sans elle. Il la saisit après un instant d'hésitation, et il sent sourdre entre ses doigts les échos que lui rappelle ce fragment rond et froid. Il soupir. C'est comme d'enfiler de nouveau un fardeau après une pause sur une longue route. Il sert le poing, et quand il rouvre la main, le fragment à disparu de nouveau et la lueur dans les yeux de Dimitry a changé.

_ Je sais aussi que tu lui as fait la même chose. Et là encore, tu n'avais pas le droit. »

Elle se détache de lui et défait l'étreinte sur son bras. Le cœur lui pèse, il n'a nul besoin de la voir pour le savoir. Il est toute une dimension qui le ressent partout à la fois.

_ Est-ce que tu me pardonneras, papa ? »

Une certaine dureté est revenue dans ses traits, et c'est sans cruauté ni haine que pourtant il prononce les mots qui viennent.

_ Peut-être. »

Il ne sait pas.

_ La prochaine fois, viens me voir plus tôt. Tu restes ma fille, quoi qu'il advienne. Au revoir Aislinn. »

Elle répond dans un murmure tout juste audible, un instant avant qu'elle ne s'en aille.

_ Au revoir, papa. »

Et d'un pas, il quitta son domaine pour pénétrer les brumes opaques du Voile.


***********

Les êtres ne changent pas, notre point de vue sur eux, si.

_ Ah non Hein !! Ne m’appelle pas Emilie ! Tu sais que je déteste qu’on m’appelle comme ça ! Combien de fois il va falloir que j’te l’répète, Russe dégénéré !!! »

Son masque conserva l'allure qu'il empruntait déjà dans cette espèce de façade mi-blasée, mi-irritée et mi-supérieure qui étaient les caractéristiques communes d'un agent Tucker qui commençait à s'engager sur des voies où le mot « têtu » prenait une toute autre signification. Il avait horreur de la section Administration du Bureau des Affaires Mutantes, c'était empli de ces gens qui ne jurent que par le système, pour le système, et qui pensaient obtenir une quelconque légitimité en se réfugiant derrière des textes de lois obscurs et parfois totalement incompréhensibles ou loufoques en s'imaginant que ça les tirait de toute affaire. Les faits étaient les faits, un vice de procédure pouvait vous sauvez la mise lors d'un procès, mais jamais cela n'effacerait la réalité de votre culpabilité. La Justice, jamais il n'avait cru en celle-ci, il n'y avait que l'illusion d'une justice et des gens qui la servaient et s'en servaient, faisant croire ou en s'imaginant qu'il œuvraient pour des valeurs morales dont ils pouvaient être fiers.

Il perçut bien dans ses yeux la détresse qui l'étregnit l'espace d'une seconde, quand elle se rendit compte qu'elle venait de proférer là des mots interdits. Elle avait beau le cacher, elle ne pouvait pas lui cacher, et il lisait sur son visage comme en un livre ouvert dont il aurait lu et relu les pages mille et une fois, en connaissant jusque la texture, les imperfections, et ayant ses passages préférés et ces tournures qu'il chérissait tant.

_ Cette comédie a  assez duré, j’y mets un terme. A votre tour d’assumer les conséquences, je m’en vais OU vous me placez en détention avec les répercutions que ça aura, en ce cas je demande un coup de téléphone, mon avocat et je conserverais le silence conformément à mes droits. Mais en ce qui me concerne, cette discussion s’arrête là.  »

Et puis le silence, cinglant. Elle l'avait toujours été, cinglante, vive et forte comme une gifle volée. Il avait appris à apprécier ce caractère. Il avait appris à aimer sa maladresse comme il avait appris à aimer la manière dont elle le faisait se sentir quand ils étaient ensembles, à deux. Que ce soit pour tuer, que ce soit pour protéger, ou que ce soit pour vivre, tout simplement. Elle se tenait là devant lui, debout, et il percevait avec une acuité aigüe chaque fibre de son être et de son caractère, comme s'il avait été lié à elle de la même manière qu'il était lié à Aislinn. Ce qui, au fond, était le cas.

Imperceptiblement, son attitude avait changée. Dans sa manière de se tenir, dans sa manière de la regarder, mais aussi dans sa manière de penser. L'éclat dans son regard venait de percer ces tours et détours, crevant la surface des faux semblants pour afficher comme avec violence la réalité à la face d'un monde artificiel. On dit que les yeux sont le reflet de l'âme, et si telle est la réalité, alors Caitlyn pourrait apercevoir, en cet instant, ce qu'elle redoutait de trouver. Il ne bougea pas quand elle fit mine de s'en aller. Il avait encore un mot à dire, et il savait assez bien décrypter ses comportements pour juger de ce qu'il en était réellement. Il laissa passer quelque secondes, pendant lesquels il s'appropria ce silence assourdissant. S'il avait choisi cette salle et pas une autre, c'était pour une raison bien particulière : c'était la plus éloignée, et une de celle dont les baies vitrées donnaient sur l'extérieur, non sur le couloir.

Mais tout ceci avait assez duré. Il reprit les choses en main. D'une voix où ne transparaissait ni émoi ni colère il annonça, simplement, avec la froideur d'un métronome.

_ Je me dis qu'au moins, si je suis capable de te berner toi, tous les autres n'y verront que du feu. C'est à la fois rassurant et à la fois terrifiant. »

Un silence, encore, mais lourd de conséquences, cette fois-ci. Il prit son temps, pour l'observer, en tant que lui-même, et pas comme une mascarade. Alors, d'une manière imperceptiblement plus douce mais qui exprimait la tendresse chez lui, avec ce sourire au coin des yeux, il poursuivit.

_ Je suis content de voir que certaines choses n'ont pas changées, Caitlyn. Tu n'imagines pas combien j'ai attendu pour avoir cette occasion. » »
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)   Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker) Icon_minitimeVen 9 Aoû - 15:47

Et le monde s’effondrait, du moins certaines certitudes. Son attitude reflétait déjà les prémices d’autre chose, une sensation familière et terriblement cruelle, jamais il ne s’était autant ressemblé que dans cette posture où le changement était perceptible réveillant des fantômes déchus d’une vie qui avait été leur l’espace d’errances partagées. Ce silence en était presque une signature, presque une évidence. Et je restais là, observant des nuances prévisibles, drapée dans mon jusqu’au boutisme flagrant et certaine d’avoir déchainé un monstre trop longtemps contenu ou déterré des cadavres ne demandant que de reposer en paix une bonne fois pour toute. Y avait-il de l’amour dans ce spectacle ? Non, sans doute pas car c’était autre chose, quelque chose de complètement indéfinissable. Cet homme faisait partie de mon existence mais n’avait plus de place défini, ni ami, ni amant : ni étranger non plus. Nous avions dansé, ils avaient dansé mais la musique avait changé, les décors aussi. Et à force de changements, moi aussi j’avais changé parce qu’on ne saurait rester perméable au monde, parce qu’il nous faut toujours danser.

Et il parla et cette fois ci, le monde s’effondra pour de bon.
Je su avant que les mots ne sortent, je su lorsqu’il les expulsa avec ce visage que je connaissais par cœur. Mais je ne pus m’empêcher de les prendre en plein visage comme une gifle du destin. Une partie de moi en fut terrifié, une autre soulagé mais j’étais bien incapable de dire laquelle aurait ma préférence, j’étais déjà ailleurs, j’étais déjà en train de me rendre compte de la difficulté de cet instant et de la montagne de complexités que représentait cette situation. Je ne m’étais pas préparer à le revoir, c’était déjà un fait et je ne m’étais surement pas préparer à le revoir « lui ». Pour la première fois de ma vie, j’avais peur de cette personne, peur de son jugement, peur de ses douleurs légitimes, peur de ce qu’on lui avait fait même si je me persuadais de n’y être pour rien. Je l’amusais sans doute avec cette expression embarrassée, changée brutalement en cariatide dans ma posture mi indignée, mi effrontée. Oui je savais bien entendu aussi combien ça l’amusait de me voir ainsi, alors sans vouloir y mettre la volonté, j’esquissais un sourire de gêne en laissant échapper un très bref rire sarcastique.

- Sacré Hopes, j’espère que de là-haut, il voit ça…Je lui avais dit qu’ils n’arriveraient pas à te tenir muselé bien longtemps.

Un soupire face à l’ampleur de la tache alors que j’avais d’un pas en posant la main sur le dossier de la chaise pour l’amener à moi et m’y installer dans un silence à nouveau pesant. Je cherchais mes mots comme jamais, me contentant de l’observer, m’agaçant de ne pas trouver l’accroche et je savais combien il ne m’aiderait pas sur ce coup.

- J’aurai pu mentir.

Un silence.

- J’aurai pu dire que je ne voyais pas d’quoi tu parlais, mais j’me suis déjà trahie. C’était ça cette mise en scène ? Pour savoir où moi j’en étais ? J’ai attendu longuement aussi ce moment, et je l’ai craint d’autant plus.

Nous n’avons pas eu le même parcours depuis notre réveil…j’ai su bien après qu’ils t’avaient reconditionné, a dire vrai…tu es officiellement entré à nouveau dans ma vie il y a deux ou trois mois. Avant tu n’étais qu’un vide, une ombre…une sensation…une impression même.
Moi je me suis réveillée ici, seule…avec un trou de trois ans dans les neurones, ils ne sont pas parvenu à m’appliquer un passé, t’sais à cause de la nature électrique de mon cerveau alors ils ont lobotomisé.
Tout ce qui concernait mon passé de maraudeuse…envolé…tout sauf mes raisons de fuir San Francisco. Ils m’ont expliqué ce que j’avais fait…que j’étais une saloperie coupable de terrorisme, une criminelle. Ils m’ont proposé l’Institut ou la prison à vie, ils m’ont retourné le cerveau comme à une gamine et c’est ce que j’étais à ce moment-là : coupable de crimes dont elle ne se souvenait pas.

Le Programme de Réinsertion de l’Institut…tu vois, je ne t’apprends rien.
J’ai eu du mal, tu te doutes que moi dans une école, ça fait plutôt tache…Au début, je leur en ai fait voir des vertes et des pas mures au point que j’ai failli me faire jeter. Mais ils ont pris le temps, peu à peu…j’ai écouté, j’ai commencé à comprendre et j’ai réfléchis. Je ne m’étais jamais posé autant de questions..j’veux dire…sur qui j’étais et ce que je voulais vraiment faire, vraiment devenir. Jamais j’avais pensé plus loin que le jour d’après et là…c’est..j’sais pas, j’ai découvert que peut-être j’avais un avenir, peut-être que les dons qu’on m’avait donné pouvait servir à autre chose que…que mes propres intérêts. J’ai rencontré des personnes qui ont changé ma vie, j’ai beaucoup échangés, j’ai été beaucoup écouté, c'était assez inhabituel. Personne ne m’avait jamais fait confiance sur ce que je pouvais devenir, sur ce que j’avais à dire d'important ou pas.

Ils ont été là pour moi, même lorsque j’ai retrouvé une partie de mes souvenirs et que j’ai voulu mourir parce que j’étais bouffé par cette culpabilité…Ils ont été là et ils m’ont rendu mon âme, tout ce que Sinistre m’avait pris : ils m’ont redonné l’espoir et un avenir.

Ca ne s’est pas fait tout seul, il fallait que je le mérite, que je me batte effort après effort. J’ai souffert…bien plus que ce que j’ai enduré à l’époque, j’veux dire notre époque. J’y suis arrivé parce que…


Une hésitation, je n’arrive pas à poursuivre, c’est pour moi le moment le plus pénible alors je plante mon regard dans le sien parce que je lui vaux bien ça.

- Parce que je n’étais pas seule. J’ai..j’ai rencontré quelqu’un là-bas, je l’aime.
C’est devenu ma compagne et ma raison de vivre, nous avons souffert pour nous en sortir ensemble, nous sommes devenues des X men toutes les deux. Et nous sommes fiancées, nous allons nous marier dans deux mois.

....


Je..C’est monstrueux , j’sais bien mais voilà, je suis vraiment heureuse avec elle. J’arrive à me projeter, à faire des projets…à entrevoir le futur. Je ne veux plus de cette vie d’éclats, d’incertitudes et de tourbillons d’insouciance, je veux vivre, être heureuse, vieillir auprès de celle que j’aime.
J’ai changé Dimitri…Ce n’est pas de ma faute à l’origine mais c’est là le fruit de ma volonté et de mes choix. Je suis devenue une adulte, j’ai des responsabilités envers des idéaux et des personnes…j’ai cessé de regarder ce monde et ma vie se détruire : je veux sauver ce qui peut l’être.

J’espère de tout cœur que tu peux comprendre ce que ça signifie pour moi et combien c’est essentiel.


Un nouveau silence embarrassé.

- Ca ne veut pas dire que tu ne m’es rien, juste que les choses ont changé. Et toi ? Tu as changé…à quel point ?

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James Tucker
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MessageSujet: Re: Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker)   Dream Team Legacy ( Pv MotherTucker) Icon_minitimeLun 19 Aoû - 22:27