The Nightmare before Christmas [PV : Ciera Blackpool]

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Tout était redevenu normal, le temps et la volonté ayant guérit le corps comme l’esprit.

Amy de Lauro, jeune étudiante en psychologie et élève des X-Men, grande d’à peine plus d’un mètre soixante, à la longue chevelure brune frisée plaquée en arrière par un sert-tête et aux traits juvéniles, un nez grec et une bouche pincée sous des yeux d’un marron intense formant une harmonie avec sa peau rosée, avait surmonté les difficultés imposées par le destin et recommencée à vivre normalement.

Elle n’avait pas arrêtée de s’entrainer, loin de là, poursuivant ses sept heures hebdomadaire d’entrainement aux arts martiaux, complété de temps à autres par la Salle des Dangers de l’Institut, quant elle trouvait d’autre participant pour une séance. Cependant, elle n’avait plus peur, bien qu’il y ait encore quelques cauchemars, des événements de destruction dans Mutant Town par les Purificateurs.

Elle avait reprit les cours, internes comme externe, pour mener à bien son cursus de licence de Psycho, avait sympathisé avec de nouvelles personnes et avait prit en main son don de guérison. Sans être retournée à sa naïve vie tranquille, les jours de Nephilim étaient paisibles et « normaux ».

Elle avait, comme à chaque jour que Dieu fait, passé sa matinée à pratiquer la Photosynthèse, depuis le levé du soleil jusqu’à ce qu’elle doive se rendre en cours ; c’était Lundi, elle s’était rendue à l’université de New York pour un après-midi complet de cours suivit par une heure et demie d’entrainement au Xingu Luihe Quan. S’en était suivi une heure de conduite dans la voiture prêtée par l’Institut pour retourner dans l’école de Xavier.

Nephilim avait ensuite prit une douche, et c’était dirigée vers son dortoir ; elle se couchait tôt, autant par habitude que par utilité. On était au début du printemps, mais l’italienne devait être levée à l’apparition du soleil, et avec le sport qu’elle pratiquait, elle se devait de dormir beaucoup. Certes, du fait que sa majorité dans son pays d’origine, elle n’avait pas à se soucier du couvre-feu de l’Institut, qui se situait à vingt-et-une heure en période scolaire et à vingt-deux en vacances, elle était généralement couchée à l’heure.

Elle pénétra dans la pièce, sortant sa clé remise par Forge des mois auparavant. Le dortoir n’avait pas changé avec son arrivée où le départ de l’autre élève qui y avait séjournée : une chambre à quatre lits à étage avec des tables de chevets, une armoire coulissante et un bureau pour quatre, placé devant une fenêtre à volet électrique. Elle occupait un quart de l’armoire, celui du milieu gauche, avec ses maigres affaires et pourtant bien suffisantes : quelques fringues et n minimum de vie, un sac de voyage. Elle gardait sur elle son argent, son portable et son mp3 – pas qu’elle ait peur qu’on les lui vole, ce qui était plutôt stupide puisqu’elle était seule dans cette grande pièce, mais parce qu’ils avaient plus d’utilité avec elle. Il fallait bien reconnaitre que les habitudes avaient la vie dure aussi.

S’étalant par habitude sur son lit après avoir mit sa serviette de bain à sécher sur la monture et rangée ses affaires dans sa partie du placard, Amy poussa un soupire de contentement : et une journée de plus en moins !

Demain, elle passait sa journée à l’Institut, l’occasion de voir d’autres professeurs et leur cours, notamment l’économie avec Angel, mais aussi, avec un peu de chance, de squatter un peu la salle de Danger.

Mais pour l’instant, fallait dormir. S’apprêtant à se mettre en tenue pour cela, Nephilim remarqua que la pièce n’était pas comme d’habitude : toujours aussi calme et rangée, il y avait cependant une odeur nouvelle. En y regardant de plus près dans l’armoire, d’autres affaires avaient également trouvée leur place.

Une nouvelle camarade de chambrée ? Amy était aussi contente qu’intimidée à cette idée, d’autant qu’elle ne se tenait pas beaucoup au courant des nouveaux venus, qu’elle croisait généralement par hasard.

Cette fois au moins, elle ne serait pas surprise, la pièce était illuminée par l’ampoule du plafond et elle s’attendait à l’arrivée de quelqu’un. S’asseyant sur l’une des chaises du bureau, elle entreprit d’attendre l’arrivée de sa nouvelle camarade, ouvrant cependant l’Avenir d’une Illusion de Sigmund Freud. Le couvre feu était dans une demi-heure, et si l’autre arrivait au dernier moment, Amy avait amplement le temps de continuer son bouquin.

Invité

L'arrivée de Ciera à l'Institut avait été confuse. Une fois lâchée devant le portail par le taxi, elle s'écroula par terre, à moitié dans les vappes. Le xanax aurait du cesser de faire effet, mais le mélange douteux entre les coups qu'elle avait pris, deux ans de froid et de malnutrition, et le fait que son pouvoir la rende plus sensible aux drogues, elle était totalement détruite. Elle ne se souvenait pas de grand chose. Juste qu'on l'a transportée, et qu'elle s'est ensuite réveillée dans une sorte d'infirmerie, un étrange homme chauve en fauteuil roulant se tenant à côté d'elle.

Surprise, et apeurée, elle capta immédiatement son regard, créant une de ces scènes épouvantables dont elle avait le secret. L'Institut était dévasté, comme s'il avait été brûlé au lance-flammes, les corps des élèves encore dans leurs lits, les plus fidèles des X-men agonisant mutilés face à lui alors qu'il était bloqué au sol sans son fauteuil ; clairement un des cauchemars que Xavier semblait craindre le plus. Mais ce fut la surprise : après moins de deux secondes de surprise, il sembla immédiatement comprendre ce qu'il se passait et l'hallucination diminua jusqu'à disparaître complètement. Ciera n'avait même pas eu le temps de l'attaquer, il avait tout bêtement désactivé son pouvoir comme l'on éteindrait un appareil bruyant avant d'aller dormir.

Xavier lui parla alors. Il lui avait dit qu'elle était en sécurité... Difficile de croire quelqu'un qui dit cela après ce par quoi elle était passée, mais sa voix était rassurante, son expression également. Il ne semblait pas énervé, ni hostile, alors pourtant qu'elle lui avait fait voir quelque chose de particulièrement abominable et cauchemardesque. Son esprit semblait solide, calme, résolu, et ses paroles résonnaient de manière très positive. Ce qu'il disait... Sonnait un peu comme un feu de cheminée après un trajet de plusieurs jours dans la neige et le blizzard. La brune restait toutefois méfiante, quelque peu... Elle savait que les choses pouvaient rapidement changer, et que quelqu'un d'amical pouvait devenir monstrueux en un laps de temps extrêmement court. Mais pour le moment en tout cas, quand le professeur Xavier lui disait qu'elle ne craignait rien ici, elle le croyait.

Le médecin qui s'occupait d'elle, et qui au passage était enseignante dans l'Institut qui semblait être une sorte d'école pour mutants, lui expliqua alors qu'elle pourrait s'installer et loger ici, soit provisoirement, soit de manière plus longue, sans contrainte de temps. Elles eurent aussi de longues discussions sur l'utilisation de son pouvoir : Ciera ne pouvait pas parcourir les étages du manoir en terrorisant tous les élèves, et elle devrait donc se contrôler au mieux.
Afin qu'elle puisse justement se contrôler, elle resta environ une semaine et demie en observation. Pour qu'elle se contrôle, mais aussi pour qu'elle se repose bien entendu. Des vêtements propres lui furent donnés, elle put manger à sa faim... Le rêve ? C'était bien réel, mais pourtant... Plus les choses semblaient agréables, plus elle se méfiait. Pour elle, plus haut l'on va plus dure est la chute.

Le fait était qu'après presque deux semaines en observation, elle parvenait à ne plus utiliser ses capacités de manière obsessionnelle en attaquant n'importe qui à portée. Ce besoin impérieux de tuer quiconque approchait un peu trop, né de cet enfermement et des conditions de vie déplorables dans lesquelles elle était à ce moment-là, était réduit, mis de côté. Au fond, elle ne tuait au départ que pour supporter le froid, le sol glacé en béton, la faim, en somme les conditions de vie que l'on a quand on est enfermée dans une usine désaffectée. L'Institut n'avait pas grand chose à voir avec sa demeure précédente, et cette montée d'adrénaline et d'endorphines provoquée par l'utilisation de son pouvoir n'était plus une nécessité vitale.

Xavier ainsi que la médecin/enseignante jugèrent finalement qu'elle était prête à prendre sa propre chambre. A ce qu'il semblait, des vêtements avaient été transportés dans le futur dortoir où elle serait installée, à sa taille bien entendu, et elle serait avec quelqu'un, une occasion de discuter, et de rencontrer d'autres mutants. Elle n'en avait jamais vraiment croisé jusqu'ici, juste vu à la télévision ou entendu à la radio, lu dans le journal, mais pas croisé en face à face. Il fallait avouer qu'il y avait un peu d'appréhension chez Ciera... Elle pourrait tomber avec quelqu'un de dangereux ? D'aussi dangereux qu'elle peut-être même ?

La voilà en tout cas qui se retrouva devant la chambre, à 20h30 environ, accompagnée par le médecin qui lui donna les dernières consignes de base. Amy pouvait certainement les entendre à travers la porte. Restait à entrer... La brune captait quelqu'un à l'intérieur, à portée de ses capacités. Elle n'osait pas entrer... Mais ne pouvait pas rester là éternellement. 20h30... 35... 40... Ciera se décida finalement à ouvrir, espérant que la présence à l'intérieur était en train de dormir, et passa donc la porte.
Son allure était... Disons que la croiser dans un couloir obscur après un réveil en sursaut du à un cauchemar serait probablement une bonne manière de faire une crise cardiaque. Elle était considérablement amaigrie, la peau sur les os, les traits anguleux et la peau pâle. Son visage portait encore des marques de coups ce qui accentuait cette allure de cadavre, ses cheveux étaient propres mais emmêlés, elle n'en avait clairement pas pris soin. Enfin, ses yeux singuliers, d'un jaune ocre entouré d'un liseré rouge sang, pourraient très facilement mettre mal à l'aise la plupart des gens.

- Oh... dit-elle simplement d'une voix faible, d'un air mi-surpris mi-inquiet, quand elle se rendit compte qu'Amy ne dormait pas.

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Les minutes s’écoulèrent, les pages aussi, alors que rien ne se passait dans la chambre. Amy ne lisait pas forcément vite, mais était une habituée de la lecture, et avalait les pages rapidement. Si elle n’oublia pas ce qu’elle attendait, elle y prêta une attention décroissante jusqu’à ce que cela arrive.

Lorsque la porte s’ouvrit sur une personne dont l’aspect étonna grandement l’italienne : maigre à en être osseuse, d’une pâleur cadavérique entachée par des hématomes, l’autre avait les cheveux noirs en bataille et des yeux particuliers, d’un jaune étrange auréolé de sang. Elle était à la fois plus grande et plus maigre que Nephilim, mais eut la même expression de surprise mêlée de peur lorsqu’elle aperçue Amy.

Après un coup d’œil rapide en bas de page, l’italienne referma l’œuvre de Freud ; elle n’en avait pas besoin de plus pour se souvenir du numéro de la page.

Se levant doucement, par appréhension tant envers l’autre que pour elle, Amy déposa son livre sur le bureau. Elle était aussi intimidée par l’autre que l’autre semblait l’être par elle. L’italienne comprenait que l’autre puisse être impressionnante : un mètre quatre-vingt au moins et le physique pour jouer dans un film d’horreur ; mais elle-même ne voyait pas en quoi elle était impressionnante : plus petite, juvénile, Nephilim ne semblait pas dangereuse pour un sous.

Mais à bien y réfléchir, aux vues de l’apparence présentée par l’autre, elle était probablement une fuyarde, rejetée par sa famille et ayant vécue une période difficile d’errance avant d’être trouvée et recueillie par l’Institut. Sa psychologie n’en serait que plus fragile et il faudrait lui faire prendre confiance, peut-être était-ce pour cela qu’ils l’avaient mise avec Amy. Elle était en étude de psychologie, naturellement altruiste et avait connue l’absence d’attachement due à la perte de sa famille et la vie dans une structure d’orphelinat.

L’italienne était suffisamment stable et compréhensive pour venir en aide à la nouvelle élève, visiblement.

Offrant un sourire timide et gêné à la nouvelle, Amy fit un pas vers elle, doucement, pour ne pas la brusquer.

- Salut, je m’appelle Amy, dit-elle simplement, avec douceur.

Premièrement, établir le contact ; elle se présentait, et si l’autre répondait, poursuivrait.

Il y avait une autre personne avec la nouvelle, l’infirmière de l’Institut ; Amy ne l’avait que rarement vue et pas pour son propre cas, mais elle était capable de la reconnaitre. Cela expliquait les bleus de l’autre : maltraitée par sa famille ? Parce qu’elle était mutante ?

Il allait y avoir du travail avec la nouvelle, et Nephilim se sentait honorée que se soit à elle qu’on le confit. Même si cela n’avait été le cas, elle aurait de toute façon fait de son mieux pour aider cette inconnue ; elle l’avait déjà fait avec son avocate.

- Vas-y, entre, c’est ta chambre également, sourit-elle, avec la même douceur que précédemment, accompagnant sa parole d’un geste de bienvenu.

Amy s’approchait avec lenteur, prête à s’arrêter à la moindre réaction négative de la nouvelle. Ses capacités de perception des micro-expressions la renseignant sûre les émotions primaires de l’autre élève, Nephilim saurait s’arrêter au bon moment, et réagir comme il le fallait ; enfin c’est ce qu’elle espérait.

- N’aies pas peur, je ne te ferai rien. Tu veux bien me dire ton nom ?

L’avantage avec les personnes timides, c’était qu’elles ressentaient une grande empathie entre-elles ; Amy ne savait pas si cela faisait le même effet à l’autre, mais elle-même était bien moins stressée. Elle était légèrement rebutée par l’aspect extérieur, mais avait rencontré suffisamment de mutants étranges pour ne pas laisser ce détail superficiel la bloquer.

Invité

Il y avait de l'appréhension, énormément, et comme toujours, le stress avait tendance à déclencher involontairement son pouvoir. C'était encore contrôlable, d'ailleurs elle faisait un immense effort de contrôle pour éviter une activation involontaire qui serait désastreuse : plus elle causait une hallucination longue, plus l'adrénaline montait en elle, et plus elle était susceptible de lancer une attaque qui ne pouvait avoir que 2 issues : la mort de sa cible, ou sa propre défaite, causant un affaiblissement extrême et une onde de choc psychique qui ne manquerait pas de réveiller la moitié de l'Institut... Ce n'était pas vraiment le genre de manière de se présenter que la brune trouvait convenable, elle faisait donc un effort pour ne pas céder à la pression. Elle devait répondre simplement, calmement.

Elle entra donc timidement, faisant quelques pas à l'intérieur et observant la chambre avec curiosité. Ce n'était pas immense, mais ça semblait plus "chaud" et accueillant que l'infirmerie, tout en étant plus confortable que l'endroit où elle avait passé les dernières années. L'un des placards contenait des affaires, certaines semblaient neuves et fraîchement lavées. L'infirmière lui avait dit que des affaires avaient été préparées pour elle, c'était sûrement ça.
Ciera se focalisa ensuite sur le lit, qui était superposé. Celui-ci était fait, elle ignorait donc si elle dormirait en bas ou en haut... Question qu'elle serait obligée de poser, et l'idée même de devoir poser des questions lui mettait encore un peu de pression.

Enfin, l'Irlandaise s'intéressa au bureau. Elle n'avait pas pu s'installer et lire ou écrire depuis un moment, et l'idée de le faire la calmait quelque peu. Néanmoins, en observant le bureau, son regard croisa celui d'Amy à trois ou quatre reprises, provoquant chaque fois un très bref flash, de moins d'une seconde. Toujours le même effet : une sorte de grésillement comme celui d'une radio qui reçoit mal, les couleurs deviennent jaunes/rouges, et la pièce change d'apparence. Durant les flashs, la pièce semblait envahie par une sorte de végétation vivante, rampante, gluante, avalant le lit, le bureau et la porte. L'infirmière quant à elle, était dans un état épouvantable, comme à demi-digérée vivante par cette végétation surnaturelle, en train de hurler de douleur et de terreur.

Ces images abominables apparaissaient toujours au même instant : quand le regard de Ciera croisait celui d'Amy. Aussitôt que les yeux à la couleur étrange de la nouvelle arrivante se déplaçaient autre part, tout revenait à la normale.
La nouvelle élève semblait se rendre compte de l'effet produit par son regard, vu qu'elle se passa les mains sur le visage et se mit à regarder le sol fixement, avant de répondre d'une voix assez faible, teintée d'un accent Irlandais assez prononcé :

- Je m'appelle Ciera... Je viens tout juste d'arriver à l'Institut, on m'a dit de venir ici...

Elle ne semblait pas trop savoir quoi faire. Avancer encore ? S'asseoir ? Son regard était assez fuyant, allant du bureau au lit au placard, revenant en arrière, comme si elle pensait devoir faire quelque chose, mais sans avoir la moindre idée de quoi.

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L’autre élève était stressée, intimidée par Amy plus que cette dernière ne l’aurait crut possible. Elle observait la chambre avec intérêt, détaillant les dimensions de la pièce, l’armoire… Le lit causa une nouvelle expression de malaise, qu’Amy identifia comme de la peur – visiblement, l’autre voulait savoir quelque chose à propos des lits sans oser le demander. Le bureau sembla rassurer la nouvelle élève, mais puisqu’Amy se trouvait sur la trajectoire de ce dernier, l’italienne parvint à capter subrepticement le regard de sa nouvelle camarade.

Et à chaque fois que les yeux d’un brun intense croisaient ceux d’un jaune vif liseré de rouge sang, quelque chose se passait.

La première fois, Amy douta de ce qu’elle avait vu ; la seconde, elle crut à un moment d’égarement, un mirage irréel. La première fois, Nephilim avait simplement froncée les sourcils ; la seconde, elle avait secouée légèrement la tête. Mais dès la troisième fois, alors qu’elle saisissait mieux ce qui se présentait à ses sens, une expression de peur apparue sur son visage. Les couleurs se claquaient sur les yeux de la nouvelle, et alors qu’un son étrange combinant distorsion, cris lointains et un souffle haletant, s’emparait de l’ambiance, la pièce semblait envahie par de la végétation gluante et rampante, sous laquelle quelque chose grouillait comme un essaim, à moins qu’il ne s’agisse de la flore elle-même. Cela couvrait tous, le mobilier comme les personnes présentes. L’infirmière semblait rongée par des acides, comme si elle avait été dévorée, et hurlait de peur comme de douleur. Puis tout redevenait normal. Che cazzo ?

Nephilim ne savait pas d’où venaient pareilles horreurs, et plus que de ne pas vouloir les voir, elle ne le voulait surtout pas en cette instant : l’autre élève était suffisamment malaisée pour que l’italienne n’en rajoute pas avec des hallucinations. Il faudrait se préoccuper rapidement de ces trucks, mais ce soir elle avait autre chose à faire. Pourquoi des plantes ? Pourquoi maintenant ? Les flammes, okay ; les Purificateurs, aussi. Mais des plantes ? Sa rimait à rien !

Tout devint plus clair lorsque la nouvelle se passa les mains sur le visage puis commença à regarder fixement le sol ; c’était elle qui provoquait les hallu ? Son don de mutante ?

Elle se présenta, Ciera, un joli nom. Elle avait un accent irlandais, là où Amy avait des restes de son italien. Elle semblait perdue, et Nephilim prit sur elle d’aller la guider. Si c’était bien l’autre qui créait les mirages, cela devait être un mécanisme de défense, et alors ça disparaitrait lorsqu’elle serait en confiance.

L’italienne continua d’avancer doucement, jusqu’à se trouver à quelques pas de Ciera. Lui prenant délicatement le bras, elle l’encouragea à pénétrer plus avant dans la pièce. Nephilim ne forçait pas, elle accompagnait les mouvements de l’autre élève. Ne pas la brusquer, il ne fallait surtout pas la brusquer. Si la nouvelle voulait s’arrêter, Amy s’arrêterait ; si la nouvelle voulait allait à droite, l’italienne la suivrait…

Nephilim guida cependant Ciera à travers la pièce, lui présentant d’abord le bureau, qui semblait avoir donné confiance à l’autre jeune femme, puis l’armoire, où ses affaires l’attendaient déjà. Finalement, Amy termina par le lit. Elle-même occupait le lit du bas, mais fit savoir que cela ne la gênait pas de changer – c’était à la préférence de la nouvelle venue !

Amy prenait soin à ce que ses paroles soient aussi douces et calmes que possibles, presque maternelle. Elle y arrivait plutôt bien, malgré que les hallucinations l’inquiétaient pour le moins. Nephilim fit son possible pour les ignorer lorsqu’elles se présentaient, mais ne pouvait empêcher son visage d’exprimer sa peur, comme le reste de son corps par ailleurs : frissons, accélérations cardiaques…

Finalement, quant toute la pièce eut-été présentée, Nephilim relâcha le bras de la nouvelle et lui sourit à nouveau, même si son malaise face aux scènes intermittentes qui se déroulaient dans son esprit était visible sur son visage comme son sourire.

- C’est chez toi maintenant. Tu as besoin de quelque chose ?

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Le malaise ressenti par Amy était palpable. Tout indiquait qu'elle avait peur, et quelque part c'était compréhensible, étant donné que la capacité de Ciera était essentiellement basée sur la peur, tant au niveau psychologique avec les images, que physique et biologique, en augmentant les taux d'hormones comme le cortisol ou la noradrénaline. L'Irlandaise se rendait bien compte qu'elle avait du provoquer des flashs involontaires, et pendant le reste de la visite, malgré le ton se voulant amical et rassurant de l'étudiante Italienne, le regard de la petite nouvelle (enfin, petite...) resta fixé au sol. Elle ne les levait qu'à peine pour vaguement voir ce qu'Amy désignait, mais rien de plus.

Lorsque sa nouvelle colocataire lui attrapa doucement le bras, l'infirmière sembla juger que les choses se passaient convenablement, et partit en indiquant qu'elle était disponible en cas de souci. Pour toute réponse, Ciera hocha la tête avant de suivre la visite, ne faisant aucun mouvement en particulier : elle se laissait simplement guider par celle qui vivait déjà ici, et qui de fait devait un peu mieux connaître les lieux... Même si au fond vu la taille de la pièce, il ne devait pas vraiment y avoir besoin d'études supérieures en architecture pour saisir toutes les subtilités de la chambre.
Son attention resta un moment sur le bureau, comme si elle semblait imaginer ce qu'elle pourrait y faire. Elle voulait lire et écrire des choses, mais sans trop savoir quoi pour le moment, les choses étant encore un peu trop confuses... Elle décida donc de suivre le reste de la visite, jusqu'à arriver au lit.

Amy finit en lui demandant si elle avait besoin de quoi que ce soit... Quelque part elle avait plus que ce qu'elle pouvait demander, elle se contenta donc de faire non de la tête, tout en confirmant d'une voix assez faible :

- Non... Merci, je pense que j'ai tout ce qu'il faut.

Mais la nouvelle arrivante se retrouva rapidement face à un souci de taille : le lit. Elle resta devant un moment, hésitante, observant celui du bas, puis celui du haut, puis celui du bas, puis celui du haut... Seul son regard allait de l'un à l'autre : sa tête en revanche restait baissée, comme si elle ne voulait pas prendre le risque de croiser le regard de qui que ce soit en levant trop le visage. Elle cherchait un signe qui indiquerait sur lequel s'était installée l'Italienne, sans sembler parvenir à en trouver, et aussi excessif que cela puisse paraître elle semblait à deux doigts de pleurer comme une gamine qui ne retrouverait pas sa maman. Excessif... Le terme était faible, c'était même presque surréaliste de faire autant de si peu, mais pourtant, la possibilité de commettre une maladresse était quelque chose de catastrophique pour elle. Elle voyait cela comme une chance de 50% que quelque chose de terrible se passe.

Soupirant longuement, elle se frotta alors les yeux pendant quelques secondes. Ses paupières et le contour de ses yeux étaient d'ailleurs rougis, comme si elle faisait cela assez souvent. Consciemment elle savait très bien que se frotter les yeux de cette manière en permanence n'empêcherait pas son pouvoir de se déclencher, mais c'était une sorte de tic ; elle n'y réfléchissait pas et se sentait stressée de ne pas le faire. Mais le faire ne la faisait pas dé-stresser... L'ironie de certaines manies qui n'ont pas de sens : y céder ne règle pas le problème qui provoque la manie en question.

Voyant en tout cas que ce souci de lit ne se réglerait pas dans l'immédiat, elle décida de passer à autre chose, demandant donc à celle qui possédait l'un des deux lits :

- Il y a... y'a-t-il une bibliothèque, quelque part ? Où on pourrait aller ? Enfin, moi, ou... n'importe qui en fait. Qui serait ouverte aux habitants...

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Ciera suivit Amy en douceur, réagissant plutôt bien à l’action de l’italienne, bien qu’elle ne quitta le sol des yeux que pour regarder le mobilier qui lui était présenté. Une fois encore, la nouvelle s’attarda sur le bureau. Ciera semblait particulièrement intéressée par la table, ou peut-être ce qu’elle représentait. Amy avait laissé trainer l’Avenir d’une Illusion, mais le fais qu’il s’agisse d’une édition non traduite, et par conséquent que le titre soit Die Zukunft einer Illusion, devait au mieux intriguer la nouvelle. Non, selon l’italienne, c’était la symbolique qui intéressait le plus Ciera – ce que la nouvelle confirma en demandant si il y avait une bibliothèque dans l’établissement.

Cependant, avant cela, il y avait le problème des lits. Ciera regardait tour-à-tour l’un et l’autre, évitant le regard d’Amy, la tête toujours baissée. La tristesse c’était emparée des traits de la nouvelle, bien que Nephilim ne parvint pas à croire qu’une simple histoire de lit puisse déclencher pareil émotion. Elle devait cependant réagir vite.

- Tu peux prendre celui que tu veux, ça n’importe peu à moi, sourit l’italienne en direction de Ciera.

Elle n’avait pas précisé qu’elle occupait le lit du bas, au cas où la nouvelle voudrait le prendre. Visiblement, le fait de savoir lequel était occupé l’aurait conduit à choisir l’autre, pas défaut. Après, le fait de ne pas savoir lequel était occupé pouvait encore plus stresser l’autre, et Amy s’apprêtait à préciser qu’elle dormait sur celui du bas si la question lui était posée, explicitement comme implicitement.

Se frottant une nouvelle fois les yeux, lesquels étaient par ailleurs rougis, Ciera sembla se rassurer un instant. C’était un tic ou quoi ?

Concernant la bibliothèque, Amy ne put s’empêcher de repenser à son premier mois à l’Institut, où elle avait été cloitrée dans cette pièce en espérant que le Professeur Xavier finirait pas se libérer pour assumer les cours de psychologie. Elle avait rattrapée son année comme cela, et poursuivit un peu de programme de licence.

- Oui, y’a une grande bibliothèque, ouverte à tous. Il y a des livres sur tous les sujets et dans toutes les langues ; par contre, sa te gène pas d’attendre demain ? On n’aura pas le temps de bien voir ce soir, pas avant le couvre feu en tout cas. Je te ferais visiter demain si tu veux.

Amy avait légèrement peur de la réaction de Ciera ; peut-être allait-elle mal réagir au refus de la visite. Si Amy devait transgresser le couvre feu pour gagner la confiance de la nouvelle, ce ne serait pas le problème : théoriquement, elle ne transgresserait pas le couvre feu. Elle était majeure dans son pays, et n’ayant pas la nationalité américaine, elle était considérée comme majeure malgré qu’elle n’eut pas les vingt-et-un ans requit au States. Mettre Ciera dans une position de transgression était loin de lui plaire par contre.

C’était à cette dernière de décider. Dans un cas extrême, Nephilim pourrait rappeler l’infirmière pour lui demander de les accompagner – pour peu qu’elle ose le faire. Les membres du personnel n’avaient pas les restrictions imposées aux élèves.

- Tu aime lire ? demanda-t-elle finalement, autant pour détourner la conversation que pour satisfaire sa curiosité.

Invité

Elle pouvait prendre celui qu'elle voulait... Bon, ça ne réglait pas le souci de savoir lequel elle devrait prendre, mais au moins, ne pas prendre le bon ne serait pas une catastrophe totale. Par contre, il n'était à priori pas prévu de visiter la bibliothèque dans l'immédiat... En soit cela n'était pas spécialement contrariant pour Ciera, même s'il était vrai qu'elle aurait apprécié de pouvoir prendre un bouquin pour la première fois depuis un bon moment, elle aurait probablement été trop fatiguée pour vraiment en profiter. Elle n'avait pourtant pas vraiment fait de sport ou quoi que ce soit d'épuisant ce jour-là, mais comme on dit, une journée riche en émotions peut être aussi fatigante. C'était la première fois depuis un moment qu'elle se retrouvait dans une situation sociale "classique" ce qui peut générer bien plus d'épuisement qu'on ne l'imagine.

L'Irlandaise laissa de côté cette histoire de lits. Elle était un peu plus rassurée et automatiquement ses pensées s'organisaient un peu mieux. Il valait mieux y revenir plus tard que de s'acharner à deviner quel était le "bon" ou le "mauvais" lit, elle préféra donc se tourner vers le placard, observant l'endroit où il y avait ses affaires. Enfin "ses", façon de parler vu qu'en réalité aucune ne lui appartenait vraiment, mais quelque part c'était bon de savoir qu'elle aurait un choix de vêtements divers à porter. Ce fut à ce moment-là qu'Amy lui demanda si elle aimait lire... Ah, ça, plutôt oui. Elle avait toujours aimé lire, et écrire, que ça soit des vrais bouquins sur papier, des versions numériques, des comics, elle avalait à peu près tout.

Ce n'était pas qu'elle n'était pas exigeante dans ses lectures, loin de là, mais elle se plongeait facilement dans une intrigue ou dans une explication. Une fois la lecture terminée elle pouvait alors juger si ce qu'elle venait de lire était bon ou non, mais en général elle pouvait sans difficultés lire même un livre ou un écrit de qualité médiocre. En fait, lorsque quelque chose était tellement mauvais qu'elle le lâchait en route et ne parvenait pas à le finir, c'était vraiment mauvais signe vis-à-vis du contenu... Elle répondit donc, tout en fouinant dans le placard, du moins, dans sa partie du placard, avec une voix qui avait un petit peu plus d'étoffe, plus d'épaisseur, de vie :

- Oui assez ! Je n'ai pas eu l'occasion de lire quoi que ce soit depuis un moment. La dernière fois que j'en ai eu l'occasion j'avais commencé Fondation d'Asimov. C'était un vieux livre de mon père.

Elle n'était plus adepte des nouvelles de science-fiction que d'autre chose, mais elle se souvenait très bien de cet ouvrage-là, probablement en grande partie parce que le centre de l'histoire, "la violence est le dernier refuge de l'incompétence", présentait une vision originale et intéressante des choses. On était loin des vaisseaux spatiaux se tirant dessus à coups de canons à fusion et autres héros avec des sabres laser.

- Je n'ai pas vraiment eu le temps de le finir... finit-elle sans trop préciser pourquoi, la voix baissant un peu. Je ne sais pas trop ce que tu lis par contre... C'est en Allemand non ?

Elle ne continua pas de parler, car elle trouva quelque chose de fantastique : un pyjama. Un symbole du confort, pour elle, ça se voyait d'ailleurs car lorsqu'elle l'attrapa elle le posa contre elle en affichant un sourire pour le moins radieux, chose qui d'ailleurs changeait de façon radicale son visage. Elle avait subitement nettement moins l'air d'une goule, ou d'un fantôme bizarre.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera eut une réaction positive à la question d’Amy, son visage affichant une micro-expression de joie ; ainsi, avant même que la nouvelle n’eut répondue, Nephilim savait déjà qu’elle aimait la lecture. Une activité commune, cela partait plutôt bien. Tout en fouillant le placard, l’autre répondit avec un enthousiasme insoupçonné qu’elle appréciait lire, mais qu’elle n’avait pas eut l’occasion de le faire depuis un certain temps. Aux vues de son état physique, sans même savoir ce qui lui était arrivé, Nephilim pouvait sans peine la croire. Elle n’avait par contre aucune connaissance concernant un livre appelé la Fondation ou un auteur appelé Asimov.

Ciera déclara ne pas l’avoir finit, ce qui était plus dommage ; Amy finissait toujours les livres qu’elle commençait, au moins pour ne pas rester sur sa fin. Quant l’autre enchaîna sur les lectures entreprises pas Nephilim, cette dernière sourit de plus belle : Ciera relançait la conversation, il y allait donc avoir un véritable échange. Elle s’ouvrait bien plus facilement que son arrivée ne l’avait laissé présager.

Avant que l’italienne n’ait put répondre, la nouvelle s’empara d’un pyjama, son visage affichant un sourire magnifique. Elle était visiblement joyeuse de retrouver ses affaires ; ou alors d’en avoir. Il fallait envisager toutes les possibilités, notamment aux vues de l’état dans lequel Ciera était. Elle reprenait vie, ce qui faisait plaisir à voir, sans même la connaitre vraiment.

- L’Avenir d’une Illusion, de Sigmund Freud, expliqua Amy. C’est bien de l’Allemand, je le lis pour m’améliorer. J’ai du mal en Allemand, même si je place la barre plutôt haute, j’ai déjà lut cette œuvre en anglais, puis comme j’étudie la psychologie, les concepts de Freud me sont indispensables. Tu as déjà lut des livres en langue étrangère ?

Amy ne savait pas vraiment d’où venait Ciera, mais il lui semblait qu’elle avait un accent irlandais. Après, Nephilim n’aurait pas juré que la nouvelle élève venait de là-bas. Si elle parlait plusieurs langues, l’italienne pourrait lui passer de la littérature italienne et française : Amy avait dans la chambre la Divine Comédie de Dante Alighieri, en italien, l’Assommoir et Nana d’Emile Zola, en français. Elle avait ensuite ses livres de cours de psycho et quelques aides supplémentaires. Les autres livres qu’elle avait en sa possession étaient, à l’instar de L’Avenir d’une Illusion, la propriété de l’Institut.

- Personnellement, je suis italienne, mais je parle couramment anglais et français, et je me débrouille en Allemand. Du coup, je parviens la plupart du temps à lire les livres en édition non traduite, ce qui est mieux, je pense.

Amy se coupa ; il valait mieux éviter de fanfaronner maintenant : Ciera s’ouvrait, alors mieux vallait se trouver des points communs que des différences. La littérature était un point commun, mais il fallait voir si les lectures de la nouvelle se limitaient à la littérature anglophone, et depuis combien de temps elle n’avait pas lut.

Nephilim n’avait pas souvenir d’avoir vu quelqu’un dans pareil état ; elle-même avait meilleure mine au sortir de l’Attaque de Mutant Town. Ses blessures étaient localisées, et ne dénotaient pas d’un mauvais traitement sur le long terme. Parce que quoi qu’il soit arrivé à Ciera, cela avait du durer quelques temps. Kuragi avait erré dans une église avant d’être trouvé par Xavier, peut-être la nouvelle avait connu semblable mésaventure. Cependant, malgré la curiosité qu’éprouvait l’italienne quant au passé de l’irlandaise, Amy avait suffisamment de tact pour ne pas poser ses questions. Pas maintenant, la relation de confiance en était à ses débuts. Si Ciera voulait parler de son passé, ou questionner Nephilim sur le sien, cela montrerait qu’elle était prête ; ce n’était pas Amy qui ouvrirait le sujet.

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Ciera observa le pyjama un moment, puis reporta ensuite son attention sur Amy... Croisant encore son regard.
Pourtant, cette fois-ci, rien. La brune garda d'ailleurs un instant ses yeux étranges dans ceux de l'Italienne, mais il ne se passa rien de spécial. Visiblement, le stress était suffisamment descendu pour éviter une activation malheureuse ou involontaire de ce pouvoir pour le moins cauchemardesque. Lorsque son interlocutrice demanda si elle avait déjà lu des livres en langues étranges, elle afficha un air un peu timide, répondant :

- Pas vraiment en fait.

L'Italienne continua sur le fait que les versions originales étaient meilleures, et dans le cas présent Ciera était assez d'accord, sachant bien que concrètement la traduction, aussi excellente soit-elle, faisait toujours perdre au moins un peu de sens au texte, vu que certaines choses ne peuvent pas être traduites du tout. Il y avait des expressions qu'elle avait entendues et qu'elle connaissait vu qu'elle avait une maîtrise certes minimale mais existante d'autres langues étrangères, qu'elle comprenait très bien, qu'elle pourrait utiliser dans une phrase dans ladite langue étrangère, mais serait incapable de traduire ou même d'utiliser en Anglais. Ainsi étaient les langages... Même dans un seul et même langage il pouvait y avoir des variations parfois difficilement traductibles.

Mais pour le moment, son esprit partit de ces histoires de traduction, pour revenir au pyjama. C'était pile ce qu'il lui fallait : un pyjama propre, pour elle, représentait une sensation infinie de confort, de tranquillité, de chaleur, de tout ce qu'on pouvait imaginer de positif. Chacun avec ses petites fixations ou manies... Elle, c'était ça. Elle s'empressa donc de se deshabiller -oui, devant le placard- pour passer le vêtement salvateur, révélant au passage d'autres marques de coups qu'elle avait un peu partout sur le corps. Ce n'était pas très convenable socialement parlant de se deshabiller ainsi puis se changer comme ça au milieu de la pièce, mais dans le cas présent elle n'avait plus trop peur, et s'en fichait. Elle voulait passer ce satané pyjama, affaire close.

Tout en se changeant, elle répondit à Amy :

- Les versions originales sont sûrement mieux, oui... Mais je ne parle qu'un petit peu de français, et un petit peu d'espagnol. J'aurais du mal à lire un livre dans une de ces deux langues je pense...

Une fois qu'elle eut fini de se changer, elle lâcha un long soupir de satisfaction, affichant un air ravi. Les gens avaient l'air gentils, les vêtements étaient confortables, les chambres relativement accueillantes, il y avait une bibliothèque... Que demander de plus ? Et ce fut à cette question qu'elle afficha un air quelque peu inquiet, subitement, comme revenant au monde réel. Si elle avait appris une chose, c'était que l'argent domine l'humanité en tant que valeur sociale et morale.

- ... combien coûte la scolarité ici ? Je n'ai que...

Elle n'avait qu'autour de 500 euros ce qui était probablement insuffisant. Et là, clairement, c'était la panique. Elle respirait un peu plus vite, ne semblait pas bien du tout, stressée, inquiète... C'était assez facile de s'en rendre compte, vu que les flashs reprirent l'espace de quelques secondes, laissant voir cette fois-ci un Institut dévasté par les flammes, les élèves brûlés et la peau fondue en train de pleurer et hurler. Le tout, comme la fois précédentes, à trois ou quatre reprises, par intermittence, dans des brèves apparitions de moins d'une seconde.
Et comme la fois précédente elles disparurent aussitôt que Ciera détourna le regard, se frottant encore les yeux avec force.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Lorsque Ciera eut fini d’admirer son pyjama, elle tourna son étrange regard vers Amy ; alors que cette dernière s’attendait à ce que la scène d’horreur réapparaisse, il n’en fut rien. Ce n’était pas la nouvelle qui déclenchait les hallucinations ? Où alors la théorie de Nephilim était juste, et c’était le stresse qui déclenchait la pouvoir de l’autre ?

Toujours était-il qu’avoir le contact visuel était bien plus agréable que de devoir fuir les yeux de Ciera. La nouvelle avait des yeux étranges, particulier, légèrement effrayant, mais son regard n’était pas effrayant, lorsqu’il n’y avait pas ses illusions rattachées en tout cas.

Ciera n’avait jamais lut de livre en langue étrangère, et l’air timide qu’elle prit pour sa réponse s’évapora assez vite, lorsqu’elle confirma son assentiment à l’avis de l’Italienne. Tout en répondant, la nouvelle commença à se changer, sans la moindre pudeur. Amy fut si surprise par une telle attitude à l’opposée de ce à quoi elle s’attendait qu’elle ne détourna même pas les yeux, et contempla avec frayeur les hématomes qui marquaient le corps de sa camarade de chambre. Elle avait vraiment dû passer par de sales moments – battue au moins.

Nephilim ne put faire aucun commentaire, et après Ciera afficha son contentement face à son nouveau vêtement, l’italienne s’inquiéta de voir les émotions de l’autre redevenir négatives. Tristesse ? Peur ? Un mélange.

Lorsque Ciera demanda le cout de scolarité, Amy se détente ; ce n’était que cela ? Avant qu’elle n’eut put répondre cependant, l’Institut fut brûlé par les flammes, ses restes carbonisés apparaissant aux yeux d’Amy alors que l’odeur de la chair brûlée infiltrait à nouveau ses narines et que les cris de douleurs revenaient hanter les airs. Comme lors de l’Attaque de Mutant Town, mais cette fois dans la maison de Xavier.

A mit chemin entre la terreur et la haine, Amy serra les poings alors que les larmes commençaient à couler. Pas encore ; pas ici…

Les images vinrent pas intermittence, à trois ou quatre reprises comme la dernière fois ; elles disparurent lorsque Ciera recommença à se frotter les yeux.

Reprenant le contrôle de son poult aussi bien qu’elle le put, desserrant les poings et essayant tant bien que mal de faire bonne figure, Amy parla.

- Il n’y a pas de frais de scolarité – Charles Xavier prend tout en charge, avec quelques généreux donateurs, expliqua-t-elle.

Elle aussi avait eut cette crainte à son arrivée depuis l’Italie. Mais tout c’était bien passé, et elle avait encore la majorité de ses économies de l’époque. Mais elle n’avait pas le pouvoir de déclencher des visions d’horreurs rien qu’en stressant.

Cependant, Amy ne pensait pas que Ciera le face exprès ; dès que la nouvelle se rendait compte de ses illusions, elle les stoppait. Elle n’avait juste pas le contrôle. Nephilim avait un grand courage, et suffisamment d’empathie pour aider la nouvelle ; enfin, c’est ce que les enseignants semblaient croire. Et Amy n’avait aucune intention de les décevoir. Autant pour eux que pour Ciera.

- Tu veux faire quelque chose ? Discuter, aller dormir ? demanda Amy, bien que toujours mal-à-l’aise. La vision de Ciera avait touché un point sensible, Nephilim ne pouvait le nier, cependant elle faisait de son mieux pour ne pas le laisser paraitre. Tu m’a toujours pas dit quel lit tu voulais.

Retournant s’assoir, bien consciente que la serviette de toilette mouillée au pied du lit du bas, sur la monture, marquait plutôt bien son territoire, Amy avait été plutôt éprouvée par la vision. Elle s’était jurée d’éviter que pareil massacre ne se reproduise, et même si c’était une simple illusion, le fait de l’avoir vu se reproduire à l’Institut avec mit en évidence une réalité qu’elle n’avait pas voulut envisager.

Désormais, c’était elle qui allait éviter de croiser le regard de Ciera, malheureusement.

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Cette fois-ci, c'était l'échec. Même si Ciera était rassurée par le fait qu'elle ne se ferait pas jeter dehors aussitôt qu'elle serait à cours de moyens, elle se rendit clairement compte qu'elle venait de provoquer des flashs chez Amy. Elle les avait vus, elle aussi. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle avait détourné le regard... Mais visiblement, cette fois-ci, les visions avaient sérieusement affecté l'italienne qui avait serré les poings, et commencé avoir les larmes aux yeux. Cela suffit à provoquer un pic de stress immense chez l'Irlandaise, qui continua de se frotter les yeux avec une insistance... peu raisonnable. Une chance que son pouvoir ne se déclenche par erreur qu'en cas de contact visuel : il fallait qu'elle se concentre, et ait ENVIE d'attaquer, pour provoquer cela chez une personne qu'elle ne voyait pas directement.

Mais ça ne changeait pas la situation : sa présence avait déjà causé des dégâts émotionnels autour d'elle, et malgré les mots rassurants de Xavier quelques semaines auparavant, il devenait évident qu'elle ne pourrait pas rester ici dans de telles conditions à rendre tout le monde cinglé. Les accidents risquaient fort de se multiplier, provoquant plus d'accidents, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'elle ne contrôle plus rien. La tournure que prenaient les choses ne lui plaisait pas tellement, et c'était évident.

- Je suis désolée... Je suis désolée... J'aurais du garder les yeux sur... Je n'aurais jamais du...

La seule chose qu'elle trouva à faire fut de se plier sur elle-même, pour entrer dans le placard, et s'y caler. Elle craignait, en restant ici, de finir par rendre Amy dingue, ou de lui pourrir la vie. Ses propres parents avaient fini par en avoir assez, alors une élève qu'elle connaissait à peine ? Le stress générait encore plus de stress, et de "je n'aurai peut-être pas assez d'argent pour rester", elle passa dans "je vais me faire jeter dehors à force de terroriser tout le monde", ce qui n'arrangea rien à la situation.

- Je n'aurais jamais du partir de là-bas, il avait raison...

Retourner hanter l'usine désaffectée était une option nettement moins séduisante que de rester ici, mais à l'heure actuelle, c'était trop d'émotions fortes pour la nouvelle arrivante. Il fallait qu'elle se détende, et se repose, afin de pouvoir s'éclaircir un peu les idées. En fait, il fallait qu'elle trouve une chose sur laquelle se focaliser l'esprit sans que cela ne puisse provoquer de panique ou de stress quelconque. C'était d'ailleurs une des raisons qui lui avait donné envie de se renseigner vis-à-vis de la bibliothèque.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera commença à se morfondre en excuse, ce qui ramena à elle l’attention vacante d’Amy. La nouvelle frottait ses yeux avec insistance, violence même. L’italienne se releva et avança vers l’irlandaise, voulant lui prendre le bras.

Ciera paniquait, cela se voyait ; outre son tic, la nouvelle semblait effrayée, colérique, se repliant sur elle-même et reculant jusque dans le placard. Elle geignait quelque chose à propos en rapport avec son passé, et les mauvais conseils d’une tierce personne.

Amy s’agenouilla devant sa camarade de chambre, prenant son courage pour risquer d’affronter encore l’Institut en flammes, mais voulant aider Ciera.

Elle la fixa dans les yeux, faisant fit du décor et de ce concentrant que sur les étranges pupilles de Ciera. Son regard ne montrait nulle peur, juste de la détermination. Nephilim avait vu l’enfer, et nulle illusion ne pourrait jamais égaler cela.

- Regarde moi, c’est pas ta faute. Tu ne contrôle pas ton pouvoir ? Soit, tu es là pour apprendre. A l’Institut, on s’entraide ; comme une famille. T’isoler ne changera rien. Lorsque tu avais confiance en toi, il ne se passait rien. J’ai confiance dans le fait que tu ne veuille pas de ces choses, que tu ne le fais pas exprès. Ferme les yeux et calme-toi.

Mobilisant toute sa volonté, renforcée par son envie d’aider Ciera, et le fait qu’elle sache qu’il s’agisse d’une illusion, Amy espérait pouvoir continuer de fixer Ciera même en présence des hallucinations.

Rien n’était moins sure cependant, car l’idée même de l’Institut réduit en cendres par les Purificateurs représentait la plus grande peur et tous les échecs de Nephilim : l’échec d’avoir une famille, de protéger les autres… Cette simple idée lui était insupportable.

Inspirant profondément, Nephilim sourit du mieux qu’elle put à Ciera. Elle se voulait amicale et rassurante, mais le résulta dépendrait grandement de l’activation ou non du pouvoir de l’autre.

Finalement, lorsqu’elle parvint à la toucher, Amy aida Ciera à se relever. Encore une fois, Nephilim voulait juste être un soutien, mais elle avait un peu plus de mal à se calquer sur les mouvements de l’autre élève.

- Tu es ici chez toi, Ciera, commença l’italienne, espérant trouver les mots. Quoi que tu face, on sera là pour t’aider. Comme une famille.

Amy savait prendre un engagement immense à tisser un tel lien avec Ciera, mais elle était prête à prendre le risque : Elle n’avait jamais eut de famille, et cela représentait beaucoup à ses yeux. Elle espérait que l’autre élève verrait cela du même point de vue qu’elle.

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Lorsqu'Amy s'agenouilla devant elle, la brune ferma les yeux net. Elle ne voulait pas les garder ouverts, elle ne voulait pas provoquer plus de visions abominables. Il fallait qu'elle parvienne à se calmer, elle le savait. En fait, il fallait qu'elle intellectualise la situation au maximum, pour être aussi objective que possible : c'était quelque chose qu'elle avait lu il y avait longtemps de ça. Le héros d'un livre tentait, quand il était dans une situation difficile, de se séparer de tout sentiment humain, quitte à être immondément froid, le temps d'analyser la situation objectivement. Il revenait ensuite à lui une fois la conclusion tirée, ce qui lui permettait d'agir avec humanité, et clarté à la fois. Le titre du livre par contre... Impossible de s'en rappeler. Mais il fallait qu'elle s'en inspire.

Elle tenta donc de réfléchir objectivement à la situation. Elle était dans un placard, en train de pleurer parce qu'elle avait donné des visions terribles à quelqu'un. Ces visions avaient été provoquées par un stress du au coût théorique de la scolarité.
Bien. Pourquoi se stresser sur le coût de la scolarité ? Le fait de stresser à ce sujet n'aurait rien changé aux faits. Si la scolarité avait été coûteuse, stresser n'aurait pas modifié cet état de faits. Et dans le cas présent, elle ne l'est pas. Donc aucune raison de paniquer. Ensuite, les visions données à Amy étaient des flashs. Certes... Choquants, mais des flashs, et non une hallucination complète finissant sur une attaque. C'était donc dommage, problématique, mais stresser plus n'y changerait rien, impossible de changer ce qu'elle avait pu voir.
L'irlandaise pensa et repensa à ça plusieurs fois, avant de prendre une grande respiration et rouvrir les yeux, visiblement un peu plus calme.

Selon l'Italienne, elle était ici chez elle, et l'on prendrait soin d'elle comme une famille... Un choix assez raté de comparatifs mais dans un sens Amy ne pouvait pas deviner. La brune soupira donc de nouveau, avant de répondre avec un ton pensif.

- Pas comme une famille, j'espère. La mienne m'a enfermée dans une usine désaffectée. Je n'ai survécu qu'en tuant ceux qui passaient à proximité. Ce que tu as vu... Ce n'est rien du tout.

Ciera fixa de nouveau son regard dans celui de l'étudiante, sans que cela ne provoque de visions cette fois-ci. Elle semblait assez pensive.

- Je ne contrôle pas ce que je fais voir. En général, ce que les gens voient quand je déclenche mes... capacités... ce sont leurs plus abominables terreurs... La panique monte, ils ont de plus en plus de mal à respirer, plus le temps passe plus ils sont paralysés par l'angoisse.

Elle finit par s'asseoir devant le bureau sur la chaise, regardant encore la résidente de l'Institut.

- C'est là, quand leur esprit est affaibli par la peur, que j'attaque. C'est comme si... Je siphonnais leur volonté. Plus ils s'affaiblissent noyés sous l'épouvante, plus je me sens bien, c'est plus fort que tout... Et une fois qu'ils cèdent, le coeur arrêté net, morts de terreur, je me sens renforcée, nourrie, régénérée. C'est comme ça que j'ai survécu... Mais c'est aussi pour ça que j'ai peur qu'il ne se déclenche par erreur... Je n'ai plus besoin de survivre ici, je n'ai pas besoin de ça pour résister au froid et à la faim.

Cela pouvait paraître assez soudain... De tout déballer comme ça. Mais jusqu'ici elle n'avait jamais parlé de ça à qui que ce soit, pas même Xavier : il avait tout "lu" et compris de lui-même, et l'Irlandaise n'avait donc pas eu l'occasion de parler des épreuves subies à cause de son pouvoir. Quelque part, ça lui faisait du bien de le dire.

- Du coup si tu souhaites que je change de chambre je comprendrais, personne n'a envie de dormir avec la définition même du cauchemar dans le lit d'au-dessus, conclut-elle finalement avec l'air un peu perdu dans ses songes. Quelques secondes après, malgré tout, son regard sembla se réveiller, et elle eut un air curieux : Tiens, mais tu as l'air normale, toi. Pourquoi es-tu là ?

Elle était curieuse de savoir quel genre de mutation Amy pouvait avoir, et quelque part elle espérait aussi que changer un peu de sujet lui permettrait de se calmer plus facilement. Pour casser l'ambiance, son pouvoir sinistre était très fort.

[Désolée du délai de réponse j'étais un peu en mode gneuh ^^']

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera avait réagit vite, fermant ses paupières pour éviter de déclencher des flashs. Elle sembla suivre le conseil d’Amy, se calmement rapidement.

Nephilim la regarda sans rien dire ; non seulement la nouvelle s’en sortait très bien, mais en plus trop intervenir aurait put être intrusif, et augmenter le stress ressenti. Toute émotion avait disparue du visage de Ciera lorsqu’elle rouvrit les yeux.

Après un soupir, la nouvelle répliqua qu’elle espérait que l’Institut ne serait pas comme une famille, la sienne l’ayant enfermée dans une usine désaffectée, après l’avoir visiblement battue. C’était triste, Nephilim compatissant. Cependant, son visage afficha de la peur lorsque Ciera avoua qu’elle avait tué de nombreuses personnes, décrivant le fonctionnement de son don, expliquant après être sortie du placard pour être retourné auprès du bureau. C’était une espèce de vampire psychique, se nourrissant de la terreur, au propre comme au figuré, si l’italienne comprenait bien.

Si Ciera n’avait conclue par sa peur de son pouvoir, Amy aurait, aux vues de l’absence d’émotions sur le visage de sa camarade lorsqu’elle racontait ses méfaits, put croire qu’il s’agissait d’une psychopathe. Bien qu’ils ne soient pas tous les monstres inhumains popularisés par la télévision, certains correspondaient à cette description, et l’absence d’émotion qu’ils affichaient les rendaient encore plus effrayant que les criminels normaux.

La nouvelle élève sembla soulagée d’avoir put parler de son passé ; même si Amy était effrayée par Ciera, elle ne pouvait véritablement la blâmer. Qui sait ce qu’elle-même aurait fait lors de l’attaque des Purificateurs si ses pouvoirs avaient put tuer ceux qui en voulaient à sa vie. Nephilim était effrayée, mais elle avait confiance en le jugement de l’Institut : ils n’auraient pas placé Ciera auprès d’autres élèves si elle avait été dangereuse ou mauvaise. Enfin, dangereuse volontairement.

Assise sur son lit, celui du bas, Amy garda le regard perdu dans le vide quelques instants ; elle avait une meurtrière de circonstance en face d’elle, mais cette dernière ne cherchait rien d’autre qu’à vivre. Lui pardonner, cela n’était pas du pouvoir de Nephilim – l’aider par contre, c’était son objectif.

Lorsque la nouvelle déclara comprendre le souhait potentiel de Nephilim de s’éloigner autant que possible d’un être cauchemardesque, Amy la reprit :

- Si l’on est incapable de s’accepter ici, alors tout espoir pour notre espèce est perdu. Tu n’as pas choisie ton pouvoir, tu n’as pas choisi de t’en servir ou de tuer ces gens. Je mettrai peut-être du temps à arrêter d’avoir peur, mais je veux essayer. Il n’y a aucune raison pour laquelle il faudrait que tu vives isolée ou exclue. Tu es ici chez toi ; je parviendrai à t’accepter, comme les autres.

Concluant par un sourire sincère, alors qu’elle pouvait regarder Ciera sans voir sa plus grande peur, Amy eut un petit rire lorsque cette dernière lui déclara qu’elle avait l’air normal.

- C’est vrai que je ne me suis pas présentée entièrement. Amy de Lauro, alias Nephilim ; Photosynthèsiste. Si j’ai l’air normal, c’est car ma mutation se situe principalement dans la présence d’organes internes. Cependant, j’ai cela si tu veux, Amy cligna des yeux, déployant ses membranes nictitantes.

Pour un observateur extérieur cependant, c’était comme si ses yeux s’étaient transformés en deux émeraudes polies et parfaitement lisses et dénuées de pupilles.

- On m’appelle Nephilim car je possède des ailes, bien qu’elles soient encore toutes petites ; il s’agit en réalité d’excroissances pulmonaires. Je suppose que tu n’as pas de surnom ; laisse-moi-t’en proposer un : Nightmare. Sa veut dire cauchemar en français* - n’y vois rien de péjoratif, c’est juste pour avoir un surnom en rapport avec tes pouvoirs.

Amy savait que dans son envie de paraitre amicale pour que Ciera ne reste pas dans l’idée qu’elle était rejetée, elle venait de commenter une grosse gaffe. Elle n’eut cependant pas beaucoup de temps pour s’inquiéter de l’impacte de sa parole, car Ciera réagit.

Hors Jeu:

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Maîtriser ses émotions pour les "éteindre" sur place n'était pas évident, mais le faire même temporairement lui avait permis de relâcher beaucoup de pression, et de ne plus déclencher par erreur ses pouvoirs. En soit, Ciera n'était pas une psychopathe, et son sens moral était bel et bien présent. Après, elle n'était pas une psychopathe... pour le moment. Difficile de dire quelle serait l'évolution de sa personnalité si elle se servait trop, ou pas assez, de son pouvoir. Mais Xavier avait jugé qu'elle n'utiliserait pas ses capacités sur les autres élèves, même involontairement. Il avait pour le coup eu raison, car en effet elle n'avait aucune envie particulière de faire subir quoi que ce soit à quiconque qui serait amical.

Ciera décida donc de se focaliser sur autre chose, histoire de se changer les idées. Elle avait vu en cours de biologie que ne pas penser à quelque chose permettait au cerveau de clarifier les choses auxquelles elle ne pensait pas consciemment, c'était d'ailleurs une des importances du sommeil qui permettait de remettre la plupart des choses en ordre. C'était de là que venait l'expression "la nuit porte conseil", quelque part c'était totalement vrai, le fait de dormir pouvait souvent réorganiser les pensées de façon plus claire.

Amy disait vouloir l'accepter, qu'il lui faudrait du temps pour arrêter d'avoir peur mais qu'elle voulait bien essayer. C'était quelque chose que ses propres parents n'avaient même pas tenté de faire, donc quelque part, c'était plutôt une bonne chose. Il faudrait que l'irlandaise reste un peu concentrée et parvienne à ne pas déclencher de flashs, à maîtriser ses émotions, à détacher le déclenchement de son pouvoir de ses pics de stress également. Il lui faudrait clairement de l'entraînement, mais visiblement c'était un des objectifs de cette école, de parvenir à maîtriser ses capacités.

Mais quelque part, au fin fond du cerveau dérangé de la brune naissait une autre idée... Ce n'était pas encore une idée clairement énoncée, de façon consciente, mais qui lui permettrait de garder son équilibre mental tout en utilisant son pouvoir... Et pourquoi ne pas se mettre à courir après les personnes qui sont mauvaises ? Au fond, les X-men faisaient cela, et la plupart des super-héros existants ou non. Même l'armée américaine faisait cela, combattre les "méchants" et le mal... Pourquoi ne pas exécuter ceux qu'elle considérait comme mauvais ou maléfiques ? Mais cette idée n'était-elle qu'une excuse pour se servir de ses capacités et faire grandir son pouvoir ?

Pour l'instant les pensées de Ciera étaient donc quelque peu confuses, tiraillées entre "je veux utiliser mon pouvoir" et "je ne dois pas m'en servir". Elle décida donc de revenir aux capacités d'Amy, qui lui parurent aussi étranges qu'intéressantes. Il fallait bien l'avouer, quand elle avait appris l'existence des mutants elle avait imaginé des personnes lisant dans les esprits, des super-forts, des gens qui volent... Mais ça, jamais.
Elle afficha du coup un petit sourire surpris quand les yeux d'Amy devinrent verts, se rapprochant un peu pour en observer la surface avec un certain intérêt.

- Des membranes sur les yeux et des ailes pulmonaires... C'est drôle, ça. Mais à quoi ça sert ?

Arriva ensuite la question du surnom... Amusant qu'Amy parle de cela alors que justement moins d'une minute auparavant elle réfléchissait à l'idée de "faire justice" elle-même afin de pouvoir utiliser ses capacités tout en maintenant un code moral au moins plus ou moins positif... Elle se contenta de répondre avec un air pensif :

- C'est plutôt pour les super-héros, ça, les surnoms... Je ne suis pas sûre de vouloir un surnom.

Imní. Cela voulait dire "Angoisse" en Gaélique Irlandais. Le surnom parfait.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera sembla plutôt heureuse qu’Amy tente de l’accepter ; c’était compréhensible puisque jusque là, tout le monde semblait l’avoir rejeté. Il y avait également de la peur sur le visage de la nouvelle, bien que Nephilim ne sache si cette peur venait d’une crainte de dépendance émotionnelle vis-à-vis d’autrui ou justement de faire souffrir ce dernier à cause de ses pouvoirs.

Après l’habituelle expression de surprise lorsqu’Amy déploya ses membranes nictitantes, Ciera afficha un petit sourire, se rapprochant pour les observer. La plupart des gens restaient à distance face aux troisièmes paupières de Nephilim, mais la nouvelle s’y intéressa. Elle comprit même qu’il s’agissait de membranes sur l’œil et non-pas de transformation de l’œil lui-même.

- Je…je suis Photosynthésiste, répéta Amy, légèrement gênée par l’intérêt soudain porté à ses yeux. A l’instar des plantes, mon corps pratique une photosynthèse pour me nourrir et me régénérer. Mais je suis pas une plante, bien que certain me surnomment Girasole – tournesol en italien. En gros j’ai pas besoin de manger lorsque je pratique suffisamment la photosynthèse et je dispose d’un facteur guérisseur équivalent à deux fois celui d’un humain normal.

Concernant le surnom, ce qui avait tant fais peur à Amy, Ciera n’eut pas véritablement de réaction ; en tout cas Nephilim ne parvint pas à la lire. Bon, les choses semblaient plutôt clairs lorsque la nouvelle déclara que les surnoms c’était pour les héros, et qu’elle n’en voulait pas. Après, une fugace expression de joie passa sur ses traits, comme si elle avait eut une pensée agréable ou une idée qu’elle trouvait bien.

- Je suis désolée, s’excusa Amy, ne sachant vraiment que penser de la réaction de Ciera, C’était un peu bancal comme surnom ; après, dire que les pseudonymes se limitent aux super-héros c’est réducteur tu trouve pas ? Ici, on a presque tous des surnoms ; Moi c’est Nephilim, pourtant j’ai rien d’un demi-ange – et heureusement aux vues de ce qu’ils ont fait dans la Bible – mais j’ai une amie qui s’appelle Hélios, il y a aussi Kuragi dont le pseudo c’est Kira – Tueur en japonais, comme quoi Nightmare c’est pas si bancal que ça – et Wiccan, de son nom complet William. Même les professeurs : monsieur Worthington du cours d’éco se surnomme Angel, monsieur Silvercloud des maths c’est Forge, il y a Jubilation Lee dont le diminutif est Jubilee… tu vois, ça fait partie de la norme ici. Après, je vais pas te forcer à prendre un surnom.

Assise sur le lit qu’elle occupait depuis plusieurs mois maintenant mais qu’elle était prête à céder, Amy regarda l’autre la regarder, chacune ayant ses yeux si particulier.

Ciera avait effectivement tout pour être effrayante, mais son attitude montrait qu’elle n’y était pour rien, que l’habit ne faisait pas le moine. Maintenant qu’elle allait être traitée correctement, elle reprendrait des couleurs et sa santé s’améliorerait, ainsi peut-être que dans quelques semaines ou mois, elle aurait l’air parfaitement normal et, enfin Amy l’espérait, serait en pleine santé.

La vie devrait s’améliorer pour la nouvelle, allait s’améliorer, Nephilim en était convaincue. L’Institut avait aidé de nombreux mutants depuis sa création, et l’italienne voulait que ce soit également le cas de sa nouvelle camarade de chambrée.

Amy ne savait pas comment relancer la conversation ; Ciera lui avait parlé de sa famille, mais l’italienne n’avait rien à dire à ce sujet. Elle n’avait jamais eut de famille.

- Tu veux discuter d’un sujet particulier ou tu préfère aller te coucher ; je sais pas, t’es peut-être fatiguée, dit-elle avec un air triste, ses dernières pensées au sujet de sa famille anonyme lui ayant baissée le moral.

Invité

La conversation déviait plus ou moins, ce qui quelque part était tout à fait positif pour Ciera. Penser à autre chose, c'était l'idéal, et quelque part le pouvoir tout à fait étrange d'Amy lui occupait suffisamment l'esprit pour lui faire oublier le reste.
C'était... Pour le moins original. Une mutante capable de survivre par photosynthèse, c'était même étonnant, tous ses cours de biologie lui avaient appris que la raison pour laquelle les organismes non-végétaux devaient se nourrir, c'est que la photosynthèse ne fournit pas assez d'énergie exploitable. Il valait donc mieux qu'Amy reste aussi loin que possible des scientifiques douteux, qui ne se priveraient pas de la disséquer pour découvrir le secret de ses cellules.

A cette idée elle eut une petite mine renfrognée, mais celle-ci disparut rapidement alors qu'elle afficha un sourire amusé lorsqu'Amy évoqua son surnom de Girasole. C'était plutôt mignon, en tout cas nettement plus qu'angoisse ou cauchemar. Et quelque part c'était probablement réaliste : l'italienne devait avoir besoin de sérieuses quantités d'ensoleillement pour pouvoir tenir debout sans se nourrir.

Mais sa nouvelle "copine de chambrée" revint sur cette histoire de surnoms, affirmant que ce n'était pas uniquement pour les super héros et autres, et que d'ailleurs la plupart des gens à l'Institut avaient leur propre surnom. Cette idée ne semblait pourtant pas enthousiasmer la brune plus que ça. Un surnom, pour elle, c'était quelque chose de spécial.

- Je ne sais pas trop... Un surnom c'est... une sorte de signature. Quelqu'un d'ordinaire, ou d'inintéressant, n'a pas besoin d'un surnom. Quand on ne fait rien de spécial, un surnom est assez inutile... Prétentieux peut-être même... C'est quand on fait quelque chose d'exceptionnel, qu'un surnom a du sens, je trouve...

Amy sembla néanmoins quelque peu attristée par la suite... L'Irlandaise ignorait pourquoi, mais quand l'italienne évoqua le fait de vouloir dormir, elle sembla pensive un bref instant. Ne voulant pas poser de questions trop indiscrètes pour le moment, elle jugea déplacé de demander des détails, et ne voulant pas empêcher la pauvre élève de dormir, elle se contenta donc de hocher la tête en répondant :

- Je vais aller faire un petit tour pour prendre l'air et je reviendrai dormir oui.

Elle aimait la nuit. Tout était différent, semblait plus pur... Moins de pollution, une odeur fraîche même l'été, celle de l'humidité qui se dépose sur la végétation et le sol, un silence total et reposant. Beaucoup craignaient la nuit, elle au contraire se sentait en symbiose avec, et même avant que la situation ne dégénère chez elle, il était courant qu'elle fasse un tour à pieds avant de dormir en écoutant un peu de musique, par exemple, ou qu'elle apprécie l'hiver pour ces soirs tombant plus tôt. Se promener la nuit lui donnait une impression de calme, de sérénité, qu'elle n'avait que trop rarement.

Ciera aurait donc apprécié un petit tour, de préférence dans les jardins, avant de dormir. Selon l'infirmière elle avait le droit de se déplacer dans l'institut sans souci particulier, et vu qu'elle était majeure elle n'était pas soumise à un couvre-feu quelconque, ça ne devrait donc pas poser de souci. Bon... Elle était en pyjama, mais elle pouvait bien mettre quelque chose par dessus avant, elle se dirigea donc vers le placard pour trouver un pull, ou une couche de protection supplémentaire contre le froid.

- Je tenterai de ne pas faire de bruit pour ne pas te réveiller si tu dors.

Sa dernière phrase provoqua chez elle l'apparition d'un air un peu perturbé. Elle ne s'en était pas rendue compte, mais elle venait d'avoir une conversation parfaitement normale avec quelqu'un. Enfin, presque normale... Une conversation qui n'était pas conflictuelle ou faite d'insultes et de lutte. Cela lui paraissait presque anormal... Il lui faudrait du temps pour s'y habituer.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Les émotions s’écoulèrent sur le visage de Ciera au même rythme que les paroles d’Amy. Cependant, la nouvelle ne voulait toujours pas de surnom, ce qui ne dérangeait pas tant que cela Nephilim ; c’était plutôt les raisons qui poussaient Ciera à refuser l’alias qui chagrinait l’italienne.

- Tu n’es ni ordinaire, ni inintéressante, Ciera, répondit Amy. En tant normal, elle aurait avancé le pouvoir comme témoignage du fait que son interlocuteur était quelqu’un d’exceptionnel, mais elle pensait qu’il valait mieux éviter dans le cas présent. Sa veut dire quoi pour toi, faire quelque chose d’exceptionnel ? On peut pas avoir de surnom simplement parce qu’on en a envie ? Je peux pas m’appeler Nephilim parce que je suis pas quelqu’un d’incroyable ou de surhumain ? Je suis peut-être prétentieuse, mais je pense que suivre le cours de nos vies malgré le monde et le désespoir dans lequel il pourrait nous plonger est déjà suffisent sans que l’on est besoin de faire dans le super-héroïque.

Lorsque Ciera déclara vouloir aller faire un tour, n’ayant pas suffisamment sommeil, Amy parue surprise ; non pas qu’elle-même eut grandement sommeil, mais c’était que le couvre-feu allait bientôt être en place, et que le transgresser dès la première nuit ne semblait pas une si bonne idée que cela.

- N’oublie pas qu’il y a un couvre-feu à 21h, qu’il faudrait donc que tu sois de nouveau dans la chambre à cette heure là. Je suis pas si fatiguée que cela, et étant majeure, j’ai théoriquement le droit de ne pas le respecter. Du coup, je peux t’accompagner si tu veux ; faudra juste être entrée à l’heure.

Aux sues des critères américains, Nephilim n’était pas réellement majeure : elle n’avait que 18ans, pas 21 ; cependant, du fait de son visa, elle était légalement majeure, puisque toujours sous nationalité italienne. Cependant, le fait qu’elle n’eut jamais franchit le couvre-feu depuis son arrivée ne lui laissait aucun indice sur le fait que l’Institut la considéra comme majeure – et qu’elle n’eut pas à le respecter – ou mineure.

- Je pense même que c’est mieux, si cela ne te gêne pas, que je t’accompagne : l’Institut est grand, et malgré le fait que j’ai été élevée dans un établissement de ce genre, il m’a fallut un mois pour m’y retrouver correctement. On n’a pas le temps pour aller à la bibliothèque, mais je peux te montrer les douches, la salle de détente, peut-être même le réfectoire et la cuisine si on court un peu. Cet étage n’est occupé que par les chambres et les salles de bains, en dessous on a la bibliothèque – qui prend plus de place que le reste – et la cuisine et le réfectoire, tandis que dans les ailles latérales de l’Institut on a les salles de cours.

Faisant son plan de mémoire, Amy le savait très schématique et imprécis à souhait ; cependant, à moins que Ciera voulut être seule, elle avait l’intention de l’accompagner dans sa découverte de l’établissement – et si cette dernière commençait ce soir, ainsi soit-il.

Invité

Amy se mit à répondre au sujet des surnoms, sur la valeur individuelle de chacun, mais malgré cela Ciera ne se sentait pas l'envie d'un surnom particulier pour le moment. Il n'en restait pas moins qu'elle avait bien des idées, mais qu'elle comptait mettre en oeuvre plus tard. Plus les secondes passaient, plus, au fond de son esprit, cette idée d'allier l'utile à l'agréable en abusant de son pouvoir sur des personnes "moralement douteuses" comme des criminels lui semblait attrayante. Il y avait toutefois une lueur de doute encore présente : voulait-elle faire cela par volonté de faire justice, ou par dépendance envers les effets euphorisants de son pouvoir ? Et même si la première option avait été la bonne, serait-il une bonne chose de faire justice par soi-même ?

Elle n'avait pas encore atteint de conclusion solide à ce sujet, et de fait son petit cerveau tournait, réfléchissait... Et pour y réfléchir, elle aurait eu besoin de faire un tour dehors. La douche, la salle de détente, le réfectoire, la cuisine... Il s'agissait certainement de lieux intéressants pour la vie en communauté, mais pour le moment la brune ne se sentait pas vraiment prête à la jouer "vie normale", allant à la cantine et suivant des cours l'air de rien dans une salle de classe. Elle craignait... Encore beaucoup de choses. Un rejet, en premier lieu, mais aussi éventuellement un déréglage de ses pouvoirs qui provoquerait de sérieux problèmes.

Non, ce qu'elle voulait c'était aller dehors. Elle n'avait pas mis le nez à l'extérieur depuis un moment d'ailleurs, elle expliqua donc son plan d'origine à l'Italienne :

- En fait... Je pensais me rendre dans les jardins, corrigea-t-elle avec une petite voix un peu timide, comme si elle craignait que ça ne gêne l'autre élève. J'aime sortir la nuit.

L'irlandaise regarda à gauche, à droite, ne sachant à priori pas trop où fixer son regard pour le moment, clairement gênée de contrarier les projets ou plans d'Amy. Elle ne voulait pas trop gêner, ou contrarier qui que ce soit d'ailleurs... Le problème de ce genre d'attitude était que de dire "oui" à tout et tout le monde pouvait rapidement entraîner une accumulation quasi-toxique de frustration, menant elle-même à des éclats plus probables... Et un "éclat" de la part de Ciera serait une très mauvaise chose.

- J'aime l'extérieur la nuit. C'est... je ne sais pas. Serein. L'odeur semble pure, la fraîcheur est revigorante sans être agressive, l'obscurité évite d'être agressé par des signaux visuels dans tous les sens, le quasi-silence est réconfortant et tous les sons semblent plus intenses... Tout ça forme une sorte... de couverture de tranquillité. Ca me permet de me calmer, de réfléchir...

Dans le cas présent elle avait clairement besoin de faire un bilan de sa journée dans le calme des jardins de l'Institut, mais le point évoqué par Amy sur le couvre-feu ne semblait pas vraiment être ce qui la préoccupait dans l'ensemble. A vrai dire, elle n'avait pas vraiment de considération pour les règles en général, n'appliquant comme "lois" que ce qu'elle considérait comme acceptable.

- Après, le couvre-feu... Qui patrouille la nuit, personne, et si quelqu'un m'attrape, je lui dirai simplement que je voulais me promener. Je suis majeure aussi... personne ne se prendra pour mes parents, et même eux si je les croisais, qu'ils osent me donner un ordre... dit-elle alors, son regard semblant quelque peu dans le vague, comme si elle ne semblait plus trop se rendre compte de la présence d'Amy, comme absente, alors qu'elle continuait de parler d'une voix lente. Que quelqu'un ose me donner un ordre... Je lui assécherai le cerveau... C'est pour ça que j'aime la nuit. Le jour... C'est le royaume des riches, des puissants, des plus grands, des plus forts, là où les armes sont l'argent, les balles, les corporations, les mutations. La nuit par contre... Peu importe votre puissance, personne ne peut vous sauver de vos cauchemars...

Malgré sa socialisation partielle, il semblait évident que Ciera avait encore quelques problèmes de stabilité.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera ne fut une fois de plus pas convaincue, autant pour les surnoms, cela Nephilim l’envisageait, autant pour la valeur de chacun, c’était un peu plus dure à admettre.

Au fur et à mesure que les secondes passaient, il semblait à Amy percevoir des micro-expressions de joie, comme si une pensée de la nouvelle lui était particulièrement agréable, suivie d’un instant de doute. Sans doute cherchait-elle les possibilités de choses à faire à l’Institut.

Avec timidité, Ciera déclara vouloir aller dans les jardins, aimant sortir la nuit. Amy ne la comprenait pas, elle, c’était le soleil son ami, même si elle ne boudait pas la lune. Question génétique, surement. Elle comprit cependant l’explication de Ciera, qui semblait avoir besoin de rester seule pour réfléchir un moment.

L’italienne n’allait pas l’empêcher de faire ce qu’elle voulait, ce n’était pas une prison ici.

- Pas de patrouille, le couvre-feu c’est pour éviter le bazar et que les uns dérangent les autres. Par contre, tu me ment quant tu dis que t’es majeure…

Amy était capable de déceler plus de 90% des mensonges qui lui étaient dis grâce à son talent de Génie de la Vérité, comme l’avait nommé Paul Ekman, mais ce ne fut pas cela qui la força à s’interrompre. Repartant dans le lointain, Ciera commença à déblatérer doucement, avec tristesse, le sort qu’elle réservait à ceux qui osaient lui donner des ordres.

Nephilim déglutit. Sa partait de traviole là ; sa sentait mauvais, mais sérieusement mauvais.

- Ciera, commença l’italienne avec une voix ténue, effrayée par les paroles de cette dernière. T’es en sécurité ici, il n’y a que des amis. Sa va aller, hein ? Tu vas blesser personne, ok ?

Amy aurait eut envie d’appeler l’infirmière, mais cela revenait à trahir le peu de confiance que Ciera avait placé en elle, et également celle que l’Institut avait placé sur sa personne en lui.

- Ciera regarde moi, dit-elle, priant intérieurement pour que les visions ne reviennent pas. Tu n’as pas besoin de ton pouvoir, il n’y a personne qui te veuille du mal. Tu dois contrôler ton pouvoir, sinon c’est lui qui te contrôlera. Tu ne veux pas faire de mal, n’est-ce pas ?

Dialogue peu inspiré mais qui, du moins l’espérait l’italienne, suffirait à calmer les ardeurs destructrices de Nightmare ; il n’y avait pas vraiment d’autre surnom qui lui allait, vu son état.

Si le Professeur avait jugé Ciera apte à être réintégrée, elle devait l’être, mais des paroles comme celles-ci en sachant qu’elle avait déjà tué, c’était vraiment pas rassurant.

Oh Seigneur, faites qu’elle ne commente pas l’irréparable. Si l’on ne parvenait pas à l’aider à l’Institut, Ciera finirait mal.

Et Amy ne le voulait pas. Elle n’échouerait pas à aider l’autre.

Invité

Son espèce de délire passager fut interrompu par les paroles d'Amy, qui semblait sacrément inquiète à ce sujet : inutile d'avoir un don pour repérer les micro-expressions pour s'en rendre compte. La jeune italienne semblait assez effrayée par les derniers propos tenus. Il arrivait encore parfois à l'irlandaise de... perdre le fil de ses pensées, et de partir dans autre chose totalement. C'était relativement peu courant, mais ça arrivait encore parfois.

Elle releva la tête, avant d'observer Amy, yeux dans les yeux, de son regard d'ambre et de sang... Un regard pour le moins inquiétant. De prédateur. Ce regard changea néanmoins assez rapidement, laissant place à un petit sourire et une expression désolée, la brune se frottant le visage ensuite, de nouveau, pendant plusieurs secondes, avant de finalement répondre :

- Oui... Je sais... Désolée. Je pensais à d'autres personnes, qui sont loin maintenant. Très loin. Pas à qui que ce soit de l'Institut.

Mais pas si loin en réalité. Le talent en micro-expressions d'Amy pouvait l'aider à voir que quand elle disait ne pas penser à quiconque de l'Institut c'était effectivement sincère... Mais il y avait non pas du mensonge, mais du doute, quand elle disait "très loin". Elle n'était pas si sûre que ça que les personnes qu'elle haïssait étaient aussi loin que ça. Elle ne détestait pas des personnes avec des noms et prénoms, mais des attitudes, des comportements hostiles, des idéaux, et il y avait peut-être des personnes de ce type juste à 500 mètres du manoir de Charles Xavier.

Après quelques secondes, il lui sembla de toutes manières évident qu'elle ne saurait pas s'ils sont "là" ce soir, elle décida donc de plus ou moins laisser ces pensées de côté pour le moment. Après un long soupir, elle regarda de nouveau l'italienne avec une allure intriguée :

- Par contre l'âge de la majorité en Irlande est 18 ans, je peux conduire voter et boire de l'alcool. Je sais que dans la plupart des pays c'est 21, mais pas là-bas ! Sûrement l'influence des Leprechauns ou quelque chose comme ça.

Son visage passa de préoccupé à amusé. Il fallait bien avouer que la majorité de ce que les gens retenaient de chez elle, c'était la bière, la Saint Paddy's Day, et les Leprechauns à barbe rousse avec un chaudron d'or dans le dos. C'était mignon comme légende... Chaque pays devait en avoir une de ce genre.

- Tiens ? C'est quoi, le "symbole" de chez toi ? Le truc que tout le monde imagine que tu fais, ou connais, ou consomme, alors qu'en fait pas du tout ? Moi tout le monde imagine que j'adore la Guinness et les pubs par exemple... En fait pas vraiment.

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera releva la tête, plongeant son regard dans celui d’Amy ; étonnamment, il ne se passa rien. Pas de visions ou d’hallucinations, l’italienne resta dans la réalité. Et cela lui permit de voir le visage de sa colocataire, ce qui lui fit se sentir mal ; il n’y avait pas que de la colère, mais également une joie malsaine. Comme le visage d’un prédateur jouant avec sa proie.

Nephilim déglutie une nouvelle fois. Elle n’allait tout de même pas devoir se battre pour se défendre d’envie meurtrière d’une fille venu partager sa chambre ?

Ciera se reprit, au grand soulagement de l’italienne. Il y avait encore des traces de son moment « Nightmare », comme si elle ne croyait elle-même pas aux paroles qu’elle avait prononcé, mais après quelques secondes de temps mort stressant, elle reprit en déclarant que l’âge de la majorité en Irlande était de 18 ans ; comme dans presque toute l’Europe, somme toute.

- T’as pas la nationalité américaine ? demanda Amy, surprise que le Professeur X soit aller aussi loin pour chercher Ciera. Certes, c’était une bonne chose, mais c’était effrayant quant même : cela ouvrait des possibilités bien plus inquiétante concernant les dons de l’autre. Si Nephilim avait comprit quelque chose, c’est que Charles Xavier se déplaçait personnellement pour les mutants ayant le plus de potentiel, ce qui n’avait pas été son cas. Et si Ciera, avec l’influence exercée par son don sur sa psyché, disposait d’un potentiel dangereux, l’italienne était dans la panade

M’enfin, l’Institut n’aurait pas laissé Nightmare côtoyer les autres élèves si elle avait été dangereuse, n’est-ce pas ?

Le visage de la nouvelle exprima de la joie, bien plus saine cette fois, après sa référence aux êtres mythologiques symboles de son pays. Elle demanda même à Nephilim quel était le cliché sur les habitants d’Italie qu’elle-même ne faisait pas.

- Ben en fait, chez moi on passe pour des gros mangeurs. Après, c’est vrai que certain d’entre nous peuvent engloutir un kilo de pates à l’entrée, une pizza au milieu et une glace à l’italienne en dessert, mais c’est pas une majorité. Perso je mange pas souvent, donc je sort complètement de ce cliché. Pis je serai parfaitement incapable de me farcir le kilo de pate seule, ou alors en plusieurs repas.

Ciera avait probablement fait cela pour détendre l’atmosphère, toujours était-il qu’Amy était plutôt inquiète. Elle voulait parvenir à aider sa nouvelle camarade, mais si ses instants d’absence relevaient du lapsus, alors elles risquaient d’avoir un problème, et un sérieux : Ciera semblait réellement prête à tuer à nouveau.

- Et ces autres personnes, tu leur ferais vraiment… ce que je crois ? demanda Amy, revenant au sujet primordial.

Elle-même avait passé un sale moment à Mutant Town à cause des Purificateurs, mais elle ne les avait jamais haït pour autant ; les tuer était également hors de question, car sans cela, elle ne vaudrait pas mieux qu’eux.

Nephilim ne savait pas ce qu’elle craignait le plus à cet instant : que Ciera lui dise la vérité et que celle-là ne soit pas celle que l’italienne espérait entendre, ou que l’irlandaise choisisse de lui mentir, lui disant ce qu’elle voulait entendre. A bien y réfléchir, le second choix était probablement le pire, car Amy saurait que l’autre mentait, et cela prouverait que Ciera était consciente de la gravité de la gravité de son geste, mais ne voulait pas d’aide.

Invité

- Non, je n'ai pas vraiment... eu le temps de m'occuper de tout ce qui concerne la nationalité américaine...

Elle n'était arrivée que récemment et dans des conditions assez désordonnées il fallait le dire... D'ailleurs, Ciera n'était même pas certaine d'avoir l'autorisation de résider sur le sol américain, elle n'avait aucune carte verte ou de résidence ou quoi que ce soit. Restait à espérer que Xavier ou quelqu'un de l'Institut en avait pris soin, ou les choses risquaient de rapidement devenir nettement moins drôles, lorsque l'immigration débarquerait.

La brune eut d'ailleurs l'air assez préoccupée à cette idée... Que faire si cela devait arriver ? Les tuer était hors de question, il ne s'agissait que de pauvres péquenauds faisant leur travail, aussi méprisable puisse-t-il sembler à la plupart des gens. Ils étaient un peu comme les huissiers... Il en faut. On n'aime pas vraiment cette idée mais malheureusement il en faut. Tout cela ne l'aidait pas à vraiment savoir ce qu'elle ferait au cas où l'immigration viendrait poser problème, et elle nota dans le coin de sa tête de penser à le demander lorsqu'elle rencontrerait un professeur ou quelqu'un de l'Institut.

Amy enchaîna en tout cas sur les clichés attribués aux Italiens, et l'irlandaise eut un sourire amusé lorsque sa colocatrice lui parla de cette histoire d'être des gros mangeurs... Elle devait être une sacrée exception à la règle, car si elle se nourrissait par photosynthèse, il était même possible qu'elle n'ait pas du tout de système digestif. En avait-elle un d'ailleurs ? Pouvait-elle manger ? Si non, sa bouche ne servait pas à grand chose... Un reliquat ? Quoique, elle servait à parler en fait. Pas d'oesophage alors ? Subitement, la mutation de l'Italienne semblait sacrément étrange, et enrobée de mystère !

Mais les pensées de la nouvelle arrivante sur les inhabituelles capacités physiques d'Amy furent rapidement interrompues quand cette dernière eut un air inquiet. Elle semblait véritablement préoccupée quand elle demanda si Ciera comptait tuer quelqu'un prochainement, et si elle ferait vraiment "ce qu'elle croit" à quelqu'un lui donnant des ordres.
Cela sembla mettre la brune mal à l'aise, et elle répondit avec une voix un peu hésitante, comme sur la défensive :

- Non, si, enfin... Je veux dire... seulement quelqu'un qui serait agressif, ou criminel, ou dangereux... Pas un professeur, ou un élève, ou... Enfin, je sais bien qu'à l'Institut, normalement personne ne me veut de mal... On me l'a assez répété. Je n'ai pas encore rencontré grand monde, mais Xavier met vraiment en confiance, et le médecin qui s'est occupé de moi était gentil aussi, je pense qu'il y a des idiots comme partout, mais je ne pense pas qu'il y ait des fous tueurs ou des criminels, ou des personnes foncièrement méchantes ici. Enfin j'espère... Mais vu ce que m'a dit le professeur Xavier ça me semble vraiment vraiment pas probable...

**Agent du BAM Gamma** Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29

Ciera n’avait pas la nationalité américaine, ce qui faisait peut-être d’elle une clandestine ; après, Amy s’en moquait parfaitement.

Cependant, l’autre élève était également inquiétée par cette pensée. Si Nephilim n’avait été aussi préoccupée par sa question suivante, elle aurait tenté de rassurée Ciera ; l’Institution Xavier devait bien s’être occupé de cela. L’autre dut parvenir à la même conclusion, puisque si elle resta silencieuse, l’inquiétude disparue de son visage.

Passant sur la défensive, chose plutôt naturelle aux vues de la question, Ciera répliqua confusément. Elle ne le voulait pas, mais le ferait, face à quelqu’un qui l’agresserait. Pas dans l’Institut, mais dans le monde extérieur.

Amy eut une expression de tristesse face à une telle révélation ; Ciera ne voyait que les extrêmes, probablement à cause de son passif. L’aider ne serait pas chose facile, mais il fallait éviter les vendettas ou équivalence, pour le bien d’autrui comme cela de sa nouvelle camarade.

- Il n’y a pas de personnes foncièrement méchantes ici, comme tu dis ; mais il y a des caïds comme partout, et les plus jeunes peuvent être plutôt maladroits. Mais…

Amy ne savait pas comment formuler cela à haute voix sans blesser Ciera. Elle avait peur de la réaction de l’autre, était triste à l’idée que sa camarade puisse devenir un monstre.

- Tu serais vraiment prête à tuer quelqu’un ? Je veux dire, pour se défendre, cela se conçoit ; mais un criminel par exemple, le tuerais-tu pour ce qu’il a fait, même si tu ne l’avais jamais rencontré avant ? Si tu affrontais un adversaire, et le vainquais, tu le tuerais plutôt que de laisser la justice s’occuper de lui ? Ce serait du meurtre, et tu ne vaudrais pas mieux que lui alors.

Nephilim avait connu la violence, mais cela ne lui avait pas ôté son sens de la justice. Le fait que l’autre soit un meurtrier n’excusait pas son propre meurtre. Les USA avaient, selon les états, une politique plus ou moins proche de cela. L’italienne était contre la peine de mort, qu’elle soit appliquée par une entité ou une personne.

Même si la réponse de Ciera aurait dût être naturelle, Amy ne savait pas quelle serait-elle ; de plus, le fait qu’elle pourrait voir le mensonge de l’autre, si mensonge il y avait, lui faisait craindre bien d’avantage qu’elle n’aurait due.

Les deux jeunes femmes risquaient de se retrouver dans une impasse, même si l’italienne n’avait pas l’intention de laisser Ciera à elle-même ; l’abandonner était la pire chose qu’elle pouvait faire. Même si l’autre élève prenait la mauvaise décision, Nephilim avait une chance de l’aider à s’en rendre compte, de changer de direction.

Amy savait combien le monde pouvait être cruel, mais ne pas l’être autant que lui était une victoire en soit. Peut-être illusoire comme pensée, pas elle y croyait. Autan qu’à l’idéal pacifique de Charles Xavier et qu’à la mission bienfaisante des X-Men.

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