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 Lucky...

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AuteurMessage
Lucy "Lucky" Prissy
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Lucy


Messages : 81
Date d'inscription : 11/11/2014
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MessageSujet: Lucky...   Lucky... Icon_minitimeMer 4 Mar - 21:56

Je n’ai pas comprit tout de suite. La position assise n’était clairement pas une de mes préférées. Surtout pas le dos courbé penché en avant à cause du poids de ma tête. Surtout pas les bras fermement maintenus au niveau des poignets et les pieds au niveau des chevilles. Surtout pas quand je ne me souvenais pas comment et pourquoi je m’étais assise. Surtout pas quand je ne savais pas ce que je faisais là. Ou même où était ce « là ».

Je n’avais pas bougé. J’étais restée dans similaire position que celle dans laquelle je m’étais retrouvée. Yeux clos même si mon souffle avait du faire un chaos, j’en étais sure. Ne pas paniquer. Paniquer ne servait à rien. Comprendre. Comprendre sans faire comprendre qu’on comprenait.

Le toucher, tout d’abord. Du bois c’étaient ce que me disaient doigts et paumes, du bois. Une chaise de bois ? Ça me semblait logique. Des liens ? Je ne peux identifier la manière à cause de mes vêtements.

L’ouïe, ensuite. Du silence. Un silence trouble, troublant, troublé. Un bruit. Des pas ? C’était ce qui me semblait. Un souffle ? J’espérais l’halluciner.

L’odeur, après. Inspirer par le nez n’était pas suffisant à avoir quoi que ce soit. Je savais reconnaitre l’odeur de mon environnement, depuis la puanteur de la ville jusqu’aux senteurs de mes proches. Là, rien.

Le goût, aussi. Ferreux, il y avait un arrière goût ferreux, inhabituel mais pas inconnu. Du sang.

La vue, enfin. J’ouvris les yeux en tâchant de ne pas bouger la tête, regardant simplement ma veste de cuir, mon survêtement déchiré, son maillage et la peau qui se trouvait au-dessous, ainsi qu’entre mes jambes l’osier et le rebord de bois de la chaise. Autour de moi, un tapis, c’était tout ce que j’en voyais ; un tapis de je-ne-savais-trop-quoi, mais le genre dont on m’avait apprit à ne jamais y approcher une braise.

Mon cœur s’accéléra. Mon cœur s’accélérait. J’avais déjà vu ça. Je ne voulais pas le voir encore.

Mes yeux se fermèrent à nouveau, se plissant de toutes les forces de mes paupières. Je tâchais de garder le contrôle de mon souffle, pour qu’il ne me trahisse. Je tachais de garder le contrôle de mon corps, pour qu’il ne me trahisse. Je tâchais de garder le contrôle de mon être, pour pas qu’il me trahisse. Je ne parvenais à formuler, même mentalement, ce qui adviendrait si cela arrivait. Je parvenais à le conceptualiser, néanmoins. C’était suffisant.

J’avais travaillé mon silence. J’avais travaillée ma maitrise. Mais mon être, lui, était toujours au naturel.

Ne pas faire de bruit, c’était l’une des bases de l’observation et de la filature ; impossible d’être discrète si l’on était bruyante.

Ne pas trembler, c’était la base du vol à la tire ; impossible de faire discrètement les poches si l’on tremblait.

Ne pas perdre son calme, c’était difficile lorsqu’on était dans ma situation. Prisonnière, acculée. Je ne supportais pas cela, cette incapacité de me sauver.

Cela me donnait la force de lutter. La froideur glacée de la déraison prête à tout pour pouvoir s’enfuir, l’intelligence primaire ayant pour simple but la survie, cela me donnait la force de tenir face à ce à quoi je ne pouvais pas faire face, cette chose dont l’anticipation me tétanisait au point d’en avoir des palpitations douloureuses et des nausées, me donnant par contre coup l’impression d’étouffer et des picotements dans tout le corps alors que, je le savais, je devais à tout prix éviter de sueurs ou de respirer trop fort. Tout ce qui ferait savoir que j’étais consciente. Tant que je restais inconsciente, je vivais.

Que faire ?

Que faire lorsque notre imagination nous plaçait face à notre pire peur ?

Penser à ce que l’on avait de plus cher. Mais qu’est-ce qui leur était arrivé ? Papa ? Maman ? Marshal ? Avaient-ils ? A cause de moi ?

Non. Ils ne pouvaient pas. Ce genre de choses, ça n’arrivait qu’aux autres. Ça ne pouvait pas leur arriver, pas à eux. Je refusais que ça leur arrive, je ne pouvais pas admettre que cela leur arrive. Marshal aurait réussi à les protéger, ou alors ils n’auraient pas été là, ou encore on les aurait laissés partir parce qu’en définitive, j’étais la seule qui importait. J’avais vue cette situation, cela ne pouvait se finir que de deux façons : soit je la vivais, soit je faisais en sorte que personne d’autre ne la vive. On m’avait bien expliqué, lorsque j’avais tout simplement refusé de témoigner. Je ne devais rien aux gens que je ne connaissais pas, je ne voulais juste pas avoir à connaitre le même sort qu’eux. On m’avait dit qu’on pouvait me protéger, pour que j’ai l’occasion d’aider à faire le bien, à faire la justice. Je me moquais du bien, je me moquais de la justice, je voulais juste la protection. J’y croyais. J’y croyais. Y avait-on jamais cru, à part moi ?

La peur se bataillait mon être avec la tristesse et la culpabilité, liées comme des siamoises, et le tout devait se confronter avec un sentiment de trahison emplie de colère.

Ne pas faire de bruit, c’était l’une des bases de l’observation et de la filature ; impossible d’être discrète si l’on était bruyante.

Ne pas trembler, c’était la base du vol à la tire ; impossible de faire discrètement les poches si l’on tremblait.

Ne pas perdre son calme, c’était trop tard ; tremblements, larmes, ils me secouaient en silence alors que je refusais toujours d’ouvrir les yeux.

Je ne voulais pas voir, je ne voulais pas toucher, je ne voulais pas sentir, je ne voulais pas entendre, je ne voulais pas goûter ; je ne voulais pas de tout ça. Mais les choses n’étaient pas comme je le voulais. Elles étaient comme lui le voulait.

Qu’y pouvais-je ? J’avais essayé, j’avais fait de mon mieux, j’avais fait autant que j’avais pu. Ça n’avait rien changé. Ça n’aurait rien changé, quoi que je réussisse.
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Lucky...
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