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 Cervelles d'oiseaux [Aiden]

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Ninon Lenoir
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Ninon Lenoir


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MessageSujet: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeMar 9 Déc - 19:56

Samedi 18 octobres 2014
Potager de l’institut


La base de la tarte aux fraises, c’était les fraises. Alors est-ce que l’on pouvait faire de la tarte aux fraises, sans les fraises ? Non ! C’était impossible, parce que si on essayait de faire de la tarte aux fraises sans les fraises, ce n’était pas de la tarte aux fraises, c’était juste de la pâte sablée sèche et bourrative …
Mais pourquoi vouloir faire de la tarte aux fraises quand on n’avait pas de fraises ? Parce qu’il fallait la faire cette saleté de tarte ! Hors de question de se rabattre sur un paquet de cookies de sous marques, bourrés de sucres transformés, de gluten et d’huile de palmes ! Quant à les faire, ce n’était pas une bonne idée non plus parce que depuis l’accident, quand Ninon commençait à faire des cookies, on en avait pour des jours à en manger. D’ailleurs il en restait trois boites dans les placards…
Alors vous allez dire, mais oui mais si on refusait gentiment, peut-être que la mignonne petite Ninon ne le prendrait pas mal… Gourde comme une cruche qu’elle était… Grossière erreur ! Le dernier qui avait eu le malheur de refuser avait été un autre élève à la peau verte et il avait fini noyé sous ses larmes. Fichu irritabilité de Jésus de Marie de M…JOSEPH !
En plus c’était stupide de faire des cookies, Jade n’aimait pas ça… Déjà qu’elle l’avait laissée mourir une fois, elle devait éviter de l’intoxiquer avec des pépites de chocolat… Oui mais ce n’était pas facile, parce que Jade, elle aimait les clémentines. Mais à part en faire du jus, elle ne savait pas comment cuisiner quelque chose avec… Des clémentines confites ! … Ca existait ? … Jade aimait ? Ou alors de la solution hydro alcoolique qui sentait la clémentine ! Jade aimerait peut-être… Mais ça ne se mangeait pas … Pourquoi est-ce qu’on cherchait quelque chose qui se mangeait déjà ? …
Ah oui, les cookies… Mais c’était inutile d’en faire plus, de toute façon la moitié de l’institut avait une crise de foi et Jade n’en mangeait pas… Pourquoi on parlait de ça ?
Et pourquoi ne pas faire une tarte aux pommes ? La tarte aux pommes, c’était bon ! … Même si à la base c’était une spécialité normande (surtout avec la crème dedans) et que Ninon était bordelaise (comme le vin !).
Jésus Marie Joseph, ce que c’était fatiguant de se forcer à penser à  36 trucs en même temps pour arrêter de se rappeler ce que l’on voulait oublier… Qu’est-ce qu’on voulait oublier ? On voulait oublier les transports en commun ! Parce qu’ils nous emm*r… embêtaient à faire grève tout le temps ! Tiens, un plan Vigipirate, mange !
Hep ! Qu’est-ce qu’on a dit ? On n’y pense pas !
Donc comme on ne pensait pas à ça, on pensait à autre chose et autre chose c’est la tarte aux fraises !
LA TARTE AUX FRAISES ! Mais bien sûr ! Donc, Ninon voulait faire une tarte aux fraises parce que les cookies avaient rendu malade tout le monde et que la tarte aux pommes était normande. La Normandie c’était chouette… Il y en a qui connaissent ? Il pleut un peu, l’herbe est verte, les vaches pas trop. Elles, elles sont plutôt beiges marronnasses, et elles le sont un peu plus quand elles ont les pieds dans la terre et la m… hein ? Et si on vous pose la question, le Mont Saint Michel, il est normand, NOR-MAND. Même si on y trouvait des galettes au beurre bretonnes…
Jade elle aimait bien les sablés bretons ?
SABLEE ! Parce que pour faire la tarte aux fraises, il fallait de la pâte sablée ! Pas de la brisée, c’était pour les quiches, et pas de la feuilletée parce que … Aucune idée, la sablée était mieux de toute façon.
Jésus Marie Joseph, c’était épuisant et à en perdre le fil… On classe, on classe, on classe et on range les idées, pas toutes en même temps !
Donc, reprenons. Ninon voulait faire de la tarte aux fraises parce que ses cookies emm*rdaient tout le monde et que de toute façon on allait pas faire de la tarte Normande parce que là-bas les vaches avaient les pieds dans la m.. Déjà dit, déjà dit, DE-JA-DI !
Bref, l’essentiel était de savoir qu’elle portait une robe, rose, un peu pêche, mais pas trop courte, en tout cas pas blanche. Ça n’avait l’air de rien, mais pour la suite, c’était important que la robe ne soit pas blanche… Même si préciser qu’elle portait une robe était stupide parce que Ninon portait des robes tous les jours. Des roses, des beiges, des blanches (sauf aujourd’hui !), des crèmes, des bleus, des rouges, mais surtout PAS de vert, le vert était contre-productif parce que c’était la couleur des choux de Bruxelles.
Entre parenthèses, aucune idée de qui était le Belge qui les avait inventé mais il aurait mérité la peine capitale ! Et puis il y avait deux écoles, celle des choux de Bruxxxxxelles et celle des choux de Brussssselles !
Pour la tarte ? Ah mais non, surtout pas, nous on fait de la tarte aux fraises ici Môsieur!
Et donc, comme elle voulait faire de la tarte aux fraises, elle avait besoin de fraises. Le problème était que comme l’institut n’attendait pas d’heureux évènement pour le moment, il n’y avait pas de fraises dans les cuisines, parce que c’était bien connu, il fallait obligatoirement avoir une brioche dans le tiroir pour avoir des envies de fraises. ET BIEN NON ! On se tue à vous le répéter depuis tout à l’heure ! Une envie de tarte aux fraises était suffisante…  Mais tant qu’on était dans la brioche, c’était bon avec de la confiture de FRAISES.
C’était un complot, les fraises étaient délicieuses et partout ! SAUF dans la cuisine ! Jésus Marie Joseph, vous suivez pas !
Bref, pas de fraises dans la cuisine et pas de tarte aux fraises sans fraises ! Sinon, c’était de la pâte sablée et autant manger les palets de la Mère Poulard. La Mère Poulard, c’était Breton. Les bretons c’est ceux qui ont des chapeaux ronds et qui se nourrissent intégralement de beurre, comme dans le kouignamann. Vous savez, ce truc pas mauvais du tout qui bouche vos artères rien qu’à le regarder !?
Jésus Marie Joseph, on ordonne, on classe, on ordonne, on classe ! Et on oublie la Bretagne ! De toute façon, il n’y avait pas de plaquette de beurre digne de ce nom en Amérique, et s’il y en avait, il n’y en aurait jamais assez pour faire un kouignamann. NINON ON CLASSE !
DONC, pas de fraises dans la cuisine, pas cool… MAIS, des fraisiers dans le jardin, chouette ! Alors Ninon était allée chercher ses fraises dans le potagé, au début du mois d’octobre, même si les plants n’avaient été plantés que deux ou trois semaines auparavant… Peut-être quatre, maximum…  Petit problème technique, il pleuvait comme vache qui pisse (©Normandie), bouarf, tant pis, le temps d’un allez retour pour aller cueillir les gariguette… Pas de quoi attraper la mort !
Un aller-retour ? Bon d’accord, un peu plus long que prévu, il avait fallu attendre qu’elles poussent. Mais quoi qu’on en dise, c’était plutôt long à pousser une fraise quand on la regardait… Peut-être qu’il fallait se tourner pour qu’elle se sente plus à l’aise et moins stressée ? Ça faisait du stress les fraises ? … Certainement, on n’était pas rouge comme ça quand on n’avait rien à cacher !
LA ROBE BLANCHE ! Mais voilà, c’était ça, c’était pour cette raison que la robe n’était pas blanche, parce qu’il pleuvait dehors et que les robes blanches sous la pluie, ça faisait du transparent !
Ça serait intéressant à mettre comme théorie sur un cercle chromatique, blanc + eau = RIEN, NADA, QUEDAL ! Mais comme la robe de Ninon n’était pas blanche, mais plus rose/beige/pêche, c’était moins pire.
Alors oui, il y en avait qui allaient râler, qui allaient rire, et on les connaissait, toujours les mêmes ! Une nana, une Ninon en plus, en robe claire, les cheveux dégoulinant sous la pluie, ça faisait limite début de scénario de film de b.. plus ou moins romantique ça dépendait du point de vue.
Okay, peut-être, pourquoi pas ! Mais pour sa défense, elle pleurait parce que les fraises ne poussaient pas assez vite… La vie était parfois faite de déceptions.
Est-ce que la tarte aux fraises allait l’aider à aller mieux ? Certainement pas, c’était mauvais pour les hanches, et puis les fraises n’avaient pas le pouvoir du chocolat ! … Par contre, l’absence de tarte aux fraises l’aiderait encore moins dans ce sens…
Bref, il n’y avait pas de fraises…
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Aiden Ford
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeVen 12 Déc - 17:29

Ce qui lui avait probablement le plus manqué pendant son séjour entre les barreaux, c'était sa musique. Musique qu'il reprit là où il s'était arrêté, au passage, après quelques jours de grands classiques piochés parmi ses chansons préférées. En fait il n'avait pas vraiment le choix dans ce qu'il pouvait écouter ; toute sa musique étant stockées dans ce qui lui servait aussi de téléphone portable qui n'offrait que peu de capacité de stockage, il ne pouvait y ranger que cinq albums en tout, environ, ce qui le forçait donc à vidanger assez régulièrement l'ensemble, bien qu'il puisse mettre plus d'un mois avant de se lasser d'un album, à condition que celui-ci lui plaise beaucoup. Mais pour ce qui était du top 10 de ses chansons préférées, elles étaient farouchement gardées à chacun de ces tri, ce qui le forçait à les écouter pêle-mêle, indifféremment de leur style, bien différents les uns des autres, ce qu'Aiden détestait, mais il n'avait pas le choix de toute façon. Il serait vraiment temps qu'il investisse dans un lecteur MP3. Ça devait pas coûter cher en plus.


Celle qu'il écoutait à l'instant était plutôt bizarre, dérangeante à la première écoute, lui l'avait trouvé bizarre, la première fois, mais une fois habitué, elle était super, cette musique. Les paroles ne voulaient rien dire (il y avait longuement réfléchi mais n'était arrivé à rien), mais sonnaient bien, donc pour l'ensemble musical, c'était largement suffisant. En plus au bout d'un moment elle était rythmée, avec de fortes basses, Aiden adorait ça, c'était presque un critère de sélection. Pas toujours, mais souvent. En plus, il la connaissait par cœur, cette chanson. Assit à son bureau, éclairé par la lumière faiblarde d'un jour de pluie en plus de sa lampe de bureau, il ne l'écoutait pourtant que d'une oreille, bien qu'il était en plein play-back effréné, puisqu'il faisait ses devoirs. Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, aussi peu académique qu'Aiden soit, il travaillait son espagnol. L'apprentissage, entre autre, de la prononciation du mot « merguez », s'était avérée bien plus difficile qu'il pensait (le Z étant à prononcer en tirant la langue et en faisant un bruit de serpent par exemple). Il avait aussi beaucoup de mal en grammaire, et en conjugaison (il manquait de vocabulaire aussi, mais il palliait à ce problème en inventant des mots, c'était mieux que rien). L'espagnol avait beaucoup trop de temps différents. Le principe même du subjonctif lui échappait en fait : créer un temps en plus spécialement pour que les phrases sonnent mieux, c'était complètement débile. L'anglais c'était mieux, le subjonctif se formait d'un auxiliaire qu'on mettait partout, pour peu qu'on save s'en servir.

C'était même pas la première fois qu'il se faisait la réflexion sur les temps du subjonctif, puisqu'il avait déjà fait de l'espagnol au lycée, enfin il y en avait parmi les cours que dispensaient son orphelinat, et il s'était déjà montré réfractaire à l'apprentissage de la conjugaison. En plus, et ça c'était dommage pour la prof d'espagnol de l'époque, les cours d'apprentissage de cette langue ont commencé l'année pendant laquelle frappa (plutôt violemment en plus) la crise d'adolescence d'Aiden. Il n'apprit donc pas grand chose sur la langue, contrairement à ce qu'il pensait. Oui, il avait largement surestimé ses bases hispanophones, surtout après deux ans de non-emploi total de cette langue.
Mais il devait changer, il se l'était promis. C'était pour ça qu'il faisait preuve d'une motivation (loin d'être) sans faille vis-à-vis de ses maigres résultats qu'il s'efforçait de redresser.

Néanmoins, il commençait à désespérer. Voilà presque trois quarts d'heure qu'il galérait sur ses phases à traduire en espagnol, et il n'en avait pas réussi une seule. En plus il n'avait presque plus de cookies. A chaque tentative de phrase il en mangeait un, lui qui avait cette capacité géniale à ne jamais grossir, et il ne lui en restait que deux. Il en avait pourtant ramené tout plein, une assiette entière ! Bon, une assiette à dessert, mais une assiette quand même. Ils étaient en libre service, de toute façon, et apparaissaient dans le réfectoire depuis avant même son arrivée à l'Institut. Il avait quelques fois croisé celle qui les cuisinait : une fille blonde, ou châtain clair un peu plus petite que lui, qui se baladait toujours en robe. Au début il la prenait un peu pour une folle, a disséminer des cookies de la sorte, puis on lui raconta la place au premier rang auquel elle avait eu droit pour assister à Bleeker. Depuis, il était compatissant envers elle, attristé de l'horreur de l'événement à chaque fois qu'il la croisait, sans oublier les autres élèves de l'Institut avec lesquels elle avait était entraînée dans toute cette horreur. Mais il était hors de question de se passer de ses cookies : ils était super bons, et ça lui faisait peut-être plaisir de voir que les gens en mangeaient, elle qui se donnait tant de mal à en faire.
D'ailleurs la logique même du geste l'intriguait. En général, il imaginait plutôt les gens qui avaient subit ce genre de traumatisme à pleurer h-24, à s'enfermer dans leur chambre à broyer du noir, pas à faire des cookies. Enfin si ça se trouve, cette cuisinière en herbe passait ses journées enfermée dans sa chambre et n'en sortait que pour faire des cookies, qui sait.

N'empêche qu'ils sont vachement bon, quoi qu'un peu trop chocolatés pour certains. Aiden savourait donc l'avant-dernier de ceux qu'il avait pioché parmi tous ceux qui avaient été laissé en libre-service dans le réfectoire, en regardant les gouttes de pluie faire la course sur sa fenêtre. C'est donc en regardant dehors sans vraiment y regarder qu'il constata une tache beige/rosée dans le paysage. Elle était indistincte à travers la vitre ruisselante, mais c'était facile de distinguer une forme humaine rose pâle qui tranchait avec le vert et le marron de la pelouse et du potager qu'Aiden pouvait observer de son bureau. Intrigué par cette incohérence du paysage, et inconsciemment ravi d'avoir une excuse pour se détacher de ses devoirs d'espagnol, il se pencha vers sa fenêtre au dessus de son bureau pour pouvoir mieux discerner l'intrus, geste idiot et inutile puisque ce n'était pas en s'approchant de quarante centimètres qu'il allait mieux y voir, mais bon, passons.

C'est sur un coup de tête qu'il décida donc de voir ce qu'il s'y passait. Après tout, cette fille, vu la couleur de ses vêtements, n'avait rien à faire là avec ce temps, vu la forme de ses vêtements, elle allait tomber malade si elle restait sous la pluie. Bon, il s'en fichait un peu qu'elle tombe malade, il ne la connaissait même pas, mais Aiden voulait juste faire quelque chose d'autre que de se prendre la tête sur l'apprentissage du subjonctif. Cette pauvre hère ferait l'affaire. Il enfila donc ses chaussures et un pull avant de sortir de sa chambre, puis du bâtiment qui regroupait toutes les chambres des garçons.

Dehors, il ne pleuvait pas tant que ça, enfin il pleuvait pas à sceau non plus, il pleuvait normalement quoi, et cette pluie ne le dérangeait pas tant que ça (même si il aurait adoré pouvoir s'abriter sous ses propres ailes, imperméables, elles, si leurs articulations le lui avaient permit). Quelle idée aussi de faire tomber de l'eau du ciel aussi, mais passons. Il n'avait pas d'affaires qui comportaient une capuche, non plus, il trouvait ça moche, il ferrait donc avec les cheveux mouillés, tout comme son pull bleu ainsi que son jean. Lorsqu'il sorti, il eut, comme d'habitude, froid dans le dos. Aucune figure de style, métaphore, etc, simplement qu'il avait toujours des trous dans le dos de ses vêtements, histoire de laisser passer ses membres supplémentaires.

La fille, donc, était dans le potager, les pieds dans la boue, sa robe beige-rosé qui allait finir trempée et les cheveux collés sur le visage par la pluie. C'était pas beau à voir. En plus elle semblait être fascinée par une des plantes qui avait été planté devant elle. Elle était tellement immobile que c'était à se demander si elle aussi faisait parti du potager. Aiden arriva donc à son niveau, marchant vite pour espérer rester le moins longtemps possible sous la pluie.

« Il pleut, si jamais t'aurais pas remarqué. Tu ferrais peut-être mieux de pas traîner dehors habillé comme ça. »

C'est vrai que c'était pas une tenue pour faire du jardinage, de une, et sous la pluie, de deux.
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Ninon Lenoir
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeDim 14 Déc - 18:59

_ Il pleut, si jamais t'aurais pas remarqué. Tu ferais peut-être mieux de pas traîner dehors habillée comme ça.

Doux Jésus, les fraises avaient parlé ! Alors pour pousser il n’y avait personne, mais pour causer, là, il y avait du monde ! Mais moules ta gaufre la fraise ! Moules ta gaufre et pousse à la place de dire des bêtises ! Bien sûr qu’il pleuvait, parce que la pluie ça mouillait et ça donnait la chair de poule ! Et le rhume… Et ça faisait boucler les cheveux… Mais ça les rendait doux aussi après… De toute façon,  c’était pas ça qui allait t’empêcher de finir dans une tarte ! Oui, oui, bien sûr, le destin était cruel, il n’y avait pas à dire, mais il fallait bien terminer d’une manière ou d’une autre, et finir avec tes copines sur un lit de pâte sablée et un napperon de dentelle en papier n’était pas une si mauvaise fin en soi ! On te mettrait du sucre glace sur la tronche pour te faire briller, enfin c’est ce que le chef à la télévision fait en tripotant les petites fraises dans ton genre, comme si ce n’était pas des fraises… Mais Jésus Marie Joseph, c’était des fraises ! Simplement des saletés de fraises qui n’avaient jamais appris à pousser ! Et en plus, c’était d’un cliché. Les fraises, c’était typiquement un fruit de fille, c’était rose et sucré, ça ressemblait à des cœurs. Un fichu fruit de Nana, de Ninon, de Neuneue…
D’ailleurs elle fronça imperceptiblement les sourcils. Les fraises, ça ne parlait pas… En y repensant, Pupuce aussi avait arrêté de parler, mais en même temps son caractère de cochon pouvait largement rivaliser avec celui d’un ex-nazi dépressif, sans compter qu’elle était d’un narcissisme absolument effroyable : « Nettoies mes feuilles, il y a de la poussière dessus et ça les empêche de briller», « Il y a une tache sur mon pétale blanc », « J’ai une feuille morte, est-ce que je suis vieille ? » , « Tu me trouve belle ? » … Mais bref, la saleté de plante était muette comme une taupe… Quand on y réfléchissait, c’était reposant en fait d’arrêter de l’entendre geindre pour un oui ou pour un non…
Alors si Pupuce était coite, elle ne voyait pas comment les fraises qui n’avaient pas encore poussé pouvaient déjà parler.
Et si… Et si ce n’était pas les fraises qui avaient parlé ? Mais qui ? Un intrus ? Impossible, il n’y avait jamais eu qu’elle ou bien Kamen dans le potager. Oh c’te hontasse quand même, s’être faite surprendre à pleurer sur des fraises, les deux pieds dans la gadoue. Allez Ninon, on reste digne, on reste digne et on se retourne di-gne-ment. Elle s’essuya rapidement les yeux, même si c’était inutile à cause de la pluie, avant de faire volteface vers la personne qui venait de lui parler pour lui répondre, légèrement exaspérée.

_ J’attends que les fraises poussent, ça se voit pas ? Mais forcément, si on est trop à les regarder, elles ne pousseront jamais parce qu’elles ont le trac de sortir !

Mais si elles ne sortent pas, je ne pourrai pas faire ma tarde ! Et si je ne fais pas de tarte, je vais devoir refaire les cookies, mais il y en a encore plein la cuisine ! Pourquoi je ne peux pas faire de tarte ? C’est ça la fatalité dont Aislinn parlait ?

Elle soupira et leva les yeux au ciel, l’air à moitié en colère.
Han, Ninon tu me fatigue, tais-toi, tais-toi, tais-toi ! *
Pourquoi personne ne me dit jamais de me taire ? Pourquoi tu me le dis pas toi ? Tout le monde me parle comme si j’avais 5 ans et que je ne comprenais rien, mais j’ai pas 5 ans ! Il n’y a que Jade qui me dise la vérité et qui arrive à me dire « tais-toi Ninon, tu parles trop espèce de courtisane ! », et elle a raison, je parle trop, je parle trop !
Mais dis-le toi aussi à la place de rester planter là à me regarder comme si tu comprenais rien…

Elle soupira à nouveau en prenant un air désolé et au bord des larmes cette fois ci.
Pardon, je suis désolé, je parle encore trop et je… je sais plus trop ce que je dis… Excuses-moi, je ne voulais pas être désagréable, j’en ai pas fait exprès !
D’ailleurs t’es au courant, mais tu as des plumes dans le dos, c’est quoi ? C’est des vrais ?

Han, mais bien sûr que c’est vrai Ninon, les gens se collent pas des plumes dans le dos juste pour le plaisir espèce de nouille …*
Donc c’est des ailes ou c’est autre chose ? Tu peux voler ? Tu les laves avec du shampoing ?… J’aimerais bien voler moi, mais mon pouvoir ne me le permet pas, à la place je suis coincée dans la boue… Mais toi, tu as des ailes ! Ça tient chaud ? Tu pourrais être une chouette ou un poussin ! … Un poussin, ça se dit « chick », tu serais « The Amazing Chick », sauf que « chick » ça veut aussi dire « nana »… Tant pis, tu seras une chouette à la place, parce que les chouettes, c’est chouettes !  … La Chouette c’est déjà pris… C’est la Chouette ou le Hiboux ? …
Hey, je pense à un truc, tu aimes les cookies ? J’en ai plein dans la cuisine, tu peux en prendre si tu veux … S’il te plaît… Les gens n’en veulent plus, ils sont malades, Il faudrait que je change la recette, mais je voulais faire de la tarte pour changer.

Elle prit une grande inspiration en fermant les yeux et son débit de voix redescendit d’un seul coup, se faisant presque inaudible.
Dis-moi de me taire sérieusement … J’ai froid… J’en ai marre des fraises… On rentre.


*En Français
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Aiden Ford
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeMer 24 Déc - 13:02

Après quelques secondes d'apparente hésitation pendant lesquelles la jeune fille ne bougea pas d'un pouce, elle se retourna d'un coup, si bien qu'Aiden en sursauta presque.

« J’attends que les fraises poussent, ça se voit pas ? Mais forcément, si on est trop à les regarder, elles ne pousseront jamais parce qu’elles ont le trac de sortir ! »

Quoi ? Mais de quoi elle parle ? Déjà ça pousse pas pendant cette saison, et elles s'en fichent, les fraises, qu'on les regarde ou pas. Aiden ne comprenait absolument rien au délire de la jeune fille, et sur le coup préféra ne pas y réfléchir, de peur de s'y perdre et de la rejoindre.

« Mais si elles ne sortent pas, je ne pourrai pas faire ma tarde ! Et si je ne fais pas de tarte, je vais devoir refaire les cookies, mais il y en a encore plein la cuisine ! Pourquoi je ne peux pas faire de tarte ? C’est ça la fatalité dont Aislinn parlait ? »

A quoi elle pense au juste ? Qu'en attendant ici, sous la pluie, les fraises pousseront d'un seul coup ? Elle est bête où ça se passe comment ? Ou alors elle en a trop pris, vraiment. Et peu importe ce qu'elle avait prit, ça faisait plutôt bel effet, il faudra penser à lui demander son fournisseur, parce qu'il faut du bon boulot. C'est peut-être la Aislinn en question. En tout cas, la fille commençait à s'énerver, peut-être parce qu'Aiden ne rentrait pas dans son délire, et n'en avait pas tellement envie vu les élucubrations de la cultivatrice en herbe. Même qu'elle s'énerva en français. Exotique. Il avait reconnu le français, et ne l'avait pas confondu avec l'italien (oui oui, ça lui arrivait souvent) puisqu'il prenait des cours de français depuis son arrivée à l'Institut, il y a déjà cinq jours. Mais du coup, il ne compris pas un traître mot de ce qu'elle baragouina, mais à l'intonation il comprit qu'elle n'était pas de bonne humeur.

« Pourquoi personne ne me dit jamais de me taire ? Pourquoi tu me le dis pas toi ? Tout le monde me parle comme si j’avais 5 ans et que je ne comprenais rien, mais j’ai pas 5 ans ! Il n’y a que Jade qui me dise la vérité et qui arrive à me dire « tais-toi Ninon, tu parles trop espèce de courtisane ! », et elle a raison, je parle trop, je parle trop !  »

Bah si elle lui laissait le temps de comprendre et de répondre, il lui dirait de se calmer et d'expliquer calmement, mais en plus, Aiden et la compréhension faisaient deux. Mais oui, en effet, Ninon parlait trop. C'était drôle comme nom, Ninon. Ça sonnait bien français, rien d'étonnant vu qu'elle s'énervait à moitié en français. Elle devait donc être française. Pourtant Aiden ne l'avait jamais vu au cours de français qu'il avait prit jusque là.

« Pardon, je suis désolé, je parle encore trop et je… je sais plus trop ce que je dis… Excuses-moi, je ne voulais pas être désagréable, j’en ai pas fait exprès ! »

Elle sembla s'attrister d'un coup, comme si elle réalisait que la colère dont elle faisait preuve depuis le début de ce «dialogue» s'adressait manifestement à la mauvaise personne. Se calmant enfin, elle offrit un moment de répit à Aiden dont le cerveau se débloqua enfin pour le laisser réfléchir. C'est donc à ce moment précis qu'il la reconnut, enfin. Tout en se faisant agresser il n'avait pas fait le lien entre les cheveux châtains clairs, la robe même par temps de pluie, le visage de l'intéressée et la jeune femme qu'il avait croisé plusieurs fois, celle de Bleeker Street. Dés que la connexion se fit dans son cerveau, il comprit pourquoi elle délirait tant, et s'en voulut un peu de l'avoir considéré comme une junkie. Contrairement à ce qu'aurait imaginé Aiden, elle ne passait pas ses journées à se lamenter, dans le noir, seule dans sa chambre, mais cela n'expliquait pas son obsession pour les fraises, et les cookies pour autant.

« D’ailleurs t’es au courant, mais tu as des plumes dans le dos, c’est quoi ? C’est des vrais ? »

Tiens, elle changeait de sujet, et plutôt brutalement d'ailleurs. En général, les gens ne mettaient pas longtemps avant de remarquer la bizarrerie d'Aiden, ce qui faisait qu'a chaque nouvelle rencontre, il avait le droit à la même conversation, presque au mot près, avec ses nouvelles connaissances. Mais pour le coup, cette Ninon sauage devait détenir le record du plus de temps mit pour remarquer la présence des membres mutant. Mais pour répondre à sa question, oui, malheureusement c'étaient des vraies. De toute façon elle ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit puisqu'elle s'énerva de nouveau en français. C'était à la fois inquiétant et rassurant de la voir parler dans une autre langue: vu qu'elle ne parlait pas anglais, cela signifiait qu'elle ne s'adressait pas à Aiden, donc que ce n'était pas sur lui qu'elle s'énervait, ce qui était la partie rassurante. Par contre, il ne comprenait rien de ce qu'elle disait, peut-être qu'elle l'insultait quand même, et ça c'était pas cool.

« Donc c’est des ailes ou c’est autre chose ? Tu peux voler ? Tu les laves avec du shampoing ?… J’aimerais bien voler moi, mais mon pouvoir ne me le permet pas, à la place je suis coincée dans la boue… Mais toi, tu as des ailes ! Ça tient chaud ? Tu pourrais être une chouette ou un poussin ! … Un poussin, ça se dit « chick », tu serais « The Amazing Chick », sauf que « chick » ça veut aussi dire « nana »… Tant pis, tu seras une chouette à la place, parce que les chouettes, c’est chouettes !  … La Chouette c’est déjà pris… C’est la Chouette ou le Hiboux ? … »

Et voilà qu'elle divaguait encore... Au moins elle ne s'énervait plus, c'était déjà ça. Tant qu'elle restait calme, elle pourrait appeler Aiden «Chouette» tant qu'elle voudrait. N’empêche qu'elle posait plein de questions idiotes, la Ninon sauvage: bien-sur que c'étaient des ailes, qu'est-ce que ça pourrait être sinon ? Et manquerait plus qu'il ne puisse pas voler tiens, déjà qu'il n'a pas une super autonomie de vol... Et non, il ne les lave pas avec du shampoing, c'est une torture à rincer, et il n'est pas assez souple pour pouvoir passer partout. Ça ne se salit presque pas les plumes, de toute façon, c'est imperméable.

« Hey, je pense à un truc, tu aimes les cookies ? J’en ai plein dans la cuisine, tu peux en prendre si tu veux … S’il te plaît… Les gens n’en veulent plus, ils sont malades, Il faudrait que je change la recette, mais je voulais faire de la tarte pour changer. »

Est-ce qu'elle savait au moins qu'elle s'adressait peut-être à celui qui mangeait le plus de ses cookies ? Il adorait le chocolat, et peu importe ce qu'il mangeait, il ne grossissait jamais. Du coup, pour lui les cookies c'était tout bénef. Il en mangeait encore il y a même pas dix minutes, en plus. Il aurait du en garder quelques miettes au coin de la bouche, pour qu'elle s'en rende compte elle-même, ça lui aurait peut-être fait plaisir. Par contre, l'idée de la tarte aux fraises l'arrangeait un peu moins. Si elle en faisait, déjà il y en aurait moins qu'il y a de cookies, vu la vitesse à laquelle poussent les fraises dans ce potager, et les gens se jetteraient dessus, contrairement aux cookies. Ce qui fait qu'il ne resterait que des miettes pour Aiden.
Alors que l'agressé s'attendait à recevoir un autre rafale de questions ou de réflexions idiotes, ce ne fut pas le cas, puisque la Ninon sauvage prit une grande inspiration, les yeux fermés, avant de demander à ce qu'Aiden lui dise de se taire et la ramène à l'intérieur. Pour ce qui en est de la première demande, le jeune homme avait beau n'être que peu éduqué, il savait qu'on ne disait pas «Ta gueule» à quelqu'un qui pète un plomb de la sorte. Ça l'aurait peut-être énervé, ou elle aurait fondu en larmes, qui sait. Mais la deuxième demande était réalisable, elle.

« Allez, viens. Et tant pis pour les fraises »

Tout en parlant, il posa ses mains sur ses épaules pour la guider vers la porte par laquelle il était venu avant de se mettre en marche, sortant Ninon de la boue et l'entraînant avec lui. Aiden ne comprenait toujours pas pourquoi elle était tant obsédée avec ses fraises. Franchement, quelle idée de risquer de tomber malade juste pour des fruits qui se trouvent facilement en magasin. En plus elle avait froid. Tant pis pour elle, d'un côté, il fait toujours froid ici, surtout en automne, alors c'est tout sauf la saison de mettre des robes. Mais il ne pouvait pas la laisser se les geler de la sorte, surtout qu'il avait les moyens de la réchauffer. En plus elle semblait bien aimer les plumes d'Aiden, donc cela ne la dérangerait certainement pas de se trouver au milieu de celles-ci. Voilà pourquoi il déploya une aile, celle qui était du côté de Ninon, pour l'enrouler autour de cette dernière aussi bien que son articulation le lui permit.

Il ne savait pas pourquoi il faisait tout ça, si elle lui demandait il répondrait que c'était pour qu'elle ne tombe pas malade, mais ce n'était pas son genre d'être si compatissant d'habitude. Il s'était rendu compte du triste état dans lequel se retrouvait Ninon et avait ressenti le besoin de s'occuper d'elle, au moins sur le chemin jusqu'à la porte.
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeSam 27 Déc - 21:06

Même si Ninon s’était tue, son air contrarié et ses poings crispés montraient qu’elle n’en pensait pas moins et que malgré le fait que les mots se soient taris, un monologue ininterrompu continuait son chemin à l’intérieur. Elle suivait le plumeau sur pattes en fixant le sol, les lèvres résolument closes. Il avait dit « tant pis pour les fraises » et il avait raison, tant pis pour ces saletés de fruits asociaux ! Elles n’avait qu’à se montrer plus tôt parce que maintenant, Ninon se lavait les mains de leur pudeur mal placée et repartait avec cet oiseau rare sans même se retourner.
Cependant, cela ne faisait toujours pas avancer le  schmilblick ! Parce que pas de fraises était synonyme de toujours pas de tarte… Ah, ce qu’elles étaient casse pied quand même ! Les cookies allaient redevenir de rigueur, mais on ne faisait rien avec des cookies, on prenait juste des hanches avec les cookies ! Ils étaient diaboliques, voir même maléfiques ! Ils étaient la kryptonite des régimes ! … AAAAHHH JESUS MARIE JOSEPH ! C’était immonde cette sensation de marcher dans l’herbe mouillée avec la terre tellement imbibée qu’elle en devenait presque aussi molle et moelleuse qu’un matelas de plumes ! Yerk de beurk de gnnn !
Oui donc, les cookies et les régimes, non vraiment, aucun rapport… Enfin c’était stupide de se bâfrer de cookies si on était au régime de toute façon…
Han, Nini, on s’en fiche des régimes, il pleut et en plus il fait froid ! Allez, on accélère la cadence et on continue de suivre Titi qui s’activait pour les faire rentrer tous les deux au chaud à l’intérieur de l’institut. Il était prévenant quand même, quel gentleman !

_ Seigneur Dieu, je viens de réaliser que je n’avais jamais croisé un oiseau aussi gros ! Quand je vais raconter ça à Jade, elle me croira jam…

Sans prévenir, le gros oiseau en question déploya l’une de ses ailes et en couvrit Ninon.
Pour la protéger de la pluie ou pour la garder au chaud ?
Elle n’en savait rien puisque même si elle avait une cervelle de piaf par moment, elle n’était pas pour autant dans celle de ce piaf là, et de toute façon ce geste avait eu le mérite de stopper toutes ses réflexions. Pour la première fois depuis Bleecker, elle avait complètement arrêté de penser en voyant et en sentait les plumes s’enrouler autour d’elle, comme si elles avaient formé un mur doux et hermétique entre elle et le monde. Plus qu’une simple barrière physique, une sorte de nouveau refuge avait semblé s’ouvrir et même si cette trêve n’avait duré que quelques secondes, elle avait été infiniment reposante et lui avait laissé un sentiment de plénitude. Un micro parenthèse d’insouciance qu’elle avait presque à nouveau pu toucher du doigt par ce manteau duveteux et protecteur. Malheureusement, une fois les quelques secondes écoulées, ses émotions reprirent leur cours et elle écarquilla les yeux de bonheur, aussi enthousiaste que si elle avait finalement trouvé les fraises.

_ Ooooooh, que c’est beau ! C’est chouette dis donc ! Elle gloussa légèrement, forcément que c’est chouette si tu es un oiseau, chouette/oiseau … Elle soupira en levant les yeux aux ciel, Tais-toi Ninon…*, c’est pratique, ça fait aussi parapluie ! Je peux les toucher ?

Ninon n’attendit même pas la réponse à sa question et leva sa main pour poser délicatement ses doigts sur les plumes les plus proches d’elle. Il fallait croire que cette grosse mouette était particulièrement intrigante et son sourire s’élargit d’avantage.

_ Han ! C’est doux ! Ca tient chaud, dis ? Je suis certaine qu’on pourrait en faire des couettes et des oreillers. Enfin je dis ça, mais je suppose que ça doit te faire mal si on t’en arrache, et pour faire une couette, il faudrait la totalité de tes plumes, du coup non… Et sans les plumes tu ressemblerais à une pintade toute nue ! Elle soupira en grognant légèrement, je suis horrible, on vient de se rencontrer et je commence par te proposer de te plumer comme un dindon à Thanks Giving… Mais faut me comprendre, en France on la fête pas cette coutume… Et puis je m’en voudrais de te laisser le croupion à l’air !

Tout en marchant, elle reprit ses manipulations sur l’aile déployée d’Aiden, s’amusant à l’ouvrir et la fermer devant elle pour s’y cacher.

_ Jésus Marie Joseph, c’est une invention de génie, c’est juste magique! Tu les as toujours eu, dis ? Je veux dire, est-ce que tu avais des petites ailes de poussin quand tu étais petit, ou bien elles ont poussé un jour et tu t’es réveillé avec un beau matin ? Ca a fait mal quand elles ont poussé ?
Et tu as des plumes ailleurs ? Ca aurait été marrant si tu avais eu un croupion de poulet tout plumeux !
Elle arrêta son jeu avec l’aile d’Aiden pour la laisser retomber dans sa position initiale, contre elle. Oh pardon, je ne t’ai pas demandé, elles sont fragiles ? Parce qu’à force de les patrouiller, je m’en voudrais de te les abîmer… Là, je n’y touche plus.

Lorsqu’ils passèrent la porte du bâtiment, Ninon épongea comme elle le put son visage avec ses manches avant de se frotter vigoureusement les bras.

_Bbrrrr, ‘fait frisquet hein ? En plus je suis trempée, c’est malin ça ! En même temps ce n’était pas malin d’aller dehors… Dis, t’as entendu ? J’ai dit que c’était pas malin d’aller dehors quand il pleuvait, parce que tu le sais peut-être pas, mais j’ai pas de plumes moi, du coup l’eau reste et mouille… Enfin tu as de la chance qu’il y avait de l’herbe pour éponger la gadoue sinon ça aurait pu devenir franchement sale !
Au fait, je m’appelle Ninon, je ne me rappelle plus si je te l’ai déjà dit… Normalement, je ne radote pas, mais si ça arrive prévient moi… Et toi, c’est quoi ton p’tit nom Birdy ?


*En français
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeJeu 1 Jan - 0:00

Oooh, mais en voilà un moulin à paroles ! Est-ce que c'était au moins possible de parler autant ? Et comment elle faisait pour toujours trouver des choses à dire ? Enfin c'était pas compliqué en fait, plus elle parlait moins elle disait des choses intéressantes; la moitié de ses remarques semblait complètement idiotes, même pour Aiden. Bien-sur qu'on pourrait faire un oreiller en plumes avec ce qu'il a sur le dos, des plumes c'est des plumes non ? Mais elle marquait un point sur la douleur de l'arrachage de plume. Au moins, elle avait l'avantage de ne pas poser exactement les mêmes questions qu'on lui posait habituellement quand on voyait ses ailes

En tout cas, Aiden ne pouvait pas s'empêcher de sourire aux remarques de la jeune femme qu'il gardait littéralement sous son aile. Elles avaient beau être idiotes pour la plupart, il les trouvait drôles sans vraiment savoir pourquoi. Elles arrivaient en flot continu et toutes relevaient d'une sorte de naïveté puérile, celle d'un enfant qui découvre quelque chose pour la première fois. C'était plutôt déconcertant quand on savait ce que la jeune femme avait enduré quelques semaines plus tôt de voir qu'elle s'émerveillait de si peu, qu'il suffisait d'un membre mutant recouvert de plumes pour la sortir de sa torpeur post-traumatique. C'était peut-être pour ça qu'elle en faisait des montagnes des ailes d'Aiden, pour ne pas avoir à repenser à tous ces souvenirs de l'attentat. Peut-être qu'elle avait fait la même chose avec les fraises juste avant qu'il n'arrive. Si c'était tout ce qu'il fallait pour que Ninon aille mieux, Aiden la laisserait trifouiller ses ailes autant qu'elle le désirerait.C'était pas à son habitude d'être aussi bienveillant, mais malgré les apparences, Ninon semblait tout de même en avoir besoin et elle était particulièrement touchante quand elle s'émerveillait d'un rien comme elle le faisait avec les excroissances plumeuses du jeune homme.

Enfin ils étaient à l'intérieur ! Ninon, complètement trempée, s'essuya donc le visage de sa manche, elle aussi trempée, tandis qu'Aiden se secouait les cheveux pour en chasser au moins quelques gouttes d'eau tandis que dans son dos s'agitaient ses deux ailes pour elles aussi se sécher. Il commençait tout juste à être trempé lui aussi. Mais sinon, Aiden n'avait pas si froid que ça, contrairement à ce qu'affirmait Ninon, sauf à un endroit : dans son dos, là où il avait un large trou dans son pull et sa chemise, là où les gouttes de pluie tombaient directement, comme si elles faisaient exprès de tomber à cet endroit pour bien l'énerver. Mais il avait l'habitude de toute façon, cela ne le dérangeait plus tellement.

« Moi c'est Aiden. Mais t'inquiètes pas, tu radotes pas encore, je te le dirais quand tu commenceras à tourner en rond. » dit-il en souriant.

C'est vrai ça,  depuis qu'il l'avait interrompu dans ses réflexions potagères, elle n'avait jamais pas arrêté de parler une seconde, sauf quand Aiden l'entoura de son aile pour la garder au chaud, et pas une fois elle n'avait répété la même ânerie. C'était peut-être ça son pouvoir, sa mutation. C'était plutôt pratique, plus que les ailes d'Aiden en tout cas, quoi qu'en dise Ninon. Au moins avec son pouvoir, elle pouvait dormir sur le dos, elle, entre autre. C'était plus handicapant qu'il n'y paraissait, d'être forcé à dormir sur le côté ou sur le ventre, puisque soit il finissait par avoir des fourmis dans un de ses bras à force d'être appuyé dessus, soit il finissait par avoir mal dans la nuque parce qu'il dormais sur le ventre. Quoiqu'il fasse, il dormait mal de toute façon.

Par contre, Aiden semblait avoir un nouveau surnom. Il ne l'avait entendu qu'une fois et le détestait déjà. «Birdy». Quelle idée. Ok il avait des ailes, mais c'était pas un oiseau pour autant. En plus Birdy c'était déjà prit, par une chanteuse anglais nulle. Enfin Aiden n'aimait pas du tout sa musique, alors se faire appeler par son nom a elle, c'était vraiment pas cool. En plus c'était qui cette Ninon pour se moquer de lui de la sorte ? Elle manquait franchement pas d'air pour lui attribuer un surnom aussi ridicule alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer, et que c'était tout de même lui qui l'avait sauvé des griffes de la vilaine averse-donneuse-de-rhume ! C'est comme ça qu'on remercie son sauveur ?!
Mais même s'il détestait qu'on l'affuble de surnoms du genre sans préavis, Aiden garda son calme. Il n'allait pas s'énerver contre la petite Ninon, elle semblait tout sauf méchante, elle ne cherchait certainement pas à le vexer en l'appelant comme la chanteuse nulle.

« Et tu vas faire quoi du coup, vu que tu te retrouves privée de fraises ? »
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeDim 4 Jan - 0:11

Ninon avait arrêté tout mouvement pour regarder Aiden avec émerveillement lorsqu’il secoua ses ailes pour les sécher. Il lui faisait penser à un petit oiseau, comme une sorte de moineau, qui venait de prendre son bain et dont les plumes étaient ébouriffées par l’eau et les gesticulations. Elle aimait aussi le froufrou qu’elles faisaient en remuant et en glissant les unes contre les autres, ainsi que les petites gouttelettes scintillantes qui s’envolaient dans tous les sens autour du jeune homme.  
Elle nota aussi qu’il avait discrètement tiqué au sobriquet de « Birdy ». Pour la française, donner des surnoms avait toujours été comme une seconde nature et pire encore, avec le temps, c’était devenu un tic incontrôlable. Du lapin au chaton, en passant par la meringue et la brioche, tout était prétexte à trouver quelque chose de nouveau et d’unique, et surtout, qui correspondait au futur propriétaire de la dénomination, car pour ceux qui en doutaient, elles étaient uniques et sur-mesure. La raison ? Aucune, c’était comme ça et s’il y en avait une, il faudrait surement un psychologue assez courageux pour essayer de la trouver. Tout en était-il que ces petits noms d’oiseaux étaient on ne pouvait plus bienveillants et ne signifiaient qu’une seule chose, que Ninon était affectueuse, un peu trop même…

_ Moi c'est Aiden. Mais t'inquiètes pas, tu radotes pas encore, je te le dirai quand tu commenceras à tourner en rond.

Ninon acquiesça d’un signe de la tête et d’un sourire. Qu’on lui dise qu’elle ne tournait pas encore en rond était une bonne nouvelle, parce qu’à force de chercher à toujours s’occuper et à toujours parler pour s’éviter de penser, il allait arriver un moment où les sujets allaient inévitablement revenir. Beaucoup la pensaient légèrement tapée, mais si elle en arrivait à ce point, plus personne ne pourrait lui trouver des excuses… Il lui ne lui faudrait alors plus un institut pour jeunes surdoués, mais un asile pour jeunes tarés… Dieu que la vie était violente.

_ Et tu vas faire quoi du coup, vu que tu te retrouves privée de fraises ?

Ah oui, les fraises… Avec toute cette aventure, elle avait presque réussi à la oublier ces bécasses… Son sourire se fana et elle haussa les épaules d’un air triste.

_ Bhin, je sais pas… Je voulais juste faire une tarte aux fraises tu sais, mais les fraises ont préféré rester dans le jardin, donc je ne peux pas faire la tarte à cause d’elles. J’aurais bien continué à faire des cookies, mais je crois que j’en ai assez après deux semaines, les gens n’en veulent plus, ils sont malades.
Mais si je cuisine, à la base, c’est pour essayer d’être utile et de leur faire plaisir, mais… mais si je les écœure, ce n’est pas ce que je voulais et c’est raté !
Alors je voulais changer et faire de la tarte aux fraises mais… mais je n’ai pas les fraises et c’est complètement stupide d’essayer de faire une tarte aux fraises au milieu du mois d’octobre, parce que rien ne pousse en octobre !
Et puis il fait froid et je suis trempée, j’ai l’impression d’être passée dans le tambour d’une machine à laver. En plus, mes cheveux vont friser et je vais ressembler à un mouton quand ils vont sécher…
Et…et…et …


Elle s’arrêta de parler en se figeant et les larmes lui montèrent aux yeux. Le problème quand on essayait de penser à tout au même moment pour s’empêcher de se rappeler ce qui importait vraiment, c’était que cela fatiguait incroyablement et au bout d’un moment, tout s’arrêtait. Les pensées devenaient indissociables les unes des autres avant de disparaître si vite qu’il était impossible d’en attraper une au passage pour la garder. Il ne restait plus rien à part la tristesse latente qui se cachait derrière toute cette avalanche de mots, de niaiseries et d’imbécilités.
Ninon baissa la tête pour essuyer des larmes en les effaçant du bout de ses doigts avant de frotter ses mains contre sa robe. Le sourire et l’émerveillement avaient disparu pour laisser place à un regard humide et mélancolique, à l’instar de sa voix qui s’était brisée et dont le débit plus lent était devenu presque inaudible.

_ Pardon, je parle encore. J’arrête pas, j’arrête pas… et ça ne veut plus rien dire…  Mais c’est parce que… c’est pas important, on s’en fiche.
Il faut aussi avouer que tu n’as pas l’air très loquace non plus et… Je suis bête, c’est à cause de moi, si j’arrêtais de parler aussi. Ce n’était pas une blague toute à l’heure tu sais, tu as le droit de me dire de me taire… Je ne sais jamais quand m’arrêter.
… Il y a un gâteau que tu aimes ? J’arriverais peut-être à le faire et… Enfin peut-être que tu n’aimes pas le sucre et dans ce cas-là, je ne serai pas très utile…
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeDim 11 Jan - 13:53

En plein milieu d'un de ses autres interminables discours, Ninon s'arrêta. A la place de continuer de parler, elle baissa la tête, essuya une larme d'un doigt qu'elle essuya sur sa robe qui était plus humide que son doigt. Voilà donc ce qu'il se passait lorsqu'elle arrêtait de réfléchir à tout et n'importe quoi: elle pleurait. Ça devait pas être pratique tous les jours.

« Bah moi j'aime bien tes cookies, je m'apprêtais justement à aller en chercher dans la cuisine quand je t'ai vu dans le potager comme une malheureuse. »

Il devait bien être le seul de l'Institut à toujours les dévorer. Et tant mieux, ça lui en faisait plus. Elle aurait qu'a aller en refaire, tiens, comme ça elle s'occuperait et Aiden aurait plus de cookies, tout le monde serait content. Bien-sur qu'Aiden irait l'aider, il allait pas la guider jusqu'à la cuisine et la regarder faire, ou l'abandonner devant ses saladiers de pâte à cookie. Et pourquoi pas changer de saveur, d'ailleurs ? Comme ça, peut-être que les autres recommenceront à en manger, ça lui fera plaisir, à Ninon.

« Si les gens en ont marre du chocolat on a qu'a aller faire des cookies à autre chose, genre au... Il s'arrêta un instant pour réfléchir à un truc à mettre dans des cookies, bien qu'un peu bêtement il pensa au fraises mais sachant pertinemment que ce n'était pas le moment et que de toute façon on ne pouvait pas mettre de fraises dans des cookies, il tût cette proposition. Ou nature au pire, c'est bon aussi nature... Qu'est-s't'en pense ? »

C'était toujours bon, les cookies de toute façon, même crus. Combien de fois ça lui était arrivé de préparer des cookies chez un ami (lui-même en étant dépourvu lorsqu'il habitait à Mutant Town), d'en goûter la pâte avant même de les enfourner et finalement de tout manger non cuit. C'était super bon. Mais cette fois, ils devront les faire jusqu'au bout, et pas se gaver de pâte à cookies. Au final la seule chose qui comptait était de la distraire, qu'elle arrête de pleurer. Aiden ne savais jamais comment s'y prendre face à quelqu'un qui pleure, que ce soit une fille ou un garçon qu'il connaisse ou non. Du coup, il avait peut-être un moyen de faire arrêter de pleurer la jeune femme, histoire de ne pas avoir à essayer de la réconforter pour de vrai, donc il saisissait cette chance. Les cookies pourraient certainement la distraire assez longtemps pour qu'Aiden puisse trouver quelqu'un à qui la refiler pour pas qu'il ait à la gérer seul, puisqu'à chaque fois qu'il devait réconforter quelqu'un il ne savait pas quoi faire, ou quoi dire, et finissait par regarder les gens pleurer sans rien faire pour les arrêter, ce qu'il trouvait très désagréable pour lui, et peut-être aussi pour les autres. Du coup peut-être que les cookies les occuperaient assez longtemps pour qu'au mieux elle arrête de pleurer pour aujourd'hui, ou qu'au pire il trouve quelqu'un d'autre pour s'occuper d'une Ninon atteinte d'une crise de larmes inopinée.

« Enfin peut-être que t'aimerais te changer avant, non ? Tu risques de choper un truc si tu restes toute trempée comme ça, manquerait plus que ça... »

En plus, si elle attrapait une saloperie, genre la grippe, et qu'elle décidait de faire à manger juste après, elle pourrait contaminer l'Institut tout entier. Dans le genre attentat à l'arme chimique, on manque d'imagination, il suffirait d'éternuer dans de la pâte à cookies pour augmenter le nombre de victimes. Ou alors elle pourrait se réchauffer avec les plaques chauffantes, comme le faisait Aiden à Mutant Town. Ça faisait ses preuves, permettant de chauffer la pièce en plus de sa nourriture, et les trucs qui permettaient de faire d'une pierre deux coups le rendaient toujours très fier de lui, même si en réalité, il se les gelait toujours pendant l'Hiver à Mutant Town. N'empêche que c'était un peu la même chose avec les cookies : il allait s’approvisionner en gâteaux tout en faisant sécher ses larmes à Ninon.
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MessageSujet: Re: Cervelles d'oiseaux [Aiden]   Cervelles d'oiseaux [Aiden] Icon_minitimeLun 19 Jan - 11:06

_ Bah moi j'aime bien tes cookies, je m'apprêtais justement à aller en chercher dans la cuisine quand je t'ai vu dans le potager comme une malheureuse.

Les larmes de Ninon s'arrêtèrent et elle releva la tête pour regarder Aiden avec surprise, une pointe d'espoir brillant dans ses yeux encore humides.
Se pouvait-il qu'elle eut son premier adepte officiel ? C'était plutôt intéressant et il pourrait très vite monter en grade pour devenir son goûteur attitré, puisqu'elle-même ne touchait pas aux gâteaux. Avec cette nouvelle main d’œuvre, elle aurait le loisir d'expérimenter ce que bon lui semblait et d'explorer des chemin culinaires encore inconnus !
Alors bien sur, cette haute distinction pouvait sembler dangereuse, mais qu'était la vie sans un peu de risque ?! Sans compter qu'avec la crise économique, il fallait apprendre à être un peu moins regardant sur les postes proposés, et puis tout ce méritait ! Des cookies contre une confiance aveugle sur le fait que tout ce qu'elle préparait était comestible. (comestible oui, mangeable, ça, c'était au goûteur d'en faire les frais.)

_ Oh, c'est vrai que tu les aimes ? J'aurais su j'aurais... j'aurais dû en faire plus, mais je ne pensais pas qu'ils pourraient arriver à manquer. Tu sais, je les ai semé un peu partout dans l'institut au cas où les gens seraient à la recherche d'un cookie, comme ça, ils auraient la surprise d'en trouver un directement à portée de main !
Mais d'un autre côté, je trouverais ça un peu louche de trouver un cookies directement à portée de main, pile au moment ou j'en ai envie d'un. C'est le genre de coïncidence qui n'existe pas et ça ressemble au mode opératoire d'un violeur...
Mais je ne suis pas une violeuse ! On ne viole pas les gens avec du chocolat, déjà parce que ça serait  du gâchis et puis parce que je te l'ai dit, les gens, le chocolat, ils n'en veulent plus !
Elle émit un petit reniflement boudeur en fronçant imperceptiblement les sourcils, Et je ne suis pas malheureuse... Je n'ai juste pas de fraises, c'est différent.

Si les gens en ont marre du chocolat on a qu'à aller faire des cookies à autre chose, genre au...
Ou nature au pire, c'est bon aussi nature... Qu'est-c't'en pense ?


_ Nature ? Mais c'est d'un triste nature ! Et puis des cookies natures, c'est juste que du beurre et du sucre... Oh non alors, je ne peux pas cuisiner quelque chose d'aussi triste ! Et puis je suis fatiguée des cookies, on pourrait changer de gâteau aussi ! Dis, tu aimes les muffins ? Parce que c'est bon aussi tu sais !
Chuuuut, attends avant de râler, j'ai plein d'arguments. C'est moelleux et fluffy ! Ça ne te fait pas rêver ?
… Bon... Heum... Oh je sais ! On peut leur mettre des petites caissettes avec des dessins, c'est mignon non ? En plus, peut-être qu'on en trouvera avec des cœurs ou des étoiles, franchement, ça vaut tout l'or du monde, tu ne penses pas ?
… Alors... heum... Oh mais bien sur ! On peut les faire à plein de parfums différents, donc tu auras des muffins au chocolat si tu veux, mais les gens eux, ils auront des noisettes et des fruits rouges.
Ma parole, t'es comme moi toi, le chocolat c'est la vie ! Je savais bien qu'on arriverait à faire affaire !
Par contre, on pourra en faire moins que des cookies... Ca veut dire que les gens devront se battre, ce qui ne leur ferait pas de mal entre nous, parce qu'à force d'avaler des cookies sans compter les calories, l'institut risque de devoir faire élargir toutes ses portes...


_ Enfin peut-être que t'aimerais te changer avant, non ? Tu risques de choper un truc si tu restes toute trempée comme ça, manquerait plus que ça...

_ Jésus Marie Joseph, il faudra m'expliquer pourquoi les gens passent leur temps à me demander d'enlever mes vêtements... Non mais c'est vrai quoi, t'es la seconde personne à me faire le coup, enfin troisième si je compte Jade, mais Jade ne m'avait demandé de me déshabiller que pour jouer à l'infirmière. D'ailleurs, je ne sais pas si tu t'es déjà fait piquer sur la fesse, mais ça fait affreusement mal !
Enfin en tout cas tu ne perds pas le nord et le coup du « Oh, tes vêtements sont tous mouillés... », on ne me l'avait encore jamais fait !
Mais premièrement tu n'es pas rousse et secondement on est pas encore assez intimes pour que je te montre mes dentelles. Ca ne se fait pas voyons !
Oh allez, ne tires pas cette tête là, ce n'est pas dramatique tu sais, et puis on va faire mieux que jouer au docteur, on va faire des muffins !
Alors en route mon p'tit Poussin (♥), la cuisine c'est par là !


Son sourire et sa bonne humeur étant revenus rien qu'à l'idée de cuisiner avec quelqu'un, Ninon entreprit d'ouvrir la marche d'un pas léger pour les guider à destination.

_ D'ailleurs, tu es là depuis longtemps ? Parce que c'est la première fois que je te vois. Des ailes comme les tiennes j'aurais forcément dû les remarquer... mais faut dire que je suis plutôt tête en l'air  aussi. En tout cas elles sont très jolies, et très douces.
Et tu venais d'où avant d'arriver ici ? Tu as du faire une sacré bêtise pour te faire virer du paradis !
Moi je viens de Bordeaux, c'est en France, mais les gens d'ici ne connaissent pas, à part pour le vin, du coup j'ai l'impression d'être un grappe de raisin...
Ah, la cuisine, on y est ! Remonte tes manches et respire un grand coup, dans une heure les couloirs de l'institut sentiront tellement bon que tous ses habitants rappliqueront, l’œil torve et la bave aux lèvres, pour nous rejouer The Walking Dead !


Ninon sourit à Aiden avec un clin d'oeil avant de s'engouffrer dans la pièce en déboutonnant ses manches pour les remontrer sur ses avant-bras.
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