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 Le Bosquet Des Souvenirs

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Morgan Clayton
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Morgan Clayton


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MessageSujet: Le Bosquet Des Souvenirs   Le Bosquet Des Souvenirs Icon_minitimeDim 9 Mar - 15:20

Legende Interdite




Le Bosquet Des Souvenirs 3840x211



- Banlieue de Miami, Floride, 1980 -

BLANG !!

- Hein !? Qui… qui êtes-vous !? Et surtout que faites-vous chez moi !?...... N… N’approcher surtout pas de moi ! J’ai une arme sur moi et je n’hésiterais pas à m’en servir si vous faites le moindre pas d’travers !! Clic !

Beeeen voyons ! Est-il crois m’effrayer avec son p’tit jouer ? Ô mais bien entendue, puisqu’il ne voit pas le monstre végétal qu’il en a en face de lui qui vient d'entrer dans sa maison de luxe. Tapissé par l’ombre de cette nuit de pleine lune éclairant partiellement cette vaste pièce de bureau transpirant le luxe à plein nez. Bureau et murs en acajou massif ornés de motifs floraux, statues de femmes à la plastie délicate en marbre rosé, tableaux qui doivent tous avoir six zéros dans leurs prix, agrémenter de plantes exotiques venant apporter une touche d’excès tellement caractériel dans la nature humaine. C’est bien typique des golden boys du hellfire Club qui ont le chic de s’attirer des ennuis, dont ma cible en est l’exemple. Et moi aussi. Il doit probablement remarquer la silhouette massive de mon corps complètement trempé jusqu’aux os par la pluie diluvienne qui s’abat dans ce quartier bobos de Miami. Statique…. pour le moment. Alors que des milliers de gouttes d’eau clapotent sur le ce sol marbreur et fendent ce silence alourdissant cette atmosphère pesante qui ne fait d’accentuer le stresse du pauvre quarantenaire. Pointant son colt sur moi, tremblant comme une feuille sous l’emprise d’une bourrasque. Je décide donc de m’approcher quand même de lui d’un pas lent, au rythme du bruit visqueux produit par mes mouvements. Le mecton braque toujours son arme, sans avoir la volonté de tirer. Rien que pour le plaisir de le voir bouche bée, les yeux écarquillé et pétrifié par la panique quand le voile obscur se dissipe. Admirant ma belle gueule d’amour.

- Oh mon DIEU !! Mais vous êtes quoi au juste !!? N…. n….. N’approchez pas !! RECULER SALE MONSTRE  OU J’FAIS FEU !!

TAC, d’un réflexe vif et puissant du revers de la main j’lui fais valser l’arme au coin de la pièce. Je le saisis par le col de sa chemise, le soulève d’une main hors de son siège pour le plaquer contre le mur derrière lui. Poigne ferme et prête à lui tordre le cou s’il tente de crier pour attirer l’attention du voisinage. À part lui, personne n’est présent dans sa piaule. S’il est encore en vie, c’est bien pour lui délivrer un message. Mais j’ai également l’intention de lui tirer les vers du nez sur certaines questions hors des termes du contrat. L’information, c’est l’pouvoir comme on dit dans l’jargon des gros poissons. Il ne se doute pas du sourire malveillant sur mes lèvres, caché par la pénombre.

- À votre place j’éviterais d’crier comme une jouvencelle en détresse si vous ne voulez pas vous retrouver avec un torticolis à 180 degrés, Monsieur Acker.
- Keuf keuf ! Qu…. Que me voulez d’moi ? Je n’ai rien fait ! Keuf keuf !
- Ô vraiment ? Pourtant mon client ne semblait pas du tout vous avoir dans son cœur, notamment en m’ayant dit tous vos rocambolesques moments avec sa sœur dans votre pieux et les moments où vous pensiez pété plus haut qu’votre cul en vous prenant pour un membre du cercle intérieur auprès des autres membres du club ! Dans tous les cas, le contrat de mon client exige que je vous tue. Je n’ai rien de personnel contre vous.
- NON PITIER, ne me tuez pas ! J’VOUS EN SUPP… Mhuuuuuummm !!!!

Ma main libre vient se plaquer contre la bouche. Nooon, pas tout d’suite mon grand ! Pas tout d’suite………    

- Hep hep hep ! Je n’ai pas fini ma phrase ! Toutefois…… Comme vous êtes l’proprio d’un des trois plus grands musées privée du pays je peux vous épargner une mort brutale et faire croire à mon client de vous avoir descendue…… À condition que vous fassiez exactement ce que j’te dis. Et si j’étais toi j’éviterais de donner de fausses informations. Je suis un tantinet soit peu…. Rancunier sur les bords voit tu. Et les types qui m’font l’coup je m’assure de les voir mourir dans d’atroces souffrances. Et croyez-moi, vous n’aimerez pas voir ce que j’ai fait au dernier qui a eu l’idée stupide de tenter l’coup avec moi……. On s’comprend ?

Il hoche la tête avec toute la nervosité qui transpire sur son visage. Excellent ! Il est temps de préparer la cuisson. Je finis pas le reposer avec force sur son siège roulant en cuir bouffant avant de poser mon arrière-train peinard sur le bord de son bureau luxueux. Dos courbé jusqu’à être à son niveau pour bien scotcher mes mirettes démoniaques devant une cible immobile. Lui non plus d’ailleurs. Je n’ai pas non plus à le vouvoyer. Je n’ai jamais à vouvoyer mes proies, sauf quand l’envie de jouer la comédie se fait sentir. Plus par amusement qu’autre chose. Je lui tends une photo en face.


Le Bosquet Des Souvenirs Reliqu10


- Pour commencer, tu vas à qui tu as vendu cette relique de ton musée ?
- Quoi !? Vous vous intéressez juste à cette…….
- C’est MOI qui pose les questions ici ! À qui l’avez-vous vendue !?
- Ah…. À un collectionneur de reliques, pour une modique somme de dix millions de dollars, cash. Disant que c’était un objet d’une valeur inestimable à ses yeux. Pour un tel montant pour une babiole, je n’ai pas hésité à accepter de suite ! À vrai dire, il ne m’a pas révélé son identité, juste qu’il s’appelait N. Je n’invente rien, il a lui-même écrit son initial qu’il a stylisé sur la fiche de paiement !
- J’veux bien t’croire…. Sinon, à quoi il ressemblait exactement ?
- Eh ben…. Difficile de décrire son visage. Il portait une écharpe épaisse qui lui voilait la moitié de son visage. Les seules détailles que je peux vous dire c’est qu’il avait les yeux vairons. Habillait d’un veston…….
- Mouais c’est bon, ferme-la ! J’me fiche d’son gout vestimentaire. Tout c’qui m’importe c’est sa trogne, le reste je m’en torshe le cul. Sinon où avez-vous déniché cet objet. J’veux dire, sur qu’elle site archéologique il a était trouvé ?
- À ce que je sache, mes archéologues ont déterré cet objet dans une région reculée de la France. Dans la région d’Auvergne si j’ai bonne mémoire. À quelques kilomètres d’une ville appeler Clermont-Ferrand. Après je n’sais pas où exactement ! Ce n’est pas un détail qui m’intéressait. Ce qui m’importait c’était les bénéfices que cette expédition archéologique au fin fond d’ce pays allait apporter !

Ainsi c’était donc là-bas qu’il se cachait ! Il m’a fallu toute une flopée de contact spécialisé dans les mythes et légendes, et plaquer des cadavres supplémentaires dans l’placard pour apprendre l’existence de cet objet d’aspect banal, mais ô combien précieux à mes yeux, dans ce trou perdu chez les fromages qui pue ! Si à la base je ne prêtais pas attention aux histoires impliquant des créatures fantastiques dont je n’étais pas fan, J’ai fini par m’y fourrer le nez à force d’entendre des rumeurs au sujet des mutants ayant inspiré les récits anciens. La preuve la plus convaincante fut une boite en granite pourvue d’un dispositif de fermeture hermétique datant de l’Égypte antique. Précisément de l’Ancien Empire. Les tests poussés au carbone 14 ont prouvé leur authenticité et sur le coup, j’en suis resté sur le cul. Et je l’suis toujours, même si ça fait 5 ans que je l’ai appris ! Quoi qu’il en soit si les rumeurs sur l’objet de mes convictions s’avèrent véridiques, et je l’espère vraiment, alors le jeu en vaut largement la chandelle.
Je saisis cette pièce d’un dollar en or massif que j’éjecte dans les airs et la faire tourbillonner avec le bout de mon pouce. Il l’attrape à l’atterrissage et je réitère encore et encore pour passer l’temps. Surveillant toujours de près le saligaud de m’faire le coup du père François. Gardant encore et toujours cette voix posée, certes, mais très intimidante. Le genre de voix qui vous alerte votre instinct de conservation de ne rien faire d’autre qu’obéir sans réfléchir.

- Est-ce la première fois que vous avez croisé N ? Ou bien l’avez-vous vue à maintes reprises.
- Non ! C’était la première fois que je l’ai vue. Une fois notre affaire terminée je ne l’ai plus jamais revue depuis.
- Connaissez-vous des gens avoir déjà eu affaire à ce guignol ?
- N.. Non monsieur !
- ……..
- ……….

Silence de plomb dans la pièce. Mes yeux se plissent sur la goutte de sueur perler sur son front et me contraignent à me lever subitement.  SBAAM !!! C’blanc bec vient de sursauter par le vacarme causer par ma paume qui a frôlé de très près sa tempe avant de percuter le mur derrière lui. Tain, et je n’ai pas était discret sur ce coup ! J’en ai laissé un impact gros comme un ballon d’basket, avec des fissures de partout. Son regard vif se pose brièvement sur mon bras massif, puis sur mon matricule contrarié. Quel gros dégueulasse, il vient de s’vidanger d’ssus en plus

- Vous mentez….. pas vrai ? Hein qu’vous mentez !? Rappelez-moi ce que j’vous ai dit tout à l’heure, hum !?
- « D…. De ne pas v… vous mentir » ?
- Dans l’mile ! Est qu’as-tu fait en ce moment ?
- J… j… j’ai menti……..
- Alors POURQUOI t’as fait ça !? T’as changé d’avis finalement, tu préfères mourir c’est ça !?
- Non non monsieur ! Pas du tout ! C’est juste que…… Sniff ! Pitié, promettez-moi de n’pas leur faire du mal. Ce sont des amis qui me sont chers, je n’pourrais supporter de les perdre ! Sniff !
- Aaah c’est donc ça ? Fallait l’dire plus tôt ! Et bien en théorie ils n’auront rien puisqu’ils ne sont pas stipulés dans mon contrat comme des cibles à abattre. Je dis bien « en théorie » !! Car je n’hésiterais pas à recourir à des méthodes pas très catholiques pour qu’ils passent tous à table….. Et j’aurais tout mon temps pour les cuisiner. Je ne vous promets donc rien, ça sera en fonction de leurs réponses. Bref ! Tu m’donnes leurs noms oui ou non ? Choisie bien mais choisie vite, j’ai pas qu’ça à foutre toute la soirée moi ! Essai encore UNE fois de m’entourlouper en m’donnant de faux nom  et j’te garantis que tu retrouveras tes p’tits amis six pieds sous terre en train d’manger les pissenlits par la racine ! O’kay !?
- Okay j’ai compris ! Je vous fais confiance. Alors voilà…… Je ne connais pas le collectionneur qui m’a acheté ma pièce de musée, néanmoins je connais deux personnes m’avoir dit l’avoir fréquenté. Peu souvent, certes, mais assez pour savoir où réside N. Du moins en théorie ! Vous devriez aller voir Mathias Colson et Jessica Wingard. La première personne habite dans la SW 8th Street, non loin d’East Coral Gables. Tandis que la seconde dans la NW 54th Street, tout près de Brownsville.

Ah ben VOILÀ quand tu veux ! Message reçu. J’fais signe de n’pas sortir de feuille ni d’stylo pour m’aider à retenir les noms et adresses : c’est déjà enregistré dans ma caboche. Au moins je n’serais pas obligé de déplacer en ville sous cette forme et je n’crois pas que la populace voit d’un bonne œil un monstre végétal roder. Des décennies d’expérience dans la pratique m’a permis de retenir une bonne quantité d’sons et d’images pour toute une journée. Ce qui m’a facilité bien des choses dans l’passé.
Ma grosse paluche se retire du mur à moitié défoncé pour faire une bonne tape sèche, mais amicale, sur l’épaule de ma victime en remerciement pour l’info donnée. Avec le sourire qui se veut narquois.  

- Maintenant voilà ce que tu vas faire : tu vas prendre tout ce que tu peux emporter sur toi : argent, vêtement, c’que tu veux. Puis tu t’débrouilles pour rejoindre l’aéroport le plus proche et prendre l’avion pour l’étranger le plus vite possible ! Tu as 24 heures et pas une minute de plus ! Ton musée sera en possession du hellfire Club, puisque tu seras considéré comme mort. Du moins, tant que tu t’fais pas remarquer dans ta fuite.
- D’accord ! Je ferais tou c…… Attendez…… Vous n’êtes pas sérieux, pour mon musée j’espère !?
- Regarde-moi bien dans le rouge des yeux……… Ai-je l’air d’humeur de plaisanter ?
- Ce muséum est bien plus qu’une simple possession matérielle, c’est un patrimoine familial appartenant à ma famille depuis cinq générations !
- Tu crois vraiment que t’as le ch….


PAN !!



Ugh, le Saligaud !! Il vient de m’tirer dessus, avec un pistolet dissimulé sous la manche de sa chemise !

- Oui ! Justement j’ai le choix conn……..

Ben quoi !?  Pourquoi cette interruption si soudaine, hum !? Vas-y mon vieux, dit ce que tu allais dire à l’instant ! Connard, c’est bien ça ? Oooh je vois…… C’est certainement ce maelstrom d’incompréhension mêlée à une angoisse qui le submerge en m’voyant encore debout devant lui. Encore en vie, malgré le trou gros comme une balle de Ping Pong qui me traverse. Là où est censé être mon cœur. Mais il n’y a rien ! Rien d’autre que des plantes et autres végétaux constituant mon corps de substitution. Pas bête le loustic ! Il se doutait certainement que quelqu’un viendrait lui rendre visite, alors il a pensé à planquer une arme dissimulée en cas où il se ferait désarmer. Une simple hypothèse qui n’a pas d’importance. Dans tous les cas, les choses ne se sont pas déroulées comme il l’avait prévue. Et ce sera sa dernière erreur……..
Le pleutre renverse son siège en arrière dans son élan de recul, alors que je m’accroupis pour l’empoigner par le cou dans une poigne de fer qui l’empêche de respirer correctement. La peur, la confusion, la tristesse et la haine se lisent sur ses yeux grisâtres. Tandis que sa voix de crécelle ne fait qu’exciter la bête qui réclame du sang à s’abreuver. Les épaisses chaines d’acier de ma raison sont sur le point de céder à mesure que je foudroie Acker.

Dans ses pupilles…… je vois un crâne.

- Seigneur tout puissant…… Quel genre d’abomination êtes-vous donc……..
- Un damné.

SHCLAACK !!!


Dernière édition par Morgan Clayton le Dim 9 Nov - 14:54, édité 5 fois
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Morgan Clayton
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MessageSujet: Re: Le Bosquet Des Souvenirs   Le Bosquet Des Souvenirs Icon_minitimeVen 14 Mar - 19:50

– Quelque part dans une champagne reculée, une semaine après la Floride, Iowa –


Finalement, mes deux cibles précédentes furent plus coopératives que ce branquignol de Acker. Leurs infos furent différentes, mais toutes deux m’ont tout d’même conduit ici, dans l’Iowa. Les tuer ne m’aurait rien apporté, alors je me suis contenté de les assommer d’un coup derrière la tête. Histoire d’être sûr qu’ils n’appelleraient pas les flics derrière mon dos, peu de temps après mon départ. À l’heure qu’il est ils ont dû le faire, mais ça n’a plus d’importance, je suis tellement loin de la Floride maintenant. Et puis je n’ai rien à craindre d’une quelconque poursuite judiciaire, car qui croirais avoir croisé devant sa porte d’entrée un golem végétal, hum ? Personne ! Comme pour leurs prédécesseurs, ils se feront traiter de fous aux yeux des autorités, finissant au bout du compte par inventer une autre histoire plus ou moins s’ils ne veulent pas passer un séjour prolongé dans un Asile. Et admettons que les autorités les croient sur parole, chose que je doute fort, ils ne trouveront rien d’autre qu’un tas de plantes éparpillées et sans importance. Restes de mon corps de substitution décharnée, tandis que ma conscience voyage dans la conscience collective des végétaux. Aaaah… Que c’est bon de se sentir intouchable ! Malgré certains inconvénients qui me privent de certains plaisirs de la chair, je bénis ce cadeau de la nature d’une ferveur religieuse.

Tapis dans un arbre, je me suis incarné partiellement pour appréhender mon environnement par le biais d’un œil et d’une oreille formée dans l’arbre. Bien, je me trouve à moins d’une cinquantaine de mètres de cette piaule encore plus imposante que ma dernière victime. Le genre de piaule haut de deux étages et assez grande pour pouvoir inviter une bonne centaine de gens dans une fête à faire réveiller les morts. À vue d’œil, la maison à elle seule doit faire dans les 5000 mètres carrés. Revêtant une belle architecture d’avant la guerre de sécession avec ses murs en briques et aux bordures d’un blanc immaculé. Comme les colonnes grecques supportant le poids écrasant des balcons du premier étage. Le terrain lui, pfffiouuu…… Au moins le quadruple de la baraque. Je n’parle même pas de ce Jardin d’Éden embellissant la propriété de N qui est beau à voir. Plus qu’esthétique, ça doit être fait exprès pour mieux dissimuler ses hommes de main patrouillant le jardin, armer de fusil. On dirait bien que Monsieur n’a pas l’air d’aimer les visiteurs. Ou bien serait-ce pour garder quelque chose de précieux ? La deuxième hypothèse est la plus probable ! Il va en falloir plus pour m’arrêter, huhuhuhu.
Ce qui va vraiment poser problème sera surtout la fuite avec la relique antique sans qu’elle se fasse bousillée par les balles des sentinelles. Je n’peux pas courir un tel risque sachant l’importance capitale de sa nature ! Il va donc falloir que j’me débarrasse furtivement de ces cloportes, donc pas d’assaut frontal pour ce soir.  

Je me désincarne rapidement de l’arbre, supprimant parallèlement l’œil et l’oreille que j’ai formés, pour me déplacer à grande vitesse dans la direction de la baraque. De là où je suis il y a une présence de cellules végétales presque omniprésente autour de moi, sans parler de ces légions de soleils de taille varier dont les émanations psychiques s’entrecroisent. Ce qui veut que je m’trouve déjà dans le jardin. C’est donc à partir de buissons différents que je fabrique mon enveloppe végétale massive dans un bruit de feuillages et de branches en mouvement, après m’être incarné dans l’un d’eux. Rhaaa merde, Il y a un patrouilleur qui vient par ici ! Maudite feuille morte ! Heureusement, je me fonds parfaitement aux plantes environnantes en restant accroupi, yeux clos pour cacher le détail qui gâche le camouflage. Je l’entends venir près de moi……. Il ne bouge plus…… Et il semble passer à côté de moi. J’ouvre mes mirettes puis je fais volte-face avant que l’une de mes mains plaque sa bouche pour qu’il n’alerte pas ses copines et…..

Craack

 Mes grosses paluches ne lui brisent la nuque d’un geste sec, mais calculer. J’en profite pour fouiller les poches de son blouson pour récupérer une clé que je garde dans l’une de mes mains. Après quoi je le planque aussitôt dans un buisson sur ma droite, assez imposant pour cacher le corps avant de contourner le manoir à pas de loup, jusqu’à ce que je trouve une porte ou un accès quelconque. Mais comme je l’ai déjà dit je m’occupe d’abord par rompre le cou aux gardes, minimisant ainsi les risques que mon butin se fasse zigouiller par une balle perdue. J’en bute deux sur le flanc avant du manoir, un autre vers l’autre flanc et suivit de quatre autres de l’autre côté du jardin. Ça fait 7 sentinelles rayer d’la liste, et avec une facilité tellement déconcertante que je m’demande si ces ploucs n’étaient pas là pour l’décor. Certes il y a pas mal de végétations aux alentours, mais quand même ! Pas d’caméras de surveillances dissimulées sur les murs ou dans des coins bien dissimulés, ni de chien d’garde pour flairer des présences étrangères. Remarque, peut être que je surestime trop ce N, pensant être suffisamment tranquille dans sa propriété au fin fond d’sa cambrousse, loin de la civilisation. Dans ce cas ce cambriolage sera une promenade de santé, huhuhu !

Je déverrouille la porte métallique situer à l’arrière de la baraque, pénétrant dans étroit couloir qui débouche dix mètres plus loin sur une gigantesque pièce qui a tout d’un musée avec ces centaines d’antiquités exposées sur des présentoirs rectangulaires vitrés. Entreposer de telles sortes qu’on puisse circuler librement, tout en contemplant les trésors du passé révélant la gloire et la déchéance d’époques révolues que mon regard touche, tandis que mes pas me font visiter l’exposition. De l’époque victorienne jusqu’au temps des Sumériens, en passant par l’époque romaine et la renaissance italienne. Le gars ce n’est pas fait chier à faire du quart du manoir, pour ne pas dire la moitié, son musée personnel. J’vais en mettre du temps pour retrouver ma relique dans ce foutoir ! Et toujours pas d’caméras à l’horizon. C’est vraiment négligeable comme détail, pour quelqu’un qui met un point important en avant sur les vieilleries d’antan. Du pain béni pour les adeptes du cambriolage.
Un tour complet de la pièce plus tard, je finis enfin par repérer cette coquine de relique ! Mis en valeur sur cette petite colonne lisse et carré d’un blanc immaculé, pas plus haut qu’un enfant de douze ans. C’est drôle ! On dirait qu’elle est placée de telle sorte à ce qu’on veille la…..

Shlaaack !!!

Aaargh !! Quelque chose m’a transpercé par-derrière ! C’est cette épée…… Humpf…..  Ressortant au niveau de mon ventre ! La relique…… Elle a disparu, là, sous mes y…. Sniik ! UGGH !! L’arme s’est retirée.

Le Bosquet Des Souvenirs All-1111

- Finalement, vous êtes plus prévisible que je ne l’aurais imaginé, Monsieur Greenbane.

Je me retourne et fait face à mon agresseur, comme si le coup porté de m’avait pas blessé, seulement fait mal. Alors c’est donc N ce freluquet trentenaire vêtu en total décalage sur son temps avec sa redingote bleu nuit montée sur ce gilet blanc gris qui doit dissimuler une chemise blanche. Pantalon et paire de bottes noire viennent achever sa parure vieille du siècle dernier. Okay, je vois que c’est avec une canne-épée, dans sa main droite, qu’il m’a perforé le torse. Mais c’est également dans l’autre qu’il tient ce pour quoi je suis venu. Serait-ce de la confusion que je vois dans ses prunelles grisâtre ? Bien entendue…. Puisque LUI non plus ne s’attendait à me voir encore debout devant lui au lieu d’être à genoux, main posée sur la belle marque de sa lame. Je dessine un petit sourire malsain au coin des lèvres, écartant mes bras quelques secondes en l’air avant de les retomber dans l’vide.

- Et celle-là tu l’avais aussi prévue, hum ?
- Muum… J’avoue que oui ! Mais vous ne faites que retarder votre mort imminente,  Monsieur Greenbane. Vous n’êtes pas le seul à savoir brouiller les pistes et à avoir un réseau d’informateur personnel. La différence entre vous et moi ? C’est que je suis plus doué que vous pour la première méthode. Ce qui fait que j’ai toujours une longueur d’avance sur vous.
- Peut-être, mais une fois que je fais une erreur je n’en refais pas une deuxième. Et n’espérez pas me tuer aussi facilement. C’est un conseil que je vous donne……
- Nous verrons bien….. Alors vous aussi vous n’êtes pas un humain ? Pas étonnant qu’avec un physique comme le vôtre vous soyez considéré presque comme une légende vivante pour beaucoup de monde, surtout dans les mercenariats du pays et les milieux de la pègre.
- Vous l’avez dit vous-même ! Et je constate que vous aussi d’ailleurs, avec votre tour de magie sur cette relique que vous tenez, mais bref passons ! Vous avez quelque chose que je convoite énormément et je suis prêt à négocier avec vous….. Si vous ne m’obligez pas à devoir éclater votre tête en bouillie sanguinolente sur le marbre. Vous voulez un prix ? Très bien, dites-le-moi ! Tout le monde à un prix.
- Je n’ai que faire de cette monnaie de singe appeler dollars. Pas plus que cette babiole ou d’une quelconque légende à son sujet qui n’est ni plus ni moins qu’un appât dont j’avais besoin uniquement pour vous attirer ici, dans ce manoir fraichement acheter pour vous tuer. Loin de la civilisation, où personne ne viendra vous épauler.  

Okayyy, encore une nouvelle tête qui veut ma peau. Pfff…. Sa réponse ne m’étonne même pas. Ce n’est ni le premier à vouloir me voir mort, ni le dernier que cela ne m’étonne guère. J’ai eu droit à tout de mes ennemies : voiture explosif, déluge de balles, décapitation, incinération, etc… ! Pensant que j’avais trépassé, que je n’étais plus que de l’histoire ancienne….. Et pourtant je suis encore là pour en parler. De cette incompréhension est née la terreur ayant forgé ma réputation incendiaire chez eux. Je suis donc devenu l’ennemie à abattre à tout prix, leurs boogeyman qui hantent leurs nuits, attendant qu’ils se bercent dans les bras soporifiques de Morphée pour les faucher dans leur sommeil.

Mais là c’est différent………

Cette fois-ci j’ai affaire à un mutant ! Son premier pouvoir ne me dérange pas, contrairement au second qui va poser problème. C’est la première fois que je dois me confronter à un semblable, toutes mes victimes inscrites sur mon tableau de chasse n’étaient que de stupide humain. Ce qui corse la difficulté d’un cran. Il va donc falloir faire preuve de ruse pour lui arracher ma relique, au moment où il ne verra rien vu venir. Fin… Plus facile à dire qu’à faire vu qu’il garde ses distances loin de moi. J’ignore quel genre de pouvoirs il possède. J’ai peut-être cité ses pouvoirs, mais ce n’sont que des hypothèses. Il peut tout aussi bien avoir des pouvoirs de destruction massive, voir même la possibilité de pouvoir lancer des attaques psychique. Si c’est ce que j’pense, tssss….. Alors je suis dans la mouise jusqu’au cou. Quoi qu’il en soit, ça risque d’être intéressant. Vas-y avoir du challenge, et moi j’aime les challenges. Mais je ne m’détourne pas de mon objectif principal : récupérer la relique. Et si ce nostalgique de l’époque victorienne ne lui prête aucune importance, rien ne l’empêche de la détruire. Réduisant en poussière cinq ans de recherche et une merveille antique.
Alors pour le moment^, on se mire dans le blanc des yeux. Tout en se déplaçant autour de chacun d’entre nous tels deux prédateurs attendant le moment opportun pour frapper. Nos pas sont lents et millimétrés comme une horloge.

- Biiieen….. Et pourrais-je savoir qui est celui qui vous a envoyé au casse-pipe ?
- Vous n’avez besoin de le savoir, puisque vous allez mourir dans très bientôt……
- Alors considérer cela comme mes dernières volontés avant de mourir !
- Puisque vous y tenez, très bien !  Personne…… C’est une affaire personnelle. Pour ce que vous avez fait……
- Et qu’ai-je fait au juste ? NON, laissez-moi deviner….. Je vous ai tué un proche, c’est ça !?
- Faux ! Cela n’a rien d’une question de vengeance, mais de Justice. Je veux mettre fin une bonne fois pour toutes à ces bains de sang que vous semez chaque fois où vous allez quelques parts ! Je n’en peux plus, vous m’entendez !? J’EN AI ASSEZ DE VOIR DES MORTS PARTOUT !!! Chaque minute que vous passez sur terre c’est une vie en moins sur terre ! Vous êtes un monstre….. Une abomination de la vie ! J’ai dû laisser derrière moi ce que j’avais de plus cher à mes yeux…. De ce que j’avais construit dans ce siècle : famille, travail, amis. Au point d’en avoir coupé les liens dans l’unique but de me lancer dans cette chasse à l’homme, pour pas qu’une sous-merde de votre genre ne les trouve et les tue !
- Ça y est t'as finis ?
- Oui……. C’est terminé….. Cette discussion s’achève maintenant. Ainsi que votre vie…..

Il s’arrête de dessiner ses arcs de cercle vers moi, pareil de mon côté. Il tend la relique vers moi, tenue fermement entre ses doigts gantés.

- C’est ça que vous voulez, hein ? Eh bien vous savez quoi ? Voilà ce que j’en fais de votre convoitise !

Mais qu’est-ce que……. Non !  NOOON !! La relique….. Elle se désagrège à une vitesse surnaturelle !! Elle……

Elle n’est plus tas de poussière sur le marbre du sol.

Comment fait t’il ça !? J’en sais rien et je n’en ai rien à foutre ! Mes poings se resserrent férocement, lèvres retrouvées par cette frustration grandissante que ce petit justicier à la noix vient de déclencher ! Cinq ! Cinq fichues années de recherche intensive partie en poussière…. Par un pleutre jouant les héros de pacotille. C’est officiel : ce gars vient d’signer son arrêt d’mort. Il vient de réveiller brusquement la bête de son sommeil léthargique. Mon regard chargé de haine lance mille éclairs alors je réduis les dix mètres  qui nous séparent en m’approchant de lui. Lentement, très lentement…. Bien décider à entretenir le malaise aussi longtemps que possible et a le savourer au maximum… Car je n’ai plus aucune crainte des possibles pouvoirs qu’il possède.

- Tu ‘n’aurais pas du…….. Vraiiiment, tu n’aurais pas dû……. je te ferais chanter la sérénade à quatre pattes…… Et quand tu crèveras, ton enfer aura un goût de paradis tellement je vais te dérouiller dans tous les s….. SCLAACK !!

Ugghh, mon bras !!! Il me la sectionnée ! Et encore une fois je n’ai rien vu venir ! Il est maintenant derrière moi.

- Et bien vas-y ! Dérouille-moi ! Je n’attends que ça……. Shlack ! ……  Ben alors, qu’attends-tu ? le déluge !?.....SHLIICK… SHLAACK… SHLIICK !!..... Ce n’est pas toi qui m’as dit tout à l’heure que tu allais me faire « chanter la sérénade à quatre pattes » ?.... SCHLIICK… SHCLAAACK !!!

Aaaarrrghhh !! Tssss….. Évidemment que c’est ce que je voulais, et je le veux toujours ! Rien à faire, j’ai beau lui foutre une mandale dans son matricule périmé il est quasiment intouchable ! Il disparait et réapparait tout en déchiquetant des lambeaux de mon corps de substitution !! Je suis orné d’entailles toutes aussi profondes les unes que les autres, sillonnant la majeure partie de mon corps fraichement démembrer par le mutant. Bon sang d’chien, ça fait un mal de chien ! Cela fait bien longtemps que je n’en avais pas morflé à ce point-là, ça prouve que N n’en ait pas à son premier combat. Mais moi aussi également ! Et cette hargne qui me fait supporter la douleur hausse les sourcils d’étonnement à mon ennemie, avant que celui-ci s’accroupit près de mon corps gigotant rageusement dans tous les sens. Glissant le bout de sa lame, imbibé de sève, sur mon torse meurtri et ouvert en deux. Posant son regard pétillant de curiosité sur ma trogne d’ange pointé sur la sienne.

- Tu ne mentais pas quand tu disais que tu étais difficile à tuer, mais pas à ce point-là…... Tu t’accroches éperdument à ta vie d’ordure malgré que je t’aie tranché les membres et labouré ton corps à un stade qui aurait tué n’importe qui.
- Huhuhuhu ! Et ouais mon gaillard, c’est l’avantage d’avoir d’être un mutant régénérateur en plus d’être un hybride plante ! En tout cas je suis vachement curieux de connaître tes pouvoirs ! Alleeez soit sympa, dit le moi ! Ce serait plus supportable pour moi de mourir en ayant su ton p’tit secret de magicien.
- Ugh… décidément, même aux portes de la mort vous vous préoccupez de détails qui n’ont plus d’importance dans la situation où vous êtes. Je suis un chronokinésiste, en clair je peux manipuler le continuum temporel sur une zone restreinte, mais étendue. Parmi ces manipulations je peux ralentir le temps, en plus d’être en mesure de faire vieillir comme rajeunir toutes choses dans mon périmètre. Satisfait ? Maintenant, aller au DIABLE !!



SHLOUUAAAAAAARRRCKK !!!!





___________________________________

- Une journée plus tard, dans un appartement à Chicago –



C’est dans un vieux appartenant datant des années 30 que N retourne pour reprendre une vie normale, maintenant qu’il s’est débarrassé du criminel qui l’obsédait au point d’avoir quitté son travail d’enquêteur. Jugeant l’efficacité judiciaire incapable de gérer sur l’affaire « Greenbane » comme le montre si bien le nom marqué sur un dossier aussi épais qu’un dictionnaire, posé sur son bureau aux allures rustiques, rangées dans une pièce situé au fond du corridor rouge cuivré. L’atmosphère poussiéreuse, l’odeur de renfermer et les traces de saletés longeant les meubles du petit couloir principal témoigne des années d’absence d’entretien de l’habitat. Chose qui ne dérange nullement l’ex-inspecteur qui semble s’y être habitué, alors qu’il presse un interrupteur allumant le lustre du salon sur sa gauche. Éclairant faiblement la pièce aux fenêtres cloitrer par des volets. Le  mutant soulevant un nuage de poussière en s’affalant sur son canapé, puis sa main vient saisir un cadre sur le guéridon et contempler ce couple respirant la joie de vivre sur cette photo. Photo où il se reconnait. Cette remémoration d’un passé meilleur lui fait verser une larme qui perle sur son visage allongé aux pommettes creuses du pauvre homme, avant de finir son chemin sur le cadre.

Et là un ange passe.

Respirant profondément, il s’empare du combiné de son téléphone posé sur cette même guérison pour ensuite composer un numéro de téléphone de celle qui fut sa femme. Tentant le coup s’il n’est pas trop tard, s’il est possible de ressouder sa famille malgré toute l’énergie employée pour se couper d’elle à coup de dispute et de violence volontaire. Dans l’unique de les protéger du monstre qu’il chassait.

BANG !!

Un coup de feu éclate, une balle fuse et vient se loger dans le creux de sa tête. Son cadavre s’effondre par terre, relâchant un combiné dont l’appel et encore en cours. Des bruits de pas lourd s’intensifient puis une main verte saisit l’appareil alors que le son d’un combiné décrocher casse le silence de plomb.

- Oui allô ? Allôôô !!? Y a quelqu’un à l’appareil ?
- Désolé, j’ai fait un faux numéro………
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Morgan Clayton
Apprenti Delta
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MessageSujet: Re: Le Bosquet Des Souvenirs   Le Bosquet Des Souvenirs Icon_minitimeSam 15 Nov - 16:22

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